The FIFA Weekly Edition #14

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N° 14, 24 JANVIER 2014

ÉDITION FR ANÇAISE

Loddar Fédération Internationale de Football Association – depuis 1904

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participations à la Coupe du Monde

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matches disputés en Coupe du Monde Rencontre avec le recordman Matthäus

JAVIER ZANETTI POUR TOUJOURS À L’INTER

SEPP BLATTER LE FOOTBALL NE DOIT PAS SERVIR DE BOUC ÉMISSAIRE

SHAKIRA LA MEILLEURE CHANSON DE COUPE DU MONDE W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY


DANS CE NUMÉRO

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Lothar Matthäus – confessions intimes Recordman des sélections en équipe d’Allemagne, champion du monde 1990, cinq participations à la Coupe du Monde, capitaine honoraire de la Fédération allemande de football… Légende vivante sur le terrain, Matthäus a parfois eu du mal à se faire comprendre en dehors. Dans cet entretien très personnel, l’ancien milieu de terrain dévoile une facette inattendue de sa personnalité et explique comment son goût de l’ordre lui a permis de réaliser son rêve.

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Blatter : “Le football peut changer le monde” Dans son éditorial, le Président de la FIFA lance un avertissement : une fédération sportive ne peut pas résoudre les tensions sociales et elle ne peut pas non plus servir de bouc émissaire aux problèmes politiques de tout un pays.

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Les rythmes des Coupes du Monde Tout a commencé par un rock chilien en 1962, suivi d’une improbable ritournelle anglaise en 1966 et d’un rêve d’été italien en 1990. Il y a quatre ans, Shakira faisait danser l’Afrique avec son fameux Waka Waka. Retour sur les tubes qui ont jalonné l’histoire de la Coupe du Monde.

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M anchester United à la dérive Le départ du légendaire Sir Alex Ferguson a plongé le champion d’Angleterre en titre dans la tourmente. Les “Red Devils” comptent 14 points de retard sur Arsenal en championnat et ont déjà fait une croix sur la FA Cup et la Coupe de la Ligue. Une époque prend fin et il va maintenant falloir reconstruire.

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E ntretien avec Cafu : Le Brésil favori ! L’ancien latéral a disputé trois finales de Coupe du Monde avec le Brésil et compte deux triomphes à son actif. L’ex-capitaine de la “Seleção” fait du pays hôte de l’épreuve suprême son favori pour cet été.

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Amérique du Nord et centrale 35 membres www.concacaf.com

Günter Netzer analyse l’évolution des règles

Mustapha Zitouni entre deux mondes Le 5 janvier 2014, une grande figure du football africain s’est éteinte : Mustapha Zitouni, défenseur de légende et héros national algérien.

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L e baseball plutôt que le football ? Dans sa rubrique, Günter Netzer nous explique pourquoi le football ne peut changer et pourquoi des sports comme le baseball ou le football américain sont incompatibles avec le public européen.

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Z anetti et l’Inter : unis pour la vie Il y a 19 ans de cela, Javier Zanetti quittait l’Argentine pour rejoindre l’Inter Milan. Six cent huit matches plus tard, il porte toujours le maillot “nerazzurro”. “L’Inter est l’amour de ma vie”, confie-t-il.

Cafu l’interview

Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA Du 15 mars au 4 avril 2014, Costa Rica

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Amérique du Sud 10 membres www.conmebol.com

T H E F I FA W E E K LY

Tournoi Juniors FIFA/Blue Stars Du 28 au 29 mai 2014, Zurich


L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

Europe 53 membres www.uefa.com

Afrique 54 membres www.cafonline.com

Asie 46 membres www.the-afc.com

Océanie 11 membres www.oceaniafootball.com

Lothar Matthäus rencontre avec l’ancien international allemand

N° 14, 24 JANVIER 2014

ÉDITION FR ANÇAISE

Loddar Fédération Internationale de Football Association – depuis 1904

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participations à la Coupe du Monde

25

matches disputés en Coupe du Monde Rencontre avec le recordman Matthäus

JAVIER ZANETTI POUR TOUJOURS À L’INTER

SEPP BLATTER LE FOOTBALL NE DOIT PAS SERVIR DE BOUC ÉMISSAIRE

SHAKIRA LA MEILLEURE CHANSON DE COUPE DU MONDE W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY

Loddar Les bons clichés de Lothar Matthäus ne manquent pas. Nous avons finalement porté notre choix sur une image prise en1986. Elle montre l’international allemand à la lutte avec un certain Diego Maradona, en finale de la Coupe du Monde à Mexico.

Javier Zanetti comme chez lui en Italie

Mustapha Zitouni histoire d’une légende algérienne

Cover: Michael King/Getty Images

Inhalt: Getty Images

Shakira a fait danser la Coupe du Monde 2010

Coupe du Monde de la FIFA Du 12 juin au 13 juillet 2014, Brésil

Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA Du 5 au 24 août 2014, Canada

T H E F I FA W E E K LY

Tournoi de Football des J.O. de la Jeunesse Du 15 au 27 août 2014, Nankin

Coupe du Monde des Clubs de la FIFA Du 10 au 20 décembre 2014, Maroc

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À DÉCOUVERT

L’évangile selon Matthäus Thomas Renggli

Imago/Kicker/Liedel

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othar Matthäus. Un nom s ynonyme ­ de qualité. Recordman du nombre de ­ sélections en équipe d’Allemagne, champion du monde, seul joueur de champ à avoir disputé cinq Coupes du Monde, nommé capitaine d’honneur par la Fédération allemande de football au même titre qu’Uwe Seeler, Fritz Walter et Franz Beckenbauer. En bref, une légende. Dans son propre pays pourtant, son image auprès du grand public est réduite à ses apparitions dans des émissions de téléréalité au concept douteux ou à ses expériences ratées sur les bancs de touche d’équipes de seconde zone. L’admirable constance dont il faisait preuve sur les terrains de football semble lui faire totalement défaut dans sa vie privée : s’il n’a connu que quatre clubs au cours de sa carrière longue de 21 ans, il enchaîne les conquêtes amoureuses à un rythme soutenu. Mais Perikles Monioudis, ­rédacteur pour The FIFA Weekly, ne veut rien savoir de tout cela. Lorsqu’il retrouve l’Allemand de 52 ans à Zurich pour une interview, il lui présente quatre photos de scènes clés de sa vie de footballeur. Matthäus réagit avec étonnement. Il s’attend à devoir justifier sa carrière peu glorieuse d’entraîneur (jusqu’à présent du moins) ou ses démêlés privés. Tous les clichés symbolisent pourtant son extraordinaire passé. On y trouve ainsi son duel avec Diego Maradona lors de la Coupe du Monde 1986, son exploit individuel face à la Yougoslavie quatre ans plus tard, son but de l’année inscrit avec le Bayern Munich contre Leverkusen en 1992 et enfin, magnifique souvenir, l’endroit où tout a commencé pour lui : sa chambre d’enfant dans la ville bavaroise de Herzogenaurach, où il avait décoré sa table de nuit d’un autocollant du grand rendez-vous mondial de 1978. Dans cette interview, Matthäus fait preuve d’une sincérité, d’une autodérision et d’une réflexion inattendues. Il explique comment son sens de l’ordre presque obsessionnel a fait de

Sincère Lothar Matthäus nous offre un regard inattendu sur sa vie passée et présente.

lui un exceptionnel meneur de jeu et d’hommes et pourquoi il n’a porté le numéro 10 qu’à contrecœur. Le plus naturellement du monde, il met de l’ordre dans la voiture de son interlocuteur et aligne correctement les couverts des autres au restaurant. Grâce à ce reportage, découvrez la face cachée de l’un des plus grands footballeurs des temps modernes. Un conseil : débarrassez-vous de vos préjugés et des avis péremptoires afin d’apprécier pleinement les T H E F I FA W E E K LY

passes en profondeur et les une-deux distillés par Lothar Matthäus avec la même aisance en entretien que sur les terrains. Å

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Seigneur des surfaces 25 matches disputés en cinq Coupes du Monde : Lothar Matthäus est le seul joueur de champ à avoir réussi un tel tour de force. Mais ce n’est pas la seule raison qui fait de l’emblématique capitaine de l’équipe d’Allemagne championne du monde en 1990 une légende du football mondial. Rencontre. Perikles Monioudis

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Finale de la Coupe du Monde 1986 à Mexico Lothar Matthäus (à d.) en duel avec Diego Maradona.

veau à la zurichoise accompagné de galettes de pommes de terre. À son retour à Budapest, où il habite, il se rattrapera en commençant par faire du jogging, c’est décidé. Matthäus n’hésite pas à bien réaligner les couverts en argent de la personne assise en face de lui dès ils ne le sont plus. Il se montre curieux lorsqu’on étale des photos devant lui sur la table et n’attend pas pour prendre la première en main. “C’est la finale de la Coupe du Monde 1986 au Mexique, je suis en duel avec Diego Mara­ dona, le meilleur joueur du monde à l’époque. Je l’ai croisé pour la première fois le 24 mars 1982, à l’occasion d’un match amical à Buenos Aires, soit quatre ans avant cette rencontre. Je devais neutraliser Maradona pendant la finale de 1986. Franz Beckenbauer avait beaucoup de respect pour lui, mais il en avait aussi un peu peur et il a donc bouleversé notre formation. Après le match, Beckenbauer a dit que c’était la T H E F I FA W E E K LY

Michael King/Getty Images

a liste des singularités qu’on trouve chez les footballeurs professionnels est longue. Lothar Matthäus, par exemple, a un sens aigu de l’ordre. Tout a une place, tout a un ordre, selon lui. Sans ce trait distinctif, il n’aurait pas pu être un leader sur le ­terrain. Et quel leader c’était ! Sur le siège du passager de la voiture, ­Matthäus regarde la pluie tomber sur la ville de Zurich où, fraîchement arrivé de Munich en avion, il vient rendre visite à son fils. Loris, qui a grandi chez sa mère en Suisse, a passé avec succès son baccalauréat. Matthäus nous confiera un peu plus tard que, même s’il n’est pas du genre à vouloir tout contrôler, il aime bien ­savoir en permanence où se trouvent son fils et ses deux filles, aujourd’hui adultes. Il s’en soucie. Il montre du doigt quelque chose sur le côté. “Attention, là”, dit-il. Il n’hésite pas à ­toucher le volant par moments. Il range les ­téléphones portables et les boîtes de pastilles contre la toux sur le tableau de bord de la ­voiture d’un étranger sans se formaliser. Il nous rappelle même qu’à l’arrière, il y a deux bouteilles vides à jeter, lui, le tout premier Joueur Mondial de la FIFA et un numéro huit comme le monde du football n’en avait encore jamais connu. “Il faut tout le temps rester vigilant”, ­souligne Matthäus. Surtout sur la route – sur le cycliste qui passe, là, par exemple – mais aussi sur le terrain. Il nous informe qu’il déteste les parkings couverts et mémorise le chemin jusqu’à la sortie. Dans le restaurant élégant qui nous accueille au bord du lac de Zurich, il se laisse tenter par un plat local, de l’émincé de


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SUCCÈS MAJEURS

Florian Kalotay/13 Photo

Champion du monde : 1990, en tant que capitaine de l’équipe d’Allemagne Champion d’Europe : 1980 Sept fois champion d’Allemagne : avec le Bayern Munich Deux fois vainqueur de la Coupe d’Allemagne : avec le Bayern Munich Deux fois vainqueur de la Coupe de l’UEFA : 1991 avec l’Inter Milan, 1996 avec le Bayern Munich Deux fois finaliste de la Ligue des Champions : 1987, 1999 avec le Bayern Munich Finaliste de la Coupe du Monde : 1982, 1986 Joueur Mondial de la FIFA : 1991 Ballon d’Or : 1990 Spor tif européen de l’année : 1990 Footballeur allemand de l’année : 1990, 1999 Capitaine d’honneur de l’équipe d’Allemagne : depuis 2001 But de l’année : 1990, 1992 Recordman du nombre de sélec tions en équipe d’Allemagne : 150 Seul joueur de champ à avoir disputé cinq Coupes du Monde (25 matches)

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Premier match de l’Allemagne en Coupe du monde 1990, contre la Yougoslavie Matthäus porte la marque à 3:1.

