N o 25/2015, 26 JUIN 2015
ÉDITION FRANÇAISE
Fédération Internationale de Football Association – Depuis 1904
Copa América 2015
Le vieil amour de l'Amérique du Sud CANADA 2015 L’AUSTRALIE EN FÊTE
SEPP BLATTER HOMMAGE À TOSTÃO
GÜNTER NETZER LA DÉCENNIE DE L’ALLEMAGNE W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY
L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL
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S epp Blatter “Pelé, Rivelino, Jairzinho et Carlos Alberto étaient les grandes stars du Brésil en 1970”, écrit le Président de la FIFA dans son éditorial. “Mais c’est Tostão, avec sa précision et sa maîtrise du ballon, qui sublimait cette équipe et a permis d’en faire la meilleure du siècle.”
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L e petit pont Jordi Punti s’est penché sur ce dribble, qu’il considère comme l’essence même du génie créatif. Découvrez l’histoire d’un geste qui ne fonctionne pratiquement qu’à l’instinct.
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Amérique du Nord et Centrale 35 membres www.concacaf.com
Copa América En 2015, le casting du grand rendez-vous sud-américain apparaît plus étincelant que jamais. Cette compétition prestigieuse est l’occasion pour les stars exilées en Europe de revenir sur leurs terres … et d’éveiller quelques souvenirs. Sven Goldmann s’est rendu au Chili pour nous en dire plus.
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Günter Netzer “L’Allemagne jouera un rôle important dans tous les tournois à venir pendant les dix prochaines années.”
L e tournant En raison d’une blessure, Mats Gren a dû se résoudre à rompre à l’amiable un contrat avec le Borussia Dortmund. Ce coup du sort l’a poussé à rester au Grasshopper de Zurich, où il est devenu une véritable légende. “Je ne regrette rien”, assure le Suédois.
La vieil amour de l’Amérique du Sud Notre photo de couverture montre Lionel Messi avec le drapeau argentin. La sélection albiceleste a déjà remporté 14 fois la Copa América, autrefois appelée Campeonato Sudamericano de Fútbol.
Amérique du Sud 10 membres www.conmebol.com
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Canada 2015 Les Australiennes ont remporté un succès important face au Brésil en huitièmes de finale. Désormais, elles visent le titre suprême.
The FIFA Weekly App Le FIFA Weekly, magazine de la FIFA, paraît chaque vendredi en quatre langues. Il est également disponible gratuitement pour votre smartphone ou tablette. http://fr.fifa.com/mobile 2
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Coupe du Monde de Beach Soccer
Coupe du Monde U-17
9 – 19 juillet 2015, Portugal
17 octobre – 8 novembre 2015, Chili
Getty Images (3), imago
Adidas
L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL
Europe 54 membres www.uefa.com
Afrique 54 membres www.cafonline.com
Asie 46 membres www.the-afc.com
Océanie 11 membres www.oceaniafootball.com
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Japon Les Urawa Red Diamonds sont la première équipe à boucler la première phase de la J.League sans avoir goûté à la défaite.
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Fabien Barthez Le Français jette un regard critique sur l’évolution du poste de gardien de but au cours des dernières années.
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À DÉCOUVERT
La fièvre des tournois
Mario Wagner / 2Agenten
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a Premier League, la Liga, la Bundesliga et la Serie A se trouvent, comme de nombreuses autres premières divisions, en pleine pause estivale. Cela ne veut pas dire pour autant que le public doive se passer de football de haut niveau. En effet, on continue de jouer dans certains championnats nationaux aux quatre coins du globe et les supporters peuvent se régaler en suivant les matches de tournois proposant un plateau exceptionnel. Au Canada, la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™ est ainsi entrée dans la phase à élimination directe et les émotions fortes sont plus que jamais au rendez-vous. En Nouvelle-Zélande, le suspense a duré jusqu’au bout lors de Coupe du Monde U-20 de la FIFA™, remportée par la Serbie, pays où le football jouit d’une riche tradition. La Gold Cup de la CONCACAF est quant à elle sur le point de débuter, tout comme la Coupe du Monde de Beach Soccer de la FIFA, Portugal 2015™. Ces tournois, comme certains autres, font bien sûr l’actualité de notre magazine. Notre confrère Sven Goldmann se trouve ainsi actuellement au Chili où il suit pour nous la Copa América, qui jouit toujours d’une aussi belle réputation auprès des supporters sud-américains et du monde entier. Les stars sont, elles aussi, nombreuses à avoir fait le déplacement. Rarement cette compétition aura été aussi prestigieuse et d’un niveau technique aussi élevé. Plongez à votre tour en plein cœur de l’événement. Å Perikles Monioudis
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SOUS LE SIGNE DE LA NOSTALGIE L’Amérique du Sud vit au rythme de la Copa América, dont l’édition 2015 rassemble un nombre de stars encore jamais vu. Mais cette prestigieuse compétition est aussi un voyage dans la passé, comme nous l’explique Sven Goldmann depuis Santiago du Chili.
Santiago du Chili Une supportrice a les yeux rivés sur l’écran de la retransmission publique.
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Matias Delacroix / Agenciauno
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n petit garçon s’est élancé sur le terrain. Le duel entre le tenant du titre uruguayen et la Jamaïque disputé au stade d’Antofagasta pour le compte de la troisième journée de la compétition suivait son cours. L’enfant, à peine âgé de neuf ou dix ans, était vêtu du maillot de l’équipe du Chili. Peut-être a-t-il pensé que le match était déjà terminé. Il s’est en tout cas précipité vers le capitaine uruguayen Diego Godín pour l’enlacer. Surpris, ce dernier lui a fait remarquer qu’il restait encore des arrêts de jeu à disputer et que la Jamaïque pouvait encore égaliser. Il a donc gentiment reconduit cet invité inattendu vers le bord du terrain. Au coup de sifflet final, la Celeste avait pourtant réussi à conserver son avantage (1:0). Le défenseur de l’Atlético Madrid et son jeune admirateur se sont à nouveau croisés à l’entrée du tunnel. Cette fois, Godín a affectueusement tapoté la tête de l’enfant. Cette anecdote illustre parfaitement l’état d’esprit dans lequel se déroule la 44e édition du plus vieux tournoi international au monde. Les stars sud-américaines sont de
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Patience, jeune garçon Un supporter se rue sur le capitaine de l’Uruguay Diego Godín avant la fin du match.
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retour à la maison et ce n’est pas si souvent. Le stade national de Santiago est le plus grand de la compétition, avec 48 000 places. Il surprend pourtant par son ambiance d’un autre âge. Quatre vénérables projecteurs équipés de 56 lampes à incandescence éclairent le terrain. Il n’y a pas de loges réservées aux personnalités. Les vendeurs ambulants proposent donc popcorn, café et cacahouètes au milieu des célébrités telles que la présidente Michelle Bachelet. Fête en bord de plage À l’exception du stade Monumental, antre de Colo-Colo également située à Santiago, tous les autres sites affichent des capacités en deçà de 30 000 spectateurs. Ces arènes portent les noms d’anciens footballeurs (Elías Figueroa à Valparaiso), de maires (Germán Becker à Temuco) ou d’architectes (Calvo y Bascuñán à Antofagasta). Minuscule mais dotée d’un charme aérien, l’enceinte de La Serena s’appelle La Portada, en référence à une porte en pierre datant de l’époque coloniale. C’est dans ce bâtiment unique en son genre que 18 000 personnes ont pu assister à la dernière édition du derby du Río de la Plata entre l’Uruguay et l’Argentine au premier tour.
Stade national de Santiago Le stade de la capitale chilienne (48 000 places) est l’épicentre de cette Copa América.
Les stars sud-américaines sont de retour à la maison et ce n’est pas si souvent.
X-Cam, Magaly Visedo / Agenciauno, AFP
Très demandé Le Paraguayen Lucas Barrios devant les médias.
La confrontation entre les deux doubles champions du monde a incontestablement marqué le premier temps fort de cette Copa América. Pendant une semaine, La Serena s’est transformée en une annexe d’une république du football de La Plata imaginaire. L’Avenida del Mar, qui longe la plage de La Serena jusqu’à la commune voisine de Coquimbo, était entièrement occupée par des Argentins et des Uruguayens. Les deux groupes ont fait la fête ensemble dans une ambiance chaleureuse, sous le froid soleil hivernal du nord du Chili. Mais le soir du match, le thermomètre était le seul à parler de froid. Sur le terrain comme en tribunes, la passion réchauffait les cœurs. Le public était pratiquement exclusivement composé de touristes des deux nations, qui avaient fait le déplacement pour l’occasion. Environ 10 000 Argentins et 7 000 Uruguayens étaient présents avec leurs drapeaux,
Veille de match à La Serena L’Argentine affronte le Paraguay le 13 juin, pour un match nul 2:2. T H E F I FA W E E K LY
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out a vraiment commencé pour Deshorn Brown une fois sa tâche (étonnamment bien) accomplie. Un dernier sprint vers le banc des remplaçants. Dieu seul sait où le joueur avait caché son smartphone, mais apparemment à un endroit suffisamment accessible pour avoir le temps de le récupérer et de retourner à toute vitesse sur le terrain. Il s’est dirigé vers Lionel Messi, qui venait de disputer son centième match avec l’Albiceleste. La Pulga n’a pas livré sa meilleure prestation, mais c’était le cadet des soucis de Brown. Avant que la star planétaire argentine ne regagne les vestiaires du stade Sausalito de Viña del Mar, son adversaire jamaïcain, arborant un sourire irrésistible, est venu lui demander s’ils pouvaient faire un selfie ensemble. Messi a semblé un peu déconcerté avant d’accepter. Voilà une des scènes les plus étranges de cette édition de la Copa América.
