The FIFA Weekly Edition #16

N O 16/2015, 24 AVRIL 2015

ÉDITION FR ANÇAISE

Fédération Internationale de Football Association – Depuis 1904

ARGENTINE TRIPLE DUEL ENTRE BOCA ET RIVER SWANSEA CITY LA SUCCESS STORY GALLOISE CANADA 2015 LES AMBITIONS DES SUISSESSES

Buteur en Coupe du Monde pour deux pays différents

ˇ et Prosinecki les années 90

W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY

L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

6

Amérique du Nord et Centrale 35 membres www.concacaf.com

Le Grand Blond Il a été l’une des dernières étoiles à briller au firmament du football yougoslave. Doté d’une vision du jeu exceptionnelle, Robert Prosinečki n’avait pas son pareil lorsqu’il s’agissait d’adresser une passe décisive. Il reste également le seul joueur à avoir marqué pour deux pays différents en Coupe du Monde. Dans un entretien accordé à Massimo Franchi, il revient sur ses plus grands succès et ses défaites les plus amères.

18

“Je peux apaiser les peurs” À la tête de l’équipe de Suisse de football féminin, l’Allemande Martina Voss-Tecklenburg souhaite inculquer sa mentalité de gagnante à ses joueuses.

24

À Swansea tout est différent Il n’y a pas que les châteaux, les plages et les “pubs” au pays de Galles ; on peut aussi y voir du beau football. Notamment au Liberty Stadium, l’antre de Swansea, qui évolue depuis 2011 en Premier League.

29

S epp Blatter Dans son éditorial hebdomadaire, le Président de la FIFA revient sur les 60 ans d’histoire de la Confédération Asiatique de Football et assure : “Ce n’est qu’un début.”

Amérique du Sud 10 membres www.conmebol.com

16

Argentine Trois “Superclásicos” vont avoir lieu en l’espace de onze jours.

En image : Fernando Gago.

Prosinečki et les années 90 Notre couverture montre le milieu de terrain Robert Prosinecki en 1991.

La photo a été prise peu de temps avant son transfert de l’Étoile Rouge de Belgrade au Real Madrid.

The FIFA Weekly Magazine App Le FIFA Weekly, magazine de la FIFA, paraît chaque vendredi en quatre langues et aussi pour votre tablette. http://www.fifa.com/mobile

2

T H E F I FA W E E K LY

Coupe du Monde Féminine 6 juin – 5 juillet 2015, Canada

Getty Images (3), imago

imago

L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

Europe 54 membres www.uefa.com

Afrique 54 membres www.cafonline.com

Asie 46 membres www.the-afc.com

Océanie 11 membres www.oceaniafootball.com

37

Murun Altankhuyag L’attaquant mongol a pu signer un contrat à l’étranger grâce à des clips postés sur YouTube.

30

Coupe du Monde Féminine Les arbitres de Canada 2015 étaient en visite à Zurich. En image : Bibiana Steinhaus.

17

France Actuellement suspendu, Zlatan Ibrahimović s’apprête à faire son grand retour au PSG.

Blue Stars / FIFA Youth Cup

Coupe du Monde U-20

Coupe du Monde de Beach Soccer

Coupe du Monde U-17

13 et 14 mai 2015, Zurich (Suisse)

30 mai – 20 juin 2015, Nouvelle-Zélande

9 – 19 juillet 2015, Portugal

17 octobre – 8 novembre 2015, Chili

T H E F I FA W E E K LY

3

FIFA PARTNER

À DÉCOUVERT

Instants de grâce C

Mario Wagner / 2Agenten

ertains buts restent très longtemps gravés dans les mémoires. Celles des spectateurs, bien sûr, mais aussi celles des heureux buteurs et parfois même celles des adversaires.

Le défenseur néerlandais Arthur Numan pourra le confirmer. Pendant le match pour la troisième place de la Coupe du Monde 1998 en France, celui-ci était certainement persuadé de bien avoir son vis-à-vis sous contrôle. Hélas pour lui, c’était sans compter sur le génie de Robert Prosinečki. En une seule action fatidique, le Grand Blond s’est emparé du cuir, a pivoté sur lui-même, poursuivi sa course sur deux ou trois pas puis frappé du pied droit. Un tir imparable pour Edwin van der Sar et l’ouverture du score pour la Croatie. Un chef-d’œuvre.

Cette action de classe est loin d’être la seule à mettre au crédit de la carrière internationale de Prosinečki. Aujourd’hui âgé de 46 ans, notre homme reste à ce jour le seul à avoir marqué sous les couleurs de deux maillots différents dans une phase finale de Coupe du Monde (Yougoslavie puis Croatie). Dans un ­entretien avec notre collaborateur Massimo Franchi, il revient sur son parcours dans le football des années 90 et décrit son quotidien de sélectionneur de l’Azerbaïdjan. Å Sarah Steiner

T H E F I FA W E E K LY

5

Jeune homme au regard clair Robert Prosinečki avec la tenue de la Fédération yougoslave de football en 1990.

6

T H E F I FA W E E K LY

imago

ROBERT PROSINEČKI

ROBERT PROSINEČKI

CITOYEN DU MONDE Robert Prosinečki est à ce jour le seul joueur de l’histoire à avoir marqué en Coupe du Monde sous les couleurs de deux pays différents, la Yougoslavie en 1990 et la Croatie en 1998.

Massimo Franchi est allé à la rencontre de l’ancien pensionnaire du Real Madrid et du FC Barcelone, qui dirige désormais l’équipe d’Azerbaïdjan.

Robert Prosinečki, vous êtes le détenteur d’un curieux record : vous êtes en effet le seul joueur de l’histoire de la Coupe du Monde à avoir marqué pour deux sélections différentes, d’abord la Yougoslavie, puis la Croatie. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Robert Prosinečki : J’ai participé à trois Coupes du Monde. Il y a tout d’abord eu Italie 90 avec la Yougoslavie sous les ordres de l’entraîneur bosnien Ivica Osim, puis France 1998 avec la Croatie dirigée par Ćiro Blažević et enfin Corée/Japon 2002, de nouveau avec l’équipe croate, dont le sélectionneur était à l’époque Mirko Jozić. Sous le maillot yougoslave, j’ai marqué face aux Émirats Arabes Unis, tandis que pour le compte de la Croatie, j’ai trouvé le chemin des filets contre la Jamaïque et les Pays-Bas. Toutes ces réalisations se sont révélées importantes et inoubliables, aussi bien pour ma carrière de joueur et d’entraîneur que d’un point de vue plus personnel.

Si vous aviez également joué pour l’Allemagne, votre record aurait probablement été inaccessible à jamais.

C’est vrai que je suis né à Villingen-Schwenningen, dans le Land de Bade-Wurtemberg. Mes parents travaillaient dans l’hôtellerie.

Mais jouer pour l’Allemagne aurait été impossible parce qu’on ne peut plus changer de fédération une fois qu’on a disputé un match T H E F I FA W E E K LY

7

ROBERT PROSINEČKI

Concentration Prosinečki sous les couleurs de la Yougoslavie en 1990.

8

T H E F I FA W E E K LY

Italie 90 Prosinečki au duel avec Diego Armando Maradona pour la Yougoslavie.

imago (3)

France 98 Prosinečki joue pour la Croatie.

ROBERT PROSINEČKI

Première expérience internationale Prosinečki dirige l’équipe d’Azerbaïdjan depuis décembre 2014.

pour une équipe nationale A. Si j’ai pu le faire, c’est uniquement parce que la Yougoslavie n’existait plus et que d’autres pays ont vu le jour à sa place : la Serbie, la Croatie, la Slovénie, la Bosnie-Herzégovine, la Macédoine puis, plus tard, le Monténégro et le Kosovo.

Resul Rehimov / AFP / Anadolu Agency

Quelques années auparavant, en 1987 pour être exact, vous avez été sacré meilleur joueur de la Coupe du Monde U-20 disputée au Chili, à l’âge de 18 ans seulement. Quels souvenirs gardez-vous de ce tournoi ?

C’était indescriptible. Nous avions une très bonne équipe, une Yougoslavie multiculturelle, même si les Croates avaient un rôle un peu plus important en raison du sélectionneur, Jozić. Dans le groupe, on retrouvait notamment Šuker, Boban, Štimac, Jarni, Mijatović, Brnović, Leković et Petrić. Je me souviens encore de mon coup franc direct contre le Brésil en quart de finale, qui nous a offert la qualification. Il ne restait plus qu’une minute à jouer, tout le monde s’attendait à aller en prolongation. Notre joie a été très intense. Nous avons ensuite remporté la finale contre l’Allemagne de l’Ouest aux tirs au but. Je n’ai malheureusement pas pu jouer, car j’étais suspendu à cause d’un carton jaune reçu en demi-finale contre l’Allemagne de l’Est. Mais mes coéquipiers ont eu les nerfs solides dans l’épreuve fatidique.

Revenons-en à vos trois Coupes du Monde.

En Italie, nous avions là aussi une équipe de très haut niveau. Il n’y a qu’à se souvenir de tous ces noms, les Savićević, Sušić, Vujović, Hadžibegić, Katanec, Spasić, Vulić ou encore Brnović. Il y avait

aussi Pančev, Šuker et le jeune Bokšić. Malheureusement, la loterie des tirs au but nous a été fatale cette année-là. En quart de finale, nous étions opposés à l’Argentine de Maradona, qui était mon idole de jeunesse avec Michel Platini. Nous avons fait jeu égal avec le futur finaliste, bien que nous ayons dû évoluer à dix dès la demi-heure de jeu suite à l’expulsion de Refik Šabanadžović. Il avait déjà reçu un avertissement quelques instants avant pour une faute sur la star de Naples, Maradona. À la fin de la prolongation, le score était toujours vierge. J’ai transformé mon tir au but, mais ça n’a pas suffi. Nous pouvons tout de même nous consoler en nous disant que nous avons été éliminés par une très grosse équipe d’Argentine.

Huit ans plus tard, lors de la phase finale en France, vous êtes passé à deux doigts du titre.

Oui, ça a été très dur à digérer, le moment le plus difficile de ma carrière. En demi-finale, nous étions opposés au pays hôte au Stade de France. Après avoir été titulaire lors des trois matches du premier tour, je me suis retrouvé sur le banc, comme pour les huitièmes et les quarts. À la pause, il y avait 0:0. Puis Šuker nous a permis de prendre l’avantage juste au retour des vestiaires, mais Thuram a égalisé dans la foulée. Au milieu de la deuxième mi-temps, le défenseur français a même réalisé un doublé. Nous n’avons pas pu réagir et avons donc dû nous contenter de la troisième place, acquise aux dépens des Pays-Bas dans la petite finale. À notre retour à Zagreb, les supporters nous ont accueillis en héros.

Nous étions une petite nation d’un peu plus de quatre millions d’habitants qui venait de grimper au sommet du football mondial.

