N O 32, 30 MAI 2014
ÉDITION FR ANÇAISE
Fédération Internationale de Football Association – Depuis 1904
SÃO PAULO COMMENT LE FOOTBALL A CONQUIS LE BRÉSIL BLATTER LE 64 CONGRÈS DE LA FIFA SERA DÉTERMINANT ÈME
KLOSE À LA CONQUÊTE D’UN NOUVEAU RECORD La grande fête du football
BRÉSIL W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY
DANS CE NUMÉRO
6 23
S epp Blatter Le Président Blatter évoque le 64ème Congrès de la FIFA : “Il réunit les 209 associations membres et constitue la base démocratique du football. Ce sera un événement déterminant, même si ni l’attribution d’une phase finale, ni aucune élection ne figurent à l’ordre du jour.”
36
10 minutes de gloire Leroy Rosenior détient un record légendaire : il a été limogé de ses fonctions d’entraîneur de Torquay… dix minutes après sa prise de fonction. Il nous raconte ce tournant de sa carrière.
37
Amérique du Nord et centrale 35 membres www.concacaf.com
Plus que 13 jours La Coupe du Monde va bientôt commencer. Le 12 juin, le Brésil et la Croatie donneront le coup d’envoi de la vingtième édition du plus grand événement sportif de la planète. Nous nous sommes penchés une fois de plus sur la riche histoire du football brésilien et nous avons tenté de comprendre pourquoi une sixième couronne mondiale revêt une telle importance pour ce pays.
Amérique du Sud 10 membres www.conmebol.com
18
Équateur Le sélectionneur Reinaldo Rueda prédit aux Européens une Coupe du Monde difficile.
G ünter Netzer En tout, 48 matches de groupe auront lieu au cours des prochaines semaines. Notre expert vous explique pourquoi il ne faudra surtout pas manquer le duel entre l’Italie et l’Angleterre dans la jungle amazonienne.
17
São Paulo La métropole économique a été le berceau du football brésilien.
Brésil Notre photo de couverture montre la plage Ipanema de Rio de Janeiro. La photo a été prise le soir du 9 janvier 2014.
Coupe du Monde 2014 : Groupes A à C
Yasuyoshi Chiba / AFP
Groupe A
The FIFA Weekly Magazine App Le FIFA Weekly, magazine de la FIFA, paraît chaque vendredi en cinq langues pour votre tablette.
2
T H E F I FA W E E K LY
Groupe B
Groupe C
Brésil
Espagne
Colombie
Croatie
Pays-Bas
Grèce
Mexique
Chili
Côte d’Ivoire
Cameroun
Australie
Japon
L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL
Europe 54 membres www.uefa.com
Afrique 54 membres www.cafonline.com
Asie 46 membres www.the-afc.com
Océanie 11 membres www.oceaniafootball.com
14
Japon Les Samouraïs Bleus se préparent pour la Coupe du Monde en se soumettant à un rude programme d’entraînement.
25
Miroslav Klose L’Allemand battra-t-il le record de Ronaldo ? Il ne manque plus que deux buts à Klose pour devenir le meilleur buteur de l’histoire de la Coupe du Monde.
Coupe du Monde 2014 : Groupes D à H
imago, Getty Images (3)
Groupe D
Groupe E
Groupe F
Groupe G
Groupe H
Uruguay
Suisse
Argentine
Allemagne
Belgique
Costa Rica
Équateur
Bosnie-Herzégovine
Por tugal
Algérie
Angleterre
France
Iran
Ghana
Russie
Italie
Honduras
Nigeria
USA
République de Corée
T H E F I FA W E E K LY
3
À DÉCOUVERT
Le compte à rebours s’accélère
Montée d'adrénaline Rarement les fans de football vibrent autant que pendant une Coupe du Monde.
M
oins de deux semaines nous séparent encore du coup d’envoi de la Coupe du Monde de football 2014 au Brésil. Le pays hôte entend bien décrocher sa sixième couronne, mais aussi évacuer le traumatisme né d’une cruelle défaite face à l’Uruguay lors de l’édition 1950. À l’époque, la Seleçao manque le titre de peu, comme le décrit Thomas Renggli. Les succès des années suivantes portent quant à eux la marque de Pelé, dont le père n’a pu retenir ses larmes en 1950. “Je ne veux pas pleurer le 13 juillet prochain”, prévient le célèbre numéro 10, qui espère que les couleurs auriverdes sortiront victorieuses de la finale au Maracanã.
Klammer / Keystone / Laif
L
e buteur allemand Miroslav Klose se prépare à vivre sa quatrième Coupe du Monde. Le joueur de la Lazio, discipliné et amoureux de la nature, approche de ses 36 ans. Il vivra peut-être au Brésil son dernier grand tournoi, mais il lui reste encore un objectif à accomplir, puisqu’avec ses 14 buts en phase finale, il n’est qu’à une seule unité de Ronaldo. Il pourrait ainsi devenir le meilleur buteur de l’histoire de la compétition. Franco Nicolussi lui a rendu visite à Rome.
Q
ue se passe-t-il dans les camps d’entraînement des équipes qualifiées pour la Coupe du Monde ? Où les sélections engagées se préparent-elles ? Nos collaborateurs Sven Goldmann et Jordi Punti nous racontent comment les Japonais et les Espagnols abordent l’événement.
L
es 10 et 11 juin prochain, Saõ Paulo accueillera le 64ème Congrès de la FIFA. Joseph Blatter, Président de l’instance dirigeante du football mondial, estime qu’il sera déterminant. Il faudra en effet “mettre en œuvre les décisions qui ont été prises lors du Congrès de l’année dernière, à Maurice.” Au cœur des préoccupations ? “Le processus de réforme, mais aussi d’autres sujets toujours d’actualité : le racisme, les manipulations de matches, les questions de sécurité autour du football.” Å Perikles Monioudis
T H E F I FA W E E K LY
5
B R É S I L 2 0 14
© David Alan Harvey/Magnum Photos 6
T H E F I FA W E E K LY
B R É S I L 2 0 14
RÉÉCRIRE L’HISTOIRE AU MARACANÃ Vive le Brésil. Après 64 ans d’abstinence, la Coupe du Monde retourne enfin au pays du football roi. L’impatience et les attentes sont à la mesure de l’événement : gigantesques.
T H E F I FA W E E K LY
7
B R É S I L 2 0 14
M
Thomas Renggli
ont du Pain de Sucre, Copacabana, Ipanema… Au Brésil, la beauté et l’esthétique portent différents noms. L’élégance, la légèreté et le plaisir du jeu sont ancrés dans la culture locale, le joga bonito est un véritable mode de vie. Au cours du mois et demi à venir, toutes les têtes seront tournées vers un seul et même endroit : le stade Maracanã, à Rio de Janeiro, qui accueillera la finale de la Coupe du Monde. Cette enceinte mythique sera le théâtre du dernier chapitre d’une histoire destinée à se terminer par une explosion de joie et une pluie de confettis jaunes, verts et bleus. Un carnaval en plein mois de juillet. L’importance du football au Brésil dépasse presque l’entendement. Le beau jeu façonne la culture et l’identité locales. Son ancrage dans la 8
T H E F I FA W E E K LY
vie quotidienne est plus fort que n’importe où sur la planète. “Le Brésil et le football ne font qu’un”, dit même Sepp Blatter, le Président de la FIFA. Dans son livre Brasil, o País do Futebol, l’écrivain brésilienne Betty Milan écrit que “le football au Brésil n’est pas qu’un sport. C’est un jeu artistique, l’art du dribble, la capacité à se jouer de l’adversaire à grands renforts de feintes malicieuses. Au cours d’un match, il arrive parfois que les Brésiliens oublient de marquer des buts, convaincus qu’ils sont que le succès sans le plaisir est une véritable contradiction.” Le choc de 1950 Pour la Seleção et ses supporters, il faut espérer que cette analyse littéraire se révèle inexacte. Tout autre résultat qu’une victoire finale serait vécu comme la redite d’une tragédie nationale, comme la version moderne de la défaite face à l’Uruguay lors de la rencontre décisive de la Coupe du Monde 1950, également connue sous le nom de Maracanaço, ou “choc du Maracanã”. Tout un pays s’apprête alors à célébrer le sacre des siens. Un match nul suffirait au Brésil, mais
l’Uruguayen Alcides Ghiggia vient gâcher la fête. Devant 200 000 spectateurs, il trouve le chemin des filets à la 79ème minute et permet à la Celeste de s’imposer 2:1. Si l’on en croit les témoins de l’époque, l’ambiance ressemble à celle d’une Saint-Sylvestre où tous les appareils électriques seraient débranchés à minuit pile, toutes les bouteilles de champagne disparues sans laisser de trace et tous les participants invités à remplir leur déclaration d’impôt. Le Brésil, pays du football roi, se trouve dans un état de choc. Le scénario semble pourtant écrit d’avance, jusque dans les moindres détails. Peu avant ce but décisif, le Président de la FIFA Jules Rimet quitte la tribune d’honneur et s’enfonce dans les entrailles du stade afin d’aller remettre la coupe aux Brésiliens après le coup de sifflet final. La situation a changé du tout au tout lorsqu’il en ressort. Dans son livre L’histoire merveilleuse de la Coupe du Monde, il consigne ce moment en ces mots : “Lorsque je suis arrivé sur le terrain pour la remise du trophée, le stade était plongé dans un silence de mort. Il
Allsport/Getty Images
Finale de 1970 Pelé tombe dans les bras du gardien Ado après la victoire 4:1 des siens contre l’Italie.
B R É S I L 2 0 14
Moments forts de la Coupe du Monde 19 phases finales, huit pays champions du monde. Au fil des éditions de la Coupe du Monde, on a assisté à des drames et à des miracles, on a vu naître des héros, mais on a aussi suivi des histoires rocambolesques. Tour d’horizon à travers huit décennies et quatre continents, de l’Uruguay à l’Afrique du Sud.
1930
Uruguay Grâce à sa victoire 4:2 face à l’Argentine, l’Uruguay est la première équipe à décrocher le titre suprême. À l’entrée des stades, 1 600 revolvers sont confisqués.
1934 Échauffement en 2013 Neymar sous le regard sévère du sélectionneur Luiz Felipe Scolari (derrière à gauche) pendant la Coupe des Confédérations.
Italie Pour se venger du désintérêt européen lors de la précédente édition, l’Uruguay décide de boycotter la compétition. L’Angleterre fait de même. L’Italie fête son premier titre mondial.
1938
“Les Brésiliens sont convaincus que le succès sans le plaisir est une véritable contradiction.”
imago, Getty Images (2)
Betty Milan
n’y avait soudain plus de garde d’honneur, plus d’hymne national, plus de discours, plus de célébration. Je me trouvais au beau milieu d’une foule de gens, pressé de tous les côtés, avec la coupe dans les mains, sans savoir ce que je devais faire. J’ai repéré le capitaine uruguayen, lui ai donné la coupe presque en secret et lui ai serré la main sans pouvoir dire un mot.” Avec le recul, Luis Felipe Scolari, le sélectionneur auriverde actuel, voit du positif dans cet échec retentissant. “Les joueurs de cette époque ont entrouvert une porte et nous ont
menés sur la voie de nos cinq titres mondiaux. C’est en tout cas le point de vue que je défends devant nos internationaux, lorsque nous parlons de la Coupe du Monde 1950.” Pelé sous les projecteurs En 1958, un jeune homme de 17 ans passe par cette “porte entrouverte” et débarque sur la scène internationale : Edson Arantes do Nascimento. Pelé. Au début du tournoi, son entraîneur Vincente Feola le laisse sur le banc et fait confiance à ses piliers habituels, les Gilmar,
France L’évolution politique jette son ombre menaçante sur le tournoi. L’Allemagne se fait éliminer en huitième de finale par la Suisse. L’Italie l’emporte, vêtue des maillots noirs exigés par Mussolini.
1950 BRÉSIL La Seleção semble bien décidée à décrocher le titre sur son sol, mais au dernier moment, l’Uruguay se met en travers de sa route. À l’issue du Maracanaço, les Brésiliens décident de mettre leurs maillots blancs au grenier.
