Faire découvrir l'expérience chrétienne en collège catholique

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Préface Proposition pour une démarche de « découverte de l’expérience chrétienne » en collège catholique

Dans un collège, comment peut-on s’adresser à tous les élèves pour leur faire découvrir et connaître l’expérience de la foi chrétienne ? Comment trouver une manière originale, propre à l’enseignement catholique, d’annoncer Jésus Christ dans le respect des consciences des élèves et des choix des familles ? Comment susciter l’intérêt des jeunes qui nous sont confiés ? Voilà des questions qui habitent aujourd’hui beaucoup de ceux qui travaillent dans l’enseignement catholique et auxquelles les auteurs de cet ouvrage ont essayé de répondre. Une première approche de l’expérience chrétienne, une première découverte de Jésus Christ, une première annonce de la foi dans l’enseignement catholique : c’est possible. Cela sans confondre avec la catéchèse qui demande une adhésion, ou une démarche volontaire des jeunes et des parents, ni avec la culture religieuse telle qu’elle peut exister. Ces questions apparaissent d’autant plus prégnantes que la faible culture religieuse des élèves est évidente et que les interrogations sur le sens à donner à la vie restent très présentes. De nombreux enseignants attendent des outils qui leur permettent d’aborder avec confiance cette démarche devant laquelle ils sont trop souvent démunis. Et si, grâce au collège, la religion n’était pas reléguée dans la sphère de la vie privée ? Et si nos établissements permettaient un échange entre jeunes catéchisés et jeunes qui n’ont jamais entendu parler de Jésus Christ ou qui craignent d’en parler ? Et si nos établissements étaient le lieu d’un véritable échange sur ces questions ? C’est à ces défis que nous nous sommes attelés pour fournir aux enseignants des moyens simples qui répondent à leurs attentes.

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Ainsi, ce document leur permettra d’aborder très naturellement l’expérience chrétienne sans a priori, sans peur, sereinement et de manière très simple. Les auteurs ont donc tenu à lier aux programmes scolaires obligatoires le contenu de l’expérience chrétienne et ce qui apparaît incontournable pour le connaître. Le pari a aussi été de relier ce contenu au projet éducatif qui implique toujours une certaine vision de la personne humaine. Cet outil pourra être utilisé avec une réelle liberté dans le rythme des interventions et de leur durée, et favorisera une démarche de curiosité laissant émerger un questionnement chez les élèves et aussi, pourquoi pas, chez les enseignants. Souple et respectueuse de chacun dans son cheminement, facilitant l’échange et le dialogue entre tous au sein du collège, cette démarche a aussi l’avantage de contribuer à donner sens à ce qui est entrepris. Pour un établissement catholique, c’est bien l’Évangile qui donne sens à ce qui est enseigné, vécu et proposé, encore faut-il qu’il soit annoncé, explicité et reconnu ! C’est en ce sens que ce document répond à la demande des évêques de France qui souhaitent que se mettent en place des propositions de première annonce de la foi, dans « les lieux de regroupement et de vie » que constituent nos établissements catholiques d’enseignement1. C’est par choix pastoral que l’enseignement catholique est ouvert à tous et c’est respecter cet accueil de tous que de savoir prendre les moyens de cheminer avec chacun et de rendre compte de l’espérance qui habite le chrétien. Qu’à travers ces fiches, chaque membre de la communauté éducative (élève, parent, enseignant, personnel de service), se sente rejoint, respecté et accompagné dans son cheminement personnel ! Les auteurs

1. Cf. Texte National pour l’Orientation de la Catéchèse en France et principes d’organisation, Éd. Bayard/Fleurus-Mame/ Le Cerf, 2006, p. 84. Pour les évêques, « cette annonce est appelée “première” parce qu’elle appelle à croire et conduit au seuil où va être possible une conversion. Elle travaille à éveiller le désir, elle invite à un chemin de foi, elle suscite de l’intérêt, mais sans attendre que la personne à qui elle s’adresse ait déjà choisi de devenir disciple. » (Ibid., p. 29).

