La Diffusion Catéchistique - Lyon
SEIGNEUR TU NOUS APPELLES
14-15
ans
Document de l’accompagnateur
Pour Accompagner le carnet
Légende des pictogrammes Livre Seigneur, apprends-nous à prier DVD Seigneur, tu nous appelles Site Internet À la rencontre du Seigneur Vidéo Animateur
Bible Site Internet Point d’attention Passerelle Prière Chant
Le Texte national pour l’orientation de la catéchèse en France, voté le 7 novembre 2005 par les évêques de France réunis en assemblée plénière à Lourdes, prend acte des profondes mutations de la société et propose une nouvelle orientation pour la catéchèse.
Une catéchèse renouvelée Cette nouvelle orientation invite à passer d’une catéchèse destinée aux enfants à une catéchèse proposée à tous, enfants et adultes, à tous les âges de la vie ; d’un parcours linéaire et progressif à une organisation par modules, souple et adaptée au mode de vie et au rapport au temps de nos contemporains ; d’une catéchèse qui repose sur quelques personnes à une catéchèse qui prend appui sur une communauté catéchisante et missionnaire, à une catéchèse prenant acte de la difficulté d’appartenir à une vie communautaire et proposant à tous un bain ecclésial. Le défi aujourd’hui, dans une société globalement déchristianisée, est de « mettre 11 quelqu’un non seulement en contact, mais en communion, en intimité avec le Christ ». Pour répondre à cette nouvelle situation, les évêques font le choix de la pédagogie d’initiation. C’est à la suite de ce choix que La Diffusion Catéchistique de Lyon élabore de nouveaux documents catéchétiques.
La pédagogie d'’initiation La pédagogie d’initiation implique une démarche particulière qui vise à rendre « effectif, 12 13 chez une personne, l’accueil de Dieu qui attire à lui ». Elle repose sur sept principes et requiert : – La liberté des personnes : liberté d’entreprendre une démarche ; liberté d’exprimer sa pensée, sa foi, ses doutes, ses questions. – Un cheminement : la mise en place d’étapes donne le goût d’aller plus loin et propose un chemin. – Un enracinement profond dans l’Écriture en laissant la parole de Dieu faire son travail et en favorisant ce qui peut rendre possible l’action de l’Esprit Saint au cœur de chacun. – La médiation d’une tradition vivante : les témoins d’hier et d’aujourd’hui, le témoignage des communautés chrétiennes à travers les âges introduisent les personnes dans l’expérience d’une foi qui les précède toujours. – Des cheminements de type catéchuménal qui impliquent une catéchèse biblique, l’appel à la conversion personnelle suscitée par la parole de Dieu, la rencontre d’une communauté vivante, une introduction à la vie de prière et à la vie sacramentelle. – Une dynamique du choix qui introduit les personnes à une vie de partage fraternel en réponse à la parole et à l’amour de Dieu. Elle les aide à s’interroger sur leurs choix et décisions au quotidien. 11 Jean-Paul II, Catechesi tradendae, no 5. 12 Texte national pour l’orientation de la catéchèse en France, p. 27. 13 Texte national pour l’orientation de la catéchèse en France, p. 46 à 60.
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INTRODUCTION
Introduction générale
INTRODUCTION
– Une ouverture à la diversité culturelle : en favorisant tous les langages (parole, image, écrit, art, audiovisuel, multimédia). Cette diversité culturelle a donné et donne encore aujourd’hui chair à l’Évangile.
Une structure par modules Les évêques de France ont aussi fait le choix de renoncer à un parcours linéaire et progressif pour proposer un itinéraire organisé par modules. Qu’est-ce qu’un module ? Un module forme un tout au service du cheminement des personnes. C’est un itinéraire qui demande une certaine durée et s’organise en plusieurs rencontres. Il permet de participer à l’expérience que fait l’Église dans la rencontre du Christ, et à sa connaissance de la foi. Chaque module prend en compte la spécificité trinitaire de la foi chrétienne en Dieu Père, Fils et Esprit, et le mystère pascal – mort et résurrection du Christ. Il met en œuvre 14 la pédagogie d’initiation demandée par les évêques .
La collection : à la rencontre du Seigneur » Cette nouvelle proposition catéchétique permet d’honorer chacun des quatre principes d’organisation prévus par le Texte national pour l’orientation de la catéchèse en France : 1. Une organisation de la catéchèse ordonnée à toutes les étapes de la vie. 2. Une organisation de la catéchèse par lieux et regroupements de vie. 3. Une organisation de la catéchèse articulée à l’année liturgique. 4. Une organisation de la catéchèse en réponse aux demandes sacramentelles. Elle est enrichie de deux documents sources et d’un site Internet : Parle Seigneur, ta parole est un trésor Seigneur, apprends-nous à prier www.alarencontreduseigneur.fr
La collection de modules « Seigneur, tu nous appelles » Cette collection de modules liée aux étapes de la vie répond au premier principe d’organisation. Dans ce cadre, le choix a été fait de rassembler les jeunes de 12 à 15 ans dans une même étape de la vie. Cela correspond en général à l’étape de la vie au collège. Pour tenir compte de la différence de maturité importante au sein de cette tranche d’âge, certains modules ont été plus particulièrement pensés pour les 12-13 ans et d’autres pour les 14-15 ans. La collection propose aux jeunes de vivre l’Évangile et de grandir dans la foi, dans la société actuelle. Les itinéraires permettent à chacun d’avancer à son propre rythme. 14 « À chaque étape de la vie devra correspondre une “banque de modules” dans laquelle les catéchistes puiseront, en ajustant les propositions selon les besoins et la situation », Texte national pour l’orientation de la catéchèse en France, p. 76.
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L'ENVIE
OU LA VIE ?
L'’envie ou la vie ? Nous vivons dans une société où avoir, posséder, consommer sont incontournables. La publicité, les incitations et effets d’annonce engagent à consommer toujours plus et les jeunes de 14-15 ans sont particulièrement perméables à ces sollicitations. « Nous sommes parfois durs de cœur et d’esprit, nous oublions, nous nous divertissons, nous nous extasions sur les immenses possibilités de consommation et de divertissement qu’offre la société. Il se produit ainsi une sorte d’aliénation qui nous touche tous, puisqu’une société est aliénée quand, dans les formes de son organisation sociale, de la production et de la consommation, elle rend plus difficile la réalisation de ce don et la constitution de cette solidarité entre hommes. » La Joie de l’Évangile, paragraphe 196, pape François. ·· Des besoins sont créés, qui ne sont pas toujours justifiés. Cela engendre la frustration qui génère l’envie. « De l’envie naissent la haine, la médisance, la calomnie, la joie causée par le malheur du prochain et le déplaisir causé par sa prospérité » St Grégoire le Grand, Mor. 31, 45. ·· Il ne s’agit pas de renier ou de décrier le désir des biens dont nous avons besoin pour vivre et grandir. « Ces désirs sont bons en eux-mêmes ; mais souvent ils ne gardent pas la mesure de la raison et nous poussent à convoiter injustement ce qui ne nous revient pas et appartient, ou est dû, à autrui » CEC, n°2535. ·· Ce commandement nous ouvre à l’humilité, à la charité et à mettre « sa joie dans les mérites des autres » St Jean Chrysostome, Hom. in Rm 7,3 ·· Jésus nous invite à transformer notre regard, à opérer un déplacement : « Là où est ton trésor, là sera ton cœur » Mt 6, 21. Une conversion est donc possible : se détourner des biens qui ne durent pas, pour aller vers Dieu, vers les biens qui durent… Dieu veut que nous entrions dans le royaume des Cieux et pour ce faire une condition est nécessaire : se détacher des biens matériels. Faire place à l’essentiel dans nos vies, c’est suivre le chemin du Christ qui s’est dépouillé de tout jusqu’au don de sa vie, pour nous remettre pleinement en communion avec Dieu et nos frères. L’itinéraire invite à passer d’une attitude centrée sur “l’avoir“ à une attitude privilégiant “l’être“ afin de s’ouvrir aux autres. Il passe par un récit de l’Ancien Testament avec la vigne de Naboth, avant d’écouter Jésus nous parler de l’essentiel. À la suite du frère Luc de Tibhirine, les jeunes seront invités à entendre l’appel de l’Esprit dans leur vie.
