The FIFA Weekly Edition #21

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N° 21, 14 MARS 2014

L’Allemagne de Manuel Neuer

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ÉDITION FR ANÇAISE

SEPP BLATTER STOP AUX PYROMANES COUPE DU MONDE LE TROPHÉE EN TOURNÉE DANS LE GRAND NORD DIDIER DESCHAMPS MISSION DIFFICILE

ANS, ÇA SUFFIT W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY


DANS CE NUMÉRO

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24 ans, ça suffit ! Nous ne sommes plus qu’à 17 semaines du coup d’envoi de la Coupe du Monde. Qui remporterait le titre, si le tournoi avait lieu aujourd’hui ? À première vue, le Brésil fait l’unanimité, mais les apparences sont parfois trompeuses : l’Allemagne a survolé la compétition préliminaire et possède l’un des effectifs les plus riches de son histoire. Vingt-quatre ans après son dernier sacre, la Mannschaft est de nouveau prête à régner.

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Le printemps du Sparta En Gambrinus Liga tchèque, le titre devrait revenir dans la capitale, après trois ans d’absence. En effet, le Sparta occupe la première place du classement depuis septembre 2013 et reste sur 21 matches sans défaite.

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“Restons réalistes” Didier Deschamps et l’équipe de France ont bien failli manquer le grand rendez-vous brésilien. Pourtant, les supporters des Bleus rêvent de créer la surprise l’été prochain. “Nous ne faisons pas partie des favoris”, tempère l’ancien capitaine dans notre interview.

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Blatter : carton rouge aux feux de Bengale Chaque semaine, des incidents provoqués dans les stades par des engins pyrotechniques entraînent des discussions houleuses. Le Président de la FIFA a une opinion claire à ce sujet : il faut lutter contre les pyromanes.

Didier Deschamps l’interview

Thierry Henry boycotte l’artificiel

Le Trophée en tournée Diego Maradona, Franz Beckenbauer, Zinédine Zidane… le Trophée de la Coupe du Monde a été soulevé par les plus grands footballeurs. Désormais, il voyage autour du monde. Nous l’avons suivi en Suède.

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C lassement FIFA : la Belgique de retour dans le Top 10 La dernière édition du Classement mondial de la FIFA voit la Belgique faire son retour parmi les dix premiers, aux dépens des Pays-Bas. L’Uruguay gagne quant à lui une place et devance désormais la Suisse. Le podium reste inchangé : l’Espagne domine toujours l’Allemagne et l’Argentine.

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B résil : la première fois Même les plus grands ont parfois besoin d’un coup de main. Découvrez comment un Anglais, employé des chemins de fer, a initié les Sud-américains au beau jeu.

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“ C’est moi Radi, c’est moi le roi” Impérial dans le but, il était moins brillant un micro à la main. En 1965, le gardien de but yougoslave Petar Radenkovic a pris toute l’industrie du disque allemande à contre-pied en écoulant son incroyable chanson à 400 000 exemplaires.

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Klaas-Jan Huntelaar Sa carrière a failli s’arrêter avant d’avoir commencé. Alors le Néerlandais est allé tenter sa chance en deuxième division, avant de connaître le succès que l’on sait. L’attaquant de Schalke 04 revient pour nous sur la décision qui a changé sa vie.

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Amérique du Sud 10 membres www.conmebol.com

Charles William Miller fondateur du football brésilien

Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA Du 15 mars au 4 avril 2014, Costa Rica

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Tournoi Juniors FIFA/Blue Stars Du 28 au 29 mai 2014, Zurich

Cover: Mike Hewitt / FIFA via Getty Images

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Amérique du Nord et centrale 35 membres www.concacaf.com


L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

Europe 53 membres www.uefa.com

Klaas-Jan Huntelaar descendu pour mieux remonter

Afrique 54 membres www.cafonline.com

Asie 46 membres www.the-afc.com

Océanie 11 membres www.oceaniafootball.com

Coupe du Monde le Trophée en visite dans le Grand Nord

24 ans d’attente Manuel Neuer et le Bayern Munich sont invaincus depuis 49 matches en Bundes­ liga. En juillet, le portier de l’équipe d’Allemagne espère écrire un nouveau chapitre de l’histoire de la Coupe du Monde... et ramener à son pays un titre mondial qu’il attend depuis 1990.

Inhalt: Imago, Getty Images, AFP, Sven Simon, Rex Features / Dukas

Sami Khedira l’espoir allemand

Coupe du Monde de la FIFA Du 12 juin au 13 juillet 2014, Brésil

Petar Radenkovic gardien de but et champion du hit-parade

Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA Du 5 au 24 août 2014, Canada

T H E F I FA W E E K LY

Tournoi de Football des J.O. de la Jeunesse Du 15 au 27 août 2014, Nankin

Coupe du Monde des Clubs de la FIFA Du 10 au 20 décembre 2014, Maroc

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À DÉCOUVERT

Le chœur de l’équipe ouest-allemande en 1974 Bernd Franke, Gerd Müller, Uli Hoeness (au fond, en partant de la gauche), Jupp Heynckes, Josef Kapellmann, Franz Beckenbauer (au premier rang, en partant de la gauche).

L’éternel favori

dpa / SZ-Photo

“L

Thomas Renggli

e roi football règne sur le monde”, chantaient avec ferveur les joueurs de l’équipe nationale ouest-allemande en 1974, avant de se hisser en tête du hit-parade de la Coupe du Monde. Si le texte du refrain (Ha ! Ho ! Heïa heïa hé ! Ha ! Ho !) se situe aujourd’hui à la limite du hors-jeu, les succès sportifs du passé ne semblent pas avoir pris une seule ride. L’Allemagne règne sur le monde du football. La Bundesliga offre actuellement l’un des plus beaux spectacles dont puissent rêver les spectateurs européens, la finale de la Ligue des Champions a vu s’affronter deux clubs allemands tandis que la Mannschaft place la barre de plus en plus haut – substituant aux clichés surannés souvent associés au style de jeu allemand (combativité, volontarisme, réussite) l’esprit offensif, la créativité et le plaisir de jouer. L’Allemand Ottmar Hitzfeld, l’un des meilleurs entraîneurs de tous les temps et aujourd’hui en charge de l’équipe nationale suisse, hisse ses compatriotes au rang de favoris de la prochaine Coupe du Monde : “Pour moi, l’Allemagne est en position de favorite. Je la place devant le Brésil. La Mannschaft dispose d’une nouvelle génération de joueurs très talentueux, ce qui lui permet d’évoluer à un excellent niveau. J’irais même jusqu’à

dire que l’équipe nationale allemande, avec ses jeunes dotés d’une excellente formation technique et tactique, surpasse toutes les sélections précédentes en matière de qualité de jeu.” Le pronostic de Hitzfeld est sans équivoque. Pour autant, cette déclaration devrait être accueillie avec sérénité par le Brésil. En effet, la Seleção, qui a remporté la Coupe des Confédérations et aura l’avantage de jouer devant son public, se considère au-dessus du lot. De Manaus à Porto Alegre, les avis sont unanimes : le 13 juillet 2014 au stade Maracanã, les Brésiliens seront sacrés champions du monde pour la sixième fois de leur histoire. Qu’en est-il vraiment de l’avantage de jouer devant son public ? Au cours des 83 ans d’histoire de la Coupe du Monde, cet atout s’est souvent révélé être un handicap. Lors des deux premières éditions (1930, 1934), l’Uruguay et l’Italie, pays hôtes, jouissent encore d’un avantage considérable, ne serait-ce que pour des raisons d’ordre géographique. La Yougoslavie, la Roumanie, la Belgique et la France sont en effet les seuls pays européens à faire le déplacement jusqu’en Amérique du Sud. Il ne faut pas oublier qu’à l’époque, la traversée vers le Nouveau Monde dure trois semaines – le tout à bord d’un bateau à vapeur. Lors de la deuxième édition de la Coupe du Monde, plusieurs favoris brillent également par leur T H E F I FA W E E K LY

absence : l’Uruguay, tenant du titre, veut rendre la monnaie de leur pièce aux équipes européennes qui l’avaient ignoré quatre ans plus tôt. L’Angleterre choisit quant à elle de boycotter le tournoi, après avoir vu sa candidature rejetée pour la seconde fois. Après la Seconde Guerre mondiale, seuls quatre pays organisateurs auront la chance de voir leur équipe s’imposer à domicile : l’Angleterre en 1966, la RFA, aussi convaincante en 1974 sur le terrain que devant les micros, l’Argentine en 1978, et la France en 1998. Au Brésil, l’avantage de jouer à domicile constitue néanmoins un atout non négligeable. Jusqu’à présent, le continent américain reste en effet une forteresse imprenable pour les équipes européennes. La dernière tentative remonte à 1994 : aux États-Unis, l’Italie s’incline en finale face au Brésil, à l’issue des tirs au but. Vingt ans plus tard, il se pourrait cependant que la Mannschaft change le cours de l’histoire et dans cette optique, la qualité de son jeu ne sera pas son seul point fort. Cette fois, l’équipe allemande ne devrait en effet rencontrer aucun écueil logistique pour se rendre au Brésil : le voyage depuis Berlin ne dure plus trois semaines, mais 12 heures et 40 minutes et les joueurs seront en outre épargnés par le mal de mer. Ha ! Ho ! Heïa heïa hé ! Ha ! Ho ! Å 5


1990 : Bodo Illgner

ALLEMAGNE

Le héros des tirs au but : Bodo Illgner ouvre la voie à la RFA vers la finale de la Coupe du Monde 1990 en repoussant la tentative de Stuart Pearce en demi-finale contre l’Angleterre. Après “Sepp” Maier (18 matches, Coupes du Monde 1970, 1974 et 1978) et Harald “Toni” Schumacher (14 matches, éditions 1982 et 1986), Illgner est le troisième gardien allemand à compter le plus de sélections en Coupe du Monde (12 matches, éditions 1990 et 1994) – devant notamment Oliver Kahn (8 matches, éditions 2002 et 2006).


ALLEMAGNE

AVANTAGE ALLEMAGNE Destination visée : Rio de Janeiro. Dans 17 semaines, deux équipes se disputeront le titre suprême au stade Maracanã au cours d’une finale qui changera peut-être le cours de l’histoire. Jamais encore une sélection européenne n’est parvenue à remporter la Coupe du Monde sur le continent américain. L’Allemagne est prête à être la première.

Fédération allemande de football (DFB) Fondation 28 janvier 1900 Affiliation à la FIFA 1904 Succès majeurs chez les hommes Champions du monde 1954, 1974, 1990 Champions d’Europe 1972, 1980, 1996 Succès majeurs chez les femmes Championnes du monde 2003 et 2007 Championnes d’Europe 1989, 1991, 1995, 1997, 2001, 2005, 2009, 2013 (record) Site Internet www.dfb.de T H E F I FA W E E K LY

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ALLEMAGNE

S

Thomas Renggli

tade Maracanã, Rio de Janeiro, 13 juillet 2014, peu avant 23 h. Le capitaine brésilien Thiago Silva soulève le trophée de la Coupe du Monde. La Seleção remporte son sixième titre planétaire. Les confettis pleuvent, le champagne coule à flots, c’est le carnaval en plein été. “J’en rêve depuis toujours”, bredouille un peu plus tard au micro un Silva ivre de bonheur. Pour le moment, ce happy end à la brésilienne appartient encore au monde du rêve. Pourtant, dans le scénario local du prochain grand rendez-vous mondial, la marge de manœuvre est infime. Le Brésil doit absolument remporter le titre et effacer des livres d’histoire le souvenir de la défaite finale face à l’Uruguay en 1950 (1:2), lors du dernier tournoi planétaire organisé sur ses terres. Le terme Maracanaço, entré dans l’usage courant, pèse encore lourd dans la mémoire collective brésilienne, même si, dans une mesure d’urgence salvatrice, la Fédération nationale avait résolu de remiser à jamais le maillot blanc de l’époque. Les faits parlent en faveur de l’Allemagne Depuis, le Brésil a remporté cinq titres mondiaux en jaune et bleu, mais aussi la Coupe des Confédérations 2013 – tout comme les éditions 1997, 2005 et 2009. Toutefois, d’aucuns considèrent la victoire à l’occasion de cette grande répétition de la Coupe du Monde comme un mauvais présage. C’est du moins le point de vue de Franz Beckenbauer, la plus haute autorité morale du football allemand : “Le vainqueur de cette compétition n’est jamais devenu champion du monde l’année suivante. Si l’on en croit les statistiques, les choses s’annoncent mal pour le Brésil.” Beckenbauer, lui-même deux fois couronné champion du monde (en 1974 comme joueur, puis en 1990 en tant que sélectionneur), préfère en rire, ce qui ne l’empêche pas d’ajouter : “Seules l’Allemagne et l’Espagne peuvent inquiéter le Brésil.” Les faits semblent donner raison au Kaiser. L’Espagne a remporté les trois derniers tournois majeurs qu’elle a disputés. Pour sa part, l’Allemagne, forte de sept finales de Coupe du Monde, rivalise au plan statistique avec le Brésil, tout en apportant une touche de fraîcheur dans le jeu. Depuis l’été 2006 et une phase finale (presque) idyllique, les Allemands se sont chargés de jeter aux oubliettes le stéréotype d’un football guidé par la rigueur et le résultat. Peu d’équipes ont traversé la phase qualificative pour la Coupe du Monde 2014 avec autant d’aplomb et de témérité. Les 36 buts inscrits par la sélection allemande