1954 SUISSE La planète football célèbre le “miracle de Berne” : en finale, la Hongrie, réputée invincible, s’incline face à la RFA. L’équipe de Sepp Herberger parvient à garder l’équilibre grâce aux toutes premières chaussures à crampons. T H E F I FA W E E K LY
9
B R É S I L 2 0 14
Djalma Santos, Didi et autres Garrincha. Il faut attendre le dernier match de poule face à l’Union soviétique pour voir le prodige sur le terrain. C’est le début d’une formidable épopée. Pelé enchante le public avec une technique hors normes et un sang-froid impressionnant. Il marque le seul but du quart de finale face au Pays de Galles, se fend d’un triplé contre la France en demi-finale et écrit sa propre légende en finale contre la Suède, le pays hôte. Sa réalisation pour porter la marque à 3:1 est un modèle du genre. Quarante-deux ans plus tard, ce chef-d’œuvre arrive à la troisième place du classement des plus beaux buts du siècle. Le joueur, lui, décrit l’action modestement : “J’étais dos au but, j’ai contrôlé le ballon de la cuisse, l’ai fait passer par-dessus ma tête, je me suis retourné et j’ai tiré.” Dans le stade Råsunda de Stockholm, même les supporters suédois s’inclinent devant le magicien brésilien. “À 17 ans, tout était pour moi comme dans un rêve. Le tournoi en Suède était mon tout premier séjour en Europe. Je jouais avec l’insouciance du petit nouveau et tout s’est enchaîné presque naturellement”, raconte aujourd’hui Pelé. 10
T H E F I FA W E E K LY
Le commentateur radio remercie Dieu Une nation toute entière se prend à rêver grâce à son joyau, tandis que le monde regarde, fasciné, comment le football est élevé à un nouveau rang avec un engouement, un naturel et une technique qui reflètent tout un pays. Le dribble est une façon de vivre, une fronde contre l’autorité, un symbole de créativité et d’inspiration. Le Brésil est un pays de dribbleurs, qui apprennent à manier le ballon sur les plages de sable blanc avant d’exporter leur talent avec élégance et légèreté sous le feu des projecteurs. Ces qualités permettent aux Sud-Américains de dominer la planète football entre 1958 et 1970. Pelé est la pièce centrale du puzzle, le roi des footballeurs. Avec Garrincha, héros de ces dames et buveur patenté aux jambes déformées, il sème la panique parmi les défenses adverses. La Seleção ne perd jamais lorsque les deux larrons sont alignés ensemble. Derrière eux, Didi régule le jeu. Mais c’est bel et bien Pelé qui demeure la pièce maîtresse. Un commentateur radio le qualifie même de “créature surnaturelle” et remercie Dieu d’avoir offert ce “miracle
créole” au Brésil et pas à un autre pays. Le 19 novembre 1969, devant les 200 000 spectateurs du Maracaña, Pelé inscrit le millième but de sa carrière sur penalty. Ses admirateurs envahissent le terrain et l’arbitre doit interrompre le match pour que leur héros revête un maillot floqué du chiffre 1 000 et effectue un tour d’honneur. Les cloches des églises sonnent à toute volée dans le pays pour saluer l’événement. Au même moment, des astronautes américains posent le pied sur la lune pour la deuxième fois de l’histoire, mais le Brésil n’en a cure. Pelé devient réellement la première superstar du football en 1970, lorsqu’il mène les siens à un troisième sacre mondial. “J’étais alors à mon meilleur niveau”, se souvient-il. La sélection perfectionne encore son jeu, la classe individuelle se fond dans l’expression collective. Un attaquant maigrichon du nom de Tostão, redoutable frappeur et inépuisable travailleur, se fait une place aux côtés du roi. Don Seraphin, évêque de Belo Horizonte et commentateur radio, explique que “Pelé est le génie, il fait tout à l’instinct. Mais Tostão est le talent, il fait tout à l’intelligence”. En finale contre l’Italie, le nu-
Bob Thomas/Getty Images
Frustrés et décontenancés en 1982 Toninho Cerozo (5) et Oscar (3) sont pris à contre-pied par l’Italien Paolo Rossi.
B R É S I L 2 0 14
1958 Suède Pelé fait ses premiers pas en Coupe du Monde et offre au Brésil son premier titre mondial. Son magnifique but marqué en finale face à la Suède est entré dans les annales de la compétition.
1962 Espoir du Brésil en 2014 Thiago Silva s’illustre lors d’un match contre la France. Déterminé Neymar (à g.) attend de pied ferme le match d’ouverture contre la Croatie.
Chili Deuxième sacre brésilien – et dernière danse de l’une des plus grandes équipes de l’histoire: Pelé se blesse pendant le premier tour.
1966
Angleterre L’Anglais Geoff Hurst est le seul joueur à avoir signé un triplé lors d’une finale de Coupe de Monde. Son but du 3:2 contre l’Allemagne (4:2) est entré dans l’histoire sous le nom de “but de Wembley”. Prêt Dante (à d.) apporte de la solidité à la défense.
Getty Images (4), imago
Le Brésil a dû apprendre à défendre, véritable trahison de son identité. méro 10 brésilien ouvre le score dans le stade Azteca de Mexico, où se sont massées 107 000 personnes. Le Brésil l’emporte 4:1, c’est l’apogée, mais aussi la fin d’une ère. Une longue attente Les maîtres à jouer prennent leur retraite. En 1974, l’équipe nationale subit la loi de la révolu-
tion oranje, incarnée par Johan Cruyff. La troisième place de 1978 n’est qu’une maigre consolation. Le plaisir de jouer semble s’être évaporé dans des considérations défensives. Le sélectionneur Cláudio Coutinho estime même que “le dribble est du temps perdu”. En 1982 et 1986, Telê Santana permet enfin de retrouver le joga bonito, fantaisiste, élégant, fluide. Mais l’attaque n’est pas toujours la meilleure défense. Les équipes européennes ont retenu la leçon. L’Italie stoppe l’armada jaune et verte en 1982, la France fait de même quatre ans plus tard. Le Brésil se voit infliger une punition douloureuse et doit apprendre à défendre, véritable trahison de son identité. La mondialisation du sport entraîne l’arrivée de données tactiques et athlétiques. Le physique devient plus important que le style. Le Brésil ne peut tout à coup plus se permettre de jouer “à la brésilienne”. Le triomphe de 1994 sonne comme un adieu au “football-samba” de Pelé. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le tir au but manqué par l’Italien Roberto Baggio en finale est l’image la plus marquante qu’il nous reste de ce tour-
1970 Mexique La demi-finale entre l’Allemagne et l’Italie (3:4) est aujourd’hui encore considérée comme le “match du siècle”. Mais au bout du compte, le titre reviendra une nouvelle fois au Brésil et à Pelé.
1974 République Fédérale d’Allemagne Les Pays-Bas célèbrent le “football total”. Mais cela ne suffira pas face à l’équipe d’Allemagne. Johan Cruyff se voit contraint de féliciter Franz Beckenbauer pour son titre.
1978 Argentine Une phase finale à l’arrière-goût amer : l’Allemagne se fait éliminer par l’Autriche. En finale, les Pays-Bas s’inclinent face à l’Argentine.
1982 Espagne Lors de la phase de groupes, l’Italien Rossi fait perdre pied aux Brésiliens. Arrivée en finale, la Squadra Azzurra décroche son troisième titre face à l’Allemagne. T H E F I FA W E E K LY
11
B R É S I L 2 0 14
À l’épreuve des chiffres Sans émotion, sans parti pris : quand les scientifiques étudient les données à leur disposition pour la Coupe du Monde, les résultats peuvent être étonnants. Le verdict est cinglant, le Brésil ne gagnera pas la Coupe du Monde.
C
ment des générations qui concerne l’ensemble des sélections nationales. Une génération exceptionnelle prend le pouvoir et dispute ensemble trois ou quatre Coupes du Monde. Par la suite, l’équipe nationale connaît généralement un passage à vide d’un ou deux tournois. Si notre modèle confirme l’importance de ce facteur, le Brésil, l’Italie et l’Espagne (les trois derniers champions du monde) sont mal partis…
ette étude consacrée à la Coupe du Monde vise à remplir trois objectifs principaux. En premier lieu, mettre au point un modèle économétrique capable d’expliquer les performances des équipes en Coupe du Monde. En développant un système applicable à plus d’une édition de l’épreuve suprême, nous serons en mesure de déterminer les noms des futurs L’Allemagne favorite vainqueurs. En deuxième lieu, nous avons vouLa deuxième étape consiste à mettre au point Paul, le poulpe devin (†), a été élevé au rang de star planétaire lu éprouver l’efficacité du classement FIFA pour un modèle logique pour évaluer les probabilipour ses prédictions sur la Coupe du Monde. tés de victoire de chaque équipe en Coupe du évaluer les chances des candidats au titre monMonde. Toutes les variables mises à jour pendant notre analyse empirique dial. Enfin, nous avons tenté de savoir si un parieur avisé pourrait déjouer ont été utilisées pour l’expérience : l’identité du pays hôte, le classement les pronostics et profiter du marché pour se faire un peu d’argent ou, en FIFA, le nombre de stars, l’expérience, la distance et un éventuel succès termes économiques, si le marché des paris était efficient. Dans un premier temps, nous avons réuni le maximum d’informations sur lors de l’une des trois éditions précédentes. Nous nous sommes concentrés toutes les Coupes du Monde disputées depuis 1930. Une analyse empirique sur la période 1994–2010, puisque le classement FIFA n’existe que depuis révèle que le fait d’organiser la compétition augmente sensiblement les chances 1993. Notre modèle a correctement identifié quatre des cinq gagnants. de victoire (6 des 19 vainqueurs ont été sacrés sur leurs terres). Le niveau de L’édition 2006 lui a toutefois posé problème, puisqu’il avait pronostiqué l’équipe est évidemment un facteur décisif. En utilisant le classement FIFA une victoire de l’Allemagne. Celle-ci a finalement échoué sur la troisième marche du podium. La conception et le développement de tels outils ont pour quantifier la valeur des différentes nations sur les cinq dernières éditions (le classement n’existe que depuis 1993), nous avons découvert que, 3 fois sur pour principal intérêt d’identifier les facteurs les plus importants pour 5, le vainqueur figurait à l’une des deux premières places du classement. La remporter le trophée (effets marginaux). Notre étude montre qu’organiser présence d’un joueur exceptionnel au sein d’une équipe peut également faire le tournoi, posséder une génération au sommet (qui n’a donc remporté pencher la balance. Qui a oublié Pelé en 1958, Maradona en 1986 ou Zidane en aucun des trois tournois précédents) et un classement FIFA avantageux 1998 ? En se basant sur le titre de Joueur Mondial de la FIFA, il est possible de sont les éléments qui exercent la plus forte influence sur le résultat final. mesurer objectivement le nombre de stars présentes au sein de chaque équipe. L’expérience et la présence de stars revêtent aussi une grande importance, Nous avons remarqué que les champions du monde comptaient en moyenne sans être toutefois déterminantes. En revanche, l’expérience du sélection2 stars dans leurs rangs, contre 0,5 pour les autres formations. neur et la distance n’ont pas d’impact significatif sur les probabilités. À quelques jours du coup d’envoi de la Coupe du Monde, nous avons mis notre modèle au défi de désigner le vainqueur de l’édition 2014. En L’inf luence d’un nouveau sélectionneur D’autres chiffres montrent que l’expérience constitue un élément important, utilisant les statistiques de chaque équipe et les coefficients établis à mais pas forcément décisif. En effet, les dix meilleures équipes possèdent l’issue de notre analyse régressive, nous avons mesuré les chances de toutes une solide expérience. En revanche, les pays les moins expérimentés victoire de chaque sélection. L’Allemagne nous semble la mieux placée, tentent souvent de palier ce handicap en recrutant des entraîneurs très expéavec 26,6 % de chances de succès, suivie de près par l’Argentine à 21,8 %. L’Espagne et le Brésil sont les suivants, mais leurs chances de victoire rimentés. Ce fut notamment le cas des États-Unis (en 1994), du Nigeria (en 1998) tombent déjà respectivement à 6 et 5 %. En guise de conclusion, nous et de la Chine (2002) avec Bora Milutinovic, ou du Maroc (en 1998) puis de la avons confronté les équipes en tête du classement FIFA (en mai) avant Côte d’Ivoire (en 2006) avec Henri Michel. À cette liste, il conviendrait d’ajouter Guus Hiddink, Parreira et bien d’autres. Il en résulte que les équipes qui les cinq dernières Coupes du Monde et quelques-unes des principales remportent la Coupe du Monde ont souvent à leur tête un technicien débutant sociétés de paris sportifs à notre modèle. Il en résulte que le classement FIFA ne permet pas de prévoir efficacement les résultats d’une grande (dans 13 cas sur 19). La distance qui sépare le pays hôte de la nation qui soulève le trophée pourrait aussi avoir son importance. Sur les dix Coupes du Monde compétition et que l’équipe dotée de la plus petite cote ne gagne que organisées en Europe, neuf ont été remportées par des équipes européennes. rarement la Coupe du Monde. Nous en concluons que notre modèle de En revanche, les Européens ne se sont imposés qu’une fois loin de leurs bases : prévision est supérieur à ces deux autres méthodes. On ne peut jamais exclure des surprises, et le hasard (une variable il s’agit évidemment de l’Espagne, lauréate de l’édition 2010 en Afrique du Sud. inexpliquée) peut faire mentir n’importe quelle recherche. En tant que Par ailleurs, on constate que seules deux équipes ont réussi à s’imposer en Portugais, il ne me reste plus qu’à espérer que Cristiano Ronaldo saura finale après avoir gagné l’une des trois éditions précédentes (l’Argentine en déjouer les statistiques… Å 1986 et le Brésil en 2002). Cette tendance peut s’expliquer par le renouvelle12
T H E F I FA W E E K LY
imago
Ricardo Manuel Santos, Trinity University, San Antonio (États-Unis)
B R É S I L 2 0 14
noi américain. Huit ans plus tard, le football offensif refait pourtant son apparition. Rivaldo, Ronaldo, Ronaldinho, Roberto Carlos et consorts prouvent au monde entier que le Brésil est toujours capable d’enfanter d’énormes talents. Les hommes de Luis Felipe Scolari disposent de l’Allemagne 2:0. Grâce à son doublé, Ronaldo offre à son peuple la Penta, le cinquième titre. Larmes interdites Aujourd’hui, c’est la Hexa qui est attendue par ce même peuple, à la maison, pour enfin laver l’affront de 1950. Pour Pelé également, un nouveau sacre permettrait d’effacer ce triste souvenir. “J’avais neuf ans à l’époque et mon père a pleuré comme une madeleine. Je lui ai demandé ce qu’il se passait. Il m’a répondu que le Brésil venait de perdre la Coupe du Monde contre l’Uruguay. Je ne veux pas pleurer le 13 juillet prochain”, prévient-il. Cette sixième couronne est une véritable obsession, à l’image de la Decima qui hantait les esprits des joueurs du Real Madrid avant la récente finale de la Ligue des Champions
contre l’Atlético. Mais Scolari connaît-il encore la recette du succès, douze ans après sa première victoire ? Dans son groupe, on ne trouve en effet aucune trace d’artistes tels que Robinho ou Ronaldinho. Il ne laisse que très peu de marge de manœuvre au génie naturel, l’organisation a remplacé l’improvisation, et le physique l’inspiration. Lorsque l’on voit le corps musculeux de l’athlète portugais Cristiano Ronaldo, il est difficile d’imaginer qu’autrefois, les stars naissaient sur les plages ou que Romario, champion du monde 1994, peaufinait sa technique au tennis-ballon. En se promenant sur Copacabana, on s’étonne presque de voir autant de Romario et de Ronaldo en herbe courir dans tous les sens. Mais les spécialistes nous répètent à l’envi que dans une Coupe du Monde, le beau jeu et le spectacle ne servent au mieux qu’à gagner le cœur des amateurs. Les Brésiliens pourront-ils une nouvelle fois nous prouver le contraire dans les semaines à venir ? Les grands romantiques n’attendent que cela. Å
1986 Mexique Le tournoi de Maradona : grâce au solo du siècle et à l’aide de la “Main de Dieu”, l’Argentin offre le trophée mondial à son équipe. Chez lui, Dieguito est élevé au même rang que Pelé.
