The FIFA Weekly Edition #17

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N° 17, 14 FÉVRIER 2014

ÉDITION FR ANÇAISE

Fédération Internationale de Football Association – depuis 1904

La Hongrie nostalgique

La lutte pour remonter ARON WINTER A BRAVÉ LES INJURES RACISTES SAMOA AMÉRICAINES LE MIRACLE DE PAGO PAGO SEPP BLATTER LES ARBITRES FACE À LEURS RESPONSABILITÉS W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY


DANS CE NUMÉRO

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Hongrie : Du paradis à l’enfer Dans les années 50, l’équipe de Hongrie régnait en maître absolu sur le football européen. Aujourd’hui, elle semble bien loin de cet âge d’or, comme en témoigne le 8:1 encaissé face aux Pays-Bas lors des qualifications pour la Coupe du Monde. Lajos Detari illustre cette triste évolution. Ce joueur talentueux, qui n’a pas toujours su exploiter son potentiel, évolue aujourd’hui en troisième division, où il entraîne l’équipe de Felsötarkany. Partez à la découverte d’un pays pris entre l’éclat de son glorieux passé et les ténèbres d’un présent difficile.

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Polémique au Chili Avec ses maillots au message hautement politique, le CD Palestino défraye la chronique. Ce club fondé par des immigrants palestiniens doit à présent faire face aux instances juridiques de la Primera División chilienne.

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Duel éternel au Ghana Cette saison, la Premier League du Ghana a vu renaître une rivalité ancestrale : Hearts of Oak défie à nouveau le champion Asante Kotoko. Ces deux formations se sont depuis longtemps fait un nom sur la scène continentale.

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Tim Howard L’interview

Blatter : Les arbitres doivent prendre leurs responsabilités Penalty, carton rouge, suspension. Le Président de la FIFA a un avis bien arrêté sur la question de la triple peine : on ne transige pas avec le règlement. En revanche, les arbitres peuvent désamorcer les polémiques, en faisant preuve de discernement.

Miracle dans le Pacifique Les Samoa américaines ont vaincu le destin. Treize années après son affiliation à la FIFA, l’archipel du Pacifique a enfin remporté son premier succès officiel. Cette belle histoire fait l’objet d’un film qui sortira en avril au cinéma.

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L es plus grands clubs du monde Les derniers succès de Benfica au niveau international remontent déjà à plus de 50 ans. Le club lisboète reste pourtant l’incontournable numéro un au Portugal… grâce à ses handballeurs, ses hockeyeurs sur patins et ses cyclistes.

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T im Howard : “Alex Ferguson ne reviendra pas” Syndrome de la Tourette, Manchester United, Jürgen Klinsmann… le gardien américain Tim Howard retrace les grandes étapes de sa carrière et se penche sur la Coupe du Monde au Brésil.

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T he Sound of Football Aujourd’hui encore, le morceau instrumental “The Liquidator” met le feu aux stades, surtout à Chelsea. Mais quel rapport entre ce titre, la Jamaïque et des crânes rasés à blanc ?

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“Je n’étais pas prêt à renoncer” En 1992, Aron Winter se lance à la conquête du meilleur championnat du monde en signant à la Lazio. Confronté au racisme, le Néerlandais refuse de se laisser abattre et décide, balle au pied, de prouver à ses détracteurs qu’ils font fausse route.

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Amérique du Sud 10 membres www.conmebol.com

Miguel Escalona Au cœur de la polémique avec le CD Palestino

Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA Du 15 mars au 4 avril 2014, Costa Rica

T H E F I FA W E E K LY

Tournoi Juniors FIFA/Blue Stars Du 28 au 29 mai 2014, Zurich

Cover: Helmut Wachter / 13 Photo

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Amérique du Nord et centrale 35 membres www.concacaf.com


L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

Europe 53 membres www.uefa.com

Afrique 54 membres www.cafonline.com

Asie 46 membres www.the-afc.com

Océanie 11 membres www.oceaniafootball.com

Lajos Detari Espoir de la Hongrie dans les années 1980

N° 17, 14 FÉVRIER 2014

ÉDITION FR ANÇAISE

Fédération Internationale de Football Association – depuis 1904

La Hongrie nostalgique

La lutte pour remonter ARON WINTER A BRAVÉ LES INJURES RACISTES SAMOA AMÉRICAINES LE MIRACLE DE PAGO PAGO SEPP BLATTER LES ARBITRES FACE À LEURS RESPONSABILITÉS W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY

La lutte pour remonter Notre couverture est consacrée au football hongrois : À Felsötarkany, club de troisième division entraîné par le légendaire Lajos Detari, on prépare du thé. Un match amical est imminent, les ballons sont prêts.

Sepp Blatter Son avis sur la triple peine

Getty Images

Nicky Salapu a écrit une page d’histoire avec les Samoa américaines

Coupe du Monde de la FIFA Du 12 juin au 13 juillet 2014, Brésil

Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA Du 5 au 24 août 2014, Canada

T H E F I FA W E E K LY

Tournoi de Football des J.O. de la Jeunesse Du 15 au 27 août 2014, Nankin

Coupe du Monde des Clubs de la FIFA Du 10 au 20 décembre 2014, Maroc

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A FIFA World Cup in Brazil is just like Visa: everyone is welcome.

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À DÉCOUVERT

L’œuvre inachevée du Major Thomas Renggli

pixathlon

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epuis 2009, la FIFA remet à l’occasion du Gala Ballon d’Or le Prix Ferenc Puskas du plus beau but de l’année. Pourquoi cette récompense porte-t-elle le nom du génie hongrois ? Regardons tout simplement les statistiques : en 85 sélections, le Major a marqué à 84 reprises, soit 0,988 but par match. À titre de comparaison, Pelé n’a inscrit “que” 77 buts en 92 capes pour le Brésil (0,837 but par match). Mais Puskas ne se résume pas à ces quelques chiffres. C’était un technicien hors pair, un virtuose du ballon rond et peut-être le meilleur pied gauche de l’histoire du football. D’après la légende, il avait encore plus de force dans la jambe droite. Mais on dit qu’après avoir brisé toutes les côtes d’un gardien adverse à cause d’un tir surpuissant en début de carrière, il aurait décidé, par sympathie, de ne plus utiliser que son “mauvais” pied. La carrière de ce buteur charitable est toutefois teintée d’un sentiment d’inachevé. Puskas symbolise en effet l’un des plus grands échecs de l’histoire du football, la défaite 3:2 de la Hongrie contre l’Allemagne en finale de la Coupe du Monde 1954, en Suisse. Ce “miracle de Berne”, il a pourtant bien failli l’empêcher : malgré une blessure lors du succès 8:3 face à ces mêmes ­A llemands en première phase et un repos forcé de deux matches, Puskas a ouvert le score lors de ce dernier duel. À l’avant-dernière minute, il a même inscrit ce qu’il croyait être le but égalisateur, finalement refusé pour hors-jeu. Jusqu’à aujourd’hui, aucune image n’a pu révéler avec certitude si cette décision était justifiée. Avant cette finale, la Hongrie était invaincue depuis plus de quatre ans et 31 rencontres. La composition de ce onze de rêve était connue de tous, bien au-delà des frontières hongroises : Grosics, Buzanszky, Lorant, Lantos, Bozsik, Zakarias, Budai, Kocsis, Hidegkuti, Puskas, Czibor. Malheureusement, la sélection a dû se contenter de prix de consolation : la médaille d’or olympique en 1952 à Helsinki, ou bien la première victoire d’une équipe non britannique sur le sol anglais en 1953. Aujourd’hui, le football hongrois est à la recherche de son lustre d’antan : une 46ème place au classement mondial de la FIFA, aucune ­participation à la phase finale d’un grand tournoi depuis 1986 et un cinglant revers 8:1 contre les Pays-Bas dans la dernière ligne droite des qualifications pour Brésil 2014. Lajos Detari, grand espoir de la génération des années 1980 et auteur du dernier but des Hongrois en Coupe

Le début de la fin Ferenc Puskas (à gauche) et Fritz Walter avant la finale de la Coupe du Monde 1954. Le “miracle de Berne” met fin à la domination hongroise.

du Monde, en 1986 au Mexique, a pris le temps de discuter de cette véritable descente aux enfers avec Roland Zorn, reporter pour The FIFA Weekly. Detari était un joueur très talentueux, mais n’a jamais exploité tout son potentiel. ­Devenu entraîneur, il officie désormais en troisième division à Felsötarkany, après avoir tenu les rênes de deux clubs historiques de Budapest, Honved et Ferencvaros. Il constitue ainsi un exemple éloquent de ce passage de la gloire à la pénombre. À l’inverse, l’histoire de la petite sélection des Samoa américaines (p.24) est rafraîchisT H E F I FA W E E K LY

sante. Cette troupe de footballeurs somme toute limités, qui n’a fait que perdre 13 années durant (dont un retentissant 31:0 contre l’Australie lors des qualifications pour la Coupe du Monde 2002), s’est écrit son propre petit conte de fées. Sepp Blatter, le Président de la FIFA, se prononce de son côté clairement en faveur de la “triple peine” en cas de faute passible de carton rouge commise dans la surface de réparation (p.23). Il en profite également pour placer les arbitres devant leurs responsabilités. Å

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L A JOS DETARI

Le 4 juillet 2014, nous fêterons le soixantième anniversaire de la finale de Coupe du Monde 1954 entre l’Allemagne et la ­Hongrie (3:2). Le légendaire Lajos Detari nous explique pourquoi le football hongrois est depuis tombé si bas.

En pleine campagne Lajos Detari se déplace à Salgótarján avec Felsötarkany, pour une défaite 0:3 en amical. Les locaux jouaient autrefois en première division. 6

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Helmut Wachter / 13 Photo

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“Nous sommes au troisième rang. Ça me rend triste.” T H E F I FA W E E K LY

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L A JOS DETARI

Un chemin semé d’embûches vers la deuxième division La première saison de Detari à Felsötarkany n’a pas encore commencé et il doit apprendre à connaître ses joueurs.

Propos recueillis par Roland Zorn, Photos : Helmut Wachter

Lajos Detari, vous êtes le dernier buteur hongrois en Coupe du Monde. Cela remonte à 1986. Pensez-vous qu’une nouvelle finale Allemagne-Hongrie puisse être possible un jour ? Lajos Detari : Avec ce qui se passe en Hongrie depuis plusieurs années, ce serait un sacré miracle. Je ne peux pas y croire. Nous serions déjà très heureux de pouvoir nous qualifier à nouveau pour la Coupe du Monde ou l’Euro.

La Hongrie a disputé une finale de Coupe du Monde pour la dernière fois en 1954. Cette année-là, nous avions une équipe formidable, qui n’a perdu aucun match pendant trois ans, sauf un, le plus important de tous. En 1953, nous sommes devenus la première équipe à battre les Anglais en Angleterre, 6:3, et nous avons confirmé un an plus tard à Budapest en gagnant 7:1. Pour beaucoup de gens, l’équipe de Puskas, Kocsis, Hidegkuti, Groscis et Czibor était tout simplement exceptionnelle.

Peut-on justement expliquer en partie la situation actuelle par le fait que cette période 8

dorée ait été l’unique point de référence du football hongrois pendant trop longtemps ? Les images d’époque, en noir et blanc, passent toujours à la télé. C’était un autre temps, le football était différent. C’est effectivement l’un de nos problèmes. En Hongrie, nous avons parlé de cette époque d’exception un peu trop longtemps et avec un peu trop de nostalgie. Pas mal de gens ont oublié ce qu’il faudrait faire pour que nous puissions assister à une renaissance du football hongrois. Nous avons perdu notre football, qui était autrefois réputé dans toute l’Europe pour le spectacle qu’il proposait.

