N° 18, 21 FÉVRIER 2014
ÉDITION FR ANÇAISE
Les
Rivaux Les buts secrets de Messi et Neymar
DANEMARK LE MIRACLE DE GÖTEBORG BLATTER PLAIDOYER POUR LA PREUVE VIDÉO KAREMBEU VOYAGE AUTOUR DE LA PLANÈTE FOOTBALL W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY
DANS CE NUMÉRO
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Messi et Neymar : amis et rivaux Jusqu’à présent, Lionel Messi éclipsait tout le monde à Barcelone. L’Argentin a même chassé des joueurs d’exception comme Ibrahimovic, Villa ou Eto’o du “paradis”. Depuis cette saison, l’attaquant évolue aux côtés du Brésilien Neymar. Même si le duo n’a disputé ensemble que 30 % de leur temps de jeu jusqu’à maintenant, le bilan est positif. Mais l’été prochain, le partenariat entre les deux coéquipiers ne sera plus de mise, car Neymar et Messi s’affronteront sous les couleurs de leurs équipes nationales respectives.
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Le charme de l’Amérique du Sud en Malaisie En Malaisie, l’Argentin Pablo Aimar est considéré comme un modèle pour le football local. Mais le joueur de 34 ans ne s’épanouit pas vraiment en Asie du Sud-Est, contrairement à ce que ses performances sous le maillot du Johor FC pourraient laisser croire.
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Coupe du Monde 2014 : lutte contre le dopage et la chaleur Sur le plan médical aussi, toutes les mesures de sécurité nécessaires sont prises pour faire de Brésil 2014 un succès. Cela concerne les contrôles antidopage, mais aussi les précautions contre la chaleur. Des pauses supplémentaires et l’utilisation de tissus rafraîchissants pourraient ainsi être autorisées.
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Arbitrage Sepp Blatter plaide pour l’usage de la preuve vidéo
Le miracle du Danemark En remportant l’Euro 1992, le Danemark a été à l’origine de l’unes des plus grandes surprises de l’histoire du football. L’entraîneur Richard Möller Nielsen, qui nous a récemment quittés, a joué un grand rôle dans ce triomphe. Dans ce numéro, nous revenons sur un conte de fées footballistique et nous rendons hommage à une grande personnalité.
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e Top 11 de la semaine : L les meilleurs joueurs du Kosovo La Fédération kosovare se trouve en quelque sorte dans la salle d’attente du football mondial. La question d’une équipe nationale du Kosovo pourra se poser si le pays est officiellement reconnu par l’ONU. “The FIFA Weekly” liste les noms des joueurs qui pourraient alors intégrer la sélection.
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Je ne suis pas sûr que le Brésil sera champion “ du monde” À l’occasion d’une interview pour “The FIFA Weekly”, Lucien Favre, meilleur entraîneur de la phase aller du championnat d’Allemagne, nous dévoile ses projets d’avenir et nous explique en quoi son travail en Bundesliga l’a fait évoluer et pourquoi la Seleção ne remportera pas forcément la Coupe du Monde.
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C hristian Karembeu : “Je suis un enfant des îles.” À 17 ans, Karembeu a fait le voyage de 20 000 km qui le séparait de la France métropolitaine pour poser au FC Nantes la première pierre d’une grande carrière. Le champion du monde et d’Europe n’a pas oublié pour autant ses racines en Nouvelle-Calédonie.
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Amérique du Sud 10 membres www.conmebol.com
Professeur Jiri Dvorak De nouvelles mesures pour lutter contre le dopage et contre la chaleur au Brésil
Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA Du 15 mars au 4 avril 2014, Costa Rica
T H E F I FA W E E K LY
Tournoi Juniors FIFA/Blue Stars Du 28 au 29 mai 2014, Zurich
Cover: David Ramos / Getty Images
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latter : le grand débat de l’arbitrage vidéo B Jusqu’où faut-il aller dans l’interprétation du règlement concernant l’usage de la preuve vidéo ? Le Président de la FIFA a une opinion claire à ce sujet. En cas d’infractions graves au principe du fair-play, mais aussi pour les simulations ou les discussions pour gagner du temps, les organes disciplinaires doivent pouvoir revenir après le match sur les décisions manifestement erronées.
Amérique du Nord et centrale 35 membres www.concacaf.com
L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL
Europe 53 membres www.uefa.com
Afrique 54 membres www.cafonline.com
Asie 46 membres www.the-afc.com
Océanie 11 membres www.oceaniafootball.com
Richard Möller Nielsen Un entraîneur de génie s’en est allé
Lucien Favre L’interview
Finies les accolades Coéquipiers en club, adversaires sous les couleurs nationales : au FC Barcelone, Messi et Neymar jouent côte à côte, mais en Coupe du Monde, ils seront rivaux.
Pablo Aimar Le mal du pays en Malaisie
Christian Karembeu Sa terre natale reste dans son cœur
Getty Images, Foto-Net, Keystone
Volker Finke L’espoir du Cameroun
Coupe du Monde de la FIFA Du 12 juin au 13 juillet 2014, Brésil
Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA Du 5 au 24 août 2014, Canada
T H E F I FA W E E K LY
Tournoi de Football des J.O. de la Jeunesse Du 15 au 27 août 2014, Nankin
Coupe du Monde des Clubs de la FIFA Du 10 au 20 décembre 2014, Maroc
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À DÉCOUVERT
Comme Pelé et Maradona
Tango-samba Messi et Neymar envoûtent les supporters barcelonais. En juin prochain, leur mission commune prendra provisoirement fin.
Thomas Renggli
David Ramos / Getty Images
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ohn Lennon et Paul McCartney, Stan Laurel et Oliver Hardy, Magic Johnson et Michael Jordan. Tous ces duos hors du commun sont entrés dans la légende. Pourtant, 1 + 1 ne donne pas toujours 2. Une somme d’individualités exceptionnelles ne donne pas toujours une équipe de rêve. Le football nous en apporte régulièrement la preuve. Visiblement, ces considérations n’inquiètent pas outre mesure les dirigeants du FC Barcelone. En effet, ceux-ci ont décidé d’associer le magicien brésilien Neymar à son alter ego argentin Lionel Messi. Tous les regards sont donc tournés vers le Camp Nou. Le public catalan risque-t-il de se trouver à court de superlatifs ? Ou le géant Neymar va-t-il dépérir aux côtés de la superstar Messi, comme tous ses prédécesseurs qui n’ont pas eu la chance de fréquenter les rangs de La Masia ? En d’autres termes, le Brésilien sera-t-il la prochaine victime de l’Argentin, comme Ibrahimovic, Eto’o ou David Villa avant lui ? Les premières impressions plaident plutôt en faveur d’une réunion entre les deux fers de lance du football sud-américain opérée avec succès par le
Barça. Messi et Neymar sont actuellement en pleine course aux titres, côte à côte. Jusqu’en mai prochain, les deux génies feront leur possible pour mettre le football européen à genoux. Mais quelle que soit son efficacité, cette association se trouvera mise entre parenthèses le temps d’un été. Pendant la Coupe du Monde, on ne parlera plus de Neymar et Messi : ce sera Neymar contre Messi. Le Brésil contre l’Argentine. Pays hôte de l’épreuve, le Brésil aborde la compétition en position de grandissime favori. Toute autre issue qu’un triomphe mondial serait vécue comme une tragédie nationale. À 21 ans, Neymar se sait attendu au tournant pour sa première apparition à ce niveau. Mais Messi n’est certainement pas en reste. Le public s’est habitué aux exploits de l’attaquant barcelonais et, à 26 ans, celui-ci possède la maturité nécessaire pour faire la différence au plus haut niveau. Pour lui, l’occasion n’a jamais été aussi belle de remporter la plus prestigieuse des compétitions que sur le terrain de son grand rival. Qui sait si une telle aubaine se présentera de nouveau ? Brésil ou Argentine ? Jusqu’à présent, la comparaison entre ces deux grandes nations de T H E F I FA W E E K LY
football s’est souvent résumée à un choix entre deux joueurs de génie : Pelé et Maradona. Qui est le plus grand footballeur de l’histoire ? La FIFA a élégamment éludé la question en nommant les deux hommes Joueurs du Siècle. Le triple champion du monde brésilien a été désigné par un jury d’experts, tandis que l’auteur de la célèbre Main de Dieu est arrivé en tête d’un vote organisé sur Internet. En apprenant la nouvelle, le premier n’a pas caché son incompréhension : “C’est comme en musique, il y a Beethoven et les autres. En football, il y a Pelé et les autres”. Un peu plus tôt, Maradona avait quant à lui fait savoir par l’intermédiaire de son épouse qu’il n’assisterait à la cérémonie de remise des prix à Rome qu’à condition d’avoir la certitude de l’emporter. Pelé ou Maradona ? Brésil ou Argentine ? Neymar ou Messi ? À Barcelone, on a choisi une autre solution : Neymar et Messi. Le 13 juillet 2014 au plus tard, l’histoire se chargera de trancher cet épineux dilemme au stade Maracanã de Rio de Janeiro. À ce moment-là, il n’y aura plus de place pour les compromis. Å
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MESSI – NEYMAR
Puis vint
Neymar Convoité par presque tous les grands clubs de la planète, le Brésilien a finalement choisi le FC Barcelone. Il doit maintenant faire ses preuves aux côtés de Lionel Messi. Pourtant, les deux coéquipiers risquent de se retrouver face à face dès cet été, en Coupe du Monde.
David Ramos / Getty Images
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Jordi Punti
ans le monde du football, les traditions sont importantes. Tellement importantes que l’on pourrait situer les origines de la signature de Neymar au FC Barcelone en 1931, lors de la première tournée européenne du Vasco da Gama. À la fin du mois de juillet de cette année, les Cariocas disputent deux rencontres amicales contre le Barça, où l’on tombe sous le charme des deux stars adverses : Fausto dos Santos, milieu de terrain, et Jaguaré Bezerra de Vasconcelos, un gardien un brin extravagant. L’offre de l’équipe catalane ne tarde pas et les deux pépites restent en Espagne. Ils seront les premiers footballeurs de couleur à porter le maillot du FC Barcelone. Les photos de l’époque laissent apparaître deux athlètes élancés et élégants, de vrais dandys joliment coiffés portant toujours une cigarette à la main. C’était une autre époque. On a rapidement compris aussi que Jaguaré était du genre à aimer les plaisanteries. Les comptes rendus des matches de l’époque laissent entendre qu’il vivait le football comme un passe-temps à risques et qu’il se plaisait à irriter ses rivaux en arrêtant les frappes d’une seule main, en jonglant devant T H E F I FA W E E K LY
les attaquants ou en tentant des dribles aussi absurdes que superflus ... Devant le refus de la Fédération espagnole de les inscrire au championnat, Jaguaré et Dos Santos décident de quitter la Catalogne à la fin de la saison. Le milieu de terrain choisit les Young Boys de Berne, tandis que Jaguaré rejoint l’Olympique de Marseille, où le public s’amuse de ses espiègleries. Soit dit en passant, il devient alors le premier gardien à chausser des gants ! Même si leur passage par le club blaugrana s’avère anecdotique, les deux Brésiliens inaugurent une tradition aussi heureuse que fructueuse. Depuis lors, plus d’une trentaine de leurs compatriotes ont évolué au Barça, consolidant la relation qui lie la formation catalane au football créatif et spectaculaire. Cette liste n’est exempte ni d’échecs retentissants, ni de joueurs inoubliables. Dans les années 80, on pouvait lire tous les deux ou trois jours un article sur “le nouveau Pelé” que tous les grands clubs s’arrachaient. Passons donc sur les fiascos, avec lesquels on pourrait d’ailleurs composer un joli onze, et concentrons-nous sur ces années merveilleuses qui ont vu se succéder au Camp Nou Romario (1993–95), Ronaldo (1996–97), Rivaldo (1997– 2002) et Ronaldinho (2003–2008). Ces dernières années, le Barça a davantage parié sur les latéraux brésiliens, qui, comme chacun sait, sont des attaquants déguisés en défenseurs : Sylvinho, Belletti, Maxwell, Adriano, Alves. Si l’on analyse le rendement de tous ces joueurs, on ne peut s’empêcher de constater que pour réussir au Barça, les Brésiliens doivent passer par une phase d’acclimatation en Europe. Ainsi, Romario et Ronaldo ont d’abord évolué aux Pays-Bas, tandis que Ronaldinho a fait vibrer le Parc des Princes. On dirait que les Brésiliens ont besoin de passer quelques 7
MESSI – NEYMAR
“La Ligue des Champions est fantastique, mais la Coupe du Monde est différente.”
