

Quelques bases de jardinage pour démarrer son projet de jardin
Les plantes vivaces, annuelles, bisannuelles, rustiques…
CHAPITRE II
Aménager son jardin
CHAPITRE III
Le jardin au fil des saisons
Le jardin au printemps
Plantation et entretien
Préparer l’été
À la fin du printemps
Le jardin en été
Plantation et entretien
Les plantes vivaces, annuelles, bisannuelles, rustiques…
Pour démarrer un jardin fleuri, il faut savoir distinguer les plantes qui restent à l’année (sous nos températures), que l’on va installer de façon permanente et qui vont « dessiner » l’allure de notre espace de celles qui n’apparaissent qu’à une période de l’année, et qui dorment en terre les autres mois. Enfin, il faut aussi connaître celles que l’on doit semer ou planter chaque année.
Les plantes vivaces survivent plusieurs années, contrairement aux plantes annuelles qui durent une saison. Parmi les plantes vivaces, vous trouvez :
• les vivaces à feuillage persistant, qui restent en feuilles toute l’année (et fleurissent à certaines périodes de l’année) ;
• les vivaces à feuillage caduc, dont le feuillage tombe en hiver et qui sortent ensuite de leur dormance au printemps.
En climat très doux, certaines vivaces au feuillage caduc ne s’endorment pas totalement. Dans ce dernier cas, les plantes vivent parfois un peu moins longtemps.
Les plantes annuelles, en revanche, germent, grandissent, fleurissent et meurent la même année. Parmi celles-ci, il existe des plantes bisannuelles, qui fleurissent l’année qui suit la plantation. Ces dernières sont semées en été, puis prennent racine en automne, restent en terre au chaud en hiver et enfin fleurissent au printemps suivant.
Certaines plantes vivaces sont rustiques et survivent au gel et à des températures négatives.
Celles qui ne sont pas rustiques sous nos latitudes sont cultivées dans nos jardins comme des annuelles, car elles meurent une fois que les températures négatives s’installent. Il faut donc les replanter chaque année, au printemps, une fois les dernières gelées passées (les saints de glace, voir page 62).
Dans la quatrième partie de cet ouvrage, vous trouverez des vivaces rustiques et non rustiques. Pour chaque plante, la rusticité sera précisée pour que vous puissiez savoir si vous pouvez les installer de façon permanente dans votre jardin ou si vous devez les cultiver comme des annuelles.
Connaître les températures minimales de votre région en hiver est donc indispensable si vous souhaitez planter des arbres, des arbustes et des plantes vivaces sur le long terme.

Les outils au jardin & les pots
Parmi les outils utiles au jardin, voici la liste de mes indispensables.
Le transplantoir, très pratique dans la culture en pot mais aussi au jardin, sert à transplanter des plants et à les recouvrir de terreau. Avec ma pelle à terreau, il fait partie des outils que j’utilise le plus.
Le sécateur 1 est également un indispensable pour couper des végétaux aux tiges épaisses.
Depuis que je jardine en pleine terre, je ne peux plus me passer de mes gants. J’ai investi dans des modèles épais « pour épineux », qui me permettent de m’occuper de toutes mes plantes, y compris de mes rosiers, sans avoir à en changer.
Pour semer en terre mes graines et pour placer mes petites plantules, j’utilise aussi un plantoir. Il est utile pour faire des trous dans la terre plus ou moins épais et plus ou moins profonds selon le type de plante.
Pour creuser de plus grands trous afin de transplanter une plante volumineuse, j’ai parfois recours à une pelle. Celle-ci est aussi utile pour déplacer de plus grandes quantités de terreau. Elle peut aussi être utilisée pour déterrer ou diviser une plante vivace, même si elle n’est pas aussi efficace qu’une bêche ou qu’une fourche dans ce dernier cas.
Pour travailler le sol, ratisser et étaler la terre, un râteau sera également d’une grande aide.
Parmi les outils « en plus » que j’aime utiliser et qui sont parfois considérés comme moins indispensables, mais cela dit très pratiques :
le protège-genoux 2 ! Lorsqu’on passe du temps à genoux à transplanter, désherber, tailler des plantes placées au sol… Il permet d’épargner un peu ses genoux et de s’éviter des douleurs sur le long terme.
Le plantoir à bulbes est également un outil intéressant si vous souhaitez planter des plantes à bulbe en grand nombre. À l’automne dernier, j’ai personnellement investi dans un embout 3 à placer sur ma visseuse électrique pour alléger cette tâche.
Enfin, si vous possédez un grand jardin, une brouette peut s’avérer indispensable pour déplacer vos plantes et le terreau (ou la terre de jardin). Le tuyau d’arrosage 4 est aussi un bon allié si vous avez un espace assez vaste ou simplement beaucoup de plantes à arroser.
Dans mon jardin, j’ai choisi des tuyaux extensibles (avec une chambre à air à l’intérieur).
Ils sont plus fragiles (si la chambre à air est percée, ils deviennent inutilisables), mais le gain en matière de confort est énorme. Ils sont moins lourds et, vides, prennent bien moins de place et sont ainsi plus faciles à stocker. Une fois rempli, mon tuyau d’arrosage extensible fait jusqu’à 30 m de long. Lorsqu’il est vide, je peux le stocker facilement, car il prend peu de place.
Si vous utilisez un arrosoir, quelle que soit la taille de votre extérieur, pensez à en choisir un que vous pourrez soulever une fois rempli. Malheureusement, il est souvent impossible de tester leur contenance lorsqu’on les choisit




