The FIFA Weekly Edition #23

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N O 23/2015, 12 JUIN 2015

ÉDITION FR ANÇAISE

Fédération Internationale de Football Association – Depuis 1904

Canada 2015

DÉBUT FURIEUX ITALIE BOLOGNE RENOUE AVEC LE SUCCÈS GRÂCE À SAPUTO BLATTER LES STARS DE DEMAIN SÉNÉGAL PASSIONNANTE LUTTE POUR LE TITRE W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY


L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

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23

37

Amérique du Nord et Centrale 35 membres www.concacaf.com

Canada 2015 La septième Coupe du Monde Féminine de la FIFA™ a débuté sur les chapeaux de roues. Perikles Monioudis suit les événements depuis Montréal et nous explique comment le football féminin a atteint un niveau lui permettant aujourd’hui de rassembler un large public.

Amérique du Sud 10 membres www.conmebol.com

Renouvellement de générations au Paraguay Dans un entretien, Iván Piris revient sur les ambitions de son équipe en Copa América et confie : “Nous sommes à la recherche d’une nouvelle identité.”

S epp Blatter “La FIFA traverse des temps difficiles. Je suis d’autant plus fier que notre organisation fonctionne sans problème par ces temps de crise, offrant ainsi au football une base solide. Le ballon roule en permanence – et il roule toujours vers l’avant. En Nouvelle-Zélande, la Coupe du Monde U-20 rassemble les meilleurs jeunes footballeurs.”

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Ligue des Champions de l’UEFA La victoire du FC Barcelone sur la Juventus en faits et en chiffres. En image : Lionel Messi.

Victoire historique Le Bhoutan a atteint le deuxième tour des qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA 2018™. L’international Karun Gurung voit dans ce succès un tournant décisif pour le football dans son pays.

24 Début furieux Notre couverture montre les Nigérianes Asisat Oshoala (à g.) et Francisca Ordega en pleine célébration. Le cliché a été pris le 8 juin, après le nul (3:3) arraché en fin de match à la Suède.

Joey Saputo L’homme d’affaire canadien et propriétaire de Montréal Impact a réussi son pari de ramener le FC Bologne en Serie A.

The FIFA Weekly App Le FIFA Weekly, magazine de la FIFA, paraît chaque vendredi en quatre langues. Il est également disponible gratuitement pour votre smartphone ou tablette. http://fr.fifa.com/mobile 2

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Coupe du Monde de Beach Soccer

Coupe du Monde U-17

9 – 19 juillet 2015, Portugal

17 octobre – 8 novembre 2015, Chili

Getty Images, imago (2), Ntokozo Magongo

Adam Pretty / Getty Images


L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

Europe 54 membres www.uefa.com

Afrique 54 membres www.cafonline.com

Asie 46 membres www.the-afc.com

Océanie 11 membres www.oceaniafootball.com

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Coupe du Monde U-20 de la FIFA™ Le Brésil émerveille, les Fidji font la fête : le tournoi néo-zélandais tient toutes ses promesses. En image : Judivan et Choe Ju Song.

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Swaziland Les Royal Leopards ajoutent un nouveau titre à leur collection. En photo : Sizwe Khumalo.

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À DÉCOUVERT

Une anecdote émouvante L

a Coupe du Monde Féminine de la FIFA, Canada 2015™ est lancée ! Les 24 équipes en lice ont toutes disputé leur premier match. Certaines ont confirmé leur statut de favorites ; d’autres ont démontré qu’il faudrait peut-être compter avec elles à l’avenir. Sur le plan sportif, les Thaïlandaises n’auront sans doute pas beaucoup ­d’occasions de se réjouir durant leur séjour canadien. Face à la Norvège, les Asiatiques se sont inclinées 4:0. En revanche, elles ont conquis le cœur du public par leur gentillesse et leur courtoisie. Avant de prendre place sur le banc du Lansdowne Stadium d’Ottawa, chacune a pris soin d’adresser aux spectateurs le salut traditionnel thaïlandais : les mains croisées au niveau de la poitrine. En contrepartie, les supporters ont chaleureusement applaudi le penalty arrêté par la gardienne thaïlandaise. Malgré la défaite, l’équipe a effectué un tour d’honneur et remercié le public de son soutien. Voilà une anecdote émouvante. Nul doute que cette Coupe du Monde Féminine en produira beaucoup d’autres. Å

Mario Wagner / 2Agenten

Sarah Steiner

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Une large élite mondiale Les 24 équipes sont entrées en compétition. À Montréal, Perikles Monioudis nous explique que les écarts de niveau se réduisent entre les meilleures équipes.

Matthew Lewis-FIFA/FIFA via Getty Images (3), Adam Pretty-FIFA/FIFA via Getty Images (1)

Winnipeg, le 8 juin Un jeune Américain attend le coup d’envoi. Ci-dessous, les Australiennes regagnent le terrain après la mi-temps. Les États-Unis se sont imposés 3:1.

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Passion Les Américaines peuvent compter sur le soutien de leurs fans pendant la Coupe du Monde Féminine (en haut). Dans le même groupe, le Nigeria n’est pas en reste : ici, Francisca Ordega (a d.) et Asisat Oshoala fêtent le surprenant 3:3 obtenu contre la Suède (en bas).

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Captain! My Captain", s’est exclamée la talentueuse Canadienne Sophie Schmidt après le succès de son équipe (1:0), dans le match d’ouverture contre de jeunes Chinoises au dispositif défensif. La milieu de terrain inspirée faisait référence à la capitaine de sa sélection, Christine Sinclair, dont l’envoi dans le coin gauche du but, peu avant le coup de sifflet final, a été décisif. Un penalty de rêve, dont le Canada (pays hôte de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2015™) avait bien besoin pour se lancer dans le tournoi. À l’issue de la rencontre au Commonwealth Stadium, Schmidt a été désignée meilleure joueuse de la partie. Elle a adressé ses premiers remerciements à l’incroyable attaquante Sinclair, qui, à 32 ans (elle fête son anniversaire le jour de la parution de ce numéro de FIFA Weekly), a retrouvé son meilleur niveau, comme il y a quatre ans. "O Captain! My Captain" : à travers le poème du même nom, le prince des poètes américain Walt Whitman pleurait, il y a 150 ans, le président américain Abraham Lincoln, qui avait aboli l’esclavage aux États-Unis. Pour Schmidt, la réalisation de dernière minute de Sinclair a ravivé les espoirs canadiens de s’illustrer dans le Groupe A et de se qualifier pour les huitièmes de finale.

L’augmentation du nombre de participants à la Coupe du Monde Féminine (de 16 à 24) est un véritable succès.

Élargissement réussi Le bruit assourdissant provoqué par les supporters dans le Commonwealth Stadium d’Edmonton plein à craquer n’a pas cessé. Au contraire, il s’est accentué et a pris la forme d’une vague déferlant sur tout le pays, des Prairies aux Rocheuses en passant par le littoral. Tous les espoirs sont 8

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permis. En effet, maintenant que les 24 nations participantes ont disputé leur premier match, les rêves des équipes peuvent s’inscrire dans un cadre compétitif et captivant, malgré le 10:0 infligé par la Mannschaft à la Côte d’Ivoire, qui découvrait la Coupe du Monde Féminine. Celia Sasic et Anja Mittag, championnes du monde 2007, ont chacune inscrit un triplé. En 2011, l’illustre Japonaise Homare Sawa n’avait eu besoin que de cinq réalisations pour être sacrée meilleure buteuse de la compétition. L’augmentation de 16 à 24 équipes, dont il était question depuis des années, s’est enfin concrétisée et se révèle un véritable succès. Il y a longtemps que le football féminin est devenu un sport passionnant et capable de rassembler un large public, une audience mondiale. Les résultats comme le 10:0 précédemment évoqué ne témoignent pas seulement d’immenses différences de puissance entre les pays participants. Ils mettent en évidence le fait que les novices apprennent beaucoup de leur premier duel en Coupe du Monde Féminine contre des poids lourds comme l’Allemagne, double championne du monde. Les nouvelles équipes peuvent se situer et constater l’ampleur des progrès déjà réalisés. Elles comprennent qu’il est indispensable d’établir un championnat national susceptible de fournir des joueuses talentueuses à la sélection nationale. Sans une ligue nationale de haut niveau (qui ne doit bien sûr pas devenir professionnelle du jour au lendemain, mais doit au moins en avoir la structure), il est très difficile pour une fédération de faire évoluer le football féminin. "Nous tirerons beaucoup de leçons de ce match. Surtout en ce qui concerne le système de jeu", a confié l’entraîneuse de la Thaïlande Nuengruethai Sathongwien à Ottawa. La Norvège, championne du monde 1995,

Maddie Meyer- FIFA/FIFA via Getty Images

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Commonwealth Stadium Le stade est vide, la veille du match d’ouverture entre le Canada et la Chine (1:0). Plus de 53 000 spectateurs se sont rassemblés à Edmonton.


Getty Images (3), imago (3), AFP (2)

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Rapide, athlétique, intensif L’élargissement du nombre de participants de 16 à 24 équipes est réussi. Le niveau est élevé et le football passionnant. T H E F I FA W E E K LY

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Alimentation équilibrée

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our le match d’ouverture de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2015™, les deux joueuses d’exception canadiennes Emily Zurrer et Selenia Iacchelli ne faisaient pas partie du onze de départ et ne sont pas entrées en jeu. Elles sont restées assises derrière leur sélectionneur John Herdman, sur le banc en plexiglas du Commonwealth Stadium d’Edmonton, garni de 53 000 spectateurs enthousiastes, à quelques mètres seulement de la touche. Les deux amies étaient à cent lieues de penser aux yaourts givrés bio et aux gaufres belges... jusqu’à ce que leur capitaine Christine Sinclair a couru à toute vitesse vers le banc pour embrasser toutes ses coéquipières. Celles-ci sont fin prêtes et connaissent même une période de privation – du moins, en ce qui concerne le bien-être physique, les gourmandises, les bons repas et les sucreries.

Joueuses d’exception Selenia Iacchelli et Emily Zurrer.

