Un itinéraire passionnant qui donne envie de déployer toutes les potentialités du corps féminin !
Cécile de Williencourt-Frémont s’est spécialisée dans le cycle féminin après ses études de sage-femme. Elle aime transmettre aux jeunes filles, aux femmes et aux couples les trésors du corps féminin.
16,90 € France TTC mameeditions.com
Cécile de Williencourt
FEMME
De nombreuses pistes sont données pour vivre au naturel et démédicaliser son rapport au corps.
TRÉSORS de FEMME
de
De la puberté à la ménopause, tous les mécanismes spécifiques au corps féminin sont expliqués de façon simple et imagée : le cycle, la fertilité, la sexualité, la grossesse, l’accouchement.
TRÉSORS
Ce livre apporte des connaissances scientifiques et des conseils pratiques pour aider chaque femme à s’approprier son corps et à vivre pleinement sa féminité, quelles que soient les « saisons » de son cycle et de sa vie.
Cécile de Williencourt
Un nouveau regard sur le corps féminin de la puberté à la ménopause
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Introduction Trésors de Femme : le titre de ce livre est une invitation à explorer les trésors du corps féminin. Ces trésors, je les ai découverts en premier lieu à travers mes études et ma pratique de sage-femme, quand j’ai perçu les richesses extraordinaires du corps féminin lors de l’accouchement. J’ai été à nouveau éblouie lorsque j’ai creusé le sujet passionnant du cycle féminin à travers un master en fertilité, une formation en Symptothermie, une formation sur la restauration de la fertilité et l’animation d’ateliers CycloShow. Constatant autour de moi la soif des jeunes femmes de mieux connaître et comprendre leur cycle, j’ai lancé en 2016 l’atelier « Trésors de Femme ». Ce livre en est le fruit et le reflet : il apporte des connaissances scientifiques et des conseils pratiques pour aider chaque femme à s’approprier son corps et à vivre pleinement sa féminité, quelles que soient les « saisons » de son cycle et de sa vie. Il s’adresse aussi aux hommes qui souhaitent mieux comprendre les femmes ou leur femme.
La transmission des connaissances sur le corps féminin est un véritable défi culturel ; elle va souvent à contre-courant de la société actuelle. En effet, depuis les années 1950-1960, la « libération sexuelle » a entraîné une soumission de plus en plus systématique du corps féminin à la technique et au marché des laboratoires pharmaceutiques. De la puberté à la ménopause, on apprend aux femmes à considérer leurs corps comme quelque chose de potentiellement malade, devant être contrôlé par le corps médical.
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Ce livre lève certains tabous qui pèsent sur le corps féminin : les règles, le cycle, la grossesse, l’accouchement, la ménopause… Il entend donner aux femmes des connaissances précises sur leur corps, pour qu’elles puissent faire des choix libres et éclairés, qui le respectent. À notre époque, bien qu’elles l’ignorent souvent, les femmes disposent de méthodes très fiables pour reconnaître les signes de leur fertilité. Elles ont la possibilité de vivre une belle sexualité et un accouchement plus naturel, moins médicalisé. Elles peuvent aussi vivre la transition de la ménopause de façon positive. Que ces pages puissent offrir à chacun et à chacune un voyage intérieur fécond, un regard plus émerveillé sur les trésors déposés en chaque femme. Cécile de Williencourt
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NOTRE CORPS, UN TRÉSOR À DÉCOUVRIR
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CHAPITRE 1 • NOTRE CORPS, UN TRÉSOR À DÉCOUVRIR
Prendre conscience de notre corps Selon notre vécu et notre éducation, nous avons une certaine per-
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ception de notre corps. Il nous est plus ou moins facile de « l’habiter », d’interagir avec le monde extérieur à travers lui. Habiter pleinement notre corps suppose d’apprendre à le connaître de l’intérieur : comprendre son fonctionnement intime et développer notre conscience du ressenti, voilà deux des principaux objectifs de ce livre. Le paradoxe est qu’il n’est pas toujours agréable de ressentir son corps et de vivre avec lui. On le malmène, on lui en demande trop… Notre corps peut aussi souffrir de blessures liées au passé ou de difficultés d’ordre psychologique… Travailler tout ce qui relie notre corps à notre esprit peut nous aider à aimer notre personne tout entière, à la recevoir comme un don et un trésor à offrir. Aimer son corps suppose de l’accepter tel qu’il est, même s’il n’est pas conforme aux modèles dictés par la société. Peu importent nos caractéristiques physiques : ce qui compte, c’est que notre esprit et notre corps, étroitement unis, nous fassent avancer vers la paix intérieure et la joie du don.
Un premier moyen très simple s’offre à nous pour prendre conscience de notre corps : la respiration. Souvent, nous respirons de manière superficielle, dans le haut de la poitrine. C’est notamment le cas en situation de stress, lorsque notre diaphragme est tendu. Certaines personnes prennent l’habitude de respirer par le ventre, par exemple pour chanter. Cette respiration est satisfaisante pour le corps. D’autres, encore peu nombreuses, pratiquent la « respiration complète », la même que celle des bébés. Ses bienfaits sont nombreux : elle permet une bonne oxygénation du corps, augmente la vitalité, améliore le sommeil…
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en pratique La respiration à chaque étage du corps Je peux pratiquer cet exercice allongée, puis assise ou debout. - Je porte mon attention sur mon ventre, sur lequel je peux poser ma main à plat. J’inspire par le nez en commençant par gonfler mon ventre, puis mon thorax, sans que le haut du corps bouge. Je répète plusieurs fois cet exercice. - Je porte mon attention sur ma cage thoracique. J’inspire par le nez en ouvrant ma poitrine et en écartant mes côtes. Je peux poser mes mains sur mes côtes pour sentir le mouvement. Je répète plusieurs fois cet exercice. - J’amène mon attention sur le haut de ma poitrine et j’inspire dans cette partie du tronc. Je peux poser mes mains sur mes clavicules pour sentir le mouvement de la respiration. Je répète plusieurs fois cet exercice. La respiration complète Je commence par une inspiration lente et profonde dans le ventre, jusqu’à ce qu’il soit bien gonflé, puis j’écarte les côtes en continuant à faire pénétrer toujours plus d’air dans mes poumons ; et j’inspire encore plus haut, au niveau claviculaire. Lorsque mes poumons sont remplis, j’expire en dégonflant d’abord le haut de la poitrine, puis au niveau des côtes, puis en rentrant mon abdomen. Je continue ainsi durant quelques minutes.
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Nous pouvons aussi renouer avec nos perceptions à l’aide de nos cinq sens : prendre le temps de savourer un carré de chocolat, sentir le soleil sur notre visage, être attentif à l’eau qui ruisselle lors de la douche… Tout au long de la journée, nous pouvons poser des « actes conscients » qui nous permettront de nous réapproprier notre corps. L’activité physique, le chant, la danse y contribuent également. Cette démarche de connaissance et de soin de soi conduit à l’émerveillement et à la gratitude.
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Souvent, nous existons par le « faire » : nous nous sentons vivants lorsque nous agissons. Mais développer le mode « être », à soi-même et aux autres, et vivre l’instant présent entièrement, nous permet d’expérimenter l’unité de notre personne. C’est aussi prendre du recul afin d’éviter de rentrer dans des réactions automatiques, préprogrammées. Cela demande un travail sur soi.
Apprendre à connaître son corps, y compris les parties invisibles, est un pas pour l’habiter pleinement et paisiblement. Parmi les zones du corps, il en est une que les femmes semblent moins bien appréhender : le bassin. Pour beaucoup d’entre nous, l’anatomie gynécologique est un peu floue. Connaître le cycle féminin est la première étape pour être à l’écoute de son corps. Peu de femmes perçoivent vraiment comment leur corps fonctionne, soit par manque de connaissance, soit parce qu’elles utilisent des moyens contraceptifs. Un véritable changement de culture est à opérer dans ce domaine. Il n’est pas question de culpabiliser les femmes, mais plutôt de leur donner les connaissances dont elles ont besoin pour faire des choix libres et éclairés, qui respectent vraiment leur corps. L’information des femmes concernant le cycle menstruel est un véritable défi culturel.
Comprendre le cycle féminin passe certes par une compréhension intellectuelle, mais surtout par une compréhension intérieure : l’écoute des émotions qui se succèdent tout au long du cycle et l’interprétation des signes extérieurs qui indiquent ce qui se passe à l’intérieur.
