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Quelles approches transversales pour intégrer le développement durable dans la recherche ? Poster Session 2013
Poster Session
Quelles approches transversales pour intégrer le développement durable dans la recherche ? Exemples en Fédération Wallonie‐Bruxelles. Le 30 avril 2013, dans le cadre des HERA Awards 2013
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Quelles approches transversales pour intégrer le développement durable dans la recherche ? Poster Session 2013
Le développement durable représente un défi pour la recherche scientifique et la production de connaissances en général : il met en avant l’intégration d’éléments en interactions complexes, là où la science s’est historiquement attachée à démultiplier la décomposition des objets de recherche, débouchant sur des savoirs spécialisés. La Fondation pour les Générations Futures a souhaité dresser un panorama de recherches emblématiques d’une démarche globale, transversale de développement durable dans le traitement du sujet de recherche, et cela toutes thématiques confondues. Une telle approche implique une intégration des différentes dimensions du développement durable (environnement, humain/social, prospérité économique, gouvernance participative). Le 30 avril 2013, à l’occasion des HERA Awards 2013 et devant plus de 170 représentants de centres de recherche, d’associations et d’entreprises, une poster session a permis de mettre en valeur et échanger autour de 20 recherches qui tendent vers une telle démarche de développement durable. Issues de différentes universités de la Fédération Wallonie‐Bruxelles, elles recouvrent des domaines de recherche très variés, des sciences à l’économie en passant par l’architecture. Si les travaux de recherche présentés adoptent des méthodes caractéristiques des disciplines concernées, ils témoignent également d’une démarche aussi globale que possible dans la formulation des questions de recherche, dans le choix des données à analyser, dans l’analyse elle‐ même ou dans la formulation des conclusions. Cette poster session HERA a déclenché l’enthousiasme des auteurs et du public, tout en nous laissant entrevoir le chemin qu’il reste à parcourir. Ce succès nous pousse à renouveler cet espace de valorisation et discussion de recherches porteuses de sens et de cohérence pour les générations futures et présentes. Rendez‐vous est d’ores et déjà pris pour la 3ème édition en 2015 ! Le présent recueil vous permet de découvrir ces recherches. Bonne lecture ! HERA Awards
Au travers d'HERA (Higher Education & Research Awards for Future Generations), la Fondation et ses partenaires visent à soutenir la prise en compte du développement durable dans la recherche scientifique et l´éducation supérieure par l’octroi de Prix (thèses doctorales et mémoires de fin d’études) et l’organisation de moments d’échanges et de dialogue. Le 30 avril 2013 se tenait la deuxième cérémonie de remise des HERA Awards, introduite et conclue par la poster session. Les travaux primés au Doctoral Thesis Award for Future Generations et au Master ‘s Thesis Award for Future Generations – Architecture y ont été dévoilés (découvrez les sur www.fgf.be/hera). Une rencontre‐débat a également eu lieu sur le thème : « Science et citoyenneté ‐ Une recherche scientifique au service d'un développement durable : quels rôles pour les citoyens ? » (télécharger la synthèse sur www.fgf.be/hera).
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Table des matières Performances environnementales en rénovation urbaine – Solutions adaptées dans le secteur des logements collectifs publics en région wallonne. .............................................. 7 Nathalie Abrassart (UMons) Analyse multi‐échelle des flux matériels urbains comme un outil méthodologique pour la prise de décision en aménagement de territoire durable et en écologie territoriale. ........... 9 Aristide Athanassiadis et Philippe Bouilard (ULB) L’intégration conceptuelle et stratégique du développement durable dans le processus de promotion de la santé ...................................................................................................... 11 Rachida Bensliman et Danielle Piette (ULB) Territoires‐réserve ............................................................................................................ 13 Laura Campeny (Université de Barcelone) ........................................................................... 13 Système paysage et recompositions territoriales .............................................................. 15 Roselyne de Lestrange (UCL) Bénéfices des migrations internationales en faveur de la résilience écologique des ménages ruraux dans le pays d'origine ; étude de cas dans deux provinces de la Sierra équatorienne. ................................................................................................................... 17 Sabine Henry et Fabrice Demoulin (UN) La gestion durable des territoires : une pratique multidisciplinaire émergente ................. 19 Logan Moray et Nathalie Crutzen (HEC) Méthodes et modèles pour une Stratégie de Développement Durable (SDD) d'intérêt public ............................................................................................................................... 21 Task Force développement durable (Bureau fédéral du Plan) ............................................. 21 La sécurisation de l’environnement au sein de l’ONU : une étape vers la production de nouvelles normes ? Etude de cas comparative de deux organisations internationales onusiennes depuis le Sommet de Rio : PNUE et PNUD ...................................................... 23 Krystel Wanneau (ULB) La reconquête du tissu post‐industriel du Val‐de‐Sambre : vers une résilience des territoires en transition. ................................................................................................... 25 Jérémy Cenci, Vincent Becue et Jean‐Alexandre Pouleur (UMons) Didier Paris et Philippe Deboudt (Université de Lille) Le défi de la mobilité ........................................................................................................ 27 Pierre Neri et Alexandre. Leclercq (UCL)
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Référentiel « Quartiers Durables » ................................................................................... 29 Anne‐Françoise Marique, Véronique Loiseau, Florence Godard et Jacques Teller (ULg) Ecoquartiers ..................................................................................................................... 31 Pierre Vanderstraeten, Coralie Meuris, Florence Léonard, Vincent Bottieau (UCL) Rénover les quartiers existants : les projets de recherches SUN (Sustainable Urban Neighbourhoods) et SOLEN (SOlutions for Low Energy Neighbourhoods) .......................... 33 Christine Ruelle (SUN) et Anne‐Françoise Marique (SOLEN) (ULg) Économie sociale, transition et développement durable : analyses conceptuelles et empiriques des synergies et des apports mutuels ............................................................. 35 Sybille Mertens, Benjamin Huybrechts, Séverine Thys et Thomas Bauwens (HEC, ULg) Responsabilité sociétale du dirigeant et innovation : approche de leur complémentarité dans un contexte de PME ................................................................................................. 37 Perrine Ferauge (UMons) Sustainable Product Service Systems: consumer usage intentions and impact on well‐being ......................................................................................................................................... 39 Simon Hazée (HEC) Ecosystème estuarien et système économique régional : faisabilité d’une intégration par modélisation Input‐Output. Application au cas de l'habitat halieutique dans l’estuaire de la Seine ................................................................................................................................ 41 Mateo Cordier (Université de Versailles Saint‐Quentin‐en‐Yvelines) Agroécologie et production fruitière : une recherche participative et transfrontalière ...... 43 Laurent Jamar et Marc Lateur (CRAW) Alain Delebecq (GABNor) Sandrine Oste (FRDON) Bernadette Thiran (CeBio) Sonder le facteur humain dans l'innovation agro‐écologique: formalisation méthodologique sur base d’études de cas sélectionnées en Belgique ............................... 45 Marjolein Visser, Julie Flament, Line Louah, Lola Richelle et Charles De Cannière (ULB)
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Performances environnementales en rénovation urbaine – Solutions adaptées dans le secteur des logements collectifs publics en région wallonne. Nathalie Abrassart – Service Matériaux, Faculté d’Architecture et d’Urbanisme – Université de Mons
Les enjeux : Les programmes d’investissement destinés à la rénovation des immeubles collectifs du parc immobilier social ne prennent pas systématiquement en compte les enjeux de la performance environnementale au sens large. Pour une meilleure prévention des risques face à une population vulnérable, la rénovation du parc immobilier social devrait s’inscrire dans une approche durable globale. Comment est‐il possible aujourd’hui d’envisager une opération de rénovation prenant en considération les contraintes environnementales ?
Concerne : Sur le territoire wallon, la part du parc immobilier social est de +/‐ 11%. Le travail consistera à déterminer la part de logements collectifs à forte densité en rapport aux autres typologies et à énumérer les facteurs de risques y rencontrés.
Méthodologie : Sur base d’une analyse comparative d’outils d’évaluation d’approche durable existants, sept thématiques sont définies comme pistes de diagnostic pour identifier les risques en tant que phénomène social. La prise en compte de l’habitant comme acteur de la vulnérabilité constitue le contexte d’analyse et d’évaluation permettant de développer des stratégies de gestion des risques.
L’objectif : L’objectif de cette recherche est l’élaboration d’un outil d’aide décisionnel permettant d’intégrer des objectifs de prévention face aux nuisances, prenant en compte différents critères intégrant, au sens large, les préoccupations actuelles en matière environnementale, élaboré sur base d’une stratégie de management des risques, en fonction du cycle de vie des bâtiments.
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Analyse multi‐échelle des flux matériels urbains comme un outil méthodologique pour la prise de décision en aménagement de territoire durable et en écologie territoriale. Aristide Athanassiadis et Philippe Bouilard – BATir, Faculté des Sciences Appliquées / Ecole Polytechnique – Université Libre de Bruxelles Au cours du siècle dernier, notre besoin de ressources matérielles a connu une croissance sans précédent menant à des problèmes environnementaux graves tels que l’épuisement des ressources et la surproduction de déchets. En réalité, nous connaissons très mal le fonctionnement du métabolisme matériel de notre société. Par conséquent, l’objectif général de cette recherche est d’évaluer les flux matériels et énergétiques qui traversent notre écosystème urbain. Une fois le bilan de ressources dressé pour différentes échelles spatiales (région, communes, quartiers), il sera comparé et corrélé avec des indicateurs sociaux et d’aménagement de territoire afin de mieux quels sont les facteurs à l’origine de certaines formes de consommation. Afin de rendre des relations éventuelles plus évidentes, les résultats de cette étude seront notamment de nature cartographique De plus, cette recherche utilisera les résultats du diagnostic matériel et de sa relation causale avec la morphologie urbaine afin d’étudier la faisabilité d’implémentation d’écologie territoriale. En d’autres mots, la recherche tentera de créer des synergies entre producteurs, consommateurs et autorités publiques pour mettre au point des stratégies de dématérialisation et de l’éventuelle fermeture des flux matériels urbains. Finalement le fruit de cette recherche sera de combiner les résultats du métabolisme urbain et de l’écologie territoriale pour concevoir un outil d’aide à la décision pour la conception et l’aménagement durable des zones urbaines ainsi que de proposer des chaînes de production et de consommation plus appropriées au contexte urbain et plus durable. En conclusion, l’originalité de cette recherche est son approche décloisonnée et holistique qui souhaite intégrer des aspects souvent oubliés ou négligés lors d’analyses environnementales des villes tels que des facteurs sociaux, économiques et d’organisation territoriale. Le but est de donner une image réaliste, globale et complète du fonctionnement de la ville/région/métropole de Bruxelles en gardant en filigrane l’intérêt de proposer des actions vers une ville plus résiliente.
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L’intégration conceptuelle et stratégique du développement durable dans le processus de promotion de la santé Rachida Bensliman et Danielle Piette – Centre de Recherche Interdisciplinaire Approches sociales de la santé, Ecole de Santé Publique – Université Libre de Bruxelles La recherche scientifique a été réalisée dans le cadre d’un mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du diplôme de master en Sciences de la Santé Publique, à Finalité Promotion et Education Santé, à l’Ecole de Santé Publique de l’ULB (année 2009‐2010). Cote : 18/20. Nominé pour le Prix du Meilleur Mémoire : attribution par tirage au sort. Un article scientifique a été soumis pour publication dans une revue scientifique à comité de lecture. Introduction : Le concept de développement durable (DD) devenu aujourd’hui incontournable, a été adopté par des secteurs très variables, mais pas encore explicitement par celui de la promotion de la santé (PS) bien que de nombreuses convergences et relations existent entre les buts et pratiques des deux domaines. La recherche se développe donc dans le secteur de la promotion de la santé et son objectif principal est d’intégrer les principes du développement durable dans son processus tant au niveau conceptuel que stratégique. Les objectifs spécifiques sont : - Identifier la perception du DD par les promoteurs de la santé francophones - Identifier les possibilités d’intégration du DD dans le cadre conceptuel et dans les stratégies de la promotion de la santé découlant de la charte d’Ottawa - Identifier les compétences à développer en PS pour intégrer le développement durable - Identifier des projets couvrant simultanément DD et PS. Méthodologie : Une recherche bibliographique a été réalisée pour définir le cadre conceptuel théorique du DD et de la PS avec 59 documents retenus. Une enquête qualitative par méthode Delphi a ensuite été menée auprès de 70 experts et praticiens en PS francophones nationaux et internationaux. Trois questionnaires électroniques ont été envoyés avec synthèse des résultats. Validation des experts à chaque étape. Résultats : Deux nouveaux cadres conceptuels ont été produits : 1. La définition québécoise du DD choisie par la majorité a été remaniée en y intégrant des éléments de la PS (8 piliers du DD dont la santé transversalement et 15 axes stratégiques) 2. La définition de la PS (Charte d’Ottawa) intégrant les principes de durabilité avec une nouvelle version des axes stratégiques. Un curriculum de formation a été enrichi et une série de projets couvrant simultanément PS et DD ont été proposés. Discussion et conclusions : La PS mise au coeur du DD et inversement ouvrent des pistes de réflexion orientées vers la durabilité du bien‐être de toutes les générations dans une vision anthropocentriste et planétocentriste. La recherche de l’équité pérenne doit être visée dans les programmes en favorisant la participation communautaire, l’intersectorialité et la création de synergies entre acteurs de PS et DD. La production scientifique des liens existants et à créer est fortement recommandée pour contribuer à l’évolution de la promotion de la santé et du bien‐être durables. HERA – Higher Education & Research Awards for Future Generations — http://www.fgf.be/hera
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uNIVERSITé LIBRE DE BRuXELLES, ÉCOLE DE SANTÉ PUBLIQUE
FONDATION POUR LES GÉNÉRATIONS FUTURES Cérémonie des HERA 2013
Higher Education & Research Awards for Future Generaties Université libre de Bruxelles, 30 avril 2013
coNTAcT : rabensli@ulb.ac.be Tél : 0475 71 28 38
L’INTégRATIoN coNcEPTuELLE ET STRATégIquE Du DéVELoPPEMENT DuRABLE DANS LE PRocESSuS DE PRoMoTIoN DE LA SANTé Auteur : Rachida BENSLIMAN* Promoteur : Prof. Danielle PIETTE* Université libre de Bruxelles École de Santé Publique CRISS – Centre de Recherche Interdisciplinaire Approches sociales de la santé
INTRoDucTIoN
La promotion de la santé (PS) est une démarche qui vise à améliorer la santé et la qualité de vie des populations par des stratégies d’actions participatives et systémiques sur les déterminants sociaux, économiques, environnementaux et styles de vie des personnes. Le développement durable est une approche dont les objectifs et pratiques croisent ceux de la PS mais avec une dimension diachronique. Le concept de développement durable (DD) devenu aujourd’hui incontournable, a été adopté par des secteurs très variables, il perce progressivement celui de la promotion de la santé.
oBjEcTIfS L’objectif principal de la recherche est d’intégrer les principes du développement durable dans le processus de PS tant au niveau conceptuel que stratégique. Les objectifs spécifiques sont : • Identifier la perception du DD par les promoteurs de la santé francophones et l’intégration de la santé • Identifier les possibilités d’intégration du DD dans le cadre conceptuel et dans les stratégies de la PS découlant de la charte d’Ottawa • Identifier les compétences à développer en PS pour intégrer le DD • Identifier des projets couvrant simultanément DD et PS.
2. 3.
sensiblement du concept de PS par ses déterminants de la santé (sociaux, environnementaux, économiques et modes de vie). Elle a été remaniée en y intégrant des éléments fondamentaux de la PS : 8 piliers du DD dont la santé replacée au cœur du processus de façon transversale et inclusion de 15 axes stratégiques à l’instar de la Charte d’Ottawa (Figure 1). b. La définition de la PS (Charte d’Ottawa) intégrant les principes de durabilité avec une nouvelle version des axes stratégiques orientés vers le long terme (Figure 2). Un curriculum de formation en PS a été enrichi par l’intégration des compétences nécessaires en DD. Une série de projets couvrant simultanément PS et DD a été proposée avec des impacts potentiels parallèlement aux niveaux sanitaire, social, économique et environnemental. Exemple : Projet «Les Jardins sur toits» (MJ, Denis, Agenda Santé Publique Canada, 2010)
DIScuSSIoN Les liens entre santé et développement durable sont indissociables : l’un est considéré comme le produit ou le résultat de l’autre (Figure 3). L’Agenda 21 mondial a consacré un chapitre sur «La Protection et la Promotion de la santé» en application du DD. En outre, les objectifs et pratiques des deux approches se chevauchent tant au niveau des champs d’actions (social, environnemental, économique, modes de vie), que dans la démarche participative et le renforcement de l’empowerment individuel et collectif. De fait, les actions de PS et de DD gagneraient davantage en pertinence et en efficacité si elles étaient abordées de façon «intégrée». Quelques initiatives territoriales agissent dans cette perspective, néanmoins elles restent encore marginales ou discrètes. Les bonnes pratiques de PS/DD sont peu conceptualisées, diffusées ou publiées. figure 3 : cercle vertueux : Santé et développement durable
Nouveaux cadres conceptuels : figure 1 : Modèle de DD intégrant la PS
MéThoDoLogIE
cadres conceptuels initiaux : «La Promotion de la Santé est un processus qui confère aux populations les moyens d’assurer un plus grand contrôle sur leur propre santé, et d’améliorer celle-ci. Cette démarche relève d’un concept définissant la «santé» comme la mesure dans laquelle un groupe ou un individu peut d’une part, réaliser ses ambitions et satisfaire ses besoins et, d’autre part, évoluer avec le milieu ou s’adapter à celui-ci. La santé est donc perçue comme une ressource de la vie quotidienne, et non comme le but de la vie ; il s’agit d’un concept positif mettant en valeur les ressources sociales et individuelles, ainsi que les capacités physiques. Ainsi donc, la promotion de la santé ne relève pas seulement du secteur sanitaire : elle dépasse les modes de vie sains pour viser le bien-être». Charte d’Ottawa, 1986 «Dans le cadre des mesures proposées, le «développement durable» s’entend d’un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Le développement durable s’appuie sur une vision à long terme qui prend en compte le caractère indissociable des dimensions environnementale, sociale et économique des activités de développement.» Québec, Loi du 19/04/2006
RéSuLTATS 1. 2.
Revue de la littérature : Cadres conceptuels initiaux en PS (définition, déterminants de la santé, historique) et en DD (3 définitions, piliers du DD, Agenda 21, historique). Enquête Delphi : deux nouveaux cadres conceptuels ont été produits : a. La définition québécoise du DD a majoritairement été sélectionnée par le panel d’experts, sur les trois proposées (Brundtland, Loi Belge, Loi Québécoise). Elle intègre les trois piliers du DD et se rapproche
REcoMMANDATIoNS 1. figure 2 : Modèle de PS intégrant le DD La Promotion de la Santé est un processus qui confère aux populations les moyens d’assurer un plus grand contrôle sur leur santé et de l’améliorer …
2. PS inscrite dans l’avenir…
3. 4. 5.
… tout en répondant à leurs besoins, en satisfaisant leurs ambitions et en évoluant avec l’environnement et ses interactions.
Santé et bien-être durables
Sensibiliser les acteurs de PS à la nécessité d’intégrer la notion de DD dans leur pratique. Sensibiliser les acteurs de DD aux enjeux de santé dans leurs actions et politiques publiques. Renforcer le partenariat et l’intersectorialité dans les actions de PS et de DD. Promouvoir la participation communautaire et l’approche bottom-up. Soutenir et encourager la recherche scientifique et la publication des projets à succès couvrant les deux domaines.
coNcLuSIoN L’étude a permis de dégager des champs d’exploration larges entre PS et DD. Recherche et production de connaissances scientifiques sont recommandées pour répondre aux besoins de données probantes et de bonnes pratiques. C’est alors qu’on pourra plus facilement revoir les référentiels de compétences et les standards de la formation pour faire face à cette nouvelle dimension. La question de la pratique de l’intersectorialité reste difficile dans la mesure où chaque discipline tend à conserver intacts ses cadres de références et donc, les bases épistémologiques de ses décisions ainsi que son pouvoir sur le fondement des savoirs. Les populations vulnérables sont les premières victimes des conséquences du manque de DD. Les recherches et programmes doivent tout autant viser l’équité pérenne que la seule mesure des dysfonctionnements. Enfin, la prise de conscience de la gestion dans le temps du «capital santé des hommes et de la planète» devient non un choix mais un impératif pour assurer une qualité de vie satisfaisante aux générations actuelles et futures.