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du monde avec le numéro dix sur le dos et le brassard de capitaine, en réalité j’étais un ­numéro huit. Nos cinq premiers matches de la Coupe du Monde 1990 se sont déroulés à San Siro, pour ainsi dire dans mon jardin ! En finale, il n’était plus question de Maradona contre Matthäus. Beckenbauer avait appris de ses erreurs. C’était Guido Buchwald qui s’occupait de Maradona et je pouvais jouer vers l’avant. L’un de mes raids en milieu de terrain a été à l’origine du penalty décisif, qu’Andreas Brehme a transformé.” Matthäus, joueur le plus capé d’Allemagne et capitaine d’honneur de la Mannschaft, aime les surfaces. Son premier choix de métier n’était d’ailleurs pas un hasard : il a effectué avec ­succès une formation de tapissier-décorateur avant de devenir footballeur professionnel. Un terrain de football est également une surface, un espace réglementé. Tous les acteurs jouent un rôle sur la pelouse et en dehors, il s’agit donc aussi un espace social. Le sociologue français Pierre Bourdieu, qui a développé ce concept, aurait sans doute apprécié Matthäus. Car Matthäus, qui ne voulait pas être un ­meneur de jeu, faisait circuler le ballon dans l’espace social comme d’autres font circuler le capital : rapidement et aisément. L’ancien joueur regarde la seconde photo. “C’est le jour de notre victoire 4:1 contre la Yougoslavie, notre premier match de groupe en Coupe du monde 1990. J’ai porté le score à 3:1 sur un tir lointain. J’avais déjà marqué le premier but. Ça m’avait mis en confiance. J’ai d’abord récupéré le ballon dans ma moitié de terrain. Je l’ai transmis à Klaus ­ Augenthaler, qui me l’a remis. J’ai passé la ligne médiane balle au pied, ce qui a été pour ainsi T H E F I FA W E E K LY

Imago

plus grosse erreur qu’il ait faite en tant que ­sélectionneur. Notre jeu offensif a souffert de cette restructuration, surtout dans les 60 ­premières minutes. Maradona n’a certes pas pu jouer, mais nous non plus. Les Argentins ont malheureusement pris l’avantage 2:0 à la faveur d’erreurs de notre gardien, Toni Schumacher. Beckenbauer a alors réorganisé l’équipe. Il m’a détaché de Maradona. Notre jeu est devenu plus offensif, nous avons pu égaliser après deux corners. Maradona avait plus de place et sur une passe géniale, il a déclenché la contre-­ attaque qui a abouti au troisième but, à dix ­m inutes du coup de sifflet final. Malgré tout, je me souviens bien de la rencontre et des 115 000 spectateurs qui y ­ ­assistaient à Mexico. Nous étions amplement satisfaits du résultat. L’équipe d’Allemagne ne disposait pas de la qualité nécessaire pour aller en finale. À la Coupe du Monde 1982, j’étais remplaçant, en 1986 j’ai disputé mon premier tournoi international en tant que titulaire et lors de l’édition 1990, j’ai pu montrer pour la première fois ce que je savais faire. Dès 1982, j’ai reçu des offres en provenance d’Italie, par exemple de l’AC Milan ou de Naples. C’est là-bas qu’a évolué Maradona les années suivantes. Nous aurions ainsi joué ensemble à Naples. Que se serait-il passé ? Je ne sais pas si, pour ma part, j’aurais pu progresser. Deux ans après la Coupe du Monde 1986, après les changements et ma nomination au poste de capitaine, je suis parti à l’Inter Milan. L’entraîneur Giovanni Trapattoni m’a donné le numéro dix. Je n’en voulais pas, je ne me suis jamais considéré comme un meneur de jeu comme Maradona ou Michel Platini. J’étais toujours un numéro huit, un milieu défensif. Même en 1990, quand je suis devenu champion


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But de l’année 1992 en Allemagne Reprise de volée de Lothar Matthäus face au Bayer Leverkusen.

dire le premier moment décisif. J’allais vers l’avant et j’ai vu que le défenseur yougoslave voulait sortir de l’alignement. Je l’ai éliminé d’une légère feinte de corps avant même qu’il se trouve à proximité de la balle et j’ai continué ma course. On peut considérer cela comme le ­deuxième moment décisif, le moment où j’ai ­décidé d’aller le plus loin possible vers l’avant. J’aurais peut-être décalé sur le côté droit si mon premier but ne m’avait pas autant porté et si je n’avais pas su d’expérience que mes échappées solitaires pouvaient fonctionner. Le tir cadré – le troisième moment décisif – était seulement la suite logique. Après ma longue course, j’ai mobilisé toutes mes forces et tiré. Je ne savais pas où le ballon atterrirait, je savais seulement qu’il devait finir dans le but. Je n’avais pas la force de faire plus. Il a fini sa course dans le petit filet droit. Après ça, ma confiance n’a fait qu’augmenter.”

Achim Scheidemann/Keystone/DPA, Vox

Home Sweet Home L’ancienne chambre de Lothar Matthäus à Herzogenaurach en Bavière.

Tout le monde a alors compris qu’il faudrait ­désormais compter avec les Allemands. Leur détermination, surtout celle de Matthäus, ne laissait aucune place au doute. D’où cette rage de vaincre lui venait-elle ? Matthäus nous ­l’explique en découvrant le décor qui apparaît sur la troisième photo. “J’ai dormi dans ce lit de onze à dix-huit ans. La chambre était un peu différente à l’époque, les murs étaient blancs, couverts de papier peint ingrain, et la couette était marron avec des rayures beiges. J’avais mis un autocollant de la Coupe du Monde 1978 en Argentine sur la table de chevet. La maison a été construite en 1970-1971. J’y ai apporté ma contribution, j’ai traîné des sacs de ciment, j’ai porté des pierres. Ma mère aussi a mis la main à la pâte. Mon père était artisan, T H E F I FA W E E K LY

comme mon frère. Ils jouaient tous les deux au football, je les ai imités. Mon père ne venait au bord du terrain me voir jouer que de temps en temps. Il n’était pas toujours d’accord avec les décisions de l’arbitre… comme moi. Mais il ne voulait pas m’empêcher d’évoluer, si bien qu’il n’est plus venu du tout. De toute façon, j’étais plutôt content de me retrouver seul. Dans ma chambre, un poster du Borussia Mönchengladbach était accroché au mur. Il y avait des images de football partout. Sur ma petite étagère, on pouvait trouver des livres sur la Coupe du Monde 1966 en Angleterre et un ouvrage sur Uwe Seeler. Bien sûr, je rêvais de jouer un jour dans une telle équipe. Mais je n’ai eu que bien plus tard le sentiment que je pourrais réellement y arriver. Même quand j’ai fait mes débuts de footballeur professionnel à Mönchengladbach, je me disais que j’avais mes chances de réussir, mais sans plus. J’avais 18 ans. Si ça n’avait pas marché, j’aurais exercé le métier auquel je me destinais. C’est pour cela que je suis allé jusqu’au bout de ma formation de tapissier-décorateur. J’ai quitté cette chambre et ce lit pour aller à Mönchengladbach. Arrivé là-bas, je me suis loué une chambre dans un hôtel à côté de la gare pour 18 marks par jour. Je devais me débrouiller tout seul. Tous les matins, des ­ ivrognes tapaient contre mes volets. Je m’étais préparé à l’idée d’un échec. Mais j’avais toujours été le plus petit et dans ces caslà, on apprend à s’imposer. C’est ce que j’ai ­montré à l’entraîneur Jupp Heynckes. Il m’a fait jouer de plus en plus souvent. Mon ambition a alors été d’atteindre les sommets, j’en voulais toujours plus.” Matthäus a réalisé tout ce qu’il est possible de réaliser dans le football. Il a participé à cinq 9


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“Tout a un ordre.”

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Le grand retour en équipe nationale Berti Vogts (à d.) fait entrer Matthäus lors du deuxième match de groupe de l’Allemagne en Coupe du Monde 1998.

“Pourquoi Mehmet Scholl m’a-t-il passé la balle à ce moment-là ? Nous l’avions fait de temps en temps à l’entrainement. Mais là, on ne peut pas dire que j’aie visé. J’ai fait une ­reprise de volée et j’ai expédié le ballon en pleine lucarne. Je ne sais pas d’où me venait cette assurance, après des mois de pause à cause d’une blessure. Je crois que c’était le cinquième match après mon retour au Bayern Munich, en novembre 1992. Six mois avant ce but, j’avais subi une ­r upture du ligament croisé lors d’un match à domicile avec l’Inter Milan contre Parme. Je me suis fait opérer dans le Colorado puis, en accord avec les médecins qui me suivaient, dont le­­ Dr. Müller-Wohlfahrt de Munich, j’ai commencé un entraînement individuel de remise en forme. À l’Inter, on n’était pas sûr que je puisse retrouver mon niveau. Pendant ma convalescence, le club a recruté quatre nouveaux milieux de terrain étrangers et un nouvel entraîneur. J’ai fait installer une salle de sport chez moi, dans le garage : j’ai dégagé les deux ­voitures pour laisser la place aux appareils de musculation. J’ai poursuivi mon programme, à raison de trois séances par jour. Je me suis ­rendu compte que mon corps ne réagissait pas trop mal et que mon genou tenait le coup. Mais à l’Inter, personne ne se souciait de moi. Un an auparavant, j’étais sacré Joueur Mondial et à présent, on semblait ne plus avoir besoin de moi à Milan. Le Real Madrid s’était intéressé à moi avant ma blessure. J’aurais bien franchi le pas et rejoint le Real. L’offre était 12

­ ncore valable, le club et moi étions d’accord. e Mais l’Inter ne voulait pas me laisser partir. Un ami de Franz Beckenbauer m’a rendu visite et a vu à quel point je travaillais dur. ­D’ordinaire, je ne fais jamais ce genre de chose, mais dans cette situation particulière, j’ai ­menti à l’Inter Milan et prétendu que j’avais toujours des problèmes avec mon genou. Quatre mois et demi après ma blessure, Franz Beckenbauer et Karl-Heinz Rummenigge ont fait le déplacement du Bayern Munich jusqu’à Milan pour négocier avec l’Inter. Ensuite, j’ai dû continuer pendant longtemps à me maintenir en forme tout seul, je ne pouvais pas m’entraîner avec le Bayern, sinon je serais redevenu intéressant pour l’Inter. Au bout de cinq mois et deux semaines, j’ai pu fouler la pelouse munichoise. Pendant les ­ quatre premiers matches, j’ai livré des prestations moyennes. Dans les médias, tout le monde commençait à se montrer impatient. Puis il y a eu cette rencontre à Leverkusen. Ce but m’a permis de faire le plein de confiance. Lors des deux matches suivants, j’ai inscrit deux autres buts dont j’ai le secret : une reprise de volée et un raid en solitaire comme celui face à la Yougoslavie.” Il existe une théorie selon laquelle les avancées ne seraient pas le fait d’une personne en particulier, comme par exemple Edison avec l’ampoule électrique. Elles se produiraient ­ plutôt d’elles-mêmes, le moment venu. Si ­ Edison n’avait pas mis au point l’ampoule ­ ­électrique, quelqu’un d’autre l’aurait donc fait à la même époque. On peut penser ce que l’on veut de cette théorie. Mais que serait devenue l’équipe d ­ ’Allemagne sans les 150 sélections de Lothar Matthäus ?

