N° 23, 28 MARS 2014
ÉDITION FR ANÇAISE
Fédération Internationale de Football Association – depuis 1904
PANINI LA FIÈVRE S’EMPARE DES COLLECTIONNEURS PHILIPP LAHM LE BAYERN PEUT RÉITÉRER LE TRIPLÉ SEPP BLATTER LE FOOTBALL, UNE ÉCOLE DE LA VIE
Japon
SAMURAI BLUE W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY
DANS CE NUMÉRO
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Shinji Okazaki : “Le Japon a du talent !” Depuis 1998, les Samouraïs Bleus n’ont plus manqué une édition de la Coupe du Monde. Ils abordent donc l’édition brésilienne avec de grandes ambitions. Les stars de l’équipe actuelle évoluent dans de grands championnats étrangers où elles assurent le spectacle et incarnent l’esprit offensif du Pays du Soleil Levant. C’est justement le cas de Shinji Okazaki, qui porte les couleurs de Mayence en Bundesliga. “Les championnats européens nous ont permis de progresser”, explique l’intéressé à l’approche de la Coupe du Monde.
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Bayern Munich : Philipp Lahm se confie en exclusivité Avec sa victoire contre le Hertha Berlin, le Bayern Munich a mis un terme à la course au titre en Bundesliga, en battant son propre record de précocité. Le capitaine Philipp Lahm revient en exclusivité sur le parcours des champions d’Allemagne et nous dévoile leurs nouveaux objectifs.
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Un clasico qui restera dans les annales Sept buts, trois penalties, sept cartons jaunes, une expulsion, des occasions à foison. Le 227ème clasico entre le Real Madrid et Barcelone a offert un spectacle rare et relancé le championnat d’Espagne.
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“Aider la Grèce à sortir de la crise” Fernando Santos, sélectionneur de l’équipe de Grèce, nous explique les défis auquel il est confronté dans ce pays touché par la crise et pourquoi le Brésil remportera la Coupe du Monde, selon lui.
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À chacun sa star 80 pages, 600 autocollants et un seul objectif : remplir l’album. Depuis la semaine dernière, la fièvre s’est à nouveau emparée des collectionneurs du monde entier. The FIFA Weekly retrace l’histoire des albums Panini. Top 11 : Les surnoms des équipes nationales Du “bateau pirate” aux “balles de cuivre” en passant par la “furie”, les équipes nationales ont des surnoms parfois surprenants. Au Cameroun, c’est par décret présidentiel que la sélection a officiellement adopté son surnom. W illie : La première mascotte Un animal en peluche comme symbole publicitaire : avec World Cup Willie, la Fédération anglaise a instauré à l’approche de la Coupe du Monde 1966 une véritable révolution en matière de stratégie commerciale. La première des mascottes a porté chance au pays hôte, qui a finalement décroché le titre mondial.
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Rendre le sourire aux gens” “ Star du football et icône de la mode, Freddie Ljungberg a joué en Europe, en Amérique du Nord et en Asie. Arrivé au Japon au lendemain d’une terrible catastrophe naturelle, le Suédois a été touché par le courage des habitants de l’archipel.
Amérique du Sud 10 membres www.conmebol.com
Freddie Ljungberg Le Suédois a été inspiré par son séjour au Japon
S epp Blatter : Le football, une école de la vie Compétences sociales, sentiment d’appartenance à un groupe, intégration : en pratiquant un sport d’équipe dès son plus jeune âge, on peut vivre des expériences qui s’avèrent décisives tout au long de la vie. Sepp Blatter souligne l’importance du football comme école de la vie.
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Amérique du Nord et centrale 35 membres www.concacaf.com
Jonathan Rodríguez À la peine avec Peñarol en championnat d’Uruguay
Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA Du 15 mars au 4 avril 2014, Costa Rica
T H E F I FA W E E K LY
L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL
Europe 54 membres www.uefa.com
Afrique 54 membres www.cafonline.com
Asie 46 membres www.the-afc.com
Océanie 11 membres www.oceaniafootball.com
Willie la mascotte Le coup de génie de l’Angleterre pour la Coupe du Monde 1966
Samurai Blue Le surnom de l’équipe du Japon associe le noble art du combat au football. Aujourd’hui, de nombreux footballeurs japonais évoluent dans de grands championnats étrangers. En photo, Shinji Okazaki (à d.), que nous avons rencontré, et Yuto Nagatomo.
Shinji Kagawa Joueur phare de l’équipe du Japon
Cover: Pedro Ugarte/Afp
Inhalt: Getty Images, Mariano Alvez
Fernando Santos Entretien avec le sélectionneur de la Grèce
Quarts de finale
Demi-finales
Match pour la troisième place
Finale
27 mars, Venezuela - Canada (25) 27 mars, Ghana - Italie (26) 27 mars, Japon - Mexique (27) 27 mars, Nigeria - Espagne (28)
31 mars, Gagnant 25 - Gagnant 27 (29) 31 mars, Gagnant 26 - Gagnant 28 (30)
4 avril, Perdant 29 - Perdant 30
4 avril, Gagnant 29 - Gagnant 30
T H E F I FA W E E K LY
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À DÉCOUVERT
Et un titre de plus À Berlin, le FC Bayern fête son titre de champion d’Allemagne à l’issue de la 27ème journée.
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e Bayern Munich, que beaucoup considèrent comme le meilleur club du monde, vient de décrocher un titre supplémentaire, pulvérisant par la même occasion un nouveau record. 27 journées auront suffi aux joueurs bavarois pour remporter le championnat allemand, surpassant ainsi leurs illustres prédécesseurs des années 1971 à 1974. Mais dans sa tribune, Philipp Lahm, capitaine du FC Bayern et de l’équipe allemande, voit déjà plus loin et rêve d’une saison sans défaite. En 51 ans de Bundesliga, aucun club n’a jamais accompli cet exploit. Notre équipe pourrait être la première, écrit Lahm. Pep Guardiola considère par ailleurs le défenseur comme le joueur le plus intelligent qu’il lui ait jamais été donné d’entraîner. Lahm parvient à réaliser plus de cent passes par rencontre sans qu’aucune ne manque sa cible. On comprend mieux comment le Bayern est arrivé là où il est aujourd’hui.
Oliver Hardt / Getty Images
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utre joueur de Bundesliga qui fait lui aussi beaucoup parler de lui : Shinji Okazaki. Ce Japonais qui porte actuellement les couleurs de Mayence espère montrer toutes ses qualités d’attaquant lors de la Coupe du Monde brésilienne. “L’équipe japonaise a du talent”, déclare-t-il dans un entretien avec notre collègue Roland Zorn. Pour Okazaki, l’un des points forts de la sélection de son pays, ce sont ses joueurs évoluant à l’étranger. Le fait qu’ils soient de plus en plus nombreux et leur qualité de jeu prouvent que le football japonais a su se maintenir à un haut niveau. Brésil 2014 est ainsi la cinquième Coupe du Monde consécutive à laquelle participe T H E F I FA W E E K LY
le Japon. Tashima Kohzo, vice-président de la Fédération nipponne, se montre ambitieux : “Nous voulons remporter le titre.” Même s’il sait que c’est loin d’être réaliste : “Nous sommes 48èmes au classement de la FIFA. Notre objectif est de faire mieux que lors de la dernière édition. En Afrique du Sud, nous avons terminé 16èmes.”
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l est également possible de découvrir l’équipe japonaise en la collectionnant. Depuis quelques jours, la chasse aux autocollants Panini est en effet ouverte dans le monde entier. En lançant leur premier album d’images consacré au football en 1961, Giuseppe et Benito Panini étaient sans doute loin d’imaginer que leur idée connaîtrait un tel succès. Pour les collectionneurs de tous âges, la Coupe du Monde a donc déjà débuté. Le premier coup de sifflet, lui, retentira le 12 juin à São Paulo !
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ans certains pays, l’espérance de vie s’élève à 80 ans, tandis que dans d’autres, elle peine à atteindre 40 ans. Les gens devraient pourtant avoir les mêmes chances partout dans le monde, souligne le Président de la FIFA, Joseph Blatter, dans sa chronique hebdomadaire. Pour cette raison, la FIFA investit chaque jour, 365 jours par an, 550 000 dollars américains dans différents projets de développement. Å Perikles Monioudis 5
SHINJI OK AZ AKI / JAPON
À l’approche de la Coupe du Monde 2014 au Brésil, le sélectionneur du Japon, Alberto Zaccheroni, pourrait former une équipe entièrement composée de joueurs évoluant dans les grands championnats européens. C’est en tout cas l’avis de Shinji Okazaki. L’attaquant de Mayence s’est prêté au jeu des questions-réponses pour The FIFA Weekly. Entretien réalisé par Roland Zorn
Shinji Okazaki, avez-vous vu le film “Lost in Translation” ? Shinji Okazaki : J’en ai entendu parler. C’est l’histoire d’un Américain et d’une Américaine qui se sentent perdus à Tokyo et qui sympathisent en explorant la ville. Quand je suis arrivé à Stuttgart en janvier 2011 pour signer au VfB, la situation était bien différente pour moi. J’étais en train de réaliser le rêve de tous les footballeurs japonais : jouer en Europe. J’étais très heureux de me trouver en Allemagne. Partir à la découverte de ce pays inconnu ne me faisait pas du tout peur.
Tout était pourtant nouveau pour vous : la ville, le pays, le championnat, la langue… Comment votre aventure a-t-elle débuté ? Les Japonais s’adaptent très rapidement. Je vois la nouveauté comme un défi. Je suis quelqu’un d’ouvert. J’ai donc essayé d’assimiler au plus vite ces expériences inédites pour moi et de transformer tout ça en énergie positive.
À Stuttgart, vous avez souvent été aligné sur l’aile gauche alors qu’en sélection, vous évoluez généralement en pointe. Ça n’a pas été trop difficile à gérer ? J’avais déjà eu l’occasion de jouer sur le flanc droit pendant la Coupe d’Asie. Quand mon entraîneur à Stuttgart a décidé de me titulariser sur la gauche, je n’étais donc pas complètement dépaysé. 6
“Notre équipe a du talent” Auriez-vous préféré être titularisé en pointe ? Pour être franc, je ne savais pas trop à quel poste mes qualités seraient le plus utiles. Avec le recul, je suis heureux d’avoir eu l’occasion d’expérimenter ce poste d’ailier à Stuttgart.
En 2013, vous avez quitté le VfB pour rejoindre Mayence. L’entraîneur Thomas Tuchel vous a-t-il tout de suite dit qu’il comptait faire de vous son avant-centre ? Non. Ce sont les attentes de mon club envers moi qui ont dicté cette évolution. Lorsque je faisais mes classes à Stuttgart, on me demandait d’être aussi performant offensivement que défensivement. Bruno Labbadia, mon entraîneur de l’époque, ne me jugeait pas sur mon efficacité devant le but. C’était une bonne chose pour moi car en 2012/13, je n’ai inscrit qu’un but en championnat. À Mayence, je remplis les tâches typiquement dévolues à un attaquant : je marque des buts (onze en 25 journées), je prends les espaces, je travaille pour l’équipe et j’essaye d’être le plus efficace possible. Dans tous ces domaines, j’ai été plutôt performant cette saison.
Comment expliquez-vous un tel succès en si peu de temps ? Je n’en sais rien. Dans un premier temps, j’ai surtout essayé de m’imprégner du style de Mayence, c’est ce que mon entraîneur attendait de moi. Quand j’ai marqué mes premiers buts, mes coéquipiers ont commencé eux aussi à s’adapter à ma façon de jouer. Chacun a fait un pas vers l’autre. Je me sens bien ici, peutT H E F I FA W E E K LY
être parce qu’on sent beaucoup de confiance et d’assurance dans cette équipe. En outre, l’entraîneur est très exigeant avec moi. Même à l’entraînement, M. Tuchel me demande parfois pourquoi je n’ai pas marqué ou pourquoi je n’ai pas mieux géré telle ou telle situation. On attend énormément de moi et je ressens donc une forme de pression positive. Tout ceci me pousse à donner le maximum pour contribuer à ce que Mayence réussisse une belle saison.
