The FIFA Weekly Edition #7

Page 1

N O 7/2015, 20 FÉVRIER 2015

ÉDITION FR ANÇAISE

Fédération Internationale de Football Association – Depuis 1904

FC Bâle : Ligue des Champions de l’UEFA

L’ÉQUIPE DERRIÈRE LES STARS

ZLATAN IBRAHIMOVIC UN CLIP POUR LA BONNE CAUSE

SEPP BLATTER PAS DE DEMI-MESURES DANS LA LUTTE CONTRE LE RACISME

COLOMBIE L’ATLÉTICO NACIONAL EST DE RETOUR

W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY


L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

6 18

Boubacar Barry En finale de la Coupe d’Afrique, le gardien ivoirien s’est transformé en véritable héros. “C’est un trop-plein d’émotions”, explique-t-il lors de son interview.

23

S epp Blatter Suite aux déclarations et aux incidents racistes de cette semaine, le Président de la FIFA déclare : “Il faut toujours adopter une position claire lorsqu’il s’agit de lutter contre la discrimination”.

35

Amérique du Nord et Centrale 35 membres www.concacaf.com

L’équipe de l’ombre Dans les grands clubs, les joueurs et l’entraîneur de l’équipe première sont sous les feux de la rampe. Mais que se passe-t-il dans les coulisses ? Sarah Steiner est allée passer une journée dans les coulisses du FC Bâle, huitième de finaliste de la Ligue des Champions.

Günter Netzer Pour notre chroniqueur, l’équipe d’Autriche mérite de se qualifier pour l’Euro 2016. Dans son analyse, Netzer souligne avant tout le travail du sélectionneur Marcel Koller.

Amérique du Sud 10 membres www.conmebol.com

24

Football féminin Six joueuses, six carrières hors du commun.

15

Colombie Aidé par Pablo Zeballos, l’Atlético Nacional est bien parti pour défendre son titre.

L’équipe derrière les stars Notre image de couverture montre les joueurs de Bâle lors d’un match de Ligue Europa contre Valence. La rencontre a eu lieu le 3 avril 2014 devant des tribunes vides.

The FIFA Weekly Magazine App Le FIFA Weekly, magazine de la FIFA, paraît chaque vendredi en quatre langues et aussi pour votre tablette. http://www.fifa.com/mobile

2

T H E F I FA W E E K LY

Coupe du Monde Féminine 6 juin – 5 juillet 2015, Canada

Getty Images (2), imago, Keystone

Keystone / Georgios Kefalas


L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

Europe 54 membres www.uefa.com

Afrique 54 membres www.cafonline.com

Asie 46 membres www.the-afc.com

Océanie 11 membres www.oceaniafootball.com

29

Zlatan Ibrahimovic L’attaquant met ses tatouages au service des personnes qui souffrent de la faim.

17

Afrique du Sud Qui arrêtera les Kaizer Chiefs en Premier Soccer League ?

Blue Stars / FIFA Youth Cup

Coupe du Monde U-20

Coupe du Monde de Beach Soccer

Coupe du Monde U-17

13 et 14 mai 2015, Zurich (Suisse)

30 mai – 20 juin 2015, Nouvelle-Zélande

9 – 19 juillet 2015, Portugal

17 octobre – 8 novembre 2015, Chili

T H E F I FA W E E K LY

3


© 2014 adidas AG. adidas, the 3-Bars logo and the 3-Stripes mark are registered trademarks of the adidas Group.

THERE WILL BE ATERS


À DÉCOUVERT

Travail d’équipe en 1936 L’entraîneur d’Arsenal Tom Whittaker masse le joueur Wilf Copping tandis qu’à gauche, son coéquipier NW Sidey attend patiemment son tour.

Dans les coulisses

H. Allen/Topical Press Agency/Getty Images

T

out le monde a déjà vu cette scène à la télévision : le joueur fixe le journaliste de ses yeux écarquillés. Sa respiration est saccadée. Des perles de sueur dégoulinent sur son front. Il va se lancer dans une déclaration dithyrambique et expliquer avec des expressions imagées comment il a fait pour marquer ce but incroyable de 25 mètres. Mais non, au lieu de ça, il se contente d’une citation dont l’ennui rivalise avec les commentaires d’un documentaire sur les buses variables. L’équipe a tout donné, elle a vraiment fait de l’excellent travail. Au fond de lui, le spectateur se dit : mais on s’en fiche de l’équipe. Le supporter veut voir du bon football. Ensuite, il veut qu’on lui serve des sorties piquantes, des anecdotes, des analyses impertinentes. Il a horreur de la modestie. Cette qualité est pourtant essentielle dans le football : Cristiano Ronaldo ne peut marquer sans passeur intelligent. Pour bien jouer, celui-ci doit pouvoir faire confiance à un kinésithérapeute compétent qui, lui, ne peut bien travailler que si le cuisinier du club prépare des repas complets et équilibrés. On pourrait étendre cette toile à l’infini et citer jusqu’à la dernière roue de cet engrenage bien huilé. Outre son équipe première, le FC Bâle emploie ainsi une centaine de personnes. Mais seuls les joueurs professionnels, l’entraîneur, le directeur sportif et le président sont sous les feux de la rampe. Dans son reportage, Sarah Steiner met en lumière le travail de l’équipe derrière l’équipe chez ce géant du football suisse (à lire à partir de la page 6). Å Alan Schweingruber

T H E F I FA W E E K LY

5


FC BÂLE

ENGRENAGES

PRÉNOM, NOM : Gustav Nussbaumer II DATE DE NAISSANCE : 21/12/1952 II FONCTION AU FCB : Coordinateur sportif II DEPUIS : 1968 (en équipe junior) II FORMATION : Ingénieur culturel diplômé de l’ETH II NATIONALITÉ : Suisse II SON PLUS BEAU MOMENT AU FCB : le 1e titre en championnat et en Coupe de Suisse après 22 ans de disette et le cortège dans la Steinenvorstadt de Bâle II LA STAT : Organise 70 événements par mois en dehors de l’entraînement et des matches II 6

T H E F I FA W E E K LY


FC BÂLE

SOLIDAIRES

Les stars d’un club se trouvent naturellement au premier rang. Mais pour briller, elles dépendent du travail au quotidien d’une équipe qui ne ménage pas ses efforts. Nous avons enquêté dans les coulisses du FC Bâle, un habitué de la Ligue des Champions. Sarah Steiner (texte), Kostas Maros (photos), à Bâle

L Il faut bien rire Le responsable d’équipe Gustav Nussbaumer (au c.) en compagnie de ses protégés Breel Embolo (à g.) et Robin Huser.

Kostas Maros / 13Photo

es maillots bleus et rouges tournoient dans la mousse, il y a dans l’air un mélange de sueur, de gazon et de lessive. Les chromes des sèche-linge reflètent la lumière crue des néons. Au milieu d’une montagne de linge, Christine Castioni trie les chaussettes et les shorts. Les plus sales forment un premier tas ; les autres atterrissent sur la seconde pile. “Évidemment, j’ai mes petites astuces pour les taches difficiles”, s’amuse cette femme de 49 ans. Depuis 24 ans, elle lave les tenues des joueurs du FC Bâle, sept jours par semaine. Un curieux vacarme vient du couloir. On entend des cris, des rires. Au lieu de la nouvelle fournée de linge à laver, c’est le responsable de l’équipe Gustav Nussbaumer qui arrive dans le chariot. Il est poussé par Breel Embolo et Marc Huser, deux jeunes espoirs du FCB qui ont intégré l’équipe première cette année. Le véhicule fait une embardée et Huser se retrouve à plat ventre par terre. Nussbaumer est encore à moitié assis dans le wagon, tandis qu’Embolo se tient les côtes. Bâle n’a pas usurpé sa réputation de club familial. “Les jeunes me considèrent souvent comme un deuxième père”, explique Nussbaumer. Notre homme suit de très près le développement de chacun des pensionnaires du centre de formation. Quarante-six ans d’histoire commune le lient à ce club. À l’époque, lui aussi fréquentait les rangs des équipes de jeunes du FCB. Depuis, beaucoup de joueurs sont arrivés et repartis. Ils repartent d’ailleurs presque toujours. Nussbaumer, lui, a choisi de rester. Il a fait de cette fidélité une philosophie. L’exception des chaussures Marcel Ammann fait lui aussi partie des meubles. “Je suis venu au stade pour la première fois à l’âge de sept ans. Depuis, le FCB est mon club”, raconte l’intéressé. L’énorme logo qui orne la vitre arrière ne laisse aucun doute sur l’appartenance du bus. Le poids de cette T H E F I FA W E E K LY

7


FC BÂLE

“Mes objectifs ? Rester au FC Bâle !” Christine Castioni, blanchisseuse

responsabilité ne lui échappe évidemment pas. “La pression est énorme. Mais sur le principe, peu importe que je conduise Messi ou des enfants de maternelle ; mon travail reste le même. Je dois amener mes passagers à bon port.” Notre homme a déjà parcouru des milliers de kilomètres, que ce soit pour conduire l’équipe lors de ses déplacements en Suisse ou à l’occasion d’un stage en Espagne. Une équipe professionnelle utilise des quantités énormes de ballons, de maillots, de chaussures et d’équipements à l’entraînement. Le travail de Mauro Vivarelli à Bâle consiste, entre autres, à veiller à ce qu’il ne manque jamais rien. “Les joueurs s’intéressent de près au matériel. Ils l’utilisent quotidiennement et prêtent donc une grande attention au moindre détail”, souligne l’Italien de 53 ans. Chaque jour, il trie les maillots, gonfle les ballons et compte les plots. Il connaît les besoins de chacun. Lorsque les joueurs se rendent aux vestiaires, ils trouvent toujours leurs affaires parfaitement rangées. Seules les chaussures échappent à cette règle. “C’est leur outil de travail le plus important et par conséquent, ils en sont responsables”, confirme Vivarelli. Réduire les risques de blessure De nouveaux rires se font entendre. Cette fois, ils viennent de la salle de soins. Trois joueurs sont allongés pendant qu’on leur masse les muscles du dos et des cuisses. Soulager, masser, renforcer. L’équilibre est le nouveau mot d’ordre des kinésithérapeutes. “Grâce à différentes techniques de manipulation et de mobilité, nous essayons de rétablir l’équilibre corporel des joueurs”, explique Nico Unternährer. Chaque jour, les footballeurs du FCB pratiquent des exercices de prévention avant l’entraînement. L’objectif prioritaire est ici de minimiser les risques de blessure. Si un accident survient malgré tout, les médecins se retrouvent en première ligne. “Une relation très intense se crée. Pendant des semaines ou des mois, nous sommes toujours ensemble. 8

