Symposium HERA 3 mai 2018 – Université de Mons Transmettre un monde habitable aux générations futures : l’apport de la recherche
LE SYMPOSIUM HERA : CONTEXTE ET OBJECTIFS La vision que porte la Fondation pour les Générations Futures est celle d'une société durable, qui persiste et prospère en offrant une grande qualité de vie pour tous ses habitants, de manière juste et équitable. Une société où les besoins de tous sont satisfaits – maintenant et demain, ici et ailleurs – en respectant les limites des écosystèmes et ressources naturelles, dont toute vie dépend. Une société où les citoyens acquièrent la maîtrise démocratique du choix de leurs modes de développement. Cette vision fait émerger des enjeux multiples et complexes auxquelles les générations actuelles et futures devront faire face pour assurer la transition vers des modes de développement soutenable. Pour appréhender ces enjeux, identifier les problématiques sous-jacentes et faire émerger des réponses innovantes et soutenables, la recherche occupe une place fondamentale. Dans ce contexte, le symposium HERA souhaite mettre en lumière ce que chaque recherche apporte comme nouvel éclairage de ces problématiques sociétales dans les domaines couverts par les Objectifs de Développement Durable, et favoriser les échanges entre les chercheurs. Le symposium HERA accueille donc des travaux innovants adoptant une approche systémique (à 360°) pour proposer des réponses soutenables à ces grands enjeux de société actuels.
PROGRAMME 14h00 – Inauguration M. Giuseppe pagano, vice-recteur au développement institutionnel et régional et président du conseil du développement durable de l'UMONS M. Benoît Derenne, directeur de la fondation pour les générations futures 14h15 – Le Symposium HERA, 1ère édition Un panorama des recherches autour d'un développement soutenable 14h30 – Session de posters et lancement des sessions thématiques 14h30 - Architecture et Aménagement du territoire 14h50 - Économie et Finance 15h10 - Alimentation et Pratiques durables 15h25 - Approches soutenables des et par les nouvelles technologies 15h45 – Conférence plénière 15h45 - Conférence plénière : Jean Hugé How to walk the talk ? Developing actions for sustainability in academic research 16h15 - Échanges : défis et ressources pour la recherche à 360° 16h55 - Le Symposium HERA : quelles perspectives ?
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Architecture et Aménagement du territoire Jeremy CENCI (UMONS) La résilience des territoires industriels en mutation : le rôle de la valorisation du patrimoine. Étude de cas du bassin transfrontalier sambrien (France-Belgique) Les crises économiques de ces dernières décennies entraînent l’apparition sur le territoire de nombreuses friches industrielles. Sa résilience implique notamment, dans un objectif de reconquête urbaine, des choix stratégiques en matière de conservation, de reconversion ou de destruction de vestiges industriels. Parallèlement, l’accroissement démographique, les modes de vie et de consommation nécessitent des espaces à urbaniser de plus en plus important. Dès lors, la réhabilitation de ces sites industriels désaffectés semble être à privilégier afin de réinvestir ces lieux abandonnés par de nouvelles fonctions et formes architecturales. Néanmoins, faut-il tout détruire en faisant ainsi abstraction des potentialités patrimoniales et identitaires que représentent ces friches industrielles ? Dans le but de répondre à cette problématique, une grille d’évaluation permettant de déterminer les sites industriels désaffectés à haute valeur patrimoniale est construite en mobilisant la notion de résilience territoriale. Pour ce faire, nous avons entre autres fait appel aux notions d’héritage et de symbole, de capacités de résistance et de bifurcation. Afin de confirmer et d’alimenter nos hypothèses de recherches, divers territoires post industriels ayant bénéficié de vastes reconversions sont analysés. De plus, un terrain d’étude, le Val de Sambre, ayant subi l’industrialisation et le déclin industriel est choisi. De nombreuses traces post industrielles actuelles permettent d’expérimenter notre grille d’évaluation et d’évaluer les sites industriels désaffectés à haute capacité de reconversion.
Isabelle DE SMET, David LAPLUME (UMONS) Élaboration et expérimentation d’un outil d’évaluation et d’aide à la conception d’îlots compacts à dominante d’habitat suivant une densité de population cible La compacité à l’échelle infra-locale : une réponse intégrée et objective à la densification durable Au regard des problèmes écologiques actuels, consommer moins est aujourd'hui une nécessité. L'accroissement démographique, les modalités de la croissance économique, les modes de vie et de consommation entraînent des formes de développement urbain peu durables, nécessitant des ressources en foncier, en matériaux et en énergie toujours grandissants. Face à ces constats, comment la recherche en architecture et en urbanisme peut-elle contribuer à modérer le phénomène tout en répondant aux besoins de la population ? L'étude d'une densité raisonnée et de typologies urbaines compactes est primordiale pour assurer une évolution durable et positive de nos villes, limitant ainsi l’étalement urbain tout en préservant la biodiversité face aux enjeux des territoires. La question est donc : comment fabriquer des villes qui répondent à des critères de compacité suffisamment forts pour réduire les ressources nécessaire, sans pour autant nuire à leur attractivité ni à la qualité de vie offerte ? Nos recherches nous ont déjà permis d'identifier des contraintes d'analyse et d'aide à la conception de morphologies répondant à une compacité intégrée et spatiale. Ces contraintes pourraient à l'avenir faciliter l'élaboration, à l'échelle infra-locale, de nouveaux ensembles urbains compacts à dominante d'habitat, suivant une densité cible. Malheureusement, ces contraintes de compacité sont nombreux et parfois contradictoires, selon les échelles et les objectifs visés. En effet, un projet compact 3 Symposium HERA 2018 | Transmettre un monde habitable aux générations futures : l’apport de la recherche
considérant le bâti et le non-bâti permet une diminution tant des espaces à urbaniser que des surfaces de déperdition et de l'emploi de matériaux. Néanmoins, une exagération du concept peut entraîner des logements trop exigus, mal éclairés, une augmentation des ombres portées, la disparition des espaces extérieurs distincts ou des problèmes d'accessibilité et de promiscuité. Dès lors, viser la compacité urbaine implique un arbitrage complexe entre divers paramètres, tant quantitatifs que qualitatifs.