Notre corps de femme, avec ses fluctuations hormonales, son alternance de périodes fertiles et infertiles, nous place dans une dépendance qui nous demande de parcourir un chemin d’acceptation. Jour après jour, les variations hormonales et physiologiques nous font vivre, au rythme de notre fécondité : énergie débordante, ouverture, accueil mais aussi fatigue, émotivité, tensions, douleurs… Nous sommes dépendantes de contraintes
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imposées par notre corps. Vivre cette dépendance paisiblement nous demande un travail de connaissance et d’acceptation de nous-mêmes. Les femmes célibataires ou celles qui ne sont pas dans l’optique d’accueillir une grossesse n’échappent pas à cette orientation de leur corps vers le don de la vie, vers l’expérience de la maternité. Certaines peuvent vivre difficilement leurs règles, les percevoir comme quelque chose de totalement inutile puisqu’elles ne donneront pas la vie dans un futur proche. Cependant, la connaissance de leurs cycles pourra les guider vers une organisation harmonieuse et féconde de leur vie quotidienne. Quel que soit son parcours, il est vital pour chaque femme de s’accepter et de vivre positivement, dès la puberté, les changements de son corps. Celui-ci contient des trésors qui sont souvent des mystères pour elle. La connaissance des langages secrets de son corps permet à la femme d’être pleinement elle-même.
Le corps féminin et le temps
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La physiologie féminine est marquée par le rythme et les alternances. La variabilité cyclique, qui se répercute au niveau de l’humeur, de l’énergie, du psychisme, peut être perçue comme une faiblesse. Cependant, la possibilité de porter la vie donne à la femme une espérance de fond et une certaine joie.
Par nature, les femmes sont plus sensibles à l’écoulement du temps. Elles se savent fertiles pour une période limitée de leur existence. Si, chez l’homme, la production de gamètes se fait en continu à partir de la puberté et jusqu’à un âge avancé, la femme contient en elle tout son stock d’ovules dès le troisième mois de sa vie embryonnaire. Ce stock ne cesse de décroître de la naissance jusqu’à la ménopause. Chaque femme sait qu’un jour, la fécondité s’arrêtera. Pour elle, le temps a un prix, et sa sexualité en est influencée.
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On peut noter une autre spécificité féminine : chez la femme, les possibilités de fécondation sont limitées. Un seul ovule parvient à maturité à chaque cycle, ce qui donne en moyenne douze ovulations par an. Cette rareté influence la sexualité de la femme et son rapport au temps. Bien des femmes vivent avec un certain sentiment d’urgence. Elles font des projets, imaginent leur vie au long des dix ou vingt années à venir… Les hommes, eux, ne voient pas leur fécondité de la même manière. Lorsque les cycles de la femme s’arrêtent, son corps garde la même structure anatomique mais elle en ressent davantage les limites. Elle fait intimement l’expérience de la finitude. L’homme et la femme ne vivent donc pas leur rapport au monde de façon identique. Par ailleurs, la femme est marquée par une sorte de calendrier intérieur : celui de ses cycles (le souvenir de ses premières règles, par exemple), mais également une série de souvenirs gravés dans sa mémoire corporelle : le premier baiser, la première relation sexuelle, la conception de tel ou tel enfant, sa naissance, une fausse couche ou une interruption de grossesse… Il semble que ces souvenirs restent moins ancrés chez l’homme et, selon les femmes, ils sont plus ou moins présents.
Dans sa chair, la femme est donc liée à la vie. Dans la relation conjugale et la maternité, le don de son corps est total. C’est dans son corps et par son corps qu’elle transmet la vie. À travers ses rythmes corporels, elle ressent le temps de façon charnelle.
Ce livre est un voyage au cœur des différentes saisons de la vie d’une femme. Avant de l’entamer, cependant, nous tenons à donner quelques éléments sur l’anatomie et la physiologie masculines, qui permettront de mieux comprendre le fonctionnement de la femme.
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Anatomie masculine L’appareil génital de l’homme est composé d’organes, de glandes et de canaux qui fabriquent les spermatozoïdes à partir de la puberté.
Coupe anatomique de l’appareil génital masculin
Le pénis (ou la verge) est composé de tissus qui se remplissent de
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sang lors d’une érection, permettant au pénis de se dresser. Les testicules sont les « usines de production » des spermatozoïdes. Ce sont des glandes constituées d’environ mille tubes « séminifères » (= qui portent la semence). Dès la puberté, les testicules sécrètent la testostérone, principale hormone masculine responsable du développement des organes génitaux. Les testicules sont contenus dans les bourses. Un muscle est présent dans la paroi des bourses, le crémaster : il se soulève ou s’abaisse pour réguler la température des testicules. En effet, les spermatozoïdes doivent être produits à une température légèrement inférieure à celle du corps : environ 35 °C. Lorsqu’il fait froid, les faisceaux musculaires des bourses se contractent et rapprochent les deux testicules. Lorsqu’il fait chaud, ce muscle se détend : cela fait « flotter » les testicules et les refroidit. Les testicules se maintiennent ainsi à 2 °C en dessous de la température du corps.
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À noter Les caleçons ou pantalons trop serrés peuvent entraver le bon fonctionnement du crémaster et donc la fabrication des spermatozoïdes, car ils créent de la chaleur localement.
L’épididyme (long tube replié sur lui-même) est le lieu de maturation des spermatozoïdes : ils y deviennent mobiles et capables de féconder un ovule en une vingtaine de jours. Le canal déférent achemine les spermatozoïdes des testicules à la prostate. La prostate et les vésicules séminales sont des glandes sécrétant des liquides spécifiques facilitant le transport et la nutrition des spermatozoïdes. L’urètre achemine soit l’urine soit les spermatozoïdes. Les deux ne se mélangent jamais. Au moment de l’éjaculation, lorsque le sperme quitte les conduits éjaculateurs pour entrer dans l’urètre, un sphincter de la vessie (muscle circulaire) se contracte, empêchant l’urine de sortir de la vessie et le sperme d’y entrer. Les glandes de Cowper produisent, avant l’éjaculation, un liquide nettoyant l’urètre de l’acidité laissée par l’urine. Le sperme est un fluide visqueux, pouvant être transparent, un peu blanc ou légèrement jaune. Il se compose à 20 % d’un liquide venant des testicules et contenant les spermatozoïdes (de 200 à 500 millions par éjaculation) et à 80 % du liquide séminal (sécrétions de la prostate et des vésicules séminales) et du liquide préséminal (issu des glandes de Cowper).
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LES RICHESSES DU CYCLE FÉMININ
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Le cycle féminin accompagne les femmes de la puberté jusqu’à la ménopause. Chaque femme vit environ 420 cycles. Les hormones amènent de la variabilité à chaque cycle : aucun d’eux n’est identique ! Parce qu’il connaît de multiples nuances, le cycle est un puissant enseignant : il apprend à la femme à écouter et à respecter les messages de son corps. Les cycles se manifestent de manières différentes chez chaque femme. À partir de la puberté, la jeune fille apprend à vivre au rythme de ses cycles.
Pour aller plus loin Pour les femmes : - Comment ai-je accueilli l’expression de mon corps sexué (les premières règles, ma pilosité, mes seins…) ? - Quelle relation ai-je avec mon cycle ? Quelle est ma façon d’accueillir un nouveau cycle (entre autres l’arrivée des règles) ? Pour les hommes : - Quelle vision ai-je du cycle féminin ? - En couple, comment est-ce que j’accueille et écoute le cycle de ma femme ?
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La puberté, des changements exceptionnels La métamorphose du corps En France, la puberté chez les jeunes filles survient entre 8,5 et 13 ans. Le corps féminin évolue sous l’influence des hormones sécrétées par les ovaires (les œstrogènes et la progestérone). Le premier signe du début de la puberté est, le plus souvent, le développement mammaire qui se réalise sous l’influence des œstrogènes. Les autres signes sont la pilosité pubienne et sous les aisselles, la croissance et les transformations osseuses (les os du bassin s’élargissent pour pouvoir accueillir plus tard un enfant), l’affinement de la taille et la modification des organes génitaux.
Les premières règles Appelée ménarche1, la première menstruation a lieu en moyenne à 12,6 ans en France. Depuis quelques décennies, les jeunes filles entrent dans la puberté de plus en plus tôt. Les premières règles arrivent en général doucement, par petites taches. Les cycles suivants peuvent être « anarchiques » : très longs ou très courts et exempts d’ovulation. Dans un délai de deux à cinq années après la ménarche, le cycle se régule pour 90 % des jeunes filles. Il est donc normal d’avoir un cycle irrégulier au départ. Il est fréquent également que les premiers cycles soient douloureux et irréguliers : ils ne sont pas représentatifs de ce qui sera vécu pendant la suite de la vie. L’organisme se met en marche, il lui faut du temps.
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Ce mot vient du grec : mên, « mois » ; arkhê, « commencement ».