Vous vivez et vous travaillez en Allemagne depuis plus de deux ans. Pourtant, le Japon est encore très présent dans votre vie : vous habitez avec votre femme et vos deux enfants à Mayence, vous êtes interviewé par des journalistes japonais avant chaque rencontre, vous fréquentez de nombreux restaurants japonais, vous comptez sept compatriotes en Bundesliga… À Stuttgart, j’ai eu la chance de croiser mon compatriote Gotoku Sakai, qui a réalisé de belles choses au VfB au poste d’arrière latéral. À Mayence, ma vie a un peu changé. J’apprécie la proximité de l’agglomération francfortoise, grâce notamment à l’aéroport Rhin-Main. Il y a un ou deux restaurants japonais que j’apprécie beaucoup à Francfort. Je m’y rends de temps en temps avec ma femme ou avec mon compatriote Takashi Inui, qui joue à l’Eintracht Francfort. Les amis qui viennent me voir du Japon atterrissent à Francfort. En outre, ma femme et mes enfants ont pris goût à la vie en Allemagne, d’autant que nous avons la chance de
Thorsten Zimmermann
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Karim Jaafar/Afp
Aller de l’avant L’attaquant Shinji Okazaki sous le maillot de la sélection japonaise.
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SHINJI OK AZ AKI / JAPON
posséder une très jolie maison à Mayence. Dans ces conditions, tout est plus facile.
Les Sud-Coréens Park Joo-ho et Koo Ja-cheol jouent avec vous à Mayence. Vous vous entendez bien ? Nous nous entendons très bien. Park a joué en J-League, nous pouvons donc discuter en japonais. De nous trois, Koo est celui qui parle le mieux l’allemand. En cas de besoin, je traduis en japonais pour Park.
Avez-vous des contacts avec les autres footballeurs japonais qui évoluent en Allemagne, comme par exemple Makoto Hasebe, le capitaine de l’équipe nationale, qui joue à Nuremberg ? Nous avons de nombreux échanges, que ce soit par téléphone, par mail ou sur les réseaux sociaux. Je reçois des félicitations à chaque fois que je marque un but.
Si les Japonais ont autant de succès en Bundesliga, est-ce parce que les deux pays incarnent des valeurs très proches, selon vous ? C’est possible. En Allemagne comme au Japon, on apprécie la ponctualité, la fiabilité et l’ordre.
Vous étiez déjà une star au Japon alors que personne ne vous connaissait à votre arrivée en Allemagne. Depuis, vous avez inscrit 38 buts en 73 sélections, ce qui fait de vous le troisième meilleur buteur de l’histoire des Samouraïs Bleus. Êtes-vous conscient de votre popularité ? Si je suis aussi connu au Japon, c’est sans doute aussi parce que je marque des buts en Allemagne. Mais je suis loin d’être une superstar et je ne veux surtout pas que ça change ! Ça ne me correspondrait pas. Il ne fait aucun doute que les internationaux japonais qui évoluent à l’étranger bénéficient d’une plus grande attention de la part des médias que leurs collègues de J-League. Mon rôle consiste à marquer des buts. Tant que je trouve régulièrement le chemin des filets, on s’intéresse à moi au Japon ; si mon efficacité venait à disparaître, on ne tarderait pas à m’oublier.
Au Japon, le baseball est encore plus populaire que le football. Dans votre enfance, n’avez-vous pas été tenté de vous tourner vers ce sport ? Mon père jouait au baseball, même s’il n’est jamais passé professionnel. Il voulait absolument que je marche sur ses traces. Mais mon grand frère jouait déjà au football et, franchement, je préférais nettement ce sport. Je suis donc devenu footballeur et je me donne à 100 % pour ça. Aujourd’hui, le football est presque plus populaire que le baseball auprès des jeunes Japonais. Il faut
dire que cette discipline a su écrire sa propre histoire, notamment grâce à l’investissement des médias.
L’équipe nationale n’est pas étrangère à cette évolution. Depuis 1998, les Samouraïs Bleus n’ont plus manqué une édition de la Coupe du Monde. Champion d’Asie en titre, le Japon a été la première équipe à se qualifier pour Brésil 2014. Beaucoup de gens estiment que votre sélection a désormais le niveau pour viser une place au-delà des huitièmes de finale. Partagez-vous cette analyse ? Vous imaginez-vous parfois finir meilleur buteur de la Coupe du Monde ? Je ne me fixe aucun objectif spécifique. Si l’équipe joue bien, qu’elle se procure des occasions, qu’elle passe le premier tour et peut-être même les huitièmes de finale, j’aurai toutes les chances de mon côté. Quant à savoir combien de buts je pourrai marquer… on verra bien. Notre équipe a du talent. Pour s’en convaincre, il suffit de voir que Shinji Kagawa joue à Manchester United, Yuto Nagatomo à l’Inter Milan et Keisuke Honda à l’AC Milan. Nous parlons là de trois des plus grands clubs du monde. Notre sélectionneur Alberto Zaccheroni pourrait très bien former une équipe uniquement à partir de joueurs évoluant dans les grands championnats étrangers.
Vous avez peut-être raison, mais la J-League compte également toute une série d’internationaux très prometteurs. À sa création en 1993, le championnat du Japon misait surtout sur de grands noms venus d’Europe ou d’Amérique du Sud. Aujourd’hui, c’est lui qui exporte ses futures stars en Europe. Est-ce une évolution dont vous vous sentez fier ? Au début de ma carrière, je n’avais qu’une idée en tête : m’imposer à Shimizu S-Pulse, en J-League. J’ai beaucoup appris là-bas, au contact de joueurs plus expérimentés. Une fois cette première étape franchie, j’étais prêt à tenter ma chance à l’étranger.
Quel est le niveau de la J-League aujourd’hui, selon vous ? C’est une très bonne école, qui a bénéficié pendant de longues années de l’expertise d’entraîneurs sud-américains. Pour autant, réussir en J-League ne garantit pas de s’imposer à l’étranger. Il faut rester patient, surtout si, au début, les choses ne se passent pas exactement comme prévu. Entre un Allemand et un Japonais de même niveau, les entraîneurs de Bundesliga ont tendance à privilégier les joueurs locaux. Si le Japonais se montre impatient et commence à faire des vagues au premier coup dur, il risque de le regretter par la suite. Il faut toujours penser à long terme. Quand le balancier part dans un sens, il revient toujours dans l’autre. T H E F I FA W E E K LY
“J’étais en train de réaliser le rêve de tous les footballeurs japonais : jouer en Europe.” Pourquoi la Premier League est-elle si populaire au Japon ? J’ai grandi en suivant ce championnat et la Serie A italienne. On voyait ces deux compétitions à la télévision. Les chaînes de télévision retransmettent depuis quelques années des matches de Bundesliga, car nous avons plusieurs internationaux qui jouent en Allemagne. Mais ce championnat n’a pas encore le rayonnement de la Premier League.
Qui était votre modèle ? Filippo Inzaghi lorsqu’il jouait à l’AC Milan. Il était constamment à la recherche d’espaces et pour cela, il n’hésitait pas à se mettre à la limite du hors-jeu avec un art consommé. J’ai essayé de m’inspirer de lui. En revanche, je ne suis pas fan d’un club européen en particulier.
La sélection féminine du Japon a remporté son premier titre mondial en Allemagne, en 2011. Vous en êtes fier ? Vous pouvez le dire ! J’ai déjà eu l’occasion de manger à plusieurs reprises avec Asuna Tanaka, une défenseuse centrale, et Kozue Ando du FFC Francfort. Le football masculin reste cependant plus populaire au Japon, même si nous sommes encore très loin d’envisager de remporter le titre mondial. Å
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Tenue de protection Devant le J-Village, terrain d’entraînement de la préfecture de Fukushima (nov. 2011). 10
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Kim Hong-Ji/Reuters, David Guttenfelder/Keystone
Succès collectif Le Japon décroche la quatrième place lors du Tournoi Olympique 2012.
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Après la catastrophe Trois ans ont passé depuis le triomphe des Japonaises en Coupe du Monde et depuis le tsunami. Quel est l’état d’esprit de l’équipe du Japon à la veille de la Coupe du Monde brésilienne ?
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n avril 2012, David Baxter trouve un ballon sur une plage de Middleton Island, au large de l’Alaska. En lisant ce qui est écrit dessus, il reconnaît des caractères japonais. D’origine nipponne, Yumi, la femme de Baxter, en conclut que le ballon a certainement traversé l’océan Pacifique et ainsi parcouru une distance de 5 000 kilomètres, porté par une vague géante comme celle qui, un an plus tôt, avait déferlé sur le Japon. Le 11 mars 2011, le séisme de Tohoku se déclenche à 30 kilomètres sous l’eau, provoquant un tsunami qui entraîne la mort de 16 000 Japonais, tandis que 2 700 personnes sont portées disparues. La centrale nucléaire de Fukushima recense trois fusions de cœur. Les dégâts et la contamination radioactive prennent des proportions plus que dramatiques. Le propriétaire du ballon, Misaki Murakami, alors âgé de 16 ans, est aux anges lorsqu’il reçoit l’appel de Yumi Baxter. Le ballon lui avait été offert en 2005 à l’occasion de son entrée dans une nouvelle école, d’où la longue dédicace écrite sur le cuir. “J’ai tout perdu dans le tsunami”, explique-t-il alors à la presse internationale. “Je suis heureux d’avoir retrouvé ce ballon.” En juillet 2011, quatre mois et demi après le tsunami, les Japonaises remportent la Coupe du Monde Féminine en Allemagne. Le pays entier renoue alors avec les émotions du football. Norio Sasaki, le sélectionneur nippon, montre des photos du Japon dévasté afin de faire comprendre au monde entier que cette victoire est hautement symbolique et que les joueuses veulent ainsi redonner espoir à leurs compatriotes. Le tsunami a eu lieu au lendemain de la première journée de la J-League 2011/12, qui est alors interrompue pendant six semaines. Joueurs, entraîneurs, arbitres et supporters viennent en aide aux victimes. Les footballeurs organisent une collecte d’argent dans le métro de Tokyo. Une semaine seulement après le tsunami, l’équipe japonaise organise une rencontre à des fins caritatives. Elle est censée affronter la Nouvelle-Zélande, mais celle-ci ne se présente pas.
Devant 40 000 spectateurs, la sélection nationale affronte donc des joueurs de la J-League sur la pelouse d’Osaka. Lorsque Yasuhito Endo inscrit le but du 1:0 pour l’équipe nationale, les joueurs tendent leurs brassards noirs vers le ciel, une manière pour eux d’exprimer leur souffrance mais aussi d’en tirer de la force. Où en est l’équipe japonaise aujourd’hui, à onze semaines de la Coupe du Monde brésilienne ? Sous la houlette d’Alberto Zaccheroni, son entraîneur italien, elle s’est imposée le 5 mars dernier face à la Nouvelle-Zélande (4:2). Lors des matches de préparation organisés en novembre dernier, le Japon avait par ailleurs déjà gagné contre la Belgique (3:2) et décroché le nul face aux Pays-Bas (2:2) sur la pelouse de Genk. Le tirage au sort de la Coupe du Monde a placé le Japon dans le même groupe que la Colombie, la Grèce et la Côte d’Ivoire, trois pays qui se situent (très) loin devant lui dans le classement de la FIFA. Mais c’est également le cas de la Belgique et des Pays-Bas. L’équipe du Japon possède de grandes qualités et compte dans ses rangs de véritables stars, telles que Keisuke Honda (Milan AC), Shinji Kagawa (Manchester United), Shinji Okazaki (Mayence 05), Yasuhito Endo (Gamba Osaka), spécialiste des coups francs, ou encore Atsuto Uchida, le défenseur de Schalke 04. Si le Japon risque d’avoir du mal à passer la phase de groupes, sa qualification pour cette Coupe du Monde est d’ores et déjà une victoire, pour les joueurs mais aussi pour leurs compatriotes si durement frappés par le destin. Å
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Japan Football Association Création 1921 Adhésion à la FIFA 1921 Classement FIFA 48ème place (mise à jour : mars 2014) Participations à la Coupe du Monde 1998, 2002, 2006, 2010, 2014 Site Internet www.jfa.or.jp
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Édition française
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XX. Monat 2013
Fédération Internationale de Football Association – depuis 1904
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L E R E G A R D D E L’ I N V I T É
Philipp Lahm : “Nous pouvons refaire le triplé”
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vec notre victoire de mardi dernier contre le Hertha Berlin, nous avons fait un premier pas vers notre objectif de la saison. Nous avons défendu notre titre de champion et pas n’importe comment : nous avons battu notre propre record de la saison passée en triomphant une journée plus tôt. Nous fêtons ainsi le sacre le plus précoce de l’histoire de la Bundesliga ! Après seulement 27 journées ! Quand on me demandait la saison dernière si je pensais que nous pourrions encore battre tel ou tel record, je répondais “non” la plupart du temps. Car au final, ce qui compte le plus, ce sont les titres et pour les joueurs, le fait de gagner avec 70, 80 ou 100 points est en général moins important. Mais plus notre équipe est montée en puissance, plus notre domination en championnat est devenue évidente et plus la question des records et des statistiques est revenue dans les conversations de vestiaires et à l’entraînement. Notre saison 2013/14 est déjà un succès, les chiffres le prouvent. Si l’on peut certes discuter de notre style et de l’élégance de notre jeu, les données statistiques, elles, appuient de manière incontestable ce que nous
disions après notre triplé de 2012/13 : que l’équipe actuelle du Bayern Munich a encore soif de réussite. L’engagement et la motivation sont toujours au rendez-vous. Nous sommes aujourd’hui invaincus depuis 52 rencontres. Seul l’AC Milan du début des années 90 a fait mieux, avec six matches de plus sans défaite. C’est une motivation supplémentaire pour nous. Tout comme le défi de finir la saison sans perdre la moindre rencontre. En 51 ans de Bundesliga, aucune équipe allemande n’y est encore parvenue. S’il y en a une qui doit réussir cet exploit, c’est la nôtre. La mentalité, la personnalité et le caractère des joueurs de notre groupe rappellent à certains égards le grand Bayern des années 70. L’objectif global que nous devons nous fixer doit être de réaliser à nouveau le triplé. Nous en avons les moyens et nos succès en championnat donnent de l’assurance à tout le groupe. Ce sont eux qui nous permettent de progresser. À chaque entraînement, les joueurs font de leur mieux dans l’espoir d’intégrer le onze de départ. C’est cette soif de succès qui distingue le Bayern. Maintenant que nous avons atteint notre premier objectif, notre attention se focalise
sur les prochaines échéances. La compétition européenne et ses matches à élimination directe nous réclament beaucoup de concentration. Il faut s’investir à 100 %. En championnat, nous avons encore suffisamment de défis à relever pour qu’il y ait encore du suspense : nos buteurs peuvent essayer d’atteindre le record de 101 réalisations établi au cours de la saison 1971/72, Manuel Neuer peut se surpasser en laissant passer moins de 5 buts sur les matches restants pour que nous restions en dessous de 18 buts encaissés. Que ce soit devant ou derrière, toute l’équipe a donc encore du travail. Nous pouvons aussi ambitionner de faire mieux que nos 91 points de l’an dernier. Nous pouvons également essayer de réaliser une saison parfaite à domicile et d’obtenir le plus grand nombre de victoires sur une saison. Si quelqu’un me repose la question cette a nnée, oui, je sais maintenant quels records il nous est possible de battre. Je le redis malgré tout, en fin de compte, pour le Bayern Munich, seuls les titres comptent vraiment. Remporter le championnat en mars était donc la première étape. Maintenant, nos regards se tournent vers Manchester et vers la Coupe d’Allemagne. Å
Marco Leipold / City-Press GbR
Philipp Lahm est le capitaine du Bayern Munich et de l’équipe d’Allemagne.