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Pédagogie mise en œuvre U Quelques principes fondamentaux

Rappelons tout d’abord les fondements pédagogiques sur lesquels repose la présente proposition. Il s’agit de guider les élèves dans une première découverte de l’expérience chrétienne en s’efforçant de répondre aux questions qu’ils peuvent se poser. Toute la difficulté va être de repérer le moment où naît ce questionnement (cours, vie du collège, événements extérieurs) ou, si ce n’est pas le cas, car chez des collégiens les questions ne sont pas toujours explicites, faire naître ce questionnement dans un contexte le plus naturel possible. Cette démarche doit apparaître comme logique et couler de source. Le défi sera ensuite de ressaisir, reprendre l’ensemble des questions pour aller plus loin. Il faut éviter le piège qui consisterait, à un moment programmé à l’avance, à plaquer artificiellement des apports théoriques sur tel ou tel sujet, sujet qui serait à mille lieues des préoccupations et des centres d’intérêt des élèves. Il est donc capital que cette proposition puisse répondre à un questionnement des élèves. Si l’on veut que les élèves y trouvent du sens, cette proposition doit s’inscrire dans ce qui constitue leur environnement culturel habituel. Ces principes qui sous-tendent toute la pédagogie mise en œuvre entraînent des exigences d’organisation et de fonctionnement qui pourront être gérées par différents acteurs.

U Les acteurs de la mise en œuvre Le chef d’établissement

Il a reçu une mission pastorale et, à ce titre, il a la responsabilité de ce qui se vit en ce domaine dans son établissement. C’est lui, secondé par d’autres, qui impulse la dynamique nécessaire à toute réalisation.

Les professeurs principaux Ils sont nommés par le chef d’établissement et peuvent être de précieux animateurs de leur équipe d’enseignants en insufflant des pistes de réflexion et d’exploitation des différents thèmes proposés. Ils sont également les mieux placés pour gérer les questions liées à l’organisation des activités.

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Les enseignants Ils sont la cheville ouvrière de toute l’expérience et la clé de sa réussite. Directement au contact des élèves, ils savent quels peuvent être leurs questionnements, même non exprimés. Ils sont également les observateurs de la vie d’une classe au quotidien, mais avant tout les premiers acteurs de nombreux thèmes envisagés.

La commission pastorale Cette équipe composée et réunie à l’initiative du chef d’établissement peut rassembler des enseignants, des membres du personnel éducatif (CPE, surveillants), des parents d’élèves et l’Adjoint en Pastorale Scolaire (APS). Elle programme habituellement les temps forts de l’année, réfléchit à l’animation pastorale de l’établissement et fait des propositions. Elle joue un rôle jusque dans la réalisation des projets. Dans le cadre de l’expérience proposée, la commission pastorale a un rôle central. Elle aura tout d’abord à harmoniser cette proposition de découverte de l’expérience chrétienne avec ce qui existe déjà dans l’établissement. En effet, la proposition ne fait pas double emploi avec les expériences de culture religieuse, elle se veut, au contraire, très complémentaire. La dernière étape de la démarche intitulée « temps d’approfondissement » qui répond à la question « Pour les chrétiens, quel sens cela a-t-il ? » pourra ainsi compléter avantageusement l’enseignement du fait religieux. La commission pastorale aura donc à sensibiliser les équipes enseignantes à la mise en place de ce travail, puis à les accompagner dans sa mise en œuvre. Plus concrètement, elle aura : - à prendre contact avec les enseignants des matières concernées par les programmes sur lesquels les fiches s’appuient pour les inviter à s’impliquer, - à les inviter à utiliser ces fiches, - à recenser toutes les informations utiles sur ce qui s’est passé dans leur cours, si les enseignants ne souhaitent pas aller jusqu’au temps d’approfondissement. La commission devrait également interpeller les enseignants non directement concernés par les programmes. Ils pourront signaler les événements ou les situations susceptibles de donner lieu à une exploitation, et imaginer une réflexion en début d’année sur les sujets possibles ne relevant pas directement des programmes.

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La commission aura enfin à réfléchir à l’organisation générale en assurant le lien entre tous les acteurs de l’expérience. La réussite de l’expérience proposée nécessite que l’ensemble de l’équipe enseignante soit, sinon directement impliquée, au moins très informée. L’idéal serait que cette démarche fasse partie du projet d’établissement.

U Comment et quand aborder un sujet ? Comment ?