T H E F I FA W E E K LY

9

ROBERT PROSINEČKI

“Veliki žuti”, le Grand Blond

C

omme un soleil, sa crinière blonde a illuminé de ses reflets dorés les terrains de football de la fin des années 80 au début des années 2000. C’était un réel plaisir, une vraie chance de voir jouer Robert Prosinečki, la star croate née en 1969, qui compte parmi les footballeurs les plus talentueux jamais enfantés par les Balkans. Capable d’inscrire des buts majestueux, il donnait le vertige à ses adversaires par la finesse et la souplesse de ses dribbles inimitables. Ce meneur de jeu au numéro sept se démarquait surtout par son incroyable technique, son élégance, sa combativité et sa conduite de balle.

En 1987, à 18 ans seulement, il remporte la Coupe du Monde U-20 au Chili avec la Yougoslavie. Ce triomphe au stade Santiago aurait difficilement pu être plus impressionnant : six victoires en six rencontres. Après le succès d’entrée (4:2) contre le pays hôte, les Yougoslaves se défont de l’Australie (4:0), du Togo (4:1), du Brésil (2:1) et de la RDA (2:1). En finale, ils battent l’Allemagne de l’Ouest aux tirs au but. À l’instar de Diego Armando Maradona en 1979 au Japon, Prosinečki est élu à l’unanimité

meilleur joueur du tournoi et reçoit donc le Ballon d’Or. Un privilège accordé par la suite à d’autres champions comme les Argentins Lionel Messi (Pays-Bas 2005) et Sergio Agüero (Canada 2007), ainsi que le Français Paul Pogba (Turquie 2013).

Sur le toit de l’Europe avec Belgrade En Croatie, Robert Prosinečki est surnommé žuti (le Blond) ou Veliki žuti (le Grand Blond). Mais dans son club du Dinamo Zagreb, Miroslav Blažević ne veut pas de lui. Dragan Džajić, ancienne star de l’Étoile Rouge de Belgrade dont il est à l’époque le directeur sportif (avant d’en devenir plus tard le président), fait alors venir le jeune prodige dans la capitale de l’actuelle Serbie. L’équipe est entraînée par Velibor Vaske Vasović, ex-capitaine de l’Ajax Amsterdam. Après avoir fait fureur avec la sélection yougoslave pendant la Coupe du Monde 1990 en Italie, Robi mène l’Étoile Rouge à la victoire en Coupe d’Europe des Clubs Champions en 1991.

Les Belgradois disposent du Bayern Munich (2:1 à Munich et 1:1 à Belgrade) en demi-finale, avant de battre Marseille aux tirs au but lors de la finale à Bari. Cette saison-là, l’Étoile Rouge reste invaincue sur la scène continentale.

Le protégé de Johan Cruy ff Prosinečki est ensuite transféré au Real Madrid, où il connaît des hauts et des bas pendant trois ans en raison de nombreuses blessures. Ses détracteurs l’appellent même “Muscles de cristal”. Mais lorsqu’il est à 100 %, ses adversaires ne savent plus à quel saint se vouer. Il est si impressionnant que même l’ennemi juré du Real, le FC Barcelone, veut s’offrir ses services. D’ailleurs, Johan Cruyff, ni plus ni moins, le prend sous son aile.

Après un retour au Croatia Zagreb (ancien Dinamo), Prosinečki évolue également en Belgique (Standard de Liège), en Angleterre (Portsmouth) et en Slovénie (Olimpija Ljubljana). Puis il se lance dans une carrière d’entraîneur, d’abord en qualité d’adjoint de Slaven Bilić en équipe nationale de Croatie.

Par la suite, il dirige successivement l’Étoile Rouge et le club turc de Kayserispor. En décembre 2014, il remplace finalement Berti Vogts à la tête de la sélection d’Azerbaïdjan pour un défi de taille.

MF

Nom Robert Prosinečki Date et lieu de naissance 12 janvier 1969, Villingen-Schwenningen (Allemagne) Poste Milieu de terrain Principaux clubs 1987–1991 Étoile Rouge de Belgrade 1991–1994 Real Madrid 1994–1995 Real Oviedo 1995–1996 FC Barcelone 1997–2000 Croatia Zagreb 2001–2002 Portsmouth 2002–2003 Olimpija Ljubljana 2003–2004 NK Zagreb Équipes entraînées 2006–2010 Croatie (adjoint) 2010-2012 Étoile Rouge de Belgrade 2012–2013 Kayserispor Depuis 2014 Azerbaïdjan Équipes nationales 1989–1991 Yougoslavie, 15 sélections (5 buts) 1994–2002 Croatie, 49 sélections (10 buts)

10

T H E F I FA W E E K LY

Champion du monde junior 1987 (Yougoslavie) Vainqueur de la Coupe d’Europe des Clubs Champions 1991 (Étoile rouge de Belgrade) Vainqueur de la Coupe d’Espagne 1993 (Real Madrid) Vainqueur de la Super Coupe d’Espagne 1996 (FC Barcelone) Troisième de la Coupe du Monde 1998 (Croatie)

Presse Sports / freshfocus

Principaux succès En route pour le titre !

Prosinečki, sous les couleurs de l’Étoile Rouge de Belgrade, lors de la finale de la Coupe d’Europe 1991 contre l’Olympique de Marseille (5:3 t.a.b.).

ROBERT PROSINEČKI

Chez le rival Le milieu de terrain a également joué pour le FC Barcelone (1995/96).

Maison blanche Prosinečki a évolué au Real Madrid entre 1991 et 1994.

Le plus important est de savoir se relever après un échec.

jeune prometteur au centre de formation du Dinamo Zagreb.

Quand il a déclaré ça, ça reflétait tout à fait sa pensée.

Ses mots m’ont incroyablement motivé et poussé à progresser.

Depuis, je n’ai pas eu à me plaindre du déroulement de ma carrière.

Il fait aujourd’hui partie de mes amis et collègues.

Quel est le plus beau moment de votre carrière ? Quel rôle ce succès a-t-il joué ?

Lilian Thuram, qui était sous contrat avec Parme à l’époque, vous a éliminé presque à lui seul.

imago, Dukas / action press

Une question me taraude toujours aujourd’hui : combien de buts avait-il marqué en équipe nationale avant ce match ? Aucun !

Et ce n’est pas tout : combien en a-t-il marqué après ? Aucun non plus ! Mais ce soir-là, Thuram s’est littéralement lâché et a marqué deux buts décisifs. Ses deux seuls buts en 142 sélections pour les Bleus… Mais ça fait partie du jeu. L’impossible devient parfois réalité. Il existe des moments magnifiques et inoubliables, mais aussi quelquefois des pilules plus difficiles à avaler. Le plus important est de savoir se relever après un échec. C’est la loi du sport.

Au cours de cette fameuse demi-finale à Saint-Denis, le sélectionneur Miroslav Blažević ne vous a fait entrer en jeu qu’une minute avant le coup de sifflet final, en lieu et place de Mario Stanić. Avez-vous vécu cela comme une humiliation ? Après tout, c’est lui-même qui avait déclaré qu’il mangerait sa licence d’entraîneur si vous deveniez un jour professionnel, alors que vous n’étiez encore qu’un

Il a profondément changé la vie et la carrière de tous les joueurs. Quelques semaines après la finale, le président du Real Madrid Ramón Mendoza et son entraîneur serbe Radomir Antić m’ont fait signer chez eux, tandis que Šabanadžović est allé en Grèce et le gardien Stojanović en Belgique. L’année suivante, Savićević, Mihajlović, Jugović et Pančev se sont retrouvés en Italie et Belodedici, Najdoski ainsi que Stošić en Espagne. Petrović, notre entraîneur, a quant à lui été recruté par l’Espanyol Barcelone.

Vous comptez parmi les plus grands joueurs de l’histoire des Balkans.

Certains experts croates estiment même que sans le whisky et les cigarettes, vous auriez pu devenir l’un des meilleurs joueurs du monde, sinon le meilleur. Que répondez-vous à cela ?

Que je n’y crois pas.

A-t-il été compliqué de revenir à l’Étoile Rouge de Belgrade en décembre 2010 dans la peau d’un entraîneur, alors que vous aviez décidé de jouer pour la Croatie plusieurs années auparavant ?

Non, je n’ai pas connu de difficultés particulières, parce que j’ai T H E F I FA W E E K LY

11

Sur le toit de l’Europe L’idole de l’Étoile Rouge de Belgrade brandit la Coupe d’Europe des Clubs Champions en 1991.

12

T H E F I FA W E E K LY

imago

ROBERT PROSINEČKI

ROBERT PROSINEČKI

beaucoup donné à ce club quand j’étais joueur. Je peux toutefois imaginer que les choses ne se seraient peut-être pas passées de la même manière si j’étais revenu dix ans plus tôt.

Rêvez-vous d’entraîner un jour un grand club comme le Real Madrid ou le FC Barcelone, où vous êtes passé lorsque vous étiez encore joueur ?

Quelle stratégie adoptez-vous dans la lutte contre le racisme qui envahit les stades ?

En ce moment, je ne pense qu’à mon avenir proche. Je viens à peine d’entamer un projet qui court sur trois ans et je me préoccupe uniquement du football azerbaïdjanais.

Il faut en parler dès le plus jeune âge, dès que les enfants vont à l’école, aussi bien les écoles “normales” que les centres de formation. Il faut leur inculquer les valeurs de l’éducation, du respect et du savoir-vivre.

Vous êtes désormais le sélectionneur de l’Azerbaïdjan, où vous avez remplacé l’Allemand Berti Vogts. Le mois dernier, pour votre premier match, vous avez décroché la victoire face à Malte dans le Groupe H des qualifications pour l’Euro. Pourquoi avez-vous choisi de prendre les rênes d’une équipe qui occupait en mars le 139e rang du Classement mondial ?

Vous compareriez-vous plutôt à José Mourinho ou à Pep Guardiola ?

Ces deux entraîneurs font partie des meilleurs au monde. Il n’y a qu’à regarder le nombre de titres gagnés avec leurs clubs. Moi, je ne suis qu’au début de ma carrière, il n’y a rien à comparer. Ils sont tous deux extraordinaires, je ne saurais même pas par où commencer. Mais en ce qui concerne la philosophie, le jeu mis en place et la volonté de travailler sur le long terme, j’ai peut-être plus en commun avec Guardiola. Å Propos recueillis par Massimo Franchi

Dès notre première rencontre à Paris, j’ai été séduit par le projet que m’a présenté Elkhan Mammadov, le secrétaire général. C’est un nouveau défi pour moi, un projet à long terme que j’entame avec beaucoup d’envie et une volonté de fer, parce qu’il y a beaucoup de choses à améliorer. Mon principal objectif est de participer au développement du football azerbaïdjanais. Qualifier le pays pour une Coupe du Monde ou un Euro sera bien sûr une toute autre paire de manches. Il va nous falloir du temps, mais nous travaillons. Nous disposons de bons joueurs et de ressources suffisantes, l’Azerbaïdjan est sur la bonne voie. Les infrastructures sont excellentes et il y a ici beaucoup d’entraîneurs étrangers qui permettent de hausser le niveau, dès les catégories de jeunes.

Il faut inculquer aux enfants les valeurs de l’éducation, du respect et du savoir-vivre.

Vous êtes-vous bien intégré à Bakou ?

