DÉBUTANT CONFIRMÉ EXPERT
les cahiers du peintre
sumi-e l’art du lavis japonais 8 modèles étape par étape / Matériel / Conseils
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le matériel e papier, les pinceaux, l’encre et tous les outils nécessaires pour l’aquarelle japonaise sont généralement importés du Japon et se trouvent dans les magasins spécialisés, mais il existe maintenant du matériel provenant de Chine ou même fabriqué dans nos pays, qui convient parfaitement.
Les pinceaux Les exercices contenus dans ce cahier ont été exécutés avec des pinceaux ronds, l’un à mèche fine et l’autre à mèche épaisse, mais chacun est libre de choisir des tailles intermédiaires. Ils doivent être en poils de chèvre, de cerf ou de sanglier avec un manche mesurant entre 20 et 22 cm pour 5 à 10 mm de diamètre. S’ils sont neufs, il faut les assouplir en appuyant doucement la mèche dans une coupelle d’eau pour éliminer l’apprêt qui protège les poils. Après utilisation, veillez à toujours bien rincer vos pinceaux à l’eau pour enlever toute trace d’encre et à les laisser sécher à l’horizontale. Ne suspendez vos pinceaux qu’une fois qu’ils sont parfaitement secs. Vous pouvez utiliser un pinceau chinois ou encore un pinceau en poil de martre ou de bœuf qui absorbent bien l’eau. En revanche, les pinceaux en soies de porc, de mangouste ou en poils synthétiques sont déconseillés pour l’aquarelle japonaise.
Pinceaux pour aquarelle japonaise
L’encre de Chine L’encre utilisée pour l’aquarelle japonaise se présente en bâtonnets rectangulaires composés de poudre de charbon de pin ou de noir de fumée mêlée à un agglutinant à la colle ou au camphre. Ils sont souvent fournis dans un étui. En frottant doucement le bâton vertical sur le suzuri, on obtient une poudre qui, mélangée à l’eau contenue dans la cavité, produit l’encre. Le bâton se conserve parfaitement dans son étui sans précaution particulière. Les bâtons d’encre ne sont pas difficiles à trouver mais attention : ce doit être de l’encre de Chine. Elle existe aussi sous forme liquide, en tube compte-gouttes ou même en bouteille. Une fois l’encre prête, une coupelle ou mieux, une palette en céramique à godets sera très utile pour disposer différentes dilutions d’encre allant du noir le plus sombre au gris le plus clair.
Le suzuri Le suzuri est le nom japonais de la pierre à encre, pierre taillée, de forme rectangulaire ou ronde, comportant un creux destiné à recevoir l’eau, et une surface plane ou inclinée, légèrement rugueuse, sur laquelle on frotte le bâton d’encre pour obtenir la poudre d’encre qui sera mélangée à de l’eau. Après utilisation, nettoyez bien la pierre à l’eau pour éliminer toute trace d’encre sèche qui deviendrait presque impossible à enlever et pourrait altérer la qualité de l’encre préparée pour le travail suivant. Pour remplacer le suzuri, on peut utiliser une assiette en biscuit, c’est-à-dire en argile cuite non émaillée.
Suzuri rectangulaire avec un bâton d’encre
Bâtons d’encre de Chine
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La préparation de l’encre
Le papier
Pour commencer, trempez la partie inférieure du bâton d’encre dans l’eau du suzuri puis, en tenant le bâton verticalement, frottez-le doucement en un mouvement de vaet-vient régulier sur la pierre à encre. Une fois diluée dans l’eau, l’encre est prête. Vous pouvez alors tremper votre pinceau directement dans la cavité du suzuri ou mettre l’encre dans une coupelle.
Le papier idéal, utilisé au Japon, est le papier de riz appelé gasen-shi, disponible en feuilles. Il existe un papier chinois très proche et certaines fabriques occidentales produisent aussi ce type de papier, vendu dans les magasins spécialisés. C’est un papier très fin offrant une face très lisse et une face un peu plus rugueuse. Pour éliminer tout excès d’humidité, l’aquarelliste doit poser sa feuille de papier sur un morceau de tissu, du feutre de préférence, ou encore sur une feuille de papier buvard à grain très fin. Enfin, des poids sur les coins du papier l’empêcheront de bouger pendant le travail. Vous pouvez aussi utiliser du papier pour aquarelle ou du papier à dessin contenant peu de colle, donc plutôt poreux et assez rugueux. Le papier offset lisse peut également servir pour l’aquarelle japonaise.
