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Dossie
N° 3 • Mars 2020
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L’ÉGALITÉ ?
Les femmes savent
pourquoi En 2020, les femmes gagnent encore 23,7 % de moins que les hommes Les causes de l’écart salarial entre femmes et hommes restent les mêmes : • le travail à temps partiel involontaire, qui s’applique le plus souvent aux femmes ; • des professions et secteurs dits « féminins » qui sont généralement moins rémunérés ; • la discrimination à l’embauche et lors de l’octroi des promotions (plafond de verre) ; • la loi pour combattre l’écart salarial qui n’est pas correctement appliquée… Ajoutons un contexte où le déséquilibre entre la vie professionnelle et la vie privée pèse lourdement sur les femmes : les tâches de soin aux enfants ou aux parents âgés retombent généralement sur les femmes, car les stéréotypes ont la vie dure, et les structures d’accueil ne sont pas assez nombreuses. Ce contexte amène beaucoup de femmes à travailler à temps partiel, par obligation. De nombreux secteurs « féminins » ne proposent par ailleurs pas d’emplois à temps plein. Notons toutefois que même en faisant abstraction des temps partiels, l’écart salarial est encore de 9,6 % en moyenne, voire de 12,9 % dans le secteur privé, ce qui inclut aussi les contractuels des services publics.
Que faire ? • Augmenter le salaire minimum brut à 14 € de l’heure (2.300 €/mois). Des salaires dignes, tout le monde y gagne ! • Combattre le temps partiel non choisi. • Plus de transparence dans les salaires et l’application correcte de la loi sur l’écart salarial de 2012. • Une politique contre les stéréotypes et le sexisme au travail. • Pour offrir à toutes et tous un équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle : - plus d’infrastructure publiques d’accueil et de soins abordable, accessible et de qualité pour les enfants, les personnes âgées et les membres de la famille malades ; - une réduction collective du temps de travail avec maintien de salaire ; - pour les pères ou co-parent, un congé de naissance de 20 jours, dont 10 obligatoires ! • L’écart salarial se poursuit après la pension, avec des montants généralement plus faibles pour les femmes. C’est pourquoi nous réclamons une pension minimum de 1.500 € net par mois. Que cela soit encore une réalité en 2020 est absurde. L’élimination de l’écart salarial- et par extension toute inégalité entre les hommes et les femmes — est un travail de longue haleine. Des mesures concrètes doivent voir le jour. En tant que délégué·e, vous avez un grand rôle à jouer. Dans ce dossier, des déléguées motivées transmettent leur expérience sur le terrain. Femmes et syndicalistes, engagées, combatives, elles témoignent.