La Bible racontée

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ANCIEN TESTAMENT

DIEU, CRÉATEUR DU MONDE

La « Genèse » signifie le commencement. Car ce premier livre de la Bible nous raconte le tout début du monde, avec la création de l’homme et de la femme. La Genèse retrace surtout le commencement des relations entre Dieu et les hommes. Les premières histoires de ce livre posent les grandes questions qui inquiètent les hommes : d’où vient le monde ? D’où venons-nous ?

Pourquoi le mal et la mort existent-ils ?

LA CRÉATION DU MONDE EN SIX JOURS

GN 1, 1 – 2, 1-4

Au commencement, Dieu crée le ciel et la terre. La terre est vide. Il fait tout noir. Seul le souffle de Dieu plane sur les eaux.

Dieu dit : « Que la lumière soit », et la lumière se met à briller. Dieu voit que la lumière est bonne ! Il appelle la lumière « jour » et l’obscurité « nuit ». C’est le premier jour.

Dieu dit : « Qu’il y ait un ciel », et le ciel est créé. C’est le deuxième jour.

Dieu dit : « Que toute l’eau se rassemble en un même endroit pour que le sol apparaisse », et il en est ainsi. Dieu appelle l’eau « mer » et le sol « terre ». Dieu voit que cela est bon !

Dieu dit : « Que la terre se couvre de plantes avec toutes sortes de fleurs, d’arbres et de fruits. » La terre se couvre d’herbe verte, de fleurs et de fruits magnifiques. Dieu voit que cela est bon ! C’est le troisième jour.

Dieu dit : « Qu’il y ait des lumières dans le ciel pour séparer le jour de la nuit. » Il crée le soleil pour illuminer le jour, la lune et les étoiles pour éclairer la nuit. Dieu voit que cela est bon ! C’est le quatrième jour.

Dieu dit : « Qu’il y ait toutes sortes de poissons dans l’eau. Que des milliers d’oiseaux multicolores volent dans le ciel. »

Aussitôt, la mer se remplit de poissons, des petits et des gros. Et les oiseaux étendent leurs ailes pour s’élancer dans le ciel ! Dieu

bénit1 les animaux, il leur dit d’avoir des petits et de devenir nombreux. Dieu voit que cela est bon ! C’est le cinquième jour.

Dieu dit : « Qu’il y ait toutes sortes d’animaux sur la terre, du plus petit au plus grand. »

Dieu crée ainsi tous les animaux sauvages. Et il voit que cela est bon !

Dieu dit alors : « Faisons l’homme à notre image, qu’il nous ressemble ! Et qu’il domine les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et tous les animaux de la terre. »

Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme 2 .

Dieu les bénit et leur dit : « Soyez féconds 3 et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la. Soyez les maîtres des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, et de tous les animaux qui vont et viennent sur la terre 4. »

À la fin de ce sixième jour, Dieu regarde son œuvre : tout cela est vraiment bon !

La création est terminée et Dieu se repose. Le septième jour, le jour du repos de Dieu, devient pour toujours une journée bénie.

1. Bénir signifie souhaiter du bien à quelqu’un. Dieu bénit ses créatures pour qu’elles vivent et soient heureuses.

2. Dans le monde magnifique que Dieu crée, il y a un chef-d’œuvre qui surpasse tout le reste : c’est l’homme et la femme, que Dieu fait à son image ! C’est à eux que Dieu va confier ce monde réussi...

3. Être fécond, c’est être capable de donner la vie, d’avoir des enfants.

4. Gn 1, 27-29.

LA CRÉATION DE L’HOMME

ET DE LA FEMME

GN 2, 4 — 3, 24

Dieu ramasse un peu de poussière du sol. Il la pétrit, lui donne une forme, celle d’un homme. Et d’un grand souffle, il lui donne la vie ! Puis Dieu plante l’Éden ; c’est un jardin magnifique, rempli d’une foule d’arbres fruitiers savoureux. Au milieu du jardin se dressent l’arbre de vie, ainsi que l’arbre de la connaissance du bien et du mal… Dieu installe l’homme dans le jardin et lui dit : « Tu peux manger tous les fruits, sauf ceux de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Sinon, tu mourras. »

C’est alors que Dieu se rend compte d’une chose. « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Je vais lui trouver une aide qui lui convienne. » Avec de la terre, Dieu façonne les animaux et les oiseaux. Il les amène à l’homme pour qu’il leur donne un nom.

Mais l’homme ne trouve pas d’être vivant qui lui ressemble !

Alors, Dieu plonge l’homme dans un sommeil mystérieux. Il prend un peu de chair dans le côté de l’homme et il façonne une femme. Puis il l’amène à l’homme.