En 1938 et 1954, la Hongrie a été vice-championne du monde. Jusqu’en 1968, elle a également été trois fois championne olympique. Mais sa dernière participation au Championnat d’Europe remonte à 1972 et pour la Coupe du Monde à 1986. Il y a encore beaucoup de joueurs talentueux en Hongrie, mais trop de choses sont mal faites. Nous avons par exemple des centres de formation, mais il n’y a aucun projet derrière et aucun concept clair allant des équipes de jeunes jusqu’au niveau professionnel. Nos équipes nationales juniors échouent toutes à se qualifier pour les Coupes du Monde ou les T H E F I FA W E E K LY

Championnats d’Europe de leur catégorie. Seuls les U-19 participeront au Championnat d’Europe 2014, parce que la Hongrie est qualifiée d’office en tant que pays organisateur.

Vous-même êtes le dernier footballeur professionnel hongrois à avoir fait parler de lui au niveau international dans les années 1980, à l’Eintracht Francfort et à l’Olympiakos Le Pirée. Après quelques années à la tête de clubs renommés de Budapest, Honved et Ferencvaros, vous êtes maintenant entraîneur en troisième division, au Felsötarkany SC. J’ai toujours été sincère. Certains ont eu des problèmes avec ça, mais pas mes joueurs, qui savaient parfaitement que j’étais droit et juste. En troisième division, où je suis maintenant actif, j’ai plutôt l’impression que l’honnêteté est de mise. Avec Felsötarkany, nous voulons construire quelque chose de solide, calmement et patiemment, avant de monter au deuxième échelon hongrois. Je prends du plaisir à faire ce travail, parce que les attentes ne sont pas démesurées.

Vos conseils ou votre aide ne sont donc plus recherchés en première division ni du côté de la Fédération hongroise, la MLSZ ?


L A JOS DETARI

Sans matériel, pas d’entraînement Les joueurs de Detari portent les buts du terrain en herbe jusqu’au petit terrain synthétique. Ce club de troisième division manque d’infrastructures.

“Tous les pays d’Europe de l’Est et d’Europe centrale ont progressé, sauf la Hongrie.” Il serait bon que des anciens internationaux tels que moi ou d’autres puissent aider à passionner les enfants entre six et douze ans pour notre sport. Nous pouvons montrer aux plus jeunes talents comment faire une passe, comment contrôler un ballon, quand et comment dribbler, comment développer sa technique de tir. Je ne comprends pas pourquoi personne ne nous le demande. En première division, on retrouve également très peu d’anciens grands noms du pays. La mode est plutôt au recrutement d’étrangers, comme chez les joueurs.

La Hongrie est-elle encore une terre de football ? Plus maintenant. Les jeunes ne veulent plus jouer au foot et préfèrent rester chez eux devant leur ordinateur. Beaucoup de nou-

veaux terrains ont récemment été aménagés et plusieurs stades sont rénovés ou construits, mais il n’y a aucun afflux de licenciés dans les clubs. La Hongrie compte 9,5 millions d’habitants et 80 000 ou 90 000 d’entre eux pratiquent le football, hommes et femmes confondus. C’est vraiment peu. En Allemagne par exemple, sur presque 80 millions d’habitants, près de sept millions sont licenciés dans un club de la Fédération allemande.

Que faudrait-il pour que la Hongrie retrouve une partie de son lustre d’antan et puisse de nouveau prétendre à une qualification pour les grands tournois ? Il faudrait établir de nouveaux programmes, en collaboration avec la fédération T H E F I FA W E E K LY

et les clubs, mais aussi faire en sorte que tout le monde arrête de se mettre des bâtons dans les roues comme c’est le cas actuellement. Beaucoup de choses ont été commencées, mais peu ont été terminées. Aucun sport collectif ne peut fonctionner comme ça. Chez nous, ceux qui prennent les décisions sont souvent des hommes d’affaires qui ne connaissent rien au football et qui feraient bien de regarder ce qu’il se passe ailleurs. Dans les clubs, ce sont les présidents qui décident, ils veulent tout faire tous seuls. L’influence du monde politique sur les fédérations et les clubs est également perceptible. À l’inverse, nous n’avons quasiment aucun directeur sportif. J’ai toujours dit qu’il fallait des personnes compétentes en matière de football dans les clubs.

Comment se porte la formation des entraîneurs en Hongrie ? Bien. Les entraîneurs ont toujours envie d’apprendre. Quand nous en avons la possibilité, nous nous rendons dans de grands clubs étrangers pour observer le travail qui y est réalisé. Ça m’intéresse de savoir pourquoi les joueurs en Allemagne, par exemple, sont capables de courir pendant 90 minutes et pas en Hongrie. 9


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Les chiffres clés du ­f ootball hongrois

12 octobre 1902 La Hongrie dispute sa toute première rencontre internationale en Autriche, à Vienne (0:5). Il s’agit du premier match entre deux équipes non britanniques. Aujourd’hui, ce duel a déjà été réitéré plus de 100 fois. Seul Argentine-Uruguay a eu lieu plus souvent.

Coupe du Monde 1938 Avec une facilité déconcertante, des joueurs de grande classe et une différence de but de 13:1, la Hongrie atteint la finale. Elle échoue cependant face à l’Italie (2:4).

25 novembre 1953

De 1950 à 1954

1986

La Hongrie devient la première équipe non britannique à s’imposer sur le sol anglais. La victoire 6:3 à Wembley est toujours considérée par les Hongrois comme le “match du siècle”. En 1954, les Anglais s’inclinent 7:1 à Budapest, pour la plus large défaite de leur histoire à ce jour.

Entre le 14 mai 1950 et le 4 juillet 1954, la sélection demeure invaincue pendant 31 matches. Ce record a été égalé par l’Argentine près de 40 ans plus tard (de 1991 à 1993). L’équipe de l’époque sera surnommée “Aranycsapat”, le “onze d’or”.

La Hongrie se qualifie pour la Coupe du Monde au Mexique, mais elle termine à la troisième place de son groupe, derrière l’Union soviétique et la France, ce qui est insuffisant pour poursuivre l’aventure. Depuis lors, elle n’a plus participé à aucune phase finale.

1956 Après l’insurrection hongroise et l’invasion des forces soviétiques, de nombreuses stars fuient à l’étranger. C’est le début de la fin.

1964 À Tokyo, la Hongrie décroche l’or olympique, comme en 1952 à Helsinki et en 1968 à Mexico. Il convient cependant de relativiser ces succès, dans la mesure où les pays communistes possédaient un avantage non négligeable grâce à leurs “amateurs d’État”.

1972

Une popularité intacte Detari, autrefois un joueur de classe mondiale, a laissé de bons souvenirs en Hongrie. Il prend ici la pose avec une admiratrice.

Comment faudrait-il travailler avec les jeunes joueurs ?

face aux Pays-Bas l’automne dernier, le championnat local n’est pas des plus flamboyants…

À mon avis, pour les joueurs entre six et douze ans, nous ne devrions nous attacher qu’à la technique. Après, entre 12 et 16 ans, les jeunes devraient se familiariser avec différents systèmes de jeu. À partir de 16-17 ans, il s’agit d’acquérir la condition physique nécessaire à une carrière de footballeur. Celui qui passe ces trois étapes avec succès peut, à partir de 18 ans, envisager de devenir professionnel. Mais chez nous, ça ne marche pas comme ça. Parmi les enfants jusqu’à 12 ou 14 ans, nous en avons toujours de très talentueux, mais ils ne peuvent que rarement progresser comme il le faudrait. Même dans ces catégories d’âge, beaucoup d’entraîneurs ne pensent qu’au succès à court terme. Mais pour former des jeunes au niveau professionnel, ça n’a aucune importance. Seuls les entraîneurs des équipes U-16 et U-17 doivent se demander combien de leurs joueurs passeront en équipe première. Ce qui nous manque également, c’est un accompagnement médical et scientifique de l’entraînement.

Il reflète lui aussi nos difficultés. Aucun progrès sportif n’est à signaler, l’intérêt du public reste relativement faible avec 4 000 spectateurs en moyenne, aucune équipe ou presque ne pratique un jeu susceptible de passionner les supporters. Les chaînes de télévision retransmettent environ cinq matches en direct le vendredi, le samedi et le dimanche. Le meilleur club reçoit environ 500 000 euros de droits télé par saison.

À l’image de l’équipe nationale, qui a récemment échoué à se qualifier pour la Coupe du Monde au Brésil et a encaissé un sévère 8:1 10

Comment le football hongrois pourrait-il enfin repartir de l’avant ? Uniquement grâce à de bons programmes de développement pour les jeunes, le championnat et toutes les équipes nationales, mais aussi grâce à une unité retrouvée entre la Fédération et les clubs. Mais depuis 20 ans, il ne se passe rien. En ce moment, nous ne sommes même pas un pays de second rang sur le plan footballistique, non, nous sommes au troisième rang. Nous sommes dans le bas du panier européen. Tous les pays d’Europe de l’Est et d’Europe centrale ont progressé, sauf la Hongrie. C’est incroyable et ça me rend triste. Å T H E F I FA W E E K LY

Lors de la Coupe du Monde en Belgique, la sélection n’est stoppée qu’en demi-finale par l’Union soviétique, avant de perdre le match pour la troisième place face au pays hôte. Cette quatrième place est la dernière performance notable de l’équipe nationale hongroise.

11 octobre 2006 La Hongrie s’incline 2:1 face à Malte dans le cadre des qualifications pour l’Euro.

2011 En septembre, le pays occupe la 27ème place du Classement FIFA, sa meilleure performance. On le retrouve aujourd’hui au 46ème rang.

11 octobre 2013 L’équipe nationale se voit infliger un cinglant 8:1 par les Pays-Bas lors des qualifications pour la Coupe du Monde. Bien que l’équipe ait théoriquement encore une chance de faire le voyage au Brésil, le sélectionneur Sandor Egervari présente sa démission.

Nom Lajos Detari Date et lieu de naissance 24 avril 1963 à Budapest (Hongrie) Poste Milieu de terrain offensif Carrière de joueur 1980–1987 Honvéd Budapest 1987–1988 Eintracht Francfort (Allemagne) 1988–1990 Olympiakos Le Pirée (Grèce) 1990–1992 FC Bologne (Italie) 1992–1993 Ancona Calcio (Italie) 1993 Ferencváros Budapest 1994 CFC Genoa (Italie) 1994–1996 Neuchâtel Xamax (Suisse) 1996–1998 VSE Sankt Pölten (Autriche) 1998–1999 Budapesti VSC 1999–2000 Dunakeszi VSE Carrière d’entraîneur (principales étapes) 2002 Honvéd Budapest 2002–2003 Hanoï ACB (Viêt-Nam) 2005–2006 Panserraikos FC (Grèce) 2011–2012 Ferencváros Budapest


L A JOS DETARI

Manque de place Les joueurs de Detari se succèdent rapidement sur le terrain, trop petit pour accueillir toute l’équipe. Un entraînement tactique est impossible. T H E F I FA W E E K LY

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L A JOS DETARI

Stratège solitaire. En troisième division, Detari a beaucoup de place et de temps pour réfléchir. 12

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L A JOS DETARI

Le double symbole Lajos Detari incarne la dernière conquête du football hongrois. Si ses carrières ont été mouvementées, c’est en raison des ­problèmes de structure des Magyars.