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“C’est difficile à dire. J’ai apporté ma contribution à son succès. Sur plus ou moins dix des vingt années durant lesquelles j’ai porté le maillot de l’Allemagne, j’ai été le joueur qui déterminait le jeu de l’équipe nationale. Mais après 1994, Berti Vogts ne me rappelait plus, puis j’ai eu une rupture du tendon d’Achille en janvier 1995 et une autre blessure l’été suivant, pendant un entraînement au Bayern sous la direction d’Otto Rehhagel. J’avais alors 34 ans. Avant Noël 1995, j’ai entendu dire qu’il avait été décidé lors d’une table ronde en Afrique du Sud, où l’équipe d’Allemagne était en déplacement pour une rencontre, qu’on n’avait plus besoin de moi. Le triomphe de la Mannschaft à l’Euro 1996 donnait raison aux dirigeants. Mais avant la Coupe du Monde 1998 en France, quelques joueurs se sont blessés, parmi lesquels Matthias Sammer, et dans les médias, on a commencé à dire qu’il fallait me rappeler, d’autant plus que je réalisais une très belle saison en club. Comme je ne savais pas comment réagir à ça, j’ai téléphoné à Vogts. J’attendais qu’il me dise ce que je devais répondre aux médias. Vogts m’a demandé si je voulais rejouer en équipe nationale. J’ai répondu positivement. J’avais souffert de cette distance avec la Mannschaft. Le lendemain, Vogts m’a rappelé en disant : Welcome back! J’ai suivi notre premier match de groupe en France depuis les gradins et il m’a fait jouer pour le deuxième, après trois ans et demi de pause dans ma carrière internationale. Contre la Yougoslavie, justement !” Ensuite, Matthäus n’a pas tardé à raccrocher les crampons. Il n’en reste pas moins qu’il a participé à 25 matches de Coupe du Monde, un record. Il a ensuite entamé une carrière d’entraîneur.

Bongarts/Getty Images

­ ditions de la Coupe du Monde. Il a brandi le é trophée suprême. C’est devenu une légende. Comment est-il parvenu jusque-là ? À force de persévérance, entre autres : quand il était blessé, il se battait. La quatrième photo le lui rappelle.


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Nom : Lothar Herbert Matthäus Date et lieu de naissance 21 mars 1961, Erlangen (Allemagne) Clubs : 1978–1979 1. FC Herzogenaurach 1979–1984 Borussia Mönchengladbach 1984–1988 FC Bayern Munich 1988–1992 Inter Milan 1992–2000 FC Bayern Munich 2000 NY/NJ MetroStars Équipe entraînées : 2001–2002 Rapid Vienne 2002–2003 Partizan Belgrade 2004–2005 Hongrie 2006 Paranaense 2006–2007 Red Bull Salzbourg (entraîneur adjoint) 2008–2009 Maccabi Netanya

Florian Kalotay/13 Photo

2010–2011 Bulgarie

“J’ai choisi cette voie, parce que, sur le terrain, j’ai toujours pensé comme un technicien. Je n’étais pas seulement le bras droit de l’entraî­ neur, dans ma tête j’étais aussi un peu Franz Beckenbauer. C’est notamment pour cette rai­ son que j’ai été le leader, le capitaine : sur la pelouse, je ne pensais pas qu’à moi, mais à toute l’équipe. Avant chaque match, Beckenbauer et moi prenions le temps de discuter de la compo­ sition. J’étais aussi plus proche des autres joueurs que l’entraîneur. Ils lui cachaient par­ fois une blessure, par exemple. J’étais loyal avec ce genre de choses, ce qui m’importait, c’était notre succès. Je n’ai jamais privilégié un co­ équipier par rapport à un autre parce que je l’appréciais davantage sur le plan personnel. Je faisais passer la réussite de l’équipe avant tout. J’accorde une très grande importance à la justice et ce que j’attends des autres, je l’exige d’abord de moi-même. Je dois être en accord avec moi-même. En tant qu’entraîneur, le plus important à mes yeux, c’est que les joueurs me fassent confiance, je dois donc être informé à leur sujet. Je dois savoir d’où ils viennent, quel a été leur parcours, à quoi ressemble leur vie privée. Alors, je peux les aider. Chaque footbal­ leur est quelqu’un de particulier. Bien sûr, cela rend les choses un peu difficiles quand il s’agit de dire à un joueur qu’il n’est pas assez bon. Le Borussia Mönchengladbach n’avait pas d’argent pendant un moment et préférait miser sur des jeunes, des ‘poulains’. Au Rapid Vienne et au Partizan Belgrade, j’ai voulu remettre en œuvre cette idée. Les experts se demandent peut-être pourquoi j’ai entraîné de telles équipes. Je cherchais à aider des clubs n’ayant pas beau­ coup de moyens financiers à progresser.” Matthäus parle de confiance, de justice. Il sou­ ligne qu’il faut être exigeant envers soi-même

et rester fidèle à ses principes. “Je donne aux gens une première chance, une deuxième chance, puis une troisième, une quatrième, une cinquième…”, confie-t-il. Quand on exige beaucoup de soi-même, se peut-il que la fidélité et le désir de justice ­débouchent sur une trop grande confiance en­ vers les autres ? “Oui. On ne le dirait peut-être T H E F I FA W E E K LY

pas, mais je me suis battu pour chacun de mes mariages”, dit Matthäus. “En fait, je suis parfois injuste, parce que j’attends quelque chose en retour quand je donne. On ne devrait donner quelque chose que quand on veut vraiment donner. J’ai fini par l’apprendre.” Matthäus lève les yeux de son ­expresso. “Je suis quelqu’un de fidèle.” Å 13


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TRIBUNE

L E T O P 11 D E L A S E M A I N E

Les plus grosses erreurs d’arbitrage

Goethe et le but de Wembley Thomas Renggli

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es esprits, les fantômes et les revenants sont considérés comme des phénomènes paranormaux et touchent aux limites de la science. La question de savoir s’ils existent divise l’humanité. Quoi qu’il en soit, il est communément admis que ceux qui les invoquent ne peuvent plus s’en débarrasser, comme le constatait à ses dépens l’Apprenti sorcier dans le poème de Goethe. Dans le football, on veut aujourd’hui chasser des stades les phénomènes surnaturels à l’aide de la technologie sur la ligne de but. Il ne doit plus y avoir à l’avenir de buts fantômes, comme le “non but” du joueur du Bayern Munich Thomas Helmer accordé à tort contre Nuremberg en avril 1994 ou le but imaginaire de Stefan Kiessling en octobre dernier, marqué grâce à un filet déchiré et comptabilisé pour Leverkusen face à Hoffenheim. Même s’il y aura toujours d’incorrigibles romantiques pour affirmer que dans le football, la chance et la malchance s’équilibrent, le progrès technique peut au moins réduire l’arbitraire. La FIFA a eu recours pour la première fois à la technologie pour surveiller la ligne de but pendant la Coupe des Confédérations 2013, avec le système GoalControl-4D. La Premiere League l’a également mise en place dans ses stades, ­m isant sur un produit concurrent, le système Hawk-Eye, qui a déjà fait ses preuves en tennis et au cricket. Yeux de faucon, d’épervier ou d’aigle, peu importe, ils sont là pour faire progresser l’équité. Mais ils peuvent aussi empêcher la naissance de légendes. Si Tofik Bahramov avait disposé de verres correcteurs en 1966, l’histoire du football possèderait un chapitre mémorable en moins. Le juge de touche azerbaïdjanais a fait du tir sur la transversale de la finale de la Coupe du Monde 1966 entre l’Angleterre et

l’Allemagne le plus célèbre des buts controversés, le but de Wembley, et de Geoff Hurst le “non buteur” le plus couronné de succès de l’histoire, puisqu’il a offert à l’Angleterre son premier – et unique – titre mondial. Depuis, jusque dans le pub le plus sombre de l’East End londonien, le bruit s’est répandu que le geste de la main de Bahramov en direction de l’arbitre suisse Gottfried Dienst reposait sur une erreur de jugement. Or, contrairement à l’existence du monstre du Loch Ness, il s’agit d’un fait scientifiquement prouvé. Une étude menée par l’université d’Oxford en 1996 est en effet parvenue à la conclusion que le tir de Hurst avait manqué sa cible de six centimètres. Dans ses mémoires, Bahramov a en outre livré un récit détaillé qui fait office d’aveu : le technicien pensait que le ballon avait rebondi sur le filet (et non sur la barre transversale). Il n’avait donc pas accordé d’importance à la suite de sa trajectoire. Cette prise de conscience n’a pas permis aux Allemands de regagner ce qu’ils avaient perdu. Mais cela n’a pas été nécessaire. Le ­destin s’en est chargé, en s’installant durablement de leur côté : en 1974 à Munich et en 1990 à Rome, ils ont doublement reconquis la couronne mondiale qui leur avait échappé en 1966. Les Anglais, au contraire, semblent ne pas avoir réglé leur dette envers les dieux du football. Depuis 1990, ils ont échoué six fois aux tirs au but en phase finale de la Coupe du Monde et du Championnat d’ Europe. Ils sont comme l’Apprenti sorcier : ils ne parviennent plus à se débarrasser des esprits invoqués. Å

La rubrique hebdomadaire de la rédaction de The FIFA Weekly T H E F I FA W E E K LY

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Angleterre – Allemagne, 1966. La reine des controverses. Une chose est sûre : grâce au “but de Wembley”, l’Angleterre devient championne du monde.

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Angleterre – Allemagne, 2010. La revanche, 44 ans plus tard. Le ballon de Lampard, synonyme d’égalisation, heurte la transversale et atterrit derrière la ligne. L’arbitre refuse le but.

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Angleterre – Argentine, 1986. Diego Maradona et la “Main de Dieu” entrent dans l’histoire du football.

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FC Bayern – FC Nuremberg, 1994. Le premier but fantôme de l’histoire de la Bundesliga : l’arbitre comptabilise un but que Thomas Helmer n’a jamais marqué.

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Corée du Sud – Italie, 2002. L’arbitre refuse un but aux Italiens avant d’exclure Francesco Totti, le soupçonnant de simulation.

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Anderlecht – La Louvière, 2004. Tiré à plus de vingt mètres, le ballon explose avant d’atterrir dans la cage. Malgré un long procès, le score restera inchangé.

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Hoffenheim – Leverkusen, 2013. Un trou dans le filet permet au ballon envoyé de la tête par Stefan Kiessling d’aller se loger au fond de la cage.

8

Manchester United – Lille, 2007. Le gardien lillois est occupé à placer le mur lorsque l’arbitre siffle. Impitoyable, Ryan Giggs envoie le cuir au fond du filet.

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Suwon Bluewings – Al Sadd, 2011. Un joueur est étendu au sol, blessé, mais l’homme en noir laisse jouer. Al Sadd marque (2:0).

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Schalke – Bâle, 2013. Quatre joueurs allemands sont en position de hors-jeu. Le but est néanmoins accepté. Désarçonnés, les Suisses se font éliminer.

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France – Irlande, 2009. Thierry Henry contrôle le ballon de la main, Gallas égalise (1:1). L’Irlande passe à côté de la Coupe du Monde.

Pensez-vous à d’autres décisions controversées ? Écrivez-nous : feedback-TheWeekly@fifa.org 15


LE DÉBAT

L’inoubliable discours de Drogba

Au lendemain de son vibrant appel lancé à la télévision, Didier Drogba est acclamé dans tout le pays – sous son impulsion, la Côte d’Ivoire met un terme à cinq années de guerre civile.

