The FIFA Weekly Edition #6

N O 6/2015, 13 FÉVRIER 2015

ÉDITION FR ANÇAISE

Fédération Internationale de Football Association – Depuis 1904

LE SUD DE LA FRANCE VIBRE POUR L’OLYMPIQUE DE MARSEILLE SEPP BLATTER L’HISTOIRE S’ÉCRIT EN COUPE DU MONDE U-20 LIONEL MESSI ÉMU PAR UN CLIP VIDÉO

Entretien avec Arrigo Sacchi

L’HÉRITAGE DE SACCHI W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY

L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

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Pérou L’expérimenté Carlos Grossmüller a lancé Universitario sur la voie du succès. La jeune équipe veut maintenant conquérir une 27e couronne nationale.

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Le clip de Messi Cinq moments-clés de la Coupe du Monde : Lionel Messi, quadruple Ballon d’Or, n’a pu cacher son émotion en revoyant dans le studio de la FIFA les principales scènes du rendez-vous brésilien.

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Amérique du Nord et Centrale 35 membres www.concacaf.com

Arrigo Sacchi Véritable créateur, il a révolutionné le métier d’entraîneur. À la fin des années 80, Arrigo Sacchi a réussi l’improbable alliance du pragmatisme italien et de l’élégance néerlandaise.

Massimo Franchi a rencontré l’ancien technicien, aujourd’hui âgé de 68 ans, dans son fief de Fusignano pour une interview exclusive.

Sepp Blatter La Coupe du Monde U-20 a servi de tremplin aux Maradona, Messi et autres Figo. “La FIFA souhaite rendre le football accessible à toutes les catégories sociales”, rappelle Sepp Blatter.

Le 30 mai, les îles Fidji et le Myanmar partici­ peront pour la première fois à une phase finale d’un tournoi FIFA.

Amérique du Sud 10 membres www.conmebol.com

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Olympique de Marseille Un mythe à l’histoire mouvementée.

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Ángel Di Maria L’international argentin de Manchester United a répondu à nos questions.

L’héritage de Sacchi Notre photo de couverture représente Arrigo Sacchi sur le banc de l’AC Milan en mars 1990. Deux mois plus tard, le technicien italien menait son équipe vers un deuxième sacre consécutif en Coupe d’Europe des Clubs Champions.

The FIFA Weekly Magazine App Le FIFA Weekly, magazine de la FIFA, paraît chaque vendredi en quatre langues et aussi pour votre tablette. http://www.fifa.com/mobile

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Coupe du Monde Féminine 6 juin – 5 juillet 2015, Canada

Getty Images (2), imago, SHOT Magazine

imago / Buzzi

L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

Europe 54 membres www.uefa.com

Afrique 54 membres www.cafonline.com

Asie 46 membres www.the-afc.com

Océanie 11 membres www.oceaniafootball.com

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Philippines Pourquoi Simone Rota est-il parti à la recherche de ses racines ?

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Côte d’Ivoire Finale de la Coupe d’Afrique : Le show Boubacar Barry.

Blue Stars / FIFA Youth Cup

Coupe du Monde U-20

Coupe du Monde de Beach Soccer

Coupe du Monde U-17

13 et 14 mai 2015, Zurich (Suisse)

30 mai – 20 juin 2015, Nouvelle-Zélande

9 – 19 juillet 2015, Portugal

17 octobre – 8 novembre 2015, Chili

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À DÉCOUVERT

Tactique 4-2-4 Les conseils d’Arrigo Sacchi sont les bienvenus.

11 contre 0 avec Arrigo

Guido Clerici / LUZ / fotogloria

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ne anecdote datant de 1989 illustre à merveille le travail à la fois complexe et révolutionnaire d’Arrigo Sacchi : à la veille de disputer la demi-finale de la Coupe des Clubs Champions, le Real Madrid décide d’envoyer un observateur au camp d’entraînement du Milan AC. En espionnant les Italiens, ils espèrent en apprendre davantage sur la célèbre tactique de Sacchi. Au retour de l’émissaire, les responsables du Real Madrid n’en croient pas leurs oreilles : l’homme déclare n’avoir absolument rien compris aux séances d’entraînement. Il ajoute que Sacchi fait entraîner son équipe à 11 contre 0, ce qui, évidemment, alimente la confusion.

Né en 1946, Arrigo Sacchi est un footballeur amateur comme il y en a tant.

Il joue de nombreuses années pour Fusignano, la commune où il est né, avant de s’exiler à Bellaria, sur les bords de la mer Adriatique. Mais il a un talent hors du commun pour le métier d’entraîneur et il apprend vite. Lorsqu’en 1987, Silvio Berlusconi le fait venir sur le banc de l’AC Milan, l’homme semble sortir de nulle part. “Je n’étais pas célèbre et je ne connaissais presque personne dans le monde du football”, déclarera-t-il par la suite. “Ça m’a aidé à gravir les échelons. Je n’avais pas de passé.”

Aujourd’hui encore, il arrive que Sacchi aille faire un tour du côté du terrain d’entraînement de l’AC Milan. En général, c’est plutôt mauvais signe. Ça signifie que l’équipe traverse une passe difficile et qu’elle a besoin des conseils de Sacchi.

En tout cas, une chose est sûre : aucun entraîneur n’aura autant marqué l’histoire des Rossoneri que ce technicien aujourd’hui âgé de 68 ans. Notre journaliste Massimo Franchi s’est rendu dans la province de Ravenne pour un entretien exclusif que vous retrouverez à partir de la page 6. Å Alan Schweingruber T H E F I FA W E E K LY

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ARRIGO SACCHI

LE CRÉATEUR Il a marqué son époque. Sa philosophie jouit encore aujourd’hui d’un grand respect. Arrigo Sacchi nous parle de la mentalité italienne, de ces génies et de ces entraîneurs qui se surestiment.

Massimo Franchi, à Fusignano 6

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Guido Clerici / LUZ / fotogloria

Arrigo Sacchi, 68 ans “À mon âge, il faut pratiquer une activité sportive régulière.”

A

ARRIGO SACCHI

rrigo Sacchi, vous allez fêter vos 69 ans le 1er avril prochain. De quoi sont désormais faites vos journées ?

Arrigo Sacchi : À mon âge, il faut faire du sport régulièrement si l’on veut garder la forme. Je me lève, prends mon petit déjeuner, je lis le journal et j’allume la télé.

Ensuite, je pars faire un peu de sport, de préférence avec mon VTT. Après le déjeuner, je règle mes affaires personnelles, je lis un peu et je regarde du football à la télévision. Je vais parfois au stade, mais c’est très rare. Il m’arrive également d’être invité par Mediaset [groupe de média italien, n.d.l.r] en tant que consultant, surtout pour la Ligue des Champions. Si aucun match n’est retransmis, je vais dîner avec ma femme ou bien nous allons au théâtre. À Fusignano, nous avons aussi un auditorium construit en l’honneur de notre célèbre concitoyen Arcangelo Corelli, qui était l’un des plus grands compositeurs et violonistes de l’époque baroque, à la fin du 17e et au début du 18e siècle.

Vous avez toujours été versé dans l’art et la culture ?

Oui, parce que le football est lui aussi une forme d’art et de spectacle, au même titre que la musique, la comédie, la dramaturgie ou le cinéma. Comme l’a dit un jour le grand Bertolt Brecht, l’absence de scénario mène à l’improvisation et donc à la superficialité. Imaginez-vous un chœur de onze personnes, comme une équipe de football : dix chantent à la perfection une aria de l’opéra Aida tandis que le onzième chante quelque chose de complètement différent. On se doute de la cacophonie que cela provoquerait.

Le football a-t-il beaucoup évolué depuis l’époque où vous étiez encore actif ?

Il évolue chaque jour, comme la vie. Il faut toujours se tenir au courant de ce qui se passe, toujours apprendre pour ne pas se laisser distancer. Ne rien faire, c’est régresser. Le football suit en fait l’évolution de notre société. Nous vivons dans une société mondialisée et si l’on ne pratique pas un football lui aussi mondialisé, on est rapidement mis hors-jeu, en quelque sorte. Le football actuel se distingue par sa vitesse, bien plus importante qu’il y a encore quelque temps. Donc aujourd’hui, sans vitesse, on se retrouve également très vite hors-jeu.

Ça reflète parfaitement notre football actuel. Celui qui se fait un nom chez nous et qui part ensuite à l’étranger se rend vite compte de sa valeur réelle et du crédit dont il jouit. La différence est énorme. Il y a encore dix ans, l’Italie était au sommet de l’Europe, elle se battait systématiquement pour le titre en Ligue des Champions. Aujourd’hui, nous sommes derrière l’Espagne, l’Angleterre et l’Allemagne. Nous devons faire attention à ne pas tomber au-delà de cette quatrième place, car nos poursuivants sont déjà sur nos talons.

Quel type de sport le football est-il ?

Le football est un sport d’attaque, mais il faut savoir attaquer de façon cohérente. Aujourd’hui, encore plus qu’avant, la cohésion est le maître-mot. Après tout, c’est un sport collectif, pas individuel.

Pouvez-vous préciser votre pensée ?

La cohésion d’une équipe amène à une certaine synergie. Sans cohésion, pas de synergie. Pour obtenir cette dernière, il faut que les onze joueurs se déplacent de manière homogène, qu’ils respectent l’écart optimal les uns par rapport aux autres et qu’ils se démarquent au bon moment. Défensivement, ils doivent également être organisés et rester au marquage de leur adversaire direct. Pour résumer, les onze joueurs doivent constamment être en action, que l’équipe soit en possession du ballon ou non. C’est l’objectif, mais il est très difficile à atteindre aujourd’hui et il l’était encore plus il y a un quart de siècle.

“Ce que je n’aime pas dans le football italien, c’est ce passéisme, ce manque d’innovation, ce conservatisme ordinaire.”

Le football italien semble lui aussi “hors-jeu”…

C’est notre histoire qui se répète. Après la chute de l’Empire romain, qui avait étendu son influence aux quatre coins du monde, mais aussi après la Renaissance, le peuple italien a vécu pendant plusieurs siècles dans la délation et la fourberie, les petites combines sont devenues monnaie courante. Tout ça, on le retrouve d’une certaine manière dans notre football. Il n’y a qu’à voir à quel point celui-ci est rétrograde. À une époque, il a fallu tout reprendre à zéro pour retrouver le chemin du succès, mais nous avons par la suite encore échoué à nous adapter aux nouvelles évolutions du sport et nous nous retrouvons aujourd’hui de nouveau à la traîne. Ce que je n’aime pas dans le football italien, c’est ce passéisme, ce manque d’innovation, ce conservatisme ordinaire qui fait le quotidien de nombreuses équipes. Plutôt que d’évoluer et d’aller de l’avant, on régresse et on s’éloigne du haut niveau.

Rares sont les joueurs italiens qui évoluent à l’étranger. Balotelli est devenu remplaçant à Liverpool, Cerci est déjà revenu au Milan après son expérience ratée à l’Atlético Madrid et Immobile connaît lui aussi des difficultés à s’imposer à Dortmund. Comment expliquez-vous cela ?

