Karine-Marie aMiot
Julie Mellan
Julie Mellan
ette année-là, l’hiver arrive tout d’un coup avec le grand vent du Nord qui fait frissonner les marmottes. Tinotte est encore petite puisqu’elle est née au printemps, tout là-haut dans la montagne.
– Oh ! Qu’est-ce que c’est ? s’écrit Tinotte, tout excitée, en passant la tête hors du terrier. Viens vite voir, Craquotte !
– C’est de la neige, lui explique sa grande sœur. Ça tombe du ciel, comme un cadeau !
C’est blanc, c’est beau, doux et léger.
Les deux sœurs sortent du terrier et valsent au milieu des flocons. Et elles ne s’aperçoivent pas que quelqu’un est arrivé…
Tinotte sursaute :
– Oh ! Je ne t’avais pas vu ! Mais qui es-tu ? demande-t-elle, intimidée, en se cachant derrière sa grande sœur.
– Tu ne me reconnais pas ? s’étonne l’animal.
Nous avons joué ensemble tout l’été ! La petite marmotte réfléchit.
– Non ! Je ne t’avais jamais vu, moi, répondelle.
– Mais si, rit Craquotte. C’est Mathurin !
– Pas du tout, s’écrie Tinotte. Mathurin a des poils tout bruns !
– En été et en automne, je suis brun, lui répond son ami. Mais, quand arrive l’hiver, je deviens blanc comme la neige.
– Ça alors, c’est rigolo, poursuit Tinotte. Donc, quand tu es caché, personne ne peut te trouver ?
– On essaye ? propose Mathurin en détalant.
Craquotte et Tinotte se lancent à sa poursuite mais, bientôt, elles perdent ses traces. Où est passé leur ami ? Les deux petites marmottes s’arrêtent un instant. Tout est silencieux dans la montagne. Même le torrent est gelé : on ne l’entend plus chanter.