Alan Schweingruber On ne peut pas dire que Didier Drogba ait brûlé les étapes dans sa carrière. L’ancien Marseillais a certes découvert le football à l’âge de trois ans, mais il a dû attendre 26 ans pour faire ses débuts à Chelsea. À cet âge, beaucoup d’autres champions ont déjà atteint le faîte de leur ­carrière. Par la suite, tout est allé très vite pour l’attaquant ivoirien, ce qui explique peut-être pourquoi le public a toujours été si exigeant à son égard. Les sollicitations n’ont jamais ­manqué. Quand il cherchait à se protéger, les 16

Anglais le trouvaient hautain. La chose ne manque pas d’ironie pour qui connaît les ­immenses qualités humaines de ce footballeur exceptionnel. En tant qu’icône du football mondial, ­Didier Drogba a le pouvoir de changer les choses. Pour un pays comme la Côte d’Ivoire, c’est évidemment une chance. Le 8 octobre 2005, notre homme a rendu possible l’impensable : habituellement avare de paroles, le natif d’Abidjan s’est adressé à une nation en pleine guerre civile dans un discours émouvant, prononcé peu après la qualification des Éléphants pour la Coupe du Monde en Allemagne. Trempé de sueur, il s’est adressé à la caméra, entouré de tous ses coéquipiers : “Chères Ivoiriennes, chers Ivoiriens, vous l’avez vu ! La Côte d’Ivoire peut vivre et jouer ensemble pour ­atteindre un objectif commun, la qualification pour la Coupe du Monde. On nous a promis que cette grande fête du football rassemblerait les gens. Nous nous mettons à genoux [joignant le geste à la parole], nous vous implorons : pardonnez-vous les uns aux autres ! La Côte d’Ivoire ne peut pas s’enfoncer dans la guerre. Déposez les armes !” T H E F I FA W E E K LY

Salué par Time Magazine Les mots prononcés au Soudan ont été entendus à l’autre bout de l’Afrique. Les compatriotes de Drogba ont exigé la paix ; le gouvernement et les rebelles se sont tendu la main. Un an et demi plus tard, la guerre était terminée. Un ballon peut-il changer le monde ? Parfois, de simples boules de tissu ou des cannettes vides y suffisent, lorsqu’elles figurent en introduction d’une biographie. Didier Drogba a commencé sa vie dans des conditions difficiles, en jouant au football dans les rues poussiéreuses d’Abidjan. Ce n’est qu’à l’âge d’entrer à l’école qu’il a rejoint son oncle en France. À 35 ans, il compte quelques exploits à son actif que même ses plus beaux buts ne sauraient faire oublier. En 2010, Drogba a intégré la liste des 100 personnes les plus influentes du magazine ­ Time. Å

Les débats de The FIFA Weekly Qu’est-ce qui vous interpelle ? De quels sujets aimeriez-vous discuter ? Envoyez vos propositions à : feedback-TheWeekly@fifa.org.

AFP

Charisme, initiative, courage : quand les footballeurs s’engagent, ils peuvent changer le monde. En Côte d’Ivoire, un appel de Didier Drogba a mis fin à la guerre civile.


LE DÉBAT

L’influence du football s’étend bien au-delà des limites du terrain. Le Brésilien Sócrates, par exemple, a été le moteur d’un mouvement démocratique avec les Corinthians de São Paulo. Je pense aussi à l’ancien international yougoslave Predrag Pasic, qui a fondé une école de football multiethnique en plein cœur de Sarajevo, alors que les bombes pleuvaient sur la ville assiégée. Igor Bogdanov, Rostov (Russie)

LE BILLET DU PRÉSIDENT

Le sport ne changera pas le monde, mais il le rend plus beau. Ulf Ringdahl, Helsingborg (Suède)

Les clubs sportifs s’inscrivent dans un contexte local. Ils sont soumis aux influences régionales et restent en marge des problèmes internationaux. Pour cette raison, je ne pense pas que le sport soit en mesure d’influencer la politique mondiale. Giorgios Cassanis, Athènes (Grèce)

Oui, le football peut changer le monde, surtout dans les régions défavorisées. Il donne des repères et de l’espoir aux gens. Le football leur permet d’oublier leurs soucis quotidiens, du moins pendant un moment. Grâce au sport, les enfants ne traînent pas dans la rue. C’est l’instrument de prévention idéal. Mais il envoie également des signaux contradictoires. Quand je pense aux sommes astronomiques dépensées pour le transfert de joueurs tels que Bale, Neymar ou Ronaldo, je me dis que les gens dans le besoin doivent vivre cela comme un affront. Susanne Klein, Kiel (Allemagne)

Nelson Mandela a dit un jour : “Le sport a le pouvoir de changer le monde”. Je partage son avis. Ceux qui ont déjà joué au football savent que sur le terrain, tout le monde parle la même langue, peu importe le pays ou la culture d’origine. Le football rassemble les gens. Martin Fallk, Innsbruck (Autriche)

Je ne crois pas que le sport soit capable de changer le monde. Mais il peut embellir notre quotidien et nous divertir. Il occupe une très grande place dans nos vies, il suffit de voir tous ces gens qui, chaque week-end, envahissent les stades et n’hésitant pas à sacrifier leur temps libre pour leur club préféré. Hans Rutz, Berne (Suisse)

“Le sport ne J changera pas le monde, mais il le rend plus beau.” Je pense que le ballon rond peut rassembler les peuples et être un facteur d’intégration. Le fait de jouer au football donne de l’espoir et de l’assurance aux gens. Le sport peut avoir une influence positive sur chacun d’entre nous. Tim Cork, Manchester (Angleterre)

Pendant la Première Guerre mondiale, au moment des fêtes de Noël de l’année 1914, les armes se sont tues le temps de quelques heures et les soldats ennemis se sont retrouvés autour d’un ballon de football. Cela prouve que le sport peut transgresser les conflits politiques et culturels.

Le sport permet à des gens issus de couches sociales et de pays différents de vivre une expérience commune. Il est politique, dans la mesure où il relie les hommes et les nations entre eux. Il peut donc aider à résoudre les problèmes et à gérer les conflits.

Markus Dietrich, Bonn (Allemagne)

Ion Petrescu, Bucarest (Roumanie)

“Le football donne des repères et de l’espoir aux gens.”

Un ballon peut-il changer le monde ?

’étais présent au Forum économique mondial de Davos lorsque cette question a été débattue, il y a quelques années de cela. J’ai eu des échanges fort intéressants avec d’autres grands noms du sport comme Pelé, le Président du CIO Jacques Rogge ou encore David Stern, le Commissaire de la NBA. Le ballon peut sans doute changer le monde, mais certainement pas sur une seule action. L’évolution se fait petit à petit, au quotidien. Souvent, le sport construit des passerelles entre les individus et rapproche les ennemis d’hier. Grâce au football, le dialogue entre Israël et la Palestine a pu être renoué et, à Chypre, on parle d’une possible réunification. La perspective d’un championnat commun est, en tout cas, de plus en plus proche. En Iran, le football pourrait permettre aux femmes d’acquérir de nouveaux droits. À travers des programmes comme Football for Hope et Football for Health, la FIFA s’engage également sur de grands problèmes de société comme la santé, l’hygiène, l’égalité des droits, l’intégration des handicapés ou l’éducation scolaire. Pour réussir, notre action doit être crédible et pour gagner en crédibilité, nous devons adopter des positions claires vis-à-vis des dangers qui nous menacent : violence, racisme, discrimination ou encore matches truqués. Tout comme la FIFA, le Forum économique mondial offre aux leaders du monde de l’économie et de la politique une plateforme de communication idéale. Comme de nombreux autres chefs d’État avant elle, la Présidente brésilienne Dilma Rousseff, qui est venue en Suisse ce jeudi, a profité de sa visite à Davos pour se rendre au Siège de la FIFA. C’est une bonne chose. Car il reste un certain nombre de questions à débattre : une fédération sportive comme la FIFA ne peut pas résoudre les tensions sociales et elle ne peut pas non plus servir de bouc émissaire aux problèmes politiques de tout un pays. En revanche, elle peut jouer les médiateurs. Voilà peut-être un sujet dont nous pourrons discuter lors du Forum économique mondial 2015.

Votre Sepp Blatter T H E F I FA W E E K LY

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L’entrée en musique des gladiateurs

Avec “Waka Waka”, Shakira invente le pressing musical lors de la Coupe du Monde en Afrique du Sud.

Hanspeter Kuenzler

Stuart Franklin/Getty Images

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as de fête réussie sans musique – cela vaut également pour les événements footballistiques. Il faut trouver un hymne qui motive les équipes lors de leur entrée sur le terrain, un hymne que le public puisse chanter à tue-tête à longueur de journée, du petit-déjeuner jusqu’à l’aube, après avoir fait la fête toute la nuit. L’idée prend forme pour la première fois lors de la Coupe du Monde 1962 au Chili. Dans leur chanson “El Rock del Mundial”, les membres du groupe Los Ramblers intègrent applaudissements et coups de sifflet à leur musique et une pluie de buts s’abat alors sur les platines. “El Rock del Mundial” devient un véritable tube en Amérique du Sud et le single se vend à deux millions d’exemplaires. Mais dès l’hymne

officiel suivant, on comprend que composer une chanson qui sache marier les tendances musicales de l’époque et l’air du temps footballistique est loin d’être un jeu d’enfant, sans compter qu’il faut également dépasser les goûts et les tendances des différentes régions du monde. L’Angleterre, la patrie des Beatles, qui viennent alors de sortir leur légendaire album Rubber Soul, se couvre de ridicule avec la chanson “World Cup Willie (Where in this World are We Going)”. Aujourd’hui encore, on a de la compassion pour le pauvre Lonnie Donegan, qui prête sa voix à cette abomination musicale ! Décédé en 2002, ce musicien est pourtant l’un des grands noms de la pop anglaise : en 1956, il redécouvre le skiffle, un style de musique folklorique venu des États-Unis et intégrant des instruments bricolés tels que la planche à laver, le banjo ou la T H E F I FA W E E K LY

caisse à thé, qui remplace la basse. Le skiffle est à des années-lumière des tendances du rock and roll de l’époque, ce qui donne aux Britanniques l’impression d’avoir enfin inventé leur propre style de musique pop. Les Beatles eux-mêmes ont fait leurs débuts en jouant du skiffle. Mais en 1966, Lonnie Donegan a déjà ses plus grandes années de gloire derrière lui. Son numéro de banjo aux accents de jazz de la Nouvelle-Orléans sent le réchauffé, les paroles frôlent la niaiserie et la voix est nasillarde. La chanson reste à la porte des hit-parades, même dans son pays d’origine. Ceci dit, cet hymne se révélera avoir des vertus insoupçonnées : en entendant “World Cup Willie”, les équipes des autres pays semblent perdre tous leurs moyens. Elles n’opposent qu’une résistance molle aux assauts des Anglais et leur cèdent le titre mondial. La décennie suivante non plus ne sera pas l’âge d’or des hymnes officiels. “Futbol”, la chanson aux accents dramatiques que la Polonaise Maryla Rodowicz présente lors de la Coupe du Monde en Allemagne, est encore un échec qui laisse tout le monde pantois. On opte ensuite pour des orchestres classiques et des ténors célèbres, avant de confier à Edoardo Bennato et Gianna Nannini l’hymne officiel de la Coupe du Monde 1990 en Italie. Le refrain entraînant est à la hauteur de cette édition mémorable. Mais si “Un’estate italiana” devient un véritable tube sur l’ensemble du continent ouest-européen, le reste du monde, lui, résiste au charme de cette mélodie et de cette voix atypiques. Les éditions des années suivantes sont marquées par la recherche d’un compromis musical : deux, voire même trois chansons différentes sont hissées au rang d’hymne officiel. Mais avec “Waka Waka”, la chanson qui rythme le grand rendez-vous en Afrique du Sud, Shakira et Freshlyground frappent très fort. La Colombienne a l’habitude de mélanger musique latino et éléments empruntés à différentes musiques du monde. De son côté, le groupe sud-africain Freshlyground a misé dès le début sur une fusion panafricaine. Il s’agit jusqu’à ce jour du plus grand succès mondial composé à l’occasion d’une Coupe du Monde. Å

