9782815307161 ext

Page 1

Anné

CHÈRE

0 5 9 1

CAMPAGNE DE MON

ENFANCE

E CR DENIS

OLLE-

GHI TERZA

es


es é n n A

CHÈRE

1950

CAMPAGNE DE MON

ENFANCE


Direction éditoriale : Élisabeth Pegeon Édition : Juliette Magro assistée d’Anaïs Rougale Préparation de copie et relecture : Hélène Fitamant-Gaudin Conception graphique, mise en pages et couverture : Éditédito Direction de fabrication : Thierry Dubus Fabrication : Axelle Hosten

© 2016, éditions Rustica, Paris Dépôt légal : mai 2016 ISBN : 978-2-8153-0716-1 www.rustica.fr

2


SOMMAIRE • 5 • Le travail à la ferme et aux champs • 11 • Les métiers • 15 • La vie au village • 21 • Les Fêtes et cérémonies • 25 • les transports • 31 • L’école • 37 • La vie à la ferme • 41 • Les Jeux et jouets • 45 • Les vêtements et coiffures • 51 • Les Loisirs et la culture

3


4


Les métiers Au début des années 1950, le rationnement et les pénuries se poursuivent, rendant difficiles les conditions de vie des Français. Du fait de la pauvreté et de l’exiguïté des terres cultivables, l’agriculture seule ne permet pas aux familles de subsister. Ainsi, nombreux sont ceux qui doivent mener une double vie de travail, à la fois de paysan et d’ouvrier.

11


L ’épicière

Conviviale, souriante et serviable, telle est l’épicière. Sa boutique est si bien garnie que chacun peut y trouver son bonheur : du Banania dans sa boîte en tôle, de la chicorée, du chocolat Poulain, des bonbons La pie qui chante, des cubes de bouillon de poule pour aromatiser la soupe, du tabac, du vin de table, des culottes, des chaussons, des graines ou des clous, rien ne manque. Sur la caisse trône une balance à plateaux et à côté un cône en bois garni de sucettes Pierrot Gourmand. Pas de note à emporter ; l’addition se fait au dos du paquet de sucre acheté ou est consignée dans un carnet. Règlement dû à la fin du mois et personne ne se dérobe.

12


les métiers

Le bouilleur de cru

Le casseur de cailloux

Toujours à l’œuvre pour empierrer les chemins ou édifier des murs de protection, les casseurs de cailloux des années 1950 répètent inlassablement les gestes de leurs ancêtres. D’un mouvement assuré, ils lèvent leur lourde masse pour briser les pierres au bord des routes. Il faut prendre garde aux éclats de silex, qui peuvent se ficher dans l’œil ou les bras et entamer douloureusement

Les agriculteurs possédant une vigne ou des arbres fruitiers jouissent du statut de bouilleur de cru. Ce privilège, droit ou franchise, souvent acquis en héritage, permet à chaque récoltant de distiller une partie de sa production de fruits fermentés sans payer de taxes sur les alcools. Personne ne se prive de l’avantage et dans chaque village se trouvent un ou plusieurs alambics. Ces grandes chaudières coiffées d’un cône et d’un conduit de cheminée commencent à ronfler dès l’aube quand vient le temps de la distillation. Vingt litres de « gnôle » par récoltant, telle est la limite autorisée par la loi, mais la tentation de tricher guette chacun, et il n’est pas rare d’apercevoir des silhouettes se fondre à travers champs à la tombée de la nuit. Malheur à celui qui se fait prendre par les agents des impôts. Il écope d’une amende et la goutte confisquée finit dans le caniveau.

la chair. L’arrivée des premiers marteaux pneumatiques rend la tâche un peu plus confortable. Casser les cailloux devient plus aisé malgré les vibrations qui parcourent le corps tout au long du travail.


Le sabotier

« Les sabots ne se font pas tout seuls. Le bois est plus dur que les pierres. On dirait qu’il tient tête à l’ouvrier et s’acharne à lui rendre la vie difficile. D’un bras terrible, après avoir enfoncé les coins de fer dans son morceau, [le sabotier] levait son maillet. Bientôt, on le voyait faire quatre pas en arrière. Ce qu’il tenait entre ses mains n’était plus ce quartier de bois informe qui lui avait donné tant de mal. Deux sabots, d’un bois veiné, à la belle courbe, lisses, creux, bombés, avec leurs talons bien détachés, étaient le fruit de son travail. » (Charles-Louis Philippe – Charles Blanchard, Gallimard Livre de vocabulaire, cours moyen, Fernand Nathan, 1952)

14

Le tonnelier

Avoir la connaissance du bois, du fer et du feu contribue au savoir-faire du tonnelier. Lui seul sait comment obtenir une étanchéité parfaite de ses fûts et est capable de déterminer avec exactitude leur contenance. Son premier objectif est de tailler des lattes de bois au profil nécessaire pour le cintrage, puis de les insérer dans les cercles métalliques au bas du tonneau. Un petit brasero alimenté par des copeaux est placé à l’intérieur. Lentement, sous l’effet de la chaleur, les douvelles sans cesse humidifiées prennent la forme voulue. Il ne reste plus alors au tonnelier qu’à serrer les lames de bois pour éviter qu’elles ne s’écartent, puis à glisser autour d’elles le cercle central.