Un “selfie” dans les vestiaires Philipp Lahm (au centre) et ses coéquipiers après leur triomphe en Bundesliga à Berlin. T H E F I FA W E E K LY
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LE S CHAMPIONN AT S À L A LOUPE
VU DES TRIBUNES Primera División
Un nouvel épisode du clásico Jordi Punti est écrivain et auteur de nombreux articles sur le football dans les médias espagnols.
Pourtant, si quelqu’un avait de bonnes raisons de fêter ce but, c’était bien le numéro 10 blaugrana, qui venait d’établir deux nouveaux records personnels. Leo est en effet devenu le meilleur buteur de l’histoire du clásico devant Alfredo Di Stefano (auteur de 18 buts) et le deuxième meilleur réalisateur de l’histoire du championnat d’Espagne. Avec 236 buts, il a dépassé Hugo Sánchez et a désormais en ligne de mire les 251 réalisations réussies par de Telmo Zarra avec l’Athletic Bilbao dans les années 40 et 50. L’attitude de Messi s’est reflétée sur le score final : 3:4 pour le Barça avec un triplé de l’Argentin, dont deux penalties. Décisif, il a pesé non seulement sur le résultat, mais aussi sur le jeu catalan. Même si ce match a été très équilibré, avec des rebondissements au score et des erreurs de la part des deux défenses, on constatera que le style tout en passes et en maîtrise du Barça a pris le meilleur sur la puissance directe du Real Madrid. Déconnecté, Cristiano Ronaldo n’a eu aucune influence sur l’attaque merengue. Les responsabilités offensives ont donc échu à Angel Di María, dont les incursions ont créé le danger, et à Karim Benzema, qui a inscrit deux buts de haut niveau et gâché deux occasions. Outre le facteur Messi, l’autre ingrédient du succès des visiteurs aura été leur supériorité au milieu du terrain, avec Xavi, Busquets, Cesc et un Iniesta omniprésent. 14
Encore un triplé La star du Barça Lionel Messi a inscrit trois buts face au Real Madrid, contribuant à la victoire 4:3 de son équipe.
Cela fait plusieurs années, surtout depuis les joutes verbales et footballistiques entre Pep Guardiola et Jose Mourinho, que le clásico est devenu une grande saga épique. Les supporters le suivent comme on suit un feuilleton, épisode après épisode, avec son lot d’intrigues et de revanches, ses héros et ses méchants, ses acteurs principaux et ses seconds rôles. De fait, les acteurs se connaissent sur le bout des crampons. Ils sont amis et ennemis à la fois. Xavi, Ramos, Iniesta, Xabi Alonso, Alba, Arbeloa... Ils sont nombreux à avoir vécu ensemble les joies de la Coupe du Monde et de l’Euro. D’autres se sont affrontés des dizaines de fois, dans toutes les compétitions. Ils jouent chaque match avec des souvenirs plein la tête. Si elle a bien lieu au présent, cette rencontre s’inscrit dans une histoire en mouvement perpétuel. Cette dernière édition peut donc être interprétée comme un débat entre le nouveau et l’ancien, avec deux entraîneurs qui sont restés fidèles à leurs convictions personnelles sans pour autant négliger l’influence du passé. Gerardo Martino a renoué avec la traditionnelle maîtrise de la possession pour s’imposer dans l’entrejeu, comme aux plus belles heures de l’ère Guardiola. Après l’égalisation à 3:3 et l’exclusion de Sergio Ramos, Ancelotti est devenu plus italien que jamais. Comprenez qu’il a fermé la boutique. L’ancien entraîneur du PSG a remplacé son meilleur joueur, Benzema, par un défenseur, Raphaël Varane, pour assurer le résultat T H E F I FA W E E K LY
(tactique au final inopérante). Recrues vedettes de l’année, Neymar et Bale ont été invités sur le rectangle vert par principe, mais ils n’ont eu que peu d’impact sur le jeu. Si l’on gardera en mémoire le grand spectacle footballistique proposé, l’arbitrage polémique sera au centre des débats pendant quelques jours. Dans un contexte très tendu, Alberto Undiano Mallenco a sifflé trois penalties et pris plusieurs mauvaises décisions, mais on ne peut pas dire qu’il ait eu une influence décisive sur le résultat. Après le match, Ancelotti s’est montré beau perdant, mais certains de ses joueurs ont évacué leur frustration en ayant des propos très durs envers l’homme en noir. Cette réaction nous renvoyait à l’époque de Mourinho, où la théorie du complot et de la jalousie entrait systématiquement en jeu pour justifier les défaites. La victoire du FC Barcelone a compacté le haut du classement et placé l’Atlético de Madrid en pole position. À neuf journées de la fin, il est impossible de dire qui a le plus de chances de l’emporter. Les trois candidats – l’Atlético, le Real et le Barça – ont tous négocié des trous d’air cette saison. Ils abordent maintenant des rencontres délicates. Comme dans tous les bons feuilletons, attendons-nous à un final en apothéose, avec ce choc entre le FC Barcelone et l’Atlético de Madrid lors de la dernière journée de la Liga. Suspense ! Å
Victor Carretero / Getty Images
Certains moments résument à eux seuls l’histoire d’un match. Nous sommes à la 42ème minute du tout dernier clásico entre le Real Madrid et le FC Barcelone, dimanche dernier. Leo Messi récupère un ballon mal dégagé dans la surface, se met en position et frappe du gauche pour égaliser à 2:2. Tous ses coéquipiers accourent pour le féliciter, mais l’Argentin s’en va chercher le ballon dans les filets et se dirige illico vers le centre du terrain. Il n’y a pas de temps à perdre. Alors que Cesc et Pepe – encore lui – se chamaillent après le but, entourés de plusieurs joueurs et de l’arbitre, Messi est déjà tourné vers la suite, conscient que le Barça a absolument besoin des trois points pour entretenir ses chances de remporter la Liga.
Primera División uruguayenne
Tabárez et le championnat de Montevideo Sven Goldmann est spécialiste du football au quotidien Tagesspiegel de Berlin.
Lorsque l’on évoque les sept merveilles du football, du Pelé des années 70 au tiki-taka d’aujourd’hui, impossible de ne pas parler de l’Uruguay. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : un peu plus de trois millions d’habitants, 1 000 clubs et 200 000 licenciés. Comment ce petit pays coincé entre le Brésil et l’Argentine fait-il pour jouer systématiquement dans la cour des grands, au point d’être cité parmi les candidats au titre suprême l’été prochain ? Le championnat national compte quelques clubs aux noms ronflants, comme Peñarol, Nacional, Liverpool ou River Plate. La particularité de ces équipes, c’est qu’elles évoluent toutes dans la même ville.
tournoi d’ouverture, le Centro Atlético Fenix possède actuellement une mince avance sur ses concurrents, après huit journées. Pour le moment, les Carboneros de Peñarol et les Bolsos de Nacional sont plutôt à la peine. Les premiers se sont inclinés 1:0 à domicile contre le Club Atletico Cerro (un autre club de Montevideo, à ne pas confondre avec le Cerro Largo de Melo). L’unique but de la partie a été inscrit par Javier Delgado, après une heure de jeu. Nacional a connu un sort identique face à Juventud, alors lanterne rouge. Cette fois, Jaime Baez Stabile a porté l’estocade à la dernière minute de la partie au Parque Central. Le sélectionneur Óscar Washington Tabarez assiste souvent aux rencontres de championnat. Son équipe ne compte pourtant que des joueurs qui évoluent en Europe, en Argentine ou au Brésil. Depuis le transfert de Diego Forlán à Cerezo Osaka, le Japon figure aussi
dans cette liste. Cela ne signifie pas pour autant que personne ne s’intéresse au championnat de Montevideo. Tabárez suit de près la jeune génération appelée à succéder aux Cavani et autres Suarez. Les jeunes talents peuvent commencer tôt à faire leurs preuves en Primera División, ce qui lui convient parfaitement. L’ancien entraîneur de l’AC Milan observe aussi fréquemment les entraînements des sélections de jeunes au centre technique de la fédération, près de l’aéroport de Montevideo. L’avenir du football uruguayen se joue ici, parmi ces jeunes qui rêvent de rejoindre leurs aînés dans la légende. Luis Suárez a quitté Nacional à 19 ans pour rallier les Pays-Bas ; Edinson Cavani n’avait que 20 ans lorsqu’il a troqué le Danubio contre l’Italie ; Diego Lugano a rejoint le Brésil en provenance de Nacional à 22 ans … Qui sera le prochain ? Å
La Primera División uruguayenne ressemble à s’y méprendre à un championnat de Monte video. Quatorze des 16 pensionnaires de l’élite sont issus de la capitale. Les deux représentants de province, Cerro Largo et Juventud, occupent respectivement la 12ème et la 15ème place. Le championnat existe depuis 1900 et, à ce jour, le titre n’a jamais échappé à une formation de Montevideo. Depuis plus d’un siècle, Peñarol (38 couronnes) et Nacional (32) se livrent un duel sans merci.
Mariano Alvez
Le format est un peu compliqué. Comme dans la plupart des pays d’Amérique du Sud, on joue chaque année deux compétitions semestrielles : le tournoi d’ouverture et celui de clôture. Toutefois, l’Uruguay prend également en compte un classement annuel, à l’image de ce qui se pratique en Europe. Le vainqueur du tournoi d’ouverture et celui du tournoi de clôture s’affrontent en une demi-finale. La formation qui l’emporte affronte ensuite l’équipe qui pointe en tête du classement annuel dans une finale au meilleur des deux manches. À l’heure où nous écrivons ces lignes, la finale de l’édition 2014 pourrait se dérouler sans Peñarol ou Nacional. Le Danubio Futból Club a déjà validé son billet pour la demi-finale en remportant le tournoi de clôture. Dans le
Un effort resté vain Marcelo Zalayeta (à g.) et Peñarol se sont inclinés 1:0 face à Pablo Melo et ses coéquipiers de l’Atletico Cerro. T H E F I FA W E E K LY
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Nom Fernando Manuel Costa Santos Date et lieu de naissance 10 octobre 1954, Lisbonne (Portugal) Équipe de Grèce Depuis 2010 Palmarès (en tant qu’entraîneur) Champion du Portugal, double vainqueur de la Coupe du Portugal, vainqueur de la Coupe de Grèce Coupe du Monde 2014 (phase de groupes)
Ronny Hartmann / dapd
Colombie (14 juin), Japon (19 juin), Côte d’Ivoire (24 juin)
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T H E F I FA W E E K LY
L’ I N T E R V I E W
“La Grèce ne se porte pas bien” Successeur d’Otto Rehhagel à la tête de l’équipe de Grèce, Fernando Santos a inauguré une nouvelle ère dans ce pays touché par la crise et a accompli un impressionnant travail de sélectionneur. “Cette troisième qualification pour une Coupe du Monde va aider le pays entier”, explique le Portugais âgé de 59 ans.