Le Sweet Monkey est le bestseller sucré des deux footballeuses. Les meilleurs ingrédients et beaucoup d’amour Les yaourts givrés et les gaufres belges, c’est ce que Zurrer et Iacchelli confectionnent soigneusement avec les meilleurs ingrédients locaux. Elles les vendent vendent ensuite à Vancouver et dans ses environs, à bord de leur véhicule de livraison bleu clair portant l’inscription Sweet Ride. Du moins, lorsqu’elles ne sont pas en train de disputer une Coupe du Monde Féminine. Ces deux amies de longue date tiennent par intermittence (à cause du football) un commerce de sucrerie depuis 2012. On peut les trouver aux abords de concerts en plein air ou d’animations pour les enfants. Elles racontent parfois leurs rencontres sur les réseaux sociaux et parlent évidemment de leurs créations chaudes et froides. À 27 ans, Zurrer, originaire de Vancouver, a déjà disputé 82 rencontres sous les couleurs du Canada. Cette défenseuse expérimentée a aussi joué à l’étranger, notamment en Allemagne et en Suède, où elle était capitaine du Jitex BK l’an dernier. Elle a décroché le bronze aux Jeux Olympiques de Londres en 2012. De son côté, Selenia Iacchelli n’a pas eu beaucoup de chance au cours de sa carrière. La milieu de terrain de 29 ans s’est brisé la jambe à l’âge de 12 ans, puis elle a subi deux fractures du pied et, l’année passée, elle s’est cassé le bras lors d’un match en salle. Elle a faits ses débuts en sélection fin 2013, à 27 ans, après un véritable parcours du combattant. Mais si les blessures l’ont souvent éloignée des terrains, elles n’ont jamais mis sa carrière en péril. “Je suis toujours là”, rappelait-elle avant la Coupe du Monde Féminine. L’abstinence est de mise Pendant que la sœur de la seconde, copropriétaire du food-truck, s’occupe de leur petite affaire, les deux joueuses se préparent au prochain match. D’après

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Sweet Ride Iacchelli (à g.) et Zurrer tiennent un commerce de sucreries.

Zurrer, ce que ses clients préfèrent parmi les Sweet Ride FroYo n’ Waffles, c’est le Sweet Monkey. Il s’agit d’une gaufre de Liège préparée sur place avec de la pâte à tartiner aux noisettes, du beurre de cacahuètes, de la banane et beaucoup de yaourt givré. Les joueuses proposent également le West Coast Bowl (avec des myrtilles et de la noix de coco) ou le Lemon Ride. Cesar Meylan, le préparateur physique de la sélection canadienne – non pas belge, mais suisse – a dû déconseiller fortement aux deux championnes de déguster leurs créations. Mais elles sont assez professionnelles pour s’en priver d’elles-mêmes. mpe, Montreal


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Valeurs sûres L’Américaine Megan Rapinoe, auteure d’un doublé (en haut), la Brésilienne Marta (en bas, à g.) et la défenseuse norvégienne Trine Ronning (en bas, à d.).

Getty Images (2), imago

a retrouvé des couleurs et a dominé (4:0) la Thaïlande, une équipe de contre qui vivait son premier affrontement de Coupe du Monde Fémine. Toutefois, la victoire des Scandinaves n’a peut-être pas été aussi facile que prévu. Tout pour l’équipe nationale La feuille de match du Canada, pays organisateur de l’événement, répertorie 7 footballeuses sans club sur 23. Elles ne jouent que pour la sélection nationale, comme Sophie Schmidt. La fédération offre à ces joueuses la possibilité de s’entraîner et de participer à des tournois. Mais elles ne sont pas tenues de disputer les journées nationales organisées par la FIFA et n’ont donc pas besoin d’autorisation pour se libérer de leur club. Difficile alors d’imaginer un championnat féminin professionnel dans ce pays. La plupart des autres footballeuses évoluent dans des clubs américains. Elles sont professionnelles, mais reçoivent tout de même le soutien de la fédération canadienne. Il faut dire que sans revenu supplémentaire, les joueuses n’ont pas de quoi vivre un an. En National Women’s Soccer League (NWSL) le salaire annuel minimum des joueuses est de 6 842 dollars, le plus élevé étant de 37 800 dollars. Si l’on en croit un journal local, la figure

de proue canadienne, Christine Sinclair, perçoit environ 30 000 dollars. En NWSL, les clubs doivent respecter un plafond de 265 000 dollars par an. En plus des 16 Canadiennes (maximum), 23 Américaines et 16 Mexicaines sont aidées par leur fédération. Elles ont été placées le plus équitablement possible, dans le cadre d’une "player allocation", dans les différents clubs de NWSL. Le Mexique tire parfaitement profit de cet environnement compétitif puisque sa sélection participe pour la troisième fois au grand rendez-vous mondial. Lors de leur premier match, les Mexicaines et les Cafeteras colombiennes se sont quittées sur un score de parité (1:1). Toujours dans le Groupe F, les ambitieuses Françaises, quatrièmes de la dernière édition, ont livré une prestation intense face à l’Angleterre et l’ont emporté 1:0. Défaites cuisantes et victoires écrasantes paraissent bien pâles à côté des scénarios à rebondissements comme celui de la rencontre opposant la Suède au Nigeria à Winnipeg. Ce duel haletant s’est soldé par un nul 3:3. Les nonuples et actuelles championnes d’Afrique ne sont pas venues faire de la figuration au Canada. Elles mettront tout en œuvre pour décrocher le titre, le premier pour le Nigeria, le premier pour l’Afrique. En 2014, la sélection U-20 s’était inclinée en prolongation en finale de la T H E F I FA W E E K LY

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Débuts réussis Le Japon et Homare Sawa, qui disputait pour l’occasion son 200e match international, ont fait honneur à leur statut de favori contre la Suisse, sans véritablement convaincre. Le Japon s’est tout de même imposé (1:0) en ouverture du Groupe C, sur un penalty transformé par la capitaine Aya Miyama. Les Suissesses n’ont cependant pas démérité. Leur jeu léché et résolument tourné vers l’offensive a séduit les spectateurs et Ramona Bachmann a confirmé tout le bien que l’on pouvait penser d’elle. Plus généralement, la Nati a tenu tête avec aplomb aux tenantes du titre. À l’issue de cette première journée, la Suisse mais aussi les Pays-Bas, vainqueurs de la Nouvelle-Zélande 1:0, ont pleinement justifié la décision de la FIFA d’élargir le plateau à 24 équipes. On pourrait également citer le Costa Rica, qui a arraché le point du nul (1:1) à l’Espagne dans le stade couvert de Montréal. Alliant habilement rigueur tactique et créativité, elles ont su tirer leur épingle du jeu dans ce duel de débutants hisponophones livré pour le compte du Groupe E. Seuls l’Équateur et la Côte d’Ivoire sont véritablement passés à côté de leur sujet. Le Brésil de Marta, quintuple Joueuse Mondiale de la FIFA, et de l’inusable Formiga (37 ans) a débuté sa quête d’un premier sacre mondial pour la Seleçao féminine par un duel face à la Corée du Sud. Les Asiatiques effectuaient pour l’occasion leur grand retour à ce niveau, 12 ans après leur der-

Groupe A

P.

Groupe B

P.

Groupe C

P.

1.

Canada 3

1.

Allemagne

3

1.

Cameroun 3

2.

Pays-Bas 3

2.

Norvège 3

2.

Japan

3.

RP Chine

0

3.

Thaïlande 0

3.

Suisse 0

4.

Nouvelle-Zélande 0

4.

Côte d’Ivoire

0

4.

Équateur 0

P.

Groupe F

Groupe D

P.

Groupe E

3

P.

1.

États-Unis

3

1.

Brésil 3

1.

France 3

2.

Nigeria 1

2.

Costa Rica

1

2.

Colombie 1

3.

Suède 1

3.

Espagne 1

3.

Mexique 1

4.

Australie 0

4.

République de Corée 0

4.

Angleterre 0 11 juin 2015

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Découverte sur le tard

Rachel Rinast En 2014, la défenseuse suisse a chanté pour le rappeur Danga.

E

n ce moment, la vie de Rachel Rinast n’a rien vraiment un long fleuve tranquille. Il serait plus juste de dire qu’elle traverse une période mouvementée, mais dans le bon sens du terme. À 24 ans, Rinast, défenseuse de l’équipe de Suisse, porte les couleurs du FC Cologne. La jeune femme, qui jouit de la double-nationalité suisse et allemande, vient de monter en première division avec le club rhénan. Une occasion supplémentaire de faire la fête pour les habitants de cette ville qui semble vivre au rythme du carnaval et autres festivités 200 jours par an. Mais ce n’est pas la seule bonne nouvelle de ce printemps puisque Rinast a également été appelée en équipe de Suisse par la sélectionneuse Martina Voss-Tecklenburg et a, pour la première fois de sa vie, enfilé le maillot rouge lors de la Coupe de l’Algarve. Déjà incontournable On ne peut toutefois s’empêcher de se demander pourquoi cette sélection arrive si tard alors que la Suisse qui, avant Canada 2015 n’avait encore jamais réussi à se qualifier pour une Coupe du Monde Féminine, avait grand besoin de défenseuses de talent. Le fait est qu’en Suisse, personne ne pensait à Rinast car personne ne savait que la jeune femme, née dans le nord de l’Allemagne, possédait également la nationalité helvète. Ce n’est qu’il y a quelques mois qu’elle a évoqué lors d’une conversation avec son conseiller que sa mère était originaire de Saint-Gall et qu’elle était donc suisse elle aussi. Son conseiller a alors aussitôt contacté la sélectionneuse Voss-Tecklenburg. Aujourd’hui, cette étudiante en lettres fait partie des joueuses-clés de la Nati et a disputé l’intégralité du premier match de la Coupe du Monde Féminine (perdu 0:1 contre le Japon). Talent pour la chanson Gauchère, Rinast est réputée pour ses longues touches. Voss-Tecklenburg souligne l’importance de l’arrière pour son équipe : “En Suisse, nous n’avons pas de réservoir de joueuses aussi fourni qu’en Allemagne ou qu’aux États-Unis. Rachel est très athlétique et dispose d’excellentes caractéristiques. C’est super qu’elle soit suisse.” Outre le football, Rinast a une autre passion : la musique. L’année dernière, on a ainsi pu la voir chanter dans le clip de Danga, un rappeur de Cologne. Rinast joue également du violon. sca

Screenshot

Coupe du Monde de la catégorie, face à l’Allemagne. En ouverture du Groupe D, le Nigeria s’est rapidement trouvé mené face à la Suède de Lotta Schelin (qui n’a cependant pas marqué). Loin de se laisser abattre, les Super Falcons ont trouvé les ressources nécessaires pour recoller au score, grâce à Ngozi Okobi (50e) et Asisat Oshoala (53e). Au cours de cette période, les Africaines ont fait admirer leur football direct, leur circulation de balle rapide et leur redoutable efficacité dans le dernier geste. À 20 ans, Oshoala possède déjà toutes les qualités d’une grande attaquante. La joueuse de Liverpool a brillé par sa vivacité et la sûreté de sa conduite de balle. Après avoir concédé un nouveau but, les Nigérianes ont égalisé à quelques minutes du coup de sifflet final par Francisca Ordega (21 ans), actuellement sous contrat avec Washington Spirit. Les Camerounaises aussi ont frappé un grand coup pour leur entrée en lice. Les Lionnes Indomptables ont pris l’avantage en début de partie par Ngono Mani (34e) et Gaëlle Enganamouit (36e). Peu avant la pause, elles ont ajouté un troisième but par l’intermédiaire de Christine Manie, sur penalty. À la 66e minute, la capitaine équatorienne Ligia Moreira a été exclue pour une faute commise en tant que dernière défenseuse. Par la suite, les Camerounaises ont inscrit trois autres buts pour s’imposer 6:0 au final. Entrée en cours de jeu en remplacement de Manie, Ajara Nchout (22 ans, New York Western Flash) n’a pas trouvé le chemin des filets.


