Célébration des 10 ans du HERA Award Sustainable Architecture

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en partenariat avec

10 ans

Un jour nos chemins se sont croisés, il y a longtemps déjà. Philippe, le serial mécène de l’architecture vernaculaire, l’homme qui, avant beaucoup d’autres, avait compris l’importance d’habiter le monde en renouant avec un savoir millénaire, permettant de réentendre chanter le genius loci (le « génie du lieu ») et Benoît, l’enthousiaste bâtisseur d’une philanthropie transformatrice créatrice de liens entre les générations pour trans mettre un monde habitable.

De cette rencontre et confiance réciproque est née la possibilité de financer un rêve : la création des HERA Awards et en particulier d’un Prix dédicacé aux jeunes diplomé·e·s d’architecture, ainsi qu’un Prix de thèse doctoral. A la clé, un engagement de long terme s’est concrétisé par la création d’un Fonds dédié au sein de la Fondation -dont la gestion a été confiée aux petites-filles de Philippe.

Une fantastique dynamique était née.

Sur ce modèle, une galaxie de 12 Prix supplémentaires a vu le jour avec l’appui d’autres mécènes et partenaires.

Grâce à l’énergie créatrice de l’engagement de Philippe et à la maestria de l’équipe de la Fondation et de ses jurés, cette galaxie n’arrête plus de grandir, à l’image de la goutte de lait échappée du sein de la déesse Héra allaitant Hercule, à l’origine -dit-on- de notre galaxie, la Voie Lactée.

Et en une décade, une véritable constellation de jeunes architectes éveillé·e·s à un monde différent ont été primé·e·s par la Fondation pour les Générations Futures. Nous en sommes fiers et nous vous les présentons ici, dans leur diversité d’approches et de questionnements, toujours actuels et parfois même de manière brûlante.

Face aux défis colossaux auxquels l’humanité fait face, il est décidément trop tard pour être pessimiste. Mais il est grand temps d’être agissant, d’être « activiste » de cette transformation nécessaire et profonde de nos modes de vie. Chacun où l’on est.

Et les architectes ont un poste clé dans cette perspective de transformation !

Philippe Rotthier Fondateur du Fonds Philippe Rotthier pour les Générations Futures

Benoît Derenne Benoît Derenne, Directeur de la Fondation pour les Générations Futures

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En 2010, Philippe Rotthier décide de créer, en collaboration avec la Fondation pour les Générations Futures, un prix destiné aux futurs architectes, le HERA Award Sustainable Architecture , pour les encourager à répondre aux défis de la planète et de ses habitants par une approche « à 360° ».

« EN CES TEMPS DE CRISES MULTIPLES, JE VOUDRAIS ENCOURAGER LES JEUNES À BÂTIR UN MONDE QUE J’ESPÈRE MEILLEUR ET PARTAGÉ. EN OPTANT POUR UNE PHILANTHROPIE TRANSFORMATRICE QUI VOIT AU-DELÀ DE L’URGENCE À COURT TERME, AGISSONS POUR QUE LES CERVEAUX DE DEMAIN INTÈGRENT UNE VISION À 360° PROPRE À UN DÉVELOPPEMENT SOUTENABLE » PH. ROTTHIER, 2010

En 2014, séduit par le développement du programme de prix d’excellence aca démique HERA (Higher Education & Research Awards for Future Generations), ce mécène dans l’âme décide de créer un fonds pour pérenniser et soutenir le développement des HERA Awards. Le Fonds Philippe Rotthier pour les Générations Futures naissait, doté de 600.000 EUR afin de garantir l’existence durant 15 ans du HERA Award Sustainable Architecture .

C’était le premier fonds nominatif hébergé par la Fondation pour les Générations Futures qui aujourd’hui, en 2022, en héberge déjà sept.

Le Fonds Philippe Rotthier est aujourd’hui co-géré par les deux petites filles de Philippe Rotthier, Louise et Flore Belenger.

En outre, le Fonds soutient également le HERA Award Sustainable Design, le Doctoral Thesis Award et les HERA Awards dans leur ensemble.

La confiance de Philippe Rotthier en la Fondation pour les Générations Futures et son programme des HERA Awards a été décisive pour d’autres mécènes-phi lanthropes et partenaires à s’investir pour ce programme.

Né en 1941, Philippe Rotthier, architecte belge diplômé de l’École de La Cambre, s’installe en 1973 sur l’île d’Ibiza où il réalise et réhabilite quelques 80 maisons dans un mode vernaculaire. Sa méthode de conception et ses réalisations ont fait l’objet de diverses publications. Il réalise de nombreux voyages, à la découverte de multiples formes d’habitats. En 1986, il crée la Fondation pour l’Architecture à Bruxelles qui, depuis lors, décerne le Prix triennal européen d’Architecture Philippe Rotthier. Il fut également le Président des Archives d’Architecture Moderne, ainsi que le fondateur de l’Architecture Museum - La Loge à Bruxelles, dédié à la création contemporaine. Depuis des années, il vit principalement à Tahiti (Taha’a).

Philippe Rotthier et sa compagne à à Taha’a
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ET PAYSAGES RÉSILIENTS

06. Emilie Gentges

Reconversions post-industrielles

07. Denis Piron

Paysage, morphologie, patrimoine linéaire

08. Loïc Dufermont

L’aménagement des anciens méandres de l’Escaut

09. Pierre Lacroix

Paysages résilients et territoire post-effondrement

10. Annissa Rauw

Vers un territoire comme bien productif

URBANISATION ET VILLES DURABLES

14. Charlotte Pierson

Approche sociologique de l’habitat périurbain

15. Clothilde Wyts

Logements évolutifs

16. Laura Campeny

Urbanisme événementiel et urbanisme durable

17. Nicolas Fontaine

Trame verte comme outil de développement durable

18. Mathilde Dumas

Densification dans les lotissements périurbains

MATÉRIAUX ET RÉEMPLOI ÉNERGIE

22. Amélie Marot

Impacts environnementaux des matériaux de construction

23. Houmam Meliani

Audit des logements

24. Florence Delvenne Matériaux régénératifs

11. Céline Lopes

Revitaliser une région rurale

12. Charles-Hubert Born Biodiversité et aménagement du territoire

GESTION ET PRÉSERVATION DE L’EAU

27. Marine Penders

Rénovation énergétique des îlots

28. Anne-Françoise Marique Évaluation énergétique des quartiers périurbains

29. Kristel Mayenga

Vers un territoire quasizéro-énergie autonome

19. Lionel Delchambre

Durabilité des villes.

20. Philip Stessens

Végétalisation des villes

DIMENSIONS SOCIALES ET DE PARTICIPATION

32. Pauline Coupez

Redessiner le littoral et les polders

33. Chloé Dailly

Solutions face aux périodes de sécheresse et de manque d’eau potable

38. Pauline Feron

La participation, moteur d’un habitat durable

39. Olivier Dufond

La lenteur en architecture

40. Ekatarina Zudeeva

L’articulation entre réseau formel et informel de collecte de déchets

34. Justine Noulin

La culture du risque face aux inondations

35. Valérie Mahaut

L’eau et la ville, le temps de la réconciliation

25. Hélène Delmée

Conception à partir de matériaux de réemploi

30. Astrid Siraut

Nouvelles pédagogies et bâtiments scolaires « zéro énergie »

41. Thiphaine Delporte Architecture vernaculaire au Togo

42. Marion Lemonnier Division de logements existants en milieu rural et périurbain

36. Guy-Romain Kouam Kenmogne

Gestion de l’eau et urbanisation anarchique

43. Fanny Calmels

Chantier participatif

44. Lucas Lamote

Inclusion des exilé·e·s au cœur et co-construction

45. Catalina Dobre

De nouvelles pratiques pour réagir aux inondations

4 TERRITOIRES

Le projet doit ressembler aux gens qui habitent le territoire et au territoire luimême, il doit s’y intégrer. Et surtout, il doit être en lien avec les dynamiques globales, avec les enjeux à grande échelle en termes de biodiversité, de sol, d’énergie… Il faut tout faire pour que cela fonctionne, pas seulement pour que ce soit beau. […] Il faut repenser complètement la manière dont les territoires sont dessinés. Il faut y penser en termes de sobriété, d’atténuation et d’adap tation aux changements climatiques. Je pense que ces professions autour du pay sageetdel’architecturedoiventêtredesfers de lance d’autres manières de faire.

— Pierre Lacroix

TERRITOIRES ET PAYSAGES RÉSILIENTS

Comment les paysages et les territoires, suite à l’activité humaine et ses impacts, peuvent-ils être à la fois résilients et vecteurs de résilience humaine, notamment face aux changements climatiques et aux bouleversements qu’ils entrainent ? Cette question de la résilience a été déclinée sous de multiples facettes par les travaux primés repris dans cette section.

Une partie des travaux s’est concentrée sur la manière de concevoir et développer les territoires de manière durable : harmonie entre développement urbain de l’habitat et nature avec Charles-Hubert Born, redynamisation d’une région rurale avec Céline Lopes, valo risation du patrimoine et identité des territoires avec Annissa Rauw et mise en valeur du patrimoine naturel avec Denis Piron. Au-delà du développement territorial, le travail d’Émilie Gentges envisage la résilience de zones post-industrielles en proposant des pistes de reconversion intégrant les dimensions environnementales et sociales.

Une autre partie des travaux s’est attachée à comprendre les liens entre aménagement du territoire et capacité de résilience aux bouleversements climatiques (avec le travail de Loïc Dufermont sur l’aménagement des abords fluviaux, à la croisée entre hydrographie et urbanisme), allant jusqu’à envisager la possibilité d’un effondre ment du système industriel actuel et proposer une renaissance à travers des paysages alternatifs, résilients et des initiatives de tran sition (avec le travail de Pierre Lacroix).

Pour traiter de cette question complexe de la résilience en lien avec les problématiques architecturales, tous les travaux ont habilement articulé l’architecture avec d’autres disciplines comme l’histoire, l’ethnographie, la sociologie ou les sciences politiques.

EMILIE GENTGES (2011)

Émilie Gentges est diplômée d’un master en architecture, obtenu à la faculté d’architecture de l’ULiège en 2011.

Elle a collaboré avec Concept Ecologis et travaille actuellement comme architecte pour le bureau d’architectes Crahay & Jamaigne

LES RECONVERSIONS POST-INDUSTRIELLES / LA QUESTION DU DÉVELOPPEMENT DURABLE

Mémoire de master en architecture défendu en 2011 à la faculté d’architecture - Site Saint-Luc, ULiège.

Frappée par la récession, la Région de la Ruhr (Allemagne) s’est lancée au cours des années ’90 dans une vaste entreprise de reconversion à la fois industrielle, environnementale et sociale. Emilie Gentges s’est penchée sur le succès de cette initiative d’IBA Emscher Park à la lueur des principes du développement durable, tentant de voir si ce modèle pourrait inspirer la reconversion de la région de Seraing. Ainsi, au lieu d’être rasés, les hauts fourneaux ont été transformés en musées et infrastructures sportives. La mobilité douce et l’accueil de la biodiversité ont été recherchés. L’aménagement de cet énorme territoire (5 millions d’ha bitants !) a été axé sur le logement mixte. Pour la dépollution des sols, les solutions « naturelles » ont été privilégiées. Le dialogue entre les différents acteurs a été favorisé. Au final, « la Ruhr » a retrouvé une image forte et une véritable identité culturelle, jugée attractive pour les investisseurs.

PROMOTRICE

Sophie Dawance est architecte et urbaniste. Elle enseigne à l’ULiège.

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

L’enjeu est essentiel. La Ruhr et son aventure de l’IBA Emscher Park sont des références effec tives sur le sujet. Le travail montre de manière positive et agréable la mutation d’une région en pleine crise. Intéressant, le parallèle avec la val lée de Seraing reste pourtant délicat (…)

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DENIS PIRON (2013)

Denis Piron a réalisé des études d’Ingénieur Civil Architecte (ULiège), un Erasmus à Barcelone et son mémoire au Pérou. Il est architecte-stagiaire chez B612 Associates. Ce qui l’anime ? Aborder les choses avec un regard transversal et remplacer la peur de l’inconnu par de la curiosité.

PROMOTEUR

Jacques Teller est professeur d’urbanisme à l’ULiège. Il dirige le LEMA (Local Environ nement Management and Analysis). Ses recherches sont centrées sur la ville inclu sive et durable.

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

Ce futur ingénieur propose une remarquable approche transversale. Il s’est penché sur toutes les dimensions du sujet : spatiale, temporelle, technique, sociale, formelle... Il présente un caractère didactique qui s’ap puye sur le passé pour élaborer une vision durable. La thématique est d’une importance quasi mondiale. Ce mémoire méticuleux et bien présenté, fruit d’un travail de terrain, fait référence tant au passé qu’au futur.

QHAPAQ ÑAN (CHEMIN PRINCIPAL ANDIN)

AU QOLLASUYU : PAYSAGE, MORPHOLOGIE, PATRIMOINE LINÉAIRE

Mémoire défendu aux Facultés des Sciences Appliquées, ULiège

Le Chemin Principal Andin est candidat au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce travail analyse un tronçon dans la Région de Cusco (Pérou) selon trois thèmes : le paysage, l’urbanisation et le patrimoine. Son parcours de 180 km à pied de la zone d’étude lui a permis une vision synthétique, globale et continue qui pointe les potentialités et les dangers à prendre en compte pour avancer vers un plan de développement territorial basé sur la mise en valeur du patrimoine.

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LOÏC DUFERMONT (2017)

Il est aujourd’hui architecte indépendant.