Incroyable frappe du cou de pied. Lajos Detari, numéro 10 de l’équipe de Hongrie à la Coupe du Monde 1986 au Mexique. À gauche, le Français Alain Giresse.

L

Perikles Monioudis

Imago

ajos Detari évaluait la distance, faisait passer le ballon au-dessus du mur et marquait. Il a inscrit un nombre incalculable de coups francs avec Budapest, Le Pirée et Bologne. Certes, Detari trouvait aussi le chemin des filets au cours du jeu et se montrait même décisif. Mais le Hongrois était surtout charismatique lorsqu’il défiait seul l’adversaire et lorsqu’égoïstement, mais aussi pour le bien de l’équipe, il se plantait devant l’adversaire pour réaliser un tir. Son but sur coup franc en finale de la Coupe d’Allemagne 1988, sous les couleurs de l’Eintracht Francfort face au VfL Bochum, a été synonyme de victoire (1:0). C’était sa réalisation la plus importante, mais aussi la dernière pour l’Eintracht.

L’État régit tout Les coups de pied arrêtés étaient la spécialité de Detari et représentaient sa signature au bas de sa déclaration d’indépendance, qui lui a été imposée par le pouvoir de l’État. Avant le changement d’ère en Europe, l’État hongrois possédait les droits de transfert du

joueur, pour ne pas dire qu’il possédait Detari lui-même. Le meneur de jeu devait supporter ses employeurs occidentaux. Detari a expliqué qu’on ne lui demandait pas son avis et que ce qu’il pensait de son présent et de son avenir n’avait pas d’importance. Seuls les dirigeants savent pourquoi, après quelques saisons au Budapest Honvéd (1980-87), où le milieu de terrain a marqué de très nombreux buts (72 buts en 134 rencontres), il a rejoint Francfort. De même lors de son transfert de Francfort à l’Olympiakos Le Pirée, à peine un an plus tard. Detari a révélé plus tard que la Juventus Turin avait montré de l’intérêt pour lui. Mais les Grecs étaient prêts à dépenser plus d’argent (17,2 marks : un record en Bundesliga). Les changements s’enchaînent En 1986, l’équipe nationale de Hongrie a participé pour la dernière fois à une phase finale de Coupe du Monde. C’est Detari qui a inscrit le dernier but hongrois dans le cadre de l’épreuve suprême. Il s’agissait d’un but hasardeux inscrit au premier tour contre le Canada, d’un but similaire à celui qu’il avait signé lors de la victoire 2:1 face aux Pays-Bas en phase de qualification, deux ans auparavant. Quand Detari ne T H E F I FA W E E K LY

marquait pas de coup franc, il profitait des arrêts ratés des gardiens. Il se trouvait en quelque sorte au bon endroit au bon moment. Cela n’a pas toujours été le cas après sa carrière de footballeur professionnel. Il a été entraîneur de toute une série de clubs et a sorti son épingle du jeu avec le Budapest Honvéd et le Panserraikos. Aujourd’hui, Detari entraîne le SC Felsötàrkány en troisième division hongroise – par principe, comme il nous l’explique en interview dans ce numéro. Il a fort à faire pour aider le football hongrois à se reconstruire. Detari, que l’on aborde encore dans les rues de Hongrie pour le prendre en photo, semble calquer sa carrière d’entraîneur (14 clubs en 13 ans) sur sa carrière de joueur, mouvementée malgré lui à ses débuts (11 clubs en 13 ans). Individualiste et débrouillard, Detari, symbole du football hongrois des deux dernières décennies, symbolise aussi l’état du football hongrois dans son ensemble. Non seulement Detari représente le football hongrois, mais celui-ci l’entraîne également dans sa chute. Å

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LE S CHAMPIONN AT S À L A LOUPE

VU DES TRIBUNES Primera Division

La Liga des cent points JordÍ Punti est romancier et auteur de nombreux articles footballistiques dans la presse espagnole.

Après 23 journées, trois équipes occupent la première place de la Liga avec 57 points : le FC Barcelone, le Real Madrid et l’Atlético de Madrid. Seule la différence de buts les sépare, au profit des Catalans. Une telle situation de triple égalité ne s’était plus produite à un stade si avancé du championnat depuis 21 ans, lors de la saison 1992/93. Le duel de très haut niveau que se livrent Merengues et Blaugranas depuis quelques exercices inclut cette année les Colchoneros, à la faveur du jeu audacieux et belliqueux prôné par Simeone. La parité est telle que personne ou presque n’ose y aller de son pronostic…

Gonzalo Arroyo Moreno / Getty Images

Interrogé sur cet équilibre il y a quelques semaines, Carlo Ancelotti, l’entraîneur du Real Madrid, a répondu que “pour gagner ce championnat, il faudra atteindre les 100 points”, une prophétie ratifiée par son homologue du Barça, Gerardo Martino. Certes, les derniers champions ont atteint ces totaux vertigineux qui en disent long sur le niveau du championnat d’Espagne, mais l’intégration de l’Atlético et le retour en forme de clubs comme Villarreal, l’Athletic de Bilbao et Valence semblent mettre ces chiffres hors de portée. S’il en est un qui a fait bonne impression lors des deux derniers matches, c’est bien le Real Madrid, auteur d’un sévère 3:0 sur son voisin en Coupe du Roi. Même si chaque équipe présente des lacunes tactiques, ce choc tend à prouver que les rivaux commencent à comprendre la mécanique du jeu de l’Atlético et parviennent à la neutraliser. Ainsi, dimanche dernier, les Colchoneros ont été battus par une équipe d’Almería (2:0) qui a complètement muselé le meilleur buteur adverse, Diego Costa (0 tir sur l’ensemble de la rencontre !). Tout au long des matches aller, l’équipe de Simeone a affiché une compacité remarquable, mais la répétition des efforts et la blessure du latéral Filipe Luis semblent avoir fragilisé ce bel édifice. L’Atlético a profité du mercato hivernal pour attirer des joueurs importants, comme l’Argentin Sosa et le Brésilien Diego, qui retrouve la capitale espagnole après deux

Se taire et savourer Le Gallois Gareth Bale après son ouverture du score pour le Real face à Villarreal (4:2).

saisons à Wolfsbourg. Nul doute que sa clairvoyance permettra à l’équipe de retrouver sa stabilité. Même s’ils proposent un autre football, Barcelonais et Madrilènes semblent aussi peu sûrs de leur force. Peinant à digérer l’arrivée d’un nouvel entraîneur et les changements associés, les deux ogres s’en remettent à la puissance de feu de leurs vedettes. Si Cristiano et Messi ont du mal à enchaîner, ils se sont trouvé des compagnons de jeu très appréciables : Cesc, Pedro et Alexis au Barça ; Benzema et la révélation Jesé au Real.

Les perspectives sont très similaires pour le Barça et le Real. Le retour des deux stars engagées cette année, Neymar et Gareth Bale, devrait permettre de faire la différence. Dimanche, au terme du choc contre Séville, Gerardo Martino a résumé le scénario de la fin du championnat en quelques mots : “C’est maintenant qu’il va falloir éviter les faux pas.” Avec cent points ou moins, c’est évidemment l’équipe la plus sûre de son fait qui ira au bout. Mesdames, Messieurs, le spectacle va commencer ! Å

La Casa Blanca se repose énormément sur Modric, Xabi Alonso et Di María, mais elle échoue souvent à imposer son rythme et finit par se faire dominer. C’est ce qui est arrivé samedi dernier face à Villarreal, qui l’aura assiégé pendant de longues minutes mais qui a payé cher ses errements dans les derniers mètres (4:2). Au Barça, le ballon semble circuler moins vite cette année. La blessure de Messi aura privé pendant deux mois de son principal référent cet effectif qui a dû se réinventer. Depuis le retour de l’astre argentin, le groupe semble traversé par des sentiments divergents, passant en quelques minutes de l’apathie à l’euphorie. Dimanche dernier, face à Séville, le FC Barcelone a été largement dominé pendant la première demi-heure et a encaissé un but, mais il a su réagir grâce à la magie de Messi et à la confiance d’un Iniesta toujours épatant à la baguette (1:4). T H E F I FA W E E K LY

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Primera División du Chili

Le maillot de la discorde Sven Goldmann est spécialiste du football au quotidien Tagesspiegel de Berlin

En cette sixième journée du tournoi d’ouverture du championnat du Chili, le Club Deportivo Palestino se savait attendu au tournant. Ce jour-là, le Tino donnait la réplique à O’Higgins de Rancagua, vainqueur du précédent tournoi d’ouverture. En empruntant la route panaméricaine, il faut parcourir environ 70 kilomètres pour se rendre de Rancagua à l’Estadio Municipal de La Cisterna au sud de Santiago, l’antre du Palestino. O’Higgins a pris l’avantage à l’heure de jeu, par Pablo Hernández. À ce moment-là, la victoire paraissait acquise aux visiteurs. Mais dans les derniers instants de la partie, Miguel Escalona a remis les deux équipes à égalité d’un coup de tête rageur. Tenu en échec, O’Higgins voit le leader Colo-Colo prendre quatre longueurs d’avance en tête du classement. Pourtant, la couleur du maillot du Palestino a fait couler beaucoup plus d’encre que le résultat de la rencontre.

avait pris la forme des frontières historiques de la Palestine, c’est-à-dire celles antérieures à la création de l’État d’Israël. Bien entendu, cette innovation a été très mal perçue par la communauté juive. Le Deportivo Ñublense a déposé une plainte officielle auprès de l’ANPF. Cette dernière a imposé une amende de 1 300 dollars au Palestino et prié les dirigeants de se trouver un nouveau maillot. Sur sa page Facebook, le club a répondu : “Pour nous, la Palestine sera toujours la Palestine historique et rien d’autre !” Le Tino a inauguré son nouveau maillot contre l’Univer-

sidad de Concepción, il y a trois semaines. Cette fois, les frontières de la Palestine étaient visibles non seulement dans le dos des joueurs, mais aussi sur leurs poitrines, sur fond doré. L’ambassade d’Israël au Chili s’est mêlée au débat, en évoquant “une provocation sans précédent”. Cette provocation fera sans doute l’objet de nouvelles poursuites. En attendant, elle connaît un certain succès : l’équipementier du Palestino a déjà fait savoir que les ventes de maillots avaient augmenté de 400 pour cent au niveau international. Å

“Au dos des maillots, le numéro un avait pris la forme des frontières historiques de la Palestine.”

Comme son nom l’indique, le Palestino est aussi et surtout le club des immigrés palestiniens. Le Chili abrite l’une des plus importantes communautés palestiniennes au monde, forte de ­ 350 000 membres. Certes, sur le papier, tous les joueurs du club sont chiliens ou argentins. Pour autant, les Arabes, comme on les appelle au Chili, n’ont pas coupé les ponts avec leur patrie d’origine. La présentation du nouveau maillot en début de saison a fait sensation. Comme de coutume, les couleurs traditionnelles de la Palestine (noir, blanc, vert et rouge) figuraient en bonne place. Il fallait donc chercher la nouveauté au verso : cette fois, le numéro un 16

Sport et politique Le CD Palestino crée la polémique. T H E F I FA W E E K LY

Claudio Reyes / AFP

Le Palestino est loin d’être un club anonyme au Chili, même si son palmarès souffre de la comparaison avec celui du géant Colo-Colo. En tout, l’équipe de la banlieue de Santiago a remporté deux championnats. Son dernier sacre, en 1978, porte la marque de son ancien capitaine, le grand défenseur chilien Elias Figueroa. Manuel Pellegrini y a fait ses premières armes en tant qu’entraîneur, avant de prendre en main les destinées du Real Madrid et de Manchester City.


