The FIFA Weekly Edition #17

N O 17/2015, 1ER MAI 2015

ÉDITION FR ANÇAISE

Fédération Internationale de Football Association – Depuis 1904

CANADA 2015 LA FRANCE ET L’ESPRIT D’ÉQUIPE MYANMAR YANGON UNITED EN POINTE BLATTER LET’S SHAKE HANDS – FOR PEACE Rivalité dans le football : États-Unis - Mexique

Grandes émotions W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY

L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

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Amérique du Nord et Centrale 35 membres www.concacaf.com

États-Unis – Mexique Que ce soit du côté des entraîneurs, des joueurs ou des supporters, la rivalité entre les deux voisins a toujours eu une saveur particulière.

Depuis que le “soccer” a pris son envol aux États-Unis, les duels face au Mexique revêtent de plus un tout autre enjeu. Notre collaborateur Michael Lewis se penche sur cette relation faite d’amour, de fierté et d’Histoire.

Amérique du Sud 10 membres www.conmebol.com

La référence absolue Le Bayern Munich fête son 25e titre de champion d’Allemagne. Cette saison encore, les troupes de Pep Guardiola ont écrasé la concurrence.

S epp Blatter “L’influence de notre sport ne se limite pas au seul terrain et aux 90 minutes d’un match”, explique le Président de la FIFA, qui en profite pour rappeler l’importance de la campagne “une poignée de main pour la paix”.

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Égypte Après une longue traversée du désert, le Zamalek rêve à nouveau du titre. (En image : Omar Gaber (à g.), Zamalek ; Walid Soliman, Al Ahly)

“Inconcevable dans le football féminin” Philippe Bergeroo, le sélectionneur de l’équipe de France féminine, explique pourquoi son nouveau rôle le pousse à traiter les problèmes différemment.

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Michael Laudrup Le Danois revient sur sa philosophie et le suspense qui règne dans les championnats européens.

Grandes émotions Notre photo de couverture représente un dessin de la star mexicaine Chicharito (Javier Hernández) sur la tête d’un supporter.

Ashley Landis / Reuters (photo)

The FIFA Weekly Magazine App Le FIFA Weekly, magazine de la FIFA, paraît chaque vendredi en quatre langues et aussi pour votre tablette. http://www.fifa.com/mobile

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Coupe du Monde Féminine 6 juin – 5 juillet 2015, Canada

AFP (2), imago,

La sortie de ce numéro de The FIFA Weekly a été avancée au 30 avril 2015, soit un jour plus tôt qu’à l’accoutumée, le vendredi de cette semaine étant férié (1er mai).

L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

Europe 54 membres www.uefa.com

Afrique 54 membres www.cafonline.com

Asie 46 membres www.the-afc.com

Océanie 11 membres www.oceaniafootball.com

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Myanmar Neuf matches, neuf victoires : Yangon United est à la fête. (En image : Khin Maung Lwin (17) ; Cézar (13))

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Aaran Lines L’entraîneur du Western New York Flash doit beaucoup à son épouse.

Blue Stars / FIFA Youth Cup

Coupe du Monde U-20

Coupe du Monde de Beach Soccer

Coupe du Monde U-17

13 et 14 mai 2015, Zurich (Suisse)

30 mai – 20 juin 2015, Nouvelle-Zélande

9 – 19 juillet 2015, Portugal

17 octobre – 8 novembre 2015, Chili

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À DÉCOUVERT

Joie partagée “M

Mario Wagner/2Agenten

on voisin, cet étranger”. Au cours des dernières décennies, cette phrase semble avoir perdu de sa véracité. Depuis longtemps maintenant, le monde globalisé est en effet devenu réalité, les nouveaux médias ont envahi notre société et notre voisin n’est plus aussi étranger qu’il pouvait sembler l’être par le passé.

Ceci est également vrai dans le football. Il y a de cela un siècle ou même un demi-siècle, quand deux équipes venues de pays ou de continents différents s’affrontaient, on assistait à un choc entre deux philosophies de jeu diamétralement opposées. Aujourd’hui, le style de football pratiqué, les systèmes utilisés ou encore la tactique mise en œuvre se sont eux aussi internationalisés et uniformisés.

Lors des rencontres entre les voisins que sont les États-Unis et le Mexique, les différences entre les deux sélections sont donc loin d’être aussi flagrantes que par le passé. Ce qui saute avant tout aux yeux, ce sont même leurs points communs. Des deux côtés de la frontière, on s’efforce en effet de pratiquer un football le plus moderne possible et on partage la joie de disputer un duel palpitant, au cours duquel chacun est bien décidé à montrer à son adversaire ce dont il est capable. Notre collaborateur Michael Lewis nous dresse le portrait de cette rivalité haute en couleurs. Å Perikles Monioudis

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15 avril 2015 Match États-Unis-Mexique, Alamodome de San Antonio, Texas.

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Éternels rivaux Scott Ball / The Rivard Report, Scott Kane / Icon Sportswire / Corbis, imago (2)

Les matches entre les États-Unis et le Mexique sont toujours des événements chargés d’émotion.

La rivalité entre ces deux pays propose un cocktail fait d’amour, de fierté et d’Histoire, comme nous le raconte Michael Lewis.

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Simple mais efficace La rencontre ne s’inscrivant pas dans le calendrier officiel des matches internationaux de la FIFA, il manque quelques-uns des joueurs les plus connus dans les rangs de chacune des deux équipes. Mais l’enthousiasme suscité par cette partie n’en est pas moins considérable,

signe que le duel entre ces deux pays est devenu l’une des plus grandes rivalités du monde du football. “C’est un peu comme un match à New York, dans la lumière crue des projecteurs”, explique le milieu de terrain des États-Unis Kyle Beckerman. “Cela attire les médias. L’attention est décuplée. Ce n’est pas un match comme les autres, que voulez-vous. Les deux équipes veulent donner le meilleur d’ellesmêmes, ce qui rend ce duel toujours intéressant à suivre.” Et le capitaine Michael Bradley d’ajouter : “Tout le monde est en ébullition, l’enthousiasme est immense. Tout est un peu différent par rapport à d’habitude. C’est comme ça. Quand on arrive au stade avec le car et qu’on aperçoit tous les supporters vêtus de vert, de rouge, de blanc et de bleu, on sait que cette soirée ne sera pas une soirée comme les autres.”

L’ancien milieu de terrain mexicain Alberto García Aspe a de son côté déclaré à un journaliste de Sports Illustrated qu’il s’agissait là d’une rivalité classique, chaque équipe voulant gagner coûte que coûte. “Autrefois, quand le Mexique dominait clairement, la rivalité n’était pas aussi grande. Mais avec l’engouement croissant à l’égard du soccer et grâce aux progrès réalisés par la MLS, ces rencontres ont elles aussi gagné en qualité et en intensité.”

L’enjeu est d’ailleurs souvent de taille puisque les deux équipes se disputent régulièrement le titre en Gold Cup de la CONCACAF ou se battent pour des points cruciaux dans la course aux qualifications de la Coupe du Monde. Mais il arrive aussi que la victoire soit simplement une question d’honneur. Dans les deux cas, joueurs et supporters font preuve d’un engagement impressionnant.

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ans les tribunes de l’Alamodome, le public est fébrile. En ce 15 avril 2015, le stade affiche complet et 64 369 spectateurs attendent avec impatience le début de la prochaine rencontre entre les États-Unis et le Mexique. Une heure avant le coup d’envoi, les supporters se mettent en condition au son de classiques du rock ’n’ roll diffusés par les haut-parleurs. Le tube des Guns N’ Roses “Welcome to the Jungle” annonce la couleur : l’une des deux équipes va devoir relever un défi de taille. Reste encore à savoir qui, ici, est le roi de la jungle...

Si l’on ferme les yeux et que l’on prête l’oreille aux cris des fans pendant la présentation des joueurs, on pourrait penser que le match se déroule sur le sol mexicain et non pas à San Antonio, ville de l’État américain du Texas. Et si l’on en croit les estimations, non officielles, les supporters mexicains sont ce soir-là deux fois plus nombreux que leurs homologues américains. Dans l’enceinte de l’Alamodome, le niveau sonore devient assourdissant. Le public mexicain, tout de vert vêtu, entonne à tue-tête son “Me-Xi-Co ! Me-Xi-Co !” tandis que les supporters américains, chez qui la couleur rouge prédomine, répondent en scandant “USA ! USA ! USA !”.

Sous le signe de la vitesse Des employés arrosent la pelouse de l’Alamodome de San Antonio.

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L’ancien international américain Eric Wynalda, devenu depuis consultant sportif pour la chaîne Fox Sports, tient cependant à préciser une chose : “Beaucoup trop de gens, qui souvent n’y connaissent rien, emploient à tort et à travers le mot haine”, regrette-t-il. “La haine n’a pourtant rien à voir là-dedans, il s’agit tout simplement de respect. C’est d’ailleurs pour ça que nous nous sommes battus. Nous voulions que les joueurs et le public mexicains nous respectent. Il arrive peut-être qu’il y ait quelques tensions. Mais il ne s’agit en aucun cas de haine.”

“Du car, on aperçoit les supporters et on sait que ce ne sera pas une soirée comme les autres.”

Brad Evans A disputé son 18e match pour les États-Unis.

Le capitaine des États-Unis Michael Bradley

John Dorton/ISI/Corbis (4)

Dans le football, les rivalités internationales peuvent déboucher sur d’étranges cohabitations dans les chambres d’hôtel et conduire à des décisions inhabituelles. Né au Mexique puis naturalisé américain, Martin Vásquez a été le premier joueur à passer d’une sélection à l’autre, il y a de cela une génération. En 1992 et 1993, il a porté les couleurs du Mexique à trois reprises avant de s’installer du côté nord de la frontière.

Il a ensuite joué sept fois pour les États-Unis. “Quand la chance de jouer pour le Mexique s’est présentée à moi, j’ai sauté sur l’occasion et j’ai été très fier de porter ces couleurs”, se souvient Vásquez. “Et le jour où l’équipe des États-Unis m’a à son tour donné ma chance, j’ai ressenti la même fierté. C’était un honneur pour moi. Bien sûr, les sentiments sont mitigés, je ressens plein d’émotions différentes. Je me sens à la fois mexicain et américain. C’est comme ça, surtout parce que mes enfants, ma famille, sont nés ici. Je dois énormément à ce fantastique pays.”

Vásquez explique que changer de sélection n’a pas été une décision difficile à prendre : “Je n’ai pas choisi de venir aux États-Unis”, dit-il. “Ma famille est venue s’installer ici. Au bout de quelques années, nous avons pu profiter des opportunités qui s’offraient à nous. Quand je fais le bilan, je considère ce pays comme ma seconde patrie.” Émotions, émotions, émotions Aujourd’hui, les joueurs ont souvent bien du mal à choisir le club et le pays pour lesquels ils vont jouer. Les internationaux américains Ventura Alvarado (défenseur central) et William Yarbrough (gardien) illustrent parfaitement ce dilemme. Alvarado est né à Phoenix (Arizona) de parents mexicains. Âgé aujourd’hui de 22 ans, il a effectué une grande partie de sa carrière dans les rangs du Club América de Mexico. “Ce match suscite en moi beaucoup d’émotions”, explique-t-il à l’approche du derby international. “Un peu comme lors des matches entre le Club América et Chivas. C’est un vrai Clásico. Nous devons absolument les battre.”