Oui, très bien. Bakou compte plus de deux millions d’habitants, c’est une capitale européenne comme les autres. Il y a tout ce qu’il faut ici, depuis la mer Caspienne à l’est jusqu’aux montagnes du Caucase au nord-ouest. C’est une métropole vivante, dynamique et tournée vers le futur, il ne se passe pas un jour sans qu’une nouvelle construction ne sorte de terre. La “Terre de feu” est particulièrement impressionnante. Elle doit son nom aux nombreux gisements de gaz naturel et aux flammes spectaculaires qui en jaillissent. Ça vaut vraiment le détour.

À quoi ressemblent vos journées ?

Je me lève tôt le matin afin de pouvoir emmener mes deux filles à l’école, Roberta et Leonarda, âgées de 11 et 15 ans. Je me rends ensuite à mon bureau au siège de la fédération, où je travaille jusqu’au soir. Je rentre alors à la maison, où ma femme Vlatka m’attend déjà. En dehors du football, qui demeure ma grande passion, je n’ai qu’un seul autre centre d’intérêt : ma famille.

L a FIFA en A z er b aïdjan L a F é d é r a t i o n a z e r b aï dj an ai s e d e f o o t b all (A F FA) a é t é f o n d é e e n 1992. E ll e e s t m e mb r e d e l a F IFA d e p ui s 1994. A u c o ur s d e s di x d e r ni è r e s ann é e s , l ’ é quip e n a t i o n al e a f ai t l e s m o n t a gn e s r u s s e s au C l a s s e m e n t m o n di al : 125 e e n 20 0 8, 94 e e n 2013 e t 135 e ( l e p lu s m au v ai s r é sul t a t d e s o n hi s t o ir e) e n 2014, à l ’ar r i v é e d e Ro b e r t P r o s in e č k i . A uj o ur d ’hui, l ’A z e r b aï dj an p o in t e au 115 e r an g .

D e p ui s un e d é c e nni e , l a F IFA a inv e s t i p r è s d e 4 milli o n s d e d o ll ar s US d an s l a c o n s t r u c t i o n d ’un t e r r ain ar t i f i c i e l e t du s i è g e d e l a f é d é r a t i o n à B ako u (20 05) , ain s i qu e d an s l a f o r m a t i o n à t r a v e r s t o u t l e p a y s (2015).

T H E F I FA W E E K LY

13

Chaque rĂŞve commence par un coup d'envoi.

Inspirez sa passion. Utilisez votre carte Visa pour acheter des billets de la Coupe du Monde FĂŠminine de la FIFAMC.

LE S CHAMPIONN AT S À L A LOUPE

VU DES TRIBUNES Ekstraklasa polonaise

Les places sont c hères Sarah Steiner est journaliste à “The FIFA Weekly”.

C’est le sprint final en Ekstraklasa, la première division polonaise. Seules les huit premières équipes obtiendront leur billet pour la phase finale du championnat et pourront prétendre au titre. Si le Legia Varsovie, champion en titre, semble bien accroché à sa première place avec quatre points d’avance sur Lech Poznań à deux journées de la fin, la situation est bien diffé­ rente en milieu de classement. Les formations qui occupent les rangs 7 à 11 se tiennent en trois unités et la course aux places qualifi­ catives bat donc son plein.

Jakub Piasecki / Cyfrasport

Robert Podoliński, coach du KS Cracovia, a appris à ses dépens que le moindre faux pas pouvait coûter très cher. Après s’être inclinée 1:0 contre le Pogoń Szczecin, son équipe est désormais certaine de rejoindre le groupe de

relégation, où elle luttera pour son maintien au plus haut niveau. Mais cela se fera sans lui, car il a été remercié.

D’ordre général, la situation des entraîneurs en Ekstraklasa est peu enviable. Trois des homologues de Robert Podoliński ont ainsi été licenciés ces dernières semaines : Ángel Pérez García au Piast Gliwice, Franciszek Smuda au Wisła Cracovie et Ján Kocian au Pogoń Szczecin.

La course aux places qualificatives bat son plein.

Depuis le départ de Kocian, la ville portuaire sise sur les rives de l’Oder a renoué avec le succès et repris espoir. Czesław Michniewicz dirige le groupe depuis deux rencontres. Il a

remporté son premier match contre Jagiello­ nia Białystok (2:0), à peine deux jours après sa signature. Mais le Mourinho polonais, comme on le surnomme là-bas, relativise : “Je viens d’arriver, je n’ai pas encore pu changer grand-chose. J’ai seulement dit aux gars qu’ils devaient jouer au football. Une fois sur le terrain, ils se sont battus.” Szczecin a ensuite gagné son deuxième match sous les ordres de Michniewicz, engrangeant ainsi sa ­première victoire à l’extérieur depuis le 19 septembre 2014.

Toutefois, le nouveau technicien sera réelle­ ment mis à l’épreuve lors des deux dernières sorties de son équipe, car celle-ci pointe à la huitième place du classement, c’est-à-dire la dernière place permettant de disputer la phase finale. Le Lechia Gdańsk, qui compte autant de points mais affiche une moins bonne différence de buts, le talonne. Dans cette dernière ligne droite, le Pogoń Szczecin devra en découdre avec Górnik Zabrze, 6e avec 40 points, avant le choc contre le leader, le Legia Varsovie. Michniewicz garde donc les pieds sur terre : “Notre situation est à la fois bonne et mauvaise. Bonne puisque nous sommes pour l’instant parmi les huit premiers, mau­ vaise parce que la route est encore longue.” Å

Le Mourinho polonais Czesław Michniewicz a remis le Pogoń Szczecin sur le droit chemin.

T H E F I FA W E E K LY

15

Primera División argentine

O n z e j o u r s d e fo l i e Sven Goldmann est spécialiste du football au “Tagesspiegel” de Berlin.

Il restait encore quelques menus devoirs à accomplir.

Deux affrontements presque amicaux à Buenos Aires et son agglomération. Le ­premier dans l’Estadio Néstor Díaz Pérez, où évolue le Club Atlético Lanús et où se déplaçait Boca Juniors pour le compte de la dixième journée de Primera División.

Les Xeneize s’y sont imposés 3:1 grâce à des buts de Federico Carrizo, Cristian Pavón et Nicolás Lodeiro, malgré une ouverture du score précoce pour les locaux.

Les deux géants, rivaux de longue date, dominent cette saison encore le championnat.

Malgré une baisse de régime ces dernières années, ils sont aujourd’hui de retour au premier plan et se livrent un passionnant mano a mano, dans la plus pure tradition du football argentin. Alors que dix journées ont été disputées, Boca et River sont toujours invaincus et trônent en tête du classement avec 24 points. Seule une différence de buts légèrement supérieure permet aux bleus et jaunes d’occuper la première place. Mais le 3 mai prochain, à l’occasion de la 11e journée, le leader accueillera son dauphin dans la Bombonera, l’un des stades les plus bouillants de toute l’Amérique du Sud, pour une nouvelle édition du Superclásico.

Rodolfo Arruabarrena Entraîneur de Boca Juniors depuis août 2014.

Il s’agira là du premier des trois duels que se livreront les meilleurs ennemis du pays en l’espace de 11 jours. Ils ne se battront cependant pas uniquement pour la suprématie en Primera División, puisqu’ils seront également opposés en huitièmes de finale de la Copa Libertadores. Le match aller aura lieu le 7 mai au Monumental et le retour le 14 mai à la Bombonera. Pour les supporters argentins, cela signifie 11 jours de folie.

Il faut dire qu’un Boca-River est l’événement sportif le plus intense de la planète, comme le souligne l’hebdomadaire britannique The Observer, même s’il débouche parfois sur des scènes de violence. Depuis l’introduction du professionnalisme en Argentine en 1931, Boca

Arruabarrena s’est chargé d’ouvrir les hostilités à l’encontre de River Plate.

16

T H E F I FA W E E K LY

est le seul club à ne jamais avoir été relégué.

Il compte également 30 titres de champion à son palmarès, bien que le dernier remonte déjà à quatre ans. River, de son côté, affiche 35 couronnes nationales. La dernière a été conquise en 2014 sous l’égide de l’entraîneur Marcelo Gallardo.

Son collègue Rodolfo Arruabarrena s’est chargé d’ouvrir le bal des hostilités en lançant une attaque en des mots à peine voilés à l’encontre des blancs et rouges. Il y était question de la date des deux matches de Copa Libertadores, initialement prévus les 6 et 13 mai. Juste après la victoire des siens contre Lanús, Arruabarrena a finalement appris qu’ils seraient décalés de 24 heures, officiellement à la demande des télévisions. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce changement n’a pas été du goût du technicien : “Ce n’est pas correct”, s’est-il ainsi emporté, soupçonnant River d’avoir usé de son influence. “Mes hommes joueront les 6 et 13 mai, comme convenu ! Si Boca ne se bat pas pour faire valoir ses droits, je me battrai.” Nul doute qu’à Buenos Aires, la température montera encore de plusieurs degrés au cours de ces fameux onze jours. Å

pixathlon

Le second un peu plus au nord, dans le ­quartier Belgrano de la capitale argentine.

Là, dans l’Estadio Monumental, River Plate recevait Banfield. Un doublé de Fernando Cavenaghi associé à deux réalisations de Sebastián Driussi et Ramiro Funes Mori ont permis aux Millonarios de l’emporter 4:1. Un dernier galop d’essai pour Boca comme pour River, entre qui les prochaines semaines s’annoncent chaudes. Très chaudes.

Ligue 1 française

Le g la mou r au x abon nés absents Roland Zorn est spécialiste du football et vit à Francfortsur-le-Main.

Les clubs capables de s’offrir les services de Zlatan Ibrahimović savent que ce Suédois excentrique jouera les premiers rôles dans plus d’un domaine. L’attaquant propose toujours beaucoup de spectacle sur le terrain, grâce à son toucher de balle particulier, mais ne passe pas non plus inaperçu hors de la pelouse car rien ni personne ne peut arrêter sa langue bien pendue. L’esprit combatif de cet homme fort du Paris Saint-Germain, champion en titre, le pousse parfois à sortir de ses gonds. La star a d’ailleurs récemment écopé d’une suspension de 4 matches de Ligue 1, réduite à 3, car il a non seulement insulté l’arbitre, mais tenu des

propos peu flatteurs sur son pays d’accueil, après la défaite des Parisiens 3:2 à Bordeaux à la mi-mars.

De telles paroles ne peuvent pas rester impunies dans ce pays fier de son histoire, où Ibrahimović gagne une fortune. Pour sa défense, il n’est pas infondé de pointer du doigt Canal Plus, détenteur des droits télé­ visés de la Ligue 1, qui a déclenché le scandale en filmant cet accès de colère dans le couloir des vestiaires. Cet endroit est censé constituer une zone privée réservée aux joueurs professionnels. Mais Canal Plus a estimé que Zlatan Ibrahimović avait attaqué la France et que l’affaire méritait d’être portée à la connaissance du public. Depuis, le PSG boycotte la chaîne. Les dirigeants estiment que les images n’auraient jamais dû être dévoilées, conformément à ce que stipule le contrat.

Ibrahimović désapprouve évidemment sa sanction qu’il qualifie de “farce et de honte pour le football”. Il regrette même de “ne pas

avoir été suspendu pour le reste de la saison, afin de pouvoir partir en vacances plus tôt”.

