N o 26/2015, 3 JUILLET 2015
ÉDITION FR ANÇAISE
Fédération Internationale de Football Association – Depuis 1904
CAMEROUN COTON SPORT VISE LE TITRE BLATTER LE FOOTBALL FÉMININ A BESOIN DE MODÈLES FÉMININS GOLD CUP LES ÉTATS-UNIS ONT FAIM DE TITRES
CANADA 2015
Finale de tradition
W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY
L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL
6 14
Amérique du Nord et Centrale 35 membres www.concacaf.com
Gold Cup Tous les deux ans, les meilleures sélections de la Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes s’affrontent à l’occasion de la Gold Cup. Ce tournoi se révèle toujours spectaculaire, notamment parce que les petites équipes ont pris l’habitude d’y mener la vie dure aux favoris. “Cet été promet d’être palpitant”, prédit Jürgen Klinsmann, le sélectionneur des ÉtatsUnis. Une présentation de Michael Lewis.
Amérique du Sud 10 membres www.conmebol.com
K azakhstan Gérard Gohou n’en finit plus de marquer. Grâce à son attaquant ivoirien de 26 ans, Kairat Almaty est plus que jamais dans la course au titre.
23
S epp Blatter “Les femmes doivent prendre des responsa bilités à tous les niveaux opérationnels : entraîneuses, arbitres, fonctionnaires et membres de comités exécutifs de toutes les associations membres”, estime le Président de la FIFA. “Car le football féminin a besoin de modèles – de modèles féminins.”
30
G ustavo Matosas Au Mexique, l’entraîneur uruguayen est très demandé. Dans cet entretien, il explique que “l’Europe copie le football sud-américain des années 60 et 70.”
16
Canada 2015 Après l’élimination du Canada, la défenseuse Kadeisha Buchanan, 19 ans, confie : “Je sais que je dois prendre un rôle de leader.”
37 Finale de tradition Notre couverture présente un cliché pris le 17 juillet 2011 lors de la finale de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™ à Francfort-sur-le-Main. Balle au pied, Heather O’Reilly (États-Unis) ; à droite, Aya Miyama (Japon).
De footballeur à DJ Le gardien Ruslan Nigmatullin s’est découvert sur le tard une passion pour la musique. Aujourd’hui DJ, il mixe dans le monde entier.
The FIFA Weekly App Le FIFA Weekly, magazine de la FIFA, paraît chaque vendredi en quatre langues. Il est également disponible gratuitement pour votre smartphone ou tablette. http://fr.fifa.com/mobile 2
T H E F I FA W E E K LY
Coupe du Monde de Beach Soccer
Coupe du Monde U-17
9 – 19 juillet 2015, Portugal
17 octobre – 8 novembre 2015, Chili
imago (2), Getty Images (2)
Jonathan Paul Larsen / mauritius images
L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL
Europe 54 membres www.uefa.com
Afrique 54 membres www.cafonline.com
Asie 46 membres www.the-afc.com
Océanie 11 membres www.oceaniafootball.com
24
Le succès des fratries Pourquoi il est utile d’avoir un frère aîné lorsque l’on est footballeur professionnel. (En image : Jérôme et Kevin-Prince Boateng)
15
Cameroun Le Coton Sport passionne les foules grâce à son jeu flamboyant. (En image : Hermelin Boukama-Kaya)
T H E F I FA W E E K LY
3
Chaque rĂŞve commence par un coup d'envoi. Inspirez sa passion. Utilisez votre carte Visa pour acheter des billets de la Coupe du Monde FĂŠminine de la FIFAMC.