La vie au village La vie s’écoule paisiblement, marquée par le passage du facteur, le son des cloches et des tambours, le dimanche en famille et les distractions organisées par monsieur le curé. Il n’est pas rare de voir, cachées derrière un rideau, les commères qui épient ce qui se passe dans la rue. Ah, que de ragots en perspective !

15


Le garde-champêtre « Avis à la population, il m’a été demandé par l’autorité représentée par monsieur le maire de vous faire savoir ce qui suit… » Le garde-champêtre, coiffé de son képi et vêtu de son uniforme bleu marine à larges bandes rouges, descend de vélo en agitant ses baguettes. Agent désigné pour faire respecter la discipline et l’ordre, il fait office de policier rural. Dans un roulement de tambour, il annonce les nouvelles – ici un incendie dans une grange, là l’heure et la date des cochonnailles –, commente les décisions communales et fait part des interdictions et réprimandes cautionnées par le conseil municipal. Les enfants, avides d’apprendre des choses qui ne les regardent pas, ne manquent jamais la prestation de celui qu’ils surnomment « le tambour ».


la vie au village

Le facteur

Le bistrot

Lieu de rencontres, de papotages, de jeux de société, le bistrot du village constitue un passage incontournable pour les hommes. Ils s’y retrouvent dès le matin pour prendre un café, vers 10 heures pour la pause casse-croûte et vers midi pour l’apéro. Et le dimanche matin après la messe, pas un ne manque le rendez-vous. Entre deux ballons de vin rouge d’Algérie, ils font une partie de 421, jouent à la belote ou au tarot. Les conversations vont bon train, chacun relatant ses derniers exploits de chasse ou de pêche miraculeuse. Derrière le zinc, il y a Marie, Jeanne ou Georgette, qui tiennent le café d’une poigne de fer. Tout en écoutant les doléances de ces messieurs ou leurs propos parfois graveleux, elles savent habilement refuser de servir le petit verre de trop.

Passeur de bonnes et de mauvaises nouvelles, le facteur est le personnage le plus estimé des villageois. Prêt à rendre service à ceux qui ne peuvent se déplacer jusqu’à la poste, il a toujours quelques carnets de timbres dans sa sacoche en cuir. Jamais en retard, il distribue le courrier à vélo, transporte les colis et le montant des mandats qui lui sont confiés. Cela vaut bien un petit verre d’eau-de-vie ou de vin. Quand se profile la fin de l’année, personne ne refuse le calendrier des postes. Quelques étrennes en échange et tout le monde est content !

17


La fanfare

Presque chaque commune a sa fanfare. Elle est composée d’hommes dans la fleur de l’âge et de garçons plus jeunes. À la tête de la formation, le chef de musique est à la fois directeur artistique et responsable de l’ordre et de la discipline. Il organise les répétitions une fois par semaine. Ainsi entraînés, les musiciens sont de toutes les fêtes et cérémonies. Avec une énergie folle, la clique parcourt les rues du village, faisant joyeusement sonner les trompettes et vibrer les tambours. Des concours sont réservés aux meilleurs orchestres. Chacun rêve de remporter la compétition et d’assurer ainsi la renommée de son village.

18

Le banquet des anciens

Cérémonies officielles du 8 mai, du 14 juillet, du 11 novembre, fête de la Sainte-Barbe, Nouvel An, réunions d’anciens combattants, toutes les occasions sont prétexte à faire ripaille dans la bonne humeur. Le traiteur recruté pour la circonstance ne lésine pas. Une avalanche de plats est proposée à chaque banquet : charcuteries variées, tourte de canard, brochet en sauce, poularde de Bresse, jambon braisé, pommes chips, salade mimosa, fruits de saison, gâteaux de fête, glace, le tout arrosé de vin blanc, rouge et rosé à 12° et de liqueurs. Un conteur, parfois, vient amuser l’assemblée, réveillant ceux qui se sont assoupis, repus et enivrés de conversations animées.


Anné

CHÈRE

es

1950

CAMPAGNE DE MON

ENFANCE Arrivée du tracteur à la ferme, fin des rationnements d’après-guerre, acquisition des premières automobiles et du poste de TSF familial… Marquées par la fin de la traction animale et le début de la mécanisation agricole, les années 50 sont celles de la modernisation du monde rural. s s matin lait de t e n d e s l s o b i pa ube, le ures qu e ’a l e h h s t c e n l ê , a p e tte ite av bicycle arties d vivre à p s s La tra e e d l a , l e e g r , les ba du villa e souvenirs à d’école cloche d aphies, a t l r n g e a o t d t u o n h A o p s … 0 u g a n 12 de l’éta vers de nts d’archive. au bord uvrir au tra e m u c do éco ultes et c ou à d s t je b és, o publi­cit

MDS : 49990

13,95 € TTC

www.rustica.fr


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.