Yarbrough, lui, est né dans la ville mexicaine d’Aguascalientes. Les parents de ce jeune homme de 26 ans étaient des missionnaires américains. Aujourd’hui, il joue pour León. “Enfant, je suivais toujours les matches des deux équipes. Quand les États-Unis ou le Mexique jouaient, je voulais qu’ils gagnent tous les deux”, a-t-il déclaré au micro d’ESPN Mexico. “Quand les deux équipes jouaient l’une contre l’autre, je ne prenais jamais parti. Je suis né et j’ai grandi au Mexique, mais je sais d’où vient ma famille. La seule chose que je peux dire, c’est que je défendrai les couleurs américaines jusqu’au bout. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour battre le Mexique.”

Les deux joueurs ont activement participé au dernier match. Il y a pourtant eu une époque où il était tout simplement impensable qu’un Mexicain joue pour les États-Unis et inversement. Le Mexique dominait

Ventura Alvarado Fils d’immigrés mexicains.

Mix Diskerud Le défenseur des États-Unis a des origines norvégiennes.

William Paul Yarbrough Le gardien des États-Unis est né au Mexique.

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Buteur international L’international mexicain “Chicharito” évolue au Real Madrid.

Tant de promesses

Élimination cruelle au Brésil Ces derniers temps, la sélection mexicaine connaît un destin quelque peu similaire à celui de Chicharito lorsque les grands rendez-vous internationaux frappent à la porte. Toujours présent au début de la compétition, le Mexique

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disparaît lorsque les choses sérieuses commencent. L’an dernier au Brésil, il s’est ainsi qualifié pour les huitièmes de finale de la Coupe du Monde pour la sixième fois consécutive… et a pris la porte pour la sixième fois consécutive également. L’élimination a cette fois un goût amer. El Tri est passé tout près

Toujours présent, le Mexique disparaît lorsque les choses sérieuses commencent. de la victoire face au pays organisateur durant la phase de groupes et menait encore 1:0 à quelques encablures de la fin de son duel contre les PaysBas en huitièmes. C’était sans compter sur l’égalisation de Wesley Sneijder, puis sur le penalty vainqueur de Klaas-Jan Huntelaar dans la quatrième minute du temps additionnel. À ce jour, de nombreux Mexicains n’ont toujours pas pardonné à Arjen Robben son plongeon théâtral devant Márquez.

Le Mexique a toujours eu le secret espoir de rivaliser avec les grandes puissances sud-américaines et européennes. À l’arrivée, que de promesses

Getty Images (2), AFP

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e Mexique est enfin de retour sur le devant de la scène. Loin de chez lui, peut-être, mais il n’en demeure pas moins que la moitié du pays a crié de joie lorsque Chicharito a envoyé le Real Madrid en demi-finale de la Ligue des Champions grâce à son but à la fin du derby contre l’Atlético (1:0). Chicharito s’appelle en fait Javier Hernández, mais ça, personne (ou presque) ne le sait. À part bien sûr sa famille installée à Guadalajara, mais elle aussi le nomme Chicharito, “le petit pois”. Sa réalisation n’est pas tout à fait un chef-d’œuvre, il n’a guère eu qu’à pousser le ballon dans les filets suite au très bon travail de Cristiano Ronaldo. Mais pour lui et le Mexique, quel événement ! Maintenant que le légendaire Rafael Márquez approche de plus en plus de la fin de sa carrière, Chicharito est le joueur le plus populaire du pays, le seul à évoluer dans un grand club, même si son temps de jeu y est réduit à la portion congrue. Il faut dire qu’avec Cristiano Ronaldo, Karim Benzema et autres Gareth Bale, le transfuge de Manchester United (qu’il a quitté l’été dernier) fait face à une concurrence féroce.

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120 sélections Cuauhtémoc Blanco était particulièrement friand de dribbles improbables.

Expérience européenne Rafael Márquez a notamment joué quatre ans pour Monaco et sept pour Barcelone.

non tenues pour un pays qui a pourtant enfanté de nombreux grands joueurs : Chicharito et Márquez, mais aussi Hugo Sanchéz, qui fêtait ses buts par un saut périlleux longtemps avant Miroslav Klose, ou encore le fantasque gardien Jorge Campos, sans oublier bien sûr Cuauhtémoc Blanco, dont la spécialité était de caler le ballon entre ses pieds et de sauter par-dessus l’adversaire qui arrivait en taclant. Tous ont marqué le football de leur époque à leur façon, mais aucun n’a jamais véritablement atteint les sommets internationaux. En 15 participations à l’épreuve suprême, le Mexique n’a atteint que deux fois les quarts de finale, en 1970 et 1986, alors qu’il était le pays organisateur.

Un seul titre FIFA Le principal fait d’armes du Tri, ainsi que la sélection est surnommée par ses supporters en raison de son maillot vert, blanc et rouge, remonte à 1999 et son triomphe dans la Coupe des Confédérations. Les 110 000 spectateurs du stade Azteca avaient alors vu le Mexique disposer 4:3 du Brésil de Ronaldinho en finale. Jorge Campos gardait les buts, Rafael Márquez dirigeait la défense et Cuauhtémoc Blanco se chargeait de convertir les occasions. Il avait d’ailleurs marqué à six reprises au cours de cette compétition, dont le but décisif face à la Seleção. Une autre époque.

Sven Goldmann

alors la rivalité des deux côtés du Rio Grande. La toute première rencontre entre les deux pays ne s’est toutefois pas déroulée sur le sol nord-américain mais à Rome, en 1934, trois jours seulement avant le coup d’envoi de la Coupe du Monde en Italie. Grâce à un quadruplé signé Aldo Buff ­Donelli, les États-Unis l’emportent alors 4:2, se qualifiant ainsi pour l’épreuve suprême.

Trois ans plus tard, les chemins des deux équipes se croisent à trois autres reprises en l’espace de seulement 15 jours. Dans l’enceinte du Parque Necaxa de Mexico, les hôtes enchaînent les victoires (7:2, 7:3 et 5:1).

La domination des Mexicains durera plusieurs décennies. Il faut attendre 1991 pour voir cette rivalité prendre un tournant différent : cette année-là, les États-Unis s’imposent 2:0 en demi-finale de la première Gold Cup de la CONCACAF. Deux jours plus tard, le sélectionneur mexicain Manuel Lapuente est remercié. Les Américains ont pris confiance en eux.

“Les gens oublient souvent que ce match de 1991 est le tout premier Dos a Cero”, explique Wynalda. “C’était la première fois que nous les battions largement. Tout au long du match, nous avons cru en notre victoire. Cette rencontre représente un tournant décisif dans le football aux États-Unis en termes d’état d’esprit de l’équipe. Nous nous sommes mis à croire en nos moyens et avons remporté la Gold Cup dans la foulée.”

En 1991, la rivalité connaît un tournant décisif. Les Américains ont soudain pris confiance en eux.

Discussion au sujet du terrain en guise de diversion Depuis cette date, le duel entre les deux équipes a changé de visage et ce qui par le passé était un affrontement à sens unique est devenu une bataille acharnée. Les deux pays conservent le plus souvent l’avantage à domicile. Dans les hauteurs de Mexico (2 240 mètres au-dessus du niveau de la mer), El Tri a toujours tenu les Américains en échec à ­l’exception de deux nuls lors de matches de qualification pour la Coupe du Monde. En 2013, les Mexicains se sont même inclinés 0:1 à l’occasion d’un match amical.

Hormis deux victoires en finale de la Gold Cup en 2009 et 2011, les Mexicains sont de leur côté en difficulté sur les pelouses de leur voisin.

Les Américains sont parvenus à engranger leur résultat favori, ce ­fameux 2:0 (Dos a Cero), à huit reprises. C’est sur ce score qu’ils ont ainsi eu raison de leur ennemi juré lors des qualifications pour la Coupe du Monde en 2001, 2005, 2009 et 2013 dans l’enceinte du Columbus Crew Stadium de Columbus (Ohio).

Tout ceci nous renvoie finalement à cette journée du 15 avril 2015 à l’Alamodome. Comme Columbus, San Antonio est un lieu rêvé pour accueillir les matches entre les deux nations. La ville abrite en effet le célèbre Fort Alamo, à l’intérieur duquel l’armée mexicaine assiégea en 1836 quelque 200 combattants texans avant de les tuer. Cet événement déboucha quelques semaines plus tard sur la défaite du général mexicain Santa Anna lors de la bataille de San Jacinto.

Mais 179 ans plus tard, l’histoire ne s’est pas répétée, les Mexicains ont dû s’avouer vaincus. La veille de la rencontre, le président de la Fédération mexicaine de football, Héctor González Iñárritu, a tenté de faire diversion en menaçant de ne pas laisser jouer son équipe si l’état de la pelouse de l’Alamodome ne s’améliorait pas, comme l’a rapporté le journal mexicain Medio Tiempo. L’Alamodome est habituellement équipé d’un gazon synthétique. En prévision de ce match, la fédération T H E F I FA W E E K LY

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“C’était fantastique.

Il y avait une énergie incroyable dans ce match.”

Le sélectionneur des États-Unis Jürgen Klinsmann

­ mical). “Les joueurs ont quand même envie de montrer ce dont ils sont a capables”, a cependant souligné le sélectionneur américain Jürgen Klinsmann, qui a décidé de titulariser l’attaquant Jordan Morris, un jeune étudiant de l’université de Stanford âgé de 20 ans.

Jusqu’alors, Morris ne comptait que 17 minutes de jeu sous le maillot de son équipe nationale. Mais il a su garder les pieds sur terre et a même permis à son équipe de prendre l’avantage à la 49e minute en profitant d’une erreur de la défense mexicaine. “Lors de son échauffement avant le match, Jordan a raté à peu près tout ce qu’il a tenté. Je lui ai dit : ’Détends-toi, tout va bien se passer’”, explique Klinsmann. “Quand un jeune comme Morris marque son premier but en sélection, on ne peut pas s’empêcher de sauter de joie.”

Le buteur et son entraîneur Jordan Morris (à gauche) avec Jürgen Klinsmann.

américaine de soccer avait fait installer une pelouse naturelle provisoire dont la qualité était cependant largement en-deçà des exigences de la FIFA pour un match de Coupe du Monde. Suite à la promesse des Américains que la pelouse résisterait le temps de la rencontre, les Mexicains ont toutefois fini par céder.