Alexandre LECLERCQ, Fiorella QUADU, Martin GRANDJEAN, Yves HANIN (UCL) TVBuONAIR – Trame verte et bleue en milieu urbanisé Projet INTERREG La recherche-action TVBuONAIR, financée en partie par le programme européen Interreg et la Région wallonne, vise à répondre aux enjeux territoriaux de remise en état des corridors écologiques de part et d’autre de la frontière franco-belge sur le bassin de la Sambre. Elle cible les milieux urbanisés et s’inscrit dans une démarche d’aide à la décision en vue de préserver, développer, restaurer et valoriser la « nature en ville ». Au-delà de l'enjeu lié au maintien et à la restauration de la biodiversité, il s'agit aussi pour ce territoire d'inscrire cette recherche-action dans une ambition de requalification de l’image territoriale fortement liée au passé sidérurgique. Pour cela, elle croise les approches environnementale, urbanistique et sociologique de la TVBu et initie une dynamique participative et de co-construction avec les acteurs locaux pour créer une cohérence territoriale transfrontalière de la trame verte et bleue du bassin de la Sambre par : -
La mutualisation des connaissances des différents acteurs du territoire, du patrimoine et de l'environnement ; La création d'outils de gestion et d’aide à la décision intégrés à l'échelle d'un bassin versant transfrontalier ; La sensibilisation de la population, des techniciens et des élus ainsi que la diffusion de bonnes pratiques ; La mise en place d'actions locales en faveur des écosystèmes, de la biodiversité et de la trame écologique.
Les approches sociologique et urbanistique prévues au sein des différents volets méthodologiques doivent permettre de lever le clivage « ville/nature » et de mieux intégrer les besoins des habitants. Cette recherche « action » s’inscrit donc pleinement dans une approche systémique liée au développement soutenable des territoires dans ses quatre dimensions de l’humain, de l’environnement, de la gouvernance participative et de la prospérité. L’innovation de cette recherche-action réside dans son approche transfrontalière liée à cette problématique de maillage écologique en milieu urbanisé. Cette recherche devra permettre notamment de : -
Comprendre la vitesse à laquelle les habitats naturels changent en milieu urbain et améliorer la connaissance des milieux naturels transfrontaliers ; Mettre en réseau les acteurs et ainsi améliorer l’accès à l’information du patrimoine naturel transfrontalier des utilisateurs concernés, autorités de planification, propriétaires, promoteurs, etc. ;
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Encourager les mécanismes de prise de décision à intégrer davantage la biodiversité et les habitats naturels lors de projets d’aménagement du territoire ; Sensibiliser des publics très variés à l’importance de l’environnement naturel en milieu urbain et diffuser les résultats du projet sur des territoires urbanisés transfrontaliers ; Créer des projets communs de valorisation à des échelles variées (la rue, l’ilot, le quartier, la ville…)
Gwendoline SCHAFF, Fabienne COURTEJOIE, Catherine ELSEN (ULiège), Ann PETERMANS (UHasselt) Habiter et vieillir : approches méthodologiques et spatiale d’ajustement du domicile en lien avec le bien-être subjectif La question du vieillissement démographique est un défi considérable en regard du développement soutenable de notre société. En 2050, près d’un tiers de la population belge sera âgé de plus de 60 ans [1]. Ce constat nous pousse à ré-interroger les lieux de vie des personnes vieillissantes: il est de notre responsabilité d’anticiper aujourd’hui notre logement de demain et ainsi assurer une qualité du cadre de vie pour tout un chacun. A cet égard, afin de respecter le souhait des aînés et pour des raisons budgétaires, le Gouvernement wallon tend désormais à privilégier le vieillissement à domicile [2]. Constatant cette tendance, cette recherche questionne les possibilités d’ajustement de l’habitat pour bien vieillir chez soi en Wallonie. L’association des dimensions fonctionnelles et affectives du domicile est ici fondamentale: l’habitat doit non seulement répondre aux besoins de l’habitant (adaptabilité), mais également à ses attentes spécifiques (bien-être subjectif). Trois questions structurent le projet: comment identifier les attentes et facteurs de bien-être des aînés vis-à-vis de leur habitation? Quels dispositifs spatiaux peuvent créer ou renforcer un sentiment de chez-soi pour les seniors, s’inscrivant dans une démarche de Subjective Well-Being [3]? Quand et comment les concepteurs peuvent-ils intervenir sur l’habitat des aînés afin de favoriser la qualité de leur cadre de vie, leur permettant ainsi de vivre le plus longtemps et agréablement possible chez eux? Le projet vise deux objectifs majeurs: outiller les concepteurs d’une méthodologie pour intégrer la demande affective des aînés en regard de leur habitation et l'articuler aux dimensions fonctionnelles; proposer des schèmes spatiaux concrets (approche technique et économique) en lien avec le bien-être subjectif. Cinq phases seront développées : a. La première fera état de la situation actuelle en regard de la démographie du public cible et des possibilités de logements en Wallonie. b. Ce recensement permettra d’instruire un échantillon de profils et logements types à investiguer. c. Sur base de celui-ci, des seniors seront rencontrés à domicile. Les méthodes d’entretien compréhensif et d’observation in situ seront exploitées. d. Les entrevues guideront la réalisation des deux objectifs identifiés. Les réflexions porteront sur les habitations existantes et l’anticipation des adaptations, afin de valoriser les ressources présentes et diminuer les déchets liés. e. Ces outils seront évalués et validés de manière itérative (co-design entre chercheurs, concepteurs et utilisateurs), puis communiqués aux politiques et services liés à la question du vieillissement à domicile en Wallonie.