T H E F I FA W E E K LY

PRÉNOM, NOM : Christine Castioni II DATE DE NAISSANCE : 28/06/1965 II FONCTION AU FCB : Blanchisseuse II DEPUIS : 1991 II FORMATION : Vendeuse de chaussures II NATIONALITÉ : Suisse II SON PLUS BEAU MOMENT AU FCB : La remontée en première division en 1994 II LA STAT : Lave 90 kg de linge par entraînement II


FC BÂLE

“Nous faisons le grand écart. Nous affrontons aussi bien Aarau que le Real Madrid.” Bernhard Heusler, président

Nous travaillons ensemble. Nous vivons chaque pas en avant aux côtés des patients, en essayant d’éviter toute régression. Il arrive qu’un joueur passe ses nerfs sur nous. C’est normal“, poursuit Unternährer. Santé physique et mentale vont de pair. Les kinés savent aussi jouer les psychologues. Science et sport marchant main dans la main. Nacho Torreño est convaincu que le FCB tient là la combinaison gagnante. L’Espagnol est titulaire d’un Master de recherche scientifique en athlétisme. En tant que premier adjoint, il a introduit de nombreuses innovations depuis son arrivée au club. Pour cela, il n’a pas hésité à bousculer les habitudes des joueurs. Il analyse leurs performances jusque dans leur sommeil, à l’aide de GPS et d’appareils à mesurer la tension. “Une fois surmonté le scepticisme initial, les joueurs ont été séduits. Ils viennent me voir pour savoir comment ils ont couru ou s’ils se sont bien reposés“, confie le technicien de 39 ans, arrivé à Bâle avec bon nombre de ses collègues l’année dernière. Leurs liens se sont resserrés au cours de précédentes expériences en Hongrie et en Israël. “Nous passons 12 heures par jour ensemble, sept jours par semaine. Ces gens-là sont ma deuxième famille.“

PRÉNOM, NOM : Bernhard Heusler II DATE DE NAISSANCE : 27/12/1963 II FONCTION AU FCB : Président II DEPUIS : 2003, directeur exécutif depuis 2009, président depuis 2012 II FORMATION : Avocat II NATIONALITÉ : Suisse II SON PLUS BEAU MOMENT AU FCB : La grande finale à Berne en 2010 II LA STAT : 3 victoires à domicile contre Manchester United, Chelsea et Liverpool sur les trois dernières participations à la Ligue des Champions II

Du Brügglifeld à Bernabéu La communauté, la solidarité et le sentiment d’identité expliquent beaucoup de choses ici. Marco Streller, pensionnaire du FCB depuis 15 ans et capitaine de l’équipe première, n’étonne personne lorsqu’il dit : “Nous avons gravi les échelons ensemble. Nous sommes passés de la Nationalliga B aux huitièmes de finale de la Ligue des Champions.” Notre homme ne sait que trop bien que les footballeurs ne sont pas les seuls artisans de ce succès. “Sans l’équipe derrière l’équipe, rien de tout ça n’aurait été possible. Ils sont fabuleux.” L’homme qui dirige ce grand orchestre n’est autre que le président du club, Bernhard Heusler. Il lui incombe de placer chacun dans T H E F I FA W E E K LY

9


FC BÂLE

“Peu importe que je conduise Messi ou des enfants de maternelle, mon travail reste le même.” Marcel Ammann, conducteur de bus

les meilleures conditions pour réussir. “Nous devons veiller à ce qu’une bonne entente règne à tous les niveaux. Nos collaborateurs savent que l’intérêt du club passe avant tout car son image de marque et sa bonne santé économique sont indissociables.” La Suisse n’a que rarement l’occasion d’occuper le devant de la scène européenne, ce qui rend le succès du FCB encore plus remarquable. En 1988, il a même été relégué en deuxième division et n’a retrouvé l’élite qu’en 1994. Mais depuis 2002, son palmarès s’est enrichi de neuf titres de champion et de six Coupes de Suisse. Les Bâlois ont également participé à cinq reprises à la Ligue des Champions et, en 2013, ils se sont hissés en demi-finale de la Ligue Europa. “Nous faisons régulièrement le grand écart“, poursuit Heusler. “Nous affrontons aussi bien Aarau que le Real Madrid ; nous passons du petit stade Brügglifeld à Santiago Bernabéu.” De toute évidence, le club a appris à gérer cette situation. De son côté, Streller rappelle : “Nous devons rester humbles et transmettre cette humilité aux jeunes qui nous rejoignent en chemin.” Des objectifs individualisés L’intelligence est une qualité essentielle dans le football moderne. La concurrence est rude. Les footballeurs se donnent donc les moyens de comprendre les subtilités du beau jeu, mais aussi de leurs propres corps. C’est indispensable. “Tout le monde veut rester actif le plus longtemps possible. Pour ce faire, il faut comprendre comment son organisme fonctionne, comment s’entraîner mais aussi comment se reposer. Les joueurs doivent apprendre qu’il vaut mieux se coucher tôt que rester assis devant la télévision”, précise Torreño. La participation des athlètes est indispensable. L’entraîneur adjoint ne se contente pas de belles théories. Lui aussi a été footballeur (sans grand talent, selon ses dires) ; il a donc l’expérience de la pratique du sport. Chaque week-end, le FC Bâle est sur le pont en championnat, en plus de la Coupe de Suisse et des matches européens. Il faut des forces 10

T H E F I FA W E E K LY

PRÉNOM, NOM : Marcel Ammann II DATE DE NAISSANCE : 2/7/1970 II FONCTION AU FCB : Chauffeur de l’équipe première II DEPUIS : 2005 II FORMATION : Chauffeur de poids-lourd II NATIONALITÉ : Suisse II SON PLUS BEAU MOMENT AU FCB : L’invitation par le club à assister au match contre Liverpool à Anfield II LA STAT : Parcourt 15 000 km chaque saison II


FC BÂLE

“Je ne suis qu’un petit rouage au sein d’une grande machine mais, sans nous, tout irait de travers.” Mauro Vivarelli, responsable du matériel

pour jouer sur deux ou trois tableaux simultanément. C’est la raison pour laquelle un joueur doit aussi savoir s’économiser. “Chacun se voit proposer un programme personnalisé. Il est important de trouver le bon dosage”, note Unternährer. Le kinésithérapeute travaille depuis dix ans dans le football. Il reconnaît volontiers avoir toujours rêvé d’allier son métier à sa passion. “Je savais pourtant que les places sont rares.” Malgré les obstacles, il a su réaliser son ambition. Recruté par le FC Zurich, il a pu profiter des conseils avisés et de l’expérience du Néerlandais Ad van den Bergh. “La formation et l’expérience sont déterminantes. C’est essentiel sur le plan médical et pratique, mais aussi et surtout dans les rapports humains. Nous aussi, nous devons apprendre à gérer la pression.”

PRÉNOM, NOM : Mauro Vivarelli II DATE DE NAISSANCE : 21/1/1962 II FONCTION AU FCB : Responsable du matériel, films techniques II DEPUIS : 2011 II FORMATION : Mécanicien II NATIONALITÉ : Italienne II SON PLUS BEAU MOMENT AU FCB : Chaque jour II LA STAT : Gonfle 40 ballons par entraînement II

Des journées de 15 heures Les joueurs sont partis. Mauro Vivarelli entame sa dernière tournée dans les vestiaires. Le temps lui est compté : il doit encore réaliser un montage vidéo de l’entraînement. En plus de ses tâches d’intendance quotidiennes, l’Italien est aussi responsable de la production des vidéos. “Notre analyste doit être en mesure de jauger la performance de chaque joueur, les courses, leurs réactions… Il ne veut rien rater.” Il vient souvent à l’entraînement avec sa caméra, pour observer les moindres faits et gestes des joueurs. Il avoue s’être lancé dans cette activité un peu par hasard. Un jour où une caméra traînait à portée de main, l’entraîneur de son précédent club lui a demandé de filmer le match. “C’est comme ça que mon travail a évolué. Ensuite, j’ai rejoint le FC Bâle. Bien entendu, je ne suis qu’un petit rouage au sein d’une grande machine mais, sans nous, tout irait de travers.” Les journées des employés du FCB sont longues, surtout lorsqu’un match se profile à l’horizon. Dans ces occasions, chaque minute compte. Les jours de match à l’extérieur, le chauffeur doit se lever tôt. “Les journées de 15 heures sont monnaie courante”, reconnaît T H E F I FA W E E K LY

11


FC BÂLE

“Tout est une question de vécu. C’est essentiel sur le plan médical et pratique, mais aussi et surtout dans les rapports humains.” Nico Unternährer, kinésithérapeute

Ammann. Il porte, il sert, il s’active, il nettoie, toujours là quand on a besoin de lui. Ça ne le dérange pas. “Je suis fier de conduire les joueurs de Bâle”, dit-il simplement. Au fil des ans, les conditions de travail ont changé : les usagers de la route sont plus agressifs, chacun veut faire la police, les téléphones et les SMS se disputent l’attention des conducteurs… Qu’à cela ne tienne, la proximité des joueurs et la camaraderie qui règne au sein du groupe suffisent au bonheur de notre interlocuteur. “Je n’ai encore jamais vécu de grosse mésaventure. C’est le plus important.” On a le sentiment que tous ceux qui travaillent au FC Bâle ont réalisé leur rêve. “C’est une chance de côtoyer des jeunes gens motivés et qui se donnent à fond pour leur passion”, estime Nussbaumer. Ses yeux se mettent à briller dès qu’il parle de son métier. La tâche est immense : il prête main-forte à l’entraîneur, il organise les déplacements, les réservations d’hôtels, les repas, les matches amicaux, les cours de langue pour les joueurs, il répond à toutes les questions et veille à ce que les demandes de billets des employés soient satisfaites. Il fait tout cela depuis un petit bureau sans fenêtre dans les entrailles du stade, éclairé par un simple néon. “On est au maximum“, s’amuse-til. Comme il le reconnaît lui-même, le club aurait pu lui fournir un local plus spacieux, mais le contact avec les joueurs lui aurait manqué. Tout est dit. “Ce n’est pas qu’une question de victoires et de titres. Ce que je recherche ici, ce sont les rencontres et les expériences humaines. Ce sont là les vraies récompenses pour le travail que j’effectue ici au quotidien.” Une étonnante harmonie Les derniers maillots tournent dans la machine. La journée de Christine Castioni touche à sa fin. Les tenues lavées sont soigneusement rassemblées pour être redistribuées. Tout est prêt pour le lendemain. Lorsqu’on l’interroge sur ses ambitions, notre interlocutrice répond sans détours : “Je veux voir encore plus de pen12