L’AMÉNAGEMENT DES ANCIENS MÉANDRES DE L’ESCAUT, UN NOUVEL OUTIL DE VALORISATION ET DE GESTION DU PAYSAGE POUR LES GÉNÉRATIONS FUTURES ?

Mémoire de Master en Architecture, défendu en 2016 à la faculté d’Architecture, d’Ingénierie architecturale & d’Urbanisme de l’UCLouvain (LOCI Tournai)

LE BASSIN DE L’ESCAUT À L’HEURE DU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE : UNE CHANCE À SAISIR POUR TOUS SES OCCUPANTS DANS LES CENT ANNÉES À VENIR

Le bouleversement climatique aura des répercussions profondes sur les bassins hydrographiques pendant de nombreuses décennies. Au croisement de l’hydrographie et de l’urbanisme, le travail de Loïc Dufermont consiste à transformer certaines de ces répercussions - en l’occurrence, les crues de l’Escaut - en opportunités pour réinventer de fond en comble le rapport de l’humain au fleuve et, plus généralement, à l’eau. De Valenciennes à Aude narde, en passant par Tournai, l’évolution historique du fleuve et de ses diverses fonctions est d’abord passée au crible par l’auteur. Dans un second temps, celui-ci propose une série d’interventions architecturales discutées avec de nombreux acteurs locaux (bateliers, pêcheurs, naturalistes, agriculteurs, demandeurs d’emploi, politiques, promoteurs, etc.) et susceptibles d’assurer de nouvelles fonctions pour les cent années à venir. Parmi ces interventions : la production fruitière, l’artisanat du bois, la pédagogie et le tourisme, sans oublier une typologie d’habitats spécifique à la plaine allu viale, appelée à se modifier sensiblement suite à la montée du niveau de l’eau. Bref, un véritable schéma directeur « soutenable ».

PROMOTEURS

Sébastien Verleene est architecte diplômé de l’ESA Saint-Luc de Tournai et doctorant à l’UCLouvain. Il enseigne à la faculté LOCI-Tournai de l’UCLouvain. Dimitri Fache est architecte praticien. Il enseigne plusieurs disciplines au sein de l’atelier « Résilience et Aménagement du ter ritoire » créé en 2016 à la faculté LOCI-Tournai de l’UCLouvain.

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

Le jury salue l’audace de la démarche person nelle de Loïc Dufermont, qui aborde un enjeu majeur du développement durable avec la thématique de l’eau dans son contexte spatial, urbanistique et architectural. Les solutions proposées sont fondées sur une analyse transversale, dont le jury souligne la perti nence, qui prend en compte l’écologie, l’éco nomie et l’histoire. […] Le jury félicite en par ticulier l’étudiant pour sa réelle appropriation du lieu, alimentée par ses explorations et ses rencontres. Il encourage le lauréat à concréti ser ses propositions […].

Loïc Dufermont a obtenu son Master en Architecture à la faculté d’Architecture, d’Ingénierie architecturale & d’Urbanisme de l’UCLouvain (LOCI Tournai) en juin 2016. PLUS D’INFO SUR FGF.BE
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PIERRE LACROIX (2018)

Pierre Lacroix a obtenu en août 2017 son master en architecture paysagiste à Gembloux Agro-Bio Tech (ULiège), à l’ISla Gembloux (HECh) et à la faculté d’architecture La Cambre Horta (ULB). Il est actuellement chargé de mission « Pépinière citoyenne » au Centre d’Écologie Urbaine à Bruxelles.

PROMOTEURS

Julie Martineau est architecte paysagiste, elle enseigne à la faculté d’architecture La Cambre Horta de l’ULB. Didier Vancutsem est chargé de cours à la faculté d’architecture La Cambre Horta de l’ULB. Il enseigne également à l’Uni versité Lille I (France), à l’Université des Sciences appliquées Munich-Weihenstephan (Allemagne) et à l’Université technique de Perm (Russie). Il travaille par ailleurs pour diverses organisations internationales.

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

Le jury a été convaincu par la démarche de Pierre Lacroix qui, avec ce mémoire, dépasse les formes de présentation convention nelles. L’approche est engagée et politique, tout en étant bien documentée et en faisant preuve de maturité. En s’appuyant sur les forces et communautés locales, l’auteur fait œuvre de pédagogie, en particulier en mon trant que les changements culturels et de comportements font partie d’une transition soutenable. […]

PAYSAGES RÉSILIENTS. APPROCHE SYSTÉMIQUE DU TERRITOIRE POST-EFFONDREMENT

Mémoire de Master en Architecture paysagiste, défendu en 2017 à Gembloux Agro-Bio Tech de l’ULiège, à l’ISIa Gembloux (HECh) et à la faculté d’architecture La Cambre Horta de l’ULB

UNE BANDE DESSINÉE POUR SE PROJETER DANS UNE EUROPE POST-EFFONDREMENT

Liée à l’accélération des crises environnementales, sociales et économiques, l’hypothèse de l’effondrement systémique global du système industriel est de plus en plus étudiée par le monde académique. Le modèle sociétal qui pourrait lui faire suite l’est également. Encore faut-il pouvoir expli quer celui-ci au grand public et aux décideurs politiques via une approche dénuée de considérations trop techniques. Pierre Lacroix s’est attelé à cette tâche marquée par les notions de collapsologie et de résilience. Après avoir construit un scénario fictif d’effondrement, il a imaginé le paysage alternatif qui pourrait en renaître dans notre société d’Europe de l’Ouest (tant rurale que citadine) à l’horizon 2050/2100. Grâce à un outil méthodologique inno vant dans une telle matière (la bande dessinée), il invite à une visite guidée en territoires résilients, marqués par les initiatives de Transition. La sécu rité alimentaire et énergétique s’y décline en modularité des éléments (pour éviter trop d’interdépendance), diversité et hétérogénéité des systèmes, coexistence de microagriculture « low-tech », approvisionnements locaux et artisanaux, prise en compte des externalités, etc. Bref, une boîte à outils destinée à construire un imaginaire de la résilience.

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ANNISSA RAUW (2019)

Annissa Rauw a terminé son master en architecture à la faculté La Cambre Horta (ULB) en septembre 2018. Elle réalise actuellement son stage professionnel au Bureau d’architectes François Colson.

VERS UN TERRITOIRE COMME BIEN COMMUN PRODUCTIF. À L’EXEMPLE DE LA COMMUNE DE BULLANGE

Mémoire de master en architecture, défendu en 2018 à la faculté La Cambre Horta de l’ULB.

LE CONCEPT DE BIORÉGION URBAINE, UN REGARD INNOVANT POUR LA RELOCALISATION DES ACTIVITÉS PRODUCTIVES D’UNE RÉGION RURALE.

Inspiré par le succès du « retour au local », le travail d’Annissa Rauw porte sur la Commune de Bullange, commune rurale située à l’est de la Belgique et connectée étroitement aux territoires voisins de l’Allemagne et du Grand-Duché de Luxembourg. Il pose la question du renforcement – voire de la réintroduction – de particularités liées aux ressources de la commune (tant physiques que culturelles) comme trajectoire vers un rehaussement de l’identité locale. Annissa Rauw s’est d’abord attelée à un travail historique, mettant en évi dence l’évolution des ressources de la commune, notamment agricoles, au cours des 250 dernières années. Elle a ensuite défini une série de termes généraux (campagne, rural, territoire) mais aussi plus spécifiquement liés au concept de « Biorégion Urbaine » (bien commun, déterritorialisation, etc.), emprunté à l’École territorialiste d’origine italienne. La Biorégion Urbaine est un outil destiné à modifier les rapports et les représentations à un territoire donné. Joignant la pratique à la théorie, Annissa Rauw a ensuite élaboré une maquette 3D de Bullange (env. 2,4 m x 1,4 m) susceptible d’inviter les asso ciations et acteurs locaux à repenser l’identité de leur entité et, à travers ce nouveau regard, à revaloriser la production locale.

PROMOTEUR

Bernard Deprez est ingénieur civil archi tecte (UCLouvain) en architecture durable (EPFL). Il enseigne l’écologie, la conception énergétique, les questions d’architecture écologique et des quartiers durables à la faculté d’architecture de l’ULB. Il coordonne les séminaires de master en AED (Architec ture Écologies Durabilités).

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

En sortant de la zone de confort de l’archi tecture, l’auteure fait preuve d’innovation soutenable. La perspective systémique, à 360°, est très présente dans le travail, et notamment très bien illustrée à travers des schémas parlants. Le travail reste pragma tique et avance des propositions mesurées et humbles qui correspondent parfaite ment à la problématique. Enfin, le mémoire accorde une place centrale à la participation citoyenne : l’approche historique met en avant l’aspect participatif et la solidarité dans le monde rural.

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CÉLINE LOPES (2021)

Céline Lopes a terminé son master en architecture à LOCI Tournai (faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme) de l’UCLouvain en juin 2020.

PROMOTEUR

Frank Vermandel est maître de conférences à l’École nationale supérieure d’architecture et de paysage de Lille. Il enseigne la théorie de l’architecture à la faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme LOCI Tournai de l’UCLouvain.

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

Le jury salue la qualité scientifique, la dimension participative et la nature enga gée de ce mémoire. L’auteure apporte un regard innovant sur l’architecture, en arti culant habilement les questions de ruralité, d’urbanité et de patrimoine. L’étude du site est systémique et s’effectue à toutes les échelles – depuis la plus grande (paysagère) à la plus petite (insectes). L’auteure ajoute une nouvelle échelle – agricole – à ce vil lage, qui permet de recréer du lien entre les occupant·e·s et leur territoire.

UN PROJET LOCAL COMME CATALYSEUR DU TERRITOIRE RURAL

Mémoire de master en architecture, défendu en 2020 à LOCI Tournai de l’UCLouvain.

REVITALISER UNE RÉGION RURALE PAR L’IMPLANTATION D’UNE FERME À GRILLONS PARTICIPATIVE

Le mémoire de Céline Lopes porte sur le village portugais de Rio de Couros, inscrit dans un territoire marqué par l’exode rural, le vieillissement de la population et le manque de perspectives économiques. Riche de l’ap port théorique de quatre architectes et urbanistes, l’auteure a souhaité réin terpréter ce patrimoine territorial ordinaire et élaborer un projet local sus ceptible de catalyser une nouvelle dynamique de développement. Après avoir rencontré diverses parties prenantes locales, elle a proposé, maquette à l’appui, l’installation d’une ferme verticale axée sur la production de grillons à des fins alimentaires et ouverte aux visiteur·euse·s grâce – notamment – à un observatoire et à un belvédère. Inspirée par l’économie circulaire, cette ferme serait frugale en termes de consommation d’eau, d’emprise au sol et d’utilisation de matières premières. En redonnant vie aux séchoirs à maïs ancestraux, elle serait également appelée à perpétuer une mémoire collective propre à la région.

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CHARLES-HUBERT BORN (2011)

Docteur en Sciences juridiques de l’UCLouvain, Charles-Hubert Born est chargé de cours à la faculté de droit et de criminologie de l’ UCLouvain, chercheur au Séminaire de droit de l’urbanisme et de l’environnement (SERES) à l’Institut pour la recherche interdisciplinaire en sciences juridiques (JUR-I) et avocat.

L’INTÉGRATION DE LA BIODIVERSITÉ DANS LES PLANS D’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE. ESSAI SUR LA CONTRIBUTION DE LA PLANIFICATION SPATIALE À LA MISE EN PLACE D’UN RÉSEAU ÉCOLOGIQUE

Thèse de doctorat défendue en 2008 au SERES, UCLouvain.

LA BIODIVERSITÉ EN WALLONIE : APRÈS NATURA 2000, L’HEURE H

Avec l’intensification des pratiques agricoles et sylvicoles, l’urbanisation des campagnes constitue l’une des principales menaces pour la biodiversité dans notre pays, densément peuplé. Aujourd’hui encore, la conservation de la nature pâtit trop souvent des décisions prises en aménagement du terri toire. Pour remédier à cette situation, certains scientifiques dont le lauréat préconisent la création d’un réseau d’habitats interconnectés où l’humain et la nature pourraient coexister. Dépassant la portée du réseau européen Natura 2000, la Wallonie pourrait ainsi créer un véritable réseau écologique planifié à l’échelle de tout son territoire. Elle assurerait ainsi une réelle prise en compte de la biodiversité dans toutes ses politiques de gestion de l’espace. Gage de sérénité : ce « réseau écologique wallon » pourrait s’ériger en colla boration avec les communes et… sur base d’une véritable concertation avec propriétaires concernés. L’heure d’un véritable développement territorial durable en Wallonie ?

PROMOTEUR

Robert Andersen est professeur extraor dinaire émérite à la faculté de droit et de criminologie de l’UCLouvain.

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

Selon le jury, cette thèse doctorale répond avec clarté au défi de resserrer les liens entre développement et environnement. Elle traite d’un enjeu de développement durable majeur dont l’urgence et l’impor tance, encore mal connues, sont actuelle ment gérées de façon telle que d’importants objectifs de protection de l’environnement à long terme n’ont aucune chance d’être atteints.

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Les populations les plus vulnérables sont également les plus soumises aux stress environnementaux : plus faible accèsauxespacesverts,maisaussiplus forte exposition à la pollution sonore et de l’air, à la chaleur ou aux inondations, etc. À l’heure actuelle, il n’y a pas de réelle prise de conscience de ces dispa ritésetpeudefinancementpours’atteler à ces questions. Développer des straté gies spécifiques pour un développement urbain et une politique spatiale durables etsocialementplusjustesestprimordial.