en jardinerie, et on oublie parfois leur poids final. À l’inverse, un arrosoir trop petit vous obligera à faire énormément d’allers-retours si vous avez beaucoup de plantes à arroser.

Des tuteurs (en bambou, par exemple) sont aussi bien utiles si vous faites pousser des plantes hautes.
Enfin, pour transporter tous mes outils, j’aime utiliser un panier qui me permet également de déposer mes récoltes de fleurs ou les restes de tiges taillées ce jour-là. À la place d’un panier, un tablier de jardinier à accrocher à sa ceinture est une bonne option, notamment si vous travaillez en hauteur, sur des arbres ou des arbustes, par exemple.
Pour vos plantes en pot, le choix du contenant peut dépendre de plusieurs critères :
• Le budget . Les pots en céramique ou en terre cuite sont plus chers que ceux en plastique recyclé.
• Votre espace . Les pots en plastique sont plus légers, donc cela peut être un avantage si vous cultivez vos plantes sur une terrasse en hauteur ou sur un balcon suspendu dont la charge en kilogrammes par mètre carré est limitée.
• Le type de plante et l’exposition . Les pots en plastique recyclé, en métal, en zinc et en terre cuite émaillée gardent davantage l’humidité que ceux en terre cuite dont la surface est poreuse. Pour économiser l’eau, il faut se pencher sur ces pots. En revanche, si votre espace est très ensoleillé, il vaut mieux éviter les pots en métal qui ont tendance à chauffer très rapidement. Les plantes qui n’aiment pas avoir les pieds dans l’eau peuvent grandement bénéficier d’un pot en terre cuite (les lavandes, par exemple).

L’arrosage
L’eau est essentielle à la survie des plantes. Lorsqu’il ne pleut pas au jardin pendant plusieurs jours ou que vos plantations en pot sont abritées de la pluie, vous devez arroser vos plantes.
Pour les arroser, il est préférable de concentrer l’apport d’eau au pied de la plante, en direction des racines et en évitant le feuillage. En effet, en cas d’exposition au soleil, si vous arrosez durant la journée, les gouttes sur le feuillage peuvent créer un effet loupe et brûler les feuilles.

Des traces de brûlures après un arrosage en plein soleil sur l’une de mes succulentes en pot.
Quelle que soit la saison, arroser le pied de la plante est une bonne façon d’éviter le mildiou, une maladie cryptogamique qui s’installe sur les feuilles et dont l’apparition et la propagation sont favorisées par l’humidité.
Le meilleur moment pour arroser dépend de la saison. En été, il est judicieux d’arroser le soir, une fois que le soleil est tombé. Les plantes ont alors le temps de boire l’eau, tandis qu’en pleine journée, les températures et le soleil accélèrent l’évaporation de l’eau au sol. Lors des fortes chaleurs, il faut évidemment arroser plus fréquemment.
Au printemps et en automne, arroser le soir est également un bon moyen d’économiser un peu l’eau en l’utilisant de façon plus efficace. En hiver, mes plantes en pot, qui sont abritées, ont besoin d’eau de temps en temps. Durant cette saison, j’arrose en matinée lorsque la journée est douce. Cela me permet d’être sûre que la motte de la plante n’est plus détrempée quand la nuit tombe et que les températures chutent (et d’éviter que le pot ou le pied de la plante ne gèle).
Au jardin, l’eau devient une denrée de plus en plus problématique. Si votre région souffre régulièrement de la sécheresse ou que votre jardin est exposé en plein soleil une grande partie de la journée, il est bon d’investir dans des plantes qui résistent à la sécheresse. Des systèmes d’arrosage économes, comme les oyas ou un système d’arrosage en goutte-àgoutte (plutôt qu’en aspersion) sont aussi de grands alliés. Si vous êtes propriétaire et que vous avez la place, installer un récupérateur d’eau sous gouttière sera également une grande aide pour l’arrosage de vos plantes.

