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de l’élevage

les cahiers

Gilles Fert

L’ÉLEVAGE

Gilles Fert

DES REINES

Toutes les races | Entretenir son élevage | Tous les produits | Soigner et prévenir les maladies L’auteur

• Créer son rucher • La poule • La chèvre • Les oies et les canards • Le lapin • Le pigeon • Le petit gibier • Le mouton • L’âne

Gilles Fert est apiculteur, il élève et sélectionne des reines depuis près de 30 ans dans les Pyrénées-Atlantique. Il assure également des formations apicoles en France et à l’étranger et a accompagné de nombreux projets de conservatoires et d’élevages de reines sur tous les continents.

L’ÉLEVAGE

DES REINES

www.rustica.fr Code MDS : 49856

couv_cahiers_reine.indd Toutes les pages

24,95 € ttc

Tout apiculteur en herbe ou professionnel doit régulièrement remplacer les reines de ses ruches. Cet ouvrage présente toutes les étapes de leur élevage : le choix de la race, le matériel, les différentes méthodes, l’introduction et l’utilisation des reines, la commercialisation, la production de gelée royale… mais aussi les productions complémentaires comme l’élevage de mâles ou la production de paquets d’abeilles.

L’ÉLEVAGE DES REINES

Dans la même collection :

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les cahiers

de l’élevage

L’élevage

des REINES Gilles Fert

Préface de Henri Clément

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L’élevage des reines

Sommaire PRÉFACE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 AVANT- PROPOS . . . . . . . . . . . . . . 16 CONNAÎ TRE ET CHOISIR SA REINE . . . . . . . . . . . 19 Connaître la reine . . . . . . . . . . . . . 10 Pas de reines sans mâles ! . . . . . . . 12 La reproduction naturelle de la colonie . . . . . . . . . . . . . . 13 Quelle race choisir ? . . . . . . . . . . . 14

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LA PRÉPARATION DES COLONIES . . 21 Le choix des colonies « souches » ou sélection . . . . . . . . . . . . . . 22 La sélection d’abeilles nettoyeuses ou « test de nettoyage » . . . . . 24 La conservation des reines souches 26 La stimulation et la préparation des colonies éleveuses . . . . . . 27 LE MATÉRIEL DE BASE . . . . . . . . . . 33 Les cupules . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 Les cadres porte-barrettes . . . . . . 36 L’aiguille de greffage ou « picking » 37 Les autres accessoires . . . . . . . . . . 38 PRODUIRE SES REINES . . . . . . . . . . 39 Choisir la bonne méthode . . . . . . . 40 Produire moins de 20 reines par an 41 Produire de 20 à 200 reines par an 43 Produire plus de 200 reines par an . 45 Les incubateurs et couveuses à reines . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

LA FÉCONDATION DIRIGÉE . . . . . . 163 Les zones de rassemblement de mâles . . . . . . . . . . . . . . . . . 164 L’élevage des mâles . . . . . . . . . . . 166 Choisir le bon rucher de fécondation 170 Quel modèle de nuclei de fécondation choisir ? . . . . . 172 La conduite des nuclei . . . . . . . . . . 174 Le transport et l’introduction des cellules royales . . . . . . . . . 176 Le système de la double reine . . . . 178 L’ÉVALUATION ET LA RÉCOLTE DES REINES . . . . . . 181 Trouver la reine . . . . . . . . . . . . . . . 182 Contrôler la qualité . . . . . . . . . . . . 183 Le marquage . . . . . . . . . . . . . . . . 184 Le clippage . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185 L’expédition des reines . . . . . . . . . 186 DU BON USAGE DES REINES . . . . . . 189 Le développement de l’essaim . . . 190 L’introduction des cellules royales . 192 L’introduction des reines vierges . . 193 L’introduction des reines fécondées 194 L’introduction des reines de valeur 195 Le remérage d’une ruche bourdonneuse . . . . . . . . . . . . 197 Le stockage en banques à reines . . 198 LA PRODUCTION DES PAQUETS D’ABEILLES . . . . . . . 101 Les paquets d’abeilles ou essaims nus . . . . . . . . . . . . 102


S o m m a i r e

Le matériel...................................... La préparation des colonies........... La méthode de récolte................... Les abeilles destinées aux nuclei.... Les abeilles destinées à la vente....

la commercialisation .............. Le marché international.................. Les obligations administratives...... Les obligations sanitaires...............