Les deux pays ont aligné des équipes très jeunes, composées en grande partie de joueurs évoluant dans leurs propres championnats, la LIGA MX et la Major League Soccer. De nombreux pensionnaires de clubs européens, joueurs clés de la sélection, manquaient à l’appel du côté d’El Tri, à l’instar du milieu de terrain Andrés Guardado (PSV Eindhoven) ou des attaquants Javier Chicharito Hernández (Real Madrid) et Giovani dos Santos (Villarreal). Quant aux Américains, ils ont dû se passer de leur capitaine et attaquant Clint Dempsey (blessure à la cuisse) ainsi que de l’attaquant Jozy Altidore (carton rouge datant d’un précédent match

Inhibition mexicaine Morris lui-même n’a pas pu cacher son bonheur en voyant son ballon passer hors de portée du gardien mexicain Cirilo Saucedo et atterrir au fond des filets. Comblé, il a levé le poing en l’air tandis que les supporters américains, en liesse, laissaient exploser leur joie et faisaient trembler les tribunes du stade. “J’étais à la fois nerveux et excité”, explique l’heureux buteur. “Je rêvais de ça depuis que j’étais tout petit : marquer un but, si possible lors d’un match important et devant plein de supporters. C’était la première fois que je jouais dans de telles conditions. Au début, j’ai eu du mal à m’y habituer. Mais je suis heureux d’avoir eu cette chance et d’avoir su la saisir.”

Juan Agudelo a quant à lui marqué son premier but en sélection depuis trois ans, permettant aux siens de signer une nouvelle victoire Dos a Cero pour le plus grand bonheur des supporters américains qui, à grands renforts de chants, n’ont d’ailleurs pas manqué de narguer leurs homologues mexicains. “C’était fantastique”, décrit Klinsmann.

“Il y avait une telle énergie. J’ai eu beaucoup de plaisir à regarder ce match.” On imagine que dans les vestiaires mexicains, le plaisir était loin d’être partagé.

En comptant Lapuente, pas moins de six sélectionneurs mexicains ont été remerciés suite à des défaites contre les États-Unis : Miguel Mejía Barón (1995), Bora Milutinović (1997), Enrique Meza (2001), Hugo Sánchez (2008) et enfin Sven-Göran Eriksson (2009). La rencontre du 15 avril n’étant qu’un match amical et les mois prochains

Bora Milutinovic 1983–1986, 1995–1997 12

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Miguel Mejía Barón 1993–1995

Manuel Lapuente 1990–1991, 1997–2000

Enrique Meza 2000–2001

Hugo Sánchez 2000, 2006–2008

Sven-Göran Eriksson 2008–2009 T H E F I FA W E E K LY

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Six sélectionneurs mexicains remerciés suite à une défaite contre les États-Unis

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Emu Le sélectionneur mexicain Miguel Herrera.

s’annonçant chargés pour le Mexique avec au programme cet été la Gold Cup de la CONCACAF ainsi que la Copa América, Miguel Herrera ne devrait toutefois pas avoir trop de souci à se faire pour son poste dans un premier temps. “Ce n’est pas l’équipe que vous verrez jouer en compétition officielle”, a-t-il ainsi rappelé aux journalistes lors d’une conférence de presse tenue après le match. Le technicien ne rend en tout cas pas le terrain responsable de la piètre performance de son équipe, même si cela aurait pu être justifié. “Il y a des terrains de plus ou moins bonne qualité. Les joueurs doivent pouvoir s’adapter”, a-t-il commenté. “De toute façon, le terrain était le même pour les deux équipes.”

“Nous n’avons aucune excuse. Les Américains ont été plus convaincants. Ils ont converti leurs occasions, ce que nous n’avons pas réussi à faire”, a-t-il également ajouté. Même les supporters les plus passionnés ont le sentiment que le Mexique n’aura pas de réelle chance face aux États-Unis dans le futur tant que l’état d’esprit ne changera pas. Valerie Trevino, une Mexicaine qui vit à San Antonio, a ainsi exprimé ses doutes quant au mental de son équipe lors des rencontres contre les Stars and Stripes. “À chaque fois que les ÉtatsUnis et le Mexique s’affrontent, on a l’impression que le Mexique est intimidé”, confie-t-elle. “Le Mexique est capable de battre n’importe quelle équipe. Mais quand les États-Unis sont à l’affiche, c’est comme si tout se figeait. Cette fois-ci, on a même semblé asphyxiés.”

El Tri est cependant bien décidé à prendre sa revanche. Herrera a promis qu’en juillet prochain, lors de la Gold Cup, ses hommes feraient un beau parcours. “Nous pouvons les battre sans problème”, affirme-t-il, confiant. Le défenseur Carlos Salcedo partage son avis : “Nous voulons prendre notre revanche lors d’une compétition officielle”. L’occasion pourrait se présenter si les deux équipes devaient parvenir à se qualifier pour la finale du tournoi continental et se retrouver pour une nouvelle édition de ce Clásico. Å

Une équipe bondis s an t e

Acrobate Hugo Sanchéz fête un nouveau but sous les couleursdu Real Madrid (1988).

Le Mexique est l’une des grandes nations du football. Qui en douterait ? En 1930, l’équipe nationale a participé à la toute première Coupe du Monde de l’histoire (en Uruguay). Par deux fois, le pays a même accueilli l’épreuve suprême (en 1970 et 1986).

Le célèbre stade Azteca de Mexico a donc été le cadre de deux finales de Coupe du Monde et s’est imposé depuis comme l’une des arènes les plus mythiques de la planète football.

Le Mexique est en outre le seul pays de la CONCACAF à avoir remporté un tournoi FIFA, la Coupe des Confédérations 1991. À l’invitation de la CONMEBOL, “El Tri” participe depuis 1993 à la Copa América, une compétition dont il a atteint à deux reprises la finale (1993 et 2001). Le 4 juillet 1993, un certain Hugo Sánchez faisait partie de l’équipe qui s’est inclinée 2:1 face à l’Argentine à Guayaquil, en Équateur.

Considéré comme l’un des plus grands footballeurs mexicains de tous les temps, l’attaquant avait à l’époque déjà effectué deux de ses trois passages dans la capitale espagnole (Atlético Madrid entre 1981 et 1985, Real Madrid entre 1985 et 1992 et Rayo Vallecano en 1993/94). Personne n’a oublié la façon dont ce buteur exceptionnel fêtait chacune de ses réalisations : ancien gymnaste, il ponctuait ses frappes victorieuses d’un saut périlleux en hommage à sa sœur, membre de l’équipe olympique mexicaine de gymnastique à Montréal en 1976. mpe

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LE S CHAMPIONN AT S À L A LOUPE

VU DES TRIBUNES National League birmane

Ya n go n s e détache Emanuele Giulianelli écrit sur le football en indépendant et vit à Milan.

Yangon United FC

Le parcours du Yangon United Football Club en National League du Myanmar, la plus haute division de l’ancienne Birmanie, est impressionnant : après neuf journées de championnat, l’équipe compte autant de succès.

Elle a commencé la saison en fanfare en humiliant 6:0 le Rakhine United et en s’adjugeant ensuite deux victoires sur le score fleuve de 5:2. La formation de Yangon a été créée en 2009 et a déjà été championne à trois reprises en sept ans d’existence. Elle affiche actuellement une attaque de feu (30 buts marqués) et une défense des plus solides (8 buts encaissés).

L’un des artisans de ces débuts de rêve est l’entraîneur serbe Miodrag Ješić, ancienne figure de proue du Partizan Belgrade et véritable bourlingueur. Au cours de sa carrière d’entraîneur, il a déjà conquis des titres en Bulgarie (CSKA Sofia) et en Lybie (Al-Ittihad Tripoli). “La philosophie que je tente de transmettre à mes joueurs consiste à réfléchir match par match et à penser en premier lieu aux fans, car sans eux, le football n’existerait pas.”

Les douze équipes du championnat du Myanmar peuvent accueillir un maximum de quatre étrangers. Yangon United s’est ainsi offert les services de trois Brésiliens et d’un Japonais. La compétition est cependant interrompue jusqu’à la fin du mois de juin en raison de trois rendez-vous internationaux : les qualifications pour la Coupe du Monde 2018, au deuxième tour desquelles l’équipe nationale rencontrera le Laos, mais aussi les Jeux d’Asie du Sud-Est, où la sélection U-23 défendra ses chances, et la Coupe du Monde U-20, qui se déroulera en Nouvelle-Zélande.

Le régime militaire qui contrôle le pays investit beaucoup d’argent dans le sport en général et dans le football en particulier.

Les infrastructures sont dans l’ensemble de très bon niveau ; à Yangon, elles sont même exceptionnelles. La ville possède en effet deux grands stades nationaux et les joueurs peuvent s’entraîner dans des conditions optimales. Le club appartient à l’homme d’affaires Pye Phyo Tay Za. Le premier poursuivant au classement est le Ayeyawady United, qui a fini sixième l’année passée et a remporté sept des huit rencontres qu’il a disputées pour l’instant.

Il semblerait qu’Ayeyawady soit la seule équipe capable de tenir tête à Yangon, une formation qui, deux journées avant la fin de la phase aller du championnat, est déjà sur la bonne voie pour remporter le quatrième titre national de son histoire. Å

Débuts prometteurs Neuf matches, neuf victoires – Yangon United est toujours invaincu cette saison.

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Bundesliga allemande

Où est la bière ?

Andreas Jaros est écrivain et vit à Vienne.

À l’approche de sa “semaine de vérité” marquée par la demi-finale de Ligue des Champions contre Barcelone, le Bayern Munich a remporté son premier trophée de la saison. Son plus proche poursuivant en Bundesliga, le VfL Wolfsbourg, s’est incliné 1:0 sur la pelouse du Borussia Mönchengladbach lors de la 30e journée, alors que seul un succès lui aurait permis de prolonger le suspense. Le géant bavarois a donc empoché son 25e titre de champion d’Allemagne la veille, en s’imposant 1:0 face au Hertha Berlin.

Le but du sacre est à mettre au crédit de Bastian Schweinsteiger qui, avec huit titres nationaux, égale le record détenu conjointement par Oliver Kahn et Mehmet Scholl.

Leurs rêves de triplé se sont toutefois envolés.

Le Bayern s’est en effet incliné 1 :3 en demi­finale de la Coupe d’Allemagne, ce mercredi, après la fatidique séance des tirs au but.

Il y a maintenant 15 ans que le club des bords de l’Isar n’a plus eu l’occasion de fêter la conquête du titre à domicile et de célébrer immédiatement l’événement avec ses fans.

Dimanche, les stars du Bayern étaient dis­ persées un peu partout au moment où Max Kruse faisait chuter Wolfsbourg en marquant à la dernière minute. Certains assistaient à un match de basket, d’autres avaient profité de cette journée de liberté pour se reposer à la maison.

Cette année, Munich s’est adjugé le titre quelques semaines plus tard qu’en 2014. Pour la première saison de Pep Guardiola en Alle16

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Rage de vaincre Mario Götze partage le trophée et le champagne avec ses “Twittos”.

magne, le championnat avait alors livré son verdict dès le 25 mars. En ce printemps 2015, l’effectif du club bavarois est décimé par les blessures de joueurs cadres tels que Robben, Ribéry ou encore Alaba). Grâce à ce sacre, leurs coéquipiers se sont heureusement chargé de mettre fin aux remous suscités par le départ précipité du docteur Müller-Wohlfahrt.