1990 Italie L’Allemagne met fin au rêve italien. Devenu entraîneur, Franz Beckenbauer est une nouvelle fois sacré champion du monde, tandis que Roger Milla danse la “Lambada”.
1994 États-Unis Quatrième triomphe des Brésiliens. Roberto Baggio envoie le tir au but décisif dans les nuages et Effenberg fait un
1998 France Zinedine Zidane célèbre la perfection du football, Beckham et l’Angleterre voient rouge face à l’Argentine.
2002 Corée / Japon Le Brésil triomphe grâce à Ronaldo, la France rentre chez elle sans avoir marqué un seul but et le gardien allemand OIiver Kahn effraie tout le monde.
2006 Allemagne L’Allemagne toute entière vit un conte de fées, mais c’est l’Italie qui tire le gros lot.
Corbis, imago, Getty Images (2)
2010
Pluie de confettis en 2014 Flamengo (Leonardo Moura avec la coupe) fête son triomphe en championnat de l’État de Rio de Janeiro au Maracanã. Le Brésil espère une nouvelle explosion de joie le 13 juillet.
Afrique du Sud Cette première africaine est placée sous le signe de la paix. L’Espagne pousse son tiki-taka à la perfection. T H E F I FA W E E K LY
13
CAMPS D’ENTR AÎNEMENT
Une préparation entre luxe et soleil Thomas Renggli est auteur de The FIFA Weekly.
Le 14 juin prochain, l’Angleterre et l’Italie s’affronteront à Manaus pour un duel “en pleine jungle”. Les entraîneurs Cesare Prandelli et Roy Hodgson préparent leurs équipes à ces conditions extrêmes de chaleur et d’humidité à l’aide de méthodes peu conventionnelles. Dans son centre d’entraînement de Coverciano, en Toscane, la Squadra A zzurra s’habitue au climat tropical à l’aide de séances quotidiennes de sauna. Les Three Lions, quant à eux, sont réunis en Algarve, au Portugal, où ils foulent la pelouse vêtus de sous-vêtements thermiques. La délégation néerlandaise a également fait le choix de l’Algarve pour sa préparation. Elle loge ainsi au Cascade Resort, un complexe de vacances cinq étoiles avec centre d’entraînement intégré. Selon sa page Internet, il s’agit même de “l’hôtel le plus luxueux” de la région. La Mannschaft non plus ne s’est pas installée dans une simple auberge de jeunesse. Les triples champions du monde allemands ont ainsi réservé 73 suites de l’hôtel Andreus situé à proximité de Merano, dans le Tyrol du Sud, en Italie. En plus d’un terrain de football, les hommes de Joachim Löw bénéficient d’un parcours de golf, d’un centre équestre, de cinq courts de tennis et d’un espace vert de 7 000 mètres carrés. Å
14
T H E F I FA W E E K LY
À grosses gouttes Le défenseur Hiroki Sakai ne ménage pas ses efforts au camp d’entraînement des Japonais pour la Coupe du Monde.
Japon
Rudes journées à Ibusuki Sven Goldmann est spécialiste du football au quotidien “Tagesspiegel” de Berlin.
Dans le camp d’entraînement de l’équipe du Japon, on ne peut pas franchement dire qu’il règne une ambiance de vacances. Ils se doutaient de ce qui les attendait, les Samouraïs Bleus, ces descendants tout de bleu vêtus d’une lignée de nobles guerriers. Mais ils n’avaient pas pensé que ce serait aussi dur… Après les premières journées passées au camp de préparation pour la Coupe du Monde, basé à Ibusuki dans la préfecture de Kagoshima, Shinji Kagawa, l’une des stars de l’équipe championne d’Asie, a déclaré : “Je n’ai jamais connu de séances aussi difficiles, même à Manchester United.” C’est en effet en Premier League que le milieu de terrain gagne sa vie, même s’il n’a pas joué dernièrement autant qu’il l’aurait souhaité. Sous la direction de David Moyes, Kagawa n’a été que rarement aligné avec les Red Devils. Ces entraînements avec les Samouraïs lui permettront donc de se remettre en forme en vue du grand rendez-vous mondial. Ibusuki, ville située au sud du Japon, est réputée pour sa plage de sable noir. Au rythme où vont les choses, les joueurs n’auront cependant guère l’occasion d’en profiter. Pour sa part, Gotoku Sakai, défenseur du VfB Stuttgart en Bundesliga, a dû faire une pause d’une journée. Officiellement, en raison d’une indisposition. Le rude programme d’entraînement auquel sont soumis les Japonais n’y est peut-être pas tout à
fait pour rien. Alberto Zaccheroni, le sélectionneur venu d’Italie, ne veut pas entendre dire que ses hommes n’étaient pas au mieux physiquement si jamais l’aventure au Brésil tournait court. L’ancien entraîneur de la Juventus Turin et de l’AC Milan a fixé des objectifs élevés à son équipe. Cette année, le Japon doit faire mieux qu’une “simple” qualification pour les huitièmes de finale. Il y a quatre ans, en Afrique du Sud, c’est à ce stade-là qu’il s’était fait sortir par le Paraguay, aux tirs au but. Cet été, dans le Groupe C, les Japonais seront confrontés à la Grèce, à la Colombie et à la Côte d’Ivoire, des adversaires qu’ils affronteront à Natal, Cuiabá et Recife, trois sites dont le climat pourrait leur causer quelques difficultés. “Le plus important, une fois sur place, ce sera notre résistance”, souligne l’attaquant Shinji Okazaki. Il compte lui aussi parmi les sept internationaux japonais qui évoluent en Bundesliga. Sous le maillot du FSV Mayence 05, il s’est qualifié pour la Ligue Europa, un résultat qui en a surpris plus d’un en Allemagne. Autre surprise, au Japon cette fois : le choix du sélectionneur de retenir Yoshito Okubo. L’attaquant de Kawasaki Frontale, un club professionnel japonais, n’avait pas joué avec les Samouraïs Bleus depuis février 2012, où il n’avait d’ailleurs disputé qu’une mitemps d’un match amical contre l’Islande. Le week-end dernier, deux joueurs de Serie A ont rejoint le groupe : Keisuke Honda de l’AC Milan et Yuto Nagatoma de l’Inter. Ils ont ainsi échappé à une partie des rudes journées de préparation à Ibusuki. L’entraînement des Japonais se poursuivra en Floride. Peut-être en profiteront-ils pour souffler un peu, car une fois qu’ils seront tous au sommet de leur forme, Zaccheroni devrait se concentrer sur la tactique. Å
imago
“Les premiers seront les derniers”, peut-on lire dans la Bible. Du côté de l’Australie, on rêve de voir cette maxime s’appliquer également à la Coupe du Monde. Les Socceroos sont en effet les premiers à avoir pris leurs quartiers au Brésil, à 16 jours de leur première rencontre. Le sélectionneur Ange Postecoglou souhaite que ses joueurs bénéficient d’assez de temps pour s’habituer au climat et au décalage horaire. Il espère ainsi éviter les mauvaises surprises et prolonger le séjour le plus longtemps possible, de préférence jusqu’après la finale. Gageons que ses troupes sauront cohabiter autant de temps que nécessaire.
CAMPS D’ENTR AÎNEMENT
Espagne
On recherche : un buteur efficace Jordi Punti est écrivain et auteur de nombreux articles sur le football dans les médias espagnols.
Vicente del Bosque n’est pas pressé. Contrairement à la plupart de ses collègues, qui ont déjà annoncé la composition de leurs groupes pour la Coupe du Monde 2014, le technicien espagnol n’a pas encore fait son choix. “Nous n’avons pas besoin de donner la liste définitive avant le 2 juin. À quoi bon se presser ?” Avec son flegme caractéristique, l’ancien entraîneur du Real Madrid avouait tout de même dimanche dernier entretenir “quelques doutes” sur sa future équipe.
d’une fois, le rusé sélectionneur a cédé à la tentation d’aligner à nouveau Cesc Fabregas dans un rôle de faux numéro 9, afin de profiter de sa capacité à solliciter ses ailiers. Pour l’heure, tout porte à croire qu’il renouvellera sa confiance aux trois hommes qui ont participé à la finale de la Coupe du Monde 2010 contre les Pays-Bas : Pedro, Torres et David Villa. Cette décision aurait le mérite de proposer un trait d’union bienvenu entre deux équipes. Toutefois, del Bosque a parfois donné l’impression de vouloir renouveler son effectif aux dépens des joueurs qui ont fait son succès ces dernières années. Dans ce contexte, Xavi se retrouve évidemment en première ligne. Toujours aussi régulier en club et en sélection, le milieu de terrain a passé la barre des 34 ans. Thiago s’était imposé comme son successeur légitime, jusqu’à ce qu’une blessure le mette hors course. Fort heureusement, le sélectionneur dispose d’une longue liste de milieux de
terrain de qualité : Santi Cazorla, David Silva, Ander Iturraspe ou encore Cesc. L’homme fort du football espagnol aura encore une ultime occasion de passer ses troupes en revue avant de dévoiler la composition de son équipe. En effet, l’Espagne affrontera la Bolivie quatre jours avant la date limite. Pedro, Torres et l’étonnant Gerard Deulofeu (20 ans) sont les seuls attaquants de formation convoqués pour ce match. “Nous avons confiance en lui. Il pourrait être la solution que nous cherchons”, déclare del Bosque lorsqu’on l’interroge sur le jeune Barcelonais, qui vient de passer la saison en prêt à Everton. Le sélectionneur de la Roja est le genre d’homme qui ne cherche une solution qu’à partir du moment où il a un problème. À deux semaines du coup d’envoi de la Coupe du Monde, les problèmes de del Bosque ont pris la forme du numéro 9… Å
La veille, del Bosque était à Lisbonne pour assister à la victoire 4:1 du Real sur l’Atlético Madrid en finale de la Ligue des Champions. Cette rencontre ne lui a malheureusement pas permis d’en apprendre davantage sur ses options offensives. Sergio Ramos a certes inscrit son nom au tableau d’affichage, mais le réalisme de l’inusable défenseur madrilène ne suffit pas à lever les incertitudes qui règnent actuellement sur le front de l’attaque.