T H E F I FA W E E K LY

PRÉNOM, NOM : Nico Unternährer II DATE DE NAISSANCE : 17/10/1973 II FONCTION AU FCB : Kinésithérapeute II DEPUIS : 2009 II FORMATION : Kinésithérapeute et ostéopathe II NATIONALITÉ : Suisse II SON PLUS BEAU MOMENT AU FCB : Le suspense lors de la séance de tirs au but du match retour contre Tottenham Hotspur, en quart de finale de l’Europa Ligue II LA STAT : Utilise 5 rouleaux de bande par jour II


FC BÂLE

“Les joueurs nous demandent : Est-ce que j’ai bien couru ? Est-ce que je me suis bien reposé ?” Nacho Torreño, entraîneur adjoint

sionnaires du centre de formation en équipe première et j’espère que Bâle continuera de briller sur la scène internationale.” Visiblement, elle n’imaginait pas que la question puisse la concerner personnellement. “Mes objectifs à moi, vous voulez dire ? Rester au FCB !” La devise des habitués de la Muttenzerkurve (les fans les plus fidèles du FC Bâle) se retrouve donc à tous les niveaux du club : “Rouge est notre amour, bleue notre fidélité.” Cette passion est si sincère, presque naïve, que l’on a du mal à y croire. On cherche l’erreur. On ne la trouve pas. L’équipe derrière l’équipe travaille et vit en harmonie. Les rouages s’imbriquent parfaitement pour que la machine fonctionne, jour après jour. Å

FC BÂLE 1893 Faits et chiffres

Fondation : 15 novembre 1893 Stade : St. Jakob-Park, 38 512 places Entraîneur : Paulo Sousa Président : Bernhard Heusler Champion de Suisse : 1953, 1967, 1969, 1970, 1972, 1973, 1977, 1980, 2002, 2004, 2005, 2008, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014 Vainqueur de la Coupe de Suisse : 1933, 1947, 1963, 1967, 1975, 2002, 2003, 2007, 2008, 2010, 2012

PRÉNOM, NOM : Nacho Torreño II DATE DE NAISSANCE : 21/1/1976 II FONCTION AU FCB : Entraîneur adjoint II DEPUIS : 2014 II FORMATION : Maîtrise en recherche des sciences sportives II NATIONALITÉ : Espagnole II SON PLUS BEAU MOMENT AU FCB : Il reste à venir. II LA STAT : Analyse 25 joueurs professionnels par jour. II

Palmarès international (sélection) : Ligue des Champions : 2002 deuxième tour 2008, 2010, 2014 phase de groupes 2011 huitièmes de finale Europa Ligue : 2013 demi-finale

T H E F I FA W E E K LY

13



LE S CHAMPIONN AT S À L A LOUPE

VU DES TRIBUNES Categoría Primera A colombienne

Le rena rd des su r faces p a r a g u aye n Sven Goldmann est spécialiste

Quatre minutes plus tard, le match au sommet de la Categoría Primera A était terminé. L’Atlético Nacional a donc gagné 2:1 grâce au flair d’Osorio et à l’excellent travail de Zeballos. L’attaquant paraguayen de 28 ans, parti de Botafogo en décembre pour rejoindre le club basé à Medellín, a par ailleurs également ouvert le score pour ses nouvelles couleurs.

du football au “Tagesspiegel” de Berlin.

Leon Monsalve / LatinContent / Getty Images

La chance a fini par sourire. Il faut dire que Juan Carlos Osorio a été bien inspiré lorsqu’il a décidé de faire entrer Jonathan Copete au milieu de la deuxième mi-temps. L’entraîneur de l’Atlético Nacional a manifestement effectué le bon choix puisque son ailier a fait exactement ce que l’on attendait de lui : dribbler et centrer. Peu avant le coup de sifflet final, il a ainsi adressé un centre millimétré de la gauche vers la surface de réparation de l’Envigado Fútbol Club. Son coéquipier Pablo Zeballos n’a eu qu’à mettre le pied en opposition pour dévier le ballon dans le but, alors qu’il était encerclé par trois joueurs.

Après quatre journées, le club le plus titré de Colombie est déjà à sa place, c’est-à-dire en tête du championnat, qui regroupe 20 formations. On ne peut cependant pas parler de victoire étincelante. Devant les 8 000 spectateurs rassemblés au stade Polideportivo Sur, Envigado, équipe surprise de ce début de Torneo Apertura, ne s’est pas laissé faire. Mais le manque de chance lui a valu sa première défaite de la saison, après deux victoires et un match nul. Tous les espoirs étaient pourtant permis puisque Yony González était parvenu à égaliser après le premier but de Zeballos. En deuxième mi-temps, Cristian Arango s’est même créé une grosse occasion qui aurait pu donner l’avantage à Envigado. Se frayant aisément

un passage sur le côté droit, il s’est présenté seul devant le gardien du Nacional, Franco Armani, mais son ballon a filé quelques centimètres à côté du poteau gauche. Puis, il y a eu cette action rondement menée par Copete et Zeballos, quatre minutes avant la fin, qui a permis au Nacional de s’installer en haut du classement. Cette spirale positive compensera peut-être les déceptions de ces derniers mois. La série noire avait déjà commencé en décembre, lorsque le Nacional s’était incliné face au champion d’Argentine, River Plate, en finale de la Copa Sudamericana. Il avait ensuite subi deux défaites en une semaine, lors des rencontres décisives de la phase finale du Torneo Clausura, contre l’Atlético Huila et l’Independiente Santa Fe (Bogota). La dernière contrariété remonte au mois de janvier. En finale de la Superliga colombienne, c’est à nouveau le rival de Santa Fe qui s’est imposé après deux batailles acharnées. Il a fallu attendre février et le début du championnat pour voir la situation du Nacional s’améliorer, grâce aux deux premières réalisations de son nouveau buteur paraguayen, Pablo Zeballos. Å

Mission accomplie Pablo Zeballos, la nouvelle recrue de l’Atlético Nacional, a marqué. T H E F I FA W E E K LY

15


Bundesliga autrichienne

2 m atc h e s , 5 pena lties Andreas Jaros est écrivain et vit à Vienne.

Le championnat autrichien a enfin repris ses droits après neuf semaines de trêve hivernale. Afin de combler l’attente, le Rapid Vienne a lancé en grande pompe les travaux de son nouvel Allianz-Stadion, dont l’ouverture est prévue pour la saison 2016/17. Heinz Fischer, président de la République fédérale d’Autriche et éminent supporter des Verts et Blancs, a honoré le club le plus titré du pays de sa présence et esquissé quelques coups de pelle en guise d’échauffement pour sa sortie au bal prévue le soir même. De son côté, la Bundesliga s’efforce elle aussi de se bâtir un avenir solide. Depuis un salon vitré surplombant la ville de Vienne, Reinhard Herovits, patron de la ligue, a ainsi fait part de ses ambitions : “Une place directe en Ligue des Champions, une moyenne de 10 000 spectateurs par rencontre et une refonte de notre image afin de tourner le dos à cette réputation de championnat d’opérette et de devenir un exemple pour le sport autrichien.” Et Hans Rinner, président du championnat, d’ajouter : “Les infrastructures sont la clé du succès.”

Deux des enceintes qui avaient accueilli l’Euro 2008 ont elles aussi été le théâtre de matches riches en rebondissements : sur la pelouse viennoise du Happel-Stadion, le Rapid s’est aisément imposé 3:0 face à son adversaire favori, Ried, à la faveur de trois coups de pied de réparation sifflés en l’espace de 28 minutes et de deux expulsions. Deni Alar (par deux fois) et Robert Beric ont marqué depuis le point de penalty, faisant de l’ombre au spray temporaire, qui fêtait pourtant sa première utilisation en Bundesliga autrichienne, et 16

T H E F I FA W E E K LY

Emploi du temps chargé L’arbitre Dominik Ouschan montre un carton rouge au joueur de Ried, Gernot Trauner.

scellant le 36e (!) match sans victoire de Ried contre le Rapid en autant de tentatives. Du côté de Klagenfurt, deux penalties ont également été sifflés, cette fois-ci en faveur de l’autre grand club de la capitale, l’Austria Vienne, mais sans toutefois influencer le score. Alexander Grünwald et Raphael Holzhauser, de retour après quelques années passées en Allemagne, ont tout deux échoué face à l’impressionnant gardien de Wolfsberger, Alexander Kofler. Son coéquipier Michael Berger, dont c’était le premier but en 33 matches de Bundesliga, a permis aux siens de ramener les trois points après huit matches sans victoire. Pour Wolfsberger, il s'agit par ailleurs du troisième succès sans but encaissé face au champion 2013 après les 4:0 et 2:0 des précédentes rencontres.

L’équipe de Carinthie se retrouve à égalité avec Altach, formation basée dans le Vorarlberg qui l’a emporté 2:0 face l’Admira, mais affiche toujours huit points de retard sur le leader, le Red Bull Salzbourg. Après avoir perdu cet hiver deux de leurs éléments clés en la personne de Kevin Kampl (Borussia Dortmund) et d’Alan (Guangzhou Evergrande/Chine), les joueurs de la ville de Mozart se sont imposés 2:0 contre le SC Magna Wiener Neustadt, signant ainsi leur dixième victoire d’affilée sur ce club. Jonathan Soriano a inscrit un doublé pour les Taureaux. Rien ne semble pouvoir arrêter cet attaquant espagnol de 29 ans qui une nouvelle fois est très bien parti pour remporter le titre national ainsi que celui de meilleur buteur du championnat. Å

imago

Mais Rome ne s’est pas faite en un jour. Quelques jours à peine après ces annonces, un premier match a ainsi dû être annulé : Grödig, petit club non dénué d’ambitions mais au terrain non chauffé, a retrouvé ce dernier enseveli sous la neige et la glace, sans pouvoir le déblayer à temps pour accueillir le Sturm Graz. Conséquence : Grödig s'est vu retirer son habilitation à organiser des matches de première division !


Premier Soccer League sud- africaine

Un l e a d e r s u r ses ga rdes Mark Gleeson est journaliste et commentateur de football et vit au Cap.

En temps normal, personne n’imagine une équipe disposant d’une avance de 15 points en tête du classement finalement échouer à empocher le titre, d’autant plus lorsque la mi-saison est déjà dépassée. Le matelas est normalement trop confortable pour laisser place aux mauvaises surprises. Les Kaizer Chiefs, leaders du championnat sud-africain, peuvent pourtant témoigner que les retournements de situation sont possibles. La saison dernière, alors qu’ils disposaient d’une avance similaire, ils se sont finalement écroulés dans la dernière ligne droite, ce qui a permis aux Mamelodi Sundows d’être sacrés.