Les jeunes plantes nouvellement installées nécessitent une surveillance plus grande et un apport d’eau régulier et assidu lors de leur première saison. Il en est de même pour les arbres qui, une fois établis l’année suivante, n’auront plus besoin d’être arrosés régulièrement.
Toutefois, si vous avez malencontreusement endommagé les racines d’un arbre ou d’un arbuste lors de la mise en terre d’une autre plante à proximité (dans l’œil de l’arbre), il est utile d’arroser à nouveau le pied de l’arbre pour encourager la formation de nouvelles racines.
L’engrais
Les plantes et les arbres fabriquent leur propre nourriture. En revanche, les éléments essentiels à leur croissance, tels que l’azote (N), qui contribue à la croissance des feuilles et des tiges, le phosphore (P) et le potassium (K), qui participent au développement des racines et à la floraison, peuvent parfois manquer suivant la nature du sol de votre jardin.
Les vivaces placées dans un sol riche nécessitent relativement peu d’engrais. Au début du printemps, quand elles sortent de dormance, on peut apporter un peu d’engrais universel mais, si votre sol est pauvre, un engrais à diffusion lente (en granules, par exemple) peut être utile.
Si vous fabriquez votre propre compost et que vous amendez le sol avec celui-ci, vous pouvez éviter d’avoir à acheter de l’engrais liquide ou en granules. Certaines plantes requièrent un engrais spécifique, comme les plantes acidophiles, par exemple.