Fernando Santos, où en est le football grec aujourd’hui ? Fernando Santos : Le niveau national est
mauvais. Hormis l’Olympiakos Le Pirée, il n’y a en ce moment aucune équipe capable de s’affirmer sur la scène internationale. Ce triste constat est également une conséquence de la crise économique. La Grèce ne se porte pas bien et cela se répercute aussi sur le football. Les caisses des clubs sont vides, c’est presque la paralysie.
N’y a-t-il aucun aspect positif ? La situation est vraiment critique. Nous devons essayer d’intégrer les jeunes talents grecs et les soutenir davantage dans leur carrière. Au sein des clubs, des écoles et des sélections nationales. Je dois moi aussi travailler dans ce sens, c’est pour cela que la Fédération grecque m’a engagé. Bien sûr, les regards se portent avant tout sur l’équipe nationale A, mais le travail de formation est tout aussi important. Mon plus jeune joueur n’a que 17 ans. C’est une bonne chose pour lui de vivre cette expérience, il va avoir l’occasion d’apprendre au contact de joueurs plus expérimentés. Je veux contribuer au développement du football grec, cela me tient à cœur.
En tant que Portugais, vous jouissez d’un très grand respect en Grèce. À l’époque où vous étiez entraîneur de club, vous avez été élu à quatre reprises “meilleur entraîneur de l’année”. Que pensent les gens du fait d’avoir un sélectionneur étranger à la tête de leur équipe nationale ? C’est aux Grecs qu’il faudrait poser la question.
Avez-vous le sentiment que les gens vous respectent ? Ce n’est pas évident de succéder à un personnage tel qu’Otto Rehhagel.
Mon travail de sélectionneur est respecté car les résultats sont au rendez-vous. En 44 matches disputés, nous n’en avons perdu que cinq. On me respecte également parce que depuis 2001, j’ai régulièrement travaillé en Grèce, avec un palmarès satisfaisant. J’ai commencé avec l’AEK Athènes, puis j’ai rejoint le Panathinaïkos et enfin le PAOK Salonique. Otto Rehhagel, mon prédécesseur à la tête de la sélection, a accompli un travail incroyable dont nous profitons encore aujourd’hui. Il ne faut pas oublier que ç’a été difficile pour lui de continuer à faire progresser l’équipe après son titre de championne d’Europe de 2004. J’essaie de prendre les choses là où il les a laissées il y a quatre ans. Ce n’est pas évident. Mais ce genre de challenge est également source de plaisir. Et puis nous avons tout de même réussi à nous qualifier pour la Coupe du Monde.
Les Grecs rêvent-ils d’un nouveau titre ? Le triomphe de 2004 a été un véritable miracle. Les gens aimeraient revivre la même chose, évidemment. Mais pour autant, les attentes restent modestes. C’est la troisième participation de ce pays à une Coupe du Monde et c’est déjà formidable. Nous avons eu du mal à arriver jusque-là (la Grèce s’est qualifiée à l’issue d’un barrage contre la Roumanie, ndlr.). Les Grecs ont conscience de ce que cela représente. Et nous savons tous que notre participation à ce tournoi va faire du bien à la nation entière. Il me suffit de penser à l’ambiance fantastique dans les rues, aux retransmissions sur les écrans géants et à tous les événements qui vont être organisés pour en être convaincu. La bonne humeur va déferler sur le pays et je pense que ça peut l’aider à sortir de la crise. Nous voulons montrer au monde entier de quoi est capable le football grec et réussir pour la première fois à passer la phase de groupes de la Coupe du Monde. T H E F I FA W E E K LY
À votre avis, qui sera sacré champion du monde ? Le Brésil.
Votre liste de favoris n’est pas très longue. Je pourrais bien sûr citer le nom de quelques autres grandes équipes. Mais les Brésiliens joueront sur leurs terres. Je crois qu’ils sont en mesure de tirer avantage de cet atout. Le Brésil va l’emporter.
Voilà maintenant plusieurs années que vous vivez en Grèce avec votre femme. Envisagez-vous de retourner vous installer au Portugal un jour ? Certainement. Mais la Grèce a beaucoup à nous offrir et nous nous y sentons très bien. C’est un peu comme à la maison. La Grèce et le Portugal possèdent de nombreux points communs. La mentalité, la nourriture, la culture, le climat. J’aime ces deux pays. Å Propos recueillis par Alan Schweingruber
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EN ROU T E POUR LE BRÉ SIL : PLUS QUE 76 JOURS
L’étoffe des rêves Tradition, identité, émotions… le maillot d’une équipe symbolise l’esprit de toute une nation. Néanmoins, ces pièces d’équipement doivent également se plier aux exigences des fans en matière de style. Sarah Steiner
U
n maillot de football est tout sauf une simple pièce de tissu. Il représente une équipe, parfois même tout un pays. C’est un signe de reconnaissance, le symbole d’un groupe ou d’une identité nationale. Chaque maillot est différent. Les couleurs, les blasons et les emblèmes sont intimement liés à l’histoire de chaque équipe. Que serait le maillot de l’équipe de France sans son fameux coq ? Pourrait-on imaginer le Brésil en violet ? Les Anglais, eux, sont tout simplement indissociables de leurs trois lions. Les maillots portés lors de grandes victoires deviennent un symbole de succès pour toute une nation. C’est la raison pour laquelle les supporters attendent toujours avec impatience de découvrir ce que l’équipementier de la sélection leur a réservé pour la Coupe du Monde. Un maillot porté par un joueur dans un grand match possède une valeur qui dépasse assez largement le cadre symbolique. En 2002, le maillot de Pelé pendant la finale de la Coupe du Monde 1970 a été adjugé par Christie’s pour la modique somme de 170 000 euros. Celui porté par George Hurst en finale quatre ans plus tôt a changé de propriétaire contre 80 000 euros.
De l’utile à l’élégant Au fil du temps, l’équipement du football a connu une profonde évolution. Au commencement, la tenue n’avait que peu d’importance. De simples vêtements en coton faisaient parfaitement l’affaire. Aujourd’hui, la science s’est emparée de la question, au point que les maillots sont devenus des objets de haute technologie. Les vêtements se composent de plusieurs couches, afin d’évacuer la sueur vers l’extérieur. Le corps reste sec mais ne se refroidit pas. Le design a lui aussi changé. Au siècle dernier, on se contentait souvent d’un maillot uni, sur lequel on cousait simplement l’écusson de la fédération. De nos jours, on ne se prive pas d’ajouter des motifs et des effets coûteux. Le maillot est devenu un accessoire de mode, qui n’est pas porté uniquement par les sportifs. L’équipement du footballeur qui était un outil de travail et rien de plus, c’est terminé. 18
Toutefois, la tenue du footballeur est soumise à un code relativement strict, comme dans tous les autres sports. Le Règlement de la FIFA concernant l’équipement comprend 92 pages qui décrivent chaque point en détail, du col aux crampons. En voici un extrait : “Chaque partie de l’équipement du footballeur se compose de pièces cousues (par exemple les manches, le col, les jambes de short ou l’ourlet) qui, ensemble, forment le maillot, le short ou les chaussettes.” Le moins que l’on puisse dire, c’est que le document laisse peu de place à la rêverie. En dépit de ce règlement austère, les maillots ont beaucoup changé ces dernières années. Adidas propose deux modèles différents à chacune de ses équipes. D’une part, le maillot classique ; d’autre part, le fameux TECHFit Modell, conçu à l’origine comme un maillot de corps. Nos sociétés modernes s’intéressent de près à la mode. Les footballeurs ne sont pas les seuls à se soucier de leur apparence, les supporters leur ont emboîté le pas. En outre, les femmes sont de plus en plus nombreuses dans les stades. Mais comment définir le maillot idéal ? Le styliste Giorgio Armani a dit un jour : “L’élégance n’impressionne pas l’œil, mais la mémoire.” Les personnes en charge de la création des maillots semblent s’être inspirées des propos de l’Italien et nous ont réservé quelques surprises. Alors, à quoi ressemblera la mode de cet été ? La Seleção, entre tradition et symbole Le maillot du Brésil sera probablement le plus demandé pendant la Coupe du Monde. On attend plus d’un million de ventes. Sa conception a donc fait l’objet d’un soin particulier. Le maillot jaune et le short bleu restent fidèles à la coupe classique. Les ondulations sur le deuxième maillot (bleu) symbolisent les vagues de l’océan Atlantique qui viennent s’écraser sur la côte orientale du Brésil. Les petits cercles et les “diamants” qui figurent sur l’écusson symbolisent la fierté nationale. Bien entendu, les armoiries de la Fédération brésilienne de football sont présentes sur la poitrine, accompagnées de cinq étoiles, synonymes de cinq sacres mondiaux. Au verso de cet emblème, c’est-à-dire à l’intérieur du maillot, on peut lire : “Nascido para jogar futebol” (né pour jouer au football). Il faut donc chercher la grande T H E F I FA W E E K LY
Faire du neuf avec de l’ancien À la Coupe du Monde 2014, les Allemands ne joueront plus en vert, mais en blanc.
EN ROU T E POUR LE BRÉ SIL : PLUS QUE 76 JOURS
→ http://www.fifa.com/worldcup
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innovation de l’année du côté du tissu lui-même. Au-delà de toutes les considérations techniques, la Seleção se pose en championne du développement durable : l’ensemble du maillot a été réalisé à partir de bouteilles de plastique recyclées. Le miroir allemand Le maillot de l’équipe d’Allemagne a lui aussi fait l’objet d’un soin particulier. Le designer Jürgen Rank et ses collaborateurs n’ont pas ménagé leurs efforts dans leur quête de perfection. Ils ont ainsi mené de nombreux entretiens avec des jeunes et consulté des analyses universitaires sur le thème de l’identité nationale allemande. “La Coupe du Monde 2006 a marqué un nouveau départ, une renaissance. Les couleurs de l’Allemagne sont désormais associées à une grande confiance en soi, sans pour autant véhiculer l’image du super Allemand”, explique Rank. Ces éléments ont influencé son dessin pour la version 2014 du maillot. La passion pour le jeu, la confiance en soi et une réflexion sophistiquée se trouvent donc au cœur de ce projet. Rank nous en dit plus sur son concept : “Le graphisme symbolise la confiance retrouvée de l’Allemagne. Les tons rouges rappellent le drapeau allemand et symbolisent l’immense énergie qui irradie de l’équipe et de la nouvelle génération de footballeurs allemands. Les lignes évoquent l’intégration et l’esprit d’équipe. Elles incarnent également les différentes origines de nos internationaux.” Que les Allemands adhèrent ou non à ce discours, ils achèteront probablement en masse ce nouveau maillot, d’autant que la Mannschaft aborde cette Coupe du Monde 2014 avec beaucoup d’ambition.
que les Lions Indomptables font parler d’eux à cause de leur équipement. En 2002, ils avaient souhaité disputer la Coupe du Monde avec un maillot sans manches, mais la FIFA s’y était opposée. Deux ans plus tard, les Camerounais avaient défrayé la chronique en portant d’étonnants maillots une pièce pendant la Coupe d’Afrique, lesquels leur avaient valu une amende de 160 000 euros. Au Brésil, ils entreront sur le terrain vêtu d’un simple maillot vert foncé. Cette nouvelle version s’inspire cependant largement du célèbre surnom de l’équipe nationale, les Lions Indomptables. Le roi des animaux, les frontières du pays, les étoiles de l’écusson et l’image d’un terrain de football figurent en toile de fond, comme des peintures rupestres. L’allure n’est pas sans rappeler celle du maillot utilisé pendant la Coupe du Monde 1990. Cette année-là, le virevoltant Roger Milla et ses coéquipiers avaient dansé jusqu’aux quarts de finale. Vingt-quatre ans plus tard, les Camerounais ont de nouveau les crocs. Samuel Eto’o l’affirme : “Le Cameroun est la meilleure équipe africaine.” Le maillot, en tout cas, est à la hauteur de cette promesse. La Coupe du Monde sera colorée. Finalement, peu importent les qualités techniques ou esthétiques du maillot de l’équipe qui soulèvera le trophée. Car quoi qu’il en soit, il restera certainement à jamais dans les mémoires. Les maillots des vainqueurs sont les seuls à avoir leur place dans les livres d’histoire. Pour les fans, ils représentent bien plus qu’un morceau de tissu. C’est l’étoffe dont sont faits les rêves. Å
Les Lions Indomptables À l’instar du Brésil et de l’Allemagne, le Cameroun a voulu lui aussi rendre hommage aux idées d’Armani. De fait, ce n’est pas la première fois T H E F I FA W E E K LY
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First Love
Lieu : Dublin, Irlande Date : 6 septembre 2005 Heure : 13h47
Photograph by Levon Biss with support from Umbro / RPM
T H E F I FA W E E K LY
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LE DÉBAT
Éducation footballistique
Jeux d’enfants Pour eux, le plaisir passe souvent avant tout. Mais le jeu est aussi une façon d’apprendre.