L’homme dit alors : « Cette fois-ci, voilà l’os de mes os et la chair de ma chair ! On l’appellera femme – Ishsha –, elle qui fut tirée de l’homme – Ish. » À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un 1 .

1. Gn 2, 23-24.

L’homme et la femme vivent heureux dans le jardin. Mais malheur ! Le serpent, le plus rusé de tous les animaux, vient trouver la femme. Il lui susurre : « Alors, Dieu vous a interdit de manger les fruits du jardin ? » La femme répond : « Mais non ! Nous avons le droit de les manger tous, sauf ceux de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Car si nous en mangeons, Dieu nous a prévenus que nous mourrons. » « Pas du tout ! siffle le serpent. Vous ne mourrez pas. Au contraire, vous serez comme des dieux, vous connaîtrez le bien et le mal. »

Piquée par la curiosité, la femme mange l’un de ces fruits si séduisants. Elle en propose à l’homme, qui le goûte à son tour. Que se passe-t-il alors ? L’homme et la femme se rendent compte qu’ils sont nus ! Vite, ils se font des vêtements avec des feuilles de figuier.

Ils entendirent la voix du Seigneur Dieu qui se promenait dans le jardin à la brise du jour. L’homme et sa femme allèrent se cacher aux regards du Seigneur Dieu parmi les arbres du jardin. Le Seigneur Dieu appela l’homme et lui dit : « Où estu donc ? » Il répondit : « J’ai entendu ta voix dans le jardin, j’ai pris peur parce que je suis nu, et je me suis caché. »

Le Seigneur reprit : « Qui donc t’a dit que tu étais nu ? Aurais-tu mangé de l’arbre dont je t’avais interdit de manger ? » L’homme répondit : « La femme que tu m’as donnée, c’est elle qui m’a donné du fruit de l’arbre, et j’en ai mangé. »

Le Seigneur Dieu dit à la femme : « Qu’as-tu fait là ? » La femme répondit : « Le serpent m’a trompée, et j’ai mangé 1. »

Dieu punit le serpent. Puis il dit à l’homme et à la femme : « Désormais, votre vie sera difficile et fatigante. Vous connaîtrez la souffrance et la mort. »

L’homme et la femme, Adam et Ève2, doivent quitter le jardin merveilleux. Ils se mettent en route, habillés avec les vêtements que Dieu leur a donnés.

CAÏN ET ABEL

GN 4, 1-15

Caïn et Abel sont les deux fils qu’ont eus Adam et Ève.

Caïn cultive la terre, et Abel est berger. Un jour, Caïn offre à Dieu ce qu’il a fait pousser. Abel, lui, présente de jeunes agneaux de son troupeau. Dieu préfère le cadeau d’Abel...

Voilà Caïn fou de jalousie3 ! Dieu l’avertit : « Caïn ! Ne te laisse pas dévorer par ce que tu as dans le cœur. »

Caïn dit à son frère Abel : « Sortons dans les champs. »

Et, quand ils furent dans la campagne, Caïn se jeta sur son frère Abel et le tua. Le Seigneur dit à Caïn : « Où est ton frère Abel ? » Caïn répondit : « Je ne sais pas. Est-ce que je suis,

1. Gn 3, 8-13.

2. L’homme appelle sa femme Ève, ce qui signifie « la vivante », parce qu’elle sera la mère de tous les vivants. Et le nom de l’homme est Adam, ce qui signifie « qui vient de la terre », car l’homme a été façonné avec de la terre.

3. Il n’est pas toujours facile de s’entendre entre frères ! Poussé par la jalousie, Caïn va faire une chose affreuse. Malgré tout, Dieu ne l’abandonnera pas.

moi, le gardien de mon frère ? » Le Seigneur reprit : « Qu’as-tu fait ? La voix du sang de ton frère crie de la terre vers moi 1 ! À cause de ce que tu as fait, je te chasse. Tu ne pourras plus t’installer nulle part ni cultiver le sol. » Caïn gémit : « C’est une punition terrible ! Que vais-je devenir ? Toi, tu m’abandonnes et tout le monde va me détester ! » Dieu lui répond : « Je ne veux pas que tu meures et je mets sur toi un signe de ma protection. » Caïn quitte alors sa terre fertile et part vers des régions inconnues.

LE DÉLUGE

GN 6, 5 — 9, 17

Les hommes sont maintenant nombreux sur la terre. Hélas, ils se conduisent si mal que Dieu regrette de leur avoir donné la vie. Il décide de mettre fin à cette création-là ! Un seul homme est resté juste2 : il s’appelle Noé. Dieu le prévient :

« Les hommes sont devenus trop méchants, je vais les faire disparaître. Une inondation va dévaster la terre. Seule ta famille sera sauvée. Construis une arche, un grand bateau.