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L'ENVIE OU LA VIE ?
« Tu ne convoiteras […] rien de ce qui est à ton prochain » (Ex 20, 17). « Tu ne désireras ni sa maison ni son champ, ni son serviteur ni sa servante, ni son bœuf ou son âne : rien de ce qui lui appartient » (Dt 5, 21).
Itinéraire du module Visée
L'ENVIE OU LA VIE ?
Dans une société où ” l’avoir “ passe avant ” l’être “, nous sommes sans cesse sollicités et poussés à consommer pour satisfaire nos propres besoins et même plus. Dieu, lui, nous invite à découvrir, en nous détachant des biens matériels, qu’il existe un bien véritable ; il nous invite à rechercher l’essentiel – vivre la communion avec lui et nos frères – en s’engageant sur le chemin du Royaume. Jésus, par ses paroles et ses actes, trace un chemin d’humilité qui conduit au détachement. Il nous appelle à nous décentrer, à nous ouvrir aux autres. L’Esprit qui est force dans nos vies nous aide à combattre l’envie « par la bienveillance, l’humilité et l’abandon à la providence de Dieu » CEC n°2554 et à vivre concrètement la charité.
Étape 1 : Attention, terrain piégé ! Nous sommes « formatés » par la société dans laquelle nous vivons et les jeunes grandissent dans cet environnement. Le recul manque souvent, ce qui conduit à consommer sans se poser de questions, à privilégier “ l’avoir “. En prendre conscience peut aider à discerner en soi un désir “ d’être “, qui existe déjà et qui va grandir.
Étape 2 : L'’envie : bonjour les dégâts ! Dès l’Ancien Testament, avec la tristesse éprouvée par Acab lors du refus de la transaction qu’il voulait conclure, nous prenons conscience que l’envie peut conduire à des dérives destructrices. Dieu veut l’homme libre et heureux : la possession des biens matériels n’est pas un absolu, la vraie vie est ailleurs !
Étape 3 : Avec Jésus pas de soucis ! Avec Jésus nous sommes invités à vivre un détachement des biens matériels, à nous délester de tout ce qui nous encombre pour vivre en communion avec Dieu et nos frères. Jésus nous demande de ne pas nous faire de soucis et de chercher d’abord le Royaume.
Étape 4 : Va vers les autres et vis ! Prendre le chemin du Royaume, c’est faire confiance à Dieu en nous tournant vers les autres et en vivant la charité : voilà un beau programme de vie ! En se laissant guider par l’Esprit, il devient possible de s’interroger sur les choix auxquels nous sommes confrontés.
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Étape 1 :
Attention, terrain piégé ! L'ENVIE OU LA VIE ?
Enjeu Nous sommes « formatés » par la société dans laquelle nous vivons et les jeunes grandissent dans cet environnement. Le recul manque souvent, ce qui conduit à consommer sans se poser de questions, à privilégier “ l’avoir “. En prendre conscience peut aider à discerner en soi un désir “ d’être “, qui existe déjà et qui va grandir. Temps d’accueil des jeunes par l’équipe d’animation. Prévoir de remettre le carnet à chaque jeune.
Accueil Si c’est la première rencontre de l’année scolaire, avant de vivre ce module, il serait bon de prendre un temps pour faire connaissance au moyen d’un jeu : voir les propositions en annexe, p. 36.
1/ Mise en route Pour cette étape, si le groupe est important, les animateurs se déploient et chacun accompagne une équipe de six à huit jeunes.
2/ Temps personnel L’animateur propose aux jeunes de prendre dans leur carnet le jeu test p. 7 et de le remplir personnellement, sans échanger. Lorsque chaque jeune a rempli son jeu test, l’animateur ouvre le temps de partage avec le groupe autour des questions suivantes : ·· Qu’ai-je découvert de mes habitudes de consommation ? ·· Est-ce que je me considère comme une fashion victim ? Si oui pourquoi ? Si non pourquoi ? ·· Est-ce que je suis satisfait(e), ou pas, quand j’ai acheté ? Pourquoi ? Puis dans un second temps, après les questions précédentes autour du test, l’animateur poursuit pour aller plus loin : ·· Qu’est-ce que ça m’apporte de consommer ? ·· Comment suis-je influencé(e) par la société ? Ce temps de partage ne vise pas à ouvrir un débat mais simplement à faire un constat pour que chaque jeune puisse dire comment il consomme. L’animateur aura une attitude particulièrement bienveillante et ne jugera pas ce que dit ou fait le jeune. Ce partage se vit dans le respect de la parole de chacun.
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étape 2
Enjeu Dès l’Ancien Testament, avec la tristesse éprouvée par Acab lors du refus de la transaction qu’il voulait conclure, nous prenons conscience que l’envie peut conduire à des dérives destructrices. Dieu veut l’homme libre et heureux : la possession des biens matériels n’est pas un absolu, la vraie vie est ailleurs ! L’animateur dit : « Nous nous sommes rendus compte que la société nous pousse à consommer, à donner la priorité à " l’avoir ". » Il invite les jeunes à se remémorer ce qui les a marqués à l’étape précédente. Puis il continue : « Mais nous avons aussi découvert que cette soif de posséder ne suffisait pas à nous combler, elle nous laisse insatisfaits. Aujourd’hui, nous allons voir que dans la Bible, Dieu lui aussi nous met en garde contre les pièges qui sont liés à cette envie d’avoir, de posséder. »
1/ Partage biblique en équipe Pour travailler le texte proposé, l’animateur peut s’aider de la fiche biblique, page 38. En équipe, l’animateur demande aux jeunes de prendre leur carnet à la page 15. Lui-même ou un jeune lit le récit : « La vigne de Naboth » (1 Rois 21, 1-19). L’animateur invite à quelques instants de silence, pour que les jeunes puissent relire personnellement tel ou tel passage du texte. Puis il les aide à s’approprier le texte en leur posant les questions suivantes : ·· Que propose le roi Acab à Naboth ? Est-ce honnête ? ·· Que répond Naboth ? Pourquoi n’accepte-t-il pas ? ·· Comment Acab réagit-il et qu’éprouve-t-il ? ·· Ensuite, quel est le rôle joué par la reine Jézabel ? ·· Finalement, comment en arrive-t-on à tuer Naboth ? ·· Que vient annoncer le prophète Élie au roi Acab ? Il est important de noter que la transaction proposée initialement était régulière… Pourtant Acab ne peut se débarasser de cette envie de possession qu’il éprouve, à la suite du refus de Naboth. C’est alors la reine Jézabel qui prend le relais, en fournissant à son mari le moyen radical d’arriver à ses fins ! Ici l’envie va jusqu’à conduire au meurtre, par suite d’une cascade de fautes commises par différentes personnes (Jézabel, puis les faux témoins). Notons encore que, dans la suite du texte (non reproduite dans le carnet) Élie annoncera aussi la condamnation de Jézabel par Dieu !