Thomas Renggli
S
ur la scène politique, l’esprit sportif est souvent cité en exemple. La Chancelière fédérale allemande Angela Merkel déclarait ainsi récemment : “Le sport nous apprend à vivre ensemble et à coopérer socialement. La tolérance et le respect des autres, la camaraderie, l’honnêteté, l’entraide et l’exploration de ses propres limites font aussi partie de ses valeurs.” Le Premier Ministre britannique David Cameron semble sur la même longueur d’ondes. Il dépense chaque année 150 millions pour encourager le sport à l’école. “Le sport encourage 22
les enfants à être actifs et à adopter un mode de vie sain. C’est aussi l’occasion de se faire des amis en s’amusant. Dans le cadre scolaire, le sport peut aussi avoir un impact positif sur le développement professionnel : il nourrit la confiance en soi et la détermination. Il pousse à se fixer des objectifs, il forge le caractère et contribue à la réussite personnelle.” Bien entendu, ce qui vaut pour les personnalités politiques est également valable à tous les échelons. Ancien collaborateur de la FIFA, Marco Bernet est aujourd’hui directeur sportif du FC Zurich et responsable du football de jeunes. Selon lui, le football est le meilleur instrument pour permettre à chacun de trouver sa place dans la société. “Le football permet d’associer éducation et compétition. Les enfants apprennent la discipline et l’ordre, ainsi qu’à atteindre des objectifs.” Ces raisonnements sont toutefois assez éloignés des enfants qui souhaitent s’inscrire dans un club. Dans la plupart des cas, il est plutôt question de plaisir et de distraction. Pour Bernet, cet aspect est essentiel. “Lorsqu’on prend du plaisir à faire quelque chose, tout devient plus simple. On apprend aussi à mieux vivre les échecs et les défaites.” En décembre 2009, la Fédération allemande de football a préT H E F I FA W E E K LY
senté un manuel consacré au développement de la personnalité dont le concept tient en cinq termes : histoire, objectifs, valeurs, personnalité, comportement. Ancien directeur technique national passé depuis au Bayern Munich, Matthias Sammer a toutefois dû faire face à quelques critiques. “Il ne s’agit pas de faire rentrer tous nos joueurs dans un même moule ou de s’inspirer des méthodes de la RDA. Les joueurs conservent toute leur liberté mais ce document leur permet de mieux comprendre nos exigences sur le plan comportemental.” Quoi qu’il en soit, ces principes s’appliquent aux enfants de sept ans qui font leurs premiers pas sur un terrain. Les experts parlent “d’éducation footballistique”. Ou, pour dire les choses autrement : il n’est jamais trop tôt pour apprendre. Å
Les débats de The FIFA Weekly Qu’est-ce qui vous interpelle ? De quels sujets aimeriez-vous discuter ? Envoyez vos propositions à : feedback-theweekly@fifa.org.
Martin Ruetschi / Keystone
Grâce aux sports collectifs, les enfants peuvent s’initier à des valeurs qui leur seront utiles par la suite. Quel rôle le football joue-t-il exactement dans l’éducation des enfants ?
LE DÉBAT
Le sport est incontestablement une école de la vie. Le sport nous fait grandir, il nous prépare à relever les défis de la vie, il nous apprend à vivre en société et il permet de se défouler. Falk Olsson, Göteborg (Suède)
LE BILLET DU PRÉSIDENT
Les sports d’équipe et le football en particulier sont certainement une bonne école de la vie. En pratiquant le football en club, mon fils a appris à respecter les autres et à accepter la défaite. Diego Gentiloni, Milan (Italie)
“Le football nous montre les bons comme les mauvais exemples.” À mon sens, il est très important qu’un enfant pratique une activité physique régulière. Je pense qu’il doit également passer le plus de temps possible en plein air. Il faut aussi qu’il apprenne les valeurs collectives. Dans cette optique, le football me semble être le sport idéal. Toutefois, les activités artistiques jouent également un grand rôle dans le développement. En somme, un enfant doit pouvoir expérimenter beaucoup de choses, sans contrainte. Fabio Lenzlinger, Saint-Gall (Suisse)
Je pense qu’il est très important pour les enfants de pratiquer un sport, car ils apprennent ainsi à gérer les succès et les échecs. Les sports collectifs leur permettent surtout de s’initier aux valeurs de groupe et aux compétences sociales. À mon sens, ces éléments sont très importants pour le développement de leur personnalité. Gesa Jürgens, Saint-Gall (Suisse)
Le sport peut être un facteur important dans une carrière professionnelle. Ceux qui souhaitent tenir un rôle de meneur au sein d’une équipe finissent par comprendre que le groupe ne doit pas tourner uniquement autour de leur personne. Autrement, cela ne fonctionne pas. Un vrai leader doit donc être capable de mettre en avant l’un de ses coéquipiers. C’est l’une des grandes différences entre les sports collectifs et individuels. Les disciplines individuelles vous apprennent à donner le meilleur de vous-même, ainsi qu’à gérer les victoires et les défaites. En revanche, le sens du collectif, indispensable lorsqu’on occupe des fonctions de direction, est beaucoup moins présent dans les sports individuels. Carsten Schwank, Düsseldorf (Allemagne)
Le football a un rôle immense à jouer dans l’éducation. Outre les aspects positifs comme l’esprit d’équipe, le succès et le fair-play, il illustre également (surtout au plus haut niveau) nos côtés les plus sombres : la tricherie, les débordements des spectateurs ou encore les excès de l’argent. Le football est donc une école de la vie, dans le sens où il nous montre les bons comme les mauvais exemples. Thomas Meier, Bâle (Suisse)
Je ne pense pas du tout que le football soit une école de la vie idéale. Il suffit de regarder un match à la télévision pour voir des choses que l’on n’aimerait pas enseigner à ses enfants : des fautes grossières, des simulations ridicules, des contestations permanentes. Ma fille a quatre ans aujourd’hui et j’espère qu’elle n’aura jamais l’idée de pratiquer le football. Je préfèrerais la voir faire de la danse ou du patinage artistique. Olga Sedokova, Soumy (Ukraine)
“Le sport peut jouer un rôle important dans une carrière.”
Le football, une école de la vie
“N
o sports”, a déclaré un jour Winston Churchill, avec toute la véhémence qui caractérisait cet homme d’État. Sur ce point, je ne lui donne pas raison : le sport en général et les sports d’équipe comme le football en particulier constituent une école de la vie idéale. Quel meilleur moyen d’expérimenter et d’apprendre de manière ludique, dès le plus jeune âge, des compétences sociales comme le sentiment d ’appartenance à un groupe, l’intégration, la créativité ou le fair-play ? Quel meilleur moyen d’apprendre à travailler en équipe pour atteindre un objectif, à gagner ensemble mais aussi à gérer ensemble les échecs ? À ces éléments s’ajoute la contribution du football à la santé publique. À travers le programme “Football for Health” de la FIFA, nous voulons développer l’importance de cet aspect et provoquer une prise de conscience. Dans certains pays, l’espérance de vie est supérieure à 80 ans, dans d’autres, elle est inférieure à 40 ans. Il s’agit de trouver des possibilités pour réduire cet écart, pour donner les mêmes chances aux gens y compris dans les pays pauvres. Grâce à la popularité dont il jouit de par le monde, le football peut jouer un rôle précurseur dans la promotion de la prévention et la perception de la santé, motiver les gens à faire plus d’exercice physique tout en s’amusant et contribuer ainsi à combattre les maladies et à améliorer la qualité de vie. Cette semaine, je suis allé au Kirghizistan, au Tadjikistan et au Kazakhstan. J’ai pu constater le pouvoir du football en tant que vecteur d’intégration dans cette région du monde comme dans d’autres, en particulier chez les enfants. Au Tadjikistan, nous avons inauguré un terrain a rtificiel au stade central de Douchanbé et posé la première pierre d’un travail de développement à poursuivre. Ces efforts profiteront surtout aux jeunes générations. Voilà une nouvelle preuve que le football est une grande école de la vie.
Votre Sepp Blatter T H E F I FA W E E K LY
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XX. Monat 2013
Édition française
emirates.com
Tomorrow brings us all closer
Fédération Internationale de Football Association – depuis 1904
To new people, new ideas and new states of mind. Here’s to reaching all the places we’ve never been. Fly Emirates to 6 continents.
www.FIFA.COM
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L A F IÈV RE PANINI
Des stars à la maison
Les images à collectionner Panini constituent un lien magique entre les fans de football et leurs idoles. En collant la dernière image de son album, chaque collectionneur remportera une étape très personnelle de la Coupe du Monde 2014. La fièvre Panini, c'est parti ! Ronald Düker
Giuseppe Panini
Q
uand aura lieu la Coupe du Monde de football, déjà ? Du 12 juin au 13 juillet ? Pour la grande communauté internationale des collectionneurs Panini, le planning s’annonce un peu différent. Pour elle, la Coupe du Monde 2014 commence fin mars, à l’occasion de la sortie du nouvel album Panini. Elle ne se terminera peut-être qu’après la finale, une fois que tous les portraits de joueurs seront collés et que l’album sera complet. Chaque collectionneur aura alors remporté son tournoi personnel. Le tout nouvel album de la Coupe du Monde compte environ 80 pages et plus de 600 vignettes à coller. Celles-ci sont vendues en kiosque par paquets de cinq, pour la modique somme de 60 centimes environ. L’ouverture de chaque petit sachet est une surprise. Car il contient peut-être le portrait de joueur que le collectionneur re-
cherche, mais peut-être aussi une image qu’il possède déjà depuis longtemps. Le fan possèdera inévitablement des vignettes en double et se mettra alors en quête d’autres collectionneurs Panini prêts à procéder à des échanges. C’est tout cela qui constitue l’attrait de ce type de collection : la loterie au moment de l’achat et les rencontres avec d’autres passionnés. Les images Panini intéressent aussi les amateurs de mathématiques complexes. Le “problème du collectionneur de vignettes” (“coupon collector’s problem” en anglais) est en effet un phénomène étudié en théorie des probabilités. Le défi à relever consiste à répondre à la question suivante : combien faut-il acquérir d’images en moyenne pour que la collection soit complète ? Compter sur la chance… et sur les échanges Des opérations compliquées aboutissent à ce résultat : pour une série complète de 150 images, T H E F I FA W E E K LY
l’achat de 839 vignettes est nécessaire. Combien les collectionneurs devront-ils en acquérir pour remplir le nouvel album de la Coupe du Monde ? Heureusement pour eux, il existe un grand nombre de bourses où ils pourront essayer d’échanger leurs cartes. L’idée des albums d’images à collectionner remonte à 1840 et s’est d’abord appliquée à la vente de chocolats. Cette année-là, le fabricant de sucreries allemand Franz Stollwerck fait imprimer sur le papier d’emballage de ses tablettes de chocolat des images qui, une fois mises boutà-bout et collées dans des livres, racontent des histoires. Les petits gourmands découvrent 25
L A F IÈV RE PANINI
? Toutes les images des équipes championnes du monde depuis 1970 Brésil 1970, Allemagne 1974, Argentine 1978, Italie 1982, Argentine 1986, Allemagne 1990 (page précédente), Brésil 1994, France 1998, Brésil 2002, Italie 2006, Espagne 2010. Quelle sera l’équipe de 2014 ?