À vous entendre, cela requiert une grande énergie physique et mentale ?

Bien au contraire. À l’AC Milan, nous n’avons jamais dépensé plus d’énergie que notre adversaire. Il se fatiguait toujours plus vite que nous. Quand on a le ballon, les sprints ne dépassent jamais la quinzaine de mètres. Mais quand on doit courir après ballon, les sprints peuvent atteindre jusqu’à 40 mètres. Il est bien connu que mes joueurs sont restés très longtemps sur les terrains. Paolo Maldini a mis un terme à sa carrière à 41 ans, de même que Filippo Galli. Costacurta a arrêté à 39 ans, Baresi et Tassotti à 37. Le seul qui a raccroché ses crampons un peu plus tôt est Marco van Basten, mais c’est uniquement dû à ses problèmes d’ostéophyte dans les chevilles.

Ainsi donc, la charge de travail était répartie équitablement entre tous les joueurs ?

Exactement. J’ai toujours mis l’accent sur un football complet. Je voulais disposer d’un collectif fort et pas seulement de bons joueurs.

J’entraînais donc mon équipe de façon à rendre chaque joueur meilleur en son sein et non pas de façon à intégrer une individualité dans l’équipe.

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ARRIGO SACCHI

Bob Thomas / Getty Images

Vienne 1990 Sacchi remporte sa deuxième Coupe d’Europe consécutive avec l’AC Milan.

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ARRIGO SACCHI

Les joueurs d’exception tels que Cristiano Ronaldo ou Lionel Messi font pourtant régulièrement la décision, non ?

Mais même une superstar ne peut gagner qu’avec le concours de toute son équipe. Demandez aux meilleurs joueurs actuels et vous verrez bien ce qu’ils vous répondront. Ronaldo et Messi ne sont que les solistes d’un orchestre tout entier. Même eux, les plus forts et les plus talentueux, doivent suivre la cadence du collectif. Orchestre est un mot très intéressant qui nous vient du théâtre grec : il s’agissait autrefois d’un groupe de personnes qui formaient le chœur, les musiciens et les danseurs. Tous se déplaçaient en même temps, dans la plus parfaite harmonie. Dans l’idéal, c’est également ainsi que doit se comporter une équipe de football. Il ne faut donc pas confondre joueur et footballeur.

matches entre l’AC Milan et Naples. Diego était une sorte d’épée de Damoclès dont on ne savait jamais quand elle tomberait sur nos têtes.

On dit de vous que vous avez sacrifié les grands joueurs sur l’autel de la discipline tactique. Que répondez-vous ?

Que les grands joueurs ont connu leurs meilleures années lorsqu’ils étaient sous ma direction, comme Gullit et van Basten au Milan, ou Baggio en équipe d’Italie.

Que pensez-vous des entraîneurs actuels ?

Je classe les entraîneurs en trois catégories. Il y a en premier lieu les génies, les innovateurs, qui ne sont pas très nombreux. Ensuite

Causerie Arrigo Sacchi et les stars de l’AC Milan en stage de préparation en 1988.

Que voulez-vous dire ?

imago / Buzzi

Prenons par exemple Mario Balotelli. C’est un footballeur, mais certainement pas un joueur. Un joueur est quelqu’un qui est en mouvement avec son équipe, à l’unisson avec elle et non pas comme une voix à l’extérieur du chœur.

À quelle définition répondait Diego Maradona ?

Il était exceptionnel. Je dois avouer que j’aurais préféré l’entraîner plutôt que de jouer contre lui, comme ça a souvent été le cas lors des

viennent les arrivistes, ceux qui n’ont rien inventé mais qui se croient très forts. Enfin, nous avons les entraîneurs traditionnels, presque antiques, qui suivent des modèles classiques mais aujourd’hui obsolètes.

Quels sont ceux que vous appréciez particulièrement ?

Carlo Ancelotti, mon élève, fait de très bonnes choses, notamment l’an dernier lorsqu’il a remporté la Ligue des Champions et la Coupe du Monde des Clubs. Il peut tout à fait initier une nouvelle période faste pour le Real Madrid. Mais j’admire aussi énormément José Mourinho, T H E F I FA W E E K LY

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Immortels Clubs Champions (désormais renommée en Ligue des Champions), en 1989 et 1990. Surtout, l’équipe est parvenue à marquer durablement la mémoire des “tifosi” et des amoureux du ballon rond grâce à un style de jeu novateur, spectaculaire mais néanmoins efficace, assez inhabituel en Italie.

L’influence néerlandaise À l’image de tous les grands artistes, Sacchi a parfaitement su allier tradition et idées nouvelles. Sa “Squadra” affichait ainsi une rigueur toute italienne combinée à un jeu basé sur la possession du ballon, directement inspiré des Pays-Bas de Johan Cruyff – l’une des idoles de jeunesse du technicien – et laissant assez de place au talent créatif

Naples 1988 Diego Maradona à la lutte avec Marco van Basten.

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des joueurs. Le résultat ? Une défense stable, une construction élaborée depuis les lignes arrières ainsi qu’un milieu de terrain exerçant un pressing forcené.

L’AC Milan de cette époque proposait ainsi un équilibre et une harmonie que les amateurs chérissent toujours aujourd’hui. Dans les buts, Galli se montrait sûr et sans fioritures. En défense, ­Tassotti et Costacurta se distinguaient par leur puissance tandis que Baresi organisait les relances et que Maldini présentait un gage de sécurité doublé d’un certain allant offensif. Au milieu de terrain, Ancelotti était chargé de la distribution du jeu. Les infatigables Donadoni et Colombo étaient quant à eux réputés pour leur pressing et leur facilité balle au pied.

Naples en guise de légitimité Le joyau de l’équipe était cependant sans conteste son trident offensif, composé exclusivement de Néerlandais : Frank Rijkaard, Ruud Gullit et Marco van Basten. Le premier donnait le tempo, le deuxième terrorisait les défenses grâce à ses capacités de perforation, son incroyable vision du jeu et sa bonne frappe de balle, tandis que le troisième était à le plus souvent à la conclusion des actions.

En raison de son toucher de balle et de ses longues jambes, van Basten était même surnommé le “Nijinsky des surfaces de réparation”, en hommage au célèbre danseur de ballet russe. Ses buts étaient presque toujours spectaculaires. Ils étaient l’œuvre d’un visionnaire et lui ont valu de remporter le Ballon d’Or deux années de suite, en 1988 et 1989. Ses coéquipiers Baresi, Gullit et Rijkaard l’accompagnaient pour l’occasion sur le podium.

Pendant des années, le Milan de Sacchi a fait oublier au monde que l’Italie était avant tout le pays du “Catenaccio”. Mais ses joueurs ne sont pas devenus “Immortels” en un jour. Toutes les légendes naissent d’événements fondateurs et ici, ils sont au nombre de trois. Le premier est un match de janvier 1988. Gullit venait tout juste de recevoir le Ballon d’Or et les “Rossoneri” affrontaient Naples, champion en titre et emmené par Diego Maradona. Ce jour-là, le nouveau Milan l’a emporté 4:1 à San Siro et gagné sa légitimité. Le deuxième événement est un large succès 5:0 face au Real Madrid de Butragueño, Hugo Sánchez et Míchel en demi-finale de Coupe d’Europe. Le troisième, enfin, est la finale de cette même compétition contre le Steaua Bucarest, elle aussi largement remportée (4:0) et synonyme de premier sacre européen de l’ère Sacchi. Le monde du football pouvait alors enfin porter les “Immortels” au firmament.

Jordi Punti

imago / Buzzi

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oilà quelques années, en 2007 pour être précis, le groupe de média italien Mediaset a interrogé les supporters de l’AC Milan afin de savoir quelle était, selon eux, la meilleure équipe de l’histoire du club. Le résultat a été sans appel : la troupe d’Arrigo Sacchi, composée de joueurs que l’on a également appelés les “Immortels”, l’a emporté à une très large majorité. Les “Formidables” lancés par Carlo Ancelotti à partir de 2001 ainsi que les “Invincibles” entraînés par Fabio Capello lors de son premier passage ont dû se contenter des miettes.

Sous la direction de Sacchi, l’AC Milan a dominé le football européen de la fin des années 80. Il est même le dernier club en date à avoir remporté deux fois consécutivement la Coupe d’Europe des

ARRIGO SACCHI

Noir sur blanc La tactique était l’un des grands points forts d’Arrigo Sacchi. Pour une séance photo, l’ancien technicien de 68 ans a accepté de reprendre la pose.

qui est un génie, mais d’une façon différente de Pep Guardiola. J’aime également Jürgen Klopp, même si cette année, il rencontre de gros problèmes en Bundesliga. En Italie, Antonio Conte et Zdenek Zeman font sans aucun doute partie des très bons entraîneurs. Ces deux maestros savent parfaitement faire interpréter une partition à leur orchestre.

Puisque vous évoquez le Real Madrid : il y a dix ans, vous aviez été nommé directeur sportif par Florentino Pérez, sans jamais obtenir les résultats escomptés. À quoi est-ce dû ?

L’équipe était composée de nombreux très grands champions : Zidane, Ronaldo, Figo, Raúl, Roberto Carlos, Beckham, Owen, Casillas, Guti, Morientes, Solari et Walter Samuel. Mais sur le terrain, ça n’allait pas.

Guido Clerici / LUZ / fotogloria

Que pensez-vous de ceux qui ne jurent que par la victoire, sans se soucier de la manière ?

Le résultat joue un rôle plus important que jamais, mais il ne faudrait pas pour autant considérer que seuls les trois points comptent. Le succès ne peut s’obtenir qu’avec un projet de jeu clair, avec une grande cohésion collective et avec le travail de toute l’équipe, tous les jours à l’entraînement. Sans cela, on peut bien sûr gagner, mais sans gloire. Personne n’ira jamais loin avec cette philosophie.

Selon vous, quelles équipes ont eu le plus d’influence sur le développement du football, toutes époques confondues ?

Elles sont au nombre de trois. Les Pays-Bas ou l’Ajax Amsterdam de Rinus Michels ; l’AC Milan à mon époque et le FC Barcelone de Pep Guardiola.

“Quand on improvise, il peut arriver que ça se passe bien, mais un projet rigoureux et minutieux est le seul vrai gage de réussite.”

Comment composer une équipe susceptible d’entrer dans l’histoire ?

Il existe de nombreux facteurs à prendre en compte et il faut que tous soient en harmonie. Tout d’abord, il faut que le club soit ambitieux et présente des idées révolutionnaires. L’entraîneur doit être capable d’imposer ses propres idées et de les faire appliquer par ses joueurs.

Les recrues doivent s’intégrer parfaitement dans le concept tactique.