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L'ENVIE OU LA VIE ?
L’"'envie : bonjour les dégâts !
Étape 3
Avec Jésus pas de soucis ! L'ENVIE OU LA VIE ?
Enjeu Avec Jésus nous sommes invités à vivre un détachement des biens matériels, à nous délester de tout ce qui nous encombre pour vivre en communion avec Dieu et nos frères. Jésus nous demande de ne pas nous faire de soucis et de chercher d’abord le Royaume.
L’animateur dit : « Avec le récit de la vigne de Naboth, nous avons pris conscience des conséquences souvent néfastes de l’envie, de la volonté de posséder à tout prix qui conduit à la destruction de l’être. Nous l’avons entendu, la vraie vie est ailleurs. » Puis il invite les jeunes à relire ce qu’ils ont écrit sur les « feuilles de vigne » (si tel est le cas en fonction du jalon collectif) et à exprimer ce qui les a marqués dans l’étape précédente. Il poursuit : « Nous allons découvrir comment Jésus nous conduit plus loin encore et nous montre le chemin. »
1/ Lecture d'’image Les jeunes prennent leur carnet à la page 10, ou quand c’est possible, l’animateur projette l’illustration de la page. Il demande aux jeunes de l’observer quelques instants, puis il conduit la lecture détaillée de l’image : ·· Quels sont les lieux, le décor ? ·· Quels objets repérez-vous ? ·· Quels sont les personnages ? ·· Repérez leurs gestes, leurs attitudes ? ·· Que diriez-vous des couleurs, de la lumière ? Ensuite, il invite les jeunes à se mettre en binômes ou petits groupes pour répondre à la question : « À votre avis, quel message communique cette image ? » Chaque binôme note ce qu’il retient de l’échange puis l’animateur propose de mettre en commun. Au fur et à mesure, il note les grandes lignes sur un tableau.
2/ Partage de L'évangile selon Saint Matthieu 6, 19-21.24-34 L’animateur propose de rester en petits groupes ou binômes pour découvrir le passage de l’évangile selon saint Matthieu qui a inspiré l’auteur de ce dessin. Chaque binôme reçoit une partie du texte distribué comme suit : ·· Mt 6, 19-21 ·· Mt 6, 24 ·· Mt 6, 25-27 ·· Mt 6, 28-30 ·· Mt 6, 31-34
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Étape 4
Va vers les autres et vis ! Prendre le chemin du Royaume, c’est faire confiance à Dieu en nous tournant vers les autres et en vivant la charité : voilà un beau programme de vie ! En se laissant guider par l’Esprit, il devient possible de s’interroger sur les choix auxquels nous sommes confrontés. L’animateur dit : « Nous avons vu précédemment comment Jésus nous invite à avoir confiance en Dieu notre Père. Remémorons-nous nos découvertes de l’étape précédente. » L’animateur invite les jeunes à s’exprimer et poursuit : « Nous allons maintenant faire la connaissance d’un témoin contemporain, frère Luc, moine de Tibhirine en Algérie. »
1/ Témoignage de frère LUC L’animateur projette la séquence du DVD. Puis il ouvre le dialogue avec les jeunes à l’aide des questions suivantes : ·· Connaissiez-vous ce fait historique ? ·· Qu’est-ce qui vous a touchés, surpris ? ·· Que diriez-vous de frère Luc ? Comment qualifier son choix de vie, envers Dieu et les autres ? Qu’est-ce que cela lui apporte ? ·· Qu’est-ce que la vraie vie pour frère Luc ? ·· Que diriez-vous de son dépouillement au profit des autres ? ·· Quels liens frère Luc a-t-il tissés avec son environnement (la communauté, les gens du pays, le pays lui-même) ? ·· Qu’est-ce qui fait tenir les frères de la communauté jusqu’à l’ultime ? (Liens avec la communauté, l’amour des gens du pays, prière, Esprit Saint qui les anime, la confiance en Dieu, etc.) ·· Le don de soi, est-ce aujourd’hui encore possible ? Qu’en pensez-vous ?
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L'ENVIE OU LA VIE ?
Enjeu
2/ Choisis d’'aimer et vis !
L'ENVIE OU LA VIE ?
L’animateur affiche la banderole sur laquelle est écrite la citation de frère Luc : «Tant qu’il reste un peu de jours, je me dois aux autre. » Les jeunes sont invités à former des petits groupes pour réagir à cette citation. ·· « Je me dois aux autres », comment le comprenez-vous ? ·· Qu’est-ce que cette citation veut dire pour moi ? L’animateur donne la parole aux différents petits groupes pour recueillir leurs réactions. Il conclut : « C’est après un long cheminement personnel et collectif, animé par l’Esprit et entièrement habité par la présence de Dieu, que Frère Luc a pu se mettre totalement au service des autres jusqu’à faire don de sa vie. Parce que nous sommes croyants, nous sommes nous aussi, comme lui, en capacité d’agir. » Il interpelle à nouveau les jeunes à l’aide des questions : ·· « Être au service de… », ça change quoi pour moi, ça m’engage à quoi ? ·· Quels gestes de fraternité pourraient être inventés ? Les jeunes écrivent sur des bandes de papier, ou pansements, qui seront collées sur un globe terrestre les gestes de fraternité qu’ils ont retenus. Puis il continue : « L’engagement est un acte volontaire, responsable qui nous fait exister en tant qu’homme, qui nous met en lien et donne un sens à notre vie. » Pour aller plus loin (par exemple en week-end) Au moyen d’une saynète, d’un mime, d’une chanson, ou de tout autre moyen d’expression à leur convenance, les jeunes pourront ainsi exprimer ce qu’ils ont envie de réaliser et ce que cela engendre dans leur vie et dans celle des autres. Il s’agit donc de faire un choix sur certains aspects de leur vie et de dire la joie qu’ils éprouvent à être en lien avec les autres. Chaque petit groupe présentera sa réalisation.
