The FIFA Weekly Edition #30

N O 30, 16 MAI 2014

ÉDITION FR ANÇAISE

Fédération Internationale de Football Association – depuis 1904

Handshake for Peace BLATTER LA GRANDE CHANCE DU FOOTBALL

COUPE DU MONDE 2014 ACHETER DES BILLETS POUR AIDER L’ENVIRONNEMENT

FOOTBALL FÉMININ TYRESÖ SE LANCE DANS LA COURSE AUX ÉTOILES W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY

DANS CE NUMÉRO

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Amérique du Nord et centrale 35 membres www.concacaf.com

Un symbole pour la paix Neymar et Piqué participent ensemble à l’initiative lancée par la FIFA et le Centre Nobel pour la Paix, “Une Poignée de main pour la Paix”.

Ces deux footballeurs aux parcours radicalement différents partagent une même ambition : changer le monde grâce au football.

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Tyresö dans la course aux étoiles La Suède est le pays qui compte le plus de footballeuses professionnelles. Là-bas, le football est aujourd’hui le sport féminin dont on parle le plus et il fait presque partie du patrimoine culturel national. Ce succès se retrouve aussi sur le terrain : le 22 mai, Tyresö FF disputera la finale de la Ligue des Champions féminine.

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H istorique : De Paris à Zurich Depuis plus de 80 ans, la FIFA a posé ses valises dans la plus grande ville de Suisse. The FIFA Weekly retrace pour vous l’histoire du siège de l’instance dirigeante du football mondial, de ses premiers bureaux à Paris à ses locaux ultramodernes de Zurich.

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G ünter Netzer “Quelle a été la meilleure Coupe du Monde ?”

Günter Netzer répond à une lectrice anglaise et revient sur l’édition qui l’a marqué à titre personnel.

Amérique du Sud 10 membres www.conmebol.com

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Sepp Blatter Le Président de la FIFA revient sur la chance que représente la “Poignée de main pour la Paix”.

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Protection de l’environnement La FIFA lance un programme pour compenser les émissions de CO2.

Poignée de main pour la Paix Les deux stars du FC Barcelone Piqué (à g.) et Neymar se serrent la main lors de la séance photo organisée par la FIFA dans la capitale catalane.

Christian Grund/13 (Photo)

Coupe du Monde 2014 : Groupes A à C

VERS LE GRAND BUT™ 2

Groupe A

Groupe B

Groupe C

Brésil

Espagne

Colombie

Croatie

Pays-Bas

Grèce

Mexique

Chili

Côte d’Ivoire

Cameroun

Australie

Japon

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L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

Europe 54 membres www.uefa.com

Afrique 54 membres www.cafonline.com

Asie 46 membres www.the-afc.com

Océanie 11 membres www.oceaniafootball.com

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Le Tournant Shkelzen Gashi a pris le risque de descendre d’un niveau. Il est aujourd’hui meilleur buteur du championnat de Suisse.

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Le Maccabi Tel Aviv à la fête Le club le plus titré d’Israël a défendu sa couronne avec succès grâce à trois personnages incontournables : Zahavi, Sousa et Cruijff.

Coupe du Monde 2014 : Groupes D à H

Getty Images (2), Afp (1), Corbis (1)

Groupe D

Groupe E

Groupe F

Groupe G

Groupe H

Uruguay

Suisse

Argentine

Allemagne

Belgique

Costa Rica

Equateur

Bosnie-Herzégovine

Por tugal

Algérie

Angleterre

France

Iran

Ghana

Russie

Italie

Honduras

Nigeria

USA

République de Corée

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À DÉCOUVERT

Avec le sourire Entre le ballon et l’objectif, ces enfants de Johannesburg (Afrique du Sud) ne savent plus où donner de la tête.

Pour la paix

A

utrefois, une poignée de main avec l’adversaire signifiait qu’on l’affrontait sans armes. Aujourd’hui, si ce geste quotidien est pris au sens figuré, il n’a rien perdu de sa force unificatrice.

Le Centre Nobel pour la Paix à Oslo et la FIFA symbolisent la force du football au moyen d’un simple geste d’amitié, de respect et de paix : “la Poignée de main pour la Paix”, qui fait maintenant partie intégrante du protocole de match pour tous les tournois de la FIFA. Le champion du monde espagnol Gerard Piqué et le Brésilien Neymar se sont retrouvés à Barcelone pour une “Poignée de main pour la Paix”. Ils ont grandi dans des milieux sociaux très différents et leurs chemins ne se seraient jamais croisés sans le football. Sarah Steiner retrace leur histoire et l’évolution de ce geste dont la portée dépasse le simple symbole.

M

L

es personnes qui achètent un billet pour un match de la Coupe du Monde 2014 au Brésil peuvent compenser gratuitement les émissions de CO2 causées par leur voyage vers le lieu de la rencontre. La FIFA va compenser 100 % de ses émissions de CO2 opérationnelles et assumera également celles des supporters ayant fait le déplacement. Alois Hug parle dans “En route pour le Brésil” d’une Coupe du Monde durable.

L

es Suédoises de Tyresö affronteront le VfL Wolfsbourg en finale de la Ligue des Champions féminine, le 22 mai à Lisbonne. Mais Tyresö est au bord de la faillite. Andrea Grünenfelder nous emmène à la découverte du football féminin suédois. Å Perikles Monioudis

laif

ême dans des zones de conflit comme l’Afghanistan, la Somalie ou la Syrie, le coup d’envoi d’un match de football marque aussi souvent le début de pourparlers politiques et diplomatiques, écrit le Président de la FIFA dans sa tribune

hebdomadaire. “Mieux qu’aucun autre sport, le football sait construire des ponts et rassembler les individus.” Selon Sepp Blatter, il ne faut en aucun cas laisser passer cette chance-là au Brésil.

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HANDSHAKE FOR PEACE

Christian Grund/13Photo

UN GESTE POUR LA PAIX

Une poignée de main est un geste simple, mais aussi un signe de paix universel. Le football veut montrer la voie et souligner l’importance de ce geste. Deux stars du ballon rond qui pourraient difficilement être plus différentes, Neymar et Piqué, jouent ici le rôle d’exemples.

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HANDSHAKE FOR PEACE

“L

Sarah Steiner (texte) et Christian Grund (images)

e sport a le pouvoir d’inspirer et de rassembler les gens.” Cette citation de Nelson Mandela est mondialement connue. Le football peut changer le monde et le rendre meilleur : l’idée peut paraître désuète et pourtant, de nombreux exemples prouvent que c’est vrai (voir page 12).

Pour agir à grande échelle, il faut pouvoir compter sur de grands noms. Des apparitions médiatiques sur la scène internationale constituent une condition indispensable quand il s’agit d’attirer l’attention du monde entier. La FIFA remplit cette condition, mais elle a aussi la possibilité de demander aux footballeurs de jouer le rôle d’ambassadeurs du sport, d’organiser des rencontres avec des hommes politiques et d’ouvrir le dialogue. Le projet “Une poignée de main pour la Paix” (“Handshake for Peace”) s’inscrit dans cette lignée.

Le point de départ de cette initiative est un geste simple : deux personnes qui se serrent la main, un symbole universel de paix et d’amitié. Initié par le Centre Nobel pour la Paix en Norvège, le projet a été adopté par la FIFA dans le cadre de sa mission consistant à construire un avenir meilleur pour tous à travers le football, sous le slogan “Ça commence par toi et moi”. À l’approche de la Coupe du Monde au Brésil, ça commence par Neymar et Piqué. Les deux joueurs du FC Barcelone s’engagent ensemble pour le projet. Deux stars qui pourraient difficilement être plus différentes se serrent la main pour envoyer un signal fort en faveur de la paix.

Le premier est issu d’un milieu très modeste, a grandi la balle au pied et s’est exercé sur les plages du Brésil, tandis que le second vient d’une famille aisée. L’Espagnol a reçu une bonne éducation, avant de passer par le centre de formation de La Masia. S’il n’y avait pas eu le football, les destins de ces deux hommes ne se seraient sûrement jamais croisés. Mais grâce à leur talent, ils se retrouvent face-à-face et se battent côte à côte pour la bonne cause. “Le football m’a prouvé que dans la vie, on pouvait tout obtenir, à condition de le vouloir. Le football peut faire bouger les choses. C’est notre devoir d’utiliser notre popularité à bon escient”, déclare Neymar.

“Le nouveau Pelé” Celui-ci, fils d’un père mécanicien et d’une mère aide de cuisine, a grandi à Mogi das Cruzes, à 40 km à l’est de São Paulo. Le football a joué dès le début un rôle majeur dans sa vie. Enfant, il courait après le ballon dans les rues inclinées de cette ville côtière. Jouer en pente était diffi8

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HANDSHAKE FOR PEACE

cile, parce qu’il fallait être capable de s’arrêter brusquement en plein milieu d’une course, nous explique Neymar. Aujourd’hui, il est justement réputé pour ces changements de rythme. À onze ans, il a rejoint les Meninos da Vila, le centre de formation du FC Santos, où il s’est imposé comme l’un des plus grands espoirs du football mondial. Pelé dit de lui : “Il peut devenir meilleur que moi.” Le magazine TIME le présente d’ailleurs comme “the next Pelé”. Neymar a inscrit 156 buts en 256 matches pour le FC Santos.

Ce lien avec Santos est une affaire de famille.

Le grand-père de Neymar, Ilzemar, était un grand fan du club. Quant à son père, il a endossé le maillot du FC Santos pour jouer chez les juniors. Devenu professionnel, il a été sous contrat avec plusieurs clubs, avant de devoir mettre un terme précoce à sa carrière à cause d’une blessure. C’est son fils, Neymar Junior, qui poursuit son rêve. Celui-ci a déjà largement dépassé ses attentes. Aujourd’hui, Neymar Senior est le manager du jeune joueur et son principal interlocuteur. Neymar dit de lui : “Mon père est bien plus qu’un père. Il est mon meilleur ami, il est toute ma vie.” Si la star de 22 ans est arrivée jusque-là, ce n’est pas seulement grâce à son talent exceptionnel : Neymar est aussi connu pour sa grande ambition, un trait de caractère qui n’est pas toujours perçu de manière positive.

Mais le mot “perdre” n’existe pas dans le vocabulaire du joueur. Petit, il s’entraînait sans interruption, dans les gradins des stades où son père jouait, sur la plage, dans les rues, dans la maison où il a passé son enfance et dont il partageait une seule chambre avec ses parents et sa sœur (avec un matelas pour quatre).

“Je crois qu’il est de notre devoir de nous battre pour la paix et pour la justice chaque fois que nous le pouvons.”

Gerard Piqué

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Une amitié pour la vie Neymar sans ballon, c’était inimaginable. “Je dribblais dans toute la maison, je commentais mes propres tirs. Il y avait même des fautes. Quand j’étais bloqué par le canapé, je me plaignais à l’arbitre”, raconte-t-il. À force de se promener partout balle au pied, il a fini par se faire remarquer. Un jour de fin 1998, lors d’un tournoi de vétérans auquel participait son père, Neymar montait et descendait quatre à quatre les marches d’un escalier dans les gradins. C’est là qu’il a croisé celui qui l’a découvert. “Il faisait preuve de beaucoup d’habileté, d’agilité et de coordination”, se rappelle Betinho, qui était à la recherche de nouveaux joueurs pour une équipe de futsal. Un talent comme il n’y en a qu’un sur mille millions, voilà ce que l’entraîneur aurait dit avoir décelé en Neymar. Une profonde amitié, qui dure aujourd’hui encore, s’est tissée entre les deux hommes. Betinho était là quand Neymar a intégré le FC Santos et encore là quand, dix ans plus tard, il a été présenté officiellement aux supporters du FC Barcelone.

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HANDSHAKE FOR PEACE

Neymar est venu en Europe pour la première fois en 2006. Ses deux semaines d’essai au Real Madrid ont totalement convaincu les responsables du club. Le joueur a cependant préféré retourner dans son pays natal. “C’était le rêve, mais j’étais encore trop jeune, ma famille me manquait et le climat brésilien aussi”, explique l’attaquant. Le FC Santos n’était pas tout à fait pour rien dans cette décision : il a offert au jeune footballeur un million de réaux (375 000 euros) pour le persuader de rester. Au fil des ans, Neymar a reçu de nombreuses propositions. En 2010, c’est Chelsea qui a tenté de le recruter, Pelé en personne l’a alors appelé pour le supplier de ne pas quitter le Brésil. Sept ans après son bref séjour madrilène, le jeune talent a fini par céder aux sirènes venues de l’autre côté de l’Atlantique.