établi. Pourtant, le Bayern devrait “se méfier et respecter ces Loups qui, s’ils se renforcent, pourraient bientôt redevenir champions d’Allemagne”, estime Stefan Effenberg dans un entretien accordé à Sport Bild. “C’est pour voir des footballeurs comme Kevin de Bruyne que j’allume la télévision”, ajoute l’ancien international allemand.

De son côté, Wolfsbourg a tenu au mieux le rôle de remplaçant de Dortmund en retardant l’inévitable. On se souviendra notamment de son succès 4:1 au début de la phase retour face au futur champion d’Allemagne, qui a encaissé ce jour-là autant de buts en 70 minutes que lors des 17 journées précédentes.

Malheureusement, la constance a manqué au club de Basse-Saxe pour bousculer l’ordre

Effenberg sait de quoi il parle, puisqu’il a porté les couleurs du Bayern et de Wolfsbourg au cours de sa carrière. Par une curieuse ironie du sort, il a également été l’un des joueurs emblématiques d’une autre équipe à la fête cette saison, le Borussia Mönchengladbach de l’astucieux Lucien Favre, candidat à la qualification pour la Ligue des Champions. Å

Twitter

Les joueurs et les supporters vont devoir patienter encore un peu avant de fêter ce triomphe comme il se doit. De plus, le programme encore chargé des rouges et bleus en Ligue des Champions impose une concentration rigoureuse. Le Süddeutsche Zeitung n’a quoi qu’il en soit pas manqué de relever l’ascétisme munichois : “Thomas Müller aurait sans doute volontiers versé une bière blanche sur la tête de quel­qu’un pour l’occasion, comme le veut la tradition. Mais le Bayern a décidé de reléguer ce titre symbolique au second plan, comme s’il s’agissait d’un simple détail.”

Premier League égyptienne

Le Za ma lek renoue ave c s o n p a s s é Mark Gleeson est journaliste et

sort, n’est pas installé sur l’île au milieu du Nil à laquelle il doit son nom mais sur la rive nord. Les Chevaliers Blancs n’ont plus ceint la couronne égyptienne depuis 2004. La frustration est d’autant plus grande qu’au cours de cette période, le grand rival Al Ahly s’est adjugé tous les titres mis en jeu.

commentateur de football et vit au Cap.

Il y a un peu de plus de 90 ans, le Zamalek remportait la toute première édition du championnat d’Égypte. Malheureusement, ces dernières années, les succès se font plus rares pour le géant du Caire qui, par une curieuse ironie du

Cette saison, avec sept points d’avance sur son premier poursuivant, le Zamalek semble pourtant bien parti pour mettre fin à cette longue traversée du désert. Un sacre serait aussi l’occasion d’oublier définitivement le drame du 22 février, au cours duquel 22 spectateurs ont perdu la vie en tentant de forcer l’entrée du stade pour assister au match

entre le Zamalek et l’ENPPI. Cette tragédie a provoqué l’interruption du championnat.

Celui-ci a repris son cours à la fin du mois de mars, mais les matches ont désormais lieu à huis clos.

Depuis l’arrivée aux commandes de Jesualdo Ferreira, le Zamalek accumule en tout cas les bons résultats. Avec 57 points en 24 journées, tous les espoirs sont permis. Les Chevaliers Blancs n’ont perdu qu’une fois cette saison et restent sur dix matches sans défaite depuis l’arrivée du technicien portugais en janvier.

La bonne santé du Zamalek contraste avec le déclin d’Al Ahly. Lundi, la défaite concédée face à Arab Contractors a encore accentué la pression qui pèse sur Juan Garrido. L’an dernier, l’Espagnol avait mené les Diables Rouges à la victoire en Coupe de la Confédération de la CAF. À 13 journées de la fin de la saison, son équipe pointe désormais en troisième position, à onze longueurs du Zamalek. Garrido doit donc faire face à une véritable pluie de critiques.

En dépit de son statut de club le plus titré d’Afrique, Al Ahly semble avoir du mal à digérer les départs de la plupart de ses cadres au cours des deux dernières années : Wael Gomaa, Mohamed Aboutrika et Mohamed Barakat ont pris leur retraite et personne ne parvient vraiment à les remplacer. De son côté, l’ENPPI se trouve à la tête d’une belle série de neuf matches sans défaite et reste en embuscade à la deuxième place. L’entraîneur Tarek El Ashry est en poste depuis trois ans, ce qui représente une longévité inhabituelle en Égypte. Au fil du temps, il a réussi à mettre en place une équipe compétitive.

Mohamed El-Shahed / AFP

Au cours des mois à venir, tous les clubs vont devoir gérer un calendrier chargé. La plupart seront amenés à jouer tous les trois jours. “Un tel programme affecte les performances des joueurs. C’est la raison pour laquelle notre jeu n’est pas très attrayant mais ce qui compte, c’est de gagner”, martèle Ferreira. Å

Titre en vue Omar Gaber (à g.), du Zamalek, au duel avec Walid Soliman (Al Ahly).

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L’ I N T E R V I E W

“La meilleure partie de la saison” Ancien milieu de terrain réputé pour sa vivacité et son intelligence, Michael Laudrup a ­notamment mené le Danemark en quarts de finale de la Coupe du Monde 1998 en France. ­Aujourd’hui entraîneur, il revient dans cet entretien sur ses principes de jeu et sur le suspense qui règne dans les grands championnats européens à l’approche de la fin de la saison.

Michael Laudrup, vous venez de remporter la Qatar Stars League dès votre première saison à Lekhwiya. Qu’avez-vous ressenti en décrochant ce titre ?

Michael Laudrup : Je suis très satisfait.

C’est agréable de gagner un trophée. Nous avons dû relever pas mal de défis, à commencer par l’absence des internationaux retenus pour disputer la Coupe du Golfe, remportée par le Qatar, mais aussi pour la Coupe d’Asie et la Coupe des Nations. Dans ces conditions, nous avons eu beaucoup de mérite de gagner ce championnat, surtout avec un tel total. La saison dernière, Lekhwiya avait été sacré avec 53 points et ses premiers poursuivants affichaient respectivement 48 et 47 points. Cette année nous avons 62 points contre 57 à Al Sadd. Il nous a donc fallu être encore plus performants pour remporter le titre. Nous sommes également engagés en Ligue des champions et nous comptons bien franchir la phase de groupes. Lekhwiya n’a de plus encore jamais réussi de doublé. Nous pouvons encore entrer dans l’histoire en décrochant la Coupe du Qatar ou la Coupe de l’Emir.

Votre philosophie s’inspire-t-elle directement de votre façon de jouer ? Comment avez-vous réussi à vous adapter aux environnements très différents dans lesquels vous avez travaillé ?

Si vous regardez la façon dont nous nous entraînons, je pense que oui. Le niveau est très différent dans les grands championnats européens, mais ce que je fais ici n’est pas si éloigné de ce que j’essayais d’inculquer aux joueurs de Swansea ou de Getafe. Un entraîneur doit s’adapter aux gens, à la culture, au niveau du club … mais quel que soit l’endroit où l’on officie, il y a des choses simples que l’on peut transmettre. Ici, nous avons beaucoup d’internationaux. Ces joueurs sont techniquement doués. Nous travaillons donc plutôt sur la possession et la conservation du ballon.

Avec le recul, quel jugement portez-vous sur votre passage à Swansea ?

Nous avons vécu un moment historique.

Pour la première fois, le club a terminé parmi les dix premiers du championnat. Nous lui avons également offert son premier titre en 18

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100 ans. C’est ça, écrire l’histoire. Dans dix ans, les supporters parleront encore de ce trophée en League Cup et de l’équipe qui l’a remporté. ­J ’espère qu’il en sera de même ici.

Les entraîneurs, les joueurs et les clubs doivent toujours chercher à aller plus loin.

Pour ça, il faut identifier les éléments à améliorer. Il faut aussi en avoir la possibilité.

Avez-vous le sentiment d’avoir laissé un héritage à Swansea ?

Le club a évolué. Pour beaucoup, les joueurs que j’avais recrutés sont partis. Mais il faut admettre que le club fait une très bonne saison en Premier League. J’en suis ravi. Quand nous avons gagné la Coupe, j’ai dit à mes hommes de savourer ce moment car on ne sait jamais quand le succès reviendra. Ça peut être l’année prochaine, dans cinq ou dans 20 ans. Mais ce trophée restera pour toujours.

Auparavant, vous avez connu une belle réussite en Espagne, à Getafe. Peut-on comparer le niveau technique en Premier League et en Liga ?

C’est difficile. Il s’agit de deux compétitions fantastiques, animées par des joueurs d’exception. À quoi ressemble une équipe anglaise caractéristique ? Il y a tellement de styles de jeu différents, du bon vieux kick and rush au football raffiné d’équipes comme Arsenal ou Manchester City. Il y a peut-être plus de variété en Premier League qu’en Liga, où tout le monde essaye de conserver le ballon. L’intensité est plus élevée en Angleterre, mais ça n’empêche pas ses représentants de connaître des heures difficiles dans les compétitions européennes. Ça fait deux ans de suite qu’il n’y a aucune équipe en quarts de finale. Pour les supporters et pour les organisateurs du championnat le plus populaire et le plus riche du monde, c’est difficile à accepter. Pendant des années, les Anglais ont régné sur l’Europe. Maintenant, tout le monde se demande ce qui se passe.

Certes, il y a Barcelone et le Real Madrid, mais il y a aussi la Juventus, le PSG, Monaco, Porto … des clubs issus de championnats moins huppés obtiennent de bons résultats.

Qu’est-ce qui se passe ?

En parlant de compétition, le FC Barcelone et le Real Madrid, deux clubs que vous connaissez bien, sont actuellement à la lutte pour le titre en Espagne. Quel est votre favori ?

Difficile de faire un choix. Les deux équipes ont un calendrier chargé. Quatre points, c’était un matelas confortable ; maintenant que l’écart s’est réduit à deux unités, les choses vont devenir plus compliquées. Les résultats en Ligue des champions vont aussi avoir un impact. Une qualification ou une élimination représente deux matches en plus ou en moins. Barcelone et le Real veulent tout gagner. Ils se préparent en conséquence et ils sont prêts à aller jusqu’au bout. Pour nous, spectateurs, c’est la meilleure partie de la saison. Selon moi, le Barça conserve un léger avantage parce qu’il fait la course en tête mais il suffit d’un mauvais match pour repasser derrière. D’une manière générale, il vaut toujours mieux être devant. C’était la même chose pour nous contre Al Sadd. Le poursuivant doit absolument gagner, en espérant un faux pas du leader.

Lorsque vous suivez certains matches, vous arrive-t-il d’avoir du mal à choisir entre deux de vos anciennes équipes ?

Je ne fais pas de différence. Je suis fier d’avoir porté les couleurs de ces deux clubs.

Les cinq années passées à Barcelone ont été les meilleures de ma carrière de joueur. À Madrid, j’ai reçu un accueil merveilleux.

Je n’y suis pas né ici, j’étais un étranger.

Pourtant, je suis très heureux d’avoir fait partie de ces deux gigantesques institutions.

Certains joueurs des effectifs actuels vous rappellent-ils le joueur que vous étiez ?