écoLE DE SANTé PuBLIquE uLB www.ulb.ac.be/esp
Poster : N. da Costa Maya, CDCS asbl, Bruxelles, Avril 2013.
Une recherche bibliographique a été réalisée pour définir le cadre conceptuel théorique de la PS et du DD : 59 documents retenus (articles scientifiques et littérature grise). Une enquête qualitative par méthode Delphi a ensuite été conduite auprès de 70 experts et praticiens en PS francophones nationaux et internationaux. Trois questionnaires électroniques ont été envoyés avec synthèse des résultats. Ces derniers ont été validés par les experts à chaque étape de l’enquête.
Quelles approches transversales pour intégrer le développement durable dans la recherche ? Poster Session 2013
Territoires‐réserve Laura Campeny – Département de Géographie Humaine, Faculté de Géographie – Université de Barcelone Notre étude porte sur l’appropriation de ces territoires‐réserve par la population. On a étudié divers phénomènes et on s’est concentré sur l’aménagement de jardins potagers communautaires qui naissent dans la ville informelle. Paolo Cottino (2003) s’approche du phénomène des jardins potagers comme un phénomène imprévu de cette ville informelle. En lien avec d’autres pratiques, les jardins potagers sont des actions ou des comportements qui mènent à d’autres formes de tisser des liens avec le territoire et avec l’espace urbain, à la limite des usages traditionnels de l’espace et sans respecter aucune des règles ou lois établies. De cette manière, les protagonistes de ces pratiques questionnent le sens commun urbain assumé par le reste des citoyens, un sens commun qui représente le type de vie sociale urbaine comme une forme légitime de vivre la ville. Ce n’est pas une confrontation directe, mais un miroir qui montre d’autres manières de construire le territoire ou la relation sociale avec le territoire. Au même temps on peut générer des interrogations sur les besoins de nouvelles formes de cohabiter et d’organisation sociale (Paolo Cottino, 2003, auteur de La ville imprévue). Les conflits que les jardins potagers peuvent exprimer sont fortement liés aux dynamiques des villes. La gentrification, la spéculation, la privatisation des espaces publics, le rôle des administrations locales, la dépossession de la citoyenneté, etc. sont des éléments de conflit que les jardins potagers peuvent mettre en évidence. La conscience et l’importance des jardins communautaires n’est pas dans l’esprit de tous les participants, et comme on a vu, cet aspect est clé pour évaluer si les jardins potagers sont le moteur de la transformation sociale. Le problème est que sans cette conscience politique, les jardins potagers perdent leur capacité transformatrice. Dans le cadre de la revitalisation urbaine, les jardins communautaires revêtent également une importance omniprésente. L’intégration de ce concept dans l’inconscient collectif, que ce soit au niveau des habitants, des auteurs de projet, ou des commanditaires, s’est faite à une rapidité déconcertante. Cet engouement soudain est propice au questionnement : les jardins communautaires sont‐ils un simple phénomène de mode ou constituent‐ils une réponse idéale à une problématique actuelle urbaine et sociale ? Outre la recherche des raisons de cette vive préoccupation, on peut également s’interroger sur son intérêt en termes de requalification urbaine. Pourquoi faudrait‐il les compter parmi les outils de rénovation urbaine ? Les qualités qu’on leur attribue sont‐elles fondées ?
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LE RÔLE DES TERRITOIRES-RÉSERVE DANS LES MÉTROPOLES CONTEMPORAINES
1.
Processus de métropolisation des villes
4.
A. Spécialisation et zonage Les métropoles contemporaines orientent leurs transformations en fonction de modèles organiques et fonctionnels : un centre historique dans lequel la ville se fait musée, des quartiers résidentiels où vivent les habitants, des centre commerciaux pour faire les courses ; des zones industrielles où sont fabriquées les marchandises, des échangeurs routiers et autoroutiers, etc. De nos jours, la grande ville peut être expliquée en termes de mouvements entre des zones spécialement conçues pour des activités parfaitement planifiées. En ce qui concerne la planification, la variable de distance a été un argument de base pour délimiter un territoire doté de morpho-structures urbaines : zones résidentielles, zones d’équipements, zones industrielles, zones de travail et d’emploi, etc., connectées par des voies de circulation plus ou moins rapides. On pourrait dire que la théorie spatiale n’a pas été plus loin que la théorie monofonctionnelle établie par Le Corbusier et que dans les aires métropolitaines ils n’existent pas d’autres fonctions que celles de loger, travailler, se reposer et circuler. Ceci peut expliquer qu’encore aujourd’hui quelques politiques d’aménagement utilisent cette vision simpliste du développement territorial métropolitain. Ce zonage permet aux pouvoirs politiques de valoriser positivement ses interventions et investissement en infrastructures et espaces publics face aux citoyens. C’est aussi à travers des chiffres qui permettent d’embellir les discours politiques que se dissimulent des pratiques publiques plus orientées à renforcer les centralités urbaines, là où l’expectative d’accumulation de capital est meilleure.
Situation des espaces-réserve dans un contexte de crise
La situation actuelle de crise immobilière et économique pronostique une réalité assez obscure et incertaine pour les prochaines années. Avec la crise immobilière, les espaces qui devaient être potentiellement renouvelés ont cessé d’exister. Les investisseurs, constructeurs, promoteurs, toutes les entités privées et les entités publiques sont en déficit, et se trouvent dans une situation d’impossibilité de payer ou de laisser de l’argent. Le paysage des villes en devient désolant : des bâtiments à moitié construits qui cherchent des investisseurs étrangers pour pouvoir être finis, des rues fermées par des travaux d’une ligne de métro qui ne sera jamais inaugurée, des friches fermées avec des barrières mais entièrement inoccupées, des usines sans toitures… La ville compte donc des espaces, qui par leurs localisations et/ou leurs conditions physiques et sociales ne sont plus intégrés dans l’unité urbaine. Ils sont perçus comme des espaces vides, invisibles, sans habitants, sans histoire et susceptibles d’êtres détruits et reconquis par les acteurs économiques. Pourtant, il s’agit d’espaces victimes du processus de désinvestissement public et privé et de populations aux ressources financières limitées, négligées par les services publics et qui subissent de plein fouet les inégalités sociales. D’autre part la ville est actuellement parsemée de vides qui deviennent la source de la dégradation des quartiers et des espaces « oubliés » par les autorités alors que les populations pourraient profiter de ces espaces. 5.
Appropriation des « espaces-réserve » par les populations
Il est toujours difficile de concilier les attentes de la population avec les projets urbanistiques et les intérêts politiques et économiques qui vont avec. Dans certains cas, les usages prévus par la conception du projet n’ont finalement rien à voir avec les usages réels des habitants du quartier. D’autre part, l’endettement des administrations et le manque de ressources financières de la part des investisseurs privés à amené que les espaces publics comme la dernière priorité des politiques. Les populations doivent donc, ou bien occuper d’autres espaces qui peuvent satisfaire leurs usages et besoins, ou bien modifier le caractère et l’identité établie par les urbanistes et architectes du projet d’espace public. Loin d’être interpellés par la notion de participation citoyenne ; ils estiment cependant qu’ils devraient être mieux informés, et même être appelés à intervenir, ou être libres de profiter de l’espace. Au même moment, la crise immobilière a fait que, d’une part, les habitants expropriés ont perdu la compensation économique ou matérielle qu’ils devaient récupérer. D’autre part, les populations n’ont plus les équipements qu’ils attendaient. Les besoins de la population ne sont donc pas satisfaits et les habitants se sentent lésés. Il y a donc une perte de confiance des populations par rapport au pouvoir politique et aux autorités locales. Ce sentiment d’avoit été trompé par les politiques amène à une volonté des habitants de vouloir créer des lieux de socialisation et de revendication sociale. Les habitants sentent qu’ils doivent prendre les choses en main et certains «vides urbains» privés ont été occupés illégalement par les populations qui se les ont approprié sans autorisation et sans cadre juridique. Images du Plan de Secteur de Liège Sources: Google
B. Renforcement des dualités La métropole a tendance à imposer l’urbanité et à exclure tout ce qui n’est pas normatif, dans les formes de travail, dans les formes quotidiennes, etc. On pourrait dire que la ville centrale détruit les structures et les liaisons socioculturelles pour imposer un autre caractère: elle change les modes d’alimentation, de loisirs, d’habitat, de vivre, par des modes standardisés et produits massivement. Il s’agirait d’un processus qui produit d’énormes déficits de qualité urbaine et de différences sociales. Le phénomène de métropolisation peut donc être perçu comme un processus spatial qui rétro-alimente la production et la concentration des dualités, ainsi que les diversités sociales et économiques qui contrastent sur le territoire. En ce sens, on pourrait qualifier l’aire ou la région métropolitaine comme le territoire qui est (plus ou moins) urbanisé autour d’une grande ville. Sans la grande ville, l’espace métropolitain n’existerait pas. Cette dernière profiterait de ses ressources –eau, sol, emploi…-, en lui imposant une organisation et un échange. « L’extra-ville » recevrait les équipements ou les infrastructures que la grande ville expulse : des industries qui pourraient nuire les habitants de la ville, une urbanisation marginale ou secondaire, des aéroports, des autoroutes, des prisons, des stations d’ épuration… D’autre part, on retrouve aussi, des zones industrielles qui n’ont pas été occupées ni par l’industrie, ni par les voies ferrées, etc., des espaces résiduels en bordure de rivières, de carrières ; des franges de terre non utilisées crées par le tracé des routes, dans l’attente de l’arrivée des spéculateurs et des promoteurs immobiliers… C’est entre les autoroutes, les infrastructures de communication, entre le port de marchandises et le cimetière, sous l’échangeur ; que l’on découvre des espaces non-codifiés, non-régulés, vides.
A.
Les jardins potagers comme espaces de socialisation et de revendication citoyenne
Paolo Cottino (2003) s’ intéresse au phénomène des jardins potagers comme un phénomène imprévu de cette ville informelle. En lien avec d’autres pratiques, les jardins potagers sont des actions ou des comportements qui mènent à d’autres manières de tisser des liens avec le territoire et avec l’espace urbain, à la limite des usages traditionnels de l’espace et sans respecter aucune des règles ou lois établies. Ce n’est pas une confrontation directe, mais un miroir qui montre d’autres manières de construire le territoire ou la relation sociale avec le territoire. En même temps on peut s’intérroger sur les besoins de nouvelles façons de cohabiter et d’organisation sociale (Paolo Cottino, 2003, auteur de La ville imprévue). Les jardins potagers communautaires sont des espaces potentiels où on peut exercer ce droit à la ville, lorsqu’ ils deviennent un espace politique d’appropriation qui génère de nouvelles formes de faire la ville. Au même temps, comme espaces publics à caractère politique, ils ont le potentiel d’être le lieu de mobilisations et de luttes, d’un scénario de revendications et de représentation de possibles conflits. D’après Fernando Fernández (2011), les potentialités de transformation sociale que les potagers ont, sont une des principales variables qui expliquent leur prolifération dans la plupart des villes des pays occidentaux. Après avoir réalisé une analyse sur les donnés territoriales et environnementales, cognitives, éducatives et participatives de ces espaces, l’auteur affirme que les potagers communautaires à travers les pays occidentaux ont beaucoup de points en commun. Quelques uns de ces points en commun sont : l’accès aux ressources partagées, l’établissement de normes collectives ou la structuration d’identités collectives à l’échelle du quartier. Ces similitudes, chaque fois plus émergentes, font que les potagers soient des potentiels de biens communs urbains.
C. Subordination de la périphérie Le concept de centralité est relatif, il existe une centralité urbaine s’il y a un territoire qui peut lui être subordonné socialement, politiquement et économiquement, et celui-ci existe pour n’importe qu’elle ville, à différents degrés. Ainsi, la centralité est seulement possible s’il existe un espace subordonné, une périphérie et des qualités totalement opposées. Les espaces centraux, de dimensions réduites imposent, disposent et définissent, la plupart du temps, le territoire métropolitain. Ainsi, les espaces centraux des métropoles agissent comme des espaces de subordination territoriale, comme les espaces à partir desquels s’initie un processus d’accumulation métropolitaine dû sa haute accessibilité, sa concentration d’ activités hautement productives, de gestion et de décision. La perception de la qualité des espaces centraux est relative aussi, car leur signification symbolique comme espaces de pouvoir, mise en évidence à travers la magnificence des constructions, subordonne les valeurs symboliques et les potentialités du reste du territoire métropolitain et peut même arriver à les réduire à l’invisibilité ou simplement à leur disparition. Les marchés économiques internationaux et l’initiative privée ont retrouvé un rôle majeur en matière de gouvernance urbaine et les initiatives plus sociales furent mises de côté. Dans l’ambition de rendre la ville internationale, la seule priorité fut celle d’attirer le maximum d’investisseurs et de touristes, en résumé, des flux globaux qui pouvaient générer de l’argent. En ce sens, la création de centralités est primordiale, car elles deviennent des espaces de pouvoir avec une très haute signification symbolique qui est mise en évidence à travers la magnificence des constructions. Cette magnificence peut subordonner les valeurs symboliques et les potentielités du reste du territoire métropolitain, en arrivant même à les réduire à l’invisibilité ou simplement à leur disparition.
Images: Barcelona Sources: Google et Laura Campeny
2.
L’internationalisation de la ville : exemple sur Barcelone
La ville se conçoit comme une entreprise qui doit garantir des revenus aux investisseurs, mais également en tant qu’objet du marketing urbain s’appuyant sur la création d’espaces emblématiques se caractérisant par leurs qualités formelles et leur attractivité de l’investissement. Les gestionnaires de la ville de Barcelone ont visé de doter la ville d’une dimension internationale pour « mettre Barcelone sur la carte ». Ceci était un des objectifs des Jeux Olympiques de Barcelone de 1992. Dans le contexte « de la lutte pour obtenir un rôle important au niveau international » de concurrence territoriale à l’échelle internationale, les agents urbains ont mis en place une politique de ville qui compte avec un objectif clair : rendre la ville attractive. Une stratégie afin d’ y arriver est de créer les conditions adéquates, en concevant des « produits » déterminés et en profitant du potentiel existant pour capter les investissements et ouvrir le marché. La compétitivité est efficace lorsque l’image de la ville est efficace. « L’idée générale d’une Grande Barcelone s’est basée sur la qualité urbanistique et des équipements de la ville. D’autre part on a voulu maintenir son rôle de capitale régionale et de ville internationale pendant toute la centurie […] dans les années 1960 cette idée fut explicitement récupérée, cependant elle resta un peu éclipsée derrière la corruption politique, au moment où les intérêts prenaient trop d’importance. Vingt ans plus tard l’idée est la même, avec les couleurs olympiques et revêtue de l’efficacité cybernétique de la révolution scientifique et technique du moment. » (CARRERAS, C. 1993). Ces transformations se manifestent par des interventions à grande échelle dans des espaces vides périphériques ou au centre de la ville. Dans ce dernier cas, il existe des projets où la nouvelle infrastructure a été implantée de manière brutale au cœur du quartier. Postérieurement, en profitant de l’attractivité du nouvel espace, de nouveaux commerces et bureaux ouvrent leurs portes à un nouveau public. Dans le centre historique, cette stratégie s’est concrétisée par la création d’équipements (MACBA, CCCB,…) et de nouveaux espaces publics auxquels on attribue un pouvoir catalyseur pour la rénovation urbaine. Le but étant de régénérer et aérer le tissu urbain en créant des voiries et en réalisant des espaces verts et des places, coinjointement à la réhabilitation du bâti. Ces actions ont inévitablement remodelé la trame urbaine et ont contribué à de nombreuses démolitions de logements au profit d’autres constructions destinées à des populations plus aisées. Ceci peut amener à des phénomènes de gentrification dû fait que les habitants du quartier voient le projet comme un objet isolé qui leur a été imposé afin de changer leurs modes de vie et la vie de quartier qui existait auparavant. De plus, la reconversion urbaine d’une zone engendre indéniablement la hausse du prix des loyers, ainsi qu’une augmentation du coût des services et des produits de première nécessité. La municipalité, ou plus concrètement la Commission d’Urbanisme, met en œuvre la restructuration des quartiers du centre historique par le biais d’une entreprise au capital mixte, Foment Ciutat Vella SA-FOCIVESA. Cette société gère l’expropriation des propriétaires et l’acquisition du foncier, elle réalise les investissements en infrastructure et viabilise le sol pour la construction de nouveaux logements dont seulement une petite partie sera dédiée à des logements sociaux (10% du parc de logements depuis 2007 doit être dédié aux logements sociaux). Elle prend également en charge la coordination et la construction de nouveaux équipements publics dont la propriété revient à diverses institutions publiques (universités, gouvernement provincial, municipalité, gouvernement autonome, ministère…). Les constructions sont financées par les entités bancaires qui participent au capital de FOCIVESA et commandent les travaux à des entreprises privées, elles-mêmes responsables de ce capital. La Ville, elle-même agit aussi comme acheteur et investisseur privé. Ceci amène au phénomène de marchandisation de la ville. Les nouveaux équipements, dont la conception répond aux canons de l’architecture spectaculaire et monumentale, sont conçus comme une attraction pour les touristes, ou des barcelonais consommateurs d’une culture élitiste. Ils sont perçus comme des lieux sécurisés qui tranchent fortement avec l’image d’insécurité des espaces non rénovés à proximité. Celà va générer des limites très marquées entre le nouveau et l’ancien et donc des frontières très marquées.
3.
La violence du capitalisme et de la ville néolibérale
A. Le rôle de la destruction créatrice Nos villes sont aujourd’hui basées sur des modèles politiques, économiques, urbanistiques, bien concrets qui dérivent du système capitaliste. L’accumulation continue de capital et la recherche interminable de bénéfice, qui domine la logique du système capitaliste, donnent lieu à la création d’un entourage géographique qui facilite les activités capitalistes, seulement pour pouvoir le détruire et en construire un totalement différent dans un entourage différent (Harvey, D. 2004). En ce sens, certains auteurs disent que le capital utilise toujours l’espace de la même manière avec un processus de “destruction créatrice”. Ce concept désigne le processus de disparition d’activités économiques par la création de nouvelles activités économiques. L’idée remonte au philosophe Friedrich Nietzsche (1844-1900), mais la formulation elle-même fut proposée pour la première fois par l’économiste Werner Sombart (1863-1941). Cependant, cette expression est fortement associée à l’économiste Joseph Schumpeter (1883–1950). Ainsi, en 1942 J. A. Schumpeter, loin de la théorie économique marxiste, décrit le processus comme une méthode évolutive. Le capitalisme est, par nature, une forme ou une méthode de transformation économique qui n’a jamais été stationnaire. Ce caractère évolutif n’est pas dû, seulement, au fait que la vie économique se déroule dans un environnement social et naturel qui se transforme, ni à l’augmentation de la population et donc du capital, ainsi qu’ aux parcours des systèmes monétaires. L’impulsion qui allume et démarre la machine capitaliste vient, surtout, des nouveaux biens de consommation, des nouvelles méthodes de production et de transport, des nouveaux marchés et des nouvelles formes d’organisation industrielle créées par l’entreprise capitaliste. Les changements qualitatifs dans l’organisation du travail, dans l’usage de l’espace urbain sont produits sans provoquer de cassure dans l’évolution du capitalisme car ils viennent de l’essence du capitalisme. Ainsi, dans un premier temps, on peut dire que la création d’espaces non codifiés temporellement, du fait de la destruction de ce qui existait précédemment viendrait du besoin naturel de renouvellement et de transformation qui nourrit le système capitaliste. B. Stratégies urbanistiques de la ville néolibérale : l’exemple de Barcelone. Un deuxième fait qui explique l’existence de ces espaces non codifiés ou délaissés viendrait d’une stratégie économique plus concrète et locale. Cette stratégie serait basée sur deux points. Premièrement, l’existence de zones non-codifiées et délaissées permettrait d’accentuer les zones de centralité et les périmètres récemment renouvelés. Deuxièmement, la dégradation progressive de certaines zones amènerait à une diminution très importante des prix du foncier dans ces zones. Ceci capterait donc l’attention des investisseurs privés attirés par le prix du foncier devenu dérisoire. Ainsi, dans le premier point, la production de marges urbaines viendrait d’ un besoin de fonctionnement optimum de la ville néolibérale composée de centralités spécifiques et symboliques. Comme on l’a vu dans les points précédents concernant la centralité, on pourrait penser que la production de discours et d’actions politiques de stigmatisation de certaines zones serait d’ empêcher d’éventuelles transformations alternatives de ces espaces afin d’accentuer et de mettre en valeur les zones renouvelées. Le deuxième point serait basé sur une dégradation planifiée de ces zones à travers le temps. Ainsi l’objectif non avoué serait d’espérer la stigmatisation de ces zones pour empêcher d’éventuelles transformations à court terme et d’arriver à l’obtention du profit maximal de ces espaces à long terme. À Barcelone, ces espaces marginaux naissent des interstices urbains qui entourent les espaces récemment recapitalisés, dans le cœur de la ville ou dans d’autres parties de l’agglomération moins centrales. Ces espaces marginaux ou territoires-réserve sont des espaces de haute potentialité productive : dans les plans de planification urbaine ils sont représentés comme zones de rénovation urbaines. Ce sont donc toujours des zones de grand potentiel. Ceci constitue une garantie future de revalorisation pour le capital privé. D’autre part, la faible probabilité d’une construction immédiate garantit le processus de dégradation urbaine et sociale qui les transforme donc progressivement en territoires-réserve. Ces espaces peuvent passer d’une situation de désintérêt total auprès des acteurs urbains dominants, à des espaces stratégiques pour les investisseurs. Dans les représentations des plans urbanistiques, ils apparaissent comme des espaces sans hiérarchie, et sans potentiel économique. Mais, à travers le jeu de la dynamique urbaine, ils reprennent de la valeur et deviennent l’inéluctable prolongement de cette dynamique urbaine.