Toute la difficulté est là, mais en même temps une grande part de la réussite se joue à ce moment précis. Il convient d’introduire l’activité de la façon la plus naturelle qui soit. L’élève ne doit surtout pas avoir l’impression d’un sujet plaqué là, parce que l’adulte souhaite en parler. Les modalités peuvent être très diverses suivant les modes de fonctionnement de l’établissement et surtout, suivant le degré d’investissement des enseignants. Dans certains cas, l’entrée dans le sujet sera relativement facile car cela correspondra à la suite tout à fait logique d’un cours, ou à un moment important vécu par tout le monde (événement concernant tout le cycle ou même tout l’établissement, fait marquant de l’actualité, etc.). Pour d’autres sujets, il faudra faire preuve de plus d’imagination en les faisant émerger à la suite d’un échange avec le groupe d’élèves. Concrètement, on peut imaginer schématiquement quelques types de situations : - Le sujet est directement lié aux programmes officiels (histoire, éducation civique, français, SVT). Dans ce cas, il est en grande partie traité en cours dans le cadre des horaires officiels. Reste « le temps d’approfondissement » qui peut être pris en charge par l’enseignant dans le créneau prévu à cet effet (solution idéale). Si ce n’est pas le cas, le professeur principal ou la commission pastorale sont informés que le sujet est à compléter et cette tâche sera confiée à d’autres personnes. - Un enseignant, ou un personnel éducatif, identifie une situation (vie du groupe, de l’établissement, événement de l’actualité) qui peut, ou qui devrait, questionner les élèves. Cette personne les interpelle sur leur questionnement et propose un retour sur le sujet qu’elle assurera elle-même ou qui pourra être assuré par quelqu’un d’autre.

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Quand ? La solution idéale consiste à traiter le sujet en continuité du cours ou de l’événement ayant suscité le questionnement. Si cela n’est pas possible, rien n’empêche de prendre date pour un moment qui aura été balisé dans l’emploi du temps. L’essentiel est d’avoir suscité la curiosité et fait naître un questionnement. Cela implique cependant qu’au niveau de l’établissement une heure hebdomadaire et/ou un temps fort aient été prévus. Concrètement on peut imaginer quelques types de situations : - Temps fort : semaine, journée ou demi-journée banalisées. - Heure de vie de classe. - Créneau horaire prévu dans le cadre des activités pastorales (enseignement du fait religieux). - Heure de cours prolongée. - Temps de midi.

U La programmation

Faut-il prévoir une programmation des différents thèmes, sur le trimestre, sur l’année ? On peut difficilement parler de programmation au sens utilisé en pédagogie où les activités, dans les différentes disciplines, doivent être pensées et organisées en fonction des programmes. En effet, cette conception serait contraire à l’esprit de l’expérimentation évoqué précédemment, qui suggère que l’activité naisse de l’intérêt des élèves pour une question, à un moment donné. Plus qu’une organisation structurée au fil de l’année scolaire, ce sont les évènements, le vécu de la classe et les projets de l’établissement qui vont organiser les sujets dans le temps. Il paraît cependant évident que l’on ne peut échapper à certains impératifs : - le lien autant que possible entre les programmes scolaires et les activités proposées dans ces fiches. Par exemple, certains rituels de la vie scolaire, comme la découverte de l’établissement et de ses acteurs en début d’année, la prise de connaissance des règles de vie, impliquent tout naturellement le sujet « Vivre ensemble, est-ce facile ? ». - le respect de la logique de la démarche de ces fiches. On pourra ainsi aborder des fiches comme « Les grands témoins de la foi » ou « La Bible, Parole de Dieu » après avoir abordé en cours d’histoire « La naissance du christianisme ». Il appartiendra donc aux différents acteurs de repérer ces situations et de penser l’organisation générale en fonction de ces événements récurrents.

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U Comment conduire l’activité ? Organiser la démarche

1 - Tremplin de départ = Situations d’entrée

2 - Les représentations des élèves (ce qu’ils pensent ou imaginent

du sujet) = Temps d’expression et d’échange

3 - Précisions et éventuellement correction de ces représentations

=Temps de découverte et d’apport

4 - La signification pour les chrétiens =Temps d’approfondissement

Se fixer des objectifs Comme dans toute activité, l’animateur doit savoir exactement quel but il souhaite atteindre, ce qu’il veut précisément faire passer aux élèves. Rappelons que, dans le cas présent, l’objectif général n’est pas de faire un cours magistral destiné à acquérir des connaissances, mais plutôt de faire découvrir l’expérience chrétienne à travers chacun des sujets abordés.