Il ne sert à rien d’acheter un joueur reconnu s’il ne peut pas jouer au poste auquel on a besoin de lui. Instaurer des rivalités inutiles est également dangereux. Les jeunes joueurs qui sont intégrés à une équipe doivent être fiables, altruistes, motivés et intelligents. Il s’agit là d’un aspect fondamental, indispensable à la mise en place d’un projet cohérent. Si vous ne faites pas les choses à cent pour cent, vous avez déjà perdu. Cela vaut pour le football, mais aussi pour la vie quotidienne. Quand on improvise, il peut arriver que ça se passe bien, T H E F I FA W E E K LY

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ARRIGO SACCHI

mais c’est véritablement l’exception qui confirme la règle. Un projet rigoureux et minutieux est le seul vrai gage de réussite.

“J’admire énormément José Mourinho. C’est un génie.”

Ronaldo est-il un vainqueur légitime du Ballon d’Or ?

Et comment ! Il a livré une saison exceptionnelle et il a battu un record après l’autre. Il n’a pas été sacré champion du monde, mais c’est

noi. Neuer est sorti au moins trois fois de son but et a dégagé le ballon à la manière d’un grand défenseur. Il n’a certainement pas usurpé son surnom de “gardien-libéro”.

Quel est le plus beau compliment que l’on vous a jamais adressé ?

Il y en a quelques-uns. Après notre succès en Coupe d’Europe des Clubs Champions, le journal français L’Équipe avait par exemple écrit que l’AC Milan ne serait plus jamais la même équipe. Je n’oublierai pas non plus la façon dont nous avons é té fêtés avec Parme à la fin de la saison 1986/87 en Serie B. Nous n’étions même pas montés, nous avions fini septièmes avec trois points de retard sur Cesena, Lecce et la Cremonese, qui avaient disputé des barrages d’accession. Mais nos

Vice-champion du monde Sacchi a perfectionné le jeu de l’équipe d’Italie et emmené celle-ci en finale de la Coupe du Monde 1994.

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supporters nous avaient célébrés comme si nous avions gagné la Serie A. Incroyable ! Quelques jours plus tard, je quittais Parme pour l’AC Milan en compagnie de Mussi, Bianchi et Bortolazzi. Dès l’année suivante, nous remportions le championnat, le onzième de l’histoire des Rossoneri. Å Reuters

une compétition qui ne dure qu’un mois alors qu’une année en compte douze. Au Brésil, Messi a été élu meilleur joueur et Neuer meilleur gardien. Ce n’est donc pas un hasard si ces deux joueurs ont été nominés pour le Ballon d’Or en compagnie de Ronaldo. J’aimerais en profiter pour féliciter le portier du Bayern et de l’équipe d’Allemagne.

Non seulement il est très fort avec ses mains, mais c’est aussi un excellent footballeur. J’ai regardé avec attention le huitième de finale à Porto Alegre entre l’Allemagne et l’Algérie, l’équipe surprise du tour-

ARRIGO SACCHI

Nom Arrigo Sacchi Date et lieu de naissance1er avril 1946, Fusignano (Italie) Débuts d’entraîneur en équipe première À 36 ans avec Rimini (Serie C1) Équipes entraînées Cesena (jeunes), Rimini, Fiorentina (jeunes), Parme, AC Milan, Italie, Atlético Madrid Principaux succès

Guido Clerici / LUZ / fotogloria

Championnat d’Italie 1987-88 Coupes d’Europe des Clubs Champions 1988-89, 1989-90 Vice-champion du monde 1994

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LE S CHAMPIONN AT S À L A LOUPE

VU DES TRIBUNES Re to u r e n fo r m e Sven Goldmann est spécialiste du football au “Tagesspiegel” de Berlin.

Dans un premier temps, on s’est posé des questions. Que valait encore Carlos Grossmüller ? Était-il au sommet de son art à 31 ans ou bien ses meilleures années étaient-elles déjà derrière lui ? L’Uruguayen a certes disputé la Ligue des Champions avec Schalke 04, mais l’histoire remonte déjà à sept ans. Par la suite, son passage à Lecce s’est soldé par une relégation en Serie B. Grossmüller est alors rentré au pays pour porter les couleurs de l’Atlético Cerro et de Peñarol, mais il n’a pu résister longtemps aux sirènes de l’étranger. En 2015, il a donc rejoint le Club Universitario de Deportes, la formation la plus titrée de l’élite péruvienne.

Dès le début, l’entraîneur Óscar Ibáñez a chanté ses louanges, le décrivant comme “un homme capable de faire la différence et d’évoluer à trois postes différents.” L’intéres-

sé n’a pourtant jamais caché sa préférence pour une place au cœur du jeu, comme il sied à un footballeur portant le numéro 10.

La suite s’est chargée de lui donner raison.

En amical contre les Argentins de River Plate (1:0) dans le cadre d’un tournoi de préparation appelé “Copa Bandes”, Grossmüller a été élu homme du match. La rencontre suivante, une courte défaite 1:2 face aux Uruguayens du Nacional, lui a permis d’inscrire son premier but sous ses nouvelles couleurs. Pour son premier match officiel avec Universitario, l’Uruguayen s’est encore appliqué à justifier la confiance de son entraîneur. En ouverture du Torneo del Inca, les Cremas ont remporté un succès étriqué mais mérité face à León de Huánuco.

L’unique but de la rencontre est évidemment à mettre au crédit de Carlos Grossmüller. À première vue, ce but n’était pas le plus difficile de sa carrière. En milieu de première mi-temps, le gardien adverse Jesus Cisneros n’a pu faire mieux que repousser faiblement une frappe de Juan Diego Gutiérrez. Le ballon a atterri directement sur Grossmüller, qui se trouvait déjà pratiquement sur la ligne de but. Pour comprendre tout le mérite du héros du jour, il faut remonter quelques

secondes auparavant. En effet, c’est la nouvelle recrue d’Universitario qui a initié l’action décisive en servant habilement Gutiérrez. Son grand mérite a été de suivre le mouvement jusqu’au bout, ce qui lui a permis de devancer les défenseurs de Huánuco.

“Marquer pour ses débuts permet d’emmagasiner de la confiance”, a déclaré Grossmüller à l’issue de la rencontre. “Nous avons réussi de très bonnes choses, mais nous pouvons et nous devons faire encore mieux à l’avenir.” Aux côtés de l’Argentin Germán Alemanno, l’Uruguayen fait partie des cadres chargés de guider un groupe encore relativement jeune. Notre homme connaît suffisamment le milieu pour savoir ce que l’on attend de lui. Le Torneo del Inca et ses 17 équipes ne sont qu’une première étape sur un long chemin. En mai débutera l’Apertura, qui constitue la première étape du Torneo Descentralizado. Les dirigeants d’Universitario aimeraient évidemment ajouter un 27e titre de champion à leur tableau de chasse. Le club de Lima a bouclé la Clausura 2014 à une modeste septième place. Les supporters avaient dû assister, impuissants, au triomphe du grand rival local, le Sporting Cristal. Å

Mission accomplie Carlos Grossmüller tient ses promesses et signe l’unique but du match contre León de Huánuco.

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Depor

Primera División péruvienne

Omantel Professional League omanaise

Un p e l oto n très serré Andreas Jaros est écrivain et vit à Vienne.

Voici quelques semaines, le supplément voyages du New York Times plaçait Oman parmi les “endroits à voir absolument en 2015”. Le sultanat a conquis la rédaction grâce à ses chaînes de montagnes vertigineuses, la variété de ses paysages côtiers et le calme de ses oueds, ces cours d’eau le plus souvent à sec qui se métamorphosent en oasis luxuriantes pendant la saison des pluies. Selon le journal, ce petit bijou de la nature est une destination incontournable dans la région, loin de la démesure architecturale de son voisin, les Émirats Arabes Unis, et de Dubaï.

Quant aux touristes amateurs de ballon rond, ils y trouveront doublement leur compte puisque ce pays du Golfe, qui ne recense pourtant que 3,5 millions d’habitants, se paie le luxe de s’offrir son propre championnat avec 14 équipes (matches aller et retour, deux relégués chaque année) et accueille à bras ouverts les spectateurs étrangers.

Times of Oman

La tête du classement est cependant nettement moins accidentée que les paysages omanais. Si Al-Oruba enchaîne les victoires et mène la danse avec, à la mi-février, six points d’avance à l’issue de la 13e journée grâce à sa victoire 1:0 face à Al-Shabab, les poursuivants, eux, se tiennent dans un mouchoir de poche. Trois petits points séparent ainsi le deuxième, Dhofar (tenu en échec 1:1 par Al-Seeb), du huitième, le Fanja SC (le vice-champion en titre a vacillé à domicile, s’inclinant 2:4 face à Al-Nasr).

Voici le classement actuel : 1. Al-Oruba, 29 points – 2. Dhofar, 23 points – 3. Al-Nasr – 4. Al-Shabab, 22 points chacun – 5. Al-Khaboora, 21 points – 6. Sur – 7. Saham (un match en moins) – 8. Fanja SC, 20 points chacun.

Al-Nahda, le tenant du titre, se trouve lui dans une situation nettement moins confortable : après s’être vu retirer six points par la fédération, le champion 2013/14 occupe actuellement la dernière place avec quatre points récoltés en douze rencontres. La chute aurait difficilement pu être plus brutale.

Adversaires à l’affut Nasser Shimley dégage le ballon pour Al-Oruba, leader du championnat.

Dans cette monarchie à la densité réduite, les chiffres de fréquentation des stades font eux aussi le grand écart puisqu’ils vont de 2 000, à Ibri, à 39 000 visiteurs, record détenu par la capitale Mascate et le complexe sportif du Sultan Qabus, domicile que se partagent plusieurs clubs de l’élite omanaise.

Quant à l’équipe nationale, elle a eu l’occasion de faire elle aussi un peu de tourisme au

cours des dernières semaines, Oman s’étant qualifié pour l’édition australienne de la Coupe d’Asie. L’équipe nationale a toutefois eu le malheur de croiser sur son chemin les deux futurs finalistes et s’est inclinée 0:4 face au pays hôte et 0:1 devant la Corée du Sud. Le sultanat a cependant sauvé l’honneur en remportant son dernier match 1:0 au détriment du Koweït. Å

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L’ I N T E R V I E W

“J’essaie de ne pas regarder les matches de la Coupe du Monde” Ángel Di Maria a été le grand absent du match décisif de la Coupe du Monde.

“La qualification pour la finale reste tout de même le plus grand moment de ma carrière”, assure l’Argentin.

Ángel, 2014 a été une année spéciale : vous avez gagné la fameuse Décima avec le Real Madrid, mais après ça vous avez quitté le club.

L’Argentine a atteint la finale de la Coupe du Monde au Brésil, mais vous avez manqué les deux derniers matches à cause d’une blessure.

C’est donc un bilan mitigé ? Ángel Di María : Non, non … Je suis très heureux de cette année. Si l’on enlève les blessures, qui peuvent toujours arriver, j’ai réussi de belles choses, comme gagner la dixième Ligue des Champions du Real Madrid et aller en finale de la Coupe du Monde. Ça faisait très longtemps que l’Argentine n’y était plus parvenue. Nous l’avons fait avec la manière, avec beaucoup de hargne et un groupe magnifique. Cette finale est plus que méritée. Donc dans l’ensemble, je suis très satisfait et heureux de ce que j’ai réussi au cours de cette année 2014.