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Ornella VANZANDE, Jean-Alexandre POULEUR (UMONS) Les typologies du logement actuel et les enjeux du changement de la société : l’émergence des formes alternatives d’habitat révélatrice de nouvelles attentes citoyennes Suite aux grands changements bouleversant le monde et la société, on voit évoluer les populations tant dans leurs modes de vie que dans leurs idéaux. Yvonne Bernard identifiera clairement ces évolutions dès les années 90 à partir des données de l’enquête INSEE. Ces transformations sociales influencent les modes de vie au sein de l’habitat, modifiant ainsi notre manière d’habiter : les modifications du groupe domestique (apparition en grand nombre de famille monoparentale, recomposée, personne vivant seule...), l’ évolution démographique à laquelle nous sommes confrontés, une part de la société de plus en plus précarisée, les pouvoirs sociaux de plus en plus sollicités pour la construction de logements sociaux, près d’un cinquième de celle-ci est sous le seuil de pauvreté… Le centre d’étude Itinera a montré que l’augmentation du coût du logement de 10% (par exemple en imposant les normes d’isolation passive) fait passer le logement accessible aux ménages avec enfants de 70% à 35%. On constate par ailleurs, dans notre recherche sur la diversification des typologies que celles-ci restent très marginales alors que ces formes de logement alternatif ( 1% des relevés) correspondent mieux au mode de vie actuel que celles qui dominent (99%). Mais ces typologies dominantes répondent, elles, aux besoins de la société d’il y a 50 ans… Pourtant, on peut voir aujourd'hui l’émergence progressive d'habitats «atypiques» et au plus proche des besoins de plus en plus complexes de la population : maisons modulables, maisons-containers, habitat kangourou, habitat groupé, tiny houses, yourtes, constructions légères en bois, caravanes... L’arrivée de ces nouveaux habitats tend vers "une société durable, qui persiste et prospère en offrant une grande qualité de vie pour tous ses habitants, de manière juste et équitable. Une société où les besoins de tous sont satisfaits – maintenant et demain, ici et ailleurs" Mais nos dernières enquêtes réalisées sur le terrain (recherche empirique, méthodologie qualitative) montrent les très grandes difficultés rencontrées par les initiateurs de ces nouveaux logements: leur précarisation liée à leur nouveau mode de vie, l’impact négatif des normes sur la possibilité d’accéder à un logement "atypique". Elles renforcent particulièrement les personnes précarisées pour lesquelles l’impact des normes est d’autant plus pénalisant pour eux. Notre analyse démontre les liens systémiques existants notamment entre les typologies architecturales (leurs coûts, les normes liées) et l'impact social et la précarité. Nos travaux actuels montrent que « la liberté de construire » brimée selon John Turner par la plupart des systèmes politico-légaux dans le monde des années 70, l’est toujours voire encore plus à notre époque …
Économie et Finance Frank VENMANS (UMONS), Ben GROOM (London School of Economics) The effect of inequality aversion on how we value the future Green investments often lead to environmental gains which last for decades or centuries. Therefore, the environmental discount rate, the way in which these future gains are converted in present values, is an essential parameter in any environmental cost-benefit analysis. This was most prominently shown in the domain of climate change cost-benefit analysis (Stern 2006, Nordhaus 2007). There is not much academic consensus on the appropriate discount rate, because it depends on two ethical parameters: 6 Symposium HERA 2018 | Transmettre un monde habitable aux générations futures : l’apport de la recherche
the pure time preference rate (measuring impatience) and inequality aversion (the elasticity of marginal utility) (Ramsey 1928, Hoel & Sterner 2007). Since these ethical parameters correspond to personal preferences, the we empirically test them with a questionnaire. Most questionnaires in this research field study preferences over monetary tradeoffs. In contrast, we study intertemporal trade-offs for environmental quality. Our respondents choose between a green project that creates a large increase of environmental quality in a green region or a smaller increase in environmental quality in a dirtier region. In some questions, the 2 projects are realized at different moments in time. We have a very large sample of respondents (363 individuals, 40.747 answers) which allows us to study not only the effect of inequality aversion, but also the pure time preference, the effect of different domains of environmental quality (forests, clean air and fertility), loss aversion, altruism and habituation. We find that inequality aversion for simultaneous trade-offs is very large (elasticity of marginal utility =3), while inequality aversion in intertemporal trade-offs is lower (elasticity of marginal utility is 2 for a brown future and 1.4 for a green future). Also, respondents gave more weight to projects that avoid future damages compared to projects that create future environmental gains. And finally, the pure time preference rate is lower than in most empirical studies in the money domain. These findings indicate that future environmental damages have more weight than the standard model on environmental discounting would suggest. By integrating insights from ethics and psychology in economic cost-benefit analysis we apply a systemic approach to sustainable development. We develop the 4 key dimensions promoted by Hera in the following way: -
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People: well-being, ethics, equality and altruism are at the heart of our research question. Planet: the obtained results are most relevant in analysis regarding long term environmental problems such as climate change. Participatory governance: the choice of the discount rate is in many cases among the opaquest choices in cost-benefit analysis, especially for the wider public. We hope that our empirical approach, based on questions that very closely mimic the implied trade-off in a cost-benefit analysis, will contribute to the transparency regarding the discount rate. Prosperity: the maximization of intergenerational welfare is the starting point of any model on discounting.