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LE MIROIR DU TEMPS

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Sunderland, Angleterre

Bain de vapeur. Len Shackleton a l’air d’être enfermé dans une armoire. Mais les apparences sont trompeuses : l’international anglais aux cinq sélections se repose dans un bain de vapeur improvisé de la fatigue suscitée par sa vie de footballeur. En 348 matches sous le maillot de Sunderland, l’attaquant a inscrit 101 buts. Et en dehors des terrains, Shackleton ne ménage pas ses efforts pour distraire son entourage, à tel point qu’on le surnomme The Clown Prince of Soccer. 20

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Getty Images

1954


LE MIROIR DU TEMPS

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W Kircha, Ukraine

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Reuters

Cryothérapie. En Ukraine, avant l’Euro 2012, Franck Ribéry met son corps à la bonne température dans un caisson de refroidissement. La séance se termine sans dommage matériel ni corporel. Néanmoins, on peut douter de son efficacité sur le plan sportif : la France échouera en quart de finale contre l’Espagne, future championne d’Europe. Ribéry ne fera pas trembler les filets et se contentera de … brasser de l’air (chaud).

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LE S CHAMPIONN AT S À L A LOUPE

Shaun Botterill/Getty Images

VU DES TRIBUNES

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Premier League

Trois théories David Winner est un écrivain et journaliste basé à Londres. Sa bibliographie dans le football comprend notamment “Brilliant Orange” et “Dennis Bergkamp: Stillness and Speed”.

Les Red Devils ont encore mordu la poussière ce week-end, cette fois face au Chelsea de José Mourinho (3:1), avant d’être éliminés aux tirs au but par Sunderland en demi-finale de la Coupe de la Ligue quelques jours plus tard. Le tenant du titre n’est plus qu’une équipe ordinaire : sans génie dans son jeu, mal organisé en défense et privé de mordant, MU se traîne en milieu de tableau. Sur le terrain, certains joueurs semblent avoir dépassé leur date limite de consommation. Certaines mauvaises langues affirment même qu’ils n’ont jamais eu le talent qu’on leur prêtait. Pendant ce temps, les supporters des autres clubs se frottent les mains. Pourtant, rien n’était écrit d’avance. En préparant la saison, les dirigeants avaient sans doute les paroles de cette célèbre chanson des Who en tête : meet the new boss / same as the old boss (“voici le nouveau patron / le même que l’ancien”). Dimanche, Sir Alex n’a pu masquer sa consternation en voyant le spectacle proposé par son ancienne équipe. Les photos prises en tribunes en disent long sur son état d’esprit. David Moyes a beau répéter que Manchester United peut conserver son titre, personne n’est dupe. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : United est actuellement septième, à 14 points d’Arsenal. L’an passé à la même époque, les Red Devils comptaient 18 unités de plus. En attaque, le compteur affiche 36 buts inscrits, bien loin des statistiques de Manchester City (63 buts) et Liverpool (49).

En l’honneur d’une légende La statue de Sir Alex Ferguson veille sur Old Trafford.

Pire encore, Old Trafford n’a plus rien d’une forteresse imprenable : Manchester s’y est incliné en championnat face à West Brom, Everton, Newcastle et Tottenham. En FA Cup, Swansea est allé y chercher sa qualification. Si rien ne change, les Red Devils ne seront même pas en Ligue Europa la saison prochaine. De nouvelles recrues pourraient changer la donne mais, pour l’heure, leurs rivaux semblent mieux armés pour tenir la distance. Paul Hayward, qui a rédigé l’autobiographie de Ferguson, écrivait cette semaine : “Ce n’est pas un passage à vide. Il faut tout reprendre à T H E F I FA W E E K LY

zéro. Le rêve de voir Moyes hériter d’une Rolls-Royce parfaitement entretenue par Ferguson n’est plus qu’un lointain souvenir.” Cette crise est aussi celle d’une époque, tant la domination de Manchester United sur la Premier League a ressemblé à celle des ÉtatsUnis sur le monde après la chute du communisme. Curieusement, les Red Devils ont également entamé leur ascension au début des années 90. Durant cette période, d’autres clubs ont réussi à grappiller quelques titres mais, bon an mal an, l’équipe de Ferguson a tenu son rang. Si Francis Fukuyama avait écrit sur le football, il aurait intitulé son livre La fin de l’histoire… à Stretford. Tout le monde a sa petite idée sur les raisons de la descente aux enfers de Manchester United. Trois théories tiennent la corde : 1) Tout est de la faute de Moyes – l’ancien entraîneur d’Everton n’a pas le niveau. 2) Tout est de la faute de la famille Glazer – le club ne peut plus s’offrir les meilleurs joueurs à cause de son énorme dette. 3) Tout est de la faute de Ferguson – quels que soient ses mérites, il a refilé à Moyes une équipe en bout de course et inadaptée. De toute façon, il aurait dû faire de Mourinho son successeur. Bien entendu, le tableau n’est pas complètement noir. Le jeune Adnan Januzaj (18 ans) fait partie des révélations de la saison. Juan Mata pourrait quitter Chelsea pour rejoindre le nord-ouest de l’Angleterre dans les ­prochains jours. Robin van Persie et Wayne Rooney, les derniers joueurs de classe mondiale de l’effectif, finiront bien par revenir de blessure un jour ou l’autre. Pour l’heure, Moyes reconnaît que les résultats ne sont pas au rendez-vous, mais il tient bon. Le club, lui, fait bloc derrière son entraîneur. C’est sans doute la meilleure solution. Fort heureusement, l’histoire a peu de chances de se répéter. La dernière fois qu’un entraîneur anobli de Manchester United a pris sa retraite (Sir Matt Busby), les choses avaient viré à la catastrophe. Désigné en 1969, son successeur, un brave homme du nom de Wilf McGuinness, avait perdu ses cheveux et sa place en 18 mois. Trois ans plus tard, United était relégué. Å

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Primera División

Buts, tradition et pauvreté Jordi Punti est écrivain et auteur de nombreux articles sur le football dans les médias espagnols.

Juan Manuel Serrano Arce/Getty Images

C’était la pluie. Ou alors les noms. Ou bien les deux à la fois. En tout cas, quand j’étais gamin, j’avais toujours l’impression que les clubs du nord de l’Espagne, sur la façade atlantique et cantabrique, étaient des satellites du championnat anglais. Le Sporting de Gijón, le Racing de Santander, l’Athletic Club, le Real Oviedo, le Celta de Vigo... Ça jouait le dimanche après-midi. Leur football direct et physique, pratiqué sur un terrain boueux et détrempé, ressemblait à une ode au jeu britannique. Comme si tous ces joueurs venaient de débarquer d’un ferry en provenance directe de Portsmouth. Dans les années 1990, l’arrivée de joueurs étrangers et la signature de contrats mirifiques a atténué cette vision romantique. Certaines de ces institutions historiques se sont retrouvées en délicatesse avec leur identité. Parmi elles, le Racing Santander est sûrement celle qui traverse aujourd’hui la période la plus contrastée, une sorte de montagne russe mêlant émotions, football et pauvreté. Il y a quelques jours, le Racing a connu la joie, sous la forme d’une qualification pour les quarts de la Copa del Rey après une victoire sur Almería, pensionnaire de la Primera División. Le club de Santander y sera opposé à la Real Sociedad. Lors du tour précédent, il avait déjà créé la sensation en sortant le Séville FC. Ces bons résultats prennent un relief particulier dans la situation actuelle des joueurs, qui n’ont plus touché de salaire depuis plusieurs mois. De fait, il n’est pas exclu que le club mette la clé sous la porte en fin de saison. La situation sportive, économique et sociale a empiré ces derniers temps. Après plus d’un siècle d’existence et plusieurs décennies passées quasi exclusivement dans l’élite, les Verdiblancos sont descendus en deuxième division en 2011. Un an plus tard, ils ont de nouveau été relégués, en Segunda B, championnat dont ils occupent actuellement la première place. En janvier 2011, l’homme d’affaires indien Ahsan Ali Syed est devenu propriétaire du club en achetant la majorité des parts et en

Tous les moyens sont bons Joseba Zaldua (Real Sociedad) à la lutte avec Inaki Saenz (Racing Santander) en Coupe d’Espagne (3:1, le 22 janvier 2014).

épongeant sa dette. Quelques mois plus tôt, il avait tenté de faire de même avec les Blackburn Rovers, mais l’opération avait capoté. Le recrutement d’un nouvel entraîneur et de deux renforts n’a pas eu l’effet escompté. Comme souvent dans des situations similaires, le sauveur a tôt fait de se désintéresser de son club-entreprise-hobby. Aujourd’hui, Ali Syed reste le propriétaire du Racing, mais il semble que son argent n’arrive plus dans les caisses du club. Pour ne rien arranger, le président actuel Ángel Lavín et son prédécesseur Francisco Pernía viennent d’être jugés pour délits financiers à la tête du club.

Racing sont restés immobiles comme des statues pendant une minute jusqu’à ce que le ballon sorte en touche. Une scène à la fois marquante, nécessaire et triste. Le Racing fait partie des clubs les plus traditionnels de la Liga. Il serait vraiment regrettable qu’il cesse un jour d’exister. La crise économique et les excès des grands clubs ont eu raison d’autres monuments comme le CF Palencia, l’UD Salamanca, Mérida ou l’UE Lleida. Reste à espérer que les exploits du Racing en Copa del Rey le maintiennent à flot. Å

Compte tenu de ce contexte, l’exploit sportif du Racing en Copa del Rey force le respect. Les joueurs constituent un modèle de professionnalisme. Dans la mesure où il n’a pas les fonds pour recruter, le club a retrouvé l’état d’esprit du football cantabrique d’antan. L’effectif est composé de joueurs du cru, parmi lesquels se détache une vedette, l’attaquant ivoirien Mamadou Koné, 22 ans, pur produit du centre de formation. Au match aller de la double confrontation face à Almería, les supporters du Racing ont vu du beau football mais ils s’en sont également pris aux dirigeants. Ils ont également vu les joueurs protester contre ceux qui ruinent le club tout en ne les payant pas. Comme convenu avec les adversaires, les joueurs du T H E F I FA W E E K LY

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L’ I N T E R V I E W

“Les titres se gagnent en équipe” Avec l’équipe du Brésil, Cafú a disputé trois finales de Coupe du Monde et en a remporté deux, dont une en tant que capitaine, en 2002. Pour l’édition 2014, l’ancien défenseur voit également la Seleçao l’emporter, si elle parvient à exploiter tout son potentiel.

Vous êtes double champion du monde. Quelle est la recette du succès ? Il faut se consacrer presque exclusivement au football. Il faut faire des sacrifices et avoir une grande volonté de vaincre, parce qu’arriver à trois reprises en finale de Coupe du Monde, ce n’est évidemment pas quelque chose de facile. Il est aussi indispensable que l’équipe dans laquelle on joue fonctionne bien. Ça nécessite beaucoup de travail. L’équipe toute entière doit faire preuve de caractère pour l’emporter, pas un seul joueur.