“Kotoko domine le championnat national depuis deux saisons.”

Premier League du Ghana

L’hégémonie d’Asante Kotoko Mark Gleeson est un journaliste et commentateur sud-africain qui vit au Cap.

Pendant plus d’une décennie, la première division ghanéenne a vibré au rythme de la rivalité entre Asante Kotoko et Hearts of Oak, mais le premier cité a récemment pris le dessus. Sacré lors des deux dernières éditions, Kotoko se retrouve en tête du championnat à la fin des matches aller, assis sur un confortable matelas de sept points. Cette domination sans partage n’a rien d’habituel. Pendant 12 ans, les deux ogres ghanéens se sont partagé les titres nationaux, même si leur oligopole a été brisé en 2010 par l’étonnant Aduana Stars puis en 2011 par Berekum Chelsea. Cependant, depuis deux saisons, Kotoko a repris la main sur Hearts, dont la nouvelle génération peine à égaler les exploits de sa devancière. En 2012, Kotoko a conquis le championnat avec 63 points, tandis que Hearts a dû se

contenter d’une troisième place avec 47 unités. La saison dernière, Kotoko a conservé son titre, mais avec une moindre avance sur son premier poursuivant. Toutefois, il ne s’agissait pas de Hearts, qui a glissé jusqu’au 5ème rang. Cette année, cependant, la rivalité a retrouvé de son lustre à la faveur de l’imprévisibilité du prochain choc entre les deux équipes, l’un des plus attendus du continent. La rencontre doit avoir lieu au mois de mai, lors de l’avant-dernière journée du championnat, sachant que Kotoko a remporté 1:0 leur dernier affrontement, fin septembre à Accra. Il convient de noter que non seulement ces clubs sont les plus importants du pays, mais en plus ils représentent ses deux villes principales. Sis à Kumasi, Kotoko bénéficie du soutien d’Asantehene, le roi de la tribu

Asante. Ses fans surnomment les joueurs de Kotoko les Guerriers Porcs-épics. Étant originaire de la capitale, Hearts bénéficie d’un soutien moins traditionnel qu’urbain, alors qu’il fait tout de même partie des doyens des clubs africains, sa création remontant à 1911. Tous deux ont remporté des titres continentaux : Kotoko la Coupe d’Afrique des Clubs Champions ancienne formule à deux reprises et Hearts la Ligue des Champions en 2000. Le championnat du Ghana, qui a fêté au mois de décembre dernier les 20 ans de son passage au professionnalisme, a repris le week-end dernier après une longue interruption, à la faveur de la signature d’un accord de parrainage pour un montant de 10 millions de dollars et d’un contrat de diffusion avec la télévision. Kotoko doit donc trouver des dates pour disputer ses rencontres nationales au cœur de sa campagne de Ligue des Champions, qui le voit notamment affronter Barrack Young Controllers FC à l’extérieur ce week-end. Il s’est imposé 2:1 contre ce club libérien au match aller du premier tour.

ZVG

N’étant pas concerné par les joutes africaines, Hearts peut se concentrer sur la scène nationale pour tenter de revenir à la hauteur de son meilleur ennemi. Å

Des raisons de se réjouir pour les joueurs d'Asante Kotoko (image d'archive). T H E F I FA W E E K LY

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E N R O U T E P O U R L E B R É S I L : P L U S Q U E 17 S E M A I N E S

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La Coupe du Monde génère des richesses Les dépenses de la Coupe du Monde ne s’effectuent pas à fonds perdus. Cette compétition représente un investissement. Près de 3,6 millions d’emplois seront créés grâce à elle.

Une machine à créer des emplois Le Secrétaire Général de la FIFA Jérôme Valcke (à gauche) en compagnie du ministre Aldo Rebelo, à Brasilia.

Aldo Rebelo

Getty Images

P

ar conviction ou pour des raisons idéologiques, certaines personnes s’opposent en toute bonne foi à l’organisation de la Coupe du Monde 2014 par le Brésil. D’autres sont sincèrement persuadées que les sommes investies par le gouvernement fédéral dans cette compétition auraient été plus utiles aux secteurs de la santé ou de l’éducation. Ces divergences d’opinion sont à l’origine d’un débat démocratique sain sur les priorités de la nation, sur ce qui relève de l’essentiel et du superflu. Les tenants les plus radicaux de l’austérité et même de l’ascétisme argueront que l’art, les musées, les cours de philosophie, la mode et les loisirs sont inutiles et, donc, dispensables. Les plaisirs de l’esprit peuvent être ignorés au profit d’améliorations concrètes de notre niveau de vie. Pour les partisans de cette théorie, la question se pose ; pour tous les autres, il n’y a pas de débat. Le progrès ne se résume pas à mettre en balance un musée et un hôpital, un stade et

une école, un roman d’amour et un kilo de haricots. C’est la raison pour laquelle il me semble que la violence et la cacophonie observées dans nos rues ont dénaturé la discussion. Les membres des groupes politisés qui proposent de boycotter le tournoi de la FIFA agissent en toute mauvaise foi. Ils prétendent avec hypocrisie que la Coupe du Monde détourne l’argent de la santé et de l’éducation au profit de loisirs inutiles et superflus. Pour commencer, il convient de rappeler que les dépenses effectuées dans le cadre de l’organisation de cette compétition ne se font pas à fonds perdus. Il s’agit d’un investissement dont les retombées, en termes de justice sociale, iront bien au-delà du tournoi. Depuis la désignation du Brésil en 2007, le budget de la Coupe du Monde est plafonné à hauteur de 33 milliards BRL (13,9 milliards USD). Des agences indépendantes estiment que 112 milliards BRL (47 milliards USD) supplémentaires vont circuler dans l’économie brésilienne entre 2010 et 2014. Près de 3,6 millions d’emplois seront créés et la population bénéficiera d’une augmentation T H E F I FA W E E K LY

de revenus estimée à 63,48 milliards BRL (26,7 milliards USD). Les investissements du gouvernement ­fédéral profiteront au peuple brésilien. La Coupe du Monde ne dure qu’un mois, mais les Brésiliens continueront à bénéficier des aéroports, des ports, des ponts, des autoroutes, des mesures de sécurité et des télécommunications pendant de longues années. Les sommes allouées par la BNDES (la Banque brésilienne de développement) pour la rénovation ou la construction des stades seront remboursées intégralement, comme n’importe quel emprunt. En outre, les ressources consacrées aux questions “urgentes” et “utiles” ne cessent d’augmenter. Entre 2007 et 2013, l’éducation a reçu 311,6 milliards BRL (131,1 milliards USD) et la santé 447 milliards BRL (188 milliards USD). La Coupe du Monde ne coûte rien, elle profite à tous et génère une richesse qui permettra de résoudre quelques-uns des problèmes séculaires et endémiques de la société brésilienne. Å Aldo Rebelo est le ministre des Sports du Brésil 19


First Love

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Lieu : Dubaï, Al Mafoot FC Date : 18 décembre 2005 Heu re : 17 h 3 3

Photograph by Levon Biss with support from Umbro / RPM

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LE DÉBAT

La triple discussion

Jeu dangereux Gianluigi Buffon fauche Miroslav Klose et rentre aux vestiaires avant tout le monde.

Thomas Renggli Pour qu’il y ait faute, il faut que l’arbitre siffle, dit-on couramment. Dans la surface de réparation, en cas d’annihilation manifeste d’une ­occasion de but ou de faute en position de dernier défenseur, l’homme en noir transforme sa sanction en une “triple peine” pour le joueur incriminé : carton rouge, penalty et suspension. Lorsqu’il s’agit du gardien de but, il faut encore ajouter une quatrième dimension, puisqu’un joueur de champ doit laisser sa place au portier remplaçant. Le 25 janvier dernier, c’est ainsi que la série de 12 victoires consécutives de la Juventus ­Turin a pris fin de manière abrupte. Gianluigi 22

Buffon, dernier rempart du champion en titre, a accroché les jambes de l’attaquant de la Lazio de Rome Miroslav Klose et a dû se résoudre à aller prendre sa douche avant même d’avoir laissé échapper quelques gouttes de sueur. Plus importante encore que les conséquences de cette action pour les Bianconeri a été l’indignation des médias italiens : “excessif”, “exagéré”, “inapproprié” pouvait-on ainsi lire. Le fait que l’arbitre ait tout simplement appliqué le règlement en expulsant Buffon a été largement occulté par la plupart des journalistes. Le débat sur cette “triple peine” déchaîne les passions. L’International Football Association Board (IFAB), garant des Lois du jeu, a déjà traité le sujet, notamment lors d’une réunion en mars 2012. Un assouplissement de la règle, avec un carton rouge obligatoire seulement lorsque les deux fautes décrites plus haut sont commises à l’extérieur de la surface, n’a cependant pas été ratifié. Cela avait été justifié à l’époque par le fait que l’idée devait encore faire son chemin et que de plus amples discussions étaient nécessaires. Les questions-clés du T H E F I FA W E E K LY

­ ébat sont à la fois simples et complexes : d qu’est-ce qu’une faute en position de dernier défenseur et qu’est-ce que l’annihilation d’une occasion de but manifeste ? Bien que des experts renommés tentent de faire pencher la balance, il ne faut pas s’attendre à voir la situation évoluer pour l’instant. Lors de la prochaine assemblée générale annuelle de l’IFAB, le 1er mars à Zurich, le sujet n’apparaîtra que dans la catégorie “Autres”. “Nous cherchons une solution”, indique néanmoins Jonathan Ford, directeur général de la Fédération galloise de football. “Mais nous n’avons pas encore trouvé de meilleure possibilité.” Pour que la règle soit modifiée, il lui faudra obtenir au moins les trois quarts des voix des huit membres habilités à voter. Å

Les débats de The FIFA Weekly Qu’est-ce qui vous interpelle ? De quels sujets aimeriez-vous discuter ? Envoyez vos propositions à : feedback-theweekly@fifa.org.

Paolo Bruno / Getty Images

Penalty, carton rouge, suspension. La triple sanction pour les fautes dans la surface anime les discussions.


LE DÉBAT

Il arrive aux arbitres de se tromper et de nombreux cartons rouges relèvent de l’appréciation personnelle. Pénaliser une équipe aussi sévèrement, sans prendre en compte les erreurs éventuelles, irait à l’encontre des intérêts des supporters, des joueurs et du football de manière générale et n’a plus rien à voir avec le fair-play. Mais dans certains cas, ce genre de décision est nécessaire afin d’empêcher les actions trop violentes. Domi2901, Allemagne

Ce type de sanction est tout à fait justifié. Il faut régler le problème des plongeons. Beaucoup d’Américains se moquent du football en raison des nombreuses simulations de blessures. Il faut avoir recours à l’arbitrage vidéo, tout plongeon doit être sanctionné par un carton rouge. Adham_1010, Canada

“La triple sanction est trop sévère.” La question est de savoir si un ajustement des règles entraînerait une plus-value en termes de qualité et d’authenticité. En cas d’infraction, un joueur se voit aujourd’hui sanctionné au niveau sportif, disciplinaire et administratif. La sanction administrative porte alors sur un match qui n’a pas encore été disputé. Cela nuit au principe d’égalité entre les deux équipes. Pour cette raison, je pense que les suspensions doivent être supprimées.