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Conseils de l’auteur - Aujourd’hui, la pilule est facilement prescrite à des adolescentes qui ont des règles douloureuses. Pourtant, la maturation du cerveau n’est pas terminée avant l’âge de 25 ans et le système de reproduction est encore immature. Prendre la pilule pour « régulariser » son cycle dès la puberté n’est donc pas anodin1. Il est plus judicieux, en cas de symptômes trop douloureux, d’intervenir sur l’hygiène de vie2 et de s’adresser à des experts du cycle féminin. L’ostéopathie, l’acupuncture et la naturopathie peuvent aider en cas de douleur. - Le vaccin HPV continue à susciter des réserves et des plaintes de patientes touchées par des effets secondaires graves. Le frottis de dépistage (effectué tous les trois ans de 25 à 65 ans) reste le meilleur moyen de dépister des cellules précancéreuses provoquées par le virus HPV au niveau du col de l’utérus.
Célébrer son cycle : un « rituel » à réinventer À partir de la puberté, la jeune fille devient femme, capable d’enfanter. Cette fertilité s’inscrit dans son corps par un processus cyclique. Les rituels peuvent être utiles pour franchir des étapes de la vie. Dans le monde, diverses traditions existent pour fêter l’arrivée des premières règles : des « célébrations », des « rites de ménarches », des « fêtes rouges » rassemblent la jeune fille, ses amies, sa mère dans un cadre familial ou lors de festivités à dimension communautaire.
1 Voir p. 100. 2 Voir conseils p. 84.
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Les rituels diffèrent d’une culture à l’autre : ils peuvent prendre la forme de danses, de coiffures, de maquillages, de cadeaux, de robes ou de bijoux, mais aussi d’un temps de ressourcement ou de jeûne. Tous célèbrent l’accès à la procréation et également à la créativité que la jeune fille devient capable de déployer. Désormais, la voici prête à transmettre la vie. Dans notre culture occidentale, si le passage de « femme » à « mère » est fêté lors de la naissance du premier enfant, les premières menstruations de l’adolescente sont souvent passées pudiquement sous silence. La transmission peut ne pas se faire entre les générations de femmes. Célébrer cet événement permettrait pourtant à la jeune fille de vivre différemment l’arrivée de ses règles. Ne pourrait-on pas trouver une façon symbolique de fêter ce passage ? Emmener la jeune fille au restaurant, lui offrir un cadeau… ? Une jeune fille qui entre dans la puberté peut tenir un calendrier mensuel (en cochant ses jours de règles), noter la présence de glaire, les signes qui annoncent l’arrivée de ses règles et se renseigner sur les différents types de protections hygiéniques. Diverses initiatives ludiques existent pour expliquer aux jeunes filles les changements de leur corps à l’adolescence. Les ateliers CycloShow en font partie. Cette expérience se vit entre mère et fille dès les premiers signes de la puberté. L’objectif est de donner à la jeune fille un regard émerveillé et bienveillant sur son corps, une image positive d’elle-même qui lui permettra de se respecter et de se faire respecter. La transmission de femme à femme est particulièrement essentielle sur le plan de la sexualité.
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Pour aller plus loin - Que m’a transmis ma mère sur le sujet de la sexualité ? - Si je n’ai pas vécu l’arrivée de mes règles positivement, puis-je trouver un moyen pour changer ma vision de mon cycle ? - Si je suis mère d’une jeune fille, puis-je vivre avec elle un atelier CycloShow et/ou engager un dialogue sur ce sujet ?
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Être à l’écoute de son corps lors des cycles menstruels Le cycle féminin, un allié La femme est cyclique par essence. L’enjeu de ce chapitre est de montrer combien cette spécificité est un cadeau pour elle, pour son éventuel conjoint et pour le monde. Elle n’est pas linéaire, elle n’est pas la même femme jour après jour : son cycle menstruel et ses hormones lui font vivre chaque mois un nouveau voyage. Une femme qui observe son cycle (par exemple en discernant au quotidien l’évolution de sa glaire cervicale, en prenant sa température, en observant ses émotions) peut non seulement reconnaître ses périodes de fertilité mais aussi tenir compte de la dynamique propre à chaque phase de son cycle pour organiser sa vie quotidienne. La connaissance de son cycle lui donne des clés pour interpréter ses changements d’humeur, d’énergie1 et pour les accueillir avec bienveillance. Le cycle lui fournit aussi des indications précieuses sur sa santé. Lorsque son cycle connaît des dysfonctionnements, il est bon que la femme s’en préoccupe.
La durée des cycles Qui croit encore à la fable des 28 jours que l’on nous enseigne dans les manuels scolaires ? Ces derniers affirment que l’ovulation a lieu le quatorzième jour. Certes, la durée moyenne des cycles de toutes les femmes est en effet de 28 jours. Mais la plupart des cycles varient. Un cycle peut durer entre 23 et 35 jours. Chez une même femme, la durée des cycles peut varier selon ce qu’elle vit. Elle connaîtra des périodes d’irrégularité pour des raisons émotion-
1 M. Trelaun, Les Trésors du cycle féminin, S’épanouir avec ses énergies, Archamps, Jouvence, 2014, 10-35.
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nelles ou hormonales (après une grossesse, par exemple) ainsi que des variations liées à l’âge ou à sa santé. Chaque cycle est unique dans sa longueur, mais aussi dans son évolution. Toute femme peut observer son cycle, même celle qui a des cycles « non réguliers ». Comme l’observation de l’alternance entre périodes fertiles et infertiles se fait au jour le jour, ces variations ne sont pas un obstacle. On dit qu’une femme n’a pas un cycle « régulier » si, sur l’année écoulée, il y a plus de six jours d’écart entre la durée de son cycle le plus long et la durée de son cycle le plus court. Les cycles « non réguliers » sont des cycles à durée très variable : courts ou très courts (moins de 23 jours), puis longs ou très longs (plus de 35 jours). Si le cycle fait moins de 23 ou plus de 35 jours, il est bon d’explorer le dérèglement en consultant des personnes expertes du cycle.
La phase pré-ovulatoire varie C’est la fluctuation de la première phase qui rend le cycle variable. Le réveil des ovocytes par la FSH, les follicules qui sécrètent les œstrogènes, la construction de la muqueuse utérine, l’ouverture du col utérin, la fabrication de la glaire, le choix de l’ovule et l’ovulation peuvent se dérouler dans un laps de temps très variable : de quelques jours à quelques semaines. Dans les cycles courts, la phase pré-ovulatoire est brève : l’ovulation survient de façon précoce, parfois dès le huitième, le neuvième ou le dixième jour du cycle. Dans les cycles plus longs, c’est un taux insuffisant de l’hormone folliculo-stimulante (FSH) qui retarde la stimulation des ovaires. Cette maturation tarde plus fréquemment durant certaines périodes : à la puberté, lors d’un gros stress, après l’arrêt de la pilule, pendant l’allaitement et en périménopause.
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CHAPITRE 2 • LES RICHESSES DU CYCLE FÉMININ
La phase post-ovulatoire est de durée plutôt constante La période s’étendant de l’ovulation au début des règles suivantes est marquée par la formation du corps jaune et l’action de la progestérone, qui stimule l’enrichissement de la muqueuse utérine en nutriments, ferme le col, stoppe la production de la glaire cervicale et fait monter la température du corps. La durée de la phase post-ovulatoire est plus constante que celle de la première phase et dure 10 à 16 jours (14 jours en moyenne). Si la température reste élevée plus de 21 jours sans que les règles surviennent, la femme est probablement enceinte. Il arrive que cette phase dure moins de 10 jours. Cela se produit au début et à la fin de l’âge fertile, après une grossesse et après l’arrêt de la pilule. Le stress peut aussi raccourcir cette phase. Si le couple désire concevoir un enfant, la durée de cette phase doit être suffisante (plus de 10 jours) pour laisser le temps à la progestérone de préparer l’endomètre. Une carence en progestérone peut empêcher la nidation.
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L’AVENTURE DU COUPLE
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CHAPITRE 3 • L’AVENTURE DU COUPLE
Les trésors de la sexualité La découverte de la sexualité s’effectue tôt chez la jeune fille et chez le jeune garçon : l’enfant a besoin de savoir s’il est le fruit de l’amour. La famille reste le lieu naturel pour comprendre la sexualité. L’idéal serait que la transmission se fasse de génération en génération, de manière belle et simple.
Avant de commencer - Avec quel bagage suis-je parti(e) à la découverte de la sexualité : un héritage transgénérationnel, une transmission de mère à fille ou de père à fils, l’éducation sexuelle dispensée par l’école… ? - Mes parents m’ont-ils parlé de sexualité ? Si oui, comment ? - Quelle vision ai-je de la sexualité ?