Mélanges d’encre au pinceau La proportion d’eau et de poudre d’encre détermine l’intensité du noir obtenu. On utilise le plus souvent un ton moyen pour les traits fins ou l’ombre, ou pour charger le pinceau de différentes tonalités. Pour préparer plusieurs nuances, il faut prendre un peu d’encre foncée dans le suzuri avec la pointe du pinceau et la transférer dans une coupelle où elle sera mélangée au pinceau avec un peu d’eau (apportée avec un autre pinceau), jusqu’à obtention de la tonalité voulue. Frottement du bâton d’encre sur le suzuri dont le creux contient un peu d’eau
Liasse de papier de riz utilisé pour l’aquarelle japonaise
Application de l’encre au pinceau Avant tout, plongez le pinceau dans un récipient d’eau propre et égouttez les poils sur le bord pour éviter les coulures. N’utilisez jamais de pinceau sec, même pour tracer un trait fin : le pinceau devra être bien égoutté, voire essuyé sur un chiffon ou un papier absorbant, ainsi les poils resteront bien groupés et plus faciles à contrôler pour un tracé fin. La longueur de la mèche d’un pinceau japonais permet de retenir beaucoup de liquide, si bien que vous pouvez la charger d’un dégradé d’encres allant du plus clair au plus foncé. Ainsi, d’un même trait, vous pouvez déposer plusieurs nuances ou marquer les ombres en une seule application. Pour charger le pinceau, il faut d’abord le mouiller à l’eau puis, en le tenant toujours verticalement, le tremper dans l’encre de nuance intermédiaire (préparée dans une coupelle) jusqu’à ce que l’encre atteigne les deux tiers de la hauteur de la mèche. Enfin, trempez-le dans l’encre noire du suzuri jusqu’à colorer seulement le tiers inférieur de la mèche. Ainsi, la mèche du pinceau contient, entre la pointe et le manche, un tiers d’encre noire, un tiers de gris moyen et un tiers d’eau. Alors, en fonction de l’intensité de la pression du pinceau sur le papier, vous ferez apparaître les différentes tonalités en un dégradé subtil.
Les dosages d’encre et d’eau correspondant à chaque tonalité de gris sont préparés dans une coupelle.
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modèle 3
I
poissons en mouvement
l s’agit d’un thème classique de la peinture asiatique. Les poissons vivants étant rarement immobiles, la phase de concentration visera à définir une composition harmonieuse des positions relatives des poissons. La vision du dessus est judicieuse car la forme allongée des poissons est ainsi simplifiée. L’eau n’est pas représentée mais la tonalité plus ou moins claire des différents poissons suggère un effet de profondeur.
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Utilisez un pinceau épais chargé d’encre diluée. La première étape, nous l’avons vue, est la concentration, car le corps de chaque poisson doit être tracé d’un seul jet. Commencez par appuyer le pinceau perpendiculairement au papier et dessinez le corps du poisson en diminuant la pression jusqu’à lever le pinceau du papier. Le trait ne doit pas être rectiligne mais légèrement courbe pour exprimer un certain dynamisme.
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Dessinez maintenant les nageoires de chaque côté de la tête avec la pointe du pinceau en utilisant la même tonalité d’encre que pour le corps.
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Procédez de même pour les nageoires caudales, à l’aide d’un trait fin et court, toujours avec la même tonalité d’encre. Ensuite, avec un pinceau fin et de l’encre très foncée, posez les deux petits points formant les yeux.
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Peignez les nageoires latérales comme pour le premier poisson.
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Pour dessiner le second poisson, reprenez les trois étapes précédentes en veillant à choisir sa position en fonction de l’équilibre de la composition.
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Poursuivez par les nageoires caudales et les yeux.
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Les Cahiers du peintre : une collection tout en images pour apprendre à peindre et dessiner des modèles variés. Pour chaque tableau, vous trouverez : la photographie du modèle / une présentation de la technique choisie / six à huit étapes détaillées. S’exercer à copier une œuvre est le meilleur moyen de progresser… Laissez-vous simplement guider ! Les techniques du peintre et Les cahiers du peintre : deux collections complémentaires pour débuter ! Les techniques du peintre détaillent le matériel nécessaire, les médiums, les supports, les outils et expliquent comment obtenir des effets propres à chaque technique. Les cahiers du peintre proposent 8 à 12 modèles à réaliser étape par étape selon des techniques variées.
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