LE BILLET DU PRÉSIDENT

La triple sanction peut être ajustée afin de laisser davantage de place au fair-play. Les suspensions devraient porter uniquement sur le match concerné et non pas sur les rencontres suivantes. La menace du carton rouge devrait suffire à inciter les joueurs à la prudence et les penalties devraient être transformés en coups francs. Philbad, Nigeria

Les règles doivent protéger les joueurs ! Physiquement, mais aussi sportivement. Toute faute ou autre action irrégulière visant à annihiler une occasion de but doit être sévèrement sanctionnée.

L’art délicat de l’arbitrage

Lucasjeha, Brésil

Je ne suis pas d’accord avec ces sanctions. Les cartons rouges et les penalties relèvent de la décision de l’arbitre dans un contexte particulier. Il arrive qu’une équipe soit alors avantagée et que les ralentis indiquent que la décision était injustifiée. Le joueur qui a commis la faute doit être sanctionné par un carton rouge (ou un deuxième carton jaune), remplacé puis suspendu. À ma connaissance, les suspensions n’ont aucun effet didactique sur les joueurs, et encore moins en Liga espagnole. Ces mesures doivent donc être alourdies. Au football, les protections corporelles sont réduites et lors des duels, la santé des joueurs est menacée par les comportements agressifs. G.R., Honduras

La triple sanction est trop sévère ! D’autant plus qu’en général, le but empêché par la faute est ensuite marqué lors du penalty. Pourquoi ne pas donner le carton rouge uniquement si le coup de pied de réparation échoue ? Je n’aime pas non plus les cartons rouges distribués quand le défenseur est le dernier homme. Cette sanction doit être réservée aux fautes lourdes qui mettent en danger l’intégrité physique d’un joueur et doivent servir à lutter contre les agressions directes. Lorousa, États-Unis

Adjvfun, Grèce

“Les règles doivent protéger les joueurs.” T H E F I FA W E E K LY

L’

expression “triple peine” repose sur un malentendu. Elle suggère en effet qu’un joueur est sanctionné trois fois pour une faute et ne tient pas compte du fait que les règles du football sont sans ambiguïté. La Loi 12 énumère dix fautes qui sont sanctionnées par un coup franc direct, du coup de pied donné à l’adversaire à la bousculade en passant par la main volontaire. Dans le même passage, les fautes qui sont passibles d’exclusion sont stipulées. Cela concerne notamment : les fautes grossières, les comportements violents, les crachats sur un adversaire, le fait d’empêcher l’équipe adverse de marquer un but, le fait d’annihiler une occasion de but manifeste en touchant délibérément le ballon de la main ou en commettant une autre faute. Un penalty doit être accordé par l’arbitre au lieu d’un coup franc quand la faute est commise par le joueur dans sa propre surface de réparation. C’est la seule différence avec le carton rouge, qui est infligé quand la faute est commise partout ailleurs sur le terrain. Autrement dit : un carton rouge entraîne, partout sur le terrain, a) un coup franc, b) l’exclusion du joueur et c) une suspension ; dans la surface de réparation, le coup franc devient un penalty. Que le joueur en infraction soit un joueur de champ ou un gardien ne change rien aux faits (ni à la sanction requise). Les règles sont les mêmes pour tous. Leur interprétation exige toutefois du doigté. Car toute faute commise dans la surface de réparation ne justifie pas obligatoirement une exclusion. Les arbitres semblent pourtant parfois tirer des conclusions erronées. Avec une interprétation du règlement propre à chaque situation, ils pourraient mettre un terme une fois pour toutes aux discussions fâcheuses sur la triple peine. Cette subtilité, c’est l’art délicat de l’arbitrage.

Votre Sepp Blatter 23


Le miracle de Pago Pago Pendant 92 minutes, la caméra met en lumière la solidarité des joueurs de l’équipe des Samoa américaines. La victoire sera-t-elle au bout du chemin de cette production atypique ?

Pendant 13 ans, les Samoa américaines ont systématiquement perdu tous les matches auxquels elles ont participé. L’arrivée d’un Néerlandais totalement inconnu a pourtant transformé cette équipe abonnée à la défaite en un collectif capable de renouer avec la victoire. Deux réalisateurs se sont penchés sur cette belle histoire. Le film “Next Goal Wins” sortira en avril dans les salles.

L

es habitants des Samoa américaines qui aiment fêter les titres ne risquent pas de faire des heures supplémentaires. Là-bas, il n’y a pas de championnat. Sur le plan international, la sélection insulaire se contente d’un rôle de figuration. Les statistiques parlent d’elles-mêmes. Parmi une ­interminable liste de défaites plus ou moins ­humiliantes, on trouve un terrible 31:0 encaissé face à l’Australie en 2001. Ce revers est le plus lourd jamais encaissé par une équipe nationale en compétition officielle. Il est des souvenirs plus agréables. Une décennie plus tard, le gardien qui a vécu ce calvaire reste traumatisé. 24

En tout, 56 000 personnes vivent sur cette île volcanique au sud du Pacifique. À première vue, le décor a tout du paysage de carte postale. Pourtant, le pays doit relever de nombreux ­défis. L’archipel reste très dépendant des ÉtatsUnis sur le plan économique. Washington lui verse d’importantes subventions, ce qui n’empêche pas le taux de chômage d’atteindre 30 pour cent. Les insulaires peuvent chanter et manger tout leur soûl. En revanche, l’activité physique n’est pas vraiment leur fort. Aucun pays au monde ne présente un taux d’obésité aussi important. Il y a quelques années, l’équipe nationale était, en outre, la risée de la planète football. Celle-ci pointait en effet à la dernière place du Classement mondial FIFA. Treize ans T H E F I FA W E E K LY

après avoir rejoint l’instance dirigeante du football mondial, les Samoa américaines avaient perdu absolument tous leurs matches. Au cours de cette période, elles n’avaient inscrit que deux buts, dont l’un entaché d’un possible hors-jeu. Des débuts difficiles Peut-être un fan étranger particulièrement compatissant ­aurait-il pu envoyer une bouteille à la mer. “Haut les cœurs. Ne vous laissez pas abattre. Nous aussi, nous avons eu du mal au début.” On trouve aussi de par le monde des passionnés de football, comme les Anglais Mike Brett et Steve Jamison. Ces deux cinéastes se sont retrouvés sans projet à l’été 2011. Plutôt que de s’allonger sur la plage en

Next Goal Wins / Archer’s Mark

Alan Schweingruber


SAMOA AMÉRICAINES

NEX T GOAL WINS “Nex t Goal Wins” est une produc tion Agile Films et Archer ’s Mark. Ce documentaire de 92 minutes sor tira dans les salles en avril 2014. Le titre fait référence à la règle en vigueur dans les cours d’école, qui veut que la prochaine équipe qui marquerempor te la par tie, indépendamment du score. “Nex t Goal Wins” a été réalisé par les Britanniques Steve Jamison et Mike Brett.

Une décennie après avoir touché le fond,

l’équipe reçoit l’aide d’un sélectionneur qui croit aux miracles.

Travailler le mental Le sélectionneur Thomas Rongen insuffle à l’équipe nationale une nouvelle mentalité de vainqueur.

attendant un signe du destin, ils ont décidé de s’intéresser au cas des Samoa américaines. Pour eux, il y avait là matière à raconter une belle histoire. “Il n’était pas question pour nous de ridiculiser cette équipe”, ­explique Steve Jamison. “Nous voulions réaliser un documentaire qui prouve que les ­m iracles sont possibles.” Le film Next Goal Wins n’est pas à recommander aux gardiens de but au bord de la dépression. Une séquence de cinq minutes ­ montre les 31 buts encaissés contre l’Australie. La ­caméra reste braquée sur Nicky Salapu, le dernier rempart samoan. On le voit plonger à gauche, à droite, tenter de capter des ballons insaisissables, se détendre, piétiner sa surface de but, crier, jurer, pleurer … S’il décide d’assister

à l’avant-première à Londres, on ne peut que conseiller à Salapu de se munir d’une lampe de poche et d’arriver en retard. Le théorème de James Dean Au terme de cette première séquence, nous retrouvons le héros malheureux pour une ­ ­interview menée dix ans après les faits. Le temps ne lui a pas fait de cadeaux. Salapu cherche ses mots. Il a honte. Le fier père de ­famille, la ­légende du football samoan, a failli. Trente-et-un buts. Une humiliation. James Dean a été le premier à trouver la formule à Hollywood : il n’y a pas de film sans héros. Sur le plan technique, le documentaire des deux Anglais ne peut évidemment pas rivaliser avec T H E F I FA W E E K LY

les superproductions américaines. Pourtant, malgré un budget limité, les réalisateurs ont respecté à la lettre les principes de base du septième art, en s’appuyant sur des personnages forts. On pense évidemment à ­Salapu. Il y aussi Jaiyah Saelua, la Fa’afafine. Née dans un corps de garçon, Saelua est devenue une jeune fille puis une femme. Les entretiens avec cette personnalité sensible ne laisseront personne indifférent. “Toute l’équipe espérait bien rencontrer des gens intéressants”, poursuit Jamison. “Autrement, le film n’aurait sans doute jamais pu se faire.” Au bord du désastre Jusqu’à présent, tous les ingrédients sont réunis pour un spectacle sympathique : une histoire 25


SAMOA AMÉRICAINES

Et donne tout.

De la combativité et du style L’ancien joueur de l’Ajax Amsterdam ne ménage pas ses efforts, même sur un terrain détrempé.

Jusqu’à sa dernière chemise.

merveilleuse, des paysages magnifiques et des protagonistes inoubliables. C’est alors qu’un personnage aussi improbable qu’inattendu fait irruption sur la pellicule et transforme ce qui aurait pu se contenter d’être un documentaire gentillet en un petit chef-d’œuvre. L’homme en question s’appelle Thomas Rongen. À première vue, ce Néerlandais de 55 ans n’a rien de l’homme avec qui on voudrait partir au bout du monde : visage fermé, corps sec, voix tonitruante. La Fédération américaine de football l’a dépêché sur place, à la demande des ­Samoa américaines. Rongen est un vieux de la vieille, qui ne mâche pas ses mots. Au départ, la nouvelle n’a pas vraiment réjoui Jamison. “Quand nous avons appris qu’il venait, nous nous sommes dit que le film était 26

fichu. Je m’étais documenté sur Internet et je pensais savoir à qui j’avais affaire. Que faire s’il ne nous laissait plus filmer ?” Rongen en vedette On ne le saura jamais. Rongen laisse l’équipe poursuivre son travail et s’emploie dès le début à justifier sa réputation : “Si tu ne fais pas ce que je te demande, je te remplace ! Tu n’as plus rien à faire dans mon équipe”, l’entend-on crier à un défenseur lors de la première séance d’entraînement. À elle seule, sa voix vaut le détour. Il l’utilise pour corriger, motiver, expliquer. Dans le film, il montre à ses joueurs comment réaliser un petit pont sur un terrain détrempé. Certains semblent découvrir ce geste pour la première fois. T H E F I FA W E E K LY

Avec autorité, il ne laisse rien passer. Il faut dire que notre homme a fait ses gammes à la grande école de l’Ajax Amsterdam et qu’il a joué en compagnie de Johan Cruyff. Rongen est au cœur de Next Goal Wins. Il en est la star. Lors d’un dîner avec ses joueurs, le Néerlandais joue sur la corde sensible pour motiver son équipe. Il parle de sa fille, victime d’un accident mortel à 18 ans, et en appelle à la fierté de son groupe. “Vous êtes jeunes. Profitez de l’instant présent ! Sachez apprécier ce que vous avez.” Tout finit par une victoire L’histoire se poursuit et se conclut même sur un happy end. Les cinéastes, le sélectionneur et les 23 joueurs étaient ensemble depuis un

Next Goal Wins / Archer’s Mark

Respirer La sélection se détend à l’occasion d’une baignade, l’équipe du film reste à ses côtés.