3/ Jalon collectif Ce jalon collectif est facultatif. Sur la dernière face du sac à provisions, les jeunes collent la photo de leur groupe ou un trombinoscope. Puis ils déposent le globe dans le sac. Ou bien pour la flash mob : construire une gestuelle (par exemple une farandole, chaîne humaine qui signifie la fraternité, ou encore avec le globe terrestre qui pourrait passer dans le groupe).
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Pour aller
plus loin
La consommation a ses limites ! Oser évoquer de possibles limites à nos envies, à nos désirs de consommation provoque volontiers quelques « grises mines » ou quelques sourires entendus. Et pas seulement chez les « jeunes » ! Et pas toujours facile de prêter une oreille attentive aux conseils de pédagogues qui alertent devant le danger d’une trop grande absence de limites au regard de la structuration d’une personnalité, en particulier au moment de l’adolescence. Les occidentaux que nous sommes sont aujourd’hui souvent réservés sur la pertinence de tels conseils qui apparaissent quelque peu décalés au creuset d’une société dite de consommation. D’autant plus que nous entendons les mises en garde (parfois fort pertinentes !) devant de possibles frustrations déshumanisantes, quand trop de limites ont été posées. Chrétiens, nous apprécions comme les autres d’être immergés dans une société avec tant de « possibles » et nous ne faisons pas la fine bouche quand la Bible reconnaît les richesses comme une bénédiction de Dieu et les bons repas comme un signe d’une belle fraternité que Jésus n’a pas dédaignée. Cela dit, l’Écriture plaide aussi pour de nécessaires renoncements et encourage certaines pratiques ascétiques. Il faudrait en effet être bien ignorant ou amnésique pour ne pas entendre cet appel à imiter autant que nous le pouvons l’attitude de nos ‘’frères aînés’’. Que l’on songe à Moïse18 ou à Elie19, pour ne citer qu’eux. Est bien aveugle ou bien sourd celui qui prétendrait sincèrement désirer suivre Jésus tout en faisant l’impasse sur le premier geste de sa vie publique : un jeûne de quarante jours20 [...] comme Moïse et Élie.
ANNEXES
La tradition juive – cette tradition qui a nourri la vie de Jésus et de ses disciples – connaît en particulier un grand jeûne, le Yom Kippour, ce fameux jour du « grand pardon ». Il s’agit pour nos pères dans la foi de se présenter devant Dieu dans une attitude d’humilité. Qui que l’on soit, indigène ou immigré, limiter sa consommation de nourriture, c’est déjà, tout simplement, renoncer à compter sur ses seules forces. C’est se mettre humblement en situation de tout attendre d’un Autre [...]. Le jeûne est, dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament, la manifestation d’une soif de profonde disponibilité, la manifestation du désir de cette ouverture radicale à Dieu duquel on attend tout, et par contrecoup d’une relation aux autres mieux ajustée. Si nous avons tant de mal aujourd’hui à poser quelques « limites à la consommation » et s’il peut nous arriver de railler ou de déprécier de telles éventualités, n’est-ce pas tout simplement parce que nous serions trop souvent sans vraie attente au cœur, sans désir suffisant de conversion, de « retournement vers Dieu et vers nos frères » [...] comme si nous craignions de nous en remettre à lui, de tout attendre de lui. 18 19 20
Ex. 34, 28 1 R 19, 8 Mat 4, 1-2
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Fiche biblique n 2 O
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·· v . 1 : « Roi de Samarie » : ce titre fait allusion à la situation d’Achab en tant que riche propriétaire. En plus d’une résidence somptueuse à Yizréel (1 R 18, 45-46), Samarie lui appartient en propre. L’avidité d’Achab envers Naboth, petit vigneron, est d’autant plus sensible. ·· v. 3 : « L’héritage de mes pères » : l’attitude de Naboth n’est pas qu’un simple attachement sentimental, mais une fidélité à Dieu qui a confié cette terre à ses ancêtres. ·· v .7 : « Moi je vais te donner la vigne de Naboth » : Jézabel, d’origine païenne, ne pouvait pas comprendre qu’en Israël la royauté ne fut pas absolue, mais qu’elle avait pour limite l’autorité de Dieu, donc le droit de Naboth.
2. Au fil du texte
Dans les livres des Rois, nous découvrons que le Peuple installé en Terre promise a souhaité avoir un roi comme ses voisins pour se sentir fort ! Mais par son infidélité à Dieu, l’unité du peuple d’Israël est rompue, et deux royaumes voient le jour ; un grand au nord : Israël, un plus petit au sud : Juda. La mission principale du roi est d’être à l’écoute du Seigneur pour bien guider le peuple. Hélas parmi les rois, beaucoup sont de mauvais guides. Dieu envoie alors des prophètes. L’esprit du Seigneur fait d’eux les véritables bergers du peuple d’Israël. Ils reprochent aux rois leurs erreurs, souvent au risque de leur vie. De 874 à 853 avant J.-C., Achab règne à Samarie, capitale du royaume d’Israël. Son épouse Jézabel, d’origine païenne, est très attachée au culte de Baal, son dieu. Achab abandonne le culte du Seigneur pour celui de Baal. C’est là qu’Élie intervient une première fois pour rappeler au peuple qui est le vrai Dieu (1 R 18, 1-46), puis une seconde fois à la fin de cet épisode.
1. Le contexte
Premier livre des Rois - 1 R 21, 1-19 - La vigne de Naboth
ANNEXES
Seigneur Jésus, je te bénis pour le courage des prophètes et leur appel à mieux évaluer les conséquences de mes actes. Que leur message m’aide à grandir dans le refus du mal. Qu’avec Élie je ferme mes oreilles aux désirs de domination et de possession. Donne-moi la grâce d’entendre le murmure de ta tendresse au milieu du bruit du monde. Amen !
4. Quelques phrases pour une méditation
- Je repère les différents personnages, comment qualifier leurs attitudes ? De laquelle pourrais-je me sentir proche ? -E st-ce que, comme Naboth, je montre fidélité et fermeté pour maintenir l’héritage spirituel que j’ai reçu ? - Ce texte est plein de rebondissements, j’en repère la dynamique. Les conséquences des injustices sont funestes pour tous, à quelle(s) situation(s) personnelle(s) et du monde cela me fait-il penser ? - La violence naît du désir de posséder ce que l’autre possède. Elle se repère dans les relations humaines, ce qui rend possible une conversion. En ai-je été témoin ou acteur ? - Quel visage de Dieu ce passage biblique me permet-il de découvrir ?
3. Quelques questions pour une actualisation
·· v . 10 : La présence de deux témoins et des anciens donne toutes les apparences de la justice. La mort de Naboth permet au roi d’entrer en possession des biens du défunt.
Annexe Annexe
BONNE NOUVELLE
Fidèle ? Bonne nouvelle ! « Tu ne commettras pas d’adultère » Ex 20, 14 ; Dt 5, 17. Dans le livre de l’Exode, Dieu donne à Moïse dix commandements. Le sixième, que nous venons de citer, est une parole de vie qui aide les hommes et les femmes à se construire, à se réaliser et à vivre ensemble dans la fidélité. Ce commandement pourrait sembler s’adresser plus directement aux couples, appelés à vivre une fidélité de cœur et de corps. En fait il s’adresse à tous ! Il peut y avoir infidélité, trahison dans toutes nos relations. Même si les jeunes de 14-15 ans n’en sont pas encore à vivre la conjugalité, ils sont appelés à une fidélité dans leurs relations amicales, affectives, familiales et dans leurs divers engagements, qu’ils soient sportifs, culturels, associatifs ou d’Église.