La sélection brésilienne dispose-t-elle de tous les atouts pour aller jusqu’en finale de l’édition 2014 ? À mon avis, oui. Mais pour y parvenir, il faudra que l’équipe évolue à son plus haut niveau. Si elle exploite tout son potentiel, alors elle pourra aller en finale et décrocher le titre, d’autant plus que la Coupe du Monde a lieu au Brésil.

Même après les échecs de 2006 et 2010, où la route s’est arrêtée dès les quarts de finale ? Ça peut arriver. Nous avons déjà débuté un tournoi sans que personne n’attende quoi que ce soit de notre part et sommes tout de même devenus champions du monde. L’inverse est vrai également, nous nous sommes déjà fait éliminer alors que tout le monde nous voyait aller au bout. Le plus important est de ne pas sous-estimer l’adversaire, de le respecter et de tout donner pour sa propre équipe.

À propos d’adversaire : qui retrouvera-t-on en finale en juillet prochain ? Beaucoup de nations sont candidates. Toutes sont encore en pleine préparation. Il est difficile de prévoir laquelle sera prête et en forme cet été.

Croyez-vous à une possible surprise, comme par exemple la Belgique ? Mais la Belgique ne serait pas une surprise. La sélection belge va se préparer pour gagner des matches lors de la phase finale, 26

comme elle l’a fait pendant les qualifications. Toutes les équipes qui ont passé cet obstacle peuvent réaliser quelque chose pendant la compétition.

Vous avez été champion du monde en 1994, puis huit ans plus tard avec le brassard de capitaine. Quel est le plus beau des deux titres ? Gagner fait toujours plaisir. Le premier et le second titre étaient tous les deux magnifiques. Mais c’est vrai qu’en 2002, j’étais capitaine et j’ai eu le droit de soulever la coupe en premier. Ce titre-là est donc un peu plus beau, parce que la joie était pour ainsi dire deux fois plus intense.

On dit qu’un match se gagne grâce à l’attaque, mais qu’un tournoi se gagne grâce à la défense. Qu’en pensez-vous ? Que les titres se gagnent en équipe. Cette dernière n’est pas composée que d’attaquants ou de défenseurs, elle doit être compacte si elle veut aller loin dans une compétition et la gagner.

Peu de défenseurs ont cependant été sacrés Joueur Mondial de l’année. La dernière fois remonte à 2006 avec Fabio Cannavaro, le capitaine de l’Italie championne du monde… C’est parce que les défenseurs ne marquent pas beaucoup de buts. Dans le football, les gens se souviennent des joueurs qui font trembler les filets plutôt que de ceux qui justement les en empêchent. C’est pour ça que nous autres, défenseurs, sommes un peu désavantagés pour les récompenses individuelles.

Quel est, à votre avis, le meilleur défenseur à l’heure actuelle ? Thiago Silva, du PSG. En ce moment, il n’y a pas meilleur que lui sur la planète.

Pourquoi ? Il est bon techniquement et sa lecture du jeu est exceptionnelle. Il sait bien sûr défendre, mais aussi attaquer. C’est un joueur complet. T H E F I FA W E E K LY

Vous l’étiez vous aussi. Vous frappiez également régulièrement au but. L’Allemand Philipp Lahm a le même style de jeu. Et comme vous, il est capitaine. C’est un très bon joueur. Il peut s’adapter à toutes les positions, à droite, à gauche, dans l’axe et même au milieu. Il est lui aussi très complet et peut aussi bien attaquer ou défendre. Pour moi, avec tout ce qu’il a fait avec son équipe nationale et avec le Bayern Munich, il pourrait aussi être nominé pour le Ballon d’Or.

Vous avez pris votre retraite en 2009, lorsque vous étiez à l’AC Milan. Que faites-vous aujourd’hui ? J’ai lancé une fondation pour les enfants vivant dans les rues et elle me prend beaucoup de temps. Je représente également plusieurs grandes entreprises du monde du sport sur le marché brésilien.

Les émotions procurées par le football vous manquent-elles ? En 2002, vous montiez sur la petite table sur laquelle était posé le trophée pour lever ce dernier bien haut dans le ciel … 2002, c’était l’apogée de ma carrière. Il n’y a rien de plus beau que de remporter la Coupe du Monde. Å Propos recueillis par Perikles Monioudis


Nom: Cafú (Marcos Evangelista de Moraes) Date et lieu de naissance: 7 juin 1970, à São Paulo (Brésil) Position: Arrière droit Parcours: 1989–1994 FC São Paulo 1995 EC Juventude 1995 Real Saragosse 1995–1997 SE Palmeiras 1997–2003 AS Rome 2003–2008 AC Milan Équipe du Brésil: 142 sélections Titres majeurs:

Alex Livesey / Getty Images

Champion du Monde : 1994, 2002 Vainqueur de la Copa América : 1997, 1999 Champion du Brésil : 1991, FC São Paulo Vainqueur de la Copa Libertadores : 1992, 1993, FC São Paulo Champion d’Italie : 2001, 2004, AC Milan Vainqueur de la Ligue des Champions : 2007, AC Milan Footballeur sud-américain de l’année : 1994 Membre de l’équipe UEFA de l’année : 2004, 2005

T H E F I FA W E E K LY

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EVERY GASP EVERY SCREAM EVERY ROAR EVERY DIVE EVERY BALL E V E RY PAS S EVERY CHANCE EVERY STRIKE E V E R Y B E AU T I F U L D E TA I L SHALL BE SEEN SHALL BE HEARD S H A L L B E FE LT

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HISTORIQUE

Mustapha Zitouni (au centre) dans les vestiaires du Parc des Princes, en 1958.

Presse Sports/freshfocus

Mustapha Zitouni entre deux mondes Le 5 janvier dernier, le monde a appris avec tristesse et stupéfaction la nouvelle de la mort d'Eusébio. Cet événement a relégué au second plan le décès, le même jour, de Mustapha Zitouni. Véritable héros national, cette figure marquante de l'histoire du football algérien n'a pas réussi à se hisser au sommet de l'Olympe. La vie de Zitouni est aussi le récit d'un rendez-vous avec l'Histoire. T H E F I FA W E E K LY

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HISTORIQUE

“Tous quittent la métropole pour mettre leur talent au service de leur terre natale.”

AS Monaco Zitouni a porté les couleurs du club de la Principauté entre 1954 et 1958.

Z

itouni est né à une époque où l’Algérie était encore une colonie française. Il fait donc fort logiquement ses premiers pas de footballeur en métropole, sous les ­couleurs de l’AS Cannes (1953/54), puis à Monaco (de 1954 à 1958). Il s'impose rapidement comme l’un des meilleurs défenseurs du championnat, au point d’être régulièrement appelé en équipe de France à partir de 1957. Un match contre l’Espagne, disputé au Parc des Princes en mars 1958, marque particulièrement les esprits. Celui que l’on surnomme le Dominator livre à cette occasion une excellente prestation. Affecté au marquage d’un certain Di Stéfano, il met littéralement l’attaquant madrilène dans sa poche. Les dirigeants merengues ne s’y trompent pas et décident de faire l’impossible pour engager le défenseur franco-algérien dès la saison 1958/59. Paul Nicolas, le sélectionneur de l’époque, ne reste pas non plus insensible à cette démonstration de force. Le 9 avril 1958, le technicien dévoile la liste des joueurs retenus pour le match contre la Suisse une semaine plus tard et, accessoirement, appelés à disputer la Coupe du Monde en Suède. Zitouni prend à cette occasion la place de Robert Jonquet. La surprise est de taille car le capitaine du Stade de Reims, club connu dans l’Europe entière pour son football pétillant, fait 30

alors figure d’incontournable. Ce choix audacieux en dit long sur les qualités que l’on prête à Zitouni. À cet instant, un avenir radieux semble s’ouvrir devant lui. Rencontre avec Hô Chi Minh Mais quatre jours plus tard, le 13 avril 1958, la vie de l’international bascule. À l’issue d’un match de championnat disputé avec Monaco, Zitouni et quatre de ses compatriotes engagés dans d’autres formations françaises décident de quitter le pays. Au lieu de rejoindre ses partenaires en sélection pour préparer le match contre la Suisse, le joueur se rend à Rome puis à Tunis pour répondre à la convocation du Front de libération nationale (FLN), engagé contre l’État français dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie. Le combat a lieu aussi sur la pelouse. La création de cette équipe d’Algérie officieuse répond à deux objectifs : faire du football une arme diplomatique et annoncer la lutte du peuple algérien pour l’indépendance au niveau mondial. Zitouni arrive à Tunis le 15 avril 1958. Dans la foulée, d’autres footballeurs d’origine algérienne de première et de deuxième division française rejoignent le mouvement. Tous quittent la métropole pour mettre leur talent au service de leur terre natale. Cette initiative déclenche un débat très animé dans l’opinion française. Le journal L’Équipe consacre plusieurs “unes” à cette affaire T H E F I FA W E E K LY

Une affaire de cœur Zitouni à l'entraînement avec l'équipe d'Algérie, à Tunis.

Presse Sports/freshfocus

Xavier Breuil


HISTORIQUE

Le football à la radio Zitouni (à droite) et ses coéquipiers algériens à Tunis.

Presse Sports/freshfocus

Tunis 1958 Zitouni déjeune en lisant France Football.

et à la probable défection de Zitouni pour la ­prochaine Coupe du Monde. Le défenseur n’ira pas en Suède, ce qui ne l’empêche pas d’entamer un long voyage autour du monde. En quatre ans, il dispute plus de 80 matches avec l’équipe du FLN contre des sélections d’Europe de l’Est et de pays non-alignés au Moyen-Orient et en Asie, qui soutiennent l’indépendance de l’Algérie. Les premières rencon­ tres ont lieu en mai 1958, en Afrique du Nord : la Tunisie, le Maroc et la Libye donnent la réplique à cette formation inédite. L’année suivante, le onze du FLN se rend au Moyen-Orient pour affronter la Jordanie et l’Irak. La suite de la tournée passe par l’Asie et comprend deux matches contre la Chine et le Viêtnam. Cette dernière étape constitue un temps fort pour Zitouni et ses partenaires. Ils ont en effet l’honneur d’être reçus par le leader communiste Hô Chi Minh et le général Giáp, qui ont conquis l’indépendance face à l’armée française. En 1959 et 1961, l’équipe du FLN entame une nouvelle tournée en Europe de l’Est. Les Algériens se produisent devant plus de 80 000 spectateurs en Roumanie, en Pologne, en URSS, en Yougoslavie et en Hongrie.

d’Algérie. Mustapha Zitouni conserve sa place de titulaire et participe donc aux premiers succès de son pays. Le 1er janvier 1964, les Algériens défraient la chronique en s’imposant 2:0 devant la RFA. La même année, l’ancien défenseur monégasque met un terme à sa carrière internationale. Il devient alors entraîneur-joueur au Raed Chabab Kouba, qu’il mènera sur la deuxième marche du podium en championnat en 1967. Une fois les crampons définitivement raccrochés, il revient s’installer sur la Côte ­ d’Azur. Ce faisant, il démontre une fois de plus son étonnante capacité à évoluer à la frontière entre deux mondes. Il refuse les postes qu’on lui propose dans le football, pour se lancer dans une toute nouvelle aventure. Il devient ainsi ­représentant au bureau de la compagnie aérienne Air Algérie à Nice, à quelques kilomètres de Cannes et de Monaco, où il effectuait ses ­ ­premiers pas de footballeur 60 ans auparavant. Zitouni est décédé le 5 janvier à Nice, à l’âge de 85 ans. Å

Nom : Mustapha Zitouni Date et lieu de naissance : 19 octobre 1928, Alger (Algérie) Date et lieu de décès : 5 janvier 2014, Nice Clubs : AS Cannes, AS Monaco, RC Kouba Équipes nationales : FLN, France, Algérie

Une nouvelle vie à Nice Après la signature du Traité d’Évian en 1962, qui marque la fin de la guerre d’indépendance, la sélection du FLN devient officiellement l'équipe T H E F I FA W E E K LY

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A FIFA World Cup in Brazil is just like Visa: everyone is welcome.