Ils sont nombreux. Je ressens toujours une certaine fierté lorsque quelqu’un réussi un geste hors du commun et que l’on entend dire : “c’est le nouveau Laudrup”. Ça fait 18 ou 19 ans que j’ai quitté l’Espagne et on se souvient encore de moi. C’est beau. Å Propos recueillis par Matthias Krug

Nom Michael Laudrup Date et lieu de naissance 15 juin 1964, Frederiksberg (Danemark) Poste Milieu de terrain Principaux clubs fréquentés 1981 Kjøbenhavns Boldklub 1982–1983 Brøndby IF 1983–1989 Juventus Turin 1983–1985 Lazio Rome (prêt) 1989–1994 FC Barcelone 1994–1996 Real Madrid 1997–1998 Ajax Amsterdam Principales équipes entraînées 2002–2006 Brøndby IF 2007–2008 Getafe 2008–2009 Spartak Moscou 2010–2011 RCD Majorque 2012–2014 Swansea City Seit 2014 Lekhwiya Équipe nationale de Danemark 104 sélections, 37 buts Principaux succès en tant que joueur Championnat d’Italie 1986 Championnat d’Espagne 1991, 1992, 1993, 1994, 1995 Coupe d’Espagne 1990 Coupe d’Europe des clubs champions 1992 Championnat des Pays-Bas 1998 Meilleur joueur étranger du championnat d’Espagne 1992, 1993 Principaux succès en tant qu’entraîneur

Bax Lindhardt

Coupe de la Ligue anglaise 2013 Entraîneur de l’année au Danemark 2003, 2005

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First Love

Lieu : Rio Negro, Manaus Date : 5 avril 2015 Heure : 12h34 Photog raphe : Br uno Kelly

REUTERS

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Développer le football partout et pour tous

Organiser des tournois captivants

Œuvrer pour la société et l’environnement

Pour le jeu. Pour le monde.

La FIFA s’engage à développer le football pour le bénéfice de tous. Sa mission est de : Développer le jeu L’objectif premier de la FIFA est de développer le football dans ses 209 associations membres. La Coupe du Monde de la FIFA™ lui donne les ressources nécessaires pour lui permettre d’investir USD 550 000 par jour dans le développement du football partout dans le monde.

Toucher le monde La FIFA entend également toucher le monde à travers ses compétitions et événements internationaux qui fédèrent et inspirent les peuples du monde entier.

FIFA.com

Bâtir un meilleur avenir Le football est bien plus qu’un simple sport. Son universalité lui confère un pouvoir unique et une portée qu’il convient de gérer avec précaution. La FIFA est convaincue de son devoir envers la société qui dépasse les frontières du football.

COUPE DU MONDE DES CLUBS DE L A FIFA

LE BILLET DU PRÉSIDENT

Les champions ont rendez-vous au Japon La Coupe du Monde des Clubs fait son retour au ­Japon, où les préparations vont bon train.

Un signe en faveur de la paix

“L

Objet de convoitise Sept équipes seront présentes en décembre au Japon pour disputer la Coupe du Monde des Clubs (En image: Carles Puyol, 2011).

Toshifumi Kitamura / AFP Photo

A

près avoir accueilli la compétition pour la dernière fois en 2012, le Japon en sera de nouveau l’hôte en 2015 et 2016, les dates de l’édition de cette année ayant été confirmées entre le 10 et le 20 décembre.

Le Secrétaire Général de la FIFA, Jérôme Valcke, a indiqué que l’expé­ rience de la Fédération Japonaise de Football (JFA) pour ce qui est d’organiser des compétitions majeures sera un élément clé de la réussite de l’événement.

“Avec entre autres six Coupes du Monde des Clubs accueillies avec brio, ce pays a un beau CV en matière de compétitions de la FIFA, et nous savons que l’organisation sera parfaite, avec un public nombreux et une atmosphère de fête. La popularité et la reconnaissance de la compétition grandissent année après année et, au vu de l’énorme sou­ tien fourni par le Japon, il est certain que cette tendance se confirmera.”

Le président de la JFA, Kuniya Daini, a quant à lui déclaré que la compétition était importante pour le Japon à la fois en termes de ­développement et de divertissement. “C’est une grande occasion pour les joueurs comme pour les amateurs de football d’observer les ten­ dances mondiales du football de clubs. La Coupe du Monde des Clubs propose en effet un football spectaculaire en plus de laisser entrevoir la philosophie de jeu et la culture footballistique des différents clubs et de leur championnat. Avec la FIFA, nous allons tout faire pour assu­ rer le succès de cette compétition. Cela sera par ailleurs une expérience importante pour nous car nous organiserons également les Jeux Olym­ piques et Paralympiques de Tokyo 2020.” Le coup d’envoi des prépara­ tifs de la compétition a été donné et la JFA annoncera prochainement le nom des villes hôtes. La compétition rassemblera les champions continentaux des six confédérations (AFC, CAF, CONCACAF, CON­ MEBOL, OFC et UEFA) ainsi que le champion du Japon. Å tfw

e sport unit les gens et crée de l’espoir. Il est plus puissant que les gouvernements pour briser les barrières sociales et poli­ tiques.” Ces paroles, prononcées par l’inoubliable Nelson Man­ dela, sont encore plus d’actualité que jamais. Je le ressens chaque jour. Bien sûr, le développement et l’amélioration du football sont les principales missions de la FIFA. Il n’en demeure pas moins que les sujets d’ordre social occupent une place de plus en plus importante.

Plus que tout autre sport, le football est capable de bâtir des ponts entre les êtres humains. Dans des régions comme la Syrie, l’Irak, l’Afghanistan, la Somalie ou la Palestine, ravagées par les conflits, le coup d’envoi d’un match n’est pas seulement un vecteur d’émotions positives et d’espoir ; souvent, il ouvre également la voie à des discussions diplomatiques. Par le biais de projets de déve­ loppement et de formation, nous sommes actifs à la base et appor­ tons notre aide là où l’opinion publique ne songe pas à regarder. La FIFA investit 616 016 dollars par jour dans ses différents programmes de développement, qui concernent aussi bien l’amélioration des i nfrastructures que le support technique ou l’organisation de ­ ­compétitions. À ce jour, le montant de nos aides directes a déjà ­dépassé deux milliards de dollars. À l’occasion de notre Congrès organisé à Budapest en mai 2012, nous avons lancé la campagne “Handshake for Peace” en collabora­ tion avec la Fédération norvégienne de football et le Centre Nobel de la Paix, basé à Oslo. Semaine après semaine, nous pouvons constater l’incroyable portée symbolique et le rayonnement de ce message de paix à travers toute la planète football, plus particu­ lièrement chez les jeunes. La poignée de main est devenue un rituel immuable, avant et après les matches, même entre les remplaçants et les entraîneurs. Ces gestes simples réalisés par Neymar et Messi à la face du monde, notre jeunesse entend bien les reproduire à son échelle.

Il me tient particulièrement à cœur de maintenir l’intensité de nos efforts et de continuer à diffuser le message de cette campagne.

N’oublions pas que l’influence de notre sport ne se limite pas au seul terrain et aux 90 minutes d’un match. Grâce à son implantation globale et sa popularité, nous avons une opportunité unique d’unir les gens, mais aussi d’enseigner le respect et la tolérance. Comme le disait Mandela : “Célébrons l’humanité”. À ces mots, je rajoute les suivants : “Serrons-nous la main – pour la paix !”

Votre Sepp Blatter T H E F I FA W E E K LY

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FRANCE

Philippe Bergeroo a été champion d’Europe avec la France en 1984. Il était entraîneur des gardiens lors du sacre mondial de 1998.

Aujourd’hui, il prépare l’équipe de France féminine pour la Coupe du Monde au Canada. Sarah Steiner s’est entretenue avec le technicien français.

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Franck Fife / AFP

“Les problèmes sont traités différemment dans le football féminin”

FRANCE

Philippe Bergeroo, la Coupe du Monde Féminine 2015 commence dans un peu plus de six semaines au Canada. Où en est votre équipe ?

Philippe Bergeroo : Nous avons beaucoup travaillé en repartant de zéro avec un nouvel encadrement ; de nombreuses choses ont évolué. Nous avons bénéficié d’investissements importants, destinés à nous mettre dans les meilleures conditions pour la Coupe du Monde. Cependant, mon prédécesseur avait déjà fait du bon travail.

Nous progressons pas à pas.

Afin de remporter le titre mondial en juin ?

Nous n’arriverons pas au Canada avec l’étiquette de favori. Nous voulons aller le plus loin possible évidemment. Je pense toutefois que le trophée reviendra à une autre équipe.

Laquelle ?

Les États-Unis, l’Allemagne, le Japon ou le Brésil. Je n’exclus pas non plus un succès de la Chine ou de la Corée. Sans oublier les pays nordiques tels que la Suède et la Norvège. Il n’y a que trois places sur le podium et nous ne serons pas les seuls à les convoiter.

Au vu de la phase de qualification et de la préparation des “Bleues”, votre équipe peut pourtant nourrir des ambitions.

Oui, les filles ont livré des prestations de haut niveau. Participer à la Coupe de l’Algarve était capital car nous devions nous mesurer à de grandes nations. Ça s’est plutôt bien passé pour nous, même si nous nous sommes inclinés en finale contre les États-Unis. Les autres rencontres amicales contre le Brésil et le Canada ont, elles aussi, été de bonne facture. Nous sommes sur la bonne voie. Ces matches ont par ailleurs été l’occasion pour moi de tester de jeunes joueuses et de nouvelles tactiques.

Ces derniers mois, de nombreuses jeunes footballeuses ont pu faire leurs preuves en sélection. Sont-elles bien acceptées ?

Nous avons tenté d’intégrer peu à peu les jeunes au groupe, y compris pendant les qualifications. Contre le Kazakhstan ou la Bulgarie, j’ai titularisé plusieurs joueuses de 18 ou 19 ans. Je les ai juste laissées de côté pour les rencontres les plus importantes.

L’entraînement est évidemment un moment privilégié pour l’intégration.

Philippe Bergeroo Préfère les conversations entre quatre yeux.

Disputer une Coupe du Monde, c’est voyager ensemble, dans tous les sens du terme.

Est-il impératif que l’équipe fonctionne à 100 % et qu’il règne une bonne ambiance au sein du groupe ?

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FRANCE

Qu’entendez-vous par là ?

Il est tout à fait inconcevable que je critique ou que je réprimande une fille devant les autres. Ça ne se passe pas de cette façon dans le football féminin. Les soucis se règlent en aparté. Le football féminin n’est pas très différent de son homologue masculin, du moins pour la fonction d’entraîneur.

D’ailleurs, je ne suis pas un entraîneur d’hommes ou de femmes, je suis un entraîneur de football. Toutefois, je dois être plus prudent dans certaines situations.

Vous avez été gardien de but, puis entraîneur des gardiens. Votre progression en tant qu’entraîneur vous apparaît-elle comme une suite logique ?