—PhilipStessens

URBANISATION ET VILLES DURABLES

Selon les Nations Unies, d’ici 2050, deux tiers de la popula tion mondiale vivra dans des zones urbaines. La viabilité, tant sociale, écologique et économique, de la ville, présentera ainsi un défi important de développement durable. Trois enjeux clés sont soulevés par les primé·e·s présenté·e·s ici : l’étalement urbain et sa gestion, la place de la nature en ville et les outils de gouvernance des villes durables.

Malgré les inconvénients écologiques, sociaux et économiques, une large partie de la population belge reste attachée aux valeurs du mode de vie périurbain (maison 4 façades, jardin privatif…). Charlotte Pierson, Mathilde Dumas et Clothilde Wyts nous proposent des pistes concrètes pour contrer ce phéno mène.

L’attractivité de la ville et sa viabilité passeront également par la place laissée aux espaces verts, cruciaux pour le bien-être physique et psychique des citoyen·ne·s, mais également pour diminuer les risques d’inondation, augmenter la qualité de l’air, lutter contre les îlots de chaleur et préserver la biodiversité.

Nicolas Fontaine et Philip Stessens ont développé et/ou testé dans leurs travaux des outils et méthodologies concrets pour la conception urbaine « verte ».

Enfin, face aux enjeux toujours plus complexes, le défi de la gouvernance des mutations urbaines est de taille. L’implication des citoyen·ne·s semble une des clés de succès. Les travaux de Lionel Delchambre et Laura Campeny offrent de l’inspiration pour les décideur·euse·s qui doivent mettre en place des politiques urbanistiques durables.

CHARLOTTE PIERSON (2011)

Charlotte Pierson a obtenu son diplôme d’ingénieure architecte en 2011, à la faculté des sciences appliquées de l’ULiège. Elle travaille actuellement en tant qu’ingénieure architecte à l’agence SPI de développement pour la province de Liège.

APPROCHE SOCIOLOGIQUE DE L’HABITAT PÉRIURBAIN

Mémoire de fin d’études en ingénieur architecte défendu en 2011 à la la faculté des Sciences Appliquées, .

L’étalement urbain wallon se poursuit. Une large part de la population conti nue à vouloir quitter la ville et ses pollutions. Son rêve : vivre au calme, à la campagne. Facilitée par les failles de la politique fiscale et le type d’aides publiques en vigueur, cette désurbanisation entraîne des coûts sociaux, éco nomiques et écologiques considérables.

Charlotte Pierson compare la réalité wallonne à la situation des Pays-Bas, un pays qui a maîtrisé la désurbanisation grâce (notamment) à la sensibilisation de la population à la parcimonie du sol et à une taxation spécifique sur le patrimoine immobilier. Elle analyse également les conditions d’acceptabilité, en Wallonie, de solutions innovantes en la matière. La population interrogée semble souscrire à la rénovation des milieux urbains, mais voit négativement la densification du milieu bâti. Très sensible aux performances environnementales du bâtiment, elle reste attachée à la maison 4 façades et au jardin privatif.

PROMOTRICE

Sigrid Reiter est professeure en ingé nierie architecturale et en urbanisme à l’ULiège. Elle est co-directrice de l’équipe de recherche LEMA (Local Environment Management and Analysis) au sein du département UEE (Urban and Environmental Engineering) de l’ULiège.

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

Lutter contre l’étalement urbain en considérant l’espace comme ressource (au même titre que d’autres ressources limitées de la planète) est un enjeu majeur, particulièrement en Belgique. La démonstration, ici, est humaine, environne mentale, urbaine, fiscale… L’analyse et le constat sont pointus, surtout la comparaison Pays-Bas/ Belgique (...)

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PROMOTEUR

Joseph Drese a été professeur d’architec ture à l’ISA Saint-Luc de Tournai.

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

Le logement traité comme autre chose qu’un objet de consommation est essentiel pour le développement durable. La question de l’évolution est donc totalement pertinente. Les opérations présentées sont intéres santes. Le travail est en outre traité de manière originale, humaine et créative (...)

CLOTHILDE WYTS (2011)

LOGEMENTS ÉVOLUTIFS ET MOBILE’ HOMME

Mémoire de fin d’études en architecture défendu en 2010 à la la faculté d’architecture (LOCI), site de Tournai, UCLouvain.

Beaucoup de citadins rêvent de quitter la ville, son stress et sa pollution. Pour mille raisons, ce rêve est souvent inaccessible. Or, projeter ces envies de ver dure et d’espace sur la ville reviendrait à la tuer : la place, tout simplement, n’existe pas, sauf à envisager le débordement de la ville. Il faut donc inventer un nouveau type de logement urbain, à la fois dense, convivial, respectueux des attentes individuelles et des impératifs de développement durable. Clo thilde Wyts a analysé deux îlots de la zone d’aménagement concerté (ZAC) de Bottière-Chénaie, à Nantes (France), un projet d’éco-quartier participatif. Sur base d’un carnet de terrain et d’entretiens avec les habitants et architectes concernés, elle s’est particulièrement intéressée aux logements évolutifs obtenus par la combinaison de modules d’habitat de 16 mètres carrés. 1600 logements (dont 25 % à finalité sociale) ont été construits dans la ZAC, reliés aux services et aux transports en commun par des venelles.

Clothilde Wyts a obtenu son diplôme d’architecture à l’ISA (institut supérieur d’architecture) Saint-Luc de Wallonie, situé à Tournai, en 2010. PLUS D’INFO SUR FGF.BE
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Laura Campeny est diplômée d’un master en architecture, obtenu à la faculté d’architecture de l’ULiège en 2011. Après quelques mois de volontariat sur un projet d’école primaire au Sénégal, elle y est restée plusieurs années pour travailler comme cheffe de projet dans un atelier d’architecture et professeure à l’Institut polytechnique panafricain de Dakar. Elle est actuellement architecte en bio-construction.

LES JEUX OLYMPIQUES, D’UN URBANISME ÉVÉNEMENTIEL À UN URBANISME DURABLE

Mémoire de master défendu à la faculté d’architecture Saint-Luc (ULiège) À partir de l’exemple des Jeux Olympiques de Barcelone en 1992, ce mémoire étudie l’impact d’un évènement de portée internationale sur les infrastruc tures et l’urbanisme d’une ville, ainsi que sur sa population.

PROMOTRICE

Marie Roosen est professeure retraitée de la faculté d’architecture de l’ULiège. Elle est administratrice d’Atingo, un organisme de consultance et de formation qui veut favo riser l’accessibilité des bâtiments, voiries, espaces extérieurs, etc.

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

Excellente analyse du sujet, bien documen tée, approfondie, transversale et complète. La reconversion urbanistique est un enjeu actuel majeur. Barcelone constitue un défi urbanis tique : comment structurer l’espace, le remettre en question ?

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16 LAURA CAMPENY (2013)

NICOLAS FONTAINE (2015)

Nicolas Fontaine a obtenu son diplôme d’ingénieur civil architecte à la faculté des sciences appliquées de l’ULiège en 2014. Il est actuellement architecte chez Creative Architecture.

PROMOTEUR

Jacques Teller est professeur d’urbanisme à l’ULiège. Il dirige le LEMA (Local Environ nement Management and Analysis). Ses recherches sont centrées sur la ville inclu sive et durable.

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

Le jury a fort apprécié dans ce très bon travail, le fait d’avoir été sur le terrain à la rencontre des acteurs locaux, la méthodo logie très claire et transparente, l’approche transversale du sujet et l’abondance des illustrations. L’attention portée aux villes intermédiaires et à leur développement de manière durable est un enjeu majeur.

LA TRAME VERTE COMME OUTIL DE DÉVELOPPEMENT DURABLE DE LA VILLE INTERMÉDIAIRE / CAS D’ÉTUDE : HUAMACHUCO, VILLE INTERMÉDIAIRE DU PÉROU

Mémoire de Master en Sciences Appliquées, défendu en 2014, à l’ULiège

DES PISTES VERTES POUR VALORISER LES RESSOURCES NATURELLES, PATRIMONIALES ET URBAINES

Après une présentation du contexte général du développement démesuré des grandes villes d’Amérique latine, le travail se penche sur les villes moyennes. Celles-ci ont un rôle clé à jouer en termes d’équilibrage démographique et de répartition des richesses, à condition de promouvoir une gestion et une politique visant un développement territorial durable. Le mémoire, réalisé en collaboration avec l’Université de Lima lors d’un séjour sur place, vise d’abord à aboutir à une proposition urbanistique pour la ville de Huamachuo.

Il s’insère, ensuite, au coeur d’un projet global qui vise à présenter la trame verte en tant qu’outil de développement durable des villes intermédiaires du Pérou.

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L’ACCEPTABILITÉ SOCIALE DE LA DENSIFICATION DANS LES LOTISSEMENTS PÉRIURBAINS

Mémoire de Master d’ingénieur civil architecte, défendu en 2015 à la faculté des Sciences Appliquées de l’ULiège

PENSER UN PROJET COHÉRENT À L’ÉCHELLE DU LOTISSEMENT, UNE VOIE D’ACCÈS À L’ACCEPTABILITÉ DE LA DENSIFICATION PÉRIURBAINE

On connaissait le « Nimby » (Not In My BackYard). Venu de France, voici le « Bimby » (Build In My BackYard). L’idée générale: densifier l’habitat existant, particulièrement dans les lotissements périurbains, afin de lutter contre l’étalement urbain et son cortège d’inconvénients. Mathilde Dumas a voulu comprendre les raisons du blocage d’une telle politique d’aménagement en Région wallonne. Elle a comparé deux quartiers très différents de la banlieue liégeoise, à Rocourt et à Embourg. Elle est allée à la rencontre des habitants et des élus. Le blocage est à la fois sociologique et réglementaire. Soucieux de leur bien-être, les habitants craignent, principalement, l’intensification du trafic local et la diminution de la végétation qui dénaturerait le quar tier. Forte de ces constats, Mathilde Dumas formule diverses propositions concrètes en faveur d’une densification douce, gages d’une meilleure accep tabilité de la densification périurbaine.

PROMOTRICE

Prof. Dr. Ir. Arch. Sigrid Reiter est professeure en ingénierie architecturale et en urbanisme à l’ULiège. Elle est co-directrice de l’équipe de recherche LEMA (Local Environment Manage ment and Analysis) au sein du département UEE (Urban and Environmental Engineering) de l’ULiège.

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

Avec son mémoire, Mathilde Dumas explore les limites psychologiques des citoyens et des communes par rapport à la thématique de la densification de l’habitat. En mettant en parallèle les avis des citoyens et des éche vins, elle arrive à des solutions innovantes et crédibles, car acceptables. Plus que dans les solutions architecturales, la grande plus-value de son travail réside en la mise en lumière de l’évolution des mentalités.

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18 de l’École des Mines d’Alès. En 2012, elle rejoint l’Université de Liège où elle entame un Master d’ingénieur civil architecte. Diplômée en septembre 2015, elle travaille actuellement au sein d’une agence d’ingénieurs architectes à Paris.

LIONEL DELCHAMBRE (2017)

Lionel Delchambre a obtenu son Master d’Ingénieur civil électro-mécanicien à finalité gestion et technologies à l’ULB en juin 2016. Actuellement consultant chez N-ABL, il se concentre sur les stratégies d’innovations liées à la transition telles que l’économie circulaire ou la symbiose industrielle.

PROMOTEURS

Alassane Ballé Ndiaye est Ingénieur Civil des Ponts & Chaussées, MBA et PhD, formé en logistique et supply chain management au MIT et à Stanford. Il est professeur de Systèmes de Transport et Logistique à l’École Polytechnique et à la Solvay Business School de l’ULB. Il dirige le labo Qalinca-Labs (recherche en logistique et systèmes de transport).

Walter Hecq est actuellement professeur invité à la Solvay Brussels School Economics and Management (ULB). Il est également codirecteur du Centre d’Études Économiques et Sociales de l’Environnement (Centre Emile Bernheim).

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

Le jury a été particulièrement interpellé par l’ambition et l’interdisciplinarité de Lionel Delchambre, entre ingénierie et urbanisme. Les indicateurs alternatifs de durabilité constituent un enjeu actuel complexe pour les professionnels […] En combinant plusieurs systèmes, l’auteur met en place un procédé qui pourrait être utilisé dans d’autres villes. Le jury encou rage l’auteur à aller plus loin dans la dimension participative de sa démarche.

DÉVELOPPEMENT D’UN ENSEMBLE D’INDICATEURS POUR MESURER LA DURABILITÉ DES VILLES. IDENTIFICATION ET MISE À L’ÉPREUVE D’UNE MÉTHODOLOGIE.

Mémoire de Master en Ingénieur Civil électro-mécanicien à finalité gestion et technolo gie, défendu en 2016 à l’Ecole Polytechnique de Bruxelles (ULB)

RENDRE LES VILLES DU XXI E SIÈCLE PLUS « DURABLES » ? SOIT, MAIS... PAS SANS LES CITOYENS CONCERNÉS !

Gestion des déchets, énergie, mobilité, accueil de migrants, intégration sociale... Les villes sont confrontées à des défis de plus en plus importants qui, avec l’augmentation attendue de la population urbaine, ne feront que se complexifier. C’est dans ce contexte que Lionel Delchambre a mis au point un outil d’aide à la gouvernance des villes en termes de durabilité. L’originalité de son approche consiste à avoir marié deux outils déjà existants: l’un est la méthode d’agrégation multicritère d’aide à la décision Prométhée, dont l’une des forces consiste à refléter les préférences d’un décideur politique en tenant compte des contraintes d’échelles ; l’autre est la méthode Kidisti, dont l’intérêt est de proposer une dimension participative reposant sur l’ex pression des citoyens. Testé avec fruit à Gand et à Charleroi, le méta-indica teur ainsi formé a permis de combiner les avantages de l’aide à la décision (objectivité, simplification et prospection) à ceux de la méthode participative (pérennité, appropriation et légitimité).