Fais-y entrer un mâle et une femelle de chaque espèce animale et prévois beaucoup de nourriture. Puis, installe-toi dans l’arche avec ta famille. » Noé obéit. Une fois que tout est prêt, Dieu ferme lui-même la porte de l’arche.

1. Gn 4, 8-10.

2. Un juste est une personne qui écoute Dieu et qui agit comme il le demande, en faisant ce qui est bien.

Une pluie terrible se déverse alors pendant des jours et des nuits, jusqu’à noyer la terre entière. Tous les êtres vivants meurent, tandis que l’arche flotte sur les eaux…

Dieu fait alors cesser la pluie et envoie le vent assécher la terre.

Les habitants de l’arche peuvent-ils débarquer ? Noé ouvre une fenêtre et lâche une colombe. Peu après, il la voit revenir : elle n’a pas trouvé d’endroit où se poser, la terre est toujours sous l’eau ! Noé attend une semaine et envoie de nouveau la colombe. Voilà qu’elle rentre avec une branche d’olivier dans le bec : les plantes sont réapparues ! Une semaine plus tard, Noé laisse partir la colombe. Cette fois, elle ne revient plus…

Dieu dit alors à Noé : « Sortez de l’arche, toi, ta famille et les animaux. Que ces animaux aient une multitude de petits. Vous aussi, devenez nombreux, peuplez la terre, mais ne soyez pas violents entre vous. Voici que moi, j’établis mon alliance 1 avec vous, avec votre descendance après vous, et avec tous les êtres vivants qui sont avec vous : les oiseaux, le bétail, toutes les bêtes de la terre, tout ce qui est sorti de l’arche. Oui, j’établis mon alliance avec vous : aucun être de chair ne sera plus détruit par

1. Une alliance, c’est un accord entre deux personnes ou deux groupes. Le Dieu de la Bible n’aime ni le péché ni la mort. Après le déluge, il propose aux hommes un nouveau départ et fait alliance avec eux. Dieu s’engage à être toujours de leur côté.

les eaux du déluge, il n’y aura plus de déluge pour ravager la terre 1 . »

En souvenir de cette promesse, pour faire sourire le ciel après la pluie, Dieu invente l’arc-en-ciel !

LA TOUR DE BABEL

GN 11, 1-9

Les hommes sont redevenus nombreux. Alors que Dieu leur a demandé d’habiter la terre entière, ils préfèrent rester tous au même endroit. Et voilà qu’ils échafaudent un projet vaniteux 2. « Construisons une tour géante qui montera jusqu’au ciel ! » Aussitôt, chacun se met à cuire des briques. Avec cette tour, les hommes n’ont plus qu’un seul projet, une seule idée, il n’y a plus de place pour la différence. Quel dommage ! Dieu s’inquiète et décide que les hommes ne parleront plus la même langue. Un beau matin, tout étonnés, les hommes constatent qu’ils ne se comprennent plus... Impossible de continuer à bâtir la tour ensemble ! Cette fois, ils se séparent et partent habiter des régions différentes. La tour de Babel ne sera jamais achevée.

1. Gn 9, 9-11.

2. Petit à petit, les hommes deviennent vaniteux. Ils oublient qu’ils doivent tout à Dieu. Ils se croient très puissants... Mais Dieu ne va pas les laisser faire n’importe quoi !

ABRAHAM, LE PÈRE DES CROYANTS

Avec Abraham, c’est l’aventure de la foi qui commence. La foi consiste à croire que Dieu tiendra ses promesses, même lorsqu’elles sont incroyables : Abraham est le premier parmi ceux qui ont fait confiance, il ne doute jamais de la parole de Dieu. Il obéit, même quand il ne comprend pas, même quand Dieu lui demande de tuer son propre fils…

L’APPEL DE DIEU

GN 12, 1-5

Une tribu nomade1, venue d’Ur en Chaldée, s’est installée dans un endroit appelé Harane2, avec tous ses troupeaux. À cette tribu appartient un homme nommé Abram3. Un jour, Dieu lui adresse un appel :

« Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, va dans le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai, je rendrai grand ton nom, et tu deviendras une bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront, celui qui te maudira, je le réprouverai. En toi seront bénies toutes les familles de la terre 4. »

Abram fait immédiatement ses préparatifs, et il se met en route pour le pays de Canaan avec sa femme Saraï et ses serviteurs.

LES PROMESSES DE DIEU

GN 13 ; 15 – 16

De campement en campement, Abram arrive en Canaan. Il va jusqu’au désert du Negeb. Là, Dieu s’adresse de nouveau à lui : « Vois cette terre : regarde du nord au sud, de l’est

1. Les nomades vivent sous des tentes. Par dizaines de personnes, ils se déplacent au gré des pâturages et des points d’eau du désert.