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Gravé à jamais L’Australienne Alanna Kennedy (en haut) fait un selfie avec des fans américains. En bas, des supporters nigérians (g.), japonais et suisses (d.) posent devant les appareils.

Getty Images (2), imago

nière apparition. Les Brésiliennes ont pris la mesure des Taeguk Ladies 2:0, grâce à la meneuse de jeu Formiga (33e) et à un penalty de Marta (53e). Marta prend son temps "Vingt-quatre pays participants, c’est une bonne chose", estime Marta. Elle sort de la douche : son sweat-shirt bleu arbore un dix jaune, ses cheveux sont encore mouillés. Elle porte sur son dos un sac contenant toutes ses affaires. "Les différences sont de moins en moins marquées au plus haut niveau, ça n’a plus rien à voir avec ce qu’on connaissait il y a dix ans." Marta ne se presse pas. Son rire résonne dans le dédale sous-terrain du stade olympique de Montréal. Elle est heureuse que son équipe ait réussi son entrée dans le tournoi. Seul son regard trahit un peu de fatigue. "Maintenant, les pays s’intéressent à leur équipe féminine de football. C’est super." Elle se dirige vers le bus de la Seleção. Rien ne presse. "Marta, quel est votre poète préféré ?" La quintuple Joueuse Mondiale de la FIFA éclate de rire. "De la poésie ?" Elle réfléchit. "Je suis plutôt inspirée par la musique. Par l’auteur-compositeur Djavan ou par Victor e Leo avec sa

guitare." Elle s’empare d’un stylo et écrit les noms sur la feuille de match pliée. "Si je veux que ça déménage : Ivete Sangalo." Marta serre les poings, donne quelques coups en rythme dans le vide et sourit. Il y a quatre ans, les Brésiliennes avaient atteint les quarts de finale sans perdre le moindre point et sans encaisser le moindre but, mais leur parcours avait été brutalement interrompu par les États-Unis. Les Stars and Stripes veulent accrocher une nouvelle étoile à leur maillot, aux côtés de celles de 1991 et 1999. L’issue de leur premier duel dans le Groupe D contre l’Australie a semblé indécise pendant une heure (1:1). Puis, à la 61e minute, Christen Press a donné un avantage décisif aux siennes (2:1). L’impressionnante maître à jouer Megan Rapinoe s’est quant à elle offert un doublé (12e et 78e). L’œuvre majeure de Walt Whitman Leaves of Grass, parue en 1855, compte des centaines de poèmes. Elle commence par ce vers : "I celebrate myself." Sophie Schmidt, la Canadienne extravertie, le connaît très certainement. Tous et toutes devraient s’en inspirer pendant cette magnifique compétition. Å T H E F I FA W E E K LY

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LE S C H AMPIONN AT S À L A LOUPE

VU DES TRIBUNES Un c h a m p io n c h a r i s m at i q u e Emanuele Giulianelli écrit sur le football et vit à Milan.

À l’occasion de leur 40e saison en Swazi Premier League, l’élite du Swaziland, les Royal Leopards ont décroché leur cinquième titre national. Couronnée à deux reprises ces deux dernières années, l'équipe de la police enchaîne les succès depuis l’exercice 2005/06. Le signe que dans la Premier League swazie, les hiérarchies traditionnelles semblent avoir été durablement chamboulées après que les clubs de la capitale Mbabane et de Manzini eurent pendant longtemps dominé le championnat.

Tous policiers, les joueurs des Royal Leopards sont entraînés par le jeune Sifiso Ntibane. À seulement 29 ans, il mène son équipe avec un charisme étonnant. Il lui a même permis de se faire remarquer sur la scène continentale. Le club swazi a en effet manqué de peu une qualification pour les prestigieux ­barrages de la Coupe de la Confédération de la CAF, après s’être imposé en phase préliminaire face aux Sud-Africains de ­Bidvest Wist (tirs au but) et aux Angolais de Petro de Luanda. Lors du deuxième tour opposant seize équipes africaines, les policiers ont remporté le match aller contre l’AS Vita Club 1:0 avant de s’incliner 1:4 sur la pelouse de Kinshasa, dans le stade qui avait accueilli le célèbre match de boxe Rumble in the Jungle entre Mohamed Ali et George Foreman. Un ­parcours impressionnant pour les Royal Leopards, qui ont donc été à deux doigts

de renverser le finaliste de l’édition précédente de la Ligue des Champions de la CAF. Le 22 avril dernier, les joueurs de Sifiso Ntibane se sont assurés le titre national en s’imposant facilement 4:0 face à leur poursuivant, les Mbabane Swallows. Ils ont terminé la saison avec une confortable avance de onze points sur le dauphin. La sélection de ce petit royaume bordé par l’Afrique du Sud et le Mozambique est, elle aussi, en pleine ascension. Après sa défaite 1:3 contre les Bafana Bafana, leur rival de toujours, l’équipe du Swaziland a réalisé trois beaux matches puisqu’elle s’est imposée à l’extérieur face à la Tanzanie et au Lesotho et a décroché un nul à Madagascar. Actuellement, les Sihlangu Semnikati (Bouclier du Roi) pointent à la 162e place du classement ­mondial. Leur meilleure performance dans ce domaine remonte à 1999 (99e), tandis que le plus bas niveau a été atteint en 2013 (186e). Å

Coupe de la Confédération de la CAF Sizwe Khumalo des Royal Leopards (à g.) à la lutte avec Deo Kanda de l’AS Vita Club (RD Congo). 14

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Ntokozo Magongo

MTN Premier League swazie


Amadou-Barry-Stadion Yahya Fall de l'AS Pikine (à d.) tente de dribbler la défense du FC Guédiawaye.

Ligue 1 sénégalaise

E mb o u te i l l a ge e n tê te

laisser croire, les Galactiques de Niarry Tally n’ont jamais remporté la Ligue 1. Mais avec 35 points au compteur, ils peuvent encore rêver, compte tenu du fait qu’aucun des favoris n’aura jamais réussi à enchaîner les bons résultats cette saison.

Mark Gleeson est journaliste et commentateur de football et vit au Cap.

SENESPORT.INFO

Alors qu’il ne reste que quatre matches à disputer cette saison en Ligue 1, la course au titre s’annonce plus serrée que jamais. En effet, la moitié des formations de l’élite sont encore en lice. Curieusement, le champion sortant ne figure pas dans cette liste. À l’issue d’un parcours catastrophique, l’AS Pikine se retrouve aux portes de la relégation. Les héros du dernier exercice n’ont gagné que trois matches depuis leur sacre. Pikine, qui a déjà perdu près de la moitié de ses rencontres, a poursuivi son chemin de croix à domicile face à Niarry Tally, l’un des candidats à sa succession les mieux placés. Contrairement à ce que leur surnom pourrait

Deuxième en 2010, le club de Dakar n’est qu’à une longueur du trio de tête. Celui-ci se compose de l’AS Douanes, quintuple champion du Sénégal, de Diambars de Saly, sacré en 2013, et du Stade Mbour, un club de province en quête d’une première couronne nationale. À trois points, on retrouve l’AS Ouakam, lauréat de l’épreuve il y a quatre ans, et l’ASC Suneor, ancien champion sous le nom de Sonacos. Casa Sports, qui était monté sur la première marche du podium en 2012, accuse cinq unités de retard, soit une de moins que Linguere, l’équipe de Saint-Louis. L’AS Douanes et Diambars devant s’affronter dans les jours à venir, le Stade Mbour béné­ ficie à première vue d’un calendrier plus favorable. Il aura en outre la chance de dis­ puter trois de ses quatre prochaines sorties à domicile. À Mbour, l’ambiance est électrique.

La ville se trouve sur la côte, à 80 kilomètres au sud de Dakar. Jusqu’à présent, elle n’avait jamais connu le moindre succès sur le plan footballistique. Dans ce contexte, l’entraîneur Ousseynou Sène fait de son mieux pour tempérer les ardeurs des supporters. Il se refuse pour l’instant à évoquer la possibilité d’un premier titre historique. De son côté, Diambars doit composer avec l’absence de deux joueurs (Elimane Cissé et Alhassane Sylla), qui disputent actuellement la Coupe du Monde U-20 de la FIFA™ en Nouvelle-Zélande. Le Sénégal étant qualifié pour la seconde phase du tournoi, leur retour n’est pas à l’ordre du jour. Fondé il y a quinze ans par les anciens internationaux français Patrick Vieira et Bernard Lama, Diambars était à l’origine un centre de formation. Non content d’avoir trouvé sa place parmi l’élite, il sort régulièrement des joueurs très prometteurs. Å

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L I G U E D E S C H A M P I O N S D E L’ U E F A

Le meilleur a gagné Le FC Barcelone a idéalement clôturé sa saison en remportant la finale de la Ligue des Champions de l’UEFA (3:1) contre la Juventus Turin. La rencontre en chiffres.

Source: uefa.com | Emilio Morenatti / AP Photo

1ère

équipe à s’adjuger deux triplés

361

buts

4

finales remportées

Le FC Barcelone est la première équipe à inscrire un deuxième triplé à son palmarès (Ligue des Champions de l’UEFA, champion­ nat national et coupe nationale en 2009 et 2015.) Manchester United (1999), l’Inter Milan (2010) et le Bayern Munich (2013) y sont eux parvenus une fois.

