Chère campagne de mon enfance - années 1950

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SOMMAIRE • 5 • Le travail à la ferme et aux champs • 11 • Les métiers • 15 • La vie au village • 21 • Les Fêtes et cérémonies • 25 • les transports • 31 • L’école • 37 • La vie à la ferme • 41 • Les Jeux et jouets • 45 • Les vêtements et coiffures • 51 • Les Loisirs et la culture

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Le travail à la ferme et aux champs Il est primordial de scruter le ciel et de consulter le baromètre avant de partir aux champs. À la ferme, les mêmes tâches se répètent par tous les temps : cultiver le jardin, soigner les animaux pour assurer la nourriture… Voir ses bêtes malades est particulièrement redouté. L’épidémie de fièvre aphteuse qui a décimé le bétail en 1952 et la myxomatose du lapin, un an plus tard, ont affecté bien des exploitations.

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La traite

Le poulailler L’entretien du poulailler est l’affaire des femmes. Une fois par an, elles pulvérisent un produit désinfectant à l’intérieur de la cabane des poules. Elles vérifient aussi régulièrement son étanchéité et celle du grillage qui entoure l’enclos. Le moindre trou peut attirer les fouines et les renards. Aussi, dès que la nuit tombe, les poules rentrent dans leur maisonnette. Dans la journée, elles se promènent en liberté, grattent la terre, fouillent dans le fumier.

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Pour les inciter à pondre dans leur nid, on dépose dedans un œuf en plâtre qui sert de leurre. Les enfants adorent ramasser les œufs, jeter aux poules des grains d’avoine, de blé ou de maïs, ou leur donner de la purée de pommes de terre et de la farine de son.

Tous les jours, matin et soir, la traite occupe les femmes. Celles-ci se lèvent à l’aube, vers 4 heures du matin, prennent un petit déjeuner rapide et gagnent l’écurie, ou le pré quand les vaches y passent l’été. Il y a parfois dix à vingt têtes de bétail dont il faut soulager le pis gorgé de lait. Assises sur un tabouret bas à trois pattes, les fermières tirent sur les trayons. Le lait tiède coule d’un trait dans le seau coincé entre les jambes. D’une vache à l’autre, elles déplacent leur siège en prenant garde aux coups de queue de l’animal agacé par les mouches. Quand le seau est plein, elles le versent dans la bouille. Un filtre repose dans le goulot du grand bidon d’aluminium, piégeant ainsi toutes les impuretés.


les transports Au début des années 1950, les petites routes de campagne ne sont guère encombrées par la circulation. Faute de moyens financiers suffisants pour acquérir une auto, les villageois utilisent majoritairement le vélo et l’autocar pour se déplacer. Seuls les habitants les plus aisés possèdent une voiture. Mais l’envie d’acheter un tout nouveau modèle grandit et l’automobile occupe peu à peu une place privilégiée dans le budget familial.

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La bicyclette

Il y a encore dans les greniers de vieux cycles à jantes en bois. Leur état laisse à désirer – câbles de frein cassés, absence de dérailleur –, mais pour un enfant téméraire, l’engin est souvent le compagnon des premiers essais de cycliste. Quelle chance de se voir offrir un vélo à sa taille ! Plus besoin de pédaler debout, on pose son fessier sur la selle en cuir et hardi donc !, les kilomètres s’avalent sans peine. La tradition veut que ce premier cadeau accompagne la réussite au certificat d’études. Quant aux adultes, ils enfourchent leur bicyclette pour faire une course ou se rendre au travail. Et quand ils doivent prendre le car pour aller en ville, ils laissent leur bécane à l’arrêt du bus, sans cadenas : il n’y a pas de voleurs.

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Les vêtements et coiffures Les gens de la campagne, journellement occupés par les soins aux animaux, le travail à la ferme et dans les champs, se préoccupent peu de leur allure vestimentaire, sauf le dimanche et les jours de fêtes. Ces jours-là donnent l’occasion de se faire beau, de se coiffer avec soin et de revêtir des habits propres, souvent confectionnés par la maîtresse de maison.

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Une belle coiffure Se faire belle, confier sa tête à la coiffeuse, ce n’est pas une habitude. Il faut attendre une grande occasion et économiser quelques sous avant de franchir le pas. La mode est aux coiffures gonflées, crêpées au peigne. Les chignons roulés à la Victory Rolls (ailes de la victoire), ainsi nommés en souvenir des loopings exécutés dans le ciel par les aviateurs américains pendant la Seconde Guerre mondiale, ont encore la cote. Pour former des boucles, la chevelure imbibée d’une solution mousseuse s’enroule mèche par mèche autour de longs rouleaux en métal fermés par un élastique. Bien serrés, les bigoudis tiraillent et font grimacer. Il faut encore supporter le casque chauffant qui brûle parfois. Les cheveux détendus à la brosse et un voile de laque achèvent la transformation.

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Les Loisirs et la culture Rarement désœuvrés, rejoignant leurs parents dans les champs après la classe pour les aider dans leur travail, les enfants n’ont que le jeudi, le dimanche et les vacances pour se consacrer à leurs loisirs. Les activités récréatives et culturelles (lecture, théâtre, kermesses) sont partagées en famille et la nature offre toutes sortes de jeux qui ne coûtent rien.

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Les jeux d ’hiver

Le théâtre amateur

Tout au long de l’année, les jeunes du patronage, club de loisirs initié par l’abbé du village, jouent des saynètes de théâtre. Quand arrive le jour de la grande séance annuelle gratuite, les habitants se rassemblent dans la salle paroissiale. Assis sur des bancs de bistrot, parents et enfants, réunis pour cette belle fête de famille, oublient la fatigue et les petites misères quotidiennes. Sur scène, la troupe d’amateurs joue de son mieux au milieu d’un décor de carton-pâte et de tentures peintes. Un entracte laisse un quart d’heure aux spectateurs et apprentis comédiens pour boire un verre de vin ou de coco et échanger des commentaires. Puis la pièce reprend sous les applaudissements.

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Dès qu’un peu de neige blanchit la campagne et malgré le froid cinglant, les enfants sortent leur luge. De fabrication artisanale pour la plupart, ces petits traîneaux en bois sont équipés de patins d’acier qui facilitent la glisse. Emmitouflés chaudement dans un pull-over en laine, la tête couverte d’un bonnet ou d’un passe-montagne, les pieds serrés dans des bottes de cuir et les mains gantées, les enfants dévalent les pentes, en se penchant en arrière pour augmenter la vitesse de l’attelage. Certains s’essaient au ski avec les grands, leurs gros croquenots à lacets fixés sur des lattes rudimentaires par un ressort en fer.


Anné

CHÈRE

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1950

CAMPAGNE DE MON

ENFANCE Arrivée du tracteur à la ferme, fin des rationnements d’après-guerre, acquisition des premières automobiles et du poste de TSF familial… Marquées par la fin de la traction animale et le début de la mécanisation agricole, les années 50 sont celles de la modernisation du monde rural. s s matin lait de t e n d e s l s o b i pa ube, le ures qu e ’a l e h h s t c e n l ê , a p e tte ite av bicycle arties d vivre à p s s La tra e e d l a , l e e g r , les ba du villa e souvenirs à d’école cloche d aphies, a t l r n g e a o t d t u o n h A o p s … 0 u g a n 12 de l’éta vers de nts d’archive. au bord uvrir au tra e m u c do éco ultes et c ou à d s t je b és, o publi­cit

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