Relations sociales entre collectionneurs Les collectionneurs Panini s’adonnent à ce loisir avec la plus grande méticulosité. Mais n’allez surtout pas croire qu’il s’agisse là d’une marotte de solitaires en quête d’occupation. Loin s’en faut ! Les images Panini passionnent des personnes de tous âges, de tous horizons et des deux sexes. Le fait de posséder des images en double entraîne automatiquement des relations sociales : quelqu’un possède quelque chose qui manque à quelqu’un d’autre. C’est ainsi que, dans les cours de récréation, des petits groupes d’enfants prêts à procéder à des échanges se constituent et ces enfants remplissent alors leurs albums beaucoup plus vite que s’ils avaient voulu compléter leur collection seuls dans leur coin. 26
Aujourd’hui, on trouve même sur Internet des communautés qui organisent des échanges. La passion des vignettes à collectionner rassemble en ligne un très grand nombre d’amateurs. Il existe même la possibilité de constituer un album d’images virtuel. Inviter des stars à la maison Dans quelle tradition la collection d’images Panini s’inscrit-elle, au juste ? Renvoie-t-elle à la peinture d’icônes telle qu’on la pratiquait au Moyen-Âge et procède-t-elle d’une certaine forme de vénération pour les stars du football ? La vignette autocollante constitue-elle comme l’autographe, dont elle n’est pas très éloignée, un lien magique entre le fan et son idole ? Sans aucun doute, oui. L’album rempli de stickers est une galerie de photos, un musée en quelque sorte. Les autocollants représentent chaque joueur de chaque équipe photographié devant un fond identique, ils sont en outre assortis d’informations qui sont également les mêmes pour tous les footballeurs : nom, lieu de naissance, âge, taille, poids, club. Le collectionneur, de son côté, sait quels sont les autocollants qu’il souhaite le plus avoir dans son album : ceux des stars, évidemment. De Lionel Messi à Asmir Begovic en passant par Rui Patrício ou Philipp Lahm, chaque joueur joue un rôle important dans la constitution de l’album complet, quelle que soit sa valeur sur le marché du football ou sa virtuosité T H E F I FA W E E K LY
balle au pied. Mais Ronaldo, Messi ou Ribéry, les trois joueurs nominés pour le FIFA Ballon d’Or 2013 (finalement remporté, comme chacun sait, par Ronaldo), sont les plus grandes stars non seulement du football mondial, mais aussi de l’album Panini. Ils possèdent pourtant la même place que tous les autres joueurs dans celui-ci, ni plus ni moins. En rassemblant ses idoles et tous les autres footballeurs au sein de son album, le collectionneur remportera sa propre victoire dans le cadre de la Coupe du Monde 2014… du moins dès qu’il aura collé la dernière image Panini qui lui manquait. Å
Panini
ainsi les étapes de construction de la cathédrale de Cologne, ou encore les différentes batailles de la guerre franco-allemande. Les frères Panini, originaires de Modène en Italie, sont toutefois les premiers à transposer cette idée dans le domaine du football. Leur premier album avec des joueurs de Serie A est publié au cours de la saison 1961/62. En 1970 paraît le premier album consacré à la Coupe du Monde. Pendant plus d’un demi-siècle, la petite entreprise familiale s’est développée pour devenir un grand groupe actif à l’échelle internationale, qui enregistre aujourd’hui un chiffre d’affaires annuel de plus de 600 millions d’euros et compte 900 employés.
LE S F RÈRE S PANINI
La vignette à travers les âges Yvonne Lemmer
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Walter Breveglieri
n ouvrant leur kiosque de presse à Modène (Italie) en 1945, Giuseppe et Benito Panini ne se doutaient pas que leur nom serait un jour celui du leader mondial des images à collectionner. Les deux frères ont fondé le groupe Panini en 1961. La même année, ils ont lancé le tout premier album de vignettes à collectionner. Ce premier ouvrage était consacré aux équipes italiennes de la saison 1961/62. Aujourd’hui encore, on trouve des autocollants de cette époque en vente sur les sites d’enchères en ligne. Récemment, neuf images de stars de l’AC Milan de l’époque se sont échangées pour 110 euros. Neuf ans plus tard, l’éditeur italien lançait son premier album de vignettes consacré à la Coupe du Monde, à l’occasion de l’édition 1970 organisée au Mexique. La Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud a marqué un tournant dans l’histoire de ce loisir : pour la première fois, Panini a proposé une collection virtuelle, en marge de son traditionnel album papier. Plus d’un million de passionnés ont opté pour la version numérique, collectionnant en tout près de 395 millions de petites images. En 2014, l’album virtuel de Panini rassemble 352 images. Comme pour la version papier, il faut toutes les collectionner. Toutefois, les échanges ne se font pas ici dans les cours d’école ou au bureau, mais sur Internet, en partant à la recherche de codes de téléchargement cachés. 40 petites images sur lesquelles aucun joueur n’est représenté sont à découvrir sur les différentes déclinaisons de FIFA.com : le site Internet, mais aussi l’Appli ou les réseaux sociaux. Il faudra cependant s’armer de patience, car certaines images ne seront disponibles qu’après le coup d’envoi du tournoi. Panini a encore innové en 2011, en lançant le premier album de vignettes à collectionner consacré à la Coupe du Monde Féminine. L’édition allemande de l’épreuve reine version dames a donc permis aux amateurs de petites images de se familiariser avec les visages des plus grandes footballeuses de la planète. Å
Du kiosque de presse au groupe leader des images à collectionner Les frères Panini et leur kiosque à Modène.
L’enthousiasme est toujours le même Dès les années 1960, les enfants se sont passionnés pour les images de football à collectionner. T H E F I FA W E E K LY
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game onor game over
all in or nothing
adidas.com/worldcup Š 2014 adidas AG. adidas, the 3-Bars logo and the 3-Stripes mark are registered trademarks of the adidas Group.
TRIBUNE
L E T O P 11 D E L A S E M A I N E
Les surnoms des équipes nationales
L’arithmétique du football Thomas Renggli
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n football, on trouve pêle-mêle la mauvaise rentrée en touche, la mauvaise passe et la mauvaise tactique. À cela vient s’ajouter le faux numéro neuf. Ce dernier se distingue du vrai numéro neuf (attaquant de pointe) dans la mesure où il se laisse retomber vers le milieu du terrain pour alimenter l’attaque depuis l’arrière. Pep Guardiola, le célèbre stratège catalan, a beau remporter quasiment chaque semaine un nouveau titre avec le Bayern Munich, il y a cependant une unité à laquelle il ne pourra jamais toucher : la chope bavaroise contiendra toujours un litre de bière, ni plus ni moins. Par contre, Guardiola a modifié l’arithmétique du football : il fait jouer son équipe actuelle avec un “neuf et demi” en la personne de Thomas Müller, un attaquant qui se fait passer pour un milieu de terrain. Christian Streich, collègue de Guardiola en charge du SC Fribourg, ne dispose certes que d’un huitième du budget du Crésus du football allemand, soit 17 petits millions d’euros, mais sur le plan tactique, cela ne l’empêche pas de damer le pion à Guardiola : “Nous avons un huit et demi et un neuf et demi, mais pas de numéro dix classique.” On dit souvent que tout était mieux avant. En matière de tactique en tout cas, le ballon rond était plus flexible. Lorsqu’au début du 20ème siècle, le football s’est émancipé du rugby, la libre pensée offensive régnait, ou plutôt le chaos tactique. Le credo de l’époque : les joueurs se trouvaient là où était le ballon et tous les entraîneurs envoyaient sur la pelouse un gardien, un défenseur et neuf attaquants. Ce n’est qu’au fil du temps que l’on a commencé à s’intéresser à la stratégie défensive. Les entraîneurs ont alors chargé trois ou quatre joueurs de défendre l’arrière du terrain. On a
alors assisté à la naissance des premiers systèmes, comme le WM (cinq joueurs en défense et cinq en attaque) ou le 2-3-5. Ce dernier est à l’origine de la numérotation des joueurs, du numéro 1 (gardien) au numéro 11 (ailier gauche). Puis les Allemands de Schalke ont inventé la “toupie” tandis qu’en Suisse, l’Autrichien Karl Rappan a donné naissance au “verrou”, l’ancêtre du catenaccio. Mais la première grande révolution a eu lieu dans les années 50 : grâce à la flexibilité tactique de son système en 2-3-3-2, l’entraîneur hongrois Gustav Sebes a ouvert la voie de l’innovation et créé autour de Ferenc Puskas l’une des équipes les plus spectaculaires de toute l’histoire du football. Ses adversaires ont eu bien du mal à déjouer son système et Sebes a transformé le football en un véritable exercice d’arithmétique : 4-2-4 ; 4-1-3-2 ; 4-2-1-3 ; 3-4-3 ; 4-3-3 ; 5-3-2 ; 3-5-2 ; 5-4-1 ; 4-5-1 ; 4-2-3-1 ; 4-1-4-1 ; 3-3-4 ; 3-6-1 ; 3-3-3-1 ; 4-6-0 ; 4-2-2-2 ; 4-4-2. Non, il ne s’agit pas là du tirage du loto d’hier soir ni de celui de la soirée bingo du week-end dernier. Ce sont tout simplement les différents modèles de jeu que l’on trouve dans tous les manuels de base consacrés au football. Afin de conserver un certain équilibre tactique, y compris en cas de saison agitée, il existe cependant une règle fondamentale s’appliquant à chaque système, sans exception : la somme des chiffres doit toujours rester égale à dix. Autre caractéristique du football ayant survécu aux inventions systémiques et aux révolutions tactiques : les gardiens et les ailiers gauches sont souvent des personnages excentriques. Sans oublier qu’en cas de doute, c’est toujours de la faute de l’arbitre. Å
La rubrique hebdomadaire de la rédaction de The FIFA Weekly T H E F I FA W E E K LY
1
La Seleção – Brésil. Au Brésil, les footballeurs sont également appelés Canarinhos (les Canaris), Verdeamarelhos (les Verts et Jaunes) ou Pentacampeãos (Quintuples Champions).
2
Les Socceroos – Australie. Un mot composé à partir de soccer (football) et de kangaroos (kangourous), inventé par un journaliste pour désigner l’équipe nationale.
3
Les Three Lions – Angleterre. Les trois lions sont ceux qui figurent sur le blason de la Fédération anglaise de football.
4
Les Chipolopolos – Zambie. Les “balles de cuivre” ne doivent pas manquer leur cible. La Zambie est un gros producteur et exportateur de ce métal.
5
La Furia Roja – Espagne. La “furie rouge” porte ce surnom depuis les Jeux Olympiques de 1920, dont elle a remporté la médaille d’argent à la surprise générale.
6 7
Les Harambee Stars – Kenya. Le mot harambee en swahili signifie “tous ensemble”.
8
To Piratiko – Grèce. Le surnom a été inventé par un commentateur télé qui avait déclaré, lors de l’Euro 2004, que la sélection grecque devrait jouer comme un “bateau pirate” et attaquer les autres équipes.
9
Les Lions Indomptables – Cameroun. C’est en 1972, par décret présidentiel, que la sélection commence officiellement à porter ce surnom. Il s’agit pour elle de devenir aussi redoutable que le roi de la jungle.
Samurai Blue – Japon. Sous leur maillot bleu, les joueurs japonais sont censés se battre et triompher comme les guerriers d’autrefois.
10
La Mannschaft – Allemagne. Officiellement, l’équipe d’Allemagne n’a pas de surnom. En France, en Italie et dans d’autres pays, elle est simplement appelée la Mannschaft (l’équipe).
11
L es Soca Warriors – Trinité-et-Tobago. Soca ne signifie pas “football”, comme on pourrait le croire, mais désigne un genre musical caribéen et une danse particulièrement populaire sur cette île : c’est un mélange de soul et de calypso.