Favoriser un premier temps d’échanges : « Temps d’expression et d’échange » Cette étape est capitale à plusieurs titres. Il ne faut pas oublier qu’un élève ne sera réceptif au sujet traité que lorsqu’il aura exprimé, d’une façon ou d’une autre, son point de vue sur le sujet. Cette expression peut donner lieu à un premier débat dont la pluralité va permettre à l’animateur de se rendre compte des différentes représentations des élèves. Cela l’aidera à préciser et à affiner les apports qu’il envisage. Pour réussir cet échange, l’animateur veillera à ce qu’aucun jugement de valeur ne soit porté sur ce qui est dit. Tout ce que peut apporter un élève est digne d’intérêt. Il est souhaitable de ne pas s’enfermer dans un seul modèle d’expression (orale par exemple), car cela devient vite lassant pour les élèves, supprime toute originalité et peut limiter la participation de ceux qui ne sont pas à l’aise. Il convient donc de diversifier les modes d’expression (graphique, gestuelle, visuelle, musicale).

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Il est possible qu’à ce stade, on fasse le constat que beaucoup d’éléments sont déjà connus, que la plupart des élèves ont une bonne représentation de la question. Cela conduira à modifier la stratégie prévue pour la suite, en allégeant ou en supprimant l’étape consacrée aux apports. Mais on évitera d’éliminer la phase d’approfondissement pour passer à un autre sujet. Les différences de niveaux dans les connaissances peuvent être une situation à exploiter pour un enrichissement mutuel. Cela pourra prendre éventuellement la forme d’un tutorat.

Apporter des éléments complémentaires : « Temps de découverte et d’apport » Cette étape va permettre d’aider les élèves à modifier, voire à reconstruire leurs représentations initiales pour tendre vers davantage d’authenticité et d’objectivité. C’est le moment d’enrichir les connaissances des élèves à travers diverses recherches et apports documentaires. Là encore, pour soutenir l’attention au fil des activités, on aura intérêt à varier au maximum la nature des documents et les processus de recherche. Nous sommes là dans une démarche classique d’apprentissage pratiquée par tout enseignant.

Approfondir le sujet : « Temps d’approfondissement » Il ne s’agit pas d’approfondir les connaissances abordées précédemment mais bien de donner du sens à la question traitée. À savoir : Pour les chrétiens, que représente cette question, quelle est sa signification ? Quel sens lui donnent-ils ? En regard des finalités exposées dans la préface, nous sommes là dans l‘étape la plus importante de l’activité.

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Quelques précisions complémentaires U Le choix des sujets

Pourquoi n’avoir retenu que certains sujets ?

Comme il s’agit d’une première approche, il n’est pas possible d’être exhaustif. D’ailleurs peut-on prétendre l’être quand c’est une religion ou une expérience religieuse que l’on souhaite faire découvrir ? Le choix des sujets proposés dans ces fiches est donc limité. Il reprend et complète ce qui a été abordé à l’école et correspond en quelque sorte à ce qui pourrait être considéré comme incontournable pour une première découverte de l’expérience chrétienne par des jeunes de cet âge. Il s’efforce également de tenir compte des programmes ainsi que des événements qui jalonnent habituellement la vie d’un collège. On n’a pas oublié non plus des sujets existentiels qui interpellent tout homme comme la création ou le vivre ensemble. Ces sujets « incontournables » sont aussi une manière d’ouvrir à d’autres sujets non abordés par ces fiches et qui pourraient surgir du travail en classe ou de ce que les élèves vivent dans le groupe. À d’autres moments, ces « incontournables » naîtront de situations davantage parlantes pour la classe et pourquoi pas de propositions des élèves eux-mêmes ?