Créer un espace de rencontre bienveillant 110
La vie sensuelle est importante dans le bien-être et la communion du couple. La tendresse, les câlins, les baisers, les étreintes et les unions sexuelles sont des reflets de l’amour. Pour découvrir les trésors de la sexualité, il faut au préalable se débarrasser des idées reçues, oublier les « normes » dictées par l’extérieur. À chaque couple d’inventer sa propre définition des rendez-vous sensuels épanouissants, en apprenant à découvrir ses points d’entente. Parler de sexualité, échanger de manière intime sur les désirs, nourrit l’imaginaire et donne les clés pour évoluer. Il importe aussi de bien mesurer que la tendresse constitue un socle pour l’amour conjugal tout autant que la sexualité. La tendresse se concrétise, entre autres, par le toucher. Le contact peau à peau offre des sensations et provoque des réactions que le cerveau interprète comme des marques d’amour. C’est pour cette raison que les caresses et le contact des corps sont si importants dans un
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couple. La tendresse est indispensable dans l’union sexuelle ainsi qu’au quotidien, pour dire à l’autre « je t’aime ».
À connaître La Thérapie relationnelle Imago1 est née aux États-Unis dans les années 1980. S’adressant (au départ) à des couples qui traversent une période de crise ou qui souhaitent trouver un nouveau souffle, elle propose des outils pour développer une « relation consciente ». Grâce à l’apprentissage du « dialogue intentionnel », les couples retrouvent une connexion profonde et de qualité. Chaque conjoint s’exerce à dialoguer de manière structurée, à contenir ses réactions, à se mettre à la place de l’autre, à être entièrement dans l’écoute. Chacun devient ainsi conscient de ce qui se passe en soi et apprend à recevoir le monde de l’autre. La Thérapie relationnelle Imago ouvre la perspective d’accueillir les conflits et les frustrations comme des opportunités de croissance, des occasions de faire grandir l’amour. Le « dialogue intentionnel » développé par cette thérapie peut être une aide pour échanger en profondeur sur des questions intimes.
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La sexualité instinctive La sexualité nécessite à la fois concentration, détente et disponibilité. La détente physique et psychique est indispensable au plaisir sexuel et à celui de la rencontre. Cependant, la sexualité peut être vécue de manière très mécanique. Cette sexualité, dite « instinctive », est souvent orientée vers la décharge orgastique2. Cette dernière se produit lorsque l’excitation sexuelle arrive à son paroxysme, accompagnée d’une certaine tension corporelle ; elle se vit principalement au niveau génital.
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www.imago.fr. À ne pas confondre avec l’orgasme, voir l’explication donnée plus loin.
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CHAPITRE 3 • L’AVENTURE DU COUPLE
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La description que nous allons faire des réponses sexuelles masculine et féminine constitue un schéma général, une théorisation. Mais toutes les variantes sont possibles selon les dispositions physiques et psychologiques de chacun.
Au niveau masculin Chez l’homme, les zones érogènes intimes sont essentiellement situées sur le pénis, avec une recrudescence au niveau du gland. Grâce au toucher de sa femme, l’homme peut développer sa sensibilité dans le reste du corps. À la suite d’une stimulation, le désir de l’homme monte et la réponse sexuelle se décline en quatre phases successives de durées inégales : 1. Lors de la phase d’excitation, le pénis entre en érection. La fréquence cardiaque et la tension musculaire augmentent. 2. Lors du plateau, le pénis est au maximum de sa rigidité. Une lubrification du gland (ne contenant, a priori, pas de spermatozoïdes) et une augmentation du volume des testicules ont lieu. La fréquence respiratoire augmente. 3. La décharge orgastique et l’éjaculation (émission et expulsion du sperme) peuvent se produire, pas forcément spontanément. Ils sont parfois accompagnés de mouvements involontaires, de cris ou de gémissements. 4. Puis vient la phase de résolution avec la diminution de volume du pénis1 suivie d’une période réfractaire (période durant laquelle une nouvelle érection n’est pas possible). Les testicules dégonflent et un relâchement musculaire complet se produit.
En l’absence d’activité sexuelle et d’éjaculation, les spermatozoïdes d’un homme sont dégradés en plusieurs mois et évacués
1 Cette diminution de volume (détumescence) se produit aussi lorsqu’il n’y a pas d’éjaculation.
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dans les urines. Contrairement à certaines idées reçues, le fait de ne pas éjaculer ne présente pas de risque pour un homme. Parfois, des émissions spontanées peuvent se produire la nuit (surtout à l’adolescence). Cela n’a rien à voir avec le fait de ne pas éjaculer pendant une longue période. Par ailleurs, il est normal que l’homme vive des érections nocturnes pendant les phases de rêve. Ce phénomène est spontané et mécanique.
Au niveau féminin La réponse sexuelle féminine aux stimulations du désir est semblable à celle de l’homme à deux différences près : la femme peut vivre des décharges orgastiques multiples au cours du même rapport sexuel et elle ne passe pas par une phase réfractaire. Chez la femme, le désir monte plus lentement, il s’accompagne d’une excitation plus tranquille. En fonction de la période du cycle, la femme est plus ou moins tournée vers l’union sexuelle. En période d’ovulation, elle s’unira plus facilement. En phase lutéale, l’homme devra davantage la conquérir. La femme vit, elle aussi, quatre phases successives : 1. Lors de la phase d’excitation, la lubrification vaginale favorise la pénétration. Le clitoris entre en érection et les lèvres externes s’effacent, s’écartent en découvrant l’entrée de la vulve. Une érection des mamelons est possible. On peut constater une augmentation de la fréquence cardiaque et de la tension musculaire. 2. Lors du plateau, le vagin prend une forme de poire : rétréci à l’entrée et élargi dans le fond. 3. La décharge orgastique du corps féminin, qui n’est pas systématique, débute quelques secondes avant la réponse musculaire. 4. La phase de résolution s’effectue en 5 à 10 minutes avec un retour à la normale du vagin, des lèvres, du clitoris, des seins, du cœur, de la respiration, de la tension artérielle et un relâchement musculaire.
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CHAPITRE 3 • L’AVENTURE DU COUPLE
La pénétration sexuelle n’est possible qu’après une préparation corporelle et affective, notamment par des caresses. Cette phase de préparation provoque, chez la femme, la lubrification du vagin et la détente ; chez l’homme, l’humidification et l’érection du pénis. Le vagin est plus sensible à des pressions qu’à des frottements, avec des rythmes qui changent, des temps d’arrêt et une grande écoute des sensations corporelles de la femme. Parfois, la lubrification vaginale est insuffisante (on parle alors de sécheresse vaginale) et la femme peut éprouver une sensation désagréable de brûlure. Pour y remédier, elle peut apprendre à se connecter à sa respiration, à réaliser des mouvements dans son bas-ventre et à sentir ses organes génitaux de l’intérieur. Ces éléments, associés à la présence et à la tendresse du conjoint, déclenchent en général une lubrification. Sinon, un gel intime ou une huile végétale (l’huile de coco par exemple) peut aider.
La décharge orgastique et l’orgasme Le mode d’excitation sexuelle le plus fréquemment utilisé par les 114
couples est le mode « mécanique ». Son fonctionnement est le suivant : l’érection de l’homme, suivie du mouvement de va-etvient mécanique du pénis dans le vagin, stimule (dans la plupart des cas) le clitoris. La tension arrive à un point tel que le corps cède d’une manière ou d’une autre par la décharge orgastique, qui peut être accompagnée de plaisir ou non. Lorsque l’excitation sexuelle monte rapidement, la décharge orgastique survient habituellement en peu de temps. Une grande concentration est nécessaire à la montée de l’excitation sexuelle, et la décharge orgastique peut être accueillie comme un soulagement. En effet, l’excitation produit une tension musculaire dans le corps, accentuée par la stimulation des zones érogènes et le frottement du pénis contre la paroi du vagin. Plus la tension dans les corps de chacun est forte, moins la zone de contact entre les sexes est grande. L’excitation sexuelle peut entraîner un inconfort
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corporel, demandant de la rigidité musculaire et des efforts, et bloquant parfois la respiration. Le relâchement de cette tension et de cette concentration, ainsi que la reprise de la respiration, provoque un apaisement. L’union sexuelle se termine souvent, chez l’homme, par la décharge orgastique et l’éjaculation. La décharge orgastique, qui se traduit par une contraction réflexe des muscles abdominaux et du périnée, met fin peu à peu à l’excitation. Après avoir atteint le point culminant, un homme se sent fatigué, veut se détendre.