Puis, les déclarations de celui qui a évincé Ibra du trône de meilleur buteur du championnat n’ont fait qu’ajouter de la tension autour du duel pour le titre entre l’Olympique lyonnais et le Paris Saint-Germain. Alexandre Lacazette, déjà auteur de 25 buts pour l’OL cette saison, a taclé froidement son concurrent (17 buts) : “On sait qu’il y a des caméras et on a une image à donner.”

Lacazette n’a pas inscrit de but supplémentaire dans le derby du Rhône (2:2) contre Saint-Étienne, le 19 avril. L’actuel meilleur buteur a laissé filer deux points contre son rival de la ville industrielle située à 60 kilomètres de Lyon. La veille, Paris, qui compte autant de points que le leader, a gagné 3:1 face à Nice sans sa superstar sanctionnée. Si la formation de la capitale parvient à s’imposer dans le match en retard contre le FC Metz le 28 avril, elle pourrait retrouver le sommet du classement.

imago

Ensuite, le maître suédois sera de retour, mais rien ne prouve qu’il se sera assagi... Il reviendra le 2 mai contre Nantes, quatre journées avant la fin de la compétition. Tout Paris sera heureux de revoir Ibrahimović, syonyme de glamour, d’éclat et de gloire. Avec Zlatan, le PSG pourrait remporter le triplé championnat – Coupe de France – Coupe de la Ligue (déjà acquise) en 2015. Dans ce cas, la France se révèlerait plus belle de trophée en trophée, y compris pour son détracteur en chef ­suédois. Å

Victoire sans Ibrahimović Le capitaine David Luiz et ses coéquipiers se sont imposés à Nice 3:1.

T H E F I FA W E E K LY

17

L’ I N T E R V I E W

“Je peux apaiser les peurs” L’ Allemande Martina Voss-Tecklenburg a mis sa mentalité de gagnante au service de l’équipe de Suisse de football féminin. Cette dernière, qui participera au Canada à sa toute première phase finale de Coupe du Monde Féminine, pourrait bien y créer la sensation.

Martina Voss-Tecklenburg, comment faitesvous profiter vos joueuses de votre expérience des grands tournois ?

Martina Voss-Tecklenburg : Je peux apaiser les peurs suscitées par l’attention médiatique, la diffusion en direct des matches à la télévision et le large public présent dans les stades. Pour la plupart de mes joueuses, ce sont là des situations totalement nouvelles. Je ne veux pas que la Coupe du Monde les rende nerveuses et que cela les empêche de donner le meilleur d’elles-mêmes sur le terrain.

Quand j’étais joueuse et que je voulais trop en faire, je devenais mauvaise. D’un autre côté, j’ai toujours eu une mentalité de gagnante, j’allais puiser des ressources au fond de moi-même. Je peux leur faire profiter de cette expérience. Nous avons également engagé une psychologue du sport qui travaille avec les filles sur la manière dont elles se perçoivent et les aide à prendre confiance en elles.

Comment expliquez-vous les progrès réalisés par votre équipe, progrès qui ont conduit à cette toute première qualification pour une phase finale de Coupe du Monde ?

La mentalité a évolué. Quand je suis arrivée, les joueuses voyaient le jeu sous un angle défensif. Aujourd’hui, nous sommes beaucoup plus efficaces en attaque et avons marqué 53 buts lors de nos 10 matches de qualification pour cette Coupe du Monde.

L’équipe a davantage confiance en elle. Nous avons accru la fréquence des entraînements.

J’exige de chaque joueuse qu’elle s’entraîne six à sept fois par semaine. Certaines ont dû quitter la sélection car elles ne pouvaient pas concilier le football avec leur travail ou leurs études. Les autres se sont rendu compte que malgré l’intensification de l’entraînement, elles étaient capables de donner le meilleur d’elles-mêmes pendant les matches.

Plus de la moitié de votre équipe évolue dans des championnats étrangers, comme l’Allemagne ou la Suède. Cela joue sans doute également un rôle important.

18

T H E F I FA W E E K LY

En effet, ces joueuses sont confrontées chaque semaine au plus haut niveau et ­d isposent donc d’une condition physique au-dessus de la moyenne ainsi que d’une extraordinaire lecture du jeu. Elles ont ­également plus d’expérience en termes ­d’intensité dans les duels et de positionnement sur le terrain.

Quelles sont vos priorités pour cette préparation ?

Nous travaillons sur d’autres systèmes que le 4-4-2, que nous maîtrisons déjà. Nous avons des progrès à faire dans le jeu en profondeur, le jeu vers l’avant, la dernière passe et la précision en général. Je ne veux pas voir de passes latérales en zones 1 et 2 et je ne veux pas que l’on passe par l’axe quand celui-ci est bouché.

Quelles sont vos joueuses clés ?

Ramona Bachmann, Lara Dickenmann et Ana Maria Crnogorčević, à l’origine de la moitié des buts marqués lors des qualifications, sont bien entendu essentielles. Si l’une d’entre elles manque à l’appel, c’est très dur de la remplacer. En comparaison avec l’Allemagne ou les États-Unis, notre équipe est nettement moins bien fournie. Mais à mes yeux, la joueuse qui tacle le ballon sur sa ligne de but à la 89e minute est aussi une joueuse clé.

À vos yeux, quelles sont les nations favorites de ce tournoi ?

Les États-Unis, l’Allemagne, la France, le Japon, la Suède, la Norvège, le Brésil et le Canada, le pays hôte. Mais notre niveau s’est rapproché de celui de ces grandes équipes.

Dans un très bon jour, nous sommes tout à fait capables de les battre. Lors des matches de préparation, nous avons certes perdu 3:0 contre les États-Unis et 4:1 face au Brésil, mais nous avons également battu la Suède 3:1.

Quels sont vos objectifs avec cette équipe, au-delà de la Coupe du Monde ?

Nous souhaitons nous qualifier régu­ lièrement pour les grands tournois, mais aussi nous installer durablement parmi les dix meilleures équipes européennes et les 20 meilleures équipes mondiales. Å Propos recueillis par Peter Eggenberger

Nom Martina Voss-Tecklenburg Date et lieu de naissance 22 décembre 1967, Duisbourg, Allemagne Poste

Que pensez-vous des autres équipes de votre groupe ?

Milieu de terrain, attaquante

Le Japon, champion du monde en titre, est excellent sur le plan technique et tactique.

Le gazon synthétique sur lequel se disputera cette Coupe du Monde jouera aussi en sa faveur. L’Équateur a une équipe jeune que nous devrions pouvoir battre. Quant au Cameroun, c’est un adversaire assez ­incon­fortable avec un physique solide qui l’aide à remporter ses duels. Ce match sera probablement décisif si nous voulons atteindre les huitièmes de finale, notre ­objectif minimum.

1982–1989 KBC Duisbourg 1989–1994 TSV Siegen 1994–2003 FCR Duisbourg

Parcours de joueuse

Équipes entraînées 2008–2011 FCR Duisbourg 2011–2012 FF USV Iéna Depuis 2012 Suisse Équipe nationale 125 sélections, 27 buts Principaux succès Championnat d’Allemagne 1985, 1990, 1991, 1992, 1994, 2000 Coupe d’Allemagne 1983, 1989, 1993, 1998 Championnat d’Europe 1989

T H E F I FA W E E K LY

19

Christian Grund / 13 Photo

20

T H E F I FA W E E K LY

First Love

Lieu : Pacasse, Mozambique Date : 25 avril 2009 Heure : 15h55 Photog raphe : Jessica Hilltout

T H E F I FA W E E K LY

21

sharecocacola.com #shareacocacola

Coca-Cola and the contour bottle are registered trademarks of the Coca-Cola Company.

Share a with

TRIBUNE

COUP DE PROJEC TEUR

INFORMATIONS GÉNÉR ALES Pays : Équateur Trigramme FIFA : ECU Continent : Amérique du Sud Capitale : Quito

Les signes Alan Schweingruber

Mario Wagner / 2Agenten

C

ertains livres nous restent en mémoire très longtemps. Surtout quand l’auteur, par le biais d’une intrigue palpitante, nous fait passer un message sur le sens de la vie. Le Brésilien Paulo Coelho est un maître en la matière, raison pour laquelle ses livres se vendent à des millions d’exemplaires.

Tout lecteur de Coelho finit tôt ou tard par croiser le chemin du célèbre Alchimiste. Tel est le titre de son sixième ouvrage paru en 1988.

Dans ce roman, le protagoniste, un jeune homme en voyage, apprend à se laisser guider par les signes de la vie qui l’aideront à trouver le grand amour.

Dans la vie quotidienne, cela peut aider de savoir qu’un événement désagréable peut déboucher sur une heureuse rencontre. On se fait une plaie à la tête après s’être cogné et on rencontre une personne sympathique dans la salle d’attente du médecin. On s’énerve en découvrant que sa voiture ne démarre pas et on fait le même jour connaissance d’une personne fascinante dans le métro. Rencontrer le grand amour n’est pas toujours aussi compliqué que l’on croit.

Les supporters de football aguerris, eux, trouvent souvent l’amour ou les messages sur le sens de la vie au stade. Ou bien chez eux : la semaine dernière, un Bavarois solitaire s’est ainsi endormi devant cet étrange quart de finale de Ligue des Champions qui s’est déroulé à Porto.

Le commentateur s’était longuement chauffé la voix en énonçant des données subjectives

(“la pelouse est bien arrosée ici”). Puis le Bayern est mené à la marque. L’homme devant sa télévision se frotte alors les yeux, croyant rêver.

Dans la cuisine, les choses prennent elles aussi un tour inquiétant. La soupe que le supporter a mise à chauffer avant le match est en train de virer au noir. Une fumée épaisse se répand discrètement dans l’appartement, puis dans le reste de l’immeuble. Le Bayern revient alors au score tandis que la femme du premier étage, enceinte de neuf mois, se met à pousser des gémissements. Sonnerie de téléphone, pleurs de nouveau-né. Quelques minutes plus tard, une voiture avec un gyrophare vient se garer devant l’immeuble. ­Munich s’incline devant Porto 3:1.

C’est ainsi que se finit cette histoire. Le cauchemar de notre supporter du Bayern est terminé.

Vous aimeriez savoir si le véhicule venu se garer dans la rue était une ambulance ou une voiture de police ? Alors faites comme Paulo Coelho : fermez les yeux et imaginez la suite.

On sonne à la porte, notre supporter solitaire, les yeux lourds de sommeil, se fraie un chemin à travers la fumée épaisse. Quand il ouvre, son visage s’illumine soudain. Il est face à l’amour de sa vie. Une jolie pompière se tient sur le pas de la porte. Å

INFORMATIONS GÉOGR APHIQUES Superficie : 283 561 km² Point culminant : Chimborazo 6 267 m Façade maritime : Océan Pacifique

FOOTBALL MASCULIN Classement FIFA : 34e position Coupe du Monde : 3 participations 2002, 2006, 2014 Meilleure performance : Huitième de finale en 2006

FOOTBALL FÉMININ Classement FIFA : 48e position Coupe du monde : aucune participation

DERNIERS RÉSULTATS Hommes : Argentine - Équateur 2:1 31 mars 2015 Femmes : Colombie - Équateur 2:1 15 avril 2015

INVES TISSEMENTS DE L A FIFA Depuis 2000 :

La rubrique hebdomadaire de la rédaction de The FIFA Weekly

5 545 008 USD T H E F I FA W E E K LY

23

SWANSE A CIT Y

À l’épreuve du temps Le Liberty Stadium de Swansea, la ville la plus humide de Grande-Bretagne.