2. Harane est la région dont la famille de Jacob est originaire. C’est là qu’est né son ancêtre Abraham.

3. À cette époque, Abraham s’appelle encore Abram et sa femme Sara, Saraï. Dieu changera leurs noms plus tard.

4. Gn 12, 1-3.

jusqu’à l’ouest. Tout le pays que tu vois, je te le donnerai, à toi et à ta descendance, pour toujours. Je rendrai nombreuse ta descendance, autant que la poussière de la terre : si l’on pouvait compter les grains de poussière, on pourrait compter tes descendants 1 ! »

Abram et sa famille s’installent aux Chênes de Mambré, près d’Hébron.

Mais il y a un problème dans la promesse de Dieu... Abram et Saraï n’ont pas d’enfant... et ils ont passé l’âge d’en avoir.

Abram s’inquiète donc un peu : « Seigneur, tu ne m’as toujours pas donné d’enfant. Or je suis vieux et je vais bientôt mourir.

Qu’est devenue ta promesse ? » Pour toute réponse, le Seigneur demande à Abram de lever les yeux au ciel : « Compte le nombre d’étoiles si tu le peux : aussi nombreux seront tes descendants. » Abram fait confiance à cette parole, tout simplement. Et Dieu voit qu’il est juste.

Seulement, Saraï est beaucoup plus impatiente. Elle trouve que Dieu tarde beaucoup ! Elle propose alors à son mari d’avoir un enfant avec sa servante égyptienne, Agar. Le fils d’Abram et d’Agar reçoit le nom d’Ismaël, ce qui signifie « Dieu entend ».

1. Gn 13, 15-16.

L’ALLIANCE ENTRE DIEU ET ABRAHAM

GN 17

Et voilà que Dieu conclut une alliance avec Abram. Il lui

déclare : « Je change ton nom, car ta vie va changer. Désormais, tu ne t’appelleras plus “Abram” mais “Abraham”, car tu deviendras le père d’un très grand nombre de peuples. Je change aussi le nom de ta femme Saraï : elle va s’appeler

Sara (c’est-à-dire “Princesse”) et elle te donnera un fils.

J’établirai mon alliance entre moi et toi, et après toi avec ta descendance, de génération en génération ; ce sera une alliance éternelle ; ainsi je serai ton Dieu et le Dieu de ta descendance après toi. À toi et ta descendance après toi je donnerai le pays où tu résides, tout le pays de Canaan en propriété perpétuelle, et je serai leur Dieu. »

Dieu dit à Abraham : « Toi, tu observeras mon alliance, toi et ta descendance après toi, de génération en génération. Et voici l’alliance qui sera observée entre moi et vous, c’est-à-dire toi et ta descendance après toi : tous vos enfants mâles seront circoncis 1. »

DE MYSTÉRIEUX VISITEURS

GN 18, 1-15

Quelque temps plus tard, le Seigneur apparaît à Abraham. Celui-ci aperçoit trois voyageurs qui se tiennent debout près

1. La circoncision consiste à couper un petit bout de la peau qui recouvre l’extrémité du pénis des garçons, le prépuce. / Gn 17, 7-10.

des chênes de Mambré... Il court à leur rencontre pour les inviter à se reposer chez lui.

« Vite, Sara ! Préparons nos meilleures galettes, du lait, et du veau tendre pour nos hôtes ! » C’est ainsi que les trois hommes mangent avec Abraham sous les chênes.

Et la nouvelle tant attendue tombe des lèvres de ces mystérieux visiteurs : « Abraham ! Dans un an, ta femme aura un fils. » Mais Sara, qui écoute à l’entrée de la tente, se met à rire :

« Je suis bien trop vieille pour avoir un enfant ! » Le Seigneur réplique : « Pourquoi Sara rit-elle ? Pense-t-elle qu’il y a des choses impossibles à Dieu ? Dans un an, Sara aura un fils. » Sara prend peur et bafouille : « Non, non, je n’ai pas ri ! » Le Seigneur reprend : « Si, tu as ri ! »

ABRAHAM SUPPLIE DIEU POUR SODOME GN 18, 16-33

Près du campement d’Abraham se trouve la ville de Sodome. Ses habitants ont le cœur mauvais : malhonnêtes et égoïstes, ils ne respectent rien ni personne. Alors, Dieu décide de supprimer cette ville, et il parle de son intention à Abraham.

Abraham s’adresse doucement à Dieu : « Seigneur, il y a peut-être quelques personnes justes1 dans cette ville, disons

1. Une personne juste écoute Dieu et agit comme il le demande, en faisant ce qui est bien. ABRAHAM,

cinquante... Est-ce que tu les ferais mourir avec les méchants ?