Il a été transféré au FC Barcelone en 2013.

La tâche ne s’annonçait pas facile. Au Barça, il n’allait plus être la superstar, mais une star parmi d’autres : Messi, Xavi, Iniesta… Mais Neymar a endossé avec humilité son rôle “d’apprenti”. Il a ainsi beaucoup appris en Catalogne. Il a dû assimiler un schéma tactique qu’il ne connaissait pas et se contenter de n’être qu’un élément parmi d’autres, au sein d’une hiérarchie établie depuis des années. Son compatriote Dani Alves l’a beaucoup aidé à trouver sa place. “C’est mon meilleur ami”, dit aujourd’hui de lui Neymar, dont l’expérience la plus impressionnante en Europe reste son arrivée : “Imaginez, j’étais un garçon simple venu du Brésil et soudain, je devais m’avancer dans un stade plein à craquer rien que pour me présenter.” Lors de la conférence de presse qui a suivi, il n’a d’ailleurs pas pu retenir ses larmes.

Le titre mondial en ligne de mire À présent, Neymar regarde vers l’avant, vers la Coupe du Monde en particulier. Honneur, fierté nationale, émotions : la Seleçao représente tout pour lui. Il déclare avec une certaine assurance : “Disputer une finale, c’est mon plus grand rêve !” Il faut dire qu’après sa remarquable performance en Coupe des Confédérations 2013, le Brésilien a toutes les raisons d’y croire. C’est lors de ce tournoi que se sont vraiment croisés pour la première fois les chemins de Neymar et de Piqué. En finale, le premier a été à l’origine de l’expulsion du deuxième, son nouveau coéquipier au Barça.

Si les deux joueurs sont entre-temps devenus bons amis, sous le maillot de l’équipe nationale, Neymar ne fait pas de cadeau. “Si Dieu le veut, je remporterai le titre mondial au Brésil. Je vais en tout cas faire tout ce que je peux pour faire plaisir à nos fans”, lance-t-il.

Ginga e malicia, l’art de vivre à la brésilienne, associé à une intelligence footballistique hors du commun, voilà ce qui caractérise Neymar.

“Je joue parce que j’adore le football”, dit-il.

Tout simplement.

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“C’est notre devoir” Lors d’une séance photo réalisée ensemble à Barcelone, les deux stars ne laissent entrevoir aucun signe de rivalité. Neymar et Piqué rient beaucoup, tous deux sont de bonne humeur et tout à fait prêts à remplir la mission qui leur a été confiée. Piqué est conscient des responsabilités qu’implique son statut de célébrité : “Nous sommes des privilégiés, nous les footballeurs. Nous avons la grande chance de gagner de l’argent en pratiquant notre activité préférée. Ce métier est une vraie vocation pour moi. Je crois qu’il est de notre devoir de nous battre pour la paix et pour la justice chaque fois que nous le pouvons.” Ce projet lui en donne l’opportunité.

En 2013, on a recensé 414 conflits dans le monde, 45 d’entre eux étaient violents et 20 étaient répertoriés comme des guerres. Le football n’est bien sûr pas en mesure de faire cesser ces drames. Le sport a cependant le pouvoir d’unir les individus, il offre une plateforme idéale pour entamer le dialogue. C’est une langue universelle qui permet d’établir une communication, un rapprochement. Les enT H E F I FA W E E K LY

fants sont les premiers à souffrir des guerres et Piqué pense à eux en particulier : “Cela me rend extrêmement triste de savoir qu’il y a des enfants qui doivent grandir sans nourriture, sans toit au-dessus de leur tête, privés de sécurité.

Nous devons tout faire pour lutter contre ces problèmes, dans la mesure du possible.”

Un vrai Culé L’enfance de Gerard Piqué a été tout le contraire de ce qu’il décrit. Le joueur vient de la classe moyenne, son père est dans les affaires et sa mère médecin. Né à Barcelone, le défenseur est inscrit comme socio du Barça depuis sa naissance. Piqué est un supporter pur jus, un vrai Culé. Il faut dire que son grand-père a été vice-président du club.

Les couleurs rouge et bleue l’ont donc accompagné pendant toute son enfance. “Je chantais l’hymne du Barça tous les soirs avant d’aller au lit”, raconte le joueur. À cinq ans, il allait déjà au stade tous les week-ends pour suivre les matches de son club. Sa voie était toute tracée, son rêve était clair : porter un jour le maillot catalan.

C’est à l’âge de dix ans qu’il a entamé son parcours au FC Barcelone, au sein du célèbre centre

HANDSHAKE FOR PEACE

“Le football m’a prouvé que dans la vie, on pouvait obtenir ce qu’on voulait.”

Neymar

“Handshake for Peace” La campagne “Handshake for Peace” (“Une poignée de main pour la Paix”) est une initiative commune du Centre Nobel pour la Paix et de la FIFA. Ce projet a pour objectif d’associer la portée mondiale et le pouvoir du football à un geste simple, la poignée de main, symbolisant l’amitié, le respect et la paix, pour transmettre ce message à la société. La campagne a été lancée le 10 décembre 2013, à l’occasion de la Coupe du Monde des Clubs au Maroc. Cette poignée de main fait désormais partie intégrante du protocole des matches lors de chaque compétition de la FIFA. Cette dernière investit par ailleurs dans le budget du Centre Nobel afin de la Paix pour soutenir ses activités. Å http://www.fifa.com/aboutfifa/video/video=2243471/

de formation de La Masia, où il a appartenu à une véritable génération dorée : “C’était une équipe incroyable. Un bref échange de regards suffisait pour que nous sachions ce que l’autre pensait, ce qu’il ressentait, où nous devions envoyer la balle.”

C’est dans cette équipe que jouaient également Lionel Messi et Cesc Fabregas. Mais cette institution n’est pas un simple centre de formation ; c’est aussi une école de la vie. “On exigeait vraiment beaucoup de nous, pas seulement sur le terrain”, souligne Piqué : ceux qui ne faisaient pas leurs devoirs ou ne réussissaient pas leurs examens risquaient le renvoi pur et simple. Au Barça, les valeurs éthiques jouent un grand rôle : “Que tu sois bon ou pas, si tu ne te plies pas aux règles communes que sont le respect, l’esprit d’équipe et l’humilité, tu n’as aucun avenir ici.”

Pourtant, Piqué ne s’est pas immédiatement épanoui au FC Barcelone après être devenu professionnel. À 17 ans, il a rejoint les rangs de Manchester United, “pour progresser en tant que footballeur mais aussi en tant qu’être humain”, comme il dit. Sous la direction de Sir Alex Ferguson, il a effectivement évolué. Il ne jouait cependant pas régulièrement et devait souvent se T H E F I FA W E E K LY

contenter du rôle de spectateur. Il était en effet confronté à la concurrence de Rio Ferdinand et de Nemanja Vidic, deux excellents éléments. En quatre ans, Piqué a disputé 23 rencontres avec Manchester. Il a également passé une saison en prêt à Saragosse. Mais cette expérience en Angleterre lui a aussi appris à faire face à des moments difficiles : “J’étais un enfant quand je suis arrivé et un homme quand je suis reparti”, résume-t-il.

Collection de titres En 2008, il a signé avec le Barça et son rêve est finalement devenu réalité. Aujourd’hui, Piqué est l’un des piliers du club, mais aussi de l’équipe d’Espagne. Il tient un rôle de meneur, il est la tour de contrôle de la défense. En six ans sous les couleurs catalanes, il a remporté au moins un trophée chaque année : championnat, Copa del Rey, Super Coupe d’Espagne, Coupe du Monde des Clubs et Ligue des Champions. À ce palmarès s’ajoutent les titres de champion d’Europe et du Monde et la participation à la Coupe des Confédérations avec l’Espagne. Derrière tous ces succès se cache une recette éprouvée : travailler dur.

“Il faut faire des sacrifices et être fort. Les gens ne voient que les titres et la réussite, ce qu’il y a derrière est généralement peu considéré.”

Comme chez Neymar, la famille joue également pour Piqué un rôle fondamental et indispensable à son succès : “Mes parents ont toujours été là pour me soutenir, dans les bons comme dans les mauvais moments. Ils m’ont toujours apporté tout ce que je souhaitais.”

Piqué a déjà obtenu presque tout ce qu’il est possible d’obtenir dans le football, il n’est pourtant pas près d’être lassé. Il affiche d’ailleurs de grandes ambitions pour la Coupe du Monde 2014. “Quand je serai vieux, je veux me souvenir de tous les beaux moments que j’aurai vécus. Il faut que la finale de cette Coupe du Monde en fasse partie”, dit-il. Le défenseur collectionne précieusement tous les titres et les distinctions qu’il remporte, mais pas seulement les coupes et autres trophées : il a par exemple gardé un bout de filet d’un but de la finale d’Afrique du Sud 2010. Il espère pouvoir compléter sa collection par un souvenir de Rio, après la finale de Brésil 2014. Voilà toutefois un point sur lequel Neymar n’est pas d’accord…

Une photo, point de départ du projet Mais nous n’en sommes pas encore là. Pour l’heure, une autre mission attend les deux stars.

Le moment est venu pour les footballeurs d’utiliser leur popularité et de la mettre au service d’une noble cause : s’engager pour la paix. Revenons ici à Mandela, car c’est lui qui a été en quelque sorte l’initiateur du projet. Lors d’une rencontre avec le journaliste norvégien Kjetil Siem, alors directeur de la première division de football sud-africaine, il a souligné l’importance du rôle joué par le football d’une part et par le Centre Nobel pour la Paix d’autre part 11

HANDSHAKE FOR PEACE

Le travail discret de la FIFA

dans l’histoire de l’Afrique du Sud et la chute du régime de l’Apartheid.

Le pouvoir du sport comme symbole de paix a alors inspiré le “Challenge Nelson Mandela”, un match de bienfaisance organisé chaque année.

En 2009, pour sa première édition, cette manifestation a mis aux prises l’Afrique du Sud et la Norvège. Prise à la fin du match, une photo est devenue le point de départ de l’initiative “Une Poignée de main pour la Paix”. Une image sur le vif, un moment qui n’avait été ni planifié, ni mis en scène : une poignée de main entre le Sud-Africain Aaron Mokoena et le Norvégien Morten

Quand la promotion du football devient politique

Doris Ladstaetter

L

a FIFA est l’instance gardienne du football. En tant que telle, elle organise les Coupes du Monde, protège les Lois du Jeu et s’attache à faire progresser la discipline dans le monde entier. En 2013, la FIFA a directement investi 183 millions de dollars dans des projets de développement, en majeure partie dans des pays qui comptent parmi les plus pauvres au monde mais aussi, dans de nombreux cas, parmi les plus exposés aux conflits. L’engagement humanitaire de la FIFA se transforme souvent involontairement en engagement politique. Que faire quand, dans un pays, des footballeurs sont victimes de discrimination en raison de leur sexe, de leur religion ou de leur couleur de peau ? Que faire quand ils se retrouvent pris entre deux feux au milieu d’une guerre civile ou d’un conflit entre États ?

C’est ce qui s’est passé à Chypre. La partie nord de l’île étant sous occupation militaire turque depuis 1974, celle-ci est divisée de facto en une république turque au nord (territoire qui n’est pas reconnu par le droit international mais uniquement par la Turquie) et une république grecque au sud. Le football de l’île de Chypre était organisé de la même façon.

En 2013, les présidents de la Fédération chypriote et de la Fédération turco-chypriote de football se 12

“Vous portez tous une grande responsabilité, car vous êtes des modèles.”

Sepp Blatter dans une lettre adressée aux capitaines des équipes nationales Gamst Pedersen. “Même si on s’est affrontés pendant le match, après, c’est fini. On peut se tendre la main et redevenir amis. Je me souviens de cet instant où Aaron et moi nous sommes serré la main. On voit sur la photo que nous avons le sourire, c’était un grand moment”, raconte le Norvégien. Les deux protagonistes n’avaient pas imaginé que leur geste allait donner l’impulsion de départ d’un grand projet.