B.
Régulation des “vides urbains” par les administrations locales
Pour la ville, les «vides urbains» occupés illégalement renvoient une image négative «de squat». De plus, ces vides questionnent sur les responsabilités civiles et juridiques et ne sont plus «contrôlables» par les autorités. Ainsi, les autorités décident de la mise en place d’un concours d’idées adressé à des associations qui envisageraient de développer des projets et des activités dans le but de régénérer le tissu urbain et d’amener une dynamique de cohésion sociale au sein des quartiers. Concours: Pla Buits Règlement: Les candidats ont trente jours pour développer un projet, répondre aux consignes imposées et le présenter. Le règlement du concours est basé sur différents points: 1. 3. 5.
Les candidats peuvent être des entités publiques ou privées. Ils doivent répondre au statut de des ASBL. Licence d’usage pour 3 ans Présentation d’un programme d’autogestion et d’autofinancement.
2. 4.
Le projet d’occupation de l’espace ne peut pas amener à des rémunérations économiques. Présentation de la description du projet pendant les 3 ans
Objectifs: 1. Récupérer la propriété de ces terrains. 2. Décider de ce que l’on y fait ou pas afin d’avoir une image plus positive. 3. Permette d’avoir un contrôle. 4. Installer un cadre juridique autour de ces terrains «vagues».
Avis sur les mesures prises par la Ville: 1. Esaces réservés à une élite intellectuelle et artistique. Discrimination 2. Certains sites du concours présentent déjà des occupations/appropriations par des riverains et qui fonctionnent très bien en termes de lien et cohésion sociale. VIE DE QUARTIER déjà BIEN Présente 3. La ville se décharge de ses responsabilités sur l’espace public. 4. Régi par les lois et règlements sur les espaces publics. APPROPRIATION Fragilisée 5. Réaliser des espaces publics financés directement par la population. Réalisation et gestion citoyenne. 6. Ne répond pas aux besoins réels en logement des populations les plus précaires. Peut-on donc parler d’opportunité ou de manipulation? Photos : Laura Campeny
Laura Campeny Bastida, Architecte - Urbaniste Université de Liège recherche en collaboration avec la Facultat de Geografia de Barcelona, Departament de Geografia Humana.
6. Conclusion Les occupations et appropriations sont considérées, par les autorités et la pratique de la gouvernance, comme des problèmes qui doivent être corrigés avant qu’ils ne deviennent “des problèmes réels”. -> Les occupations précaires sont en train d’être détruites et les populations qui y habitent sont expulsées. -> Les occupations avec un discours social sont invisibilisées ou neutralisées. Peut-on voir ce type d’appropriations spontannées comme des expériences et tests de contra-néolibéralisation (counterneoliberalisation) ? Est-ce un exercice effectif du “droit à la ville” ?
Quelles approches transversales pour intégrer le développement durable dans la recherche ? Poster Session 2013
Système paysage et recompositions territoriales Roselyne de Lestrange – CREAT, Faculté d’Architecture, d’Ingéniérie Architecturale et d’Urbanisme, LOCI – Université Catholique de Louvain Le paradigme actuel de métropolisation / fragmentation et de recherche de soutenabilité appelle à un renouvellement de la pensée sur la ville. Parmi les récits urbains émergents, nous rejoignons celui de l’école territorialiste et pensons que le paysage peut être un outil au service de son projet de développement local auto soutenable (Magnaghi, 2003). Outil théorique, par la pensée paysagère ; outil spatial, comme charpente des territoires urbanisés ; outil stratégique, en tant que système complexe. Ce dernier est constitué de variables matérielles ‐ les caractéristiques biophysiques et écologiques du territoire‐ et de variables immatérielles : ses caractéristiques sociales et culturelles. A l’instar des services éco systémiques, ses qualités émergentes peuvent devenir de véritables externalités au service des territoires urbanisés. La recherche explore les modes opératoires par lesquels le paysage ainsi envisagé peut servir de levier à des projets cherchant à dépasser les problèmes spatiaux, environnementaux et de gouvernance issus du morcellement des territoires. A l’aide des outils du design systémique, elle analyse plus spécifiquement le potentiel qu’ont les paysages de rivière ‐ riverscapes ‐ pour alimenter un processus de mise en relation et d’ancrage des fragments de l’urbain. On suggère en effet que la structure spatiale en réseau et le fonctionnement en système des rivières appellent une gestion intégrée et multi scalaire basée sur la coopération entre entités administratives (régions, provinces, communes), domaines de gestion (environnement, aménagement du territoire, mobilité, agriculture, …) et catégories d’usage (économie et habitat). Cette hypothèse est testée d’une façon complémentaire sur trois terrains. Dans le delta du Tigre à Buenos Aires, on a questionné le potentiel de médiation sociale du riverscape (entretiens semi dirigés). A Genève on a mis en évidence le rôle levier des rivières dans l’initiation puis la mise en œuvre du projet d’agglomération transfrontalier. A Bruxelles, l’enjeu est la mise en place d’une communauté métropolitaine associant 135 communes à travers 3 Régions. La rivière Senne est prise comme sujet d’expérimentation des conditions d’une mise en coopération durable des territoires qu’elle traverse et des domaines de compétence impliqués dans sa gestion. Outre le fait qu’elle est interrégionale et sécante à une grande variété de pièces urbaines, cette structure paysagère et territoriale est choisie pour son important aléa d’inondation qui rend cruciale la mise en place d’une gestion transfrontalière et transdisciplinaire. Sur ce terrain la recherche devient action et crée un groupe de travail transversal inspiré de l’exemple genevois. Opérateurs, associations et experts de l’urbanisme et de l’environnement des Régions, Provinces du Brabant et communes de la vallée sont invités à y réfléchir, aux côtés de chercheurs et étudiants, aux modes en enjeux de leur collaboration.
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15
SYSTĂˆME PAYSAGE ET RECOMPOSITIONS TERRITORIALES PROBLEMATIQUE
QUESTION
MORCELLEMENT TERRITORIAL
DECONNEXION PAYSAGERE
PERTE URBANITE
VARIABLES BIOPHYSIQUES ÉCOSYSTĂˆMES
BAISSE SERVICES ECOSYSTEMIQUES
PAYSAGE
TERRITOIRE GOUVERNÉ HABITER
STRUCTURES PAYSAGERES: LEVIERS POUR UN URBANISME DE RECONNEXION?
REPRÉSENTATION PERCEPTION
RECHERCHETHEORIQUE
RECHERCHE EMPIRIQUE
ď ą POSTURE THEORIQUE
LE PAYSAGE POUR RECONNECTER LES FRAGMENTS?
Ville archipel, fragmentation socio spatiale
ECOLE TERRITORIALISTE Le paradigme actuel de mÊtropolisation/ fragmentation et de recherche de soutenabilitÊ, appelle à un renouvellement de la pensÊe sur la ville. Parmi les rÊcits urbains Êmergents, cette recherche s’inscrit dans la posture de l’Êcole territorialiste. Elle postule que le paysage peut être un outil au service de son projet local (A. Magnaghi). Outil thÊorique, par la pensÊe paysagère ; outil spatial, comme charpente des territoires urbanisÊs (socle, rÊseaux hydrologiques, marges et entre deux); outil stratÊgique, en tant que système complexe.
IDENTITES PAYSAGERES
PUISSANCE MOBILISATRICE DU RIVERSCAPE, AU-DELĂ€ DES FRONTIĂˆRES SOCIALES.
QUELLE MOBILISATION DU PAYSAGE DANS LE PROJET DE TERRITOIRE?
ď ą POSTURE METHODOLOGIQUE
LES RIVIERES: STRUCTURES SPATIALES ET LEVIERS DE PROJET
PENSEE PAYSAGERE 3HQVĂŠH UHODWLRQQHOOH
IdentitĂŠs habitantes
Collision des Êchelles/ Heidi à l’OMC
Entre deux
dĂŠsobĂŠissance
inversion Analyse inventive
PensĂŠe complexe
Renaturation de l’Aire. G. 'HVFRPEHV
RIVERSCAPE SERVICES
espaces ouverts = charpente
Un territoire transfrontalier a inventer
ECOLOGIE DU PAYSAGE
/D PRVDïTXH SD\VDJèUH 3 &OHUJHDX
STRUCTURES Corridors, taches , matrice
FONCTIONS CapacitĂŠ innĂŠe Ă gĂŠnĂŠrer et rĂŠgĂŠnĂŠrer
LA CHARPENTE PAYSAGERE , PILIER DU PROJET DE TERRITOIRE AR TER 2012
$UUDQJHPHQW RI QDWXUH LQ XUEDQ UHJLRQV 5LFKDUG 7 7 )RUPDQ
SERVICES Production, structuration, bien-ĂŞtre, rĂŠsilience
BiodiversitÊ, climat, production alimentaire, Ênergie, valorisation foncière, attractivitÊ du territoire, loisir et esthÊtique >> santÊ et bien-être, lien social‌
ÂŤ COMPACTE MULTIPOLAIRE et VERTE Âť
projet -processus
OUTIL: CONTRAT DE CORRIDOR TRANSFRONTALIER
LA RENATURATION: UN OUTIL DE CONNEXION ENTRE ESPACES, DOMAINES DE GESTION ET CATÉGORIES D’ACTEURS
STRUCTURES ET SERVICES DU PAYSAGE: DES OUTILS POUR UNE INVERSION DANS LA PRODUCTION DU TERRITOIRE
UN MODE OPERATOIRE DE CONSTRUCTION TERRITORIALE?
VALEURS BĂŠnĂŠfices marchands ( foncier, tourisme) et non marchands
CommunautÊ MÊtropolitaine Bruxelloise : Quel espace? Quels domaines de collaboration? (adaptÊ de Haines –Young & Potschin in Selman, 2012)
ď ą RECHERCHE THEORIQUE
L’URBANISME PAYSAGER L’ECOLOGIE DU PAYSAGE AU SERVICE DU PROJET DE TERRITOIRE  Utiliser les catÊgories d’analyse de l’Êcologie du paysage pour aborder les aspects anthropiques de la dÊconnexion  Organiser la diversitÊ du morcellement  Services paysagers et valeur Êconomique de la rÊsilience
EN COURS‌
UN CONTRAT DE CORRIDOR POUR LA VALLEE DE LA SENNE: LEVIER POUR LA CONSTRUCTIONDE LA COMMUNAUTE METROPOLITAINE BRUXELLOISE?
Le paysage comme un système de structures, fonctions, services et valeurs
RECHERCHE ACTION RIVIERES &PROJET DE TERRITOIRE
Territoire fonctionnel VS territoire gouvernĂŠ
GROUPE DE TRAVAIL/
STAGES PAYSAGE ET ART LA SENNE COMME STRUCTURE PAYSAGERE
6WUXFWXUH SD\VDJère de l’aire mÊWURSROLWDLQH EUX[HOORLVH %885
INTERREGIONAL BRUXELLES CAPITALE / FLANDRES / WALLONIE
> EPAISSEUR PAYSAGERE > DESIGN INTEGRE OUVRAGE HYDRAULIQUE / ESPACE PUBLIC URBAIN
INTERSCALAIRE REGIONS / PROVINCES/ COMMUNES / HABITANTS
La Senne, ÊlÊment de la charpente paysagère de la mÊtropole
INTERDISCIPLINAIRE URBANISME ET ENVIRONNEMENT ACTEURS PUBLICS, ASSOCIATIONS, UNIVERSITES, EXPERTS INVITES
ProblĂŠmatique des inondations 8UEDQ 'HVLJQ 6WXGLR
URBAN DESIGN STUDIO GESTION INTEGREE DE L’EAU MASTER COMPLÉMENTAIRE EN URBANISME ET DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL LOCI UCL + RÉGION WALLONNE DGO3 / DGO4
> LA RIVIĂˆRE ET SA DYNAMIQUE: ATOUTS POUR LA VILLE
6FKĂŠPD GH SURFHVVXV GH 6\VWHPLF GHVLJQ $ODQ %HUJHU
ROSELYNE DE LESTRANGE
Ecole doctorale thÊmatique en dÊveloppement territorial Directeur de recherche: Pr. Bernard Declève roselyne.delestrange@uclouvain.be
Quelles approches transversales pour intégrer le développement durable dans la recherche ? Poster Session 2013
Bénéfices des migrations internationales en faveur de la résilience écologique des ménages ruraux dans le pays d'origine ; étude de cas dans deux provinces de la Sierra équatorienne. Sabine Henry et Fabrice Demoulin – département de Géographie – Université de Namur Les liens qui unissent nos sociétés à l'environnement sont caractérisés par des dynamiques complexes, non‐ linéaires et pluriscalaires. Une partie du progrès scientifique et technologique des sociétés occidentales s'est construit dans le but avoué de mieux protéger les individus contre les ruptures des chaînes d'approvisionnement des services et biens écologiques nécessaires à la satisfaction de leurs besoins fondamentaux. Les contraintes et chocs environnementaux locaux se sont peu à peu éloignés des préoccupations et de la perception sensible de la majorité des familles occidentales. Ce « progrès » est porté essentiellement par une consommation croissante d'énergies primaires bon marché. Il se caractérise par la place importante faite à la rationalisation, à la spécialisation et à l'efficience, tant dans l'organisation socio‐économique que dans l'acquisition des savoirs scientifiques et technologiques. Cette apparente maîtrise de l'homme sur son environnement a totalement éclipsé la question de la résilience. Or, un ensemble de crises (pic pétrolier‐subprimes et changements climatiques) remettent en question ce sentiment de maîtrise. Les communautés scientifiques découvrent l'incertitude radicale. C'est sur base de ces constats que nous défendons l'idée d'un outil d'évaluation au niveau individuel permettant la mise en avant des pratiques, savoirs et attitudes qui garantissent un niveau de résilience compatible avec les défis actuels. Cet outil doit permettre une utilisation tant au niveau scientifique qu'au niveau du grand public. Nous proposons une méthodologie d'évaluation des Profils de Résilience Écologique des Ménages (PREM) basée sur l'étude des attributs de la résilience: modularité, connectivité, diversité réelle (fournissant des fonctions redondantes et indépendantes) et présence de rétroactions serrées. Ces attributs sont complétés par le concept de niche écologique qui permet l'analyse des stratégies des ménages: spécialistes vs généralistes. Notre étude a été réalisée dans deux provinces équatoriennes marquées par une forte migration. Nous posons comme hypothèse que les liens entretenus avec les familles restées sur place avec les migrants permettent l'observation d'une grande diversité de stratégies. Nous décomposons les modes d'influence en trois : les envois de fonds ; l'échange de savoirs; la diminution de la force de travail. Les sources de données utilisées sont les recensements nationaux de 2010 et de 2001 ; une série d'enquêtes qualitatives (2010) et une série d'enquêtes quantitatives (2011). Pour tester le PREM suivant les caractéristiques des migrations, des tests statistiques tel que l'odds ratio, l'ANOVA et le chi‐carré ont été effectués. Nous avons déjà pu mettre en évidence un lien fort entre la migration et le style de vie des ménages. Ces liens apparaissent en faveur du PREM des ménages avec migrants. Par contre, ceux‐ci présentent une modularité plus faible et donc une plus faible résilience face aux chocs systémiques globaux. HERA – Higher Education & Research Awards for Future Generations — http://www.fgf.be/hera
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Bénéfices des migrations internationales en faveur de la résilience écologique des ménages ruraux dans le pays d'origine Etude de cas dans deux provinces de la Sierra équatorienne Fabrice Demoulin, Sabine J.F. Henry
Objectif général
Elaborer un outil d'évaluation de la résilience écologique au niveau des ménages permettant l'analyse des changements en lien avec la migration internationale dans les communautés d'origine.
2 Hypothèses
1 Contexte général
3 Zone d'étude
La migration internationale favorise la résilience grâce à l'augmentation de la diversivication:
Constat 1 Style de vie moderne / occidental Spécialisation + découplage de la relation « ménages-écosystèmes »
Agriculture mécanisée engrais chimiques, ...
Hypothèse 1
des sources d'énergies domestiques
Hypothèse 2
des sources de revenus / des modes d'échanges
Hypothèse 3
des réseaux sociaux et d'entraide
Hypothèse 4
des origines spatiales des sources d'énergies (glucides/féculents)
Hypothèse 5
des chaines d'approvisionnement des sources d'énergies (glucides/féculents)
Hypothèse 6
des perceptions des problèmatiques environnementales
Technologie des transports
1. Niveau provincial (Azuay et Cañar) 3
2. Niveau communautaire
2 1
700- 4000 m 0-700 m
=> Régions agricoles ayant connu deux grande vagues d'émigration (1990 et 2001).
La migration internationale défavorise la résilience par l'augmentation :
Énergies liquides bon marché
Hypothèse 7 du découplage avec le local ( ↘ la modularité)
Problèmes Problèmes!!
4 Données
Chute du EROI
Pic pétrolier
00
Global
1. Enquête quantitative “3-Paute” (auteurs et R. Vanegas)
Intrants agricoles
énergies biens industriels
Constat 2 Limitations/échecs i) des modèles prédictifs et ii) de la notion de risque Sensibilité aux conditions de départ (phénomènes continus complexes). ●Effets non-linéaires : seuils critiques, hystérésis, granularités, ... ●Incertitude radicale (« nous sommes ignorants de notre propre ignorance », Kirzner) ●Cloisonnement disciplinaire (ex. thermodynamique vs économie néo class. ). ●
!
Migrant
●
Services inconnus
sol
Local
!
● ●
2. Recensement nationaux de 2001 et 2010, Cañar et Azuay (INEC)
Ménage
eau
Frontière politique et culturelle Rétroactions serrées
Stratégie
ex. => échec des experts à prédire la crise « pic du pétrole conv. - subprimes »
Réalisée au printemps 2011 245 ménages sélectionnés par tirage aléatoire simple ●Niveau commuautaire (3 communautés) ●
!
Services ! écologiques
Diversité
Modularité
Connectivité
spécialiste? généraliste ?
Résilience
5.1 Résultats généraux Approvisionnement en eau et en énergie domestique Pearson residuals
Solution: ↗ la résilience écologique Approche « système» : les attributs de la résilience Rétroaction Rétroaction serrée serrée
Diversité Diversité -redondance -redondance -indépendance -indépendance
Modularité Modularité
Connectivité Connectivité
5.2 Ex . de Profil de Résilience Ecologique d'un Ménage
Voiture
Puits
app.