SAMOA AMÉRICAINES

Pour décrocher sa plus grande victoire.

Le compte à rebours Les joueurs des Samoa américaines se rassemblent avant le match contre Tonga.

mois lorsqu’un événement incroyable est survenu, le 22 novembre 2011 : opposées à Tonga dans les qualifications pour la Coupe du Monde, les ­Samoa américaines s’imposent à l’arraché (2:1). L’équipe fête son premier succès dans une compétition officielle de la FIFA. La défenseuse Jaiyah Saelua est élue “femme du match”, après avoir sauvé deux buts qui paraissaient inévitables. Les caméras ne savent plus où donner de la tête, les larmes coulent, les joueurs cherchent leurs mots. À la toute fin du film, juste avant le générique, Nicky Salapu a retrouvé le sourire. “Tout est rentré dans l’ordre. Un jour, j’aimerais me mesurer à nouveau à l’Australie. Rien qu’une fois. Ça me ferait plaisir.” Å

Association Fédération des Samoa américaines de football Classement 196ème Adhésion à la FIFA 1998 Premier match international 1983 Bilan depuis 1983 41 matches, 2 victoires, 1 nul, 38 défaites

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TRIBUNE

L E T O P 11 D E L A S E M A I N E

Les clubs qui ont le plus de membres

Une histoire de mains et de pieds Perikles Monioudis

L

e football n’a pas toujours été ce sport strictement réglementé, tactique et parfois (peut-être dans les championnats amateurs ou dans les compétitions de jeunes) silencieux, dont l’amateur éclairé peut profiter en toute tranquillité. Petit à petit, chacun s’est pris au jeu. Les cris ont commencé à résonner de plus en plus fort, l’agressivité et la violence sont devenues de plus en plus présentes. Au 10ème siècle, il n’était pas question de tactique. Personne n’avait encore eu l’idée de s’intéresser aux dimensions du terrain ou des buts. Les équipes se composaient souvent de toute la population masculine d’un village, le plus souvent issue des classes laborieuses (paysans et artisans). Les portes de la ville faisaient office de cages. L’objet de ce sport populaire était de porter le ballon dans le but adverse avant la tombée de la nuit, de se dépenser et, accessoirement, d’échanger quelques coups. En l’absence de règles, personne ne s’offusquait de se faire bousculer, mordre ou même frapper. La révolution industrielle a mis un terme à cette préhistoire du football. Confrontés aux règles et aux rigueurs du travail en usine, les ouvriers n’avaient plus guère le temps de se consacrer à de telles activités. Les bourgeois et les aristocrates ont donc repris le jeu à leur compte. Dans les public schools anglaises, le loisir populaire a été élevé au rang de sport (même si, au départ, les règles étaient encore différentes de celles que nous connaissons aujourd’hui). Cette fois, l’objectif était d’enseigner l’autodiscipline et le sens de la compétition aux enfants. Autrement dit, le football s’apparentait à un entraînement militaire.

La Football Association a vu le jour à Londres, en 1863, sans les clubs de rugby. La balle est alors définitivement passée de la main au pied. En Amérique, le ballon a connu une autre évolution. Sans aristocrates pour s’inquiéter du sort des mains des futurs salariés, le football américain a suivi un chemin parallèle à celui du rugby, laissant le soccer sur le bord de la route. Les sports américains, essentiellement basés sur l’adresse manuelle, ont leurs partisans. Le basketball et le golf, au même titre que le hockey sur glace, ont trouvé leur public sur le Vieux Continent, du moins jusqu’à ce que les championnats européens sortent de leur sommeil de Belle au Bois Dormant. Avec la Premier League en tête d’affiche et le spectacle en argument de vente, le football a abandonné les vieux kick and rush, catenaccio et autres marquages individuels pour laisser place à un jeu plus fluide, pratiqué par des athlètes plus complets. Le Néerlandais Dennis Bergkamp (qui a porté les couleurs d’Arsenal entre 1995 et 2006) et l’Italien Gianfranco Zola (à Chelsea entre 1996 et 2003) ont été les précurseurs de cette évolution. Sous leur impulsion, le football anglais a retrouvé son rayonnement d’antan. Bergkamp et Zola sont en quelque sorte les descendants des directeurs des anciennes public schools. Sans eux, peut-être jouerions-nous tous au basket. Å

La rubrique hebdomadaire de la rédaction de The FIFA Weekly T H E F I FA W E E K LY

1

Benfica Lisbonne Membres : 235 000 Disciplines : football, basketball, handball, cyclisme, rink hockey, volley-ball, rugby, tennis de table (entre autres)

2

FC Bayern Munich Membres : 223 985 Disciplines : football, basketball, handball, échecs, tennis de table, gymnastique

3

FC Barcelone Membres : 177 246 Disciplines : football, baseball, basketball, hockey sur glace, patinage artistique, handball, hockey, athlétisme, rink hockey, basketball en fauteuil roulant, rugby

4

Manchester United Membres : 151 079 Discipline : football

5

FC Arsenal Membres : 130 000 Discipline : football

6

FC Schalke 04 Membres : 119 040 Disciplines : football, basketball, handball, athlétisme, tennis de table

7

Juventus Turin Membres : 111 100 Discipline : football

8

Inter Milan Membres : 110 000 Discipline : football

9

SC Internacional Membres : 100 135 Discipline : football

10

Boca Juniors Membres : 100 000 Disciplines : football, aérobic, basketball, futsal, haltérophilie, judo, karaté, gymnastique, athlétisme, gymnastique rythmique, lutte, taekwondo, volley-ball

11

Borussia Dortmund Membres : 95 000 Disciplines : football, boxe, handball, athlétisme, tennis de table Connaissez-vous d'autres grands clubs ? Écrivez-nous à : feedback-theweekly@fifa.org 29


L’ I N T E R V I E W

“Dans les vestiaires, nous rions de ma maladie” Après avoir quitté Manchester United en mauvais termes, Tim Howard est devenu indispensable à Everton. À 34 ans, le gardien espère écrire une page d’histoire avec l’équipe des États-Unis. À l’occasion d’un entretien, Howard évoque le groupe qui attend sa sélection en Coupe du Monde, le syndrome de la Tourette dont il est atteint et son légendaire but de cent mètres.

Tim Howard, vous avez quitté Manchester United en colère il y a huit ans. Aujourd’hui, vous semblez beaucoup vous plaire à Everton. Tim Howard : Oui, c’est vrai que je m’y plais. La ville de Liverpool et les fans sont fantastiques. Ma période à Manchester United reste une belle expérience. Mais en 2005, le club a engagé Edwin van der Sar alors que je venais de prolonger mon contrat. Ça m’a énervé, au début du moins. Aujourd’hui, je n’ai plus de problème avec ça. Ce sont les affaires. De toute façon, Everton est un club formidable.

Vous devez avoir d’autant moins de regrets que Manchester United n’est pas en grande forme. Êtes-vous toujours en contact avec votre ancien club ? Je vis toujours à Manchester. Mais je n’ai pas de contacts particuliers avec le club.

Croyez-vous que Sir Alex Ferguson pourrait reprendre ManU en main ? Non, je ne pense pas. Il a réalisé un travail fantastique à Manchester United et y a laissé des traces. Maintenant, il profite de sa retraite. Je l’appréciais beaucoup en tant qu’entraîneur et en tant que personne. C’était un honneur de jouer sous sa direction.

Sur YouTube, on peut voir une scène fantastique d’un match d’Everton contre Bolton. Vous y jouez le rôle principal… Vous voulez parler de mon but d’il y a deux ans ?

Exactement : le quatrième but inscrit par un gardien dans l’histoire de la Premier League ! On me parle souvent de ce but. C’était une soirée venteuse à Liverpool. En seconde période, je dégage depuis ma propre surface de réparation, le ballon rebondit vingt mètres devant le but adverse, passe par-dessus le gardien de Bolton et atterrit je ne sais comment dans les filets. Ce n’était pas voulu. 30

Ça m’a d’ailleurs fait de la peine pour Bogdan, le gardien de Bolton. J’ai moi-même encaissé un but semblable une fois. Ce n’est pas très agréable.

Plus jeune, vous avez joué quatre ans chez les MetroStars à New York, notamment en tant que doublure de la légende américaine Tony Meola. Comment était-il ?

beaucoup de plaisir à travailler avec lui. Nous devons profiter de son expérience en Coupe du Monde. Ça pourra nous être utile pendant la phase de groupes, où nous serons confrontés à l’Allemagne, au Ghana et au Portugal.

Vous êtes atteint du syndrome de Gilles de la Tourette depuis votre enfance. Comment cette maladie se manifeste-t-elle ?

Tony était mon mentor. C’est un homme formidable. J’ai beaucoup appris grâce à lui, c’est lui qui a fait que je suis devenu footballeur professionnel. Son caractère ouvert et franc et les nombreuses conversations que nous avons eues m’ont aidé quand je débutais. Aujourd’hui encore, nous nous téléphonons régulièrement. Il m’a appelé la semaine dernière. Il travaille aujourd’hui pour la télévision américaine.

Je souffre parfois de tics, des soubresauts au niveau du bras ou de la nuque. C’est variable. Mais heureusement, la maladie ne se manifeste pas chez moi par des tics vocaux, comme chez d’autres personnes atteintes du syndrome de la Tourette. En revanche, je tousse sans arrêt, quand je suis nerveux en particulier.

Le soccer a moins d’importance aux États-Unis qu’en Europe. Comment vivez-vous cela, en tant que joueur ?

Aucun. Quand je me concentre et que l’adversaire s’approche, je n’ai pas de tics. Les médecins ne l’expliquent pas. C’est comme si ma concentration était plus forte que le syndrome de la Tourette.

Le soccer américain s’appuie sur des bases solides et les fans sont au rendez-vous. Le football a de l’avenir, même si ce n’est pas le sport numéro un dans notre pays.

Les Américains ont l’esprit de compétition. Attendent-ils de leur équipe nationale qu’elle remporte le titre mondial au Brésil ? Non, ce n’est pas le cas. Nous allons à la Coupe du Monde et nous sommes extrêmement heureux de représenter les États-Unis. Mais nous verrons ce qui se passera. Notre qualification pour les quarts de finale de la Coupe du Monde 2002 avait enflammé les fans. Il est clair que tout le monde a envie de revivre ça.

Comment trouvez-vous le travail de Jürgen Klinsmann ? Fantastique. C’est incroyable ce que Klinsmann apporte à l’équipe nationale avec ses idées et son charisme. Nous prenons T H E F I FA W E E K LY

Quel impact cela a-t-il sur vos prestations sur le terrain ?