Sergio Perez / Reuters
L’été dernier, plusieurs buteurs espagnols sont partis tenter leur chance à l’étranger. Fernando Llorente, Alvaro Negredo et Roberto Soldado ont marché sur les traces de Fernando Torres en rejoignant respectivement la Juventus, Manchester City et Tottenham Hotspur. Dans le même temps, Diego Costa a pris la nationalité espagnole. Cette décision offre une solution supplémentaire au sélectionneur, l’attaquant d’origine brésilienne de l’Atlético présentant un profil assez différent de ceux de ses rivaux. Vicente del Bosque dispose donc, à première vue, d’un large éventail de choix. Malheureusement, les exploits des intéressés n’ont pas toujours été à la hauteur de leurs réputations. Negredo, Soldado et Torres ont connu des hauts et des bas en Angleterre. De son côté, Llorente a dû se contenter d’un rôle de doublure en Italie. Soucieux de disputer le plus de matches possible, Costa a connu de multiples problèmes musculaires en fin de saison, au point de quitter prématurément ses partenaires lors de ses deux dernières sorties. Aujourd’hui, son abnégation risque fort de le priver d’une place dans l’avion pour le Brésil. Plus généralement, les attaquants ont souvent été relégués au second plan dans le système de del Bosque, très centré sur l’entrejeu. Plus
Flou Vicente del Bosque n’a toujours pas de vision claire de son équipe pour la Coupe du Monde. T H E F I FA W E E K LY
15
emirates.com
Tomorrow brings us all closer To new people, new ideas and new states of mind. Here’s to reaching all the places we’ve never been. Fly Emirates to 6 continents.
→ http://www.fifa.com/worldcup
E N R O U T E P O U R L E B R É S I L : P L U S Q U E 13 J O U R S
Match à domicile à São Paulo Dans 13 jours, le coup d’envoi de la Coupe du Monde sera sifflé à São Paulo. Cette métropole économique joue un rôle important dans l’histoire footballistique du pays, puisqu’il s’agit du berceau du football brésilien.
“Une ville en jaune, vert et bleu São Paulo se prépare à accueillir le match d’ouverture entre le Brésil et la Croatie.”
Dominik Petermann
À Rahel Patrasso / Keystone
São Paulo, le football est plus que vivant, il est au cœur de la plupart des conservations, que ce soit dans la rue, chez le coiffeur ou pendant le carnaval. Tout le monde a son club préféré et nourrit une passion pour le beau jeu. Avec une agglomération urbaine de près de 8 000 km², São Paulo est le plus grand espace industriel d’Amérique latine et la capitale économique, financière et culturelle du Brésil. C’est également à São Paulo que l’histoire du football brésilien a commencé, il y a 120 ans. De l’Angleterre au Brésil En 1894, Charles William Miller, un Écossais né à São Paulo, revient d’un long séjour en Angleterre avec dans ses valises un règlement, deux maillots, une paire de crampons, une pompe à air et deux ballons. Il découvre avec stupéfaction que le “football” est quasiment inconnu au Brésil. Le jeune homme de 19 ans se donne alors pour mission de populariser ce sport à travers son pays natal.
Employé par la société de chemins de fer, Miller trouve sur son lieu de travail les conditions idéales pour former une équipe de football. Avec quelques collègues, il crée la São Paulo Railway Team et le 14 avril 1895, il organise sur le sol brésilien le premier match de football public dont on ait retrouvé la trace dans les archives. Les cheminots affrontent les employés d’une entreprise gazière de la région. Le stade devenu légendaire, baptisé à l’époque Vàrzea do Carmo, a depuis été réaménagé pour devenir le parc Dom Pedro II, situé entre les autoroutes urbaines de São Paulo. Aujourd’hui encore, on y joue au football sur un terrain poussiéreux et deux nouveaux buts ont même été installés récemment. Miller est également à l’origine de la création du championnat de l’État de São Paulo, le premier championnat de football brésilien. Sous les couleurs du premier club de la ville, le São Paulo Athletic Club (SPAC), Miller remporte le trophée à trois reprises, en 1902, 1903 et 1904. Un nouveau stade pour la Coupe du Monde São Paulo jouit donc d’une longue tradition footballistique et abrite aujourd’hui quelques-
uns des plus grands clubs du Brésil : les Corinthians, Palmeiras, le São Paulo FC ou encore l’équipe voisine, le Santos FC. Le derby le plus chaud de la ville est sans aucun doute le Derby Paulista qui oppose les Corinthians à Palmeiras. Fondé en 1914 par des Italiens venus s’installer à São Paulo, Palmeiras recrute dès les premières années des transfuges des Corinthians, considérés alors comme des “traîtres” par leur ancien club. L’ambiance entre les deux équipes est très tendue et aujourd’hui encore, chaque rencontre est explosive. L’enceinte des Corinthians se dresse avec fierté sur la Praça Charles Miller. En dépit de leurs nombreux supporters, les Corinthians étaient auparavant le seul club de la ville à ne pas disposer d’un stade suffisamment grand. Mais grâce à la Coupe du Monde, les choses ont enfin changé. Le quartier d’Itaquera, bastion traditionnel des supporters des Corinthians situé à l’est de la ville, héberge aujourd’hui l’Arena de São Paulo, qui accueillera six matches de l’épreuve suprême. Å
T H E F I FA W E E K LY
17
L’ I N T E R V I E W
“Les Européens partent avec un handicap” L’Équateur fait partie des équipes qui montent sur la scène mondiale. Le sélectionneur Reinaldo Rueda nous explique pourquoi son équipe a déjà battu le Brésil et en quoi les Sud-Américains gagneraient à s’inspirer de l’exemple allemand.
Reinaldo Rueda, toutes les Coupes du Monde organisées en Amérique du Sud se sont soldées par la victoire d’une sélection issue de ce continent. Comment expliquez-vous ce phénomène ?
aux grands tournois, il faut pouvoir s’appuyer sur un groupe solide. Toute la difficulté consiste à trouver le bon équilibre entre sécurité et prise de risque.
Reinaldo Rueda : L’expérience montre que les Européens arrivent en Amérique du Sud avec un sérieux handicap. Les explications sont multiples : il y a la fatigue du voyage, le climat, l’environnement… En optimisant leur organisation, les fédérations européennes parviendront progressivement à réduire l’influence de ces facteurs. Je pense par exemple que toutes les équipes présentes au Brésil auront leur propre cuisinier.
En 2010, vous vous êtes qualifié pour la Coupe du Monde avec le Honduras. Quelles sont les différences entre votre équipe actuelle et votre ancienne sélection ?
Dans quelle mesure l’Équateur peut-il profiter de l’avantage du terrain ? Tout ça est très relatif. Le Brésil est un pays immense, presque à l’échelle d’un continent. Sur le plan climatique, les contrastes sont importants. Au premier tour, nous aurons un temps beaucoup plus chaud à Brasilia et à Rio de Janeiro qu’à Curitiba. Les équipes basées à Manaus devront gérer des conditions atmosphériques tropicales, ce qui est encore une autre histoire.
Dans le même ordre d’idées, l’Équateur fait régner sa loi à Quito. Pendant les qualifications, seule l’Argentine est repartie de votre antre avec le point du nul. Dans quelle mesure l’altitude influence-t-elle votre stratégie et votre manière de jouer ? Les ingrédients sont toujours les mêmes : combativité, abnégation et rage de vaincre. Nous avons prouvé tout au long des préliminaires que nous étions capables de résister à une chaleur intense. C’est ce qui nous a permis d’arracher le nul au Venezuela et en Uruguay.
Vous avez même battu le Brésil à Quito… Mon équipe est impulsive ; elle marche à l’affectif. C’est la raison pour laquelle nous sommes encore plus performants à domicile. De mon côté, je m’applique à mettre en place une organisation claire, avec des rôles bien définis. Compte tenu de la pression inhérente 18
T H E F I FA W E E K LY
Il s’agissait de la première participation du Honduras à la phase finale, ce qui nous a considérablement compliqué la tâche. À ce niveau, l’expérience joue un rôle important. L’Équateur, quant à lui, arrive au Brésil avec une nouvelle génération de joueurs. Il ne reste que cinq vétérans de l’édition allemande de 2006. Néanmoins, nous avons prouvé durant les qualifications que nous étions capables de tenir tête aux meilleurs.
Vous affronterez justement le Honduras au premier tour… C’est une situation particulière pour moi. J’ai passé quatre années merveilleuses au Honduras. J’ai vécu des expériences extraordinaires et j’ai rencontré des personnes exceptionnelles. Les habitants de ce pays tiennent une place importante dans mon cœur. Mais en Coupe du Monde, il faut laisser tout ça de côté. Nous sommes avant tout des professionnels. C’est donc en tant que tel que j’aborderai cette rencontre.
Quelles sont vos chances de qualification pour les huitièmes de finale ? L’objectif n’est pas irréalisable, même si l’Équateur ne part pas favori face à la Suisse, à la France et au Honduras… C’est un défi. La France compte dans ses rangs plusieurs footballeurs de grand renom. Elle aura donc un temps d’avance. Si Samir Nasri, qui brille à Manchester City, n’a pas été convoqué, c’est que les Bleus disposent d’un effectif de haut niveau. Personnellement, j’aurais eu bien besoin d’un joueur comme lui (rires)… La Suisse s’appuie sur une organisation rigoureuse et beaucoup de bonnes individualités. Son parcours en qualifications en dit
long sur son potentiel. Enfin, le Honduras est un adversaire difficile. Les Catrachos sont toujours redoutables dans les duels et ils pourront s’appuyer sur l’expérience vécue en Afrique du Sud.
Les dirigeants équatoriens ne semblent en tout cas pas très optimistes. Ils ont programmé la reprise du championnat le jour de la finale de la Coupe du Monde… (Rires) Effectivement, on ne peut pas dire qu’ils pèchent par excès de confiance. De toute façon, les joueurs savent ce que j’attends d’eux : disputer sept matches au Brésil. J’espère que nous serons toujours là le jour de la finale.
Vous êtes originaire de Colombie mais vous avez terminé votre formation à l’université du sport de Cologne. Selon vous, en quoi le football sud-américain pourrait-il s’inspirer de l’Allemagne ? Lors de mon séjour en Allemagne, j’ai beaucoup appris sur le plan de la planification, de la tactique et de la psychologie. De ce point de vue, nous avons beaucoup à apprendre des Européens. Mais la réciproque est aussi vraie. À ce niveau, les différences tendent à s’estomper, car les plus grandes stars jouent pratiquement toutes dans les championnats européens.
Qui sera champion du monde, selon vous ? Je mise sur l’un des grands favoris : pour moi, le Brésil reste le candidat numéro un. L’Allemagne arrive juste derrière. Ce n’est pas un hasard si les surprises sont si rares en Coupe du Monde. Dans une telle compétition, l’expérience joue un rôle primordial. Propos recueillis par Thomas Renggli
Nom Reinaldo Rueda Date et lieu de naissance 16 avril 1957, Cali (Colombie)
Sven Thomann / Blicksport
Parcours d’entraîneur Cortuluá, Deportivo Cali, Independiente Medellín, Colombie U-20, Colombie, Honduras, Équateur (depuis 2010) Coupe du Monde 2014 Phase de groupes : Suisse (15 juin), Honduras (20 juin), France (25 juin)
T H E F I FA W E E K LY
19
First Love
20
T H E F I FA W E E K LY
Lieu : Recife, Brésil Date : 17 ju i n 2013 Heure : 21h37
Simon Stacpoole / Offside
T H E F I FA W E E K LY
21
LE DÉBAT
Réformes et succès
Continuer l’action Le Président de la FIFA Sepp Blatter veut mettre en œuvre les décisions qui ont été prises lors du Congrès de l’année dernière.