En débarquant en Premier League il y a quatre ans, Swansea City était promis à une relégation immédiate par tous les experts. Les faits leur ont donné tort. En Angleterre, le club gallois a désormais gagné le respect de tous, comme nous l’explique Alan Schweingruber.

24

T H E F I FA W E E K LY

imago

À Swansea tout S est différent

ur le plan météorologique, le pays de Galles ne fait pas beaucoup d’envieux. Ce petit pays de trois millions d’habitants est connu pour son climat pluvieux.

Swansea occupe la première place du classement des villes les plus humides du pays, avec seulement 160 jours sans eau dans l’année. Elle détient même le record pour toute la Grande-Bretagne.

Le 3 mai 2003, il pleut des cordes sur la deuxième ville du pays. En ce sombre samedi, les nuages s’amoncellent dans le ciel. C’est le genre de journée où il ne peut rien arriver de bon. Dans ce contexte morose, Swansea City, le grand club local, se doit de réussir un grand match pour éviter la relégation dans les ligues amateurs.

Finalement, le drame est évité. Hull parvient pourtant à mener un temps 2:1 devant les 9 585 spectateurs qui ont bravé les éléments.

Mais les Swans parviennent à s’imposer 4:2, grâce à un penalty discutable et à un triplé de James Thomas. Passé par Blackburn, West Bromwich, Blackpool, Sheffield United et les Bristol Rovers, l’enfant prodigue du football

SWANSE A CIT Y

classement, a même fini par séduire la presse britannique. Le plus grand succès de l’histoire du club remonte à deux ans : en février 2013, Swansea a remporté la Coupe de la Ligue, le premier trophée de son existence.

gallois est revenu au pays pour éviter à Swansea une descente en cinquième division. Beaucoup estiment qu’une défaite contre Hull ce jour-là aurait sonné le glas du club. Qui sait ce qui se serait passé si Thomas, aujourd’hui conducteur d’ambulance, avait choisi de prolonger son aventure anglaise ?

Tout près de la catastrophe Cette belle histoire est si particulière qu’elle a fait l’objet d’un film projeté l’année dernière dans les cinémas. Jack To A King commence et s’achève sur le succès (5:0) contre Bradford en finale de la Coupe de la Ligue. Dans l’intervalle, le documentaire revient sur les moments difficiles qui émaillent l’histoire de la formation galloise. Criblé de dettes, le club a bien failli disparaître en 2001, avant d’être revendu pour une livre symbolique. Le nouveau propriétaire Tony Petty a immédiatement pris une série de mesures drastiques pour réaliser des économies. Après avoir licencié sept joueurs en une journée, l’homme fort du club a fâché ses supporters. Confronté à la révolte des adhérents, Petty a finalement revendu le club à la sauvette, pour 20 000 livres. Aujourd’hui, Swansea appartient à un groupe d’hommes d’affaire locaux mais aussi, à hauteur de 20 pour cent, aux supporters. Jack To A King s’inspire largement des émotions des fans, auxquels il s’adresse en premier lieu. Le spectateur extérieur ne peut que s’émerveiller de l’énergie que les gens déploient au service de cette institution. Swansea City

Vestige des Vikings Contrairement à ce que son nom indique, Swansea n’a rien avoir avec les cygnes ou la mer. La ville doit son nom aux Vikings, qui faisaient escale sur la côte galloise lors de leurs pillages.

Ils auraient baptisé l’endroit Sweinns ey, soit “l’île de Sven”. Mais tout cela remonte à une éternité. Il y a bien longtemps qu’aucun Viking n’a plus foulé le sol du pays de Galles, ce qui explique sans doute qu’à sa fondation, le club de Swansea Town comme on l’appelait à l’époque ait adopté… le cygne comme emblème. Désormais, toute l’Angleterre connaît ces fameux Swans gallois. Pour la deuxième fois de son histoire, Swansea City évolue depuis 2011 parmi l’élite anglaise et l’équipe est loin de se contenter d’un rôle de figurant. Beaucoup de grands noms de la Premier League (Liverpool, Chelsea et Arsenal) ont mordu la poussière au pays de Galles. Swansea a gagné le respect de tous, après avoir suscité quelques sourires condescendants.

Le style de jeu soigné de l’équipe de Garry Monk, qui pointe actuellement à la huitième place du

Confronté à la révolte des adhérents, Petty a finalement revendu le club.

Swansea City F.C, YJB Films

Remous Le nouveau propriétaire Tony Petty entretenait des relations tendues avec les supporters (à droite).

À vendre En 2001, le club a failli disparaître à cause de ses dettes. Une annonce a même été passée dans le journal (à gauche).

T H E F I FA W E E K LY

25

SWANSE A CIT Y

Triplé En 2003, James Thomas a sauvé Swansea de la relégation chez les amateurs (à gauche).

Wembley En 2013, les Gallois ont remporté la Coupe de la Ligue.

Swansea City suscite une identification totale. Ici, il n’y a pas de place pour la demi-mesure.

26

T H E F I FA W E E K LY

suscite une identification totale. Ici, il n’y a pas de place pour la demi-mesure, ni pour les ambitions commerciales d’intervenants extérieurs. À l’heure où les oligarques et les cheikhs sont de plus en plus nombreux à la tête des grands clubs européens, Swansea nous rappelle qu’il existe d’autres méthodes pour réussir.

Retour en grâce Avec une moyenne annuelle de 350 000 spectateurs, Swansea City ne fait pas encore partie des principales attractions de la Premier League. À titre de comparaison, Manchester United accueille chaque année 1,2 million de fans. Cette situation ne semble pourtant pas déranger outre mesure les Gallois, qui évoluent dans un petit stade de 20 000 places construit il y a dix ans.

Les footballeurs doivent même partager la pelouse avec le club de rugby local. Jusqu’à présent, Swansea était un club familial même si les dirigeants envisagent aujourd’hui d’agrandir le Liberty Stadium. Les Swans semblent avoir trouvé leurs marques en Premier League, replaçant par la même occasion la petite ville galloise sur la

carte de Grande-Bretagne. L’université affiche désormais complet et les demandes d’inscriptions ont même doublé ces dernières années.

Swansea a aussi permis de sauver une carrière qui partait à la dérive. Portier moyen de Bundesliga, Gerhard Tremmel a tenté sa chance au pays de Galles, afin de réaliser son rêve de jouer un jour en Premier League. L’histoire de ce transfert, conclu en 2011, mérite d’être racontée : alors qu’il était encore sous contrat avec le Red Bull Salzbourg, Tremmel n’a pas hésité à se présenter de sa propre initiative à son futur employeur, alors en stage en Autriche. Après une discussion avec l’entraîneur des gardiens, notre homme a obtenu de participer à une séance d’entraînement. Quand les dirigeants ont manifesté leur intérêt, le dernier rempart allemand ne s’est évidemment pas fait prier. À défaut de s’imposer comme un titulaire indiscutable, il a tout de même contribué au triomphe historique à Wembley. “En Bundesliga, je serais depuis longtemps au chômage”, confiait Tremmel dans un entretien accordé au magazine Spiegel. “Les clubs allemands ne

Getty Images (2), imago

Gerhard Tremmel Le gardien allemand a lui-même orchestré son transfert à Swansea (à droite).

SWANSE A CIT Y

veulent engager que des jeunes et le collectif passe avant tout. Il faut se fondre dans un moule. Les clubs anglais cherchent plutôt à tirer le meilleur parti des qualités individuelles de chacun. J’ai l’expérience pour peser sur le résultat d’un match. Ici, ça compte.”

La concurrence du rugby Mais le pays de Galles est aussi une terre de rugby. L’équipe nationale fait partie des poids lourds européens de cette discipline et constitue une alternative intéressante à un projet footballistique populaire mais encore embryonnaire.

Le championnat du pays de Galles existe officiellement depuis 1992 mais les meilleures équipes (Swansea, Cardiff et Wrexham) jouent toutes en Angleterre. Même les amateurs de Newport et de Colwyn Bay préfèrent tenter leur chance chez le puissant voisin anglais, quitte à ne pas participer à la Coupe du pays de Galles. L’élite du football gallois rassemble douze équipes. Les affluences sont faibles : aux alentours de 300 spectateurs par match en moyenne. Le pays de Galles mérite pourtant que l’on s’y intéresse, ne serait-ce qu’en raison de sa nature et de son histoire. En plus de ses 641 châteaux, ce pays est le seul au monde dont on peut longer l’intégralité des côtes. Les plages magnifiques ne manquent pas. Il y a aussi ces vieux pubs folkloriques, dans lesquels le voyageur fourbu pourra s’asseoir pour regarder tomber la pluie… Å

Classement Angleterre Premier League 2014 / 2015

1.

2.

3.

4.

5.

6.

7.

8.

9.

10.

11.

12.

13.

14.

15.

16.

17.

18.

19.

20.

Equipe Chelsea Arsenal Manchester United Manchester City Liverpool Tottenham Hotspur Southampton Swansea City Stoke City West Ham United Crystal Palace Everton West Bromwich Albion Newcastle United Aston Villa Sunderland Hull City Leicester City Queens Park Rangers Burnley

MJ 32 32 33 33 32 33 33 33 33 33 33 33 33 33 33 32 32 32 33 33

G 23 20 19 19 17 17 17 13 13 11 11 10 9 9 8 5 6 7 7 5

N 7 6 8 7 6 6 5 8 7 10 9 11 9 8 8 14 10 7 5 11

P 2 6 6 7 9 10 11 12 13 12 13 12 15 16 17 13 16 18 21 17

Pts 76 66 65 64 57 57 56 47 46 43 42 41 36 35 32 29 28 28 26 26

20 avril 2015 – 33 journées au total

Ligue des Champions Ligue des Champions préliminaire Europa League Europa League selon Coupe domestique Relégable

Getty Images

Oh, Vinnie !

Terre de rugby par excellence, le Pays de Galles a tout de même enfanté quelques bons footballeurs.

On retiendra notamment Ian Rush, star de Liverpool dans les années 80. Ou bien encore le légendaire Ryan Giggs, qui a passé 24 années dans un seul et même club, Manchester United. Et bien sûr Gareth Bale, transféré de Tottenham au Real Madrid pour près de 100 millions d’euros.

Mais un autre nom remonte à la surface : celui de Vinnie Jones. S’il n’était pas aussi talentueux que ses compatriotes précités, il est néanmoins resté dans les mémoires pour son engagement sans bornes et ses tacles dévastateurs. Il est par exemple arrivé à ce milieu de terrain sans génie de récolter un carton jaune après trois secondes de jeu seulement. Même en Angleterre, c’est un record. “Pour gagner un match, il faut parvenir à briser le meilleur joueur de l’équipe adverse”, déclarait-il ainsi au sortir de la finale de FA Cup

­remportée avec Wimbledon en 1988. Jones ne s’était pas privé de caresser les mollets de Steve McMahon, pion essentiel du dispositif de Liverpool, dès les premières minutes de la rencontre.