Votre maladie est-elle un sujet que vous abordez avec vos coéquipiers ? Tout le monde est au courant et ça ne pose problème à personne. Au contraire. Nous en rions ensemble dans les vestiaires quand il m’arrive d’avoir le bras qui sursaute. Propos recueillis par Alan Schweingruber


Nom Tim Howard Date et lieu de naissance 6 mars 1979, North Brunswick (États-Unis) Poste Gardien de but Clubs North Jersey Imperials, MetroStars, Manchester United, Everton Équipe nationale 96 sélections pour les États-Unis, 2 participations à la Coupe du Monde Principaux succès

Simon Bruty / Sports Illustrated / Getty Images

Footballeur américain de l’année 2008 Vainqueur de la FA Cup en 2004

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LE MIROIR DU TEMPS

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Caracas, Venezuela

Le roi Pelé. Pour le Brésil, le chemin menant à la Coupe du Monde 1970 au Mexique passe par le Venezuela. Edson Arantes do Nascimento, plus connu sous le nom de Pelé, y est accueilli avec enthousiasme par les jeunes fans. Le virtuose du ballon ne craint pas du tout le contact direct avec les enfants. Plus tard, sur le terrain, il se montre sans pitié. Il contribue par deux buts à la victoire 5:0 de son pays contre le Venezuela. Au Mexique, il remporte son troisième titre mondial. “J’étais à mon meilleur niveau en 1970”, analyse-t-il aujourd’hui.

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Global Photo / fotoglori (2)

1969


LE MIROIR DU TEMPS

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São Paulo, Brésil

2012 Le prince Neymar. Comme Pelé, Neymar da Silva Santos Júnior a fait ses débuts professionnels sous les couleurs de Santos. En 2012, il est autant admiré par les jeunes que son idole 43 ans auparavant. Il se rend ici à l’un de ses derniers entraînements avec le club brésilien. Contrairement à Pelé, Neymar choisit de partir en Europe. Les petits Brésiliens immortalisent leur rencontre avec la star grâce à l’appareil photo de leurs téléphones portables. Encore une différence avec la grande époque de Pelé : avec le téléphone à cadran rotatif, on ne risquait pas de prendre des photos.

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LE CL ASSEMENT FIFA Classement Équipe Évolution Points

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Espagne Allemagne Argentine Portugal Colombie Suisse Uruguay Italie Brésil Pays-Bas

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Belgique Grèce États-Unis Chili Angleterre Croatie Bosnie-et-Herzégovine Ukraine France Danemark Mexique Russie Côte d’Ivoire Équateur Suède Algérie Slovénie Cap-Vert Serbie Arménie République tchèque Panamá Roumanie Écosse Costa Rica Venezuela Ghana Égypte Iran Honduras Pérou Turquie Autriche Hongrie Tunisie Cameroun Nigeria Islande Paraguay Japon Pays de Galles Monténégro Australie Slovaquie Albanie Israël Ouzbékistan Émirats arabes unis Mali Norvège République de Corée Burkina Faso Guinée Afrique du Sud Finlande Sénégal République d'Irlande Libye Jordanie Pologne Bolivie Bulgarie Sierra Leone Maroc Zambie Arabie saoudite Trinité-et-Tobago

0 0 1 1 -2 0 2 0 2 5 0 0 -6 -1 1 1 2 8 1 8 -3 4 0 3 -3 4 -13 -7 -4 3 1 3 4 2 -1 4 -6 1 2 -2 4 0 3 6 1 7 8 5 -19 -1 -8 -4 -1 -10 1 2 0 -6 3 7 -1 2 3 0 -6 -2 1

1117 1084 1044 1038 1032 966 919 917 917 907 887 862 841 831 821 819 799 799 775 771 760 754 746 742 734 734 733 729 729 716 704 703 678 673 656 626 616 613 603 601 598 594 576 574 571 570 569 565 561 557 556 554 554 550 540 529 528 523 514 494 494 486 484 454 450 450 444

Rang Sept. 2013

Oct. 2013

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→ http://fr.fifa.com/worldranking/index.html

Déc. 2013

Jan. 2014

Fév. 2014

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1ère place

Hausse du mois

Salvador Haïti Oman Jamaïque Belarus ARY Macédoine Ouganda Irlande du Nord Congo Gabon RP Chine Nouvelle-Zélande Togo RD Congo Estonie Azerbaïdjan Botswana Angola Liberia Bénin Cuba Qatar Zimbabwe Éthiopie Lituanie Géorgie Niger République centrafricaine Bahreïn Moldavie Kenya Koweït Tadjikistan Lettonie République dominicaine Canada Irak Malawi Tanzanie Nouvelle-Calédonie Mozambique Guinée équatoriale Luxembourg Liban Chypre Soudan Namibie Burundi Guatemala Philippines Kazakhstan Turkménistan Myanmar Malte Suriname Syrie Rwanda Grenade RDP Corée Gambie Afghanistan Lesotho Tahiti St-Vincent-et-les-Grenadines Belize Vietnam Hong Kong

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10 0 -1 1 1 1 3 5 -1 -2 4 2 -19 -10 2 1 3 -6 1 2 2 2 5 -6 1 -1 0 2 4 -11 1 -3 3 5 3 -2 1 2 2 4 2 -10 2 2 3 -4 1 0 -14 0 0 4 -1 -1 0 2 -4 -1 -1 1 0 -1 1 14 10 0 -7

Baisse du mois (Togo) Baisse du mois (Mali) 436 430 426 426 423 402 400 397 393 386 380 378 376 373 373 372 360 356 354 335 334 331 330 329 326 325 316 310 308 305 300 299 285 282 282 275 269 268 254 252 251 251 247 243 240 236 234 234 229 219 214 203 200 199 197 196 195 194 191 190 184 182 179 177 176 172 170

144 146 147 148 148 150 150 150 153 154 154 156 157 158 159 160 161 162 163 164 165 166 167 168 169 170 171 172 172 174 175 176 177 178 179 180 181 182 183 184 184 186 187 187 189 190 190 190 193 194 194 196 196 198 198 200 200 202 203 204 205 206 207 207 207

Palestine Antigua-et-Barbuda Thaïlande Sainte-Lucie Kirghizistan Liechtenstein Singapour Malaisie Saint-Kitts-et-Nevis Inde Guyana Laos Porto Rico Indonésie Mauritanie Guam São Tomé-et-Principe Tchad Maldives Bangladesh Pakistan Dominique Nicaragua Barbade Népal Chinese Taipei Sri Lanka Aruba Îles Féroé Îles Salomon Bermudes Seychelles Maurice Curaçao Vanuatu Mongolie Fidji Samoa Guinée-Bissau Swaziland Bahamas Yémen Madagascar Montserrat Cambodge Brunei Timor oriental Tonga Îles Vierges américaines Îles Caïmans Papouasie-Nouvelle-Guinée Îles Vierges britanniques Samoa américaines Comores Andorre Érythrée Macao Soudan du Sud Somalie Djibouti Îles Cook Anguilla Bhoutan Saint-Marin Îles Turks-et-Caicos

-2 -2 1 -2 -2 6 -1 4 -3 2 -3 -3 -1 3 -14 2 -1 2 0 0 7 1 -8 -2 3 -3 -2 -2 -2 -2 0 0 0 0 0 1 1 1 1 2 1 -6 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 -1 0 0 0 0 0 0 0

170 164 158 155 155 152 152 152 150 149 149 146 141 135 127 123 122 121 120 116 107 103 102 101 98 97 90 87 87 86 83 67 66 65 55 49 47 45 43 40 40 39 33 33 30 26 26 26 23 21 21 18 18 17 17 11 11 10 8 6 5 3 0 0 0

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THE SOUND OF FOOTBALL

L’ O B J E T

Perikles Monioudis

“The Liquidator” pour mettre l’ambiance Hanspeter Kuenzler

En effet, lorsque le producteur de Kingston Harry “J” Johnson a enregistré l’instrumental “The Liquidator” en 1969, deux futurs membres des Wailers étaient de la partie : Aston “Family Man” Barrett (à la basse) et son frère Carlton “Charlie” Barrett (à la batterie). À l’époque, le terme skinhead ne faisait pas référence aux associations racistes de la fin des années 1970. Au contraire, le crâne rasé des jeunes Britanniques blancs représentait une réaction au mouvement hippie et était un signe d’admiration 36

pour la culture des jeunes ­Jamaïcains qui vivaient alors en Angleterre. “The Liquidator” a atteint les sommets du hit-­ parade et a très vite fait son apparition dans les stades de football. Les supporters de Wolverhampton, Chelsea, West Bromwich Albion, Yeovil Town, Wycombe et Northampton Town affirment tous avoir été les premiers à donner des paroles à cette mélodie et à les hurler sous la pluie. Cependant, le DJ du stade des Wolves a rapidement dû arrêter de diffuser cette musique car les textes chantés par les fans étaient trop obscènes. En revanche, “The Liquidator” sert toujours à mettre l’ambiance à Stamford Bridge cinq minutes avant le coup d’envoi des matches de Chelsea. Indirectement, la musique footballistique met Bob Marley à l’honneur. Il existe

d’ailleurs un album, Tribute to the Reggae Boyz, qui rassemble différentes musiques de stades enregistrées par des artistes comme Jimmy Riley, Mega Banton et General Tree à l’occasion de la seule participation à la Coupe du Monde de la ­Jamaïque, en 1998. Naturellement, une chanson de Bob Marley figure sur la compilation. Toutefois, les paroles de la chanson “Small Axe” ont une double signification plutôt douteuse dans le contexte du football : If you are a big tree, we are the small axe/sharpened to cut you down... Pourtant, les Jamaïcains ou Reggae Boyz ne se sont pas fait remarquer par un jeu grossier à la Coupe du Monde. Æ

Sion Ap Tomos

Bob Marley, pourtant passionné de football, n’a jamais composé de morceau sur ce merveilleux sujet, ce qu’on est en droit de lui reprocher. Mais même sans ses chansons, le reggae et le football sont très liés.

Éthymologiquement, le nom commun “football” est composé des mots “pied” et “ballon” en anglais. Tandis qu’en sa qualité d’extrémité ­humaine, le pied jouit de l’attention qu’il mérite, le ballon, lui, a longtemps fait office de simple accessoire. Dès les premières années de l’existence du football, il fut certes toléré sur le terrain, mais uniquement parce que sans lui, ce sport d’équipe était tout simplement impraticable. Cela peut sembler être une bien maigre consolation, mais en réalité, c’est beaucoup. Car encore une fois, sans ballon, pas de football. Le spécimen représenté en photo ci-dessus – un artéfact de la collection de la FIFA – nous vient des îles Orcades, situées au large de l’Écosse. Ses deux couleurs sont agencées de telle sorte qu’il donne l’impression de clignoter quand il est dans les airs si sa vitesse de rotation est suffisamment rapide. On peut certes aujourd’hui se demander si un ballon en cuir comme celui-ci est capable de voler suffisamment haut, surtout par temps de pluie, lorsqu’il est gorgé d’eau. Cette question est tout à justifiée. Comme celle de savoir s’il est vraiment nécessaire qu’un ballon “clignote”. N’est-il pas suffisant qu’il atteigne son objectif en toute modestie, sans se faire remarquer ? Oui, bien sûr, c’est amplement suffisant, même si le ballon officiel de la dernière Coupe du Monde et celui de la prochaine édition, respectivement baptisés Adidas Tango et Adidas Brazuca, sont peints eux aussi, ou plutôt imprimés (en noir pour l’un, en couleurs pour l’autre). Mais leurs couleurs ne changent pas quand ils tournoient dans les airs. Ce sont les joueurs qui leur donnent leurs couleurs, et qui donnent de la couleur à la rencontre. Quelle que soit son issue, un match haut en couleurs reçoit toujours les faveurs du public. Le ballon, lui, n’est considéré comme un bon ballon que s’il atteint son but. Telle est l’essence du ballon de football, ni plus ni moins. Å

T H E F I FA W E E K LY


LE TOURNANT

“Je n’étais pas prêt à renoncer” Aron Winter, premier joueur de couleur de la Lazio, a été confronté au racisme en Italie. Il a décidé de rester malgré tout. Aujourd’hui, il ne regrette aucune des minutes passées en Serie A.