Rés. publique
Canal
Eau de pluie
Migrant
0,20
-8,01
3,15
3,87
-11,62
Ss migrant
-0,08
3,19
-1,25
-1,54
4,62
INEC 2011
χ2
V
259.60***
0.05
df = 4, p-value < 2.2e-16
Profil de diversification (meilleur ménage 2011) Elec.
Gaz
Bois
Pas de cuisine
Migrant
-1.14
4.08
-9.56
-6.54
Ss migrant
0.56
-1.62
3.78
2.59
... 0.04
178.82***
df = 5, p-value < 2.2e-16
Indices de diversification (1-Hirschman) ~ Migration Avec migrant moyenne
Geo-diversité
Approche « individuelle » : les niches écologiques Fitness
Stratégie « généraliste »
Fitness
Stratégie «spécialiste »
Gradient envi.
Avantage si perturbations écosystémiques
Gradient envi.
Avantage si stabilité écosystémique
Taux de localisme / de modularité: => 62%
(> 50% )
Sans migrant moyenne
3-Paute
P-value Conclusion (t-test W)
Energies domest.
M=0,26
M=0,24
0,46
Revenus/savoirs
M=0,43
M=0,37
1e -3
Réseaux sociaux
M=0,48
M=0,35
4,7e -5
Orig. sp glucide
M=0,04
M=0,01
0,01
Ch. appro. glucide
M=0,26
M=0,15
4e -3
Perception envi.
M=0,60
M=0,56
0,34
Indice de localisme ~ Migration
Notre Profil de Résilience Ecologique des ménages est construit sur bases des facteurs de résilience systémique et de l'approche des stratégies de “niche écologique”=> pas de dépendance : ni spatiale, ni de ressources.
Loca. / modularité
V x x x x V
3-Paute
Avec migrant
Sans migrant
P-value
moyenne
moyenne
(t-test W)
M=0,67
H0 = H0 = H0 = H0 = H0 = H0 =
M=0,70
0,22
Conclusion
H0 = V
Conclusions et perspectives L'hypothèse 1 n'est pas vérifiée au niveau des 3 communautés mais, au niveau des 2 provinces, le comportement de consommation des énergies domestiques est dépendant de la “migration”.
L'hypothèse 2 semble se vérifier au niveau des 3 communautés : la diversité des sources de revenus (et de possibilité d'échange) est significativement plus élevée. L'hypothèse 3 semble se vérifier au niveau des 3 communautés : la diversité des réseaux sociaux est signicativement plus importante dans les ménages avec migrant(s).
L'hypothèse 4 semble se vérifier au niveau des 3 communautés : la diversité spatiale des principales sources de glucides du ménage est significativement plus importante dans les ménages avec migrant(s).
L'hypothèse 5 semble se vérifier au niveau des 3 communautés : la diversité des chaines d'approvisionnement en glucides est signicativement plus importante dans les ménages avec migrant(s). L'hypothèse 6 ne se vérifie pas. L'hypothèse 7 n'est pas statistiquement vérifiée au niveau des 3 communautés mais, se vérifie partiellement au niveau des 2 provinces: les choix de sources d'approvisionnement non-locales en énergie et en eau sont significativement liés aux ménages avec migrant(s).
Nous défendons la nécessité d'un outil d'évaluation au niveau individuel permettant la mise en avant des pratiques, savoirs et attitudes qui garantissent un niveau de résilience compatible avec les défis socio-environnementaux actuels. Cet outil doit permettre une utilisation tant au niveau scientifique qu'au niveau du grand public. Nous proposons par ce travail une méthodologie d'évaluation des Profils de Résilience Écologique des Ménages (PREM) et démontrons par la même occasion son fonctionnement dans le cadre d'une question de recherche appliquée. Cet outils va encore être adapter à l' analyse des ménages occidentaux.
Un travail important de vulgarisation sera entrepris en partenariat avec le monde associatif (20132014) afin de fournir un outil d'auto-évaluation en ligne du PREM. Cet outil servira de base pour un ensemble d'actions de sensibilisation et d'éducation permanente. Fabrice Demoulin
Pr Sabine J.F. Henry
UNamur, Belgium
UNamur, Belgium
Département de géographie rue de Bruxelles 61 B-5000 Namur Belgium
Département de géographie 61, rue de Bruxelles B-5000 Namur Belgium
Phone: 0032 81 72 44 72
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Quelles approches transversales pour intégrer le développement durable dans la recherche ? Poster Session 2013
La gestion durable des territoires : une pratique multidisciplinaire émergente Logan Moray et Nathalie Crutzen – Sustainable Strategy Platform – HEC‐Ecole de Gestion de l’Université de Liège À lʼheure où la notion est devenue un bien commun utilisé et en phase dʼêtre intégré, sur la place publique, le développement durable nʼen demeure pas moins une problématique aux multiples facettes dont l’absence de définition strictement scientifique est souvent regrettée (ZUINDEAU, 2000). De ce fait, le développement durable apparait davantage tel un cadre normatif, une manière de faire liant interprétations et projets territoriaux où la place qu’occupent les interactions économiques, politiques, sociales et culturelles est fondamentale (GODARD, 1997). Plus d’un parle alors de transition pour rendre compte de la prise de conscience des enjeux de la durabilité (EMELIANOFF, 2007; GOODWIN, 2000). Toutefois, cette affirmation ne reste qu’espoir et théorie tant qu’elle n’est pas étayée par une opérationnalisation des propos. C’est pourquoi, face à tant d’opacité dans la construction des prémisses d’une gestion concrète durable des territoires, il s’avère pertinent d’étudier la thématique avec l’objectif de savoir: quelles formes les transitions majeures vont‐elles prendre ? Pour mener à quoi ? Quels sont les enjeux et les stratégies à mettre en œuvre pour assurer un développement territorial urbain durable? La présente recherche propose une revue de la littérature liée à la gestion durable des territoires en mettant l’accent sur la dimension spatiale du développement durable, la recomposition du le rôle des acteurs sociétaux et le déplacement de la limite entre production de connaissances et mise en œuvre des actions. Posée en ces termes, la problématique investigue le thème de la multidisciplinarité, pratique émergente, en tant que facteur‐clé de réussite dans la transition durable des territoires. Les premières observations montrent que dans cette transition, la dynamique spatiale devient fondamentale, car, même si les préoccupations mondiales ne peuvent être ignorées, force est de constater qu’elles ne définissent pas à elles seules les stratégies locales (THEYS, 2000; ROTMANS, 2005; RUMPALA, 2009): chaque territoire est capable de se projeter en fonction de ses propres représentations et besoins. La gouvernance évolue aussi, elle n’est plus le seul fait des élites: la société civile affirme sa volonté de participer aux choix technologiques, territoriaux, sociaux et économiques. Désormais, elle se sent concernée (HOTHO et al., 2010; HAMMAN et al., 2009). En conclusion, les territoires sont en voie de transition selon un modèle durable qui concilie leurs temporalités respectives et les exigences environnementales, territoriales, sociales, économiques et politiques : les enjeux du durable bousculent et remettent en jeu les découpages administratifs. Cette perspective multidisciplinaire de la transition durable se veut transversale et fera office de cadre d’analyse tout au long de la recherche‐projet. Celle‐ci s’articulera autour l’étude de cas d’un projet de revitalisation du bassin liégeois. HERA – Higher Education & Research Awards for Future Generations — http://www.fgf.be/hera
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Image de fond: www.sunchongardenexpo.blogspot.com
Objectifs
les initiatives locales peuvent conduire à une transition durable des territoires
Réaliser une modélisation des conditions dans lesquelles
S’intéresser aux zones pertinentes d’action, aux vrais lieux de pouvoir et définir l’échelle adéquate
sur la somme de politiques régionales plutôt que sur la définition de politiques (inter)nationales?
Et si, au final, la gestion durable des territoires reposait
N’est-il pas contradictoire de vouloir étudier le développement durable, de manière générale et opérationnelle à la fois, dans la mesure où lorsque les actions existent, elles sont limitées à des territoires et, prises séparément, peu enclin à modifier les forces socio-économiques qui affectent la planète dans le sens de la nondurabilité ?
De ce fait, le développement durable apparait tel un cadre normatif, une manière de faire liant interprétations et projets territoriaux où la place qu’occupent les interactions économiques, sociales et culturelles est fondamentale.
Le développement durable est une problématique aux multiples facettes dont l’absence de définition strictement scientifique est souvent regrettée.
Contexte
Bibliographie
COOKE, Re-Framing Regional Development: evolution, innovation and transition, 2012; EMELIANOFF, «La ville durable: l’hypothèse d'un tournant urbanistique en Europe», 2007; GODARD, Le principe de précaution dans la conduite des affaires humaines, 1997; HAMMAN, Sociologie du Développement urbain: projets et stratégies métropolitaines françaises, 2009; HOTHO, DOWLING, «Revisiting leadership development: the participant perspective», 2010; JOLLIVET, Le développement durable, de l’utopie au concept: de nouveaux chantiers pour la recherche, 2001; JOYE, LERESCHE, «Gouvernance et nouveaux territoires d’action publique», 1997; NORTON, Searching for Sustainability, 2002; RIFKIN, La troisième révolution industrielle, 2012; ROTMANS, Societal Innovation: between dream and reality lies complexity, 2005; RUMPALA, «La consommation durable comme nouvelle phase d’une gouvernementalisation de la consommation», 2009; THEYS, « Développement durable, villes et territoires : Innover et décloisonner pour anticiper les ruptures», 2000; ZUINDEAU, Développement durable et territoire, 2000
HERA Poster Session 30.04.2013
Littérature
ce sujet, les scientifiques avancent que : • Le développement durable bouscule et remet en cause les découpages administratifs. • De nouveaux concepts tels que le pouvoir latéral émergent • La dynamique spatiale devient fondamentale, car, même si les préoccupations mondiales ne peuvent être ignorées, force est de constater qu’elles ne définissent pas à elles seules les stratégies locales • Chaque territoire est capable de se projeter en fonction de ses propres représentations et besoins • La gouvernance n’est plus le seul fait des élites. La société civile affirme sa volonté de participer aux choix technologiques, territoriaux, sociaux et économiques.
À
Et si la démocratie n’était pas compatible avec les enjeux à long terme, quelle gouvernance faudrait-il créer? (sociologie)
Et si à chaque menace correspondait un besoin d’y répondre, ne deviendrait-elle pas une opportunité? ( Gestion des risques)
Et si la croissance n’était pas une ligne droite continue mais un cercle fermé? (économie)
Et si chaque territoire, sur base de ses spécificités avait ses propres projets de développement? (géographie et urbanisme)
Et si l’Etat était de moins en moins influent et les villes de plus en plus puissantes? (politique)
Réflexions multidisciplinaires
La gestion durable des territoires: pratique multidisciplinaire émergente
Quelles approches transversales pour intégrer le développement durable dans la recherche ? Poster Session 2013
Méthodes et modèles pour une Stratégie de Développement Durable (SDD) d'intérêt public Task Force développement durable – Bureau fédéral du Plan La Task Force Développement Durable (TFDD) du Bureau fédéral du Plan a été créée en 1998 pour remplir trois missions scientifiques dans la SDD fédérale belge: analyser la situation actuelle, notamment à l’aide d'indicateurs de développement durable, évaluer les politiques menées en cette matière et proposer des scénarios prospectifs à très long terme. Ces missions scientifiques portent sur les aspects systémiques et complexes des défis de la soutenabilité et de l’incertitude, que nos sociétés ne parviennent pas à relever. Pour les remplir, la TFDD a notamment développé: - un cadre conceptuel plus rigoureux que les définitions classiques du développement durable. Elaboré dès 1998 sur la base de 5 principes transversaux et innovants sélectionnés par la TFDD dans les 27 principes de la Déclaration de Rio, ce cadre, qui a fourni les méthodes d’analyse et critères d’évaluation des six Rapports fédéraux sur le développement durable publiés par le Bureau fédéral du Plan a, depuis lors, été repris par d’autres institutions; - les modèles TransGovern et TransAccount représentant des relations entre l’évolution des conditions de vie en société et les politiques menées. Le premier, systémique et conceptuel, organise les liens entre informations sociales, environnementales, économiques et politiques. Le second, comptable, calcule les pressions environnementales liées aux hypothèses de niveaux de vie et d’activités économiques ainsi qu’aux choix technologiques et comportementaux. Ces méthodes et modèles sont transdisciplinaires parce qu’ils relient entre eux les apports des disciplines différentes pour donner aux décideurs une vue transversale des composantes sociales, environnementales et économiques des problèmes qui aide à les résoudre. Afin que cette approche systémique soit aussi reliée aux acteurs, les Rapports fédéraux d’évaluation et de prospective de la TFDD font l’objet de débats publics dans la stratégie fédérale où ils contribuent aussi aux plans de l’administration fédérale (à la Commission interdépartementale du développement durable) et aux réflexions de la société civile (au Conseil fédéral du développement durable). Chaque rapport a ainsi apporté des innovations à la SDD fédérale: ancrage dans cinq principes (Rapport 1999), dans le processus de décision politique et des objectifs multi‐niveaux (Rapport 2002), dans un tableau d'indicateurs (dès le Rapport 2005), dans une approche participative de la prospective (Rapport 2007), dans le suivi d’indicateurs reliés à des objectifs politiques (Rapport 2009) et dans un bilan de 20 ans de stratégie de DD (Rapport 2011). Les 78 indicateurs du site indicators.be restent également vigilants sur de nombreuses problématiques reliées à un tableau stratégique d’indicateurs phares qui rappelle en permanence les engagements politiques pris à leur sujet.
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Création et application de méthodes transdisciplinaires dans le cadre d'un organisme d'intérêt public La Task force développement durable du Bureau fédéral du Plan développe des méthodes et des modèles transdisciplinaires pour contribuer à l’apprentissage transdisciplinaire de la coordination des politiques de développement durable (DD)
Contribuer à une politique multisectorielle et multi-acteurs
Créer des modèles pour penser la transdisciplinarité
Rédaction des Rapports sur le développement durable
3 missions scientifiques portant sur les aspects systémiques et complexes des défis de la soutenabilité et de l’incertitude: analyser et évaluer la situation actuelle dans toutes ses dimensions, notamment à l’aide d'indicateurs de DD portant sur des problématiques et leurs interactions sociales environnementales
économiques politiques
analyser et évaluer les politiques menées en matière de DD proposer des scénarios prospectifs de DD intégrés et à très long terme
Travail en interaction avec d'autres acteurs
Rapport TFDD Mise en œuvre & monitoring Loi DD
Plan Gouvernement
Critères transversaux d’évaluation de l’état de la situation comme des politiques: équité intra- et inter-générationnelle intégration: social, environnemental, économique et institutionnel précaution accès à l’information et participation aux décisions responsabilité commune mais différenciée
Modèle comptable pour les scénarios: TransAccount
pour la concrétisation des Rapports et des Plans de DD et donc des politiques fédérales transversales: CIDD: regroupe tous les services publics de Rapport l'administration fédérale belge TFDD CFDD: regroupe de nombreux groupes sociétaux: ONG, syndicats, employeurs…
Evalue les émissions de gaz à effet de serre et les consommations d'énergie Est basé sur les hypothèses d’évolution en matière de technologies et d’activités des différents secteurs posées dans les scénarios de DD à l’horizon 2050: agriculture industrie
logement transport
Transformation des conditions de vie Politiques publiques
Consultation population
CFDD CIDD SPPDD TFDD
autres services
Modèle systémique global: TransGovern
Avant-projet de Plan CIDD & SPPDD
Avis CFDD
Définition opérationnelle du DD ancrée dans 5 principes transversaux issus de la Déclaration de Rio (1992-2012)
Dans ce modèle systémique, les forces motrices que sont la démographie, la consommation et la production: exercent des pressions sur les capitaux de base du développement peuvent améliorer ou détériorer l'état de ces capitaux Les pouvoirs publics interviennent au moyen de politiques de DD
Conseil fédéral DD Commission interdépartementale DD Service public fédéral de programmation DD Task force DD
Appliquer des méthodes transdisciplinaires
Quelques résultats: indicateurs et scénarios
Rédaction transdisciplinaire et participative
Evaluation des progrès vers un DD
équipe multidisciplinaire dont les textes sont relus par des experts d’autres disciplines exercices participatifs avec des experts, extérieurs au BFP, de nombreuses disciplines
indicateur
objectif stratégique
cible
Forces motrices Revenu disponible des ménages
Bilan stratégique 2013 26 indicateurs phares
Consommation de viande: poids de carcasse Découplage: consommation de matières et PIB Découplage: consommation d'énergie primaire et PIB Energie renouvelable: consommation d'énergie produite à partir de sources renouvelables Découplage: trafic routier et PIB Modes de transport: personnes
Tableaux d’indicateurs de DD comprennent un nombre suffisant d’indicateurs couvrent tous les éléments du TransGovern donnent une image complète des progrès de la société dans la voie d'un DD donnent une information transparente contrairement aux indicateurs uniques qui agrègent cette information
Pressions
Tendances par rapport à l'objectif stratégique
3
Progrès rapide
22
Progrès lent 5 7
18
2
4
2
Obésité des adultes Changements climatiques: gaz à effet de serre Pollution de l'air: oxydes d'azote Pollution de l'eau: azote Investissement physique des entreprises et des administrations publiques Capitaux Pauvreté: approche multidimensionnelle
Recul
Inégalités de revenus Emploi: taux d'emploi
2
Chômage: taux de chômage des jeunes
10
Réalisation de la cible dans le délai imparti Très probable
Position des 75 indicateurs de DD sur le TransGovern
Formation des jeunes: décrochage scolaire Espérance de vie Maladies cardio-vasculaires: population souffrant de maladies cardio-vasculaires Surendettement des ménages Population d’oiseaux des champs
Peu probable Improbable
Stocks de poissons: nombre à l'intérieur des valeurs de précaution Endettement des administrations publiques Réponses Recherche et développement: dépenses totales Aide au développement: dépenses des pouvoirs publics Plan fédéral de développement durable: mise en œuvre
Backcasting 1. Objectifs de DD pour 2050: définir la vision d’avenir souhaitée 2. Indicateurs de DD: partir de la situation actuelle 3. Scénarios de DD: élaborer des chemins pour arriver à la vision d’avenir Scénarios vers des objectifs de DD
Plus d’informations sur les publications de la TFDD du Bureau fédéral du Plan http://sustdev.plan.be Contact: sustdev@plan.be
Task force développement durable
Scénarios de DD pour une transformation des conditions de vie à l’horizon 2050 (Rapport 2007 et Rapport 2014) Pyramide: scénario "mondialiste" changement des modes de production (technologies) maîtrise de l’offre de biens et services à grande échelle
Mosaïque: scénario "localiste" changement des modes de consommation (comportement) gestion de la demande de biens et services à échelle locale
Plus d’informations sur les indicateurs de développement durable Tableau de 75 indicateurs et Bilan stratégique 2013 http://www.indicators.be
© Bureau fédéral du Plan, 2013
Quelles approches transversales pour intégrer le développement durable dans la recherche ? Poster Session 2013
La sécurisation de l’environnement au sein de l’ONU : une étape vers la production de nouvelles normes ? Etude de cas comparative de deux organisations internationales onusiennes depuis le Sommet de Rio : PNUE et PNUD Krystel Wanneau – REPI/CEDD, Faculté de Sciences politiques et Sciences – Université Libre de Bruxelles Ce poster présente un projet de thèse original entrepris sous la co‐promotion interdisciplinaire des facultés des Sciences Politiques et des Sciences de l’ULB. Il porte sur l’influence mutuelle des études de sécurité et de la gestion de l’environnement. Depuis une vingtaine d’années, les références à la sécurisation environnementale au sein des discours environnementaux se sont accrues. Alors que leurs conséquences sont méconnues, se posent d’ores et déjà des questions sur la valeur de la sécurisation, processus par lequel un enjeu devient un problème de sécurité, et les intentions des « sécurisateurs ». Cette thèse propose d’étudier l’impact des politiques des organisations internationales (OI) sur la sécurisation environnementale depuis le premier Sommet de la Terre à Rio, jusqu’à 2015, date d’expiration du Protocole de Kyoto sur les émissions de gaz à effet de serre mais aussi du renouvellement du Cadre d’action de Hyogo sur la réduction des risques face aux catastrophes naturelles et de l’évaluation des Objectifs du Millénaire pour le Développement. L’année 2015 sonne d’ores et déjà comme un tournant de la pensée du développement durable (DD), une promesse d’une place plus centrale pour l’environnement. Etudier le processus de mise sur agenda post‐2015 vise à comprendre quelle prise en compte des changements environnementaux est développée par le prisme de la sécurité. Face aux dégradations de l’environnement, la dilution des responsabilités empêche la formulation de réponses durables. Se pose la question de savoir si la sécurisation est la promesse d’un dépassement de cette impasse. Notre question de recherche interroge en quoi la sécurisation environnementale des OI change‐t‐elle les pratiques de sécurité et les politiques de l’environnement depuis 1992 ? Cette vision normative corrobore l’hypothèse d’un processus interne des OI impliqués dans la gestion de l’environnement. Plus précisément, la sécurisation environnementale ne modifie pas les politiques des OI, ce sont les OI qui renforcent leurs politiques par le biais du processus de sécurisation (H1). Si bien qu’aujourd’hui, la sécurisation environnementale domine les discours environnementaux des OI (H2). Les conséquences de ces pratiques ne sont toutefois pas si évidentes et comprendre leur impact sur le DD est essentiel. Les OI créent les fondements de nouvelles normes mais n’effacent pas les rapports de pouvoir qui sous‐tendent le DD (H3). Nous étudions l’ONU du fait de son rôle central dans la gouvernance de l’environnement. Composé par une pluralité d’acteurs, l’ONU produit des connaissances, normes, politiques et institutions. L’analyse empirique de ses programmes pour l’environnement et le développement (PNUE et PNUD) repose sur trois méthodes: analyse de la littérature grise, entretiens semi‐directifs et observation participante. Cette méthodologie est cohérente et efficacité pour analyser les discours et pratiques qui définissent et mettent en place les normes environnementales. HERA – Higher Education & Research Awards for Future Generations — http://www.fgf.be/hera
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Urgence environnementale Pollution Marine Plages de Bali
Catastrophe naturelle Cyclone tropical Phillippines
La sécurité pour comprendre les défis environnementaux
La sécurité est contestée, son sens évolue et continuera de muer. Dans sa forme contemporaine, la sécurité n’est plus seulement de garantir des identités mais de suivre des trajets, garantir des flux où problèmes locaux trouvent leur origine au niveau global et vice versa. Les problèmes provenant de la gestion de l’environnement n’échappent pas à l’évolution de la sécurité. Les questions de sécurité se positionnent même au cœur des conflits environnementaux, des urgences environnementales et catastrophes naturelles, et des controverses qui animent les réflexions des liens nature-société sur la modernité. On peut même parler de contextes pour identifier ces questions (cf. tableau).