Sydney Mahlangu / BackpagePix

Les Amakhosi comptaient à l’époque 11 points de plus que leur rival et avaient bon espoir de conserver la couronne acquise un an plus tôt. Ils ont pourtant été coiffés au poteau par les Mamelodi Sundows, qui se sont adjugé le titre à une journée du terme du championnat à la

faveur d’une impressionnante série de victoires, passant même tout proche d’établir un nouveau record en la matière. La faillite des Kaizer Chiefs s’était alors expliquée par la blessure de joueurs clés ainsi que par le parcours du club en Ligue des Champions, les longs trajets à travers tout le continent ayant laissé des traces. Aujourd’hui encore, le traumatisme n’a pas été totalement évacué, comme le prouvent les prestations hésitantes des joueurs au sortir d’une trêve de huit semaines. Ils ont déjà lâché des points et leur avance s’est réduite à 10 unités, bien qu’ils restent encore invaincus à 11 journées de la fin de la saison. Comme l’an passé, les Chiefs sont de plus engagés en Ligue des Champions. Samedi dernier, ils ont souffert pour se défaire des Botswanais de Township Rollers à domicile (2:1) pour le compte du tour préliminaire. De quoi craindre un nouveau scénario catastrophe ? Rien n’est moins sûr, puisque les Mamelodi Sundows dispute désormais lui aussi cette compétition continentale, à l’inverse du précédent exercice, où il pouvait se concentrer pleinement sur la conquête d’un premier titre national depuis sept ans. Les Brésiliens, ainsi surnommés en raison de la couleur de leur maillot, ont également

connu des débuts poussifs en Ligue des Champions. En déplacement aux Seychelles pour y affronter l’équipe semi-professionnelle de Saint-Michel United, ils n’ont pu faire mieux qu’un match nul 1:1. Leur forme en championnat est cependant tout autre, puisqu’ils restent sur trois victoires consécutives. Ils disposent en outre d’un effectif mieux étoffé, ce qui devrait leur permettre d’aborder les trois premiers tours à élimination directe de la Ligue des Champions en pleine possession de leurs moyens, sans pour autant délaisser le quotidien de la Premier Soccer League. Derrière cette lutte pour le titre, on retrouve Bidvest Wits au troisième rang et les Orlando Pirates au quatrième. Ces deux formations peuvent en théorie encore espérer rattraper les Kaizer Chiefs mais pour cela, il leur faudrait gagner tous leurs matches et compter sur plusieurs faux-pas du leader. Une gageure, comme le soulignait l’entraîneur des Buccaneers Eric Tinkler la semaine dernière : “Habituellement, l’équipe qui remporte le championnat ne perd que quatre ou cinq matches dans la saison. Les Chiefs sont toujours invaincus et si quelqu’un veut avoir une chance de les revoir, il va falloir qu’ils se mettent à perdre rapidement.” Å

Ligue des Champions Bernard Parker, des Kaizer Chiefs, contre Koko Sekhana (Township Rollers, Botswana). T H E F I FA W E E K LY

17


L’ I N T E R V I E W

“Le jour viendra où l’Afrique remportera la Coupe du Monde” Pendant la finale de la Coupe d’Afrique, les spectateurs ont assisté à du très grand spectacle de la part du gardien ivoirien. Nous nous sommes entretenus avec Boubacar Barry, qui a arrêté le 21e tir au but de la rencontre contre le Ghana avant d’inscrire le 22e.

Boubacar Barry, quel effet cela fait-il d’être un héros national ? Boubacar Barry : “Cela faisait trois ans que le pays attendait ce titre, depuis sa défaite en finale contre la Zambie, et même 23 ans si l’on remonte jusqu’à notre dernier triomphe dans cette compétition. Nous ressentons évidemment tous un immense bonheur car le groupe et l’équipe ont travaillé dur pour atteindre ce succès historique.”

Comment décririez-vous l’instant où vous avez marqué le tir au but décisif ? “Dans un moment comme celui-ci, on ne pense pas à ce qui va se passer après. Il faut éviter de trop réfléchir. Quand ton tour arrive, tu dois agir, c’est tout. J’ai essayé de le faire au plus vite tout en restant concentré et d’envoyer le ballon au fond du filet. Je remercie Dieu que tout se soit bien passé.”

Cette victoire représente-t-elle une sorte de revanche pour votre défaite lors de la finale de l’édition 2012 ? “Non, je ne dirais pas que c’est une revanche, c’est davantage la suite logique. Dans la vie, quand on veut gagner, il ne faut jamais cesser de regarder vers l’avant. C’est pour ça que je ne perds jamais espoir et que je m’entraîne chaque jour.”

D’où vous vient votre surnom, “Copa” ? “C’est le nom de l’équipe dans laquelle évoluait mon frère, dans les années 80. Je portais toujours le maillot de son club quand je sortais dans le quartier pour jouer. Mes amis se sont mis à m’appeler Copa et ce surnom m’est resté jusqu’à aujourd’hui.”

Comment avez-vous fêté la victoire ? “Nous avons encore du mal à y croire. Je n’ai toujours pas vraiment réalisé ce qui s’est passé. C’est un trop-plein d’émotions. Ce qui compte le plus à mes yeux, c’est que 18

T H E F I FA W E E K LY

les gens au pays soient heureux. La foule s’est précipitée dans la rue, sur les places et tout le monde a fait la fête.”

“C’est un trop-plein d’émotions. Ce qui compte le plus à mes yeux, c’est que les gens au pays soient heureux.”

Vous ayez gagné cette Coupe d’Afrique sans Didier Drogba. Est-ce un hasard ? “Non ! Drogba est un joueur sensationnel, il a énormément contribué à notre réussite. Malgré son absence pendant le tournoi, l’équipe doit beaucoup à la qualité de ses performances par le passé. Dieu a décidé qu’il ne jouerait pas cette fois-ci. Mais les absents ont eux aussi réalisé un important travail en amont et ils ont participé à leur manière à cette victoire. C’est le destin.”

À qui souhaitez-vous dédier ce titre ? “À tous ceux qui ont cru en nous et en premier lieu à ma mère.” Å Boubacar Barry s’est entretenu avec Emanuele Giulianelli

Une question d’ordre plus général à présent : à votre avis, quand verra-t-on la première équipe africaine gagner une Coupe du Monde ? “L’important, c’est de se montrer patient. Après notre défaite en finale, nous, les joueurs ivoiriens, nous avons dû attendre trois ans avant de remporter enfin la Coupe d’Afrique. Dans la vie, il ne faut jamais cesser d’y croire. Gagner une Coupe du Monde, c’est du sérieux. Je pense que Dieu choisira le bon moment. Mais ce jour viendra, j’en suis sûr. Ce sera Dieu qui choisira, personne ne peut savoir quand ça arrivera.”

À quel moment avez-vous compris que vous pouviez remporter le tournoi ? “On ne pense pas à ce genre de choses. Les gens croient en nous, ils nous ont toujours soutenus et à chaque match, nous avons gardé à l’esprit que la victoire était possible. C’est ce qui nous a permis d’atteindre notre objectif.”

Nom Boubacar “Copa” Barry Date et lieu de naissance 30 décembre 1979 Abidjan, Côte d’Ivoire Poste Gardien Parcours de joueur 1999–2001 ASEC Mimosas 2001–2003 Rennes 2003–2007 Beveren Depuis 2007 Lokeren Équipe de Côte d’Ivoire 86 sélections, 1 but


Jonas Hamers / Afp

T H E F I FA W E E K LY

19


First Love Lieu : Hérat, Afghanistan Date : 1er janvier 2015 Heure : 16h53 Photog raphe : Aref Karimi

20

T H E F I FA W E E K LY


Afp T H E F I FA W E E K LY

21


THIS IS THE ONE Introducing

Official Mascot for the FIFA U-20 World Cup New Zealand 2015

@FIFAcom #Wooliam

/ďŹ fau20worldcup


LE DÉBAT

LE BILLET DU PRÉSIDENT

L’opinion des utilisateurs de FIFA.com sur le racisme :

Je n’arrive pas à comprendre que le racisme soit toujours présent, et je ne parle pas uniquement du sport. Pourquoi les gens vivent-ils dans le passé ? Le monde est tellement plus beau lorsque nous sommes tous unis. En fin de compte, nous avons besoin les uns des autres pour survivre… dSteppa, Sainte-Lucie

Les campagnes de la FIFA en faveur du fair-play et contre la discrimination ont fait beaucoup de bien à la diversité dans le football, et même au-delà. Espérons que ça continue comme ça.

Une attitude claire sur le racisme

L

tumo2010, Irlande

a lutte contre le racisme ne saurait se payer de demi-mesures ou de paroles creuses. Il faut choisir son camp. On ne peut invoquer un malentendu en guise d’excuse, surtout lorsque l’on tient des propos comme ceux qu’un ancien sélectionneur et entraîneur bien connu a tenus cette semaine. Il ne s’agit pas non plus de clouer telle ou telle personne au pilori. Toutefois, un technicien célèbre, qui fait par conséquent figure d’exemple, ne peut mettre de tels incidents sur le compte d’une mauvaise interprétation quand il affirme qu’il y a “trop de joueurs noirs” dans les équipes de jeunes d’Europe occidentale. Surtout s’il croit bon d’ajouter que “la dignité et l’honneur” des clubs s’en trouve affectée. Cette leçon s’adresse à nous tous : il faut toujours rester vigilant. Personnellement, je pense que les mots du malheureux ont dépassé sa pensée. Je ne veux pas lui en tenir rigueur, mais le fait est qu’il a prononcé ces paroles. Ce cas me semble bien différent de celui des supporters de Chelsea qui ont poussé un Noir hors d’une rame de métro cette semaine à Paris en affichant ouvertement leur racisme. Ceci est inconcevable. Depuis des années, la FIFA lutte contre toutes les formes de discrimination. Le succès n’est pas toujours au rendez-vous, mais nous faisons de notre mieux. Respecter l’autre, apprécier la différence et encourager la diversité : voilà le match que nous devons gagner chaque jour. Certains scientifiques affirment que le germe du racisme est présent en chacun de nous. Ils basent leurs affirmations sur des recherches menées sur l’évolution de l’espèce humaine. La peur de l’étranger, la méfiance à l’égard de l’inconnu feraient partie d’une stratégie de survie remontant au temps où l’on mangeait encore du mammouth au petit-déjeuner. Des dizaines de milliers d’années se sont écoulées depuis cette époque, mais ces scientifiques affirment que ces éléments sont toujours présents en nous. Si c’était vrai, il y aurait de quoi s’inquiéter. Le racisme ferait alors partie de notre ADN. Heureusement, ces mêmes savants nous apprennent qu’il existe un antidote à ce poison : l’intelligence. Elle nous distingue de l’animal en nous permettant de dominer nos instincts. Elle fait de nous des hommes, avec des principes et des valeurs. Il ne faut pas pour autant en déduire que les personnes plus intelligentes seraient moins exposées au risque ou vice-versa (contrairement à ce que l’incident parisien pourrait laisser penser). Tout ceci prouve simplement qu’il faut toujours adopter une position claire lorsqu’il s’agit de lutter contre toutes les formes de discrimination. La première étape consiste à ne pas laisser planer le moindre doute sur ce que nous disons, sur la manière dont nous le disons et, bien entendu, sur la manière dont nous agissons.