David Ramos / Getty Images
Lionel Messi
après-midis sous la pluie néerlandaise, allemande ou française avant de parvenir à maîtriser leur magie et à la rendre plus efficace. C’est là que Neymar entre en jeu. En provenance directe du Santos FC, le Brésilien de 21 ans est affublé d’un grand sourire contagieux, de jambes longues et fines, et d’une chevelure rebelle. Il n’a jamais joué en Europe, mais il n’a aucun doute quant à son aptitude à s’adapter à la philosophie du FC Barcelone. L’histoire a tendance à se répéter, mais parfois, elle n’hésite pas à emprunter des chemins de traverse. Aujourd’hui, pour faire taire les pessimistes et les prophètes des statistiques, deux arguments vont dans le sens de Neymar. Le premier, c’est la mondialisation du football. Il suffit d’allumer la télé pour trouver à toute heure, quel que soit le jour, des matches en provenance de tous les continents. On peut ainsi accéder à tous les détails des grands championnats et essayer de nouvelles tactiques grâce aux jeux vidéo. Au-delà de son aventure tardive au Cosmos de New York, Pelé n’a jamais quitté Santos malgré les dizaines d’offres reçues. Mais nous étions alors en plein milieu des années 70 et personne en Europe ne savait faire une feijoada. Aujourd’hui, Neymar débarque en Espagne précédé d’une réputation flamboyante, forgée par les buts et les actions que l’on a tous vus en boucle sur Youtube. Outre cette visibilité, les conditions dans lesquelles il a rejoint le Barça jouent en faveur de Neymar. Il y arrive pour apporter un plus, sans autre pression que celle d’une future vedette, sans l’impression de devoir sauver la patrie. Alors qu’il avait reçu des offres plus a lléchantes d’autres clubs, Neymar a opté pour Barcelone. Il a fait le choix du prestige et il se paye le luxe de jouer avec Messi au sein de la meilleure équipe du monde. Ce calme a cependant été perturbé par des événements inattendus. La rechute de Tito Vilanova a subitement contraint l’entraîneur à prendre du recul, entraînant la nomination à la va-vite d’un nouveau stratège : l’Argentin G erardo Tata Martino. Fin juin, les joueurs T H E F I FA W E E K LY
r etenus pour la Coupe des Confédérations se joignent au groupe. On y trouve notamment le jeune Neymar, chez qui les médecins ont décelé une petite anémie rapidement maîtrisée. À trois semaines du coup d’envoi du championnat, les Blaugranas donnent l’impression d’une équipe ni faite ni à faire. Martino répète à l’envi que son intention est de perpétuer la philosophie de jeu de Guardiola et de Tito Vilanova. On parle beaucoup de l’arrivée d’un nouveau défenseur central, mais Neymar est bel et bien la seule recrue et les supporters ont du mal à décider si son rictus jovial des premières photos dénote une forme de naïveté ou un optimisme à toute épreuve. Neymar et Messi Dès les premiers entraînements et matches amicaux, les regards se posent sur le duo qui alimente les fantasmes de tous les supporters depuis plusieurs mois. Messi et Neymar. Neymar et Messi. Comment vont-ils jouer ensemble ? Sont-ils destinés à s’entendre ? Vontils devenir la terreur des défenses adverses ? Les plus optimistes y vont de leurs comparaisons plus ou moins osées. Messi et Neymar vont devenir Michael Jordan et Magic Johnson, Lennon et McCartney, Batman et Robin. De l’autre côté, on trouve les sceptiques, un clan très fourni parmi les supporters barcelonais, notamment les plus anciens, qui ont traversé des périodes moins fastes que l’actuelle. On y craint surtout des problèmes d’ego. Certes, Messi est un joueur extraordinaire qui se fond bien dans le collectif, affirment-ils, mais son jeu exige beaucoup de sacrifices de la part de ses coéquipiers. Et de rappeler les noms d’Eto’o, Ibrahimovic ou encore David Villa, qui ont dû quitter le Camp Nou en raison d’une incompatibilité de caractère avec le génie de Rosario… C’est probablement pour évacuer cette crainte que la presse a cherché désespérément, dès les premiers jours, à publier une photo des deux attaquants, les mots de bienvenue de Messi ou encore la déclaration de Neymar dans 9
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430 grammes de feijoada prête à cuire Un monument de la gastronomie nationale en conserve. Cette spécialité brésilienne à base de viande, de haricots et de riz est considérée comme très populaire, ce qui ne l’empêche pas d’être aussi appréciée sous cette forme en Europe.
laquelle il reconnaissait que l’Argentin est le meilleur footballeur au monde. Rien que des symboles. Même si les grands footballeurs ont tendance à bonifier leurs coéquipiers, on a encore un peu de mal à se faire une idée au sujet du duo Messi-Neymar. Depuis le début de la saison, les différentes blessures ont voulu qu’ils ne jouent quasiment jamais ensemble. En novembre 2013, alors qu’ils commencent à trouver leurs marques, Messi se fait mal en tentant de contrôler une passe de Neymar. C’est sa troisième blessure de la saison, la plus importante. Elle l’aura laissé sur le carreau pendant près de deux mois. Il retrouve les terrains en janvier 2014, mais une semaine plus tard, c’est la cheville de Neymar qui lâche lors d’un match de Coupe. Verdict : un mois d’arrêt. Cette saison, Messi et Neymar n’ont donc disputé ensemble que 30 % de leur temps de jeu et leur association relève toujours davantage de la promesse que de la réalité. Tous deux ont réalisé de bons matches, notamment Messi, mais les une-deux et les combinaisons de feu que nous attendions tous restent pour l’instant très (trop) épisodiques. Samedi dernier, le FC Barcelone a battu le Rayo Vallecano 6:0, ce qui lui permet de conserver la tête de la Liga. Messi a signé un doublé, Iniesta et Cesc ont encore livré une partition ébouriffante dans l’entrejeu et Neymar a profité de son retour, en fin de rencontre, pour marquer un but d’une autre planète. Sauf que Messi était déjà sorti… Ils n’ont passé que 12 minutes sur le terrain ensemble,
son équipe et élargir ainsi son fabuleux palmarès. C’est une occasion en or de décrocher ce titre qui ferait de lui le meilleur joueur de l’histoire. Maradona y est parvenu à 25 ans et Zidane à 26, tout comme Iniesta. Le hic, c’est que pour y parvenir, il devra remporter la f inale au Maracaná. Le Brésil de Neymar et consorts fait partie des principaux obstacles à surmonter. À ce stade, mieux vaut ne pas imaginer ce que génèrerait une finale entre les deux ogres sud-américains en termes de passion et de dramaturgie … Å
“Pour être franc, tout le monde pense déjà à la Coupe du Monde.” Lionel Messi
mais ces retrouvailles n’en demeurent pas moins importantes alors que se profile la dernière ligne droite de la saison, avec le début de la phase finale de la Ligue des Champions et une Liga qui se cherche toujours un favori. Il sera tout aussi intéressant de voir comment ils parviennent à cohabiter lorsque se télescoperont défis personnels et succès collectifs. Messi et Neymar porteront les couleurs blaugranas et partageront les victoires, mais n’oublions pas que la fin des championnats nationaux et continentaux marquera le début de la Coupe du Monde au Brésil. Les deux joueurs prendront alors deux chemins différents, pour ne pas dire opposés. Selon toute vraisemblance, l’Argentine fera partie des candidats au titre mondial. À 26 ans, Messi a la maturité nécessaire pour remporter une Coupe du Monde avec 10
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L e s “ v ic t i m e s ” d e L io n e l Me s s i Samuel Eto’o (CMR)
Zlatan Ibrahimovic (SWE)
David Villa (ESP)
À Barcelone
À Barcelone
À Barcelone
2004–09, 145 matches, 108 buts
2009–10, 29 matches, 16 buts
2010–13, 77 matches, 33 buts
Poste
Poste
Poste
Attaquant
Attaquant
Attaquant
Recruté à
Recruté à
Recruté à
RCD Majorque (ESP)
Inter Milan (ITA)
Valence CF (ESP)
Transféré à
Transféré à
Transféré à
Inter Milan (ITA)
AC Milan (ITA)
Atlético Madrid (ESP)
Champion du monde
Champion du monde
Champion du monde
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2010
Joueur Mondial de la FIFA
Joueur Mondial de la FIFA
Joueur Mondial de la FIFA
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Le pionnier : Fausto dos Santos (BRA) À Barcelone 1931, aucun match officiel Poste Milieu de terrain Recruté à Vasco da Gama (BRA) Transféré à Young Boys Berne (SUI) Champion du monde – Décédé en
Getty Images
1939, à l’âge de 34 ans
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MESSI – NEYMAR
Les sta rs brési l ien nes de Ba rcelone Romario (BRA)
Ronaldo (BRA)
Rivaldo (BRA)
À Barcelone
À Barcelone
À Barcelone
À Barcelone
1993–95, 46 matches, 34 buts
1996–97, 37 matches, 24 buts
1997–2002, 157 matches, 86 buts
2003–08, 145 matches, 70 buts
Poste
Poste
Poste
Poste
Attaquant
Attaquant
Attaquant
Attaquant
Recruté à
Recruté à
Recruté à
Recruté à
PSV Eindhoven (NED)
PSV Eindhoven (NED)
Deportivo La Corogne (ESP)
Paris Saint-Germain (FRA)
Transféré à
Transféré à
Transféré à
Transféré à
Flamengo (BRA)
Inter Milan (ITA)
AC Milan (ITA)
AC Milan (ITA)
Champion du monde
Champion du monde
Champion du monde
Champion du monde
1994
1994, 2002
2002
2002
Joueur Mondial de la FIFA
Joueur Mondial de la FIFA
Joueur Mondial de la FIFA
Joueur Mondial de la FIFA
1994
1996, 1997, 2002
1999
2004, 2005
Le pionnier : Jaguaré Bezerra de Vasconcelos (BRA) À Barcelone 1931, aucun match officiel Poste Gardien Recruté à Vasco da Gama (BRA) Transféré à Olympique Marseille (FRA) Champion du monde – Décédé en 1946, à l’âge de 41 ans
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Ronaldinho (BRA)
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NEYMAR
“Je ne savais pas qu’il était si fort” Vous êtes arrivé à Barcelone il y a un peu plus de six mois. Vous considérez-vous comme un joueur différent de celui que vous étiez à Santos ? Neymar : Non, je suis le même, mais j’ai gagné en expérience du fait d’être dans un autre pays, dans un autre lieu et dans un autre environnement. J’apprends des choses nouvelles et je découvre une autre culture. C’est très bien.
Parliez-vous déjà espagnol ? Un peu ! [en espagnol] C’est assez proche du Portugais, mais un peu plus difficile.
Avez-vous été surpris par la rapidité de votre adaptation au club ? Non, je n’ai pas été surpris. Grâce à Dieu, j’ai eu beaucoup de chance, à commencer par celle d’arriver dans un groupe de qualité, avec des joueurs qui m’ont très bien reçu. Tout Barcelone a été comme ça. Ces joueurs ont pratiquement tout gagné dans leur vie et pourtant, ils n’ont pas perdu un gramme d’humilité. Je pense que c’est la principale raison pour laquelle tout se passe bien ici.
Oui, c’était étrange de jouer une finale contre mes futurs coéquipiers. Nous en avons pas mal reparlé depuis. Ce fut une joie énorme de gagner cette Coupe des Confédérations.
Quel genre de commentaires ce match suscite-t-il ? Nous en plaisantons, mais je pense que ces paroles doivent rester privées.