Sarah Steiner et Perikles Monioudis
L
es 10 et 11 juin prochains se déroulera à São Paulo le 64ème Congrès de la FIFA. Il s’agit de l’organe législatif de la FIFA, du parlement de la Fédération internationale de football pour ainsi dire. Afin de préserver l’esprit démocratique, chaque association membre est dotée d’une voix, indépendamment de sa taille et des performances de ses équipes. Les associations prennent des décisions concernant la modification des Statuts, valident le bilan ainsi que le rapport d’activité de la FIFA ou encore l’adhésion, la suspension ou l’exclusion d’un membre. Elles élisent également le président. Le Congrès a pour vocation de promouvoir le football et a lancé plusieurs décisions et réformes de grande envergure, dont voici quelques exemples : 22
T H E F I FA W E E K LY
2001 Buenos Aires Lors de ce Congrès extraordinaire de la FIFA, les délégués des associations membres votent une résolution contre le racisme. Cette résolution invite l’ensemble des membres à lutter activement contre le racisme dans le football et à promouvoir des valeurs telles que la tolérance. 2011 Zurich Le Congrès valide plusieurs propositions en vue de réformer en profondeur la FIFA. Le Congrès lui-même sera ainsi habilité à attribuer la phase finale de la Coupe du Monde (et non plus le Comité Exécutif). Par ailleurs, la décision est prise de subdiviser la Commission d’Éthique en une chambre d’instruction et une chambre de jugement pour renforcer ses pouvoirs. Une nouvelle Commission Indépendante de Gouvernance est également créée. 2013 Île Maurice En 2013, les réformes mises en place portent leurs premiers fruits. Déjà en 2012 les compétences de la Commission d’Audit et de Conformité ont été élargies et la Commission d’Éthique est subdivisée en deux chambres. En 2013 pour la première fois, une femme est nommée au sein du Comité Exécutif de la FIFA. En
plus une nouvelle résolution contre le racisme et la discrimination est également votée, elle s’articule autour de trois axes : la pédagogie, la prévention et les sanctions. 2014 São Paulo Le monde du football a actuellement le regard tourné vers le Brésil. Lors du Congrès de cette année, les associations membres poursuivront le processus de réformes déjà engagé et discuteront de la limite d’âge ainsi que de la durée des mandats. Également à l’ordre du jour sont les points suivants : la réforme du système des agents de joueur de la FIFA, la prolongation des mandats des membres féminins nommés au Comité Exécutif et le projet “Football for Health”. Å
Les débats de The FIFA Weekly Qu’est-ce qui vous interpelle ? De quels sujets aimeriez-vous discuter ? Envoyez vos propositions à : feedback-theweekly@fifa.org
Jamie McDonald / Getty Images
Le 64ème Congrès de la FIFA approche à grands pas. Au programme : la poursuite du processus de réformes déjà engagé.
LE DÉBAT
LE BILLET DU PRÉSIDENT
The FIFA Weekly a lancé le débat sur FIFA.com : Quel est le meilleur moyen de combattre le racisme ? Lutter contre le racisme n’est pas chose facile. Malheureusement, le racisme fait partie de la nature humaine. Tout commence en grandissant. On se rend compte qu’il existe des différences entre les individus et on cherche à comprendre et à rationaliser tout ça. Il n’existe aucun moyen d’éradiquer le racisme, mais le respect et la tolérance restent la meilleure base pour lutter contre ce sentiment.
supporters sont en cause, ils devraient être raccompagnés à la sortie du stade et bannis jusqu’à la fin de la saison. Les abonnés ne sont certainement pas prêts à manquer toute une saison. Ces mesures devraient au moins les inciter à se taire et à ne plus faire subir aux autres leur ignorance et leurs préjugés, même si nous ne parvenons pas à faire totalement disparaître ceux-ci.
NJLOR17, États-Unis
tammydfw , États-Unis
Il faut que les gens comprennent que nous sommes tous égaux, quelles que soient nos origines. Peut-être faudrait-il organiser des tournois de football partout dans le monde, pour rassembler des personnes de tous horizons autour du ballon. Qui refuserait de disputer un petit match de football ? Le football, c’est la paix ! Ponchito_C, États-Unis
Si c’est un joueur ou une joueuse qui fait preuve de racisme, il/elle devrait être suspendu(e) pour au moins deux matches et son club devrait recevoir une amende. En cas de récidive, le club devrait être relégué pour l’exemple. S’il s’agit d’un supporter, il/ elle devrait être interdit(e) de stade à vie.
“Tout doit commencer par les jeunes.”
double_nash, Ghana
Nous pourrions avoir un hymne commun qui passerait après chaque match. Les joueurs de chaque équipe en profiteraient pour se mélanger. C’est dans les cœurs que les choses doivent changer et ça, aucun règlement ne peut le faire. bassiishaan, Inde
Tout doit commencer par les jeunes. Ce week-end, nous avons assisté à un incident lors d’un match entre des enfants de 14 ans. Il faut faire passer un message positif, mais aussi imposer des sanctions aux joueurs et aux équipes dès le plus jeune âge. Il doit y avoir des conséquences. Le problème ne devrait plus se poser à l’âge adulte. Si des
Un nouveau slogan ! “Des couleurs différentes, un même sang” ! Stop au racisme ! bshamieh, Sénégal
On peut discuter avec les contrevenants, chercher à comprendre comment ils en sont arrivés là et pourquoi ils ressentent une telle animosité vis-à-vis des personnes de couleur. Ce dialogue permettrait peut-être de trouver des solutions. Je ne crois pas qu’il suffise de sanctionner les clubs et les supporters. Si quelqu’un est interdit de stade, il ira simplement ailleurs et reproduira le même comportement. On dit qu’il faut garder ses amis près de soi et ses ennemis encore plus près. Mettons ce principe en pratique. tatekere, Zimbabwe
“Un hymne commun après chaque match.”
Le travail continue
N
ous attendons tous avec fébrilité le coup d’envoi de la Coupe du Monde et le premier match du pays hôte, le Brésil, contre la Croatie. La veille de ce match d’ouverture, le 64ème Congrès de la FIFA se tiendra à São Paulo. Il s’agira d’un événement déterminant, bien que (ou justement parce que) ni l’attribution d’une phase finale, ni aucune élection ne figurent à l’ordre du jour. Ainsi s’offre à nous la possibilité de faire avancer les missions qui nous ont été confiées et de mettre en œuvre les décisions qui ont été prises lors du Congrès de l’année dernière, à Maurice. Au cœur de nos préoccupations se trouvent le processus de réforme, mais aussi d’autres sujets toujours d’actualité : le racisme, les manipulations de matches, les questions de sécurité autour du football. Le Congrès offre une plateforme idéale pour cela. Car il réunit les 209 associations membres et constitue la base démocratique du football. Chaque association possède une voix, indépendamment de sa taille ou de sa situation géographique ; chacune – de A comme Afghanistan à Z comme Zimbabwe – peut faire valoir son point de vue, ses propositions de solutions, mais aussi ses problèmes. Nous avons tous un but commun : préserver les intérêts du football à tous les niveaux et les protéger des influences négatives. Pour atteindre cet objectif, la tactique à appliquer est la même que sur le terrain : travail d’équipe, discipline, respect et fair-play. Le Congrès du 11 juin pourrait également être déterminant quant à la direction que la FIFA prendra et la manière dont elle sera dirigée à l’avenir. D’ores et déjà, une chose est sûre : le travail est loin d’être terminé.
Votre Sepp Blatter T H E F I FA W E E K LY
23
WELCOME TO
©2014 THE COCA-COLA COMPANY. COCA-COLA® AND THE CONTOUR BOTTLE ARE REGISTERED TRADEMARKS OF THE COCA-COLA COMPANY.
OFFICIAL SPONSOR
MIROSL AV K LOSE
Les ders des ders Il ne manque que deux buts en Coupe du Monde à Miroslav Klose pour entrer définitivement dans l’histoire. Ceux-ci viendront naturellement, assure l’intéressé. Il lui suffit de ne pas y penser. Franco Nicolussi, à Rome
Gary Engel
À
quelques jours du coup d’envoi de la phase finale au Brésil, on pourrait aisément se méprendre sur l’état d’esprit du meilleur canonnier en activité de la Coupe du Monde. On imagine sans peine un attaquant obsédé par le but. Sans doute est-ce le prix à payer pour avoir signé 14 réalisations en trois participations à l’épreuve suprême. La perspective de battre le record historique de Ronaldo (15 buts en Coupe du Monde) occupe certainement la moindre de ses pensées. Pourtant, Miroslav Klose est détendu. Son expérience lui a appris à attendre sereinement que les grandes occasions se présentent. “En tant qu’attaquant, je sais que ma carrière se
mesure au nombre de buts que j’inscris. Dans ces conditions, on pourrait croire que je ne pense qu’à marquer et à battre un record aussi prestigieux que celui de Ronaldo. Mais personnellement, je laisse ces préoccupations aux amateurs de statistiques.” L’international allemand aurait-il décidé de faire profil bas pour alléger la pression qui pèse sur ses épaules ? Il faut dire que lorsqu’il s’agit de conclure, l’aspect psychologique compte certainement autant que les qualités techniques. “J’ai appris à ne pas me focaliser sur les buts. Quand je garde l’esprit libre, les buts viennent naturellement. Tout ce que j’ai à faire, c’est de me trouver au bon endroit au bon moment.” Au début de sa carrière, les choses étaient pourtant bien différentes. “Lorsque j’étais plus
jeune, j’analysais tous mes buts en vidéo. Aujourd’hui, j’ai plus de recul. On me demande souvent quel est le plus beau but de ma carrière. J’ai marqué beaucoup de buts importants mais il n’y en a aucun qui s’impose particulièrement. Chaque but a été inscrit dans un contexte sportif ou personnel différent.” La menuiserie en toile de fond Dans la vie, il faut savoir dépasser les qualités qui ont fait notre succès. Depuis des années, le jeu de Miroslav Klose ne se résume plus aux buts qui ont fait de lui un joueur d’exception. L’ancien attaquant du Bayern a pourtant signé 68 réalisations en 131 sélections avec l’équipe d’Allemagne, ce qui lui a valu d’égaler en septembre dernier le record de Gerd Müller. T H E F I FA W E E K LY
25
MIROSL AV K LOSE
26
T H E F I FA W E E K LY
pagnie de gens qui travaillaient dur pour assurer leur subsistance. J’ai appris à cette époque qu’il n’y a pas que les buts dans la vie. Cependant, je me suis aussi rendu compte que je prenais beaucoup plus de plaisir sur un terrain de football que sur un chantier. Tout ça m’a encouragé à donner le meilleur de moi-même à chaque entraînement, lorsque je jouais à Homburg.” Klose s’est révélé sur le tard, ce qui ne l’a pas empêché de connaître une ascension vertigineuse. Il a signé son premier contrat professionnel à Kaiserslautern, en 1999. La même année, il a achevé sa formation de menuisier. Trois ans plus tard, il participait à sa première Coupe du Monde avec l’équipe d’Allemagne. Pour ses grands débuts à ce niveau, il s’est offert un triplé contre l’Arabie Saoudite. “Ces buts
me sont particulièrement chers”, confesse-t-il. Par la suite, il a travaillé sous les ordres de Rudi Völler, Jürgen Klinsmann et Joachim Löw. Aujourd’hui, Klose est une star de renommée mondiale. Le polonais comme langue maternelle Il reste pourtant un personnage atypique. À Rome, Klose mène une vie discrète en compagnie de son épouse Sylwia et de leurs jumeaux Luan et Noah, âgés de neuf ans. À la maison, tout le monde parle polonais. En vacances, la famille pratique la pêche à la ligne. Les enfants marchent déjà sur les traces de leur père, dont ils suivent les exploits à la télévision. “Luan joue en attaque, Noah au milieu de terrain”, précise notre interlocuteur. Ce sont eux qui l’ont
Stephane Mantey / Presse Sports / freshfocus
Né à Opole (Pologne) en juin 1978, Klose a grandi dans un terreau favorable. Sa mère Barbara a fait partie de l’équipe de Pologne de handball, tandis que son père Josef a joué au football en France, sous les couleurs d’Auxerre. Ces parents buteurs ont appris au jeune Miroslav l’importance du devoir. “Avant que mes parents m’autorisent à vivre mon rêve de devenir footballeur, j’ai dû terminer une formation”, explique l’intéressé. C’est ainsi qu’il s’est initié aux secrets de la menuiserie. Entre 17 et 21 ans, le futur international allemand a passé le plus clair de son temps sur des chantiers, à un âge où la plupart des footballeurs font leurs premiers pas en équipe première. Le fils Klose n’a donc jamais fréquenté un centre de formation. “J’ai passé chaque jour de mon enfance en com-
MIROSL AV K LOSE
“Dans ces moments-là, c’est l’instinct qui parle.” Nom Miroslav Klose Date et lieu de naissance 9 juin 1978, Opole (Pologne) Clubs SG Blaubach-Diedelkopf, FC 08 Homburg II, FC 08 Homburg, 1. FC Kaiserslautern amateurs, 1. FC Kaiserslautern, Werder Brême, FC Bayern Munich, Lazio Rome Buteur en série La défense argentine est battue. Miroslav Klose ajoute un nouveau but à sa collection lors de la Coupe du Monde 2010.