Intérêt du processus de sécurisation
Accident technologique et industriel Explosion d’un dépôt de munitions Brazzaville
Conflit et guerre ‘Diamants de sang’
La sécurisation est un processus par lequel il est possible de questionner l’usage politique qui est fait de la sécurité. L’identification de sécurisations environnementales suscite l’attention des chercheurs pour en comprendre les raisons intimes – facteurs – et les résultats dans la société – effets. Le processus a lieu dans un contexte où entrent en jeu des actants qui sécurisent. Les facteurs de la sécurisation permettent de tracer acteurs et réseaux agissant mais une meilleure identification empirique est nécessaire dans le champ environnemental ce que propose cette thèse.
Facteurs Référent Urgence Moyens Logiques Intentions
Effets
Contextes
Ethique Normalisation Transformation des enjeux Durabilité
Conflit environnemental Sécurité environnementale Sécurité écologique
Tableau: Tracer la sécurisation environnementale. Krystel Wanneau
Tracer le processus de sécurisation
Préparation et réduction aux/des risques Inondation Afghanistan en 2009
Aucune recherche pour l’instant ne vérifie cette traçabilité empiriquement et pour des contextes environnementaux différents. Les facteurs de la sécurisation et les effets sont mal identifiés alors que les contextes se multiplient. L’objectif de cette thèse est de tracer des sécurisations environnementales pour en saisir les mécanismes causaux et les contextes. Des mécanismes causaux font intervenir ces facteurs dans un type de contexte mais des tendances plus générales peuvent se dégager. Le choix de sécuriser dans l’urgence d’une catastrophe naturelle aura des effets qui dessinent le contexte de cette sécurisation : choisir par exemple la sécurité écologique – ex. biodiversité – ou environnementale – ex. ressources naturelles.
La sécurisation environnementale par l’ONU : une étape vers la production de nouvelles normes?
Krystel Wanneau, REPI / CEDD
Quels acteurs sont concernés au sein de l’ONU?
kwanneau@ulb.ac.be
Ses programmes – PNUD et PNUE – ses conventions et autres initiatives multilatérales – CCNUCC, GIEC, UNISDR – ses organes politiques – Conseil de Sécurité, Assemblée Générale, Secrétariat – ses Etats membres mais aussi ses fonctionnaires internationaux.
Quels effets de la sécurisation par ces acteurs: normalisation, éthique, transformation des enjeux, durabilité ? La sécurisation a des effets sur la construction des enjeux environnementaux. Le processus a des effets sur le développement, active des forums d’hybrides et propage des controverses sociotechniques. Il transforme les enjeux, repose la question de la durabilité en des termes sécuritaires et l’éthique – entendue comme la moralité – de la sécurisation soulève des interrogations. En quoi les effets de la sécurisation impactent le contexte par le biais de mécanismes causaux ? En quoi la sécurisation par l’ONU produit-elle de nouvelles normes environnementales qui renforcent le paradoxe de l’a-modernité sans permettre un développement durable ? Dans son ensemble, le système onusien normalise la sécurisation environnementale et chaque acteur du système semble intervenir à des étapes différentes de la normalisation : émergence d’idée, intervention dans un contexte de sécurisation environnementale, formulation des normes et édiction de normes internationales, création de nouvelles fonctions au sein d’acteurs ou émergence de nouveaux acteurs.
Quelles approches transversales pour intégrer le développement durable dans la recherche ? Poster Session 2013
La reconquête du tissu post‐industriel du Val‐de‐Sambre : vers une résilience des territoires en transition. Jérémy Cenci, Vincent Becue et Jean‐Alexandre Pouleur – U.R.B.A.I.N.E., Faculté d’Architecture et d’Urbanisme) – Université de Mons Didier Paris et Philippe Deboudt – U.F.R., Géographie et Aménagement – Université de Lille La vulnérabilité territoriale post‐industrielle implique des choix stratégiques en matière de réhabilitation, de requalification et/ou de destruction d’un patrimoine existant, qu’il soit à l’échelle du bâti, du quartier, voire de l’ensemble d’un territoire. La recherche cible la problématique de requalification des friches du Val‐de‐Sambre (de Charleroi à Maubeuge) de la période industrielle (1850‐1950) jusqu’à aujourd’hui dans une optique de développement urbain durable. La Sambre, une des arcanes du développement industriel de tout le bassin transfrontalier franco‐belge, est, suite à sa canalisation, un moyen de communication fluvial dont le rôle s’intensifie au XIXe siècle. La rivière se voit donc dotée d’une multitude d’industries à proximité de ses méandres urbains en développement. Chemin de fer, routes rectilignes, périurbanisation et industries sont greffés au paysage anciennement ordinaire. Le déclin industriel bloque l’évolution de ce paysage industriel et laisse derrière lui des stigmates d’un passé économiquement glorieux. Paysages séquencés et astreints aux sites industriels désertés, économie agonisante et paupérisation accrue, les premières traces de vulnérabilité territoriale sont posées… Depuis plusieurs décennies, l’image de ce territoire, avec pour emblème deux centres urbains (Charleroi et Maubeuge), reste dévalorisée et symptomatiquement synonyme de « zones sinistrées ». Les zones vertes en périphéries urbaines sont métamorphosées en zoning industriels visant une redynamisation multifonctionnelle pendant que les friches de l’ère industrielle restent à l’abandon et polluées… Le coût de la dépollution de friche peut‐il être seul maître de l’aménagement et du développement territorial ? Aux vus de ces exploitations dévastatrices, il apparait pertinent de se demander comment ce territoire peut‐il, va‐t‐il s’adapter aux besoins futurs et de manière durable par l’intégration de notions historico‐industrielles et patrimoniales ? Si la reconversion d’anciens sites industriels est privilégiée, quelles programmations permettront une régénération et une redynamisation équilibrée d’un territoire au centre de l’Europe ? Ces questionnements font intervenir la notion de résilience territoriale à savoir, comment un territoire peut‐il se relever suite à un choc important en actant ces erreurs passées ? La recherche propose une vision prospective proactive via la résilience territoriale et donc, via le développement durable. Elle évalue les atouts majeurs (et donc ses vulnérabilités) et met en exergue les potentialités des sites où une réhabilitation (avec programmation choisie) est pertinente. Des projets fédérateurs et catalyseurs globaux tels que Couleur Carolo, Charleroi 2020, Phénix, Politique des Grandes Villes, Plan Urbain pour le Développement Durable, Parcs d’activités économique, l’aéroport de Brussel‐Sud (Charleroi), etc. incitent‐ils à un retour socio‐économique favorable durable et résilient ou la multiplicité des projets au coup par coup restent‐ils insuffisants et vulnérabilise ce territoire ? La résilience… un paradigme d’avenir durable pour les Régions Européenne de Tradition Industrielle ? HERA – Higher Education & Research Awards for Future Generations — http://www.fgf.be/hera
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Quelles approches transversales pour intégrer le développement durable dans la recherche ? Poster Session 2013
Le défi de la mobilité Pierre Neri et Alexandre. Leclercq sous la direction scientifique d’Y. Hanin – CREAT, Faculté d’Architecture, d’Ingénierie Architecturale et d’Urbanisme, LOCI – Université Catholique de Louvain Dans le cadre de la Conférence permanente du développement territoriale (CPDT – http://cpdt.wallonie.be) en vue de l’actualisation du SDER (Schéma de Développement de l’Espace Régionale), une recherche relative aux défis de la mobilité fut réalisée et intégrée au Diagnostic territorial de la Wallonie. La recherche avait pour but de cerner les atouts, faiblesses, opportunités et menaces vis‐à‐vis de la mobilité tout en intégrant la dimension territoriale de la Wallonie. Ce diagnostic s’inscrivait dans une démarche d’aide à la décision. Sur base de la littérature scientifique, de statistiques et d’enquêtes issues des instituts de statistiques nationales (SPF Mobilité et transports) et régionale (IWEPS), la demande en transport des personnes devrait augmenter de 30% entre 2005 et 2030 dont une grande partie par la voiture individuelle qui en 2009 représentait 79,8% des flux de circulation. Ce constat devrait s’accentuer à travers les perspectives d’augmentation du phénomène d’autosolisme. Ces besoins en mobilité entrainent des coûts internes et externes importants. Ces coûts concernent : - L’utilisation de l’espace (imperméabilisation des sols, etc.) ; - La santé publique (accident de la route, impact du bruit, etc.) ; - La cohésion sociale : vieillissement de la population et adaptabilité des systèmes de transports, l’équité territoriale (desserte en transports en commun, etc.; - La pollution et la dégradation de l’environnement et en particulier les GES (augmentation de 14,9% des GES entre 1999 et 2009 issus du transport routier) ; - L’économie : élasticité du budget des ménages wallons vis‐à‐vis des coûts de l’énergie (de 2000 à 2009 : 8,4% du budget alloué à l’utilisation d’un véhicule particulier dont 3,8% pour le carburant), 60% de la consommation de produits pétroliers pour le transport, en 2005 les secteurs du transport de personnes et de la logistique représentaient en Wallonie une valeur ajoutée de 3,3 milliards d’euros soit 5,3% de la valeur ajoutée wallonne (représente 4,46% de l’emploi salarié total wallon). La maitrise de ces coûts inhérents à la mobilité nécessite une connaissance de l’état actuel et projeté du territoire vis‐à‐vis de ces derniers. La recherche a permis de mettre en évidence des concepts et pistes d’actions en vue de mettre en œuvre des politiques d’aménagement du territoire et de mobilité éclairées vis‐à‐vis de ces coûts. À travers le territoire et les enjeux de la mobilité, la recherche s’est par conséquent inscrite dans une démarche transversale de développement durable.
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RECHERCHE
A. Leclercq et P. Neri (CREAT-UCL) Sous la direction d’Y. Hanin (CREAT-UCL)
LE DÉFI DE LA MOBILITÉ
30 avril 2013
www.creat-uclouvain.be - http://cpdt.wallonie.be
VISION PROSPECTIVE : HORIZONS 2020 ET 2040 Dans le cadre de l’actualisation du SDER, la CPDT a réalisé un diagnostic territorial de la Wallonie. Ce diagnostic identifie les défis, enjeux et impacts sur le territoire à travers une démarche prospective. La mobilité est l’un de ces défis.
Qu’est-ce que la mobilité? La mobilité fait référence aux déplacements de personnes, au sein d’un espace physique et à différents moments de la journée, pour acquérir des biens ou jouir de services leur permettant de satisfaire différents besoins sur le plan personnel et social.
CHIFFRES CLÉS ET TENDANCES
ENJEUX TERRITORIAUX Croissance et vieillissement démographique adaptabilité des réseaux existants ; Mobilité coûts internes et externes importants (soutenabilité des systèmes de mobilité – économique, environnementale) ; Impacts du coût de l’énergie sur les budgets des ménages consacrés à la mobilité (cohésion et équité sociale) ; Augmentation de la demande pressions accrues sur les infrastructures, circulation détériorée augmentation des coûts d’adaptation et d’entretien ; Système de transport dense et pertinemment réparti au regard des activités humaines amélioration qualitative (ponctualité, etc.).
Tertiaire 4,66% Industrie 12,02%
Agriculture 1,88% Transport 59,82%
VOYAGEURS-KM (en milliards)
EVOLUTION DE LA RÉPARTITION MODALE DU TRANSPORT DE PERSONNES
CONSOMMATION FINALE DES PRODUITS PÉTROLIERS EN WALLONIE EN 2007 (SPW 2007)
70,0 60,0 50,0 40,0 30,0 20,0 10,0 0,0
Bus et métro TEC Train
Autocars Route 2,8% 4,9% 11,7%
2,3% 4,7% 9,3%
80,5%
83,7%
2000
2001
2002
2003
2004
2005
3,1% 5,3% 11,7%
3,3% 5,1% 11,7%
3,7% 5,5% 11,1%
4% 5,5% 10,7%
80%
79,9%
79,7%
79,7%
2006
2007
2008
2009
ANNÉE EVOLUTION DE LA RÉPARTITION MODALE DU TRANSPORT DE MARCHANDISES
30,0 Logement 21%
TONNES-KM (en milliards)
5,3% de la valeur ajoutée wallonne (2005-Institut des comptes nationaux) et 4,46% de l’emploi salarié en 2009 en Wallonie ; Le secteur du transport représente ±60% de la consommation finale des produits pétroliers en Wallonie en 2007 ; Augmentation continue de la demande en mobilité des biens et personnes : Entre 2005 et 2030 augmentation de 30% prévue du transport des personnes.
Voies navigables Rail Route
25,0 20,0
6% 6,7% 6,7%
13,1%
7,1% 15,1%
17,2%
15,0 10,0
15%
15%
7%
78,3%
78,3%
80,9%
6,4% 10,2% 83,4%
77,8%
75,7%
5,0 0,0
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
ANNÉE
LEVIERS TERRITORIAUX Nécessité de coordonner les politiques d’aménagement du territoire et de mobilité : Structure territoriale = stratégie répondant à la mixité des fonctions et à l’organisation des activités humaines permettant une diminution de la demande en mobilité. Composition territoriale = intégration dans les projets courants d’urbanisme des logiques de co-modalité à travers le partage de l’espace public. Mise en place des corridors frets permettant la co-modalité. Systèmes de transport adaptés aux spécificités territoriales (urbain, périurbain ou rural) en raisonnant en termes de qualité de service.
Quelles approches transversales pour intégrer le développement durable dans la recherche ? Poster Session 2013
Référentiel « Quartiers Durables » Anne‐Françoise Marique, Véronique Loiseau, Florence Godard et Jacques Teller – Lepur, Faculté des Sciences – Université de Liège Après une phase d’expérimentation et de maturation, l’application des principes de durabilité aux projets de nouveaux quartiers est aujourd’hui entrée dans une phase de généralisation et de normalisation. Le concept de « quartiers durables » s’est démocratisé et fait l’objet d’une popularité grandissante. On ne peut a priori que s’en réjouir, pour autant que cette diffusion réponde à une véritable affirmation des principes clés du développement durable à l’échelle des quartiers et qu’elle s’inscrive dans une logique territoriale à plus grande échelle. C’est dans cette optique qu’a été développé le référentiel « Quartiers Durables », élaboré par le Lepur de l’Université de Liège, à la demande du Ministre wallon de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire et de la Mobilité. Ce référentiel constitue un cadre général visant à inciter et favoriser l’émergence d’opérations innovantes en matière de « quartiers durables » et s’inscrit dans le cadre de la Déclaration de Politique Régionale 2009‐2014 par laquelle le Gouvernement wallon s’est engagé à soutenir des opérations innovantes en la matière. Ce référentiel doit permette d’opérationnaliser le concept de « quartier durable » en objectivant les critères minimum à respecter pour prétendre à cette appellation, considérant que, si tous les quartiers n’ont pas pour vocation d’entrer dans cette démarche, intégrer des critères transversaux de durabilité dans le plus grand nombre possible d’opérations d’urbanisme est un enjeu sociétal majeur. Cet outil d’aide à l’élaboration et à l’évaluation des projets de « quartiers durables » est destiné aux administrations communales et régionales, aux promoteurs et aux auteurs de projet. Il peut s’appliquer à des permis d’urbanisation, des permis groupés, des Plans Communaux d’Aménagement (PCA) ou des Rapport Urbanistiques et Environnementaux (RUE) comme lors de concours ou d’appels à projets. Concrètement, le référentiel « Quartiers Durables » s’articule autour de 5 thématiques (A. les potentialités du site et du projet, B. les ressources, C. les milieux naturels, D. les aménagements, E. la mixité et la participation) et de 25 critères qui couvrent les critères minimum à respecter pour inscrire un projet de quartier dans une vision transversale de développement durable. Une valeur‐ seuil est attribuée à chaque critère et modulée selon les potentialités du site. Les critères et les seuils minimaux qui sont proposés ont été ajustés sur base des résultats d’une analyse de douze quartiers, wallons et étrangers. L’ensemble des critères sont expliqués dans un langage simple et explicite et complétés d’exemples de bonnes pratiques, de projets réalisés, de photos et de schémas explicatifs de façon à faciliter l’appropriation du référentiel par tous les acteurs de l’aménagement du territoire et à favoriser le développement des projets de quartiers réellement durables. Le référentiel est mobilisé dans le cadre d’une opération pilote et sera disponible au printemps 2013. HERA – Higher Education & Research Awards for Future Generations — http://www.fgf.be/hera
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LE REFERENTIEL «QUARTIERS DURABLES»
OBJECTIFS DU REFERENTIEL Le référentiel «quartiers durables» est un cadre général visant à : Inciter l’émergence d’opérations innovantes en matière de quartiers durables en Wallonie Favoriser la prise en compte des critères de développement durable dans le plus grand nombre d’opérations d’urbanisme Opérationnaliser le concept de « quartier durable » Objectiver les critères à respecter pour inscrire un projet de quartier dans une démarche de développement durable Constituer un outil d’aide à la conception, à la décision et à l’évaluation des projets de quartiers durables
A. LES POTENTIALITES DU SITE ET DU PROJET Il s’agit de s’assurer que le site choisi pour développer un quartier durable s’inscrit dans une démarche de développement durable, tant en matière de mobilité que de mixité fonctionnelle (critères A1 à A4). La densité du nouveau quartier (A5) est abordée dans cette thématique, en lien étroit avec les critères de localisation.
B. LES RESSOURCES Cette thématique traite des ressources (critères B6 à B10). Au-delà des enjeux liés à la localisation et à la mobilité, les projets de quartiers durables sont des opportunités pour limiter les besoins, notamment énergétiques en intégrant des critères de mitoyenneté et d’ensoleillement dès l’élaboration du plan masse des nouveaux quartiers.