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constituent un record en Europe. Seuls les PaysBas (34 réalisations) et l’Angleterre (31) sont parvenus à rivaliser en matière d’efficacité. Dans le cas des Anglais, la performance doit beaucoup à la faible défense de Saint-Marin. Treize des buts anglais ont en effet été inscrits face à la sélection de la minuscule république. Réminiscences de 1974 Si, outre les mots de Beckenbauer, on prend en compte la tendance actuelle du football de club, alors le rôle de grand favori revient assurément aux Allemands. En effet, avec le Bayern Munich, vainqueur de la dernière Ligue des Champions, la Bundesliga possède actuellement l’équipe reine d’Europe. La formation entraînée par Pep Guardiola enchaîne les records, est invaincue en championnat après 24 journées et a remporté le week-end dernier face à Wolfsbourg son sixième match au cours duquel elle a inscrit quatre buts ou plus (6:1). Le Borussia Dortmund, son principal concurrent et adversaire en finale de la Ligue des Champions l’an passé, n’aspire certes plus qu’à la deuxième place en Bundesliga, mais sur la scène européenne, le club de Westphalie est toujours dans la course, fort de son jeu offensif et spectaculaire. Sans surprise, la sélection nationale profite directement de cette hégémonie du football de club allemand. Face à Wolfsbourg, le onze de départ du Bayern comptait cinq Allemands, contre sept pour le Borussia Dortmund face à Fribourg. Cette situation n’est pas sans rappeler celle de la RFA en 1974. À cette époque, deux clubs exceptionnels (le Bayern et le Borussia Mönchengladbach) avaient fourni l’essentiel de l’équipe nationale et contribué à la deuxième couronne mondiale de la Mannschaft. Roy Hodgson, le sélectionneur de l’équipe d’Angleterre, ne peut que rêver de pareille situation. En effet, 67 % des professionnels évoluant en Premier League ne sont pas de nationalité anglaise. Dans la sélection des Trois Lions, presque tous les secteurs pèchent en termes de qualité et de richesse, sans oublier le gardien de but Joe Heart, célébré il y a peu comme le nouveau sauveur anglais, mais qui apparaît aujourd’hui davantage comme un danger ambulant que comme une assurance tous risques.

Depuis l’été 2006 et une phase finale (presque) idyllique, les Allemands se sont chargés de jeter aux oubliettes le stéréotype d’un football guidé par la rigueur et le résultat. T H E F I FA W E E K LY


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1974 : Sepp Maier

Le Chat : Josef “Sepp” Maier est champion du monde en 1974. Avec 95 sélections, c’est le gardien le plus capé de l’histoire de la Mannschaft . Dans les années 1970, Maier est l’assurance-vie de l’équipe de RFA et l’une des figures centrales du Bayern Munich.


ALLEMAGNE

Le cas Khedira Pendant que les Anglais essaient de vaincre leur peur notoire de l’échec en engageant un psychologue du sport, le sélectionneur allemand Joachim Löw, lui, est “confronté” à des problèmes de riche. Pour éviter que ses hommes ne se reposent sur leurs lauriers et pour susciter de la concurrence pour les 23 places du groupe qui disputera la Coupe du Monde, il a agrandi le cercle des candidats : avant le match amical contre le Chili il y a neuf jours, il a convoqué les débutants Shkodran Mustafi (Sampdoria Gênes), Matthias Ginter (Fribourg), Pierre-Michel Lasogga (Hambourg SV) et André Hahn (Augsbourg). Il a en revanche renoncé à des joueurs établis comme Marco Reus, Mats Hummels, Julian Draxler ou Benedikt Höwedes, qui peinent à retrouver le rythme après des blessures. La prestation contre le Chili a cependant plutôt donné raison aux absents. À la fin du match à Stuttgart, remporté 1:0, la Mannschaft a même eu droit à quelques sifflets. La Fédération allemande venait de lancer sa campagne pour la Coupe du Monde, dont le slogan, “Plus prêts que jamais”, ne coïncidait pas vraiment avec la performance livrée sur le terrain. C’est toutefois un autre joueur dont la participation à Brésil 2014 est encore incertaine qui préoccupe le plus l’Allemagne : Sami Khedira, qui, en Afrique du Sud, s’est avéré être un excellent partenaire pour Bastian Schweinsteiger au poste de milieu axial. Victime d’une rupture du ligament croisé antérieur du genou droit en novembre dernier, le milieu du Real Madrid s’insèrerait certes “de façon optimale dans le plan d’action”, mais il n’est pas certain que son retour en sélection pourra s’effectuer suffisamment tôt. Quoi qu’il en soit, Löw laisse la porte ouverte pour Khedira et affirme qu’il serait prêt à le réintégrer “même s’il n’est qu’à 80-90 % de sa forme”. La réalité l’emporte sur la théorie Le sélectionneur se soucie par ailleurs de la pression qui pèse sur son group. “En théorie, nous avons une excellente équipe. Mais pour le moment, la réalité est toute autre. En Coupe du Monde, il ne faut pas l’oublier, la réalité l’emporte sur la théorie”, souligne-t-il. Son prédécesseur et futur adversaire dans le cadre de la phase de groupes, Jürgen Klinsmann, désormais entraîneur des États-Unis, voit les choses autrement : “Je crois que l’heure de l’Allemagne est venue. Maintenant il faut le prouver et gagner le titre.” Cet avis optimiste est partagé par le défenseur brésilien Dante, qui joue sous les couleurs du Bayern Munich : “L’Allemagne est une grande favorite dans la course au titre, avec nous les Brésiliens, l’Espagne et l’Argentine. J’espère que nous aurons une finale Brésil - Allemagne.” Pourtant, si l’on en croit les statistiques, ce ne 10

“Je crois que l’heure de l’Allemagne est venue. Maintenant il faut le prouver et gagner le titre.” Jürgen Klinsmann, sélectionneur des États-Unis

serait pas une affiche favorable pour la Mannschaft. Jamais encore une équipe européenne n’est parvenue à s’imposer lors d’une phase finale mondiale disputée sur le continent américain. À ce jour, les seules nations à avoir conquis le titre suprême loin de leurs terres sont le Brésil (Suède , 1958 et Corée/Japon, 2002) et l’Espagne (Afrique du Sud, 2010). Certes, l’équipe de Vicente del Bosque a perdu un peu de sa superbe en phase de qualifications, mais elle continue de dominer largement le classement mondial FIFA (voir page 29). En outre, en finale de l’Euro 2012, la Roja a dissipé les doutes concernant l’efficacité de son tiki-taka et prouvé par la même occasion qu’elle n’avait rien perdu de sa rage de vaincre. Vainqueur de l’Italie 4:0, elle a signé une démonstration de force comme on en avait rarement vu à ce niveau. Restent le “facteur Messi” et les interrogations quant à la capacité de l’un des meilleurs joueurs du moment à faire parler sa classe exceptionnelle sur la scène internationale. L’Argentine dispose d’un avantage psychologique non négligeable par rapport au pays organisateur : toute la pression repose sur les épaules brésiliennes. L’Albiceleste pourra donc aborder la compétition dans une enviable position d’outsider, tout comme l’Uruguay. En 2010, le double vainqueur de l’épreuve n’avait échoué qu’en demi-finale, à l’issue d’un match remarquable face aux Pays-Bas. L’éventualité d’une réédition du Maracanaço où il viendrait à nouveau gâcher le plaisir des Brésiliens n’est donc pas exclue. Les bookmakers croient en l’Allemagne Pour ce qui est des chances de succès des uns et des autres, les bookmakers du monde entier ont déjà leur petite idée. D’une seule voix, ils ont fait du Brésil leur favori absolu, avec une cote de 4/1. Viennent ensuite l’Allemagne et l’Argentine (6/1), puis l’Espagne (7/1). L’Italie, les Pays-Bas (21/1), la France (23/1) et l’Angleterre (26/1) se contentent d’un statut d’outsider. Quoi qu’il en soit, à en croire Gary Lineker, le déroulement de la prochaine Coupe du Monde serait déjà tout tracé. Le légendaire attaquant anglais, aujourd’hui commentateur pour la télévision, pourrait bien voir son fameux théorème reverdir à la faveur des dernières tendances, n’en déplaise aux Britanniques : “Le football est un sport simple. 22 hommes courent après un ballon pendant 90 minutes et à la fin, c’est toujours l’Allemagne qui gagne.” Å T H E F I FA W E E K LY


ALLEMAGNE

1954 : Toni Turek

Les gardiens, miroirs des triomphes allemands : en 1954, Anton “Toni” Turek fournit la base défensive qui mènera au “Miracle de Berne”, la finale contre la Hongrie. À 35 ans, le portier est le joueur le plus âgé du tournoi.


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LE S CHAMPIONN AT S À L A LOUPE

VU DES TRIBUNES Liga Argentina

Diego Osella a la foi Jordi Punti est écrivain et auteur de nombreux articles sur le football dans les médias espagnols.

En Argentine, tous les regards sont braqués sur Colón de Santa Fe, qui n’en finit pas d’épater les observateurs. Du côté de ce petit club de province, on préfère regarder devant et continuer d’y croire. Après sept journées dans le Tournoi Final, Colón occupe la tête devant tous les cadors. Même s’il a perdu son premier match en 2014, ses quatre victoires et ses deux nuls lui permettent d’ores et déjà de compter plus de points que lors du Tournoi Initial. Ainsi que l’affirmait un commentateur, ses joueurs “ont couru davantage depuis le début du championnat que sur toute la saison dernière”. Même si l’équipe sabalera doit encore confirmer la tendance pour améliorer sa moyenne et assurer le maintien, elle pourrait bien créer la surprise si elle poursuit son beau parcours. Sachant que ça ne coûte rien de rêver ...

coup de sifflet final sans le moindre état d’âme. La dernière victoire de Colón, il y a quelques semaines sur le terrain de Rosario Central (1:0), constitue un bel exemple de cette attitude. Rosario aura eu beaucoup plus d’occasions et dominé largement les débats, mais les Sabaleros ont su s’accrocher au but de Carlos Luque et le défendre bec et ongles. Depuis lors, deux matches nuls ont quelque peu ralenti la course de cette équipe, qui occupe pourtant toujours la première place. Son prochain match, sur le terrain du tenant du titre, San Lorenzo de Almagro, devrait donner des indications sur la dimension réelle du phénomène Colón. Il ne faut pas oublier qu’en décembre et en janvier, pendant la pré-saison, Colón a vendu nombre de joueurs expérimentés pour renflouer ses caisses. En remplacement, il a recruté des jeunes laissés libres par les clubs, pour un coût nul. Dans cet effectif largement renouvelé se distinguent Carlos Soto, Ezequiel Videla ou Lucas Landa, mais l’entraîneur est

surtout obsédé par l’équilibre. Osella a réussi à faire en sorte que la balle circule et arrive dans la surface adverse dans de bonnes conditions, résultat de la solidarité qui anime son groupe. Cette attitude est également salvatrice loin des terrains. “La discipline est primordiale”, répond-il aux questions sur les clés de cette réussite. “Ce que nous avons fait, c’est placer nos joueurs les plus rapides aux postes où ils peuvent exploiter leurs qualités en un contre un pour faire mal aux adversaires”. Pour l’instant, la formule d’Osella a l’air de marcher. Dans l’histoire récente du football argentin, le Tournoi Final relève souvent de la boîte de Pandore, un phénomène accentué par le chassé-croisé des joueurs en partance pour l’Europe et des revenants en manque de temps de jeu. Tandis que chacun cherche les moyens d’aborder au mieux la seconde moitié du championnat, Colón de Santa Fe a succombé avec délice à des méthodes éculées mais tellement indispensables : courir, passer le ballon, défendre et souffrir. Surtout souffrir… Å