convaincu de renoncer aux sauts périlleux qui ponctuaient autrefois chacun de ses buts. “J’ai arrêté le jour où Noah s’est blessé en voulant m’imiter devant la télévision. Je ne peux plus faire ce genre de choses, car ça pourrait provoquer des accidents graves à la maison.” Mais que se passerait-il s’il venait à égaler le record de Ronaldo au Brésil ? Parviendrait-il à se retenir d’exprimer sa joie ? “De toute façon, dans ces moments-là, c’est l’instinct qui parle. On agit sans réfléchir”, lâche-t-il en souriant. Klose s’exprime tranquillement. Après trois ans passés dans la capitale italienne, il ne parle toujours pas avec les mains, contrairement à ses coéquipiers de la Lazio. Son regard et sa voix ne trahissent aucune émotion, sinon une détermination à toute épreuve et la volonté in-
Équipe d’Allemagne 131 sélections, 68 buts Coupe du Monde 2014 Phase de groupes : Portugal (16 juin), Ghana (21 juin), États-Unis (26 juin)
flexible d’atteindre les objectifs qu’il s’est luimême fixés. À 36 ans, Miroslav Klose s’apprête à entamer sa quatrième Coupe du Monde. Pour la première fois depuis le début de la conversation, il élève la voix lorsqu’il affirme : “L’Allemagne est prête. Nous faisons partie des favoris et nous sommes bien décidés à ramener le trophée chez nous. Quand je vois des jeunes comme Mesut Özil ou Tony Kroos, je ne me fais pas de souci pour l’avenir du football allemand.” Mission : possible On l’aura compris, Klose n’est pas du genre à faire des déclarations tonitruantes à propos de ce fameux titre de meilleur buteur de l’histoire de la Coupe du Monde. Pour autant, on ne mi-
serait pas contre lui. Le Portugal, le Ghana et les États-Unis ne seront pas des adversaires faciles, mais l’Allemagne a les moyens de s’imposer face à de telles équipes. L’intéressé préfère aborder ces rendez-vous avec philosophie : “La riche histoire du football allemand nous oblige à toujours chercher à obtenir le meilleur résultat, quelles que soient les circonstances.” Si Klose est titularisé, les trois matches du premier tour pourraient lui suffire pour inscrire le but qui lui manque pour égaler le record de Ronaldo. Pour ce faire, il lui suffit de ne pas y penser et les buts viendront naturellement … Å
T H E F I FA W E E K LY
27
A FIFA World Cup in Brazil is just like Visa: everyone is welcome.
™
TM & © 2014 Lucasfilm Ltd. All Rights Reserved. Used Under Authorization.
TRIBUNE
F I F A ’ S 11
Buts historiques de la Coupe du Monde
Ces pères fous de football Alan Schweingruber
T
oni était un gentil garçon. Un enfant unique de six ans qui avait bon cœur. Il aimait manger des tartines de miel et adorait les bateaux. Tous les types de bateaux. Les gros bateaux rapides avec lesquels des hommes et des femmes bronzés longeaient les belles baies de cette ville côtière. Les petits bateaux qui flottaient dans sa baignoire. Mais aussi les anciens, ceux qu’on ne voyait plus qu’au musée. Toni était un vrai passionné de bateaux, comme disait son oncle. Il y avait une chose, en revanche, qui n’intéressait pas du tout Toni : le football. Ce n’était pas un problème, car il avait suffisamment à faire en dehors de l’école. Sa passion l’occupait bien. Par exemple, l’oncle Julian était content que Toni lui donne un coup de main quand la peinture de son bateau s’écaillait et qu’il fallait passer une nouvelle couche. Toni appréciait aussi de se balader dans le port et de regarder simplement les autres passionnés monter à bord de leurs engins. Le père de Toni, lui, n’était pas un grand amateur de bateaux. Le père de Toni ne vibrait que pour le football. Son club évoluait en troisième division. Rien d’exceptionnel. Les matches n’étaient jamais diffusés à la télévision. Le problème de Toni résidait dans l’acharnement de son père : toutes les deux semaines, il était obligé d’aller avec lui au stade, lequel se trouvait à quarante minutes de trajet de leur domicile. En général, son père prenait aussi le temps d’aller boire une bière et de manger un petit encas avant le début du match. L’après-midi entière était fichue pour Toni. Il aurait pourtant été si bien si sur le bateau d’oncle Julian. En plus, il y avait des tartines de miel pour le goûter !
Le temps passait et rien ne changeait. Pour son septième anniversaire, Toni découvrit sous son oreiller un maillot de football bleu clair. Tous les ans, c’était le même rituel : son père lui offrait le maillot bleu clair de son club de troisième division, seule la taille était différente. Toni reconnut tout de suite la couleur. Trois mois plus tard, l’équipe au maillot bleu était reléguée à l’échelon inférieur. Toni continua d’aller voir tous les matches à domicile du club de quatrième division avec son père. Un dimanche d’été, Toni resta au lit. Il ne se sentait pas bien. Son père partit seul au stade. C’était le jour du match contre le grand rival local du club. Le père but un peu plus que d’ordinaire cette après-midi-là et rentra d’humeur euphorique. Lorsqu’il vint au chevet de son fils prendre de ses nouvelles et lui raconter la victoire, il vit des restes de sable et de sel sur les bras de Toni. “Tu as passé l’après-midi à la mer, pas vrai ?”, demanda-t-il et Toni, hésitant, hocha la tête. “C’est bon, Toni. Tu pourras aller plus souvent sur le bateau de ton oncle le week-end, dorénavant.” Plus tard, à table, le père de Toni dit à sa mère : “J’ai rapporté quelque chose du stade.” Elle ouvrit le petit paquet cadeau et reconnut tout de suite la couleur. C’étaient des chaussettes de bébé bleu clair. Elle se mit à caresser son ventre doucement et il demanda : “C’est prévu pour quelle date, déjà ?” Å
La rubrique hebdomadaire de la rédaction de The FIFA Weekly
1 er
Lucien Laurent, France Match : France - Mexique But : 1:0 (4:1) Date : 13 juillet 1930
100 e
A ngelo Schiavio, Italie Match : Italie - États-Unis But : 5:1 (7:1) Date : 27 mai 1934
200 e
Harry Andersson, Suède Match : Suède - Cuba But : 8:0 (8:0) Date : 12 juin 1938
500 e
Bobby Collins, Écosse Rencontre : Paraguay - Écosse But : 3:2 (3:2) Date : 11 juin 1958
1 000 e
Rob Rensenbrink, Pays-Bas Rencontre : Écosse - Pays-Bas But : 0:1 (3:2) Date : 11 juin 1978
1 200 e
Jean-Pierre Papin, France Rencontre : Canada - France But : 0:1 (0:1) Date : 1 juin 1986
1 500 e
Claudio Caniggia, Argentine Rencontre : Argentine - Nigeria But : 1:1 (2:1) Date : 25 juin 1994
1 800 e
Beto, Portugal Rencontre : États-Unis - Portugal But : 3:1 (3:2) Date : 5 juin 2002
2 000 e
Marcus Allback, Suède Rencontre : Suède - Angleterre But : 1:1 (2:2) Date : 20 juin 2006
2 200 e
rjen Robben, Pays-Bas A Rencontre : Uruguay - Pays-Bas But : 2:3 (2:3) Date : 6 juillet 2010
2 208 e
ndres Iniesta, Espagne A Rencontre : Pays-Bas - Espagne But : 0:1 (0:1 n.V.) Date : 11 juillet 2010
Source : FIFA (Coupe du Monde de la FIFA, Le kit statistique : Les Plus, 12.05.2014) T H E F I FA W E E K LY
29
L’ E X P E R T
Vers une Coupe du Monde sans dopage
Sous contrôle La FIFA procèdera à des tests inopinés sur tous les joueurs avant la Coupe du Monde au Brésil.
Jiri Dvorak
E
n novembre dernier à Zurich, des experts des fédérations sportives internationales, du Comité International Olympique (CIO), de l’Agence mondiale antidopage (WADA) et des spécialistes de laboratoires ont dé battu de la stratégie à mettre en place pour débarrasser le sport du dopage. Tous les partici pants sont tombés d’accord pour constater que cette lutte devait être menée conjointement avec les médecins du sport, les experts des labora toires, les scientifiques et les athlètes euxmêmes. Les résultats de ces conversations ont 30
T H E F I FA W E E K LY
été publiés dans le numéro de mai de la célèbre revue British Journal of Sports Medicine sous le titre “Une nouvelle stratégie antidopage”. Historique du dopage Les tests antidopage pour les footballeurs (ou les athlètes en général) ont été introduit pen dant la Coupe du Monde 1966 en Angleterre, puis aux Jeux Olympiques de 1968 à Mexico. Cette mesure était motivée par les décès de plu sieurs athlètes pendant les Jeux Olympiques de 1960 à Rome et le Tour de France 1967, mais aussi par les abus de stimulants tels que les amphétamines. Depuis, des contrôles sont
organisés dans le cadre de toutes les grandes compétitions internationales. Dans les années 90, les compléments ali mentaires ont commencé à connaître un vif succès auprès des athlètes. Une étude appro fondie menée sur plus de 600 compléments nutritionnels a révélé que près de 15 % d’entre eux contenait des stéroïdes anabolisants, une substance interdite. Suite à ce constat, la FIFA a lancé une grande campagne d’information auprès des footballeurs pour leur conseiller d’éviter les compléments nutritionnels qui n’auraient pas été validés par les autorités lé gales de contrôle et, plus généralement, les
Nacho Doce / Reuters
À compter du 1er janvier 2015, le nouveau Code mondial antidopage entrera officiellement en vigueur. Une réunion consacrée à la lutte contre le dopage dans le sport a été organisée l’année dernière au siège de la FIFA, suite à la validation unanime de ce nouveau document. L’objectif de ce rendez-vous était de dresser une feuille de route pour la mise en place des nouveaux règlements.
L’ E X P E R T
décourager d’utiliser ce type de substances sans discernement. Au cours de la même décennie, le dopage sanguin a connu une forte augmentation via l’EPO (érythropoïétine) et/ou les transfusions. En tant que première fédération internationale, la FIFA a procédé à des prélèvements sanguins pendant la Coupe du Monde 2002 en Corée et au Japon. Les résultats n’ont mis en évidence aucune manipulation sanguine de la part des joueurs. 3 millions de dollars pour un tricheur La FIFA a mis en place un système très exigeant de contrôle antidopage dans toutes ses compétitions, de la Coupe du Monde à la Coupe du Monde U-17. Deux joueurs par équipe et par match sont choisis au hasard et doivent se soumettre immédiatement à un contrôle. En cas de soupçon, le nombre de contrôles augmente. Des tests hors compétition sont régulièrement organisés par les confédérations, les associations membres et les organisations antidopage nationales. Depuis 2005, la WADA rédige un rapport annuel sur les contrôles antidopage à travers le monde et analyse le nombre de contraventions constatées. Le nombre de cas positifs de dopage aux stéroïdes anabolisants et aux hormones dans le football se situe en moyenne aux alentours de 0,03 %. La moyenne des statistiques de la WADA s’établit à 0,4 %. Cela signifie que l’on déplore dix fois moins de cas de dopage aux stéroïdes anabolisants que dans l’ensemble des autres disciplines. Par ailleurs, l’application des politiques de lutte contre le dopage réclame d’importants moyens financiers. En moyenne, un test coûte environ 1 000 dollars. Compte tenu du nombre important de contrôles réalisés chaque année dans le football (environ 30 000), cette activité nécessite un budget annuel d’environ 30 millions de dollars. En se basant sur les statistiques, on peut en conclure qu’attraper un tricheur coûte environ 3 millions de dollars. Ce simple calcul suffit à justifier la nécessité d’un changement de stratégie sur le long terme. La prévention par l’éducation La FIFA et toutes les confédérations ont développé tout un réseau éducatif particulièrement destiné aux jeunes footballeurs. L’objectif est de leur expliquer qu’aucune substance connue ne permet d’améliorer des performances complexes, qui réclament un savant mélange d’adresse et d’intelligence, de vitesse et d’endurance, de coordination et de sang-froid et parfois même un peu de chance. L’utilisation de produits interdits induit un risque important de sanction. Dans certains
cas, la punition peut signifier la fin d’une carrière. Le Code mondial antidopage 2015 a durci les sanctions. Désormais, la suspension pour une première infraction aux règlements antidopage passe de deux à quatre ans. Tous les joueurs seront contrôlés Sur le plan médical, on sait qu’il est possible de déterminer l’état de santé normal d’un individu grâce à l’analyse de son sang, de ses urines ou de tissus corporels comme les cheveux. Lors des examens pratiqués régulièrement sur les pa tients, ces paramètres sont contrôlés. Ces variations permettent aux médecins d’identifier de possibles maladies. Le passeport biologique relève du même principe. Toute variation par rapport à “l’empreinte génétique” de l’athlète est susceptible d’indiquer l’utilisation de substances interdites comme les stéroïdes anabolisants, les hormones et/ou la manipulation sanguine.