C’est Kjetil Siem qui a eu l’idée de relier ces différents éléments qu’il lui semblait logique d’associer : une simple poignée de main, le football, l’héritage du Centre Nobel et le long et difficile combat de Nelson Mandela pour la paix. L’initiative “Handshake for Peace” était née. Dans le championnat norvégien, elle est devenue partie intégrante des matches et le Centre Nobel pour la Paix en a pris la tutelle. Puis en 2013, la FIFA a annoncé que la “Poignée de main pour la Paix” ferait désormais partie du protocole lors de tous ses tournois, à commencer par la Coupe du Monde des Clubs au Maroc. Ce projet s’est intégré aux différentes campagnes de promotion de la paix que mène la Fédération Internationale aux quatre coins du globe, notamment à Chypre, en Palestine et en Israël.

It starts with you and me Lors du grand rendez-vous mondial au Brésil, la “Poignée de main pour la Paix” sera donc une procédure à respecter tout au long de la compétition. En avril, le Président de la FIFA Sepp Blatter a adressé une lettre à tous les capitaines des équipes nationales qualifiées T H E F I FA W E E K LY

Trond Tandberg

Le déclic La première “Poignée de main pour la Paix” entre Aaron Mokoena et Morten Gamst Pedersen.

sont rencontrés, accompagnés de représentants de la FIFA, pour négocier un accord en vue d’un avenir commun. “Au bout de six ans, nous avons réussi à réunir les deux antagonistes, ils joueront ensemble au football”, a souligné le Président de la FIFA Joseph S. Blatter à l’issue de la rencontre, avant d’ajouter avec enthousiasme : “Le football ne peut pas remplacer la politique, mais il peut bâtir des ponts et rassembler les peuples après une longue période de conflit. C’est exactement ce que nous voulons faire.”

C’est dans ce sens qu’œuvrent les Task Forces, des groupes de travail spécialement mis en place pour obtenir des succès similaires dans d’autres régions en crise. En janvier 2014, par exemple, le Kosovo, qui s’est déclaré indépendant mais n’est pas reconnu comme tel par tous les membres de l’ONU, a obtenu l’autorisation de la FIFA de disputer des matches amicaux contre des équipes nationales d’associations membres de la FIFA. Le premier s’est déroulé début mars à Mitrovica, contre Haïti.

Le travail diplomatique de la FIFA pour le rapprochement des Fédérations israélienne et palestinienne de football nécessite beaucoup de doigté. Compte tenu des difficultés et de la tension persistante, on peut considérer comme une grande réussite le fait que les deux fédérations se soient déclarées prêtes, en septembre dernier, à établir de nouvelles règles dans le cadre d’une Task Force de la FIFA pour régir les déplacements des joueurs et des officiels. Elles se sont mêmes mises d’accord sur certains paramètres fondamentaux.

C’est pour toutes ces raisons que la “Poignée de main pour la Paix” est bien plus qu’un acte symbolique. Cette action reflète tous les efforts réalisés dans l’ombre depuis des décennies, le travail discret de la FIFA. Å

HANDSHAKE FOR PEACE

Pour la bonne cause Neymar (à g.) et Piqué ne sont pas uniquement associés sur le terrain, ils participent aussi ensemble à cette séance photo à Barcelone.

“A Journey of Hope” “The Handshake for Peace” Réalisation : Stewart Binns ; Producteur délégué: Lars Sternmarker, film documentaire de 52 min ; Royaume-Uni, mai 2014.

Ce documentaire de 52 minutes retrace l’histoire de la “Poignée de main pour la Paix”. La genèse du projet est racontée à travers cinq moments-clés de son parcours.

Le voyage commence dans la Grèce antique, où la poignée de main était déjà considérée comme un signe de réconciliation, et se poursuit jusqu’à l’histoire hors du commun de Nelson Mandela, en passant par le destin des esclaves africains en Amérique. Les débuts du prix Nobel et ceux de la FIFA sont également évoqués dans le film. Le fil rouge reliant tous ces événements nous emmène jusqu’à ce jour de 2009 où le premier “Challenge Nelson Mandela” a eu lieu et où le photographe Trond Tandberg a immortalisé un moment chargé d’émotion : la première “Poignée de main pour

la Paix” entre le Sud-Africain Aaron Mokoena et le Norvégien Morten Gamst Pedersen.

Il y a 100 ans, en pleine Première Guerre mondiale, alors que la paix était devenue hors de portée, des soldats anglais et allemands se sont regroupés dans le no man’s land le soir du réveillon de Noël 1914, le temps de jouer un match de football. Aujourd’hui, le football doit à nouveau transmettre un message d’espoir. À travers de nombreuses interviews, notamment avec Geir Lundestad (directeur de l’Institut Nobel), Sepp Blatter (Président de la FIFA), Tokyo Sexwale (politicien sud-africain) et Mandla Mandela (petit-fils de Nelson Mandelas), le réalisateur anglais Stewart Binns retrace ainsi l’histoire de la “Poignée de main pour la Paix”.

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et à leurs fédérations pour les informer du principe de cette initiative et leur demander leur soutien. “Vous portez tous une grande responsabilité vis-à-vis de millions de fans et d’enfants du monde entier, car vous êtes pour eux des modèles”, a-t-il rappelé aux capitaines. Différentes initiatives qui seront menées dans le cadre de l’épreuve suprême font partie du concept d’action de la FIFA. Des milliards de spectateurs suivront la Coupe du Monde à la télévision, on pourrait donc difficilement rêver d’une meilleure plateforme de communication. La FIFA souhaite saisir cette opportunité pour assumer sa responsabilité sociale et envoyer un message de paix dans le monde entier. L’image de la poignée de main, d’abord entre les deux capitaines de chaque rencontre, à l’endroit où le tirage au sort aura été effectué, doit ensuite se répandre dans les gradins des stades et, par le biais des téléviseurs, dans le monde entier. Neymar et Piqué se sont volontiers prêtés au jeu pour donner l’exemple, mais le message ne doit pas s’arrêter là, il doit continuer à être transmis. It starts with you and me! Å 13

LE S CHAMPIONN AT S À L A LOUPE

VU DES TRIBUNES Primera División

Personne n’en veut ?

Jordi Punti est écrivain et auteur de nombreux articles sur le football dans les médias espagnols.

Marathon olympique ou finale du 100 mètres ? Tout est question de goûts. Dans la première épreuve, nous sommes impressionnés par un effort soutenu sur une longue distance ; dans la duexième, par un concentré de vitesse surhumaine sur moins de dix secondes. Espace et temps. En tout cas, le summum du spectacle intervient lorsque la victoire du marathon se joue dans les cent derniers mètres entre des athlètes au bout du rouleau. Samedi prochain, la Liga espagnole va nous proposer ce type d’épilogue. Grâce aux caprices du calendrier, après 37 journées, des centaines de matches et de multiples changements de leader, le titre se jouera lors du dernier acte, au Camp Nou, entre le FC Barcelone et l’Atlético de Madrid.

Demandez aux aficionados s’ils préfèrent gagner la Liga ou la Ligue des champions ; ils privilégieront fatalement le championnat car il récompense selon eux la régularité. Cette saison pourtant, le thème de la constance est moins pertinent. Car si les trois clubs qui pouvaient prétendre au titre dans la dernière ligne droite – l’Atlético de Madrid, le FC Barcelone et le Real Madrid – ont bien été les meilleurs, ils n’ont pas été les plus réguliers. Tous trois ont subi des coups de mou et fait face à des incertitudes en termes de jeu.

play-off qui ne dit pas son nom ? Entre peur et fascination, le cœur des supporters balance.

Toujours est-il que le spectacle est le grand gagnant, comme le confirment les audiences télé. Bon nombre de championnats, de la Colombie à l’Australie en passant par le Mexique, ont compris depuis longtemps que les play-offs offrent un dénouement plus intense.

En Espagne, on considère que ces matches couperet laissent trop de place au hasard d’une blessure, d’une erreur arbitrale ou d’un mauvais jour d’une star.

Les analystes parlent de saison de transition dans la Liga. Après une décennie placée sous le signe du bipartisme – le Barça et le Real ont gagné les neuf dernières éditions –, nous sommes passés à une compétition un peu plus ouverte. Du fait de cette homogénéité nouvelle, quasiment rien n’est fait à l’aube de la dernière journée, que ce soit en haut ou en bas. Mais sommes-nous prêts à vivre le dénouement de toute une année en l’espace de 90 minutes à couper le souffle ? Peut-on se réjouir de voir tous les espoirs reposer sur une espèce de

Peut-être par manque d’habitude, il semble que les deux équipes abordent cette rencontre comme un épisode en marge de la Liga. Le FC Barcelone a reçu ce cadeau au dernier moment comme on reçoit un joker, une vie supplémentaire dans un jeu vidéo, une invitation à rattraper une saison médiocre. L’Atlético de Madrid semble apprécier ce format de finale unique, où il lui suffit d’un nul pour décrocher le titre. S’il a pu battre Chelsea 1:3 à Stamford Bridge en demi-finales de la Ligue des champions au prix d’une superbe prestation, il semble armé pour surprendre un adversaire cloué depuis plusieurs semaines sur le divan du psychologue.

Toujours plus Les fans de l’Atlético de Madrid (ici lors d’un nul 1:1 contre Malaga) veulent la Ligue des champions.

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T H E F I FA W E E K LY

Pep Guardiola, qui faisait partie de l’équipe de Cruijff , avait l’habitude de rappeler à ses protégés que les matches couperet de Ligue des champions se jouent sur des détails. En championnat, en revanche, c’est la constance qui prime. Parfois, le titre peut se jouer sur la conjonction heureuse d’une multitude de détails. C’est ainsi que le dénouement tragicomique de la Liga lors de ce dernier match peut être considéré comme une farce du destin.

Comme si un Dieu du football avait asséné : “Alors comme ça on n’arrive pas à se départager sur toute la saison ? Eh bien c’est la derniere journée qui en décidera”. Alea jacta est. Å

Marcos Pin / API

Depuis sa création en 1928, le championnat d’Espagne n’a connu que sept changements de leader lors de la dernière journée, dont trois sont intervenus à l’époque où Johan Cruijff entraînait le Barça. Entre 1992 et 1994, le club catalan a remporté le titre à la faveur des défaites de ses adversaires. Aujourd’hui, les supporters se souviennent du jeu flamboyant de la Dream Team mais aussi des erreurs et faux-pas de leurs rivaux : le penalty manqué de Miroslav Djukic pour le Deportivo La Corogne face à Valence lors de la dernière journée de la saison 93/94 ou bien les deux Ligas que le Real a laissé filer en s’inclinant à Tenerife. Ou quand une saison se décide sur un jour...

Premier League

Une simple affaire de gros sous ?

Manchester City l’a emporté sur ses concurrents Le capitaine Vincent Kompany brandit le trophée du champion.

David Winner est un écrivain et journaliste basé à Londres.

Sa bibliographie dans le football comprend notamment Brilliant Orange et Dennis Bergkamp: Stillness and Speed.

En Angleterre, l’une des saisons de football les plus haletantes de ces dernières années s’est conclue sur un ultime coup de théâtre, pour le moins paradoxal : le favori a gagné.

L’effondrement de Manchester United après 20 ans de domination a donné lieu à une guerre de succession particulièrement acharnée. Privés du génie de Sir Alex Ferguson, les Red Devils échouent à une décevante septième place, après avoir remporté 12 des 20 derniers titres de champion d’Angleterre.

En l’absence de ManU, le fauteuil de leader a changé 25 fois d’occupant cette saison, ce qui constitue un nouveau record. Arsenal a fait la course en tête en début de saison, mais les blessures d’Aaron Ramsey et Mesut Özil ont eu raison des ambitions des Gunners. Les lourdes défaites concédées à leurs principaux rivaux ont définitivement enterré les espoirs des Londoniens. Depuis son banc de touche, Arsène Wenger a vécu quelques humiliations cette année, comme la terrible déroute 6:0 contre Chelsea en mars, à l’occasion de son 1 000ème match à la tête de l’équipe première.

Afp

À ce moment, le titre semblait promis aux Blues et à leur mentor José Mourinho. C’était sans compter sur les incroyables passages à vide de l’attaque de Chelsea, toujours orpheline de Didier Drogba. Le Portugais et ses protégés ont concédé des défaites inattendues sur le terrain de Crystal Palace ou même à domicile, contre Sunderland. Ces revers embarrassants ont fini par leur coûter cher.