Martin Zabala / Photoshot

Ces résultats sont d’autant plus étonnants que le club traverse une crise institutionnelle extrêmement sévère. Au mois de novembre dernier, fâchés par sept mois d’impayés, les joueurs avaient décidé de déserter un match de championnat contre Atlético Rafaela. Drame, commotion, émoi. En plus de perdre la rencontre, Colón s’est vu retirer des points par la fédération, ce qui l’a condamné à la dernière position. Depuis lors, la situation économique ne s’est pas vraiment améliorée et le club reste asphyxié par les dettes, mais au moins, le sport a repris son cours. La démission du président après le désastre de Rafaela, combinée à son remplacement par l’ancien joueur Eduardo Vega, ont déclenché une vague d’optimisme qui s’est traduite par l’arrivée de 10 000 nouveaux socios au club au cours des dernières semaines. Sur le terrain, cet essor est lié à une personne, Diego Osella, le nouvel entraîneur. Homme discret dont les idées ne sont pas sans rappeler celles de Marcelo Bielsa, Osella était l’adjoint de Roberto Sensini lorsque celui-ci entraînait Colón, en 2012-13. Il a ensuite rejoint le championnat chilien pour se faire la main en tant que chef d’orchestre. Aujourd’hui, à la faveur d’une modestie et d’une foi inébranlables, Osella a mis en place un groupe de guerriers qui se battent jusqu’au

Colón de Santa Fe se distingue Marcelo Meli (à droite) est à nouveau optimiste malgré la crise traversée par le club. T H E F I FA W E E K LY

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Gambrinus Liga tchèque

Loin des circuits touristiques Sven Goldmann est spécialiste du football au quotidien Tagesspiegel de Berlin.

La saison vient juste d’entrer dans sa phase décisive en République tchèque et pourtant, l’issue du championnat est pour ainsi dire jouée d’avance. C’est une mauvaise nouvelle pour tous ceux qui aiment les compétitions palpitantes, mais une bonne pour les fans de Prague et plus particulièrement ceux du Sparta. Après trois années passées en province, le trophée devrait finalement revenir dans la capitale. Il devient difficile d’en douter après la victoire 1:0 enregistrée par le Sparta contre le Viktoria Pilsen lors de la 19ème journée de Gambrinus Liga. Tomas Prikryl a ouvert le score dès la huitième minute. Pilsen a jeté toutes ses forces dans la bataille pour tenter d’égaliser, peut-être même un peu trop. Peu après la pause, Tomas Horava a dû quitter le terrain après un deuxième carton jaune et dans les dernières minutes, Michael Duris a connu le même sort. À neuf, le Viktoria n’avait aucune chance contre l’indéboulonnable leader.

“Après trois années passées en province, le trophée devrait revenir dans la capitale.” À onze journées de la fin de la saison, le Sparta affiche huit longueurs d’avance sur son rival, tenant du titre. Le Slovan Liberec, champion de 2012, a quant à lui 19 points de retard et rien n’indique que le Sparta pourrait connaître une baisse de régime suffisamment longue pour être déterminante. Le club occupe la première place depuis la mi-septembre et n’a pas subi de défaite depuis 21 matches. Ce bilan est impressionnant. Pourtant, au-­ delà des frontières tchèques, peu de gens s’y intéressent. Il faut dire que ces dernières années, le Lower East Side de Prague n’a que rarement eu l’occasion d’accueillir du grand football. Le Sparta joue en outre en dehors des circuits touristiques, loin derrière le Cechuv Most, l’élégant pont de style Art Nouveau qui sépare la vieille ville du quartier de Letna marqué par l’ancien régime communiste. Son stade est coincé entre des immeubles des années 60 et la voie ferrée qui mène à Dresde. La star du club, Tomas ­Rosicky, a grandi ici. Rosicky a joué avec le Sparta en Ligue des Champions, contre le FC Barcelone et Porto. Cette grande époque remonte au tout début des années 2000.

Depuis, le club a atteint une fois encore la phase de groupes du plus prestigieux des tournois européens, puis ç’a été fini : son dernier match en Ligue des Champions date de 2005. Sur la scène internationale, le passé récent a plutôt vu s’imposer le Viktoria Pilsen, le champion de 2011 et de 2013. En phase de groupes de la Ligue des Champions, la formation de Bohême a atteint la troisième place à deux reprises. Un tel succès peut surprendre de la part d’un club fondé en 1911 mais qui a dû attendre 100 ans pour remporter son premier titre de champion de République tchèque. Pavel Vrba a été le grand artisan de cette réussite. En décembre dernier, l’entraîneur, qui était en fonction depuis 2008, a quitté le club pour prendre les rênes de l’équipe nationale. En atteignant cette troisième place en phase de groupes de la Ligue des Champions, il a légué à son successeur Dusan Uhrin un billet pour la Ligue Europa, où le Viktoria Pilsen s’est imposé en seizièmes de finale contre le Shakhtar Donetsk. Pilsen se mesure à présent à l’Olympique lyonnais en huitièmes de finale. Å

Michal Cizek / A FP

Prague est de nouveau la capitale du football tchèque Le Sparta s’apprête ici à disputer le derby contre le Bohemians (en vert).

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Major League Soccer américaine

Enfers artificiels David Winner est un écrivain et journaliste basé à Londres. Sa bibliographie dans le football comprend notamment Brilliant Orange et Dennis Bergkamp: Stillness and Speed.

Samedi, les terrains synthétiques sont venus perturber la mécanique parfaitement huilée de la première journée de la nouvelle saison de MLS. Le rectangle vert s’est invité sur le devant de la scène, au point de provoquer une discussion houleuse entre deux des principaux entraîneurs du championnat nord-américain. Quatre des 19 pensionnaires de la MLS évoluent sur un terrain artificiel. Trois d’entre eux sont basés au nord-ouest : les Seattle Sounders, les Vancouver Whitecaps et les Portland Timbers. Le quatrième utilisateur de pelouse synthétique est New England Revolution, qui a depuis longtemps établi ses quartiers au Foxboro Stadium, dans le Massachusetts. Chacune de ces surfaces se compose d’un mélange différent de caoutchouc, de plastique, de sable et d’autres matériaux. Les détracteurs de ce type de terrain estiment que le revêtement est beaucoup moins souple que le gazon naturel. Il provoquerait donc de nombreuses blessures : lésions musculaires, chevilles foulées, brûlures et douleurs aux genoux. Ce week-end, le B.C. Place Stadium de Vancouver s’est retrouvé bien involontairement sous le feu des projecteurs. En effet, le sort du match face aux New York Red Bulls s’est joué… avant même le coup d’envoi.

Anne-Marie Sorvin / USA Today / Reuers

L’an passé, les Bulls ont terminé la saison avec le meilleur bilan, ce qui leur a valu de remporter le Supporters’ Shield. Les visiteurs ont cependant été contraints de se passer des services de deux de leurs joueurs les plus en vue : le capitaine Thierry Henry (36 ans), ancien attaquant d’Arsenal, de Barcelone et de l’équipe de France, et le défenseur colombien Jámison Olave (32 ans). Redoutant des blessures, les deux hommes ont refusé de prendre part à la rencontre, avec le soutien de leur entraîneur Mike Petke. Bien entendu, les esprits chagrins n’ont pas manqué de souligner que le Français avait disputé deux matches sur le terrain de Portland au cours des années précédentes. Quoi qu’il en soit, New York, privé de ses stars, s’est lourdement incliné 4:1. L’idée qu’une pelouse puisse se révéler trop dangereuse pour le meilleur joueur du championnat est déjà assez étonnante en soi. Mais Henry n’est pas le seul à émettre de telles réserves.

Qui freine qui ? Mattocks (Vancouver), à gauche, en plein duel avec Sanchez (New York).

Un peu plus tôt dans la journée de samedi, la grande affiche de ce début de saison entre les Seattle Sounders et le Sporting Kansas City, tenant de la MLS Cup, a tourné à la farce. Sous une pluie torrentielles, les 22 acteurs de la rencontre ont eu toutes les peines du monde à prendre le contrôle du ballon et à aligner deux passes sur une pelouse dont la couleur a rapidement viré au glauque. Les Sounders ont inscrit l’unique but de la partie dans les derniers instants du match. Jusque-là, le spectacle était davantage en tribunes que sur le terrain. Bien entendu, les terrains artificiels présentent des avantages. Ils constituent une ressource commerciale, peuvent être utilisés à l’infini (contrairement au gazon naturel) et sont devenus incontournables pour l’entraînement ou la pratique de masse dans les pays où l’herbe ne pousse pas facilement. Pour autant, ils essuient régulièrement de nombreuses critiques. Bruce Arena, l’entraîneur de LA Galaxy, parle d’un “désastre” lorsqu’on évoque les pelouses synthétiques de MLS. Seul le terrain de Portland, qu’il considère comme “vaguement acceptable”, trouve grâce à ses yeux. Durant son séjour californien, David Beckham a lui aussi vertement critiqué ces surfaces, même s’il n’a jamais refusé d’y jouer. Les équipes nationales et les grands clubs comme Manchester United qui effectuent des tournées aux États-Unis réclament toujours des gazons naturels. Les organisateurs de la Coupe du Monde Féminine au Canada envisagent d’utiliser des terrains artificiels. L’idée a déjà suscité de nombreuses réactions négatives, à commencer par celle d’Abby Wambach, qui parle de “discrimination”. “Personne n’envisagerait une seconde de jouer une Coupe du Monde masculine sur des pelouses synthétiques”, T H E F I FA W E E K LY

peste l’attaquante américaine. À en croire le journaliste spécialisé Grant Wahl, le problème vient du fait que Seattle, Vancouver et New England partagent leurs installations avec des équipes de football américain, qui préfèrent les surfaces dures. De leur côté, les dirigeants ne tiennent pas à débourser des fortunes pour acquérir un stade entièrement dédié à la pratique du football. Wahl a recueilli les opinions de dizaines de footballeurs… et vu leurs blessures. Disons-le franchement, ces terrains artificiels n’ont pas beaucoup d’admirateurs. “Ça ne me pose pas de problème de jouer là-dessus” : voilà ce qui ressemble le plus à un compliment dans la bouche des utilisateurs. “Les propriétaires font tout leur possible pour nous faire croire que les terrains artificiels ont des qualités”, relève le journaliste. “Malheureusement, les joueurs ne sont manifestement pas de cet avis.” Ryan Nelsen a d’ores et déjà prévenu qu’il pourrait suivre l’exemple des Red Bulls en autorisant certains de ses joueurs à ne pas se produire sur la pelouse du CenturyLink Field de Seattle. “Ce n’est pas seulement un terrain artificiel”, estime l’entraîneur de Toronto. “C’est un mauvais terrain artificiel.” Plutôt que de défendre ses équipements, son homologue de Seattle, Sigi Schmid, a préféré botter en touche en usant d’un argument pour le moins inattendu : tous les terrains artificiels sont mauvais. De fait, même la surface utilisée par Portland commence à souffrir des ravages du temps. “Je crois que tout le monde préfère jouer sur du gazon naturel. Maintenant, jouer sur une pelouse en mauvais état, c’est aussi dangereux. Un bon terrain, c’est un bon terrain. Un bon terrain naturel, c’est l’idéal. Un bon terrain artificiel n’est pas forcément plus dangereux qu’un gazon naturel en mauvais état.” Å 15


Nom Didier Deschamps Date et lieu de naissance 15 octobre 1968, Bayonne (France) Poste en tant que joueur Milieu défensif Carrière Nantes, Marseille, Bordeaux, Juventus, Chelsea, Valence (joueur) Monaco, Juventus, Marseille, France (entraîneur) Sabrina Lambletin

Palmarès en équipe nationale 103 sélections, 4 matches Champion du monde en 1998 Champion d’Europe en 2000

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T H E F I FA W E E K LY


L’ I N T E R V I E W

“C’est toujours pareil, la France a trop d’attentes” Il a fait partie de la génération dorée des joueurs français, a remporté la Coupe du Monde et le Championnat d’Europe. Aujourd’hui, c’est en tant que sélectionneur que Didier Deschamps essaie de remplir la mission la plus difficile de sa carrière : faire en sorte que les Bleus ­décrochent à nouveau de grands titres.