U Les fiches

Les fiches proposées sont destinées aux enseignants ou aux animateurs qui auront à conduire l’activité. Elles sont de deux types :

- Les fiches qui traitent d’un sujet directement lié aux programmes officiels L’essentiel de l’activité est traité en cours (étapes 1, 2 et 3). Chaque enseignant procède comme il l’entend, la démarche relevant d’une pédagogie classique. Seule la dernière partie (« La signification pour les chrétiens » ou « Temps d’approfondissement ») fait l’objet de la fiche proposée. C’est le cas de la fiche « La Bible, Parole de Dieu » par exemple.

- Les fiches qui traitent d’un sujet non abordé dans les programmes Elles recouvrent l’ensemble de l’activité avec ses quatre étapes. Dans tous les cas, ces fiches ont pour objectif de donner des idées et de fournir des pistes pour l’exploitation des différents sujets. En aucun cas, elles ne constituent des modèles à suivre à la lettre. Chaque animateur a donc toute liberté pour les utiliser à sa convenance en fonction des opportunités.

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U Le déroulement de l’activité Les situations d’entrée

Pour chaque thème, nous proposons un certain nombre d’entrées possibles ; ce choix est purement indicatif. Il veut simplement suggérer à l’animateur des pistes possibles pour aborder un thème et des situations qui peuvent être à l’origine d’un questionnement des élèves. L’animateur pourra faire le choix d’une entrée parmi celles indiquées ou en trouver une autre. C’est lui qui, en fonction du contexte, saura saisir au passage l’opportunité qui fera naître le questionnement. Celui-ci doit apparaître comme un enchaînement naturel dans le déroulement d’un cours ou de la vie du groupe.

Le temps d’expression et d’échange

Ce temps doit permettre l’émergence des représentations des élèves. La priorité doit donc être laissée à l’expression sous toutes ses formes : parole, écrit, dessin, etc. Le rôle de l’animateur doit être discret, il est simplement le « meneur de jeu ». Les questions suggérées dans les fiches ou les activités ne sont que des propositions pour le cas où les échanges auraient du mal à démarrer.

Le temps de découverte et d’apport

Il s’agit de modifier, compléter, corriger les représentations des élèves en leur apportant des éléments objectifs. L’animateur aura donc, comme dans toute autre activité, un rôle plus direct. Il guidera les élèves dans la recherche et l’exploitation de ressources documentaires, il proposera des pistes de travail, organisera les groupes, veillera aux mises en commun, dirigera les synthèses. Il peut être opportun de constituer avec les élèves un lexique de termes découverts au cours de ces activités. Le mieux serait qu’il fût en continuité avec ce qui a été commencé à l’école primaire, il pourra alors être conservé et enrichi.

Le temps d’approfondissement

C’est l’animateur qui proposera aux élèves les activités à entreprendre, les recherches à effectuer, les témoignages à solliciter. Il s’agira de permettre aux élèves de découvrir l’importance et le sens, pour les chrétiens, du sujet abordé.

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U Les ressources pour l’enseignant La documentation

Pour chacune des fiches traitées, les sources de documentation sont innombrables. Il convient cependant d’être prudent vis-à-vis des renseignements obtenus. En effet, en fonction de leur origine, les interprétations proposées, les documents fournis peuvent avoir des orientations et des contenus très différents. Ce constat est encore plus vrai pour les sites Internet. Pour les différents thèmes, nous nous sommes efforcés de fournir des références bibliographiques ou des adresses de sites connus. Cependant, ces propositions ne suffisent pas. L’idéal serait de constituer, au fil du temps, une « boîte à outils » de base. Pour cela, on peut aussi solliciter le documentaliste du collège.

Quelques Repères pour l’enseignant

Dans cette rubrique, nous avons souhaité fournir à l’enseignant ou à l’animateur quelques renseignements de base, utiles pour aborder et approfondir le thème. Ces informations et ces éléments de compréhension sont fournis sous forme de textes ou de renvois à des sources. Ces repères ne sont point exhaustifs. Il revient à chaque utilisateur de fiches de les compléter en fonction de sa culture et de son intérêt personnel ou de s’adresser à des personnes-ressources (APS par exemple).