Ils ont du mal à tenir dans la durée et peuvent passer facilement de l’enthousiasme au désintérêt. Ils sont à l’âge où, malgré des phases d’apathie, la vie bouillonne en eux, la vie est énergie, les possibles sont nombreux et multiples. C’est aussi l’âge des amitiés fortes et fidèles. Au cœur de ces amitiés peut leur être révélée l’image d’un Dieu patient, fidèle et présent à leur vie. « La fidélité exprime la constance dans le maintien de la parole donnée. Dieu est fidèle » CEC 2365. Depuis toujours Dieu a voulu se faire proche jusqu’à conclure une alliance avec un peuple. La fidélité de Dieu pour son peuple oriente toute l’Écriture. Le Christ a vécu cette fidélité jusqu’au don total de lui-même : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » Jn 15, 13. L’Esprit nous donne la possibilité et la force de vivre nous aussi ce don de nous-mêmes. Aujourd’hui, c’est ce même chemin de vie que Dieu propose à tout homme pour entrer en relation avec lui notamment dans les sacrements. C’est un don qui nous humanise. Vivre une relation fidèle permet de grandir, de s’épanouir et conduit au bonheur. C’est un merveilleux témoignage à donner ! Il se traduit dans la reconnaissance de l’altérité : l’autre est autre, il n’est pas moi. Avoir foi en l’autre, lui faire confiance, l’accepter tel qu’il est, se pardonner, posent les fondations d’une relation fidèle et durable. Cela passe aussi par le respect de soi et de l’autre. C’est un apprentissage qui commence dès l’enfance et se poursuit à l’adolescence.
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FIDÈLE ? BONNE NOUVELLE
La société actuelle incite au zapping, y compris sur le plan affectif, spirituel et culturel. Les jeunes de 14-15 ans « papillonnent » volontiers d’un centre d’intérêt à un autre.
Temps de préparation pour les animateurs Pour conduire ce module, il est nécessaire que les animateurs se soient familiarisés avec l’itinéraire proposé aux jeunes en le vivant pour eux-mêmes autant que possible. Au préalable, avant de choisir l’une ou l’autre des propositions suivantes, les animateurs partageront en équipe autour de la question : « Que représente la fidélité pour nous ? » Voici quelques pistes pour approfondir ou se préparer aux rencontres de différentes façons : 1/ Vivre en équipe d’animateurs le partage de la parole de Dieu (Jr 31, 31-34 et/ou Lc 4, 1-13) de l’étape 2, en s’appuyant sur les fiches bibliques nos 1 et 2 en annexes pages 65-66.
FIDÈLE ? BONNE NOUVELLE
2/ Échanger autour des questions suivantes : Quelle est la place des sacrements dans ma vie de disciple du Christ ? À partir de la page 91 de Seigneur apprends-nous à prier, redécouvrir le « corps » des sept sacrements. Lire l’une ou l’autre des doubles pages présentant les sacrements (pages 94 à 107 de Seigneur apprends-nous à prier). 3/ Lire ensemble la page « Pour aller plus loin » (p. 58) et/ou regarder la séquence vidéo de l’entretien avec Marie-Paule Delachaux sur le DVD. Ensuite, échanger sur un point choisi par le groupe. Le jalon collectif est la mémoire du groupe. Néanmoins, il est tout à fait possible avec des jeunes de 14-15 ans, de vivre l’itinéraire sans réaliser le jalon collectif. Les jeunes confectionneront une carte de fidélité géante et évolutive. Elle exprimera au fil de l’itinéraire leur manière de vivre la fidélité à Dieu. Voir exemple en annexe pages 62 à 64. Attention : ce jalon collectif ne doit pas remplacer les jalons personnels que les jeunes notent dans le carnet.
Matériel Étape 1: ·· Prévoir un grand support cartonné aux angles arrondis pour la carte de fidélité. ·· Les photos de chaque jeune ou une photo du groupe. ·· De la colle, des ciseaux et des feutres.
Étape 2 : ·· ·· ·· ··
Une boite avec les verbes qui évoquent le mot « Alliance ». Des feutres. De la colle. Un grand panneau. Les lettres du mot ALLIANCE découpées. Le texte agrandi de Jérémie qui sera placé au centre du panneau. Deux chapeaux avec dans l’un les expressions et dans l’autre les définitions.
Étape 3 : ·· Un minuteur, un chronomètre ou un sablier de 40 secondes. ·· Les cartes du jeu Dieu fait signe ! à télécharger sur le site www.alarencontreduseigneur.fr Attention ces cartes seront à tirer sur des feuilles de couleurs différentes, voir annexe page 61.
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Itinéraire du module Visée De toute éternité Dieu est présent et fidèle, quelle que soit la réalité de nos vies. En réponse à l’Alliance offerte, il nous appelle à vivre la fidélité dans nos relations et nos engagements. La fidélité est une exigence qui conduit au bonheur. C’est ce que le Christ est venu nous révéler par toute sa vie. Dans les sacrements se réalisent la déclaration d’amour et la fidélité de Dieu pour chacun. L’Esprit fait de nous des témoins de cet amour.
Étape 1 : La fidélité, quelle bonne nouvelle !
FIDÈLE ? BONNE NOUVELLE
Nous sommes des êtres de relation. Au quotidien, de multiples sollicitations se présentent à nous. La tentation de passer rapidement de l’une à l’autre est forte. De nos choix et de notre engagement va dépendre la qualité de nos relations. Au cœur de nos vies, la fidélité est bonne nouvelle !
Étape 2 : Dieu fidèle Dieu nous aime de toute éternité, il est le Dieu fidèle. Il nous attend et désire que nous nous tournions vers lui. Il est présent à nos vies et il nous invite à vivre cette relation avec lui dans l’Esprit. Le Christ nous ouvre le chemin vers Dieu.
Étape 3 : Signes de fidélité Dieu nous manifeste sa fidélité dans les sacrements. Ils sont les signes indéfectibles de l’amour de Dieu aujourd’hui. L’Esprit qui nous habite nous incite sans cesse à être acteurs et bâtisseurs de relations durables et fécondes.
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Étape 1
La fidélité, quelle bonne nouvelle ! Enjeu Nous sommes des êtres de relation. Au quotidien, de multiples sollicitations se présentent à nous. La tentation de passer rapidement de l’une à l’autre est forte. De nos choix et de notre engagement va dépendre la qualité de nos relations. Au cœur de nos vies, la fidélité est bonne nouvelle !