Didier Deschamps, pensez-vous que le football français traverse une crise ?

… parce que la France a validé son billet pour le Brésil.

Didier Deschamps : Non, je ne dirais pas ça. Nous ne faisons pas partie des favoris pour la Coupe du Monde, mais on ne peut pas parler de crise.

Pas seulement. Ce match retour, notre succès 3:0 au Stade de France, c’était fantastique. La France n’avait pas vécu quelque chose de semblable depuis des années. C’était l’euphorie, il régnait une atmosphère qu’on n’est pas près d’oublier. Pour nos jeunes joueurs qui ont vécu cela pour la première fois, cette soirée à Paris avait beaucoup de valeur. Nous en avons tous profité.

L’époque du grand football français semble cependant révolue depuis 14 ans… On a souvent tendance à oublier que la France était en finale de la Coupe du Monde 2006. Il y a toujours de bonnes et de mauvaises phases. C’est pareil pour les autres pays. Regardez l’Espagne : à part son triomphe en Championnat d’Europe en 1964, elle n’avait jamais gagné de grand titre. On a cherché toutes les explications possibles à ce manque de succès. Jusqu’à ce qu’en 2008, tout à coup, la grande époque des Espagnols commence. Le football est marqué par des ères, ça va et ça vient.

Le Paris Saint-Germain et l’AS Monaco ont de riches investisseurs et dominent le championnat. Est-ce quelque chose de positif pour le football français ? À travers ces deux clubs, notre football est de plus en plus reconnu à l’échelle internationale. C’est évidemment très bien. Mais beaucoup de joueurs français, trop peut-être, sont toujours sous contrat à l’étranger.

La France s’est qualifiée avec difficulté pour la Coupe du Monde. Le fait d’avoir remporté les barrages contre l’Ukraine vous donne-t-il de l’élan pour la suite ? Ces matches de barrage ne constituent pas un avantage pour la Coupe du Monde. Mais le match retour, notre victoire contre l’Ukraine et notre qualification nous ont fait du bien…

La France peut-elle remporter le titre mondial ? Nous devons rester réalistes. Nous devrions déjà être heureux de pouvoir participer à la Coupe du Monde au Brésil. Nous ne comptons pas parmi les favoris dans la course au titre. Il y a d’autres grandes équipes, comme le Brésil ou l’Argentine, qui ont de meilleures chances que nous.

Les Français voient-ils les choses de la même manière ?

même. Je suis tout de même content que nous ayons pu livrer une bonne prestation. Les gens sont venus au stade avec des attentes élevées, notamment après le duel contre l’Ukraine, et ils n’ont pas été déçus. Nous aurons en tout cas ce moment-là de notre côté, c’est important pour nous.

À 45 ans, vous avez déjà derrière vous une belle carrière d’entraineur : Monaco, la Juventus, Marseille. Qu’est-ce qui vous procure le plus de plaisir, entraîner des clubs ou l’équipe nationale ? Les deux tâches ne sont pas comparables. J’ai aujourd’hui beaucoup moins de temps pour travailler avec les joueurs. Le plus souvent, je ne vois l’équipe que pendant dix jours. Ça demande beaucoup d’efficacité. Il a fallu que je m’adapte. Mais ce travail me plaît bien. Å Propos recueillis par Alan Schweingruber

C’est toujours la même chose, avant chaque tournoi, la France a trop d’attentes. Nous étions à peine qualifiés pour le Brésil qu’on nous demandait déjà comment l’équipe de France pouvait devenir championne du monde. Nous devons aborder prudemment le projet Coupe du Monde. Le premier match contre le Honduras sera très important pour nous. Un bon départ peut apporter beaucoup de choses.

Vous avez pourtant remporté récemment une victoire de prestige (2:0) contre les Pays-Bas. Plusieurs joueurs importants manquaient aux Néerlandais. L’absence d’Arjen Robben en particulier a pesé lourd dans la balance. Sans lui, l’équipe de Louis Van Gaal n’est pas la T H E F I FA W E E K LY

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LE DÉBAT

Pas de fumée sans feu

Au feu ! Le 15 mai 2012, lors d’un match décisif pour le maintien en Bundesliga contre Düsseldorf, les fans berlinois mettent le feu aux tribunes.

Thomas Renggli

A

ncien champion d’Allemagne, Christoph Daum est devenu un fervent adepte des feux d’artifice depuis qu’il entraîne Bursaspor, en Turquie. “Les feux de Bengale peuvent créer une atmosphère magnifique. Malheureusement, ils sont interdits en raison du danger qu’ils représentent.” Cette déclaration résume à elle seule tout le problème. Car la frontière entre une ambiance flamboyante et un enfer enfumé est hélas bien mince, tellement mince que les feux d’artifice n’ont plus droit de cité dans les stades. Pourtant, les fans semblent incapables de s’en passer.

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Prudent, Christoph Daum se montre réservé à l’égard d’une utilisation contrôlée des feux de Bengale, à l’image de certains politiciens. “Si je disais que l’on peut utiliser des feux d’artifice en fonction des conditions atmosphériques, on ne manquerait pas de me rétorquer que cellesci sont très difficiles à évaluer. Globalement, on peut se réjouir qu’il n’y ait pas eu plus d’incidents jusqu’à maintenant.” Cette dernière assertion est cependant sujette à caution. La trace des dégâts causés par les pyromanes des stades se répand à travers toute l’Europe, comme une traînée de poudre. En décembre 2013, des supporters du Dynamo Dresde s’en sont pris à la police de Bielefed avec des torches et des pierres. Bilan : 17 policiers blessés, 22 plaintes et (seulement) trois arrestations. Fin janvier, le match amical disputé en Suède entre Djurgardens et l’Union Berlin a dû être interrompu, suite à l’allumage de plusieurs engins pyrotechniques par les supporters des deux clubs. Il y a un an, un enfant de quatre ans a été blessé lors du match de championnat entre Hoffenheim et Düsseldorf par un feu de Bengale T H E F I FA W E E K LY

allumé par des supporters du Fortuna. Victime d’une intoxication à la fumée et de brûlures aux yeux, il a été conduit d’urgence à l’hôpital. En octobre 2011, l’affiche de Super League suisse entre le FC Zurich et le Grasshopper a dû être abandonnée après un lancer de pétards par les fans du FCZ. Le match a finalement été remporté sur tapis vert par le Grasshopper. On pourrait ainsi multiplier les exemples. Il est souvent difficile de désigner les vrais responsables, car les personnes appartenant à un même groupe ont tendance à se protéger. Les habitués l’affirment : “Les engins pyrotechniques font partie du spectacle, au même titre que les chorégraphies.” Mais si cette situation perdure, c’est aussi parce qu’une partie des spectateurs considèrent le stade comme un espace de non-droit. Å

Les débats de The FIFA Weekly Qu’est-ce qui vous interpelle ? De quels sujets aimeriez-vous discuter ? Envoyez vos propositions à : feedback-theweekly@fifa.org

Imago

Élément festif ou plombeur d’ambiance ? Les feux d’artifice ont toujours la cote dans les stades. Ils font cependant trembler les responsables de la sécurité.


LE DÉBAT

Les engins pyrotechniques dans les stades représentent un grave problème de sécurité et sont en plus complètement inutiles. Ceux qui ferment les yeux sont complices. Les coupables doivent être punis avec fermeté et interdits de stade. Paul Dietrich, Vienne

Je plaide pour l’utilisation contrôlée des feux de Bengale. Les accidents surviennent lorsque l’on doit se “cacher” au milieu d’une foule pour en allumer un ou lorsque l’on se sert de poudre de magnésium plutôt que d’une torche normale, parce que la première est plus facile à introduire dans un stade. Toutes ces interdictions ne font qu’accroître le danger de se blesser quand on fait tout de même craquer un fumigène. L. Adler, Bochum

LE BILLET DU PRÉSIDENT

leur propre mise en scène est plus importante que ce qui se passe sur la pelouse. S. Baumann, Bâle

Les engins pyrotechniques sont toujours dangereux dans une foule comme celle que l’on retrouve dans les stades de football. Je préfère ne même pas imaginer tout ce qui pourrait arriver. Tout le monde a sûrement en tête les images d’un mouvement de panique. C’est exactement en raison de ce risque que ces engins sont interdits dans les stades. Daniel Lindvall, Göteborg

Les engins pyrotechniques appartiennent selon moi à la culture des supporters et contribuent à mettre de l’ambiance dans les stades. Mais trop de tifosi ne font pas attention à ce qu’ils font. Alberto Tomasini, Gênes

“Je plaide pour l’utilisation contrôlée des feux de Bengale.” Dans le combat contre les engins pyrotechniques, il ne peut y avoir qu’une seule politique : la tolérance zéro. Ceux qui allument des torches mettent en danger les autres spectateurs et relèguent le match au second plan. Les interruptions de plus en plus fréquentes devraient pourtant faire réfléchir. Mais je soupçonne que certains supporters se prennent trop au sérieux et considèrent que

S’il est si indispensable que cela d’allumer des fumigènes dans un stade plein, il faut au moins que ce soit fait en bas de la tribune ou sur les grillages, mais en aucun cas en plein milieu d’une foule. L’utilisation contrôlée est malheureusement impossible à mettre en place puisque les responsables ne voient aucune raison d’autoriser ces engins. Mais tant qu’ils sont interdits, il est complètement stupide de les allumer. Sebastian C., Gelsenkirchen

Il y a beaucoup plus de supporters raisonnables que de pyromanes. Je ne comprends pas pourquoi l’autodiscipline n’est pas plus présente dans les stades. B. Wolf, Augsbourg

Ma famille était présente avec moi lors d’un match de Sankt Pauli, dans la tribune sud. Mes parents n’ont pas du tout apprécié l’utilisation d’engins pyrotechniques. Les personnes âgées derrière nous ont également toutes secoué la tête. Quand, après quelques minutes, un feu de Bengale a été jeté sur les enfants qui rentraient dans le stade, tout le monde a pris conscience que ces objets n’avaient rien à faire là. W. Heinz, Hambourg

“Dans le combat contre les engins pyrotechniques, il ne peut y avoir qu’une seule politique : la tolérance zéro.”

Stop aux pyromanes !

L

e football séduit, le football touche les gens. Les émotions et l’intensité dramatique font autant partie des matches que le ballon et les buts. Le feu de la passion s’empare des joueurs comme des spectateurs. Mais le football ne doit pas devenir incendiaire et faire l’objet d’abus. Je parle des dérives qui sont malheureusement à déplorer chaque semaine dans de nombreux stades, de l’allumage d’engins pyrotechniques au beau milieu de la foule des spectateurs. De telles scènes suscitent en moi une incompréhension totale : on rabâche à tous les enfants que le feu est dangereux, mais des fans de football prétendument adultes allument dans les tribunes des torches à 1 000 degrés et des pétards fumigènes à la fumée âcre. En quoi est-ce une attitude sensée de s’enfumer soi-même et de mettre les autres en grand danger ? Les matches de football sont des occasions de regroupement, des événements sociaux. Mais à cause de tels comportements négligents, ils attirent les fanatiques et les pyromanes. Au lieu d’être le cadre d’un plaisir à savourer en famille, ils deviennent le lieu de la mise en scène d’une regrettable minorité. Je peux comprendre que des parents n’autorisent pas leurs enfants à aller au stade quand ils voient des scènes pareilles à la télévision. Ce sont les clubs qui sont responsables car ils connaissent parfaitement les coupables. Mais souvent, la peur de perdre quelques supporters l’emporte sur la volonté d’agir fermement contre les fauteurs de troubles. Quand on parle de proximité avec les fans, il faut travailler avec les vrais fans et non couvrir les perturbateurs. Le football offre du spectacle et du divertissement en masse. Quiconque a déjà vu Messi, Ronaldo ou Ibrahimovic à l’œuvre sait ce qu’est un véritable feu d’artifice sportif. Nous sommes tout feu tout flamme pour le football – mais nous n’avons pas besoin de feu ni de flammes dans les tribunes.