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PHILIP STESSENS (2022)

Philip Stessens a défendu sa thèse doctorale en art de bâtir et urbanisme à l’EPB (école polytechnique de Bruxelles) de l’ULB et à la faculté des sciences et de bio-ingénierie de la VUB en juin 2019.

Il est actuellement chercheur post-doctorant en design urbain à l’ULB.

TOWARDS AN ECOLOGICAL APPROACH

FOR SUSTAINABLE URBAN PLANNING: THE CASE OF THE BRUSSELS-CAPITAL REGION

Thèse de doctorat en art de bâtir et urbanisme défendue en juin 2019 à l’EPB de l’ULB et à la faculté des sciences et de bio-ingénierie de la VUB.

DE NOUVEAUX OUTILS POUR PLANIFIER LA VÉGÉTALISATION

DES VILLES : ÉLÉMENTS CLEFS D’UNE POLITIQUE URBAINE PLUS DURABLE ET PLUS JUSTE

Le travail de Philip Stessens questionne la place et le rôle des espaces verts en Région de Bruxelles-Capitale à la lueur de deux phénomènes en cours et appelés à s’intensifier : la croissance démographique et le réchauffement climatique. Il a pour objectif de fournir aux décideur·euse·s des outils de conception et de planification durables, élaborés dans une logique participative avec les différentes parties prenantes, population en tête. L’auteur a d’abord mis au point un outil évaluant la perception de la qualité des espaces verts par les habitant·e·s, révélant que près des deux tiers de la popula tion bruxelloise n’a pas accès à de tels espaces verts publics de qualité. Il a ensuite démontré qu’au prix de stratégies innovantes de propriété et de ges tion, mais aussi d’outils créatifs d’aménagement (zones à haute densité d’occupation, zones inondables, bassins d’infiltration, toits végétalisés, etc.), la densification attendue de la région peut contribuer à améliorer l’occupation du sol et la végétalisation au bénéfice de toutes les catégories de population.

DIRECTEURS DE THÈSE

Ahmed Khan est professeur et titulaire de la chaire Sustainable architecture & urba nism Lab (SAUL) au département BATir de l’EPB de l’ULB.

Frank Canters est professeur et président du Cartography and GIS Research Group au département de géographie de la VUB.

Marijke Huysmans est professeure en hydro logie sous-terraine au département d’hydro logie et d’ingénierie hydraulique à la VUB.

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

Le jury souhaite mettre en lumière ce travail qui, dans le cadre de l’urbanisation grandis sante de la Région de Bruxelles-Capitale, apporte un éclairage essentiel. Le jury a apprécié que la thèse aborde des enjeux clés aussi variés que la santé mentale ou les inégalités et soit force de propositions inspirantes. Les conclusions et propositions développées dans la thèse seraient très utiles à diffuser auprès des gestionnaires de la ville de Bruxelles et à adapter aux contextes d’autres grandes villes.

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L’architecte devrait toujours interroger et analyser les besoins de la population locale et y répondre avec des matériaux locaux et biocompatibles : il ou elle doit faire preuve d’esprit critique et tou jours penser à la nature, au climat, à la culture. Il faut repenser notre utilisation des matériaux et (ré)apprendre à utiliser d’autres ressources comme la terre. Il y a un travail à faire, de sensibilisation auprès des usager·ère·s et de formation auprèsdesarchitectes.

—LauraCampeny

MATÉRIAUX ET RÉEMPLOI

Le secteur de la construction est, encore aujourd’hui, l’un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre, en raison notam ment de l’impressionnante quantité de déchets qu’il génère. Les mémoires présentés dans ce chapitre pointent certains impacts des matériaux utilisés dans ce secteur : la pollution, la consommation énergétique, l’épuisement des ressources et la disparition de connaissances et de pratiques architecturales ancestrales.

À différentes échelles, d’un pays, d’une région ou d’une ville, les travaux qui suivent étudient des pistes de solutions créatives employant des matériaux et des techniques architecturales plus durables à tous les niveaux (environnemental, social et écono mique) : recherche de la performance énergétique et réduction des impacts environnementaux des matériaux (Amélie Marot), préférence pour des matériaux locaux et durables tout au long de leur cycle de vie (Houmam Meliani, Florence Delvenne), recy clage et réemploi du matériau existant (Hélène Delmée).

Finalement, pour contribuer à la réduction de l’empreinte envi ronnementale du secteur de la construction, l’architecte peut prendre en compte le cycle de vie des matériaux et se montrer créatif·ve en composant avec des matériaux naturels (tels que le bois, la paille, l’argile ou le chanvre), adaptés au lieu et à la population, et inscrits dans une économie locale et circulaire.

AMÉLIE MAROT (2013)

Amélie Marot est diplômée d’un master en architecture, de la faculté d’architecture de l’ULiège, depuis 2012. Elle a réalisé ensuite un master en sciences de gestion à finalité spécialisée en entrepreneuriat à HEC Liège. Elle est actuellement sustainability manager chez Eggo Kitchen & House.

IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DES MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION ETUDE SUR L’USAGE DE BARDAGES BOIS D’ESSENCES INDIGÈNES ET ÉTRANGÈRES EN BELGIQUE

Mémoire de master défendu à la Faculté d’architecture Saint-Luc (ULiège)

Améliorer les performances de l’enveloppe des bâtiments induit une consom mation plus importante d’énergie liée aux matériaux de construction. Ce mémoire présente une méthode d’analyse des impacts environnementaux à travers l’étude de la filière bois, de sa traçabilité et de ses limites.

PROMOTEUR

Olivier Henz est chef de travaux à la faculté d’architecture de l’ULiège. Il est aussi admi nistrateur et fondateur d’Écorce, un bureau d’études et de conseil spécialisé dans la construction et l’aménagement du territoire durables.

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

Remarquable travail, très documenté, clair et critique. Amélie Marot fait preuve de maturité, elle ose aborder des questions tabous. L’enjeu du bois pour les constructions du futur est crucial. Les conclusions sont excellentes.

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PROMOTEURS

Jacques Teller est ingénieur civil architecte. Il est professeur d’urbanisme et aména gement du territoire à l’ULiège. Il dirige le LEMA (Local Environment Management and Analysis)

Shady Attia est ingénieur architecte et pro fesseur d’Architecture durable et de Tech niques de construction à l’ULiège. Son champ d’expertise porte particulièrement sur les bâtiments à hautes performances et sur la réhabilitation des constructions.

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

Outre l’importance de la thématique, le jury souligne l’intérêt de replacer l’architecture durable dans un contexte international. Houmam Meliani a mis en place un cadre d’échange et de respect mutuel entre étu diants, promoteurs, professionnels locaux et habitants. […]. Cette démarche laisse appa raître que la durabilité est loin de constituer un privilège des pays plus riches.

HOUMAM MELIANI (2016)

AUDIT DES LOGEMENTS À HUAMACHUCO SUR UNE BASE TYPOLOGIQUE

Mémoire de Master d’ingénieur civil architecte, défendu en 2015 à la faculté des Sciences Appliquées de l’ULiège

TOURNER LE DOS AU BÉTON ET, GRÂCE À LA MISE AU POINT DE TECHNIQUES INNOVANTES, REMETTRE À L’HONNEUR LE MATÉRIAU D’AUTREFOIS.

Huamachuco est une petite ville déshéritée du Pérou, située à 3.200 mètres d’altitude. Depuis une trentaine d’années, les maisons en matériau tradition nel (pisé, adobe) s’y font de plus en plus rares, au profit de la brique et du béton. Bien que plus cher et moins écologique, ce type de construction est privilégié par la population, à la recherche de lumière et d’espace. Cette évo lution, très rapide, mène inévitablement à la disparition d’un patrimoine local de connaissances et de techniques ancestrales. Houmam Meliani a passé trois mois et demi à Huamachuco. Il a visité 110 maisons et dressé une typo logie précise du cadre bâti de la ville. Il a longuement rencontré les habitants d’une dizaine de ces maisons et a récolté diverses données relatives à leur bien-être : température, CO 2 , humidité relative, quantité de lumière, etc. Son travail lui a permis de proposer un modèle architectural innovant, alliant matériaux traditionnels et techniques pilotes de mise en œuvre. Il plaide pour l’élaboration de codes et standards, gages d’une fierté renouvelée autour de cette culture architecturale.

Houmam Meliani est licencié en architecture (Lille, France) et ingénieur civil architecte (ULiège, Belgique). Il est actuellement ingénieur généraliste et architecte à Paris. PLUS D’INFO SUR FGF.BE
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FLORENCE DELVENNE (2017)

Florence Delvenne a obtenu son Master d’Ingénieur civil Architecte à l’ULiège en septembre 2016. Elle y suit actuellement une spécialisation en urbanisme et aménagement du territoire. Elle travaille actuellement comme architecte de projets dans le département énergétique de la boite d’ingénierie et de consultance BEOS s.a.

ANALYSE DU CYCLE DE VIE ET COÛTS DU CYCLE DE VIE DE MATÉRIAUX RÉGÉNÉRATIFS : ANALYSE COMPARATIVE DANS LE SECTEUR RÉSIDENTIEL BELGE.

Mémoire de Master d’ingénieur civil architecte, défendu en 2016 à la faculté des Sciences Appliquées de l’ULiège.

CONSTRUIRE « DURABLE » DANS LE SECTEUR RÉSIDENTIEL WALLON : UN SCÉNARIO RÉALISTE, PRÉCURSEUR D’UNE ÉCONOMIE CIRCULAIRE.

Florence Delvenne s’est plongée dans l’analyse comparative du cycle de vie (Life Cycle Analysis - LCA) de quatre types de construction en Belgique. L’une traditionnelle (béton/briques), les trois autres faisant appel à des matériaux régénératifs (paille, argile, chanvre), c’est-à-dire quasiment ou totalement inépuisables, d’origine essentiellement minérale ou végétale et ne contenant que très peu d’additifs chimiques. Elle a également réalisé une analyse finan cière des quatre cycles de vie envisagés, et cela pour des bâtiments répon dant aux critères du standard passif et destinés à une durée de vie de cinquante ans. Elle a démontré que bien que peu connue jusqu’au sein du milieu professionnel concerné (entrepreneurs, architectes, corps de métier...), la construction résidentielle en matériaux régénératifs est possible dans notre pays. Les performances thermiques des trois matériaux alternatifs sont en effet équivalentes à celles de la construction traditionnelle et se situent dans la même fourchette financière, tout en valorisant des matériaux strictement produits en Wallonie et mis en œuvre par des acteurs.

PROMOTEUR

Shady Attia est ingénieur architecte et professeur d’Architecture durable et de Techniques de construction à l’ULiège. Son champ d’expertise porte particulièrement sur les bâtiments à hautes performances et sur la réhabilitation des constructions.

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

Grâce à une analyse rigoureuse, l’auteure fait progresser les connaissances tech niques sur les matériaux régénératifs. […] Le procédé mis en place peut être utilisé par les acteurs du terrain comme outil d’aide à la décision. Il constitue un point de départ pour une vision plus réaliste du cycle de vie, qui prend en compte l’aspect local et les ressources humaines. Le jury encourage Florence Delvenne à utiliser et approfondir ses résultats, que ce soit dans la recherche ou l’industrie.

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HÉLÈNE DELMÉE (2018)

Hélène Delmée a obtenu son master en architecture à la faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale et d’urbanisme (LOCI) de l’UCLouvain en juin 2017. Elle est actuellement architecte stagiaire chez Loft and Partners

PROMOTEURS

Émilie Gobbo est architecte, docteure en art de bâtir et urbanisme et chargée de recherche à l’UCLouvain.

Benoît Thielemans est architecte, il détient un master en architecture durable et est chargé de cours à la faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale et d’urbanisme (LOCI) à l’UCLouvain.

Geoffrey van Moeseke , ingénieur architecte et docteur en science de l’ingénieur, est chargé de recherches à l’UCLouvain.

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

Le jury a plébiscité ce mémoire pour sa vision sur une activité directe et concrète et la remise en valeur du travail et de l’humain.

[…] L’étudiante a une démarche de tech nique environnementale qui s’ouvre vers des questions économiques et sociales. […] Des propositions plus larges de transformation des business models et une considération de l’évolution des normes par rapport aux matériaux de réemploi seraient autant de pistes importantes à poursuivre. […]

UN VADE-MECUM POUR LA CONCEPTION À PARTIR DE MATÉRIAUX DE RÉEMPLOI

Mémoire de Master en Architecture défendu en 2017 à la faculté d’architecture, d’ingénierie et d’urbanisme de l’UCLouvain.