Quelle horreur, si tu faisais une chose pareille ! » Le Seigneur répond : « Si je trouve cinquante justes dans Sodome, je pardonnerai à toute la ville. » Abraham reprend : « Pardonne-moi d’insister... Mettons qu’il y ait cinq justes de moins. Détruirais-tu la ville pour une si petite différence ? »

Le Seigneur répond : « Non, pour quarante-cinq, je pardonnerai à Sodome. » Abraham ajoute : « Et si tu ne trouves que quarante justes ? » Le Seigneur répond : « Pour quarante, je ne détruirai pas la ville. » Abraham reprend : « Et s’il n’y a que trente justes ? » Le Seigneur répond : « S’il y en a trente, je ne me mettrai pas en colère. » Abraham insiste encore : « Et pour vingt, que ferais-tu ? » Le Seigneur dit : « Pour vingt, je pardonnerai à Sodome. » Abraham reprend encore la parole :

« Pardonne mon audace, ce sera ma dernière question. Détruiras-tu toute la ville si tu ne trouves que dix justes ? »

Et le Seigneur dit : « Pour dix justes, je pardonnerai à Sodome et je ne la détruirai pas ! »

Hélas, il n’y a pas dix justes dans Sodome. Mais Dieu veut sauver Loth, le neveu d’Abraham, sa femme et ses deux filles. Il leur ordonne alors de quitter Sodome, et détruit la ville derrière eux.

LA NAISSANCE D’ISAAC

GN 21, 3-19

Enfin, la promesse du Seigneur se réalise ! Malgré son grand âge, Sara met au monde un fils : Abraham l’appelle Isaac, ce qui signifie « Dieu nous a souri ». Huit jours après cette incroyable naissance, Abraham circoncit Isaac comme Dieu le lui avait demandé, en signe de l’Alliance.

Maintenant que Sara a un fils, la voilà jalouse d’Ismaël1, le fils d’Abraham et d’Agar. Cruelle, elle persuade Abraham de chasser au désert l’enfant et sa mère... Heureusement, Dieu prendra toujours soin d’Agar et d’Ismaël.

ABRAHAM EST PRÊT À OFFRIR SON FILS

GN 22, 1-19

Isaac est devenu un garçon vigoureux. Il fait la joie et la fierté de ses parents. Mais un jour, Dieu donne un ordre terrible à Abraham... « Prends ton fils bien-aimé Isaac, et va-t’en au pays de Moriyya. Tu l’offriras en sacrifice sur la montagne que je te montrerai. »

Sans un mot de révolte, Abraham se met en route avec son fils. Après trois jours de marche, les voici au pied de la montagne. Isaac s’étonne : « Père, nous avons tout prévu pour

1. Ismaël restera toujours le fils d’Abraham. À la mort de son père, il reviendra pour l’enterrer, avec son frère Isaac. Ismaël est considéré comme l’ancêtre des peuples arabes.

le sacrifice, sauf l’agneau ! » Abraham lui répond : « Dieu saura bien trouver l’agneau, mon fils. »

Ils arrivèrent à l’endroit que Dieu avait indiqué. Abraham y bâtit l’autel 1 et disposa le bois ; puis il lia son fils Isaac et le mit sur l’autel, par-dessus le bois. Abraham étendit la main et saisit le couteau pour immoler son fils.

Mais l’ange du Seigneur l’appelle du haut du ciel et dit :

« Abraham ! Abraham ! » Il répondit : « Me voici ! » L’ange dit : « Ne porte pas la main sur le garçon ! Ne lui fais aucun mal ! Je sais maintenant que tu crains Dieu 2 : tu ne m’as pas refusé ton fils, ton fils unique 3. »

Abraham aperçoit alors un bélier pris par les cornes dans un buisson, non loin de là. Il le capture et l’offre en sacrifice à la place de son fils. Alors Dieu s’adresse à lui :

Il déclara : « Je le jure par moi-même, oracle du Seigneur : parce que tu as fait cela, parce que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton fils unique, je te comblerai de bénédictions, je rendrai ta descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel et que le sable au bord de la mer, et ta descendance occupera les places fortes de ses ennemis. Puisque tu as écouté ma voix, toutes les nations de la terre s’adresseront l’une à l’autre la bénédiction par le nom de ta descendance 4. »

1. Un autel est une sorte de petite table où l’on place ce que l’on offre à Dieu.

2. Craindre Dieu signifie l’aimer plus que tout, avec un très grand respect.

3. Gn 22, 9-12.

4. Gn 22, 16-18.

JACOB ET JOSEPH

Jacob, le petit-fils d’Abraham, n’est pas un modèle d’honnêteté. Son histoire commence même par une tricherie ! Mais Dieu lui accorde quand même sa protection. Grâce à cela, tout va s’arranger… Joseph, le fils de Jacob, mène une vie pleine d’aventures. Le voilà tour à tour fils préféré, frère détesté, esclave, prisonnier, devin, ministre de Pharaon... Partout, Dieu veille sur lui. Et Joseph le sage devient le sauveur de sa famille.