Massage cardiaque en vidéo Mais il serait injuste de résumer le Gallois à ses seuls talents de “garde du corps”. Il est aussi un excellent acteur et avant même la fin de sa carrière, il s’est fait engager par le réalisateur Guy Ritchie afin de tourner dans le film “Arnaques, Crimes et Botanique” (1998). Plus tard, en 2000, il est également apparu dans “Snatch : Tu braques ou tu raques”, ce qui lui a valu plusieurs récompenses, dont celle de meilleur espoir.

S’il campe souvent le rôle du méchant à l’écran, Vinnie Jones sait aussi jouer de son image de brute avec humour… et pour la bonne cause.

Dans une courte vidéo parodique réalisée pour la

British Heart Foundation en 2011, on le voit ainsi expliquer comment effectuer un massage cardiaque efficace. En arrière-plan, ses deux acolytes à la mine patibulaire dansent au son des Bee Gees.

En 2013, notre homme a également annoncé souffrir d’un cancer de la peau. “Les footballeurs ne mettent jamais de crème solaire. C’est un tort.” sca

T H E F I FA W E E K LY

27

Développer le football partout et pour tous

Organiser des tournois captivants

Œuvrer pour la société et l’environnement

Pour le jeu. Pour le monde.

La FIFA s’engage à développer le football pour le bénéfice de tous. Sa mission est de : Développer le jeu L’objectif premier de la FIFA est de développer le football dans ses 209 associations membres. La Coupe du Monde de la FIFA™ lui donne les ressources nécessaires pour lui permettre d’investir USD 550 000 par jour dans le développement du football partout dans le monde.

Toucher le monde La FIFA entend également toucher le monde à travers ses compétitions et événements internationaux qui fédèrent et inspirent les peuples du monde entier.

FIFA.com

Bâtir un meilleur avenir Le football est bien plus qu’un simple sport. Son universalité lui confère un pouvoir unique et une portée qu’il convient de gérer avec précaution. La FIFA est convaincue de son devoir envers la société qui dépasse les frontières du football.

C A N A DA 2015

LE BILLET DU PRÉSIDENT

Un dispositif inédit pour la Coupe du Monde Féminine

L’Asie prend l’offensive

L FIFA TV Couverture de classe mondiale.

Fifa.com

A

lors que la Coupe du Monde Féminine 2015 approche à grands pas et s’ouvrira dans 43 jours, la FIFA est heureuse d’annoncer que le tournoi bénéficiera de la production télévisée la plus importante et la plus avancée de toute l’histoire de ses compétitions féminines. La production de la FIFA s’appuiera sur des réalisateurs confirmés, l’utilisation de 22 caméras ultramodernes et une diffusion en ultrahaute définition. Quelques-uns des meilleurs réalisateurs de football en Europe dirigeront les équipes de production “Dream Team” présentes lors de chaque match, afin que les téléspectateurs vivent au plus près l’action, les émotions et les coups de théâtre de la compétition.

Comme lors de chaque grand tournoi FIFA, les images produites par FIFA TV seront retransmises dans le monde entier. Avec un minimum de 20 caméras par rencontre, les supporters bénéficieront d’une qualité de retransmission digne des grands championnats européens. Pour le match d’ouverture, les demi-finales et la finale, un total de 22 caméras seront présentes dans les stades.

La FIFA et le diffuseur japonais NHK collaboreront également à la production de dix rencontres en ultrahaute définition à 8K, au nombre desquelles figurera évidemment la finale du 5 juillet. Une équipe de producteurs dédiée proposera des contenus pour les mobiles, tablettes et portables afin de répondre à la demande sans cesse croissante de couverture sur les différentes plateformes multimédias.

“La FIFA s’attend à ce que des millions de supporters à travers le monde suivent la Coupe du Monde Féminine”, annonce Niclas Ericson, directeur de FIFA TV. “Nous allons tout faire pour que les diffuseurs et les téléspectateurs profitent de cette expérience dans les meilleures conditions. Il s’agit de notre plus importante production télévisée pour un tournoi de football féminin. Cet investissement s’inscrit dans le cadre de l’engagement de la FIFA en vue de promouvoir et de développer le football féminin. Il reflète également l’énorme intérêt que suscite cette discipline à travers le monde aujourd’hui.” Å tfw

a semaine prochaine, un nouvel événement politique et sportif de premier plan figurera en bonne place sur nos agendas : le congrès de la Confédération Asiatique de Football (AFC). Le fait que ce rendez-vous ait précisément lieu à Bahreïn me réjouit à titre personnel. En effet, le président de l’AFC n’est pas seulement un hôte de grande qualité ; le Bahreïni Salman bin Ibrahim Al Khalifa est aussi une figure d’intégration importante au sein d’un continent aux cultures si diverses.

L’an passé, l’AFC a fêté ses 60 ans. Elle a ainsi pu (et peut toujours) s’enorgueillir d’une riche et grande histoire. En 1954 à Manille, douze associations nationales répondaient à l’appel du président Man Kam Loh (Hong Kong) et fondaient l’AFC. Deux ans plus tard, la première Coupe d’Asie était organisée à Hong Kong. Aujourd’hui, la Confédération Asiatique de Football compte 46 membres et joue un rôle essentiel dans notre sport. Les deux tiers de l’humanité vivent sur ce continent. Ne serait-ce qu’en raison de l’immense réservoir de talents qu’elle abrite, cette région du monde mérite donc une attention soutenue.

Il suffit de s’intéresser aux résultats du football féminin pour mesurer tout le potentiel du football asiatique. Le Japon a remporté la Coupe du Monde Féminine 2011, la médaille d’argent du Tournoi Olympique de Football Féminin 2012 à Londres, ainsi que la Coupe du Monde Féminine U-17 2014. La Chine a accueilli la Coupe du Monde Féminine à deux reprises et remporté l’argent olympique en 1996. La Corée du Nord a remporté la Coupe du Monde Féminine U-20 en 2006 et la Coupe du Monde Féminine U-17 deux ans plus tard. Toujours chez les U-17, la Corée du Sud a inscrit son nom au palmarès de l’épreuve en 2010. Enfin, les jeunes Chinoises (U-15) ont récemment triomphé en finale des Jeux Olympiques de la Jeunesse 2014. Chez les garçons aussi, les sélections asiatiques ont déjà brillé au plus haut niveau dans les catégories de jeunes, avec la victoire de l’Arabie Saoudite en 1989 chez les U-16.

Depuis de nombreuses années, l’AFC a compris que le football pouvait être une école de la vie et une force d’intégration au service de l’assimilation sociale. À ce titre, l’organisation de la Coupe du Monde Féminine U-17 l’année prochaine en Jordanie bouscule les préjugés et les idées reçues.

En 2002, le Japon et la Corée du Sud avaient posé de nouveaux jalons en organisant conjointement la Coupe du Monde. Les Sud-Coréens avaient pris le monde par surprise en s’invitant dans le dernier carré de la compétition. Pendant la dernière Coupe du Monde au Brésil, la Corée du Sud, le Japon, l’Australie et l’Iran ont contribué à faire de ce tournoi un événement passionnant et extrêmement compétitif. J’en suis convaincu, ce n’était là qu’un début.

Votre Sepp Blatter T H E F I FA W E E K LY

29

C O M P T E À R E B O U R S C A N A DA 2015 : E N C O R E 4 3 J O U R S

Les choses sérieuses commencent À Zurich, les arbitres passent le test d’aptitude physique.

30

T H E F I FA W E E K LY

Sophie Stieger / 13 Photo (3)

“On a toutes envie de siffler la finale”

À six semaines du coup d’envoi au Canada de la Coupe du Monde Féminine, les arbitres sélectionnées se sont retrouvées à Zurich pour assister à la semaine de séminaire de la FIFA. Grâce à leur travail et à leur engagement, ces 73 femmes ont parcouru un long chemin.

ENCORE 43 JOURS

I

l est huit heures du matin au stade zurichois du Letzigrund.

Le soleil a beau briller, il fait encore très froid en ce jour de printemps. Les unes après les autres, les 22 arbitres, les sept arbitres de réserve et les 44 arbitres assistantes retenues par la FIFA pour la Coupe du Monde Féminine 2015 font leur entrée. Au programme de la journée, test d’aptitude physique. “Oui ! Oui ! Vas-y !

Encore un effort ! Tu vas y arriver”, entend-on sur la pelouse. Il règne un fort esprit de solidarité, tout le monde s’encourage. “Nous sommes un peu une grande famille”, explique Bibiana Steinhaus. Après avoir dirigé en 2011 la finale de la Coupe du Monde Féminine en Allemagne, cette dernière figure une nouvelle fois sur la liste des sélectionnées.

Des femmes de 49 pays différents Venues des îles Cook, de Corée du Nord, d’Éthiopie ou de France, elles se sont réunies à Zurich pour assister du 18 au 24 avril à un séminaire afin de se préparer au mieux pour l’épreuve suprême. Leur condition physique est testée et optimisée, de nouvelles techniques sont étudiées, les règles sont récapitulées. Sur tous les visages, on peut lire la joie à l’approche du tournoi canadien.

Cela vaut aussi, et peut-être surtout, pour les officielles originaire du pays hôte, comme le souligne l’arbitre Carol Anne Chenard : “C’est un honneur de pouvoir siffler une Coupe du Monde. Si en plus, celle-ci se déroule dans ton pays, c’est encore plus extraordinaire.” Avec son équipe, elle profite au maximum de son séjour zurichois, même si cela signifie être loin de la famille pendant une semaine. La deuxième arbitre canadienne sélectionnée, Michelle Pye, a trois jeunes enfants. “Le décalage horaire complique un peu les choses. Je pourrais les appeler entre 16 et 17 heures, mais je

suis toujours occupée à ce moment-là.

Je mets donc mon réveil pour pouvoir les voir à deux heures du matin.”

“Je suis tellement fière d’être ici” La matinée touche à présent à sa fin. Après avoir passé avec succès les tests d’aptitude physique, les arbitres reviennent à l’hôtel pour déjeuner ensemble. L’ambiance est joviale, tout le monde se félicite. “Je suis tellement fière d’être ici”, raconte Thérèse Raïssa Neguel Damgoua. Cette Camerounaise de 34 ans s’est fixé un objectif ambitieux pour la Coupe du Monde Féminine : elle aimerait diriger la finale. “Mais on en a toutes envie”, reconnaît-t-elle. Comment compte-t-elle atteindre son but ? “Grâce à la raison, l’intelligence et la confiance en soi”, explique l’arbitre.

L’Allemande Bibiana Steinhaus partage la même ambition. “Lors de la dernière Coupe du Monde, c’est arrivé de manière totalement inattendue. Tout le monde pensait que les Allemandes iraient jusqu’en finale. Si ça avait été le cas, je n’aurais pas eu le droit de siffler”, se souvient-elle. Mais les choses se sont passées autrement : les Allemandes ont été éliminées par le Japon en quart de finale (0:1 a.p.) et Steinhaus s’est vue récompensée pour la qualité de son arbitrage en étant désignée arbitre en chef de la finale.