Si vous deviez retenir un moment en 2014, lequel serait-ce et pourquoi ? Ça va peut-être vous surprendre, mais je crois que mon plus beau moment a été d’arriver en finale de la Coupe du Monde. C’est quelque chose que je n’aurais jamais imaginé, même pas étant petit. Je n’ai pas pu jouer cette finale, mais ça reste le plus beau moment de ma carrière.

Avez-vous tout de suite compris la gravité de votre blessure contre la Belgique ?

Oui, je savais que c’était peut-être grave car j’avais mal. Ressentir une grosse douleur dans la course n’est jamais bon signe. J’ai dépassé le défenseur et je me suis retrouvé seul. C’est à ce moment que j’ai ressenti la douleur. Mais je suis très croyant et j’étais persuadé de pouvoir revenir pour la finale.

J’ai tout donné pour essayer de jouer cette finale, mais le football est ainsi fait : il m’a sorti de la compétition sur blessure. Je suis persuadé qu’il me donnera l’occasion de prendre ma revanche. En tout cas je l’espère.

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Avez-vous revu certains matches de cette Coupe du Monde ?

Non, j’essaie de résister à la tentation (il sourit).

Même pas votre but contre la Suisse ?

Celui-là oui… De temps en temps, je vais sur YouTube pour voir comment était l’ambiance dans le stade. Quand vous êtes sur le terrain en Coupe du Monde, vous ne voyez rien de ce qui se passe autour de vous. Ma famille m’avait dit qu’il y avait énormément d’Argentins dans les stades au Brésil, avec une motivation énorme. Je voulais m’en rendre compte car vous ne voyez pas ce genre de choses quand vous êtes sur la pelouse. C’est bien de pouvoir revoir tout ça après coup. En visionnant ces images, je me suis dit que j’aimerais tant pouvoir offrir encore plus au public argentin. Nous avons raté la dernière marche et tous les Argentins en souffrent. J’espère qu’un jour, nous réussirons à aller au bout.

“Mon anglais n’est pas bon du tout.

Mais je suis des cours.”

Avez-vous réfléchi à la façon dont vous auriez pu changer le cours des choses si vous aviez joué la finale ?

Non. Je vous l’ai dit, je suis très croyant et je considère que si Dieu n’a pas voulu que je joue cette finale, c’est qu’il avait ses raisons.

Dans cette finale, il y avait les garçons qu’il y avait et ils ont tout donné. Nous avons eu des millions de possibilités pour gagner ce match, vraiment de très belles occasions de but, mais le ballon n’est jamais entré. Eux, ils en ont eu deux et le ballon est allé une fois sur le montant et une fois au fond.

Mais tactiquement, face à une équipe qui défend aussi haut que l’Allemagne, un joueur comme vous aurait pu trouver des espaces…

Oui, oui… Une fois qu’on a vu le match, c’est très clair. El Pocho (Ezequiel Lavezzi) et Leo (Messi) ont souvent pris les Allemands de vitesse. Si j’avais été là, ç’aurait été différent.

Avec Leo, nous nous entendions parfaitement depuis le début du tournoi. Mais le football est ainsi fait. Dieu ne voulait pas que je joue cette finale.

Une autre date importante en 2014 a été celle de votre départ du Real Madrid. Avec le recul, comment analysez-vous cette situation ?

Disons que j’avais fait le tour de la question au Real : j’ai gagné une Super Coupe, la Coupe du Roi, la Ligue des Champions, la Liga, j’ai gagné tous les titres, sauf la Coupe du Monde des Clubs car je suis parti avant. Ça faisait quatre ans que j’étais au Real et à un moment donné, on a besoin de changer d’air. J’avais très envie de jouer en Premier League. Je suis le championnat d’Angleterre depuis que je suis tout petit. Je le regardais tous les samedis et tous les dimanches, avant d’aller jouer avec Rosario Central. C’était un de mes rêves d’essayer le football anglais. J’en avais très envie.

En dehors de l’aspect footballistique, comment vous traite l’Angleterre ?

J’y suis très bien. Bon, je ne parle pas du climat (il sourit), mais je suis très heureux, très satisfait. Le public est très chaleureux

Nom Ángel Fabián Di María Hernández Date et lieu de naissance 14 février 1988 Rosario (Argentine) Poste milieu de terrain, ailier

Ben Duffy / Adidas

Parcours de joueur 2005–2007 Rosario Central 2007–2010 Benfica 2010–2014 Real Madrid Depuis 2014 Manchester United Équipe d’Argentine 57 sélections (11 buts)

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Le football est une confrérie. C’est la paix.

© 2014 Visa. All rights reserved.

Oscar Arias Lauréat du Prix Nobel

L’ I N T E R V I E W

avec moi. C’est ce qui a le plus de valeur pour moi et j’ai gagné l’affection des supporters.

Messi, le clip poignant

Où en êtes-vous avec la langue ? Ça avance ?

Non, ça recule (il rit). Ce n’est pas bon.

Je comprends très peu de choses, mais j’essaie d’apprendre petit à petit. Je suis des cours.

J’espère l’apprendre rapidement.

Vous êtes l’un des très rares joueurs à avoir évolué en même temps avec Cristiano Ronaldo, en club, et Lionel Messi, en équipe nationale. Peut-on vous demander de les comparer ou la question finit-elle par vous lasser ?

Non, vous pouvez me demander et je vous répondrai toujours la même chose, à savoir que ce sont deux joueurs complètement différents. Leo, c’est un démarrage très sec, suivi d’un, deux ou trois dribbles, comme si de rien n’était. Cristiano, c’est la puissance, les irs du dehors de la surface. Ce sont deux joueurs très différents. Si j’étais la FIFA, j’aurais deux Ballons d’Or : l’un que se disputeraient Leo et Cristiano et l’autre pour le reste des footballeurs.

On a beaucoup parlé de Messi récemment, y compris d’un possible départ pour Chelsea.

José Mourinho a été votre entraîneur pendant assez longtemps. Les imaginez-vous ensemble ?

Je ne vois pas Leo quitter le Barça. Ce club lui a tout donné. C’est là qu’il a grandi. Dansce contexte, il est très difficile de partir. Après, pour répondre à votre question, je ne vois pas pourquoi Leo aurait des problèmes avec Mourinho (il sourit).

Qu’est-ce qui vous manque le plus de ­l’Argentine ?

Mes amis ! Aujourd’hui plus que jamais, car le football anglais ne s’arrête pas à Noël et on ne peut pas voyager. Ma famille est toujours loin de moi : mes parents, mes beauxparents, tout le monde est en Argentine.

C’est un peu difficile à vivre.

Bao Tailiang / Chengdu Economic Daily

Cette année est celle de la Copa América.

Votre plus grand objectif personnel cette saison est-il de la gagner ?

Oui, j’aimerais gagner quelque chose avec l’équipe d’Argentine. J’ai pu le faire aux Jeux Olympiques et en U-20, mais ça serait bien de boucler la boucle en gagnant une Copa. Cette compétition est très difficile à remporter, car elle réunit des équipes très fortes comme le Brésil, la Colombie et l’Uruguay, qui se battent jusqu’au bout.

Ce sera compliqué, j’espère que les choses iront le mieux possible et que nous pourrons apporter un grand bonheur à l’Argentine. Une bonne fois pour toutes. Å Ángel Di María s’est entretenu

Mauvais souvenir Lionel Messi, le 13 juillet à Rio de Janeiro (image sportive de l’année 2014).

E

n 1986, l’Argentine remporte sa seconde et dernière Coupe du Monde en date.

Cette année-là, au Mexique, l’Albiceleste s’impose 3:2 face à l’Allemagne au terme d’une finale palpitante. Le tournoi est marqué par les performances de Diego Maradona, qui porte à lui seul sa sélection sur ses épaules.

L’ombre du Pibe de Oro est encore très présente. Certes, en Argentine, Lionel Messi est souvent comparé à ce joueur hors pair, d’aucuns allant même jusqu’à attribuer davantage de qualités au natif de Rosario. Mais à quoi bon, l’argumentation finit toujours par conduire à la même conclusion : Maradona reste le meilleur, Messi n’ayant encore jamais mené son pays au sacre suprême. Au Brésil, le quadruple vainqueur du Ballon d’Or a pourtant disputé sa troisième Coupe du Monde, alors qu’il n’a que 27 ans.

Cinq moments-clés Les amateurs de ballon rond ont encore bien présentes à l’esprit les images qui, en ce 13 juillet 2014, suivent le coup de sifflet final : scènes de joie côté allemand, de dé-

solation côté argentin. Au milieu de tout cela, Messi, le capitaine gaucho, essaye de retenir ses larmes. Il aura beau être désigné meilleur joueur du tournoi à l’issue du match, sa déception est palpable.

Si le temps ne guérit pas toutes les blessures, il permet toutefois d’en atténuer la douleur. FIFA.com a donc eu l’idée de passer en revue le tournoi en compagnie des principaux acteurs de la Coupe du Monde 2014.

Et le premier à avoir répondu à l’appel et accepté de se placer devant la caméra est Lionel Messi.

Diffusé la semaine dernière sur Internet, le clip de la FIFA intitulé “Lionel Messi watches Brazil 2014” est loin d’être passé inaperçu. “Je ne sais pas quoi dire”, explique l’Argentin, manifestement ému en revoyant les occasions manquées par son équipe lors de la finale. “Nous le regretterons toute notre vie.” (tfw)

Messi revient sur Brésil 2014 (vidéo): http://tinyurl.com/kw9z6je

avec Alejandro Varsky T H E F I FA W E E K LY

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laif 20

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First Love Lieu : Bel Ombre, Maurice Date : 9 juillet 2014 Heure : 16h38 Photog raphe : John Fr umm

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THIS IS THE ONE Introducing

Official Mascot for the FIFA U-20 World Cup New Zealand 2015

@FIFAcom #Wooliam

/ďŹ fau20worldcup

C O U P E D U M O N D E U - 20 2015

LE BILLET DU PRÉSIDENT

Dernière ligne droite avant Nouvelle-Zélande 2015

Grande première pour les Fidji et le Myanmar

L Le sort en est jeté Les six groupes de la prochaine Coupe du Monde U-20 sont désormais connus.

S

uite au tirage au sort final de la Coupe du Monde U-20 2015 effectué à Auckland, les 24 équipes en lice savent maintenant ce qui les attend pour la phase de groupes. Ce tirage, organisé au SKYCITY Convention Centre, a réservé quelques belles surprises, à commencer par un Groupe E relevé au sein duquel figurent le Brésil, le futur champion d’Afrique, la RDP Corée et la Hongrie. Le pays hôte affrontera l’Ukraine le 30 mai dans le match d’ouverture, pour le compte d’un Groupe A dans lequel évolueront également les États-Unis et le Myanmar. Pour leurs grands débuts à ce niveau, les Fidji et le Myanmar n’ont pas été épargnés. Opposées à des équipes du calibre de l’Allemagne et des USA, les deux formations auront fort à faire pour tirer leur épingle du jeu.