Parallèlement, des invités surprise sont venus se mêler à la course au titre. Après un long sommeil qui aura duré près de deux décennies, Liverpool s’est rappelé au bon souvenir de ses rivaux. Quatre-vingt-seize supporters des Reds avaient trouvé la mort lors de la tragédie de Hillsborough en 1989.

La douleur des familles endeuillées a été inutilement prolongée par les mensonges et les tentatives des uns et des autres pour se

couvrir. À l’occasion du 25ème anniversaire de ce drame, Liverpool a entamé en avril une remontée fantastique au classement. Emmenés par Brendan Rodgers, un jeune manager plein de talent, et poussés par un curieux mélange de fierté et de sentiment d’injustice, les Reds ont offert au public un spectacle de haute tenue, Luis Suarez en tête.

Mais alors qu’ils touchaient au but et qu’ils s’apprêtaient à fêter leur premier sacre depuis 1990, les joueurs de Liverpool ont calé dans la dernière ligne droite. Par un curieux caprice du destin, leur sort s’est joué lors d’une défaite à domicile contre Chelsea, sur une erreur de leur capitaine emblématique Steven Gerrard.

La victoire finale est donc revenue à Manchester City, qui s’est imposé devant West Ham à l’occasion de la dernière journée du championnat. Vous vous y attendiez ? Dans leur livre Soccernomics, Stefan Szymanski (professeur d’économie à l’université du Michigan) et le journaliste Simon Kuper ont démontré que l’on pouvait prévoir le classement final d’une équipe dans 90 pour cent des cas. Szymanski s’est penché sur les finances des clubs anglais au cours des 30 dernières années. Il en a déduit que le classement d’une équipe dépendait largement des salaires de ses joueurs.

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Les meilleurs footballeurs sont souvent les mieux payés ; en moyenne, les formations qui offrent les meilleurs salaires ont donc tendance à terminer aux premières places.

L’importance de ce facteur a trouvé une traduction très concrète sur le terrain : aucun prétendant au titre ne possédait la puissance, la richesse et la profondeur de l’effectif de Manchester City. Les défenseurs de Liverpool ont connu des baisses de régime. Les attaquants de Chelsea ont manqué de réalisme. Les faiblesses d’Arsenal ont été exposées au grand jour.

Les Citizens ont pu compter sur Yaya Touré, Sergio Agüero et Vincent Kompany… à chaque poste, la concurrence était féroce. Manchester City possède l’équipe la mieux payée au monde, tous sports confondus. Finalement, la seule chose surprenante dans ce triomphe annoncé, c’est qu’il en a surpris certains. Å

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Antonio Valencia et évolue à Manchester United. Néanmoins, l’entraîneur national Reinaldo Rueda compte beaucoup sur les joueurs évoluant en Serie A équatorienne.

Dimanche dernier, six joueurs de la sélection ont participé à la rencontre la plus excitante du championnat : le duel appelé Clásico del Astillero, qui oppose le CS Emelec et le Barcelona SC, les deux grands rivaux de la ville portuaire de Guayaquil.

L’homme du match Ángel Mena fête son but pour Emelec.

Pour le Barcelona, c’était quitte ou double, car le club créé par des immigrants catalans a mal entamé sa saison. Sa place de milieu de classement est très décevante par rapport aux objectifs élevés qu’il s’était fixés.

Les jaunes et noirs avaient déjà perdu leur premier match contre Emelec, le leader de la Serie A. Cette fois-ci, l’issue n’a pas été meilleure. Devant les 20 000 spectateurs rassemblés dans le stade George Capwell, Emelec, le club du quartier historique du port, a largement pris le contrôle des opérations. C’est aussi grâce à une petite part de chance que Denis Stracqualursi a inscrit un but peu avant la mi-temps. L’Argentin a profité d’une erreur du portier du Barcelona, Máximo Banguera, qui n’a pas été capable de saisir le ballon sur un centre inoffensif. Stracqualursi en a hérité et l’a poussé clairement et illégalement du bras dans les filets. Ensuite, le Barcelona a manqué d’inspiration. Emelec est habilement parti en contre et a planté le 2:0 juste avant la fin. C’est l’excellent Ángel Mena qui a marqué sur un exploit individuel, ne laissant aucune chance au gardien Banguera.

Rencontre entre grands rivaux Sven Goldmann est spécialiste du football au quotidien Tagesspiegel de Berlin.

L’Équateur sera-t-il champion du monde ? Rares sont ceux qui y croient, partout dans le monde, mais en Équateur aussi manifestement. Les Tricolores – comme les Équatoriens surnomment leur équipe nationale au maillot bleu, jaune et rouge – se sont certes qualifiés pour la phase finale brésilienne. Cependant, un outsider reste un outsider. C’est pourquoi les dirigeants ont longtemps hésité avant d’interrompre le championnat national. Le week-end 16

passé s’est déroulée la 17ème journée, la prochaine aura lieu le 13 juillet, c’est-à-dire le jour où le Maracanã de Rio accueillera la finale de la Coupe du Monde.

Cela mérite d’être souligné, car l’Équateur s’est très bien vendu dernièrement : en gagnant 1:0 contre l’Uruguay, en battant l’Australie 4:3 à Londres après avoir été mené 0:3 et en arrachant un flatteur 0:0 à l’Argentine à East Rutherford. Il faudra prendre cette équipe au sérieux lors de la Coupe du Monde, d’autant plus qu’avec la France, le Honduras et la Suisse, elle ne figure pas dans la poule la plus relevée.

Bien sûr, les cadres des Tricolores ne jouent pas dans leur pays, ils sont éparpillés dans le monde entier. Au Mexique, en Russie, en Allemagne, aux Pays-Bas et dans le golfe Persique. La star équatorienne s’appelle Luis T H E F I FA W E E K LY

Après cette défaite, le Barcelona compte à présent douze points de retard sur le leader Emelec. La saison est déjà terminée pour le cinquième du classement, qui recevra dans quelques semaines le Nacional de Quito, neuvième. Le jour de la finale de la Coupe du Monde au Maracanã. Å

Marcos Pin / APi

Serie A équatorienne

Ligat ha - Al d’Israël

Les “faiseurs de champions de Tel Aviv” Benny Epstein est spécialiste du football israélien.

Le Maccabi Tel Aviv chante, danse et fait la fête. À quatre journées du terme du championnat, le club le plus titré du football israélien ajoute une vingtième couronne à son palmarès, réitérant la performance de la saison précédente. Au milieu des festivités, trois noms ressortent, indissociables de ce succès : Eran Zahavi, Paulo Sousa et Jordi Cruijff.

Eran Zahavi. Milieu de terrain offensif, superbe manieur de ballon, artiste, buteur à ses heures. Son doublé lors de la victoire décisive contre l’Hapoël Beer Sheva (2:1) souligne sa valeur et son importance au sein de l’équipe. Si son bail à Palerme ne s’est pas révélé des plus concluants, avec seulement 23 apparitions en une saison et demie, l’international israélien a tout de même profité de son passage en Serie A pour faire le plein d’expérience. Il en tire aujourd’hui les bénéfices, puisqu’il vient d’être élu meilleur joueur du championnat, une récompense méritée.

Nir Keidar

Paulo Sousa. Entraîneur vedette, fin tacticien, diplomate. Le technicien portugais est ­parvenu

à garder son équipe concentrée sur le championnat jusqu’au bout, malgré une aventure en Ligue Europa qui s’est prolongée jusqu’aux seizièmes de finale. Il lui a par exemple fallu déployer des trésors d’énergie pour motiver ses troupes en vue d’une rencontre contre un Maccabi Petah Tikva menacé par la relégation, quatre jours après une retentissante victoire 4:2 face à l’Eintracht Francfort. Sousa sera-t-il toujours assis sur le banc de touche du Bloomfield Stadium la saison prochaine ? Rien n’est moins sûr, le vainqueur de la Ligue des Champions 1997 avec le Borussia Dortmund n’ayant pas encore donné sa réponse.

Jordi Cruijff. Soutien technique, fils d’une légende, instigateur de succès. Lorsque le Néerlandais est nommé directeur sportif en avril 2012, la nouvelle est accueillie sans grand enthousiasme dans l’entourage du club.

Encore un grand nom. Pire même : le fils d’un grand nom. Mais Cruijff a rapidement fait taire ses détracteurs. Grâce à des transferts intelligents, le quadragénaire a permis jusqu’à présent à Tel Aviv de remporter deux championnats et une Coupe nationale. Il veut

désormais mener les siens jusqu’à la phase de groupes de la Ligue des Champions.

Le dernier grand nom à avoir fait parler de lui dans le football israélien était Lothar Matthäus, pour un succès somme toute mesuré. À la tête du Maccabi Netanya durant une seule et unique saison, en 2008/09, il échoue en demi-finale de la Coupe ainsi qu’à la quatrième place du championnat. Le club tombe à l’échelon inférieur trois ans plus tard. Avec un groupe entièrement remodelé, les Diamants effectuent un exercice 2013/14 de rêve. Ils évolueront de nouveau dans l’élite la saison prochaine, après une seule année au purgatoire. Le pensionnaire de deuxième division s’est même qualifié pour la finale de la Coupe d’Israël. Alors que l’équipe joue en moyenne devant 5 000 spectateurs, 12 000 supporters font le déplacement pour ce grand évènement.

Face à l’Hapoël Kiryat Shmona, les prolongations se révèlent néanmoins fatales à Netanya. Peu importe, puisque l’an prochain, le Maccabi n’aura pas que la Coupe pour accrocher le wagon européen, mais aussi, de nouveau, le championnat. Å

Eran Zahavi, Paulo Sousa et Jordi Cruijff sont les principaux artisans du titre du Maccabi Tel Aviv.

Triomphe précoce Le Maccabi Tel Aviv fête son vingtième titre de champion d’Israël.

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A FIFA World Cup in Brazil is just like Visa: everyone is welcome.

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EN ROU T E POUR LE BRÉ SIL: PLUS QUE 27 JOURS

Une Coupe du Monde durable La Coupe du Monde de football ne doit pas avoir des répercussions que sur le plan sportif.

La FIFA accorde une grande importance à la protection de l’environnement et lance un programme de compensation des émissions de CO2.

Le climat pris en compte Autour de Manaus aussi, la FIFA veut veiller à ce que l’environnement soit protégé.

Alois Hug

Dida Sampaio / Keystone

P

our réduire l’impact environnemental de la Coupe du Monde et sensibiliser aux problèmes des émissions de carbone, la FIFA a lancé un programme encourageant les détenteurs de billets à compenser gratuitement les émissions résultant de leur voyage pour se rendre au Brésil, indépendamment de leur lieu de départ.

Tous les détenteurs de billets avec un compte Club FIFA.com valable et une identité de référence de demande de billets fructueuse sont invités à s’inscrire et à participer au tirage au sort offrant deux billets pour la finale de la Coupe du Monde. Dans le même temps la FIFA couvrira leurs émissions de carbone.

“La FIFA prend sa responsabilité environnementale très au sérieux. Dans le cadre de notre stratégie avec le programme à but non lucratif de gestion de carbone BP Target Neutral, la FIFA et le Comité Organisateur Local vont compenser 100 % de leurs émissions opérationnelles. Et par le biais de la campagne, nous encourageons les fans à neutraliser les émissions de carbone résultant de leur voyage

au Brésil. En même temps, nous utilisons la Coupe du Monde comme une opportunité pour toucher des millions de personnes et sensibiliser à l’impact environnemental de nos voyages et aux moyens de l’atténuer”, déclare Federico Addiechi, Directeur de la Responsabilité sociale de la FIFA. “Une situation où tout le monde y gagne” La Coupe du Monde est la plus grande compétition unisport à l’échelle mondiale. L’organisation d’un tournoi de cette ampleur a inévitablement un impact sur l’environnement. La compensation est une façon de limiter cet impact. L’objectif est d’équilibrer les gaz à effet de serre relâchés dans l’atmosphère à un endroit en les retirant, ou en les empêchant, dans un autre, afin d’obtenir un effet neutre.

“C’est une question de bon sens”, explique Cafu, seul joueur de l’histoire à avoir participé à trois finales de Coupe du Monde. “Soutenir votre équipe et en même temps soutenir des émissions de carbone faibles au Brésil est une situation où tout le monde y gagne. Je compense mes voyages liés à la Coupe du Monde et T H E F I FA W E E K LY

j’encourage tout le monde à faire la même chose. C’est facile à faire et cela ne prend qu’une minute.”