L’orgasme, qui diffère de la décharge orgastique, est la réponse physiologique qui peut avoir lieu au maximum de la phase d’excitation sexuelle. Ce réflexe physiologique se traduit, chez l’homme et la femme, par des contractions involontaires du périnée, la dilatation des pupilles, le tremblement des muscles, l’augmentation de la température du corps, l’accélération du rythme cardiaque et de la respiration. Il libère entre autres l’ocytocine, qui procure une sensation de bien-être. C’est pourquoi l’absence d’orgasme chez l’un ou l’autre peut parfois générer une frustration ou de la colère. Pour atteindre l’orgasme, l’homme et la femme ne peuvent se contenter d’avoir une décharge liée à une stimulation génitale. Ils doivent y ajouter un lâcher-prise émotionnel et génital, qui leur permet de percevoir le plaisir sexuel et la jouissance qui accompagnent la décharge orgastique. Dans la sexualité, cultiver un « état orgasmique » demande de prendre son temps, de ralentir afin que les sensations qui naissent au niveau génital puissent envahir tout le corps. C’est permettre au corps de vibrer et à tous les sens de participer à cette rencontre, dans un état de relaxation, d’abandon et de lâcher-prise.
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L’homme peut vivre un orgasme sans éjaculation : le liquide séminal reste alors dans son corps, qui conserve sa force. Il acquiert ainsi la possibilité de vivre des orgasmes multiples car il n’est pas fatigué. Dès qu’un homme sent l’éjaculation arriver, il peut sortir
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CHAPITRE 3 • L’AVENTURE DU COUPLE
son pénis du vagin quelques secondes, le niveau d’excitation baisse. Ou bien, il peut presser ses hanches et ses fesses et tendre les muscles génitaux. L’éjaculation ne se produit pas. Par ailleurs, il est nécessaire de ralentir sa respiration.
Chez la femme, la réponse musculaire s’exécute, comme chez l’homme, par des contractions musculaires. La femme peut connaître plusieurs niveaux d’orgasme : clitoridien, clitorido-vulvaire, vaginal et utérin ; ils se succèdent ou s’entremêlent. La pénétration toute seule ne procure pas forcément du plaisir à la femme. Le clitoris joue un rôle important dans l’excitation sexuelle et le plaisir féminin. Il a de très nombreuses terminaisons nerveuses qui entourent profondément le vagin. Chez certaines femmes, la caresse des seins peut provoquer des sensations orgasmiques car l’aréole du sein est une zone très érogène.
en pratique 116
Quelques pistes pour vivre une belle sexualité : - Chercher quotidiennement à faire grandir l’amour, la tendresse, la complicité… - Mettre en place les conditions requises : calme, sécurité, romantisme… - Dialoguer sur ce qui se passe bien et sur ce qui est plus difficile. - S’organiser des vacances, des sorties en amoureux. Tout couple peut être confronté à des difficultés dans sa vie sexuelle : ne pas hésiter à consulter un sexothérapeute ou un thérapeute de couple.
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LA PUISSANCE DE LA MATERNITÉ
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CHAPITRE 4 • LA PUISSANCE DE LA MATERNITÉ
La finalité du cycle féminin est de préparer l’organisme à une éventuelle grossesse en assurant les meilleures conditions de fécondation et d’implantation de l’embryon dans la muqueuse utérine. Depuis plusieurs années, les chercheurs ont mis en lumière l’importance des 1 000 premiers jours de vie. Cette période s’étend depuis le premier instant de vie de l’embryon jusqu’aux deux ans de l’enfant. En l’espace de 1 000 jours (270 jours de grossesse, 365 pour la première année et 365 pour la deuxième année), le bébé connaît un développement extraordinaire. Dans la vie d’une femme aussi, ces 1 000 jours comprenant la grossesse, la naissance et le post-partum ont une importance particulière. Le but de ce chapitre est de permettre aux femmes de prendre conscience des potentialités et des ressources formidables de leur corps afin de pouvoir vivre ces événements en étant pleinement libres, actrices et à l’écoute d’elles-mêmes.
Le trésor de la grossesse 136
Désirer concevoir un enfant Un enfant est certes conçu physiquement, mais il se conçoit aussi émotionnellement et spirituellement. Il est nécessaire de lui faire une place dans son cœur et de préparer sa venue. Lors de l’apprentissage de l’observation des cycles, le couple apprend à repérer sa période de fertilité grâce à l’observation de la glaire et à la réalisation correcte d’une courbe thermique. Cela lui permet d’optimiser les chances de grossesse en choisissant les moments fertiles du cycle. Une grossesse se prépare avant la conception. Un enfant commence à vivre dans la tête des futurs parents parfois avant sa conception. Le corps a besoin d’être en forme, débarrassé du plus possible de toxines. Certaines habitudes alimentaires peuvent
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avoir des répercussions négatives sur le développement du bébé : en adoptant de bonnes habitudes alimentaires, l’homme et la femme influencent sa santé future. Les sevrages tabagique et alcoolique sont aussi conseillés. Une supplémentation en acide folique (vitamine B9) est conseillée pour la femme un à trois mois avant la conception, en prévention d’anomalies du tube neural.
À savoir Une femme qui a pris l’habitude d’observer ses cycles et d’en tenir un journal sera capable de déterminer la date présumée de son accouchement ; son estimation sera plus fiable que celle faite par le gynécologue ou la sage-femme à partir de la date des dernières règles (aménorrhée), et cela évitera peut-être un déclenchement trop précoce.
Les saisons de la grossesse
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De façon imagée, le cycle de la maternité peut aussi se décrire à l’aide des quatre saisons de la nature. Lors des deux premiers mois de gestation, c’est le temps de la germination. L’utérus est caché, presque rien n’est visible. C’est le temps de l’hiver. Ensuite apparaît le printemps de la maternité, qui dure plusieurs mois. Et vers le sixième mois, l’enfant s’épanouit, comme le fruit qui devient mature au printemps. Un mois avant le terme, la femme entre dans « l’été » : son corps et son cœur s’ouvrent à l’enfant, à quelque chose qui la dépasse. La naissance est le point culminant de l’été. Après la naissance suit une deuxième phase dans l’été, marquée par une grande fusion entre la mère et l’enfant. Cette phase se clôt au bout d’environ quarante jours, c’est un temps de grande vulnérabilité.
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CHAPITRE 4 • LA PUISSANCE DE LA MATERNITÉ
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Puis commence « l’automne » : une distinction entre la mère et son enfant s’effectue. Quand l’enfant fait ses premiers pas, la mère revient progressivement vers son cycle de femme. Créer et mettre au monde un autre être humain est un chef-d’œuvre !
Être à l’écoute de son corps durant la grossesse La maternité est un moment crucial dans la vie d’une femme, et savoir écouter son corps durant cette période est important. Pour chaque femme, la maternité est une expérience inoubliable dans son cœur et dans son corps, quelle que soit l’issue de la grossesse. De nombreux liens se tissent au cours de cette expérience : amour, don de soi, mystère, fatigue, souffrance et accueil de la vie. Pour la femme, il s’agit de participer à un mystère auquel elle contribue, mais qui la dépasse. C’est une relation profonde et totale avec un autre être, dans une proximité incroyable. Le plus souvent, la femme s’attache d’emblée à ce petit être totalement inconnu. Il est aimé immédiatement comme une personne. Ainsi, amour, don, vie et respect inconditionnel de l’autre se nouent en une seule et même réalité. Malgré tout, la grossesse reste une période physiquement et psychologiquement éprouvante pour la femme. Elle peut être confrontée à des interrogations profondes : qui suis-je ? Quel est le sens de ma vie ? Suis-je capable de plaire ? Vais-je aimer ce nouveau corps qui se transforme ? « La crise de grossesse sert à devenir capable d’être parent, c’est-à-dire d’assumer la dépendance totale de quelqu’un d’autre1. » La maternité est une expérience de don total. La femme doit accepter la déformation de son propre corps et la fatigue de son être. Aimer ce corps qui change par la grossesse, c’est aussi aimer cet être qui croît. 1 B. Dohmen - C. Gere - C. Mispelare, Trois fées pour un plaidoyer. L’éloge d’une naissance amoureuse et consciente, Paris, Amyris, 2007, p. 76.
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Se préparer à l’accouchement Un large choix de préparations à l’accouchement existe : l’haptonomie (technique de caresses et de contacts adressés au bébé par les parents), le chant prénatal (« Naître enchanté »), le yoga prénatal, la sophrologie, l’hypnose, le programme MBCP (Mindfulness Based Chilbirth and Parenting1), la préparation spirituelle à la naissance… Chaque couple peut trouver ce qui lui convient.
La grossesse peut parfois ramener à la surface des événements douloureux du passé. Nombreuses sont les futures mères qui portent en elles des souffrances ou des peurs provoquées par leur vécu. Or, le stress peut se transmettre à l’enfant. Effectuer un travail sur ses peurs est donc fondamental2. La grossesse offre une belle occasion de s’affranchir de ses blocages.
À savoir Une femme enceinte peut continuer de vivre des unions. Le bébé, protégé par la poche amniotique, est en sécurité pendant les relations sexuelles. Selon son stade de développement, il pourra même ressentir le bonheur de sa mère. De nouvelles positions s’expérimentent tout au long de la grossesse.