Brendon O’Hagan

Les stars de demain Colin Smith, Directeur des événements de la FIFA, et Rhiannon Martin, Responsable des compétitions séniors, ont mené les débats avec l’aide de prestigieux assistants comme Danny Hay, Wynton Rufer, Steve Sumner et Ivan Vicelich.

Le ministre des Sports et des Loisirs de Nouvelle-Zélande, Jonathan Coleman, et le vice-président de la FIFA, Jeffrey Webb, se sont quant à eux tous deux fendus d'un discours. Webb, également président de la CONCACAF ainsi que de la Commission d’Organisation du tournoi, en a profité pour rappeler que ce grand rendez-vous avait souvent lancé la carrière de futurs grands noms du football. “Plusieurs joueurs révélés par la Coupe du Monde U-20 étaient présents l’année dernière au Brésil. Je pense par exemple à James Rodriguez et Paul Pogba”, a-t-il ainsi souligné. “Je suis certain que nous allons découvrir d’autres futures stars mondiales cette année en Nouvelle-­ Zélande. C’est une compétition fabuleuse qui fait rêver les jeunes, garçons et filles.

Elle les incite à pratiquer le beau jeu et à suivre des clubs.”

Nouvelle-Zélande 2015 marquera la 20ème édition de la Coupe du Monde U-20.

Le tournoi s’est taillé une solide réputation pour avoir vu défiler au fil des ans ­d’immenses talents tels que Diego Maradona, Ronaldinho, Lionel Messi et bien d’autres. Il se déroulera du 30 mai au 20 juin dans sept villes situées sur les îles nord et sud du pays. Å

e football s’appuie sur une base de plus en plus large. De nos jours, on ne trouve pra­ tiquement plus d’équipe à qui personne ­n’accorde la moindre en chance en phase finale de grandes compétitions. Á partir du 30 mai prochain, la Coupe du Monde U-20 aura lieu en Nouvelle-Zélande. Deux nouveaux venus feront leur première apparition dans un tournoi FIFA : les Fidji et le Myanmar. Le fait que ces débuts interviennent dans la plus haute catégorie junior rend l’occasion encore plus significative.

Depuis sa première édition, organisée en 1977 en Tunisie, la Coupe du Monde U-20 a révélé beaucoup de champions d’exception comme Maradona, Messi, Figo ou encore Ronaldinho.

La FIFA souhaite rendre le football access­ ible à toutes les catégories sociales, dans les meilleures conditions possibles et avec le soutien des meilleurs spécialistes. Depuis 1999, nous avons investi plus de deux milliards de dollars dans le développement du football.

Nous avons réalisé 700 projets Goal dans le monde entier et, à travers les programmes Football for Hope et Football for Health, nous avons posé des bases importantes dans le ­domaine social.

Mais nous sommes déjà confrontés à de ­nouveaux défis. En tant que principale fédération sportive internationale, la FIFA se doit d’identifier les thèmes et les questions sociales de demain. Les exemples des Fidji et de Myanmar prouvent néanmoins que le terrain n’est pas étranger à ces sujets. Partout où le football ­déploie son pouvoir d’intégration, de nouvelles perspectives sportives s’ouvrent. J’attends avec impatience cette Coupe du Monde U-20 car nous allons assister en Nouvelle-Zélande à l’écriture d’une nouvelle page de la grande ­h istoire du football.

Stephen Sullivan

Votre Sepp Blatter T H E F I FA W E E K LY

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Au cœur de la ville Placée au sommet de la basilique Notre-Dame-de-la-Garde, la Bonne Mère en or veille sur le toit de 65 000 m² du Vélodrome.

L’Olympique de Marseille reste le club préféré des Français – malgré (ou peut-être grâce à) de nombreux scandales.

Sarah Steiner 24

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Boris Horvat / AFP (2)

Plus qu’une E passion

ntre olives et salamis, téléphones portables et ustensiles de cuisine, vente à la criée et ménagères affairées, Marseille étale son melting-pot parmi ses ruelles étroites et ses grandes places.

Chaque carrefour a son odeur, chaque rue réserve une découverte. Au milieu de ces mélanges, le blanc et le bleu sont les couleurs dominantes. Deux lettres éclipsent toutes les autres : OM. Ici, l’Olympique de Marseille est bien plus qu’un simple club. C’est un mythe, une légende, une deuxième religion, le grand amour de tous les Marseillais … et aussi un ­excellent ciment social.

Car la cité phocéenne est sans conteste la ville la plus cosmopolite de France. Fondée par les Grecs anciens, prise par les Wisigoths, les Goths et les Francs, détruite par les Sarrasins, Marseille était au 19e siècle le plus grand centre commercial du pays. Pendant des siècles, le port, aujourd’hui encore l’un des points névralgiques de l’agglomération, a vu défiler les ­ bateaux et, par conséquent, les ­immigrés. Plus de 850 000 Marseillais sont

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Au milieu des supporters Les tribunes rénovées s’étendent sur 13 kilomètres et permettent d’accueillir 67 000 spectateurs, ce qui fait du stade Vélodrome un véritable chaudron.

d’origine étrangère : Algérie, Maroc, Italie, Sénégal, Chine … les influences culturelles ­ sont innombrables.

Un creuset de cultures Toutefois, la cohabitation ne se déroule pas toujours dans des conditions idylliques, même en Provence. La criminalité reste un problème important. Les Marseillais ont la réputation d’être de fortes têtes en perpétuelle révolte contre l’autorité. Ainsi, lorsque Louis XIV décide de faire installer des canons sur les murs du port, il ne les tourne pas vers la mer … mais vers la ville, alors considérée comme un foyer de résistance. Depuis cette époque, les locaux nourrissent une vive rancune à l’égard de la capitale. “Je me fiche pas mal de savoir quelle image on se fait de nous à Paris ou ailleurs.

Pour l’Europe, nous sommes encore la première ville du tiers-monde”, écrit Jean-Claude Izzo, auteur à succès marseillais.

Cette fierté crée du lien. Les gens se retrouvent logiquement au stade Vélodrome, l’antre de l’OM, pour exprimer leur solidarité.

L’OM ne serait pas l’OM si les ­d ésastres ne ­s uccédaient pas aux miracles.

Ils ne sont plus français, algériens ou séné­ galais, ils sont marseillais.

Grandeur et décadence La ville et son club sont indissociables. Aucune équipe française n’a jamais suscité autant de commentaires que l’OM. Des champions d’exception tels que Josip Skoblar, Didier ­Deschamps, Eric Cantona, Alain Giresse, Jean-

Pierre Papin, Fabrizio Ravanelli ou encore ­Didier Drogba ont joué ici. Zinédine Zidane n’a jamais caché que son rêve d’enfant était de porter un jour le maillot marseillais, il ne l’a jamais réalisé. Fils d’immigrés algériens, le ­futur champion du monde a découvert le football dans les rues de la cité phocéenne, en ­admirant les exploits d’Enzo Francescoli. Il a d’ailleurs prénommé son fils Enzo, en hommage à l’attaquant uruguayen de l’OM. Finalement, sa carrière l’a mené sur d’autres voies, de l’AS Cannes à ­Bordeaux puis à la Juventus et au Real Madrid. Le reste appartient au passé.

Fondé en 1899, l’Olympique de Marseille fait partie des membres fondateurs de la Ligue 1.

Triomphes et déroutes rythment son long passé. Après un premier âge d’or dans les ­a nnées 20 et 30 et le titre de champion en 1948, le club s’effondre pour mieux se relever. Entre 1969 et 1972, l’OM remporte deux titres et deux Coupes de France. Auteur de 44 réalisations, le grand Josip Skoblar est l’un des grands artisans du sacre de 1971. Mais au terme de cette période faste, l’OM retombe dans la médiocrité.

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1942-1958 Roger Scotti Né et décédé à Marseille, Scotti n’a jamais joué pour un autre club que l’OM. Il détient le record du nombre de matches disputés en championnat sous les couleurs olympiennes (406).

1966-1967, 1970-1973 Josip Skoblar En 1970, lors de son retour dans la cité phocéenne, Skoblar gagne le cœur des supporters en inscrivant 44 buts en une seule saison. Un record toujours inégalé.

1986-1992 Jean-Pierre Papin Sacré meilleur buteur du championnat cinq fois consécutives, l’avant-centre remporte avec Marseille quatre titres de champion et une Coupe de France.

1989-2012 (avec interruptions) Didier Deschamps Le joueur remporte avec l’OM le championnat et la Ligue des Champions. Devenu entraîneur, il lui offre en 2010 un nouveau titre après 17 années de disette.

1992-1994 Rudi Völler Lors de la présumée affaire de dopage en finale de la Ligue des Champions 1993, Rudi Völler a été, d’après les déclarations de ses coéquipiers, le seul à avoir refusé le “traitement”.

1997-2008 Samir Nasri Nasri, qui défend aujourd’hui les couleurs de Manchester City, a 10 ans lorsqu’il rejoint la section de jeunes de l’OM et 17 ans lorsqu’il débute en équipe première.

2006-2014 Mathieu Valbuena Véritable chouchou du public, il a été surnommé “Petit vélo” par ses coéquipiers. L’OM a décidé de ne plus attribuer son numéro 28 suite à son départ pour le Dynamo Moscou.

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Vague bleue et blanche Le 16 mai 2010, les supporters de l’OM se rassemblent sur le Vieux Port pour y fêter le titre de champion.

En 1985, Bernard Tapie reprend en main les destinées de l’OM. Le nouveau patron du club commence par y injecter de l’argent, beaucoup d’argent. Au cours de son règne, Marseille voit défiler de grands noms : Karlheinz Förster, Klaus Allofs, Rudi Völler, Jean Tigana ou JeanPierre Papin, pour ne citer qu’eux. L’équipe remporte le championnat quatre années consécutives et fait des merveilles sur la scène européenne. En 1990, les Olympiens échouent en demi-finale de la Coupe d’Europe des Clubs Champions face au Benfica. L’année suivante, ils parviennent en finale de l’épreuve mais ­s’inclinent face à l’Étoile Rouge de Belgrade, aux tirs au but. En 1993, Tapie obtient enfin ce trophée qu’il convoite depuis tant d’années.

Cette fois, l’OM s’impose face à l’AC Milan dans le match décisif.

Mais l’OM ne serait pas l’OM si les désastres ne succédaient pas aux miracles. Le club phocéen se voit ainsi privé de son titre de champion de France 1993 suite à une sombre affaire de pots-de-vin. Relégué en deuxième division, il doit en outre faire face à une montagne de

dettes. Même le sacre européen de 1993 laisse un étrange arrière-goût.

Pourtant, l’Olympique de Marseille se relève. Même dans la tourmente, les supporters sont fidèles au poste. Le scandale du début des années 2000 lié à des commissions illégales ou l’arrestation du président Vincent Labrune, fin 2014, prennent des allures de simples péri­ péties. L’OM reste le club préféré des Français.

Le titre et les deux Coupes de la Ligue remportés cinq ans auparavant ont mis du baume au cœur de tous ses supporters, après une longue traversée du désert de 17 ans. Des dizaines de milliers de personnes fêtent ensemble le triomphe sur le Vieux Port, submergé par une marée bleue et blanche.