JACOB RIVAL D’ÉSAÜ

GN 25, 19-34 ; 27

Isaac, le fils d’Abraham, a épousé Rébecca. Ils ont eu des jumeaux, Ésaü et Jacob. Comme Ésaü est né le premier, il a le « droit d’aînesse » : il recevra les biens de leur père Isaac en héritage... Voilà qui n’arrange pas du tout Jacob ! Un jour, Ésaü rentre de la chasse épuisé et affamé. En arrivant, il hume une odeur alléchante de soupe aux lentilles...

Jacob a cuisiné, dirait-on ! « Je voudrais de ta soupe ! » demande Ésaü à son frère. Jacob lui répond : « Donne-moi ton droit d’aînesse en échange ! » Ésaü a trop faim pour réfléchir. Il accepte...

Quelques années plus tard, le vieil Isaac sent qu’il va mourir. Il veut donner sa bénédiction à son fils aîné, Ésaü...

Il lui demande d’aller chasser du gibier et de lui préparer un repas. Mais Rébecca, la mère des jumeaux, vient trouver

Jacob : « Tu es mon fils préféré. Je veux que la bénédiction soit pour toi. Mets les vêtements d’Ésaü et va voir ton père avec ce bon plat que j’ai cuisiné. Il est devenu aveugle et il n’y verra que du feu ! » En effet, Isaac est trompé. Quand Ésaü revient de la chasse, il est trop tard, la bénédiction est sur Jacob ! Ésaü entre dans une grande colère, si bien que Rébecca prévient Jacob : « Ton frère veut se venger. Vite, sauve-toi ! »

LE RÊVE DE JACOB

GN 28, 10-22

Jacob s’enfuit en direction d’Harane. Une nuit, il fait un rêve : il voit une échelle dressée entre la terre et le ciel. Des anges montent et descendent le long des barreaux... Et voilà que Dieu s’adresse à Jacob :

« Je suis le Seigneur, le Dieu d’Abraham ton père 1, le Dieu d’Isaac. La terre sur laquelle tu es couché, je te la donne, à toi et à tes descendants. Tes descendants seront nombreux comme la poussière du sol, vous vous répandrez à l’orient et l’occident, au nord et au midi ; en toi et en ta descendance seront bénies toutes les familles de la terre. Voici que je suis avec toi ; je te garderai partout où tu iras, et je te ramènerai sur cette terre ; car je ne t’abandonnerai pas avant d’avoir accompli ce que je t’ai dit 2. »

Jacob se réveille bouleversé : « Le Seigneur était ici, et je ne le savais pas ! » Il reprend son chemin et arrive à Harane, chez son oncle Laban. Il travaille courageusement pour lui durant plusieurs années et épouse3 ses deux filles, Léa et Rachel. Jacob aura douze fils4 ! Devenu riche, il décide de rentrer dans son pays. Il se met donc en route avec sa nombreuse famille.

1. Ici, père signifie ancêtre (Abraham est en fait le grand-père de Jacob).

2. Gn 28, 13-15.

3. À cette époque, un homme a le droit d’épouser plusieurs femmes : c’est la polygamie. Plus tard, ce sera interdit.

4. Les 12 fils de Jacob sont les ancêtres des 12 tribus d’Israël, donc du peuple d’Israël tout entier. C’est en raison des 12 tribus d’Israël que Jésus choisira 12 apôtres.

UN COMBAT MYSTÉRIEUX

GN 32, 23-33

À mesure que Jacob s’approche de chez Ésaü, il sent sa peur grandir. Son frère veut-il encore le tuer ? Jacob met sa famille à l’écart et reste seul au bord du gué1 du Yabboq, qui le sépare des terres d’Ésaü.

Jacob resta seul. Or, quelqu’un lutta avec lui jusqu’au lever de l’aurore. L’homme, voyant qu’il ne pouvait rien contre, le frappa au creux de la hanche, et la hanche de Jacob se démit pendant ce combat. L’homme lui dit : « Lâche-moi, car l’aurore s’est levée. » Jacob répondit : « Je ne te lâcherai que si tu me bénis 2. » L’homme demanda : « Quel est ton nom ? » Il répondit : « Jacob. » Il reprit : « Ton nom ne sera plus Jacob, mais Israël 3 (c’est-à-dire : Dieu lutte), parce que tu as lutté avec Dieu et avec des hommes, et tu l’as emporté. » Jacob demanda : « Fais-moi connaître ton nom, je t’en prie. » Mais il répondit « Pourquoi me demandes-tu mon nom ? » Et là il le bénit 4 . Jacob traverse le torrent en boitant, à cause de sa hanche blessée. Il voit arriver Ésaü à sa rencontre, accompagné de quatre cents hommes... Quelle angoisse ! Mais Ésaü court vers lui et l’embrasse en pleurant. Ce sont des retrouvailles extraordinaires ! Jacob présente sa famille à Ésaü et lui offre de somptueux cadeaux.