En comptant les quatre réalisations de la finale, 361 buts ont été marqués cette saison, soit un de moins que l’année passée. Cette moyenne de 2,89 buts par rencontre constitue le troisième ratio en 23 ans d’existence de la plus grande compétition de clubs européenne, après 2012/13 (2,94) et 2013/14 (2,90).

Le Barça vient de remporter sa quatrième finale d’affilée : 2006 (2:1 contre Arsenal), 2009 (2:0 contre ManU), 2011 (3:1 contre ManU) et 2015. La Juventus, elle, s’incline pour la ­quatrième fois de suite en finale : 1997 (1:3 face au Borussia Dortmund), 1998 (0:1 face au Real Madrid), 2003 (2:3 t.a.b. face à Milan) et 2015.

151

3

95000

sélections

Xavi, le patron du milieu de terrain barcelo­ nais, a disputé contre la Vieille Dame son 151e match de Ligue des Champions et détient à présent à lui seul le record de la compétition. Il dépasse ainsi Iker Casillas (150 sélections pour le Real Madrid) et Raúl (130 sélections avec le Real Madrid et 12 avec Schalke).

minutes, 22 secondes

Le premier but de la rencontre, œuvre du blaugrana Ivan Rakitić, est le troisième but le plus rapide de l’histoire des finales de C1. Seuls Paolo Maldini (1'), en 2005 avec Milan contre Liverpool, et Gaizka Mendieta, qui a trans­ formé un penalty (3') pour Valence en 2001 face au Bayern, ont été plus expéditifs.

supporters

Les stars ont tout d’abord fêté leur sacre dans la vieille salle d’embarquement de l’ancien aéroport de Berlin-Tempelhof en compagnie de 2 000 invités avant de se rendre au club Avenue. Le lendemain, ils ont repris l’avion vers Barce­ lone où un cortège a traversé la ville jusqu’au Camp Nou, acclamé par 95 000 supporters. T H E F I FA W E E K LY

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Nom Iván Rodrigo Piris Leguizamón Date et lieu de naissance 10 mars 1989, Itauguá (Paraguay) Poste Défenseur 2008–2011 Cerro Porteño 2011–2014 Deportivo Maldonado 2011–2012 São Paulo (prêt) 2012–2013 AS Rome (prêt) 2013–2014 Sporting Clube (prêt) depuis 2014 Udinese Équipe du Paraguay 17 sélections

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Fabrizio Giraldi / LUZ / fotogloria

Parcours de joueur


L’ I N T E R V I E W

“Le football permet d’oublier ses problèmes” Du 11 juin au 4 juillet, le Chili se prépare à accueillir la Copa América. Le prestigieux tournoi ­continental pourrait marquer un tournant pour la sélection paraguayenne. Le défenseur Iván Piris nous en dit plus sur la nouvelle identité de son équipe et sur celle du joueur qui devrait marquer son avenir.

Iván Piris, le Paraguay peut-il vraiment faire parler de lui durant cette Copa América ? Iván Piris : Difficile de répondre à cette question. Nous sommes en train de vivre un changement de génération, beaucoup de nouveaux joueurs sont arrivés et nous n’avons joué que deux matches amicaux avec l’actuel sélectionneur. Mais la motivation est là, nous voulons réaliser un beau parcours. Nous espérons que ça suffira pour obtenir des résultats satisfaisants.

Depuis vingt ans, le Paraguay nous montre deux visages. Présent deux fois en huitièmes de finale et une fois en quarts de finale de la Coupe du Monde de la FIFA™, il a beaucoup déçu ces trois dernières années. Comment expliquez-vous cette inconstance ? 2011, l’année de mes débuts en sélection à l’occasion de la Copa América, a marqué la fin d’un cycle positif qui avait permis au Paraguay de se faire un nom dans le monde du football. Depuis, nous vivons dans l’ombre de ces succès. Mais il ne faut pas non plus oublier que notre pays compte à peine sept millions d’habitants et que les clubs ­professionnels y sont rares.

Quel souvenir gardez-vous de la Copa América 2011 et de la deuxième place du Paraguay ? J’étais partagé entre la joie et la frustration. J’étais bien sûr heureux d’avoir été appelé en sélection, mais je venais de subir une opération et n’étais donc pas au meilleur de ma forme. Quand on arrive jusqu’en finale, on veut absolument gagner et quand ça ne fonctionne pas, on est forcément déçu. Mais une fois de retour à la maison, on réalise ce qu’on a accompli et on est heureux.

Comment avez-vous été accueilli lors de votre retour à Asunción ?

En véritables héros. Nous avons alors compris que tout le pays était fier, que par temps de crise, le football pouvait servir à panser les plaies sociales et à aider les gens à oublier leurs problèmes. Les habitants de ma ville natale, Itauguá, non loin d’Asunción, m’ont également réservé un accueil inoubliable.

différents et ils m’ont tous beaucoup appris. Je dois beaucoup à Tata Martino, Gerardo Pelusso et Víctor Genes et j’espère que tout va bien se passer avec Díaz. Je connais son parcours de joueur et d’entraîneur en club et il m’a fait bonne impression lors des deux matches amicaux que le ­Paraguay a disputés en 2015.

Cette année au Chili, vous serez dans le même groupe que l’Argentine, l’Uruguay et la Jamaïque. Quelles sont vos chances de qualification ?

Selon vous, qui va remporter le titre et quel joueur sera la grande révélation de ce tournoi ?

Nous savons qu’une troisième place pourrait suffire, mais nous ne sous-estimons personne. Nous avons bien sûr conscience des qualités de l’Argentine et de l’Uruguay, mais heureusement pour nous, la Celeste devra se passer de Luis Suárez, suspendu. Il y a quatre ans, il avait marqué contre nous en finale.

Comment décririez-vous l’équipe paraguayenne en 2015 ? Nous sommes en quête d’une nouvelle identité, nous avons un nouveau sélectionneur (l’Argentin Ramón Díaz, ndlr.) et de jeunes joueurs. Nous sommes très bons en attaque, grâce à Roque Santa Cruz ou encore Lucas Barrios. Nous avons également dans nos rangs des joueurs très prometteurs, comme Raúl Bobadilla, Derlis González et Haedo Valdez. Nous devons donner le maximum et être fidèle à notre légendaire esprit de combativité, ce que nous appelons le “raza guaraní”. La détermination est l’une de nos principales qualités.

Outre l’Argentine et le Brésil, je pense qu’il va falloir se méfier des Chiliens qui ont l’avantage de jouer à domicile. Nous allons essayer de créer la surprise et, qui sait, de faire aussi bien que lors de la dernière Copa América. Quant aux joueurs, il va falloir suivre de près mon coéquipier Derlis González, qui a réalisé une très belle saison cette année avec le FC Bâle, en championnat mais aussi en Ligue des Champions. Å Propos recueillis par Franco Nicolussi

Ramón Díaz vit sa première expérience en tant que sélectionneur. Personne ne sait vraiment à quoi s’en tenir à son sujet ... Au cours de mes quatre années passées en sélection, j’ai travaillé avec quatre entraîneurs T H E F I FA W E E K LY

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First Love L i e u : S a n a a , Yé m e n Date : 21 novembre 2012 Heu re : 17 h09 Photog raphe : Muhammed Muheisen

AP / Keystone 20

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FOOTBALL FOR HOPE

Football for Hope témoigne de notre engagement pour bâtir un meilleur avenir à travers le football. Nous avons soutenu à ce jour plus de 550 projets communautaires socialement responsables qui utilisent le football comme outil de développement social afin d’améliorer les conditions de vie et les perspectives d’avenir des jeunes et des communautés dans lesquels ils évoluent. Rendez-vous à la rubrique Développement durable sur FIFA.com pour en savoir plus.


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Prenez place dans le plus grand stade du monde Grâce aux nombreuses offres numériques de la FIFA, les fans de football du monde entier pourront suivre la Coupe du Monde Féminine 2015 au plus près.

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L Sur tous les supports Les matches de la Coupe du Monde Féminine seront aussi disponibles sur smartphone.

L

a FIFA a ouvert les portes de son Stade Global pour la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, Canada 2015™. Les supporters du monde entier sont invités à partager leur enthousiasme et à échanger avec leurs amis, les joueurs, d’autres supporters ou encore la FIFA et ce tout en suivant le spectacle offert par les rencontres. Les rédacteurs de FIFA.com se trouvent sur chacun des six sites de la compétition pour retranscrire en cinq langues l’ensemble des 52 matches. Les supporters peuvent quant à eux sélectionner leur “équipe de rêve” du tournoi et ont l’occasion de gagner un des ballons utilisés lors de certaines rencontres. Autre grande première dans ce tournoi, à partir des huitièmes de finale, la joueuse remportant le prix de la Joueuse du match Live Your Goals répondra à une question posée par un supporter via les médias sociaux lors de la conférence de presse d’après-match. Que ce soit sur FIFA.com, à travers l’application de la FIFA, sur Facebook, Instagram ou encore Twitter, la FIFA s’efforcera de faire vivre au monde une expérience sans pareil à l’occasion d’une compétition qui mettra en lumière l’avènement de nouvelles stars mondiales ou offrira un final en apothéose à des icônes en fin de carrière. La FIFA utilisera les mots-dièses suivants pendant la compétition : #FIFAWWC et #LiveYourGoals. Nous souhaitons également que les supporters partagent, par le biais du mot-dièse #myFIFAWWC, leur façon de suivre et de profiter du tournoi. Å tfw