Fanny VANRYKEL (ULiège) La fiscalité au service d’un transport durable : contraintes, limites et perspectives La mobilité est un défi majeur du 21e siècle, entrainant des effets (externalités) négatifs en termes de congestion, de réchauffement climatique, ainsi que de pollution de l’air et de l’environnement. Notre système de mobilité actuel se caractérise par une grande dépendance aux voitures privées ; avec une part modale d’environ 80%, la voiture demeure de loin le mode de transport prédominant en Belgique. Jusqu’à présent, les autorités publiques se sont montrées incapable d ’atteindre une mobilité durable sur le territoire. Différentes barrières ont empêché ce mouvement, parmi lesquelles le manque d’alternative à l’utilisation individuelle de voitures roulant aux carburants fossiles. Bien que certaines alternatives ont été offertes par le secteur public, celles-ci n’ont rencontré qu’un succès mitigé. Grâce à l’avènement des plateformes et de l’économie collaborative, des initiatives nouvelles ont émergé dans le secteur privé, proposant des solutions innovantes aux problèmes de mobilité. Des compagnies privées, partageant des valeurs communes de durabilité, ont vu dans le développement de plateformes une opportunité de créer de nouveaux marchés dans le secteur de la 7 Symposium HERA 2018 | Transmettre un monde habitable aux générations futures : l’apport de la recherche
mobilité. Des particuliers, animés par des raisons économiques, environnementales, ou le désir d’une autonomie accrue, ont commencé à partager l’accès à des biens (voitures, parkings, bornes de chargement) et à des services, dans des relations de pair-à-pair. Dans ce contexte, la présente recherche entend étudier comment la fiscalité pourrait se développer au service d’une mobilité durable. En particulier, elle vise à déterminer comment les autorités publiques pourraient créer un écosystème fiscal adapté pour soutenir les initiatives privées qui offrent des alternatives à l’usage individuel de voitures énergivores, tout en s’attachant au respect de principes juridiques fondamentaux et à la neutralité budgétaire. A cette fin, les solutions sont divisées en trois catégories : la mobilité partagée, la mobilité multimodale et les véhicules propres. Pour chacune d’entre- elles, une étude de cas de plateformes présentant intérêt pour le développement d’une mobilité durable est proposée. La problématique de recherche touche à des enjeux majeurs pour la société : le réchauffement climatique, les énergies renouvelables, la santé, de même que les villes et communautés durables. Favoriser un transport durable de passagers serait positif pour l’humanité, en réduisant les effets négatifs sur la santé liés à la congestion et à la pollution. Des systèmes de transport plus efficaces et moins dépendants des carburants fossiles contribueraient également à la prospérité. De plus, des modes de transport plus inclusifs et l’affectation des ressources bénéficierait aux classes financièrement moins aisées. Enfin, la mise en place de processus participatifs pour l’adoption de nouveaux instruments fiscaux encouragerait la gouvernance participative et accroîtrait l’acceptation des contribuables.
