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Thierry Bodson président

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Thierry Bodson

président

Sans surprise, vu qu’il était seul candidat, Thierry Bodson a été élu président de la FGTB par le comité fédéral le 10 septembre dernier. Remplacé à la tête du la FGTB wallonne par Jean-François Tamellini, le comité fédéral a élu Patricia Vermoote (CGSP) pour remplacer ce dernier au secrétariat fédéral de la FGTB qui se retrouve ainsi avec quatre femmes et trois hommes. Une première. Dans son discours, le nouveau président a adressé quelques messages aux employeurs, au futur gouvernement et aux partis de gauche susceptibles d’en faire partie.

’’ Au monde patronal Pour une vision d’avenir et un autre modèle de concertation Au monde patronal, je voudrais dire : 10 centimes de plus à l’heure [ndlr : c’est la proposition patronale d’augmentation du salaire minimum lors du dernier accord interprofessionnel que la FGTB a refusé de signer], c’est tout sauf du respect. Les travailleurs méritent beaucoup plus de respect.

Durant la crise, les travailleurs ont été dignes, responsables, solidaires. Ce sont les travailleurs qui ont maintenu le bateau à flot, qui ont fait tourner les secteurs essentiels pour faire fonctionner l’économie. […] Il n’y a pas un actionnaire qui peut en dire autant.

Il faudra que l’on mette les choses bien au clair : après les applaudissements, les travailleurs demandent des euros et pas des centimes et des cacahuètes. […] et c’et pour ça que la revendication d’un salaire minimum à 14 € a tout son sens. Encore plus aujourd’hui au sortir de cette crise sanitaire… si on en est sortis…

Ce qu’on demande au monde patronal, s’il en est capable, c’est d’avoir avec nous une vision à long ou moyen terme. De voir comment on peut sortir de cette crise par le haut. Et pas de revenir avec leur refrain habituel de pleureuses. Leurs pleurnicheries : « On veut diminuer les salaires, payer moins de cotisations sociales, moins d’impôt des sociétés, plus de flexibilité, plus d’aides publiques […] » .On dit non.

Si on veut développer l’activité économique, on doit dire ensemble : ces carcans européens budgétaires ou de libre échange, c’est mauvais pour les entreprises et donc c’est mauvais pour le monde du travail. Si on veut relocaliser, on doit dire ensemble : stop au dumping social et salarial. Quelles stratégies peut on mettre en place ensemble pour capter des marchés publics, pour faire face à la digitalisation, pour refinancer les outils de solidarité… ?

Mais si la concertation sociale se résume à dire : je t’échange 10 cents contre un peu de flexibilité, c’est pitoyable ! Ce que nous voulons, c’est un autre monde et donc un autre modèle de concertation. ’’ Au futur gouvernement Des réponses concrètes à nos revendications Au futur gouvernement, je demande : peut-on vivre avec une pension de 1.000 € ? Après 40 ans de carrière c’est inacceptable ! Comment vit-on après une exclusion des allocations de chômage ? Pourquoi continue-t-on à emm… les prépensionnés de 63 ou 64 ans en les obligeant à chercher un emploi après une carrière de 40 ans ? Idem avec les malades pour les remettre au travail alors que parfois ils sont atteints d’un cancer ? À ces questions, ce que nous voulons ce sont des réponses concrètes et rapides.

Le pouvoir d’achat est en berne et c’est la principale préoccupation des travailleurs alors que la richesse augme dans ce pays.

’’ Aux partis progressistes Nos voulons un changement de cap Nous ne voulons pas d’un gouvernement qui cacherait deux ou trois symboles derrière une catalogue des horreurs, qui ne nous aidera pas à changer de cap pour les travailleurs. Si c’est pour aller dans un gouvernement qui n’enclenche pas ce changement de cap, ça ne vaut pas le coup d’y aller. Et si ce gouvernement ne répond pas aux attentes des travailleurs, vous prendrez des coups. Que ce soit clair… Votre rôle est d’inverser la vapeur, pas de mettre un filtre au dessus de la cheminée.

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