Dans ce match contre l’Espagne, l’ambiance au Maracanã était impressionnante, grâce notamment à l’hymne chanté par tous les supporters. Comment l’avez-vous vécu sur le terrain ? Ce fut un instant fantastique et je suis sûr que pendant la Coupe du Monde, il y aura d’autres moments de ce type. Ce sera encore plus émouvant que pendant la Coupe des Confédérations.
Qu’est-ce qui a changé en Seleção avec l’arrivée de Luiz Felipe Scolari? Je ne parlerais pas de changement. Je crois que l’équipe s’est créé sa propre identité.
Quelles sont les principales qualités de Felipão comme entraîneur ? Il est comme nous : simple. Il sait blaguer, mais il sait aussi être sévère quand il le faut. C’est un travailleur, quelqu’un qui veut toujours gagner. Ce sont ses qualités principales et elles lui ont permis d’obtenir l’adhésion du groupe. C’est une personne admirable.
Qu’est-ce que cela signifie de jouer votre première Coupe du Monde devant votre public ? C’est une occasion unique, nous le savons tous. Après, nous sommes très heureux que des gens du monde entier puissent venir découvrir notre culture et notre pays. Je sais que le Brésil va ouvrir ses portes au monde entier.
Vous avez toujours dit votre admiration pour Lionel Messi mais en l’occurrence, il sera un adversaire direct.
Qu’est-ce qui vous manque du Brésil ? Ma maison, mes amis et ma famille. Ils me manqueront toujours mais je suis également très heureux de découvrir des choses nouvelles. Je suis en train de vivre le rêve de mon enfance, à savoir de jouer dans un club européen. En plus, ce n’est pas n’importe lequel. Il s’agit de Barcelone, une très grande équipe. C’est une fierté énorme pour moi. J’aime beaucoup la ville, le climat, les gens. C’est assez semblable au Brésil. Ça m’aide beaucoup. Il y a même la plage !
(Rires) Oui. On a déjà parlé d’une éventuelle finale entre le Brésil et l’Argentine, mais avec le Brésil comme vainqueur, évidemment. J’ai toujours admiré Messi, plus encore maintenant que je le connais. J’ai la chance d’évoluer à ses côtés au jour le jour et je lui souhaite tout le bonheur du monde.
Vous a-t-il surpris depuis que vous évoluez à ses côtés ? Oui, il me surprend beaucoup, y compris comme joueur. Je ne me doutais pas qu’il était aussi fort, quand je le regardais à la télévision.
Le public est assez semblable à celui de Santos. Vous pouvez vous promener dans la rue sans problème, par exemple. Les gens à Barcelone sont chaleureux et passionnés, comme à Santos. Mais j’arrive à me balader dans la rue tranquillement. Certaines personnes me reconnaissent, mais c’est normal. FIFA via Getty Images
Nous avions besoin de temps pour nous entraîner et mieux nous connaître, pour que le jeu devienne plus fluide. Nous l’avons eu pendant la Coupe des Confédérations et tout s’est bien passé. L’unité qui a régné au sein du groupe, aussi bien sur le terrain qu’en dehors, a été fantastique. Cela nous a motivés à faire l’effort les uns pour les autres.
Les supporters brésiliens attendent beaucoup de vous. Quel message voudriez-vous leur faire passer par rapport au Mondial ? Qu’ils aient la certitude qu’ils vont pouvoir compter sur 23 guerriers qui vont lutter pour la sélection à la recherche du rêve de tous, pas seulement celui des joueurs. J’espère que les supporters vont nous pousser jusqu’en finale. Nous allons courir pour eux. Å
Quand vous avez disputé la finale de la Coupe des Confédérations, votre venue à Barcelone était déjà finalisée, et vous avez donc joué contre vos futurs partenaires. Vous êtes-vous senti observé ?
Propos recueillis par Alejandro Varsky T H E F I FA W E E K LY
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LE S CHAMPIONN AT S À L A LOUPE
VU DES TRIBUNES Elite One camerounaise
Course contre la montre Mark Gleeson est un journaliste et commentateur sud-africain qui vit au Cap.
La Coupe du Monde approche à grands pas. Il ne reste plus beaucoup de temps aux joueurs qui évoluent au sein de l’élite camerounaise pour se faire une place dans l’équipe que le sélectionneur Volker Finke emmènera au Brésil. D’ordinaire, les pensionnaires de l’Elite One sont plutôt rares chez les Lions Indomptables. La grande majorité des internationaux camerounais évolue à l’étranger. Pourtant, des voix s’élèvent toujours pour réclamer l’inclusion d’un ou deux représentants des clubs nationaux en sélection.
Imago
En 2010, un seul d’entre eux figurait au sein du groupe retenu pour disputer l’épreuve suprême en Afrique du Sud : le jeune Vincent Aboubakar. L’attaquant ne s’est pas éternisé en Elite One. Il a rapidement signé à Valenciennes, avant de rejoindre Lorient. Depuis le
début de la saison, il collectionne les buts avec les Merlus en Ligue 1 française. Le championnat du Cameroun vient tout juste de reprendre, ce qui ne facilite évidemment pas la tâche des candidats à une place en équipe nationale. Après quatre semaines de compétition, le scénario de la saison est déjà plus ou moins écrit. Coton Sport, qui domine le football camerounais depuis une décennie, fait encore figure de grandissime favori. Le club de Garoua a remporté 10 des 13 titres mis en jeu depuis 2001. En octobre, il s’est hissé en demi-finale de la Ligue des Champions. Dans le dernier carré, les Camerounais ne se sont inclinés qu’aux tirs au but devant les Égyptiens d’Al Ahly, futurs vainqueurs de l’épreuve. En Afrique, il est rare de voir une équipe de province exercer une telle domination. En règle générale, les ressources ont plutôt tendance à se concentrer dans les grands centres urbains. Pendant longtemps, les formations de Douala, le centre économique du pays, et les grands clubs de Yaoundé, la
capitale, se partageaient les honneurs. L’Union Douala et le Canon Yaoundé ont été champions d’Afrique dans les années 70 et 80. Largement représentés en sélection, ils comptaient parmi les plus grands clubs du continent. Basé au cœur de la brousse, Coton Sport a réussi l’exploit de déplacer le centre de gravité du pays. Le club appartient aujourd’hui à une entreprise semi-publique, qui n’a pas hésité à jouer de ses ressources pour recruter des talents venus d’autres pays africains. Au cours de cette période, de nombreux techniciens français se sont succédé sur le banc : Denis Lavagne, Alain Oumbléon, Sebastien Desabre ou encore Didier Gomez Da Rosa, l’actuel entraîneur. Coton Sport a enchaîné quatre matches sans défaite depuis le début de la saison, deux victoires et deux nuls. Il se trouve pour l’heure en embuscade, à deux points d’Unisport Bafang. Å
“Le temps presse pour les joueurs qui veulent se faire une place au sein du groupe de Volker Finke.”
Festival de couleurs Les joueurs de Coton Sport au Cameroun. T H E F I FA W E E K LY
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Liga ZON Sagres
Les aigles planent sur le championnat portugais Jordi Punti est écrivain et auteur de nombreux articles sur le football dans les médias espagnols.
L’aigle Vitória orne l’emblème de Benfica mais plane également sur son ciel. En effet, avant chaque match à domicile du populaire club de Lisonne, un aigle en plumes et en os portant les couleurs du club s’envole, enchaîne quelques tours de l’Estadio da Luz et finit par se poser majestueusement sur l’écusson, sous les applaudissements des fans.
Alors que le public attendait patiemment le début de la rencontre, le vent a arraché une partie du toit du stade, brisant au passage quelques carreaux. Cette situation a entraîné la suspension automatique de la rencontre et le repli de l’aigle vers son repaire. La rencontre s’est finalement tenue trois jours plus tard, une fois le vent tombé. Fort de son succès 2:0 obtenu grâce à des buts des Argentins Gaitán et Enzo Pérez, Benfica a confirmé son statut de candidat au sacre. Cela n’a rien d’une surprise : Benfica est en effet l’équipe la plus titrée du pays et elle s’est partagé la quasi-totalité des titres avec le FC Porto et le Sporting. C’est simple : depuis 1934, le championnat n’a échappé à ce trio infernal qu’à deux reprises. Il est vrai toutefois que Porto avait pris l’ascendant au cours des dernières années, mais cette saison, c’est bien le football équilibré de la formation de Jorge Jesús qui dicte sa loi. 16
Abonné aux victoires Lazar Markovic fête son but pour Benfica lors d’un match à Paços de Ferreira (2:0, le 16 février).
À ce titre, le succès des Aigles face au Sporting doit être considéré comme une confirmation des choix effectués dernièrement, contre l’avis des fans. Associée au départ de Nemanja Matic lors du mercato (pour Chelsea), la blessure longue durée du buteur paraguayen Óscar Cardozo avait semé des doutes chez les Lisboètes, mais des joueurs comme Lima et Roberto ont su prendre le relais. Ils ont permis à toute l’équipe de proposer un jeu de possession et de contrôle qui a complètement étouffé son rival. De fait, Freddy Montero, meilleur buteur du Sporting, a dû attendre la 82ème minute pour placer son premier tir au but ! Depuis quelques années, le championnat du Portugal est devenu une antichambre pour les Sud-Américains qui débarquent en Europe. Le départ des internationaux lusitaniens vers les meilleurs formations européennes a contraint les clubs du pays à embaucher de jeunes étrangers qui se font les dents sur place, avant de partir à la conquête de championnats plus huppés. On y trouve aussi nombre de vétérans à la recherche d’un contexte moins concurrentiel pour tirer leurs dernières cartouches. Il suffit de jeter un œil au classement des meilleurs buteurs pour comprendre la situation : pléthore de Colombiens et de Brésiliens, depuis Jackson Martínez jusqu’à Fredy Montero, en passant par Derley et Evandro. T H E F I FA W E E K LY
Aujourd’hui, la principale vertu de Benfica est d’avoir réussi à mobiliser un groupe de jeunes joueurs autour de son projet. Après les matches du week-end dernier, les Lisboètes poursuivent leur série de victoires et conservent quatre points d’avance sur Porto et cinq sur le Sporting. Même s’il reste encore beaucoup de matches à jouer, les Aigles savent qu’ils doivent maintenir cette avance coûte que coûte jusqu’à la dernière journée, au cours de laquelle ils se mesureront à leur meilleur ennemi, le FC Porto. L’année du décès d’Eusebio, ils ne veulent pas prendre le risque de céder le championnat à leur rival. Rien ne ferait plus plaisir aux supporters de Benfica que d’offrir un titre à leur bien-aimée Panthère Noire… Å
Rafael Marchante / Reuters
Le 8 février dernier, jour de derby, ce survol devait avoir un effet encore plus symbolique. Benfica, leader du championnat, affrontait le Sporting Portugal, son dauphin, dans le cadre du grand derby lisboète. Cependant, quelques minutes avant le coup d’envoi, on a compris que Vitória ne déploierait pas ses ailes. Des rafales de vent de plus en plus intenses se sont mises à traverser l’enceinte. Construit il y a dix ans pour l’Euro portugais, l’Estadio da Luz doit accueillir cette année la finale de la Ligue des Champions. Il s’agit d’un théâtre moderne et confortable, mais face à ces conditions extrêmes, il n’a pas tenu.
Super League de Malaisie
Joyau argentin Sarah Steiner travaille à la rédaction de The FIFA Weekly.