Les intervenants extérieurs

Dans certaines fiches, nous avons suggéré de faire appel aux témoignages de personnes ayant une expérience relative au sujet traité. Dans ce cas, il faut se souvenir que cela ne peut se faire qu’avec l’autorisation du chef d’établissement. De plus, avant d’inviter quelqu’un à intervenir devant une classe, il convient d’être prudent et, au besoin, de prendre les renseignements nécessaires auprès des personnes qualifiées. Cette démarche laisse place à la créativité et à l’imagination de l’enseignant ou de l’animateur. On tirera avantage à garder trace de ces diverses activités, sous quelque forme que ce soit.

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Liste des fiches Une fiche transversale Elle pourra être utilisée tout au long de l’année scolaire. z Le calendrier chrétien de l’année........................................ p. 19 Les fiches thématiques À utiliser de préférence en 6e-5e : z La Bible, Parole de Dieu...................................................... p. 23 z Jésus, l’homme de Nazareth................................................ p. 28 z Noël et les représentations de la Nativité........................... p. 34 z Des grands témoins de la foi............................................... p. 39 z La vie monastique .............................................................. p. 48 z Les trois religions monothéistes . ....................................... p. 53 À utiliser à tous les niveaux du collège : z Vivre ensemble, est-ce facile ?............................................ p. 58 z Le patrimoine religieux local............................................... p. 63 z La Semaine Sainte............................................................... p. 68 z L’environnement et l’écologie.............................................. p. 74 z Les pèlerinages, chemins de foi ......................................... p. 79 À utiliser de préférence en 4e-3e : z La confiance, la foi ............................................................. p. 83 z L’œcuménisme..................................................................... p. 88 z La solidarité ici et ailleurs................................................... p. 94 Et aussi : z Le mal, la souffrance, la mort . .......................................... p. 99

Ces thèmes ont été choisis pour permettre aux élèves de découvrir l’essentiel de l’expérience chrétienne. Mais on peut en imaginer d’autres qui pourraient surgir du vécu de la classe ou de l’établissement. Annexes........................................................................................... p. 103 Bibliothèque conseillée................................................................. p. 126

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Jésus, l’homme de Nazareth Objectifs

2 Connaître le personnage de Jésus à partir de divers supports. 2 Découvrir ce que représente Jésus, Fils de Dieu, pour les chrétiens. Situations d’entrée

z En lien avec les programmes officiels : - En sixième, le chapitre d’histoire sur « les débuts du christianisme » et le chapitre de français sur les textes fondateurs, dont la Bible (à l’occasion de la découverte de passages d’évangile). - En cinquième, le chapitre d’histoire sur « l’art roman, l’art gothique », si des questions émergent se rapportant aux représentations du Christ. z À l’occasion d’un événement : - Célébration d’une grande fête chrétienne (Noël, Semaine Sainte, Pâques, Ascension, Pentecôte). - Spectacle ou conte biblique. - Sortie d’un film abordant la vie de Jésus. z À l’occasion d’une sortie : - Visite d’une église ou d’un musée avec découverte de représentations du Christ et/ou de scènes évangéliques. z À la suite d’une autre fiche : - « Noël et les représentations de la Nativité » par exemple, ou « Le patrimoine religieux local », si des représentations du Christ ont été repérées. z

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z

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Temps d’expression et d’échange

Stratégies possibles :

z Si la porte d’entrée le permet (spectacle, film, visite), faire émerger les réactions et les questions des élèves. z Expression libre pour permettre à chaque élève de dire ce qu’il connaît de Jésus. z Réalisation d’une fiche d’identité de Jésus à partir de ce qui est connu par les élèves.

Temps de découverte et d’apport

Les évangiles nous parlent de Jésus et de sa vie. Pour apprendre à le connaître, pour savoir qui il est et découvrir qui est le Dieu de Jésus Christ, il est bon de découvrir des récits évangéliques, de les lire et de les interpréter. z Présenter aux élèves le texte de Marc (Mc 1, 21-34) que l’on pourrait intituler : « une journée à Capharnaüm ». z Lire l’ensemble du passage. z Reprendre le texte en distinguant et en mettant en évidence les différentes parties : voir la succession des récits dans la BJ (Bible de Jérusalem) ou la TOB (Traduction Œcuménique de la Bible) et/ou dans la Bible de la liturgie : - Mc 1, 21-28 - Mc 1, 29-31 - Mc 1, 32-34 z S’arrêter sur chacune des parties. Inviter chaque élève à les relire et à mettre en évidence avec des couleurs : - les lieux décrits, - les indices temporels (« le jour du sabbat », « le soir venu », etc.), - les différents personnages, - ce que dit Jésus, ses paroles, - ce que fait Jésus, son ou ses actions, - ce que sa parole ou son action produisent. z Partager ensemble les fruits de la recherche en se demandant : - Où et quand se passe l’action ? - Qui est concerné ? - Que dit Jésus ? - Que fait Jésus dans ces récits ? - Comment réagissent les personnes autour de Jésus ?