Il n’existe pas de substance qui permette de marquer plus de buts. En outre, tout changement par rapport aux valeurs de base peut être le signe d’une maladie requérant de plus amples investigations. Cette méthode permet notamment de détecter la présence d’hormone gonadotrophine chorionique chez les hommes. Cette substance peut être utilisée pour améliorer les performances, mais elle peut aussi être le signe d’un cancer des testicules chez les jeunes hommes. Bien entendu, un tel cancer doit être immédiatement traité. L’unité antidopage de la FIFA a détecté un tel cas lors de contrôles ordinaires. Elle a immédiatement informé le footballeur, afin qu’il puisse procéder à des examens plus poussés et entamer un traitement approprié. La création d’un profil biologique (aussi appelé passeport) nécessite plusieurs échantillons de sang et d’urine, afin que les spécialistes des
laboratoires et les médecins puissent procéder à des comparaisons. En collaboration avec les confédérations et, à l’avenir, avec les championnats nationaux, la FIFA travaille actuellement à la mise en place d’une base de données qui servira à suivre les footballeurs tout au long de leur carrière. Les résultats des analyses menées pendant et entre les compétitions seront conservés, à des fins de comparaison. La FIFA a donné le coup d’envoi de ce grand projet en testant des joueurs pendant les éditions 2011, 2012 et 2013 de la Coupe du Monde des Clubs. Pendant la Coupe des Confédérations 2013, tous les participants ont été contrôlés. La Coupe du Monde au Brésil servira de référence pour la création de notre future stratégie. Tous les joueurs subiront des contrôles inopinés avant le début de la compétition et devront fournir des échantillons de sang et d’urine. Les résultats seront comparés avec ceux obtenus durant les tests de routine après chaque match. Dans le cas des internationaux ayant participé aux compétitions précédentes, nous disposerons de davantage de données. Nous bénéficierons en outre des résultats des tests menés pendant les éditions 2013 et 2014 de la Ligue des Champions et l’Euro 2012. Les premiers résultats de cette stratégie plus dissuasive, plus économique et peut-être plus efficace sont encourageants. L’attitude de l’ensemble des équipes et de la communauté du football en général laisse à entendre que tout le monde est mobilisé autour de la FIFA pour éradiquer le dopage dans notre sport. Å
Cas de dopage dans le football 2005
2010
2013
Nombre d’échantillons analysés
23 478
30 398
à venir
Nombre de cas positifs
76 (0.32%)
105 (0.35%)
47 (à venir)
Statistiques des cas avérés positifs dans le football (monde entier). Nombre total d'échantillons prélevés sur des footballeurs, sur la base du rapport statistique de la WADA (2013, pas encore publié).
Jiri Dvorak est le médecin en chef de la FIFA. T H E F I FA W E E K LY
31
LE MIROIR DU TEMPS
T
H
E
N
Stade de White Hart Lane, Londres, Angleterre
Des footballeurs prennent en photo des footballeurs : les joueurs de Tottenham Hotspur Jimmy Greaves et Mel Hopkins (en partant de g.) ont leurs coéquipiers dans le viseur.
32
T H E F I FA W E E K LY
Keystone / Getty Images
1962
LE MIROIR DU TEMPS
N
O
W
Stade de Turf Moor, Burnley, Angleterre
2014
Imago
Des footballeurs se prennent en photo : les joueurs du FC Burnley réalisent un petit autoportrait pour célébrer leur montée en Premier League.
T H E F I FA W E E K LY
33
Š 2014 adidas AG. adidas, the 3-Bars logo and the 3-Stripes mark are registered trademarks of the adidas Group.
get ready for the battle
#allin or nothing
Make a choice at adidas.com/allin
LE CL ASSEMENT FIFA
→ http://fr.fifa.com/worldranking/index.html
Classement Équipe Évolution Points
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 25 25 28 29 30 30 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 42 44 45 46 47 47 49 50 51 52 53 54 55 55 55 58 59 59 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77
Espagne Allemagne Portugal Brésil Colombie Uruguay Argentine Suisse Italie Grèce Angleterre Belgique Chili États-Unis Pays-Bas France Ukraine Russie Mexique Croatie Côte d’Ivoire Écosse Danemark Égypte Bosnie-et-Herzégovine Suède Algérie Équateur Slovénie Serbie Honduras Roumanie Arménie Costa Rica Panamá République tchèque Iran Ghana Turquie Autriche Venezuela Pérou Cap-Vert Nigeria Hongrie Slovaquie Japon Pays de Galles Tunisie Cameroun Guinée Finlande Ouzbékistan Monténégro République de Corée Norvège Paraguay Islande Mali Australie Burkina Faso Libye Sénégal Jordanie Afrique du Sud République d’Irlande Émirats arabes unis Bolivie Salvador Albanie Sierra Leone Pologne Bulgarie Trinité-et-Tobago Arabie saoudite Maroc Haïti
0 0 0 2 -1 -1 -1 0 0 0
1460 1340 1245 1210 1186 1181 1178 1161 1115 1082
0 0 1 -1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 2 -1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 1 -1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 -1 0 0 0 0 0 0 0 1 -1 0 0 0 0 0 0 0 2 0 0 2
1043 1039 1037 1015 967 935 913 903 877 871 830 825 819 798 795 795 795 794 787 759 759 756 750 748 739 731 715 713 711 673 666 665 665 631 623 616 613 613 597 583 580 578 577 555 551 551 551 546 545 545 528 522 511 510 507 504 499 497 488 486 484 479 460 457 455 454 452
Rang
12 / 2013
01 / 2014
02 / 2014
03 / 2014
04 / 2014
05 / 2014
1 -41 -83 -125 -167 -209
78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 106 108 109 110 111 112 113 114 114 116 117 118 119 120 121 122 122 124 125 126 126 128 128 130 131 131 133 134 134 136 137 138 139 140 141 142 143 144
1ère place
Hausse du mois
Israël Zambie ARY Macédoine Jamaïque Oman Belarus Irlande du Nord Azerbaïdjan Ouganda Gabon RD Congo Togo Cuba Botswana Congo Estonie Angola Qatar RP Chine Bénin Zimbabwe Moldavie Irak Éthiopie Niger Géorgie Lituanie Bahreïn Kenya République centrafricaine Koweït Lettonie Canada Nouvelle-Zélande Luxembourg Guinée équatoriale Mozambique Liban Vietnam Soudan Kazakhstan Liberia Namibie Tadjikistan Malawi Tanzanie Guatemala Burundi République dominicaine St-Vincent-et-les-Grenadines Malte Afghanistan Chypre Suriname Rwanda Sainte-Lucie Gambie Syrie Grenade RDP Corée Nouvelle-Calédonie Mauritanie Philippines Lesotho Antigua-et-Barbuda Thaïlande Belize
0 -5 0 1 -1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 12 -1 0 0 0 0 9 -1 -6 -2 -2 -2 8 -3 -3 -2 0 -2 13 3 -3 -3 -3 -1
Baisse du mois
450 448 443 420 418 404 400 398 395 386 380 374 371 369 367 366 347 338 333 332 327 325 321 319 315 303 293 289 284 284 283 273 272 271 266 261 251 251 242 241 235 234 233 229 227 227 223 215 212 212 204 204 201 197 197 191 190 190 188 175 174 165 161 159 158 156 152
145 146 147 147 149 150 151 152 153 153 155 156 157 158 159 159 161 162 163 164 165 165 167 168 169 170 171 172 173 173 173 176 177 178 179 180 180 182 183 184 184 186 187 188 189 190 191 191 191 194 195 195 197 197 199 200 201 202 202 204 205 206 207 207 207
Malaisie Kirghizistan Singapour Inde Porto Rico Liechtenstein Guyana Indonésie Maldives Saint-Kitts-et-Nevis Aruba Turkménistan Tahiti Hongkong Pakistan Népal Barbade Bangladesh Dominique Îles Féroé Tchad Palestine São Tomé-et-Principe Nicaragua Bermudes Chinese Taipei Guam Îles Salomon Sri Lanka Laos Myanmar Seychelles Curaçao Swaziland Yémen Maurice Vanuatu Fidji Samoa Comores Guinée-Bissau Bahamas Mongolie Montserrat Madagascar Cambodge Brunei Timor oriental Tonga Îles Vierges américaines Îles Caïmans Papouasie-Nouvelle-Guinée Îles Vierges britanniques Samoa américaines Andorre Érythrée Soudan du Sud Somalie Macao Djibouti Îles Cook Anguilla Bhoutan Saint-Marin Îles Turks-et-Caicos
-3 1 -2 -2 -2 -1 -1 -1 0 0 0 0 0 0 2 0 1 1 -3 0 4 -1 -1 -1 -1 0 0 0 0 1 1 1 1 1 1 -4 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
T H E F I FA W E E K LY
149 148 144 144 143 139 137 135 124 124 122 119 116 111 102 102 101 98 93 91 88 88 86 84 83 78 77 75 73 73 73 66 65 64 63 55 55 47 45 43 43 40 35 33 32 28 26 26 26 23 21 21 18 18 16 11 10 8 8 6 5 3 0 0 0
35
LE TOURNANT
“En dix minutes, j’ai fait du très bon boulot” Leroy Rosenior devient entraîneur de Torquay United le 24 mai 2007. Dix minutes plus tard, c’est déjà fini : un record. L’ancien buteur raconte comment les événements se sont enchaînés.
36
T H E F I FA W E E K LY
Prénom et nom Leroy Rosenior Date et lieu de naissance 24 août 1964, Londres (Angleterre) Clubs en tant que joueur Fulham, Queens Park Rangers, West Ham United, Charlton Athletic, Bristol City, Fleet Town, Gloucester City Clubs en tant qu’entraîneur Gloucester City, Merthyr Tydfil, Torquay United, Brentford
l’équipe pratique un football offensif, remonter... Ce genre de choses. Vers 16h40, dix minutes après l’interview, Mike m’appelle à nouveau. Il m’annonce qu’il a vendu le club. Je crois d’abord qu’il blague. Ce ne serait pas étonnant de sa part, nous plaisantons souvent tous les deux. Je pars le rejoindre et, autour d’un thé, il me confirme qu’il a cédé ses parts, 51 % du club. Il y a maintenant un nouveau président, Cris Boyce, et j’apprends que ce dernier a engagé un nouvel entraîneur, Paul Buckle. À cet instant je me dis : dix minutes à ce poste, ce doit être un record. Mike s’excuse, mais il n’a pas à le faire. Nous rions de cette situation absurde. Les journalistes sont très vite au courant de mon passage éclair à Torquay. Je déclare à la BBC qu’en dix minutes, j’ai fait du très bon boulot. Il faut parfois savoir faire preuve d’autodérision.
Si l’occasion se représentait, je referais la même chose. Il s’agissait pour moi d’aider un ami. Nous n’avions même pas conclu de contrat, parce qu’il fallait faire vite. Aujourd’hui, on me reparle souvent de cet épisode, mais tout ça n’a rien de négatif à mes yeux. Je ne suis pas choqué par la tournure qu’ont prise les événements. Au contraire, j’en ris et n’ai rien à me reprocher. J’aurais juste aimé que Torquay obtienne de meilleurs résultats. Sa nouvelle relégation en Conference Premier, à la fin de cette saison, m’a fait de la peine. Å Propos recueillis par Nicola Berger
Dans la rubrique “Le Tournant”, de grands noms du football reviennent sur les moments qui ont marqué leur vie.