Test pratique avec la technologie sur la ligne de but L’après-midi, tout le monde se retrouve sur les terrains du Siège de la FIFA. La séance d’entraînement suivante peut commencer, il s’agit de la session pratique consacrée à la technologie sur la ligne de but. Comme pour la compétition masculine l’année dernière, la technologie sur la ligne de but (GLT) sera utilisée pour la Coupe du Monde Féminine.

Une heure plus tard, Massimo Busacca,

responsable du département de l’Arbitrage de la FIFA, dresse le bilan : “Ce premier contact avec la GLT était très important pour les arbitres. Ça fait partie de notre préparation. Je suis persuadé que la technologie sur la ligne de but sera d’une grande aide pour les arbitres pendant la Coupe du Monde au Canada.”

La Coupe du Monde Féminine approche à grands pas. Plus que six semaines avant le coup d’envoi du match d’ouverture le 6 juin, au Commonwealth Stadium d’Edmonton. Les arbitres qui officieront lors de cette rencontre n’ont pas encore été désignées. Dix jours avant le début du tournoi, les femmes en noir se retrouveront à Vancouver pour assister à un autre séminaire au cours duquel la liste des arbitres titulaires et de réserve sera établie de manière définitive.

Volonté et engagement Cette semaine passée à Zurich a en tout cas montré qu’en juin, toutes les arbitres seront opérationnelles. “Il est temps pour nous de montrer ce dont nous sommes capables”, déclare ainsi Thérèse Raïssa Neguel Damgoua. Et sa collègue canadienne d’ajouter : “La qualité de l’arbitrage augmente avec celle du football.

Nous évoluons ensemble. Le temps est venu de montrer que nous avons travaillé dur.” Leur chef Massimo Busacca se montre lui aussi très satisfait de la qualité de leurs performances : “Je suis très content du travail fourni. Les arbitres ont fait preuve d’une grande volonté et de beaucoup d’engagement. Elles tiennent à nous montrer qu’elles méritent leur sélection pour la Coupe du Monde.” Å Sarah Steiner

T H E F I FA W E E K LY

31

LE MIROIR DU TEMPS

T

H

E

N

Londres, Angleterre

1922

Getty Images

Une partie de saute-mouton chez les Queen’s Park Rangers.

32

T H E F I FA W E E K LY

LE MIROIR DU TEMPS

N

O

W

Miami Gardens, Floride

2011

Marc Serota / Getty Images

Saut de grenouille pendant la partie entre les États-Unis et le Honduras.

T H E F I FA W E E K LY

33

L’A R T D U F O O T B A L L

Place attitrée Ronald Düker

LE S DÉC L AR AT IONS DE L A SEM AINE

“S’il venait d’Islande ou du pôle Nord, je me dirais : ‘D’accord, il a encore ses chaussures de ski’.

Mais non, tout ce qu’on lui demande, c’est d’arrêter la balle.”

Franz Beckenbauer juge la performance de Dante sur la construction du deuxième but de Porto, inscrit par Ricardo Quaresma

“J’étais dans mon bureau après le match quand je vois arriver Liam Gallagher, du groupe Oasis.

C’est un grand fan de City.

Il m’a embrassé directement sur la bouche – je n’ai pas eu le temps de réagir !”

L

es contes peuvent être extraordinaires, tristes, ou parfois même réconfortants. L’histoire de l’écrivain austro-hongrois Ödön von Horváth est elle aussi triste et extraordinaire mais, malheureusement, elle est aussi tout ce qu’il y a de plus réelle. Exilé à Paris pour échapper à la montée du nazisme, notre homme y a trouvé la mort en 1938, écrasé par la branche d’un arbre sous lequel il s’était arrêté par hasard. Le végétal en question, frappé par la foudre, ne se trouvait pas au cœur d’une grande forêt mais devant un théâtre de l’avenue des Champs Élysées. Auteur de théâtre connu et reconnu, notre héros malchanceux aurait sans doute eu bien du mal à imaginer une fin si ironique pour l’un de ses personnages. Après un tel accident, peut-être notre écrivain a-t-il fini par trouver sa place au paradis.

Le héros de Legende vom Fussball­ platz (“Légende du terrain de football”), l’une des pièces de Horváth, est un enfant de sept ans. Malgré son jeune âge, le petit garçon ne peut échapper à la mort. Harcelé par une terrible toux et une fièvre galopante, il voit ses parents penchés à son chevet comme au travers d’un voile. Vers minuit, on frappe à sa fenêtre. À cette heure, il ne peut s’agir que d’un ange.

L’ange en question a une aile bleue et une aile jaune. Ces couleurs sont celles du club chéri par le garçonnet. Ce n’est

pas tout : les “pieds étroits” de l’ange “sont logés dans des chaussures pourpres, un sifflet en or relié à une cordelette argentée pend à son long cou et ses mains diaphanes tiennent un ballon de football immaculé.” D’une tête magistrale, l’ange expédie la balle haut dans le ciel, bien au-delà de la Voie Lactée.

Mais le garçon ne doit pas céder à la tristesse. L’ange l’a déjà pris par la main, pour le mener vers le royaume des cieux du football. Quelque part sur un nuage, il retrouve un terrain et s’assoit à la meilleure place. “Une béatitude immense remplit tout à coup le cœur du jeune homme. Le match avait commencé pour ne jamais se finir. Les vingt-deux acteurs jouaient comme il n’avait encore jamais vu jouer. Parfois, il arrivait que l’un ou l’autre joueur (un ange) déploie ses ailes et suive le ballon dans les airs, mais l’arbitre (un archange) prenait alors son sifflet pour sanctionner une lutte inégale.”

Depuis, on n’a plus jamais revu le jeune garçon sur un terrain de football terrestre. Par bonheur, les mortels continuent à pratiquer le plus beau jeu du monde avec assiduité, aux quatre coins de la planète. Å

Roberto Mancini raconte une anecdote surprenante intervenue après le sacre de Manchester City à l’issue de la saison 2011/12

“On ne peut pas demander à Inzaghi de transformer des navets en grand cru.”

Giovanni Trapattoni livre son verdict sur l’entraîneur de l’AC Milan et son groupe

“Vous vous êtes ennuyés ?

Si vous voulez vous amuser, allez au cirque. Moi, tout ce qui m’intéresse, c’est d’atteindre les demi-finales.”

Massimiliano Allegri après la victoire 1:0 de la Juventus sur Monaco

“Le meilleur joueur du monde, c’est Javier Pastore. Il a quelque chose en plus, quelque chose qui vous surprend toujours. Il ne marque pas de buts extraordinaires, mais il fait des passes fabuleuses. Il est le joueur le plus créatif au monde. J’adore les footballeurs dans son genre.”

Eric Cantona T H E F I FA W E E K LY

35

LE TOURNANT

“Youtube a lancé ma carrière” Murun Altankhuyag est le premier footballeur originaire de Mongolie à avoir signé un contrat professionnel avec un club étranger. Cette réussite hors du commun a été rendue possible par les médias sociaux.

Mendbayar

J

e suis très fier d’être devenu le premier footballeur mongol à jouer à l’étranger.

Au mois de mars dernier, j’ai vécu le plus grand moment de ma carrière en signant un contrat d’un an avec Mačva Šabac, une équipe de deuxième division serbe. Les dirigeants m’ont donné ma chance sans même me demander d’effectuer un essai.

J’ai rencontré le président Ivica Kralj la veille de la signature du contrat.

Cet ancien gardien de but a notamment représenté la République fédérale de Yougoslavie durant la Coupe du Monde 1998 en France. Il m’a dit que Dragan Aničić, l’entraîneur du BSK Borča, lui avait parlé de moi en bien. Quelques semaines auparavant, j’avais fait un essai là-bas. Mon agent japonais avait noué des contacts en Serbie et en Croatie en faisant suivre des vidéos de moi sur Youtube à l’un de ses collègues en Serbie. Sans son aide, je ne serais jamais devenu footballeur professionnel. Il m’a contacté en 2012 via Facebook.

Il m’avait repéré à l’occasion d’un match de l’équipe de Mongolie. À l’époque, j’étudiais le management sportif et je jouais au football dans une université du Missouri.

Je suis le seul joueur étranger à Mačva, à l’exception d’un Nigérian. Je suppose que, pour la plupart, mes nouveaux coéquipiers ne savent même pas où se trouve la Mongolie. Je m’adapte plus facilement à la Serbie qu’à la Thaïlande, où j’avais signé un premier contrat avec une équipe professionnelle en 2013, le Krabi FC, toujours grâce aux relations de mon agent. La nourriture et le climat en Serbie ressemblent à ceux de la Mongolie. En Thaïlande, on mange surtout épicé, ce qui n’est pas dans les habitudes mongoles. De plus, il faisait

beaucoup trop chaud pour moi là-bas. Je me déshydratais rapidement et, les premiers temps, j’étais perclus de crampes.

Peu de temps après avoir signé à Mačva, je suis rentré en Asie afin de participer au match de qualification pour la Coupe du Monde 2018 contre le Timor Oriental. Malheureusement, nous avons perdu 5:1 sur l’ensemble des deux manches. À cause de mon nouveau statut, mes coéquipiers, le sélectionneur et les supporters s’attendaient à me voir faire des merveilles. Ils pensaient que j’allais marquer au moins trois buts. Hélas, je n’ai pas répondu à leurs attentes. Notre adversaire comptait plusieurs joueurs d’origine brésilienne dans ses rangs. Il était tout simplement trop fort. Les Mongols ne s’intéressent pas trop au championnat, mais ils suivent de près l’équipe nationale.

Le stade rénové d’Oulan-Bator était plein comme un œuf pour le match contre le Timor Oriental.

Mon objectif est de rejoindre un jour un grand championnat européen. J’espère que mon talent balle au pied et ma vivacité m’y

aideront. Je sais que je dois encore progresser tactiquement et dans ma compréhension du jeu si je veux aller plus loin. Å Propos recueillis par Peter Eggenberger

Nom Murun Altankhuyag Date et lieu de naissance 21 septembre 1989, Ulan-Bator (Mongolie) Poste Attaquant/ailier Parcours de joueur 2013-2014 Krabi FC (Thaïlande) 2014 Satun United (Thaïlande) 2015 Mačva Šabac (Serbie) Équipe nationale 12 sélections, 2 buts

Dans la rubrique “Le Tournant”, de grands noms du football reviennent sur les moments qui ont marqué leur vie.