J’ai eu la chance de faire une carrière professionnelle. Lorsque j’ai raccroché les crampons, j’ai décidé d’obtenir tous les diplômes d’entraîneur. Après avoir travaillé à l’Institut National du Sport et avoir entraîné les gardiens de l’équipe nationale masculine, j’ai reçu une proposition de Paris. Je l’ai acceptée car je n’avais plus rien à apprendre avec les portiers et je rêvais

Je ne suis pas un entraîneur d’hommes ou de femmes. Je suis un entraîneur de football. d’une autre expérience. J’ai commencé en tant qu’adjoint, puis je suis devenu entraîneur principal de l’équipe première du PSG.

Comment avez-vous atterri dans le football féminin ?

Je ne m’étais pas officiellement porté candidat au poste de sélectionneur national. Noël Le Graët, le président de la Fédération française de football, est très impliqué dans le football féminin. Il m’a appelé et m’a proposé le poste.

Avez-vous accepté tout de suite ?

Il fallait que j’y réfléchisse. J’ai aussi demandé à ma femme si elle était d’accord (rires). Quarante-huit heures plus tard, je signais. Les choses étaient claires : “Si nous voyons que ça ne marche pas au bout de six mois, j’arrête.” Je suis toujours là.

Restez-vous un gardien de but dans l’âme ?

Accordez-vous une attention particulière au dernier rempart de votre équipe ?

Champions du monde Bergeroo porte le gardien Fabien Barthez sur ses épaules, après la finale (1998).

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Sûrement, oui. Mais Albert Rust s’en occupe très bien, c’est la personne qu’il me fallait pour cette fonction. Je le connais depuis longtemps. En 1984, il était le deuxième gardien des Tricolores. Je lui fais entièrement confiance et je le laisse travailler comme il l’entend.

Est-il difficile de trouver de bonnes gardiennes ?

Nous avons la chance d’avoir quelques excellentes spécialistes. Mais il n’est pas évident d’en trouver chez les jeunes. Nous devons y remédier et améliorer le recrutement. Il ne faut surtout pas spécialiser les jeunes filles à ce poste dès le début. Les joueuses doivent, dans un premier temps, posséder une bonne coordination générale. Ça peut même passer par l’apprentissage des mouvements d’un autre sport. La formation ne doit pas être trop spécifique.

Je conseille aux gardiennes en devenir de tester d’autres positions sur le terrain ou même d’essayer d’autres disciplines. Une fois que leur coordination est au point, elles peuvent prendre place devant les filets.

C’est en effet au niveau de la coordination que le bât blesse généralement.

Vous évoluerez au sein du Groupe E de la Coupe du Monde, aux côtés de l’Angleterre, de la Colombie et du Mexique. Qui craignez-vous le plus ?

Je respecte les trois équipes. Je suis néanmoins conscient des énormes progrès réalisés par les Anglaises ces dix dernières

Presse Sports / freshfocus, Fanck Fife / AFP (2)

C’est essentiel et nous y travaillons d’arrache-pied. Les footballeuses plus âgées et les plus expérimentées remplissent leur rôle de leader. Sans elles, l’équipe ne serait pas si soudée. S’il y a le moindre problème, j’essaie d’en parler immédiatement à mes joueuses. Puis, elles le règlent entre elles.

Les problèmes sont traités différemment dans le football féminin.

Tact Dans certaines situations, Bergeroo fait preuve de plus de

FRANCE

années. Nous aurons fort à faire contre elles.

Comment préparez-vous votre groupe pour ces affiches ?

Nous étudions le jeu de nos adversaires, nous analysons leur tactique et nous visionnons des enregistrements vidéo.

Nous avons d’ailleurs regardé le match nul entre la Colombie et le Brésil. C’était une rencontre spectaculaire. Il faudra vraiment être vigilant.

La France dispose d’un énorme potentiel offensif. Vous comptez dans vos rangs la meilleure buteuse des qualifications, Gaëtane Thiney (13 buts), et la meilleure passeuse, Louisa Nécib.

Oui, mais le collectif passe avant tout.

S’il ne fonctionne pas, les meilleures attaquantes ne m’apporteront rien. Gaëtane a réalisé une saison exceptionnelle. Louisa, quant à elle, revient de blessure. Elle a retrouvé les terrains lors de la finale de la Coupe de France, quand Lyon s’est adjugé le doublé en battant Montpellier 2:1. Nous comptons beaucoup sur elle et sur sa technique hors du commun.

Ces deux championnes sont-elles vos ­meilleurs atouts ?

Notre point fort ne réside pas dans l’individuel, mais dans l’équilibre du groupe. Notre attaque est aussi efficace que notre défense. Tout est question de complémentarité. J’essaie de doubler chaque poste,

de façon à pouvoir pallier toute blessure, même s’il n’y a que 23 places à attribuer au total. Elles sont toutes très chères.

À l’époque, vous avez vous-même réussi à en obtenir une.

Oui, mais je n’étais que troisième gardien. C’était à l’occasion de l’Euro 1984 en France et nous avons soulevé la coupe. Plus tard, j’ai participé à la Coupe du Monde 1998, mais en tant qu’entraîneur des gardiens. C’était encore en France et il y avait eu encore un titre à la clé. Quels souvenirs !

L’histoire pourrait se répéter...

En effet, en 2019. La France accueillera la Coupe du Monde Féminine. C’est fantastique !

Cette compétition représente-t-elle l’aboutissement parfait de vos projets ?

Nous nous étions mis d’accord sur différents objectifs à atteindre. Il fallait commencer par décrocher notre billet pour la Coupe du Monde 2015. C’est désormais chose faite. Ensuite, nous voulions améliorer notre classement FIFA. Nous y sommes également parvenus (6ème en juin 2013, 3ème actuellement). Enfin, nous souhaitions intégrer de jeunes talents à l’équipe.

Le dispositif actuel se compose de onze joueuses qui seront présentes en 2019. Elles auront la chance de prendre part à une Coupe du Monde à domicile. C’est tout simplement magnifique ! Å

ÉQUIPE DE FRANCE DE FOOTBALL FÉMININE Coupe du Monde : 2003, 2011, 2015 Champ. d’Europe : 1984, 1997, 2001, 2005, 2009, 2013 Jeux olympiques : 2012 Classement mondial : 3e Position Sélectionneur : Philippe Bergeroo Record de sélections : Sandrine Soubeyrand (198 sélections) Meilleure buteuse : Marinette Pichon (81 buts) Groupe pour la Coupe du Monde Gardiennes : Sarah Bouhaddi (Lyon), Céline Deville (Juvisy), Méline Gérard (Lyon) Défenseuses : Laure Boulleau (PSG), Anaïg Butel (Juvisy), Sabrina Delannoy (PSG), Laura Georges (PSG), Jessica Houara d’Hommeaux (PSG), Amel Majri (Lyon), Griedge Mbock Bathy (Guingamp), Wendie Renard (Lyon) Milieux de terrain : Camille Abily (Lyon), Élise Bussaglia (Lyon), Kenza Dali (PSG), Kheira Hamraoui (PSG), Amandine Henry (Lyon), Claire Lavogez (Montpellier), Louisa Nécib (Lyon), Élodie Thomis (Lyon) Attaquantes : Marie-Laure Delie (PSG), Kadidiatou Diani (Juvisy), Eugénie Le Sommer (Lyon), Gaëtane Thiney ( Juvisy) Remplaçantes : Viviane Asseyi (Montpellier), Charlotte Bilbault (Soyaux), Amandine Guérin (Soyaux), Aurélie Kaci (PSG), Clarisse Le Bihan (Guingamp), Julie Soyer (Juvisy), Sandie Toletti (Montpellier)

Nom Philippe Bergeroo Date et lieu de naissance 13 janvier 1954, Ciboure (France) Poste Gardien de but Parcours de joueur 1969–1971 Saint Jean-de Luz 1971–1987 Bordeaux 1987–1983 Lille 1983–1989 Toulouse Parcours d’entraîneur 1988–1990 INSEP 1990–1998 France (entraîneur des gardiens) 1998–2001 Paris Saint-Germain 2002 Rennes 2003, 2007–2008 France U-16 2003–2007 France U-17 2010–2013 France U-18, U-19 Depuis 2013 France (équipe féminine)

diplomatie qu’avec les hommes.

Tourné vers l’avenir La Coupe du Monde 2019 en France est un objectif avoué.

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TRIBUNE

COUP DE PROJEC TEUR

INFORMATIONS GÉNÉR ALES Pays : Namibie Trigramme FIFA : NAM Continent : Afrique Capitale : Windhoek

Le compte est bon Sarah Steiner

Mario Wagner / 2Agenten

A

utrefois, le monde était simple et structuré, au moins en ce qui concerne le football. En fonction de son poste, chaque joueur se voyait attribuer un numéro, du numéro 1 (le gardien) au numéro 11 (l’ailier gauche). Il n’y avait pas de discussions.

Certains numéros ont encore de nos jours une signification particulière, comme le numéro 10 sacré par exemple. Mais les possibilités sont beaucoup plus vastes. Au niveau international, pratiquement tous les nombres à deux chiffres sont autorisés. Seuls les grands tournois comme la Coupe du Monde ou l’Euro imposent, depuis 2008, des numéros continus, du 1 au 23.

En championnat, les footballeurs n’ont que l’embarras du choix. On trouve même un numéro zéro, porté par Hicham Zerouali entre 1999 et 2002 à Aberdeen. Surnommé Zéro, le Marocain avait obtenu une autorisation spéciale des autorités écossaises. Le numéro 1 n’est quant à lui pas exclusivement réservé aux gardiens. À l’image du milieu de terrain argentin Osvaldo Ardiles, qui avait revêtu une tunique floquée de ce chiffre emblématique lors de la Coupe du Monde 1982 en arguant de l’ordre alphabétique, l’Écossais Stuart Balmer a voulu faire bouger les traditions. Dans les années 90, le milieu de terrain de Charlton a lui aussi porté le fameux numéro 1.

On ne compte plus les anecdotes concernant les maillots à deux chiffres. Bixente ­L izarazu a ainsi opté un temps pour le 69.

Son choix se justifie : né en 1969, il mesure 1m69 et pèse 69kg. Ronaldo a lui aussi fait quelques fantaisies. Transféré du Real Madrid à l’AC Milan en 2007, Il Fenomeno a constaté que “son” numéro 9 était déjà pris. Il a donc choisi le 99. Dix ans auparavant, à l’occasion d’un autre passage de l’Espagne à l’Italie (cette fois, du FC Barcelone à l’Inter Milan), le Brésilien avait obtenu son numéro fétiche, aux ­dépens d’Ivan Zamorano. Loin de se laisser abattre, l’attaquant chilien avait immédiatement trouvé la parade, réclamant le numéro 18. Un petit signe “plus” habilement placé entre les deux chiffres lui avait alors permis de résoudre l’équation : 1 + 8 = 9. Å

INFORMATIONS GÉOGR APHIQUES Superficie : 824 116 km² Point culminant : Le massif du Brandberg 2 606 m Façade maritime : Océan Atlantique

FOOTBALL MASCULIN Classement FIFA : 113e position Coupe du Monde : aucune participation

FOOTBALL FÉMININ Classement FIFA : 115e position Coupe du monde : aucune participation

DERNIERS RÉSULTATS Hommes : Namibie - Swaziland 1:1 10 septembre 2014 Foot. Femmes : Namibie - Swaziland 6:2 21 mars 2015

INVES TISSEMENTS DE L A FIFA Depuis 2001 :

La rubrique hebdomadaire de la rédaction de The FIFA Weekly

2 082 500 USD T H E F I FA W E E K LY

29

Š2014 FIFA TM

6 juin - 5 juillet

C O M P T E À R E B O U R S C A N A DA 2015 : E N C O R E 36 J O U R S

La fête peut commencer Le match d’ouverture de la Coupe du Monde Féminine aura lieu le 6 juin au Commonwealth Stadium d’Edmonton. En marge des joutes sportives, on peut également s’attendre à assister à une très belle fête en tribunes.