“Le monde est tellement plus beau quand nous sommes unis.”

Votre Sepp Blatter

22792RS, Grande-Bretagne

Pendant des années, nous avons été engagés dans une lutte contre le racisme. Puis, Dani Alves a mangé une banane qu’un spectateur lui avait jetée. C’était la première fois que je voyais une victime de racisme réagir de la sorte. Plutôt que de laisser libre cours à sa colère, le défenseur brésilien a pris la chose de haut, sur le ton de l’humour. Quelle attitude extraordinaire ! Je crois que de telles réactions peuvent contribuer à éradiquer le racisme. tioborowski, Indonésie

Imaginez un monde où tous les fruits auraient la même forme, le même goût, la même taille, la même couleur. Ce serait bien ennuyeux. Nous avons plusieurs variétés de fruits de toutes les formes, de toutes les tailles, de tous les goûts, de toutes les couleurs ! C’est passionnant. Il en va de même pour l’humanité. Il faut être fou pour haïr une chose qui au contraire devrait susciter notre intérêt, à savoir les différences entre les êtres humains. Djenko Esse, Nigeria

Le racisme empêche les gens de se concentrer sur les choses essentielles dans la vie. En d’autres termes, plus vous pensez à des choses comme le racisme, moins vous avez de temps pour vous consacrer à vos activités quotidiennes. Le racisme détourne votre attention, en vous obligeant à vous demander pourquoi votre agresseur vous dit de telles choses. Les racistes croient que leurs remarques dégradantes sont tolérables, mais ce n’est vrai que si les victimes manquent de confiance en elles-mêmes. tonon10, Sud Soudan

Le racisme est une maladie contagieuse qui atteint les gens et se propage comme un feu de forêt. Malheureusement, comme beaucoup de maladies, il ne disparaîtra jamais totalement.

T H E F I FA W E E K LY

23


LES LÉGENDES DU FOOTBALL

“Bon comme un vieux vin” La rebelle, l’icône, la pionnière : nous nous sommes penchés sur les carrières en équipe nationale de six femmes extraordinaires. Rainer Hennies

24

T H E F I FA W E E K LY


LES LÉGENDES DU FOOTBALL

FORMIGA – LA FOURMI

Buda Mendes / Getty Images, Bob Thomas / Getty Images, Bongarts / Getty Images, imago

Avec la “Seleção”, elle porte habituellement le numéro 8. Mais en décembre dernier, lors d’un tournoi international organisé au Brésil, la milieu de terrain s’est vu attribuer le numéro 20. La fédération avait en effet décidé de rendre hommage à une joueuse d’exception : Miraildes Maciel Mota, mieux connue sous le nom de “Formiga” (la fourmi), qui fêtait pour l’occasion ses 20 ans de carrière en équipe nationale. Le Brésil a remporté la compétition devant les États-Unis, la Chine et l’Argentine. Formiga a elle-même célébré cet anniversaire avec deux buts et un tir sur la barre transversale lors de la victoire 4:0 de son équipe face à “l’Albiceleste”, au stade Mané-Garrincha de Brasilia. Cela lui a valu les acclamations du public et une pluie de louanges de la part de ses coéquipières. “Vingt ans que Formiga est internationale et qu’elle se bonifie, comme les grands vins”, a par exemple déclaré Marta, quintuple Joueuse Mondiale de l’année. Depuis 1995, la joueuse de poche (1,63 m) a disputé cinq Coupes du Monde. Au Canada, cette année, elle ajoutera une sixième participation à son CV, un record pour le football féminin. Rio 2016 pourrait en outre constituer son sixième tournoi olympique et être l’occasion de finir sa carrière en apothéose, à la maison. “Ce serait fantastique de terminer sur un succès”, a ainsi confié Formiga. Jusqu’à présent, les Brésiliennes n’ont jamais été championnes du monde et n’ont jamais remporté l’or olympique. Elles ont décroché l’argent en 2004 à Athènes et en 2008 à Pékin, tandis qu’à la Coupe du Monde 2007, elles ont échoué en finale. C’est toutefois l’édition 1999 de l’épreuve suprême qui reste le meilleur souvenir de Formiga. Au bout d’une rencontre sans aucun but au Rose Bowl de Pasadena, elle avait inscrit le tir au but décisif (5:4) contre la Norvège et offert la troisième place à ses couleurs. Å

MORACE – LA PIONNIÈRE

C’est à l’âge de 14 ans et 8 mois seulement que Carolina Morace dispute son tout premier match sous les couleurs de l’Italie. Entre 1978 et 1997, elle honore 153 sélections et marque la bagatelle de 105 buts. Elle compte ainsi parmi les dix seules footballeuses totalisant plus de 100 réalisations en équipe nationale. Passée entraîneuse à la fin de sa carrière de joueuse, Morace devient la première femme à diriger une formation masculine, l’AS Viterbese Calcio en troisième division. Elle rend cependant son tablier après deux matches, la faute à une pression médiatique insoutenable. Elle prend ensuite les rênes de la sélection féminine italienne, avec succès, puisqu’elle la qualifie pour deux phases finales de l’Euro. Elle connaît en revanche plus de difficultés avec le Canada et la Coupe du Monde 2011 tourne même au fiasco : trois défaites en autant de rencontres et la plus mauvaise différence de buts de toutes les équipes engagées. Morace, championne d’Italie à douze reprises et couronnée meilleure buteuse de Serie A onze fois consécutivement, est en outre la première femme à avoir été admise au Hall of Fame du football italien. Également titulaire d’un diplôme d’avocate, elle dirige aujourd’hui à 51 ans la Juventus Academy située dans le nord de Rome, à deux pas de l’antique Via Salaria. Å T H E F I FA W E E K LY

25


LES LÉGENDES DU FOOTBALL

DEVI – LA REBELLE

Oinam Bembem Devi, 34 ans, a choisi le moment idéal pour mettre un terme à sa carrière professionnelle. À la fin du mois de novembre 2014, l’Indienne a battu en final le Népal 6:0, s’assurant ainsi son troisième titre de championne d’Asie du Sud en tant que capitaine de la sélection nationale. “Je suis très heureuse de quitter la scène dans un moment pareil”, a déclaré Devi, qui souhaite devenir entraîneuse et prédit un avenir prometteur aux équipes féminines de son pays, compte tenu de l’important réservoir de jeunes talents. “Si nous travaillons dur, je suis convaincue que nous pouvons nous hisser dans le Top 10 mondial.” Devi a 15 ans lorsqu’elle fait ses premiers pas en sélection. Elle porte ensuite le maillot indien pendant deux décennies. Enfant, elle choisit le football malgré les réticences de ses parents mais au fil du temps, son talent finira par vaincre le scepticisme de son père, qui compte aujourd’hui parmi ses supporters. “Ma passion pour ce sport et ma persévérance ont fini par convaincre, même si mon père m’a toujours répété de ne pas négliger mes études.” Son succès lui donnera raison : avec Manipur, elle remporte le championnat d’Inde à 17 reprises avant de partir jouer aux Maldives, où elle gagne le titre national en 2014. Å

Excellence technique, magicienne du ballon, maîtresse du milieu de terrain ou buteuse en série, aucune de ces expressions ne rend véritablement justice au talent protéiforme de Mia Hamm (42 ans). Son nom est aujourd’hui indissociable de la montée en puissance du football féminin aux États-Unis. Internationale depuis 1987, elle reste la plus jeune débutante de l’histoire de la sélection américaine. Elle a, par la suite, honoré 274 autres sélections et inscrit 158 buts avec les “Stars and Stripes”. Mia Hamm a tout gagné : l’or olympique, la Coupe du Monde Féminine, le titre de Joueuse américaine de l’année, le titre de Joueuse Mondiale… Elle est aussi la première femme à avoir intégré la liste FIFA 100. Elle figure dans le Temple de la Renommée du football. Elle compte en outre parmi les dirigeants de l’AS Rome. Aux côtés de son mari, la star du baseball Nomar Garciaparra, et de l’ancien basketteur Earvin Magic Johnson, elle fait désormais partie du groupe d’investisseurs à la tête de la nouvelle équipe de Los Angeles, qui intègrera la MLS en 2017. Å

26

T H E F I FA W E E K LY

Anadolu Agency, AIFF, Will Mcintyre / Getty Images, Bongarts / Getty Images, imago, NC State Media Relations

HAMM – L’ICÔNE


SAWA – LA MODESTE

Lorsqu’on parle de football féminin au Japon, son nom arrive tôt ou tard dans la conversation. Homare Sawa, 36 ans, est considérée comme la meilleure joueuse du pays, dont elle est devenue une légende grâce à 20 ans de carrière au plus haut niveau. À 12 ans, elle inscrit déjà cinq buts en treize rencontres pour Yomiuri Beleza, contribuant ainsi au sacre de son club. À peine trois ans plus tard, elle fait ses premiers pas en équipe nationale. Elle dispute ainsi cinq Coupes du Monde et participe quatre fois aux Jeux Olympiques. En 2011, elle ajoute un titre de championne du monde à son palmarès et se voit décerner trois distinctions : le Soulier d’Or de la meilleure buteuse et le Ballon d’Or de la meilleure joueuse du tournoi, mais aussi le titre de Joueuse Mondiale de l’année. Membre du Hall of Fame japonais depuis longtemps déjà, la meneuse de jeu demeure néanmoins modeste : “Je suis toujours impressionnée de voir le respect que les gens ont pour ma carrière.” Å

HOOPER – L’INUSABLE

Née au Guyana, Charmaine Hooper (47 ans) a découvert le football en Zambie, où son père se trouvait en poste en tant que diplomate. Mais c’est avec le Canada, sa seconde patrie, que cette championne d’exception s’imposera comme l’une des plus redoutables buteuses de tous les temps. En 1986, elle intègre le premier stage de l’équipe du Canada féminine, en compagnie de 22 autres joueuses. Au cours des années suivantes, elle dispute 129 matches et inscrit 71 buts en sélection. Elle compte trois participations à la Coupe du Monde Féminine à son actif (1995, 1999 et 2003). Sa dernière apparition sur la scène mondiale a été pour elle l’occasion de devenir la buteuse la plus âgée (35 ans et 261 jours) de l’histoire du tournoi. Hooper a mis un terme à sa carrière internationale en 2006, avant de raccrocher définitivement les crampons deux ans plus tard. Elle vit aujourd’hui à Waco (États-Unis) où elle entraîne sa fille de dix ans au sein de l’équipe locale. Å T H E F I FA W E E K LY

27


Développer le football partout et pour tous

Organiser des tournois captivants

Œuvrer pour la société et l’environnement

Pour le jeu. Pour le monde. La FIFA s’engage à développer le football pour le bénéfice de tous. Sa mission est de : Développer le jeu L’objectif premier de la FIFA est de développer le football dans ses 209 associations membres. La Coupe du Monde de la FIFA™ lui donne les ressources nécessaires pour lui permettre d’investir USD 550 000 par jour dans le développement du football partout dans le monde. Toucher le monde La FIFA entend également toucher le monde à travers ses compétitions et événements internationaux qui fédèrent et inspirent les peuples du monde entier.