RÉEMPLOYER LES MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION, SANS PASSER PAR LA CASE « DÉCHETS »

Si les déchets de construction font actuellement l’objet d’un taux de recy clage important, celui-ci se réalise très souvent au prix d’une grande consommation d’énergie. Le réemploi permet de limiter cette perte d’énergie ainsi que de maintenir la valeur économique, mais aussi historique, cultu relle ou symbolique de ces matériaux. Le travail d’Hélène Delmée s’inscrit dans la perspective de l’économie circulaire et locale. Après avoir analysé le cadre théorique relatif à ces déchets en Région bruxelloise et présenté les différentes « écoles » du réemploi (méthodes et outils), elle a dressé un état des lieux des pratiques actuelles des bureaux d’architecture en la matière. Elle a ensuite appliqué une ligne de conduite issue de ces définitions au cas pratique de la déconstruction du site des Abattoirs d’Anderlecht (Bruxelles). À travers celui-ci, elle a étudié divers outils (passeport matériaux, indice de potentiel de réemploi, inventaire, mise en œuvre adaptable de la matière...) qui, couplés à des instruments de soutien publics, permettraient de maxima liser le réemploi des matériaux de construction à Bruxelles et bien au-delà.

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ÉNERGIE

La question énergétique occupe une place centrale dans les enjeux auxquels nous sommes confronté·e·s et l’architecture a un rôle majeur à jouer face aux défis à relever. Cette thématique est présente de manière récurrente dans le palmarès du prix depuis l’édition 2015, avec des travaux primés mobilisant des approches et méthodologies variées.

Les quatre travaux de cette section nous invitent à explorer la question énergétique à différentes échelles : de la performance énergétique du bâtiment à la transition de tout un territoire (avec le travail de Kristel Mayenga sur le cas de la Région wal lonne) en passant par l’évaluation et la rénovation de quartiers et îlots dans un contexte urbain et périurbain (avec les travaux de Marine Penders et Anne-Françoise Marique).

Chacun de ces travaux propose un angle d’approche spécifique, mettant le focus tantôt sur les énergies renouvelables, tantôt sur la réduction des besoins – et allant jusqu’à proposer une analyse presque sociologique et philosophique de nos rapports à l’énergie, à sa consommation et, par conséquent, à nos modes de vie (à travers le cas spécifique des bâtiments scolaires avec le travail d’Astrid Siraut).

Les travaux primés présentés dans cette section participent tous à aborder la problématique énergétique sous des angles originaux et systémiques, ouvrant le champ des possibles dans la manière de traiter cette thématique a priori assez technique.

Ilestimportantdedéfinirdescontraintes liées à la durabilité dans les projets d’architecture dès le départ : recherche des matériaux, gestion des déchets, participation citoyenne, performance du bâtiment, etc. devraient être inté grées dès la conception du projet. Si la réalité nous le permettait, on devrait, en tant qu’architectes, aller plus loin que ce que les usager·ère·s ou les client·e·s nousdemandentdefaireetproposerdes alternatives, des démarches plus pous séespourintégrerlesquestionsdedura bilité,notammentauniveauénergétique, etd’éthiqueenvironnementale.

MARINE PENDERS (2015)

Marine Penders est diplômée d’un master en ingénieur civil architecte, de la faculté des sciences appliquées de l’ULiège, depuis 2013. Actuellement, elle travaille comme ingénieur civil architecte dans le bureau d’études de Cerfontaine (BEC).

RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE DES ÎLOTSSTRATÉGIE D’INTÉGRATION DES ÉNERGIES

RENOUVELABLES DANS LE BUT DE TENDRE VERS L’OBJECTIF ZÉRO-ÉNERGIE

PROMOTRICES

Prof. Dr. Ir. Arch. Sigrid Reiter est professeure en ingénierie architecturale et en urbanisme à l’ULiège. Elle est co-directrice de l’équipe de recherche LEMA (Local Environment Manage ment and Analysis) au sein du département UEE (Urban and Environmental Engineering) de l’ULiège.

Anne-Françoise Marique est responsable de la cellule projets ARI (Administration des Ressources Immobilières) de l’ULiège.

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

Le jury a été séduit par la grande qualité de l’analyse technique, le travail de terrain et le caractère transversal de l’étude. Le pragma tisme de la rédaction aide à croire en cette utopie. Un enjeu majeur et un sujet particu lièrement européen, il nous rappelle l’im portance de l’échelle intermédiaire qu’est le communautaire, dont une des expressions bâties est l’ilot.

Mémoire de Master en Ingénieur Architecte défendu en 2013, à l’ULiège.

COMMENT RÉDUIRE L’EMPREINTE ÉNERGÉTIQUE AU SEIN D’UN ÎLOT D’HABITATIONS ?

Un mémoire-recherche sur les moyens d’intégrer des énergies renouvelables dans notre mode de vie actuel, une solution parmi d’autres au problème mon dial de consommation d’énergie primaire. L’approche est innovante, du fait d’appliquer l’objectif zéro-énergie non plus à un bâtiment unique, mais à un quartier ou îlot d’habitation existant, et de prendre en compte également le transport, étant considéré comme le second pôle le plus énergivore des habitants. Marine Penders analyse également les possibilités d’apport en énergie renouvelable de l’îlot. La globalisation des besoins à l’échelle d’un quartier présente plusieurs enjeux intéressants, aussi bien d’un point de vue énergétique, qu’économique et social.

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ANNE-FRANÇOISE MARIQUE (2015)

Diplômée ingénieur civil architecte et urbaniste, Anne-Françoise Marique a réalisé son doctorat en sciences de l’ingénieur à l’Université de Liège. Elle y travaille en tant que première ingénieur de recherche pour le LEMA (Local Environment Management & Analysis), Architecture et Urbanisme, Département ArGEnCO de la faculté des Sciences Appliquées de l’ULiège. Elle est également consultante pour un bureau d’architecture.

MÉTHODOLOGIE D’ÉVALUATION ÉNERGÉTIQUE DES QUARTIERS PÉRIURBAINS. PERSPECTIVES POUR LE RENOUVELLEMENT PÉRIURBAIN WALLON

Thèse en Sciences de l’ingénieur, défendue en 2013, aux Départements ArGEnCO et LEMA de la faculté des Sciences Appliquées de l’ULiège

QUELLES SONT LES CONDITIONS DE LA T RANSITION DURABLE DES TERRITOIRES PÉRIURBAINS EN WALLONI E ?

La recherche mobilise deux leviers d’action pour investiguer la question de la transition durable des territoires périurbains : la forme urbaine et la mobi lité. Trois types de scénarios centrés sur une évolution du stock bâti existant sont modélisés et évalués (la rénovation énergétique, la densification et la démolition/reconstruction) afin de déterminer comment intervenir dans les quartiers périurbains existants et où intervenir. Les résultats montrent que le renouvellement périurbain par densification des quartiers les mieux localisés permet de dépasser le clivage traditionnel entre les modèles de la « ville compacte » et de la « ville diffuse », en offrant de véritables opportunités pour la transition durable des quartiers périurbains existants. Ces résultats, appréhendés du seul point de vue énergétique, sont recadrés dans un contexte plus large pour mettre en évidence les opportunités, limitations, contraintes et faisabilité des scénarios proposés. Des pistes d’actions concrètes sont synthétisées et les résultats de la thèse sont mobilisés pour produire un outil de sensibilisation à destination du grand public et des autorités en charge d’énergie et d’urbanisme.

PROMOTRICE

Sigrid Reiter est Professeure en ingé nierie architecturale et en urbanisme à l’ULiège. Elle est co-directrice de l’équipe de recherche LEMA (Local Environment Management and Analysis) au sein du département UEE (Urban and Environmental Engineering) de l’ULiège.

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

Le jury est sensible aux propositions d’outils et de perspectives pour lutter à très long terme contre les impacts de l’étalement urbain. Il apprécie l’accent mis sur le besoin d’explorer de façon didactique et participative les conditions d’adap tabilité et de transition des quartiers périurbains existants pour y rendre possibles des modes de vie plus durables.

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PROMOTEURS

Shady Attia est ingénieur architecte et professeur d’architecture durable et de techniques de construction à l’ULiège. Son champ d’expertise porte particulièrement sur les bâtiments à hautes performances et la construction circulaire.

Sigrid Reiter est Professeure en ingé nierie architecturale et en urbanisme à l’ULiège. Elle est co-directrice de l’équipe de recherche LEMA (Local Environment Management and Analysis) au sein du département UEE (Urban and Environmental Engineering) de l’ULiège.

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

L’auteure a réalisé un travail virtuose, très poussé et techniquement abouti. Si la pro blématique traitée se situe au sein d’une niche, l’analyse adopte une vision fonda mentalement systémique.

KRISTEL MAYENGA (2019)

Kristel Mayenga a terminé en septembre 2019 son master en ingénieur civil architecte à la faculté des sciences appliquée de l’ULiège. Elle travaille actuellement comme architecte junior à l’Atelier de l’Arbre d’or.

MÉTHODOLOGIE DE TRANSITION VERS UN TERRITOIRE QUASI-ZÉRO-ÉNERGIE AUTONOME APPLIQUÉE AU CAS DE LA RÉGION WALLONNE (DÉVELOPPEMENT D’UN OUTIL D’AIDE À LA DÉCISION)

Mémoire de master en ingénieur civil architecte, défendu en 2018 à la faculté des sciences appliquée de l’ULiège.

UN OUTIL POUR AIDER LES TERRITOIRES RÉGIONAUX À S’AFFRANCHIR DE TOUTE DÉPENDANCE ENVERS LES ÉNERGIES FOSSILES

Le travail de Kristel Mayenga porte sur la mise au point d’une méthodologie permettant d’atteindre en 2050 les objectifs de réduction de la consommation d’énergie à l’échelle d’un territoire comme la Wallonie à partir des énergies renouvelables. L’objectif est de tendre vers un Territoire quasi-zéro-énergie autonome (TqZEA) au regard des quatre paramètres dits « 4 A » : availability, affordability, accessibility et acceptability. L’auteure a élaboré un canevas interactif reposant sur le tableur Microsoft Excel permettant d’accompagner toute stratégie de transition répondant à la demande de chaleur, d’électricité et de climatisation dans les secteurs résidentiel et tertiaire wallons. Différents scénarii ont été explorés. Applicable à tout territoire européen plus vaste que strictement urbain ou local, cet outil transversal a mis un accent particulier sur la recherche de solutions douces et acceptables par la population (justice sociale). En ce qui concerne la Wallonie, l’étude a mis en évidence deux nécessités spécifiques : augmenter le taux et la performance énergétique des bâtiments à rénover, et améliorer la disponibilité des sys tèmes de production de type « énergies renouvelables ».

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ASTRID SIRAUT (2021)

Astrid Siraut a terminé son master en architecture à LOCI Bruxelles (faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme) de l’UCLouvain en juin 2020. Elle est actuellement architecte au bureau d’architectes Vanthournout.

VERS UNE ÉCOLE SANS CHAUFFAGE. ADAPTABILITÉ DE LA CONSTRUCTION ET DES OCCUPANTS

Mémoire de master en architecture, défendu en 2020 à LOCI Bruxelles de l’UCLouvain.

COMBINER NOUVELLES PÉDAGOGIES ET BÂTIMENTS SCOLAIRES

« ZÉRO ÉNERGIE » : L’ENJEU CLÉ DE L’ÉCOLE DE DEMAIN

Le mémoire d’Astrid Siraut explore la faisabilité d’un bâtiment scolaire (primaire) à consommation énergétique quasiment nulle et appliquant les principes d’une pédagogie active, ouverte sur l’environnement et le quartier (école « du dehors »). Elle propose une déconstruction de concepts consi dérés comme acquis, tels que le « confort thermique », qu’elle met en réso nance avec les principes pratiqués par diverses écoles à pédagogie alterna tive. Elle repense ensuite les espaces éducatifs, les conditions d’ambiance intérieure, les constructions architecturales et redéfinit jusqu’aux activités scolaires elles-mêmes, aboutissant à la conception d’un prototype d’école bioclimatique, composée de modules utilisables en fonction des activités du moment. Enfin, elle modélise ces modules afin d’en vérifier l’ambiance ther mique. Son projet de recherche, basé sur une école primaire de 300 enfants, s’intègre dans le projet de revitalisation urbaine d’une friche ferroviaire à Molenbeek.

PROMOTEURS

Geoffrey Van Moeseke est professeur de physique appliquée au bâtiment et chargé de recherche au sein d’Architecture et Climat (UCLouvain).

Benoît Thielemans est chargé de cours à LOCI Bruxelles, où il enseigne l’architec ture durable notamment à travers l’atelier TFE « éco-architecture ».

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

Le jury félicite l’auteure de ce mémoire, qui situe ses recherches dans le développement d’un enseignement durable pour les jeunes générations, qu’il est essentiel de sensibi liser à la consommation énergétique dès le plus jeune âge. L’auteure tient compte à la fois des enjeux environnementaux, sociaux, économiques (réductions des coûts éner gétiques) et participatifs associés à son projet. La conception du prototype de l’école a été vérifiée par l’auteure pour le contexte bruxellois.

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Les enjeux futurs de l’architecture rejoignent les enjeux globaux auxquels nous sommes confronté·e·s aujourd’hui. Parmi ceux-ci, la gestion des eaux plu vialesoccupeuneplaceparticulièrement importante. Face aux changements cli matiques et leurs conséquences drama tiques,ilfautabsolumentintégrerlages tion des eaux dans l’architecture et les démarchesarchitecturales:auniveaudu bâti,desbâtiments,maisaussietsurtout au niveau plus large de l’aménagement etdelagestiondesterritoires.

— Valérie Mahaut

GESTION ET PRÉSERVATION DE L’EAU

Montée des eaux, tempêtes, inondations, sécheresses : ces phénomènes météorologiques extrêmes affectent de plus en plus fréquemment et intensément de nombreuses régions du monde (littoraux, zones urbanisées, mais aussi rurales) qui sont peu voire pas préparées aux conséquences des change ments climatiques.