1/ Portes d’entrée Pour entrer dans l’itinéraire, l’animateur choisit l’une ou l’autre des trois propositions suivantes : • Un brainstorming ·· Dans un premier temps, l’animateur écrit en grosses lettres le mot « AMI » au centre d’un tableau ou d’une grande feuille et invite les jeunes à dire spontanément tous les mots qui leur viennent à l’esprit à propos de ce sujet, sans censure. Il les écrit au fur et à mesure tout autour du mot initial. ·· D ans un deuxième temps, il propose aux jeunes de regrouper ces mots par catégories (ce peut être : ce qu’est un ami ou l’amitié, ce qu’elle n’est pas, ce qu’elle apporte, ce qu’elle produit, ce qu’elle exige, etc.). Les jeunes peuvent donner un titre à chaque catégorie et aussi décider de supprimer les mots superflus ou semblant trop éloignés du sujet. ·· Dans un troisième temps, il invite les jeunes à recenser ce que ce brassage de mots soulève comme questions ou comme convictions. Au fur et à mesure, convictions et questions sont notées sur deux feuilles différentes. ·· Si le groupe est trop important, les jeunes pourront échanger d’abord en petits groupes de trois ou quatre avant de mettre en commun leurs réflexions. •
Une séquence vidéo : « Blog à part » (Don Bosco média, collection « D’Clic »). L’animateur visionne la séquence. Il invite à l’échange puis au débat à partir des questions suivantes : ·· ·· ·· ·· ·· ·· ··
Qu’est-ce que vous avez vu et entendu ? (personnages, lieux, etc.) Quelle histoire est racontée ? Que pensez-vous de cette histoire ? Quels sentiments sont évoqués ? Qu’est-ce qui vous étonne ou vous conforte? Connaissez-vous des histoires similaires ? Qu’est-il dit de l’amitié ? Qu’est-ce qui n’est pas dit ?
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FIDÈLE ? BONNE NOUVELLE
L’équipe d’animation prend le temps d’accueillir les jeunes et, si c’est la première rencontre de l’année scolaire, celui de faire connaissance, bien évidemment. Pour cela, des propositions sont en annexe, page 59.
Étape 2
Dieu Fidèle Enjeu Dieu nous aime de toute éternité, il est le Dieu fidèle. Il nous attend et désire que nous nous tournions vers lui. Il est présent à nos vies et il nous invite à vivre cette relation avec lui dans l’Esprit. Le Christ nous ouvre le chemin vers Dieu.
FIDÈLE ? BONNE NOUVELLE
L’animateur dit : « Lors de l’étape précédente, nous nous sommes rendu compte que, dans tous les domaines de notre vie, qu’ils soient culturel, affectif ou sportif, nous sommes appelés à vivre nos engagements dans la fidélité. » L’animateur invite alors les jeunes à se remémorer ce qui les a marqués. Il poursuit : « Dès l’origine, Dieu a manifesté son amour pour nous. C’est lui qui nous a aimés le premier, et il n’a de cesse de renouveler son alliance avec Noé, Abraham, Moïse. Avec le prophète Jérémie et avec Jésus, le Fils bien-aimé, nous allons découvrir comment se manifeste la fidélité à cette alliance. »
1/ Temps de partage de la Parole de Dieu Pour les deux textes proposés (Jr 31, 31-34 et Lc 4, 1-13), l’animateur se réfère aux fiches bibliques, pages 65 et 66 du guide. a) Jérémie 31, 31-34 Avant de prendre connaissance du texte de Jérémie, l’animateur propose le jeu du « Si je vous dis… » pour faire découvrir aux jeunes le mot « Alliance ». ·· Sur une boîte suffisamment grande pour y glisser la main, l’animateur note le titre « Si je vous dis… ». ·· À l’intérieur de cette boîte seront déposés des verbes qui évoquent le mot « Alliance » tels que : rompre, nouer, porter, sceller, renouveler, tisser, se lier, consolider, former, défaire, contracter, trahir, conclure, signer, briser. ·· L’animateur tire un mot au hasard et le montre au groupe en disant : « Qu’est-ce qu’on peut (citer le verbe) ? » Ex : « Qu’est-ce qu’on peut rompre ? », « Qu’est ce qu’on peut nouer ? » etc. ·· L’animateur colle les verbes tout autour d’un grand panneau vierge. ·· Quand deux verbes ont été tirés, l’animateur donne au groupe une lettre du mot « Alliance » dans le désordre. ·· À la fin du jeu, les jeunes reconstituent le mot « Alliance » et le collent en haut du panneau. Pour expliciter, l’animateur dit : « Rompre une alliance, sceller une alliance, conclure une alliance, trahir une alliance : autant de réalités que l’on peut vivre aujourd’hui et qui parlent de fidélité. » Pour faire un pas de plus l’animateur poursuit : « Ce mot " Alliance " évoque-t-il aussi pour vous des récits bibliques ? Lesquels ? »
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Dans la Bible, Dieu a toujours voulu faire alliance avec l’humanité, il veut être son allié : avec Noé lors du déluge, avec Moïse et le peuple d’Israël lors du passage de la mer Rouge, etc. Jésus Christ mort et ressuscité est l’Alliance nouvelle et définitive entre Dieu et les hommes. ·· L’animateur affiche le passage de Jérémie 31, 31-34 au centre du panneau où sont déjà inscrits tous les verbes et le mot « Alliance ». ·· Puis il proclame le texte et invite un jeune à venir surligner le mot « Alliance » et les verbes évoqués lors du jeu sur le panneau. L’animateur demande au groupe : ·· Dans ce texte, qui parle ? ·· De quelle alliance s’agit-il ?
·· Dans le chapeau 1 se trouvent les expressions suivantes : oracle du Seigneur, voici venir des jours, ces jours-là, le cœur, tous me connaîtront, maison d’Israël-maison de Juda. ·· Dans le chapeau 2 se trouvent leurs définitions : c’est Dieu qui parle, des paroles solennelles qui engagent Dieu ; toute la Bible est tendue vers l’avenir avec la certitude que les jours promis par Dieu viendront ; ce sont les jours de l’infidélité du peuple, ils vont passer, car Dieu, lui, est fidèle ; il ne s’agit pas du lieu du sentiment dans la Bible, mais du lieu de la décision, de l’engagement, dans la Bible, la « connaissance » n’est pas une connaissance intellectuelle, mais une connaissance intime ; à cette époque le peuple de Dieu s’était divisé en deux royaumes. Voir tableau en annexes, page 60. Les jeunes se répartissent en deux équipes qui vont à tour de rôle tirer une expression dans le chapeau 1 puis une définition dans le chapeau 2 qu’elles lisent à voix haute. ·· Soit la définition correspond à l’expression, dans ce cas l’équipe les fixe ensemble au bas du panneau. ·· Soit la définition ne correspond pas, dans ce cas elle remet la définition dans le chapeau 2 et garde l’expression. Puis l’autre équipe joue. ·· Il se peut qu’une équipe tire une définition qui corresponde à une expression déjà sortie du chapeau 1 : dans ce cas l’équipe qui possède l’expression doit la réclamer sinon la définition est remise dans le chapeau 2 et ainsi de suite. Le jeu se termine quand toutes les expressions ont trouvé leur définition. L’animateur invite les jeunes à aller lire la BD sur l’Alliance dans le carnet, page 62.