Débuts convaincants contre l’Uruguay Puis, quelques heures après le match face à l’Argentine, Brown a fait savoir au monde entier que cette défaite 1:0 ne le peinait pas outre mesure car il avait affronté le meilleur joueur du monde. En tant que prétendant au titre virtuel, l’attaquant de Vålerenga (Oslo) a un peu minimisé sa valeur et celle de ses coéquipiers. Or durant la compétition sud-américaine, les Jamaïcains ont prouvé qu’ils n’étaient pas si inoffensifs que cela. D’ailleurs, tous ceux qui avaient sous-estimé la Jamaïque ou ne l’avaient pas prise au sérieux ont eu tort. Les Reggae Boyz de Kingston et Montego Bay ont été dignes de l’invitation que la CONMEBOL leur a adressée après leur sacre en Coupe des Caraïbes. Les insulaires se sont inclinés 1:0 à l’issue de leurs trois matches de groupe, mais ils ont convaincu. Les statistiques de leur première partie contre l’Uruguay étaient plus que correctes : avec une possession de balle de 51 %, ils se sont parfois montrés supérieurs au tenant du titre. Ensuite, le Paraguay, finaliste de la Copa 2011, a été bien aidé par la maladresse du gardien
Duwayne Kerr. Celui-ci a malencontreusement repoussé le ballon sur Édgar Benítez, qui ne s’est pas posé de question pour inscrire le but victorieux. Lors de la dernière défaite de la Jamaïque, l’Argentine, finaliste de la dernière Coupe du Monde de la FIFA™, s’est contentée d’un but précoce et sans éclat de Gonzalo Higuaín. Sans trop s’attarder sur les résultats, le plus grand des outsiders a fêté cette première réussie en Copa América. Comme la CONMEBOL n’est composée que de dix membres, elle invite depuis 1993 des nations à compléter le tableau des participants. Si le Japon a déjà été de la partie, la plupart des équipes accueillies viennent d’Amérique du Nord ou d’Amérique centrale. Parmi les habitués, comptant déjà quatre participations, on retrouve le Costa Rica, équipe surprise de Brésil 2014 qui figurait pourtant dans le groupe de l’Angleterre, de l’Italie et de l’Uruguay. La suite est connue : le Costa Rica a devancé tous ses adversaires et s’est arrêté en quarts de finale contre les Pays-Bas. Schäfer en attend davantage Cette année, les Mexicains n’ont pas été à la hauteur. Ils ont aligné une équipe B et n’ont engrangé que deux points en trois affrontements. De leur côté, les Reggae Boyz ont repris du poil de la bête après un passage à vide de plusieurs années. Ils vivent toujours un peu sur leur seule participation à une Coupe du Monde, qui remonte déjà à 1998. «Tout le monde en parle ici, mais dix-sept ans c’est une éternité en football», confie Winfried Schäfer, le sélectionneur allemand de la Jamaïque. Concernant la prestation de son équipe au Chili, il est assez content et se dit très fier de ses joueurs. Il aurait cependant aimé repartir avec un vrai résultat : «Je ne veux pas stagner, je veux travailler et progresser.» Espérons que trois ans suffisent pour décrocher une deuxième participation à une Coupe du Monde, en Russie, 20 ans après celle de 1998 en France. Sven Goldmann
Une photo pour la route Les «Reggae Boyz» prennent la pose aux côtés de Cavani (2e d. g.). 10
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Vacances ou Copa, il faut choisir De ce point de vue, la Copa América est donc aussi un voyage dans le passé. En assistant aux rencontres, on ne peut s’empêcher de songer à une époque où le football sud-américain occupait le devant de la scène mondiale et locale. On en est bien loin. Depuis des décennies, les meilleurs footballeurs du continent s’exilent en masse vers les championnats européens richement dotés. Ils ne rentrent à la maison que pour les vacances, mais le football est souvent bien loin de leurs préoccupations. Une fois tous les quatre ans, les artistes sud-américains sont donc en représentation sur leur continent. Il faut pourtant se creuser les méninges pour trouver trace d’un casting aussi alléchant en Copa América : Messi, Agüero, Carlos Tévez ou Javier Mascherano pour l’Argentine ; Cavani et Godín pour l’Uruguay ; Neymar et David Luiz pour le Brésil ; Radamel Falcao et James Rodríguez pour la Colombie… À 33 ans, le Paraguayen Roque Santa Cruz peut même encore prétendre appartenir à cette élite. En 99 ans de Copa América, la Chili n’a encore jamais eu l’occasion de mettre la main sur le trophée. L’édition 2015, organisée entre Antofagasta dans le désert d’Atacama et Temuco dans l’Araucanie constitue une opportunité de rêve de remédier à cette situation. Aucun pays n’incarne la nostalgie sud-américaine comme le Chili. Sa soif de victoire est d’autant plus grande que ses succès sportifs sont rares. Quand le tennisman Nicolás Massú a remporté la première médaille d’or olympique du pays en 2004 à Athènes, le commentateur n’a pas pu s’empêcher de le proclamer mejor deportista de todos los tiempos, meilleur sportif de tous les temps. Le clip connaît encore aujourd’hui un certain succès sur YouTube. Les amateurs de football ont dû encore patienter quatre ans de plus avant d’assister à la première victoire de leur équipe nationale sur l’Argentine. La Roja s’était imposée 1:0 à Santiago face à une sélection
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UN INVITÉ SURPRENANT
leurs chants et leurs conversations. L’ambiance ressemblait à s’y méprendre à celle que l’on retrouve au Centenario de Montevideo ou au Monumental de Buenos Aires. L’Albiceleste l’a finalement emporté 1:0, prenant ainsi sa revanche sur la défaite concédée face à ce même adversaire en quart de finale de l’édition 2011 à Santa Fe. Comme toujours, Edinson Cavani n’a pas ménagé ses efforts, Sergio Agüero a inscrit l’unique but de la partie et Lionel Messi a été élu homme du match. El Matador, El Kun et La Pulga étaient donc à l’affiche dans un stade où le plus grand événement annuel est habituellement le derby local entre le Deportes La Serena et Coquimbo Unido. Peut-on imaginer plus beau cadeau aux amateurs de football de la région ?
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albiceleste emmenée par un jeune numéro 18 aux cheveux longs, un certain Lionel Messi… Auteur de ce but capital, Fabián Orellana a immédiatement été surnommé El Historico par tout un peuple. Plus près de nous encore, la Roja de Todos, toute de rouge vêtue, a su gagner le respect des Chiliens en proposant un football exigeant, servi par un engagement à toute épreuve. La victoire (2:0) sur l’Espagne au premier tour de Brésil 2014 avait, à l’époque, confirmé ces progrès. Dans ce contexte, les internationaux chiliens se savent attendus au tournant cet été. Un selfie en première page Confrontée aux manifestations particulièrement dures des étudiants et des professeurs, la présidente a tout de même tenu à assister à l’ouverture du tournoi. Dans une atmosphère chaleureuse justifiée par la v ictoire sur l’Équateur, Michelle Bachelet est ensuite allée poser dans les vestiaires en compagnie de ces serviteurs de l’État un peu particuliers, comme l’avait fait avant elle la chancelière fédérale allemande Angela Merkel p endant la Coupe du Monde de la FIFA 2006™. Son pari a payé. Sa photo joue contre joue avec le gardien Claudio Bravo a fait la première page de tous les journaux le lendemain.
¡Vamos, Peru! Les fans péruviens, venus en voisins, encouragent leur sélection.
Raul Zamora / Agenciauno, AFP, Magaly Visedo / Agenciauno
Aucun pays n’incarne la nostalgie sud-américaine comme le Chili. L’équipe du Chili n’a jamais paru aussi forte qu’aujourd’hui. Dans les cœurs des supporters, elle rivalise même avec celle qui avait obtenu la troisième place de l’épreuve suprême en 1962. Les premiers rôles de cette superproduction sont actuellement tenus par Alexis Sánchez (le roi du dribble), Gary Medel (le général de la défense) et l’exubérant Arturo Vidal. Ce dernier incarne cependant son personnage avec un peu trop de talent. Auteur d’un doublé contre le Mexique (3:3), le Turinois a fêté sa performance au casino. En état d’ébriété, il a provoqué un grave accident de voiture sur le chemin du retour. Il a donc passé la nuit en garde à vue. Ses excuses larmoyantes à sa famille, à l’équipe et au peuple chilien sont passées en boucle à la télévision le jour suivant. Ses proches et le sélectionneur Jorge Sampaoli lui ont accordé leur pardon ; en ce qui concerne le peuple chilien, il faudra encore attendre quelques semaines avant de connaître la réponse. La décharge
Marcelo Martins L’attaquant bolivien après la victoire de son équipe face à l’Équateur.
Fête au salon de coiffure Un groupe de supporters colombiens à Antofagasta. T H E F I FA W E E K LY
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Réconfort Le Colombien James Rodríguez (à g.) chuchote à l’oreille du Brésilien Neymar. 12
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Rodrigo Saenz / Agenciauno
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d’adrénaline involontairement provoquée par Vidal semble cependant bénéficier au Chili. Après avoir écrasé (5:0) la Bolivie, également qualifiée pour la suite du tournoi, tout le pays a sombré dans une ivresse bienheureuse. Évidemment, le fautif était titulaire. Sa sortie à la mi-temps s’explique sans doute davantage par la volonté de Sampaoli de faire souffler ses cadres avant le quart de finale contre l’Uruguay que par une quelconque sanction liée à ses incartades. Les faits lui ont donné raison, puisque le Chili a remporté (1:0) ce match capital.
“Il ne fait aucun doute que la Copa América est plus compétitive que jamais.”
À chaudes larmes Le Chilien Arturo Vidal s’excuse auprès de son peuple pour son accident de voiture (17 juin 2015).
AFP, Hernan Contreras / Agenciauno
Sergio Agüero, Argentine
Vidal n’est pas la seule superstar à vivre une Copa América compliquée. Le Brésilien Neymar peine à trouver ses marques… et à garder ses nerfs. Tout avait pourtant bien commencé contre le Pérou. Le Barcelonais avait répondu à l’ouverture du score péruvienne en égalisant de la tête, fait suffisamment rare chez lui pour être signalé. Par la suite, il s’était fendu d’une ouverture lumineuse à destination de Douglas Costa sur l’action victorieuse. Mais face à la Colombie, Neymar a montré un autre visage. Peut-être faut-il y voir le fantôme de la blessure subie en Coupe du Monde face aux Cafeteros, à moins qu’il ne s’agisse des nouvelles spéculations au sujet des possibles irrégularités financières qui entoureraient son transfert de Santos à Barcelone. Toujours est-il que rien ne lui a réussi au cours de ce match. Pour ne rien arranger, le ton est monté avec les Colombiens Carlos Bacca et Jeison Murillo. L’affaire a pris de telles proportions que l’arbitre n’a eu d’autre choix que d’expulser Neymar et Bacca. Les Auriverde n’ont donc pas seulement perdu le match (1:0), mais aussi leur atout offensif numéro un. Le Brésilien ayant cru bon de poursuivre son esclandre dans les vestiaires, il a en plus écopé d’une suspension de quatre matches. La Copa est donc d’ores et déjà terminée pour lui. Sans lui, la Seleção a eu bien du mal à venir à bout du Venezuela (2:1). Ce succès lui ouvre malgré tout les portes des quarts de finale. De leur côté, les Colombiens se sont contentés d’un nul vierge de tout but contre le Pérou afin de valider leur billet pour la suite du tournoi.