a FIFA traverse des temps difficiles. Je suis d’autant plus fier de voir que notre organisation fonctionne sans problème par ces temps de crise, offrant ainsi au football une base solide. Le ballon roule en permanence – et il roule toujours vers l’avant. En Nouvelle-Zélande, la Coupe du Monde U-20 rassemble les meilleurs jeunes footballeurs. Les 24 équipes venues de tous les continents démontrent à quel point la base de notre sport s’est élargie et témoigne de l’efficacité de nos programmes de développement. Le nom des anciens participants nous dit tout sur le niveau sportif de l’épreuve : des champions d’exception comme Lionel Messi, Ronaldinho, Michael Owen, Adriano, Sergio Agüero, James Rodríguez ou Paul Pogba ont marqué ce tournoi de leur empreinte. Il est difficile de dire qui, au sein de la génération actuelle, atteindra à son tour les sommets. Plusieurs joueurs ont toutefois déjà fait preuve d’un potentiel certain. Je pense entre autres au Ghanéen Yaw Yeboah, élu meilleur joueur du Championnat d’Afrique U-20 et sous contrat avec Manchester City, à l’Autrichien Martin Rasner, qui a fait ses débuts en deuxième division autrichienne il y a deux ans, au Colombien Jeison Lucumí, qui fait partie des plus grands talents d’Amérique du Sud, ou encore à l’Ukrainien Viktor Kovalenko, meilleur buteur de la phase de groupes avec cinq réalisations. On pourrait poursuivre à l’envie cette liste de grands espoirs. Les nations africaines ont fait sensation en Nouvelle-Zélande puisque les quatre équipes engagées (Nigeria, Ghana, Mali, Sénégal) seront présentes en huitièmes de finale. L’équipe d’Allemagne a de son côté fait le déplacement aux antipodes avec six pensionnaires de Bundesliga. Le milieu de terrain Levin Ö ­ ztunali, du Werder Brême, incarne indirectement le glorieux passé de ce pays quatre fois champion du monde : il est en effet le petit-fils de l’ancien international Uwe Seeler. À côté de ces grands noms, de nouvelles puissances donnent des signes positifs. Malgré son élimination au premier tour, la sélection du Myanmar a démontré que cet État pluriethnique avait un grand potentiel tandis que le Qatar s’était déjà illustré en remportant le Championnat d’Asie U-19 2014 et que le Panama a confirmé son statut d’équipe montante en Amérique centrale. L’avenir du football se joue à la Coupe du Monde U-20. C’est là que l’on peut admirer les stars de demain. Chères lectrices, chers lecteurs, ces jours-ci, ne manquez donc surtout pas de jeter un œil à ce qui se passe en Nouvelle-Zélande.

Votre Sepp Blatter T H E F I FA W E E K LY

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JOEY SAPUTO

Le projet Bologne Joey Saputo est né au Canada ; aujourd’hui, il préside un club en Italie, le pays qu’a quitté son grand-père pour s’installer à Montréal.

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LA VOIX DU SANG Joey Saputo est propriétaire de l’Impact de Montréal et, depuis quelque temps, du FC Bologne. La découverte du pays de ses parents a suscité des émotions inédites dans le cœur de l’homme d’affaires, comme nous l’explique Franco Nicolussi.

Piero Martinello / fotogloria

F

ondateur de Impact de Montréal, Joey Saputo a peut-être eu une pensée pour son père au moment d’acquérir, au mois de décembre dernier, le FC Bologne. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, celui-ci avait quitté l’Italie pour s’installer au Canada. Toute la famille Saputo a effectué à cette occasion un voyage dans le passé. Depuis 1952, la vie du patriarche Emanuele, alias Lino, semble tout droit sortie d’un scénario de film hollywoodien. Fuyant un pays en déroute, le jeune homme de quinze ans avait alors suivi son père de l’autre côté de l’Atlantique, au Québec. Dans un entretien exclusif accordé à The Weekly à Casteldebole, le centre sportif de Bologne, le petit-fils Joey, qui a fêté en septembre son 50e anniversaire, revient sur les émotions qui l’ont marqué. “L’entreprise de transformation du lait de mon grand-père avait été détruite pendant la guerre. Il voulait partir pour New York, mais à cette époque, les États-Unis ont refermé leurs frontières et il a donc finalement débarqué à Montréal. Ma mère aussi est une immigrée italienne. Originaire de Trévise,


JOEY SAPUTO

elle est arrivée avec sa famille en Amérique du Nord dans les années 50. Mes parents avaient le même professeur d’anglais. C’est comme ça qu’ils se sont rencontrés. À l’époque, les familles italiennes avaient l’habitude de se retrouver chaque dimanche. C’était d’autant plus facile dans leur cas que mes deux grand-mères se connaissaient déjà.” Joey Saputo est l’aîné d’une famille de trois enfants. Il a un frère et une sœur. La réussite par le fromage Les premières années canadiennes de la famille Saputo n’ont pas été simples. Avant la guerre, la fromagerie sicilienne s’était développée en une affaire florissante. Au Québec, le grand-père a dû louer ses services comme maçon pour nourrir ses huit enfants. Sur les conseils de Lino, il se laisse cependant convaincre en 1954 de monter une nouvelle affaire au Canada. Le succès a été rapidement au rendez-vous, grâce notamment à l’importante communauté italienne de Montréal. Les produits laitiers, les fromages et la mozzarella sont exportés aux États-Unis et en Argentine. Lino deviendra par la suite l’un des plus riches entrepreneurs du pays.

Voyageurs Trois générations de Saputo.

En peu de temps, une équipe a été ­f ormée et a réussi à remonter en Serie A.

HO, Mario Carlini / Iguana Press / Getty Images

Stade Saputo Les matches de l’Impact de Montréal sont très suivis.

Contrairement à beaucoup d’immigrés italiens, les Saputo ne s’intéressent pas au football, ni même au sport en général. Comme tous ses compatriotes, Joey adore cependant le hockey sur glace et ne cache pas son affection pour les Canadiens de Montréal. En revanche, il n’entend rien au football. Les choses commencent à changer dans les années 80, lorsque Saputo Inc. décide de parrainer Manic de Montréal. Le club évolue alors dans le championnat nord-américain nouvellement créé, la fameuse NASL. Responsable des relations entre l’entreprise et l’équipe, le jeune Joey, 18 ans, développe rapidement une affinité et un goût pour ce sport à l’époque pratiquement inconnu en Amérique du Nord. Une dizaine d’années plus tard, Manic de Montréal doit mettre la clé sous le paillasson. La ligue sollicite cependant Joey Saputo pour lui demander de soutenir le football québécois.

Au plus près de l’action Le manager de Bologne, Claudio Fenucci (à g.), et le propriétaire, Joey Saputo. T H E F I FA W E E K LY

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JOEY SAPUTO

“Mon grand-père ­v oulait partir pour New York mais à cette époque, les États-Unis ont ­r efermé leurs ­f rontières.” Joey Saputo

Pendant 15 ans, le club connaît des hauts et des bas. En 1998, Saputo Inc. entre à la bourse de Toronto (Toronto Stock Exchange), une décision économique qui lui interdit de fait de conserver la propriété de l’Impact de Montréal. Par la suite, Joey reprend les commandes à titre privé et crée ce qu’il considère comme un club “à but non lucratif”. En 2008, il quitte définitivement l’entreprise familiale après 20 ans de bons et loyaux services pour se consacrer entièrement à la gestion de son équipe de football. Identité québécoise Sa première décision est la construction d’une nouvelle arène dans le parc olympique de Montréal. Le 19 mai, le “stade Saputo” est officiellement inauguré en présence de 20 801 spectateurs à l’occasion d’un nul vierge face aux Vancouver Whitecaps. Dans la foulée, Montréal remporte le “championnat canadien”, son premier titre majeur. Quatre ans plus tard, l’équipe de Joey Saputo est officiellement invitée à rejoindre la Major League Soccer (MLS), l’élite du football professionnel aux États-Unis et au Canada. La formation québécoise attire à cette époque deux ténors de la Serie A italienne, Alessandro Nesta (ancien de l’AC Milan) et Marco Di Vaio (Bologne). À la fin de sa carrière, ce dernier conserve des relations étroites avec 26

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Joey Saputo. Après trois saisons passées en MLS, le bilan de Montréal reste pour l’instant mitigé, malgré deux autres succès en championnat canadien (2013 et 2014). L’an dernier, l’Impact est devenu la première formation canadienne à atteindre la finale de la Ligue des Champions de la CONCACAF. Fin avril, les Québécois n’ont cependant pas réussi à s’imposer face aux Mexicains du Club América. Le projet Bologne “Naturellement, les résultats sportifs sont importants, mais je tiens à souligner que depuis 2010, nous avons un centre de formation qui accueille des jeunes de 8 à 21 ans. Notre stade affiche régulièrement complet, ce qui me rend particulièrement fier. Ça prouve que les Québécois s’identifient à notre équipe. Nous faisons de notre mieux pour découvrir et former les internationaux canadiens de demain. Ces 22 dernières années ont été fantastiques. L’Impact est toute ma vie.” Joey Saputo et son épouse Carmie ont quatre enfants, âgés de neuf à 19 ans (Luca, Simone, Joey jr. et Jesse). Avec leurs cousins, ils ont la lourde tâche de perpétuer la tradition familiale. À la fin de l’année dernière, Lino a réussi à convaincre son fils Joey de retourner en Italie, là où tout a commencé. Saputo avait déjà eu l’occasion de nouer des contacts dans le pays pour organiser des échanges ou transférer des joueurs canadiens en quête d’expérience du haut niveau. En août 2014, Andrew Nestor, le propriétaire des Tampa Bay Row-

dies, l’invite à New York pour lui proposer une affaire. “Je n’avais absolument pas l’intention de reprendre un club italien, mais quand Nestor a commencé à me parler de Bologne, quelque chose a vibré en moi. L’histoire de ce club avec ses sept titres de champion, dont le dernier remonte à l’année de ma naissance, la position stratégique de la ville et sa taille, les commentaires favorables de Di Vaio, qui a passé quatre ans là-bas… tout ça m’a convaincu de prendre une participation minoritaire à hauteur de 20 pour cent. Je sais que le football italien est en crise, mais je suis persuadé que c’est passager. Quand il sera de retour au plus haut niveau européen et mondial, je veux être là. Je pense qu’avec une meilleure utilisation du stade, les revenus des produits dérivés et des sponsors, nous pouvons connaître la même réussite qu’à Montréal.” “Les affaires sont les affaires” En octobre, l’annonce de la venue de Saputo est accueillie avec satisfaction à Bologne. L’enthousiasme est d’autant plus grand que Joey décide finalement de reprendre la totalité du club, suite au désistement d’autres investisseurs. Rapidement, la nouvelle direction écarte les menaces de banqueroute qui planaient sur Bologne. Sur le terrain, l’équipe a retrouvé la Serie A le 9 juin, à l'issue des barrages. Joey Saputo ne cache pas son plaisir : “Je ne me voyais pas investir ailleurs qu’en Italie. J’ai tout de suite pensé à mon père quittant la Sicile pour s’installer au Canada. Les affaires

La direction Joey Saputo (à g.) et le président de Bologne, Joe Tacopina.