Laure RADERMECKER (UMONS) Study case : a new mechanism to fund rural sector Financing the agricultural sector appears to be essential to favor its development (Calvin and Carlos, 2007). Indeed, rural financing has a significant impact on farmers’ productivity. Briggeman et al. (2009) show that agricultural production is 3% higher for smallholders who do not face financial constraints in terms of credit (Hartarska et al., 2015). As recognized by numerous authors, “increasing the productivity of smallholder agriculture holds the key to poverty reduction” (Gashaw et al., 2016) (Zewdu et al., 2014). Offering credit to rural sector by enabling an increase of farmers’ productivity appears thus as a mean for fighting against poverty in this sector. Unfortunately, according to Morvant-Roux (2011), only 5-6% of the people living in the rural sector in Asia and Africa have access to financial services. Furthermore, Anderson and Learch (2016) show that only 15% of smallholder farmers are financially included. Latifee (2006) highlights that among the 2.6 billion people living with less than 2 dollars a day, a very small minority has access to financial services in rural areas. Given the importance of reducing this gap between demand and supply of financial services in the rural sector, we will look at another actor who has recently started to finance this sector, namely microfinance investment vehicles (MIVs). In this paper, we focus on a specific MIV with a rural sector portfolio. This MIV uses an alternative mechanism by funding rural cooperatives directly without intermediaries. Indeed, the selected MIV enables the financing of smallholder farmers by funding rural cooperatives in which individuals gather to obtain large amounts of credit. Since it is complicated for rural cooperatives to access funding, it is interesting to understand their features in order to increase chances of being funded by a recent alternative, namely MIVs dedicated to rural sector. This paper tests which kind of rural cooperatives’ characteristics will give more easily access to MIVs. In order to do so, we first explain how the fund selects its clients and, then, we analyze 8 Symposium HERA 2018 | Transmettre un monde habitable aux générations futures : l’apport de la recherche
whether the credit conditions offered to rural cooperatives selected by the fund can be influenced by some of their financial and social features. Our results show that financial score (CRS) has a slightly negative impact on the probability of being selected by the investment committee during the first screening, and on loan disbursement. Once the rural cooperative is selected and accepted by the committee investment, we observe that this fund seems to pay more attention to rural cooperatives’ financial features to define credit conditions. Indeed, rural cooperatives with a higher ROA receives a lower interest rate. The results of this 2nd step are aligned with a study conducted by Mersland and Urgeghe (2013) that highlight that MIVs fund generally top-tier microfinance finance institutions (MFIs) and leave smaller institutions who need their funding out of their scope.
Perrine FERAUGE (UMONS) Déterminants de l’engagement RSE des PME belges Ces dernières années, de plus en plus de firmes ont pris conscience qu’il était possible de gérer une entreprise de manière durable, en privilégiant les intérêts de long terme et ont ainsi entrepris des changements profonds dans leur gestion. L’ISO 26 000 a ainsi permis en 2010 une reconnaissance mondiale du concept de responsabilité sociétale des organisations, et plus spécifiquement des entreprises (Bon et al. 2013). Les grandes entreprises s’investissent ainsi depuis plusieurs décennies dans la RSE (Martinet et Reynaud 2004, CIDD 2006), mais qu’en est-il des PME ? Sous l’impulsion et le soutien de différentes institutions régionales, nationales et européennes et grâce à la création de réseaux d’entreprises dédicacés au développement durable, de plus en plus de PME s’engagent elles aussi progressivement dans la RSE (Lapointe et Gendron 2005, Oueghlissi 2013, Berger-Douce 2008). Ces dernières années, de plus en plus de recherches se sont intéressées à l’engagement durable des PME (Oueghlissi 2013, Berger-Douce 2008, Paradas 2006, 2008, Bon et al. 2013, Quairel et Auberger 2005). Les spécificités de PME nous amènent ainsi à nous interroger sur la manière dont ces entreprises peuvent s’engager durablement : les PME sont-elles actives et engagées en RSE ? Quel est l’engagement effectif des PME dans le développement durable ? Quelles sont les actions durables mises en œuvre par les PME, au niveau social, sociétal et environnemental ? Il est également intéressant de mieux comprendre quelle est la perception des dirigeants quant aux enjeux du développement durable et de la RSE : les dirigeants ont-ils conscience de l’investissement durable de leur entreprise ? Quels sont les facteurs qui ont motivé leur engagement en RSE ? Enfin, nous pourrions chercher à également identifier si les parties prenantes peuvent influencer les PME positivement en faveur du développement durable, au même titre que les grandes entreprises. Néanmoins, la plupart des recherches ayant été menées dans le domaine des perceptions et pratiques RSE repose sur des approches qualitatives (Bon et al. 2013). Dans l’optique de mieux comprendre la problématique de la responsabilité sociétale des PME, nous avons ainsi réalisé une recherche exploratoire statistique sur un échantillon de 1500 PME belges. Notre communication présentera les premiers résultats d’une étude exploratoire réalisée auprès de 201 PME belges de Wallonie (taux de réponse de 13,4%). L’objectif de cette recherche sera de mieux comprendre quels sont les déterminants de l’engagement des PME dans une démarche de RSE. Après avoir construit des échelles de mesure pour les différentes variables de notre modèle, nous proposerons les résultats de notre recherche et le test de nos hypothèses. Notre approche empirique quantitative reposera sur le test d’hypothèses de recherche par une régression linéaire multiple.