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1 N. Bardacke, Se préparer à la naissance en pleine conscience, Paris, Le Courrier du livre, 2016. 2 A. Seccia Boulanger, Message d’une sage-femme pour une naissance libre. Les peurs de la grossesse et de l’accouchement, Paris, 2008.
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CHAPITRE 4 • LA PUISSANCE DE LA MATERNITÉ
Le trésor de la naissance Notre propre naissance Il est toujours intéressant de nous renseigner sur les conditions de notre naissance, de découvrir comment notre mère a vécu sa grossesse et son accouchement1. Enquêter sur notre naissance nous permet de faire des liens avec nos propres comportements, nos blessures émotionnelles, nos instincts, nos humeurs… L’étape fondatrice de notre naissance nous donne des clés pour comprendre notre être profond.
Quelques exemples de questions - Comment ma mère a-t-elle vécu sa grossesse ? - A-t-elle été déprimée ou fortement angoissée ? (Dans ce cas, je l’ai sûrement perçu.) - Le médecin a-t-il déclenché la naissance ? A-t-il utilisé un forceps ? - Dans quel contexte s’est déroulée ma naissance ? - Mes parents espéraient-ils un fils ou une fille ? - Qui a choisi mon prénom et pourquoi ?
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Il existe mille et une questions qui peuvent nous éclairer sur ce que nous sommes. Prendre conscience des mécanismes qui ont agi à notre insu et contribué à forger nos instincts est le premier pas vers l’apaisement, voire la guérison. Toutefois, notre naissance et notre héritage familial sont des bagages, pas une fatalité. Nous n’avons pas à porter un fardeau toute notre vie. Pour transformer ces bagages en une force, il faut rendre conscients des processus ancrés dans l’inconscient. 1
Lise Bartoli, Dis-moi comment tu es né, je te dirai qui tu es, Paris, Payot, 2016.
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L’accouchement, un acte d’ouverture corporel et psychologique L’accouchement constitue une expérience symboliquement très dense. Le corps de la femme participe à un mystère incroyable qui est de donner la vie. La naissance invite la femme à être présente aux sensations de son corps : la mère s’ouvre à la vie pour pouvoir la transmettre, la laisser passer. La naissance est à la fois un mystère de mort et de renaissance. Les douleurs de l’accouchement sont un apprentissage de la dépossession de soi. Parce qu’il signe la fin de la grossesse et le début d’une nouvelle étape, l’accouchement peut susciter de grandes angoisses. Mort et vie sont liées dans cet événement. L’angoisse devant la perte de contrôle peut apparaître. En effet, la femme a peu de maîtrise sur le processus de l’accouchement. Mais la douleur physique peut être multipliée par des éléments psychiques (peur, angoisse…).
La phrase de la Bible « Tu enfanteras dans la douleur1 », énoncée par Dieu à l’égard de la femme, a longtemps été comprise comme une malédiction. On peut aussi l’interpréter comme le constat d’un désordre qui n’a pas sa place dans la bonté originelle de la création ; ou encore, comme le constat que toute femme doit contourner bien des embûches pour porter et transmettre la vie. Pour Françoise Dolto, « la fameuse douleur » dont il est question dans ce verset est celle de la séparation : « C’est l’angoisse de la division du corps, ce n’est pas l’accouchement et ses contractions. “Tu enfanteras dans la douleur” a un sens beaucoup plus général. L’enfant petit à petit va prendre son autonomie. C’est à la succession de ces séparations que faisait allusion la malédiction divine2. »
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1 Genèse 3, 16 (Trad. Bible de Jérusalem). 2 P. Van Eersel, Mettre au monde. Enquête sur les mystères de la naissance, Paris, Albin Michel.
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CHAPITRE 4 • LA PUISSANCE DE LA MATERNITÉ
À l’accouchement, la femme est saisie par ce qui se passe dans son corps. Ce processus lui impose une sorte de passivité. Elle peut y consentir en lâchant prise ou résister en se raidissant dans la peur et le refus. La mise au monde d’un bébé demande un réel lâcher-prise : laisser faire le corps, lui faire confiance. Si on y parvient, alors tout avance. S’abandonner complètement permet au bébé d’arriver et à la mère de trouver sa place. Le travail de l’enfantement aboutit à une dépossession et à un effacement de soi. La naissance consiste surtout à laisser passer la vie, pas d’abord à la « donner ». Nous savons que le cerveau sécrète des endorphines qui aident à supporter le travail. Moins la femme résiste à ouvrir le passage, moins la douleur l’affecte, tant physiquement que psychologiquement. Pour enfanter, la femme a besoin de s’ouvrir. Elle vit dans son corps une ouverture au-delà de tout ce qu’elle a vécu. Son corps mettra environ quarante jours à se refermer.
L’intelligence corporelle lors de l’accouchement 142
L’accouchement comprend une succession de phases qui s’enchaînent. Le chef d’orchestre est le corps. Il n’y a rien à faire, il s’agit plutôt de laisser faire, de consentir avec humilité, dans un don de soi. Lorsque le travail commence spontanément, la parturiente entre dans un état de conscience modifié très particulier, qui l’aide à traverser l’intensité de cet événement. Cet état se caractérise par une suractivation de ses structures corticales primitives (cerveau reptilien et cerveau limbique), mettant en veille son néo-cortex (cerveau des raisonnements logiques, du langage et du calcul).
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L’activité prédominante du cerveau primitif explique la levée des inhibitions : la femme ose crier et ouvrir ses sphincters1. Le cri est l’expression de l’instinct dans l’accouchement et le signe de la mobilisation du cerveau primitif. Cette expression vocale a aussi une action physiologique. Lorsqu’un son est produit, les abdominaux se contractent, permettant ainsi la progression du fœtus. L’ouverture de la bouche conduit à l’ouverture du périnée. L’utilisation des sons graves provoque même une vibration du bas du corps et du périnée, la production d’endorphines (et donc d’ocytocine naturelle) et un massage profond du bassin !
Un des éléments essentiels consiste à voir la douleur non comme une ennemie, mais comme une alliée. Elle peut être un guide qui aide l’accouchement à avancer. Les facteurs susceptibles d’augmenter ou de diminuer la douleur sont connus : il s’agit de facteurs intrinsèques à l’accouchement, physiques ainsi que culturels et ethniques, de l’environnement (équipe médicale, présence du conjoint) et de facteurs psychologiques (peur, crispation, angoisse, trac, nervosité). Entre chaque contraction, la détente est précieuse. « S’ouvrir à ce qui se présente, être consentante à ce qui se passe dans son corps, s’adapter à l’imprévu, se laisser submerger sont les meilleurs outils pour passer cette épreuve2 », écrit la sage-femme Maïtie Trélaün.
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Quand une femme accouche, elle produit de l’ocytocine, hormone qui permet la contraction de l’utérus durant le travail. Cette hormone est aussi celle de l’amour et du lien : elle est produite lorsque nous apprécions un repas ou lors d’une conversation stimulante, lors de l’union sexuelle et de l’orgasme ainsi que lors de l’allaitement.
1 C. Frémont, Les Facteurs influençant l’expression vocale des femmes en vue de soulager la douleur, travail de fin d’études pour l’obtention du titre de sage-femme, 2014. 2 M. Trélaün, J’accouche bientôt, que faire de la douleur ?, Paris, Le Souffle d’or, 2012, p. 93.
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CHAPITRE 4 • LA PUISSANCE DE LA MATERNITÉ
L’ocytocine n’est sécrétée que si certaines conditions sont réunies : plus l’environnement sera confortable et la femme détendue, plus l’ocytocine sera présente. Plus la femme se fera confiance, plus l’émission d’ocytocine augmentera. En effet, le manque de confiance en soi réduit l’émission d’ocytocine et augmente l’adrénaline – l’hormone antagoniste de l’ocytocine – produite quand nous sommes anxieux, stressés ou que nous avons froid. L’adrénaline supprime l’ocytocine. La femme qui accouche a donc besoin de se sentir en sécurité. Les lumières fortes, les conversations, le fait de signer des papiers, les questions, l’horloge, les chambres froides et stériles, le manque d’intimité… tout cela peut contribuer à un sentiment d’insécurité et rendre difficile l’apparition de l’ocytocine. Pour qu’elle apparaisse, il est nécessaire que le cerveau fasse une pause. La partie pensante du cerveau (néo-cortex) doit être le moins possible stimulée. Il est important que la future mère ne se sente pas observée et que les lumières soient tamisées. Elle a besoin d’être bien au chaud. Elle pourra alors suivre son instinct et se connecter à sa partie primitive « qui sait ».