Ces dernières semaines, le football malaisien s’est soudainement retrouvé sous le feu des projecteurs. Au début du mois, 17 joueurs ont été condamnés à verser une amende dans le cadre d’une affaire de matches reportés. En décembre dernier, cinq autres joueurs et trois arbitres, accusés d’avoir organisé des paris truqués, avaient déjà été suspendus à vie. La Fédération malaisienne de football (FAM) pense que ces joueurs auraient été contraints de participer à ces manipulations. On parle de chantage et même de violence physique. Sur la pelouse, le spectacle doit néanmoins continuer. Le championnat, qui n’en est qu’à sa cinquième journée, doit à tout prix être épargné par d’autres scandales. Le football malaisien, en plein essor, doit poursuivre son ascension. La onzième saison a débuté, des structures ont été mises en place et des
espoirs sont formés, en particulier grâce au travail du premier centre technique et de formation du pays, la Bukit Jalil Sport School. La Malaisie espère ainsi que les prochaines années seront placées sous le signe de la réussite. De grands noms du football doivent servir d’inspiration aux espoirs nationaux. L’un d’entre eux, Pablo Aimar, porte aujourd’hui le maillot de Johor Darul Ta’zim. La mission de ce milieu de terrain, connu également en Amérique du Sud et en Europe : marquer des buts et offrir du spectacle. L’Argentin n’en est pas à son coup d’essai. Vendu en 2000/01 par River Plate au FC Valence pour 21,25 millions d’euros, il a ensuite endossé les couleurs du Real Saragosse et du Benfica Lisbonne, avant de rejoindre le championnat malaisien à l’automne dernier. Considéré dans la région comme le joyau de Johor Darul Ta’zim, il est adulé par les supporters, qui attendent égale-
ment beaucoup de lui. Il faut dire qu’Aimar est le joueur le mieux payé du championnat. Mais en Asie comme ailleurs, l’argent ne suffit pas à faire le bonheur. L’ancien international de 34 ans a ainsi déclaré à la presse : “Jouer au football ici ne me procure aucun plaisir. C’est difficile.” Quelques jours plus tard, le milieu de terrain a néanmoins prouvé que sa passion pour le ballon rond n’était pas totalement éteinte et que son salaire était mérité. La beauté tactique et technique de son jeu a séduit les Malaisiens. Face aux Lions XII, champions en titre, et malgré le pressing de trois adversaires, il a réalisé une passe décisive, permettant à son équipe de mener 1:0, avant de transformer un coup franc à la 42ème minute de jeu. Il semblerait donc que, même malheureux, Aimar soit capable de faire le bonheur de la Malaisie. Å
“Jouer au football ici ne me procure aucun plaisir. C’est difficile.”
AFP
À la fête L’Argentin Pablo Aimar (au milieu) entouré de supporters du Johor Darul Takzim FC.
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E N R O U T E P O U R L E B R É S I L : P L U S Q U E 16 S E M A I N E S
→ http://www.fifa.com/worldcup
Le football, c’est la santé Sur le plan médical aussi, toutes les mesures de sécurité ont été prises pour faire de la Coupe du Monde 2014 un succès. Le profil biologique de l’athlète est donc appelé à prendre de l’importance. Perikles Monioudis
imago
T
out est prêt, la Coupe du Monde peut commencer. La semaine dernière, la FIFA, le Comité organisateur local de la Coupe du Monde 2014 (COL) et les autorités brésiliennes ont donné une conférence de presse commune. Les interventions d’urgence dans les stades, la santé des spectateurs, des visiteurs et des équipes, la chaleur et le climat, l’examen médical pratiqué sur les joueurs avant le tournoi, les contrôles antidopage pendant la compétition et le programme “11 pour la santé” de la FIFA figuraient au menu des discussions. Le professeur Jiri Dvorak, médecin en chef de la FIFA, Luis Fernando Correia, coordinateur des questions médicales auprès du COL, Edilson Thiele, coordinateur du programme “11 pour la santé” au Brésil, et Ademar Arthur Chioro dos Reis, ministre de la Santé, ont souligné l’importance de l’héritage de la Coupe du Monde 2014 dans le domaine médical. Jiri Dvorak a évoqué le nouveau programme de lutte contre le dopage de la FIFA. “Notre stratégie en la matière s’appuie sur la recherche de preuves et sur la prévention. La Coupe des Confédérations nous a permis de procéder aux premiers tests. Les joueurs sont ainsi priés de nous remettre des échantillons de sang et d’urine, afin que nous puissions dresser leur profil biologique. Tous les joueurs qui participeront à la Coupe du Monde sont susceptibles d’être testés au moins une fois, n’importe où et n’importe quand.” La chaleur qui règne au Brésil suscite également des inquiétudes. Sur ce sujet, le professeur Dvorak s’est voulu rassurant. “En ce qui concerne les températures dans les villes concernées par la Coupe du Monde, toutes nos décisions se baseront sur des faits scientifiques. Nous avons effectué une série de relevés l’été dernier en Turquie, nous avons notamment mesuré la température du corps des footballeurs en cours de match. Les résultats ont été publiés dans le Scandinavian Journal of Medicine & Science in Sports. Je pense que les conditions
qui règneront au Brésil ne seront pas aussi pénibles. Nous pourrions introduire des pauses supplémentaires, afin de permettre aux joueurs de se rafraîchir. Nous envisageons également d’autoriser l’utilisation de tissus rafraîchissants. De toute façon, les décisions seront prises au cas par cas, par les équipes médicales. Nous sommes prêts à toute éventualité et nous ferons tout pour protéger la santé des joueurs.” Le médecin en chef de la FIFA est également revenu sur le programme “11 pour la santé”
de la FIFA. “Nous sommes heureux que le gouvernement brésilien ait décidé de soutenir cette initiative. Nous sommes convaincus que le programme ”11 pour la santé“ peut constituer une part importante de l’héritage de la Coupe du Monde. Le football possède un pouvoir immense. Quand un médecin parle à un enfant, c’est une chose, mais si c’est Messi ou Neymar qui fait passer des messages auprès de la population, l’impact est énorme.” Edilson Thiele, coordinateur du programme “11 pour la santé”, s’est chargé de donner de plus amples précisions : “Nous avons lancé ce projet dans 15 écoles publiques de Curitiba, auprès de 450 enfants. Ils ont reçu des informations et ont participé à des activités pour les encourager à pratiquer une activité sportive et à mener une vie saine. D’ici 2015, deux millions d’enfants auront pris part à ce programme.” Plus que jamais, le football et la santé sont indissociables. Å
“Nous sommes tout à fait prêts.”
Étirements à l’ombre Wesley Lopes Beltrame (Palmeiras) s’échauffe à l’abri des rayons du soleil. T H E F I FA W E E K LY
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First Love
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Lieu : Beni Hasan, Égypte Date : 16 octobre 2012 Heure : 14h11
Tim Dirven / Panos
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LE DÉBAT
CSI Toronto
Téléconférence Les arbitres de la National Hockey League demandent l'avis de leurs collègues de la war room au siège de la ligue.
Thomas Renggli
L
es arbitres de hockey sur glace peuvent faire une chose dont rêvent la plupart des gens, à savoir arrêter le temps, et même le remonter si nécessaire. L’utilisation de l’arbitrage vidéo a toutefois un prix : les matches sont sans cesse interrompus. Alors qu’au football, le seul outil de contrôle de ce type pouvant être utilisé au cours d’une rencontre est la technologie sur la ligne de but, le règlement du hockey sur glace prévoit, lui, l’utilisation de l’arbitrage vidéo. Au sein de la Ligue nationale de hockey nord-américaine, ce procédé est donc devenu 22
partie intégrante du déroulement des matches. Qu’elles aient lieu à Los Angeles, New York ou bien Phoenix, toutes les rencontres sont surveillées depuis la NHL video review room située à Toronto et plus communément appelée war room. Si l’homme en noir a besoin d’un soutien technique, il lui suffit d’attraper son téléphone pour appeler ses collègues à Toronto. Lunch, thé et infrarouge L’usage des images vidéo est encore plus répandu dans la National Football League (NFL), la ligue nationale de football américain. Chaque décision prise par l’arbitre peut en effet être contestée par l’entraîneur de l’une des deux équipes – dans la limite de deux réclamations par match. L’arbitre principal se retire alors dans une cabine spécialement équipée et visionne les séquences vidéo afin d’analyser l’action sujette à controverse. S’il décide de confirmer son premier jugement, l’équipe qui a critiqué sa décision se voit retirer un temps mort. L’arbitrage vidéo a envahi quasiment toutes les disciplines, y compris celles où la tradition est placée au-dessus de tout. Au cricket par exemple, si l’on continue d’interrompre les parties pour permettre au public de prendre un T H E F I FA W E E K LY
lunch ou un thé, le règlement autorise néanmoins l’utilisation de caméras thermiques qui filment des images infrarouges. Dans chaque sport, l’utilisation de nouveaux moyens techniques a toujours entraîné des discussions enflammées. Le public a peur que le jeu perde de son authenticité et l'on entend souvent l’argument suivant : l’erreur humaine fait partie intégrante du jeu, de la culture sportive. Les disciplines américaines prouvent pourtant que le recours à des outils techniques ne nuit en rien à la fascination qu’exerce le sport sur l’être humain. Å
Les débats de The FIFA Weekly Qu’est-ce qui vous interpelle ? De quels sujets aimeriez-vous discuter ? Envoyez vos propositions à : feedback-theweekly@fifa.org
Tony Gutierrez / AP Photo / Keystone
Faut-il introduire l’arbitrage vidéo ? Si cette question continue de faire débat dans le football, d’autres sports y ont répondu depuis longtemps.
LE DÉBAT
L’erreur est humaine et elle fait partie du jeu. C’est ce qui fait toute l’intensité du football. O.Demi, Égypte
On se demande toujours si le ballon a complètement franchi la ligne ou non. Pour mettre un terme aux interminables controverses qui agitent régulièrement la planète football et rendre justice à toutes les équipes, il serait temps de mettre en place un arbitrage vidéo. La technologie est là. Alors, qu’est-ce qu’on attend ? Acapulco, Mexique
Les erreurs d’arbitrage ajoutent peut-être une certaine intensité, comme certains l’affirment, mais elles sont surtout parfaitement injustes. J’en ai assez de voir des équipes remporter des matches dans des circonstances litigieuses à cause des errements de l’arbitre. Il y a cent ans, il n’y avait pas d’alternative ; ce n’est plus vrai aujourd’hui. Refuser l’arbitrage vidéo, c’est tout simplement s’accrocher au passé et refuser une évolution naturelle. Bien sûr, il faut respecter les traditions, mais pas au détriment de la justice. S’il ne fallait jamais rien changer… on n’autoriserait même pas les remplacements, comme c’était le cas lors des premiers matches de football ! Lourouso, États-Unis
Je suis pour. L’arbitrage vidéo ne fera que rendre la compétition plus juste.
LE BILLET DU PRÉSIDENT
90 minutes (plus les arrêts de jeu). Il faudra plutôt tabler sur deux heures, voire davantage en fonction du nombre de recours. Dans la vie, il faut savoir changer et s’adapter. Je suis d’accord avec ce principe. Mais dans ce cas précis, je ne vois pas l’utilité de le faire. Mfonjohn, Nigeria
“L’arbitrage vidéo ne fera que rendre la compétition plus juste.” Pour moi, la technologie sur la ligne de but constitue la limite. On me répondra que la NFL et d’autres grands sports utilisent fréquemment l’arbitrage vidéo. Mais un match de football américain dure trois heures, alors que le jeu se résume théoriquement à quatre périodes de 15 minutes et une pause d’une demi-heure à la mi-temps. Il est vrai que la publicité tient une place importante, mais les ralentis interminables sont vraiment pénibles. Restons-en à la technologie sur la ligne de but !
Jona Town, États-Unis Chaser Ot, États-Unis
Les interruptions pour consulter les images vont considérablement ralentir le jeu. Je pense néanmoins qu’on pourrait s’inspirer de la NBA et mettre en place un comité de surveillance des simulateurs. À défaut de créer de telles structures partout dans le monde, on pourrait au moins mettre les grands championnats sous surveillance, histoire de montrer le bon exemple en matière de fair-play. Carabal, Canada
Dans l’absolu, je pencherais plutôt pour l’affirmative mais, compte tenu des contraintes, ma réponse est non. Le recours à l’arbitrage vidéo aura certes pour effet de réduire les incohérences et le nombre d’erreurs humaines. Mais les matches ne dureront plus
Je suis heureux que la FIFA pose cette question. Oui, le football a besoin de l’arbitrage vidéo. Kingboa Siako, Ghana
Si le football fait davantage appel à la technologie, je propose de le rebaptiser “roboball”. Les règles et les principes de base du football en font l’un des sports les plus libres qui soient. L’essence du jeu ne se trouve pas dans la justice ou dans les preuves, mais dans son intensité dramatique. Dans le sport comme dans la vie, il y a des injustices. Ceux à qui ça déplaît devraient s’intéresser à d’autres disciplines.