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FIDÈLE ? BONNE NOUVELLE
Pour entrer plus en avant dans ce passage biblique, l’animateur propose de découvrir les « mots difficiles » avec le jeu des chapeaux.
Étape 3
Signes de fidélité Enjeu Dieu nous manifeste sa fidélité dans les sacrements. Ils sont la trace indélébile de l’amour de Dieu aujourd’hui. L’Esprit qui nous habite nous incite sans cesse à être acteurs et bâtisseurs de relations durables et fécondes. L’animateur dit : « Nous avons accueilli une bonne nouvelle à savoir que Dieu est fidèle, toujours ! Cette fidélité se manifeste de bien des manières et en particulier dans la célébration des sacrements. Les sacrements : sept signes où la fidélité de Dieu pour nous se révèle, Dieu nous fait signe et nous invite à faire de même et à en vivre. » Il poursuit : « Nous allons à présent prendre le jeu "Dieu fait signe". »
Attention ! Les animateurs ne donnent pas à l’avance le but du jeu qui consiste à deviner les signes des sept sacrements. L’équipe qui totalise le plus de points à l’issue de la partie a gagné. Contenu : ·· 140 cartes ; ·· un sablier ou chrono ; ·· une feuille pour noter les points de chaque manche. On constitue des équipes de 3 ou 4 joueurs. Une partie se déroule en trois manches de la manière suivante : • Lors de la première manche, un joueur va tenter de faire deviner à son équipe le plus de cartes possible en 40 secondes. Pour cela, il peut parler librement. Il prend une carte du tas posé devant lui, la retourne (pour lui) et la fait deviner. Il est interdit d’utiliser des parties du mot à deviner, des diminutifs, le même mot dans une autre langue, des initiales du mot. Il peut aussi passer la carte. Dans ce cas, la carte est posée face cachée et n’est plus utilisée pendant le tour. Dès la fin des 40 s, l’animateur qui est responsable du chrono crie « Stop ! » et une autre équipe entre en jeu. La première manche s’achève dès que le tas de cartes est épuisé. On compte par équipe le nombre de cartes devinées. On mélange à nouveau les cartes. • La deuxième manche : toujours en 40 s, on fait deviner les cartes à son équipe mais cette fois-ci en ne prononçant qu’un seul mot et les partenaires de l’équipe n’ont droit qu’à une seule proposition de réponse par carte. Si la carte est devinée, elle est déposée face non cachée, si elle ne l’est pas, elle est déposée face cachée. C omme pour la première manche, les équipes jouent à tour de rôle jusqu’à ce que le tas de cartes soit épuisé. Puis on compte les cartes devinées en ajoutant les points de la première manche. On mélange à nouveau les cartes.
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FIDÈLE ? BONNE NOUVELLE
1/ Jeu
Pour conclure, il dit : « De manière différente pour chaque sacrement, Dieu nous renouvelle la confiance qu’il nous fait et sa fidélité envers nous. Par le don de l’Esprit, il donne le désir et la force de témoigner de l’amour de Dieu ; il nous invite à nous convertir et à conformer notre vie à l’Évangile. » L’animateur sollicite les jeunes qui le souhaitent pour témoigner de l’action de Dieu dont ils auraient fait l’expérience, lors de la réception d’un sacrement (une eucharistie, une préparation de baptême en âge scolaire, une réconciliation, etc.).
3/ Jalon collectif Ce jalon collectif est facultatif. Le groupe échange autour de la question : « Qu’est ce que le sacrement nous apporte et comment il nous aide à rester fidèles à Dieu en Église ? » Et chacun note sa réponse au verso de la carte.
L’animateur invite les jeunes à se rassembler dans l’espace prière. La croix sera mise en valeur. Il invite les jeunes à déposer au pied de la croix les sept cartes portant le nom des sacrements ainsi que les sept cartes portant la parole sacramentelle. L’animateur poursuit : « Seigneur, par le signe de ta croix nous reconnaissons que nous t’appartenons, à toi le Christ mort et ressuscité, et qu’avec toi nous cherchons à vivre la fidélité à ton appel. Par ton Esprit, donne-nous d’être toujours reliés à ton Père et aux autres. Amen » Un jeune proclame la parole de Dieu en Mt 28, 16-20. L’animateur dit : « Seigneur tu nous dis que tu es avec nous jusqu’à la fin du monde. Merci pour ta fidélité dans le quotidien de ma vie. Merci pour les signes que tu me donnes de ta présence. Aide-moi à toujours plus l’accueillir dans les sacrements. » En fonction d’un témoignage donné dans le groupe, l’animateur choisit l’une des prières dans Seigneur apprends-nous à prier, aux pages 92, 94, 96, 98, 100, 102, 104 ou 106. Tous prennent le chant Je t’aime Seigneur ma force dans le carnet à la page 70.
5/ Jalon personnel L'animateur invite les jeunes à s'interroger et à relire : « Comment pourrais-je faire grandir ma fidélité au Christ et aux autres » Les jeunes notent ce qu'ils souhaitent garder dans leur carnet.
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FIDÈLE ? BONNE NOUVELLE
4/ Temps de prière
Pour aller
plus loin
Fidèle ? Bonne nouvelle « Être fidèle », c’est une réalité concrète qui se conjugue à toutes les personnes tout au long de ma vie ! Être fidèle est un chemin d’amour, qui me situe dans une histoire de relation avec quelqu’un en qui je peux mettre ma confiance. Quelqu’un ? C’est l’autre : mon ami, ma mère, mon mari, ma collègue… ; c’est le ToutAutre, Dieu révélé en Jésus Christ ; c’est aussi celle que je suis, celle que je deviens, avec mes failles et mes forces, mes doutes et mes convictions, avec le désir de vie qui m’anime et que j’ai envie de communiquer ! Je suis « tombée dedans quand j’étais petite ». Je me souviens du « oui ! » prononcé en moi lors de ma profession de foi : il avait le goût d’un engagement de vie. Un paradoxe m’habitait : « Dieu Amour ne peut que m’aimer », et en même temps je devais « mériter » cet amour… sinon, pourquoi était-il si difficile d’avoir des relations bonnes et durables ? Devenue adulte, j’ai effacé le mot « Dieu » pour ne garder que « Amour ». Rien que aimer, me faire aimer, construire mon bonheur et celui de mes proches. Par hasard aussi, j’ai rencontré celui avec qui je me suis engagée dans le mariage. Nous avons choisi de célébrer notre amour et signifier que nous voulions ouvrir notre couple autrement qu’avec un simple passage en mairie : nous nous sommes donné le sacrement du mariage sans le nommer ainsi, mais habités par un désir qui nous dépassait. Un jour, j’avais 38 ans, le Dieu fidèle s’est manifesté à moi de manière subite et inattendue : ce « présent, cadeau de la Vie », c’est Quelqu’un ! Dieu est LE Présent ! Dieu-Présent, qui n’attend que mon « oui », qui continue à être fidèle, même si moi je ne le suis plus… À certaines périodes, c’est plus dur d’y croire ! Pas facile d’entretenir la fidélité quand je ne « sens » plus celui dont je « sais » pourtant qu’il m’habite ; alors précisément, je m’appuie sur ce qui a été solide, un jour, sur la parole donnée et je fais confiance, ou j’essaie… et je lui passe la main ! La fidélité de Dieu me pousse à lui être fidèle, et à être fidèle envers moi-même et envers les personnes auprès desquelles je suis engagée.