La FIFA compensera les émissions à partir d’une série de projets pauvres en carbone sélectionnés pour la Coupe du Monde par BP Target Neutral. Chaque projet est choisi en passant par un processus d’appel d’offres rigoureux et adhère aux normes établies par l’Alliance internationale pour la réduction et la compensation des émissions de carbone (ICROAE). La sélection définitive sera faite par un groupe indépendant d’ONG environnementales. La liste exacte des projets de compensation sélectionnés, qui auront tous des avantages socio-économiques pour les communautés locales au Brésil, sera publiée en juin. Å

Pour plus d’informations sur la Stratégie de développement durable de la FIFA pour la Coupe du Monde, rendez-­v ous sur : www.fifa.com /csr2014 19

First Love

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Lieu : Beit Lahia, Bande de Gaza Date : 4 mai 2014 Heure : 6h27

Mahmud Hams / Afp

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LE DÉBAT

Gorbatchev, Knigge et les Beatles En apesanteur Le cosmonaute soviétique Alexeï Leonov (à g.) et l’astronaute américain Thomas Stafford échangent une poignée de main galactique.

l’univers. “I Want to Hold Your Hand” – un titre qui en dit long – est par ailleurs le premier grand succès planétaire des Beatles en 1963.

Mais toutes les poignées de main ne se ressemblent pas. La version Internet du célèbre ouvrage de l’écrivain allemand Knigge qui fait référence en matière d’étiquette et de bienséance nous détaille la bonne technique : “Lors d’une poignée de main, il est important que la main se trouve à un angle d’environ 90° par rapport à la partie supérieure du bras et au reste du corps. Étendre entièrement le bras vers son vis-à-vis est considéré comme agressif, tandis que tendre à peine la main obligerait la personne en face de vous à se rapprocher de manière inhabituelle. Lorsqu’une poignée de main est correctement effectuée, la distance entre les protagonistes est d’environ un mètre, ce qui correspond à la sphère privée définie par les normes sociales en Occident. Selon les pays, cette distance peut être plus ou moins importante, aussi convient-il de se renseigner sur les coutumes locales, plus particulièrement dans le cas de voyages d’affaires.

Serrez brièvement la main de votre interlocuteur et regardez-le dans les yeux. Faites attention à la pression exercée et ne serrez ni trop fort, ni pas assez. Quelques mots de salutation sont également les bienvenus.”

Thomas Renggli

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ans le monde occidental, la poignée de main a une connotation positive. Elle sert par exemple à se dire bonjour ou à sceller un accord et est même parfois un signe de paix. Effectuée de manière franche et accompagnée d’un contact visuel qui se veut sincère, elle incarne l’assurance et le respect.

Geste symbolique (et médiatique), la poignée de main a souvent marqué, au cours de l’histoire, la volonté d’un nouveau départ ou une tentative de rapprochement. Lors de la conférence de Potsdam en 1945, au château de Cecilienhof, les représentants des puissances 22

victorieuses de la Seconde Guerre mondiale que sont le premier ministre anglais Winston Churchill, le président américain Harry Truman et le secrétaire général de l’Union soviétique Joseph Staline se tendent ainsi la main.

Au Kremlin en 1988, le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev et le président américain Ronald Reagan signifient leur souhait d’apaisement par une solide poignée de main. Treize ans plus tôt déjà, en pleine guerre froide, deux ressortissants des superpuissances mondiales décident de laisser les armes de côté : l’astronaute américain Thomas Stafford et son homologue soviétique Alexeï Leonov sortent de leurs engins spatiaux Apollo et Soyouz et effectuent ce geste universel au beau milieu de T H E F I FA W E E K LY

Sur un terrain de sport, l’esthétique importe peu. Dans le cadre de l’initiative “Une Poignée de main pour la Paix”, le choix de la variante afro-américaine, le fameux jive-shake, ne relève toutefois pas du hasard. “Cette manière de ­faire oblige les gens à se regarder dans les yeux.

Ils sont également plus proches que lors d’une poignée de main traditionnelle”, explique Sepp Blatter, le Président de la FIFA. Si elle est effectuée par tous les footballeurs et footballeuses du monde entier, la “Poignée de main pour la Paix” peut en tout cas avoir un retentissement planétaire. Lorsque 265 millions d’êtres humains se donnent la main, il est en effet bien difficile d’ignorer le message qu’ils souhaitent faire passer. Å

Les débats de The FIFA Weekly Qu’est-ce qui vous interpelle ?

De quels sujets aimeriez-vous discuter ? Envoyez vos propositions à : feedback-theweekly@fifa.org

Afp

L’histoire s’écrit à grands coups de poignées de main, qu’elles soient politiques, culturelles ou sportives.

Mais ce geste représente-t-il autre chose qu’un symbole ?

LE DÉBAT

LE BILLET DU PRÉSIDENT

The FIFA Weekly a lancé le débat sur fifa.com : Une poignée de main est-elle plus qu'un geste symbolique ?

Oui. C’est bien plus qu’un acte symbolique.

C’est une façon de féliciter l’équipe adverse, qu’elle ait gagné ou perdu. C’est aussi une marque de respect, une notion essentielle dans le sport. Les rugbymen se serrent la main à l’issue de la partie. Une poignée de main n’est pas qu’un simple geste, c’est aussi un message : “Bien joué.”

Mon père m’a appris qu’une poignée de main ferme et un regard franc, c’est ce qui différencie les adultes des enfants. J’ap­ plique ce principe tous les jours. En football, c’est un signe de respect et de responsabilité qui me plaît. jreileyc, États-Unis

ukfootie, Grande-Bretagne

Ça devrait signifier bien plus. Ça montre une intention de toucher les autres, de leur souhaiter le meilleur quelles que soient les circonstances. Dans un match de football, une poignée de main entre adversaires est aussi une façon de souhaiter bonne chance à un collègue sportif. L’autre porte peut-être un maillot différent, il joue pour une équipe différente, mais, au fond, tout le monde se retrouve autour d’un point commun : l’exer­ cice du métier de footballeur.

“C’est la promesse d’une considération réciproque.”

tioborowski, Indonésie

Oui. On se serre la main quand on se ­rencontre, quand on se quitte, quand on se présente. Oui, une poignée de main est bien plus qu’un geste symbolique.

Zmajevac25, Bosnie-et-Herzégovine

Une poignée de main est un signe de respect et de classe, qu’elle ait lieu au début ou à la fin d’un match. Souvenez-vous qu’en 2010, le Français Raymond Domenech avait refusé de serrer la main du sélectionneur sud-africain Perreira, suite à l’élimination de son équipe.

Mark Lawrenson a parfaitement résumé ma pensée lorsqu’il a déclaré : “Qu’on gagne ou qu’on perde 7:0, quoi qu’il arrive, on serre toujours la main de l’adversaire. Il n’y a pas d’exception !” Je partage tout à fait son sentiment.

Une poignée de main est un geste symbolique qui s’est généralisé après les premières guerres. L’objectif était alors de montrer qu’aucune des deux parties ne portait d’armes cachées. C’était donc un signe de paix. Dans le cadre d’un événement sportif, je pense que ce geste a une portée qui dépasse largement le symbole. Il exprime une volonté d’équité et d’équilibre et porte la promesse implicite d’une considération réciproque, du fair-play, du respect des règles, du respect des autres joueurs, des arbitres, des adversaires et des fans.

ADJVFUN, Grèce

Je suis originaire de Bosnie-et-Herzé­govine.

Dans ma tradition et dans ma religion, une poignée de main signifie : je pardonne tes fautes.

amartinez, États-Unis

BH-Zmaj, Canada

“Qu’on gagne ou qu’on perde 7:0, on serre toujours la main de l’adversaire !”

T H E F I FA W E E K LY

La grande chance du football

“C

élébrons l’humanité à travers le football”, aimait à dire le regretté Nelson Mandela.

Ses paroles sont plus que jamais d’actualité.

Mieux qu’aucun autre sport, le football sait construire des ponts et rassembler les indi­ vidus. Même dans des zones de conflit comme l’Afghanistan, la Somalie ou la Syrie, le coup d’envoi d’un match de football marque aussi souvent le début de pourparlers politiques et diplomatiques. Le football donne de l’espoir aux gens, même dans les périodes les plus difficiles. À travers la campagne “Une Poignée de main pour la Paix” nous avons voulu réitérer ce message avec force pendant la Coupe du Monde brésilienne, en collaboration avec le Centre ­Nobel pour la Paix d’Oslo.

Bien entendu, cette initiative est avant tout symbolique. Une poignée de main est toujours un symbole. Je pense néanmoins que ce geste peut être un signe important pour marquer le début d’une évolution durable. Tout dépend de l’énergie qui est ensuite insufflée dans les différents processus de paix. Nous avons choisi une mise en scène particulière pour représen­ ter notre action : dans le cadre de la cérémonie d’ouverture de la Coupe du Monde, une colombe s’envolera dans le ciel de São Paulo le 12 juin, avant le coup d’envoi du match d’ouverture entre le Brésil et la Croatie. À titre personnel, je tiens absolument à ce que nous maintenions l’intensité et le rythme de nos efforts. Le pouvoir du football dépasse largement les limites du terrain ou la durée ­réglementaire d’un match. L’immense popula­ rité et le rayonnement de notre discipline nous permettent de rapprocher les individus et de véhiculer des valeurs comme le respect et l’écoute. Il ne faut surtout pas gâcher la grande chance qui nous sera offerte au Brésil.

Votre Sepp Blatter 23

game onor game over

all in or nothing

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FOOTBALL FÉMININ

Johanna Lundberg / bildbyran / freshfocus

Les pionnières

Le 22 mai prochain à Lisbonne, une équipe suédoise affrontera Wolfsbourg en finale de la Ligue des Champions féminine. Grâce au Tyresö FF, le trophée le plus prestigieux du football de club pourrait prendre la direction du pays scandinave pour la troisième fois de l’histoire, une performance qui reflète parfaitement l’évolution de la société locale.

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FOOTBALL FÉMININ

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Andrea Grünenfelder

ifi Brindacier, le célèbre personnage d’Astrid Lindgren, est Suédoise. Un hasard ? Probablement pas. Cette petite fille à la force démesurée symbolise tout simplement l’importance des femmes dans les pays nordiques. En matière d’égalité, les Scandinaves ont souvent eu un temps d’avance sur leurs collègues du reste de l’Europe. Les femmes suédoises obtiennent ainsi le droit de vote actif et passif dès 1921, cinquante ans avant leurs homologues suisses.

Dans les années 1930, la prix Nobel de la paix Alva Myrdal développe le concept de crèches pour les enfants en Suède et pose ainsi les bases de l’égalité des sexes. De son côté, la Norvège est le premier pays du monde à instaurer un système de quotas dans les conseils d’administration. Depuis début 2006, toutes les entreprises publiques doivent ainsi y réserver 40 % des sièges en faveur des femmes.

Pour la sélectionneuse de l’équipe de Suède, Pia Sundhage, la place de la femme dans la société est essentielle au bon développement du football féminin. “Le nord de l’Europe s’est toujours montré avant-gardiste dans ce genre de questions. C’est aussi pour cela que le football y a progressé plus rapidement”, estime la double championne olympique, également élue Entraîneuse de l’Année 2012 par la FIFA. Pourtant, dans la jeunesse de Sundhage, le sport n’a jamais servi à améliorer les droits des femmes : “Le combat pour l’égalité des sexes et le développement du football féminin se déroulaient en parallèle. À l’époque, cela ne me préoccupait pas vraiment. Mais avec le recul, je me dis que le football aurait dû être mieux utilisé.”

Un jalon important dans l’histoire de la discipline Même en Europe du Nord, les footballeuses ont d’abord dû faire face aux critiques de la gent masculine. Lorsque quelques dames prennent leur courage à deux mains en 1918 et décident d’organiser un véritable match, le journal ­Nordisk Idrottslif se laisse aller à un commentaire lapidaire : “Aucun mot n’est assez fort pour condamner le football féminin. Les femmes peuvent volontiers enfiler des shorts et taper de temps en temps dans un ballon, mais certainement pas avec la prétention d’appeler cela du football. De nombreux sports sont déjà adaptés aux femmes. Le football féminin est en revanche tout à fait méprisable.”

Malgré cette saillie journalistique, la rencontre mise sur pied par le Stockholms Kvinnliga Idrottsklubb (Club sportif féminin de 26

Stockholm) se révèle fondatrice pour l’expansion de la discipline, et ce dans le monde entier.