La preuve vidéo au service du fair-play
L
es temps changent et des possibilités de rendre l’arbitrage encore plus efficace apparaissent. L’introduction de la technologie sur la ligne de but est un pas dans la bonne direction ; la preuve vidéo en est un autre. Je ne parle pas d’un nouveau moyen technique à utiliser pendant les matches, mais du recours plus systématique à un instrument déjà existant. Car avec l’article 96 du Code Disciplinaire de la FIFA, nous avons créé le dispositif parfait à cet égard, il y a vingt ans déjà : sont notamment admis comme moyens de preuve les rapports de l’arbitre, des arbitres assistants, les déclarations des parties, celles des témoins, les preuves matérielles, les expertises, les enregistrements audio ou vidéo. Il n’est pas question de hors-jeu non sifflés ou de penalties controversés. Si nous autorisions la preuve vidéo dans ces cas-là, cela entraînerait une avalanche de réclamations qui, de fait, détruirait le jeu. La décision de l’arbitre doit toujours prévaloir. Quand un arbitre prend une décision, il n’y a pas à discuter. Il est question ici d’infractions graves au principe du fair-play, comme par exemple les actes de violence, le fait de cracher sur un adversaire, les agressions verbales, les injures racistes ou les cartons rouges ou jaunes injustifiés. La possibilité dont nous disposons déjà d’intervenir également après coup doit être mise à profit. Dans ce contexte, il faut inclure dans les réflexions le fait de simuler une blessure, de se laisser tomber volontairement (les “plongeons”) ou de gagner du temps. Si ces actes d’antijeu ne sont pas vus par l’arbitre pendant le match, nous pouvons y revenir. Ceci constitue un apport majeur au fair-play – à condition que les organes disciplinaires utilisent la preuve vidéo. Ils le devraient.
R. Lippold, Suisse
“Restons-en à la technologie sur la ligne de but !” T H E F I FA W E E K LY
Votre Sepp Blatter 23
DANEMARK
Le miracle danois Des vacances au sacre. Richard Möller Nielsen, qui nous a quittés il y a quelques jours, a remporté l’Euro 1992 avec son équipe, créant ainsi l’une des plus grosses surprises de l’histoire du football. Retour sur le passé danois. Dominik Petermann
L
es performances de l’équipe du Danemark ressemblent à s’y méprendre à des montagnes russes, où les succès inattendus et les échecs s’enchaînent presque inexorablement. Dénicher une certaine constance dans l’histoire de la sélection relève du miracle. Mais s’il est une période que l’on pourrait qualifier d’âge d’or du football danois, c’est sans aucun doute celle s’étendant de 1990 à 1996, lorsque Richard Möller Nielsen était le sélectionneur. Pourtant, la participation des rouges et blancs à l’Euro 1992 en Suède ne tenait qu’à un fil. L’équipe termine alors deuxième de son groupe de qualifications derrière la Yougoslavie et doit se résoudre à partir en vacances plus tôt que prévu. Mais peu avant le début du tournoi, les footballeurs des Balkans sont exclus en raison de la guerre civile qui règne dans leur pays ravagé. En toute urgence, l’entraîneur danois Richard Möller Nielsen doit réunir ses troupes, déjà éparpillées sur les plages ensoleillées du monde entier. Malgré une préparation inexistante, la sélection n’en finit plus d’épater tous les observateurs : elle assure sa qualification pour les demi-finales grâce à une victoire face à la France lors du dernier match de poule, se débarrasse ensuite des Pays-Bas à l’issue de la séance des tirs au but, puis décroche enfin le titre à la faveur d’un succès 2:0 contre l’Allemagne, championne du monde en titre. Deux années plus tôt, le sélectionneur obtient son poste de manière tout aussi inattendue. Après le départ de Josef Piontek, la Fédération parvient à un accord avec l’Allemand Horst Wohlers, mais son club refuse de le libérer de ses obligations. Il faut alors faire appel au plan B : Richard Möller Nielsen. Le onze danois défraye également la chronique en raison de son alimentation. Les joueurs sont accusés de se nourrir principalement de Coca et de Big Macs alors même que la compétition bat son plein. Cette Troupe Big Mac, comme on l’appelle ironiquement, est pourtant composée de grands noms tels que Peter Schmeichel, Flemming Povlsen ou Brian Laudrup. Malgré cette mauvaise image, le 24
magazine World Soccer n’hésite pas à nommer Nielsen entraîneur de l’année 1992. Outre l’Euro, le Danemark peut se targuer d’avoir conquis un autre titre : par rapport au nombre d’habitants, il s’agit du plus petit pays à être jamais monté sur le toit de l’Europe. La sélection continue de surfer sur la vague du succès. En tant que championne d’Europe,
elle est qualifiée pour la Coupe des Confédérations 1995 en Arabie Saoudite. Nielsen et ses hommes s’assurent du succès final en battant l’Argentine 2:0. Ces deux victoires constituent à ce jour les plus grands succès de l’équipe nationale. Pour trouver la trace d’autres performances notables, il faut remonter quelques années en
Simon Bruty / Allsport / Getty Images, Allsport / Getty Images, Sven Simon
DANEMARK
La Troupe Big Mac Le Danemark (ici Henrik Larsen) n’a pas seulement marqué les esprits pour son sens de la fête.
rrière. En 1908, 1912 et 1960, le Danemark a décroche l’argent aux Jeux Olympiques, mais aussi le bronze en 1948. Le Tournoi Olympique de Football est longtemps réservé aux seuls amateurs et c’est ainsi qu’en 1908, Harald Bohr, célèbre mathématicien et frère du prix Nobel de physique Niels Bohr, reçoit lui aussi une médaille d’argent.
Le meilleur résultat du Danemark en Coupe du Monde remonte à 1998, où il atteint les quarts de finale de l’édition française. Si les grands titres se font rares, les stars telles que Michael Laudrup, Sören Lerby, Morten Olsen, Allan Simonsen ou encore P reben Elkjaer deviennent de véritables légendes. Les joueurs qui prennent part à la
Coupe du Monde 1986 au Mexique sont surnommés les Danish Dynamites et l’équipe est considérée comme la meilleure de tous les temps dans son pays. Les plus grands noms n’ont rien à envier aux Maradona, Matthäus et autres Platini, références de leur époque. Le Danemark est considéré comme l’adversaire à éviter et tout le monde craint ses qualités. Lors
Les Dynamites Danoises L’équipe de Richard Möller Nielsen fête son triomphe contre l’Allemagne en finale de l’Euro 1992, à Göteborg.
Le tir du bonheur Kim Vilfort (au centre) inscrit le but du 2:0 en finale de l’Euro. Les Allemands Andreas Brehme (à gauche) et Thomas Helmer sont impuissants.
de cette édition 1986, la sélection empoche trois victoires durant la phase de groupes, notamment contre l’Uruguay (6:1) et l’Allemagne (2:0), future finaliste. Elle doit cependant faire ses bagages dès les huitièmes de finale, la faute à une Espagne qui s’impose 5:1 et surtout à un attaquant, Emilio Butragueno, qui… dynamite la défense danoise presque à lui seul. Renouer avec les succès passés est la principale mission de Morten Olsen, qui entraîne l’équipe depuis 2000. Olsen compte parmi les joueurs les plus capés de son pays avec 102 sélections à son actif et était capitaine au Mexique en 1986. Il est parvenu à qualifier le Danemark pour la phase finale d’une Coupe du Monde à deux reprises, en 2002 et en 2010. En revanche, il ne fera pas le voyage au Brésil l’été prochain. La place de plus mauvais deuxième des groupes de qualifications n’a en effet pas permis au Danemark de disputer les barrages. La Bande à Olsen, ainsi qu’est également surnommée l’équipe en référence à une série de romans policiers danois, va devoir prendre son mal en patience pour les quatre prochaines a nnées. Mais elle est de toute manière habituée à descendre pour mieux remonter. Å T H E F I FA W E E K LY
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RICHARD MÖLLER NIELSEN
Un grand du football Les grandes dates du football danois qualifié pour la Coupe
1904
des Confédérations. En
La Fédération danoise de
finale, les Scandinaves
football fait partie des
s’imposent 2:0 devant
sept membres fondateurs
l’Argentine.
de la FIFA.
1997 22 octobre 1908
En mai, le Danemark
Pour sa deuxième sortie,
pointe au troisième rang
le Danemark réussit un
du Classement mondial
carton face à la France
FIFA, ce qui constitue sa
(17:0) lors du premier
meilleure performance
Tournoi Olympique de
historique. Aujourd’hui,
Football. Ce succès reste
les Danois occupent la
à ce jour la plus large
20ème place.
victoire d’une équipe européenne. En finale, les Danois doivent cepen-
1998
dant s’incliner face à la
Douze ans après son
Grande-Bretagne.
premier passage, le Danemark fête sa deuxième qualification pour
1984
la Coupe du Monde.
Grâce à son jeu moderne
Malgré son échec en
et offensif, le Danemark
quart de finale contre
se hisse en quarts de
le Brésil (3:1), l’équipe
finale du Championnat
nationale signe à cette
d’Europe 1984 en France.
occasion la meilleure performance d’une sélection danoise en Coupe
1986
du Monde.
Le Danemark franchit un palier en Coupe du Monde. Forte de ses
2010
trois succès et d’une
La dernière participation
différence de buts sans
en date du Danemark à
appel (9:1), l’équipe
la Coupe du Monde se
nationale atteint dès sa
solde par une sortie sans
première participation
gloire à l’issue de
les huitièmes de finale
la phase de groupes.
de l’épreuve suprême. Elle y subit cependant la loi de l’Espagne (5:1).
15 octobre 2013 Le Danemark remporte
Johnny Anthon Wichmann
une large victoire (6:0)
1992
contre Malte lors de la
Profitant de l’exclusion
dernière journée des
de la Yougoslavie,
qualifications. Avec 16
le Danemark s’invite
points au compteur, il ne
à l’Euro… et remporte
parvient cependant pas
la finale, contre toute
à accéder aux barrages.
attente.
Les Danois ne seront donc pas présents au Brésil cet été.
1995 Champion d’Europe en titre, le Danemark est
L’entraîneur au grand cœur Richard Möller Nielsen est décédé ce 13 février, à l’âge de 76 ans.
Walter Gagg
L
e Danemark a marqué l’histoire du football moderne en remportant le titre de Champion d’Europe en 1992, grâce notamment à son étonnant sélectionneur. Avec cette victoire, Richard Möllen Nielsen s’est assuré une place parmi les grands du football. J’ai eu le plaisir de le rencontrer personnellement et de le côtoyer en 1996 à NewYork, à l’occasion d’un match opposant une sélection mondiale de la FIFA à l’équipe olympique brésilienne (comptant trois joueurs de plus de 23 ans). Dans le groupe brésilien, pour qui cette rencontre équivalait à une répétition générale avant les Jeux Olympiques d’Atlanta, on retrouvait, entre autres, Bebeto, Ronaldo et Rivaldo tandis que Jürgen Klinsmann, Fernando Hierro, Marcel Dessailly et Michael Laudrup jouaient pour la sélection de la FIFA emmenée par Möller Nielsen. Cet épisode reflète à lui seul la position privilégiée de l’entraîneur danois. Malgré tout, il n’avait absolument pas les allures et les manières des stars. Il s’adressait aux joueurs comme peu le font, il sentait les affinités dans une équipe et avait un sens aiguisé des évolutions à court et à long terme. Son tact a été la clé du conte danois, durant l’été 1992. Möller Nielsen savait exactement quand il fallait avoir recours à l’autorité et quand il valait mieux lâcher prise.