FIFA.com

Bâtir un meilleur avenir Le football est bien plus qu’un simple sport. Son universalité lui confère un pouvoir unique et une portée qu’il convient de gérer avec précaution. La FIFA est convaincue de son devoir envers la société qui dépasse les frontières du football.


EN BREF

L

es jeunes gens de moins de 30 ans ne le savent peut-être pas, mais il fut un temps où les tatouages étaient réservés à certaines catégories professionnelles : les marins, les routiers, les videurs et les stars du rock étaient parmi les rares à offrir leurs corps à l’aiguille du tatoueur. Aujourd’hui, ils passent presque inaperçus. Un footballeur qui se respecte doit arborer au moins une vingtaine de tatouages, sur les sujets les plus variés. Le Parisien Zlatan Ibrahimovic est évidemment de ceux-là. Mais depuis quelques jours, tout le monde ne parle plus que du buste de l’attaquant suédois… et pour cause : sur sa poitrine, son ventre et son dos, on peut lire les noms de 50 personnes qui souffrent de la faim. Cette campagne révolutionnaire a été initiée par le Programme alimentaire mondial de l’ONU. “Maintenant, quand vous me voyez, vous les voyez aussi”, déclare Ibrahimovic dans le clip officiel. Ces tatouages effaçables sont là pour nous rappeler que 805 millions de personnes meurent chaque jour de la faim. Å Alan Schweingruber “Le clip des Nations Unies avec Ibrahimovic”  http://tinyurl.com/lnmw3vz

Keystone / MAXPPP

L

e football du troisième millénaire est de plus en plus rapide et la raison n’est pas toujours forcément à chercher du côté des joueurs. À l’occasion de la 21e journée de Bundesliga, le public de l’Olympiastadion de Berlin a ainsi assisté à un but des plus inhabituels. Alors que le score est encore vierge, le SC Fribourg part en contre sur le côté gauche mais le ballon sort en touche et l’action semble définitivement avortée. Avant que la défense du Hertha ne soit correctement replacée, un ramasseur de balle lance toutefois rapidement le ballon aux visiteurs qui peuvent poursuivre leur attaque sans perdre trop de temps. Quelques secondes plus tard, le cuir termine sa course dans les filets et le diffuseur du match passe de longs moments à décortiquer “l’action” du malheureux garçon en bordure du terrain. Pour les joueurs de la capitale, c’est en tout cas le début de la fin. Ils s’inclinent finalement 2:0 et tombent à l’avant-dernière place du classement. Sur Internet, un supporter déçu écrit : “Le Berlinois le plus réactif aujourd’hui était le ramasseur de balle !” Å Sven Goldmann

À

six ans, Jude Branson est un fan inconditionnel d’Aston Villa. Mais son équipe n’est pas au mieux de sa forme. Elle pointe même au 18e rang, synonyme de relégation. L’entraîneur Paul Lambert a d’ailleurs été limogé. Jude ne pense plus qu’à sauver sa formation et a trouvé la solution. José Mourinho est la personne qui pourrait faire renouer le club de Birmingham avec la victoire. Le petit garçon a donc écrit une lettre au technicien portugais : “Cher Monsieur Mourinho, je m’appelle Jude. J’ai six ans et je suis supporter d’Aston Villa. Vous êtes mon entraîneur préféré. Pourriez-vous, s’il vous plaît, venir entraîner Villa et prendre Diego Costa avec vous ? Nous avons besoin d’aide. Merci beaucoup !” La vidéo du petit garçon en train de lire sa lettre à haute voix a fini par arriver jusqu’à Mourinho. Celui-ci n’a bien sûr pas pu satisfaire à la demande de Jude, mais il lui a néanmoins répondu personnellement. Alors que le jeune Villain rentrait de l’école, un autographe avec une dédicace personnelle l’attendait à la maison. Aston Villa a entretemps trouvé son nouveau coach : Tim Sherwood (anciennement à Tottenham) a signé un contrat jusqu’en 2018. Å Sarah Steiner T H E F I FA W E E K LY

29


Š2014 FIFA TM

6 juin - 5 juillet


TRIBUNE

COUP DE PROJEC TEUR

INFORMATIONS GÉNÉR ALES

Histoires de boue David Winner

I

l y a une génération de cela, le terrain relativement boueux sur lequel l’équipe de Bradford City (troisième division) a battu Sunderland (Premier League) 2:0, n’aurait suscité aucune espèce d’attention. La métamorphose du football anglais par rapport à ses origines donne à cette grosse surprise en FA Cup une allure de revanche éphémère du passé sur le présent. Quelques jours avant la rencontre, le manager de Sunderland, Gus Poyet, avait décrit la pelouse du stade Valley Parade de Bradford comme “l’une des pires” d’Angleterre, promettant même de créer un terrain d’entraînement rendu boueux spécialement pour que ses joueurs préparent leur match de FA Cup dans les conditions idoines. En vain. Les Black Cats ont semblé aussi effarouchés par le terrain lourd et l’herbe clairsemée que par l’énergie et le talent des joueurs de Bradford ou les encouragements intenses de leur public. Le climat de l’Angleterre, qui plus est en hiver, est pourtant bien connu. Quoi de moins étonnant que des terrains gorgés d’eau et de la boue à volonté ? C’est même ce qui a longtemps fait la beauté et le charme du football britannique. L’évolution du ballon rond au pays de Sa Majesté est indissociable de ces aires de jeu n’ayant parfois rien à envier à un champ de labour. Les footballeurs professionnels devaient faire avec et ils le savaient. En réalité, c’est le style même du football anglais qui s’est développé par adaptation aux conditions climatiques et à l’état des terrains. Attaquants et défenseurs se devaient d’être puissants physiquement. Chaussés de souliers montants, ils maîtrisaient le dégagement avant d’apprendre les subtilités du contrôle. Les milieux latéraux étaient eux aussi robustes et leur mot d’ordre balle au pied était la simplicité.

Seuls les ailiers pouvaient se permettre d’être un peu moins costauds. Et pour cause. Ils évoluaient sur la partie la moins endommagée du rectangle vert : le couloir. Roy Hartle, qui a joué à Bolton pendant les années 50, se souvient : “Avec un terrain boueux et un ballon lourd, vous laissez le football artistique au vestiaire. L’objectif était de garder le ballon dans les airs le plus longtemps possible car dès qu’il retombait, il fallait fournir un gros effort pour le remettre en mouvement.” CB Fry, sportif pluridisciplinaire et esprit encyclopédique de la période victorienne, a évoqué les confrontations formidables et éreintantes sur des surfaces apparemment impraticables. “Le terrain était détrempé et il y avait des mares d’eau à plusieurs endroits”, écrit-il au sujet d’une confrontation avec Aston Villa. “Ce fut un match héroïque.” La boue a également été une arme contre les joueurs techniques venus de l’étranger. En 1954, les Wolves ont battu Honved, non sans avoir au préalable arrosé le terrain de façon à le rendre similaire à “un parc à bovins après quatre jours d’une foire agricole qui se serait tenue en plein air et sous une pluie incessante”. À partir des années 80, les pelouses sont mieux entretenues et surtout mieux drainées, sonnant ainsi le glas des terrains boueux dans le football anglais de haut niveau. Cela s’est traduit par une amélioration considérable du jeu sur le plan technique et tactique. Bradford a promis d’améliorer son terrain l’été prochain. Soit, mais en faisant disparaître la boue, c’est également le passé qu’on enterre. Å

La rubrique hebdomadaire de la rédaction de The FIFA Weekly

Trigramme FIFA : MWI Pays : Malawi Nom officiel : République du Malawi Dziko la Malawi Continent : Afrique Capitale : Lilongwe

INFORMATIONS GÉOGR APHIQUES Superficie : 118 480 km² Point culminant : Mlanje Sapitwa 3 002 m. Façade maritime : Aucune

FOOTBALL MASCULIN Classement FIFA : 93e position Coupe du Monde : –

FOOTBALL FÉMININ Classement FIFA : 133e position Coupe du monde : –

RECENSEMENT Tous les joueurs : 515 800 Joueurs licenciés : 20 100 Joueurs non licenciés : 495 700 Clubs : 70 Officiels : 2 400 Infos Association: http://tinyurl.com/p57euen T H E F I FA W E E K LY

31


LE MIROIR DU TEMPS

T

H

E

N

Schwörstadt, Allemagne

1955

Slg. Raiss / fotogloria

Un match entre deux équipes amateurs allemandes, près de la frontière suisse.

32

T H E F I FA W E E K LY


LE MIROIR DU TEMPS

N

O

W

Bassersdorf, Suisse

2013

Valeriano Di Domenico / freshfocus

Un match de Coupe de Suisse (Bassersdorf - Zurich), à 23 kilomètres de la frontière allemande.

T H E F I FA W E E K LY

33


sharecocacola.com #shareacocacola

Coca-Cola and the contour bottle are registered trademarks of the Coca-Cola Company.

Share a with


N E T Z E R L’ E X P E R T

LE S DÉCL AR AT IONS DE LA SEMAINE

L’Autriche parviendra-t-elle enfin à se qualifier pour un grand tournoi ?