1. Un gué est une partie d’un cours d’eau qu’il est possible de franchir à pied.

2. Bénir signifie souhaiter du bien à quelqu’un. Quand Dieu bénit, c’est une promesse de vie et de bonheur.

3. Le nom d’Israël est passé ensuite de Jacob à ses descendants ; on les appelle aussi les Israélites, les membres du peuple d’Israël. 4. Gn 32, 25-30.

JOSEPH VENDU PAR SES FRÈRES

GN 37 ; 39 – 40

Parmi ses douze fils, Jacob préfère Joseph, fils de Rachel, son épouse bien-aimée. Un jour, il lui offre en cadeau un magnifique vêtement. Les autres fils de Jacob étaient déjà jaloux de leur frère ; cette fois, c’en est trop ! « Tuons Joseph ! — Oui, mais où ? Quand ? — Lorsque nous garderons le troupeau avec lui dans le désert ! » Le jour dit, les frères attrapent Joseph et le jettent dans une citerne1 vide. Puis ils changent d’avis : au lieu de le tuer, ils préfèrent gagner de l’argent en le vendant comme esclave2 à des marchands qui passent.

Pour tromper leur père, ils rentrent avec la tunique de Joseph trempée dans le sang d’un bouc. Jacob s’écrie : « Une bête sauvage a dévoré mon fils ! » Et il se met à pleurer.

Les marchands emmènent Joseph en Égypte. Le voilà revendu à un homme riche dont il devient l’intendant3. Mais la femme de son maître, une menteuse, l’accuse d’un scandale ! Joseph est jeté en prison. Il partage un cachot avec deux serviteurs de Pharaon4. Une nuit, ses camarades font chacun un rêve. À leur réveil, ils en parlent avec Joseph. Joseph leur explique que ces rêves annoncent leur avenir. Et tout se passe comme il l’avait prédit...

1. Dans le désert, comme il n’y a pas de source, on conserve précieusement l’eau de pluie dans des sortes de grandes cuves, les citernes.

2. Certains hommes sont considérés comme des marchandises : ce sont des esclaves Ils peuvent être achetés et vendus et sont entièrement soumis à leurs maîtres.

3. Un intendant est une personne chargée de gérer les biens de quelqu’un d’autre.

4. L’Égypte est dirigée par le pharaon, qui est un roi adoré comme un dieu. C’est un chef tout-puissant et personne ne peut contester ses décisions.

LES RÊVES DE PHARAON

Deux ans plus tard, c’est Pharaon qui fait un songe étonnant. Aucun sage ni magicien ne réussit à l’expliquer ! Or Pharaon a entendu parler de Joseph par ses serviteurs. Il le fait appeler pour lui raconter son rêve : « Sept belles vaches se tenaient au bord du Nil. Soudain, elles ont été dévorées par sept vaches laides et maigres ! Et ce n’est pas tout. J’ai fait un autre rêve : sept épis de blé desséchés par le vent détruisaient sept beaux épis... »

Alors Joseph répond à Pharaon : « Tes deux rêves signifient la même chose. Les sept belles vaches et les sept gros épis représentent sept années d’abondance et de richesse. Les sept vaches maigres et les sept épis desséchés représentent sept années de famine. Après sept ans de bonnes récoltes, on va manquer de nourriture pendant sept ans. »

Joseph ajoute : « Il faut que tu choisisses un homme sage et intelligent pour organiser les provisions de l’Égypte. Pendant sept ans, on mettra du blé en réserve, pour affronter les sept années de famine. » Pharaon répond : « Joseph, tu es l’homme de la situation ! Sois l’intendant de l’Égypte. »

Joseph se met donc à l’ouvrage. Pendant les sept années de moissons abondantes, il fait accumuler une grande quantité de blé dans les greniers du pays. Puis arrive la sécheresse, qui frappe aussi tous les pays voisins : on vient de partout pour acheter le blé égyptien.

JOSEPH RETROUVE SES FRÈRES

GN 42 – 44

Le pays de Canaan, où vit Jacob, est atteint comme les autres par la famine. Jacob envoie alors les frères de Joseph chercher du blé en Égypte. Il ne garde auprès de lui que son plus jeune fils, Benjamin1.