ANNEXES
Dans mes diverses missions, voilà mon audace : être à l’écoute de l’autre pour qu’il devienne qui il est, découvre à son rythme ce Dieu fidèle à l’œuvre dans sa vie, et qu’en retour il se sache capable de fidélité, c’est-à-dire d’amour et de confiance, relié aux autres dans l’aventure de la Vie. Bonne nouvelle, non ?
Marie-Paule Delachaux
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Jérémie 31, 31-34
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ANNEXES
- Tout au long du texte, il est question d’alliance, c’est-à-dire des liens qui nous lient les uns aux autres, et à Dieu ; liens d’amitié, d’amour, conjugaux, mais aussi engagements divers. Qu’est-ce que le mot « alliance » évoque pour moi ? Concrètement où puis-je vivre en alliance ?
3. Quelques questions pour une actualisation
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être particulièrement attentifs, il s’agit là de paroles solennelles, des paroles qui engagent Dieu. v. 31 : « Voici venir des jours » : toute la Bible est tendue vers l’avenir avec la certitude que les jours promis par Dieu viendront. v. 33 : « ces jours-là... » : sont les jours de l’infidélité du peuple, ils vont passer, car Dieu, lui, est fidèle. v. 33 : « le cœur » où la Loi va être inscrite : il ne s’agit pas du lieu du sentiment dans la Bible, mais du lieu de la décision, de l’engagement en actes, du choix de vie. Réflexion, cœur et corps sont liés. v. 34 : « Tous me connaitront » : dans la Bible, la « connaissance » n’est pas une connaissance intellectuelle, mais une connaissance intime, telle qu’une relation « amoureuse » le permet.
·· v. 31. 32. 33. 34 : « Oracle du Seigneur » - ces mots nous invitent à
2. Au fil du texte
Les chapitres 30 et 31 du livre de Jérémie décrivent l’avenir merveilleux du peuple de Dieu, tel que Dieu le promet. Le peuple est dispersé et malmené en exil. Il va être ramené dans son pays, la « Terre promise ». Il sera rassemblé dans des conditions renouvelées. Ces chapitres soulignent la souffrance actuelle de la vie du peuple récalcitrant, mais ils soulignent aussi la fidélité et l’abondance de l’amour de Dieu.
1. Contexte
Fiche biblique n 1 O
« Qui dira les liens qui ligotent et les liens qui libèrent ? Toi, Seigneur, tu es fidèle à l’Alliance que tu as nouée avec nous, fidèle dans ton dessein d’amour et dans ton respect de notre liberté. Tu inscris ta Loi d’amour qui est Parole de vie, au plus profond de notre être. Tu désires que chacun et ensemble nous devenions ce que tu as fait de nous : des êtres à ton image. Et nos limites humaines nous entraînent parfois loin de toi. Alors notre Père, fais grandir en nous la foi. Que ton Esprit nous guide dans nos difficultés à être fidèles. Que la fidélité du Christ jusque dans l’épreuve de la mort soit notre horizon et notre présent. »
4. Quelque phrases pour une méditation
- Dans l’Ancien Testament, nous voyons régulièrement que le peuple est infidèle. Puis il retourne à Dieu, souvent quand les difficultés l’amènent à voir qu’il vit mal sans Dieu, qu’il se trompe en le trahissant. Quels sont mes points de force pour vivre en alliance au quotidien ? Quelles sont mes difficultés ? - Dans cette nouvelle Alliance, Dieu s’engage de façon renouvelée. Est-ce en ce Dieu engagé aux côtés des hommes que je crois ? Quels sont mes doutes ? Qu’est-ce qui me permet de le croire ?
Annexe
Annexe
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ANNEXES
Le tour achevé, on prend trois minutes de silence et l’on reprend le partage de la même manière qu’au premier tour. Cette fois chacun prend la parole pour exprimer comment cette scène le touche compte tenu de ce qu’il a entendu des autres.
3. Deuxième temps de partage
Après un temps de lecture silencieuse – qui consiste essentiellement à regarder la scène et à s’en imprégner – l’animateur invite les participants à raconter brièvement un aspect de la scène qui les touche (il faut bien insister sur l’accueil de la scène par les sens. Il s’agit de dire ce que l’on a remarqué, ou ce qui a touché, et non de se lancer dans un commentaire, encore moins d’effectuer une application immédiate à une situation. C’est à ce prix que l’exercice peut se réaliser vraiment, sous une forme qui ouvre à la contemplation). Durée de la lecture silencieuse : deux ou trois minutes. Le tour de parole doit être prévu. Si une personne ne souhaite pas s’exprimer, elle le signale. On peut aussi faire passer une bougie allumée.
2. Premier temps de partage
Les participants sont invités à visualiser la scène en l’écoutant racontée ou lue par l’accompagnateur (on ne donne le texte qu’après).
1. Lecture de la scène
Partage de la Parole en petits groupes.
Le dialogue contemplatif
Fiche pédagogique n ° 3 O
L’animateur peut rassembler la prière (ou le partage) du groupe dans une oraison (ou une synthèse) qui « collecte » l’essentiel de ce qui a été exprimé.
5. Conclusion
Il consiste en l’expression, non plus de ce qui a frappé dans la scène, mais de la prière qui est née en nous de cette contemplation : louange, action de grâce, repentir, intercession, supplication pour soi-même. On peut procéder comme pour le premier et le deuxième temps de partage.
4. Troisième temps de partage, après un temps de silence
Annexes
Générales
Table des matières Introduction générale ……………………………………………………………………………………† L'envie ou la vie ? Étape 1 : Attention, terrain piégé ! Étape 2 : L’envie : bonjour les dégâts ! Étape 3 : Avec Jésus pas de soucis ! Étape 4 : Va vers les autres et vis ! Célébration de fin de module De l’envie !… … À la vie ! Pour aller plus loin Annexes Jeu : Le cube Fiche biblique n°1 : Mt 6, 19-21 ; 24-34 Fiche biblique n°2 : 1 R 21, 1-19
Fidèle ? Bonne nouvelle Étape 1 : La fidélité, quelle bonne nouvelle ! Étape 2 : Dieu fidèle Étape 3 : Signes de fidélité Pour aller plus loin Annexes Jeu pour faire connaissance Jeu : Dieu fidèle Jeu : Signes de fidélité Carte de fidélité Fiche biblique : Jérémie 31, 31-34 Fiche biblique : Luc 4, 1-13
5 15 20 23 26 29 32 32 33 34 36 37 38
43 47 50 55 58 59 60 61 62 65 66
Annexes générales
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Fiche pédagogique n° 1 Fiche pédagogique n° 2 Fiche pédagogique n° 3
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