“Dans ce genre de situations, c’est très difficile de trouver les mots justes. Mais je lui ai dit : ’Yaya Touré, le meilleur footballeur africain, a perdu deux finales de Coupe d’Afrique, comme toi. Alors, ne baisse jamais les bras. Je sais que tu es triste, mais ton heure viendra’.”

Question de Lukas Eder, Graz (Autriche)

Hervé Renard, sélectionneur victorieux de la Côte d'Ivoire, console le Ghanéen André Ayew après sa défaite en finale.

“C’est peut-être la pire demi-heure jamais jouée par le Real Madrid.” Dani Carvajal après la sévère défaite 4:0 des siens dans le derby contre l'Atlético Madrid.

“Il n’a touché le ballon qu’avec son gros orteil. Ce sont souvent ces quelques centimètres qui peuvent décider d’une victoire ou d’une défaite.” Arjen Robben revient sur le sauvetage de Javier Mascherano qui a permis à l'Argentine de se qualifier pour la finale de la Coupe du Monde aux dépens des Pays-Bas.

“Bayern-Real serait la finale logique, mais la logique n’a pas sa place dans le football.” Zinédine Zidane, entraîneur de la réserve du Real Madrid.

Habitué aux succès Netzer en 1975, lors des qualifications pour l’Euro.

ullstein

M

arcel Koller effectue du très bon travail avec l’Autriche. Il a le courage d’intégrer enfin les jeunes joueurs dont l’équipe a tant besoin. C’est un pays qui a toujours sorti de grands joueurs. Cela n’a peut-être pas suffit pour le haut niveau international au cours des dernières décennies, mais c’est parce que l’on s’appuyait sur des structures dépassées et que l’on ne faisait pas les bons choix. Je connaissais déjà Koller depuis ses premières expériences d’entraîneur en Suisse. Mais là où il m’a le plus impressionné, c’est quand il s’est imposé en Allemagne avec ses méthodes novatrices. Il sait écouter différents avis et peut tout à fait laisser tomber une idée quand elle ne fonctionne pas. Koller est parfait pour la sélection autrichienne. Il ne faut pas non plus oublier qu’il a choisi de poursuivre l’aventure avec elle, alors qu’il disposait d’une offre de la Fédération

suisse. C’est un signe fort de sa volonté de mener à terme le projet entamé. Malgré son groupe difficile, avec notamment la Russie et la Suède, je suis persuadé que l’Autriche sera à l’Euro 2016. On sent que l’équipe a retrouvé un état d’esprit conquérant. Les joueurs qui évoluent à l’étranger, au premier rang desquels le Munichois David Alaba, apportent un vrai plus. S’ils continuent sur cette voie, les Autrichiens sont également tout à fait capables de se qualifier pour la Coupe du Monde 2018 en Russie. Å

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le football. Posez vos questions à Günter Netzer : feedback-theweekly@fifa.org

“De temps en temps, je peux être un vrai crétin. Parfois, il vaut mieux la boucler, mais c’est quelque chose que je ne peux pas faire. J’y arrivais quand j’étais plus jeune et je rentrais parfois à la maison avec une boule au ventre. Après, tu exploses, mais pas devant la bonne personne. Je préfère donc dire tout ce que je pense, quitte à ne pas être aimé, quitte à paraître arrogant. Au moins, les gens que j’aime n’en pâtissent pas.” Samir Nasri, Manchester City.

“La prochaine étape ? Je ne sais pas… Peut-être remplacer la tour Eiffel par une statue d’Ibrahimovic...” Zlatan Ibrahimovic dévoile ses ambitions après l’inauguration d’une statue à son effigie dans un musée parisien. T H E F I FA W E E K LY

35


Le football est une confrérie. C’est la paix.

© 2014 Visa. All rights reserved.

Oscar Arias Lauréat du Prix Nobel


LE TOURNANT

“Sur le terrain, vous oubliez tous vos problèmes.” Silvio Velo s’est dit un jour : je ne suis pas une victime. Il a alors commencé à se focaliser sur sa carrière. Aujourd’hui, il est considéré par beaucoup comme le meilleur joueur de football pour non-voyants au monde.

Nom Silvio Velo Date et lieu de naissance 29 mai 1971, San Pedro (Argentine) Poste Attaquant Club River Plate Équipe nationale Depuis 1991 Champion du monde 2002, 2006 Vice-champion du monde 1998, 2000, 2014

Javier Pierini/fotogloria

J

e suis né non-voyant et pauvre, ce qui ne m’a pas empêché d’avoir une enfance heureuse. Je me souviens que je jouais au football avec mes trois frères et mes amis. Ma famille était tellement pauvre que notre seul jouet était un ballon. Nous faisions des poteaux de but avec des grosses pierres dans le parc. Nous avions un ballon normal, qui n’était pas équipé de dispositif pour faire du bruit. Mais ça ne faisait rien, je jouais avec eux, même si je ne savais pas où était le ballon. J’adorais jouer au foot avec eux et le fait de ne pas voir ne me posait pas plus de problèmes que ça. Je voulais m’amuser, mais je savais que je ne pourrais jamais jouer comme eux. J’écoutais ce qu’ils faisaient avec le ballon, toutes sortes de gestes que j’étais incapable d’imiter. Ma première idée a été de mettre le ballon dans un sac plastique. Ça me permettait d’entendre la balle et de pouvoir la manier un peu avec le pied. À l’époque, ma seule ambition était de jouer comme mes frères et mes amis. Je jouais à cache-cache avec eux mais évidemment, je ne trouvais personne ! À l’adolescence, j’ai compris que le fait d’être non-voyant posait un certain nombre de problèmes. D’abord, je devais aller à l’école à 175 kilomètres de chez moi, dans un établissement pour non-voyants situé à San Isidro, près de Buenos Aires. Dans ma ville natale, San Pedro, il n’y avait pas d’école pour les non-voyants. J’étais très perturbé par le fait de devoir aller à l’école aussi loin de chez moi. J’ai commencé à me poser des questions sur ma vie en général. Pourquoi moi ? Pourquoi suis-je non-voyant ? Je ressassais ces questions en permanence, jusqu’au jour où j’ai inversé la question pour me demander : pourquoi pas moi ? J’ai compris que tout le monde avait des problèmes dans la vie. Chacun d’entre nous, sans exception. Je me suis alors dit que je n’étais pas une victime. Le plus facile aurait été de rester assis à m’apitoyer sur mon sort.

Après, j’ai commencé à me poser une deuxième question : pourquoi devrais-je me plaindre de quelque chose que je n’avais jamais eu ? C’est à ce moment que j’ai commencé à jouer au football à l’école. Là, le ballon avait ce dispositif qui lui permet de faire du bruit. J’écoutais. J’adorais le football. C’était ma passion. J’ai alors décidé de commencer à travailler sur mes autres sens. Ma carrière de footballeur était lancée. Aujourd’hui, quand je repense à ma carrière, je me rends compte qu’en décidant de devenir footballeur, j’ai également choisi un mode de vie. Je joue toujours au football pour m’amuser. Je veux gagner, bien sûr, mais je le fais avant tout par plaisir. Le football a été une thérapie pour moi. Quand vous êtes sur le terrain, vous oubliez tous vos problèmes. Il n’y a rien de plus important. J’ai toujours refusé que l’on me prive de ça. Je suis heureux, ce qui n’est pas toujours facile à obtenir dans la vie. J’ai également pensé à ma vie sans le football. J’ai 43 ans et je réalise que la fin de ma carrière approche. Tout dans la vie a une fin. Je vais continuer à jouer pendant un an, peut-être un an et demi. Je pensais prendre ma retraite après 23 an-

nées de carrière. Je suis sûr que je vais participer aux Jeux Paralympiques de Rio en 2016 et après ça, je tirerai ma révérence au football. Je n’en ai pas envie, mais c’est inévitable. Vous ne pouvez pas vous battre contre l’âge. Je commence à sentir la différence entre les jeunes et moi. Pour compenser, je dois m’entraîner encore plus et faire attention à mon alimentation, même quand je suis en vacances. Je ferai des conférences de motivation pour des entreprises, des écoles, etc. J’ai donné plusieurs conférences de ce genre récemment. C’est mon avenir. J’ai le sentiment que j’ai un message à faire passer. Je veux faire partager mon expérience. Je veux que les gens sachent que tout est possible dans la vie si on en a la volonté. L’adversité n’est pas insurmontable. Votre seule limite, c’est vous-même. Vous pouvez être libre, quels que soient vos problèmes. Å Propos recueillis par Ben Lyttleton Dans la rubrique “Le Tournant”, de grands noms du football reviennent sur les moments qui ont marqué leur vie. T H E F I FA W E E K LY

37


CLASSEMENT MONDIAL MASCULIN

Leader Entrées dans le Top 10 Sorties du Top 10 Nombre total de matches disputés Équipes avec le plus grand nombre de matches Plus grande progression en termes de points Plus grande progression en termes de places Plus grand recul en termes de points Plus grand recul en termes de places P osition Équipe

+/- Points

Allemagne (inchangé) aucune aucune 76 Côte d’Ivoire, RD Congo (7 matches chacune) Guinée Équatoriale (+ 370 points) Guinée Équatoriale (+ 69 places) Libye (– 156 points) Libye (– 35 places)