103 105 105 107 109 111 112 113 113

produire de la gelée royale .... 115 Le matériel nécessaire pour une ruche en production.......... 116

Le nourrissement............................ 118 Les abeilles...................................... 118 La méthode de production............ 119  La récolte........................................ 122 L’introduction d’une nouvelle série. 124 Le produit final................................ 124

calendrier d’élevage................. 125 glossaire...................................... 126 index.............................................. 127 adresses utiles............................. 128

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© 2014, Éditions Rustica, Paris © 2008, Éditions Rustica/fler, Paris Dépôt légal : mars 2014 ISBN : 978-2-8153-0564-8 N° d’éditeur : 49856

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L’élevage des reines

Préface

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Aujourd’hui, confronté à la pression d’un environnement souvent défavorable aux abeilles, en raison de l’emploi massif d’insecticides et de pratiques agricoles productivistes trop souvent préjudiciables, et à la pression du varroa, l’apiculteur doit très régulièrement changer les reines de ses colonies pour conserver un cheptel en véritable capacité de production. De la qualité de la reine et d’elle seule dépend le dynamisme d’une colonie. Mais l’élevage des reines, à la portée de tout possesseur d’abeilles, reste délicat et nécessite certaines connaissances ainsi qu’un apprentissage méthodique. Apiculteur professionnel dans les Pyrénées-Atlantiques depuis plus de vingt-cinq ans, Gilles Fert s’est passionné dès son installation pour l’élevage et la sélection de reines. Consultant international en élevage, reconnu aujourd’hui au plan mondial, il a enrichi sa propre expérience de tous les échanges qu’il a su établir lors des différents projets de conservatoires ou d’élevages de reines qu’il a accompagnés sur tous les continents. Son premier ouvrage, traduit dans plus de dix langues, avait permis à de nombreux apiculteurs de pratiquer l’élevage


P r é f a c e

de reines. Cependant, il méritait une nouvelle conception, plus pédagogique, mieux illustrée, et une nouvelle rédaction faisant état des innovations et des découvertes scientifiques les plus récentes. C’est aujourd’hui chose faite. On ne peut que s’en féliciter et en remercier l’auteur. Non seulement je conseille la lecture de L’élevage des reines de Gilles Fert, mais je considère que cet ouvrage est désormais indispensable à tout apiculteur.

Henri Clément Président de l’Union nationale de l’apiculture française

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L’élevage des reines

Avant-propos Lorsque l’apiculteur amateur divise sa ruche en deux parties, il déclenche un élevage de reines et devient déjà « éleveur de reines ». Quand il choisit pour cette division la meilleure productrice de miel de son rucher, il devient alors « sélectionneur de reines d’abeilles ».

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L’apiculture d’aujourd’hui est consciente du besoin de sélectionner les abeilles. Alors que les frais d’entretien et de déplacement d’une ruche sont de plus en plus élevés, le prix du miel stagne : une exploitation apicole rentable doit donc produire un maximum avec un minimum de ruches. En fonction de ses besoins et de son type de production, l’apiculteur professionnel peut élever et sélectionner de nombreuses reines à partir des quelques ruches qui donnent le plus satisfaction. Grâce à l’élevage et au renouvellement des reines, une exploitation apicole bien conduite peut ainsi augmenter sensiblement son bénéfice. Bien entendu, il est toujours possible de se procurer des reines jeunes et sélectionnées auprès d’éleveurs professionnels. Mais l’apiculteur, curieux par nature, aimera découvrir cette activité fascinante que représente l’élevage des reines, car


A v a n t - p r o p o s

cette discipline de l’apiculture est des plus passionnantes. La sélection est un travail d’observation jamais terminé. En effet, on élève des reines par besoin, mais aussi par passion. Comme nous le verrons, et contrairement à ce que l’on peut croire, l’élevage « artificiel » des reines est à la portée de tous, tant amateurs que professionnels, et celui qui le maîtrise est aussi en mesure de produire sa propre gelée royale, car la technique de base est la même. De nombreuses variantes s’offrent à l’apiculteur en fonction des capacités et du temps dont il dispose, ainsi que du nombre de reines qu’il souhaite produire. A travers les chapitres suivants, nous aborderons les différentes méthodes d’élevage qui permettront aux apiculteurs de découvrir le bonheur de tenir entre leurs doigts une reine récemment née grâce à leurs soins.