Nord contre sud Au-dessus de la ville, la Bonne Mère de NotreDame-de-la-Garde veille sur ses protégés. Cette statue en or de onze mètres de haut brille dans l’éclat du soleil méridional. À ses pieds s’étend une ville moderne. Non loin du célèbre quartier du Panier, dans le centre, deux images diamé-

HO(3), Getty Images (2), imago (2), Presse Sports, Patrick Valasseris / AFP

1988-1991 Eric Cantona Accrochages avec arbitres, entraîneurs et dirigeants ...

La relation entre Cantona et Marseille, son amour de jeunesse, aura elle aussi été houleuse.

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Olympique de Marseille Faits et chiffres Fondation :

31 août 1899

Stade :

Stade Vélodrome, 67 000 places

Entraîneur : Marcelo Bielsa Président : Vincent Labrune Palmarès : Champion de France : 1937, 1948, 1971, 1972, 1989, 1990, 1991, 1992, 1993 (déchu), 2010 Vainqueur de la Coupe de France : 1924, 1926, 1927, 1935, 1938, 1943, 1969, 1972, 1976, 1989 Palmarès international : Vainqueur de la Ligue des Champions 1993, Vainqueur de la Coupe Intertoto 2005

tralement opposées s’offrent au visiteur : un sud chaleureux, clairsemé de villas en bord de mer, et un nord bétonné. À quatre kilomètres du Vieux Port, un toit aux allures futuristes attire le regard. C’est le cœur de Marseille la footballeuse, le stade Vélo­ drome. Rénovée en octobre 2014, l’enceinte peut désormais accueillir 67 000 spectateurs.

Chaque année, l’OM vend plus de 30 000 abon­

nements. Ici aussi, la frontière entre nord et sud joue un rôle important. La rivalité avec le PSG atteint son paroxysme. Le club de la capitale est d’ailleurs le seul à compter plus d’abonnés.

Mais au sein même du stade, un autre duel a lieu à chaque sortie marseillaise. Les suppor­ ters se répartissent en effet entre les virages nord et sud. Lorsque les deux tribunes se ­répondent en chantant “Aux Armes” (l’hymne officieux de l’OM), les visiteurs n’ont qu’à bien se tenir.

Chaque saison, l’OM vend plus de 30 000 abonnements.

Instants magiques au Vélodrome Construit en 1937 dans la perspective de la Coupe du Monde organisée en France l’année suivante, le stade Vélodrome est le théâtre de nombreuses rencontres de légende, à tous les niveaux. En 1938, Giuseppe Meazza y vit en effet un moment inoubliable. L’Italie vient ­ ­d’obtenir un penalty face au Brésil en demi­finale de l’épreuve suprême lorsque l’attaquant azzurro est victime d’un petit accident : la ­cordelette qui retient son short se rompt. Qu’à cela ne tienne, de la main droite (l’autre rete­

nant son short), le champion italien pose le ballon sur le point blanc avant de prendre quelques pas d’élan et de glisser le ballon au fond des filets. Dennis Bergkamp conserve quant à lui de bons souvenirs du Vélodrome.

Dans une enceinte fraîchement rénovée pour la Coupe du Monde 1998, le Néerlandais inscrit un but d’anthologie lors de la dernière minute du quart de finale contre l’Argentine, sous les yeux de 60 000 spectateurs médusés.

Depuis, le Vélodrome a eu droit à un nou­ veau lifting. Pendant que l’OM dispute ses matches à domicile, l’acier et le béton sont acheminés par tonnes. Cette enceinte est ­ ­aujourd’hui la plus grande du pays, après le Stade de France. Le temple du football est d’ores et déjà prêt pour l’Euro 2016. Mais qui sait, les Marseillais n’auront peut-être à patien­ ter encore plus d’un an pour faire la fête. À la trêve, le club phocéen pointait en tête du clas­ sement de la Ligue 1, dont il occupe désormais la deuxième position. Marseille semble prête à écrire un nouveau chapitre de son histoire, ­placé sous le signe du succès. Å T H E F I FA W E E K LY

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EN BREF

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e public a tout d’abord eu droit à 120 minutes d’ennui et de duels improductifs. Il était temps ensuite de passer à une séance de tirs au but haute en couleurs, à l’issue de laquelle la Côte d’Ivoire a battu le Ghana 9:8. La finale de la Coupe d’Afrique 2015 en Guinée Équatoriale restera cependant marquée par la performance d’un homme, Boubacar Barry. Alors que joueurs, dirigeants, spectateurs et téléspectateurs étaient en proie à une tension extrême, le gardien ivoirien s’est mis en tête de faire le spectacle. Après le huitième tir au but, il a soudain été pris de crampes, contraignant les soigneurs à intervenir. Quelques minutes plus tard, il repoussait la tentative de son homologue ghanéen Razak Brimah, avant de transformer lui-même le penalty décisif. Il n’en fallait pas davantage pour garantir à Hervé Renard et à ses joueurs un accueil triomphal : 23 ans après le dernier succès de la Côte d’Ivoire en Coupe d’Afrique, un million de supporters sont venus leur rendre hommage. Å Alan Schweingruber

“Côte d’Ivoire – les images du retour triomphal au pays”  http://tinyurl.com/lr tn7sf

Carl de Souza / AFP

L

es footballeurs servent souvent de modèles. Rien d’étonnant donc à ce que de nos jours, de plus en plus d’enfants prennent exemple sur leurs idoles en portant des maillots floqués à leurs noms ou en s’inspirant de leurs coupes de cheveux. Il est par contre plus rare qu’une star du ballon rond imite le look de l’un de ses collègues. Les supporters du club de première division péruvienne Universitario de Deportes ont donc eu du mal à en croire leurs yeux lorsqu’ils ont découvert la nouvelle tête d’Antonio Gonzales. Depuis quelques jours, ce joueur de 28 ans a en effet adopté la crête iroquoise d’Arturo Vidal et pourrait presque passer pour le sosie de la star de la Juventus de Turin.

“Je suis un admirateur de Vidal”, a déclaré le milieu de terrain. “Mais cette coiffure, elle est pour mon fils. Il voulait que je me fasse couper les cheveux comme lui. Je vais garder ce look jusqu’à ce qu’il me dise d’en changer. Je prends ça avec humour.” Reste à savoir quelle coiffure célèbre Gonzalez Junior choisira pour son père la prochaine fois. Å Tim Pfeifer

L

e drame a eu lieu le 3 avril 1961. Deux jours après un match de coupe à Osorno, plusieurs joueurs du Club de Deportes Green Cross se trouvaient dans un avion qui devait les ramener à Santiago. L’appareil a disparu des radars au-dessus des Andes et n’a jamais été retrouvé. Près de 54 ans après les faits, l’impensable s’est produit : des alpinistes ont très probablement retrouvé l’épave. “Il reste encore une bonne partie du fuselage”, confie Leonardo Albornoz, un membre de l’expédition. Huit joueurs, deux entraîneurs et trois arbitres ont péri dans l’accident. La victime la plus célèbre était sans doute l’international argentin Eliseo Mourino. Le reste de l’équipe avait opté pour un autre vol. Les alpinistes refusent cependant d’indiquer l’endroit exact du crash.

“Nous ne voudrions pas que le site soit dégradé. Il faut garder à l’esprit que des gens sont morts ici. Les familles des victimes ont droit au respect”, explique Albornoz. Å Sarah Steiner T H E F I FA W E E K LY

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Développer le football partout et pour tous

Organiser des tournois captivants

Œuvrer pour la société et l’environnement

Pour le jeu. Pour le monde.

La FIFA s’engage à développer le football pour le bénéfice de tous. Sa mission est de : Développer le jeu L’objectif premier de la FIFA est de développer le football dans ses 209 associations membres. La Coupe du Monde de la FIFA™ lui donne les ressources nécessaires pour lui permettre d’investir USD 550 000 par jour dans le développement du football partout dans le monde.

Toucher le monde La FIFA entend également toucher le monde à travers ses compétitions et événements internationaux qui fédèrent et inspirent les peuples du monde entier.

FIFA.com

Bâtir un meilleur avenir Le football est bien plus qu’un simple sport. Son universalité lui confère un pouvoir unique et une portée qu’il convient de gérer avec précaution. La FIFA est convaincue de son devoir envers la société qui dépasse les frontières du football.

TRIBUNE

COUP DE PROJEC TEUR

INFORMATIONS GÉNÉR ALES Trigramme FIFA : MAD

Le doux crépitement de la neige

Pays : Madagascar Nom officiel : Republique de Madagascar Repoblikan’i Madagasikara Continent : Afrique Capitale : Antananarivo

Sarah Steiner

L’

hiver a jeté son manteau blanc sur l’Europe.

Températures négatives et neige abondante sont au programme un peu partout. Tandis qu’en Scandinavie, les championnats de foot­ ball sont interrompus durant l’hiver et que l’on y joue sans interruption en été et à l’automne, la plupart des autres pays ne connaissent qu’une trêve de quelques semaines. Certains, comme l’Angleterre, ne s’arrêtent pas du tout.

Rien d’étonnant donc à ce que les condi­ tions météorologiques aient des répercussions sur le football. En Italie, le match de Serie A opposant Parme au Chievo Vérone prévu same­ di dernier a ainsi été reporté. En Écosse, la ren­ contre de deuxième division entre les Glasgow Rangers et Heart of Midlothian a dû être inter­ rompue à la 25e minute de jeu en raison d’im­ portantes chutes de neige.

Dans le championnat allemand, la dame blanche a également fait parler d’elle. Les conditions d’entraînement sont difficiles : le froid et le gel empoisonnent la vie des diri­ geants de clubs. Paderborn, nouvellement ­promu, peut en témoigner. À deux points seule­ ment de la dernière place, cette équipe de Rhénanie-du­-Nord-Westphalie a pourtant grandement besoin d’un peu d’entraînement. À la veille d’un match important contre Ham­ bourg, les supporters ont donc décidé de prendre les choses en main. Armés de gants et de pelles, ils se sont donné rendez-vous sur le terrain d’entraînement pour y dégager la neige accumulée. Leur engagement n’aura malheu­ reusement pas été récompensé, puisque leur équipe s’est inclinée à domicile face au HSV sur un score sans appel (0:3).

L’hiver a bien entendu également gagné les hauteurs de la Suisse. Si les stations de sports

d’hiver ont accueilli la neige, synonyme de skieurs, à bras ouverts, les amateurs de foot­ ball, eux, sont loin d’être ravis de voir leur pays recouvert par ce beau manteau blanc. Le weekend dernier, les supporters de Sion, déjà en route vers la Principauté du Liechtenstein, ont ainsi fait les frais des conditions météorolo­ giques puisque la rencontre a dû être annulée au dernier moment, la pelouse de Vaduz ayant disparu sous la neige. À Zurich, de nombreux joueurs et joueuses ont bien failli connaître le même sort. Par mesures d’économie, la ville de Zurich avait en effet décidé de supprimer le budget de 50 000 francs suisses alloués au dé­ neigement des terrains de football. La FIFA a décidé de donner un coup de pouce à la muni­ cipalité en finançant le déblayage de dix pe­ louses. Å

INFORMATIONS GÉOGR APHIQUES Superficie : 587 040 km² Point culminant : Maromokotro 2 876 m.