Il faudra cependant attendre encore quelques décennies pour que, même en Suède, les mentalités changent.

Le football est qualifié de “tout sauf féminin”. Régulièrement, on peut lire ici ou là qu’il pourrait causer des dégâts corporels sérieux, car “les femmes ne sont pas faites pour ce sport”. Pia Sundhage parle à ce sujet “d’ignorance” et d’une “thèse inventée de toutes pièces”. Il devient heureusement difficile d’ignorer l’augmentation du nombre d’amoureuses du ballon rond et en 1973, la barre des 10 000 licenciées et des plus de 30 000 joueuses actives est franchie. Cette année-là, la Suède organise également le premier championnat féminin de son histoire. La première rencontre internationale a même lieu le 25 août, contre la Finlande.

Bientôt aussi important que le football masculin ?

Si l’on se réfère au nombre de licenciées, le football est aujourd’hui le deuxième sport le plus pratiqué par les Suédoises. Le pays le plus peuplé d’Europe du Nord possède plus de joueuses professionnelles que n’importe où ailleurs. Les clubs mettent en place des projets sur le long terme avec les entreprises qui sont prêtes à leur apporter un soutien financier. Grâce au fort intérêt des médias, le système profite à tout le monde. Le football féminin compte parmi les disciplines dont on parle le plus en Suède et fait presque partie du patrimoine culturel national.

Le professeur d’histoire Jonny Hjelm expose même une théorie des plus optimistes dans le journal Svenska Dagbladet. D’après lui, le football féminin ne devrait plus tarder à atteindre le même statut que le football masculin. Il a fallu entre 40 et 50 ans à ce dernier pour s’établir comme un véritable phénomène à la fois sportif et culturel et le processus devrait en toute logique connaître une durée similaire pour la variante féminine du beau jeu. Si l’on prend 1973 comme point de départ, puisque c’est l’année où le premier championnat suédois a eu lieu, alors les femmes devraient être proches du but.

Il faudra encore attendre quelque temps avant de savoir si la prophétie de Jonny Hjelm est exacte. Une chose est sûre en revanche : il faudra attendre encore plus longtemps pour voir une équipe masculine suédoise se qualifier pour la finale de la Ligue des Champions. Å

Tyresö Fotbollförening Année de fondation 1971 Stade Bollmoravallen Capacité Environ 2 700 places Entraîneurs Tony Gustavsson (femmes) Andreas Vanberg (hommes) Championnat Damallsvenskan (femmes) Division 3 Södra Svealand (hommes) Site Internet www.tyresoff.se

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FOOTBALL FÉMININ

Populaire Dans le monde du football féminin, le Tyresö FF (en jaune) s’est fait un nom bien au-delà des frontières de Stockholm.

Johanna Lundberg / bildbyran / freshfocus

Tyresö FF, à la croisée des chemins La ville de Tyresö se trouve à environ 40 minutes de trajet du centre de Stockholm, nichée au milieu de lacs et de forêts, à proxi­mité de la mer. En plus de nombreux clubs, les 44 000 habitants disposent de terrains de football, de patinoires, de piscines ainsi que de plusieurs autres installations sportives et de loisirs.

Le Tyresö FF, fondé en 1971, est principalement réputé pour sa section féminine. Alors que les hommes n’ont évolué que pendant deux saisons au deuxième échelon national, leur meilleure performance à ce jour, les femmes, elles, ont remporté la Damallsvenskan, la première division, il y a mainte-

nant deux ans. Elles ont également terminé à la deuxième place la saison passée derrière le LdB FC Malmö, renommé FC Rosengård en décembre 2013.

La joueuse la plus connue de l’équipe est sans conteste la Brésilienne de 28 ans Marta, quintuple Joueuse Mondiale de la FIFA. Mais avec le recrutement de la meneuse de jeu (et d’autres footballeuses de haut niveau), le club semble avoir eu les yeux plus gros que le ventre. Il est en effet aujourd’hui menacé de faillite et de retrait de licence. La Fédération suédoise reproche aux dirigeants de ne pas avoir présenté le bilan de l’année 2013 à la date butoir du 16 mars 2014. Si le verdict

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n’est pas révisé, le vice-champion sera relégué administrativement en troisième division la saison prochaine. Pour le moment, toutes les composantes du club sont toutefois concentrées sur la finale de la Ligue des Champions … et l’espoir d’un sauvetage économique.

Avant de valider son billet pour Lisbonne le 22 mai prochain, le Tyresö FF s’est débarrassé des Françaises du Paris Saint-Germain ­(seizièmes de finale, score cumulé 2:1), des Danoises de Fortuna Hjørring (huitièmes de finale, 6:1), des Autrichiennes de Neulengbach (quarts de finale, 8:1), ainsi que des Anglaises de Birmingham City (demi-finales, 3:0).

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TRIBUNE

F I F A ' S T O P 11

Les buts les plus rapides en Coupe du Monde

Lavage délicat Thomas Renggli

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aver, sécher, repasser. Lors de la phase finale de l’édition brésilienne de la Coupe du Monde, la sélection iranienne va devoir mettre ses talents de blanchisseuse à l’épreuve. Pour des raisons financières, la Fédération iranienne a en effet annoncé qu’elle refusait de mettre à la disposition de l’équipe un nouveau maillot pour chaque match. “Les joueurs vont devoir se montrer économes avec leurs t-shirts”, a ainsi déclaré Ali Kafaschian, le président de la Fédération, attentif aux dépenses et qui a choisi d’envoyer son personnel à la buanderie. Nous connaissons donc d’ores et déjà l’identité des premiers perdants de cette Coupe du Monde. Il s’agit des joueurs du Nigeria, de l’Argentine et de la Bosnie, qui quitteront le terrain les mains vides à l’issue de leurs matches de groupe contre les Iraniens.

Cela fait déjà plusieurs mois qu’en Iran, la tenue des joueurs semble poser quelques problèmes. En voulant faire une lessive, Ali-Resa Haghighi (1,93 m), le gardien remplaçant, a en effet choisi le mauvais programme et a vu, consterné, son survêtement passer subitement de la taille XL à la taille M. Ali Kafaschian a réagi avec pragmatisme à cette contre-performance textile : “Les joueurs ne sont pas obligés de laver leurs maillots à 90 degrés.”

Quel que soit le programme de lavage utilisé, la tactique iranienne rompt néanmoins avec une tradition vieille de plusieurs décennies. Le premier échange de maillots à l’issue d’un match de football remonte au 14 mai 1931. Ce jour-là, les joueurs de l’équipe de France, qui, contre toute attente, ont eu raison de l’Angleterre, demandent à leurs adversaires de leur laisser un souvenir de cette rencontre mémorable. En 1970, deux légendes du football réitèrent ce geste symbolique, qui entrera pour ainsi dire dans les mœurs : à l’issue de la victoire 1:0 du Brésil

contre l’Angleterre, Pelé tend son maillot au capitaine anglais Bobby Moore. Moore retire alors son t-shirt lui aussi et le donne au Brésilien. Ce morceau de tissu a par la suite été vendu aux enchères pour la modique somme de 110 000 euros.

Cette somme pourrait peut-être convaincre les responsables iraniens de revoir leur position.

Aujourd’hui, les maillots de la superstar argentine Lionel Messi sont eux aussi très recherchés.

Les footballeurs professionnels eux-mêmes se transforment régulièrement en chasseurs de souvenirs. On se souvient par exemple du match de Ligue des Champions qui a opposé, il y a deux ans, le Bayer Leverkusen à Barcelone. Dès la mitemps, plusieurs joueurs allemands se sont littéralement arraché le maillot de Messi. Certains en seraient même venus aux mains : “Manuel Friedrich m’a piqué le maillot de Messi pendant la pause”, s’est ainsi plaint Michal Kadlec auprès des journalistes.

Il n’est pas exclu de voir de tels actes se produire également au Brésil. Hormis l’Iran, toutes les équipes vont sans doute se livrer à un gigantesque troc de vêtements. Quel maillot aura le plus la cote lors de cette Coupe du Monde ?

Celui de Ronaldo, de Messi, de Neymar, de Pirlo, ou peut-être celui d’Özil ? Dans tous les cas, il est recommandé aux joueurs de planifier à l’avance leur technique d’attaque, car la concurrence sera rude, y compris parmi leurs propres coéquipiers. Il leur faudra ensuite relever le défi qui les attend dans la buanderie. Car celui qui lavera le maillot de Messi (1,69 m) à une température trop élevée risque de se retrouver avec un bien maigre butin. Å

La rubrique hebdomadaire de la rédaction de The FIFA Weekly T H E F I FA W E E K LY

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Hakan Sukur, Turquie Inscrit après : 11 secondes Date : 29 juin 2002 Rencontre : République de Corée – Turquie 2:3

2

Vaclav Masek, Tchécoslovaquie Inscrit après : 16 secondes Date : 7 juin 1962 Rencontre : Mexique – Tchécoslovaquie 3:1

3

Ernst Lehner, Allemagne Inscrit après : 25 secondes Date : 7 juin 1934 Rencontre : Allemagne – Autriche 3:2

4

Bryan Robson, Angleterre Inscrit après : 28 secondes Date : 16 juin 1982 Rencontre : Angleterre – France 3:1

5

Bernard Lacombe, France Inscrit après : 31 secondes Date : 2 juin 1978 Rencontre : Italie – France 2:1

6

Emile Veinante, France Inscrit après : 35 secondes Date : 5 juin 1938 Rencontre : France – Belgique 3:1

A rne Nyberg, Suède Inscrit après : 35 secondes Date : 16 juin 1938 Rencontre : Hongrie – Suède 5:1

8

Adalbert Desu, Roumanie Inscrit après : 50 secondes Date : 14 juillet 1930 Rencontre : Roumanie – Pérou 3:1

Florian Albert, Hongrie Inscrit après : 50 secondes Date : 3 juin 1962 Rencontre : Hongrie – Bulgarie 6:1

Pak Seung Zin, RDP Corée Inscrit après : 50 secondes Date : 23 juillet 1966 Rencontre : Portugal – RDP Corée 5:3

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Celso Ayala, Paraguay Inscrit après : 53 secondes Date : 24 juin 1998 Rencontre : Paraguay – Nigeria 3:1

Source : FIFA (FIFA World Cup, Superlatives, Statistical Kit 5, 04/08/2010) 29

HISTORIQUE

De Paris à Zurich Le 21 mai 2014, la FIFA fêtera son 110ème anniversaire. Le chemin parcouru a amené la Fédération Internationale de Paris à Zurich, où se trouve son siège depuis maintenant plus de 80 ans.

Sarah Steiner et Yvonne Lemmer

N

ombreuses sont les villes qui souhaiteraient abriter les locaux de la Fédération Internationale de Football Association.

Depuis plus de 80 ans, cet honneur reivent à la plus grande ville de Suisse.

La FIFA et Zurich sont liées par une longue relation : l’instance dirigeante du football mondial siège en effet ici depuis 1932.

Ces 80 dernières années, la FIFA a créé un nombre considérable d’emplois. Aujourd’hui, ce sont plus de 400 personnes venues des quatre coins du monde qui travaillent sur le site de Zurich. Mais les retombées économiques de la présence de la FIFA dépassent largement ce secteur.

La FIFA stimule l’économie locale dans de nombreux domaines. Assemblées, conférences et grands événements d’importance internationale (comme le Gala FIFA Ballon d’Or au Palais des Congrès de Zurich) attirent chaque année plusieurs milliers de visiteurs en Suisse. Les meilleurs footballeurs et footballeuses du monde, des officiels, mais aussi des partenaires commerciaux et des journalistes investissent ainsi dans la branche du tourisme et de la gastronomie.

D’autres secteurs, comme l’édition, le bâtiment, le commerce de détail et de nombreux prestataires de services aux entreprises tirent avantage de la présence de la FIFA en tant que sous-traitants dans divers projets de petite ou de grande envergure. La FIFA investit en outre dans le sport local. En 2012, elle a fait don de 22,5 millions de dollars US au département des écoles et des sports de Zurich, notamment pour le renouvellement des terrains sportifs et la promotion du football féminin au sein de la ville.