Votre Sepp Blatter T H E F I FA W E E K LY

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First Love


Lieu : Ourinhos, Brésil Date : 24 av ril 2013 Heu re : 17 h51

Christopher Pillitz / Prestel Verlag

T H E F I FA W E E K LY

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EVERY GASP EVERY SCREAM EVERY ROAR EVERY DIVE EVERY BALL E V E RY PAS S EVERY CHANCE EVERY STRIKE E V E R Y B E AU T I F U L D E TA I L SHALL BE SEEN SHALL BE HEARD S H A L L B E FE LT

Feel the Beauty

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TRIBUNE

L E T O P 11 D E L A S E M A I N E

Onze séances de tirs au but légendaires

Les démons de la défaite Perikles Monioudis

C’

est l’année de la Coupe du Monde ! Le football s’apprête donc à ajouter un nouvel épisode à son histoire. Cette fois, ce sera au Brésil. Le match d’ouverture est fixé au 12 juin et verra le pays hôte affronter la Croatie. Football, histoire, Brésil : ces trois mots vont forcément ensemble. Le quintuple champion du monde sud-américain a déjà marqué l’histoire de son empreinte à plusieurs reprises. Cet été, il veut décrocher son sixième titre. La victoire d’une autre équipe serait vécue par les Brésiliens comme une catastrophe, ou du moins comme une ignominie – il faut dire qu’il n’y a pas énormément de prétendants sérieux. Mais que le Brésil l’emporte ou non, l’histoire de la Coupe du Monde comptera prochainement un nouveau chapitre, une série supplémentaire de triomphes et de défaites, une nouvelle vague de tragédies personnelles et d’euphorie collective. En effet, à l’instar des 19 Coupes du Monde passées, qui ont laissé des traces jusqu’à aujourd’hui, certains moments du grand rendez-vous mondial 2014 marqueront les esprits pour toujours. Voici comment les choses se passent : dans les Mille et Une Nuits, dès la troisième nuit, Shéhérazade veut raconter au roi l’histoire du vieux pêcheur et du génie. Le pêcheur tombe sur un flacon de cuivre jaune et l’ouvre. Pourquoi pas ? Il y a peut-être quelque chose à l’intérieur. À ce moment-là, une fumée épaisse s’en échappe et s’élève jusque dans le ciel, comme l’explique Shéhérazade de façon très imagée. Un démon terrifiant surgit de la fumée. Ce démon haineux s’est autrefois juré de tuer celui qui le libérerait du flacon dans lequel il s’est retrouvé enfermé à cause de sa propre bêtise. Il

y est resté si longtemps qu’il a eu suffisamment de temps pour nourrir sa colère. Le démon veut donc immédiatement tuer le pêcheur, mais ce dernier lui fait part de ses doutes : “Tu es immense et tu voudrais me faire croire que tu as pu entrer dans ce petit flacon ?” Blessé dans son honneur, le démon veut prouver sa bonne foi… et retourne de lui-même se tapir dans le flacon. Une défaite peut se transformer en démon, en monstre qui ne veut pas s’enfuir et qu’il est impossible de calmer. Une élimination prématurée du Brésil à la Coupe du Monde prendrait des airs de démon ; petit, certes, mais un démon tout de même. En effet, personne là-bas n’ose imaginer que la Seleçao ne vienne pas à bout des Croates, des Mexicains et des Camerounais. Le démon serait bien plus grand pour les Brésiliens si leur équipe échouait en demi-finale ou en finale, dans LE match, la dernière rencontre de la Coupe du Monde à domicile. Ce démon grandira donc à mesure que les jours passeront. Seule Shéhérazade semble savoir que les Brésiliens peuvent vaincre le démon en écrivant eux-mêmes l’histoire de ce tournoi. Football, histoire, Brésil… Si la Seleçao ne remporte pas son sixième titre en 2014, elle le fera très certainement lors de l’une des prochaines éditions de la Coupe du Monde. Le génie sera alors de nouveau enfermé dans le flacon. Mais pour combien de temps ? Å

1

Brésil – Italie 3:2 t.a.b., Coupe du Monde 1994. Roberto Baggio fait tout basculer. Il rate le dernier tir et le Brésil devient champion du monde.

2

Bishop’s of La Jolla – San Diego Craw­ ford 21:19 t.a.b., high school playoffs 2012. La plus longue série de tirs au but se déroule aux États-Unis. Le drame prend fin au bout de 50 essais.

3

Italie – France 5:3 t.a.b., Coupe du Monde 2006. Zidane reçoit un carton rouge et son équipe perd la finale aux tirs au but.

4

Japon – États-Unis 3:1 t.a.b., Coupe du Monde Féminine 2011. La gardienne japonaise Ayumi Kaihori arrête deux tentatives, offrant un premier titre mondial à son pays.

5

A rgentinos Juniors – Racing Club Buenos Aires 20:19 t.a.b., champion­ nat d’Argentine 1988. Le résultat le plus élevé à un niveau d’élite. Les Argentinos font la différence après 44 tirs.

6

Haka Valkeakoski – HJK Helsinki 2:1 t.a.b., finale de la Coupe de Finlande 1985. 12 tentatives et seulement 3 buts. Il n’y a jamais eu moins de réalisations au cours d’une séance de tirs au but.

7

K K Palace – Civics 17:16 t.a.b., Coupe de Namibie 2005. L’issue n’est déterminée qu’au bout de 48 essais.

8

Tchécoslovaquie – RFA 5:3 t.a.b., Euro 1976. La “nuit de Belgrade” : Panenka envoie le ballon en plein milieu du but, alors que Sepp Maier est déjà couché dans le coin.

9

A llemagne – Angleterre t.a.b., Coupe du Monde 1990. Cette rencontre marque le début du traumatisme anglais concernant les penalties. C’est la (première) vengeance pour le fameux “but de Wembley”.

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U kraine – Suisse 3:0 t.a.b., Coupe du Monde 2006. À peine 3 ballons sur 7 atterrissent dans le but – et aucun pour la Suisse.

11 La rubrique hebdomadaire de la rédaction de The FIFA Weekly T H E F I FA W E E K LY

L iverpool – Milan 3:2 t.a.b., finale de la Ligue des Champions 2005. Mené 0:3 à la pause, Liverpool égalise en l’espace de 6 minutes et gagne la rencontre aux tirs au but. 23


T O U R N É E D U T R O P H É E D E L A C O U P E D U M O N D E D E L A F I F ATM PA R C O C A - C O L A

Les 4,9 kilos d’or les plus célèbres au monde en tournée Il est âgé de 41 ans, se compose de 4,9 kilos d’or pur et a déjà été levé au ciel par la main de Dieu. Le trophée original de la Coupe du Monde est actuellement en tournée autour du monde. Nous étions présents lors de son escale en Suède.

Sarah Steiner

E

n ce samedi matin, les nuages sont bien bas au-dessus de Stockholm. Sur la piste de l’aéroport d’Arlanda, la seule tache de couleur est l’avion affrété pour la Tournée du Trophée de la Coupe du Monde de la FIFA, d’un rouge éclatant. Il s’apprête à rejoindre la destination la plus septentrionale de son voyage : Kiruna. Cette petite ville suédoise se trouve au nord du cercle polaire. Elle fait rarement les gros titres des journaux et ses 18 000 habitants sont d’autant plus ravis d’accueillir la tournée. Depuis plusieurs mois déjà, ils attendent avec impatience ce moment et cette coupe, à laquelle sont associés tant d’espoirs et de rêves. Dans quelques semaines, elle sera dans les mains du capitaine de la sélection championne du monde. À 11 340 kilomètres de là. 24

C’est déjà la troisième fois que le trophée original de la Coupe du Monde de football effectue un tel périple. Alors qu’il s’était rendu dans 28 pays en 2006, il en a cette fois-ci 88 à son programme. Il est parti de Rio de Janeiro à l’automne dernier et retrouvera la capitale 2014 du ballon rond en avril prochain. Entretemps, des milliers de fans auront eu la possibilité de se faire prendre en photo avec lui et de s’en approcher plus que de nombreux footballeurs ne le feront jamais. Car avant de lever la coupe haut dans le ciel, il reste la bagatelle de 630 minutes d’efforts, ainsi qu’au moins 77 adversaires ayant exactement le même objectif. Pas franchement une sinécure. Quand bien même un joueur réaliserait son rêve, il n’aurait pas longtemps le plaisir de tenir le vrai trophée dans ses mains. Après une dizaine de minutes, l’original est en effet remplacé par une réplique et rapporté en lieu sûr. T H E F I FA W E E K LY

Le risque est bien trop grand de voir ce précieux globe en or volé, voire même égaré par les vainqueurs. Une coupe oubliée et perdue Le passé nous montre que cette hypothèse n’a rien d’absurde. Les Brésiliens n’ont par exemple aucune idée de l’endroit où se trouve le trophée Jules Rimet, l’ancienne coupe décernée aux vainqueurs, qu’ils ont eu le droit de conserver après leur troisième sacre mondial en 1970. Il a en effet été dérobé au siège de la Fédération brésilienne de football le 20 décembre 1983 et n’a à ce jour jamais été retrouvé. Ce même trophée a également été volé juste avant Angleterre 1966, au cours d’une exposition organisée par la Fédération anglaise. Une demande de rançon fut déposée mais l’endroit où se trouvait la coupe ne put être déterminé. Sans le soutien du meilleur ami de


T O U R N É E D U T R O P H É E D E L A C O U P E D U M O N D E D E L A F I F ATM PA R C O C A - C O L A

Les yeux grands ouverts Plutôt petit avec ses 38,8 cm, le trophée de la Coupe du Monde fascine des millions de fans depuis 1973, année de sa fabrication.

À vos marques Les jeunes du club de Kiruna sont prêts à se ruer sur le célèbre trophée.

Joel Robison

l’homme, nous aurions peut-être pleuré sa disparition bien plus tôt. Pickles, un chien mâtiné noir et blanc, l’a heureusement dénichée dans un jardin du quartier londonien de South Norwood. Les risques existent également pendant cette Tournée du Trophée, mais les organisateurs sont préparés. Un système de sécurité secret garantit la protection du précieux objet. Un regard sur les impressionnants vigiles ne laisse en outre aucun doute sur le fait qu’ils donneraient leur vie s’il le fallait. L’événement de l’année à Kiruna La piste verglacée de Kiruna s’étend au milieu d’un paysage enneigé et idyllique. Avec -7°C, il ferait presque chaud pour la saison. De très nombreux enfants attendent l’atterrissage de l’avion, les drapeaux des 32 qualifiés pour Brésil 2014 à la main et les yeux brillants. Ils atten-

dent cet instant depuis de longs mois. “Quand on m’a dit que la Tournée du Trophée de la Coupe du Monde venait à Kiruna, j’ai d’abord cru qu’on me faisait une blague. Normalement, ce genre d’évènement a lieu à Stockholm, Göteborg ou Malmö. Nous, là-haut, on nous oublie vite”, confie Gustaf Sixten Inga. Le président du club local, le Kiruna FF, est presque plus nerveux que ses protégés. Une petite heure après l’arrivée de l’avion, ces derniers ont l’occasion de montrer ce qu’ils savent faire avec un ballon. Christian Karembeu, champion du monde et d’Europe avec la France, et Hanna Marklund, ancienne internationale suédoise, sont les entraîneurs aussi bien que les stars de l’entraînement spécialement organisé. Les enfants n’en croient pas leurs yeux : “Je peux avoir un autographe ?”, “Tu savais qu’il avait joué au Real Madrid ?”, “Un jour, moi aussi je veux représenter mon T H E F I FA W E E K LY

pays !”, lancent-ils à la ronde. Sur le terrain, tous veulent effectuer la passe parfaite, réussir un dribble génial, marquer le plus beau but. Beaucoup de jeunes filles sont présentes, preuve que le football féminin est lui aussi bien ancré dans le nord du pays. Le football, sport numéro un chez les filles Gustaf Sixten Inga se tient devant le stade, les joues rougies par le froid, discutant avec des parents, saluant des fonctionnaires, tapant dans les mains des enfants. Le club est au courant de cette visite depuis novembre et s’est bien préparé. Il compte 500 licenciés et du côté des filles, le football a d’ailleurs pris la place du hockey sur glace en tant que sport numéro un. “C’est fantastique qu’ils aient l’opportunité de rencontrer ces grands noms et d’approcher du trophée”, se réjouit Sixten Inga. 25


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Quand le champion du monde Christian Karembeu supervise l’entraînement, il faut bien faire le spectacle.