Gilles Fert

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Connaître et choisir sa reine 9

Chaque colonie comporte une seule reine, entourée de dizaines de milliers d’ouvrières auxquelles s’ajoutent, à la belle saison, quelques centaines ou milliers de mâles. Du cercle polaire au cap de Bonne-Espérance, différentes races d’abeilles vivent et sont élevées par les apiculteurs. La plupart de ces races furent introduites sur tous les continents au cours de la période des colonisations.


L’élevage des reines

Connaître la reine ➧ Une anatomie particulière

➧ Une présence indispensable

La reine est plus grosse et plus longue que l’ouvrière. La taille de son thorax l’empêche de passer au travers des grilles à reine utilisées par l’apiculteur. Ses pattes antérieures sont dépourvues de corbeilles à pollen. Contrairement aux ouvrières, son aiguillon recourbé n’a pas d’ardillons et lui interdit de piquer. Elle est dépourvue de glandes cirières, et ne possède pas non plus de glandes productrices de gelée royale.

L’absence de reine cause une importante perturbation parmi les ouvrières, dont le comportement devient rapidement différent. En effet, grâce à ses sécrétions phéromonales qui régulent l’essaimage et empêchent le développement des ouvrières pondeuses, la reine est à l’origine de la cohésion de la colonie. L’ANATOMIE DE LA REINE

➧ La mère

de toute la colonie

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Les apiculteurs attachent une grande importance à la présence de la reine, et ils ont de bonnes raisons pour cela. Mère de chaque individu de la colonie, elle vit plusieurs années quand les ouvrières ne subsistent que quelques semaines en période de récolte. Elle pourvoit au perpétuel remplacement de celles-ci, assurant ainsi la pérennité de la colonie et lui évitant une disparition certaine et rapide. Elle est également porteuse des caractères génétiques de chacune des ouvrières. C’est de la reine (et des mâles qui l’ont fécondée) que dépendent les principaux caractères recherchés par les apiculteurs : production de miel, résistance aux maladies et aux périodes de disette, essaimage réduit, douceur, comportement de butinage, etc.

tête

thorax

abdomen


C o n n a î t r e

e t

c h o i s i r

s a

r e i n e

● De découvertes en découvertes… Il y a plus de deux mille ans, les premières observations connues sur les abeilles faisaient déjà l’objet de comptes-rendus divergents. Malgré une succession de découvertes, l’apiculture reste encore aujourd’hui assez « primitive », proche de la chasse et de la cueillette : on utilise toujours la fumée comme par le passé, ce dont témoignent les fresques préhistoriques ! 384-322 av. J.C.

Le philosophe grec Aristote décrit la colonie d’abeilles comme dirigée par un « roi », qu’il appelle aussi « dictateur » ou « reine ».

1568Le Silésien Nicol Jacob décrit la faculté étonnante d’une colonie orpheline ayant à sa disposition des œufs ou du jeune couvain d’élever une reine. 1609Charles Butler, apiculteur anglais, met en évidence le fait que la colonie d’abeilles est gérée par une monarchie féminine. 1612Adam Théophile Guillaume Schirach, pasteur et célèbre apiculteur allemand, démontre que la reine est élevée à partir de la même larve que l’ouvrière. C’est également lui qui utilise les premiers nuclei de fécondation. 1745Charles Bonnet, naturaliste suisse, décrit le phénomène de la parthénogenèse chez l’abeille. 1802François Huber, naturaliste suisse, aveugle travaillant avec le concours de sa femme et de son secrétaire, démontre que la reine est fécondée en vol. Il est également le premier à transférer une larve d’ouvrière dans une cellule royale. 1835Johann Dzierzon, célèbre apiculteur polonais, observe deux races d’abeilles, la ligustica (jaune) et la silesia (noire). Il démontre que les mâles sont issus d’œufs non fécondés. Il pense que la reine est fécondée par un seul mâle : ce n’est que cent cinquante ans plus tard que le rôle de plusieurs mâles est prouvé. 1853Lorenzo Lorraine Langstroth vulgarise la méthode du remérage en greffant une cellule royale naturelle dans un essaim orphelin. 1883Henry Alley invente la technique du « starter fermé », encore utilisée aujourd’hui. 1925Apparaissent les premières expéditions de reines d’Italie vers les États-Unis. 1926Adrien Perret-Maisonneuve est certainement le père des méthodes d’élevage artificiel des reines en Europe. Il vulgarise des techniques d’élevage encore partiellement pratiquées aujourd’hui, comme le greffage et le starter-finisseur. 1927Gilbert M. Doolittle développe le transfert d’une jeune larve d’ouvrière âgée de 12 à 24 heures : la méthode dite du « greffage » est née. Nous utilisons presque tous aujourd’hui la méthode qui porte son nom. 1928Robert Evans Snodgrass décrit les éléments qui permettront par la suite de développer l’insémination artificielle. 1929Lloyd R. Watson développe les premières inséminations artificielles sur les reines. 1969Harry Cloake vulgarise la méthode du « starter-finisseur ».