Les fils de Jacob se présentent devant Joseph sans le reconnaître. Mais Joseph, lui, les a identifiés au premier coup d’œil !

Il leur demande : « D’où venez-vous ? Que voulez-vous ?

— Nous sommes du pays de Canaan. Nous désirons acheter du blé. »

Joseph les accuse sèchement : « Vous êtes des espions ! »

Ils protestent : « Non, monseigneur ! Nous étions douze frères du pays de Canaan. L’un d’entre nous est mort, et le plus jeune est resté avec notre père. » Joseph insiste : « Je ne vous crois pas ! » Et il les fait tous jeter en prison. Trois jours plus tard, il leur rend visite : « Je vais vous faire subir une épreuve.

L’un d’entre vous va rester ici en otage. Toi, par exemple, qui t’appelles Siméon. Les autres, emportez du blé, revenez avec votre plus jeune frère. Je verrai bien si vous m’avez dit la vérité. »

Rentrés chez eux, les neuf frères racontent leur mésaventure. Jacob est très inquiet à l’idée d’envoyer Benjamin en Égypte. Mais il finit par céder, à cause de la famine...

1. Benjamin est le dernier fils de Rachel, l’épouse préférée de Jacob et la mère de Joseph. Rachel est morte en mettant au monde Benjamin.

Quelle émotion pour Joseph lorsqu’il voit Benjamin ! Mais ce n’est pas encore le moment de révéler son identité à ses frères. Il veut les mettre à l’épreuve une dernière fois.

Il les laisse repartir avec des sacs remplis de blé. Mais il a fait cacher une coupe d’or dans le bagage de Benjamin ! Il lance ses serviteurs à la poursuite des voyageurs, fait fouiller leurs sacs, et la coupe est retrouvée. Joseph prend un ton impitoyable : « Voleurs ! Vous serez punis. Benjamin restera ici comme esclave. » Alors Juda tombe à ses pieds : « Si Benjamin ne revient pas avec nous en Canaan, notre père en mourra. Je t’en supplie, garde-moi comme esclave à sa place. »

JOSEPH SE FAIT RECONNAÎTRE

GN 45 – 46

Cette fois, Joseph ne peut plus contenir son émotion. Il se met à pleurer : « Je suis Joseph ! Je suis votre frère, que vous avez mis dans la citerne ! Mais je ne vous en veux plus, car j’ai tout compris. C’est Dieu qui m’a envoyé ici pour sauver notre famille de la famine. Allez vite chercher mon père. » Les frères ne se le font pas dire deux fois !

Israël, c’est-à-dire Jacob, se mit en route avec tout ce qui lui appartenait. Arrivé à Bershéba, il offrit des sacrifices au Dieu de son père Isaac, et Dieu parla à Israël dans une vision nocturne. Il dit : « Jacob ! Jacob ! » Il répondit : « Me voici. »

Dieu reprit : « Je suis Dieu, le Dieu de ton père. Ne crains pas

de descendre en Égypte, car là-bas je ferai de toi une grande nation. Moi, je descendrai avec toi en Égypte 1. »

À son arrivée, Jacob est accueilli par Joseph, qui en pleure de joie. Toute la famille de Jacob s’installe alors pour de longues années en Égypte. Elle va devenir très nombreuse.

1. Gn 46, 1-4.

ANNEXES

TABLE DES MATIÈRES

ANCIEN TESTAMENT 5

DIEU, CRÉATEUR DU MONDE 7

Livre de la Genèse

ABRAHAM, LE PÈRE DES CROYANTS 17

Livre de la Genèse

JACOB ET JOSEPH 27

Livre de la Genèse

Livre de l’Exode LE PEUPLE D’ISRAËL AU DÉSERT 47

Livres de l’Exode, des Nombres et du Deutéronome

LA TERRE PROMISE 57

Livres de Josué, des Juges, premier livre de Samuel

DAVID, UN GRAND ROI 67

Premier et second livres de Samuel

SALOMON, UN ROI SAGE ET PUISSANT 77

Premier livre des Rois

LES PROPHÈTES DU ROYAUME D’ISRAËL 87

Livres des Rois, d’Amos et d’Osée

ISAÏE ET JÉRÉMIE

Livres d’Isaïe et de Jérémie

Livres de Jérémie et d’Ézékiel, second livre des Rois

Livres d’Esdras, de Néhémie et des Maccabées

Livre

JÉSUS

Les

Livre des Actes des Apôtres LES

Livre des Actes des Apôtres

LES

Livre des Actes des Apôtres et lettres de Paul

Lettres de Jacques, de Pierre, de Jean et livre de l’Apocalypse

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