Avons-nous oublié certains des meilleurs surnoms ? Écrivez-nous à : feedback-TheWeekly@fifa.org 29
HISTORIQUE
Un petit lion aux pouvoirs magiques
Yvonne Lemmer
A
près avoir trouvé un emblème officiel pour le tournoi, la Football Association (FA) se met en quête, au début des années 1960, d’un second symbole susceptible d’attirer l’attention du public sur la Coupe du Monde qui devait se dérouler quelques années plus tard. Malgré un budget limité, on cherche une idée percutante et originale. La FA n’a pas pour seul objectif de faire de la publicité, elle souhaite également que ce symbole soit par la suite commercialisé. La conception d’un emblème qui s’inscrive rapidement dans la mémoire des gens est alors confiée à l’Anglais Reginald Hoye, à l’époque dessinateur chez Walter Tuckwell and Associates Limited, entreprise à laquelle la FA a déjà confié le soin d’attribuer les licences d’exploitation de ses symboles évènementiels. Reginald Hoye, illustrateur des célèbres livres pour enfants d’Enid Blyton, entre autres, soumet quatre propositions à la Fédération anglaise. Trois d’entre elles représentent un lion, la quatrième a les traits d’un petit garçon. Finalement, le choix se porte sur un félin inspiré au dessinateur par son fils Leo, 12 ans. L’animal, coiffé à la mode des années 1960, porte un t-shirt aux couleurs du drapeau britannique. “World Cup Willie” est né. 30
En juillet 1965, ce petit lion sympathique et large d’épaules est présenté aux journalistes en marge d’une conférence de presse organisée au siège de la Football Association et portant sur les préparatifs de la Coupe du Monde 1966. C’est également en toute discrétion qu’il est dévoilé au public, mais les médias et les supporters s’entichent immédiatement de World Cup Willie. Le Comité organisateur de la Coupe du Monde a atteint son objectif. Depuis, le lion en peluche est apparu régulièrement dans la presse anglaise et pas loin d’une centaine de contrats de licence ont été signés, débouchant sur la production de porteclés, d’autocollants, de cartes postales, de tasses, de chapeaux ou encore de t-shirts à l’effigie de World Cup Willie ou portant l’emblème officiel du tournoi. C’est ainsi que le merchandising a intégré l’univers de la Coupe du Monde de football. En créant cette mascotte, Reginald Hoye, qui nous a quittés depuis, est entré dans l’histoire, tandis que Word Cup Willie a ouvert la voie à une nouvelle forme de promotion événementielle basée sur l’utilisation d’une mascotte, une stratégie commerciale qui, aujourd’hui encore, continue de faire ses preuves. Å
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John Pratt / Getty Images
Comment s’assurer une large présence médiatique sans pour autant débourser des millions ? Pour la Coupe du Monde 1966 en Angleterre, le Comité organisateur articula sa campagne autour de la mascotte World Cup Willie.
Leo Hoye, le fils de l’artiste, pose en compagnie de World Cup Willie, la mascotte créée par son père, en février 1966.
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LE MIROIR DU TEMPS
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Stade de football de Quito, Équateur
1958
Paul Schutzer / Getty Images
Une sorte de tir depuis la ligne médiane : le 1er mai 1958, le Vice-président américain Richard M. Nixon s’essaie au rôle de buteur pendant un voyage en Amérique du Sud. Plus de dix ans plus tard, il deviendra le 37ème Président des États-Unis.
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LE MIROIR DU TEMPS
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Favela Ciudad de Deus, Rio de Janeiro, Brésil
Pablo Martinez Monsivais / A P Photo
2011 L’été prochain, au Brésil, la sélection américaine ne pourra être confrontée à l’équipe du pays hôte qu’au deuxième tour de la Coupe du Monde. Le Président Barack Obama, lui, a déjà rencontré les jeunes talents locaux, le 20 mars 2011 à Rio de Janeiro.
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XX. Monat 2013
Édition française
EVERY GASP EVERY SCREAM
Fédération Internationale de Football Association – depuis 1904
EVERY ROAR EVERY DIVE EVERY BALL E V E RY PAS S EVERY CHANCE EVERY STRIKE E V E R Y B E AU T I F U L D E TA I L SHALL BE SEEN SHALL BE HEARD S H A L L B E FE LT
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“SONY” and “make.believe” are trademarks of Sony Corporation.
www.FIFA.COM
WWW.FIFA.COM/
LE CL ASSEMENT FIFA
Les Anglaises dans le Top 10 Depuis six ans, les Américaines dominent le classement mondial féminin de la FIFA. Un changement se dessine tout de même en haut du tableau. Dans l’édition actuelle du classement, l’Allemagne n’est plus qu’à 24 points des États-Unis. L’équipe de Silvia Neid a triomphé en Coupe de l’Algarve après avoir battu le
Pos. Équipe Évolution
Points
1 États-Unis
0 2197
2 Allemagne
0 2173
3 Japon
0 2076
4 France
1 2051
5 Suède
1 2016
6 Brésil
-2 2006
7 Canada
0 1971
8 Angleterre
3 1956
9 RDP Corée
1 1954
10 Norvège 11 12 13 14 15 16 16 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 30 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58
Australie Italie Danemark Pays-Bas Espagne RP Chine Islande République de Corée Écosse Nouvelle-Zélande Russie Suisse Finlande Ukraine Mexique Belgique République tchèque Vietnam Autriche Thaïlande République d’Irlande Colombie Pologne Nigeria Argentine Roumanie Pays de Galles Hongrie Chinese Taipei Costa Rica Chili Belarus Portugal Ouzbékistan Myanmar Serbie Slovaquie Trinité-et-Tobago Cameroun Ghana Inde Afrique du Sud Guinée équatoriale Jordanie Iran Haïti Irlande du Nord Slovénie
-2 1949 -2 0 0 0 0 2 3 -1 1 -4 0 0 0 0 0 1 -1 0 0 2 3 -3 -2 0 -1 -1 -1 0 0 -4 -2 -2 -3 -2 -2 -2 -2 -2 -2 -2 -2 -2 -2 -2 0 0
1945 1880 1877 1852 1844 1843 1843 1833 1818 1810 1806 1796 1781 1772 1761 1698 1690 1664 1658 1649 1649 1641 1640 1623 1620 1613 1597 1582 1574 1561 1559 1558 1549 1548 1544 1537 1521 1509 1467 1459 1431 1430 1429 1415 1412 1397 1395 1393
→ http://www.fifa.com/womensworldcup/
J apon, champion du monde en titre, en finale le 12 mars (3:0). La Coupe de Chypre aussi a eu des répercussions sur le Top 10. En accédant à la finale, disputée à Nicosie (le 12 mars également), l’Angleterre a progressé de trois places : elle figure maintenant au huitième rang. La France s’est quant à elle hissée à la quatrième place en remportant le tournoi pour la deuxième fois.
Pos. Équipe Évolution 58 60 61 62 63 63 65 66 66 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 101 103 104 105 106 107 108 109 110 111 112 113 114 115 116 117 118 119 120 121 122
Bulgarie Israël Albanie Panamá Croatie Hong Kong Venezuela Turquie Kazakhstan Côte d’Ivoire Grèce Îles Féroé Tunisie Indonésie Uruguay Algérie Estonie Guatemala Maroc Bahreïn Philippines Bosnie-et-Herzégovine Laos Égypte Malaisie Sénégal Monténégro Lituanie Bolivie Zimbabwe Mali Lettonie Palestine Singapour Salvador Éthiopie Malte Luxembourg Honduras Kirghizistan RD Congo Nicaragua Népal Arménie Géorgie Chypre ARY Macédoine Namibie Bangladesh Sri Lanka Liban Zambie Maldives Pakistan Tanzanie Afghanistan Mozambique Koweït Qatar Swaziland Lesotho Belize Bhoutan Botswana Équateur ** Papouasie-Nouvelle-Guinée ** Pérou ** Paraguay **
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-2 -5 -2 -2 -2 -2 -3 -3 -2 -4 -3 -4 -5 -4 -4 -9 -5 -4 -6 -4 -5 -5 -5 -5 -6 -7 -7 -7 -7 -6 -8 -7 -7 -7 -7 -7 -7 -7 -7 -7 -7 -7 -7 -7 -7 -5 -8 -6 -9 -6 -6 -6 -6 -6 -6 -6 -6 -5
Points 1393 1388 1372 1364 1361 1361 1360 1358 1358 1357 1348 1338 1335 1330 1329 1327 1320 1318 1316 1314 1309 1306 1283 1273 1269 1252 1242 1241 1235 1226 1191 1189 1182 1177 1175 1163 1160 1155 1153 1136 1132 1111 1104 1104 1100 1086 1073 1015 979 965 955 948 942 937 931 899 873 870 867 838 836 827 785 736 1484 1476 1450 1430
Cela représente pour les Bleues leur meilleure position depuis l’introduction du classement mondial féminin en 2003. 142 rencontres ont été prises en compte. Huit nations ont réintégré le classement : l’Argentine, la Bolivie, le Chili, le Venezuela, la Tunisie, l’Algérie, l’Egypte et le Mali.
Pos. Équipe Évolution Azerbaïdjan ** Jamaïque ** Tonga ** Fidji ** Guam ** Guyana ** Congo ** Tahiti ** Rép. dominicaine ** Cuba ** Îles Salomon ** Nouvelle-Calédonie ** Bénin ** Moldavie ** Barbade ** Îles Cook ** Suriname ** Vanuatu ** Angola ** Bahamas ** Samoa ** Porto Rico ** Samoa américaines ** Guinée ** Sainte-Lucie ** Érythrée ** Gabon ** Grenade ** St-Vincent-et-les-Grenadines ** Saint-Kitts-et-Nevis ** Ouganda ** Îles Turks-et-Caicos ** Bermudes ** Guinée-Bissau ** Syrie ** Dominique ** Îles Vierges américaines ** Irak ** Îles Vierges britanniques ** Îles Caïmans ** Malawi ** Curaçao ** Aruba ** Antigua-et-Barbuda ** Comores ** Émirats arabes unis * Sierra Leone * Burkina Faso * Liberia * Kenya *
Points 1341 1339 1316 1306 1294 1256 1238 1238 1226 1201 1195 1188 1187 1177 1173 1170 1159 1139 1134 1111 1110 1108 1075 1063 1061 1060 1031 1029 1008 974 965 963 950 927 927 906 885 882 867 847 840 831 803 757 534 1665 1132 1038 877 816
** Les équipes n’ayant pas joué depuis plus d’un an et demi n’apparaissent pas dans le classement. * Équipes provisoirement déclassées pour ne pas avoir joué plus de cinq matches contre des équipes officiellement classées.
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THE SOUND OF FOOTBALL
L’ O B J E T
Perikles Monioudis
Hanspeter Kuenzler Le célèbre groupe de new wave Human League doit son plus grand succès depuis deux décennies aux supporters d’Aberdeen. Le titre sentimental “Don’t You Want Me” ne date pourtant pas d’hier : il caracolait en tête du hit-parade anglais à la fin de l’année 1981. Cette chanson populaire a fait le tour du monde et a également connu un vif succès aux États-Unis. Depuis cette époque, elle fait partie des classiques que l’on retrouve sur tous les jukebox, dans les soirées karaoké, mais aussi à Pittodrie, le stade d’Aberdeen. Toutefois, les supporters des Dons ont légèrement modifié les paroles : ils ne chantent pas “don’t you want me, baby”, mais “Peter Pawlett Baby”. Sans doute faut-il y voir une allusion au visage poupon du milieu de terrain à ses débuts en équipe première en février 2009, à l’âge de 18 ans. Le 16 mars dernier, 36
l’ancienne équipe de Sir Alex Ferguson a remporté la Coupe de la Ligue, son premier trophée depuis 19 ans. Bien entendu, les fans ont fêté comme il se doit la victoire des leurs, acquise aux dépens d’Inverness Caledonian Thistle à l’issue d’une éprouvante séance de tirs au but (4:2). Ils ont alors entonné leur fameux “Peter Pawlett Baby” à pleins poumons, de sorte que leur chant a été retransmis à travers tout le pays via la télévision. Ne voulant pas être en reste, les joueurs n’ont pas attendu de quitter les vestiaires pour rédiger sur une tablette le message suivant : “Emmenez-moi tout en haut – Peter Pawlett Baby”, qu’ils ont immédiatement envoyé sur Twitter. Le soir même, la chanson occupait la quatrième place du classement des téléchargements sur iTunes. Des fans ont ensuite créé la page “Peter Pawlett Baby to No. 1” sur Facebook, laquelle compte déjà plus de 12 000
mentions “J’aime”. Un concessionnaire local s’est rapidement joint au mouvement en affichant le même slogan sur une Mini, conduite à travers la ville par le golfeur Paul Lawrie. À la fin de la semaine, l’objectif était atteint : “Don’t You Want Me” occupait effectivement la première place du hit-parade écossais. La vague s’est évidemment propagée jusqu’en Angleterre, où “Don’t You Want Me” occupe actuellement la 19ème place, avec une tendance à la hausse. De leur côté, les auteurs de la chanson n’ont pu que se réjouir de cet engouement. Ils ont d’ailleurs laissé un message de remerciement aux fans d’Aberdeen sur Facebook. Au milieu de toute cette euphorie, on en oublierait presque que cette belle histoire s’achève sur une note un peu triste : blessé, Peter Pawlett n’a pas pu disputer la finale. Æ
T H E F I FA W E E K LY
Sion Ap Tomos
Don’t You Want Me
Le tibia est une partie très exposée du corps humain. Contrairement à d’autres endroits, il n’est pas protégé par la graisse ou le muscle. Les coups qui lui sont portés touchent directement l’os, c’est-à-dire le tibia proprement dit. En football, les tibias font évidemment l’objet d’une attention de tous les instants. Il faut les protéger, sous peine de voir chaque contact se transformer en éraflure, en entaille ou en bleu. Mais il arrive également que l’on joue de sa fragilité, par exemple en baissant ses chaussettes sur ses chevilles pour exposer l’absence de protège-tibia à la vue de tous. Qui peut bien faire une chose pareille ? Aujourd’hui, la question ne se pose plus au niveau international. En effet, le port du protège-tibia est désormais obligatoire depuis près d’un quart de siècle. Pourtant, si l’on se souvient de Hans-Peter Briegel (72 sélections en équipe de RFA entre 1979 et 1986, champion d’Europe en 1980, finaliste de la Coupe du Monde en 1982 et 1986), un détail saute immédiatement aux yeux : les chaussettes baissées ! Mais pourquoi ? Briegel n’était pas vraiment un artiste, comme en témoigne son surnom : la Locomotive du Palatinat. Sa puissance lui permettait d’encaisser la plupart des coups sans broncher. Certes, mais alors, pourquoi Maradona jouait-il lui aussi sans protège-tibia ? C’était une façon pour lui de dire : de toute façon, je suis trop rapide pour vous ! Il existe encore beaucoup d’autres exemples. Les protège-tibias représentés ci-dessus (issus de la collection de la FIFA) se portaient dans les années 1890 à l’extérieur, c’est-à-dire par-dessus les chaussettes. Celles-ci pouvaient donc rester baissées sans risque. Å
LE TOURNANT
“Rendre le sourire aux gens” La carrière de Freddie Ljungberg l’a mené aux quatre coins du monde. Sa dernière étape, au Japon, l’a inspiré sur le plan humain… et vestimentaire.