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L’élevage des reines

La sélection d’abeilles nettoyeuses ou « test de nettoyage » Depuis une vingtaine d’années, il a été observé que les colonies ayant un caractère hygiénique prononcé, dites « bonnes nettoyeuses », résistent mieux aux maladies du couvain, telles que les loques, et aussi dans une moindre mesure à l’infestation par le varroa et l’aethina tumida. Dans le cas du varroa, les colonies sont hygiéniques en ce sens qu’elles nettoient le couvain et ont la faculté de détecter les femelles varroa qui

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Prélèvement d’un morceau de couvain de 100 cellules.

se reproduisent. Les abeilles de quinze à dix-huit jours repèrent les varroas en ponte et désoperculent les cellules pour tout nettoyer. C’est la raison pour laquelle se pratique le test du comportement de nettoyage.

➧ Un test simple Cette opération très simple et facilement réalisable par tout apiculteur consiste à tuer une portion de couvain operculé de 5 cm2 environ, c’est-à-dire une centaine de cellules. Afin de tuer ces larves ou nymphes, piquez le couvain avec une aiguille ou un cure-dent. Mieux, découpez avec un couteau cette portion de couvain et placez-la au congélateur pendant 24 heures. Replacez ensuite ce morceau de rayon dans le cadre de la ruche. Cette dernière méthode est la plus pratiquée : il semble important que les abeilles détectent ce couvain mort au travers de l’opercule.

24 heures après, les abeilles ont tout nettoyé.


L a

Juger le résultat 48 heures plus tard, contrôlez le nombre de cellules nettoyées par les abeilles. Si le nettoyage est supérieur à 90 %, on considère que ces abeilles possèdent les qualités de nettoyeuses, et elles seront sélectionnées en vue de la production des mâles ou des reines. Ce caractère récessif se rencontre sur environ 10 % des colonies. La vitesse de nettoyage varie selon les races. À l’apiculteur de sélectionner et de reproduire les plus per­ formantes parmi son cheptel. En général, les abeilles noires d’Europe de l’Ouest, A. mellifera

Fiche de suivi de reine Fiche n° Nom :

Rucher :

Prénom : Adresse :

Année :

Race :

Haplotype :

Mère n° :

Année :

Race :

Haplotype :

La sélection est un travail d’observation et de collecte d’éléments sur de nom­breuses années. Si l’apiculteur ne la pra­ti­que pas lui-même, il a la possibilité d’acheter de bonnes souches auprès d’un éleveur confirmé. Les éleveurs professionnels profitent bien souvent à leur tour du concours de leurs clients qui parfois remplissent des fiches de suivi de comportement des reines achetées. L’exploitation de toutes ces données permet de progresser dans la sélection et de fixer des caractères corres­ ponda nt bien a ux souhait s    des apiculteurs.

Quantité de cadres mâles produits : • Production de miel : o 2 hausses o 1 hausse o 1/2 hausse

o forte • Qualité du couvain : o bonne • Symptômes de maladies : Si oui, lesquelles ? • Essaimage : Si oui, date ? Observations :

02_P25-27.indd 25

o moyenne o faible o moyenne o mauvaise o non o oui o non

o oui

c o l o n i e s

Le suivi

Quantité de reines filles produites :

• Agressivité :

d e s

mellifera ainsi que A. mellifera iberiensis se révèlent de très bonnes nettoyeuses.

Tél. : Reine n° :

p r é p a r a t i o n

25

Plus d’infos à lire : • Ma méthode d’apiculture, Frère Adam, éditions Le Courrier du livre. • Les abeilles et leur élevage, Jean Louveaux, éditions Hachette. • être performant en apiculture,    H. Guérriat, éditions Rucher du tilleul. à consulter : • www.sicamm.org/ : l’association de protection de l’abeille noire euro­ péenne regroupe scientifiques et apiculteurs ayant le même souci de mettre en place des conservatoires d’abeilles locales. • apiclass.mnhn.fr : logiciel gratuit téléchargeable du Muséum national d’Histoire naturelle. Permet de relever les points de mesures morphométriques en scannant les ailes d’ouvrières.