T H E F I FA W E E K LY
Mais sa finesse était également visible en dehors du terrain. Il savait parfaitement quand la discipline et le sérieux étaient de rigueur et quand il fallait laisser place au relâchement et à l’humour. Je me souviens qu’à New-York, il parlait en anglais et en allemand à l’équipe et que Jürgen Klinsmann traduisait ses instructions en italien et en espagnol. Un jour, alors que Klinsmann faisait l’interprète, Möller Nielsen est intervenu : “Ce n’est pas ce que j’ai dit.” L’attaquant allemand lui a répondu : “Mais ma version est meilleure.” Nous avons tous ri aux éclats. Avec Möller Nielsen, c’est un grand professeur du football qui s’en est allé, mais aussi et surtout une personnalité aimable et exceptionnelle. Avoir de l’autorité, ce n’est pas crier, c’est exploiter ses compétences et faire preuve d’intelligence. Comme le disait Franz Kafka : “Les paroles sont vaines, tant que la confiance fait défaut.” Richard Möller Nielsen parlait toujours en connaissance de cause. Nous honorerons sa mémoire. Å
Walter Gagg est directeur de la FIFA et instructeur diplômé. Il a joué pour Neuchâtel Xamax et Thoune en Ligue Nationale B et a été membre de l’équipe nationale junior de Suisse. 27
game onor game over
all in or nothing
adidas.com/worldcup Š 2014 adidas AG. adidas, the 3-Bars logo and the 3-Stripes mark are registered trademarks of the adidas Group.
TRIBUNE
L E T O P 11 D E L A S E M A I N E
Les meilleurs joueurs du Kosovo *
Supporters lâches Alan Schweingruber
– Tout ça n’a plus de sens. – Quoi, la vie ? – Non, Eckart. Le HSV évidemment. – Ah, c’est ce que je pensais. Johannes plonge sa main dans la poche de son manteau et en sort une paire de gants en cuir. – Regarde les touristes ! Ils visitent le port par ce temps de chien. – Johannes, pourquoi es-tu fan du Hambourg SV, au juste ? – Pourquoi ? Parce que j’ai toujours soutenu le HSV. Il n’y a pas besoin de raison. – Oui, mais il y a bien un moment où tu as choisi ce club. – Mon père m’a emmené au stade, un jour. C’était dans les années trente. Nous avons joué contre Hindenburg Allenstein. Allenstein n’existe plus. C’est en Pologne maintenant. – À l’époque, je faisais des choses plus intelligentes que ça. Quelle idée d’aller voir du football ! – Mais c’est très bien le football, Eckart. – Je jouais au petit train. Ou je bricolais. – Tu bricolais ? Mais tu es bien fan du Bayern, aujourd’hui. Johannes éclate de rire. – Qu’est-ce qu’il y a de mal à être fan du Bayern ? – Il n’y a que les Munichois ou les naïfs qui sont fans du Bayern. Soutenir le Bayern, c’est comme… pêcher dans un aquarium. – Pêcher dans un aquarium ? Quel est le rapport avec le Bayern ? – Les chances de réussite sont élevées ! Les supporters du Bayern sont des lâches. – Mon grand-père était de la banlieue munichoise. J’ai donc passé une partie de mon enfance là-bas. – T’a-t-il emmené voir les premiers matches du Bayern ? – C’est possible. Je ne m’en souviens plus très bien… – Je croyais que tu jouais au petit train !
– À cette époque, ce n’était pas évident d’être fan du Bayern. Munich ne réalisait pas encore d’exploits. – Les temps étaient difficiles, hein ?! Alors tu jouais au petit train ou tu regardais le Bayern, Eckart ??? Pause. – Je pense que tu essaies juste d’oublier les problèmes de ton HSV. Amusez-vous bien la saison prochaine, à Sandhausen et Paderborn... Johannes replonge sa main dans la poche de son manteau. Cette fois, il en sort un bonnet. – Ou Ingolstadt, lance Eckart. Eux aussi jouent en deuxième division. Johannes ne réagit pas. – Regarde les touristes ! Maintenant, ils sont tous assis au chaud dans un bateau. Comme des lâches. – Tu te rappelles d’Ingolstadt ? Du splendide mariage de Hans et Hilde ? Tu avais sauté dans le Danube en criant : "J’aime Ingolstadt !" Cette fois, Johannes éclate de rire. – C’est vrai ! C’était un super week-end. On devrait y retourner. Où est-ce que ça se trouve, déjà ? – En Bavière. – Ah. – Au nord de Munich. On peut y aller facilement en train. Ça te dirait d’y faire un tour samedi ? – Impossible. Samedi, Hambourg reçoit Dortmund. Å
La rubrique hebdomadaire de la rédaction de The FIFA Weekly T H E F I FA W E E K LY
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Xherdan Shaqiri (22/Bayern Munich/milieu de terrain)
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Lorik Cana (30/Lazio/milieu de terrain)
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Adnan Januzaj (18/Manchester Utd/milieu de terrain)
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Granit Xhaka (21/Mönchengladbach/milieu de terrain)
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Valon Behrami (28/Napoli/milieu de terrain)
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Ilir Berisha (22/Örebro/défenseur)
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Blerim Dzemaili (27/Napoli/milieu de terrain)
8
Almen Abdi (27/Watford/milieu de terrain)
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Besart Berisha (28/Melbourne Victory/attaquant)
10
Ardian Gashi (32/Helsingborg/milieu de terrain)
11
Ilir Azemi (22/Greuther Fürth/attaquant)
* Depuis cette année, la FIFA autorise les clubs et les équipes nationales du Kosovo à disputer des matches amicaux. Toutefois, les formations kosovares n’ont pas le droit d’utiliser des symboles nationaux (drapeaux, emblèmes) ou de faire jouer un hymne. La question de l’intégration du Kosovo au sein de la FIFA se posera une fois que le pays aura été officiellement reconnu par l’ONU. Vous connaissez d’autres candidats potentiels ? À quoi ressemble votre dream team kosovare ? Envoyez vos commentaires à : feedback-theweekly@fifa.org 29
L’ I N T E R V I E W
“Je ne sais pas si le Brésil est assez fort pour gagner” Lucien Favre, qui tient les rênes de Mönchengladbach, s’est illustré comme le meilleur entraîneur de la phase aller du championnat d’Allemagne. À l’occasion d’un long entretien, il parle de la Coupe du Monde et du Bayern Munich et se demande si la Ligue des Champions passionnera le public encore longtemps. Lucien Favre, vous êtes en Allemagne depuis sept ans. Considérez-vous la Bundesliga comme le meilleur championnat d’Europe ? Lucien Favre : C’est en tout cas un monde à part. Mais je ne peux pas affirmer avec certitude que ce soit le meilleur championnat. C’est l’un des meilleurs, certainement. En tant qu’entraîneur francophone, je ne pensais pas atterrir un jour en Bundesliga. Mes plans étaient plutôt tournés vers la France, ou éventuellement l’Espagne. Mais grâce au succès que j’ai eu à Zurich, c’est finalement le Hertha Berlin qui m’a contacté. J’ai longtemps hésité, notamment parce que j’étais très attaché au FCZ. Puis je me suis dit : “Lucien, tu as une offre pour aller en Bundesliga !” Il fallait que je l’accepte.
Votre travail en Allemagne vous a-t-il fait évoluer ? Le Lucien Favre d’aujourd’hui est-il différent de celui de 2007 ? J’ai toujours essayé d’apprendre, où que je sois. À moins d’être trop bête, on avance, on progresse. Finalement, je me suis surpris moimême. J’ai grandi, je connais mes qualités, mais je suis aussi en mesure de voir mes faiblesses. C’est surtout dans le travail relationnel que j’ai appris. La communication avec les joueurs, les collaborateurs, la presse, la fédération et tous les autres acteurs du football est d’une importance énorme.
Vous n’êtes pas le seul à avoir progressé, le football lui-même a évolué. Ces dernières années, il est devenu plus rapide, plus dynamique, plus athlétique. Quel impact cela a-t-il sur votre travail d’entraîneur ? Hier comme aujourd’hui, le plus important, c’est l’entraînement. C’est de sa qualité et des prestations que nous fournissons que dépendent nos résultats du week-end. Mais il est vrai que d’autres aspects sont devenus importants.
C’est-à-dire ? En tant qu’entraîneur, vous devez comprendre la psychologie du jeu. Le football est un miroir de la société. Tout est aujourd’hui plus rapide, les trains, les avions, le travail et aussi le football. Nous devons nous adapter. Il n’y a pas 30
que la vitesse, mais aussi l’intensité du jeu qui a changé. Nous devons peaufiner la technique du joueur, ses mouvements, sa puissance de démarrage et sa force mentale.
sur le plan national comme international. Cela va continuer ainsi, j’en suis persuadé. Le Bayern est un club dirigé de manière professionnelle, qui fait tout ce qu’il faut.
À quoi ressemble le joueur parfait ?
Vous avez dit un jour que le Bayern pourrait devenir dangereux pour la Bundesliga. Pourquoi ?
La perfection n’existe pas. Et elle n’existera jamais, heureusement. Nous pouvons seulement essayer de nous en approcher. Quelles doivent être les qualités d’un bon joueur ? La technique, la rapidité, l’ambidextrie et l’intelligence. Il doit apprendre à penser vite et à lire le jeu. Messi est actuellement celui qui s’en rapproche le plus.
Vous êtes connu pour donner leur chance à de jeunes joueurs. En quoi consiste votre responsabilité dans ce domaine, à vos yeux ? Il est important de choisir le bon moment pour la première prestation des jeunes joueurs, sinon les conséquences peuvent être fatales. L’aspect psychologique joue un rôle immense. Il faut éviter qu’ils aient trop de pression et initier les joueurs à leur tâche étape par étape. Il faut faire attention à ne pas les envoyer au casse-pipe ! De manière générale, il est crucial pour moi d’être proche de chaque joueur et de l’équipe toute entière. Je dois pouvoir le sentir. Comme il est important pour le joueur de sentir la sincérité de son entraîneur.
Est-il difficile, lorsqu’on est entraîneur et qu’on forme des joueurs, de les voir ensuite partir dans un autre club ? La vie est ainsi faite… et le football aussi. Un club comme Mönchengladbach doit apprendre à accepter cette situation. Nous ne pourrons jamais rivaliser avec le Bayern, Dortmund ou Leverkusen, du moins en ce qui concerne les conditions financières.
Parlons du Bayern Munich, justement. Pourquoi domine-t-il à ce point le football allemand ? Le Bayern a acquis Götze pour 37 millions et Lewandowski va arriver cet été. Avec tous ces transferts, le Bayern s’est non seulement renforcé, mais il a aussi affaibli la concurrence. Mais ce qu’il faut voir, c’est que sa réussite n’est pas éphémère. Il est au sommet depuis des années, T H E F I FA W E E K LY
Il ne s’agit pas de la Bundesliga et du Bayern, mais de la situation du football en général. La différence entre les budgets des clubs est trop grande et c’est ça qui est dangereux. La Ligue des Champions a beau être une belle compétition, elle crée aussi des écarts importants. Les clubs qui vont loin gagnent une somme d’argent incroyable, que d’autres clubs ne peuvent pas se procurer. Par ailleurs, je me demande combien de temps encore la Ligue des Champions passionnera les gens. Chaque année c’est la même chose : le Barça, le Real, Milan, la Juve, le Bayern…
Vous voyez-vous arrêter d’entraîner des clubs pour prendre en mains une équipe nationale ? Oui. C’est une autre mission, mais cela me plairait. Quand Ottmar Hitzfeld a annoncé qu’il allait quitter son poste de sélectionneur de la Suisse, j’ai tout de suite voulu clarifier les choses : ce n’est pas le bon moment pour moi, mais, sur le principe, entraîner un jour la Suisse… Oui, pourquoi pas ?