17 millions de dollars d’impôts Avec la FIFA comme alliée, Zurich peut être considérée comme la capitale du football. Une étude publiée en novembre 2013 par la société Rütter + Partner (voir encadré) sur l’influence économique des organisations sportives internationales en Suisse montre que les trois plus grandes fédérations sportives qui siègent en Suisse (la FIFA, le Comité International Olympique (CIO) et l’UEFA) contribuent à hauteur d’1,12 milliard de dollars US à la valeur ajoutée brute. Le rapport d’activité pour l’année 2013 récemment publié par la FIFA indique qu’elle verse 17 millions de dollars US d’impôts.

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Comment tout a commencé La FIFA a été fondée en 1904 à Paris. Comment se fait-il donc qu’elle ait déplacé son siège à Zurich ? Lors du 20ème Congrès de la FIFA à Berlin en 1931, dans le cadre d’une réorganisation planifiée, le Comité Exécutif a déposé une demande pour qu’un premier site d’implantation durable soit aménagé pour la FIFA. Le secrétariat de la Fédération se trouvait en effet jusqu’à présent dans la ville où résidait le secrétaire général en fonction, soit par exemple à Amsterdam dans le cas d’Anton Wilhelm Hirschman, qui a officié à ce poste de 1906 à 1931. La proposition du Comité Exécutif a été acceptée et un an plus tard, lors du Congrès suivant, les délégués ont débattu de la question du site à choisir. Zurich a été désignée avec 14 voix, contre 11 pour Paris. La neutralité de la Suisse et sa situation géographique centrale en Europe ont fait la différence.

La même année, le président de la FIFA Jules Rimet et le vice-président Giovanni Mauro se sont rendus à Zurich pour passer en revue différents bâtiments de bureaux. Ils ont opté pour le site le plus central, situé au n° 77 de la Bahnhofstrasse. “Il a finalement été décidé de louer deux espaces dans un bâtiment d’affaires moderne, où la Fédération a donc entretemps établi ses quartiers de manière adaptée”, peuton lire dans le rapport d’activité de 1932. Le siège de la FIFA à Zurich a ainsi vu le jour grâce à un investissement de 7 094,77 francs suisses.

L’aménagement complet des bureaux, les frais de transport et taxes de douane pour les quelques meubles et documents transférés depuis le site précédent à Amsterdam, les frais de voyage du nouveau secrétaire général de la FIFA Ivo Schricker, les frais administratifs liés au changement de siège, ainsi que le coût de l’installation électrique sur le nouveau site étaient inclus dans ce montant.

La mise en place de ces premiers vrais quartiers généraux a entraîné un autre changement : le secrétaire général devait désormais être rémunéré pour son travail. Si Hirschman travaillait bénévolement pour la FIFA, Schricker, qui est resté fidèle à l’organisation pendant 20 ans, a donc été le premier salarié officiel à ce poste.

Nombreux emplois et attrait touristique Zurich a continué par la suite à héberger la FIFA, qui s’est toutefois déplacée petit à petit T H E F I FA W E E K LY

vers les hauteurs de la ville. À partir de 1954, le secrétariat a ainsi été établi dans la “Villa Derwald” située à l’adresse Hitzigweg 11. C’est sur ce même terrain qu’au milieu des années 70, la FIFA s’est construit un nouveau siège, où elle a pu s’installer en 1979. Durant la phase de construction, la FIFA a temporairement résidé dans un bâtiment situé dans l’Aurorastrasse.

En raison du nombre croissant d’employés, elle a fait plus tard l’acquisition d’autre autre édifice, l’Hôtel Sonnenberg, inauguré en 2000. En mai 2006, enfin, la FIFA s’est établie dans un nouveau siège moderne situé sur la colline du Zürichberg, au n° 20 de la FIFA-Strasse (“la rue de la FIFA”). “Le Siège de la FIFA est votre maison à tous, entrez donc”, a lancé le président Blatter aux représentants des associations membres dans son discours d’accueil. Depuis, ce bâtiment de 134 mètres de long, de 41 mètres de large et de 12 mètres de haut conçu par l’architecte suisse Tilla Theus est non seulement le lieu de travail des employés de la FIFA, mais aussi une destination d’excursion pour les nombreux touristes venus visiter Zurich. Å

La FIFA en chiffres L'étude “Impact économique des organisations sportives internationales en Suisse” a été lancée en 2012 par l'institut de recherche Rütter + Partner à la demande de la FIFA. L'étude prend en compte les répercussions économiques aussi bien directes qu'indirectes de la présence de ces organisations.

Pour en savoir plus sur cette étude : http://tinyurl.com/lqxpls9

HISTORIQUE

2006 Home of FIFA

2000 Hôtel Sonnenberg

Vers 1975 Aurorastrasse

1979 1954

Hitzigweg 11 (Villa Derwald, bâtiment neuf)

Villa Derwald

1932 Bahnhofstrasse 77

1904 Fondation de la FIFA à Paris

Mirijam Ziegler

ZURICH T H E F I FA W E E K LY

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LE MIROIR DU TEMPS

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Reforma Sports Club, Mexico

Il en reste un peu : Le 30 mai 1985, le physiothérapeute Norman Medhurst (à d.) s’occupe du milieu de terrain Ray Wilkins pendant la tournée d’été de l’équipe d’Angleterre.

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T H E F I FA W E E K LY

Bob Thomas / Getty Images

1985

LE MIROIR DU TEMPS

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Allianz Arena, Munich

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2014 Triomphe : Une douche froide peut parfois être considérée comme un compliment, même si elle est offerte par l’entraîneur (ici, Pep Guardiola du Bayern Munich). Toni Kroos (à d.), qui fêtait le 10 mai 2014 son troisième titre de champion d’Allemagne, le saura pour la prochaine fois.

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LE CL ASSEMENT FIFA Classement Équipe Évolution Points

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Espagne Allemagne Portugal Brésil Colombie Uruguay Argentine Suisse Italie Grèce Angleterre Belgique Chili États-Unis Pays-Bas France Ukraine Russie Mexique Croatie Côte d’Ivoire Écosse Danemark Égypte Bosnie-et-Herzégovine Suède Algérie Équateur Slovénie Serbie Honduras Roumanie Arménie Costa Rica Panamá République tchèque Iran Ghana Turquie Autriche Venezuela Pérou Cap-Vert Nigeria Hongrie Slovaquie Japon Pays de Galles Tunisie Cameroun Guinée Finlande Ouzbékistan Monténégro République de Corée Norvège Paraguay Islande Mali Australie Burkina Faso Libye Sénégal Jordanie Afrique du Sud République d’Irlande Émirats arabes unis Bolivie Salvador Albanie Sierra Leone Pologne Bulgarie Trinité-et-Tobago Arabie saoudite Maroc Haïti

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Rang

12 / 2013

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02 / 2014

→ http://fr.fifa.com/worldranking/index.html

03 / 2014

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1ère place

Hausse du mois

Israël Zambie ARY Macédoine Jamaïque Oman Belarus Irlande du Nord Azerbaïdjan Ouganda Gabon RD Congo Togo Cuba Botswana Congo Estonie Angola Qatar RP Chine Bénin Zimbabwe Moldavie Irak Éthiopie Niger Géorgie Lituanie Bahreïn Kenya République centrafricaine Koweït Lettonie Canada Nouvelle-Zélande Luxembourg Guinée équatoriale Mozambique Liban Vietnam Soudan Kazakhstan Liberia Namibie Tadjikistan Malawi Tanzanie Guatemala Burundi République dominicaine St-Vincent-et-les-Grenadines Malte Afghanistan Chypre Suriname Rwanda Sainte-Lucie Gambie Syrie Grenade RDP Corée Nouvelle-Calédonie Mauritanie Philippines Lesotho Antigua-et-Barbuda Thaïlande Belize

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Baisse du mois

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Malaisie Kirghizistan Singapour Inde Porto Rico Liechtenstein Guyana Indonésie Maldives Saint-Kitts-et-Nevis Aruba Turkménistan Tahiti Hongkong Pakistan Népal Barbade Bangladesh Dominique Îles Féroé Tchad Palestine São Tomé-et-Principe Nicaragua Bermudes Chinese Taipei Guam Îles Salomon Sri Lanka Laos Myanmar Seychelles Curaçao Swaziland Yémen Maurice Vanuatu Fidji Samoa Comores Guinée-Bissau Bahamas Mongolie Montserrat Madagascar Cambodge Brunei Timor oriental Tonga Îles Vierges américaines Îles Caïmans Papouasie-Nouvelle-Guinée Îles Vierges britanniques Samoa américaines Andorre Érythrée Soudan du Sud Somalie Macao Djibouti Îles Cook Anguilla Bhoutan Saint-Marin Îles Turks-et-Caicos

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N E T Z E R L’ E X P E R T

L’ O B J E T

Quelle a été la meilleure Coupe du Monde ?

Question de Sara Blaine, Birmingham (Angleterre)

Perikles Monioudis

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l n’y a pas de meilleure Coupe du Monde, comme il n’y a pas de plus mauvaise Coupe du Monde. Chaque édition a son histoire et ses anecdotes. On ne se souvient pas seulement des buts d’anthologie et des beaux gestes, mais aussi des émotions. Quand des passionnés de football évoquent la Coupe du Monde 1994 aux États-Unis, ils ne parlent pas du magnifique quart de finale entre le Brésil et les Pays-Bas ; ils pensent tout de suite à l’échec et aux larmes de Roberto Baggio à l’issue de la séance de tirs au but en finale.

Dans ces conditions, il n’est pas évident de rester objectif. Si vous interrogez un supporter de l’équipe de France, il vous dira sans doute que la Coupe du Monde 1998 a marqué l’histoire.

Effectivement, la génération dorée des Laurent Blanc et Zinedine Zidane a laissé des traces.

Mais que dire alors de l’édition 1970, dominée par un Pelé étincelant ? Et la Coupe du Monde 1986 au Mexique, qui restera à jamais comme celle du but du siècle de Maradona ? Chacun voit midi à sa porte.

Vous l’avez peut-être deviné, ma Coupe du Monde préférée est celle qui a eu lieu en 2006 en Allemagne. Bien entendu, je garde d’excel36

lents souvenirs des triomphes allemands en 1974 et 1990. Pourtant, le grand rendez-vous mondial de 2006 tient une place à part dans mon cœur, en raison de sa dimension sociale.

Les Allemands, que l’on présentait comme un peuple froid, ont accueilli le monde à bras ouverts. Cette année-là, toutes les conditions étaient réunis pour un grand tournoi : le beau temps, des stades pleins, l’ambiance chaleureuse dans les rues.

La Coupe du Monde débute au Brésil dans moins d’un mois. La tension monte. Quoi qu’il arrive, l’édition 2014 écrira sa propre histoire.

Finalement, l’attente est peut-être ce qu’il y a de plus beau. C’est la raison pour laquelle je termine en vous disant, chère madame Blaine, que la prochaine Coupe du Monde est toujours la meilleure. Å

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le football, sans jamais oser le demander. Posez vos questions à Günter Netzer : feedback-theweekly@fifa.org T H E F I FA W E E K LY

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Dernières vérifications avant l’échauffement Günter Netzer en juillet 1971.

De nos jours, les dessous de verre sont passés de mode. Tout du moins, on ne les trouve plus dans toutes les maisons comme c’était le cas dans le passé. Ce phénomène s’explique peutêtre par le fait qu’aujourd’hui, ces objets ne sont plus fabriqués en verre ou en bois de qualité mais en plastique bon marché ou en liège et qu’ils ont donc considérablement perdu de leur valeur décorative, que ce soit au restaurant ou dans les intérieurs de nos foyers.

Qui aurait imaginé, il y a quelques années, que le dessous de verre passerait ainsi du statut d’article de décoration à celui d’objet à usage unique ? Les propriétaires de pub anglais, peut-être. À la place, ils utilisent en effet de petites serviettes en éponge arborant la publicité des marques de bière, qu’ils déposent sur leur comptoir.

Qui irait utiliser des dessous de verre sur lesquels sont représentés des footballeurs multicolores ? Cela signifierait qu’après chaque gorgée, on reposerait son verre sur le dessous de verre, et donc sur le footballeur, qui, alors séparé du fond du verre par une mince couche d’eau, de bière ou encore de vin, disparaîtrait derrière celle-ci.

Que vient-il donc faire là ? Et quel intérêt y a-t-il à admirer une illustration aux couleurs éclatantes si c’est pour aussitôt la faire disparaître derrière le fond de son verre ?