Déjà dans l’ambiance Les supporters canadiens sont prêts à faire du bruit pendant la Coupe du Monde.

ENCORE 36 JOURS Originaires de l’Alberta, Tegan et Sara sont enthousiastes à l’idée de faire partie de la compétition qui réunira les meilleures footballeuses de la planète, du 6 juin au 5 juillet. “Nous allons interpréter une chanson aux côtés d’autres artistes et modèles. Nous avons hâte d’être sur place à Edmonton, dans notre province de l’Alberta, pour participer à un événement aussi palpitant”, se félicitent-elles.

Le public comme 12e femme “Nous sommes très fiers de la participation de talents canadiens à l’occasion des cérémonies d’ouverture, qui seront suivies d’un océan à l’autre et autour du monde.

Le Canada est heureux de disputer ses deux premiers matches, y compris le match d’ouverture à Edmonton”, a rappelé Peter Montopoli, chef de la direction du Comité organisateur national. “Nous savons qu’Edmonton fera honneur à sa réputation d’hôte de qualité pour le football international. Tout le public sera là pour soutenir les Canadiennes et jouer le rôle de 12e femme sur le terrain.” Å tfw

L Mike Hewitt / Getty Images

a chanteuse Sarah McLachlan, lauréate d’un Grammy, et le duo Tegan et Sara, lauréat d’un prix Juno, seront les artistes invités à se produire aux cérémonies d’ouverture de la Coupe du Monde Féminine qui se dérouleront avant le match d’ouverture, qui opposera le Canada à la RP Chine le 6 juin à Edmonton.

Les cérémonies lanceront officiellement la compétition et compteront plus de 200 artistes qui célébreront l’autonomisation et l’unification des femmes.

Le slogan officiel de la compétition – Vers le Grand But – prendra vie avec des prestations qui véhiculeront l’impact positif du sport sur le terrain comme en dehors. Centrées autour des idées d’ambition, d’inspiration, d’honneur, de victoire, de célébration et de fierté, elles mettront l’accent sur les plus grands attributs du sport et souligneront l’héritage durable et l’incidence globale d’une compétition qui met en vedette des femmes de toutes origines qui ont réussi.

“Je crois qu’il est important d’avoir des modèles” “Je suis honorée de faire partie de cette cérémonie. Ce sera l’occasion idéale de chanter ”In Your Shoes“ qui m’a été inspirée par l’incroyable histoire de Malala Yousafzai et par sa force de caractère”, souligne McLachlan. “En tant que mère de deux filles, je crois qu’il est important d’avoir des modèles. Nous sommes tellement chanceux ici au Canada d’avoir des athlètes accomplies comme celles de notre équipe canadienne, qui sont un exemple pour nous tous.”

T H E F I FA W E E K LY

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LE MIROIR DU TEMPS

T

H

E

N

Stade Highbury, Londres

1951

Arsenal Football Club

Pleins feux sur le match Arsenal - Glasgow Rangers.

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T H E F I FA W E E K LY

LE MIROIR DU TEMPS

N

O

W

Allianz Arena, Munich

2012

Daniel Kopatsch / Bongarts / Getty Images

Spectacle laser à l’occasion du match Bayern Munich - Borussia Mönchengladbach.

T H E F I FA W E E K LY

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N E T Z E R L’ E X P E R T

Combien de mâles alpha peuvent coexister dans une équipe ?

LE S DÉCL AR AT IONS DE LA SEMAINE

“Il faut vraiment que nous changions de restaurateur car très, très souvent, ils ne regardent même pas le match.

Vraiment, je crois qu’ils restent à table. Des sushis, du homard, de l’excellent champagne, du Cristal – on leur donne tout ! Je crois qu’on devrait leur servir du pain et de l’eau.”

José Mourinho s’en prend aux personnes responsables de l’accueil des arbitres

“En soulevant le trophée de la Coupe du Monde à Berlin, j’avais l’impression de toucher le ciel.

Le coup de tête de Zidane a contribué à notre victoire, c’est indéniable.”

Marco Materazzi, champion du monde

Calme et talentueux Günter Netzer à 34 ans.

Sven Simon / imago

E

n présence de mâles alpha, il faut savoir faire preuve de tact. C’est particulièrement vrai dans le cas des entraîneurs. Son rôle consiste à intervenir au bon moment, lorsqu’il se passe quelque chose sur le plan humain. Il lui faut pour cela repérer la place occupée par chaque individu au sein du groupe. Cela signifie également qu’il doit être capable de trouver le bon équilibre.

Dans le football moderne, les joueurs de premier plan n’ont plus le même statut qu’autrefois. Personnellement, je trouve cette évolution salutaire. Dans les années 70 ou 80, toute une équipe pouvait se reposer sur un seul homme. Lorsque ce pilier se fissurait, tout le système s’écroulait autour de lui.

Aujourd’hui, on peut s’étonner du nombre de fortes personnalités qui coexistent au sein des grandes équipes. Tant que chacun se respecte et que personne ne cherche à accaparer toute l’attention, il n’y a pas de raison pour

que des problèmes surviennent. Il faut savoir qu’il existe aussi des mâles alpha discrets.

Ceux-là sont peut-être les plus importants, car ils révèlent lorsque l’équipe traverse une période difficile.

Il va sans dire qu’il faut laisser à ces caractères exceptionnels un peu de place pour s’exprimer. En contrepartie, les performances sur le terrain doivent suivre. Que ce soit à Mönchengladbach ou au Real Madrid, il m’arrivait d’avoir mes petites frasques. Néanmoins, on ne m’a jamais rien reproché car les gens savaient que sur le terrain, je répondais toujours présent. Å

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le football.

Posez vos questions à Günter Netzer : feedback-theweekly@fifa.org

“Depuis le début de la saison, j’ai dû recevoir plus de 2 000 coups de téléphone à propos de Pogba.

Nous avons reçu plusieurs demandes de fiançailles, mais nous ne sommes pas encore prêts pour le mariage !

Nous sommes liés pour encore cinq ans à la Juventus, mais nous sommes entre gentlemen : si une offre intéressante se présente, nous la saisirons.”

Mino Raiola, agent de Paul Pogba

“Je ne suis pas d’accord pour dire que Dybala est le nouveau Agüero.

C’est le nouveau Messi. Il est à l’aise partout sur le terrain, comme Messi.”

Maurizio Zamparini, président de Palerme T H E F I FA W E E K LY

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FIFA PARTNER

LE TOURNANT

“Entraîneur grâce à ma femme” Devenu entraîneur après avoir raccroché les crampons, Aaran Lines a rapidement fait ses preuves dans son nouveau métier. Son succès, le Néo-Zélandais estime le devoir avant tout à sa femme.

Keystone / AP

I

l y a quelques années encore, je n’aurais jamais cru que j’atteindrais les sommets à la tête d’une équipe de football féminin.

Au cours de ma carrière de joueur, c’est en effet une discipline à laquelle je ne me suis jamais vraiment intéressé.

Dans ma jeunesse, j’ai été repéré par le légendaire Wynton Rufer, qui m’a fait quitter la Nouvelle-Zélande pour rejoindre l’Allemagne.

Après avoir fait mes classes dans les équipes de jeunes du Werder Brême, j’ai fréquenté plusieurs clubs du nord de l’Allemagne et de la Pologne, puis je suis parti aux États-Unis pour une dernière aventure. C’est là que j’ai découvert le football féminin par l’intermédiaire d’une joueuse, Alexandra, qui est aujourd’hui mon épouse. Elle a joué un rôle prépondérant dans tout ce qui m’est arrivé par la suite.

Mais prenons les choses dans l’ordre : à la fin de ma carrière, j’ai pris la décision de passer ma licence d’entraîneur. En Europe, quand on est professionnel, on est pris par le football 11 mois sur 12, contre huit aux États-Unis. Ça me laissait assez de temps pour revenir en Allemagne et passer la licence B de l’UEFA à l’école supérieure du sport de Leipzig. De plus, j’ai toujours été intéressé par ce métier. À mon retour aux États-Unis, ma femme et moi avons monté une équipe à Rochester, nommée Western New York Flash.

La franchise appartient à la famille de mon épouse. Tout le monde voulait que j’en devienne l’entraîneur. Je n’avais aucune

expérience dans le football féminin, mais grâce à Alex, qui a joué à un très bon niveau à l’université de Niagara, j’étais conscient de la passion et de l’envie avec lesquelles les femmes pratiquaient ce sport.

La première année avait plutôt valeur d’essai et on peut dire qu’elle a achevé de me convaincre. À mes yeux, le formidable défi que représente la fondation d’un club et nos modestes débuts sont aujourd’hui encore le ciment de notre réussite. Nous cherchons toujours à exploiter au maximum nos capacités et à poursuivre notre progression. Cette philosophie nous a permis de remporter le championnat de la WPS en 2011, avant qu’il ne fasse faillite, ou encore d’aller jusqu’en finale de la NWSL en 2013. En 2012, j’ai même été élu entraîneur de l’année aux États-Unis.

Tous ces succès, c’est avant tout à Alex que je les dois. Å Propos recueillis par Rainer Hennies

Nom Aaran Lines Date et lieu de naissance 21 décembre 1976, Lower Hutt (Nouvelle-Zélande) Principaux clubs fréquentés Halswell United, Nouvelle-Zélande 1995–1996 Werder Brême II 1996–1998 Kickers Emden 1998–1999 VfL Osnabrück 2002 Dresde SC 2002–2003 Ruch Chorzów 2005 Portland Timbers 2006–2007 Rochester Rhinos Jusqu’en 2009 Richmond SC Équipe nationale 31 sélections (4 buts) Équipes entraînées 2009–2010 Buffalo Flash Depuis 2011 Western New York Flash

Dans la rubrique “Le Tournant”, de grands noms du football reviennent sur les moments qui ont marqué leur vie.