Duo d’enfer Les Argentins Sergio Agüero et Lionel Messi.
Le tournoi le plus relevé “Il ne fait aucun doute que la Copa América est plus compétitive que jamais”, affirme l’Argentin Agüero. Il faut dire que son équipe, elle non plus, n’a pas été épargnée par les coups du sort. Ayant pris un avantage conséquent devant le Paraguay par l’intermédiaire d’Agüero et Messi, l’Argentine se pensait à l’abri, ce qui ne l’a pas empêchée de concéder le nul 2:2. Le but égalisateur est l’œuvre de Lucas Barrios, né en Argentine d’une mère paraguayenne. Ce dernier s’est fait un nom à Colo-Colo, au Chili, avant d’être sacré meilleur buteur mondial de l’année 2008. Son sélectionneur, l’Argentin Ramón Díaz, peut se frotter les mains. De toute évidence, cette Copa América 2015 a le sens de l’ironie. Å
C op a A mér ic a Nom jusqu’en 1972 : C ampeonato Sudamer ic ano de Fútbol Fréquenc e : Tous le s quatre ans Première édit ion : 1916 Par t ic ipan t s : 12 séle c tions nationale s (avec deu x inv ité s depuis 1993) Tenant du t it re : Ur uguay (2011) Plus t it ré : Ur uguay (15 sacre s) Meilleur s bu t eur s (17 bu t s) : Nor ber to Ménde z (A rg) et Z izinho (Bra)
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LE S CHAMPIONN AT S À L A LOUPE
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J.League japonaise
P r e m iè r e é t a p e p o u r l e s Ur aw a Re d s Perikles Monioudis est rédacteur en chef de “The FIFA Weekly”.
Les footballeurs japonais ne sont jamais passés inaperçus dans les grands championnats du monde, à commencer par l’Europe. Yoshinori Muto, attaquant de 22 ans en tête du classement des buteurs de J.League, a été transféré pour 2,8 millions d’euros du FC Tokyo à Mayence, en Bundesliga allemande. Le jeune attaquant de 19 ans Masaya Okugawa (Kyoto Sanga) s’est, lui, engagé avec la puissante formation autrichienne du Red Bull Salzbourg. La première des trois phases du championnat japonais est en passe de se terminer. Les meilleures équipes des deux premiers
TRIBUNES
tours s’affronteront lors d’une phase finale pour décrocher le titre. Les Urawa Red Diamonds se sont rapidement adjugé le “premier tiers” de la J.League, une compétition à laquelle participent 18 clubs. Leur récent match nul 1:1 contre Vissel Kobe a été suffisant. Le 13e du classement général s’est pourtant bien battu et a même su tirer profit de l’expulsion du défenseur des Reds Tomoya Ugajin (second carton jaune à la 75e minute), en égalisant par Kazuma Watanabe (84e). C’est Tsukasa Umesaki qui avait donné l’avantage aux Reds après 27 minutes de jeu. “Chaque rencontre est difficile”, explique l’entraîneur d’Urawa Mihailo Petrović après ce match capital. “C’est également valable après ce nul car nous restons invaincus. Or chaque équipe veut être la première à s’imposer face à nous. Cela fait déjà dix ans que je travaille en J.League et c’est la première fois que je vivais 6 minutes d’arrêts de jeu. Mes joueurs ont tout donné, n’oublions pas que nous étions réduits à dix”, poursuit le Serbe.
Avec ce dernier partage des points, les champions 2006 restent sur une série de 16 matches sans défaite. Ils trônent en haut du classement avec 38 unités, devant Sanfrecce Hiroshima (33) et le FC Tokyo (32). Les deux premières équipes (au terme de la phase 3) obtiendront leur billet pour la Ligue des Champions de l’AFC. Cette année, Gamba Osaka s’est qualifié pour les quarts de finale de ce prestigieux tournoi. En août et septembre, ils affronteront au meilleur des deux manches les Sud-Coréens de Jeonbuk Hyundai Motors. Peu avant la fin de la première phase du championnat japonais, Gamba pointe au quatrième rang avec 29 unités. Samedi 27 juin, les Reds recevront l’avant-dernier, Albirex Niigata. Si l’équipe de Petrović résiste, elle entrera dans l’histoire car aucun club n’est jamais parvenu à rester invaincu tout au long du premier tour. Voilà une nouvelle qui devrait réjouir leurs supporters, qui forment la plus grande association de fans de J.League. Å
Qualifiés pour la phase finale Les Urawa Reds Diamonds célèbrent leur victoire au premier tour. 14
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Asahi Shimbun / Getty Images
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Renfort Mbenza Bedi est présenté aux supporters de Renaissance.
Coupe de RD Congo
La Coupe du p r e s t i ge Mark Gleeson est journaliste et
Le week-end dernier, la Coupe est entrée dans la dernière ligne droite. Les six équipes encore en lice se sont affrontées à Lubumbashi, sur la pelouse du stade du TP Mazembe, lors d’un mini-tournoi qui doit désigner le successeur du FC MK Etancheite de Kinshasa, vainqueur surprise de la précédente édition.
qui, à la surprise générale, a appelé en renfort les anciens internationaux Zola Matumona et Mbenza Bedi. Matumona a par le passé joué en Belgique et en Angola, tandis que Mbenza Bedi a porté les couleurs du RSC Anderlecht avant de rejoindre le Club Africain, champion de Tunisie.
Les six équipes sont réparties en deux groupes de trois dont les gagnants s’affronteront en finale. La première poule regroupe les vainqueurs des coupes de province, à savoir la Katumbi Football Académie de Lubumbashi, l’OC Bukavu Dawa de Bukavu et Renaissance du Congo, club de la capitale. Dans le Groupe B, on retrouve les clubs FC St Eloi Lupopo, l’AS Dauphins Noirs de Goma et le Daring Club Motema Pembe, plusieurs fois champion national par le passé. Le programme s’annonce chargé puisqu’il y aura un match entre chaque équipe de chaque groupe afin de désigner les qualifiés pour la finale.
Le tournoi de cette semaine vient clore une compétition qui a débuté en début d’année et s’est déroulée un peu partout dans le pays, y compris dans les régions les plus retranchées.
commentateur de football et vit au Cap.
Mboka-Sport
Après le couronnement prématuré de l’AS Vita Club en Super Ligue de la République démocratique du Congo, le pays tout entier est actuellement tourné vers la Coupe de RD Congo, dont le prestige n’a rien à envier à celui du championnat. Il s’agit de la 51e édition de cette compétition dont le vainqueur se voit automatiquement qualifié pour la Coupe de la Confédération de la CAF de l’année suivante, tout comme Don Bosco, qui a terminé cette saison à la troisième place de la Super Ligue. En 2016, la RD Congo sera représentée en Ligue des Champions de la CAF par l’AS Vita Club et le TP Mazembe Englebert. Après avoir enchaîné quatre titres en championnat, ce dernier a dû se contenter de la deuxième marche du podium.
Lupopo, qui a l’avantage de jouer à domicile, espère faire oublier la déception de l’année passée et sa défaite en finale (0:1) face au FC MK. Mais le véritable favori reste le DCMP qui, ces derniers temps, a cependant souffert de l’ombre de son grand rival, l’AS Vita Club. Il faudra également compter avec Renaissance
Dans la plupart des grandes nations de football, le prestige d’un titre en championnat surpasse largement celui d’une victoire en coupe. La Coupe de RD Congo, qui pendant longtemps a été l’unique compétition à l’échelle nationale, fait donc figure d’exception. Par le passé, le championnat était en effet subdivisé en groupes régionaux, le vainqueur étant désigné en fin de saison à l’issue d’une phase à élimination directe de courte durée. Depuis maintenant 20 ans, la RD Congo dispose d’un championnat de première division largement dominé par le TP Mazembe de la province du Katanga, dans le sud du pays, ainsi que l’AS Vita Club et le DCMP, les deux clubs rivaux de la capitale. Å T H E F I FA W E E K LY
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Chaque rĂŞve commence par un coup d'envoi. Inspirez sa passion. Utilisez votre carte Visa pour acheter des billets de la Coupe du Monde FĂŠminine de la FIFAMC.
COUPE DU MONDE U -20 DE L A FIFA
La Serbie au firmament des stars
Champions du monde ! Les jeunes Serbes fêtent le trophée le plus convoité de leur catégorie d’âge.
This is the one (“c’est celui-là”), proclamait le slogan de la Coupe du Monde U-20 en Nouvelle-Zélande.
Alex Livesey / FIFA via Getty Images
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our la Serbie, l’édition 2015 fut effectivement la bonne, avec un triomphe aussi inattendu qu’héroïque. Pour enlever son premier titre mondial depuis son indépendance, elle a appliqué à la lettre sa devise : “Une équipe, un cœur”. Le but de la victoire (2:1) inscrit par Nemanja Maksimović à la 118e minute de la finale face au Brésil marque ainsi le quatrième succès consécutif des Serbes en prolongation. Durant toute la deuxième phase, aucun des matches disputés par les jeunes Aigles blancs n’a trouvé de conclusion dans le temps réglementaire. Le ton avait été donné dès les huitièmes de finale : il s’en est fallu de quelques secondes que les hommes de Veljko Paunović ne s’inclinent face à la Hongrie. Après avoir obtenu une égalisation miraculeuse en toute fin de partie, ils sont même parvenus à prendre l’avantage en infériorité numérique. Le sélectionneur pouvait se vanter de posséder un groupe composé de “21 lions”.
Les qualifications décrochées dans des circonstances similaires face aux États-Unis et au Mali n’ont fait que confirmer cette impression. En finale, les espoirs serbes ont à nouveau fait preuve de la même endurance. “L’équipe la plus volontaire a remporté le trophée”, estimait l’entraîneur, comblé, à l’issue de la finale. Å Stephen Sullivan
CL ASSEMENT FINAL 1. Serbie 2. Brésil 3. Mali 4. Sénégal BUTS 154 (moyenne : 2,96 buts par match) MEILLEURS BUTEURS 5 buts : Viktor Kovalenko (Ukraine), Bence Mervó (Hongrie) 4 buts : Marc Stendera (Allemagne), Adama Traoré (Mali), André Silva (Portugal), Hany Mukhtar (Allemagne) PRIX Ballon d’Or adidas : Adama Traoré (Mali) Soulier d’Or adidas : Viktor Kovalenko (Ukraine) Gant d’Or adidas : Predrag Rajković (Serbie)
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Un œil sur la finale L’équipe d’Australie est l’invitée surprise des quarts de finale. “Nous ne nous fixons pas de limites”, explique la défenseuse Clare Polkinghorne. “La victoire sur le Brésil n’était qu’une étape.”