Passion intacte De nombreuses jeunes filles pratiquent le football, malgré l’échec de la Suède à se qualifier pour la Coupe du Monde.

Trophée de la Coupe du Monde de la FIFA Date de fabrication 1973 Poids 6 175 grammes (dont 4 927 grammes d’or pur) Taille 38,8 cm

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Ambiance brésilienne sur la place du village Pour l’occasion, la population de Kiruna a organisé un carnaval brésilien, les ruelles enneigées résonnent de musiques sud-américaines, des gens au maquillage bariolé envahissent la place principale et des danseuses font le show sur la scène. “Nous nous souviendrons toute notre vie de cette journée”, s’exclame Gustaf Sixten Inga, heureux. Dès le lendemain, le trophée doit poursuivre son voyage. Vers la Roumanie, la France, l’Angleterre, l’Allemagne, la Chine et le Japon, avant de retourner à Rio de Janeiro. Le feu de la Coupe du Monde de football y crépite de plus en plus fort, grâce notamment à une Tournée du Trophée qui, à l’image de la flamme olympique, s’offre un joli tour du monde. Brésil, nous voilà ! Å T H E F I FA W E E K LY

Bertoni GDE Srl., Milan (Italie) Concepteur Silvio Gazzaniga, Italie

Joel Robison

L’échec de l’équipe nationale à se qualifier pour le tournoi brésilien est bien sûr encore présent dans tous les esprits, mais l’enthousiasme pour les Blagult reste intact. “Zlatan Ibrahimovic est le meilleur, avec ou sans Coupe du Monde !” Si la Suède ne va pas au Brésil, c’est tout simplement le Brésil qui se rend en Suède, plus précisément à Kiruna. Le temps d’un week-end tout du moins. L’objectif de la Tournée du Trophée de la Coupe du Monde est de promouvoir la compétition dans le monde entier et de donner aux supporters de nombreux pays la possibilité d’approcher du trophée original, mais aussi de retracer l’histoire du tournoi et de faire connaissance avec Feluco, la mascotte de Brésil 2014, qui est bien évidemment présente. La tournée est longue de 149 577 kilomètres, plus de trois fois la circonférence de la Terre.

Socle Ø 12,5 cm Matériaux Or, deux anneaux de malachite ornent le socle Fabricant


T O U R N É E D U T RO PH É E D E L A C O U PE D U M O N D E D E L A F I FA™ PA R C O C A - C O L A

“Plus qu’une simple décoration” En créant en 1971 le trophée de la Coupe du Monde, le sculpteur Silvio Gazzaniga a donné naissance à un objet hors du commun. “Je n’aurais jamais pensé qu’il deviendrait aussi important aux yeux des joueurs”, confie l’Italien de 93 ans.

Monsieur Gazzaniga, en 1971, vous avez conçu le trophée de la Coupe du Monde. Êtes-vous heureux de l’intérêt que suscite ce trophée qui sort de l’ordinaire ?

Vous vous souvenez-vous de l’endroit où vous étiez lorsque le trophée a été remis pour la première fois en 1974 ? Non, malheureusement. Mais je me souviens parfaitement du jour où l’Italie l’a remporté (en 1982). J’étais chez moi et la foule avait envahi les rues. Je me rappelle que c’était un véritable triomphe pour l’Italie.

Silvio Gazzaniga : Bien sûr que j’en suis heureux. Il s’agit d’une œuvre particulièrement réussie et fonctionnelle. Pour moi, ce trophée est également un succès sur le plan artistique, même si sa portée symbolique dépasse les limites de l’art.

Vous auriez un jour déclaré que ce trophée porterait toujours en lui un peu d’Italie. Est-ce vrai ?

Au moment de la commande du nouveau trophée, on vous a demandé d’envoyer différentes esquisses. Que s’est-il passé ensuite ? Tout s’est passé de manière très simple. J’avais fait deux propositions. Puis je me suis rendu compte que je devais réaliser une maquette afin que l’on ait une idée de la forme du trophée et de son ressenti au toucher.

J’ai alors compris qu’il n’était pas réservé aux seuls amateurs d’art. Cela s’explique peutêtre par la spontanéité avec laquelle il a été créé. Les supporters le comprennent et l’admirent.

Pour quelle raison ?

Vous avez dit un jour qu’avec ce trophée, vous vouliez réunir le sport et le monde en un seul objet.

Un dessin ne peut pas transmettre les mêmes sensations que le matériau. Le trophée ne devait pas être une simple décoration, comme c’est souvent le cas des trophées anglais qui jouissent d’une longue tradition. Ce trophée devait être doté d’une personnalité propre.

Andrea Pagliarulo / Buena Vista

On raconte que vous vous êtes enfermé dans votre atelier pendant près d’une semaine afin de peaufiner votre modèle. C’est vrai ? Oui, plus ou moins. Pendant la phase de modelage, je ne voulais pas intégrer un trop grand nombre de détails, cela aurait donné à la sculpture un aspect bon marché et nui à son effet. C’est pour cette raison que je l’ai créée d’une seule pièce, repoussant à plus tard le travail de finition.

Le fait que vous soyez vous-même satisfait de votre travail est bien sûr important. Quand avez-vous réalisé qu’il plaisait également au reste du monde ? Quelqu’un m’a téléphoné pour me dire que le trophée rencontrait un énorme succès.

Oui, c’est exact. Il s’agit de la Coupe du Monde, il me semblait donc logique que le monde en fasse partie. Et puis, la Terre est ronde, sa forme est très proche de celle d’un ballon. Les personnages humains qui jaillissent du socle se hissent vers le ciel et portent le monde, que j’ai choisi de représenter sous la forme d’un ballon.

Ce trophée est également censé symboliser l’effort, l’harmonie et la paix. Qu’entendez-vous par là ? Le dynamisme, aussi. L’idée était de créer un objet qui symbolise le dépassement de soi, le dynamisme et l’exaltation du sportif au moment de la victoire, avec toute la joie que cela comporte. Les formes, en apparence irrégulières, confèrent à l’ensemble un profond dynamisme. Mais en réalité, l’énergie et l’harmonie résident dans le trophée lui-même. Les personnages qui s’élèvent du socle rugueux se réunissent pour célébrer ensemble la victoire. T H E F I FA W E E K LY

Il a été conçu par un Italien, il est donc logique qu’il porte un peu de ce pays en lui. J’espère aussi qu’il fera souvent le voyage jusque chez nous. L’Italie possède des joueurs talentueux, ils ne sont peut-être pas aussi doués que les Brésiliens, mais ils sont tout à fait capables de remporter ce trophée.

Si le Brésil n’avait pas battu l’Italie en 1970 et remporté ce troisième titre qui l’autorisait à conserver le trophée Jules Rimet, vous n’auriez jamais conçu cette coupe, quelle ironie du sort ! C’est la loi du sport. Le ballon est rond et doit donc constamment rouler. On doit parfois s’incliner devant l’équipe adverse et accepter la défaite. Cela fait partie de l’esprit sportif.

Auriez-vous imaginé que 30 ans après sa création, ce trophée devienne un symbole d’une telle importance et qu’il fasse ainsi le tour du monde ? Certainement pas. Je n’aurais jamais imaginé qu’il devienne aussi important aux yeux de la jeune génération et qu’il soit perçu comme un symbole de paix. Je suis très fier d’avoir contribué à ce que le sport devienne l’un des vecteurs de la paix dans le monde. Le sport rassemble les peuples et les nations et il joue un rôle bien plus important que nombre d’entre nous semblent le croire. Å Interview réalisée par FIFA.com

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LE CL ASSEMENT FIFA Classement Équipe Évolution Points

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Espagne Allemagne Argentine Portugal Colombie Uruguay Suisse Italie Brésil Belgique

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Pays-Bas Angleterre Grèce États-Unis Chili Croatie France Ukraine Russie Mexique Bosnie-et-Herzégovine Danemark Équateur Côte d’Ivoire Algérie Égypte Suède Serbie Panamá République tchèque Slovénie Roumanie Cap-Vert Costa Rica Ghana Honduras Écosse Turquie Venezuela Pérou Arménie Iran Hongrie Tunisie Autriche Monténégro Nigeria Japon Pays de Galles Slovaquie Cameroun Islande Guinée Albanie Ouzbékistan Mali Norvège Finlande Paraguay République de Corée Émirats arabes unis Burkina Faso Australie Afrique du Sud Israël Jordanie Bulgarie République d'Irlande Sénégal Bolivie Libye Sierra Leone Pologne Zambie Arabie saoudite Trinité-et-Tobago Maroc

-1 3 -1 -1 -1 0 1 0 3 1 -4 -2 1 -1 1 12 -2 1 3 1 -4 1 -6 1 2 4 -3 4 -4 1 -11 -4 1 1 -1 6 0 2 2 4 -4 -4 9 1 2 3 3 7 -10 1 -3 0 -10 0 -9 3 5 -1 -3 0 -3 1 -3 1 0 1 -3

1077 1045 1038 1017 998 955 929 911 889 888 863 858 855 839 819 790 789 762 755 748 746 740 739 732 729 725 721 710 704 703 699 692 652 641 641 639 626 622 609 588 588 582 572 569 565 561 559 556 554 552 550 548 545 536 526 521 518 513 512 511 508 481 475 458 453 446 443

Rang

oct. 2013

nov. 2013

déc. 2013

→ http://fr.fifa.com/worldranking/index.html

jan. 2014

fév. 2014

mars 2014

1 -41 -83 -125 -167 -209

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1ère place

Hausse du mois

Salvador Haïti Jamaïque Oman ARY Macédoine Belarus RD Congo Ouganda Irlande du Nord Congo Gabon Togo Nouvelle-Zélande Azerbaïdjan Estonie Cuba Bénin Botswana Angola Liberia RP Chine Géorgie Éthiopie Qatar Zimbabwe Irak Niger Lituanie Bahreïn République centrafricaine Moldavie Kenya Koweït République dominicaine Canada Lettonie Malawi Mozambique Liban Tanzanie Nouvelle-Calédonie Guinée équatoriale Luxembourg Tadjikistan Soudan Chypre Namibie Vietnam Guatemala Afghanistan Kazakhstan Burundi Philippines Suriname Grenade RDP Corée Malte Rwanda Gambie Syrie Tahiti St-Vincent-et-les-Grenadines Belize Malaisie Turkménistan Lesotho Antigua-et-Barbuda

T H E F I FA W E E K LY

0 0 0 -1 1 -1 7 -1 -1 -1 -1 1 -1 2 -1 5 3 -1 -1 -1 -10 4 1 -2 -2 11 0 -3 0 -2 -1 -1 -1 0 1 -2 1 3 5 -1 -1 -1 0 -11 1 0 0 18 0 11 1 -5 -3 1 3 3 -3 0 1 -4 2 2 2 9 -13 -4 2

Baisse du mois

438 430 429 426 421 420 392 391 388 382 381 377 373 369 367 362 357 355 348 347 339 333 331 330 328 317 315 314 312 310 303 293 287 282 279 265 260 258 254 253 252 251 242 237 236 236 227 224 219 213 213 211 200 197 192 191 186 186 184 183 179 177 176 175 166 165 159