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CLASSEMENT MONDIAL MASCULIN

Leader Entrées dans le Top 10 Sorties du Top 10 Nombre total de matches disputés Équipes avec le plus grand nombre de matches Plus grande progression en termes de points Plus grande progression en termes de places Plus grand recul en termes de points Plus grand recul en termes de places P osition Équipe

+/- Points

Allemagne (inchangé) Suisse (9e, + 3 places), Espagne (10e, + 1 place) France (11e, – 3 places), Italie (13e, – 3 places) 135 Îles Vierges britanniques, Dominique (3 matches chacune) Pays de Galles (+ 153 points) Bhoutan (+ 46 places) Israël (– 231 points) Nouvelle-Calédonie (– 23 places)

P osition Équipe

+/- Points

P osition Équipe

Dernière mise à jour : 9 avril 2015 +/- Points

P osition Équipe

+/- Points

1 Allemagne

0 1687

55 Gabon

-1

583

109 Cuba

1

298

163 Bhoutan

46

128

2 Argentine

0 1490

56 Mali

-5

578

110 Soudan

0

288

164 Malaisie

-11

123

3 Belgique

1 1457

57 Albanie

4

575

111 Libye

120

4 Colombie

-1 1412

57 République de Corée

-1

575

111 Saint-Kitts-et-Nevis

5 Brésil

1 1354

59 Zambie

1

556

113 Namibie

6 Pays-Bas

-1 1301

60 Afrique du Sud

7 Portugal

0 1221

61 Guinée équatoriale

8 Uruguay

1 1176

9 Suisse

-5

553

114 Canada

-11

549

115 Azerbaïdjan

62 République d'Irlande

4

546

3 1135

63 Australie

2

10 Espagne

1 1132

64 Pérou

11 France

-3 1127

65 Trinité-et-Tobago

12 Roumanie

2 1086

66 Burkina Faso

13 Italie

-3 1085

67 Bulgarie

14 Angleterre

3 1030

15 Costa Rica

-2 1014

16 Chili

-1

991

17 Croatie

2

977

1

281

165 Grenade

-7

10

281

166 Porto Rico

-6

119

0

279

167 Hong Kong

-10

116

2

277

167 Bangladesh

-5

116

24

264

169 Suriname

-8

115

116 St-Vincent-et-les-Grenadines

3

262

170 Yémen

5

111

531

117 Kenya

1

258

171 Montserrat

1

107

-5

526

118 République dominicaine

-11

257

172 Pakistan

-2

106

-2

519

119 Niger

-5

252

173 Îles Vierges américaines

24

104

2

517

120 Mauritanie

-5

246

174 Nouvelle-Calédonie

-23

101

4

505

121 Moldavie

1

245

175 Guam

-8

97

68 Émirats arabes unis

1

501

122 Lesotho

-2

242

175 Swaziland

-12

97

69 Venezuela

3

495

123 Burundi

3

237

177 Dominique

4

96

70 Norvège

0

491

123 Zimbabwe

1

237

178 Laos

-8

88

70 Monténégro

-3

491

125 Vietnam

5

229

179 Cambodge

2

86

18 Mexique

3

937

72 Ouganda

2

485

126 Syrie

26

225

179 Chinese Taipei

9

86

19 République tchèque

-3

923

73 Ouzbékistan

-1

476

127 Koweït

-2

224

181 Népal

-1

71

20 Slovaquie

2

920

74 Rwanda

-10

474

128 Liechtenstein

-5

219

181 Maurice

9

71

21 Algérie

-3

917

75 Jamaïque

1

466

129 Bermudes

40

217

183 Brunei

15

69

22 Pays de Galles

15

916

76 Honduras

5

451

130 Barbade

1

215

184 Turks et Caicos

-8

66

23 Côte d’Ivoire

-3

907

77 Arménie

2

449

131 Guinée-Bissau

3

212

184 Macao

3

66

24 Grèce

3

900

78 Finlande

0

446

131 Liberia

-14

212

186 Tahiti

-22

65

25 Autriche

-2

891

79 Haïti

-2

442

133 Kazakhstan

5

210

186 Comores

-9

65

26 Ghana

-2

833

80 Togo

-5

435

134 Aruba

-6

204

186 Sri Lanka

-12

65

27 États-Unis

5

815

81 Paraguay

-1

418

135 Afghanistan

2

203

189 Seychelles

-11

60

28 Danemark

0

808

82 RP Chine

29 Écosse

10

796

83 Belarus

1

408

136 Sainte-Lucie

-4

202

190 São Tomé-et-Principe

-11

58

15

397

137 Luxembourg

-1

200

191 Îles Caïmans

14

48

30 Tunisie

-5

793

31 Bosnie-et-Herzégovine

-1

783

84 Salvador

5

388

138 Géorgie

-12

197

192 Îles Salomon

-8

46

85 Lettonie

10

387

139 Philippines

-11

193

193 Soudan du Sud

-5

43

32 Russie

1

781

86 Mozambique

0

385

140 Palestine

0

192

194 Saint-Marin

-13

40

33 Ukraine

-2

772

86 Irak

11

385

141 Maldives

-8

191

195 Vanuatu

-4

34

34 Équateur

-5

759

88 Sierra Leone

-1

382

142 Thaïlande

0

183

196 Fidji

-4

30

35 Pologne

-1

753

89 Angola

-5

381

143 Tadjikistan

-2

175

196 Samoa

-4

30

36 Sénégal

0

752

90 Guatemala

-8

372

144 République centrafricaine

-1

163

198 Bahamas

-4

26

37 Cap-Vert

1

737

91 Maroc

-2

371

144 Liban

2

163

198 Îles Vierges britanniques

3

26

38 Islande

-3

728

92 Bolivie

0

360

144 Nouvelle-Zélande

-10

163

200 Mongolie

-5

19

39 Suède

6

704

93 Estonie

-6

358

147 Inde

26

161

201 Tonga

-5

17

40 Iran

2

689

94 Bénin

-2

357

148 Curaçao

11

159

202 Papouasie-Nouvelle-Guinée

-3

13

41 Guinée

3

678

95 Arabie saoudite

4

349

149 Malte

-4

158

203 Samoa américaines

-3

12

42 Irlande du Nord

1

672

96 Chypre

-11

342

150 Madagascar

-3

156

204 Andorre

-3

8

43 Hongrie

3

665

97 Oman

-1

341

151 Tchad

-3

155

204 Érythrée

-3

8

44 Serbie

-4

664

97 Malawi

-6

341

152 Timor oriental

33

151

206 Somalie

-2

6

45 Nigeria

-4

652

99 Qatar

10

337

153 Kirghizistan

-3

146

207 Djibouti

-1

4

-20

649

100 Lituanie

-6

333

154 Nicaragua

31

142

207 Îles Cook

-1

4

47 Slovénie

1

648

101 Éthiopie

1

321

155 Guyana

11

139

209 Anguilla

-1

2

48 Cameroun

1

627

102 Îles Féroé

3

318

156 Gambie

12

138

46 Israël

49 Congo

3

624

103 Jordanie

-2

316

157 RDP Corée

-8

137

50 Japon

3

614

104 Botswana

2

314

158 Myanmar

-5

133

51 Égypte

7

612

105 ARY Macédoine

3

312

159 Turkménistan

-15

131

52 Turquie

4

603

106 Antigua-et-Barbuda

-4

311

159 Indonésie

-3

131

53 Panamá

8

587

107 Tanzanie

-7

302

159 Belize

5

131

54 RD Congo

-7

584

108 Bahreïn

-4

299

162 Singapour

-9

130

38

T H E F I FA W E E K LY

http://fr.fifa.com/worldranking/index.html

PUZZLE

Revue hebdomadaire publiée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA)

Président Joseph S. Blatter

1

5

7

9

4 7

Directeur de la Communication et des Affaires publiques Walter De Gregorio

3

9

8

1

Rédacteur en chef Perikles Monioudis

4

Rédaction Alan Schweingruber (rédacteur en chef adjoint), Sarah Steiner

6

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2

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5

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1

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5

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Production Hans-Peter Frei

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DIFFICILE

2

Impression Zofinger Tagblatt AG

2 2

Internet www.fifa.com/theweekly

Les opinions exprimées dans The FIFA Weekly ne reflètent pas nécessairement celles de la FIFA.

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Assistantes de rédaction Alissa Rosskopf, Honey Thaljieh

La reproduction des photos et des articles, y compris sous forme d’extraits, est interdite, sauf accord de la rédaction et sous réserve de la mention “The FIFA Weekly, © FIFA 2015”.

La rédaction n’a aucune obligation de publier des textes ou des photos non sollicités. La FIFA et le logo FIFA sont des marques déposées par la FIFA. Produit et imprimé en Suisse.

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8

Ont contribué à ce numéro Andreas Alf, Emanuele Giulianelli, Mark Gleeson, Rainer Hennies, Matthias Krug, Michael Lewis

Contact feedback-theweekly@fifa.org

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Collaborateurs réguliers Ronald Düker, Luigi Garlando, Sven Goldmann, Andreas Jaros, Jordi Punti, Thomas Renggli, David Winner, Roland Zorn

Traduction www.sportstranslations.com

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MOYEN

Correction Nena Morf (responsable), Martin Beran, Kristina Rotach

Responsables de projet Bernd Fisa, Christian Schaub

7

1 3

Conception artistique Catharina Clajus

Mise en page Richie Krönert (responsable), Tobias Benz, Susanne Egli

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1

2

Secrétaire Général Jérôme Valcke

Service photo Peggy Knotz, Andres Wilhelm (adjoint)

2

FACILE

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T H E F I FA W E E K LY

Puzzles courtesy: opensky.ca/sudoku

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Le but du jeu est de remplir la grille avec des chiffres de 1 à 9, qui ne se trouvent jamais plus d’une fois dans la même ligne, la même colonne ou le même carré de 3x3.

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R É S U LTAT S D U D E R N I E R S O N DAG E

LE SONDAGE DE L A SEMAINE

Selon vous, qui remportera la Ligue Europa 2014/15 ?

Lequel de ces champions continentaux fera le meilleur parcours à la Coupe du Monde de Beach Soccer 2015 ?

42+38+137 12 20 29 7%

13%

42%

· Brésil · Madagascar · Russie · Oman · Mexique

Pour voter, rendez-vous sur : FIFA.com/newscentre

Source : Fifa.com

38%

≠ FC Séville ≠ SSC Naples ≠ AC Fiorentina ≠ Dnipro Dnipropetrowsk

ans, c’est l’âge auquel Ezequiel Lavezzi a inscrit son premier triplé en championnat. L’attaquant argentin du Paris Saint-Germain, qui n’avait trouvé le chemin des filets qu’une seule fois au cours de ses 16 dernières apparitions en club comme en sélection, a fait mouche à trois reprises en l’espace de 49 minutes au cours de la victoire du PSG 6:1 contre Lille.

éditions du championnat d’Afrique du Sud ont été remportées par les Kaizer Chiefs. Le club de Soweto, qui n’a perdu que deux de ses 27 matches de championnat cette saison en ne concédant que 12 buts, a remporté l’épreuve alors qu’il reste encore trois journées à disputer et ce grâce à une victoire 4:1 sur Polokwane City.

ans sans victoire en Serie A contre la Juventus pour le Torino. Un succès 2:1 dans le Derby della Mole a mis fin à une série de 17 matches sans s’imposer pour les Granata face au frère ennemi. Il s’agit de la plus longue série de ce type pour le Toro contre un club italien.

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LA SEMAINE EN CHIFFRES