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lus grand est le défi, meilleure est la joie quand intervient la délivrance. L’Australie n’a pas fait les choses à moitié contre le Brésil. Les Matildas restaient sur deux défaites en Coupe du Monde Féminine de la FIFA™ contre les Brésiliennes. Les voilà maintenant débarrassées du costume de victimes. Elles peuvent surtout enfiler celui de première équipe de l’histoire du pays à avoir remporté une rencontre à élimination directe dans une épreuve mondiale, masculine ou féminine. “On a eu tellement de soutien de la part des hommes, que cela ne serait pas très sympa de les charrier maintenant”, plaisante Kyah Simon, la buteuse du jour. Plus joueuse, Elise Kellond-Knight ne veut pas se priver du plaisir. “Nous leur avions déjà montré comment gagner une Coupe d’Asie, maintenant ils sauront comment remporter un huitième de finale de Coupe du Monde. Nous avons montré le chemin.” Des Brésiliennes crispées Au coup de sifflet, la joie des Australiennes avait des airs de célébrations de victoire finale. Il faut les comprendre, elles qui avaient passé la phase de groupes lors des deux dernières Coupe du Monde avant de tomber à chaque fois sur l’obstacle suivant, le Brésil à Chine 2007, et la Suède quatre ans plus tard. “On avait ces mauvais souvenirs dans le coin de l’esprit, mais on essayait de ne pas y penser et de nous concentrer sur notre jeu”, assure Emily Van Egmond. Mission réussie, les Matildas ont entamé les échanges les armes à la main devant des Auriverdes curieusement crispées par l’enjeu et le répondant australien. “Cela s’est joué sur un détail, une perte de balle. Nous avions le contrôle du match, surtout en deuxième mi-temps. Mais nous n’avons pas été en mesure d’inverser la tendance après avoir concédé le but. Nous sommes convaincus que notre attitude était la bonne. Physiquement, nous étions d’ailleurs l’une des meilleures équipes du tournoi. Tactiquement, c’était aussi positif. On n’a juste pas été
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capables de marquer un but aujourd’hui contre l’Australie”, regrettait le sélectionneur brésilien à l’issue de la partie. Une équipe en confiance Le 27 juin, les Australiennes donneront la réplique aux championnes du monde en titre. Clare Polkinghorne voit déjà plus loin. “Nous ne nous fixons pas de limites. Nous avons d’excellentes joueuses à tous les postes et nous sommes parfaitement préparées. La victoire contre le Brésil n’était qu’une étape.” Å Simon Massart, Vancouver
L a dernière de Sawa “Les rêves ne sont pas faits pour être rêvés, mais pour être réalisés”, dit Homare Sawa. L’internationale japonaise de 36 ans est encore auréolée de son titre de championne du monde 2011. Elle était également repartie d’Allemagne avec le titre de meilleure joueuse et de meilleure buteuse. Dans la foulée, elle avait été élue Joueuse Mondiale de la FIFA. Pour le moment, sa sixième participation à l’épreuve suprême se déroule bien. Les Nadeshiko ont battu les Pays-Bas 2:1 pour accéder aux quarts de finale. Le Japon peut encore espérer conserver son titre. Toutefois, Sawa ignore (presque) tout de son avenir. “Ce qui est sûr, c’est que je ne serai pas entraîneur.” mpe
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Clive Rose / FIFA via Getty Images
Le Brésil au tapis ! Les Australiennes fêtent leur victoire (1:0) sur le Brésil et leur qualification pour les quarts de finale, où elles retrouveront les tenantes du titre japonaises.
Huitièmes de finale · 20 – 23 juin Match 37 RP Chine Match 38 États-Unis Match 39 Allemagne Match 40 France Match 41 Brésil Match 42 Japon Match 43 Norvège Match 44 Canada
Cameroun 1:0 Colombie 2:0 Suède 4:1 République de Corée 3:0 Australie 0:1 Pays-Bas 2:1 Angleterre 1:2 Suisse 1:0
Quarts de finale · 26/27 juin Match 45 RP Chine Match 46 Allemagne Match 47 Australie Match 48 Angleterre Demi-finales · 30 juin/1er juillet Match 49 Vainqueur 45 Match 50 Vainqueur 47
États-Unis France Japon Canada
Vainqueur 46 Vainqueur 48
Match pour la troisième place · 4 juillet Perdant 49 Perdant 50 Match 51 Retrouvez toutes les informations sur la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, Canada 2015™ à l’adresse http://fr.fifa.com/womensworldcup
Finale · 5 juillet Match 52 Vainqueur 49
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First Love Lieu : Kogelo, Kenya Date : 4 novembre 2012 Heure : 13h47 Photog raphe : Ben Cur tis
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FOOTBALL FOR HOPE
Football for Hope témoigne de notre engagement pour bâtir un meilleur avenir à travers le football. Nous avons soutenu à ce jour plus de 550 projets communautaires socialement responsables qui utilisent le football comme outil de développement social afin d’améliorer les conditions de vie et les perspectives d’avenir des jeunes et des communautés dans lesquels ils évoluent. Rendez-vous à la rubrique Développement durable sur FIFA.com pour en savoir plus.
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LE BILLET DU PRÉSIDENT
Des audiences TV record dans des marchés-clés
La meilleure équipe
Lars Baron / FIFA via Getty Images
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es audiences télévisées de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, Canada 2015™ ont bondi dans plusieurs territoires pendant la phase de groupes. L’intérêt croissant pour la compétition se traduit même par des audiences record dans des marchés-clés. La chaîne YouTube de la FIFA, qui présente des contenus tels que les compositions des équipes, des graphiques d’avant-match ou encore des conférences de presse en streaming et en direct, est bien partie pour enregistrer le meilleur mois de son histoire en termes de trafic – grâce à la Coupe du Monde Féminine. Aux États-Unis, les matches ont rassemblé de plus en plus de téléspectateurs au fur et à mesure de la compétition. Cinq millions de passionnés ont suivi le match entre le Nigeria et les États-Unis, couvert par Fox. Il s’agit de la rencontre la plus regardée de la phase de groupes. Pour la chaîne, ce chiffre représente également un record pour un match de soccer. Pays hôte de la compétition, le Canada a, lui aussi, enregistré des résultats impressionnants. Environ 2,3 millions de personnes ont ainsi assisté au choc entre le Canada et la Nouvelle-Zélande sur CTV, TSN et RDS, soit la plus forte audience TV au pays des Canucks. “Nous avons obtenu d’excellents chiffres jusqu’à présent, grâce à un intérêt de plus en plus marqué pour le football féminin et aux efforts de promotion de nos partenaires diffuseurs”, se félicite Niclas Ericson, directeur de FIFA TV. “Nous avons augmenté notre investissement dans la production pour cette édition. Il y a plus de caméras sur chaque match afin d’offrir une expérience unique aux supporters. Nous avons bon espoir de voir l’évolution positive des chiffres d’audience se confirmer lors de la deuxième phase du tournoi.” En ligne, la chaîne YouTube de la FIFA a été vue plus de 7,5 millions de fois jusqu’à présent. Au total, les internautes ont regardé 15 millions de minutes de contenu en rapport avec la compétition. Les États-Unis représentent 35 pour cent de ces visites, devant le Canada (12 pour cent) et le Japon (quatre pour cent). En ligne aussi, le public se passionne pour la Coupe du Monde Féminine, comme ces résultats le prouvent. Toujours dans le domaine des audiences TV, le duel entre la RP Chine et la Nouvelle-Zélande a attiré 3,9 millions de téléspectateurs sur CCTV5, ce qui représente une augmentation par rapport aux chiffres de l’édition 2011. La France voit également ses audiences TV augmenter. Le choc entre les Bleues et le Mexique a permis à la chaîne W9 de réaliser son meilleur score toutes programmations confondues, avec 2,2 millions de téléspectateurs. FUJI TV a réuni 6,1 millions de personnes à l’occasion du match entre le Japon et le Cameroun. Il s’agit là d’un nouveau record d’audience sur l’ensemble des trois dernières éditions, à l’exception de la finale d’Allemagne 2011. Tous les détails des audiences TV de la Coupe du Monde Féminine sont disponibles sur l’Espace médias de la FIFA. Å tfw
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ui est le meilleur footballeur de l’histoire ? Il est quasiment impossible de répondre à cette question. Personnellement, j’ai toujours été fasciné par deux joueurs en particulier : Alfredo Di Stéfano, le génial stratège offensif du Real Madrid, et Tostão, l’avantcentre élégant et rapide comme l’éclair de l’équipe du Brésil championne du monde en 1970. À l’époque, la Seleção faisait figure de référence : Pelé, Rivelino, Jairzinho et Carlos Alberto étaient les grandes stars. Mais c’est Tostão, avec sa précision et sa maîtrise du ballon, qui sublimait cette équipe et a permis d’en faire la meilleure du siècle. Le Pelé blanc a joué une part prépondérante dans la conquête d’un troisième titre mondial pour le Brésil, lui permettant de conserver définitivement le trophée Jules Rimet. Cette coupe légendaire n’existe plus aujourd’hui. Elle a été dérobée en 1983 dans une vitrine du siège de la fédération brésilienne et fondue par les voleurs. Le tournoi de 1970 nous laisse en revanche un autre héritage. Il y a 45 ans, pour la première fois, deux changements par match et par équipe étaient autorisés dans une phase finale de Coupe du Monde de la FIFA™ (en raison de la chaleur et de l’altitude). Pour la première fois également, adidas concevait un ballon exclusivement destiné à la compétition (le “Telstar”) et pour la première fois, les rencontres étaient retransmises partout dans le monde grâce à la télévision par satellite – pour la première fois en couleurs. Comme en écho, c’est aussi la première fois que les arbitres avaient à leur disposition des cartons jaunes et rouges. D’un point de vue sportif, le football est également entré dans une nouvelle sphère : pour la première fois, seuls d’anciens champions du monde se sont qualifiés pour les demi-finales. La deuxième partie de ce dernier carré (Italie - Allemagne, 4:3 a.p.) – au cours de laquelle Franz Beckenbauer a traversé la prolongation avec une épaule cassée et le bras en écharpe – est aujourd’hui encore considérée comme le match du siècle. Mes souvenirs personnels sont toutefois indissociables de Tostão. Le Brésilien de Belo Horizonte faisait partie de ces footballeurs dont l’horizon ne s’arrêtait pas aux limites du terrain : il a également suivi des études de médecine et a travaillé comme docteur après sa retraite sportive. Plus tard, il est devenu écrivain et s’est établi comme l’un des chroniqueurs les plus renommés du Brésil, montrant de manière impressionnante que la vie est loin de s’arrêter lorsque le coup de sifflet final retentit.