À DÉCOUVERT
Le sel de la terre
Mario Wagner / 2Agenten
Q
uelle chance ce serait de prédire l’avenir. Certains amateurs de paris trouveraient enfin le bonheur et pourraient d’ores et déjà commander une Ferrari de leur couleur préférée. Ceux-là auraient pu parier, par exemple, qu’une joueuse anglaise marquerait contre son camp en demi-finale de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™, dans le temps additionnel qui plus est. Les pronostics les plus audacieux deviendraient de véritables certitudes. On aurait su que le Costa Rica terminerait en tête de son groupe lors de la dernière Coupe du Monde de la FIFA™, alors qu’il était opposé à trois géants : l’Italie, l’Angleterre et l’Uruguay. De telles rêveries sont agréables. Pourtant, à l’avenir, on cherchera sans doute à réduire la part d’incertitude. Grâce aux probabilités, on est déjà en mesure d’en savoir beaucoup sur ce que le futur nous réserve. Aux outsiders dans les tournois, on dira : voici les plus belles histoires que les compétitions sportives peuvent écrire. La Gold Cup de la CONCACAF débute le 7 juillet. Les États-Unis et le Mexique partiront largement favoris. D’autres sélections moins huppées, comme celles du Panama ou d’Haïti, figurent également sur la ligne de départ. Elles espèrent créer la surprise, à l’instar de la Guadeloupe huit ans avant elles. Le Costa Rica, lui, fait cette fois-ci partie des candidats potentiels au titre. Å Alan Schweingruber
T H E F I FA W E E K LY
5
GOLD CUP DE L A CONCACAF
Personne ne sous-estime le Panama Le Panama, lui, est un habitué des duels face aux deux géants, qu’il pousse régulièrement dans leurs derniers retranchements. Les Stars and Stripes ont ainsi eu toutes les peines du monde à s’en défaire lors des finales 2005 (victoire aux tirs au but) et 2013 (succès 1:0), tandis qu’El Tri a carrément mordu la poussière à deux reprises en l’espace de 17 jours en 2013, s’inclinant à chaque fois 2:1. D’après le Colombien Hernán Darío Gómez, qui dirige la sélection panaméenne, celle-ci a su digérer la déception née de la non-qualification pour Brésil 2014 et aborde la Gold Cup l’esprit revanchard. “Nous continuons à croire en nous et nous nous préparons de manière professionnelle”, avance-t-il. “Nous arrivons ici avec la volonté de tout donner. Notre rêve, c’est de participer à la prochaine Coupe du Monde.” 6
T H E F I FA W E E K LY
BOUSCULER À l’occasion de l’édition 2015 de la Gold Cup de la CONCACAF, il sera beaucoup question de prestige et d’honneur. Pour les nations les plus petites, l’occasion est belle d’écrire une page d’histoire. Un état des lieux des forces en présence nous est livré par Michael Lewis depuis New York.
Jarett Wickerham / Getty Images
S
’il est une chose à retenir de la Gold Cup de la CONCACAF, c’est qu’il vaut mieux ne pas y affronter les États-Unis ou le Mexique. En 12 éditions, ces deux poids lourds de la Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes se sont en effet emparés du trophée tant convoité à 11 reprises. Mais cette situation pourrait bien évoluer, car certaines nations ont la ferme intention de venir bousculer la hiérarchie à l’occasion de la 13e levée de cette compétition bisannuelle, dont le coup d’envoi sera donné ce 7 juillet et dont la finale est prévue le 26 juillet prochain à Philadelphie. Le vainqueur du tournoi disputera un barrage qualificatif pour la Coupe des Confédérations de la FIFA 2017™ et parmi les équipes qui nourrissent des ambitions légitimes à ce sujet, on retrouve notamment le Costa Rica, l’une des révélations de la dernière Coupe du Monde de la FIFA™, mais aussi le Panama, qui a manqué d’un cheveu la qualification pour l’épreuve suprême l’an dernier. Au Brésil, les Ticos avaient atteint les quarts de finale et leur sélectionneur Paulo Wanchope est conscient qu’ils seront attendus au tournant pour le grand rendez-vous continental. “Ce sera un gros défi pour nous”, estime-t-il ainsi. “Maintenant, tout le monde attend du Costa Rica qu’il propose du bon football et qu’il gagne tous ses matches.” Voilà qui semble plus facile à dire qu’à faire, mais l’ancien attaquant a sa recette : “Nous devons nous préparer correctement et avoir confiance en nos capacités. Il faut que nous prenions les matches les uns après les autres, avec l’ambition de nous améliorer sans cesse. Si nous avons la chance d’affronter le Mexique ou les États-Unis, alors nous serons encore mieux placés pour remporter la victoire finale.”