145 146 146 148 149 150 151 152 153 154 155 156 157 158 159 160 161 162 162 162 165 165 167 168 169 170 171 172 173 173 173 176 176 178 179 180 181 182 183 183 185 185 187 188 188 190 191 191 191 194 195 195 197 197 199 200 201 202 203 204 205 206 207 207 207

Hong Kong Sainte-Lucie Kirghizistan Thaïlande Singapour Porto Rico Liechtenstein Inde Guyana Indonésie Mauritanie Saint-Kitts-et-Nevis Maldives Pakistan Dominique Népal Barbade Aruba Îles Féroé Bangladesh Îles Salomon São Tomé-et-Principe Palestine Nicaragua Bermudes Tchad Chinese Taipei Laos Guam Myanmar Sri Lanka Maurice Seychelles Curaçao Swaziland Vanuatu Fidji Samoa Comores Guinée-Bissau Bahamas Yémen Mongolie Cambodge Montserrat Madagascar Brunei Timor oriental Tonga Îles Vierges américaines Îles Caïmans Papouasie-Nouvelle-Guinée Îles Vierges britanniques Samoa américaines Andorre Érythrée Soudan du Sud Macao Somalie Djibouti Îles Cook Anguilla Bhoutan Saint-Marin Îles Turks-et-Caicos

-1 2 2 -1 1 7 -1 2 1 4 4 -3 6 7 7 9 7 10 10 2 9 -4 -23 -1 6 -8 -1 -16 -13 -43 -2 1 0 0 5 -1 0 0 15 0 -1 1 -7 1 -1 -3 -1 -1 -1 -1 -1 -1 -1 -1 -1 0 1 -2 0 0 0 0 0 0 0

156 155 155 151 144 143 139 138 137 128 127 125 114 107 103 102 101 87 87 87 86 86 85 84 83 81 76 73 68 68 68 66 66 65 63 55 47 45 41 41 40 40 38 33 33 30 26 26 26 23 21 21 18 18 15 11 10 9 8 6 5 3 0 0 0

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LE MIROIR DU TEMPS

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Old Trafford, Manchester, Angleterre

Célébrations célestes. En 1970, Chelsea remporte la FA Cup devant Leeds United. Normalement, les Londoniens auraient dû fêter leur triomphe dans le jacuzzi de Wembley. Mais les deux équipes s’étant séparées sur un score de parité (2:2), un replay est organisé pour la première fois depuis 1912. La pelouse de Wembley n’étant plus en état, cette deuxième finale a lieu à Old Trafford. Chelsea s’impose 2:1, repoussant les célébrations aquatiques à plus tard. Le milieu de terrain Tommy Baldwin lève la coupe au ciel, tandis que le gardien Peter Bonetti s’improvise une auréole avec le couvercle.

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Mirrorpix

1970


LE MIROIR DU TEMPS

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Amsterdam-Arena, Amsterdam, Pays-Bas

2012

Keystone

Célébrations aquatiques. L’Amsterdam-Arena comprend un centre de remise en forme doté de plusieurs piscines. Avec 32 titres nationaux, 18 Coupes des Pays-Bas et quatre Ligues des Champions (ou Coupes d’Europe des Clubs Champions), l’Ajax Amsterdam nage en eaux claires. En 2012, les Lanciers sont sacrés champions des Pays-Bas après avoir battu Venlo 2:0. Ils improvisent immédiatement une baignade collective. Jan Vertonghen a une façon bien à lui de fêter l’événement. Daley Blind, lui, doit se contenter d’une paire de tongs.

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HISTORIQUE

Comment le Brésil a découvert le football C’est sur une place poussiéreuse au cœur de São Paulo que Charles W. Miller et la São Paulo Railway Team ont disputé le premier match de football au Brésil.

Alois Gstöttner

Brésil et football. Au pays des quintuples champions du monde, tout le monde se passionne pour le beau jeu. Cette longue histoire d’amour a commencé il y a plus d’un siècle, dans la fraîcheur anglaise.

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HISTORIQUE

Dominik Petermann

E

n rentrant chez lui au Brésil au beau milieu de l’hiver 1894, Charles William Miller, 19 ans à l’époque, n’emporte que le strict nécessaire : deux ballons, une pompe à air, deux maillots, une paire de chaussures de football et les règles de la Hampshire Football Association. Au cours de ses études en Angleterre, le jeune homme s’est pris de passion pour le beau jeu. Il ne lui serait donc jamais venu à l’esprit de retourner à l’autre bout du monde sans son équipement. Pensionnaire de la Banister Court School de Southampton, Miller s’impose rapidement comme l’un des meilleurs éléments du St. Mary’s Football Club, fondé en 1885. Ses prouesses à la pointe de l’attaque lui valent même de recevoir une invitation du prestigieux Corinthian FC, l’un des grands clubs amateurs de Londres. Pourtant, une bien mauvaise surprise attend ce fils d’un ingénieur des chemins de fer écossais et d’une Anglaise à son arrivée dans le port de Santos, le 18 février : personne au Brésil n’a jamais entendu parler du football. Charles William Miller vient de trouver sa vocation. Sur le plan professionnel, il suit les traces de son père, venu au Brésil pour travailler à la construction de la ligne de chemin de fer reliant Santos à São Paolo. Notre héros s’engage lui aussi auprès d’une compagnie, où il trouve rapidement les éléments nécessaires à la constitution d’une équipe de football. Avec quelques collègues, il crée la São Paulo Railway Team, qui s’entraîne régulièrement sur toutes les places de São Paulo. Par une fraîche après-midi de printemps, l’équipe se risque enfin à disputer son premier match officiel. Le 14 avril 1895, Charles William Miller et sa São Paulo Railway Team font leur première sortie publique sur le territoire brésilien. L’équipe adverse, la Companhia de Gás, rassemble des employés d’une entreprise gazière locale. L’histoire retiendra que Miller et ses coéquipiers l’ont emporté 4:2 dans un bel espace vert du nom de Vàrzea do Carmo et situé dans le centre actuel de São Paulo. Aujourd’hui, le beau jeu a toujours droit de cité sur cet espace de terre battue rebaptisé Dom Pedro II, coincé entre deux autoroutes urbaines. “On peut toujours taquiner le ballon ici. L’année dernière, on a même fait installer de nouveaux buts. L’exemple de São Paulo montre que le football est aussi un miroir de la société. Le mythe du jeune prodige qui jouait encore dans les rues deux semaines avant d’être convoqué en équipe nationale appartient définitivement au passé”, explique le journaliste et photographe Alois Gstöttner. Dans son livre intitulé Goool do

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Brasil, il trace les contours d’une passion nationale. Il illustre les nombreuses facettes d’un amour qui s’exprime sur les places, dans les stades et dans d’innombrables conversations. Il interroge Sócrates, l’ancien capitaine de la Seleção de 1982, sur la dictature militaire et la lutte pour la démocratie. Dans le secret d’un vestiaire, il bavarde avec l’arbitre

Dourado à propos de la complexité des règles. Il évoque avec Larissa, une reine de beauté, la perspective de participer au tournoi le plus exotique du monde. Enfin, il disserte sur la liberté en compagnie de Paulinho, un détenu de Guarulhos. En embarquant pour le Brésil en 1894, Charles William Miller ne se doutait pas que les ballons et son livre de règles rencontreraient un tel succès. Depuis, le Brésil a remporT H E F I FA W E E K LY

té par cinq fois la Coupe du Monde. Charles W. Miller a également laissé une autre trace dans l’histoire. Il est en effet à l’origine de la fondation du championnat de l’État de São Paulo en 1896, la première compétition brésilienne. Sous les couleurs du São Paulo Athletic Club, il a remporté le titre en 1902, 1903 et 1904. Å


Charles William Miller En route pour le Brésil avec deux ballons et une pompe à air.

Incontournable au musée des Corinthians : la place devant l’Estadio do Pacaembu (São Paolo) porte le nom de Charles W. Miller.

Getty Images, Alois Gstöttner

Gooool do Brasil – Cartographie d’une passion nationale Texte et images : Alois Gstöttner 176 pages, 17×22 cm, 86 images Éditeur : Club Bellevue ISBN : 978-3-200-03492-1

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THE SOUND OF FOOTBALL

L’ O B J E T

Perikles Monioudis

Hanspeter Kuenzler

Petar “Radi” Radenkovic était d’abord bien parti pour développer un grand talent musical. Mais la guerre en a décidé autrement et pendant son enfance, il a été privé du bon goût de ses parents en matière de musique. Comment expliquer sinon que “Radi” se soit à ce point fourvoyé musicalement et ait offert au hit-parade allemand cet horrible tube intitulé “Bin i Radi, bin i König” ? Petar Radenkovic est né le 1er octobre 1934 à Belgrade, dans l’ancien royaume de Yougoslavie. Son père, guitariste et chanteur, parcourt le monde sous le pseudonyme de Rascha Rodell. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, celui-ci se retrouve bloqué aux États-Unis. Radi est alors élevé par sa grand-mère. Pendant que son père divertit chaque jour la clientèle aisée de l’Eden Roc Hotel de Miami Beach avec ses continen36

tal favourites, Radi, lui, apprend le métier de gardien de but à l’OFK Belgrade. Grâce à sa passion et à son talent, il est en 1962, après un détour par le VfR Wormatia Worms, l’un des premiers joueurs étrangers à intégrer le championnat allemand avec le TSV 1860 Munich. Très rapidement, son comportement sur le terrain prouve qu’il est bien le fils de son père, car il aime lui aussi divertir le public. Ses dribbles en direction du milieu de terrain font le bonheur des spectateurs. La qualité de ses réflexes et sa vision du jeu hors du commun lui permettent de prendre certaines libertés. Avec le TSV 1860 Munich, il remporte la Coupe d’Allemagne en 1964 et perd en finale de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe contre West Ham United en 1965. L’année suivante, les Munichois sont sacrés champions d’Allemagne. C’est au milieu de cette période faste que sort la chanson

“Bin i Radi, Bin i König” (C’est moi Radi, c’est moi le roi). Le titre est tiré d’une interview au cours de laquelle le gardien avait bafouillé en tentant d’exprimer ses sentiments au sujet d’un match. La voix vigoureuse de Radi est accompagnée par un chœur de Bavarois en costume folklorique. À la surprise des amateurs de bonne musique, le 45 tours se vend à plus de 400 000 exemplaires. Il reste sept semaines dans le Top 50 allemand et se hisse même à la cinquième place. On peut penser que ce succès est davantage dû aux paroles footballo-philosophiques qu’au charme musical de cette chanson au goût douteux : “Quand je suis dans le but  /  J’ai parfois l’impression/Que les gens prennent le match trop au sérieux / Ils n’ont pas d’humour / Le ballon arrive comme l’éclair / Parfois, c’est galère  /  Mais je les attrape presque tous / Avec humour et bonne humeur.” Æ T H E F I FA W E E K LY

Sion Ap Tomos

Le roi de la chanson

La dernière apparition notable dans le monde du football est le ballon qui sera utilisé lors de la Coupe du Monde au Brésil. Brazuca, puisque c’est son nom, est considéré comme une véritable prouesse technologique. “Bra” représente bien sûr le Brésil et “zuca”… Pour le savoir, il faudrait demander au million de Brésiliens qui ont choisi cette dénomination lors d’un sondage en ligne. “Émotion, fierté et joie” est l’une des paraphrases les plus fréquentes. Brazuca se distingue par son motif représentant des bracelets multicolores. Sur le terrain, on remarque qu’il se montre plus stable que son prédécesseur, Jabulani, qui était particulièrement apprécié des spécialistes ès coups francs en raison de ses trajectoires flottantes, véritable cauchemar des gardiens. Un ballon pour le Brésil : au-delà de cette jolie allitération, les deux mots ont bien plus en commun que l’on ne pourrait le croire. Le ballon ne serait en effet rien sans la légèreté avec laquelle il rebondit sur le sol et s’envole dans les airs. Il ne serait rien non plus sans la lourdeur qui le ramène sans cesse vers ce même sol avant de repartir en direction de ces mêmes airs. Le Brésil, si vous voulez bien nous pardonner la comparaison qui va suivre et qui en aucun cas ne se veut irrespectueuse, se caractérise lui aussi par sa légèreté (celle de la samba) et sa lourdeur (celle de la bossanova). Il est ainsi impossible de ne pas considérer ce “ballon pour le Brésil” pour ce qu’il est, un symbole. Le sociologue allemand Niklas Luhmann, créateur de concepts extrêmement complexes sur les systèmes sociaux, a en son temps également livré son opinion sur le football : “Plus que toute autre spécialité du monde moderne, le football symbolise l’unité de la légèreté et de la pesanteur.” Luhmann parlait du jeu en luimême et non pas de son principal accessoire. Mais cela ne nous empêche pas de croire que jamais un nouveau ballon n’a été aussi adapté à une compétition que Brazuca à la Coupe du Monde brésilienne. Buuuut ! Å


LE TOURNANT

“Un pas en arrière volontaire” La carrière de l’attaquant Klaas Jan Huntelaar a longtemps semblé ne pas vouloir décoller. Jusqu’à ce que le Néerlandais décide de rejoindre le club d’Apeldoorn, en deuxième division.