Votre Sepp Blatter T H E F I FA W E E K LY
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Fermez les jambes ! Un match de football ressemble souvent à une partie d’échecs. Le petit pont fait toutefois partie de ces gestes qui viennent nous rappeler l’imprévisibilité du sport, à laquelle est soumis tout un chacun. Jordi Punti retrace pour nous l’histoire de ce dribble si particulier. pourvu. La clameur qui s’est élevée des travées en dit long sur la beauté de l’action. Même Pep Guardiola, l’entraîneur du Bayern Munich venu superviser le futur adversaire des siens au tour suivant, n’a pas pu s’empêcher de se prendre la tête à deux mains devant tant de classe. Le bon moment Dès le lendemain, les images ont fait le tour du monde et les commentateurs se sont tous lancés dans la description de ce petit pont,
CHRONOLOGIE D’UN CHEF-D’ŒUVRE Lionel Messi (à g. ; FC Barcelone) passe un petit pont à James Milner (Manchester City) en Ligue des Champions. Pep Guardiola, l’entraîneur du Bayern (image de d.), n'en revient pas.
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PLEIN CENTRE Pelé (à g. ; Brésil) ne voit pas d’autre solution que le petit pont.
Popperfoto / Getty Images
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n mars dernier, Le FC Barcelone et Manchester City s’affrontent pour une place en quart de finale de la Ligue des Champions de l’UEFA. À la 38e minute du match retour au Camp Nou, Lionel Messi se débarrasse de James Milner à l’aide d’un petit pont. Il ne lui a fallu pour cela qu’un subtil toucher de balle. Un geste si simple et pourtant si génial pour faire passer le ballon entre les jambes de l’impétueux milieu de terrain anglais et le prendre complètement au dé-
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Tunnel en allemand, caño en espagnol, nutmeg en anglais, caneta en portugais ou encore matanuki en japonais. Le dribble est partout le même, mais chaque langue a trouvé sa façon bien à elle de le décrire. Il s’agit donc pour certains d’un tunnel, pour d’autres d’un pont. Dans certains pays à l’influence catholique, on parle même d’une “soutane” car le ballon ne passerait pas entre les jambes d’un prêtre vêtu de son aube. Dans d’autres pays encore, on utilise une métaphore culinaire et l’on parle ainsi d’un “tablier”. D’aucuns se repassent en boucle ce somptueux geste de Messi, pour la bonne et simple raison qu’il alimente le jeu. Ce n’est pas une gourmandise inutile mais bel et bien un moyen comme un autre, quoique particulièrement inventif, de poursuivre l’action et d’initier une combinaison. La plupart de ces dribbles sont effectués de manière instinctive. Il en va ainsi de même pour les bicyclettes, les talonnades, les une-deux ou les passements de jambes. Cela peut bien sûr se travailler et les joueurs apprécient généralement de pouvoir duper leurs coéquipiers de la sorte à l’entraînement. Mais en match, face à un véritable adversaire, c’est bien souvent l’instinct qui prend le dessus.
À trop réfléchir avant d’agir, on en finit par ne plus rien faire du tout, a-t-on coutume de dire. Pire, à trop réfléchir, on finit par perdre le ballon, pourrait-on ajouter. L’intuition, elle, voit le jour en une fraction de seconde. Le cerveau décide qu’il s’agit de la meilleure option pour dribbler un vis-à-vis et tout à coup, nous assistons à un instant de magie pure. Lorsque le petit pont n’est réalisé que dans l’optique de ridiculiser un adversaire ou de divertir le public, sans avoir aucune influence directe sur le jeu – à la manière des légendaires Harlem Globetrotters en basket –, son auteur devient un jongleur et le football un spectacle de cirque. De plus, il y a fort à parier que l’adversaire en question ne goûte guère cette provocation, se sente vexé et réponde par une vilaine faute. De nos jours, ces images sont compilées en de multiples vidéos que l’on retrouve à foison sur Internet et les réseaux sociaux. La collection est pour le moins impressionnante. Certains commentateurs n’hésitent pas à parler d’humiliation pour les victimes, à la recherche de sensations et de scènes dignes de films d’action. Mais le football fait fi de toutes ces histoires montées en épingle. Il existe en effet des centaines d’exemples qui
viennent prouver que, la plupart du temps, ces gestes font tout simplement partie du jeu. Restons-en par exemple à la saison qui vient de s’écouler. Lors du quart de finale aller de Ligue des Champions entre le Paris Saint-Germain et le Barça (1:3), l’Uruguayen Luis Suárez a inscrit un doublé. Les deux buts résultent d’une action au cours de laquelle le Brésilien David Luiz a pris un petit pont. Loin d’être destinés à humilier le défenseur parisien, ceux-ci sont à considérer comme faisant partie intégrante de séquences complexes. La première symbolise l’art du dribble et la détermination du joueur blaugrana, quand la seconde s’inscrit dans un modèle de contre et de finition. Le petit pont et la grande rue Personne ne sait quand le petit pont est apparu pour la première fois dans un match, mais il s’agit très certainement d’un dribble aussi vieux que le football lui-même. En fait, les origines des tours de passe-passe tels que le râteau ou le crochet sont à chercher du côté du football de rue. Peu importe qu’un enfant évolue sur de la terre, du béton ou du sable, il apprend toutes les manières possibles de
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Œ u f s , t u n n e l s , n oi x e t a u t r e s s o u t a n e s
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e football est un langage universel compréhensible par tous. Chaque culture a cependant sa manière bien à elle de le traduire. Aux quatre coins du monde, un but reste un but, mais les célébrations sont parfois différentes d’un pays à l’autre. Ces nuances culturelles se retrouvent dans les pratiques linguistiques. C’est le cas du fameux petit pont, ce geste technique consistant à faire passer le ballon entre les jambes de l’adversaire et que chaque langue ou presque décrit à l’aide d’une métaphore différente. Dans le monde anglo-saxon, le petit pont est souvent désigné par l’expression nutmeg, ou “noix de muscade”. Selon certaines sources, l’origine de cette expression proviendrait de la ruse des vendeurs de noix de muscade qui essayaient de refourguer à leurs clients d’autres variétés de noix. Pour d’autres, il s’agit là d’un euphémisme désignant les testicules du défenseur, qui en prennent souvent pour leur grade lorsque celui-ci serre les jambes pour empêcher le ballon de passer. On retrouve d’ailleurs des dérivés de la noix de muscade anglaise en Australie (nutty) et au Kenya (chobo). Dans de nombreux pays européens, on utilise des expressions basées sur la métaphore du pont, comme en Espagne (caño) et bien sûr en France, ou du tunnel, comme en Allemagne ( Tunnel). Les Néerlandais préfèrent quant à eux parler de porte tandis que les pays scandinaves ont eux aussi opté pour l’image du tunnel. L’Égypte et l’Arabie Saoudite reprennent, là encore, la métaphore du pont (kobry). Au Brésil, on appelle cette feinte janelinha, que l’on peut traduire par “petite fe-
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nêtre” tandis qu’en cantonais, le ballon passe le fossé, image que l’on retrouve au Pérou où le petit pont est désigné par le mot huaca, c’est-à-dire le “sillon laissé par la charrue dans le champ”. Dans certains pays arabes, l’accent est mis davantage sur le ballon qui passe entre les jambes du joueur et le dribble est alors appelé “œuf”. C’est le cas du Liban et du Maroc (bayda), de la Tunisie (adma) ou encore de la Libye (dahya). La Corée du Sud a recours à une image similaire puisqu’on y utilise l’expression alggagi, “peler un œuf”. D’autres cultures préfèrent mettre en exergue le talent nécessaire pour réaliser la feinte, aussi délicate à réaliser que de passer un fil dans le chas d’une aiguille. C’est le cas de l’hébreu qui utilise le mot hashkhala. La langue roumaine, elle, renvoie simplement au chas de ladite aiguille (urechi). Le champ sémantique des vêtements est lui aussi très utilisé pour les métaphores en rapport avec le football. En catalan, on parle ainsi de sotana, “soutane”, en référence au long habit porté par les prêtres. Les Grecs préfèrent parler de “tablier” (podia), tout comme les Hongrois (kötény). Quant aux Portugais, leur choix s’est porté sur le “caleçon” (cueca). En Ukraine, le petit pont porte le nom de 25 kopiyok , c’est-à-dire “25 centimes”, en référence au montant que le défenseur doit verser à celui qui a réussi à lui faire passer le ballon entre les jambes. On retrouve cette allusion à la monnaie en Malaisie et à Singapour, où l’addition y est cependant légèrement plus salée puisqu’elle s’élève à 50 centimes (50 sen). Jordi Punti
contrôler un ballon. Les Brésiliens, maîtres incontestés du jogo bonito, sont convaincus que le petit pont, ou a janelinha comme ils l’appellent, est une invention du célèbre Garrincha. D’après la légende, tout a commencé en 1953 lorsque l’ailier droit a effectué un essai dans le club de Botafogo, à l’âge de 19 ans. Dès sa première prise de balle, on raconte qu’il aurait glissé le cuir entre les jambes du défenseur latéral Nilton Santos, à l’époque membre de la Seleção. Il aurait même réédité son exploit dès l’action suivante. À la fin de l’entraînement, c’est Nilson Santos en personne qui serait allé voir son entraîneur pour lui dire de faire signer un contrat à celui qui allait devenir a Alegria do Povo, la “Joie du peuple”. Garrincha illustre parfaitement à quel point le petit pont est la revanche des petits joueurs. Faire passer le ballon entre les deux pieds de son adversaire comme pour signifier à ce dernier qu’il ne nous inspire aucune crainte, voilà qui n’est pas sans rappeler les gags de Tom et Jerry. “Fermez les jambes !” est l’une des pre-
Thomas Zimmermann / imago
DUEL DE STARS Zinédine Zidane (à g., France) surprend Kaká (Brésil).