T H E F I FA W E E K LY

37

CLASSEMENT MONDIAL MASCULIN

Leader Entrées dans le Top 10 Sorties du Top 10 Nombre total de matches disputés Équipes avec le plus grand nombre de matches Plus grande progression en termes de points Plus grande progression en termes de places Plus grand recul en termes de points Plus grand recul en termes de places P osition Équipe

+/- Points

Allemagne (inchangé) Suisse (9e, + 3 places), Espagne (10e, + 1 place) France (11e, – 3 places), Italie (13e, – 3 places) 135 Îles Vierges britanniques, Dominique (3 matches chacune) Pays de Galles (+ 153 points) Bhoutan (+ 46 places) Israël (– 231 points) Nouvelle-Calédonie (– 23 places)

P osition Équipe

+/- Points

P osition Équipe

Dernière mise à jour : 9 avril 2015 +/- Points

P osition Équipe

+/- Points

1 Allemagne

0 1687

55 Gabon

-1

583

109 Cuba

1

298

163 Bhoutan

46

128

2 Argentine

0 1490

56 Mali

-5

578

110 Soudan

0

288

164 Malaisie

-11

123

3 Belgique

1 1457

57 Albanie

4

575

111 Libye

120

4 Colombie

-1 1412

57 République de Corée

-1

575

111 Saint-Kitts-et-Nevis

5 Brésil

1 1354

59 Zambie

1

556

113 Namibie

6 Pays-Bas

-1 1301

60 Afrique du Sud

7 Portugal

0 1221

61 Guinée équatoriale

8 Uruguay

1 1176

9 Suisse

-5

553

114 Canada

-11

549

115 Azerbaïdjan

62 République d'Irlande

4

546

3 1135

63 Australie

2

10 Espagne

1 1132

64 Pérou

11 France

-3 1127

65 Trinité-et-Tobago

12 Roumanie

2 1086

66 Burkina Faso

13 Italie

-3 1085

67 Bulgarie

14 Angleterre

3 1030

15 Costa Rica

-2 1014

16 Chili

-1

991

17 Croatie

2

977

1

281

165 Grenade

-7

10

281

166 Porto Rico

-6

119

0

279

167 Hong Kong

-10

116

2

277

167 Bangladesh

-5

116

24

264

169 Suriname

-8

115

116 St-Vincent-et-les-Grenadines

3

262

170 Yémen

5

111

531

117 Kenya

1

258

171 Montserrat

1

107

-5

526

118 République dominicaine

-11

257

172 Pakistan

-2

106

-2

519

119 Niger

-5

252

173 Îles Vierges américaines

24

104

2

517

120 Mauritanie

-5

246

174 Nouvelle-Calédonie

-23

101

4

505

121 Moldavie

1

245

175 Guam

-8

97

68 Émirats arabes unis

1

501

122 Lesotho

-2

242

175 Swaziland

-12

97

69 Venezuela

3

495

123 Burundi

3

237

177 Dominique

4

96

70 Norvège

0

491

123 Zimbabwe

1

237

178 Laos

-8

88

70 Monténégro

-3

491

125 Vietnam

5

229

179 Cambodge

2

86

18 Mexique

3

937

72 Ouganda

2

485

126 Syrie

26

225

179 Chinese Taipei

9

86

19 République tchèque

-3

923

73 Ouzbékistan

-1

476

127 Koweït

-2

224

181 Népal

-1

71

20 Slovaquie

2

920

74 Rwanda

-10

474

128 Liechtenstein

-5

219

181 Maurice

9

71

21 Algérie

-3

917

75 Jamaïque

1

466

129 Bermudes

40

217

183 Brunei

15

69

22 Pays de Galles

15

916

76 Honduras

5

451

130 Barbade

1

215

184 Turks et Caicos

-8

66

23 Côte d’Ivoire

-3

907

77 Arménie

2

449

131 Guinée-Bissau

3

212

184 Macao

3

66

24 Grèce

3

900

78 Finlande

0

446

131 Liberia

-14

212

186 Tahiti

-22

65

25 Autriche

-2

891

79 Haïti

-2

442

133 Kazakhstan

5

210

186 Comores

-9

65

26 Ghana

-2

833

80 Togo

-5

435

134 Aruba

-6

204

186 Sri Lanka

-12

65

27 États-Unis

5

815

81 Paraguay

-1

418

135 Afghanistan

2

203

189 Seychelles

-11

60

28 Danemark

0

808

82 RP Chine

29 Écosse

10

796

83 Belarus

1

408

136 Sainte-Lucie

-4

202

190 São Tomé-et-Principe

-11

58

15

397

137 Luxembourg

-1

200

191 Îles Caïmans

14

48

30 Tunisie

-5

793

31 Bosnie-et-Herzégovine

-1

783

84 Salvador

5

388

138 Géorgie

-12

197

192 Îles Salomon

-8

46

85 Lettonie

10

387

139 Philippines

-11

193

193 Soudan du Sud

-5

43

32 Russie

1

781

86 Mozambique

0

385

140 Palestine

0

192

194 Saint-Marin

-13

40

33 Ukraine

-2

772

86 Irak

11

385

141 Maldives

-8

191

195 Vanuatu

-4

34

34 Équateur

-5

759

88 Sierra Leone

-1

382

142 Thaïlande

0

183

196 Fidji

-4

30

35 Pologne

-1

753

89 Angola

-5

381

143 Tadjikistan

-2

175

196 Samoa

-4

30

36 Sénégal

0

752

90 Guatemala

-8

372

144 République centrafricaine

-1

163

198 Bahamas

-4

26

37 Cap-Vert

1

737

91 Maroc

-2

371

144 Liban

2

163

198 Îles Vierges britanniques

3

26

38 Islande

-3

728

92 Bolivie

0

360

144 Nouvelle-Zélande

-10

163

200 Mongolie

-5

19

39 Suède

6

704

93 Estonie

-6

358

147 Inde

26

161

201 Tonga

-5

17

40 Iran

2

689

94 Bénin

-2

357

148 Curaçao

11

159

202 Papouasie-Nouvelle-Guinée

-3

13

41 Guinée

3

678

95 Arabie saoudite

4

349

149 Malte

-4

158

203 Samoa américaines

-3

12

42 Irlande du Nord

1

672

96 Chypre

-11

342

150 Madagascar

-3

156

204 Andorre

-3

8

43 Hongrie

3

665

97 Oman

-1

341

151 Tchad

-3

155

204 Érythrée

-3

8

44 Serbie

-4

664

97 Malawi

-6

341

152 Timor oriental

33

151

206 Somalie

-2

6

45 Nigeria

-4

652

99 Qatar

10

337

153 Kirghizistan

-3

146

207 Djibouti

-1

4

-20

649

100 Lituanie

-6

333

154 Nicaragua

31

142

207 Îles Cook

-1

4

47 Slovénie

1

648

101 Éthiopie

1

321

155 Guyana

11

139

209 Anguilla

-1

2

48 Cameroun

1

627

102 Îles Féroé

3

318

156 Gambie

12

138

46 Israël

49 Congo

3

624

103 Jordanie

-2

316

157 RDP Corée

-8

137

50 Japon

3

614

104 Botswana

2

314

158 Myanmar

-5

133

51 Égypte

7

612

105 ARY Macédoine

3

312

159 Turkménistan

-15

131

52 Turquie

4

603

106 Antigua-et-Barbuda

-4

311

159 Indonésie

-3

131

53 Panamá

8

587

107 Tanzanie

-7

302

159 Belize

5

131

54 RD Congo

-7

584

108 Bahreïn

-4

299

162 Singapour

-9

130

38

T H E F I FA W E E K LY

http://fr.fifa.com/worldranking/index.html

PUZZLE

Revue hebdomadaire publiée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA)

Président Joseph S. Blatter

1

9 3

Secrétaire Général Jérôme Valcke

1

9 7

Directeur de la Communication et des Affaires publiques Walter De Gregorio

4

4

2 2

6

9

5

3

4

4 2

8

1

7

3 3

Assistantes de rédaction Alissa Rosskopf, Honey Thaljieh

6

3

9

2

4

6 8

4 6

1

6

2

7

2

4

3

5

7

2

Production Hans-Peter Frei

4

5 9

6

1

3

9

8

4

7

8

Responsables de projet Bernd Fisa, Christian Schaub

3

4

8

7

9

7

1

2

DIFFICILE

5

Contact feedback-theweekly@fifa.org

Les opinions exprimées dans The FIFA Weekly ne reflètent pas nécessairement celles de la FIFA.

1

MOYEN

Ont contribué à ce numéro Peter Eggenberger, Massimo Franchi

La reproduction des photos et des articles, y compris sous forme d’extraits, est interdite, sauf accord de la rédaction et sous réserve de la mention “The FIFA Weekly, © FIFA 2015”.

La rédaction n’a aucune obligation de publier des textes ou des photos non sollicités. La FIFA et le logo FIFA sont des marques déposées par la FIFA. Produit et imprimé en Suisse.

2

2

Collaborateurs réguliers Ronald Düker, Luigi Garlando, Sven Goldmann, Andreas Jaros, Jordi Punti, Thomas Renggli, David Winner, Roland Zorn

Internet www.fifa.com/theweekly

7

9 1

Correction Nena Morf (responsable), Martin Beran, Kristina Rotach

Impression Zofinger Tagblatt AG

7

1

Conception artistique Catharina Clajus

Traduction www.sportstranslations.com

6

9

Rédaction Alan Schweingruber (rédacteur en chef adjoint), Sarah Steiner

Mise en page Richie Krönert (responsable), Tobias Benz, Susanne Egli

2

8

Rédacteur en chef Perikles Monioudis

Service photo Peggy Knotz, Andres Wilhelm (adjoint)

8

FACILE

3 9

3

6 9

5

2

8

3 1

2 6

8 6

7

5 1

9

7

3

8

1

T H E F I FA W E E K LY

Puzzles courtesy: opensky.ca/sudoku

Éditeur FIFA, FIFA-Strasse 20, Case postale, CH-8044 Zurich Téléphone +41-(0)43-222 7777, Fax +41-(0)43-222 7878

Le but du jeu est de remplir la grille avec des chiffres de 1 à 9, qui ne se trouvent jamais plus d’une fois dans la même ligne, la même colonne ou le même carré de 3x3.

39

R É S U LTAT S D U D E R N I E R S O N DAG E

LE SONDAGE DE L A SEMAINE

Qui parmi ces têtes de série a hérité du groupe le plus difficile dans les qualifications asiatiques pour Russie 2018 ?

Selon vous, qui remportera la Ligue Europa 2014/15 ?

20+18+1610875 7%

20%

10%

Source : Fifa.com

16% 16%

Pour voter, rendez-vous sur : FIFA.com/newscentre

18%

≠ Ouzbékistan ≠ Émirats arabes unis ≠ Australie ≠ Japon ≠ Iran ≠ Irak ≠ RP Chine ≠ République de Corée

LA SEMAINE EN CHIFFRES

800 42 matches comme entraîneur en Italie : c’est le jalon atteint par Zdenĕk Zeman, qui a malheureusement coïncidé avec la fin d’un mandat qui n’aura duré que cinq rencontres à la tête de Cagliari. Le Tchèque a démissionné après la défaite à domicile 3:0 devant Naples.

titres de champion, dont 17 au cours des 19 dernières saisons : l’Olympiakos règne sur le football grec. Déjà assuré d’un nouveau sacre, le club du Pirée a encore accentué son avance sur son premier poursuivant, le Panathinaïkos, 20 fois champion de Grèce.

400 buts sous le maillot du FC Barcelone : c’est la barre atteinte par Lionel Messi. Auteur de 46 buts en autant de rencontres disputées avec le Barça cette saison, auxquels il faut ajouter 24 passes décisives, l’Argentin est devenu le septième joueur de l’histoire à atteindre le seuil des 400 buts marqués pour un club européen.

Getty Images (3), AFP

8%

5%