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Alimentation et Pratiques durables Amélie ANCIAUX (UCL) Vers des pratiques plus « durables » ? Une approche socio-historique en Wallonie L'objectif de ma thèse est d’identifier les facteurs et contextes favorisant l'adoption de pratiques d'écoconsommation en Belgique francophone. Qui sont ceux qui adoptent une consommation plus « verte »? Dans quel(s) domaine(s) modifient-ils leurs pratiques et jusqu'à quel point ? Quel est le rôle des proches dans ces changements ? Schatzki définit une pratique comme un « ensemble de dires et de faires » (1996, p. 103) et développe une théorie des pratiques sociales. Il liste différentes composantes des pratiques : les savoir-faire et les routines, les procédures institutionnalisées et les structures téléo-affectives. Reckwitz (2002) y ajoute une quatrième composante, les technologies et les structures matérielles. Selon Reckwitz, la pratique est « a routinized type of behaviour which consists of several element, interconnected to one another : forms of bodily activities, forms of mental activities, ‘things’ and their use, a background knowledge in the form of understanding, know-how, states of emotion and motivational knowledge » (2002, p. 249). Pour Reckwitz et Schatzki, les pratiques sont intrinsèquement sociales : “the practice is a “type” of behaving and understanding that appears at different locales and at different points of time and is carried out by different body/minds” (2002, p. 250). Ainsi, l’individu (People) s’inscrit dans une société, une culture et des arrangements tant matériels (Prosperity) et institutionnels (Politics) qui lui permettent (ou non) d’adopter des pratiques ayant un moindre impact sur l’environnement (Planet). Shove (2003) ajoute que les habitudes de consommation peuvent se modifier si elles restent dans la « normalité sociétale » garantie par une coévolution des technologies, des pratiques sociales et des normes sociétales (ce que démontrent aussi mes premiers résultats). Enfin, Gilg et al. (2005) soulignent l'importance de la dimension évolutive des pratiques tandis que Bartiaux et al. (2006) complètent cette observation en expliquant qu'il existe des leviers et des freins concernant l'adoption de pratiques plus « vertes ». Pour eux, il faut une combinaison de plusieurs leviers pour obtenir un changement de pratique (Bartiaux et al., 2006). Plus récemment, et à la suite de Halkier (2001), Bartiaux et Reátegui Salmón (2012) ont réintroduit le concept de « compartimentalisation » qui exprime le fait d’avoir une pratique « verte » dans un domaine (ex. l’alimentation) et pas dans un autre (ex. la mobilité). Mes premières observations poussent cette notion plus loin, observant de la « compartimentalisation » au sein d’un même domaine. L’opérationnalisation de ce projet est réalisée au moyen de récits de pratiques de jeunes adultes (et de ceux de leurs parents ensuite). L’intérêt d’une telle méthode est qu’elle permet de considérer « la temporalité au cœur des connaissances à produire : temporalités des phases, des âges, des scènes, des contextes de la vie etc. » (Dubar & Nicourd, 2017, p. 4).
Michel FOCANT, Quinh Chau DANG VAN, Yvan LARONDELLE (UCL), Éric FROIDMONT (CRA) Réduire les émissions de méthane, les rejets d’azote et améliorer la qualité nutritionnelle du lait par l’alimentation des vaches : un exemple d’intégration des enjeux environnementaux et santé Les productions bovines sont souvent remises en question à cause de leur faible efficience, de leur production de méthane (CH4) entérique et des rejets d’azote. Ces derniers sont, en effet, en partie transformés en émissions d’ammoniac (NH3) atmosphérique et de protoxyde d’azote (N2O). Si le NH3 10 Symposium HERA 2018 | Transmettre un monde habitable aux générations futures : l’apport de la recherche
contribue aux pluies acides, N2O et CH4 interviennent dans le réchauffement climatique. De plus, la pertinence nutritionnelle du lait de vache donne lieu à un discours médical souvent négatif. La matière grasse du lait, trop saturée, pose notamment question. Certains acides gras (AG) saturés peuvent favoriser les maladies cardio-vasculaires lorsqu’ils sont consommés en excès (Parodi, 2005). D’autres AG du lait ont, en revanche, des effets potentiellement positifs pour la santé humaine. C’est le cas de l’acide alpha-linolénique (oméga-3) et de l’acide ruménique (CLA) (Shingfield et al., 2008). L’alimentation de la vache influence la qualité nutritionnelle du lait et l’impact environnemental de sa production. Elle est un levier d’action pour réduire les émissions de CH4, limiter les rejets d’azote et faire varier la composition en AG du lait (Dollé et al., 2011). Notamment, l’enrichissement de la ration des vaches en lipides insaturés, et en particulier en graines de lin, est efficace pour diminuer les émissions de CH4 (Doreau et al., 2011). Les graines de lin sont aussi les plus appropriées pour augmenter les teneurs en AG insaturés, en CLA et en oméga-3 dans le lait (Dang Van et al., 2008). L’alimentation protéique des vaches laitières a pour objectif principal d’assurer une production maximale de lait. Cependant il est aussi essentiel d’optimiser l’utilisation des apports protéiques et de limiter les rejets azotés. La réduction des pertes d’azote fécales et urinaires représente la première piste pour limiter les émissions de NH3 et de N2O (Kebreab et al., 2001). En pratique, la teneur en protéines des rations est comprise entre 17 et 19% de la matière sèche. La diminuer à 14 % diminuerait les rejets d’azote et le coût de la ration sans influencer la production laitière (Olmos Colmenero et Broderick, 2006). Les moyens pour réduire l’impact environnemental et améliorer la composition nutritionnelle du lait sont donc bien étayés. L’originalité de notre démarche réside dans le fait que nous avons testé tous ces leviers d’action ensemble à l’échelle d’un troupeau. L’expérience, menée en carré latin sur 2 lots de 10 vaches produisant 30 L de lait par jour, a comparé une ration contrôle, proche de la pratique, à une ration plus durable (DUR). Ces rations, iso-énergétiques, différaient par leur teneur en protéines (13,5% pour DUR vs 16,4%). Formulée sans soja, la ration DUR contenait 9% de graines de lin. Au niveau des résultats, la ration DUR a permis simultanément d’augmenter de 34% la teneur du lait en AG insaturés, de 106% celle des CLA et de 120% celle des omégas-3, et de réduire de 20% les émissions quotidiennes de CH4 et de 23% les rejets d’azote.