Face à l’enjeu crucial de la gestion et de la préservation de l’eau, l’architecte joue un rôle majeur : sensibiliser et aider à la prise de conscience des risques d’inondation encou rus par la population afin d’adapter les habitations (Justine Noulin) ; redessiner le paysage côtier via la dépoldérisa tion du littoral, en combinant stratégies de résistance et de résilience face aux submersions marines (Pauline Coupez) ; améliorer la gestion des eaux de pluie et la préservation de l’eau douce dans un contexte d’urbanisation croissante, par des innovations urbanistiques et paysagères (Chloé Dailly, Valérie Mahaut) ou par des stratégies basées sur une approche partici pative et holistique (Guy-Romain Kouam Kenmogne). Comment construire et habiter en tenant compte des perturba tions du cycle de l’eau au niveau mondial : ces architectes ont apporté des pistes de réponses innovantes et systémiques qui invitent à repenser notre rapport à l’eau, constitutive de notre planète bleue.

PAULINE COUPEZ (2020)

Pauline Coupez a terminé son master en architecture à la faculté d’architecture, ingénierie architecturale, urbanisme (LOCI Tournai) de l’UCLouvain en juin 2019. Elle travaille actuellement comme architecte dans l’atelier d’architecture Damien Surroca Architectes (DSA) à Lille.

MÉTAMORPHOSE DU CENTRE. ANTICIPER LES SUBMERSIONS MARINES DES BAS-CHAMPS EN BAIE DE SOMME PAR UN CHAPELET DE STRATÉGIES RÉSILIENTES ET RÉSISTANTES

Mémoire de master en architecture, défendu en 2019 à LOCI Tournai de l’UCLouvain.

REDESSINER LE LITTORAL ET LES POLDERS POUR ÉVITER LES INONDATIONS. COMMENT TRANSFORMER LA MENACE EN OPPORTUNITÉ ?

Le travail de Pauline Coupez se situe dans le contexte de l’accélération de la montée des eaux dans les zones littorales françaises et, tout particuliè rement, dans le polder des Bas-Champs en Baie de Somme, confronté à de sérieuses menaces de submersion. Se basant sur le principe de « dépoldéri sation », l’auteure a développé une vision pour 2050 de ce territoire d’envi ron 4.800 hectares, basée sur l’acceptation de l’eau et la réorganisation des espaces occupés par celle-ci. Le paysage actuel est transformé en un vaste marais maritime. Parallèlement, la réorganisation des zones d’eau permet l’introduction de nouvelles activités aquacoles (ostréiculture, élevage de moutons, tourisme vert...) permettant la dynamisation de l’économie locale. Assortie d’une modification radicale de la perception psychologique de l’eau, cette recomposition paysagère, alliant stratégies de résistance et de résilience, se veut source d’inspiration pour d’autres façades littorales soumises à la montée des eaux.

PROMOTEUR

Lyderic Veauvy est co-créateur du bureau d’architecture Tank à Lille et Chef de travaux à LOCI Tournai de l’UCLouvain.

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

Le jury a été impressionné par ce mémoire, qui est véritablement porteur d’un message fort : redonner sa place à la nature, s’adap ter aux configurations naturelles plutôt que les combattre est essentiel. Les trois propositions formulées sont réalistes et le mémoire propose par ailleurs une analyse intéressante et complète ainsi qu’une bonne recension de l’existant, étayée d’analyses budgétaires pertinentes.

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CHLOÉ DAILLY (2020)

Chloé Dailly a terminé son master en architecture à la faculté d’architecture, ingénierie architecturale, urbanisme (LOCI Tournai) de l’UCLouvain en juin 2019. Elle travaille actuellement comme architecte chez Cyril Durand Behar Architectes.

PROMOTEUR

Henry Pouillon est docteur en archéologie et histoire de l’art, et Chargé de cours à LOCI Tournai de l’UCLouvain.

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

L’auteure propose un beau travail sur la sensibilisation à la problématique de l’eau, en adoptant une démarche didactique inté ressante et pertinente, accompagnée d’il lustrations très réussies. Le travail intègre également la dimension politique de la ges tion de l’eau en choisissant de se pencher sur un cas pratique transfrontalier (la Commune de Comines). Le jury a grandement apprécié ce travail courageux, qui fait figure de leçon d’architecture.

HYDROLOGIE URBAINE ET ARCHITECTURE. UNE MAISON DE L’EAU À COMINES

Mémoire de master en architecture, défendu en 2019 à LOCI Tournai de l’UCLouvain.

UNE « MAISON DE L’EAU » ET UN PARC PAYSAGER POUR TOUS, SOLUTIONS FACE AUX PÉRIODES DE SÉCHERESSE ET DE MANQUE D’EAU POTABLE POUR LE XXI e SIÈCLE

Malgré ses qualités intrinsèques, l’aménagement de bassins de filtration naturelle par lagunage a pour inconvénient de rejeter les eaux traitées dans les cours d’eau voisins. Chloé Dailly a imaginé un modèle hydrologique inno vant permettant d’y ajouter les fonctions de potabilisation et de conservation de l’eau purifiée. Cette alternative architecturale et urbanistique a pour ori ginalité de marier divers procédés jusqu’ici maintenus généralement isolés : noues (fossés) permettant la récupération des eaux de pluie et de ruissel lement, traitement par filtration naturelle de type lagunage, potabilisation et stockage dans une « maison de l’eau » et, enfin, réintroduction dans le circuit habituel de distribution d’eau potable. Assortie d’une dimension récréative (réseau de promenades, aires de jeux et de repos, signalétique pédagogique...), l’implantation de ce parc paysager a été testée dans une zone inondable non aménagée du bassin de la Lys à la frontière franco-belge.

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JUSTINE NOULIN (2022)

Justine Noulin a terminé son master en ingénieur civil architecte à la faculté des sciences appliquées de l’ULiège en septembre 2021. Elle est actuellement architecte chez PCA-STREAM à Paris.

ADAPTATION DES HABITATIONS FACE AUX RISQUES D’INONDATIONS. CAS D’ÉTUDES EN RÉGION WALLONNE (BELGIQUE) ET EN ANGLETERRE (UK)

Mémoire de master en ingénieur civil architecte défendu en septembre 2021 à la faculté des sciences appliquées de l’ULiège.

LA CULTURE DU RISQUE FACE AUX INONDATIONS EN WALLONIE ET EN ANGLETERRE : ANALYSE DES BIAIS PSYCHOLOGIQUES ET DES PROCESSUS DÉCISIONNELS

Le travail de Justine Noulin dresse un constat étayé de l’état de conscience des particulier·ère·s et des professionnel·le·s, tant en Wallonie qu’en Angle terre, sur les risques d’inondations et les outils disponibles pour anticiper celles-ci. L’auteure a mené une analyse statistique et comparative à partir de 576 questionnaires en ligne envoyés à des particulier·ère·s et 20 entretiens semi-dirigés menés parmi des professionnel·le·s : architectes, pompier·ère·s, assureur·euse·s, etc. En recontextualisant les aléas et risques d’inondations dans deux contextes géographiques et institutionnels très différents, elle a identifié les raisons objectives et subjectives pour lesquelles les citoyen·ne·s et les professionnel·le·s en Wallonie ne peuvent ou ne veulent pas prendre conscience du risque et mettre en place les mesures d’adaptation déjà dis ponibles. Nourri de l’expérience des inondations de juillet 2021 en Wallonie, son travail formule des recommandations quant à un renouvellement de la communication autour des mesures existantes et à l’adoption de nouveaux outils réglementaires.

PROMOTEURS

Catherine Elsen est professeure en ingé nierie architecturale à l’ULiège (équipe INTER’ACT). Ses recherches portent sur l’ingénierie des usages et les processus de conception participatifs.

Jacques Teller est professeur d’urbanisme à l’ULiège. Il dirige le LEMA (Local Environ nement Management and Analysis). Ses recherches sont centrées sur la ville inclu sive et durable.

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

Le jury a souhaité mettre en valeur ce travail traitant d’un sujet urgent, particulièrement pertinent pour la Wallonie. Le jury a appré cié l’approche réflexive du mémoire qui se penche sur une problématique locale en mettant à profit les apprentissages et bonnes pratiques développées à l’étranger. L’analyse est rigoureuse, critique et bien menée notam ment sur le plan sociologique, et se base sur un état de l’art étendu. La réflexion initiée au sein de ce travail mérite d’être poursuivie, de manière à proposer des solutions innovantes face à l’urgence climatique présente et future.

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VALÉRIE MAHAUT (2011)

Professeure à l’École d’architecture de l’Université de Montréal, Valérie Mahaut est docteur en sciences de l’ingénieur et ingénieur civil architecte de l’UCLouvain.

PROMOTEUR

André De Herde est professeur ordinaire émérite à la faculté d’architecture, d’in génierie architecturale, d’urbanisme de l’UCLouvain.

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

Pour le jury, cette thèse doctorale est « une belle approche globale de la question de l’eau dans l’histoire, montrant l’actualité et les enjeux futurs de nos sociétés et des cycles de l’eau pour nos villes avec une approche novatrice de sa valeur et une défétichisation de sa seule compréhension technique. Elle souligne l’importance des rivières urbaines comme outil de réconcilia tion entre l’eau et la ville et constitue à cet égard un rappel du rôle historique des eaux de pluie et des rivières comme éléments naturels fondateurs et générateurs de toute urbanité. »

L’EAU ET LA VILLE, LE TEMPS DE LA RÉCONCILIATION. JARDINS D’ORAGE ET NOUVELLES RIVIÈRES URBAINES

Thèse de doctorat défendue en 2009 au centre Architecture et Climat, UCLouvain.

RIVIÈRES ET JARDINS D’ORAGE :

LES CŒURS URBAINS DE DEMAIN

Dans des villes comme Bruxelles, les inondations promettent d’être de plus en plus ravageuses à la suite du dérèglement climatique. En construisant des bassins d’orage, les autorités font ce qu’elles peuvent et pansent les plaies dans l’urgence. Loin de cette technicité lourde et onéreuse, les villes de demain, plus soucieuses de convivialité et de liens sociaux, pourraient opter pour un réseau de « jardins d’orage » et de « nouvelles rivières ». Nulle vision naïve ou bucolique dans ces concepts. Juste le pari de réconcilier à long terme le citadin avec la nature, y compris ses caprices et ses excès. Et, peut-être, avec lui-même…

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GUY-ROMAIN KOUAM KENMOGNE (2015)

Diplômé en Sciences Hydrotechniques et Géotechniques de l’Université de Yaoundé (Cameroun), Guy Kouam a défendu sa thèse de doctorat en Sciences et Gestion de l’Environnement à l’ULiège. Il est un membre actif de l’ONG Action pour la Formation et la Gestion des Ressources Naturelles (AFOGREN), du réseau des chercheurs francophones Environnement et Développement Durable (EDD). Il est lauréat du prix de la Coopération au Développement 2004 du Ministère de la Coopération et du Développement belge. Il travaille actuellement comme ingénieur géologue chez ArcelorMittal au Québec.

VERS UNE GESTION RATIONNELLE DE L’EAU DANS UNE SITUATION COMPLEXE D’URBANISATION ANARCHIQUE DANS UN PAYS EN DÉVELOPPEMENT : CAS DU BASSIN VERSANT DE L’ABIERGUE (YAOUNDÉ – CAMEROUN)

Thèse défendue, en 2013, à la faculté des Sciences de l’ULiège (Département des Sciences et Gestion de l’Environnement).

SOLUTIONS DURABLES POUR STOPPER LA DÉGRADATION DES RESSOURCES EN EAU DES VILLES DES PAYS EN DÉVELOPPEMENT

Cette thèse étudie la gestion des ressources en eau dans les villes des pays en développement en proie à une urbanisation anarchique. Elle met en évidence les facteurs à l’origine de la gestion approximative de leurs ressources en eau et développe une stratégie cohérente pour une gestion rationnelle et durable de l’eau. L’étude a été menée dans le bassin versant de l’Abiergué à Yaoundé (Cameroun) et repose sur une démarche holistique et participative, découlant d’une combinaison des approches « Gestion Intégrée des Ressources en Eau » et « Écosystème et Santé humaine ». Il en ressort que des facteurs d’ordre historique, politique, économique, social, environnemental et mésologique ont structuré une gestion des ressources en eau marquée par de nombreuses lacunes et contraintes. Le faible accès à l’eau potable et à l’assainissement, les inondations, l’endémicité des maladies hydriques, la pollution des eaux ... contribuent à la paupérisation des ménages et freinent le développement des villes. À travers différents scénarios, l’étude propose des actions concrètes qui intègrent l’éducation,l’amélioration du service de collecte et de traite ment des déchets et leur gestion efficace, l’aménagement de l’espace urbain, tout en prenant aussi en compte les aspects sociaux et fonciers.

PROMOTEUR

Francis Rosillon est docteur en sciences de l’environnement. À l’ULiège, il a encadré des activités d’enseignement et de recherche dans le domaine de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE). Il est actuellement retraité.

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

Guy-Romain Kouam a non seulement réussi à développer un cadre analytique holistique d’une clarté remarquable, mais aussi fait preuve d’une grande pédagogie en traduisant ce travail scientifique original en idées pouvant renforcer le développement durable. Il renforce ainsi la pertinence d’une perspective à 360° en démon trant qu’il ne s’agit pas d’une utopie mais d’une alternative à des démarches scientifiques dites ‘classiques’.