P osition Équipe

+/- Points

P osition Équipe

Dernière mise à jour : 12 février 2015 +/- Points

P osition Équipe

+/- Points

1 Allemagne

0 1729

55 Japon

-1

605

109 Qatar

-17

305

162 Porto Rico

-1

2 Argentine

0 1534

56 Afrique du Sud

-4

592

110 St-Vincent-et-les-Grenadines

11

300

164 Suriname

-1

115

3 Colombie

0 1456

57 Égypte

3

590

111 Namibie

0

293

165 Swaziland

-1

103

4 Belgique

0 1430

58 Gabon

4

585

112 Soudan

-4

288

166 Guyana

1

101

5 Pays-Bas

0 1385

59 Pérou

-6

566

113 Libye

-35

281

167 Belize

8

100

6 Brésil

0 1333

60 Zambie

-10

556

114 Cuba

-1

271

167 Tahiti

-1

100

7 Portugal

0 1189

61 Panamá

-6

555

115 Liberia

0

268

169 Gambie

-1

95

8 France

-1 1168

62 Trinité-et-Tobago

-7

551

116 Kenya

1

266

170 Montserrat

-1

86

119

9 Uruguay

1 1146

63 Australie

37

548

117 Canada

-5

264

171 Inde

0

85

10 Espagne

-1 1144

63 Albanie

-5

548

118 Niger

1

263

171 Pakistan

17

85

11 Suisse

1 1117

65 Monténégro

-6

537

119 Saint-Kitts-et-Nevis

1

258

173 Sri Lanka

-1

78

12 Italie

-1 1112

66 Émirats arabes unis

14

529

119 Zimbabwe

-12

258

174 Comores

-1

75

13 Costa Rica

3 1074

67 République d’Irlande

-2

521

121 Liban

1

254

174 São Tomé-et-Principe

-4

75

14 Chili

0 1037

68 Burkina Faso

-4

513

121 Moldavie

2

254

176 Îles Turks-et-Caicos

1

66 61

15 Angleterre

-2 1028

69 Norvège

-2

512

123 Mauritanie

15

251

177 Seychelles

1

16 Roumanie

-1 1022

70 Bulgarie

-4

506

124 Burundi

4

249

177 Nicaragua

-4

61

17 République tchèque

0

71 Ouzbékistan

0

493

125 Lesotho

-1

243

179 Yémen

-3

60

990

18 Algérie

0

981

72 Rwanda

-4

492

126 Géorgie

0

234

180 Bermudes

-1

55

19 Croatie

0

945

73 Finlande

-3

475

126 Palestine

-11

234

180 Saint-Marin

-1

55

20 Côte d’Ivoire

8

932

74 Arménie

5

470

128 Koweït

-3

231

180 Dominique

4

55

21 Mexique

-1

912

75 Togo

-13

465

129 Luxembourg

-2

225

180 Népal

6

55

22 Slovaquie

-1

903

76 Ouganda

1

464

130 Liechtenstein

2

223

184 Îles Salomon

-1

53

23 Autriche

0

881

77 Honduras

-5

459

131 Azerbaïdjan

5

222

184 Cambodge

-5

53

24 Grèce

0

871

78 Haïti

-5

454

132 Aruba

-3

221

184 Chinese Taipei

-2

53

25 Ghana

12

864

79 Venezuela

8

440

132 Vietnam

1

221

187 Timor oriental

-2

51

26 Tunisie

-4

860

79 Jamaïque

-4

440

132 Philippines

-3

221

188 Macao

-2

50 43

27 Ukraine

-2

859

79 Paraguay

-3

440

135 Maldives

-4

220

189 Soudan du Sud

0

28 Danemark

2

846

82 RP Chine

14

429

136 Nouvelle-Zélande

-1

216

190 Maurice

0

36

29 Équateur

-3

840

82 Guatemala

-9

429

137 Tadjikistan

-1

215

191 Vanuatu

0

34

30 Bosnie-et-Herzégovine

-1

832

84 Angola

-3

391

138 Guinée-Bissau

-5

212

192 Fidji

0

30

31 États-Unis

-4

824

85 Estonie

-2

385

139 Kazakhstan

0

203

192 Samoa

0

30

32 Israël

0

805

86 Sierra Leone

-1

382

140 Sainte-Lucie

0

202

194 Mongolie

0

29

33 Russie

-2

792

87 Salvador

3

381

141 Myanmar

0

198

195 Bahamas

0

26

34 Pays de Galles

0

764

88 Maroc

-6

378

142 Barbade

1

191

196 Tonga

0

17

35 Cap-Vert

5

756

89 Chypre

-3

376

143 Thaïlande

1

184

197 Îles Vierges américaines

0

16

36 Sénégal

-1

744

90 Mozambique

8

371

144 Afghanistan

-2

181

198 Brunei

0

15

37 Islande

-4

743

91 Oman

2

368

145 République centrafricaine

0

178

199 Papouasie-Nouvelle-Guinée

0

13

38 Écosse

-2

738

92 Bolivie

-8

362

146 Tchad

0

177

200 Samoa américaines

0

12

39 Serbie

-1

723

93 Malawi

-5

361

147 Turkménistan

0

170

201 Andorre

0

9

40 Pologne

1

709

94 Irak

20

360

148 Madagascar

-1

166

202 Îles Vierges britanniques

0

8

10

701

95 Bénin

-6

359

149 Malte

-2

164

202 Érythrée

0

8

42 Nigeria

1

664

96 Lituanie

-5

355

150 Syrie

1

147

204 Somalie

0

6

43 Guinée

-4

662

97 Jordanie

-4

353

151 Kirghizistan

1

146

205 Îles Caïmans

0

5

41 Iran

44 Suède

0

654

98 Arabie saoudite

4

351

152 RDP Corée

-2

144

206 Djibouti

0

4

45 Cameroun

-3

646

99 Antigua-et-Barbuda

-4

344

153 Nouvelle-Calédonie

0

143

206 Îles Cook

0

4

46 RD Congo

11

641

100 Lettonie

-4

342

154 Malaisie

0

142

208 Anguilla

0

2

47 Slovénie

-1

640

101 Belarus

-2

331

155 Grenade

0

137

209 Bhoutan

0

0

48 Hongrie

-3

634

102 Éthiopie

7

323

156 Singapour

1

136

49 Congo

12

630

103 Bahreïn

7

322

157 Bangladesh

8

129

49 Guinée Équatoriale

69

630

104 ARY Macédoine

-3

320

158 Indonésie

1

128

51 Irlande du Nord

-4

626

105 Îles Féroé

-2

317

159 Hong Kong

-3

127

52 Turquie

-4

619

105 Botswana

1

317

160 Curaçao

-2

125

53 Mali

-4

613

107 Tanzanie

-3

315

161 Laos

-1

123

54 République de Corée

15

608

108 République dominicaine

-3

310

162 Guam

-1

119

http://fr.fifa.com/worldranking/index.html


PUZZLE

Revue hebdomadaire publiée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA)

Président Joseph S. Blatter

1

8

9 1

Secrétaire Général Jérôme Valcke

6

1

Rédaction Alan Schweingruber (rédacteur en chef adjoint), Sarah Steiner Conception artistique Catharina Clajus

2

9

3

4

5

7

4

2

1 9

4

7 8 5

8

3

2

1

3

7

1

3

6

MOYEN

2

Correction Nena Morf (responsable), Martin Beran, Kristina Rotach, Alissa Rosskopf (assistante d’édition)

8

Collaborateurs réguliers Ronald Düker, Luigi Garlando, Sven Goldmann, Jordi Punti, Thomas Renggli, David Winner, Roland Zorn

4 2

1

7

6

9

2

8

9

Ont contribué à ce numéro Emanuele Giulianelli, Mark Gleeson, Rainer Hennies, Andreas Jaros, Ben Lyttleton

7

5 3

Secrétaire de rédaction Honey Thaljieh Production Hans-Peter Frei

3

9

9

7

7

6

6

4

1

1

6

3

4 2 5

8

5

DIFFICILE

1

Impression Zofinger Tagblatt AG Contact feedback-theweekly@fifa.org

2

1

6

Service photo Peggy Knotz, Andres Wilhelm (adjoint)

Traduction www.sportstranslations.com

4

7

4

Rédacteur en chef Perikles Monioudis

Responsables de projet Bernd Fisa, Christian Schaub

2 9

Directeur de la Communication et des Affaires publiques Walter De Gregorio

Mise en page Richie Krönert (responsable), Tobias Benz, Susanne Egli

5

FACILE

3 2

2

7

2 5

9

3

8

4

Internet www.fifa.com/theweekly La reproduction des photos et des articles, y compris sous forme d’extraits, est interdite, sauf accord de la rédaction et sous réserve de la mention “The FIFA Weekly, © FIFA 2015”. La rédaction n’a aucune obligation de publier des textes ou des photos non sollicités. La FIFA et le logo FIFA sont des marques déposées par la FIFA. Produit et imprimé en Suisse. Les opinions exprimées dans The FIFA Weekly ne reflètent pas nécessairement celles de la FIFA.

9

1

4

2

8 6 8

4

5

3 1

9 2

7

6

T H E F I FA W E E K LY

Puzzles courtesy: opensky.ca/sudoku

Éditeur FIFA, FIFA-Strasse 20, Case postale, CH-8044 Zurich Téléphone +41-(0)43-222 7777, Fax +41-(0)43-222 7878

Le but du jeu est de remplir la grille avec des chiffres de 1 à 9, qui ne se trouvent jamais plus d’une fois dans la même ligne, la même colonne ou le même carré de 3x3.

39


R É S U LTAT S D E L A S E M A I N E D E R N I È R E Quel ancien finaliste ira le plus loin en Coupe du Monde U-20 2015 ?

37+21+171562 2%

Quel mouvement vous a le plus surpris lors du dernier Classement mondial FIFA/Coca-Cola ?

2%

6%

15%

37%

17%

21%

Source : Fifa.com

LE SONDAGE DE L A SEMAINE

Choisissez entre : · Australie (+37) · RP Chine (+14) · Irak (+20) · Ghana (+12) · Guinée équatoriale (+69) · Congo (+12) · Émirats arabes unis (+14) Pour voter, rendez-vous sur : Fifa.com/newscentre

≠ Argentine ≠ Allemagne ≠ Mexique ≠ Brésil ≠ Uruguay ≠ Qatar ≠ Portugal

LA SEMAINE EN CHIFFRES

buts en championnat : c’est le jalon posé par l’Ajax Amsterdam, grâce à une victoire 4:2 sur Twente. La formation

4

70

jours après avoir soufflé ses 16 bougies, et à peine rentré du Championnat d’Amérique du Sud U-20, Sergio Diaz a

amstellodamoise est le premier

buts ont été inscrits par Bas Dost lors

débuté la nouvelle

club néerlandais à atteindre ce total.

de la victoire de Wolfsburg 5:4 sur le

saison du champion-

Cependant, c’est un joueur d’un

Bayer Leverkusen. Il devient le

nat paraguayen en

autre club d’Eredivisie qui a occupé

premier Néerlandais à réussir cet

inscrivant le deuxième but de

le haut de l’affiche. Sébastien Haller

exploit en Bundesliga. L’attaquant

la victoire de Cerro Porteño

a inscrit un quadruplé à l’occa-

s’est montré particulièrement

3:0 sur Sportivo Luqueño.

sion du succès d’Utrecht 6:1 sur

réaliste en trouvant le chemin des

Cela fait de lui le plus jeune

Dordrecht, devenant ainsi le

filets sur chacune de ses tentatives

buteur dans l’ensemble des

premier Français à réussir cette

cadrées. Il est également devenu le

championnats de première

prouesse en première division

deuxième joueur, dans l’histoire de

division de la

néerlandaise.

Wolfsburg, à réussir un quadruplé.

planète.

imago (4)

5 000


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.