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LE CL ASSEMENT FIFA Classement Équipe Évolution Points

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Espagne Allemagne Argentine Colombie Portugal Uruguay Italie Suisse Pays-Bas Brésil

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Belgique Grèce Angleterre États-Unis Chili Croatie Côte d’Ivoire Ukraine Bosnie-et-Herzégovine France Mexique Russie Équateur Ghana Danemark Suède Algérie République tchèque Slovénie Serbie Égypte Costa Rica Roumanie Iran Cap-Vert Panamá Écosse Arménie Venezuela Mali Nigeria Pérou Honduras Tunisie Turquie Hongrie Autriche Japon Islande Cameroun Paraguay Monténégro République de Corée Afrique du Sud Pays de Galles Albanie Australie Burkina Faso Norvège Slovaquie Guinée Libye Israël Émirats arabes unis Ouzbékistan Finlande République d'Irlande Sénégal Bolivie Zambie Togo Jordanie Arabie saoudite Maroc Bulgarie Sierra Leone Pologne

0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 -1 0 0 0 10 -1 -1 -1 4 2 -3 -3 -3 5 -4 -3 -1 4 -2 -2 -1 -1 0 0 0 0 1 8 1 1 2 -5 -5 0 0 -3 0 8 3 -2 0 -3 1 0 1 -7 14 -1 0 -1 -1

1098 1055 1041 1019 1005 971 912 907 899 893 892 870 852 851 831 793 792 766 762 752 748 743 734 727 726 722 717 716 715 703 701 698 692 689 677 668 648 641 624 616 607 594 581 576 574 571 571 566 558 557 555 552 548 548 546 539 528 526 519 519 509 504 487 486 486 464 461

Rang Août 2013

Sept. 2013

Oct. 2013

→ http://fr.fifa.com/worldranking/index.html

Nov. 2013

Déc. 2013

Jan. 2014

1 -41 -83 -125 -167 -209 1ère place

78 79 79 81 81 83 84 85 85 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 97 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111 112 113 114 115 116 117 118 119 120 121 122 123 124 125 125 127 128 129 130 130 132 133 134 135 135 137 138 138 138 141 142 143 144

hausse du mois

Trinité-et-Tobago Oman Haïti RD Congo Jamaïque Belarus ARY Macédoine Congo Gabon Ouganda Salvador Angola Irlande du Nord Nouvelle-Zélande RP Chine Estonie Azerbaïdjan Éthiopie Moldavie Botswana Liberia Bénin Cuba Qatar Géorgie Lituanie Niger Zimbabwe Koweït République centrafricaine Guinée équatoriale Kenya Bahreïn Canada Guatemala Tadjikistan République dominicaine Irak Lettonie Malawi Tanzanie Soudan Mozambique Nouvelle-Calédonie Luxembourg Liban Burundi Chypre Namibie Philippines Kazakhstan Myanmar Malte Rwanda Suriname Turkménistan Grenade Syrie RDP Corée Hong Kong Lesotho Gambie Afghanistan Tahiti Palestine Vietnam Antigua-et-Barbuda

T H E F I FA W E E K LY

baisse du mois

0 6 0 1 -1 -2 -1 -1 -8 -1 2 -1 -1 -1 0 1 0 -2 0 0 1 0 0 2 -1 -1 0 2 -1 -1 0 0 0 1 1 1 1 -5 0 -1 2 0 -2 0 1 -2 0 1 0 0 0 1 2 3 1 2 2 -6 3 3 0 -7 2 2 -5 1 1

441 440 440 439 439 431 425 421 421 413 395 384 381 378 376 366 363 361 359 354 354 335 334 333 330 326 318 312 311 310 309 304 299 291 286 285 282 280 272 265 261 258 256 249 243 236 230 229 229 219 216 204 198 198 197 195 194 188 188 185 184 184 184 179 174 166 164

145 146 146 148 149 150 151 152 153 154 155 156 156 156 159 160 161 162 163 164 164 166 167 167 169 170 170 172 172 172 175 176 177 178 179 180 181 182 183 184 185 186 187 187 189 190 190 190 193 194 194 196 196 198 198 200 201 201 203 204 205 206 207 207 207

Mauritanie Sainte-Lucie Kirghizistan Thaïlande Singapour Saint-Kitts-et-Nevis Guyana Belize Laos Malaisie St-Vincent-et-les-Grenadines Liechtenstein Inde Porto Rico Nicaragua São Tomé-et-Principe Indonésie Guam Maldives Tchad Bangladesh Barbade Chinese Taipei Dominique Sri Lanka Aruba Îles Féroé Îles Salomon Népal Pakistan Bermudes Seychelles Maurice Curaçao Vanuatu Yémen Mongolie Fidji Samoa Guinée-Bissau Bahamas Swaziland Madagascar Montserrat Cambodge Brunei Timor oriental Tonga Îles Vierges américaines Îles Caïmans Papouasie-Nouvelle-Guinée Îles Vierges britanniques Samoa américaines Comores Andorre Érythrée Soudan du Sud Macao Somalie Djibouti Îles Cook Anguilla Bhoutan Saint-Marin Îles Turks-et-Caicos

-3 1 1 -2 1 -1 -1 7 -1 0 -2 -2 -2 -2 1 -2 0 -1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 -1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

161 155 155 153 152 150 149 146 144 143 142 141 141 141 137 126 124 123 120 116 116 101 95 95 90 87 87 86 86 86 83 67 66 65 53 50 49 47 45 42 40 37 33 33 28 26 26 26 23 21 21 18 18 17 17 11 10 10 8 6 5 3 0 0 0

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First Love

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Lieu : Plage d’Ipanema, R io de Janeiro, Brésil Date : 9 janvier 2014 Heure : 19h40

Yasuyoshi Chiba/AFP Photo

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N E T Z E R L’ E X P E R T

L’ O B J E T

De quelles règles le football aurait-il besoin pour devenir aussi passionnant que le baseball ? Perikles Monioudis

Tout est dans la maîtrise du ballon notre expert Günter Netzer en 1972.

J

e vois que nous avons affaire à une Américaine pur jus. Il est vrai que le baseball et le football américain sont passionnants, même s’ils ne m’ont personnellement jamais réellement enthousiasmé. Ces deux sports ont été créés sur mesure pour les Américains. Les infrastructures, la durée des matches, la mise en scène, les maillots, les moyens techniques, la brutalité du jeu – tous ces éléments sont adaptés à la mentalité de votre pays. Cela explique que des spectacles soient ­proposés au public avant et pendant les matches. C’est aussi la raison pour laquelle de nombreux Américains ne peuvent retenir un bâillement devant le football originaire du Vieux Continent. Nous, les Européens, nous aimons la simplicité : 22 joueurs, deux buts, un ballon et quatrevingt-dix minutes au cours desquelles les filets doivent trembler le plus souvent possible. Cela peut sembler ennuyeux au premier abord, mais je peux vous assurer que ce n’est pas le cas, Madame Brooks. Il arrive que l’on regarde sa montre au cours de certains matches, mais souvent, les erreurs, les exploits ou les coups de génie individuels peuvent faire basculer une rencontre à la 36

dernière minute. Le suspense est toujours au ­rendez-vous. Le football est un mélange d’athlétisme, de technique, de tactique et d’émotions. Modifier ses règles en profondeur serait une ­erreur, car il perdrait alors de son caractère. Il est important que tout le monde puisse donner son avis au sujet d’un match, aussi bien les fanatiques de ce sport que ceux qui souhaitent juste passer un bon moment entre copains. Mais cela ne m’empêche pas de penser que le football peut être optimisé. La technologie sur la ligne de but est une bonne idée et elle a de grandes chances de s’imposer à l’échelle mondiale. Néanmoins, lorsqu’il s’agit de changements fondamentaux, il convient d’y réfléchir à deux fois avant de prendre une décision. L’interdiction des passes en retrait introduite en 1992, par exemple, constitue une évolution géniale qui a permis le développement du style de jeu offensif que nous le connaissons aujourd’hui. Å Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le football, sans jamais oser le demander. Posez vos questions à Günter Netzer : feedbackTheWeekly@fifa.org T H E F I FA W E E K LY

Les footballeurs sont obsédés par les chaussures. Ils attendent avec impatience les nouvelles créations de leur marque favorite et commandent des modèles nec plus ultra en différentes couleurs, qui parfois même arborent leurs initiales ou leur nom. Ces jolis souliers sont ultralégers, aussi confortables que des chaussons et faciles d’entretien. Bien entendu, ils permettent à leurs propriétaires de courir encore plus vite et d’avoir fière allure dans les stades. En somme, bien plus qu’une simple paire de crampons. Les chaussures de football actuelles valent en tout cas bien mieux que celles dont les joueurs étaient affublés il y a un siècle de cela. Leur cuir était particulièrement inconfortable, à l’image des bottines de la marque anglaise “Cup Final” représentées ci-dessus, datant de 1910. Elles répondent à deux objectifs purement pratiques : pouvoir taper dans un ballon et courir sur un sol lourd. Peu importe si leur ­esthétique est douteuse ou si elles font mal aux pieds, elles n’ont de toute façon pas été conçues dans cette optique. Il faudra attendre l’arrivée de Sepp Herberger pour que les choses changent dans ce domaine. Premier sélectionneur allemand de l’aprèsguerre, il s’attache non seulement à bâtir une équipe compétitive, mais il est également l’un des premiers à reconnaître que les chaussures portées par ses protégés peuvent décider du sort d’une rencontre. Elles doivent par conséquent être imaginées et fabriquées avec la plus grande précaution. En compagnie d’Adi Dassler et du fabricant adidas, Herberger développe ainsi dès 1954 une chaussure à crampons qui peut être adaptée à l’état de la pelouse. Cette année-là, la Mannschaft remporte sa première Coupe du Monde en battant en finale la Hongrie (3:2), très largement favorite mais dont les joueurs ne cessent de glisser sur les terrains boueux de la Suisse. L’équipement des uns et des autres n’est bien sûr pas le seul responsable de ce “miracle de Berne”, mais il y a sans nul doute contribué. Depuis lors, les footballeurs choisissent leur matériel avec soin, au point d’en devenir obsédés par les chaussures. Å imago

Question de Cathleen Brooks, Austin (Etats-Unis)


LE TOURNANT

“Je suis devenu un peu italien” Il y a 19 ans, Javier Zanetti ­quittait Buenos Aires pour l’Italie. Ce qui devait être une aventure temporaire a duré et l’Argentin porte toujours les couleurs de l’Inter Milan : “La flamme n’est pas près de s’éteindre”, assure-t-il.