Romario a mis un petit pont à Maradona, Dani Alves à Cristiano Ronaldo, Chedjou à Ibrahimović, Marcos Senna à Xavi, Rooney à Yaya Touré, Busquets à Adebayor…
LE PETIT PONT
Gonzalo Arroyo Moreno / Getty Images
LE MAÎTRE ET SON BALLON Cristiano Ronaldo (à g. ; Real Madrid) dupe Marcos Angeleri (Málaga) d’une subtile talonnade dans un match de Primera División.
mières phrases que les défenseurs de grande taille ont appris et les Piqué, Hummels, Carvahlo, Kompany et consorts ont tous dû, un jour ou l’autre, subir l’affront d’un petit pont. Les gardiens de but ne sont pas mieux lotis. Mais ces deux catégories de joueurs ne sont pas, ou plus, les seules victimes. Dans un football où les entraîneurs s’efforcent de prévoir tous les coups comme s’il s’agissait d’une partie d’échecs, le petit pont est la personnification de l’art et du talent créatif. Il vient nous rappeler l’imprévisibilité du sport et personne ne peut lui échapper, pas même les plus talentueux des footballeurs. Le petit pont infligé à James Milner par Lionel Messi a déjà été évoqué. Mais l’international anglais n’est pas le seul à avoir connu pareille infortune. Parmi les grands noms du ballon rond que la Pulga a fait tourner en bourrique, on retrouve ainsi Fernandinho, Kroos, Marcelo, Arda Turan, Silva ou encore Xabi Alonso. À l’inverse, le milieu de terrain Milan Badelj, qui porte actuellement le maillot de la
Fiorentina, peut se targuer d’être l’un des seuls à avoir réussi le même geste aux dépens de Messi à l’occasion d’une rencontre internationale entre l’Argentine et la Croatie. Outre les exemples précités, tous les joueurs se sont déjà retrouvés dans cette situation. YouTube est à cet effet une véritable mine d’or du petit pont passé et présent. On y retrouve notamment cette fameuse scène au cours de laquelle Pelé s’est joué de Beckenbauer. Ou Romario de Maradona. Ou Dani Alves de Cristiano Ronaldo. Le Camerounais Chedjou, lorsqu’il jouait à Lille, a infligé un petit pont à Ibrahimović, qui n’a pu s’empêcher de sourire devant tant d’audace. Marcos Senna y est parvenu devant Xavi, Rooney devant Yaya Touré, Busquets devant Adebayor, Ballack devant Cesc Fàbregas et ainsi de suite… Les petits ponts les plus efficaces sont bien sûr ceux qui mènent à un but dans la suite de l’action. Les plus beaux, eux, sont ceux qui sont combinés à un autre geste technique : le petit pont sur talonnade, le petit pont avec le dos
tourné à son adversaire, ou bien le petit pont en pleine course découlant directement d’un savant passement de jambes. Le plus beau de tous, cependant, est celui qui résulte d’une Cola de Vaca, où le ballon est pris de l’intérieur du pied et décrit un sorte de virgule, ou demi-cercle. Il est impossible de dire qui est le plus grand artiste du petit pont. Maradona en a réalisé quelques-uns réellement splendides. Riquelme est même parvenu à effectuer un double petit pont. Mais les Brésiliens Ronaldinho et Ronaldo sont peut-être ceux qui maîtrisent le mieux la technique. Lorsque l’on regarde des vidéos de leurs meilleurs moments, on se rend vraiment compte de la légèreté avec laquelle ils réalisent ce geste. Tant qu’il existera des footballeurs comme eux – des enfants qui, en ce moment même, découvrent peut-être dans une rue poussiéreuse qu’ils sont eux aussi capables de passer un petit pont à leurs camarades –, alors le football restera définitivement le plus beau des jeux. Å T H E F I FA W E E K LY
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Š 2015 adidas AG. adidas, the 3-Bars logo and the 3-Stripes mark are registered trademarks of the adidas Group.
# B E T H E D I F F E R E N C E
TRIBUNE
COUP DE PROJEC TEUR
INFORMATIONS GÉNÉR ALES Pays : El Salvador Trigramme FIFA : SLV Continent : Amérique Centrale Capitale : San Salvador
Le marin Alan Schweingruber
Mario Wagner / 2Agenten
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orsque les journalistes sont sous pression, ils finissent parfois par devenir négligents. Rudi en avait déjà entendu parler lorsqu’il était enfant. Aujourd’hui adulte, Rudi est luimême devenu journaliste. C’était la volonté de son père. “Comme ça, ton bateau naviguera toujours en eaux calmes, mon garçon.” Mais il y a longtemps que les eaux ne sont plus calmes. Le courant des médias est même assez tourmenté. Les conversations téléphoniques de Rudi, qui déteste la pression, ne prennent pas toujours la tournure espérée. Il n’est vraiment pas facile de contacter les gens. Sans parler des informateurs qui se contredisent. Mais lorsque Rudi parvient à boucler ses articles et que les murmures de ses collègues (“oh, quel bel article !”) résonnent encore dans ses oreilles, il retrouve du courage. Il termine ses papiers tout seul. Souvent, le week-end. D’ailleurs, il faut protéger les journalistes qui travaillent comme lui. Lorsque leurs amis dégustent des grillades à la mer, ils ont du mal à garder les idées claires dans les salles de rédaction oppressantes où les gens ne rappellent pas, le café filtre est infâme et les couloirs sont vides. C’est vraiment pénible. C’est pourquoi Rudi a demandé à être transféré en interne. De son plein gré, comme il le précise dans chaque discussion. Rudi le journaliste scientifique est aujourd’hui journaliste sportif. “Dans un stade de football, tu
peux difficilement te tromper”, l’a rassuré son rédacteur en chef. “Dans le pire des cas, si les joueurs sont inapprochables après une défaite, tu décris simplement ce qui s’est passé sur le terrain.” Le bateau de Rudi a retrouvé des eaux plus calmes. L’homme a même créé son propre blog et lui a donné un sympathique slogan marin. Son père serait fier de lui. “Pas de panique sur le Titanic”, lançait-il toujours lorsque ses chiens aboyaient à la maison. Mais lorsque le club local est en difficulté, l’agitation refait surface. Rudi s’installe alors dans la tribune de presse avec son ordinateur et écrit ce qu’il a vu sur la pelouse. Il entend alors des murmures : oh, quel bel article ! Å
INFORMATIONS GÉOGR APHIQUES Superficie : 21 040 km² Point culminant : Ilamatepec 2 381 m Façade maritime : Océan Pacifique
FOOTBALL MASCULIN Classement FIFA : 89e position Coupe du Monde : 2 participations 1970, 1982 Meilleure performance : 1er tour
FOOTBALL FÉMININ Classement FIFA : 100e position Coupe du monde : aucune participation
DERNIERS RÉSULTATS Hommes : El Salvador - Saint-Kitts-et-Nevis 4:1 16 juin 2015 Femmes : El Salvador - Costa Rica 0:4 22 mai 2014
INVES TISSEMENTS DE L A FIFA Depuis 2001 :
La rubrique hebdomadaire de la rédaction de The FIFA Weekly
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“Le pilotage est une passion, le foot, c’est ma vie” En France, Fabien Barthez a marqué toute une époque. Ce charismatique gardien de but a notamment été sacré champion du monde et d’Europe avec les “Bleus”. Aujourd’hui reconverti pilote de course, le “Divin chauve” s’en explique : “Je n’ai jamais voulu faire le spectacle. En pilotage, c’est pareil. Et puis il y a la passion.”
Fabien Barthez, avez-vous le sentiment que le poste de gardien de but a évolué ces dernières années ? Fabien Barthez : Il n’a pas assez évolué ! Beaucoup de gardiens des grands championnats européens ont par exemple beaucoup de mal avec le jeu au pied. On voit des Manuel Neuer, Thibaut Courtois ou Hugo Lloris jouer assez haut … mais la majorité des gardiens manquent encore de profondeur dans leur jeu. On revient presque en arrière ! Dans les années 80, il s’agissait pour un gardien d’être grand, qu’il prenne le plus de place possible dans un but. On est un peu revenu à cela. À titre personnel, ce n’est évidemment pas comme ça que je vois le rôle de gardien. Il me semble qu’il est un petit plus important que cela.
Manuel Neuer a eu une part importante dans le succès de l’Allemagne lors de la Coupe du Monde de la FIFA™. Avez-vous été déçu qu’il ne soit pas récompensé du Ballon d’Or ? Cela ne m’a pas vraiment surpris. C’est un fait, le gardien de but passe au second plan. Il est rarement mis en avant. J’ai souvent entendu des entraîneurs dire que pour faire une équipe il fallait un bon gardien de but, un bon attaquant, et construire autour d’eux … Mais mis à part chez les techniciens, ce poste souffre d’un manque de reconnaissance. Depuis que le football existe, le gardien de but a toujours été sous-estimé. Un exemple : quand on est jeune, que des parties de foot s’improvisent, on met toujours le plus mauvais dans les buts …
Ne nous dites pas que c’est comme ça que vous avez eu votre vocation ? Non, en toute modestie, j’étais un bon joueur de champ ! Je parle en règle générale … 30
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Dans les années 80-90, vous n’aviez pas d’entraîneurs des gardiens. Cela aussi en dit long sur le manque historique de considération du poste. Mais c’est comme ça ! On préfère les “mecs” qui marquent des buts plutôt que ceux qui les arrêtent. C’est plus spectaculaire !
Quels sont les gardiens que vous préférez aujourd’hui ? J’aime beaucoup Hugo Lloris. En plus du gardien, j’aime la personne qu’il est. Et puis il y a Thibaut Courtois … Pour moi, c’est le futur très grand. Et je crois qu’il le restera pendant de nombreuses années !
Et vous, à qui rêviez-vous de ressembler ? A Joël Bats [gardien de l’équipe de France de 1983 à 1989, n.d.l.r.] ! D’abord parce que c’était un gaucher, comme moi. Ensuite, parce qu’il avait un jeu sobre et propre. Et puis il sortait beaucoup sur les coups de pied arrêtés. Il a toujours été mon modèle.