C. LES MILIEUX NATURELS Une attention particulière est portée au maintien et à la création d’espaces verts, en termes de quantité, de qualité et d’accessibilité, en lien avec l’offre existante et les besoins identiés dans le voisinage (critères C11 à C14).
D. LES AMENAGEMENTS Par leur échelle, leurs dimensions mais aussi leurs interactions avec les espaces bâtis, les espaces non bâtis, privés et publics, qualient et structurent le territoire (critères D15 à D20). L’accent est aussi porté sur l’intérêt de mutualiser certains services et équipements, à l’échelle du quartier et de son voisinage.
CRITERE B6 : Au moins 50% des logements développés sont mitoyens, dans un « lieu de centralité ». Au moins 30% des logements développés sont mitoyens, hors « lieu de centralité ».
FINANCEMENT Le référentiel «quartiers durables» est nancé par le Ministre wallon de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire et de la Mobilité.
AUTEURS ET CONTACTS Université de Liège - Lepur Centre de Recherche en Sciences de la Ville, du Territoire et du Milieu Rural A.-F. Marique - V. Loiseau - F. Godard - Prof. J. Teller M : afmarique@ulg.ac.be / T : +32 4 366 93 67
CRITERE D18 : Chaque logement bénécie d’un espace extérieur privatif atenant, d’une supercie minimum de 6m². Les mesures nécessaires sont prises an de garantir l’intimité de ces espaces extérieurs privatifs.
E. LA MIXITE ET LA PARTICIPATION Cette thématique (critères E21 à E25) vise à favoriser la diversité et l’accessibilité à tous dans le quartier durable. Il s’agit d’éviter que le quartier ne se voit réservé qu’à un type particulier de population.
Quelles approches transversales pour intégrer le développement durable dans la recherche ? Poster Session 2013
Ecoquartiers Pierre Vanderstraeten, Coralie Meuris, Florence Léonard, Vincent Bottieau – CREAT, Faculté d’Architecture, d’Ingénierie Architecturale et d’Urbanisme, LOCI – Université Catholique de Louvain Luce Bellefontaine – Guide – Université Libre de Bruxelles Quartiers durables, quartiers verts, écoquartiers ou éco‐ quartiers… Ces termes fleurissent un peu partout aujourd’hui en Région wallonne, preuve que le concept est devenu un bon argument de vente au risque de la confusion et des abus. Faut‐ il labelliser ? C’est pour répondre à cette question qu’en 2009, le cahier des charges annuel de la CPDT a inclus la thématique des écoquartiers dans son programme de recherches inter‐ universitaires. L'objectif initial de la recherche est double: donner des recommandations pour une définition du concept d'écoquartier et analyser l'opportunité de créer un label. Elle s’est déroulée en deux étapes. Une première phase d’accumulation des savoirs qui a permis de proposer une définition d’un écoquartier et une seconde de développement de critères pour l’évaluation d’un écoquartier. Afin de pouvoir évaluer les projets sur des bases objectives, deux outils applicables à des stades différents d’étude d’un dossier ont été développés dans le cadre de cette recherche : - les questions clés ; - les questions détaillées. Ces questions s’articulent autour de dix thématiques : la diversité sociale, la diversité fonctionnelle et la densité, la biodiversité, l'écomobilité, l'énergie, les matériaux et les déchets, le cycle de l'eau, le confort et la santé, les processus participatifs, le paysage. Pour chacune d’entre elles, la recherche définit une série de performances à atteindre, à travers des valeurs seuils et des questions relatives à des principes d’orientation. Toutefois, pour correspondre au contexte wallon, ces performances varient selon: - l'agglomération dans laquelle le projet s'implante (une ville, un bourg, un village) ; - le type de projet : création (nouvelles constructions), transformation (rénovation) et consolidation (mixte construction/rénovation). Les variables et les thématiques prises en compte ont permis de développer une grille de critères qui permettent d’évaluer les projets d’écoquartiers. Les valeurs seuils et les questions relatives aux principes d’orientations sont proposées pour chaque thématique qui peut être évaluée indépendamment des autres. Dans le but d’aller rapidement à l’essentiel lors de la première lecture d’un dossier, l’élaboration d’un outil préalable à cette analyse approfondie a été élaborée. Il s’agit des questions‐clés. Enfin, une réflexion sur l’opportunité de créer un label « écoquartier » en Wallonie a également été menée. L’objectif de l’étude a consisté à mettre en place un référentiel différencié permettant d’apprécier les projets d’écoquartier, d’écobourg et d’écovillage, qu’il s’agisse de création, de consolidation ou de transformation. Ce référentiel met en place les balises servant à l’élaboration d’un outil d’engagement de coproduction comme une charte mais il pourrait également servir de base pour la mise en place d’outils plus contraignants comme le label. HERA – Higher Education & Research Awards for Future Generations — http://www.fgf.be/hera
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RECHERCHE
L. Bellefontaine (GUIDe-ULB), V. Bottieau, F. Léonard et C. Meuris (CREAT-UCL)
LES ECOQUARTIERS
Sous la direction de P. Vanderstraeten (Loci-UCL)
30 avril 2013 www.creat-uclouvain.be - http://cpdt.wallonie.be
DEVELOPPEMENT D’UN OUTIL D’EVALUATION La Région wallonne s’engage dans la mise en œuvre d’un urbanisme durable. En l’absence de définition précise, le terme« écoquartier » est souvent galvaudé et de nombreux projets s’autoproclament comme tels...
Qu’est-ce qu’un écoquartier? Bien au-delà de l’incidence environnementale, un écoquartier tend à intégrer toutes les dimensions du développement durable et à réinventer le « vivre ensemble ». © photo : CREAT
LES OBJECTIFS DE LA RECHERCHE Définir le terme « écoquartier ». Développer une réflexion sur l’opportunité de labelliser les écoquartiers. Développer un outil pour évaluer la qualité des projets, à destination des Communes et de la Région wallonne.
© photo : CREAT
© photo : Jacques Verrees
L’OUTIL L’analyse se base sur dix critères thématiques : la diversité fonctionnelle et la densité ; la diversité sociale ; l’écomobilité ; l’énergie ; les matériaux et les déchets ; le cycle de l’eau ; la biodiversité ; le paysage ; le confort et la santé ; les processus participatifs.
UNE ÉVALUATION DIFFÉRENCIÉE Les seuils de performance varient selon le type : de milieu (ville, bourg, village). de projet (création d’un nouveau quartier, transformation ou consolidation). Le projet doit atteindre un seuil de performance, à la fois global et thématique : les questions « feu vert » permettent une première appréciation déterminante. les questions détaillées permettent de situer le projet sur une échelle de performances et de le comparer à d’autres.
Quelle reconnaissance pour quel usage ? Un label est une procédure lourde qui risque de rigidifier l’outil. Plus souple, la charte est basée sur un engagement volontaire qui permet l’entrée dans un processus d’écotransition. L’outil mis au point par la recherche est un référentiel qui pourra évoluer vers une charte ou un label.
Quelles approches transversales pour intégrer le développement durable dans la recherche ? Poster Session 2013
Rénover les quartiers existants : les projets de recherches SUN (Sustainable Urban Neighbourhoods) et SOLEN (SOlutions for Low Energy Neighbourhoods) Christine Ruelle (SUN) et Anne‐Françoise Marique (SOLEN) – LEMA, Faculté des Sciences Appliquées – Université de Liège Le poster présente deux recherches, coordonnées par le LEMA (Local Environment : Management & Analysis), qui abordent la question de la rénovation des quartiers existants sous deux angles complémentaires : la recherche‐action et la mobilisation citoyenne pour le projet SUN et la modélisation énergétique pour le projet SOLEN. Le projet de recherches SUN, financé par le programme Interreg IVA, portait sur le développement de méthodes d’intervention publique visant à soutenir la transition des quartiers urbains existants. Dans une démarche de recherche‐action, le LEMA a accompagné les Villes de Liège et Verviers ainsi que les autres acteurs de la rénovation énergétique (Guichets de l’énergie, CPAS, acteurs associatifs, etc.). Une méthode d’intervention a été mise au point et testée dans plusieurs quartiers, afin de sensibiliser les habitants aux enjeux énergétiques et les engager dans une démarche de rénovation énergétique de leur logement. Cette méthode repose d’une part sur l’organisation de « défis énergie » durant les périodes hivernales (volet « comportements ») et d’autre part sur l’organisation de « groupes d’achat accompagnés », d’audits énergétiques et de travaux de rénovation énergétique (volet « investissements »). Cette approche s’est révélée très porteuse, avec par exemple, pour le quartier St‐Léonard à Liège, plus de 70 ménages qui se sont lancés dans les travaux en seulement 3 mois. Le projet de recherches SOLEN, financé par la Région wallonne dans le cadre du programme mobilisateur Erable (2012‐1024) et réalisé en collaboration avec l’équipe Architecture et Climat (Université catholique de Louvain), porte sur le développement de solutions visant à améliorer l’efficacité énergétique des quartiers wallons existants. Ces solutions, adaptées et différenciées en fonction des quartiers (urbains, périurbains, ruraux) et de leurs caractéristiques abordent la rénovation énergétique du bâti, les stratégies visant à favoriser la mobilité durable et l’intégration des énergies renouvelables. La faisabilité des objectifs « quartiers à basse / zéro énergie » est investiguée. Un outil interactif sera développé, à la fin du projet, pour valoriser les résultats de la recherche et les transmettre largement vers l’ensemble des acteurs de l’aménagement du territoire, y compris les citoyens qui pourront y trouver différentes pistes concrètes, accompagnées de résultats chiffrés, pour améliorer l’efficacité énergétique de leur logement et de leurs déplacements. Une lecture croisée de ces deux projets de recherches met en évidence l’importance de plusieurs aspects transversaux : la sensibilisation du grand public comme partie intégrante de toute démarche qui relève du développement durable, la complémentarité entre recherche appliquée et modélisations théoriques, l’impact du comportement des occupants, la pertinence de l’intervention à l’échelle du quartier pour dépasser certains blocages opérationnels inhérents à l’échelle du bâtiment individuel, etc. HERA – Higher Education & Research Awards for Future Generations — http://www.fgf.be/hera
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Les projets SUN & SOLEN
Soutenir la régénération durable des quartiers UNE PROBLEMATIQUE GENERALE
UNE APPROCHE COMMUNE
Le taux de rénovation énergétique du parc de logements existants en Wallonie est faible. La population wallonne reste peu consciente des enjeux énergétiques et, en particulier, de l’impact de ses choix et comportements en matière d’habitat. Les citoyens restent démunis face aux actes à poser. Une trop faible prise en main, par les pouvoirs publics, de certaines problématiques qui relèvent de l’aménagement du territoire et qui sont liées, comme la qualité du cadre de vie ou la gestion de la mobilité.
Une approche par quartier, car il s’agit d’une échelle : Facilement appréhendable Qui permet de faire le lien entre l’échelle du bâtiment individuel et l’aménagement du territoire Qui est propice à la mobilisation citoyenne Qui permet d’envisager des opérations groupées plus efcaces et plus rentables qu’à l’échelle du bâti ment individuel. La rénovation énergétique est considérée comme une partie d’un processus plus large de transition des territoires vers le développement durable.
SUN
Sustainable Urban Neighbourhoods Enjeux complémentaires L’amélioration du cadre de vie, la dynamisation de l’économie locale, ou encore le travail sur la cohésion sociale Intéressement, mobilisation et accompagnement de la population dans la réduction de son impact énergétique
SOLEN
SOlutions for Low Energy Neighbourhoods La mobilité durable et l’intégration des énergies renouvelables pour une régénération durable des quartiers Etudes techniques pour des choix plus pertinents en matière de réduction de l’impact énergétique des quartiers
Méthode
Recherche-action : accompagnement des acteurs locaux, publics, parapublics et associatifs pour imaginer et tester de nouveaux modes d’intervention destinés à améliorer la performance énergétique des quartiers urbains
Modélisation énergétique des quartiers urbains et périurbains, en phase d’utilisation et en cycle de vie. Analyse énergétique globale : bâtiment + mobilité. Variations paramétriques destinées à otpimiser les choix.
Résultats
Une méthode d’action reproductible : des « dés énergie » (volet comportements) et des « groupes d’achat pour la rénovation énergétique » (volet investissements)
Un outil interactif disponible sur internet, permettant de sensibiliser et conseiller les acteurs de l’aménagement du territoire ainsi que le grand public
Financement & partenaires
Le projet de recherches SUN est nancé dans le cadre du programme Interreg IVA par les fonds FEDER et par les régions partenaires, dont la Région Wallonne. Le LEMA (Université de Liège) coordonne l’ensemble du projet et est le partenaire académique des villes de Liège (quartier St-Léonard) et Verviers (quartier Hodimont).
Le projet de recherches SOLEN est nancé par la Région wallonne (DGO4), dans le cadre du programme mobilisateur ERable 2012-2014. Le projet est coordonné par le LEMA (Université de Liège) et est réalisé en collaboration avec l’équipe Architecture et Climat du Prof. André De Herde (Université catholique de Louvain).
Contacts
Christine Ruelle – C.Ruelle@ulg.ac.be Prof. Jacques Teller - Jacques.Teller@ulg.ac.be www.sun-euregio.eu
Anne-Françoise Marique – afmarique@ulg.ac.be Prof. Sigrid Reiter – Sigrid.Reiter@ulg.ac.be
Quelles approches transversales pour intégrer le développement durable dans la recherche ? Poster Session 2013
Économie sociale, transition et développement durable : analyses conceptuelles et empiriques des synergies et des apports mutuels Sybille Mertens, Benjamin Huybrechts, Séverine Thys et Thomas Bauwens – Centre d’Economie Sociale, Faculté d’Economie et de Gestion – HEC, Université de Liège L’économie sociale et le développement durable ont en commun de combiner des objectifs ambitieux. La première notion porte sur des organisations mettant au cœur de leur activité économique des préoccupations sociétales. La seconde s’intéresse à la prise en compte de la dimension environnementale, aux côtés des dimensions sociale et économique, dans la société dans son ensemble. Il s’agit donc de concepts portant sur des niveaux d’analyse distincts et répondant à des défis dont l’émergence et les accents sont également différents. Pourtant, une partie des principes et réalités couverts par ces deux notions se recoupent. Dans les deux cas, l’accent est mis sur le danger de mener des activités économiques sans réfléchir à leurs implications sociétales et à la nécessité d’une « durabilité » tant économique que sociale et environnementale –en d’autres mots, la nécessité d’une économie respectueuse de l’être humain et de la planète. Conscients de ces convergences, plusieurs chercheurs du Centre d’Économie Sociale mènent actuellement des projets scientifiques dont l’un des objectifs essentiels est d’identifier empiriquement et conceptuellement les contributions réelles et potentielles de l’économie sociale au développement durable. L’objectif de ce poster est ainsi d’exposer les recherches menées au centre sur les relations étroites entre économie sociale et développement durable en en présentant les principaux axes. Parmi toute la diversité des acteurs de l’économie sociale, il en est un régulièrement identifié comme niche potentielle de transition et scène d’expérimentation de durabilité dans sa tridimensionnalité (sociale, environnementale et économique), à savoir les organisations de Consom’acteurs, ou ces consommateurs d’un nouveau genre qui se veulent acteurs de leur consommation, et transforment les modalités d’achats au point de leur donner une teneur politique. Les facteurs et modalités d’émergence de consom’acteurs font ainsi l’objet d’un premier axe de recherche, pour lequel l’intermédiation d’organisations plus ou moins formelles semble être un élément important, notamment dans la dynamique de groupe, la redéfinition d’identités, une différenciation sociale basées sur des critères non financiers, le réseautage et l’éducation permanente qu’elles autorisent. Un deuxième axe de recherche concerne la problématique de l’énergie et, en particulier, les coopératives citoyennes d’énergie renouvelable. Ces coopératives proposent aux citoyens de devenir coopérateurs, c’est‐à‐dire co‐propriétaires et usagers. De cette manière, les citoyens profitent non seulement des bénéfices dégagés par l’activité, mais participent en outre aux prises de décisions. Ces organisations sont abordées, dans les recherches menées au centre, en tant que vecteurs d’innovations à la fois sociales et technologiques pouvant substantiellement contribuer à une refonte fondamentale de nos modes de production et de consommation d’énergie. Le secteur de l’électricité y est étudié de manière systémique et un accent particulier est porté sur les interactions combinées des facteurs technologiques, institutionnels, culturels et socio‐politiques, qui se renforcent mutuellement et semblent générer un phénomène de « verrouillage » technologique et institutionnel pouvant entraver la transition vers une organisation plus soutenable de la production d’énergie.
HERA – Higher Education & Research Awards for Future Generations — http://www.fgf.be/hera
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Coordination de :
Pôle d’Attraction Interuniversitaire "If Not for Profit, for What? And How?"
L’entreprise sociale au coeur de la transition
Comment les entreprises sociales peuvent-elles être des vecteurs de transition ?
Quels défis les entreprises sociales doivent-elles relever pour jouer un rôle dans la transition? Financement
Consom’action Parmi toute la diversité des acteurs de l’économie sociale, il en est un régulièrement identifié comme niche potentielle de transition et scène d’expérimentation de durabilité dans sa tridimensionnalité (sociale, environnementale et économique), à savoir les organisations de Consom’acteurs, ou ces consommateurs d’un nouveau genre qui se veulent acteurs de leur consommation, et transforment les modalités d’achats au point de leur donner une teneur politique. Les facteurs et modalités d’émergence de consom’acteurs font ainsi l’objet d’un axe de recherche, pour lequel l’intermédiation d’organisations plus ou moins formelles semble être un élément important, notamment dans la dynamique de groupe, la redéfinition d’identités, une différenciation sociale basée sur des critères non financiers, le réseautage et l’éducation permanente qu’elles autorisent.
Le Business Model (structure des coûts et des ressources) de l’entreprise sociale lui donne des marges de manœuvre intéressantes qui la rendent capable d’internaliser certains coûts sociaux ou environnementaux. Nos recherches visent à enrichir la compréhension des modèles de financement des entreprises sociales en étudiant : (1) le lien entre business models et cyle de vie des entreprises sociales (focus particulier sur les techniques de bootstrapping) ; (2) les relations entre les entreprises sociales et le secteur bancaire; (3) le développement des nouvelles formes de financement philanthropique (venture philanthropy, impact investing); (4) les outils de mesure de l’impact social.
S. Mertens, M. Marée, A. Mernier
S. Thys
Développement local Le territoire, le bassin d’emploi, le quartier, la communauté sont considérés aujourd’hui comme les périmètres privilégiés pour le déploiement des alternatives économiques. C’est là que se mettent en place des partenariats mixtes qui conçoivent et soutiennent les innovations sociales. Or, l’action collective en matière de développement local doit faire face à divers obstacles, liés à la difficulté des acteurs traditionnellement en charge de la gouvernance locale à dépasser leurs routines et à se redéfinir, et à l’apparition de nouveaux acteurs dans le champ du développement local. Nos recherches interrogent les modalités de ces processus d’apprentissage collectif. Elles se centrent sur le rôle de tiers dont la fonction est de mettre les acteurs locaux en capacité de sortir de leurs routines, et de diminuer le risque perçu quant à la mise en œuvre des innovations sociales.
Efficacité
Pour s’améliorer et pour rendre des comptes, les entreprises sociales doivent mesurer leur efficacité. Deux défis majeurs y sont liés. D’une part, la définition de l’efficacité organisationnelle est controversée: elle peut se rapporter soit à l’atteinte d’objectifs, soit à la satisfaction de besoins des parties prenantes, soit à la capacité de survie de l’organisation, soit à la fluidité de la transformation de ressources en résultats, ou encore à une combinaison de ces éléments. D’autre part, l’évaluation du niveau d’efficacité des entreprises sociales est également problématique, notamment à cause du caractère souvent intangible de leurs indicateurs d’efficacité.
H. Mouchamps
L’entreprise sociale au coeur de la transition
V. Xhauflair
Constats : crises environnementale, sociale, économique et politique
Gouvernance
Nécessité d’une transition vers un développement durable qui repose sur une autre forme de production de biens et services non orientée vers la maximisation de la rentabilité financière
La gouvernance rassemble l’ensemble des mécanismes qui assurent que les actes posés par une organisation sont cohérents avec ses objectifs et que les intérêts des principales parties prenantes sont préservés. Cette question se traduit différemment dans les entreprises sociales vu que ces dernières poursuivent des objectifs différents (mission sociale ou sociétale) et qu’elles entretiennent des relations particulières avec leurs parties prenantes. Partant de ces constats, et adoptant une approche dynamique, nos recherches s’intéressent à la manière dont les entreprises sociales interagissent avec leur environnement au travers de leur gouvernance. En particulier, la gouvernance reflète-t-elle diverses réponses à des attentes externes et peut-elle être vecteur d’innovation institutionnelle ?