Gianfilippo Oggioni / AP Photo

“Au terme d’une réunion de famille assez difficile, j’ai pu convaincre mon père de la nécessité de poursuivre dans cette voie après une première expérience magnifique. C’est ainsi qu’en 1993, j’ai fondé l’Impact de Montréal. Nous avons choisi de l’appeler “Impact” car ce mot s’écrit de la même manière en français et en anglais. Nous pouvions ainsi nous adresser aux deux principaux groupes linguistiques de la ville.”


JOEY SAPUTO

Nom Joseph “Joey” Saputo Date et lieu de naissance 25 septembre 1964, Montréal (Canada) Propriétaire de clubs Impact de Montréal (Canada) FC Bologne (Italie)

Piero Martinello / fotogloria

Le plan Saputo veut ramener son équipe au plus vite en Serie A.

sont les affaires mais dans ce cas, il s’agit aussi de mon sang. J’ai mis tout mon cœur dans cette aventure italienne. En voyant l’accueil merveilleux que nous ont réservé les Bolonais, j’ai tout de suite compris que j’avais fait le bon choix. Nous ne pouvons pas les décevoir. Maintenant que le club est de retour en Serie A, je veux construire une équipe compétitive, capable de renouer avec le glorieux passé de ce club.” Saputo est l’une des rares personnes aujourd’hui à posséder deux clubs de football sur deux continents différents. Il fait souvent la navette entre le Canada et l'Italie pour suivre les événements au plus près. Ces derniers mois, il s'est entouré de grands noms du football italien comme le dirigeant Claudio Fenucci (ancien de l’AS Rome), le directeur technique Pantaleo Corvino (ancien pilier de la Fiorentina) et Marco Di Vaio, à qui il confie le poste de manager général. Le retour des parents La famille Saputo est évidemment sous le charme de l’Italie. “Je suis heureux que ma ­famille s’identifie pleinement à l’Italie. Mes

parents étaient très fiers de l’accueil qu’ils ont reçu au stade, quand ils sont venus en février. Mes enfants sont heureux et me réclament déjà de nouvelles recrues…” Dans un éclat de rire, Joey ajoute : “Heureusement, ils ne me demandent pas encore d’engager Lionel Messi ou Cristiano Ronaldo !” Å

L’ambition des frères Fath À Edmonton, la ville qui a accueilli le match ­d ’ouverture de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2015™, le football professionnel est indissociable des frères Tom et Dave Fath. Leur club, le FC Edmonton, évolue en North American ­S occer League (NASL). Il y affronte des équipes comme le New York Cosmos ou les Fort Lauderdale Strikers et dispute des derbies passionnés face à Ottawa Fury. Début 2010, les Fath ont engagé une équipe technique de qualité pour attirer de bons footballeurs canadiens, mais aussi des Sud-américains et même des Européens. En avril 2011, le FC Edmonton a fêté ses débuts en NASL en s’imposant 2:1 face aux Strikers. Après avoir atteint les play-offs, le club a terminé à la dernière place la saison suivante. International canadien à 61 reprises, Colin Miller a alors repris les rênes de l’équipe. Cette saison, les Eddies naviguent dans le ventre mou de la NASL. mpe

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TRIBUNE

COUP DE PROJEC TEUR

INFORMATIONS GÉNÉR ALES Pays : RP Chine Trigramme FIFA : CHN Continent : Asie Capitale : Pékin

INFORMATIONS GÉOGR APHIQUES

Éloge de la brièveté des discours Perikles Monioudis

I

l est d’usage, à l’approche d’un match important – généralement la veille, pour être plus précis –, que le sélectionneur ou la sélectionneuse d’une équipe se soumette aux questions des journalistes. Après la conférence de presse démarre habituellement une dernière séance d’entraînement, à laquelle lesdits journalistes peuvent assister pendant un quart d’heure. Avant la finale de la Coupe du Monde de la FIFA 2014™, l’entraîneur de l’Allemagne Joachim Löw et Bastian Schweinsteiger ont ainsi rencontré des représentants de la presse internationale au Maracanã. Ils se sont ensuite rendus pour un dernier entraînement dans le beau stade Vasco Da Gama, où, pendant quinze minutes, les journalistes ont pu voir Löw en personne réaliser quelques reprises de volée longue distance vers le but vide, comme pour assurer le divertissement. À la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™, qui se déroule en ce moment au Canada, le sélectionneur chinois Wei Hao, comme les autres entraîneurs, est passé lui aussi par cette procédure classique de la conférence de presse suivie d’un entraînement. Hao est très peu prolixe. Il ne s’agit cependant pas de mutisme, car Hao donne les renseignements nécessaires. Mais il le fait toujours en quelques mots seulement, puis attend la question suivante, à laquelle il répond avec la même concision. On lui demande par exemple s’il a l’intention de miser sur la contre-attaque avec sa jeune équipe. Hao, 38 ans, répond avec un

regard aimable, puis laisse l’interprète traduire : “Aujourd’hui, une équipe doit maîtriser plusieurs styles.” La spécialiste des langues a sans doute déjà eu des discours plus conséquents à traduire. Est-il impressionné par les matches qui se jouent dans des stades pleins à craquer ? “Tout le monde est là pour gagner. Devant un large public, les joueuses peuvent mieux se faire connaître.” Son équipe parviendra-t-elle à atteindre la seconde phase malgré les adversaires difficiles auxquels elle est confrontée dans son groupe ? “Nous avons confiance et nous avons la qualité pour y arriver.” Lorsqu’on évoque deux joueuses adverses de retour au sein de leur sélection après des pauses pour raisons de santé, il réplique : “Ça ne m’intéresse pas de savoir qui court sous le maillot de l’autre équipe. Nous sommes prêts de toute façon.” Hao se lève et salue poliment, puis part fouler le gazon artificiel du stade, où ses joueuses prennent leurs marques. On n’a pas si souvent l’occasion de voir les 23 membres d’un effectif s’échauffer ensemble. Réparties en deux groupes, sur une petite surface, elles font ensuite un exercice ayant pour objet de savoir profiter d’un avantage numérique. Hao reste là, les bras croisés. Les flots de paroles sont inutiles. Å

Superficie : 9 571 302 km² Point culminant : Everest 8 848 m Façade maritime : Océan Pacifique

FOOTBALL MASCULIN Classement FIFA : 79e position Coupe du Monde : 1 participation 2002 Meilleure performance : 1er tour

FOOTBALL FÉMININ Classement FIFA : 16e position Coupe du monde : 6 participations 1991, 1995, 1999, 2003, 2007, 2015 Meilleure performance : Finaliste en 1999

DERNIERS RÉSULTATS Hommes : RP Chine - Tunisie 1:1 31 mars 2015 Femmes : RP Chine - Canada 0:1 6 juin 2015

INVES TISSEMENTS DE L A FIFA La rubrique hebdomadaire de la rédaction de The FIFA Weekly

Depuis 2002 : 3 777 500 USD T H E F I FA W E E K LY

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COUPE DU MONDE U-20

Euphorie, larmes et élégance

Match à domicile Les Néo-Zélandais avant leur victoire contre le Myanmar (5:1).

Duel L’Allemand Marc Stendera (à g.) à la lutte avec le Hondurien Kevin López.

Le public de la Coupe du Monde U-20 est sous le charme de la légèreté brésilienne tandis que pour la jeune équipe des Fidji, l’aventure est déjà terminée. Cela n’a pas empêché le petit État insulaire de faire la fête. Coupe du Monde U-20 30 mai – 20 juin 2015 PHASE À ÉLIMINATION DIREC TE Quarts de finale · 14 juin Match 45

Brésil

Por tugal

Match 46

Mali

Allemagne

Match 47

États-Unis

Serbie

Match 48

Ouzbékistan

Sénégal

Semi-finals · 17 juin Match 49

Vainqueur du match 45

Vainqueur du match 48

Match 50

Vainqueur du match 47

Vainqueur du match 46

Match pour la 3ème place · 20 juin Match 51

Victoire historique pour les Fidji Les Brésiliens semblent en tout cas apprécier leur séjour en Nouvelle-Zélande et débordent d’enthousiasme sur le terrain. L’entrée de 30

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Perdant du match 49 Perdant du match 50

Finale · 20 juin Match 52

Vainqueur du match 49

Vainqueur du match 50

Tom Dulat / FIFA via Getty Images

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ors de son match contre la Corée du Nord, le 7 juin dernier, le Brésil, l’un des favoris de cette Coupe du Monde U-20 de la FIFA, Nouvelle-Zélande 2015™, a semblé avoir du mal à entrer dans la compétition... jusqu’à l’arrivée sur le terrain de Jean Carlos, qui a permis à son équipe de consolider son avance et de mener 2:0. “Ma mission était de marquer un but”, a déclaré l’intéressé à l’issue de la partie. Après avoir assisté pendant la première mi-temps aux assauts avortés de ses coéquipiers, incapables de percer la défense basse et compacte de la Corée du Nord, le jeune et talentueux attaquant débordait de motivation. Âgé de 19 ans, Jean Carlos est actuellement sous contrat avec le Real Madrid mais n’a pas encore eu la chance d’être appelé en équipe première. Depuis qu’il est petit, Jean Carlos pratique également le futsal, ce qui a permis au sélectionneur Rogério Micale de trouver les mots justes pour l’encourager. “Il m’a demandé de m’inspirer du futsal”, a expliqué l’attaquant après la victoire des siens (3:0). “De tirer dès que je voyais qu’il y avait un peu d’espace. C’est ce que j’ai fait. J’adore le futsal.” La joie se lit sur son visage.


COUPE DU MONDE U-20

“Un rêve s’est réalisé. Nous sommes incroyablement fiers.” Le gardien des Fidji Misiwane Nairube

Victoire brésilienne La “Seleção” s’impose 3:0 face à la Corée du Nord.