Mais rassurez-vous ! Le petit footballeur multicolore qui se reflète sur la surface de ce verre à bière se trouve en réalité sur le bouton de la veste de la personne en train de boire. La collection de la FIFA compte six boutons de ce type (non datés). Il ne manquerait plus qu’on les confonde avec des dessous de verre ! Å

LE TOURNANT

“L’effet libérateur de la deuxième division” À 25 ans, Shkelzen Gashi est la star montante du football suisse. C’est en descendant en deuxième division qu’il a réussi à véritablement percer.

Emanuel Per Freudiger / Die Nordwestschweiz

E

n Suisse, nous sommes en train de disputer la dernière ligne droite de la saison. À moins d’un événement dramatique, j’ai toutes les chances de terminer meilleur buteur. Je serai le premier joueur des Grasshoppers à porter ce titre depuis l’Uruguayen Richard Núñez en 2003. Cela me remplit de fierté. En théorie, la saison pourrait se poursuivre pour moi, si j’accompagnais l’équipe de Suisse au Brésil pour la Coupe du Monde. Mais en 2013, j’ai choisi l’Albanie. Inutile de me demander si je regrette cette décision. Il faut assumer ses actes. Qui sait, je devrai peut-être à nouveau faire un choix à l’avenir, si le Kosovo est un jour reconnu par la FIFA. Mais d’ici là, je ne réfléchis plus à cette question. Je suis fier de jouer pour l’Albanie.

Lors de mon premier match amical à Tirana, le stade entier a scandé mon nom. J’ai alors réalisé que là-bas, les gens comptaient sur moi.

Gianni De Biasi, le sélectionneur de l’Albanie, dit que je suis un Suisse pur jus. J’imagine qu’il entend par là que je suis bien élevé et ouvert. Sur le plan sportif, je dirais que je suis un mélange des deux cultures. Ma technique et mon intuition viennent probablement de mes gènes, tandis que mon engagement et mon ambition sont sans doute à mettre sur le compte de la Suisse. Je suis fier de ce mélange. Et j’espère que la Suisse va devenir championne du monde au Brésil.

C’est au FC Zurich que j’ai fait mes gammes footballistiques. Lucien Favre, à mes yeux l’un des meilleurs entraîneurs au monde, m’a énormément appris. Mais à un moment, j’ai senti que je commençais à stagner. On ne m’a jamais donné la chance de faire mes preuves au plus haut niveau et j’ai senti un manque de confiance de la part de la direction sportive. Je me suis peut-être trop reposé sur mon talent. En tout cas, on ne peut pas dire que j’ai été un joueur à problèmes.

Je n’ai jamais eu de problèmes graves. En football, c’est comme dans un métier “normal” : si tu es jeune et que tu as grandi au sein d’un club, les gens te verront toujours comme l’“apprenti” de l’équipe. C’est pour cette raison qu’en 2008, j’ai décidé de quitter le club. C’était la bonne décision à prendre, même si par la suite, ma carrière n’a

Nom Shkelzen Gashi Date et lieu de naissance 15 juillet 1988, Zurich Poste Milieu de terrain Clubs 1998 – 2009 FC Zurich 1999/2000 Grasshopper Club (prêt) 2008 FC Schaffhouse (prêt) 2008/2009 Bellinzone (prêt) 2010/2011 Neuchâtel Xamax 2011/2012 FC Aarau Depuis 2012 Grasshopper Club Équipe nationale Suisse U-21 (5 sélections, 2 buts) Albanie (3 sélections)

pas été un long fleuve tranquille. Après avoir disputé un très bon match à Bellinzone, j’ai décidé en 2010 de rejoindre les rangs de Neuchâtel. À l’époque, ça m’est apparu comme une chance à ne pas rater. Je me disais que Xamax constituait le tremplin idéal pour démarrer ensuite une carrière à l’étranger. Mais les choses ne se sont pas passées comme prévu. Le club ne m’a pratiquement jamais fait jouer. Sans compter qu’en un an, nous avons changé trois fois d’entraîneur et que les problèmes financiers se sont accumulés.

J’ai pris conscience que ma situation devait changer. Au même moment est arrivée l’offre du FC Aarau, qui évoluait alors en deuxième division. La décision n’a pas été facile à prendre.

Quand ton rêve, c’est de partir à l’étranger, tu n’as pas très envie de te retrouver en deuxième division. Mais je savais que cela aurait un effet libérateur. Mon frère, qui est la personne en qui j’ai le plus confiance, m’a dit : “Ce ne sera pas évident, mais si tu y crois, alors fais-le.” Je suis donc parti à Aarau, ce qui signifiait également que j’allais gagner moins d’argent. J’ai très vite réalisé que j’allais devoir me battre, faire de nouveau mes preuves. Et que le talent seul ne suffisait pas pour arriver au sommet. Cette situation T H E F I FA W E E K LY

m’a fait réagir : je me suis entraîné davantage, je me suis concentré sur ma forme physique et j’ai fait des séances supplémentaires en salle de musculation. Ce transfert à Aarau a été le tournant de ma vie : un pas en arrière et deux pas en avant.

En 44 rencontres, j’ai marqué 24 buts et réalisé 17 passes décisives. Ça a attiré l’attention du Grasshopper Club. Lors de ma première saison avec le GC, nous avons remporté la Coupe et terminé deuxièmes du championnat. L’année suivante, nous avons continué sur notre lancée sous la direction de Michael Skibbe.

Ma barbe n’a rien à voir avec l’âge. Je me suis inspiré des joueurs de hockey sur glace du ZSC Lions pendant leur ascension vers le titre. Comme je suis un grand supporter de cette équipe et que je veux devenir champion avec le GC, je me suis dit qu’au football aussi, on pouvait très bien se laisser pousser une “barbe des play-offs”. Å Propos recueillis par Thomas Renggli

Dans la rubrique “Le Tournant”, de grands noms du football reviennent sur les moments qui ont marqué leur vie.

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The FIFA Weekly Revue hebdomadaire publiée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA)

COUPE MYSTÈRE DE L A FIFA

Trois étoiles, quatre personnages et des pentagones…

Site Internet : www.fifa.com/theweekly

Bonne réflexion et rendez-vous en finale de la Coupe du Monde 2014 !

Éditeur : FIFA, FIFA-Strasse 20, Case postale, CH-8044 Zurich Tél. +41-(0)43-222 7777 Fax +41-(0)43-222 7878 Président : Joseph S. Blatter Secrétaire Général : Jérôme Valcke Directeur de la Communication et des Affaires publiques : Walter De Gregorio

L

2

L’image représente un ballon classique des années 70. Depuis quelle année le ballon officiel de la Coupe du Monde ne se compose-t-il plus de pentagones et d’hexagones ?

Service photo : Peggy Knotz Production : Hans-Peter Frei

Correction : Nena Morf, Kristina Rotach

F

Avec une telle équipe, le Brésil fait évidemment partie des favoris de la Coupe du Monde 2014.

Pourtant, l’un de ces personnages ne fait pas partie de la sélection actuelle. Lequel ?

Conception artistique : Catharina Clajus

Mise en page : Richie Krönert (responsable), Marianne Bolliger-Crittin, Susanne Egli, Mirijam Ziegler

D

1

Rédacteur en chef : Perikles Monioudis Rédaction : Thomas Renggli (auteur), Alan Schweingruber, Sarah Steiner

J

3

O 1994

Y 1998

A 2002

I 2006

ã

On ne trouve pas souvent de tels caractères sur un maillot de football. À qui appartient-il ?

C Angel

Collaborateurs réguliers : Sérgio Xavier Filho, Luigi Garlando, Sven Goldmann, Hanspeter Kuenzler, Jordi Punti, David Winner, Roland Zorn

N Sergio

R Daniel

V Fabio

Ont contribué à ce numéro : Benny Epstein, Andrea Grünenfelder, Alois Hug, Yvonne Lemmer, Markus Nowak, Alissa Rosskopf Secrétaire de rédaction : Honey Thaljieh Responsables de projet : Bernd Fisa, Christian Schaub Traduction : Sportstranslations Limited www.sportstranslations.com Impression : Zofinger Tagblatt AG www.ztonline.ch

A 4

E

Getty Images

Les opinions exprimées dans The FIFA Weekly ne reflètent pas nécessairement celles de la FIFA.

Y

Quelle équipe présente au Brésil arbore trois étoiles sur son maillot ?

Solution de l’énigme de la semaine précédente : PEPE (explications détaillées sur www.fifa.com/theweekly).

Inspiration et application : cus

Contact : feedback-theweekly@fifa.org La reproduction des photos et des articles, y compris sous forme d’extraits, est interdite, sauf accord de la rédaction et sous réserve de la mention “The FIFA Weekly, © FIFA 2014”.

La rédaction n’a aucune obligation de publier des textes ou des photos non sollicités. La FIFA et le logo FIFA sont des marques déposées par la FIFA. Produit et imprimé en Suisse.

O

Faites-nous parvenir vos réponses le 21 mai 2014 au plus tard à feedback-theweekly@fifa.org. Les concurrents qui auront correctement répondu à toutes les questions publiées depuis le Ballon d’Or 2013 participeront le 11 juin 2014 à un tirage au sort pour tenter de remporter deux billets pour la finale de la Coupe du Monde, qui aura lieu le 13 juillet 2014. Avant de participer, nous vous invitons à consulter les conditions générales, ainsi que le règlement du concours. Vous trouverez toutes les informations à : http://fr.fifa.com/aboutfifa/organisation/the-fifa-weekly/rules.pdf T H E F I FA W E E K LY

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D E M A N D E Z À T H E W E E K LY

LE SONDAGE DE L A SEMAINE

Qui gagnera la finale de la Ligue des Champions féminine ?

Une équipe de division inférieure a-t-elle déjà remporté la FA Cup ?

John McDermott, Bedford

Le Tyresö FF ou le VfL Wolfsbourg ? Envoyez votre réponse à : feedback-theweekly@fifa.org

R É S U LTAT S D E L A S E M A I N E D E R N I È R E De quelle affiche rêvez-vous pour la finale de la Coupe du Monde 2014 ?

857

matches sous les couleurs de l’Inter Milan, c’est ce qu’indique le compteur de Javier Zanetti (en photo). Arrivé chez les

32%

Brésil – Argentine

24%

Brésil – Allemagne

14%

Brésil – Uruguay

12%

Brésil – Espagne 18%

Autres propositions

102

LA SEMAINE EN CHIFFRES

30

titres de champion du Costa Rica figurent au palmarès de Saprissa (en photo Daniel

buts ont été inscrits par Manchester City (en photo

Colindres), nouveau record

Yaya Touré) tout au long de la saison. Les Citizens

au niveau national et continental.

40 ans a disputé 614 rencontres de Serie A avec

n’avaient plus été à pareille fête depuis 56 ans.

Le club de San José est la première équipe centra-

son club de cœur. Il termine sa carrière à quelques

Les Sky Blues n’avaient plus franchi la barre

méricaine à franchir cette barre symbolique. Il

longueurs du record établi par Paolo Maldini

symbolique des 100 réalisations depuis la saison

devance Alajuelense (Costa Rica) et Municipal

(647 matches). Les adieux de l’ancien international

1957/58. Avec 101 réalisations, Liverpool termine

(Guatemala) et leurs 29 couronnes, ainsi qu’Olim-

argentin ont apparemment inspiré ses coéquipiers,

à une longueur de son rival. Pour trouver deux

pia (Honduras) et ses 28 sacres. Ironie du sort,

qui ont mis fin à une série de quatre matches sans

équipes ou plus à plus de 100 buts, il faut remonter

Saprissa a dominé Alajuelense 1:0 sur l’ensemble

victoire en dominant la Lazio 4:1.

à la saison 1960/61.

des deux manches en finale du tournoi de clôture.

Nerazzurri en 1995, le vétéran de

T H E F I FA W E E K LY

Getty Images (4) / Afp (1)

Les surprises sont légions en Coupe d’Angleterre. Sunderland est la dernière équipe de division inférieure à avoir remporté la finale. C’était en 1973, contre Leeds United (1:0). L’an dernier, Wigan est devenu la première équipe reléguée à inscrire son nom au palmarès de l’épreuve.

Tottenham Hotspur est le seul club amateur à avoir soulevé le célèbre trophée. En 1901, les Spurs évoluaient en Southern League.

Une équipe “étrangère” a également triomphé en FA Cup : les Gallois de Cardiff City ont battu Arsenal 1:0 en finale de l’édition 1927. (thr)