Piste de solution : l’entreprise sociale Organisation économique résultant d’une initiative citoyenne qui exerce une activité continue de production de biens et/ou de services et qui est caractérisée par un objectif explicite de service à la communauté ou à ses membres, une gouvernance participative et une limitation de la redistribution des bénéfices (d’après Defourny et Nyssens 2012)
Energie renouvelable Les coopératives d’énergie renouvelable proposent aux citoyens de devenir coopérateurs, c’est-à-dire co-propriétaires et usagers. Ainsi, ils profitent non seulement des bénéfices dégagés par l’activité, mais participent également aux prises de décisions. Dans cette recherche, le secteur de l’électricité est étudié de manière systémique et un accent particulier est porté sur les interactions combinées des facteurs technologiques, culturels, institutionnels et socio-politiques. Les coopératives, quant à elles, sont abordées en tant que vecteurs d’innovations à la fois sociales et technologiques pouvant contribuer à une transition énergétique vers une économie soutenable. En particulier, comment peuvent-elles faciliter l’acceptation sociale active, par les usagers, des technologies de génération distribuée à travers la modification des structures d’incitants financiers et non-financiers ?
J. Rijpens
Deux axes de recherche :
L’entreprise sociale comme vecteur de transition Les défis de gestion des entreprises sociales
T. Bauwens
Modèles d’ES dans le monde L’entrepreneuriat social est dans l’air du temps et ne cesse de se diversifier dans ses expressions organisationnelles, sectorielles, géographiques. Les acteurs de la société civile au Nord et au Sud, souvent en partenariat avec les pouvoirs publics ou des sociétés privées, découvrent des possibilités nouvelles de combiner des dynamiques entrepreneuriales et des finalités sociales. Les différentes conceptions et modèles de l’entreprise sociale sont ainsi profondément ancrés dans leurs contextes respectifs et un objectif majeur de nos recherches consiste à identifier leurs particularités. L’enjeu est de dépasser des visions simplificatrices véhiculées par des « success stories » emblématiques. Au contraire, dans chaque région du monde, les entreprises sociales tracent des voies originales vers une économie davantage plurielle.
J. Defourny, H.S. Eum, C. Dal Fior
Processus d’institutionnalisation
Gestion des ressources humaines La tension entre objectifs sociaux et économiques, les évolutions importantes des contextes légal, institutionnel et de marché, la centralité de l’humain ou encore le mouvement de professionnalisation observé dans le secteur ne sont que quelques éléments qui permettent d’illustrer la complexité et l’importance de la gestion des ressources humaines dans les entreprises sociales. Ce projet de recherche vise donc à comprendre en quoi, comment et à quelles conditions les spécificités des entreprises sociales ont un impact sur la voie qu’emprunte la professionnalisation de leur GRH. Cette professionnalisation va-t-elle consister en la simple réplique de ce qui se fait déjà ou d’autres voies sontelles envisageables et à quelles conditions ?
L‘entrepreneuriat social requiert de s’adresser à diverses parties prenantes qui ne partagent pas nécessairement les mêmes valeurs et croyances, ou logiques institutionnelles. Il est dès lors fréquent dans l’économie sociale de voir s’associer au sein d’une équipe entrepreneuriale des représentants de ces logiques distinctes (traditionnellement les logiques de marché, de bien-être social et d’action publique) afin d’obtenir les ressources et la légitimité nécessaires au lancement de l’activité ainsi qu’à sa pérennité. Nos recherches portent sur la gestion des logiques distinctes par ces équipes entrepreneuriales et sur la création d’organisations hybrides, c’est-à-dire des organisations qui embrassent plusieurs logiques simultanément.
C. Moreau
F. Dufays, B. Huybrechts
Références DEFOURNY, J. & NYSSENS, M. 2012. The EMES Approach of Social Enterprise in a Comparative Perspective. EMES Working Paper, 12-03. HUYBRECHTS, B., NICHOLLS, A. & MOUCHAMPS, H. 2012. Entrepreneuriat social : définitions, ressorts et défis. In: BAYLE, E. & DUPUIS, J.C. (eds). Management des entreprises de l’économie sociale et solidaire. De Boeck Université, 89-106. JACKSON, T. 2009. Prosperity without Growth: Economics for a Finite Planet London, Earth Scan. JÄNICKE, M. 2012. “Green growth”: From a growing eco-industry to economic sustainability. Energy Policy, 48, 13-21. MERTENS, S. (ed) 2010. La gestion des entreprises sociales, Edi.Pro. SEYFANG, G. & HAXELTINE, A. 2012. Growing Grassroots Innovations: Exploring the Role of Community-Based Initiatives in Governing Sustainable Energy Transitions. Environment and Planning C: Government and Policy, 30(3), 381-400 VICTOR, P. A. & ROSENBLUTH, G. 2007. Managing without growth. Ecological Economics, 61, 492-504.
Contact Caroline Lovens & Sophie Adam Centre d’Economie Sociale, HEC-ULg www.ces.ulg.ac.be
Quelles approches transversales pour intégrer le développement durable dans la recherche ? Poster Session 2013
Responsabilité sociétale du dirigeant et innovation : approche de leur complémentarité dans un contexte de PME Perrine Ferauge – Faculté Warocqué des Sciences Economiques et de Gestion – Université de Mons A l’heure actuelle, le développement durable (DD) constitue plus qu’une simple mode et est devenu progressivement une réalité incontournable. Le monde des entreprises s’est sensibilisé, lui aussi, au DD. Les entreprises, partout dans le monde, ont pris conscience qu’il est en effet possible de gérer une entreprise de manière durable, en privilégiant les intérêts de long terme. Toutefois, on ne retrouve bien sûr pas le même engagement dans toutes les entreprises. Un des facteurs qui peut justifier les différences d’engagement responsable des firmes est sans doute lié à leur taille. Même si une relation positive entre la taille des firmes et leur engagement dans des activités de RSE a parfois pu être mise en avant, des études montrent que la moitié des PME européennes se sont investies dans une ou plusieurs activités durables (Lapointe et Gendron, 2004 ; CE, 2002). De nombreux auteurs regrettent toutefois, malgré leur présence importante, la faiblesse du nombre de recherches sur la RSE en PME (Lapointe, 2006 ; Paradas, 2008). Cette recherche qualitative exploratoire cherche donc à s’inscrire plus formellement dans les réflexions quant au rôle effectif joué par les PME wallonnes dans la prise en compte des enjeux du DD et quant à leur propension à intégrer une responsabilisation sociétale (RSE). En privilégiant d’analyser la RSE dans un contexte de PME, on se devait ainsi de prendre en compte les spécificités des entreprises de petite taille (Torrès, 2007), qui les distinguent de la gestion des plus grandes firmes. Une des spécificités majeures des PME est le rôle central du dirigeants au sein de la firme (Julien et Marchesnay, 1988 ; Jenkins, 2006). Les convictions personnelles du dirigeant peuvent ainsi influencer le développement de l’entreprise et par conséquent son engagement dans une démarche de RSE (Marchesnay, 2004 ; Paradas, 2008). Il nous semble par conséquent, au vu de la littérature dominante sur ce thème, opportun de tenter d’évaluer plus rigoureusement l’implication du dirigeant et ses intentions quant à une démarche RSE au niveau des trois piliers (environnemental, social et économique). Nous tentons également de comprendre comment s’articule l’investissement durable de l’entreprise au sein des trois piliers. En outre, certains auteurs se sont intéressés à la relation potentielle qui peut lier la RSE et l’innovation (Le Bas et Poussing, 2010 ; Labelle, 2008).Toutefois, cette relation a très peu été étudiée dans le champ des PME (Temri, 2008). Ainsi, pour Little (2006), les initiatives de RSE peuvent mener à la mise en œuvre de processus d’innovation qui répondent à des besoins sociaux, environnementaux et économiques. L’objectif de cette recherche est donc aussi d’analyser les conditions dans lesquelles l’innovation peut favoriser et promouvoir la RSE. En effet, utiliser l’innovation au service de la RSE est un défi complexe, qui connecte les concepts d’innovation et de DD présentant tous deux un caractère multidimensionnel. HERA – Higher Education & Research Awards for Future Generations — http://www.fgf.be/hera
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Responsabilité sociétale du dirigeant et innovation: approche de leur complémentarité dans un contexte de PME Problématique et questions de recherche
Recherche qualitative exploratoire cherchant à s’inscrire plus formellement dans les réflexions quant au rôle effectif joué par les PME wallonnes dans la prise en compte des enjeux du développement durable et quant à leur propension à intégrer une responsabilisation sociétale (RSE). Prise en compte des spécificités des entreprises de petite taille (Torrès, 2007), qui les distinguent de la gestion des plus grandes firmes: une des spécificités majeures des PME est le rôle central du dirigeants au sein de la firme (Julien et Marchesnay, 1988 ; Jenkins, 2006). Convictions personnelles du dirigeant: influence sur le développement de l’entreprise et par conséquent sur son engagement dans une démarche de RSE (Marchesnay, 2004; Paradas, 2008). Evaluation plus rigoureuse de l’implication du dirigeant et de ses intentions quant à une démarche RSE au niveau des trois piliers (environnemental, social et économique) et de l’articulation de l’investissement durable de l’entreprise au sein des trois piliers. Relation potentielle de la RSE et de l’innovation peu étudiée dans le champ des PME (Little, 2006; Temri, 2008) . Recherche exploratoire: trois axes de questionnement Quelles sont les intentions qui poussent le dirigeant d’une PME à s’investir dans la responsabilité sociétale de son entreprise et les actions mises en œuvre à cette fin ? De quelle manière les dirigeants considèrent ces trois piliers ? Quel est le rôle et la place de l’innovation dans le processus de responsabilisation des PME concernées ?
Méthodologie
Dirigeant volontaire
Convictions éthiques
Spécificité de la PME : rôle central du ou des dirigeants au sein de la firme (Julien et Marchesnay, 1998; Torrès, 2000, …)
Motivation
Proximité hiérarchique - prise de décision centralisée au niveau du chef d’entreprise - prise de décision influencée par les valeurs personnelles des dirigeants Responsabilité sociétale des PME conduite par des dirigeants volontaires: aller volontairement au-delà des exigences imposées par la loi (Spence, 2007)
Culture du travail
Attitudes du dirigeant envers un comportement responsable
Convictions religieuses
Identification des variables déterminant l’intention responsable précédant la mise en œuvre de l’action durable
Conséquences positives attendues
Image publique positive attendue
Théorie du comportement planifié trois ensembles de variables permettant d’expliquer l’intention responsable d’un dirigeant de PME (Ajzen, 1991)
Actions réalisées
Normes subjectives
o Attitudes responsables o Normes subjectives o Contrôle comportemental perçu
Pressions des parties prenantes externes
Communication active
Aptitudes acquises pendant des expériences passées ou par des formations
Entretien semi-directif auprès de chaque dirigeant participant à l’enquête sur base d’un guide d’entretien.
Hiérarchisation des trois piliers de la RSE
Trois rentabilités (sociale, environnementale et économique) doivent être intégrées ensemble aux activités de l’entreprise (Capron et Quairel-Lanoizelée, 2007; Dion et Wolff, 2008,
Disponibilité des ressources
…)
Implication dans des réseaux
o « Etre durable nécessite de prôner un monde vivable en respectant une planète viable et en entretenant des relations équitables » (Capron et Quairel-Lanoizelée, 2007)
Compétences à innover et/ou technologiques
Orientation entrepreneuriale
Difficulté d’identifier en Wallonie des PME investies dans une démarche RSE: après avoir rencontré plusieurs acteurs économiques en lien direct avec le monde des PME wallonnes, nous avons pu mettre en lumière un canal d’identification de PME responsables. En effet, différents acteurs économiques organisent l’attribution de récompenses (de prix) dans le domaine de la RSE pour mettre à l’honneur certaines entreprises wallonnes pour leur engagement durable. Ainsi, notre échantillon est constitué de sept PME qui se sont toutes distinguées par une récompense externe pour leur implication durable.
Analyse des données par analyse de contenu thématique (facilitée par l’utilisation du logiciel Nvivo).
Modèle ouvert Orientation entrepreneuriale (Kuhndt et al., 2004)
Intention du dirigeant d’une PME de s’investir dans un comportement responsable
Pressions des parties prenantes internes
Perception du contrôle
Recherche qualitative de type exploratoire qui nous permettra de mieux comprendre la démarche de RSE des PME , qui commence à se développer en Wallonie.
Introduction d’une hiérarchisation dans la manière et l’ordre d’intégrer les piliers de la RSE
Pro-activité
1991, …)
Prise de risque
(Wu et al., 2008; Carroll,
Objectif premier: satisfaire les intérêts financiers Pilier économique précède les deux autres piliers
Innovante ou pas à des fins économiques PME
Stratégies innovantes des PME responsables RSE
Pilier env.
PME Innovante
L’innovation et la RSE deux enjeux contemporains qui se posent aux entrepreneurs (Labelle, 2008) Dirigeant Volontaire
Pilier social
Entreprise volontaire
Pilier social
Pilier
Pilier économique
Université de Mons
Manque de compréhension sur la façon dont les initiatives de RSE peuvent reposer sur des processus d’innovation Intérêt de mieux comprendre le lien entre l’innovation et la RSE (leur complémentarité)
o Est-ce l’innovation qui amène la RSE ? C'est-à-dire, étaient-elles, à la base, des entreprises déjà innovantes qui ont utilisé cet avantage pour se lancer dans le développement durable ? o Ou au contraire, est-ce l’engagement sociétal qui entraine un processus d’innovation ? Deviennent-elles alors innovantes dans l’optique d’atteindre leurs objectifs de durabilité ?
Poursuite des objectifs durables par la mise en place d’activités d’innovation Complémentarité RSE – Innovation Stratégie innovante
social
TCP + OE
Pilier env.
Poursuite des objectifs durables par l’innovation
Le DD crée des opportunités d’innover
Identification de deux trajectoires pas nécessairement exclusives : Quelle que soit la ou les trajectoire(s) suivie(s), on retrouve des PME mettant en œuvre de façon complémentaire des activités d’innovation et une démarche de RSE et dont la finalité est de devenir des entreprises sociétalement responsabilisées
Perrine FERAUGE Service d’Analyse microéconomique
Quelles approches transversales pour intégrer le développement durable dans la recherche ? Poster Session 2013
Sustainable Product Service Systems: consumer usage intentions and impact on well‐being Simon Hazée – Marketing – HEC‐Ecole de Gestion de l’Université de Liège Sustainability is a difficult challenge that requires fundamental changes in marketing theory and practices (Kotler, 2011). Marketers urgently need to understand consumers’ behaviour and help them change and behave in a more sustainable way while giving companies the opportunity to improve their offering and meet their social responsibilities. One solution that would be able to decouple wealth creation from resources consumption is Product Service Systems (PSS) (Beuren et al., 2013). PSS are defined as a “marketable set of products and services capable of jointly fulfilling a user’s need” (Goedkoop et al., 1999, p.18). It implies a transition from a product‐ (e.g., selling cars) to a service‐oriented logic (e.g., selling kilometers). Consequently, there is no transfer of ownership anymore. Even though “non‐ownership modes of consumption have great potential to stimulate new approaches to both research and practice” (Moeller & Wittkoswsky, 2010, p.177), consumer research in alternative modes of consumption is limited (Bardhi & Eckhardt, 2012). Indeed, research on PSS has so far mainly focused on its technical and economic arguments at the expense of its behavioral and social aspects (Ostrom et al., 2010). Consequently, many gaps still exist in the research literature regarding the nature of non‐ownership consumption, customer perceptions, and usage intentions. In order to close those gaps, the first conceptual paper aims to: (a) review the literature using a transdisciplinary approach – i.e., functional economy (economy), product service systems (supply chain), access‐based consumption (marketing) –, and (b) develop hypotheses related to the intention determinants (e.g., convenience) based on (a) as well as on a qualitative study. Indeed, given that this topic received little attention in marketing, an exploratory qualitative study is undertaken to identify potential determinants. Following the conceptual model developed in the first part of the research project, we assess several classic frameworks created in an attempt to understand consumer behavior. These theories are mainly based on the assumption that consumers make rational decisions. However, consumers also make emotional decisions. Studying emotional reactions is highly relevant for predicting behavioral intentions and continuance sustainable behavior (Moons & De Pelsmacker, 2012). PSS usage intentions could thus be increased by taking into account consumers’ emotional experience (e.g., individuals could anticipate negative emotions resulting from the absence of ownership). This second paper aims to empirically test the hypotheses related to the potential intention determinants identified in the first paper as well as those used in classic behavioral theories along with emotions. Regarding the social dimension, materialism is considered as a fundamental lens for studying consumer welfare (Burroughs & Rindfleisch, 2011); especially since literature shows its negative impacts on perceived well‐being, life satisfaction, sustainability, and a negative relationship with self‐transcendence (i.e., other‐oriented values). Many authors propose dematerialization as a solution to the material trap and associate dematerialization with PSS. The third research question thus concerns the impact of PSS on consumer well‐being. As a summary, we (a) review, analyze and summarize the literature with an emphasis on its behavioral and social impacts by opting for a marketing perspective, (b) empirically study the PSS usage intention based on the hypotheses generated in (a), and (c) drawing on new Transformative Service Research by examining the relationship between PSS, individual values, and consumer well‐being. HERA – Higher Education & Research Awards for Future Generations — http://www.fgf.be/hera
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Quelles approches transversales pour intégrer le développement durable dans la recherche ? Poster Session 2013
Ecosystème estuarien et système économique régional : faisabilité d’une intégration par modélisation Input‐Output. Application au cas de l'habitat halieutique dans l’estuaire de la Seine Mateo Cordier – CEARC – Université de Versailles Saint‐Quentin‐en‐Yvelines Depuis le début de la révolution industrielle en France, l’estuaire de la Seine a subi des pertes d’habitats naturels considérables. Plus d’un tiers des surfaces de nourriceries de poissons a été détruit par la construction d’infrastructures portuaires et du Pont de Normandie. Dans un contexte où le renouvellement des stocks européens de poissons marins n’est plus garanti pour plusieurs espèces, cette évolution est relativement inquiétante. Une question essentielle se pose alors. Est‐il possible de restaurer les surfaces de nourriceries perdues étant donné les coûts particulièrement élevés d’une telle mesure (174 millions d’euros par km2 de nourriceries subtidales peu profondes) ? Le modèle input‐output « ECO » développé dans cette étude suggère qu’il serait en tout cas possible de restaurer le quart des nourriceries sableuses à haute capacité d’accueil perdues entre 1834 et 2004. Cela représenterait une surface totale de 24 km2. L’impact écologique est conséquent puisque la mesure de restauration semble pouvoir augmenter de 15% à 23% la biomasse de soles produite dans l’estuaire par rapport à une situation sans mesure de restauration. Quant à l’impact macroéconomique, l’effet des coûts de restauration sur la diminution du PIB régional, de l’emploi et des bénéfices totaux des entreprises de la région ne dépasse pas 0,5% par rapport à une situation sans mesure de restauration. Par contre, si l’on décortique l’effet des coûts à l’échelle sectorielle, trois secteurs sont particulièrement touchés : les ports, les mines, ainsi que les producteurs de charbon et de pétrole raffiné. Cela suggère que le problème des coûts de restauration élevés peut être envisagé comme une question d’allocation des coûts entre secteurs plutôt que comme un problème en soi. Autrement dit, la question n’est pas comment payer mais plutôt qui va payer. Néanmoins, ces résultats économiques doivent être considérés comme des valeurs plancher. Si tous les coûts de restauration des nourriceries ont pu être inclus dans le modèle, une partie des services écosystémiques et leurs bénéfices n’ont pas pu être évalués en raison de l’absence de données appropriées. En attendant le développement des données nécessaires à l’intégration de services écosystémiques supplémentaires dans le modèle ECO, l’incertitude sur l’interdépendance entre ces services et le système économique est à son comble. Il en résulte qu’une certaine part de jugement individuel et de bon sens constituent les seuls outils d’aide à la décision disponibles. En conséquence, il est important que les points de vue divergents des différents groupes d’acteurs et leurs jugements de valeur soient inclus de manière transparente au sein de processus de décision participatifs par le biais d’une évaluation multicritère. Le modèle ECO illustre de manière encourageante la capacité des modèles input‐output à contribuer aux processus de décision participatifs. Cela devrait faciliter l’émergence de compromis ainsi que la résolution des conflits d’usages des services écosystémiques.