Au cours de votre carrière, y’a-t-il un match dont vous êtes particulièrement fier ? La demi-finale de l’Euro contre le Portugal en 2000 fait partie de mes meilleurs souvenirs personnels … Il y avait beaucoup d’intensité, de pression. On est allé en prolongation, il y a eu ce but en or inscrit par Zinédine Zidane. Il y aussi, bien sûr, la finale de la Coupe du Monde en 1998, celle de la Ligue des Champions 1993 avec l’Olympique de Marseille. Bref, il y en a quelques-uns de sympas …
Ne vous sentiez-vous pas invincible avec Laurent Blanc, Marcel Desailly, Lilian Thuram et Bixente Lizarazu devant vous ? Plus que de l’invincibilité, c’était davantage un sentiment de facilité. On était vraiment complémentaires. C’était notre force. On
comprenait la lecture du jeu de chacun. On savait exactement comment chacun jouait.
Quels attaquants vous ont posé le plus de problèmes ? Pauleta et Ronaldo. En sélection, ça allait à peu près, mais en club c’était une autre histoire… Je me rappelle d’une douloureuse double confrontation Manchester United - Real Madrid en quart de finale de la Ligue des champions 2003 où Ronaldo m’a fait très mal …
Vous êtes désormais pilote. Quels sont vos acquis de footballeur qui vous ont permis d’être performant au volant ? En tant que sportif de haut niveau, j’ai la faculté d’écoute, l’humilité … Ce sont, je crois, des atouts pour réussir dans un sport. Et puis, bien sûr, il y a les réflexes et l’anticipation.
Quel pourrait être le point commun entre le Barthez-pilote et le Barthez-gardien ? Les deux prennent des risques calculés ! Chaque dribble que j’ai fait dans ma surface, chaque sortie hors de mes 18 mètres ont été réfléchis. Je n’ai jamais voulu faire le spectacle. En pilotage, c’est pareil. Et puis il y a la passion …
Diriez-vous que vous êtes “accro” à l’adrénaline ? Non, je suis véritablement “accro” aux plaisirs de la vie … Je suis un jouisseur : je profite à fond de l’instant présent.
Y’a-t-il une passion qui prend le pas sur l’autre ? Oui. Le pilotage est une très grande passion, mais le football passe avant. Le foot, c’est ma vie ! Å Propos recueillis par Baptiste Dubosc
Nom Fabien Barthez Date et lieu de naissance 28 juin 1971, Lavelanet (France) Poste Gardien de but Parcours de joueur 1990-1992 FC Toulouse 1992-1995, 2003-2006 Olympique de Marseille 1995-2000 AS Monaco 2000-2003 Manchester United 2006-2007 FC Nantes Équipe de France Courtes Franck / Presse Sports / freshfocus
1994-2006, 87 sélections Principaux succès Vainqueur de la Ligue des Champions de l’UEFA 1993 Champion de France 1997, 2000 Champion du monde 1998 Champion d’Europe 2000 Meilleur gardien de l’année 2000 Champion d’Angleterre 2001, 2003 Vice-champion du monde 2006 Carrière en sport automobile 24 heures du Mans 2014 (27e place, Ferrari F458) FIA GT Series 2013 (1e place, catégorie “Gentlemen drivers”) Championnat de France FFSA GT 2012 (7e place)
T H E F I FA W E E K LY
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LE MIROIR DU TEMPS
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Melbourne, Australie
1930
Getty Images / Fox
Des bras et des jambes I
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LE MIROIR DU TEMPS
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Buenos Aires, Argentine
Natacha Pisarenko / Keystone / AP
2014 Des bras et des jambes II
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N E T Z E R L’ E X P E R T
Le football allemand entre-t-il dans une décennie dorée ?
LE S DÉC L AR AT IONS DE L A SEM AINE
“De toute façon, ma famille est t oujours de mon côté.” L’internationale allemande Célia Šašić à propos du quart de finale de Coupe du Monde Féminine contre la France, dont elle possède également la nationalité grâce à sa mère
“Au début, tout le monde pensait qu’on se ferait écraser 5:0, 6:0, 7:0. Mais mes joueurs se sont battus à chaque fois. Maintenant, personne ne manque leurs matches. Je peux vous assurer qu’au moment où je vous parle, p ersonne ne dort à Dakar !” Joseph Koto, sélectionneur du Sénégal, après la qualification de son équipe pour les demi-finales de la Coupe du Monde U-20
“Dans cette position, je passe toujours le ballon. Mais le coach et mes c oéquipières m’ont dit que je devais aussi parfois tenter ma chance.” Fin de carrière en bleu et blanc Günter Netzer dans les vestiaires du Grasshopper Club Zurich en 1977.
La défenseuse anglaise Lucy Bronze à propos de sa frappe lointaine victorieuse contre
Getty Images
O
ui, je partage cet avis. L’Allemagne devrait en effet jouer un rôle de premier plan dans l’ensemble des grands tournois de ces prochaines années, le pays disposant d’une base solide sur le plan footballistique. Il n’y a pourtant pas si longtemps, le football allemand traversait une période difficile. La professionnalisation de la formation des jeunes avait été négligée et c’est ainsi qu’à la fin des années 90, tout le monde a été surpris par l’absence de nouveaux talents contrairement à ce qui se passait en France ou aux Pays-Bas. Aujourd’hui, cette attitude peut presque sembler arrogante. Gerhard Mayer-Vorfelder est pour beaucoup dans le nouvel âge d’or que connaît actuellement le football allemand. En 2001, en tant que président de la fédération, il a engagé une réforme de la formation et dégagé des moyens financiers en vue de promouvoir les jeunes talents. Ce concept s’appuie sur différents axes et constitue un formidable outil pour les jeunes joueurs. Il y a toujours eu de bons footballeurs en Allemagne. Mais le pays a également traversé des périodes moins fastes où la qualité n’était plus au rendez-vous. Aujourd’hui, la situation
est totalement différente. On voit sans cesse émerger de grands joueurs en sélection. Il y a un extraordinaire réservoir de talents et ce dans toutes les catégories d’âge. Moi qui suis allemand, je suis avant tout heureux que nous ayons réussi à rompre avec ce cliché du football destructeur. Avec Joachim Löw, la Nationalmannschaft présente un style de jeu offensif d’une impressionnante qualité tactique et technique. Le titre mondial a fait taire les dernières critiques. Löw ne s’est pas contenté de “faire tout ce qu’il fallait”. Il ne faut pas non plus sous-estimer le travail de Pep Guardiola. Depuis son arrivée sur le banc du Bayern, le championnat a llemand a changé de visage, c’est indéniable. Son influence s’étend bien au-delà du club bavarois. Nous avons affaire à un entraîneur qui a porté le football moderne à son paroxysme. C’est tout simplement grandiose. Å
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le football. Posez vos questions à Günter Netzer : feedback-theweekly@fifa.org
la Norvège (2:1)
“Je n’étais pas confiant, j’avais un problème de chaussures. Il ne fallait pas penser à moi, mais à l’équipe. C’est certainement une des meilleures décisions de ma carrière.” L’Allemand Lothar Matthäus révèle dans le magazine “Kicker” pourquoi il a refusé de tirer le penalty décisif en finale de la Coupe du Monde 1990 contre l’Argentine
“C’est ta maman qui a dévié le ballon dans les filets lorsqu’il a touché le poteau.” Alex Greenwood (milieu de terrain, Angleterre) à sa coéquipière Fran Kirby, qui a perdu sa mère à l’âge de 14 ans T H E F I FA W E E K LY
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FIFA PARTNER
LE TOURNANT
“Jamais je n’aurais imaginé que ça se passerait si bien” Lors de son tout premier match pour les Sauterelles de Zurich, le Suédois Mats Gren a marqué quatre buts. Un démarrage en fanfare qui l’accompagne encore aujourd’hui.