Façade maritime : Océan Indien

FOOTBALL MASCULIN Classement FIFA : 148e position Coupe du Monde : –

FOOTBALL FÉMININ Classement FIFA : –

RECENSEMENT Tous les joueurs : 826 420 Joueurs licenciés : 30 420 Joueurs non licenciés : 796 000 Clubs : 220 La rubrique hebdomadaire de la rédaction de The FIFA Weekly

Officiels : 4 788 T H E F I FA W E E K LY

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LE MIROIR DU TEMPS

T

H

E

N

Munich, Allemagne

1968

imago

Au volant : Franz Beckenbauer

32

T H E F I FA W E E K LY

LE MIROIR DU TEMPS

N

O

W

Madrid, Espagne

2011

imago

ConcentrĂŠ : Cristiano Ronaldo

T H E F I FA W E E K LY

33

Š2014 FIFA TM

6 juin - 5 juillet

L’A R T D U F O O T B A L L

L’envers du rideau Ronald Düker

LE S DÉC L AR AT IONS DE L A SEM AINE

”Ces sifflets me font de la peine.

Nous avons bien joué, nous avons gagné. Je ne comprends pas ce qu’ils veulent. Qu’on gagne ou qu’on perde, ils sifflent. Peut-être qu’ils ont pris l’habitude de manger du caviar avant de venir nous voir.”

Zlatan Ibrahimovic s’interroge sur l’attitude des supporters du Paris Saint-Germain après la victoire sur Rennes

D

epuis longtemps déjà, nous avons pris l’habitude de voir les différentes nations qualifiées pour une Coupe du Monde tomber sous le feu des projecteurs. Peu importe sa taille ou sa situation géographique, un pays qui participe à l’épreuve suprême fait tout à coup l’objet d’une attention particulière : qui sont ses habitants, comment vivent-ils et quelle est leur culture ? Comment s’appellent ses stars, ses joueurs susceptibles de créer la surprise ? En 1966, alors que la grand-messe du football mondial était organisée en Angleterre, tous les regards se sont ainsi tournés vers une équipe entourée de mystère, celle de la République populaire démocratique de Corée, mieux connue sous le nom de Corée du Nord.

Ainsi donc débarquait en Europe une sélection issue de l’autre côté du rideau de fer, représentante d’un pays aussi isolé du reste du monde que le célèbre personnage d’Alice dans le roman De l’autre côté du miroir de Lewis Carrol. Personne n’avait jamais entendu parler du moindre footballeur nord-coréen et après le départ de cette troupe anonyme à la fin de la compétition, personne n’en entendit plus jamais parler non plus. Du moins pas au cours des 36 années suivantes. Il fallut en effet attendre 2002 pour que le réalisateur britannique Daniel Gordon décroche un résultat jusqu’alors jugé impensable : après plusieurs années d’âpres négociations, il reçut l’autorisation de tourner un documentaire en Corée du Nord et se lança ainsi sur les traces des héros de 1966. À grand renfort d’interviews, Le match de leur vie retrace l’incroyable parcours des

Chollimas en Angleterre. La défaite inaugurale contre l’Union soviétique, le match nul face au Chili, puis la sensationnelle victoire devant l’Italie, contrainte de plier bagages pendant que la RDP Corée poursuivait sa route vers la phase à élimination directe. Le quart de finale face au Portugal, tombeur du Brésil au premier tour, est lui aussi resté dans les mémoires. Après 20 minutes de jeu, les Asiatiques menaient déjà 3:0. Malheureusement pour eux, ils restèrent par la suite impuissants face au talent du légendaire Eusebio, qui inscrivit quatre buts consécutifs et contribua largement à la qualification des siens (5:3).

Pak Do Ik, Pak Sun Jin, Rim Jung Son, Ri Chan Myong… Tous ont atterri en Europe comme des Martiens aux yeux du monde. Plus tard, le bruit à même couru que les membres de la sélection avaient été envoyés en prison à leur retour au pays sur ordre du Grand Leader Kim Il-sung, mécontent de leur performance. Le film de Daniel Gordon permet de couper court à ces rumeurs. Il montre au contraire de vieux messieurs visiblement de bonne humeur, qui ne sont certes pas devenus riches grâce à leur sport, mais qui vivent avec bonheur dans le souvenir de leur aventure hors du commun. Å

“Je suis sans voix. Je ne me souviens pas de la dernière fois où j’ai perdu trois matches d’affilée. Je devais avoir dix ans. Ça fait mal de perdre comme ça. Nous avons été ridicules.”

Roberto Mancini, entraîneur de l’Inter Milan

“Depuis que Luis Suárez nous a rejoints à Barcelone, Liverpool ne peut plus compter sur une individualité pour faire la différence. Je suis sûr que Coutinho pourrait prendre sa place.

Quand il a le ballon dans les pieds, il peut débloquer n’importe quelle situation pour ses partenaires ou pour lui-même. C’est un footballeur unique.”

Neymar parle de Philippe Coutinho

“C’est chaque fois la même chose.

Depuis le début de la saison, nous sommes trop souvent notre pire ennemi. C’est inacceptable.

L’année dernière, nous étions plus à l’aise en déplacement car nous avions face à nous des équipes qui n’avaient pas le niveau de la Premier League. À ce niveau, la moindre erreur se paie au prix fort.

C’est ça, la Premier League.”

Joey Barton, Queens Park Rangers T H E F I FA W E E K LY

35

© 2014 adidas AG. adidas, the 3-Bars logo and the 3-Stripes mark are registered trademarks of the adidas Group.

THERE WILL BE ATERS

LE TOURNANT

“Comme si un feu s’était allumé en moi” Un matin, Simone Rota, qui a grandi en Italie, a soudain ­ressenti le besoin de retrouver ses racines.

SHOT Magazine

U

n jour, en ouvrant un tiroir, je suis tombé sur les documents de mon adoption.

C’est comme si un feu s’était allumé en moi. Toute mon histoire était résumée dans ces papiers. J’ai vu ma date de naissance tapée à la machine, les lettres étaient presque effacées : le 6 novembre 1984.

Dans une ville du nom de Parañaque, non loin de Manille, aux Philippines, à des milliers de kilomètres du village de la région milanaise où je vivais avec mes parents. Ils ont fait le voyage jusqu’aux Philippines pour venir me chercher à la mission “Per l’altro Onlus”, où j’ai grandi sous la protection de Sœur May et de Sœur Marilena. Je n’ai pas connu ma mère biologique.

Ces papiers d’adoption n’avaient rien de particulier, rien qui puisse intéresser des personnes extérieures à notre famille. Mais à mes yeux, ils constituaient un résumé de ma vie. À ce moment-là, j’ai eu l’impression d’être touché par la foudre. J’ai soudain pris conscience de mes origines et ça m’a donné envie de retourner là-bas. À cette époque, je jouais dans l’équipe de Pro Sesto, en Serie C2 (la quatrième division italienne), nous avions même réussi à monter dans la division supérieure. Par la suite, j’ai porté les couleurs de Manfredonia et d’autres clubs du Piémont, mais aussi de Suisse. J’ai quand même décidé de tout abandonner pour aller m’installer aux Philippines. En 2014, j’ai signé avec le FC Stallion, un club de l’élite du pays, puis j’ai réussi à être sélectionné en équipe nationale. À 29 ans, j’ai ainsi disputé mon premier match international contre le Laos à l’occasion de la Challenge Cup 2014, la principale compétition continentale pour les nations émergentes du football asiatique.

Nous avons atteint la finale.

J’ai retrouvé mes racines et je vis aujourd’hui dans la même mission qu’à l’époque, en compagnie de 21 enfants orphelins, de Sœur May et de Sœur Marilena. J’ai décidé d’habiter

ici parce que je me retrouve dans ces enfants, même s’ils ont eu moins de chance que moi. Je partage mon quotidien avec eux, je les accompagne à l’école et, trois fois par semaine, nous allons distribuer du riz et du pain aux pauvres dans les bidonvilles de Manille.

J’ai le sentiment que mes parents italiens ont toujours su qu’un jour, je tenterais ma chance aux Philippines. J’ai conscience que les enfants philippins me voient un peu comme un héros. Le fait que je joue en équipe nationale leur prouve qu’il est possible de réaliser son rêve et de laisser derrière soi ces conditions de vie difficiles. Å

Nom Simone Mondiali Rota Date et lieu de naissance 6 novembre 1984, Parañaque City (Philippines) Poste Défenseur, milieu de terrain Parcours de joueur 2002-2010 Pro Sesto 2006 Manfredonia (prêt) 2008-2009 Lugano (prêt) 2010-2012 Borgomanero 2012-2014 Asti depuis 2014 Stallion FC Équipe nationale 8 sélections, 2 buts

Propos recueillis par Emanuele Giulianelli Dans la rubrique “Le Tournant”, de grands noms du football reviennent sur les moments qui ont marqué leur vie.

T H E F I FA W E E K LY

37

CLASSEMENT MONDIAL MASCULIN

Leader Entrées dans le Top 10 Sorties du Top 10 Nombre total de matches disputés Équipes avec le plus grand nombre de matches Plus grande progression en termes de points Plus grande progression en termes de places Plus grand recul en termes de points Plus grand recul en termes de places P osition Équipe

+/- Points

Allemagne (inchangé) aucune aucune 76 Côte d’Ivoire, RD Congo (7 matches chacune) Guinée Équatoriale (+ 370 points) Guinée Équatoriale (+ 69 places) Libye (– 156 points) Libye (– 35 places)