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z Mettre en évidence : - Ce qui a changé entre le début et la fin du récit. - Le « portrait » que l’on peut faire de Jésus à partir de ces récits. Comment est-il ? Comment nous apparaît-il ? Qui est-il ? Que pouvons-nous dire sur lui ? Reprendre la fiche d’identité, si elle a été réalisée dans le temps précédent, et la compléter. z Donner un titre à chacun des passages du récit. Les comparer avec les titres dans la BJ, la TOB ou la Bible de la liturgie. z Dessiner la « journée à Capharnaüm » sous forme de bande dessinée ou de frise murale. z Lire la suite du récit : Mc 1, 35-39.

Temps d’approfondissement

z Inviter un « aîné dans la foi » : un membre de l’équipe pastorale de l’établissement, un paroissien ou le prêtre accompagnateur. z Relire le travail effectué précédemment et présenter les recherches que l’on a entreprises. z Confronter le travail à l’avis éclairé de l’intervenant. Cela suppose qu’on lui ait transmis par avance le sujet et l’objet de l’activité.

Puis : z Susciter un débat : avec quoi le témoin est-il d’accord ou non ? Qu’aurait-il à dire pour compléter, nuancer, approfondir le travail ? z Lui demander ce que cela change pour lui d’être chrétien. Qui est le Christ pour lui ?

Autres activités possibles

z Ouvrir les évangiles avec les élèves et aller à la recherche des passages parallèles dans les évangiles de Luc et de Matthieu (Lc 4, 31-41 ; Mt 8, 14-16). Montrer que ce récit est repris de manière différente en fonction des évangélistes. Noter que ce récit est absent de l’évangile selon saint Jean. z Présenter différentes représentations du Christ à travers l’art, la peinture notamment (voir annexe B « Grille de lecture d’une image ») : - Quand on les compare aux récits des évangiles que ces peintures évoquent, qu’est-ce qu’elles nous font voir et découvrir de particulier ? - Peut-on dater ces tableaux ?

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On peut procéder au même type d’analyse que précédemment pour les récits évangéliques auxquels ces œuvres font référence. z Présenter un DVD sur la vie de Jésus en choisissant tel ou tel extrait que l’on veut mettre en avant. (Ex : Jésus de Nazareth de Zeffirelli). Partager et commenter. Rechercher et lire les textes évangéliques auxquels ces extraits font appel. On peut s’aider de l’annexe C « Grille de lecture d’un texte biblique ».

Quelques repères pour l’enseignant

« La journée de Capharnaüm »

Les récits que présente Marc dans son évangile en Mc 1, 21-34 ont été abondamment commentés. Avec la prédication de Jean le Baptiste, le baptême de Jésus, les tentations au désert et l’appel des premiers disciples, le récit étudié dans cette fiche marque le début de la vie publique de Jésus. Si les évangélistes Luc et Matthieu commencent leur évangile en présentant des éléments de la naissance et de l’enfance de Jésus (Mt 1-2, Lc 1-2), Marc commence le sien par ce que l’on appelle « la vie publique de Jésus », sans introduction préalable. Mc 1, 21-34 nous présente ainsi ce que l’on a appelé « la journée de Capharnaüm ». Marc regroupe en un récit évocateur et suggestif quelques actes caractéristiques de la vie de Jésus. Au cours de cette journée (notons l’unité de temps et de lieu), Jésus enseigne, guérit, expulse des démons. Il commence la journée suivante par prier, dans un lieu désert, à l’écart de tous, bien avant que le soleil ne se lève. Jésus ne débute pas ses journées de n’importe quelle manière (Mc 1, 35-39).