Lukas Maeder / 13 Photo

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omme tous les enfants passionnés de football, je suppose, c’est dans les rues de mon quartier que j’ai d’abord exercé mon talent balle au pied. Je rêvais de devenir une star du football, mais ce n’était qu’un rêve d’enfant. Je n’aurais jamais cru que j’y parviendrais un jour. À 19 ans, j’ai signé à l’Ajax Amsterdam. Avec Johan Cruyff à la tête de l’équipe, nous avons remporté la Coupe des Pays-Bas et la Coupe d’Europe des Vainqueurs de Coupe en 1987. Je me trouvais au bon endroit au bon moment. Tout se déroulait parfaitement bien. La même année, j’ai fait mes débuts en équipe des PaysBas. Faire partie de la sélection néerlandaise était pour moi un honneur. Un autre de mes rêves s’est réalisé quand j’ai été retenu pour l’Euro 88 en Allemagne. J’étais le plus jeune joueur du groupe et même si je n’ai disputé aucun match, c’était formidable pour moi d’avoir été sélectionné, de gagner le titre et de partager cette joie avec mes coéquipiers. C’est le genre de choses auxquelles aspirent tous les footballeurs. Je n’oublierai jamais ces moments merveilleux. En 1992, j’ai remporté la Coupe de l’UEFA avec l’Ajax. Je savais que j’avais atteint le maximum de ce que je pouvais faire aux Pays-Bas. Chaque championnat a ses limites. Je voulais aller faire mes preuves dans le meilleur championnat du monde. À l’époque, c’était clairement l’Italie. Lorsque j’ai reçu une offre de la Lazio, je n’ai pas eu à réfléchir longtemps. Imaginez : à ce moment-là, le nombre de joueurs étrangers par équipe était limité à trois et on m’avait choisi pour être l’un d’eux. Mais je n’étais pas préparé à ce qui m’attendait à Rome. Lorsque j’ai porté les couleurs du club pour la première fois, le choc a été rude. Je me suis fait huer. Non pas parce que je jouais mal, mais parce que j’étais noir ! Le fait que je me prénomme Aron (un

Nom Aron Mohamed Winter Date et lieu de naissance 1er mars 1967, Paramaribo (Suriname) Poste Milieu de terrain Clubs Ajax Amsterdam, Lazio Rome, Inter Milan, Sparta Rotterdam (prêté) Équipe des Pays-Bas 84 sélections, 6 buts

­ rénom d’origine juive) et que je vienne de l’Ajax p (un club associé au judaïsme) n’a pas joué non plus en ma faveur. N’importe qui à ma place se serait sans doute dit : “Pas question de subir ça.” Mais je n’étais pas prêt à renoncer. Je voulais montrer à ces gens qu’ils avaient tort, je voulais leur prouver sur le terrain que la couleur de peau n’a aucune importance. Le racisme ne peut et ne doit pas être considéré comme un moyen de résoudre les problèmes. J’ai reçu beaucoup de soutien de la part de mes coéquipiers et du club. Les fans ont fini par se dire : “Ce Winter, il n’est pas mauvais, en fait.” Finalement, ils m’ont adopté. J’ai par ailleurs été marqué par ma rencontre avec certains de mes partenaires. Avec Paul Gascoigne, par exemple. C’est l’un des meilleurs footballeurs anglais de l’histoire et un homme formidable. Je dois bien sûr aussi citer les grandes stars italiennes avec lesquelles j’ai joué ensuite à l’Inter Milan : Baggio, Bergomi, T H E F I FA W E E K LY

Pagliuca... J’étais très heureux en Italie et j’y serais resté jusqu’à la fin de ma carrière si ma mère n’était pas tombée malade. Pour moi, il était clair à ce moment-là que je devais rentrer chez moi. J’ai reçu différentes offres, mais j’ai opté pour mon ancien club : je suis revenu à l’Ajax. Le football, c’est ma vie, aujourd’hui encore. Je suis devenu entraîneur, je suis parti au Canada et j’y ai vécu une période passionnante, pleine d’enseignements. De quoi sera fait mon avenir ? Je ne sais pas. Mais une chose est sûre : le football y aura sa place, que je sois entraîneur, ­d irecteur commercial ou simplement ambassadeur de ce sport merveilleux. Å Propos recueillis par Sarah Steiner Dans la rubrique “Le Tournant”, de grands noms du football reviennent sur les moments qui ont marqué leur vie. 37


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The FIFA Weekly Revue hebdomadaire publiée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA)

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Site Internet : www.fifa.com/theweekly

Quelques larmes, un maillot original et une bouteille d’oxygène… Faites vos jeux !

Éditeur : FIFA, FIFA-Strasse 20, Case postale, CH-8044 Zurich Tél. +41-(0)43-222 7777 Fax +41-(0)43-222 7878 Président : Joseph S. Blatter Secrétaire Général : Jérôme Valcke

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Ces quatre hommes ont quelque chose en commun. Ils… N  L  G  F

Directeur de la Communication et des Affaires publiques : Walter De Gregorio

… sont en tête du classement des buteurs de leur championnat. … ont tous joué pour Manchester United. … sont tous du signe astrologique de la Vierge. … ne participeront pas à la Coupe du Monde au Brésil.

Rédacteur en chef : Thomas Renggli Conception artistique : Markus Nowak

Une nouvelle fois, le Ballon d'Or a été attribué à un joueur évoluant en Liga. Mais quand un Espagnol a-t-il remporté ce trophée pour la dernière fois ?

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Rédaction : Perikles Monioudis (rédacteur en chef adjoint), Alan Schweingruber, Sarah Steiner Collaborateurs réguliers : Jordi Punti (Barcelone), David Winner (Londres), Hanspeter Kuenzler (Londres), Roland Zorn (Francfort), Sven Goldmann (Berlin), Sérgio Xavier Filho (São Paulo), Luigi Garlando (Milan)

A  Il y a 0  – 5 ans O  Il y a 15  – 50 ans

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Service photo : Peggy Knotz, Andreas Wilhelm

Dans quel stade la teneur en oxygène de l’air est-elle la plus faible ? D Maracanã T Wembley R  Stade Azteca M  Elle est semblable partout

Production : Hans-Peter Frei (directeur), Richie Krönert, Marianne Bolliger-Crittin, Mirijam Ziegler, Susanne Egli, Peter Utz Correction : Nena Morf

I  Il y a 5  –15 ans U  Il y a 50  – 500 ans

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Ont collaboré à la rédaction de ce numéro : Mark Gleeson, Aldo Rebelo Secrétaire de rédaction : Loraine Mcdouall Traduction : Sportstranslations Limited www.sportstranslations.com

Sur ces timbres, le Brésil dispute la Coupe du Monde… avec le mauvais maillot ! En quelle année exactement ? E  1950

I 1958

O  1970

U 1998

Getty Images

Responsables de projet : Bernd Fisa, Christian Schaub Impression : Zofinger Tagblatt AG www.ztonline.ch

Solution de l’énigme de la semaine précédente : BALE (explications détaillées sur www.fifa.com/theweekly).

Contact : feedback-theweekly@fifa.org

Faites-nous parvenir vos réponses le 19 février 2014 au plus tard à feedback-theweekly@fifa.org. Les concurrents qui auront correctement répondu à toutes les questions jusqu’au 11 juin 2014 participeront à un tirage au sort pour tenter de remporter deux billets pour la finale de la Coupe du Monde, qui aura lieu le 13 juillet 2014. Avant de participer, nous vous invitons à consulter les conditions générales, ainsi que le règlement du concours. Vous trouverez toutes les informations utiles à cette adresse : http://fr.fifa.com/aboutfifa/organisation/the-fifa-weekly/rules.pdf

La reproduction des photos et des articles, y compris sous forme d’extraits, est interdite, sauf accord de la rédaction et sous réserve de la mention “The FIFA Weekly, © FIFA 2014”. La rédaction n’a aucune obligation de publier des textes ou des photos non sollicités. La FIFA et le logo FIFA sont des marques déposées par la FIFA. Produit et imprimé en Suisse.

Inspiration et application : cus

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DEM ANDE Z À L A F IFA !

LE SONDAGE DE L A SEMAINE

L’arbitrage vidéo est-il nécessaire ?

Je m’interroge depuis longtemps sur l’origine du mot soccer. Pouvez-vous éclairer ma lanterne ? Rupen Boyadjian, Erevan (Arménie) Réponse de Thomas Renggli, rédacteur en chef : Cette expression est avant tout employée dans les pays où d’autres formes de “football” sont pratiquées. C’est le cas par exemple aux États-Unis (American football), au Canada (Canadian football) ou encore en Australie (Australian rules football). Le terme soccer trouve son origine dans le mot association et désigne le sport qui est joué selon les règles de la Football Association anglaise. Il apparaît pour la première fois à Oxford dans les années 1880. En Grande-Bretagne, on emploie aujourd’hui généralement le mot football pour désigner l’association football.

Super League suisse, duel au sommet, Bâle – BSC Young Boys : le tacle du Bâlois Taulant Xhaka a fait chuter son adversaire, Alexander Gerndt. Pour le joueur suédois du BSC, gravement blessé au pied, la saison est terminée. De son côté, Xhaka a écopé d’un simple carton jaune. Cette sanction doit-elle être alourdie après coup ? Envoyez-nous votre avis à : feedback-theweekly@fifa.org

L'Atlético de Madrid remportera-t-il le championnat d'Espagne ?

24%

OUI NON

LE REPA S DE C RI SE

Andreas Meier / freshfocus, Getty Images

76+24

R É S U LTAT S D E L A S E M A I N E D E R N I È R E :

LE PAR ADI S F I SC AL

76%

LE BUTEUR

8 50 113 1/ 2

C'est le nombre de buts

millions d'euros, c'est ce que

inscrits jusqu'à présent par

l'AS Monaco paie à la

Rogério Ceni au cours de sa

Fédération française pour

carrière… de gardien de

pouvoir conserver son siège

but. Le portier du FC São

fiscal dans la principauté.

Paulo excelle dans l'art des

L'investissement vaut la

phases arrêtées. Il a signé la

peine : le quotidien Le

moitié de ses réalisations

Parisien a fait le compte

sur penalty. Au classement

de ce que l'AS Monaco et

des gardiens meilleurs

le Paris Saint-Germain

buteurs, il devance le

C'est la durée (en heures) de la réunion de crise du

déboursent pour leurs

SV Hambourg après sa défaite 0:3 contre le

stars. Falcao, dont le salaire

Chilavert (62 buts) et le

Hertha Berlin. Résultat : rien. Le seul club de

mensuel s’élève à 1,2 million

Colombien René

Bundesliga à ne pas avoir quitté la première

d'euros, coûte 1,27 million

Higuita (41 buts).

division depuis sa création en 1963 est au bord du

d'euros brut à Monaco. Le

gouffre après ses six défaites consécutives. La

PSG, lui, dépense chaque

restauration, elle, est digne d'un club de ligue

mois 2,33 millions d'euros

régionale : pour la réunion, le président du club a

pour Ibrahimovic, alors que

fait servir une salade de pommes de terre avec

le joueur n'en touche que

des saucisses.

807  000.

40

T H E F I FA W E E K LY

Paraguayen José Luis


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