P osition Équipe

+/- Points

P osition Équipe

Dernière mise à jour: 12 février 2015 +/- Points

P osition Équipe

+/- Points

1 Allemagne

0 1729

55 Japon

-1

605

109 Qatar

-17

305

162 Porto Rico

-1

2 Argentine

0 1534

56 Afrique du Sud

-4

592

110 St-Vincent-et-les-Grenadines

11

300

164 Suriname

-1

115

3 Colombie

0 1456

57 Égypte

3

590

111 Namibie

0

293

165 Swaziland

-1

103

4 Belgique

0 1430

58 Gabon

4

585

112 Soudan

-4

288

166 Guyana

1

101

5 Pays-Bas

0 1385

59 Pérou

-6

566

113 Libye

-35

281

167 Belize

8

100

6 Brésil

0 1333

60 Zambie

-10

556

114 Cuba

-1

271

167 Tahiti

-1

100

7 Portugal

0 1189

61 Panamá

-6

555

115 Liberia

0

268

169 Gambie

-1

95

8 France

-1 1168

62 Trinité-et-Tobago

-7

551

116 Kenya

1

266

170 Montserrat

-1

86

119

9 Uruguay

1 1146

63 Australie

37

548

117 Canada

-5

264

171 Inde

0

85

10 Espagne

-1 1144

63 Albanie

-5

548

118 Niger

1

263

171 Pakistan

17

85

11 Suisse

1 1117

65 Monténégro

-6

537

119 Saint-Kitts-et-Nevis

1

258

173 Sri Lanka

-1

78

12 Italie

-1 1112

66 Émirats arabes unis

14

529

119 Zimbabwe

-12

258

174 Comores

-1

75

13 Costa Rica

3 1074

67 République d’Irlande

-2

521

121 Liban

1

254

174 São Tomé-et-Principe

-4

75

14 Chili

0 1037

68 Burkina Faso

-4

513

121 Moldavie

2

254

176 Îles Turks-et-Caicos

1

66 61

15 Angleterre

-2 1028

69 Norvège

-2

512

123 Mauritanie

15

251

177 Seychelles

1

16 Roumanie

-1 1022

70 Bulgarie

-4

506

124 Burundi

4

249

177 Nicaragua

-4

61

17 République tchèque

0

71 Ouzbékistan

0

493

125 Lesotho

-1

243

179 Yémen

-3

60

990

18 Algérie

0

981

72 Rwanda

-4

492

126 Géorgie

0

234

180 Bermudes

-1

55

19 Croatie

0

945

73 Finlande

-3

475

126 Palestine

-11

234

180 Saint-Marin

-1

55

20 Côte d’Ivoire

8

932

74 Arménie

5

470

128 Koweït

-3

231

180 Dominique

4

55

21 Mexique

-1

912

75 Togo

-13

465

129 Luxembourg

-2

225

180 Népal

6

55

22 Slovaquie

-1

903

76 Ouganda

1

464

130 Liechtenstein

2

223

184 Îles Salomon

-1

53

23 Autriche

0

881

77 Honduras

-5

459

131 Azerbaïdjan

5

222

184 Cambodge

-5

53

24 Grèce

0

871

78 Haïti

-5

454

132 Aruba

-3

221

184 Chinese Taipei

-2

53

25 Ghana

12

864

79 Venezuela

8

440

132 Vietnam

1

221

187 Timor oriental

-2

51

26 Tunisie

-4

860

79 Jamaïque

-4

440

132 Philippines

-3

221

188 Macao

-2

50 43

27 Ukraine

-2

859

79 Paraguay

-3

440

135 Maldives

-4

220

189 Soudan du Sud

0

28 Danemark

2

846

82 RP Chine

14

429

136 Nouvelle-Zélande

-1

216

190 Maurice

0

36

29 Équateur

-3

840

82 Guatemala

-9

429

137 Tadjikistan

-1

215

191 Vanuatu

0

34

30 Bosnie-et-Herzégovine

-1

832

84 Angola

-3

391

138 Guinée-Bissau

-5

212

192 Fidji

0

30

31 États-Unis

-4

824

85 Estonie

-2

385

139 Kazakhstan

0

203

192 Samoa

0

30

32 Israël

0

805

86 Sierra Leone

-1

382

140 Sainte-Lucie

0

202

194 Mongolie

0

29

33 Russie

-2

792

87 Salvador

3

381

141 Myanmar

0

198

195 Bahamas

0

26

34 Pays de Galles

0

764

88 Maroc

-6

378

142 Barbade

1

191

196 Tonga

0

17

35 Cap-Vert

5

756

89 Chypre

-3

376

143 Thaïlande

1

184

197 Îles Vierges américaines

0

16

36 Sénégal

-1

744

90 Mozambique

8

371

144 Afghanistan

-2

181

198 Brunei

0

15

37 Islande

-4

743

91 Oman

2

368

145 République centrafricaine

0

178

199 Papouasie-Nouvelle-Guinée

0

13

38 Écosse

-2

738

92 Bolivie

-8

362

146 Tchad

0

177

200 Samoa américaines

0

12

39 Serbie

-1

723

93 Malawi

-5

361

147 Turkménistan

0

170

201 Andorre

0

9

40 Pologne

1

709

94 Irak

20

360

148 Madagascar

-1

166

202 Îles Vierges britanniques

0

8

10

701

95 Bénin

-6

359

149 Malte

-2

164

202 Érythrée

0

8

42 Nigeria

1

664

96 Lituanie

-5

355

150 Syrie

1

147

204 Somalie

0

6

43 Guinée

-4

662

97 Jordanie

-4

353

151 Kirghizistan

1

146

205 Îles Caïmans

0

5

41 Iran

44 Suède

0

654

98 Arabie saoudite

4

351

152 RDP Corée

-2

144

206 Djibouti

0

4

45 Cameroun

-3

646

99 Antigua-et-Barbuda

-4

344

153 Nouvelle-Calédonie

0

143

206 Îles Cook

0

4

46 RD Congo

11

641

100 Lettonie

-4

342

154 Malaisie

0

142

208 Anguilla

0

2

47 Slovénie

-1

640

101 Belarus

-2

331

155 Grenade

0

137

209 Bhoutan

0

0

48 Hongrie

-3

634

102 Éthiopie

7

323

156 Singapour

1

136

49 Congo

12

630

103 Bahreïn

7

322

157 Bangladesh

8

129

49 Guinée Équatoriale

69

630

104 ARY Macédoine

-3

320

158 Indonésie

1

128

51 Irlande du Nord

-4

626

105 Îles Féroé

-2

317

159 Hong Kong

-3

127

52 Turquie

-4

619

105 Botswana

1

317

160 Curaçao

-2

125

53 Mali

-4

613

107 Tanzanie

-3

315

161 Laos

-1

123

54 République de Corée

15

608

108 République dominicaine

-3

310

162 Guam

-1

119

http://fr.fifa.com/worldranking/index.html

PUZZLE

Revue hebdomadaire publiée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA)

Président Joseph S. Blatter

1

1

6 9

Secrétaire Général Jérôme Valcke

7

6

7 5

3

4

9 7

8

1

3

2

8

3

9

MOYEN

6

5

1 9

Collaborateurs réguliers Ronald Düker, Luigi Garlando, Sven Goldmann, Jordi Punti, Thomas Renggli, David Winner, Roland Zorn

7

2 8

1

2

9

4

3

8

7 6

Secrétaire de rédaction Honey Thaljieh

2

Production Hans-Peter Frei

3

9 1

Ont contribué à ce numéro Massimo Franchi, Emanuele Giulianelli, Andreas Jaros, Tim Pfeifer, Stephen Sullivan, Alejandro Varsky

7

9

4

2

2 4

5

1

8

2

1

9

3

3

5

DIFFICILE

8 1

Contact feedback-theweekly@fifa.org

Les opinions exprimées dans The FIFA Weekly ne reflètent pas nécessairement celles de la FIFA.

1

4 5

Correction Nena Morf (responsable), Martin Beran, Kristina Rotach, Alissa Rosskopf (assistante d’édition)

La reproduction des photos et des articles, y compris sous forme d’extraits, est interdite, sauf accord de la rédaction et sous réserve de la mention “The FIFA Weekly, © FIFA 2015”.

La rédaction n’a aucune obligation de publier des textes ou des photos non sollicités. La FIFA et le logo FIFA sont des marques déposées par la FIFA. Produit et imprimé en Suisse.

4

8

Service photo Peggy Knotz, Andres Wilhelm (adjoint)

Internet www.fifa.com/theweekly

1

1

Conception artistique Catharina Clajus

Impression Zofinger Tagblatt AG

6

9 9

Rédaction Alan Schweingruber (rédacteur en chef adjoint), Sarah Steiner

Traduction www.sportstranslations.com

8 4

3

Rédacteur en chef Perikles Monioudis

Responsables de projet Bernd Fisa, Christian Schaub

2

6

Directeur de la Communication et des Affaires publiques Walter De Gregorio

Mise en page Richie Krönert (responsable), Tobias Benz, Susanne Egli

5

FACILE

1 6

3

2 5

4

4

1

6 1

5

2

9 6

8

4

7 7

2

4 2

9

2

T H E F I FA W E E K LY

Puzzles courtesy: opensky.ca/sudoku

Éditeur FIFA, FIFA-Strasse 20, Case postale, CH-8044 Zurich Téléphone +41-(0)43-222 7777, Fax +41-(0)43-222 7878

Le but du jeu est de remplir la grille avec des chiffres de 1 à 9, qui ne se trouvent jamais plus d’une fois dans la même ligne, la même colonne ou le même carré de 3x3.

39

R É S U LTAT S D E L A S E M A I N E D E R N I È R E Quel a été le meilleur transfert du marché hivernal ?

36+28+151164 6%

4%

11%

LE SONDAGE DE L A SEMAINE

Quel ancien finaliste ira le plus loin en Coupe du Monde U-20 2015 ?

36%

15%

≠ Fernando Torres (AC Milan - Atlético Madrid) ≠ Juan Cuadrado (Fiorentina - Chelsea) ≠ André Schürrle (Chelsea - Wolfsbourg) ≠ Wilfried Bony (Swansea - Manchester City) ≠ Autre ≠ Lukas Podolski (Arsenal - Inter Milan)

Pour voter, rendez-vous sur : Fifa.com/newscentre

LA SEMAINE EN CHIFFRES

14 20 9 matches, c’est le

buts inscrits en

temps qu’il aura

ans après le début de sa

neuf matches,

fallu aux

carrière d’entraîneur,

tel est le bilan de

Western Sydney

Carlo Ancelotti a perdu

Giovanni Simeone

Wanderers, pourtant vainqueurs

son premier match de

à l’issue du Cham-

de la Ligue des Champions de l’AFC,

championnat par

pionnat sud-améri-

pour remporter leur première

quatre buts d’écart.

cain U-20. Il devient

victoire en A-League cette saison.

La sévère défaite 0:4

ainsi le deuxième

Leurs 13 rencontres précédentes s’étaient soldées

du Real Madrid face à l’Atlético Madrid surpasse

meilleur buteur de l’histoire du tournoi. Le fils de

par neuf défaites et quatre matches nuls. Devant

même le 2:5 que le milieu de terrain avait essuyé

Diego Simeone, l’entraîneur de l’Atlético Madrid, a

son public et face à l’équipe de Wellington Phoe-

en Serie A avec Parme face à la Sampdoria de

permis à l’Argentine de remporter son premier

nix, au meilleur de sa forme ces dernière semaines,

Gênes durant la saison 1997/98. Avant mai 2013,

titre continental depuis 2003. Avec neufs réalisa-

le club a enfin réussi à inverser la tendance : un tir

le Real Madrid restait sur 25 matches sans défaite

tions, Simeone est à égalité avec Luciano Galletti

puissant signé Nikita Rukavytsya et un but de

face à son voisin. Cette saison, les “Galactiques”

(1999) et le Brésilien Neymar (2011) mais deux buts

Brendon Santalab en fin de match ont permis aux

n’ont remporté aucun derby de la capitale

derrière le Colombien Hugo Rodallega, auteur de

Wanderers de s’imposer 2:0.

espagnole.

onze réalisations lors de l’édition 2005.

Getty Images (3), imago (1)

Source : Fifa.com

28%

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