Les nuisibles & les maladies
Comme dans tout « milieu vivant », des maladies mais aussi des nuisibles peuvent investir le jardin.
Parmi la liste des nuisibles, les pucerons sont les plus communs et les plus connus. Ils sucent la sève des tiges et/ou des feuilles et se reproduisent très rapidement. Ils peuvent aussi transmettre des maladies aux plantes. Ils aiment les roses, les zinnias, les cosmos, les capucines et les tournesols. Ils n’aiment pas l’ail, les œillets, ni le romarin (à planter à côté, en compagnonnage, afin de les dissuader de s’installer).
Les cochenilles à carapace s’établissent sur les plantes et piquent les tiges et les feuilles pour se nourrir de leur sève. Des taches peuvent apparaître et les feuilles peuvent aussi tomber. Elles sont vectrices de maladies comme des champignons, car elles laissent un miellat sur les plantes. Elles aiment les rhododendrons, les camélias et les Trachelospermum jasminoides
Les limaces, escargots et chenilles sont aussi considérés comme nuisibles au jardin lorsqu’ils mangent les feuilles des jeunes plants encore fragiles et tout juste sortis de terre au printemps. Certains peuvent également s’attaquer aux tiges et aux racines des plantes. Parmi leurs plantes préférées : les hostas, les jeunes feuilles de dahlias, les delphiniums, les lupins et les pois de senteur. Ils n’aiment pas les hortensias, les fougères, ni les lavandes.
Les araignées rouges (des acariens) sont de toutes petites araignées qui aiment la chaleur et la sécheresse. Elles se cachent sous les feuilles et sont difficiles à repérer. Les piqûres de ces insectes décolorent la surface des feuilles qui jaunissent ensuite.
Le criocère du lis, ce coléoptère qui peut mesurer jusqu’à 9 mm de long, est identifiable à sa couleur rouge vif. Il mange les feuilles des lis et des fritillaires et n’aime pas l’ail.
Les larves de charançons noirs mangent les racines des plantes. Ces grosses larves à tête marron sont reconnaissables à leur corps blanc, sans pattes et se cachent dans la terre. Elles aiment les rhododendrons, les camélias, les heuchères, les primevères… mais n’aiment pas la menthe, les lavandes, ni les géraniums.
Les thrips, appelés aussi « bêtes d’orage », sucent la sève des plantes. Ils sont repérables à leurs larves, petites, fines et jaunes ou par les individus adultes noirs et fins. On les trouve surtout en climat chaud et sec.
Des larves de mouches, appelées insectes mineurs ou « mineuses », peuvent également être déposées sur les plantes. Elles creusent alors des tunnels dans les feuilles dont les stries sont assez reconnaissables. Elles sont communes en régions tempérées. Elles n’aiment pas le romarin, l’ail, ni l’aneth.
Les plantes peuvent aussi être atteintes par des maladies. Parmi les plus fréquentes, on trouve :
• Le mildiou Cette maladie est causée par un champignon et laisse des taches noires huileuse sur les feuilles et les tiges des plantes.
• L’oïdium. Repérable à la poudre blanche qui apparaît à la surface des feuilles, cette maladie cryptogamique est causée par un champignon qui s’attaque aux feuilles, puis au reste de la plante.
• La rouille des plantes est également une maladie dont l’origine est un champignon. Elle est repérable aux petites taches orange ou marron foncées sur les feuilles ou les tiges.
D’autres champignons peuvent apparaître sur les plantes, par exemple sur les rosiers (la maladie des taches noires des rosiers).
Prévenir les nuisibles
Dans tous les cas, la meilleure prévention contre les nuisibles et les maladies est l’observation, et celle-ci commence dès l’achat. En effet, il faut vous assurer que les feuilles des plantes que vous achetez sont en bonne santé et qu’elles ne portent pas de traces de nuisibles.
Pour repérer d’éventuels tracas, on inspecte l’aspect des feuilles mais aussi le dessous, là où se cachent souvent des larves ou des spécimens adultes. Par ailleurs, si la plante est fleurie, les boutons floraux ne doivent pas être secs. Ensuite, on regarde les tiges et les racines dans la motte du pot. L’emballage ne doit pas vous empêcher de pouvoir inspecter la plante. Les racines sont un bon indicateur de l’état de santé de la plante. Si elles sont trop serrées, qu’elles étouffent et si elles commencent à sortir du pot, la plante aura du mal à s’installer une fois mise en terre (les racines ne pourront pas se dénouer). À l’inverse, une plante avec très peu de racines dans un grand pot, vient peut-être tout juste d’être rempotée. Son passage en terre chez vous peut alors
constituer un nouveau choc pour la plante. Un autre indicateur de l’état de santé de la plante est la surface du pot : si elle est recouverte de mousse, la plante a trop longtemps stagné dans son pot. Lorsque vous choisissez un arbuste, prenez celui qui est bien fourni à la base (plutôt qu’étiolé). Si plusieurs tiges sont déjà présentes, vérifiez qu’elles sont jolies sous plusieurs angles.
Des plantes en bonne santé se défendent mieux contre les futures maladies et les nuisibles, il est donc important d’être vigilant lorsque vous les choisissez en jardinerie.
Adopter les bonnes habitudes
Les habitudes au jardin peuvent aussi éviter un certain nombre de maladies .
Par exemple, pour prévenir l’oïdium, on espace les plantes en recherchant au préalable leur taille adulte future. Si l’air peut circuler entre les plants, les risques de développement de maladies cryptogamiques s’amenuisent. Arroser directement le pied de la plante au lieu de laisser de l’eau sur les feuilles permet aussi d’éviter l’apparition des maladies comme le mildiou. Éviter le stress hydrique aux plantes en faisant attention à arroser régulièrement les plantes et les arbustes plantés la première année leur permet également de rester en bonne santé et de pouvoir se défendre en cas d’attaques.
L’observation au jardin est un élément clef dans la lutte contre les maladies. Faire un tour fréquemment parmi vos plantes pour les inspecter vous permet d’agir tôt si des nuisibles ou des maladies apparaissent. On taille alors régulièrement les feuilles ou les tiges malades et on les met à la poubelle (plutôt qu’au compost), pour éviter une propagation aux autres plantes. J’ai souvent tendance à laisser les feuilles des arbres au sol en automne, mais si l’arbre est malade, il vaut mieux les ramasser pour ne pas contaminer le sol.
Nettoyer ses outils, et notamment ses sécateurs, permet aussi de lutter contre la propagation des maladies et des nuisibles. On peut utiliser de l’alcool ou bien de la javel sur ses outils si une plante malade vient d’être taillée.
De nombreux produits, tels que des insecticides ou des fongicides, sont disponibles en magasins. Cela dit, j’arrive à m’en passer. Les prédateurs naturels des nuisibles sont de grands alliés au jardin et l’utilisation d’insecticides les affecte eux aussi. Une seule coccinelle mange par exemple jusqu’à cent pucerons par jour. Les oiseaux mangent également les pucerons et certaines larves. Les hérissons s’occupent des limaces. J’évite donc d’utiliser des produits au printemps, en attendant leur arrivée.
Mes jeunes rosiers sont plus souvent affectés par les pucerons que les anciens plants installés depuis longtemps, alors je les surveille davantage et utilise le jet de mon tuyau d’arrosage pour les décoller et contrôler leur
expansion. Là encore, l’observation est indispensable, plus on scrute ses plantes, mieux on sait lesquelles sont à surveiller (quelles sont les plantes généralement infestées) et plus vite on agit.
Dans le cas du mildiou, si un plant est touché, je le retire rapidement afin qu’il ne propage pas la maladie aux autres.
Contre les limaces et les escargots des barrières naturelles peuvent être efficaces : coquilles d’œufs écrasées, aiguilles de pin… les repoussent, car leur corps mou ne peut ramper dessus sans se blesser. Si vos plantes sont en pot, il existe des ronds de cuivre à placer autour du pot pour les décourager de grimper. On peut aussi protéger les jeunes plants le soir avec une cloche pour les couvrir la nuit. Enfin, placer des récipients avec de la bière (proches de la surface du pot) est une astuce connue pour attirer les individus qui sont ensuite pris au piège dans le contenant.