Julien VASTENAEKELS (ULB) Exploring the transformative capacities of food cooperatives by investigating their visions of a sustainable economy It is now widely acknowledged that the development of conventional industrial food systems has provoked multiple social, environmental and economic problems which are undermining the sustainability of food production and consumption (Blay-Palmer, 2008; Konefal et al., 2005; Oosterveer & Sonnenfeld, 2012). In response to the excesses of the prevailing capitalist systems, bottom-up initiatives that are structurally challenging producer-consumer relations and experimenting with alternative economic models have emerged (O’Hara & Stagl, 2001; Goodman, DuPuis, & Goodman, 2012). In particular cooperative initiatives have brought together consumers, producers, distributors and/or other actors of the food sector with the objective to reconfigure a set of more democratic and participatory governance schemes of alternative food systems (Berge, Caldwell, & Mount, 2016; Spaargaren, Oosterveer, & Loeber, 2012; Starr, 2010). Such small-scale experiments are sometimes assumed to provide guidance for the transitions of our whole economies towards sustainability (Gibson-Graham, 2008; Wright, 2013). However, without a more holistic vision of what they seek to achieve, it remains unclear how they can contribute to transforming more widely the dominant economic system towards sustainability. 11 Symposium HERA 2018 | Transmettre un monde habitable aux générations futures : l’apport de la recherche
My research addresses how and under which conditions small-scale food cooperatives can contribute to large-scale, systemic transformations towards sustainability. To tackle these questions, a linkage between the micro and the macro levels of analysis has to be made. I attempt to link their practices with potential systemic transformations by investigating their visions of a sustainable economy. This poster will present the general methodological approach of this research, which articulates three major areas of analysis: I.
II.
III.
The examination of practices of food cooperatives to understand to what extent and how they lay out the premises of a sustainable economy. It will allow to identify internal conditions under which they may foster change. By exercising imagination to produce visions, it is possible to sketch components of transformed, sustainable economies and open them to scrutiny. Any vision is inherently “preanalytical”, it comes from the realm of imagination (Forstater, 2004). As such, it is naturally followed by analysis: “Analysis attempts to link the imagined future back to the present reality” (Forstater, 2004, p.23). Through simulation, with an agent-based ecological macroeconomic model, I will be able to assess the desirability and viability (Wright, 2013) of the transformations envisioned. I will identify external conditions – mechanisms, policies, institutions… - under which the transformations of the economy desired by food cooperatives are viable.
Agathe OSINSKI (UCL) Transdisciplinary research for social and ecological transition: food waste to food aid – an optimal match or a system in need of transformation? For decades, social science research on poverty, socio-economic inequality and social exclusion has drawn on participatory methods (community-based participatory research, participatory action research, etc.). More recently, transdisciplinary approaches to research on sustainability have emphasised the additional dimension of integrating knowledge from two or more scientific disciplines (i.e. ‘interdisciplinarity’). Drawing on ATD’s Merging of Knowledge approach, the poster will offer an initial methodology designed for an ongoing research project about food aid, which aims to integrate knowledge from persons experiencing poverty, practitioners involved in the food aid sector and academics. The research project explores the ways in which actors of the traditional food aid system can draw lessons from citizen-led food-sharing initiatives which aim to reduce food waste. A particular focus will be placed on the capacity of food-sharing initiatives to generate well-being, protect human dignity, respect choice and enable access to quality and sustainable food. The research will analyse the organisational, governance and economic models of food-sharing initiatives that favour these aspects. The use of transdisciplinarity as a theoretical and methodological framework is consistent with a systemic approach to sustainability. It recognises the complex and uncertain nature of sustainability problems and the multiple perspectives required if they are to be resolved. Research about poverty – and the other global crises with which it intertwines – has been highlighted by some authors as an area in particular need of transdisciplinary approaches in order to overstep the logic of welfarism (e.g. van Breda 2008). Finally, the proposed poster directly engages with all four 'Ps': the research project focuses on food sustainability in its social and environmental dimensions (eradication of hunger and reduction of food waste) using participatory methods that aim to integrate knowledge from society and scientific disciplines, with the objective of improving the living conditions (both material and psychological) of the poorest members of society in a sustainable way.