Quels sont vos favoris pour la Coupe du Monde au Brésil ? C’est une équipe sud-américaine qui gagnera, c’est évident pour moi. Jamais encore un pays européen n’a pu triompher sur ce continent. Mais je me permets de douter que ce sera le Brésil. La Seleção est une bonne équipe, il n’y a aucun doute là-dessus. Mais je ne sais pas si elle est assez forte. Il lui manque un joueur du calibre de ce qu’était Ronaldo. L’Argentine, en revanche, pourrait y arriver si elle parvient à régler ses problèmes de défense. Å Propos recueillis par Sarah Steiner
Nom Lucien Favre Date et lieu de naissance 2 novembre 1957, Saint-Barthélemy (Suisse) Carrière de joueur 1976–1979 Lausanne-Sport 1979–1981 Neuchâtel Xamax 1981–1983 Servette Genève 1983–1984 Toulouse 1985–1991 Servette Genève
David Klammer / laif/ Keystone
Carrière d'entraîneur 1991–1994 FC Echallens 1999–2000 Yverdon-Sport 2000–2002 Servette Genève 2003–2007 FC Zurich 2007–2009 Hertha Berlin Depuis 2011 Borussia Mönchengladbach Principaux succès en tant qu'entraîneur Vainqueur de la Coupe de Suisse (2001, 2005), champion de Suisse (2006, 2007), entraîneur de l'année (Suisse : 2006, 2007 ; Allemagne : 2009, 2011)
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LE MIROIR DU TEMPS
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Bad Neuenahr, Allemagne
1976
Imago
Les avant-gardistes. Les sœurs Charlotte (à gauche) et Christa Nüsser comptent parmi les premières stars du football féminin allemand dans les années 70. Elles ont ainsi remporté le championnat en 75 avec le SC Bonn, puis en 78 avec le SC Bad Neuenahr. La Fédération allemande n’autorise officiellement le football féminin que le 31 octobre 1970. À l’heure de l’émancipation par le sport, les Nüsser font donc figure de pionnières. Elles possèdent une technique raffinée et sont dotées d’un sens tactique aigu. Une question demeure cependant : qui est donc leur coiffeur ?
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LE MIROIR DU TEMPS
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Wolfsbourg, Allemagne
Boris Streubel / Bongarts / Getty Images
2013 Les insatiables. Quarante ans plus tard, Alisa (à gauche) et Laura Vetterlein poursuivent la tradition des sœurs footballeuses évoluant au plus haut niveau. Avec le VfL Wolfsbourg, elles empilent les trophées, remportant notamment le championnat et la Coupe d’Allemagne, mais aussi la Ligue des Champions. Au sein du club détenu par Volkswagen, l’égalité des sexes est loin de n’être qu’un simple concept, bien que l’on observe une différence majeure entre les hommes et les femmes : au pays des Loups, ce sont les louves qui jouent le mieux au football.
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Only eight countries have ever lifted the FIFA World Cup Trophy.
Yet over 200 have been winners with FIFA. As an organisation with 209 member associations, our responsibilities do not end with the FIFA World Cup™, but extend to safeguarding the Laws of the Game, developing football around the world and bringing hope to those less privileged. Our Football for Hope Centres are one example of how we use the global power of football to build a better future. www.FIFA.com/aboutfifa
LE CL ASSEMENT FIFA Classement Équipe Évolution Points
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 18 20 21 22 23 24 25 26 27 27 29 30 31 32 33 34 35 35 37 38 38 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 62 64 65 66 67 68 69 70 70 72 73 74 75 75 77
Espagne Allemagne Argentine Portugal Colombie Suisse Uruguay Italie Brésil Pays-Bas
0 0 0 1 -1 2 -1 -1 1 -1
1506 1314 1255 1219 1211 1159 1157 1135 1125 1122
Belgique Grèce États-Unis Chili Angleterre Croatie Bosnie-et-Herzégovine Ukraine France Danemark Mexique Russie Côte d’Ivoire Équateur Suède Algérie Slovénie Cap-Vert Serbie Arménie République tchèque Panamá Roumanie Écosse Costa Rica Venezuela Ghana Égypte Iran Honduras Pérou Turquie Autriche Hongrie Tunisie Cameroun Nigeria Islande Paraguay Japon Pays de Galles Monténégro Australie Slovaquie Albanie Israël Ouzbékistan Émirats arabes unis Mali Norvège République de Corée Burkina Faso Guinée Afrique du Sud Finlande Sénégal République d'Irlande Libye Jordanie Pologne Bolivie Bulgarie Sierra Leone Maroc Zambie Arabie saoudite Trinité-et-Tobago
0 0 1 1 -2 0 2 0 2 5 0 0 -6 -1 1 1 2 8 1 8 -3 4 0 3 -3 4 -13 -7 -4 3 1 3 4 2 -1 4 -6 1 2 -2 4 0 3 6 1 7 8 5 -19 -1 -8 -4 -1 -10 1 2 0 -6 3 7 -1 2 3 0 -6 -2 1
1117 1084 1044 1038 1032 966 919 917 917 907 887 862 841 831 821 819 799 799 775 771 760 754 746 742 734 734 733 729 729 716 704 703 678 673 656 626 616 613 603 601 598 594 576 574 571 570 569 565 561 557 556 554 554 550 540 529 528 523 514 494 494 486 484 454 450 450 444
Rang Sept. 2013
Oct. 2013
Nov. 2013
→ http://fr.fifa.com/worldranking/index.html
Déc. 2013
Jan. 2014
Fév. 2014
1 -41 -83 -125 -167 -209
78 79 80 80 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 91 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111 111 113 114 115 116 117 118 118 120 121 122 123 124 124 126 127 128 129 130 131 132 133 134 135 136 137 138 139 140 141 142 143 144
1ère place
Hausse du mois
Salvador Haïti Oman Jamaïque Belarus ARY Macédoine Ouganda Irlande du Nord Congo Gabon RP Chine Nouvelle-Zélande Togo RD Congo Estonie Azerbaïdjan Botswana Angola Liberia Bénin Cuba Qatar Zimbabwe Éthiopie Lituanie Géorgie Niger République centrafricaine Bahreïn Moldavie Kenya Koweït Tadjikistan Lettonie République dominicaine Canada Irak Malawi Tanzanie Nouvelle-Calédonie Mozambique Guinée équatoriale Luxembourg Liban Chypre Soudan Namibie Burundi Guatemala Philippines Kazakhstan Turkménistan Myanmar Malte Suriname Syrie Rwanda Grenade RDP Corée Gambie Afghanistan Lesotho Tahiti St-Vincent-et-les-Grenadines Belize Vietnam Hong Kong
T H E F I FA W E E K LY
10 0 -1 1 1 1 3 5 -1 -2 4 2 -19 -10 2 1 3 -6 1 2 2 2 5 -6 1 -1 0 2 4 -11 1 -3 3 5 3 -2 1 2 2 4 2 -10 2 2 3 -4 1 0 -14 0 0 4 -1 -1 0 2 -4 -1 -1 1 0 -1 1 14 10 0 -7
Baisse du mois (Togo) Baisse du mois (Mali) 436 430 426 426 423 402 400 397 393 386 380 378 376 373 373 372 360 356 354 335 334 331 330 329 326 325 316 310 308 305 300 299 285 282 282 275 269 268 254 252 251 251 247 243 240 236 234 234 229 219 214 203 200 199 197 196 195 194 191 190 184 182 179 177 176 172 170
144 146 147 148 148 150 150 150 153 154 154 156 157 158 159 160 161 162 163 164 165 166 167 168 169 170 171 172 172 174 175 176 177 178 179 180 181 182 183 184 184 186 187 187 189 190 190 190 193 194 194 196 196 198 198 200 200 202 203 204 205 206 207 207 207
Palestine Antigua-et-Barbuda Thaïlande Sainte-Lucie Kirghizistan Liechtenstein Singapour Malaisie Saint-Kitts-et-Nevis Inde Guyana Laos Porto Rico Indonésie Mauritanie Guam São Tomé-et-Principe Tchad Maldives Bangladesh Pakistan Dominique Nicaragua Barbade Népal Chinese Taipei Sri Lanka Aruba Îles Féroé Îles Salomon Bermudes Seychelles Maurice Curaçao Vanuatu Mongolie Fidji Samoa Guinée-Bissau Swaziland Bahamas Yémen Madagascar Montserrat Cambodge Brunei Timor oriental Tonga Îles Vierges américaines Îles Caïmans Papouasie-Nouvelle-Guinée Îles Vierges britanniques Samoa américaines Comores Andorre Érythrée Macao Soudan du Sud Somalie Djibouti Îles Cook Anguilla Bhoutan Saint-Marin Îles Turks-et-Caicos
-2 -2 1 -2 -2 6 -1 4 -3 2 -3 -3 -1 3 -14 2 -1 2 0 0 7 1 -8 -2 3 -3 -2 -2 -2 -2 0 0 0 0 0 1 1 1 1 2 1 -6 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 -1 0 0 0 0 0 0 0
170 164 158 155 155 152 152 152 150 149 149 146 141 135 127 123 122 121 120 116 107 103 102 101 98 97 90 87 87 86 83 67 66 65 55 49 47 45 43 40 40 39 33 33 30 26 26 26 23 21 21 18 18 17 17 11 11 10 8 6 5 3 0 0 0
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N E T Z E R L’ E X P E R T
L’ O B J E T
Faut-il réinstaurer le quota de joueurs étrangers ? Question posée par Alex Wild, New-York (États-Unis)
Coup d’envoi à Düsseldorf Jupp Heynckes, le chanteur Heino et Günter Netzer (de gauche à droite) lors d’un match de bienfaisance (30 décembre 1972).
E
n aucun cas. Pour moi, la question ne se pose pas. Nous vivons dans une économie de marché libre et le football a, lui aussi, évolué. Il avance dans la bonne direction. Je sais cependant à quoi vous faites allusion. Une tradition s’est perdue. Aujourd’hui, il est fréquent de voir une équipe commencer un match avec peu de joueurs voire aucun joueur du pays. Mais ce n’est pas grave, tant que le footballeur fait preuve d’engagement et s’identifie au club. De mon temps, les entraîneurs pouvaient aligner deux étrangers. Cette règle avait une influence sur toute la politique de transferts des clubs. Tous les deux ans, les grands clubs européens avaient l’habitude de gâter leurs supporters avec une pépite venant de l’étranger. S’il n’y avait pas de gros transfert, l’ambiance s’en ressentait. Étonnamment, la suppression du quota d’étrangers a été acceptée dans la plupart des pays. Pourtant, cela me semblait impossible en Angleterre, car les Britanniques ne se plient pas volontiers aux nouvelles règles. Mais force est 36
de constater que la modernisation a très bien réussi au football anglais : le niveau de la P remier League, où l’on retrouve les meilleurs entraîneurs du monde, est très élevé. Il faut respecter les traditions, mais les quotas d’étrangers ne sont plus au goût du jour, même dans le football. Å
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le football, sans jamais oser le demander. Posez vos questions à Günter Netzer : feedback-theweekly@fifa.org T H E F I FA W E E K LY
Le célèbre tiki-taka, tel que pratiqué dans un passé récent par le FC Barcelone et l’équipe d’Espagne, trouve ses racines dans une version particulière de notre sport : le football en salle. Le jeu de passes courtes à outrance, particulièrement important dans le tiki-taka, les joueurs de futsal le découvrent très tôt et s’y entraînent pendant des heures. Le quatre contre quatre, habituel dans la discipline, se retrouve d’ailleurs également sur les vertes pelouses. La base de ce système veut que malgré des espaces réduits et un rythme élevé, le joueur en possession du ballon ait toujours deux possibilités de passe. Ce qui a pour conséquence de proposer un jeu en triangle, encore et toujours, jusqu’à ce que l’ouverture en profondeur soit rendue possible. Autrement dit, la formation en 1-2-1 que l’on retrouve dans un quatre contre quatre forme un losange. Si l’on ajoute un second losange à ce premier, le milieu de terrain prend les apparences d’un diamant composé de plusieurs losanges mobiles, permettant de proposer un jeu attractif et toujours en mouvement. Tous les joueurs du Barça répètent inlassablement leurs gammes à quatre contre quatre jusqu’à l’âge de 12 ans. De nombreux Espagnols, dont les champions du monde Xavi et Iniesta, ont signé leur première licence dans le futsal. Ce qu’ils pratiquent aujourd’hui à merveille sur la pelouse, ils l’ont appris dans une salle. Dans l’idéal, le tiki-taka est incarné par un flipper de la vieille époque. Le ballon, ou plutôt la boule, est mise en jeu et saute de clou en clou. Après un parcours rapide et aléatoire, la boule arrive à proximité du but, en bas du flipper. Sur ce modèle anglais des années 1950, qui appartient à la collection de la FIFA, le but est indiqué par l’inscription Goal. On peut cependant penser que ce jeu est rarement aussi passionnant qu’un tiki-taka bien exécuté. Å
Alamy / Mauritius
Perikles Monioudis
LE TOURNANT
“Je suis devenu un homme à 17 ans”
Nom Christian Karembeu Date et lieu de naissance
Après avoir grandi en NouvelleCalédonie, Christian Karembeu a fait ses valises en 1988 pour re-
3 décembre 1970, Lifou (Nouvelle-Calédonie, collectivité française) Poste Milieu de terrain, défenseur
joindre la France métropolitaine, distante de 20 000 kilomètres.