John Keatley / Redux / laif
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endant 18 ans, j’ai vécu mon rêve ; j’ai exercé le métier de footballeur professionnel. J’ai joué sur trois continents. J’ai eu beaucoup de chance. Le sport m’a toujours attiré : à 5 ans, je faisais déjà partie de l’équipe des poussins de Halmstad. À 14 ans, j’ai intégré l’équipe junior. J’ai été surclassé, alors que le football n’était pas mon unique centre d’intérêt. J’aimais tous les sports. Je pratiquais aussi le hockey sur glace et le handball. J’ai même connu un certain succès sur les parquets. Quand j’ai reçu ma première convocation en équipe nationale de handball, je me suis dit : “Maintenant, tu dois te décider.” Pourquoi le football ? Sans doute en raison de mon poste. Je touchais souvent le ballon et je participais beaucoup au jeu. Parfois, c’est aussi simple que ça. J’ai remporté le championnat et la Coupe de Suède avec Halmstad. En 1998, Arsène Wenger est venu me voir pour me proposer de rejoindre Arsenal. Ce jourlà, mon rêve est devenu réalité. Je suis resté neuf ans à Londres. Ce club tiendra toujours une place à part dans mon cœur. Avec lui, j’ai remporté deux titres de champion et trois FA Cups. J’ai vécu d’innombrables expériences en Angleterre, que je n’aurais voulu rater pour rien au monde. J’ai fait partie des “Invincibles”, cette équipe restée invaincue pendant 49 matches. C’était une série extraordinaire réalisée par un groupe extraordinaire. Nous étions comme une grande famille. J’ai tout donné à cette équipe, comme à toutes celles dans lesquelles j’ai évolué. Tout au long de ma carrière, j’ai essayé de rester humble, en proposant toujours le meilleur de moi-même sur le terrain. J’ai fait de même à Seattle, à Chicago, au Celtic et à Shimizu. J’ai toujours été attiré par l’idée de jouer sur un autre continent. C’était un défi qui m’excitait. Certaines personnes ont tenté de me dissuader d’aller aux États-Unis. On me disait que le football n’avait pas sa place là-bas, que personne ne s’y intéressait. Pourtant, je n’ai pas hésité. Mon environnement et ma qualité de vie comptent beaucoup à mes yeux. De ce point de vue, l’Amérique avait beaucoup d’atouts. De plus, le football s’y est développé très rapidement. La qualité de jeu, l’entraînement et les affluences ont énormément progressé. À Seattle,
nous avions pratiquement 35 000 spectateurs par match. En 2011, un tsunami a ravagé le Japon. J’ai été très impressionné par la façon dont les habitants ont réagi face à cette catastrophe. Quand l’entraîneur de Shimizu S-Pulse m’a contacté pour me faire part de son projet, j’ai tout de suite été séduit. Il voulait utiliser le football pour rendre l’espoir aux gens et les réconcilier avec la réalité. “Rendre le sourire aux gens”, c’était sa devise. C’était loin d’être évident, car les victimes se comptaient par milliers. Quoi qu’il arrive, nous ne pouvions pas ramener les personnes disparues. Mais nous pouvions apporter notre petite pierre à l’édifice et c’est ce que nous avons essayé de faire. Par bien des aspects, le Japon est un pays complètement fou ; mais c’est aussi un pays fantastique, surtout pour les passionnés de mode comme moi. Tokyo est aujourd’hui l’une des capitales mondiales de la mode. Lorsqu’on se promène dans les rues de la ville, on a l’impression de rêver. Å Propos recueillis par Sarah Steiner T H E F I FA W E E K LY
Nom Karl Fredrik “Freddie” Ljungberg Date et lieu de naissance 16 avril 1977, Vittsjö (Suède) Poste Milieu de terrain Clubs 1994–1998 Halmstads BK 1998–2007 Arsenal 2007–2008 West Ham United 2009–2010 Seattle Sounders 2010 Chicago Fire 2011 Celtic Glasgow 2011-2012 Shimizu S-Pulse Équipe de Suède 75 sélections, 14 buts
Dans la rubrique “Le Tournant”, de grands noms du football reviennent sur les moments qui ont marqué leur vie. 37
XX. Monat 2013
Édition française
Fédération Internationale de Football Association – depuis 1904
www.FIFA.COM
WWW.FIFA.COM/
COUPE MYSTÈRE DE L A FIFA
The FIFA Weekly Revue hebdomadaire publiée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA)
Un changement de maillot, Maradona fou, quatre champions du monde et une défaite 2:3 sont à l’honneur cette semaine. À vous de jouer !
Site Internet : www.fifa.com/theweekly Éditeur : FIFA, FIFA-Strasse 20, Case postale, CH-8044 Zurich Tél. +41-(0)43-222 7777 Fax +41-(0)43-222 7878
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Voici le légendaire maillot national “auriverde”. Lors de quelle finale de Coupe du Monde le Brésil l’a-t-il porté pour la première fois ? L 1950 B 1962
Président : Joseph S. Blatter
C 1958 H 1970
Secrétaire Général : Jérôme Valcke Directeur de la Communication et des Affaires publiques : Walter De Gregorio Rédacteur en chef : Perikles Monioudis
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Sur laquelle de ces quatre photos se trouve Maradona ?
Conception artistique : Markus Nowak Rédaction : Thomas Renggli (auteur), Alan Schweingruber, Sarah Steiner Collaborateurs réguliers : Jordi Punti (Barcelone), David Winner (Londres), Hanspeter Kuenzler (Londres), Roland Zorn (Francfort), Sven Goldmann (Berlin), Sérgio Xavier Filho (São Paulo), Luigi Garlando (Milan) Service photo : Peggy Knotz, Andreas Wilhelm Production : Hans-Peter Frei (directeur), Marianne Bolliger-Crittin, Susanne Egli, Richie Krönert, Peter Utz, Mirijam Ziegler Correction : Nena Morf, Kristina Rotach
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Quatre anciens vainqueurs de la Coupe du Monde en demi-finale, on n’a vu ça que lors de deux éditions de l’épreuve suprême : L 1966 & 1986 N 1974 & 1994
O 1970 & 1990 R 1978 & 1998
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Ont collaboré à la rédaction de ce numéro : Yvonne Lemmer, Ronald Düker Secrétaire de rédaction : Honey Thaljieh
Sandor Kocsis et Zoltan Czibor … Qui ne connaît pas les noms de ces fabuleux joueurs hongrois ? Lors d’une finale au stade Wankdorf de Berne, ils ont tous deux perdu 2:3, malgré un but de Czibor. Contre qui ? T Brésil M Belgique
Traduction : Sportstranslations Limited www.sportstranslations.com
K Benfica S Beckenbauer
Responsables de projet : Bernd Fisa, Christian Schaub Impression : Zofinger Tagblatt AG www.ztonline.ch Contact : feedback-theweekly@fifa.org La reproduction des photos et des articles, y compris sous forme d’extraits, est interdite, sauf accord de la rédaction et sous réserve de la mention “The FIFA Weekly, © FIFA 2014”. La rédaction n’a aucune obligation de publier des textes ou des photos non sollicités. La FIFA et le logo FIFA sont des marques déposées par la FIFA. Produit et imprimé en Suisse. Les opinions exprimées dans The FIFA Weekly ne reflètent pas nécessairement celles de la FIFA.
Solution de l’énigme de la semaine précédente : SHOT (explications détaillées sur www.fifa.com/theweekly). Inspiration et application : cus
Faites-nous parvenir vos réponses le 2 avril 2014 au plus tard à feedback-theweekly@fifa.org. Les concurrents qui auront correctement répondu à toutes les questions jusqu’au 11 juin 2014 participeront à un tirage au sort pour tenter de remporter deux billets pour la finale de la Coupe du Monde, qui aura lieu le 13 juillet 2014. Avant de participer, nous vous invitons à consulter les conditions générales, ainsi que le règlement du concours. Vous trouverez toutes les informations à : http://fr.fifa.com/aboutfifa/organisation/the-fifa-weekly/rules.pdf T H E F I FA W E E K LY
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DEM ANDE Z À L A F IFA !
LE SONDAGE DE L A SEMAINE
La FA dit “oui”. Est-ce que cela va permettre au gazon artificiel de percer définitivement ? La Fédération anglaise autorise les terrains synthétiques à tous les tours de la FA Cup à partir de la saison prochaine. Les médias anglais y voient “un changement crucial d’attitude envers ce type de terrain”. Envoyez-nous votre avis à feedback-theweekly@fifa.org
Quand le premier match de football a-t-il été disputé ? Tamara Grab, Bregenz (Autriche)
R É S U LTAT S D E L A S E M A I N E D E R N I È R E Laquelle des cinq équipes africaines a le plus de chances de réussir en Coupe du Monde ?
VITESSE DE CHAMPION
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points d’avance sur le deuxième, c’est ce qu’affichait le Red Bull Salzbourg à l’issue de la 28 ème journée de Bundes liga autrichienne. Le club de Dietrich Mateschitz, créa teur de la boisson énergisante, a ainsi été le premier en Europe à s’assu rer le titre de champion. En Autriche, depuis l’introduction de la règle des trois points par victoire, jamais l’issue du champion nat n’avait été déterminée aussi tôt.
42% 28%
Ghana
17%
Côte d’Ivoire
8%
Algérie
5%
4
Nigeria
Cameroun
JETL AG
jets privés ont été affrétés par la super star Cristiano Ronaldo
82
INÉBRANLABLE minutes, c’est la durée pendant laquelle Loris Karius, le gardien du FSV Mayence, a réussi à garder sa cage inviolée face au Bayern Munich lors de la 26ème journée de Bundesliga. Il a ainsi fait mieux que tous les autres portiers cette saison. Mais
pour les
Bastian Schweinsteiger
changements
a ensuite rétabli le
de site pendant
rapport de force en
la Coupe du Monde au Brésil. Le capitaine portugais voyagera avec le reste de l’équipe dans l’avion officiel. Mais son entou rage le suivra grâce à sa flotte “personnelle”. T H E F I FA W E E K LY
inscrivant le premier de deux buts muni chois. La dernière défaite de l’équipe entraînée par Pep Guardiola remonte au 28 octobre 2012, face à Leverkusen.
Carl Recine / Action Images / Getty Images
Réponse de Thomas Renggli : Ce qu’on sait avec certitude, c’est la date du premier match international. Il s’est déroulé le 30 novembre 1872 entre l’Écosse et l’Angleterre, sur le terrain de cricket West of Scotland à Glasgow. Les Écossais (système en 2-2-6) comme les Anglais (1-1-8) ont pratiqué un jeu très offensif, pourtant, aucun but n’a été inscrit. Les deux fédérations avaient convoqué l’équipe d’un de leurs clubs. C’était le Queens Park Glasgow FC, invaincu depuis sa création en 1867, qui jouait pour l’Écosse, tandis que l’Angleterre était représentée par le Wande rers FC de Londres, tenant du titre en FA Cup.