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Les besoins essentiels d’une femme qui accouche1 - se sentir en sécurité ; - mettre en pause son cerveau « pensant » (le néo-cortex) ; - être le plus possible dans le silence et la pénombre (ou une lumière tamisée) ; - avoir chaud ; - ne pas se sentir observée ; - être protégée des sources de stress pour sécréter le moins possible d’adrénaline.
1 R. Ehrhardt, Les Besoins essentiels d’une femme qui accouche, Paris, Amanita Libera, 2018.
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LA SAGESSE DE LA MÉNOPAUSE
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CHAPITRE 5 • LA SAGESSE DE LA MÉNOPAUSE
À la puberté, la jeune fille vit dans son corps des bouleversements hormonaux et des transformations liées à sa croissance. Les hormones qui agissent sur ses cycles menstruels la configurent progressivement à consacrer son énergie aux autres et à prendre soin d’eux. Cependant, à chaque cycle, la diminution des hormones (quelques jours avant les règles) rappelle à la femme de ne pas s’oublier. Cette configuration hormonale de la femme au don d’elle-même connaît un bouleversement aux alentours de 50 ans : la femme entre dans une autre étape de sa vie. Dans nos sociétés occidentales, la ménopause1 est parfois interprétée comme la fin de la féminité. Les changements qu’elle provoque peuvent être vécus difficilement et l’inconnu fait peur. Pourtant, les années entourant la ménopause forment une étape constitutive de la vie d’une femme. Actuellement, la période après la ménopause peut être aussi longue que celle où la femme est en mesure d’enfanter. Quelle place particulière prend cette période de transition dans la vie de la femme ? Quelle fécondité nouvelle peut-elle mettre en place ?
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Un trésor à redécouvrir ? Différentes visions de la ménopause De multiples facteurs affectent la façon de vivre la ménopause. Les valeurs, les idées et les normes sociales, les attentes de la société à l’égard des femmes influencent non seulement leur vision de la ménopause, mais aussi leur compréhension de cette réalité ainsi que leurs attitudes et leurs comportements. Selon la vision, positive ou négative, qu’elles ont de la ménopause, elles peuvent aborder différemment cette étape.
1 La ménopause est l’arrêt du cycle ovarien, dont le signe le plus visible est l’arrêt des règles.
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On constate que les manifestations et les ressentis physiques et émotionnels de la ménopause varient à travers le monde. Si la ménopause est universelle, sa perception ne l’est pas ! En Chine et en Inde, les femmes ménopausées sont considérées comme des personnes matures et sages. Dans le Japon traditionnel, il n’existe pas de mot pour la désigner, c’est un non-événement ! Là-bas, seules 15 % des femmes ont des bouffées de chaleur. Cela peut s’expliquer par l’alimentation (riche en soja, notamment) mais cette donnée ne suffit pas à justifier totalement une telle différence de vécu. Dans certaines cultures traditionnelles africaines ou indiennes, la ménopause est pensée comme un accroissement des pouvoirs de la femme. En Occident, la ménopause est souvent perçue comme un événement négatif. Elle marque plus la fin d’une époque (en l’occurrence, celle de la fertilité) que le début d’une nouvelle ère. Elle est associée à la vieillesse et au début d’une dégradation physique. Des pressions sociales s’exercent sur les femmes, les incitant fortement à demeurer jeunes et belles. Atténuer ou gommer les signes de vieillissement semble incontournable pour beaucoup. Dans notre culture européenne, la notion de ménopause a évolué au rythme des changements de paradigmes médicaux. L’intérêt médical pour la ménopause est assez récent puisque le terme n’apparaît qu’au xviiie siècle. Une femme ménopausée est considérée d’abord sous un angle médical : la voici un « sujet à risque » pour les maladies cardiovasculaires, l’ostéoporose ou encore certains cancers. Les discours sociaux, médicaux et médiatiques actuels dépeignent cette période sous le signe de la pathologie, à la fois physique, psychologique et émotionnelle. Ils imposent en quelque sorte une « grammaire » de la ménopause, presque un cadre obligatoire, et souvent, les femmes n’en parlent qu’en termes de symptômes, bien que toutes ne ressentent pas ces manifestations.
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CHAPITRE 5 • LA SAGESSE DE LA MÉNOPAUSE
La ménopause n’est donc pas considérée comme une transformation, mais comme un appauvrissement, un amoindrissement, une involution aussi bien physique que mentale. N’y a-t-il pas un tabou à briser autour de la ménopause ?
Déconstruire certains mythes De nos jours, certains mythes sur la ménopause restent difficiles à déconstruire. Et si nous changions de regard pour percevoir l’arrivée de la ménopause comme un acte de sagesse du corps ? « La ménopause est une maladie ! » Non, la ménopause est un phénomène physiologique aussi na-
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turel que la naissance, la puberté et les menstruations. Cette période de transition concerne toutes les femmes, de tout temps, quelles que soient leur culture et leur origine ethnique. La fin de la fertilité biologique est une étape normale dans le développement physiologique des femmes. En décrivant la ménopause comme une « carence » ou un « dérèglement hormonal », causant de nombreux troubles physiques et psychologiques, le discours médical entretient l’idée qu’elle est un problème de santé à soigner. Par sa surmédicalisation, la ménopause court le risque d’être prise pour une maladie alors qu’elle est plutôt un rite de passage.
« La ménopause, c’est le début de la vieillesse… » Une femme peut espérer vivre encore trente ou quarante ans après sa ménopause. La fin de ses cycles ne signifie pas la fin de son rôle actif dans la société. Chaque être humain vieillit un peu chaque jour, depuis sa naissance. Ce vieillissement se manifeste différemment selon l’hérédité, la santé, le mode de vie, indépendamment de la ménopause.
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« La ménopause, c’est la fin de la féminité et de la sexualité. » Chaque femme a sa propre vision de la féminité et de la sexualité. La culture, les valeurs personnelles, la société et les expériences de chacune influencent sa façon de vivre la sexualité après la ménopause. Une sexualité épanouie avant cette période aura de fortes chances de le demeurer par la suite. Les canons esthétiques actuels font du corps jeune le sommet de la beauté, ce qui peut affecter la femme ménopausée. Cependant, le charme et la tendresse ne contribuent-ils pas aussi à la beauté de chaque femme ? Avec l’âge, les réactions sexuelles de l’homme et de la femme ralentissent, mais cela n’indique pas la fin du désir sexuel ni la fin du bonheur à se témoigner l’amour réciproque par les corps qui s’unissent. La sexualité garde tout son sens. Si la sexualité a pu être vécue difficilement auparavant, alors la ménopause est l’alibi pour l’arrêter. Dans le cas contraire, elle peut apporter une libération par rapport à la question de la grossesse à la suite d’une union. Grâce à la continence vécue en période fertile et aux unions en période infertile post-ovulatoire, le couple apprend à convoquer les différentes dimensions du désir et se prépare à la séxualité en période de ménopause. Le plaisir et l’excitation mettent plus de temps à arriver. Une sexualité plus douce peut se développer.
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« La ménopause, c’est la fin de la productivité. » À cette étape de leur vie, les femmes ont acquis beaucoup d’expérience, de connaissances, et développé une réflexion pouvant profiter à plusieurs. Certes, dans notre société, la performance, le rendement et le travail rémunéré servent souvent de critères pour évaluer la productivité d’une personne. Mais si toutes les compétences et les contributions des femmes ménopausées étaient reconnues, nous verrions la richesse et la fécondité de cette pé-
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CHAPITRE 5 • LA SAGESSE DE LA MÉNOPAUSE
riode de leur vie ! Le moment de la ménopause est une phase de transmission et de soin du reste de la famille. Les femmes arrêtent d’avoir des enfants pour s’occuper de la génération d’après afin que tous les âges de la famille puissent vivre en se soutenant. La femme retrouve un équilibre pour être à nouveau donnée.
Qu’est-ce que la ménopause ? Une étape naturelle On distingue plusieurs étapes dans le processus de la ménopause. Les conditions qui la déclenchent s’installent progressivement.