Stu Forster / Getty Images
C
e jour-là, je suis chez moi, à Bristol, c’est le printemps, mais il ne fait pas beau. Je n’entraîne plus d’équipe depuis quelques mois, j’ai quitté Brentford en novembre. J’essaie alors de m’imposer dans le journalisme en rédigeant quelques tribunes. L’après-midi, Mike Bateson m’appelle. Je le connais depuis longtemps, il est propriétaire de Torquay United, nous avons déjà travaillé ensemble par le passé. Il m’explique qu’il veut vendre le club après l’avoir dirigé pendant 17 ans. Cependant, il a besoin de quelqu’un en attendant, de quelqu’un qui en prenne soin. La formation vient de descendre en Conference, la cinquième division anglaise, mais j’accepte immédiatement. J’ai déjà été manager des Gulls de 2002 à 2006 et je me suis attaché à ce club. Par ailleurs, ça me fait plaisir de rendre service à Mike et je me réjouis à l’idée de revenir à Torquay, car j’ai des amis dans cette ville. À l’époque, nous étions parvenus à nous hisser en League One, la troisième division, malgré notre budget restreint de 900 000 livres sterling. J’espère qu’il sera possible de réaliser à nouveau un tel exploit, mais je sais pertinemment que l’aventure sera terminée dès que Mike aura trouvé un acheteur. Le lendemain, je quitte Bristol en voiture pour me rendre à Torquay. Mike et moi avons convenu que je serais présent deux ou trois fois par semaine. La saison vient de finir, il n’y a donc personne à entraîner pour le moment. Je n’ai pas voulu prendre de chambre d’hôtel car je n’ai que 100 miles à parcourir. Une conférence de presse est prévue dans l’après-midi. Les journalistes me demandent quels sont mes objectifs. Eh bien... relancer le club, faire en sorte que
N E T Z E R L’ E X P E R T
L’ O B J E T
Y a-t-il un match du premier tour à ne manquer sous aucun prétexte ? Question de Melvin Olsson, Göteborg Perikles Monioudis
Stratège Günter Netzer, âgé de 26 ans sur la photo, préférait généralement les entraînements ludiques.
Hostmüller / SZ-Photo
E
n fait, il y a toute une série de rencontres de poule à ne pas rater. Je pense au match d’ouverture entre le Brésil et la Croatie, par exemple. Ce n’est pas spécialement l’affiche qui est intéressante, mais plutôt le fait que ces 90 minutes marquent le début d’un mois merveilleux. L’ambiance d’un premier jour de Coupe du Monde est fascinante et la première rencontre est évidemment symbolique. Je suppose que vous regarderez ce duel, monsieur Olsson. C’est pourquoi j’ai choisi un autre match, un match qui nous fera perdre quelques heures de sommeil, à nous Européens, mais qui en vaut la peine. Le 15 juin, à minuit (CET), l’Italie affrontera l’Angleterre. Cette rencontre sera particulière car elle se disputera au beau milieu de la jungle brésilienne, à Manaus. Ce sera un vrai régal de voir toutes ces stars se produire dans un tel décor. Le premier duel d’un long tournoi est unique en son genre car il a une influence sur la suite. L’Italie et l’Angleterre auront besoin d’une période d’adaptation à Manaus. Toutefois, les deux équipes ne pourront pas être trop
passives. Leur groupe est relevé. Si l’Uruguay, le troisième ex-champion du monde de la poule, gagne contre le Costa Rica quelques heures plus tôt, les deux rivaux seront déjà sous pression. Les Italiens sont forts tactiquement, il faudra s’en méfier. Quant aux Anglais, ils incarnent la tradition et la combativité. Ils seront peutêtre plus libérés que leurs adversaires, étant donné que personne ne les considère comme favoris. Je m’attends en tout cas à un gros match dans la nuit du 15 au 16 juin. Å
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le football, sans jamais oser le demander. Posez vos questions à Günter Netzer : feedback-theweekly@fifa.org
La différenciation fonctionnelle au sein du monde du travail ne date pas d’hier. Elle est même sûrement bien plus ancienne que les idées d’Henry Ford, qui, dans les années 1910, a lancé avec ses chaînes de montage une nouvelle ère de production industrielle et pas seulement pour les automobiles. En football aujourd’hui, un entraîneur, un assistant et un médecin sont assis sur le banc pendant un match, avec d’autres personnes encore – tous prêts à intervenir au bon moment, pour donner des consignes et procéder à des remplacements dans le cas de l’entraîneur. Mais par le passé, quand la différenciation fonctionnelle n’était pas encore si marquée dans le football, l’entraîneur se chargeait aussi de soigner les joueurs blessés. Si un footballeur avait la respiration coupée, par exemple après un duel aérien dans la surface de réparation et une chute malheureuse sur le sable tassé, l’entraîneur venait sur le terrain lui tendre un flacon contenant des sels, ou lui en faisait respirer les effluves, pour que le joueur retrouve ses esprits et puisse rapidement réintégrer la partie. Aujourd’hui, les “sels de pâmoison” ne sont plus utilisés dans le sport moderne et l’entraîneur a délégué l’aspect médical de son ancien rôle. On ne rencontre donc plus sur les terrains de football de flacons comme ceux ci-dessus, avec la sacoche en cuir qui les contenait (marquée “Ramsgate F.C., 3” ; collection de la FIFA). Cette sacoche en cuir constitue pourtant un bel objet vintage. Une sacoche du type de celle représentée ci-dessus irait plutôt bien aux hommes soucieux de la mode que sont les entraîneurs José Mourinho et Pep Guardiola, même si l’Espagnol ne cherche pas forcément à intégrer ses joueurs dans un système de production de buts fonctionnellement différencié, mais exige plutôt d’eux qu’ils soient efficaces dans plusieurs domaines – pour ne pas dire : qu’ils soient parfaits. Un “sac parfait” s’intégrerait donc bien dans ce schéma. Quant au “joueur parfait”, le Ballon d’Or Cristiano Ronaldo, il a beau ne pas être espagnol, il pourrait très bien lui aussi porter un tel accessoire, vous ne trouvez pas ? Å
T H E F I FA W E E K LY
37
EVERY GASP EVERY SCREAM EVERY ROAR EVERY DIVE EVERY BALL E V E RY PAS S EVERY CHANCE EVERY STRIKE E V E R Y B E AU T I F U L D E TA I L SHALL BE SEEN SHALL BE HEARD S H A L L B E FE LT
Feel the Beauty
BE MOVED
THE NEW 4K LED TV
“SONY” and “make.believe” are trademarks of Sony Corporation.
The FIFA Weekly Revue hebdomadaire publiée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA)
COUPE MYSTÈRE DE L A FIFA
Qui achète le plus de billets, qui joue au Maracanã et qui ne deviendra sans doute pas champion du monde ? À vous de jouer !
Site Internet : www.fifa.com/theweekly Éditeur : FIFA, FIFA-Strasse 20, Case postale, CH-8044 Zurich Tél. +41-(0)43-222 7777 Fax +41-(0)43-222 7878
1
Président : Joseph S. Blatter
Quel animal peut-on voir sur ce maillot de la Coupe du Monde 2014 ?
Secrétaire Général : Jérôme Valcke
C
F
G
T
Directeur de la Communication et des Affaires publiques : Walter De Gregorio Rédacteur en chef : Perikles Monioudis Rédaction : Thomas Renggli (auteur), Alan Schweingruber, Sarah Steiner Conception artistique : Catharina Clajus
2
Service photo : Peggy Knotz
A la Colombie O le Portugal
Production : Hans-Peter Frei Mise en page : Richie Krönert (responsable), Marianne Bolliger-Crittin, Cornelia Kälin, Mirijam Ziegler
Cette compétition de football rassemblant plus d’une douzaine d’équipes nationales du monde entier a été organisée dans tout le Brésil. La finale au stade Maracanã a opposé le Brésil et…
3
Correction : Nena Morf, Kristina Rotach
La majorité des billets pour la Coupe du Monde 2014 ont trouvé preneur au Brésil. Quel pays se retrouve à la deuxième place en termes d'achat de billets ?
Collaborateurs réguliers : Sérgio Xavier Filho, Luigi Garlando, Sven Goldmann, Hanspeter Kuenzler, Jordi Punti, David Winner, Roland Zorn Ont contribué à ce numéro : Nicola Berger, Lucia Clement (photos) Prof. Jiri Dvorak, Franco Nicolussi, Markus Nowak, Dominik Petermann, Alissa Rosskopf, Ricardo Manuel Santos, Andreas Wilhelm (photos) Secrétaire de rédaction : Honey Thaljieh
I la France R le Ghana
A
4
I
L
O
Mauvais présage pour les deux joueurs de droite : jamais encore le lauréat du Ballon d’Or ou le deuxième n’est devenu champion du monde dans la foulée. Seuls quelques joueurs qui sont arrivés troisièmes à l’élection ont réussi à remporter la Coupe du Monde juste après. Qui ne fait pas partie de ceux-ci ? D
L
R
T
Responsables de projet : Bernd Fisa, Christian Schaub Traduction : Sportstranslations Limited www.sportstranslations.com Impression : Zofinger Tagblatt AG www.ztonline.ch Contact : feedback-theweekly@fifa.org La reproduction des photos et des articles, y compris sous forme d’extraits, est interdite, sauf accord de la rédaction et sous réserve de la mention “The FIFA Weekly, © FIFA 2014”. La rédaction n’a aucune obligation de publier des textes ou des photos non sollicités. La FIFA et le logo FIFA sont des marques déposées par la FIFA. Produit et imprimé en Suisse. Les opinions exprimées dans The FIFA Weekly ne reflètent pas nécessairement celles de la FIFA.
Solution de l’énigme de la semaine précédente : Game (explications détaillées sur www.fifa.com/theweekly). Inspiration et application : cus
Faites-nous parvenir vos réponses le 4 juin 2014 au plus tard à feedback-theweekly@fifa.org. Les concurrents qui auront correctement répondu à toutes les questions jusqu’au 11 juin 2014 participeront à un tirage au sort pour tenter de remporter deux billets pour la finale de la Coupe du Monde, qui aura lieu le 13 juillet 2014. Avant de participer, nous vous invitons à consulter les conditions générales, ainsi que le règlement du concours. Vous trouverez toutes les informations à : http://fr.fifa.com/mm/document/af-magazine/fifaweekly/02/20/51/99/fr_rules_20140417_french.pdf T H E F I FA W E E K LY
39
D E M A N D E Z À T H E W E E K LY
LE SONDAGE DE L A SEMAINE
Quelle équipe pensez-vous capable de créer la surprise en Coupe du Monde ?
Quel est le club qui sera le plus représenté à la Coupe du Monde 2014 ? Horst Dreher, Berlin (Allemagne)
5+10+401520
R É S U LTAT S D E L A S E M A I N E D E R N I È R E Quel sera le parcours de l’Espagne, tenante du titre, à la Coupe du Monde 2014 ?
26
10% L’Espagne échouera en huitième de finale
20% L’Espagne échouera en finale
15% L’Espagne échouera en demi-finale
5% L’Espagne n’ira pas plus loin que la phase de groupes
10% L’Espagne gagnera encore la Coupe du Monde
40% L’Espagne échouera en quart de finale
LA SEMAINE EN CHIFFRES
136
buts dans la saison régulière de MLS, c’est
titres de champion du
sacres nationaux ornent
le nouveau record établi
Ghana successifs
le palmarès de l’Étoile
par Landon Donovan.
Rouge de Belgrade (en
Auteur d’un doublé lors
photo Dragan Mrdja).
de la victoire des siens
Les pensionnaires du
4:1 sur Philadelphia
Marakana se sont
Union, l’attaquant de
imposés avec une
LA Galaxy devance
journée d’avance et ont,
désormais Jeff Cunning
du même coup, mis un
ham. Il s’agissait de son
terme à la série de six
premier match depuis
championnats successifs
l’annonce de sa non-par-
de leurs frères ennemis
ticipation à la Coupe du
du Partizan Belgrade.
Monde.
3
figurent au tableau de chasse d’Asante Kotoko (en photo Osei Kofi). Les Porcupine Warriors se sont adjugé leur 24 ème championnat à deux journées du terme et confortent ainsi leur avance sur leurs vieux rivaux de Hearts of Oak, qui pointent à cinq longueurs.
Getty Images (3), imago, zvg
Dans les pré-listes de 30 joueurs, c’est le Bayern Munich, vainqueur du doublé championnat-coupe en Allemagne, qui est le plus représenté avec 17 joueurs retenus. En tout, 102 joueurs de Bundesliga peuvent espérer participer à la Coupe du Monde. C’est toutefois la Premier League qui fournit le plus gros effectif : 131 footballeurs. Cent un professionnels évoluant en Serie A italienne figurent sur les pré-listes, ainsi que 80 joueurs de Primera División espagnole. Seuls 16 des candidats à une sélection en Coupe du Monde évoluent au Brésil, pays hôte de la compétition. Les fédérations doivent annoncer leur groupe de 23 joueurs le 2 juin. (thr)
La Belgique, la Bosnie-et-Herzégovine, le Chili, le Japon, le Nigeria, la Suisse, une autre nation ? Qui pourrait mettre des bâtons dans les roues des favoris ? Envoyez-nous votre réponse à : feedback-theweekly@fifa.org