Jean Carlos illustre en effet un plus vaste projet. La légèreté de son jeu lui permet de marquer des buts, mais aussi d’offrir du très beau spectacle. “Mon idée du football repose sur une tactique offensive”, explique le sélectionneur Rogério Micale. “J’aime les attaques construites, basées sur des redoublements de passes. Depuis que je suis sur le banc, je m’efforce de faire comprendre ça aux joueurs.” Le technicien a pris la tête de l’équipe brésilienne quelques semaines seulement avant le début du tournoi. Malgré leur élimination précoce, les Fidji, ce petit pays insulaire situé au milieu du Pacifique sud, ont été la grande surprise de la phase de groupes. Face au Honduras, l’équipe du sélectionneur Frank Farina a pu fêter sa toute première victoire (3:0) dans un tournoi de la FIFA. Elle a même manqué de peu une improbable qualification pour les huitièmes de finale. Personne n’aurait imaginé pareil scénario dans le Groupe F. Il suffisait de jeter un regard dans les vestiaires du stade de Christchurch à l’issue de la partie pour comprendre l’ampleur de l’événement. Tous les joueurs se trouvaient enlacés autour du capitaine Jale Dreloa. Il y a eu des larmes de joie, des chants, des danses. Les Fidjiens euxmêmes semblaient avoir du mal à y croire. Dès leur arrivée en Nouvelle-Zélande, ils se sont fait une place à part dans le cœur du public. Cette popularité, ils l’ont gagnée en ne ménageant jamais leur peine sur le terrain et en défendant fièrement leurs couleurs. L’Argentine éliminée Le but inscrit lors de la lourde défaite (8:1) contre l’Allemagne avait marqué une première étape importante. Cette fois, ce n’est pas un palier que les Fidjiens ont franchi, mais un cap. “Nous sommes incroyablement fiers. C’est un rêve extraordinaire qui se réalise aujourd’hui”, confie le gardien Misiwane Nairube, très ému. “Nous ne nous y attendions pas vraiment.

Selfie Le milieu de terrain allemand Julian Brandt en compagnie de jeunes supporters.

L e f oo t b all de jeunes en Oc é anie Pendant la Coupe du Monde U -20 de la FIFA™, l’Océanie se préoc cupe aus si de la for mation des futures générations de joueurs. À Auckland s’es t déroulé un séminaire de la FIFA pour les entraîneurs de jeunes. Les Samoa amér icaines, les Îles Cook , les Fidji, la Nou velle - C alédonie, la Nouvelle - Z élande, la Papouasie - Nouvelle - Gui née, les Samoa, les Îles Salomon, Tahiti, les Tonga et le Vanuatu ont par ticipé à l’atelier. Cet te for mation de onze jours, organisée en par tenar iat avec le dépar tement technique de la C onfédération Océanienne de Football, était consacrée à l’hér itage de la Coupe du Monde U -20 et au développement du football de jeunes en gé néral. “Le football océanien n’es t peut- être pas au sommet de la pyramide, mais il progres se. Toutes nos as sociations membres dis posent aujourd’hui de programme s spécif ique s et durable s. L e s résultat s obtenus par les Fidji et la Nouvelle - Z élande dans le tour noi mondial témoignent de nos avancées”, s’es t réjoui Patr ick Jac quemet, direc teur technique de la confédération. t f w

Ce soir, nous quittons le terrain en vainqueurs et nous avons donné du bonheur à tous nos compatriotes.” Quant à l’Argentine, elle est la première grande équipe à quitter le tournoi, à l’issue de la phase de groupes. Avec six titres de championne du monde U-20 à son actif, l’Albiceleste comptait pourtant parmi les grands favoris de la compétition. Å tfw T H E F I FA W E E K LY

31


LE MIROIR DU TEMPS

T

H

E

N

Londres, Angleterre

1979

Evening Standard / Getty Images

Le milieu de terrain d’Arsenal Frank Stapleton se fait doucher par son kinésithérapeute.

32

T H E F I FA W E E K LY


LE MIROIR DU TEMPS

N

O

W

Widnes, Angleterre

2014

Anna Gowthorpe / The FA / Getty Images

Gemma Davison, l’ailière de Liverpool Ladies, participe au fameux “Ice Bucket Challenge”.

T H E F I FA W E E K LY

33



N E T Z E R L’ E X P E R T

LE S DÉC L AR AT IONS DE L A SEM AINE

Le beach soccer a-t-il de l’avenir ?

“C’est impossible de rivaliser avec eux. Quand on voit la concurrence qu’il y a entre eux, où chacun fait tout pour être meilleur que l’autre, on se dit que le trône ne va pas être libre avant quelques années encore.” Diego Forlán à propos de Lionel Messi et de Cristiano Ronaldo

“Je suis incapable de décrire ce que j’ai ressenti, c’est un rêve d’enfant qui s’est réalisé. Petit, je jouais souvent à ce jeu et j’avais une grande admiration pour les joueurs qui étaient sur la jaquette. Avoir l’honneur d’y être à mon tour, c’était quelque chose d’extraordinaire.” David Alaba au sujet de sa présence, à trois reprises, sur la jaquette des jeux FIFA d’EA SPORTS

Une dernière cigarette Netzer et l’humoriste Marty Feldman se préparent à un match de gala en 1972.

imago

S

i l’on analyse les chiffres des dernières Coupes du Monde de Beach Soccer de la FIFA™, c’est très clair : le beach soccer connaît un véritable boom qui ne semble pas près de s’arrêter. Cela n’a rien d’étonnant, car le football de plage pratiqué à haut niveau est très attrayant. On me demande souvent s’il peut être comparé au football qui se joue sur la pelouse. Oui, bien sûr ! Après tout, ce sont juste deux équipes qui visent chacune un but avec un ballon. Mais le beach soccer requiert d’autres talents. Les attaques doivent être menées promptement. Le ballon ne roule pas, ce qui laisse peu de temps pour réfléchir aux enchaînements. C’est le jeu précis et direct qui fait la beauté du beach soccer. Avant les rencontres internationales ou les matches de Coupe d’Europe, mes coéquipiers et moi profitions parfois de notre temps libre à la plage. Même si nous étions tous en pleine forme, nous nous sommes vite aperçus que jouer au football sur le sable était très fatigant. Je trouvais captivant de voir que d’excellents footballeurs avaient du mal à apprivoiser cette

surface inhabituelle. D’autres étaient au contraire dans leur élément. J’attends avec impatience le début de la prochaine Coupe du Monde de Beach Soccer, en juillet. Je suis curieux de savoir si la Russie conservera son titre face au Brésil. Å

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le football. Posez vos questions à Günter Netzer : feedback-theweekly@fifa.org

Vidéos, photos, infos : tout sur la Coupe du Monde de Beach Soccer.

“D’ici peu de temps, Neymar sera le plus grand joueur de la planète. Je crois qu’il peut mener le Brésil vers un nouveau sacre mondial.” Roberto Carlos à propos de Neymar

“Je voulais rassurer les plus jeunes. Je leur ai dit que j’avais des fourmis dans tout mon corps et que je sentais des choses bizarres dans mon estomac. Plusieurs d’entre elles m’ont répondu : ’Ça me fait plaisir que tu dises ça, je ressens exactement la même chose’. Alors nous nous sommes mises à rire.” Trine Ronning, capitaine de la Norvège, après sa victoire 4:0 contre la Thaïlande en Coupe du Monde Féminine T H E F I FA W E E K LY

35


FIFA PARTNER


LE TOURNANT

“Nous avons chamboulé le monde du football” Avec le Bhoutan, Karun ­Gurung a atteint le deuxième tour des qualifications pour la Coupe du Monde 2018. Il tient un restaurant à Thimphu.

Namzay Kumutha

E

spérons le meilleur, mais attendons-nous au pire – telle est la devise que nous avons gardée en tête pendant notre préparation pour deux rencontres contre le Sri Lanka, dans le cadre des qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018. Nous nous sommes très bien entraînés et sommes parvenus à remporter le match aller à l’extérieur, ainsi que le match retour. Oui, nous, le Bhoutan, ancienne dernière nation du Classement mondial de la FIFA, probablement une des plus mauvaise équipe de la planète. Ce triomphe signifie plus qu’une victoire. Je suis convaincu que mes coéquipiers et moi avons, à ce moment-là, chamboulé le monde du football. Quel match retour ! C’était le plus beau moment de ma carrière de footballeur. En commençant les entraînements pour cette double confrontation, j’ai tout de suite su que cette sélection pouvait frapper un grand coup. Je me retrouve au sommet de la montagne avec deux victoires en poche. Lorsque nous sommes arrivés au stade pour le match retour, tous les accès étaient barrés depuis une heure, car le lieu était noir de monde. Des gens chantaient un peu partout et, en plus des 25 000 spectateurs dans le stade, des milliers de personnes attendaient devant l’arène pour assister à la rencontre. C’est là que j’ai compris que notre pays était enfin prêt à accepter le football professionnel et que nous devions profiter de ce succès pour promouvoir notre sport partout auprès de ces gens venus nous prouver qu’ils nous soutenaient de tout leur cœur. Les rues de Thimphu étaient noyées dans une mer de drapeaux jaune et orange. Après la rencontre, nous avons regagné notre hôtel et nous avons discuté avec les fans rassemblés

dans les rues. Les visages que je croisais étaient rayonnants. La presse est venue des quatre coins du pays pour raconter notre histoire, l’histoire d’une entreprise. L’histoire du Petit Poucet du football mondial qui a signé deux victoires et passé un tour des qualifications pour la Coupe du Monde. Je suis extrêmement honoré de faire partie de cette équipe, au sein de laquelle je fais figure d’ancien du haut de mes 29 ans. Je ne gagne pas ma vie avec le football, je suis propriétaire d’un petit restaurant à Thimphu. Je suis persuadé que notre exploit a jeté les bases de la professionnalisation du football au Bhoutan. Je suis fier d’être l’un des pionniers de cette métamorphose. Å Propos recueillis par Emanuele Giulianelli

Nom Karun Gurung Date et lieu de naissance 9 juin 1986, Dagapela (Bhoutan) Poste Milieu de terrain Parcours de joueur 2004-2011 Druk Star 2012-2013 Thimphu City 2014 Druk United depuis 2015 FC Tertons Équipe du Bhoutan 41 sélections

Dans la rubrique “Le Tournant”, de grands noms du football reviennent sur les moments qui ont marqué leur vie. T H E F I FA W E E K LY

37


CLASSEMENT MONDIAL MASCULIN

Leader Entrées dans le Top 10 Sorties du Top 10 Nombre total de matches disputés Équipes avec le plus grand nombre de matches Plus grande progression en termes de points Plus grande progression en termes de places Plus grand recul en termes de points Plus grand recul en termes de places P osition Équipe

+/- Points

Allemagne (inchangé) France (9e, plus 2) Suisse (11e, moins 2) 44 Madagascar, Namibie (6 matches) Madagascar (+ 122 points) Madagascar (+ 37 places) Rwanda (– 128 points) Maldives (– 38 places)