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• La périménopause commence vers 40-45 ans. Les cycles se mettent à varier. Progressivement, le caractère cyclique propre à la nature féminine diminue. Parfois les femmes n’ont pas de signes et leurs cycles restent réguliers avant de s’arrêter brusquement à la ménopause. La périménopause est caractérisée par deux phénomènes complémentaires : la raréfaction progressive des follicules dans les ovaires et l’augmentation de la production de FSH et de LH. Le stock de follicules atteint un nombre insuffisant pour fonctionner de manière optimale. Avec le temps, les follicules dégénèrent et deviennent incapables de produire des ovules et de fabriquer leurs hormones. Cette période se traduit par une chute hormonale : les ovaires sécrètent de moins en moins de progestérone. Pour compenser, l’hypophyse envoie de grandes quantités de FSH et de LH qui stimulent les ovaires. Les hormones ovariennes sont réduites et les hormones hypophysaires, augmentées. Cela entraîne un déséquilibre hormonal appelé hyperœstrogénie relative, source possible de complications médicales. La chute des hormones d’origine ovarienne peut s’accompagner de troubles proches du syndrome prémenstruel pendant quelques années. Puis la sécrétion ovarienne d’œstrogènes baisse à son tour. En
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fin de périménopause, progestérone et œstrogènes ne sont plus sécrétés par les ovaires. • La ménopause est un état physiologique qui marque la fin de la fertilité. Étymologiquement, ce terme signifie la fin des menstruations (du grec menos : « mois, menstruations » et pausis : « cessation, fin »). Le mécanisme de l’ovulation, qui fonctionne de moins en moins bien depuis la périménopause, finit par cesser. L’activité des ovaires ralentit, les ovulations se font rares. Les règles, qui peuvent être longues ou courtes, abondantes ou absentes, s’arrêtent progressivement. Les cycles deviennent irréguliers jusqu’à cesser complètement. On dit qu’une femme est ménopausée lorsqu’elle n’a pas eu de menstruations pendant un an d’affilée. • Puis, jusqu’à la fin de la vie de la femme, les ovaires « dorment » et les hormones féminines sont assez basses, sans changements cycliques. Des œstrogènes sont désormais sécrétés en petites quantités par d’autres organes : les glandes surrénales et le tissu adipeux. De plus, les androgènes (hormones plutôt masculines) sont produits en faible quantité par les ovaires et les glandes surrénales. Cette sécrétion n’étant plus compensée par les hormones « féminines », des modifications physiques, psychiques et physiologiques peuvent survenir.
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Étapes de la ménopause
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Table des matières Introduction...........................................................................................5
Chapitre 1 Notre corps, un trésor à découvrir.............7
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Prendre conscience de notre corps. corps..............................................8 ............................................ 8 Le corps féminin et le temps...................................................... temps......................................................11 11 Anatomie masculine................................................................... masculine...................................................................13 13 Physiologie masculine................................................................ masculine................................................................15 15 Fabrication des spermatozoïdes..........................................15 La testostérone....................................................................16 Les « cycles » des hormones masculines.............................17 L’andropause........................................................................18 Notions d’anatomie féminine. féminine.....................................................20 ................................................... 20 Le corps féminin : un « lieu » d’accueil................................20 Le bassin féminin..................................................................20 La vulve................................................................................23 Le vagin................................................................................25 L’utérus.................................................................................26 Les trompes utérines (ou trompes de Fallope)....................29 Les ovaires............................................................................30 Les hormones.......................................................................32 Un système endocrinien en équilibre..................................32 L’hormone folliculo-stimulante (FSH)...................................34 Les œstrogènes................................................................34 L’hormone lutéinisante (LH)................................................35 La progestérone................................................................36 La testostérone.................................................................37 L’ocytocine.......................................................................38 La prolactine.....................................................................39 Les phéromones...............................................................39 Les seins...............................................................................39
Chapitre 2 Les richesses du cycle féminin................. 43
La puberté, des changements exceptionnels............................ exceptionnels............................45 45 La métamorphose du corps.................................................45 Les premières règles............................................................45 Célébrer son cycle : un « rituel » « rituel » à réinventer. réinventer............................46 .......................... 46
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Être à l’écoute de son corps lors des cycles menstruels............ menstruels............48 48 Le cycle féminin, un allié......................................................48 La durée des cycles..............................................................48 La phase pré-ovulatoire varie.............................................49 La phase post-ovulatoire est de durée plutôt constante........50 Les saisons du cycle.............................................................51 L’hiver silencieux...............................................................54 Le printemps dynamique...................................................59 L’été nourricier..................................................................62 Bourrasques d’automne.....................................................65 D’autres images pour parler des phases du cycle féminin......68 Le cycle, source de fécondités.............................................68 Décrypter les signaux du corps féminin..................................... féminin.....................................70 70 L’élixir de vie........................................................................70 Rôle de l’élixir de vie.........................................................70 Lors de l’observation, l’élixir de vie peut être confondu avec….. 71 Les éléments qui ont une influence sur l’élixir de vie.............72 Comment observer l’élixir de vie ?......................................72 Quand l’observer ?............................................................72 Évolution de l’élixir de vie durant le cycle............................74 La température.....................................................................74 Le col de l’utérus..................................................................76 D’autres signes du cycle......................................................78 Une tension ovulatoire.......................................................78 Un saignement ovulatoire..................................................78 Les symptômes des seins...................................................78 La modification de la libido................................................78 Quelques autres signes.....................................................79 Tenir un journal de son cycle................................................79 Améliorer son hygiène de vie.................................................... vie....................................................84 84 L’activité physique................................................................84 L’hygiène intime...................................................................85 Des alternatives aux tampons et aux serviettes jetables........86 L’alimentation.......................................................................87 L’équilibre psychique...........................................................90 Le cycle féminin à l’épreuve....................................................... l’épreuve.......................................................92 92 Les douleurs liées au cycle...................................................92 Le syndrome prémenstruel..................................................95 Quelques perturbateurs du cycle féminin...........................99 La pilule..............................................................................100
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Les stérilets........................................................................105 Les cycles anovulatoires.....................................................106
Chapitre 3 L’aventure du couple............................... 109
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Les trésors de la sexualité........................................................ sexualité........................................................110 110 Créer un espace de rencontre bienveillant........................110 La sexualité instinctive.......................................................111 Au niveau masculin.........................................................112 Au niveau féminin...........................................................113 La décharge orgastique et l’orgasme................................114 Vers une autre sexualité.....................................................117 Le slow sex.....................................................................117 Le trésor de la fertilité.............................................................. fertilité..............................................................122 122 Le voyage des spermatozoïdes.........................................122 Au cours d’une période infertile du cycle féminin...............122 Au cours d’une période fertile du cycle féminin..................123 La fertilité, une histoire de couple.....................................125 Les méthodes d’observation du cycle...............................126 Un petit historique..........................................................126 L’efficacité des méthodes d’observation du cycle...............128 Pourquoi se former ?.......................................................130 L’homme et le cycle féminin..............................................131 L’épreuve de l’infertilité.....................................................133
Chapitre 4 La puissance de la maternité................. 135
Le trésor de la grossesse.......................................................... grossesse..........................................................136 136 Désirer concevoir un enfant...............................................136 Les saisons de la grossesse................................................137 Être à l’écoute de son corps durant la grossesse..............138 Se préparer à l’accouchement...........................................139 Le trésor de la naissance.......................................................... naissance..........................................................140 140 Notre propre naissance......................................................140 L’accouchement, un acte d’ouverture corporel et psychologique...............................................................141 L’intelligence corporelle lors de l’accouchement..............142 8 clés pour vivre sereinement mon accouchement...........145 L’accouchement, une expérience sexuelle........................146 Un événement de vie.........................................................147 Choisir le contexte de son accouchement.........................153 La présence de l’homme à l’accouchement......................154
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Le trésor du post-partum......................................................... post-partum.........................................................156 156 Le premier mois après l’accouchement, une période à soigner.....................................................................156 L’allaitement, un don de soi...............................................157 L’observation des cycles après l’accouchement................158
Chapitre 5 La sagesse de la ménopause................. 161
Un trésor à redécouvrir ?.......................................................... redécouvrir ?..........................................................162 162 Différentes visions de la ménopause.................................162 Déconstruire certains mythes.............................................164 « La ménopause est une maladie ! »..................................164 « La ménopause, c’est le début de la vieillesse… ».............164 « La ménopause, c’est la fin de la féminité et de la sexualité. »..165 « La ménopause, c’est la fin de la productivité. »................165 Qu’est-ce que la ménopause ?................................................ ménopause ?................................................166 166 Une étape naturelle...........................................................166 Un processus graduel.........................................................168 Vivre cette période de transition. transition..............................................169 ............................................ 169 Les cycles menstruels en périménopause..........................169 L’installation de la ménopause...........................................170 Soutien de l’entourage......................................................171 Les trois piliers de la santé à la ménopause. ménopause.............................172 ........................... 172 L’activité physique..............................................................172 Une alimentation saine......................................................172 L’équilibre psychique.........................................................175 Le respect des rythmes naturels........................................175 Alléger les symptômes............................................................. symptômes.............................................................176 176 Des symptômes divers.......................................................176 Bouffées de chaleur et sueurs nocturnes...........................177 Les troubles psychiques.....................................................178 Sécheresse cutanée et sécheresse des muqueuses...........179 Vivre positivement sa ménopause. ménopause............................................180 .......................................... 180
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Conclusion........................................................................................ 183 Remerciements................................................................................ 185 Bibliographie................................................................................... 186
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