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L’avis des usager·ère·s est un élément important : ils et elles sont tous les jours dans le lieu concerné, connais sant les besoins ainsi que les problèmes à résoudre. La consultation et les démarches participatives – où les habi tant·e·s viennent par exemple expliquer leurquartiersurdegrandescartes–sont despratiquesquicommencentàsedéve lopper,notammentdanslamétropolelil loise où elle est même parfois imposée par les mairies ! (…) Ça demande beau coupplusdetravailpourlesarchitectes: organiser des réunions, analyser les retours, apporter des changements voire changer complètement le projet sur un tempsrestreint,entredeuxréunions!

— Lucas Lamote

DIMENSIONS SOCIALES ET DE PARTICIPATION

L’architecture est un acte politique qui s’inscrit dans une société, une culture, mais qui donne aussi forme aux relations humaines que nous entretenons.

Plusieurs des travaux primés ont ainsi exploré le rôle et la res ponsabilité sociétale et éthique de l’architecte dans une société en transition. À l’instar du « slow food », Olivier Dufond plaide pour l’intégration de la lenteur dans la pratique architecturale et Tiphaine Delporte souligne l’importance de la prise en compte de la culture et de son évolution pour répondre aux besoins des populations.

D’autres travaux nous montrent l’influence de l’architecture sur nos façons de vivre ensemble. Lucas Lamote et Ekatarina Zudeeva illustrent ainsi, dans des contextes très différents, le rôle de l’architecture et de l’urbanisme dans l’inclusion des personnes exclues et marginalisées. Fanny Calmels et Pauline Feron étudient quant à elles le potentiel de transformation durable de deux nouvelles pratiques dans le domaine de l’habitat : les chantiers participatifs et les habitats groupés.

Une dernière catégorie de travaux étudie, à l’inverse, l’impact de la société sur l’architecture. Marion Lemonnier explore la pos sibilité de diviser des logements existants pour répondre aux nouvelles réalités démographiques. Catalina Dobre, quant à elle, a démontré l’importance de l’implication des citoyen·ne·s et de la société civile dans l’émergence de pratiques alternatives en termes de gestion de l’eau en zone urbaine. En conclusion, tous ces travaux nous montrent que, au-delà de la prouesse technique ou l’envie de laisser sa marque, l’architecte a avant tout un rôle sociétal fort à jouer, avec et pour les citoyen·ne·s.

PAULINE FERON (2011)

Pauline Feron a obtenu son diplôme d’architecte à la faculté d’architecture La Cambre Horta de l’ULB, en 2011. Elle travaille aujourd’hui comme architecte à la maison de l’urbanisme Famenne-Ardenne.

LA PARTICIPATION, MOTEUR D’UN HABITAT DURABLE

Mémoire de fin d’études en architecture défendu en 2011 à la faculté d’architecture La Cambre Horta, ULB.

L’architecture durable se réduit trop souvent à des alternatives d’isolation, de ventilation, etc. Elle doit s’enrichir, notamment, de nouvelles façons de vivre les relations sociales et de consommer. Pauline Feron a analysé une dizaine d’habitats groupés wallons et bruxellois. Parmi les motivations des habitants, la dimension économique (au sens large) est importante car, la mutualisation des caves, garages, buanderies… permet une écono mie d’espace et d’énergie. Dans certaines formules, les familles précaires en bénéficient tout particulièrement. L’entraide et le partage sont aussi des valeurs fondamentales. Chacun est incité à la contribution (en informations, réflexions, expériences, avis), par ex. sur le recours à des matériaux écologiques ou l’organisation des transports, et à une mise en commun, gage d’une démocratie participative.

PROMOTEUR

Bernard Deprez est ingénieur civil archi tecte (UCLouvain) en architecture durable (EPFL). Il enseigne l’écologie, la conception énergétique, les questions d’architecture écologique et des quartiers durables à la faculté d’architecture de l’ULB. Il coordonne les séminaires de master en AED (Architec ture Écologies Durabilités).

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

La thématique est essentielle. Au-delà de la participation (…), c’est même l’initiative d’habitants dont il est question. Les cas présentés sont en nombre suffisant pour permettre les comparaisons. L’analyse sys tématique et la présentation rigoureuse le permettent (…)

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OLIVIER DUFOND (2013)

Olivier Dufond a obtenu son diplôme d’architecte à la faculté d’architecture La Cambre Horta de l’ULB, en 2012.

Actuellement, il est directeur technique dans la Société de logement à Bruxelles.

PROMOTEUR

Bernard Deprez est ingénieur civil archi tecte (UCLouvain) en architecture durable (EPFL). Il enseigne l’écologie, la conception énergétique, les questions d’architecture écologique et des quartiers durables à la faculté d’architecture de l’ULB. Il coordonne les séminaires de master en AED (Architec ture Écologies Durabilités).

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

La lecture de ce travail mène à des réflexions fondamentales sur l’architecture, le rôle de l’architecte et la question « dans quel monde vivons-nous ? ». Olivier Dufond donne à réfléchir à la manière de dessiner les pre miers contours d’une éthique profession nelle

LA LENTEUR EN ARCHITECTURE À TRAVERS LE PROCESSUS DE CONCEPTION ET DE RÉALISATION

Mémoire de master défendu à la faculté d’architecture de l’ULB La Cambre Horta..

Un mémoire atypique tant par son mode de restitution que par son contenu : il donne à réfléchir sur la manière de pratiquer l’architecture et sur le rôle de l’architecte. Introduire de la « lenteur » dans le processus de conception et de réalisation permet de faire « sens » et est bénéfique pour l’ensemble d’un projet.

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Ekaterina Zudeeva est diplômée d’un master en architecture de la faculté La Cambre Horta de l’ULB, depuis 2013. Elle travaille actuellement comme architecte chef de projets conception et exécution au service des études du patrimoine immobilier de l’UCLouvain.

Mémoire de Master en Architecture, réalisé en 2013, à La Cambre Horta (ULB).

VERS UNE POLITIQUE INTÉGRÉE ET SOUTENABLE DE GESTION DES DÉCHETS MÉNAGERS URBAINS

A partir de l’étude de la gestion des déchets de la ville de Béni-Mellal au Maroc, le mémoire propose un système de gestion urbain des déchets, par tant des personnes pratiquant la récupération informelle de recyclage et du réseau existant. Il propose une articulation entre le secteur formel et informel pour optimaliser la gestion des déchets tant au Sud qu’au Nord, offi cialiser et développer des filières de recyclage, exploiter les savoir-faire et réseaux existants, limiter la pollution environnementale, diminuer les coûts et l’énergie et sensibiliser la population. Une solution adaptée à la culture locale qui met l’humain au coeur du processus.

DIRECTRICE DE THÈSE

Luisa Moretto est professeure à la faculté d’architecture La Cambre Horta de l’ULB et détentrice d’un Ph.D. à l’Université de Venise.

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

Le jury a été séduit par la grande qualité de ce travail. Un enjeu important pour les pays du Sud, un sujet déjà fort étudié mais, traité ici de manière très subtile, juste, adaptée, concrète et approfondie.

EKATARINA ZUDEEVA (2015)
L’ARTICULATION ENTRE RÉSEAU FORMEL ET INFORMEL DE COLLECTE DE DÉCHETS – UNE PLACE POUR LES RÉCUPÉRATEURS ILLÉGAUX ? ETUDE À TRAVERS LE CAS PRATIQUE DE BÉNI-MELLAL, MAROC
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TIPHAINE DELPORTE (2015)

Tiphaine Delporte est diplômée d’un master en architecture à LOCI Tournai (faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme) de l’UCLouvain. Elle travaille comme architecte à Lyon.

PROMOTEUR

Frank Vermandel est maître de conférences à l’École nationale supérieure d’architecture et de paysage de Lille. Il enseigne la théorie de l’architecture à la faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme LOCI Tournai de l’UCLouvain.

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

Mémoire exceptionnel et très personnel, véritable parcours initiatique et anthropolo gique, un travail journalistique réalisé sous la forme d’un carnet de voyage, hors des sentiers battus. Le texte est accompagné d’un beau reportage photographique.

ARCHITECTURE VERNACULAIRE AU TOGO : HABITATS, MODES DE VIE, CODES SOCIAUX ET LEURS RÔLES DANS LA PRODUCTION D’ESPACES

Mémoire de Master en Architecture, défendu en 2014, au LOCI Tournai (UCLouvain).

ARCHITECTURE AFRICAINE RÉPONDANT À UN BESOIN CULTUREL ET ENVIRONNEMENTAL VERSUS PROUESSES TECHNIQUES ET MODERNITÉ EUROPÉENNE

Fruit d’un séjour au Togo et accompagné de nombreuses photos, le mémoire étudie l’architecture vernaculaire du pays. Les espaces y sont révélateurs d’une relation équilibrée entre les humains, son habitat et son environnement. Des hypothèses sont élaborées sur le rôle des facteurs physiques (climat, topographie, matériaux, technologies...) et des facteurs socioculturels (us et coutumes...) sur la forme de l’habitat. L’étude tente de déterminer l’impact de l’Occident sur la culture africaine, en se concentrant sur le bien-être de la population et propose une réflexion sur le rôle de l’architecte face aux contraintes urbaines, sociales et climatiques d’un milieu.

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MARION LEMONNIER (2016)

Originaire de Normandie (France), Marion Lemonnier est diplômée ingénieure Génie civil de l’École des Mines d’Alès. En 2012, elle rejoint l’ULiège où elle entame un Master d’ingénieur architecte. Diplômée en septembre 2015, elle travaille actuellement à Paris, au sein d’une filiale immobilière à vocation d’intérêt général de la Caisse des Dépôts (CDC Habitat) comme responsable de développement.

DIVISION DE LOGEMENTS EXISTANTS EN MILIEU RURAL ET PÉRIURBAIN

Mémoire de Master d’ingénieur civil architecte, défendu en 2015 à la faculté des Sciences Appliquées de l’ULiège

DIVISER LES LOGEMENTS EXISTANTS : UNE NOUVELLE FAÇON D’HABITER EN MILIEU RURAL ET PÉRIURBAIN

Le patrimoine immobilier wallon est ancien. Une partie croissante de ménages peine à l’entretenir, tant sur le plan physique que financier. Paral lèlement, l’accessibilité à un logement décent devient difficile pour les personnes précarisées et/ou isolées, de plus en plus nombreuses, de même que pour les familles monoparentales. La division de logements existants pourrait être une partie de la solution à ce problème d’inadéquation entre l’offre et la demande. Marion Lemonnier a mis en évidence les blocages ren contrés par les administrations communales désireuses de s’engager dans cette voie. Elle a ensuite élaboré plusieurs scénarii de division de logements existants, notamment dans la Commune de Nandrin, qu’elle a soumis à des propriétaires occupants, des architectes et des responsables publics. Elle a suggéré, enfin, une liste de critères susceptibles de lever les résistances à l’égard de la division de logements existants. Parmi ceux-ci, la réversibilité des adaptations, y compris pour des logements neufs.

PROMOTEURS / Jacques Teller et Samia Ben Rajeb

Jacques Teller est ingénieur civil architecte. Il est Professeur d’urbanisme et aménagement du territoire à l’ULiège. Il dirige le LEMA (Local Environment Management and Analysis).

Samia Ben Rajeb est docteur et archi tecte habilitée à la maîtrise d’œuvre, diplômée à l’ENSA Paris La Villette. Elle est actuellement chargée de cours adjointe pour les masters ingénieurs architectes du Département d’Architecture, Géologie et Constructions à l’ULiège.

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

La nécessité de densification et de dévelop pement de modes d’habitat plus compacts reste un enjeu extrêmement important, surtout dans le contexte belge avec sa ten dance de (r)urbanisation diffuse. Le mémoire traite ainsi d’une problématique typique ment belge, tout en abordant des transitions sociétales universelles comme la redéfini tion du noyau familial et du mode de vie, qui font évoluer les besoins en matière d’habitat.

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PROMOTEUR / Denis Delpire

Denis Delpire enseigne la structure du bâtiment et le projet à la faculté d’architecture La Cambre Horta (ULB). Il dirige Havresac, une coopérative d’architectes engagés dans l’éco- et l’autoconstruction.

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

Le jury a vivement apprécié l’approche trans versale de ce mémoire qui envisage le chan tier participatif dans une démarche engagée. Le mémoire est pertinent dans sa prise en compte de modèles actuels […], y compris celui de l’autogestion. […] Le jury ajoute qu’il serait intéressant d’inclure davantage une dimension économique à la problématique, notamment en prenant en compte les diffé rences de contextes et les solutions face à des populations plus précarisées. […]

FANNY CALMELS (2018)

CHANTIER PARTICIPATIF : UNE ILLUSTRATION CONCRÈTE AU SERVICE D’UNE SOCIÉTÉ PLUS COLLABORATIVE, ÉCOLOGIQUE ET ÉQUITABLE

Mémoire de Master en Architecture, défendu en 2017 à la faculté d’architecture La Cambre Horta de l’ULB

LES CHANTIERS DE CONSTRUCTION PARTICIPATIFS : UNE VOIE PROMETTEUSE – ET PLURIELLE – POUR LA CONSTRUCTION DURABLE

Les chantiers participatifs sont des modèles d’organisation mixtes, mêlant profanes et professionnels de la construction, reposant sur un système horizontal de partage de connaissances et de prise de décision. Ils sont également soucieux d’utiliser des matériaux naturels, durables, locaux ou encore issus des filières de réutilisation. Dans son travail de fin d’études, Fanny Calmels rend compte de trois implications personnelles dans ce type de structure en plein essor: un projet d’auto-éco-bio-construction en terre crue à Puy-enVelay (Rhône-Alpes, France), un chantier spontané dans la zone de non-droit de Calais, France (« The Belgian Kitchen ») et un projet social multidiscipli naire de relogement pour sans-abris à Bruxelles, Belgique (« Chantier-École Home for Less »). Elle en présente les contextes, acteurs, chronologies, matériaux et budgets respectifs, tout en mettant l’accent sur la dimension humaine de chaque projet et son implication personnelle. Présentés comme des « expériences politiques totales », ces chantiers sont également analysés à travers le prisme de leurs limites (reproductibilité, pérennité, etc.) et le rôle de l’architecte (médiateur, diffuseur, conseiller technique, etc.)