Noë Flum / 13 Photo
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amais je n’oublierai mon premier match à l’étranger, ça, c’est certain. C’était le 9 novembre 1985. Trois jours plus tôt, j’avais joué avec l’IFK Göteborg à Istanbul contre Fenerbahçe en Coupe des Coupes. Juste après, je suis parti pour Zurich où j’ai suivi l’entraînement avec mon nouveau club, le Grasshopper, avant de disputer ce fameux match contre les Young Boys Berne, en Coupe de Suisse. On a toujours une idée de la façon dont peut se dérouler la première rencontre avec sa nouvelle équipe. On espère pouvoir convaincre les autres de ses qualités, rentrer à la maison avec une victoire et, dans le meilleur des cas, marquer un but, surtout quand on est attaquant. Mais jamais je n’aurais imaginé que ça se passerait aussi bien. À la 15e minute, j’ai inscrit un but de la tête pour l’ouverture du score (1:0). Trois minutes plus tard, j’ai doublé la mise, cette fois d’une frappe de 20 mètres. Puis, juste avant la mi-temps, le ballon est une nouvelle fois allé se loger au fond des filets après avoir ricoché. Un coup du chapeau, donc. Au final, on a gagné 5:2, et j’ai terminé mon premier match en beauté puisque j’ai marqué un quatrième but juste avant le coup de sifflet final. On a énormément parlé de cette rencontre. Les médias scandinaves se sont eux aussi emparés du sujet. J’étais le premier Suédois à réussir un tel exploit. Ce match m’a suivi tout au long de ma carrière. Il me lie pour toujours au GC. À l’origine, je voyais la Suisse comme un tremplin qui me permettrait de rejoindre un autre championnat et de
découvrir d’autres pays. J’avais même signé avec le Borussia Dortmund. Mais je me suis blessé et je suis passé à côté de l’Euro, ce qui a débouché sur la rupture à l’amiable de mon contrat. Ça me semblait trop risqué. J’aurais sans doute passé la majeure partie du temps sur le banc de touche. Plus tard, Rolf Fringer m’a proposé de rejoindre le VfB Stuttgart. Mais je traversais alors une période difficile, j’étais en plein divorce. Si je suis resté à Zurich, c’est aussi parce que je ne voulais pas partir loin de mes enfants. Finalement, j’y ai passé 14 années de ma vie. Il m’arrive bien sûr de me demander ce qui ce serait passé sans cette blessure. Où aurais-je atterri ? Quelle carrière aurais-je pu faire en Bundesliga ? Mais je n’ai aucun regret. J’assume totalement mes choix et c’est très bien comme ça ! Å Propos recueillis par Sarah Steiner
Nom Mats Gren Date et lieu de naissance 20 décembre 1963, Falun (Suède) Poste Défenseur Parcours de joueur 1982–1984 Falu BS 1984–1985 IFK Göteborg 1985–2000 Grasshopper Club Zurich Équipes entraînées 2005–2006 FC Vaduz 2009–2011 Vejle BK 2012–2014 Jönköpings Södra IF Principaux succès Champion de Suisse 1990, 1991, 1995, 1996, 1998 Vainqueur Coupe de Suisse 1988, 1989, 1990, 1994 Équipe de Suède 1984–1992, 23 sélections
Dans la rubrique “Le Tournant”, de grands noms du football reviennent sur les moments qui ont marqué leur vie. T H E F I FA W E E K LY
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CLASSEMENT MONDIAL MASCULIN
Leader Entrées dans le Top 10 Sorties du Top 10 Nombre total de matches disputés Équipes avec le plus grand nombre de matches Plus grande progression en termes de points Plus grande progression en termes de places Plus grand recul en termes de points Plus grand recul en termes de places P osition Équipe
+/- Points
Allemagne (inchangé) France (9e, plus 2) Suisse (11e, moins 2) 44 Madagascar, Namibie (6 matches) Madagascar (+ 122 points) Madagascar (+ 37 places) Rwanda (– 128 points) Maldives (– 38 places)
P osition Équipe
+/- Points
P osition Équipe
1 Allemagne
0 1775
55 Égypte
-4
596
109 Canada
2 Belgique
1 1509
56 RD Congo
-2
591
110 Bénin
3 Argentine
-1 1496
57 Turquie
-5
590
4 Colombie
0 1435
58 République de Corée
-1
587
5 Brésil
0 1392
59 Gabon
-4
6 Pays-Bas
0 1378
60 République d’Irlande
2
7 Portugal
0 1229
61 Pérou
8 Uruguay
0 1183
Dernière mise à jour : 4 juin 2015 +/- Points
P osition Équipe
+/- Points
6
290
162 Malaisie
4
121
-16
289
164 Hong Kong
5
118
111 Botswana
-7
285
165 Yémen
3
117
112 St-Vincent-et-les-Grenadines
-2
279
166 Bangladesh
3
116
583
113 Madagascar
37
278
167 Porto Rico
0
114
581
114 Saint-Kitts-et-Nevis
-2
275
168 Dominique
-3
112
2
546
115 Azerbaïdjan
1
272
169 Nouvelle-Calédonie
6
111
62 Bulgarie
5
537
116 République dominicaine
2
257
170 Pakistan
3
106
9 France
2 1164
63 Australie
1
532
117 Niger
2
251
171 Îles Vierges américaines
3
104
10 Espagne
0 1147
64 Norvège
6
528
118 Palestine
23
242
172 Tchad
-20
100
11 Suisse
-2 1146
65 Jamaïque
9
524
119 Zimbabwe
4
238
173 Turkménistan
-14
99
12 Roumanie
0 1115
66 Burkina Faso
0
520
119 Libye
-7
238
174 Guam
2
97
13 Italie
0 1101
67 Trinité-et-Tobago
-2
519
121 Syrie
4
234
175 Laos
3
94
14 Costa Rica
1 1056
68 Zambie
9
90
15 Angleterre
-1 1051
69 Afrique du Sud
16 République tchèque
2 1036
70 Monténégro
17 Slovaquie
2 1012
18 Croatie
-1
-8
517
122 Lesotho
-1
226
176 Maurice
-10
515
123 Kenya
-6
220
177 Kirghizistan
-24
89
5
513
124 Moldavie
-4
219
178 Maldives
-38
86
71 Ouganda
0
504
125 Koweït
1
218
178 Cambodge
1
86
992
72 Venezuela
-3
497
126 Bermudes
2
217
178 Chinese Taipei
1
86
19 Chili
-3
989
73 Émirats arabes unis
-5
496
127 Vietnam
-3
215
181 Montserrat
-9
74
20 Autriche
5
946
74 Ouzbékistan
-2
479
127 Tanzanie
-20
215
182 Tahiti
3
71 70
21 Algérie
-1
941
75 Honduras
1
462
129 Thaïlande
13
207
183 Népal
-2
22 Pays de Galles
-1
929
76 Haïti
3
442
129 Liechtenstein
-2
207
184 Brunei
-2
69
23 Mexique
-1
926
77 Togo
3
438
131 Luxembourg
6
201
185 Macao
-2
66
24 Côte d’Ivoire
-1
916
78 Finlande
0
410
132 Barbade
-2
196
186 Sri Lanka
2
64
25 Grèce
-1
899
79 RP Chine
3
409
133 Kazakhstan
1
195
187 Seychelles
2
60
26 Russie
1
833
80 Belarus
3
400
134 Burundi
-12
194
188 São Tomé-et-Principe
2
58
27 États-Unis
1
823
81 Mozambique
5
391
135 Liban
9
188
189 Îles Caïmans
2
48
28 Écosse
2
818
82 Lettonie
3
390
136 Sainte-Lucie
-5
186
190 Comores
-5
44
29 Tunisie
2
808
83 Sierra Leone
5
387
137 Philippines
0
183
190 Îles Salomon
2
44
29 Danemark
0
808
84 Arménie
-7
383
138 Nouvelle-Zélande
6
180
192 Saint-Marin
2
40
31 Équateur
3
806
85 Paraguay
-4
382
139 Géorgie
0
173
193 Turks et Caicos
-10
33
32 Bosnie-et-Herzégovine
0
802
86 Irak
0
381
139 Tadjikistan
4
173
194 Îles Vierges britanniques
4
29
32 Pologne
3
802
87 Chypre
9
377
141 République centrafricaine
3
161
195 Fidji
1
28
34 Ghana
-8
800
88 Angola
1
374
141 Inde
6
161
196 Bahamas
2
26
35 Ukraine
-2
784
89 Bolivie
3
371
143 Myanmar
15
160
197 Soudan du Sud
-4
24
36 Sénégal
0
782
89 Salvador
-5
371
144 Curaçao
4
159
198 Samoa
-2
21
37 Islande
1
769
91 Estonie
2
370
145 Malte
4
154
199 Mongolie
1
19
38 Cap-Vert
-1
746
92 Maroc
-2
369
146 Timor oriental
5
151
200 Vanuatu
-5
17
39 Suède
0
737
93 Guatemala
40 Israël
6
725
94 Rwanda
-3
348
146 RDP Corée
10
151
200 Tonga
1
17
-21
346
148 Liberia
-16
149
202 Papouasie-Nouvelle-Guinée
0
13
-20
146
203 Samoa américaines
0
12
5
141
204 Andorre
0
8
41 Iran
-1
717
95 Malawi
2
345
149 Mauritanie
42 Hongrie
1
685
96 Lituanie
4
341
150 Suriname
43 Nigeria
2
681
97 Qatar
2
334
151 Aruba
-15
138
204 Érythrée
0
8
44 Irlande du Nord
-2
676
98 Arabie saoudite
-3
329
151 Afghanistan
-16
138
206 Somalie
0
6
45 Guinée
-4
673
99 Éthiopie
2
324
151 Nicaragua
3
138
207 Djibouti
0
4
45 Serbie
-1
673
100 ARY Macédoine
5
321
154 Singapour
8
136
207 Îles Cook
0
4
47 Congo
2
666
101 Oman
-4
319
155 Guinée-Bissau
-23
131
209 Anguilla
0
2
48 Slovénie
-1
653
102 Îles Féroé
0
318
155 Indonésie
4
131
49 Cameroun
-1
641
103 Jordanie
0
316
155 Belize
4
131
50 Guinée équatoriale
11
635
104 Antigua-et-Barbuda
2
313
158 Guyana
5
129
51 Albanie
6
624
105 Namibie
9
303
159 Bhoutan
4
128
52 Japon
-2
623
106 Bahreïn
2
299
160 Gambie
-3
124
52 Mali
4
623
107 Cuba
2
295
160 Grenade
11
124
54 Panamá
-1
597
108 Soudan
3
292
162 Swaziland
14
121
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T H E F I FA W E E K LY
http://fr.fifa.com/worldranking/index.html
PUZZLE
Revue hebdomadaire publiée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA)
Président Joseph S. Blatter
1
6 2
6
9
Secrétaire Général Jérôme Valcke
3
Directeur de la Communication et des Affaires publiques Nicolas Maingot (a. i.)
7
Rédacteur en chef Perikles Monioudis
7
Rédaction Alan Schweingruber (rédacteur en chef adjoint), Sarah Steiner
2
1 6
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4
8
5
2
1
7
4
3
8 Conception artistique Catharina Clajus Service photo Peggy Knotz, Andres Wilhelm (adjoint) Mise en page Richie Krönert (responsable), Tobias Benz, Susanne Egli
2
3
7
6
3
9
8
8
Collaborateurs réguliers Ronald Düker, Luigi Garlando, Sven Goldmann, Andreas Jaros, Jordi Punti, Thomas Renggli, David Winner, Roland Zorn
4
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DIFFICILE
4
Impression Zofinger Tagblatt AG
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5
Contact feedback-theweekly@fifa.org
Les opinions exprimées dans The FIFA Weekly ne reflètent pas nécessairement celles de la FIFA.
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2
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6
Production Hans-Peter Frei
La reproduction des photos et des articles, y compris sous forme d’extraits, est interdite, sauf accord de la rédaction et sous réserve de la mention “The FIFA Weekly, © FIFA 2015”. La rédaction n’a aucune obligation de publier des textes ou des photos non sollicités. La FIFA et le logo FIFA sont des marques déposées par la FIFA. Produit et imprimé en Suisse.
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Assistantes de rédaction Alissa Rosskopf
Internet www.fifa.com/theweekly
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Ont contribué à ce numéro Baptiste Dubosc, Mark Gleeson, Simon Massart, Stephen Sullivan
Traduction www.sportstranslations.com
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MOYEN
Correction Nena Morf (responsable), Martin Beran, Kristina Rotach
Responsables de projet Bernd Fisa, Christian Schaub
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FACILE
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T H E F I FA W E E K LY
Puzzles courtesy: opensky.ca/sudoku
Éditeur FIFA, FIFA-Strasse 20, Case postale, CH-8044 Zurich Téléphone +41-(0)43-222 7777, Fax +41-(0)43-222 7878
Le but du jeu est de remplir la grille avec des chiffres de 1 à 9, qui ne se trouvent jamais plus d’une fois dans la même ligne, la même colonne ou le même carré de 3x3.
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Š2014 FIFA TM
6 juin - 5 juillet