Nom : Javier Zanetti Date et lieu de naissance :

Chico De Luigi

J

e n’avais pas encore 22 ans quand j’ai quitté mon Argentine natale pour ­rejoindre l’Inter Milan. J’ai été très bien accueilli en Italie et je me suis tout de suite senti chez moi. Je serai toujours argentin mais, après toutes ces années, je suis aussi devenu un peu italien. À l’époque, je voyais mon transfert de ­l’Atlético Banfield à l’Inter comme l’opportunité de relever un formidable défi. La suite a démontré que cette décision a été lourde de conséquences pour ma carrière. Au cours de ces années, j’ai vécu beaucoup de très belles choses. Ces expériences m’ont permis de progresser sur le plan professionnel, mais ­ ­aussi humainement. Je suis fier de faire toujours partie de ce club et j’irais même jusqu’à dire qu’entre l’Inter et moi, la flamme n’est pas près de s’éteindre. J’ai été profondément marqué par la gentillesse des supporters et de ­toutes les personnes qui travaillent ici. Par mes performances, j’ai essayé de rendre aux fans et à la famille Moratti un peu de tout ce que j’ai reçu. Javier Zanetti et l’Inter Milan … dès le début, nos rapports ont été placés sous le signe du respect et de la franchise. Ma femme n’a jamais éprouvé la moindre jalousie envers mon club. Elle est même devenue, au fil du temps, la première supportrice des Nerazzurri. Elle sait que cette équipe tient une place importante dans notre vie commune et qu’il en sera ­toujours ainsi. En déplacement, je suis toujours impressionné de voir les supporters adverses se lever et m’applaudir lorsque je suis remplacé. Ils respectent mon parcours et mon engagement, même si je ne porte pas leurs couleurs.

10 août 1973, Buenos Aires (Argentine) Position : Défenseur / milieu de terrain Équipe d’Argentine : 145 sélections, 5 buts Inter Milan : Au club depuis 1995, 608 matches, une Ligue des Champions, une Coupe UEFA, cinq titres de champion d’Italie, quatre Coupes d’Italie

À l’exception des titres, qu’y a-t-il de plus beau pour un footballeur ? Je suis fier de ce que j’ai accompli dans ma carrière, mais aussi de l’affection que les passionnés de football me témoignent à travers toute l’Italie. Sans mon ambition et mon envie, je ne serais jamais devenu le joueur que je suis ­aujourd’hui. Quelques heures après mon mariage avec Paula, j’étais de retour à l’entraînement. Je suis comme ça. Depuis que j’ai décidé de devenir footballeur professionnel, je consacre toute mon énergie à ce projet. J’ai gagné plusieurs titres avec l’Inter, ces dernières années. Pourtant, une date m’a marqué plus que les autres : le 9 novembre 2013. Ce jour-là, je suis entré en jeu à la 82ème minute d’un match contre Livourne. J’ai pu ­faire mon retour à la compétition après une déchirure du tendon d’Achille et six mois d’absence forcée. Le public m’a encouragé pendant dès mon échauffement. Quand je suis entré, tout le stade a explosé de joie. J’en avais des frissons. Quel sentiment incroyable ! Je n’oublierai jamais cette standing ovation. Cette belle histoire avec l’Inter se prolongera bien au-delà de ma carrière. L’Inter fait partie de T H E F I FA W E E K LY

ma famille maintenant et je ne compte pas l’abandonner. Je souhaite rester au club et ­continuer à lui apporter mon soutien. À 40 ans, je me sens plus jeune (de cœur) que jamais. Milan est devenu ma deuxième patrie, après Buenos Aires. Je possède deux restaurants dans cette ville où je me sens si bien. Ma famille et mes amis en Argentine ne m’ont jamais demandé de revenir, car ils savent que je suis heureux à Milan. En l’espace de deux décennies, j’ai rencontré beaucoup de gens extraordinaires et je me suis fait de nombreux amis, qui ne sont pas tous argentins. Le Chilien Ivan Zamorano est devenu le parrain de ma fille et Ivan Ramiro Cordoba, qui est colombien, a accepté d’être le parrain de mon deuxième fils. Aujourd’hui, je peux dire que j’ai fait le bon choix en signant à l’Inter en 1995. Å

Propos recueillis par Giovanni Marti Dans la rubrique “Le Tournant”, de grands noms du football reviennent sur les moments qui ont marqué leur vie. 37



COUPE MYSTÈRE DE L A FIFA

The FIFA Weekly Revue hebdomadaire publiée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) Site Internet : www.FIFA.com/TheWeekly

1

Qui a reçu le plus souvent le titre de Joueur/se Mondial(e) ?

Éditeur : FIFA, FIFA-Strasse 20, Case postale, CH-8044 Zurich Tél. : +41-(0)43-222 7777 Fax : +41-(0)43-222 7878

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Président : Joseph S. Blatter D

Secrétaire Général : Jérôme Valcke

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Directeur de la Communication et des Affaires publiques : Walter De Gregorio Rédacteur en chef : Thomas Renggli

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Ces deux soleils représentent deux pays. Ils se sont rencontrés lors d’une Coupe du Monde. Quelle a été l’issue du match ?

Conception artistique : Markus Nowak

Collaborateurs réguliers : Jordi Punti (Barcelone), David Winner (Londres), Hanspeter Kuenzler (Londres), Roland Zorn (Francfort), Sven Goldmann (Berlin), Sérgio Xavier Filho (São Paulo), Luigi Garlando (Milan); Andreas Wilhelm

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Service photo : Peggy Knotz

E 3:3 O 4:1

À la Coupe du Monde 1950 au Brésil, il n’y avait qu’un nouveau pays : l’Angleterre. Quelle est la Coupe du Monde où il n’y a pas eu de nouveau participant car toutes les nations avaient déjà pris part ellesmêmes ou en tant que partie d’un plus grand État à la compétition ? L  1938

Production : Hans-Peter Frei (directeur), Richie Krönert, Marianne Bolliger-Crittin, Mirijam Ziegler, Susanne Egli, Peter Utz Correction : Nena Morf

A 4:2 I 2:3

:

Rédaction : Perikles Monioudis (rédacteur en chef adjoint), Alan Schweingruber, Sarah Steiner

N  1970

M 1990

V 2010

Deux seigneurs dans la même équipe. Quelle a été l’issue du match ?

4

Y  3:3

Ont collaboré à la rédaction de ce numéro : Giovanni Marti, Xavier Breuil

E  4:4

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Secrétaire de rédaction : Loraine Mcdouall Traduction : Sportstranslations.com Responsables de projet : Bernd Fisa, Christian Schaub Impression : Zofinger Tagblatt AG www.ztonline.ch Contact : feedback-TheWeekly@fifa.org La reproduction des photos et des articles, y compris sous forme d’extraits, est interdite, sauf accord de la rédaction et sous réserve de la mention “The FIFA Weekly, © FIFA 2014”. La rédaction n’a aucune obligation de publier des textes ou des photos non sollicités. La FIFA et le logo FIFA sont des marques déposées par la FIFA. Produit et imprimé en Suisse.

Solution de l’énigme de la semaine précédente : BOOT (explications détaillées sur FIFA.com/theweekly). Inspiration et application : cus

Faites-nous parvenir vos réponses le 29 janvier 2014 au plus tard à feedback-TheWeekly@fifa.org. Les concurrents qui auront correctement répondu à toutes les questions jusqu’au 11 juin 2014 participeront à un tirage au sort pour tenter de remporter deux billets pour la finale de la Coupe du Monde, qui aura lieu le 13 juillet 2014. Avant de participer, nous vous invitons à consulter les conditions générales, ainsi que le règlement du concours. Vous trouverez toutes les informations utiles à cette adresse : fr.fifa.com/aboutfifa/organisation/the-fifa-weekly/rules.pdf T H E F I FA W E E K LY

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DEM ANDE Z À L A F IFA !

LE SONDAGE DE L A SEMAINE

Quelle est la meilleure chanson de Coupe du Monde de tous les temps ? Pourquoi le Venezuela est-il opposé aux équipes sud-américaines lors des qualifications pour la Coupe du Monde et pas aux

Jennifer Lopez et Pitbull (en photo) donnent le ton de la Coupe du Monde 2014 aux côtés de la star brésilienne Claudia Leitte et se lancent à l’assaut des charts.

membres de la CONCACAF ? José Beluardi Sanches Gil, Mérida (Méxique) Réponse du rédacteur en chef Thomas Renggli :

Faites-nous part de vos opinions : ­ feedback-TheWeekly@fifa.org

Géographiquement, c’est très clair : le Venezuela fait partie de l’Amérique du Sud. 1962 Chili

“El Rock del Mundial”

1966 Angleterre

“World Cup Willie (Where in this World are We Going)” Lonnie Donegan

1970 Mexique

“Fútbol México 70”

Roberto do Nascimento

centrale et Caraïbes. Les raisons sont

1974 RFA

“Futbol”

Maryla Rodowicz

historiques : lorsque les colonies espagnoles

1978 Argentine

“Anthem”

Buenos Aires Municipal Symphony (Ennio Morricone)

en Amérique du Sud, au 19ème siècle, ces

1982 Espagne

“Mundial ’82”

Plácido Domingo

régions sont d’abord restées sous la domina-

1986 Mexique

“A Special Kind of Hero”

Stephanie Lawrence

1990 Italie

“Un’estate italiana (To Be Number One)”

Edoardo Bennato et Gianna Nannini

1994 États-Unis

“Gloryland”

Daryl Hall et Sounds of Blackness

1998 France

“La Copa de la Vida (The Cup of Life)”

Ricky Martin

choses sont moins nettes. La Guyane française, le Surinam et le Guyana, trois pays se situant au sud du Venezuela, sont rattachés à la zone Amérique du Nord,

et portugaises ont pris leur indépendance

tion de la Grande-Bretagne (Guyana), de la France (Guyane) et des Pays-Bas (Surinam). Elles se sont alors imprégnées de la culture et de la politique sociétale de leurs voisins des Caraïbes. C’est pourquoi les frontières sportives ne suivent pas la logique géographique. Les trois pays ont un point commun

2002

avec le Venezuela : ils n’ont jamais participé à une phase finale de Coupe du Monde. Le Venezuela est, en outre, le seul pays d’Amérique du Sud à n’y être jamais parvenu.

6 40

Corée du Sud / “Boom” Japon

2006 Allemagne

Anastacia

“The Time of Our Lives”

2010 Afrique du Sud “Waka Waka”

LE PARIEUR

Michael Moffat, attaquant écossais d’Ayr United, a été suspendu pour s’être livré à des paris non autorisés. Le joueur de 29 ans a fait 7 paris sur six matches de sa propre équipe, ainsi que 150 paris

Los Ramblers

Il Divo feat. Toni Braxton Shakira feat. Freshlyground

15

LE DISTRIBUTEUR

comme le nombre de cartons distribués par l’arbitre Howard

sur d’autres rencontres.

Webb durant la finale de la Coupe

Pour le moment, le

du Monde 2010 entre l’Espagne et

football écossais subit

les Pays-Bas. L’homme en noir était

14

L A PA S SOIRE c’est le nombre de buts encaissés par le gardien allemand Heinrich Kwiat­ kowski lors de deux Coupes du Monde : la première fois en 1954, à l’occasion d’un match du premier tour perdu 3:8 contre la Hongrie ; la deuxième fois, 4 ans plus tard, pendant la petite finale, perdue 3:6 contre la France. Après cette rencontre, Kwiatkowski a demandé à ne plus être appelé en

les effets de la campagne

à nouveau sur le terrain 4 ans plus

anticorruption Keep it

tard. La presse anglaise le donne déjà candidat pour

La Fédération

Clean. Une ligne télépho-

diriger le match d’ouverture entre le Brésil et la

allemande de

nique a été ouverte

Croatie, le 12 juin à São Paulo. Parmi les 25 arbitres

football s’est

spécialement pour la

sélectionnés pour la phase finale, 19 viennent

empressée

communication des cas

d’Europe, 5 d’Amérique du Sud, 4 d’Asie, 3 d’Afrique,

suspects.

3 de la zone CONCACAF et un d’Océanie. T H E F I FA W E E K LY

équipe nationale.

d’accéder à sa requête.

Getty Images, Keystone

Du point de vue de la politique sportive, les


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