Nom Dirk Klaas Jan Huntelaar Date et lieu de naissance 12 août 1983, Voor-Drempt (Pays-Bas) Poste Attaquant

Dieter Roeseler / laif

J

’ai toujours été curieux, mais jamais rêveur. Même dans les formidables moments qu’un attaquant adroit et en verve peut vivre, je suis donc toujours resté réaliste. Je sais que c’est à un pas en arrière que je dois l’avancée la plus importante de ma carrière. J’étais sous contrat depuis 2000 chez les U-19 du PSV Eindhoven, l’un des plus grands clubs des Pays-Bas. J’ai joué un seul match en Eredivisie avec ce club, en 2002, en entrant en jeu à la 76ème minute lors d’une rencontre à l’extérieur chez Roosendaal. Mais je n’ai jamais vraiment percé à Eindhoven, pas plus qu’à De Graafschap, où j’avais été formé entre 1994 et 2000. J’y suis retourné lorsque le PSV m’a prêté à ce club, à partir du 1er janvier 2003, mais je n’ai pas réellement pu aider cette équipe qui était alors en première division et se trouve aujourd’hui en deuxième. Neuf rencontres disputées, aucun but. Je n’avais pas encore le niveau pour marquer des buts naturellement et pour savoir comment être au bon endroit au bon moment dans le football professionnel. Ce qui m’a permis d’y parvenir, c’est un pas en arrière volontaire, quand j’ai rejoint l’AGOVV Apeldoorn en deuxième division. C’est en quelque sorte le tournant d’une carrière qui n’avait pas encore vraiment commencé. À nouveau prêté par Eindhoven, je voulais absolument montrer ce dont j’étais capable et j’y suis parvenu. J’ai marqué à 26 reprises lors de la saison 2003/04, assez pour être sacré meilleur buteur de l’Eersten Divisie. C’est à Apeldoorn que j’ai eu pour la première fois l’impression d’appartenir réellement à une équipe. J’appréciais le fait de jouer régulièrement. Ça m’a permis de prendre confiance en moi et d’exploiter mes qualités :

Clubs Hummelo en Keppel, De Graafschap, Eindhoven, Apeldoorn, Heerenveen, Ajax Amsterdam, Real Madrid, AC Milan, Schalke 04 Équipe des Pays-Bas 60 sélections, 34 buts

l’anticipation, la vitesse de réaction, la détermination devant le but et le sang-froid dans la finition. Ç’a été le coup d’envoi d’une carrière où j’ai ensuite progressé pas à pas. L’été 2004, quand le PSV Eindhoven m’a vendu au SC Heerenveen, un club de première division, j’étais prêt à marquer des buts au haut niveau et à forcer la décision dans les matches. J’avais des fourmis dans les jambes avant mon baptême du feu. J’ai égalisé à 1:1 sur la pelouse d’Alkmaar. Dix-sept buts en 34 rencontres, plutôt pas mal pour ma première année dans un club établi d’Eredivisie. La saison suivante, quand j’ai marqué 17 fois en 15 matches lors de la phase aller, j’ai su que j’avais bien fait d’aller à Apeldoorn. J’ai ensuite été très demandé et j’ai signé à l’Ajax Amsterdam, mon club préféré, le 1er janvier 2006. Au total, lors de la saison 2005/06, j’ai inscrit 33 buts en 31 matches pour Heerenveen et l’Ajax, ce qui m’a permis de devenir meilleur buteur de ce championnat pour la première fois. J’ai de nouveau reçu cette distinction à la fin de la saison 2007/08, après 34 réalisations en 33 rencontres pour l’Ajax. Je n’ai pas eu autant de chance au Real Madrid, où je suis parti à l’hiver T H E F I FA W E E K LY

2009. Mais au cours de la demi-saison passée dans le club le plus célèbre du monde, j’ai tout de même réussi à marquer huit fois en 20 apparitions. Cela n’a pas empêché le club de me vendre dès l’été suivant à l’AC Milan, où j’ai plus souvent évolué sur une aile qu’en position d’avant-centre. Je ne me suis senti bien à nouveau qu’à partir de l’été 2010, quand j’ai été recruté par Schalke 04 et que j’ai découvert la Bundesliga. Je suis fier d’y avoir été sacré meilleur buteur une nouvelle fois, lors de la saison 2011/12, avec 29 réalisations à mon actif. Depuis Apeldoorn, je suis allé jusque chez les gros calibres de la planète football. Je ne me fixe aucune limite et je sais que je peux continuer à faire ce que je sais faire : marquer des buts, des buts et encore des buts. Å Propos recueillis par Roland Zorn

Dans la rubrique “Le Tournant”, de grands noms du football reviennent sur les moments qui ont marqué leur vie. 37


A FIFA World Cup in Brazil is just like Visa: everyone is welcome.

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COUPE MYSTÈRE DE L A FIFA

The FIFA Weekly Revue hebdomadaire publiée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA)

James Bond se lance dans la chasse au mot le plus long et aux champions du monde paresseux. À vous de jouer !

Site Internet : www.fifa.com/theweekly Éditeur : FIFA, FIFA-Strasse 20, Case postale, CH-8044 Zurich Tél. +41-(0)43-222 7777 Fax +41-(0)43-222 7878

1

Tu te souviens, quand nous jouions dans le même championnat, il y avait cette marque blanche au sol... Oui, bien sûr ! Mais comment s’appelait-elle, déjà ? B  Le coin de 5 pieds S  Le poteau de 25 pouces

Président : Joseph S. Blatter

D  Le point des 15 mètres T  La ligne des 35 yards

Secrétaire Général : Jérôme Valcke Directeur de la Communication et des Affaires publiques : Walter De Gregorio

2

Lequel de ces quatre clubs de première division a le nom complet le plus long (et peut-être même le plus long en général) ?

Rédacteur en chef : Thomas Renggli Conception artistique : Markus Nowak Rédaction : Perikles Monioudis (rédacteur en chef adjoint), Alan Schweingruber, Sarah Steiner Collaborateurs réguliers : Jordi Punti (Barcelone), David Winner (Londres), Hanspeter Kuenzler (Londres), Roland Zorn (Francfort), Sven Goldmann (Berlin), Sérgio Xavier Filho (São Paulo), Luigi Garlando (Milan)

A  Serie A

3

Service photo : Peggy Knotz, Adam Schwarz

4

L  Ligue 1

R  Primera Division

Deux équipes n’ont jamais disputé un match de qualification pour la Coupe du Monde avant 1957, que ce soit l’une contre l’autre ou contre un autre adversaire. Lesquelles ?

A  L’Uruguay et l’Argentine L  L’Espagne et l’Allemagne

Production : Hans-Peter Frei (directeur), Marianne Bolliger-Crittin, Susanne Egli, Richie Krönert, Peter Utz, Mirijam Ziegler Correction : Nena Morf, Kristina Rotach

E Eredivisie

E  L’Angleterre et le Brésil R  L’Italie et la France

Shaken, not stirred : J’ai refusé de porter les couleurs d’une équipe et d’un club devenus champions du monde. Je me suis fait connaître grâce à James Bond. Qui suis-je ?

Ont collaboré à la rédaction de ce numéro : Dominik Petermann, Tim Pfeifer Doris Ladstaetter

R

Secrétaire de rédaction : Honey Thaljieh Traduction : Sportstranslations Limited www.sportstranslations.com

M

K

S

AFP, Vario Images, United Archives, Getty Images

Responsables de projet : Bernd Fisa, Christian Schaub Impression : Zofinger Tagblatt AG www.ztonline.ch Contact : feedback-theweekly@fifa.org La reproduction des photos et des articles, y compris sous forme d’extraits, est interdite, sauf accord de la rédaction et sous réserve de la mention “The FIFA Weekly, © FIFA 2014”. La rédaction n’a aucune obligation de publier des textes ou des photos non sollicités. La FIFA et le logo FIFA sont des marques déposées par la FIFA. Produit et imprimé en Suisse.

Solution de l’énigme de la semaine précédente : RUSH (explications détaillées sur www.fifa.com/theweekly). Inspiration et application : cus

Faites-nous parvenir vos réponses le 19 mars 2014 au plus tard à feedback-theweekly@fifa.org. Les concurrents qui auront correctement répondu à toutes les questions jusqu’au 11 juin 2014 participeront à un tirage au sort pour tenter de remporter deux billets pour la finale de la Coupe du Monde, qui aura lieu le 13 juillet 2014. Avant de participer, nous vous invitons à consulter les conditions générales, ainsi que le règlement du concours. Vous trouverez toutes les informations à : http://fr.fifa.com/aboutfifa/organisation/the-fifa-weekly/rules.pdf T H E F I FA W E E K LY

39


DEM ANDE Z À L A F IFA !

LE SONDAGE DE L A SEMAINE

L’Allemagne sera-t-elle championne du monde ?

Depuis quand les footballeurs doivent-ils porter des protège-tibia ? Camilla Petersson, Göteborg (Suède)

Félicité suprême : Thomas Hässler, Andreas Brehme et le trophée de la Coupe du Monde (de d. à g.) après la victoire (1:0) de la RFA sur l’Argentine en finale d’Italie 1990.

12

Y a-t-il une alternative aux tirs au but ?

NON

OUI

39%

61%

LE C API TAINE

LE S IN T ERN AT ION AUX

millions d’euros, voici la somme que Carles Puyol pourrait toucher s’il restait deux ans de plus au Barça. Mais le “capitaine éternel” a décidé de quitter les Catalans à la fin de la saison, deux

88,9 pour cent des joueurs de l’Inter

ans avant la

Milan (en photo, le capitaine Javier

fin de son

Zanetti, Argentine) sont étrangers.

contrat. On

Dans les cinq championnats

ignore encore

majeurs européens, Chelsea et

s’il va raccrocher les

l’Udinese complètent le

crampons ou partir un

podium avec 80 % d’étran-

an aux États-Unis.

gers. Sur les 15 clubs dotés

Son palmarès, lui, est

de la plus grande part de

d’ores et déjà édifiant :

joueurs étrangers,

15 ans de carrière, 593 matches, 21 titres. 40

69+31

R É S U LTAT S D E L A S E M A I N E D E R N I È R E :

14 sont italiens ou anglais. T H E F I FA W E E K LY

13

LE T R AVAILLEUR I T INÉR AN T étapes, voici le bilan du voyage de Nicola Amoruso en Serie A : Sampdoria, Padoue, Juventus, Pérouse, Naples, Côme, Modène, Messine, Reggina, Turin, Parme, Atalanta Bergame et Sienne. À l’exception de Sienne, où il a passé six mois, il a marqué au moins un but pour chacun des douze autres clubs, un record mondial.

Mirrorpix / Bulls Press, dpa / Keystone, Getty Images, AFP

Réponse de Thomas Renggli, rédacteur en chef : Ce point a été introduit dans le règlement en 1990. Si les protège-tibias font aujourd’hui partie de l’équipement de manière aussi évidente que les chaussures ou le short, les joueurs se passaient autrefois volontiers de cet accessoire. Les artistes du ballon rond comme Platini ou Maradona jouaient presque ostensiblement avec les chaussettes baissées. Aujourd’hui, une telle tenue ne serait plus autorisée pour les matches officiels.


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