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Le matériel de base L’élevage des reines n’entraîne pas beaucoup d’investissement. Seul l’achat d’une grille à reine s’impose. Tout le reste s’adapte à partir du matériel existant, comme les nuclei de fécondation faits dans des hausses à miel divisées, ou se fabrique, comme les cupules en cire et l’aiguille de greffage.

33


L’élevage des reines

Les cupules

Différents types de cupules en plastique ou en cire.

34

➧ Quel type choisir ? On appelle « cupules » les ébauches artificielles de cellules royales et « barrettes porte-cupules » les planchettes sur lesquelles on les fixe avant leur introduction dans une ruche éleveuse. L’imagination débordante des apiculteurs nous offre toute une panoplie de cupules et portecupules les plus divers. Notons que les cupules en matière plastique de type Nicot sont judicieusement conçues pour faciliter les opérations d’élevage. Il n’y a aucune différence d’acceptation ou de qualité des reines entre celles qui sont élevées à partir d’une cupule en cire et celles qui sont élevées à partir d’une cupule en matière plastique. De plus, ces dernières peuvent être réutilisées après nettoyage et désinfection. Néanmoins, certains éleveurs restent attachés aux cupules en cire qu’ils préparent à l’avance en dehors des périodes d’élevage.

La qualité de la cire ne semble pas avoir de conséquences sur l’acceptation. Vous pourrez donc utiliser de la cire d’opercules ou de vieilles brèches. Toutefois, en Asie, il a été remarqué que les abeilles A. cerana n’acceptent que les cupules faites à partir de leur propre cire.

➧ Confectionner

ses cupules en cire

À l’aide d’un calibreur cylindrique en bois d’un diamètre de 9 mm et bien arrondi et poli à son extrémité, vous réaliserez des cupules d’une profondeur d’environ 8 mm. Trempez successivement le calibreur dans de l’eau savonneuse, égouttez-le en le secouant légèrement, puis dans un bain de cire fondue, maintenue à une température légèrement supérieure à son point de fusion (environ 65 °C). Le moulage s’effectue en plusieurs


P r o d u i r e

s e s

r e i n e s

Produire moins de 20 reines par an

41

Reine et sa cour. Dans la Grèce antique, lorsque les apiculteurs souhaitaient augmenter le nombre de leurs colonies, ils introduisaient dans une nouvelle ruche quelques rayons provenant d’une poterie déjà peuplée. Les ouvrières orphelines pouvaient ainsi produire des cellules royales à partir de quelques larves d’ouvrières. De nombreuses méthodes d’orphelinage ont été développées à partir de cette technique de base.

➧ L’orphelinage En période d’essaimage ou au début de la miellée, soustraire la vieille reine d’une colonie permet

d’obtenir plusieurs cellules royales, parfois plus d’une vingtaine. Une dizaine de jours après l’opération d’orphelinage, toutes les cellules, sauf une, sont soigneusement détachées des cadres en prenant soin de ne pas les déformer. La cellule restante permet le remérage de la souche éleveuse et les autres, généralement operculées, sont distribuées dans de nouveaux essaims ou des ruches préalablement orphelinées depuis deux ou trois jours. La réussite de cette méthode dépend du comportement naturel des abeilles. D’autre part, les possibilités de sélection et de multiplication sont assez limitées.


L’élevage des reines

➧ La méthode Bentley ● Quand l’utiliser ?

La recherche des reines pose parfois des problèmes, surtout dans des colonies très populeuses dont le couvain s’étend jusque dans les hausses, ou lorsque les mauvaises conditions climatiques font que les abeilles restent sur leurs gardes dans la ruche et que leur agressivité devient insupportable. Dans de telles circonstances, on aura recours à la méthode dite Bentley. ● Les étapes Si possible en pleine période d’essaimage, introduisez dans un corps vide (A) au moins cinq cadres de couvain de tous âges, sans abeilles, prélevés dans une ou plusieurs colonies. Disposez un cadre de miel et un autre de pollen de chaque côté du couvain et complétez la ruche par des cadres de cire gaufrée. Placez ce corps de ruche

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A

B reine

DISPOSITION DES CADRES DU CORPS A

G : cire gaufrée P : pollen

reine

B

A

ainsi constitué sous votre plus forte colonie du rucher (B) en conservant le même emplacement. Intercalez entre ces deux corps superposés un couvre-cadres interdisant le passage des abeilles. Aménagez une entrée indépendante pour la colonie du dessus, en glissant une petite cale de bois entre le couvre-cadres et le corps supérieur (B). Les butineuses rentreront dorénavant par l’entrée du corps (A). Ainsi, dix jours après, le corps inférieur (A) contiendra plusieurs cellules royales operculées, parfois plus d’une vingtaine. Retirez ce corps (A) et placez-le seul sur un autre support. Récoltez et distribuez toutes les cellules sauf une dans des ruchettes préalablement constituées ou des ruches orphelines. Le corps (B) avec la reine retrouve sa position d’origine.