P osition Équipe

+/- Points

P osition Équipe

1 Allemagne

0 1775

55 Égypte

-4

596

109 Canada

2 Belgique

1 1509

56 RD Congo

-2

591

110 Bénin

3 Argentine

-1 1496

57 Turquie

-5

590

4 Colombie

0 1435

58 République de Corée

-1

587

5 Brésil

0 1392

59 Gabon

-4

6 Pays-Bas

0 1378

60 République d’Irlande

2

7 Portugal

0 1229

61 Pérou

8 Uruguay

0 1183

Dernière mise à jour : 4 juin 2015 +/- Points

P osition Équipe

+/- Points

6

290

162 Malaisie

4

121

-16

289

164 Hong Kong

5

118

111 Botswana

-7

285

165 Yémen

3

117

112 St-Vincent-et-les-Grenadines

-2

279

166 Bangladesh

3

116

583

113 Madagascar

37

278

167 Porto Rico

0

114

581

114 Saint-Kitts-et-Nevis

-2

275

168 Dominique

-3

112

2

546

115 Azerbaïdjan

1

272

169 Nouvelle-Calédonie

6

111

62 Bulgarie

5

537

116 République dominicaine

2

257

170 Pakistan

3

106

9 France

2 1164

63 Australie

1

532

117 Niger

2

251

171 Îles Vierges américaines

3

104

10 Espagne

0 1147

64 Norvège

6

528

118 Palestine

23

242

172 Tchad

-20

100

11 Suisse

-2 1146

65 Jamaïque

9

524

119 Zimbabwe

4

238

173 Turkménistan

-14

99

12 Roumanie

0 1115

66 Burkina Faso

0

520

119 Libye

-7

238

174 Guam

2

97

13 Italie

0 1101

67 Trinité-et-Tobago

-2

519

121 Syrie

4

234

175 Laos

3

94

14 Costa Rica

1 1056

68 Zambie

9

90

15 Angleterre

-1 1051

69 Afrique du Sud

16 République tchèque

2 1036

70 Monténégro

17 Slovaquie

2 1012

18 Croatie

-1

-8

517

122 Lesotho

-1

226

176 Maurice

-10

515

123 Kenya

-6

220

177 Kirghizistan

-24

89

5

513

124 Moldavie

-4

219

178 Maldives

-38

86

71 Ouganda

0

504

125 Koweït

1

218

178 Cambodge

1

86

992

72 Venezuela

-3

497

126 Bermudes

2

217

178 Chinese Taipei

1

86

19 Chili

-3

989

73 Émirats arabes unis

-5

496

127 Vietnam

-3

215

181 Montserrat

-9

74

20 Autriche

5

946

74 Ouzbékistan

-2

479

127 Tanzanie

-20

215

182 Tahiti

3

71 70

21 Algérie

-1

941

75 Honduras

1

462

129 Thaïlande

13

207

183 Népal

-2

22 Pays de Galles

-1

929

76 Haïti

3

442

129 Liechtenstein

-2

207

184 Brunei

-2

69

23 Mexique

-1

926

77 Togo

3

438

131 Luxembourg

6

201

185 Macao

-2

66

24 Côte d’Ivoire

-1

916

78 Finlande

0

410

132 Barbade

-2

196

186 Sri Lanka

2

64

25 Grèce

-1

899

79 RP Chine

3

409

133 Kazakhstan

1

195

187 Seychelles

2

60

26 Russie

1

833

80 Belarus

3

400

134 Burundi

-12

194

188 São Tomé-et-Principe

2

58

27 États-Unis

1

823

81 Mozambique

5

391

135 Liban

9

188

189 Îles Caïmans

2

48

28 Écosse

2

818

82 Lettonie

3

390

136 Sainte-Lucie

-5

186

190 Comores

-5

44

29 Tunisie

2

808

83 Sierra Leone

5

387

137 Philippines

0

183

190 Îles Salomon

2

44

29 Danemark

0

808

84 Arménie

-7

383

138 Nouvelle-Zélande

6

180

192 Saint-Marin

2

40

31 Équateur

3

806

85 Paraguay

-4

382

139 Géorgie

0

173

193 Turks et Caicos

-10

33

32 Bosnie-et-Herzégovine

0

802

86 Irak

0

381

139 Tadjikistan

4

173

194 Îles Vierges britanniques

4

29

32 Pologne

3

802

87 Chypre

9

377

141 République centrafricaine

3

161

195 Fidji

1

28

34 Ghana

-8

800

88 Angola

1

374

141 Inde

6

161

196 Bahamas

2

26

35 Ukraine

-2

784

89 Bolivie

3

371

143 Myanmar

15

160

197 Soudan du Sud

-4

24

36 Sénégal

0

782

89 Salvador

-5

371

144 Curaçao

4

159

198 Samoa

-2

21

37 Islande

1

769

91 Estonie

2

370

145 Malte

4

154

199 Mongolie

1

19

38 Cap-Vert

-1

746

92 Maroc

-2

369

146 Timor oriental

5

151

200 Vanuatu

-5

17

39 Suède

0

737

93 Guatemala

40 Israël

6

725

94 Rwanda

-3

348

146 RDP Corée

10

151

200 Tonga

1

17

-21

346

148 Liberia

-16

149

202 Papouasie-Nouvelle-Guinée

0

13

-20

146

203 Samoa américaines

0

12

5

141

204 Andorre

0

8

41 Iran

-1

717

95 Malawi

2

345

149 Mauritanie

42 Hongrie

1

685

96 Lituanie

4

341

150 Suriname

43 Nigeria

2

681

97 Qatar

2

334

151 Aruba

-15

138

204 Érythrée

0

8

44 Irlande du Nord

-2

676

98 Arabie saoudite

-3

329

151 Afghanistan

-16

138

206 Somalie

0

6

45 Guinée

-4

673

99 Éthiopie

2

324

151 Nicaragua

3

138

207 Djibouti

0

4

45 Serbie

-1

673

100 ARY Macédoine

5

321

154 Singapour

8

136

207 Îles Cook

0

4

47 Congo

2

666

101 Oman

-4

319

155 Guinée-Bissau

-23

131

209 Anguilla

0

2

48 Slovénie

-1

653

102 Îles Féroé

0

318

155 Indonésie

4

131

49 Cameroun

-1

641

103 Jordanie

0

316

155 Belize

4

131

50 Guinée équatoriale

11

635

104 Antigua-et-Barbuda

2

313

158 Guyana

5

129

51 Albanie

6

624

105 Namibie

9

303

159 Bhoutan

4

128

52 Japon

-2

623

106 Bahreïn

2

299

160 Gambie

-3

124

52 Mali

4

623

107 Cuba

2

295

160 Grenade

11

124

54 Panamá

-1

597

108 Soudan

3

292

162 Swaziland

14

121

38

T H E F I FA W E E K LY

http://fr.fifa.com/worldranking/index.html


PUZZLE

Revue hebdomadaire publiée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA)

Président Joseph S. Blatter

1

2

3

3

9 7

Secrétaire Général Jérôme Valcke

9

5

6

3

3 8 6

2

8

4

5

1

3

8

7

3

2

2

5

9

5

MOYEN

1

Correction Nena Morf (responsable), Martin Beran, Kristina Rotach

8

7

4 2

Collaborateurs réguliers Ronald Düker, Luigi Garlando, Sven Goldmann, Andreas Jaros, Jordi Punti, Thomas Renggli, David Winner, Roland Zorn

5

6

7 6

7

1

Assistantes de rédaction Alissa Rosskopf

3 3

Production Hans-Peter Frei

3

2

2

7 6

9

5

8

8

5

6

Responsables de projet Bernd Fisa, Christian Schaub

6

8

3

Ont contribué à ce numéro Emanuele Giulianelli, Mark Gleeson, Franco Nicolussi

Contact feedback-theweekly@fifa.org

8 1

2

Conception artistique Catharina Clajus

Impression Zofinger Tagblatt AG

1

5

Rédaction Alan Schweingruber (rédacteur en chef adjoint), Sarah Steiner

Traduction www.sportstranslations.com

4

1

Rédacteur en chef Perikles Monioudis

Mise en page Richie Krönert (responsable), Tobias Benz, Susanne Egli

2

4

Directeur de la Communication et des Affaires publiques Nicolas Maingot (a. i.)

Service photo Peggy Knotz, Andres Wilhelm (adjoint)

4

FACILE

5

7

1

6

4

DIFFICILE

8 1

3

6

4

4

3

1

9

7

Internet www.fifa.com/theweekly La reproduction des photos et des articles, y compris sous forme d’extraits, est interdite, sauf accord de la rédaction et sous réserve de la mention “The FIFA Weekly, © FIFA 2015”. La rédaction n’a aucune obligation de publier des textes ou des photos non sollicités. La FIFA et le logo FIFA sont des marques déposées par la FIFA. Produit et imprimé en Suisse.

5

Les opinions exprimées dans The FIFA Weekly ne reflètent pas nécessairement celles de la FIFA.

8

1

9

2

3

6 9 2

9

8

3

5

1 6

T H E F I FA W E E K LY

Puzzles courtesy: opensky.ca/sudoku

Éditeur FIFA, FIFA-Strasse 20, Case postale, CH-8044 Zurich Téléphone +41-(0)43-222 7777, Fax +41-(0)43-222 7878

Le but du jeu est de remplir la grille avec des chiffres de 1 à 9, qui ne se trouvent jamais plus d’une fois dans la même ligne, la même colonne ou le même carré de 3x3.

39


Développer le football partout et pour tous

Organiser des tournois captivants

Œuvrer pour la société et l’environnement

Pour le jeu. Pour le monde. La FIFA s’engage à développer le football pour le bénéfice de tous. Sa mission est de : Développer le jeu L’objectif premier de la FIFA est de développer le football dans ses 209 associations membres. La Coupe du Monde de la FIFA™ lui donne les ressources nécessaires pour lui permettre d’investir USD 550 000 par jour dans le développement du football partout dans le monde. Toucher le monde La FIFA entend également toucher le monde à travers ses compétitions et événements internationaux qui fédèrent et inspirent les peuples du monde entier.

FIFA.com

Bâtir un meilleur avenir Le football est bien plus qu’un simple sport. Son universalité lui confère un pouvoir unique et une portée qu’il convient de gérer avec précaution. La FIFA est convaincue de son devoir envers la société qui dépasse les frontières du football.


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