Fanny Calmels a obtenu son master en architecture à la faculté d’architecture La Cambre-Horta de l’ULB, en juin 2017. Elle travaille actuellement en tant qu’architecte chez Güller Güller Architecture Urbanism (GGAU) à Rotterdam. PLUS D’INFO SUR FGF.BE
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© Plan réalisé par les étudiants Archi Construite ULB

PÆNSER L’INVISIBLE. ACCUEILLANCE ET HOSPITALITÉ URBAINE. POUR UNE ARCHITECTURE FAVORISANT L’INCLUSION INCONDITIONNELLE DES PERSONNES EXILÉES AU CŒUR D’UN TERRITOIRE EN TRANSITION

Mémoire de master en architecture défendu en juin 2021 à LOCI Tournai de l’UCLouvain.

UNE MEILLEURE INCLUSION DES EXILÉ·E·S AU CŒUR DES VILLES, PAR LA CO-CONSTRUCTION DE MODULES LÉGERS ET LA RÉHABILITATION D’UN PATRIMOINE BÂTI VACANT

Lucas Lamote a réalisé un projet architectural destiné à répondre aux besoins des candidat·e·s à l’exil (sur)vivant dans des campements insalubres en périphérie de Grande-Synthe, proche de Dunkerque (Hauts-de-France) en attente de leur départ pour la Grande-Bretagne. Ce projet a été pensé en concertation avec les exilé·e·s eux et elles-mêmes, les associations huma nitaires et la population locale dans une logique de transition urbaine et de valorisation des savoir-faire anciens. Il repose, primo, sur des modules légers, démontables et transportables abritant des infrastructures sani taires installés dans le campement. Secundo, sur la réhabilitation d’un patri moine bâti vacant en cœur de ville inspirée par la culture des bénéficiaires. Les deux initiatives s’inscrivent dans une logique d’économie circulaire et environnementale. Elles visent aussi à réduire la dépendance des exilé·e·s envers le tissu associatif humanitaire, à favoriser les liens interculturels avec les populations locales et à servir de modèle pour un réseau de villes accueillantes sur les littoraux français et belge.

PROMOTRICES

Chloé Salembier est docteure en anthro pologie, chargée de cours à LOCI et cher cheuse au sein de la cellule Uses&Spaces/ Loci_Local (LAB) à l’UCLouvain.

Audrey Courbebaisse est docteure en architecture, professeure en conception des habitats à LOCI et chercheuse au sein de la cellule Uses&Spaces (LAB) à l’UCLouvain.

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

Le jury applaudit ce travail de haute qualité qui traite avec profondeur d’un sujet très actuel : celui de l’accueil et de l’inclusion des exilé·e·s sur un territoire donné. Ce travail propose une analyse très poussée du lieu étudié en considérant autant son contexte historique et urbanistique que sa dimension humaine et sociale. Le mémoire aboutit à une proposition de design architectural innovante qui inclut des recommandations concrètes quant à sa mise en œuvre et qui pourrait inspirer des développements futurs sur d’autres territoires.

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CATALINA-CODRUTA DOBRE (2022)

Catalina-Codruta Dobre a défendu sa thèse doctorale en art de bâtir et urbanisme à la faculté d’architecture La Cambre Horta de l’ULB en décembre 2019. Elle y est actuellement chercheuse post-doctorante.

DIRECTRICE DE THÈSE

Luisa Moretto est professeure à la faculté d’architecture La Cambre Horta de l’ULB et détentrice d’un Ph.D. à l’Université de Venise.

L’AVIS DU JURY (EXTRAIT)

Le jury applaudit cette thèse qui traite d’un enjeu de société majeur et très actuel – par ticulièrement dans le contexte du change ment climatique. Le jury salue l’approche participative au cœur de la thèse : l’auteure a su prendre des risques méthodologiques et est parvenue à mobiliser des acteur·rice·s de terrain pour co-produire des solutions alter natives permettant de répondre aux limites du système de gestion actuel des eaux de pluie. Les propositions avancées sont à la fois simples, concrètes et didactiques – tant pour le grand public que pour la mise en œuvre de politiques publiques futures.

STORM WATER MANAGEMENT REGIME IN BRUSSELS-CAPITAL REGION: IN TRANSITION TOWARDS A WATER SENSITIVE CITY

Thèse de doctorat en art de bâtir et urbanisme défendue en décembre 2019 à la faculté d’architecture La Cambre Horta de l’ULB.

DE NOUVELLES PRATIQUES POUR RÉAGIR AUX INONDATIONS :

LA RÉGION DE BRUXELLES-CAPITALE DEVIENDRA-T-ELLE BIENTÔT UNE « VILLE SENSIBLE À L’EAU » ?

En Région de Bruxelles-Capitale (comme ailleurs), ces dernières années ont été marquées par l’éclosion de multiples pratiques alternatives au « tout à l’égout » (noues, citernes, jardins d’infiltration…) en matière de gestion des eaux pluviales et usées. Catalina-Codruta Dobre a voulu savoir dans quelle mesure ces pratiques entraînent des changements dans le régime traditionnel de gestion des eaux pluviales et si, dans le double contexte de l’éta lement urbain et du réchauffement climatique, elles peuvent entraîner une transition soutenable vers le concept de « Ville sensible à l’eau » (Water sensitive city). Conçu comme une recherche-action participative, son travail repose sur trois études de cas : deux à Forest, une sur la vallée de Molenbeek. Celles-ci lui ont permis d’analyser les processus de transition à l’œuvre entre les diverses parties prenantes (autorités, habitant·e·s, associations, scienti fiques…), de tester des outils d’aide à la décision, d’identifier les obstacles à la mise en place et à la diffusion des pratiques alternatives et, enfin, de formuler des recommandations en la matière (particulièrement sur l’impor tance des processus).

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REMERCIEMENTS

La Fondation pour les Générations Futures remercie tou·te·s celles et ceux qui ont contribué au HERA Award Sustainable Architecture depuis sa création en 2011 :

Le Fonds Philippe Rotthier pour les Générations Futures, et en particulier son fondateur, Philippe Rotthier, et ses petites-filles Louise et Flore Belenger pour leurs apports précieux au Comité de Gestion.

Les Président·e·s du jury pour leur implication sans failles (avec leur engagement professionnel au moment de sièger au sein du jury) :

Han Verschure (2012 – 2020), professeur émérite à la KULeuven Karen Allacker (2021-2022), professeure à la KULeuven Béatrice Auxent (2011), architecte urbaniste CAUE

Les membres des jurys pour leur précieuse contribution au processus de sélection (avec leur engagement professionnel au moment de sièger au sein du jury) :

Christian Capart (préjury 2011), Union Wallonne des Architectes Olivier Gillis (préjury 2011), Conseil francophone et germanophone de l’Ordre des Architectes Quentin Mortier (préjury 2011), Groupe Terre Frédéric Ancion (2011), Ethical Property Europe Sadok Boudoukhane (2011), Batigroupe scrl Lucien Kroll (2011), Atelier d’Urbanisme, d’Architecture et d’Informatique

Charlotte Mikolajczak (2011), La Libre Belgique

Françoise Deville (2013), RenovaS Brigitte de Wolf-Cambier (2013, 2016, 2022), Le Soir Immo

Laurent Minguet (2013), Invest Minguet Gestion Pierre Blondel (2013), Architecte Aude-Line Dulière (2015 - 2016), Architecte Paolo Leonardi (2015), Le Soir Immo Olivier Mareschal (2015), De Graeve Denis Piron (2015), lauréat 2013 Pascale Thys (2015 – 2020), Habitat & Participation

Emmanuel Everarts de Velp (2016), Batigroupe scrl Marine Penders (2016), lauréate 2015 Joël Solé (2016 - 2018), Bruxelles Environnement Damien Carnoy (2017), Atelier Carnoy-Crayon Mathilde Dumas (2017), lauréate 2016 Christian Fosseur (2017), VELUX Belgique Johan Lemmens (2018 - 2021), VELUX Belgique

Loic Dufermont (2018), lauréat 2017 Sébastien Fontaine (2018), Service Public de Wallonie Michel Leloup (2018 – 2022), Atelier 55 Françoise Duhaut (2019), Service Public de Wallonie Pierre Lacroix (2019), lauréat 2018 Annissa Rauw (2020), lauréate 2019 Gil Lenders (2021-2022), UrbAgora Chloé Dailly (2021), lauréate 2020 Audrey Contesse (2021), Institut Culturel d’Architecture Wallonie – Bruxelles Charles-Antoine Kervyn (2022), Batigroupe scrl Céline Lopes (2022), lauréate 2021 Anton Maertens (2022), BC Materials

Les nombreux·euses professeur·e·s et le personnel administratif des facultés d’architecture qui relayent chaque année nos appels à candidature.

Et enfin, mais pas des moindres, les primé·e·s et leurs promoteur·rice·s que vous pourrez découvrir tout au long de cette brochure pour leur audace, rigueur et engagement pour faire avancer les réflexions et les pratiques soutenables dans le domaine de l’architecture.

Une plateforme de philanthropie transformatrice à 360°

Fondée en 1998 par Benoî t Derenne, la Fondation pour les Générations Futures est la fondation belge dédiée exclusivement à la transformation de notre société vers un mode de développement soutenable, l ’ un des plus grands défis du 21e siècle. Reconnue Fondation d’ utilité publique, elle est indépendante, pluraliste et active dans les trois régions du pays et en Europe.

L a Fonda t ion s ’ e s t donné p our mis sion de pr o f ondémen t transformer notre société a fin de t r an sme t t r e un monde habi t abl e au x génér a t ion s f u t ur e s . C ec i né c e s si t e une appr o c he à 360° c onjuguan t simult ané men t : s o c ial e (P e opl e), env ir onnemen t al e (P l ane t ), é c onomique (P r o sp er i t y) e t p ar t ic ip a t i v e (P ar t ic ip a t ion)

Les jeunes générations pour transformer le monde

pour une approche à 360°

C onfiante dans les capacités des jeunes à t r an sf or mer pr o f ondémen t l ’ en s embl e de l a s o c ié t é, l a F onda t ion p our l e s G énér a t ion s Fu t ur e s l e s financ e, l e s me t en r el a t ion , l e s acc omp agne e t l e s v al or is e aupr è s d ’ au t r e s ac t eur s e t du gr and publ ic , l or s de qua t r e momen t s- cl é s qui jal onnen t l eur p ar c our s . penser, entreprendre et investir à 360°

Étudiants entrepreneurs prototypage

E l l e p r ép ar e l e s étudiant s de master à p en s er à 3 60 ° p ui s el l e r é c om p en s e d e s é t u dian t s dip l ô m é s e t d e s c h er c h e ur s v ia l e s HE R A Aw ar d s .

E l l e fin an c e d e s p r o je t s d é v el o p p é s p ar d e s étudiant s entrepreneurs v ia l e p r o t o t y p a g e d e s o l u t io n s cr é at i v e s à 3 60 ° .

Créateurs de start-ups soutenables

E l l e s o u t ie n t fin a n c iè r e m e n t l e s créateurs de star t ups e t d ’ ini t iat i v e s s o u t e n ab l e s en p h a s e p r é c o c e d e l e ur d é v e l o p p e m e n t .

Entrepreneurs sociétaux

E l l e m e t à di s p o s i t io n d e di z ain e s d ’entrepreneurs sociétaux du c ap i t al a fin d ’ en c o r e r en f o r c er l e ur im p a c t s o c i é t al é l e vé .

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Étudiants diplômés & chercheurs
&
www.fgf.be
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2022 voit la célébration des 10 ans du HERA Award Sustainable Architecture, lancé en 2011 par la Fondation pour les Générations Futures avec le soutien du Fonds Philippe Rotthier pour les Générations Futures. Ce prix d’excellence –le tout premier d’une série qui en compte désormais 13 ! – récompense des mémoires de master qui adoptent une approche systémique, à 360°, propre à un développement soutenable pour faire avancer la réflexion et les pratiques liées à l’architecture.

CE 10 e ANNIVERSAIRE EST L’OCCASION POUR LA FONDATION ET SA COMMUNAUTÉ DE :

Poser un regard rétrospectif, dans cette brochure, sur les travaux primés depuis 2011 Recueillir des témoignages inspirants des primé·e·s Partager un regard prospectif autour de trois thèmes :

› Architecture et développement durable, quels enjeux-clés pour demain ?

› Quels rôles pour l’architecte dans les nécessaires changements de notre société ?

› Quelles évolutions indispensables de l’enseignement de l’architecture pour accompagner ces changements ?

Retrouvez toutes ces réflexions dans un dossier spécial disponible à partir d’octobre 2022 sur

WWW.FGF.BE/HERA/ARCHI10ANS

L’organisation de cette célébration a été rendue possible grâce au soutien du Fonds Philippe Rotthier pour les Générations Futures, d’Innoviris et de la Wallonie.

Dépôt légal : D2022-8490-03 / ISBN : 978-2-931199-00-8 / Imprimé sur papier 100 % recyclé

10 ans

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