C : couvain M : miel

G P C C M G

Important Ces cellules royales dites de « sauveté » sont à manipuler avec précaution. Découpez-les avec délicatesse sans les ouvrir à l’aide d’un couteau et confiez-les aux abeilles dès que possible.


L’élevage des reines

Le marquage

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➧ Le bon geste

➧ Peinture ou pastille

Si la jeune reine donne satisfaction en produisant une ponte régulière, il est possible de la marquer, grâce à une technique relativement simple : 1. Saisissez la reine par les ailes (ne la prenez jamais par l’abdomen).

La plupart des peintures à séchage rapide (type cellulosique) peuvent être utilisées si elles n’incommodent pas la reine. En cas de doute, faites quelques essais sur des ouvrières. De telles peintures sont en vente chez les fournisseurs de matériel apicole. Certains apiculteurs font euxmêmes leur peinture à marquer avec du vernis à ongles incolore et du colorant concentré pour peinture (commercialisé en tubes). Pour un marquage plus précis, comme dans le cas de sélection génétique, il existe des petites pastilles numérotées qui se fixent sur le thorax à l’aide d’une goutte de colle spéciale (voir p. 10).

2. Placez l’index de l’autre main sous les pattes et le pouce sur le thorax.

➧ Le code des couleurs Il est souhaitable de faire les marquages de reines en respectant le code international. Vous pouvez utiliser une phrase mnémotechnique pour retenir les couleurs ! Par exemple, ces « paroles de mâle » : Blanc bec, J’aime les Reines Vierges, ParBleu ! (B comme blanc, J comme jaune, R comme rouge, V comme vert, B comme bleu).

3. Avec le maximum de précautions, maintenezla par le thorax entre le pouce et l’index de l’autre main. Déposez sur le thorax une petite goutte de peinture.

● Le code des couleurs Couleurs Blanc Jaune Rouge Vert Bleu

Années se terminant par 1 et 6 2 et 7 3 et 8 4 et 9 5 et 0


L ’ é v a l u a t i o n

➧ Marquer au bon moment Les utilisateurs de couveuse ont souvent tendance à marquer leurs reines vierges dès l’éclosion. Ceci n’est pas souhaitable. En effet, les jeunes reines perdent pendant les accouplements un grand

e t

l a

r é c o l t e

d e s

r e i n e s

nombre des poils du thorax sur lesquels justement le marquage était fixé : ce marquage a souvent disparu lors du retour du vol de fécondation. De plus, le risque de rejet à l’introduction serait plus important pour les reines vierges marquées.

Le clippage ➧ Pourquoi clipper ? Une technique ancienne encore pratiquée aujourd’hui par de nombreux apiculteurs consiste à couper une aile de la reine. Cette opération, appelée « clippage » (de l’anglais to clip = couper [avec des ciseaux]), permet d’éviter que l’essaim ne parte trop loin. En effet, les apiculteurs retrouvent bien souvent la reine et une grappe d’abeilles sous la ruche ou à quelques mètres de celle-ci. De plus, si vous utilisez des abeilles de race étrangère, le clippage évite la « contamination génétique » en ne risquant pas de disperser dans la nature des essaims qui fourniront par la suite des mâles indésirables. Certaines observations font état de renouvellements de reines par supercédure plus fréquents dans le cas de reines clippées, mais ce sont généralement des colonies au comportement agressif ou des races particulièrement agressives.

années paires et la gauche les années impaires. Quant aux reines inséminées artificiellement, coupez l’extrémité des deux ailes pour les distinguer des reines fécondées naturellement.

À savoir Les Romains connaissaient déjà cette astuce comme en témoignent les écrits de Pline (Ier siècle) : « Coupe une aile au roi et l’essaim ne part pas. »

LE CLIPPAGE

➧ La technique Pour clipper une reine, tenez-la par le thorax et amputez-la d’une aile à l’aide d’une paire de ciseaux bien coupants. Coupez l’aile droite les

Une aile est taillée à l’aide d’une paire de ciseaux bien coupants.

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