Clubs Nantes, Sampdoria Gênes, Real Madrid, Middlesbrough, Olympiakos Le Pirée, Servette Genève, Bastia
Lukas Maeder / 13 Photo
J
’ai 17 frères et sœurs. Je n’ai jamais perdu le contact avec eux. Ils sont ma famille, il est normal à mes yeux que nous nous téléphonions et que nous nous voyions régulièrement. En revanche, il est difficile pour moi de définir ma patrie. Pour moi, c’est l’endroit où je me trouve à un moment donné. Mes racines sont cependant en Nouvelle-Calédonie, je suis un enfant des îles. C’est là-bas que j’ai passé mes jeunes années, que je jouais au football avec mes amis sur la place du village après la messe et que j’ai commencé ma formation de footballeur. Dans les années 80, les désirs d’indépendance ont entraîné des troubles sur l’archipel. Cette période n’a pas été facile. Mes parents m’ont demandé de quitter la Nouvelle-Calédonie. Cette possibilité s’est présentée à moi grâce au football, ce pour quoi je suis reconnaissant et m’incline humblement. Même si les relations avec ma terre d’origine ne se sont pas toujours déroulées en douceur, nous sommes tous liés à la France. Nous faisons partie de ce pays, nous sommes Français. Malgré tout, quand j’ai quitté l’archipel à 17 ans pour tenter ma chance à Nantes, ça n’a pas du tout été facile. Le voyage m’a pris 72 heures. À 20 000 kilomètres de chez moi, je me retrouvais tout à coup livré à moi-même. Bien sûr, il y avait des gens qui étaient responsables de moi, qui veillaient sur moi, mais dans le fond, ce qu’on me demandait, c’était d’être un adulte. Il n’y avait plus personne pour me réveiller le matin et faire en sorte que je ne sois pas en retard à l’école. Je devais prendre mes responsabilités. Je suis devenu un homme à 17 ans. En France, tout est différent de la Nouvelle- Calédonie : le climat, les gens, la notion du temps… Quand nous allions disputer des matches
Équipe de France 53 sélections, 1 but
à l’extérieur, je m’asseyais à l’avant dans le bus, à côté de l’entraîneur, et je lui demandais : "Où vat-on, coach ? En haut ou en bas ?" Pour lui, ce que je voulais dire était totalement incompréhensible. Mais là d’où je viens, nous ne connaissons pas les points cardinaux ; on va soit vers le haut, en direction de la montagne, soit vers le bas, en direction de la plage. Mon séjour à Nantes a été extrêmement instructif, à tous les niveaux. Au cours ma carrière, j’ai connu beaucoup de succès. J’ai joué au Real Madrid, j’ai été champion du monde et d’Europe avec la France, j’ai gagné la Coupe des Confédérations. Ce sont des titres que l’on ne peut pas oublier, le couronnement d’un parcours, ce dont rêvent tous les footballeurs. Je me suis toujours senti Français et c’est pour cette raison que j’ai toujours été très fier de porter les couleurs bleu-blanc-rouge. Mais à côté de ma carrière de footballeur, j’étais et je suis avant tout un homme. Je me suis toujours intéressé à d’autres T H E F I FA W E E K LY
domaines en dehors du football et j’ai défendu mes convictions. Quand le gouvernement français a lancé une campagne d’essais nucléaires dans le Pacifique Sud, les choses étaient claires pour moi : je devais m’y opposer. Là aussi, mes origines jouent un rôle. Je viens d’un peuple dont la principale source de nourriture et de revenus est la mer. Il est intolérable qu’on puisse détruire celle-ci par négligence. Le maître-mot devrait être le respect – vis-à-vis de notre planète et visà-vis d’autrui. C’est le message le plus important que m’aient transmis mes parents. Å Propos recueillis par Sarah Steiner
Dans la rubrique “Le Tournant”, de grands noms du football reviennent sur les moments qui ont marqué leur vie. 37
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The FIFA Weekly Revue hebdomadaire publiée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA)
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Cette semaine, deux clubs en quête d’un titre mondial et un logo en noir et blanc sont au programme. À vous de jouer !
Éditeur : FIFA, FIFA-Strasse 20, Case postale, CH-8044 Zurich Tél. +41-(0)43-222 7777 Fax +41-(0)43-222 7878 Président : Joseph S. Blatter Secrétaire Général : Jérôme Valcke
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C Wembley
W Hampden Park
Quelle finale de Coupe du Monde a été suivie par le plus grand nombre de visiteurs dans le stade (d’après les estimations de la FIFA) ?
Rédacteur en chef : Thomas Renggli Conception artistique : Markus Nowak
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Rédaction : Perikles Monioudis (rédacteur en chef adjoint), Alan Schweingruber, Sarah Steiner
Certaines équipes collectionnent les échecs aux tirs au but, comme l’Angleterre. Quelle est la dernière équipe à avoir été sortie aux tirs au but dans un tournoi mondial ? A Grande-Bretagne O Angleterre
Collaborateurs réguliers : Jordi Punti (Barcelone), David Winner (Londres), Hanspeter Kuenzler (Londres), Roland Zorn (Francfort), Sven Goldmann (Berlin), Sérgio Xavier Filho (São Paulo), Luigi Garlando (Milan)
E Écosse X Irlande
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Service photo : Peggy Knotz, Adam Schwarz Production : Hans-Peter Frei (directeur), Richie Krönert, Marianne Bolliger-Crittin, Mirijam Ziegler, Susanne Egli, Peter Utz
C’est l’un des rares endroits au monde où l’on peut voir le logo de Coca-Cola en noir et blanc. Où sommes-nous ? R La Bombonera L Camp Nou
N Anfield I Allianz-Arena
Correction : Nena Morf Ont collaboré à la rédaction de ce numéro : Dominik Petermann, Alejandro Varsky, Walter Gagg Secrétaire de rédaction : Honey Thaljieh Traduction : Sportstranslations Limited www.sportstranslations.com
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Tous les titulaires de cette équipe qui a disputé la finale de la Coupe du Monde jouaient dans deux clubs de la même ville. Lesquels ?
Responsables de projet : Bernd Fisa, Christian Schaub Impression : Zofinger Tagblatt AG www.ztonline.ch
Getty Images / AFP
Contact : feedback-theweekly@fifa.org La reproduction des photos et des articles, y compris sous forme d’extraits, est interdite, sauf accord de la rédaction et sous réserve de la mention “The FIFA Weekly, © FIFA 2014”. La rédaction n’a aucune obligation de publier des textes ou des photos non sollicités. La FIFA et le logo FIFA sont des marques déposées par la FIFA. Produit et imprimé en Suisse.
Solution de l’énigme de la semaine précédente : FAME (explications détaillées sur www.fifa.com/theweekly). Inspiration et application : cus
Faites-nous parvenir vos réponses le 26 février 2014 au plus tard à feedback-theweekly@fifa.org. Les concurrents qui auront correctement répondu à toutes les questions jusqu’au 11 juin 2014 participeront à un tirage au sort pour tenter de remporter deux billets pour la finale de la Coupe du Monde, qui aura lieu le 13 juillet 2014. Avant de participer, nous vous inviter à consulter les conditions générales, ainsi que le règlement du concours. Vous trouverez toutes les informations à : http://fr.fifa.com/aboutfifa/organisation/the-fifa-weekly/rules.pdf T H E F I FA W E E K LY
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DEM ANDE Z À L A F IFA !
LE SONDAGE DE L A SEMAINE
Une équipe européenne peut-elle gagner la Coupe du Monde 2014 ? Quelle a été la prestation la plus efficace de l’histoire du football ? Yves Aegerter, Stallikon (Suisse) Réponse de Thomas Renggli, rédacteur en chef : Il y a plusieurs réponses possibles à cette question. Je peux prendre l’exemple du club russe d’Alania Vladikavkaz : cette équipe du sud-ouest de la Russie a réussi lors de la saison 2010/11 à se qualifier pour l’Europa League sans avoir marqué de but (dans le temps réglementaire). En effet, en Coupe de Russie, elle a atteint la finale après plusieurs matches nuls 0:0 après prolongation, en s’imposant
Malgré le bon air frais du large, les trois semaines de traversée sur l’Atlantique leur ont coûté cher : les Français quittent la Coupe du Monde 1930 en Uruguay dès le premier tour. Les Européens auront-ils plus de chance cette fois-ci ? Envoyez vos réactions à : feedback-theWeekly@fifa.org
aux tirs au but. Quant au quart de final qui devait l’opposer au Saturn Moscou, elle l’a remporté par forfait,
R É S U LTAT S D E L A S E M A I N E D E R N I È R E
car le club moscovite a déposé le bilan avant la rencontre. En finale de la Coupe, Alania Vladikavkaz a été confronté au CSKA Moscou.
Faut-il avoir recours à la vidéo pour augmenter ultérieurement les sanctions ?
Mais comme celui-ci, donné favori, 58 %
était déjà qualifié pour la Ligue des Champions en tant que deuxième était assuré d’avoir son billet pour l’Europa League quelle que soit
Non, la technologie sur la ligne de but suffit déjà amplement.
25 %
du championnat de Russie, Alania
Oui, la vidéo constitue une preuve irréfutable.
Non, la technologie n'a rien à faire sur un terrrain de football.
17 %
Getty Images, AFP
l’issue de la finale.
3
L’ I M P Ô T
millions d’euros ont été proposés par Diego Maradona au fisc italien afin d’éponger ses dettes. Cette somme est bien loin des 40 millions réclamés, mais l’ancien champion du monde aimerait régler cette histoire le plus rapidement possible. Selon ses propres déclarations, il souhaite entraîner le club de Naples, avec lequel il est devenu deux fois champion d’Italie en tant que
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LA MOISSON
LE SIÈGE É JEC TABLE
trophées remplissent déjà la vitrine de l’Allemande Nadine Angerer : sept remportés avec l’équipe nationale et six en club. Ce week-end, il est bien possible qu’elle décroche son 14 ème titre. La Joueuse Mondiale de la FIFA dispute la finale de la W-League australienne avec son club, Brisbane Roar. Pour la gardienne de 35 ans, cette
143
jours, voilà le triste bilan de Bert van Marwijk à la tête de Ham-
bourg. Après huit défaites consécutives, dont la dernière 4:2 contre la lanterne rouge Brunswick, il a
rencontre est
finalement été démis de ses fonc-
aussi la dernière
tions. Le Néerlandais était assis sur
de son aventure Down
le banc hambourgeois depuis
Under. À partir d’avril, elle
le 25 septembre 2013, en remplace-
joueur, et le ramener au som-
gardera en effet les buts
ment de Thorsten Fink. À Brunswick,
met. Il n’a cependant toujours
des Portland Thorns,
il “fêtait” également son 100 ème match
dans le championnat
de Bundesliga en tant qu’entraîneur. Le
pas obtenu d’entretien avec les dirigeants napolitains.
américain.
champagne n’a cependant pas dû couler à flots dans les vestiaires.
40
T H E F I FA W E E K LY