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Approches soutenables des et par les nouvelles technologies Jean-Pierre RASKIN (UCL) No digital society without sustainable information technology The 21st century is the age of mobile communications and the conscious use of natural resources. Communication contributes to reduce distance between people. Smart objects communicate to each other to deploy an interactive environment (Internet of Things, IoT). People talk about the digital society. Everything seems to be fast, clean, reconfigurable, etc. but behind our screens there is an industry which requires, more than ever, space, energy and matter. Since tens of billions electronics objects are being disseminated all over the word in homes, buildings, cars, roads, etc., there is an urgent need to revisit the economic, technological, and societal models to develop a sustainable electronic industry that will care about its impact right from the design of these objects. Some key elements considered today in the emerging devices for IoT are rare or classified critical raw materials, they must be substituted or saved by orders of decade. In order to come up with efficient and sustainable solutions, scientists and engineers must embrace the complexity of the problems and adopt a systemic approach which favors an interdependent vision of the components of a problem. Being conscious of the planned obsolescence of consumable electronics, its impact on the environmental pollution and the generated social injustice with their production, our research group has been working for more than 15 years on the replacement of toxic and rare earth materials in the fabrication of microelectronics devices. We develop wireless technologies which must be affordable to everyone (cheap), consume a minimum of energy (low power) and use efficiently natural resources (nanomaterials). Wireless Radio Frequency (RF) communication systems require high frequency electronics that have been based on materials such as Gallium, Arsenic, Indium, etc. which are today classified as toxic or critical mineral raw materials. We have always believed to the capability of siliconbased technologies to fulfill the specification requirements of advanced wireless and portable devices [1]. Knowing that silicon is the second most abundant element in the Earth's crust after oxygen, our motivation has been quite high to investigate and understand the bottlenecks of silicon-based technologies. During these last 15 years, we have proposed a completely disruptive solution in demonstrating the interest of introducing defects at silicon (Si) - insulator (SiO2) interface in order to drastically improve the RF performance of Si-based substrates [2], while the microelectronics community was trying to fabricate high-quality interfaces. Our findings deeply changed the landscape of our scientific domain and led to the emergence of a new technology (radio frequency silicon-oninsulator – RF SOI) which today impacts the industry of microelectronics all around the world. All new smartphones have inside RF-SOI replacing then the critical III-V materials such as Ga, As, In, etc. used intensively this last decade.
Sarah ITANI, Mandy ROSSIGNOL, Fabian LECRON, Philippe FORTEMPS (UMONS) Technologies durables pour l’aide au diagnostic précoce de troubles mentaux chez l’enfant Malgré l’évolution de la recherche médicale, le diagnostic précoce des troubles mentaux chez les jeunes reste un enjeu sociétal majeur. Ce diagnostic se base sur les plaintes rapportées par l’entourage de l’enfant concerné, étayées par l’anamnèse et par des mesures comportementales ou autorapportées. De fait, il est parfois difficile pour le clinicien de parvenir à un diagnostic univoque. C’est pourtant le bien-être et la santé de l’enfant qui sont en jeu avec les conséquences qui s’en suivent, de
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la stigmatisation à l’éventuelle thérapie médicamenteuse, dont les effets secondaires restent controversés. En exploitant les potentialités récentes de l’analyse des données (data mining), notre recherche porte sur la détection de marqueurs neuroanatomiques pour un diagnostic objectif des troubles. En particulier, l’analyse d’Images par Résonance Magnétique (IRM) permet d’identifier des régions cérébrales dont une irrégularité de fonctionnement et/ou de structure révèlerait un signe évident de pathologie. Nous envisageons de modéliser les interactions qui existent entre ces marqueurs pour proposer au clinicien un outil d’aide au diagnostic du trouble étudié. Les premiers résultats obtenus pour le Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) sont prometteurs [1,2]. L’interaction des sciences de données avec les Neurosciences implique un certain nombre de défis. En particulier, afin de favoriser la gouvernance participative, il est crucial que les modèles d’aide au diagnostic proposés soient lisibles et interprétables. De la sorte, les cliniciens peuvent adhérer aux modèles et aux recommandations qu’ils proposent; les patients peuvent également obtenir une justification complète et compréhensible de leur diagnostic. Si dans un premier temps, l’IRM est une méthode que nous privilégions pour sa précision afin de mieux comprendre les troubles mentaux, il convient à terme de développer une technologie alternative de diagnostic. En effet, il faut actuellement compter de longs délais d’attente avant d’accéder à un examen IRM [3]. Par ailleurs, bien que non invasif, l’équipement pose des désagréments pour les enfants examinés, éprouvant un certain malaise face à un dispositif aussi imposant et bruyant. Une perspective de notre travail porte donc sur l’élaboration d’un équipement plus convivial pour le sujet, réduisant les effets négatifs sur l’humain avec un examen ciblé des zones cérébrales pertinentes directement sur la tête, voire à distance. Moins sophistiqué et précis que l’IRM, cet équipement procurerait néanmoins une information suffisante aux fins d’un diagnostic, tout en étant moins énergivore. C’est donc là une dimension environnementale importante que revêt notre projet. Nous espérons par ailleurs que viser une minimisation de la consommation de ressources pour l’examen favorisera la prospérité grâce à un équipement au coût abordable et de fait, à un accès démocratisé aux soins de santé.
Conférence plénière – Jean Hugé (ULB, UGent, UHasselt) How to walk the talk? Developing actions for sustainability in academic research Sustainability in higher education is a growing field of reflection and practice, yet integrating sustainability and academic research (as a distinct pillar of academia e next to education, societal service and campus operations) is still considered a challenge. This study: i. Proposes a conceptualization of sustainability in academic research based on an explorative literature review; ii. Suggests a range of actions fostering sustainability in academic research based on an expert-based workshop; and iii. Critically reflects on a case study entailing a university-wide sustainability transition initiative. The proposed conceptualization of sustainability in academic research is shaped by the diversity of perspectives in the scientific literature and focuses on the degree of disciplinary integration within and outside academia. Actions to foster sustainability in academic research include actions with regard to: i. Research funding; ii. Research & career evaluation; iii. Research organization; iv. Capacity building and v. policy. The emerging range of possible actions as designed by research managers as well as the early experience of individual higher education institutions in experimenting with sustainability in academic research contribute to the translation of sustainability into a range of tangible and realistic research actions for higher education institutions. 14 Symposium HERA 2018 | Transmettre un monde habitable aux générations futures : l’apport de la recherche