Les récits parallèles Absents de l’évangile selon saint Jean, ces éléments de la vie de Jésus, ces épisodes, nous sont présentés, avec des différences, par Matthieu et par Luc. Le travail d’analyse de ces textes et les conclusions du point de vue littéraire ou théologique sont à faire par le lecteur.

L’interprétation des textes bibliques Les textes sont écrits pour être lus, médités, interprétés, afin qu’ils nourrissent la vie de celui qui les aborde. En régime chrétien, ils sont lus dans la foi et pour faire grandir la foi. Ils constituent non pas un exposé historique, journalistique

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ou dogmatique de la vie de Jésus, mais un témoignage de vie avec celui qui est apparu aux yeux des premiers chrétiens comme le Messie, le Fils de Dieu, l’Emmanuel « Dieu avec nous ».

La personne de Jésus pour les chrétiens Cette présentation de la part des premiers témoins, disciples et apôtres et des premières communautés chrétiennes de la vie de Jésus, est révélatrice de la spécificité du christianisme. Dieu, en Jésus, s’est fait chair : « Et le Verbe s’est fait chair, il a établi sa tente parmi nous » dira l’apôtre Jean, le « disciple bienaimé » (Jn 1, 14). Dieu s’est incarné, Dieu s’est fait homme. Pour les chrétiens, celui qui désire connaître Dieu, doit donc regarder en direction de Jésus. « Qui me voit, voit le Père » dira Jésus à Philippe (Jn 14, 9). Jésus interpellé par son disciple : « Montre-nous le Père » (Jn 14, 8), répond : « Voici si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ? Qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : montre-nous le Père ! » (Jn 14, 9). Jésus est révélation de Dieu, en paroles et en actes. Par toute sa vie, il est manifestation de Dieu. La manière propre qu’a Jésus de vivre, y compris dans sa relation à Dieu, aux autres, tout autant qu’à la religion établie, sera l’une des raisons essentielles qui le conduira à la Passion, à sa condamnation et à sa mort. C’est pourquoi on persécuta Jésus : «…parce qu’il faisait ces choses-là le jour du sabbat2». On chercha à le tuer «…puisque non content de violer le sabbat, il appelait encore Dieu son Père, se faisant égal à Dieu » (Jn 5, 16.18).

Le salut chrétien Pour connaître Dieu, il importe de connaître la vie de Jésus, à travers les évangiles, de pouvoir y demeurer et ainsi de vivre comme le « nazoréen »3 a luimême vécu. La vocation chrétienne consiste en ceci : ressembler au Christ, de plus en plus. Prendre et suivre sa route, route de la confiance : « Va, ta foi t’a sauvé… » (Mc 10, 52), de l’amour : « À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jn 13, 35), et de l’espérance : « Et l’espérance ne déçoit point, parce que l’amour de Dieu4 a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous fut donné » (Paul aux Romains, Rm 5, 5).

2. Sous entendu ici : des guérisons . Voir Jn 5. 3. Terme employé dans les évangiles pour dire que Jésus était de Nazareth. 4. L’amour dont Dieu nous aime.

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Utile pour accompagner la démarche

« Jésus, les chrétiens, Dieu », dans Faire découvrir l’expérience chrétienne en école catholique, cycle 2, Éd. Tardy, 2007, p. 15-18. J. Hervieux, l’Évangile de Marc, Éd. Centurion, Paris, 1991, p. 28-36. L. Dess, Synopse des évangiles, Éd. DDB, 2007, p. 1-3 pour une préface intéressante qui introduit la question des synoptiques, et p. 38-40, pour la lecture des péricopes en Mc 1, 21-34 et ses parallèles dans les évangiles de Luc et de Matthieu. Nouveau Testament, TOB (traduction œcuménique de la Bible), Éd. intégrale, Éd. du Cerf, 1972, Les introductions de la TOB pour chaque évangile et ses notes en bas de pages sont particulièrement intéressantes pour une première compréhension des textes bibliques. Le Monde de la Bible, hors-série n°114 et 126 : « Le Christ dans l’art ». Arcabas, Notre-Dame de la Salette, Éd. du Cerf, 2006. L’évangile de Jésus Christ en bandes dessinées, Éd. Fleurus, 2000. L’encyclo Catho, Éd. Bayard, 2008, p. 236-259, 368-369.

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