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ESTUARINE ECOSYSTEM AND REGIONAL ECONOMIC SYSTEM : FEASIBILITY OF INTEGRATION BY INPUT-OUTPUT MODELING Application in the case of the fish habitat of the Seine estuary PhD by Mateo CORDIER
OBJECTIVE
CONTEXT
AND THE ECONOMIC SYSTEM USED TO
In Figure 1, exchanges between firms as well as between firms and households are simulated with an Input-Output model based on Supply and Use tables. These tables are a representation of the economy that records the way industries both trade with one another and produce for final consumption and investments.
TABLE 1. A BUNDANCE INDEX OF SOLE JUVENILES ESTUARY IN 2004 (R OCHETTE ET AL ., 2010) : Nursery Bathymetry Sediments surface (m) (km2) b Gravels Gravels Sand Sand Silt Silt
Total
Juvenile density index at age 0 (individuals/km2)
c 6.40 2.70 108.24 34.33 41.66 3.06
d 31.06 4.42 50.62 7.31 68.82 11.41 45.02 (mean)
196.38
RESULTS :
0 (< 1
8842.03
IMPACTS OF THE RESTORATION OF
F IGURE 3. E NVIRONMENTAL
101
120.6 118.5
116 114 112
Surfaceof of Surface nursery nurseryareas area >45 (km2) (sole density >45 juveniles/km2 juveniles/km2) (km2)
Regional contribution to the total stock of sole (tonnes)
110 108 106 104 102
100
2015 (Scenario with restoration costs paid by harbors and shared between sectors)
99.7
99.5
99.6
ESTUARY BETWEEN
Forecast
Observed data
(BAU scenario)
140 130 120 110
years
100
* Have been considered in Figure 2 only high density nurseries, i.e. estuarine areas with a density of sole juveniles (< 1 year) higher than the estuary average (i.e. > 45 juveniles/km2).
F IGURE 5. ECONOMIC
Gross Regional Product (Regional GDP) Total gross salary
95 94 93
90
S EINE
150
99.7 99.6 99.6
96
91
2004
160
97
98
AND
IMPACT AT THE SECTOR LEVEL
130
98
92
1834
170
IMPACT
99
100
OF THE TOTAL NURSERY * AREA IN THE
180
102
Base 100 = BAU (Million â&#x201A;Ź2007)
Base 100 = BAU (km2 and tonnes)
118
F IGURE 2. E VOLUTION
190
24.38 km2 OF SHALLOW SUBTIDAL NURSERIES (1m depth; 174 million â&#x201A;Ź2007/km2)
F IGURE 4. M ACROECONOMIC
IMPACT
124 120
S EINE
Table 1 shows the data base (aggregated version) used to simulate the interaction between nursery areas and the stock of sole in the estuary (equations exogenous to the Input-Output matrices).
đ?&#x2018;¨đ?&#x2018;¨đ?&#x2019;&#x2022;đ?&#x2019;&#x2022;đ?&#x;&#x17D;đ?&#x;&#x17D; Juvenile abundance index (number of individuals) column c x d 198.78 11.95 5478.44 251.02 2866.89 34.96
126 122
YEAR ) IN NURSERY AREAS IN THE
Nursery habitats have been continually destroyed since 1834 by the construction of dykes and harbour extensions for maritime transport, and by the Normandy bridge.
Total gross operating surplus (benefits) 2015 (Restoration costs paid by harbors)
2015 (Restoration costs shared between sectors)
Gross operating surplus (Million â&#x201A;Ź2007) Base 100 = BAU
a <-3[;8[ [8;20] <-3[;8[ [8;20] <-3[;8[ [8;20]
AT AGE
Picture: Grand Port Maritime du Havre (2007)
F IGURE 1. S CHEME OF THE INTERACTIONS BETWEEN THE ECOSYSTEM BUILD THE I NPUT -O UTPUT ECOLOGICAL â&#x20AC;&#x201C; ECONOMIC MODEL :
Nurseries (km2)
METHOD: MODELING OF ECOSYSTEMâ&#x20AC;&#x201C;ECONOMY INTERACTIONS
Picture: Cuvilliez et al. (2008)
We develop an integrated Input-Output model to assess environmental and economic impacts of the restoration of 25% of sand-flat nurseries (fish habitats) with high sole density lost in the Seine estuary between 1834 and 2004. Two scenarios are tested: i) one with restoration costs taken in charge by direct responsibles of nursery destruction (harbors) and ii) a second one with costs shared between sectors prorated to the amount of commodities (mainly fossil fuels) transported by boat (water transport infrastructures are one of the main causes of nursery destructions). Two ecosystem services are considered in the model: 1) life support service ensured by nursery habitats for juveniles of Solea solea (common sole) ; 2) fish resources available for human consumption (Solea solea).
120 110
100.2
100.8 110.1 95.6
110.1 100.0
90.1
Fishing
100 90
Harbors
80 70
56.8
55.4 Mining
60 50 40
Manufact. coke, refined petrol., nuclear fuels
30 20 10 0
-10.4
Construction
-10 -20
2015 (Restoration costs paid by 2015 (Restoration costs shared harbors) between sectors)
Our results show that the restoration of a total of 24.38 km2 of subtidal nursery areas over the period 2004-2015 would result in a stock of sole in 2015 that exceeds the â&#x20AC;&#x153;Business As Usualâ&#x20AC;? scenario (without restoration measures) by 18.5% (Figure 3). In spite of high restoration costs, the negative macro-economic impacts are very low (Figure 4). For instance, the Gross Regional Product reaches for both restoration scenarios 99.7% of the level that would be achieved in the BAU scenario. However, at the sector level (Figure 5), three economic sectors appear to be particularly sensitive to the nursery restoration measure that fulfills the polluter-pay principle. Indeed, when only direct responsible sectors of nursery destructions (harbors) take in charge restoration costs, their gross operating surplus (benefits) reaches 56.8% of the BAU value. In a more fair allocation, in which costs are shared between direct and indirect responsible sectors (harbors but also primary and secondary sectors that transport commodities by boat), the gross operating surplus (GOS) of harbors rises to 90.1% of the BAU value. However, in return, the mining sector GOS falls to -10.4% and the GOS of the sector of manufactures of coke, refined petroleumâ&#x20AC;Ś falls to 55.4% of the BAU value.
CONCLUSIONS The results show that a large nursery restoration program generates significant negative economic impacts at the sector level but only a slight negative impact at the macro-economic one. This suggests that the restoration costs can be seen more as a problem of cost allocation than as a problem per se. In addition only 2 ecosystem services have been quantified. Yet, it is likely that the model would have given a positive macroeconomic impact if the 5 other ecosystem services related to nurseries had also been quantified: 1) provisionning of 8 commercial fish species other than sole; 2) supporting services for these species (formation of nursery habitats); 3) regulation of flood impact; 4) recreational fishing; 5) water quality regulation
Quelles approches transversales pour intégrer le développement durable dans la recherche ? Poster Session 2013
Agroécologie et production fruitière : une recherche participative et transfrontalière Laurent Jamar et Marc Lateur – Centre Wallon de Recherches Agronomiques Alain Delebecq – Groupement des Agriculteurs Biologiques de Nord‐Pas de Calais Sandrine Oste – Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles Bernadette Thiran – Centre Pilote Bio de Wallonie Si la production de fruits biologiques est aujourd’hui reconnue comme partie prenante d’une démarche de développement durable et si elle est l’objet d’une demande des consommateurs en augmentation constante, sa mise en pratique ne va pas de soi. Les arboriculteurs biologiques sont, chaque jour, confrontés à des questions sur la manière de maintenir un état sanitaire de leurs vergers dans le respect du cahier des charges européen de l’agriculture biologique. En arboriculture conventionnelle et intégrée, pour pallier à ces difficultés, c’est une moyenne de quarante traitements phytosanitaires par an, à base de produits chimiques de synthèse, qui est communément appliquée. Comment donc remédier à cet état de fait ? Pour se développer et être économiquement rentable, l’agriculture biologique doit s’appuyer sur toutes les techniques de production les plus modernes, à la fois innovantes et respectueuses de l’environnement. Un projet de recherche participatif et transfrontalier rassemblant quatre partenaires clés du secteur aux compétences complémentaires (CRA‐W, le Centre Wallon de Recherches Agronomiques, le GABNOR, Groupement des Agriculteurs Biologiques du Nord‐Pas de Calais, la FREDON Nord‐Pas de Calais, Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles, et le CPBio, Centre Pilote Bio de Wallonie), réunissent et mutualisent leurs compétences depuis cinq ans au sein d’un programme de recherche intitulé TransBioFruit. A travers ce programme, c’est toute la filière fruit, depuis le producteur et le conseiller technique jusqu’au consommateur en passant par le secteur de la distribution qui est impliquée, qui est dynamisée, et qui réfléchis de concert à des solutions. Finalement un programme qui va jusqu’à créer un vrai dialogue entre les praticiens et la société civile. Les expérimentations engagées sont innovantes et basées sur une approche poussée de l’agroécologie comme pratique scientifique spécifique. Elles ont lieu dans un verger expérimental du CRA‐W à Gembloux ainsi que chez des producteurs professionnels du bassin transfrontalier Franco‐Wallon et concernent à la fois la gestion du sol, la fertilisation, la conduite des arbres, le choix variétal, la protection contre les bio‐ agresseurs, les méthodes de conservation des fruits, le mode de commercialisation. Le verger expérimental mis en place à Gembloux est donc conçu pour optimiser la biodiversité fonctionnelle et les processus naturels de régulation agroécologique afin de recourir à un minimum de traitements. En résumé, un exemple dynamique d’une collaboration multidisciplinaire aux compétences multiples et d’une recherche participative qui valorise ses résultats au travers de journées de rencontres et de formations, de visites et de démonstration, d’organisation de colloques et enfin de publications scientifiques et de vulgarisation. Aussi, une démarche qui se situe dans un débat plus large sur l’iniquité et la non‐durabilité actuelle de nos systèmes agroalimentaire ainsi que la nécessité d’expliciter les choix à faire pour l’avenir. La perspective de ce travail de recherche vise l’application de l’écologie, à l’étude, la conception et la gestion du système agroalimentaire ‘fruit’ dans son ensemble, incluant une pratique interdisciplinaire qui implique une redéfinition des frontières scientifiques et sociales, ce qui constitue un défi intellectuel majeur pour la recherche en agronomie, en écologie et en sciences sociales. HERA – Higher Education & Research Awards for Future Generations — http://www.fgf.be/hera
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Agroécologie et production fruitière : une recherche participative et transfrontalière L. Jamar 1, A. Delebecq 2, S. Oste 3, B. Thiran 4 et M. Lateur 1
1 Centre Wallon de Recherches Agronomiques, Gembloux, www.cra.wallonie.be Groupement des Agriculteurs Biologiques de Nord-Pas de Calais, www.gabnor.be 3 Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles, www.fredon-ndpc.com 4 Centre Pilote Bio de Wallonie, www.cebio.be 1
2
Un Projet INTERREG ‘Nord de la France – Wallonie’ qui réunit quatre partenaires clés du secteur aux compétences scientifiques complémentaires, un exemple dynamique d’une collaboration multidisciplinaire aux capacités multiples et d’une recherche participative. Une démarche qui se situe dans un débat plus large sur l’iniquité et la non-durabilité actuelle de nos systèmes agroalimentaire. Les Objectifs sont de dynamiser et valoriser les compétences, les expériences et les innovations répondant aux problématiques de l’arboriculture biologique. Les expérimentations ont lieu dans un verger expérimental du CRA-W à Gembloux ainsi que chez des producteurs professionnels du bassin transfrontalier.
Promouvoir les processus et services écologiques
Créer des agroécosystèmes équilibrés
Construire des dispositifs de recherche participatifs
Favoriser la biodiversité des espèces et variétés
Eviter les pertes de ressources naturelles et énergétiques
Garantir un sol vivant et fonctionnel
Augmenter l’autonomie des agriculteurs
Créer des connaissances et des capacités collectives d’adaptation Permettre le recyclage de la biomasse
Valoriser la diversité des savoirs à prendre en compte
Les résultats sont valorisés au travers de journées d’étude, de formation, de visite et de démonstration, d’organisation de colloques et enfin de publications scientifiques et de vulgarisation. En conclusion, l’importance des rendements et la qualité des productions montrent tout le potentiel de l’approche agroécologique telle qu’elle a été expérimentée. Toutefois des blocages à son développement subsistent sur l’ensemble de la filière. La perspective est d’en comprendre les raisons par le biais de recherches interdisciplinaires. Le projet TransBioFruit est réalisé dans le cadre du programme Interreg IV France-Wallonie-Vlaanderen, avec le soutien du FEDER, du Conseil Régional Nord Pas-de-Calais, du Conseil Général du Nord, du Conseil Général du Pas-de-Calais et de la Région Wallonne.
HERA : Quelles approches transversales pour intégrer le développement durable dans la recherche ? Bruxelles, 30 avril 2013
Quelles approches transversales pour intégrer le développement durable dans la recherche ? Poster Session 2013
Sonder le facteur humain dans l'innovation agro‐écologique: formalisation méthodologique sur base d’études de cas sélectionnées en Belgique Marjolein Visser, Julie Flament, Line Louah, Lola Richelle et Charles De Cannière – Service d’Ecologie du Paysage et des Systèmes de Production Végétale, Ecole Interfacultaire de Bioingénieurs – Université Libre de Bruxelles L’agro‐écologie est une transdiscipline émergente que l’on peut définir comme l’écologie de nos “food systems”. La transition de nos systèmes alimentaires (mal traduit de “food systems”) vers plus de durabilité nécessite de l’innovation à grande échelle. S’il on considère l’innovation comme un processus socio‐ technique, et non pas comme un produit final de la science et des technologies à transférer aux utilisateurs finaux, le facteur humain devient prépondérant. Cependant l’écologie humaine est rarement prise en compte dans la recherche liée aux systèmes alimentaires, malgré le fait que les humains en constituent clairement l’espèce “clé de voûte”. Cette lacune s’explique en partie par le manque de formatage méthodologique des agronomes et des écologues désireux de comprendre les barrières sociétales à l’innovation et comment les surmonter. Ce projet de recherche, de plusieurs doctorants au sein de la même unité de recherche, vise à combler cette lacune. Nous partons d’études de cas situés en amont des systèmes alimentaires. Nos interlocuteurs sont des agriculteurs et leurs entourages socio‐professionnels. L’étude se base sur des échanges avec des réseaux d’acteurs associés à des innovations agro‐écologiques disposant clairement d’un potentiel d’extrapolation. Les méthodologies préférées sont sélectionnées pour favoriser la communication sur ces innovations entre les décideurs des différents niveaux du système alimentaire, en amont comme en aval de la production agricole proprement dite, et ceci comprend la recherche agronomique et agroécologique. Principalement, nous nous basons sur un trépied de méthodes complémentaires qui se fondent (1) sur différents systèmes de codage semi‐structurés d’acteurs clés et (2) sur des analyses statistiques multivariées qui produit des résultats semi‐quantitatifs et graphiques, interprétables visuellement. Les méthodes ont été sélectionnées de manière à : (1) analyser les réseaux d’acteurs (l’Analyse des Réseaux Sociaux, SNA), (2) parmi ces réseaux, établir une typologie des discours existants à l’égard de l’innovation en question (la Méthodologie Q) et (3) cartographier les processus de décision individuels de l’agriculteur (la Cartographie Cognitive) qui sont susceptibles d’être expliqués par la position de l’individu dans son réseau social et par le discours qu’il tient à l’égard de l’innovation en question. Les résultats de notre recherche identifieront les barrières systémiques contextualisées entravant le processus d’innovation agrocécologique ainsi que les leviers aptes à surmonter ces barrières, préparant ainsi la voie à la recherche nécessaire pour favoriser la transition (préciser de quoi?) vers plus de durabilité. La boîte à outils ainsi testée sera également utile pour l’accompagnement de l’innovation vers plus de durabilité dans d’autres systèmes socio‐écologiques (forêts, bassins versants, pêcheries, aménagement du territoire,…). HERA – Higher Education & Research Awards for Future Generations — http://www.fgf.be/hera
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Comprendre le facteur humain dans l’innovation agroécologique Au sein de l’EPSPV, Julie Flament, Line Louah et Lola Richelle se penchent sur l’écologie humaine dans l’innovation en agriculture. Toutes les trois formées en agronomie et écologie, ces doctorantes se basent sur une assise scientifique et technique solide pour ouvrir le concept de l'innovation aux contraintes et demandes sociétales. Julie Flament
Line Louah
Lola Richelle
Comment comprendre la transition vers des systèmes laitiers plus autonomes?
Comment endiguer le ver-rouillage sociotechnique dont pâtit l’agroécologie ?
Comment repenser la notion de fertilité et les rapports humain-sol ?
ETUDE DE CAS
ETUDE DE CAS
ETUDE DE CAS
Cette recherche concerne les exploitations laitières situées en Wallonie, Belgique.
Cette recherche méthodologique se déroule en Belgique et en France, et s’articule autour de l’étude de cas de trois pratiques agroécologiques phares : l’agroforesterie, l’autonomie fourragère, et la sélection participative des semences.
La partie pratique de cette recherche se déroule en Andalousie avec un groupement d’agriculteurs agro-écologiques et autocertifiés.
METHODOLOGIE Une approche systémique est développée pour appréhender l’autonomie fourragère des exploitations laitières en Wallonie. Elle combine revue de littérature scientifique et grise, analyse de données chiffrées et entretiens avec des acteurs-clé du système étudié. RÉSULTATS ATTENDUS Identifier les différentes contraintes qui tendent à verrouiller la situation actuelle en empêchant la transition vers des systèmes plus autonomes. Il s’agit également de proposer des pistes pour favoriser cette transition, à l’intention du réseau d’encadrement des producteurs, de la recherche et des preneurs de décision.
METHODOLOGIE La recherche vise à habiliter les agronomes à intégrer des données socio-techniques via trois niveaux d’analyse : ① le réseau d’acteurs Social Network Analysis ② les discours des acteurs Q-methodology ; ③ la prise de décision individuelle des acteurs - Cognitive Mapping
METHODOLOGIE Cette approche transdisciplinaire et collaborative vise à aborder la notion de fertilité à travers les dimensions biophysiques, sociales, techniques et symboliques qu’elle recouvre par un processus d’apprentissage collectif avec les agriculteurs. Cela implique la mise en commun de méthodes issues de plusieurs courants : ethnopédologie, sociologie rurale, political ecology, écologie humaine, philosophie des sciences, recherche-action. RESULTATS ATTENDUS
RESULTATS ATTENDUS Le projet aspire à soumettre aux preneurs de décision, des pistes aptes à (1) dépasser le verrouillage de notre système agricole et (2) concevoir une recherche-action pertinente favorable à une transition vers une agriculture durable.
Cette recherche aspire à renforcer les savoirs et pratiques d’agricultures alternatives face à l’agriculture industrielle en repensant les rapports humain-milieu à travers la notion de fertilité.
BIBLIOGRAPHIE - Geels F.W. & Schot J., 2007.Typology of sociotechnical transition pathways. Research Policy 36 (2007) 399–417. - Darnhofer I, D. Gibbon and B. Dedieu (Eds.), 2012. Farming Systems Research into the 21th century: the new dynamic. Springer, Dordrecht. - Stassart, P. M., Baret, P., Grégoire, J.-C., Hance, T., Mormont, M., Reheul, D., Stilmant, D., Vanloqueren, G. and Visser, M., 2012. L’agroécologie : trajectoire et potentiel. Pour une transition vers des systèmes alimentaires durables, in. D. Van Dam, M. Nizet, M. Streith and P. M. Stassart (Eds), Agroécologie entre pratiques et sciences sociales, Educagri éditions, Dijon.