GOLD CUP DE L A CONCACAF
L’ORDRE ÉTABLI
Gold Cup 2013 Le Costaricien Celso Borges frappe un corner lors du match contre les États-Unis. T H E F I FA W E E K LY
7
GOLD CUP DE L A CONCACAF
Tony Meola, la première star Depuis sa création dans le cadre plus modeste de Los Angeles en 1991, la Gold Cup a connu une évolution remarquable. À l’époque, huit nations s’affrontaient dans deux stades seulement, le L.A. Memorial Coliseum et le Rose Bowl. Les États-Unis avaient décroché le titre à la faveur d’une victoire aux tirs au but face au Honduras en finale. Le gardien Tony Meola, auteur de trois arrêts durant cette séance, avait été élu meilleur joueur du tournoi. Cette fois, l’édition 2015 aura lieu dans tout le pays et regroupera 12 équipes
sur 14 sites différents, dont un au Canada. Pour la première fois de son histoire, le pays des Canucks accueillera en effet deux rencontres de l’épreuve, le 14 juillet prochain à Toronto. Dans l’histoire de la compétition, les petits poucets ont toujours eu leur mot à dire. L’un des outsiders les plus connus n’est autre que la Guadeloupe, un département français d’outre-mer. Riche d’environ 400 000 habitants, celui-ci n’est pas membre de la FIFA. Cela n’a pas empêché les Gwada Boys de créer la sensation en 2007 en dominant le Canada 2:1 puis en faisant match nul 1:1 avec Haïti, avant de surprendre le Honduras en quart de finale (2:1), avant que le Mexique ne mette fin à leur formidable parcours en demi-finale sur la plus petite des marges (1:0). Deux ans plus tard, les Guadeloupéens remettaient le couvert et disposaient du Panama et du Nicaragua durant la phase de groupes, mais subissaient ensuite une lourde défaite devant le Costa Rica (5:1). Ils ne seront en revanche pas présents cette année, mais le plateau se veut tout de même particulièrement équilibré et cette 13e édition s’annonce comme l’une des plus indécises de toutes. “Il ne faudra sous-estimer personne”, prévient Jürgen Klinsmann, le sélectionneur des États-Unis. “Nous devrons être en permanence sur nos gardes et donner le meilleur de nousmêmes. Il faut respecter toutes les autres nations engagées. Cet été promet d’être palpitant.” Andrés Flores, le capitaine du Salvador, partage son avis : “On ne sait jamais ce qui peut se passer. Ce sera une Gold Cup très intéres-
sante.” Les deux premiers de chaque groupe rejoindront les quarts de finale, de même que les deux meilleurs troisièmes. L’ensemble des matches à élimination directe sera organisé à Baltimore, East Rutherford, Atlanta, Philadelphie et Chester. Le Hondurien Espinoza forfait “Tout le monde veut prouver qu’il s’agit d’un tournoi très spécial, en pleine progression, qui plus est retransmis dans le monde entier”, enchaîne Klinsmann. “Notre région commence à attirer plus d’attention. L’Amérique du Sud observera elle aussi de près le déroulement des opérations, parce que l’an prochain, nous nous retrouverons tous ensemble pour la Copa América Centenario.” S’ils venaient à ajouter cette compétition à leur palmarès, les États-Unis seraient de plus automatiquement qualifiés pour la Coupe des Confédérations 2017 en Russie, dans la mesure où ils ont déjà remporté la Gold Cup en 2013. Si une autre équipe s’impose, en revanche, un barrage spécial devra être organisé afin de déterminer le représentant de la CONCACAF. Les troupes de Klinsmann sont considérées comme les favorites d’un Groupe A au sein duquel le Panama, leur éternel rival en Gold Cup, tentera de déjouer les pronostics. Ces deux formations devront toutefois se méfier du Honduras et d’Haïti, qui chercheront eux aussi à progresser. Panaméens et Américains se sont déjà livrés quelques chocs qui sont rentrés dans les annales du tournoi, à commencer, comme
Triomphe 2007 Les États-Unis remportent le tournoi en disposant du Mexique en finale (2:1). 8
T H E F I FA W E E K LY
Tasos Katopodis / AFP / Getty Images
Le succès ne se résume toutefois pas toujours à l’aune des coupes qui remplissent les vitrines. Ainsi, certaines formations n’ont pratiquement aucune chance de gagner la compétition mais se satisferaient amplement de rejoindre la phase à élimination directe. Surtout, décrocher l’opportunité de disputer des barrages en vue de participer à la Copa América Centenario en 2016 est un objectif particulièrement alléchant. Afin de célébrer le centenaire de la CONMEBOL, six pays de la CONCACAF seront en effet amenés à prendre part à cette prestigieuse compétition. Les États-Unis sont déjà qualifiés en tant que pays hôte, de même que le Mexique (invité), la Jamaïque (vainqueur de la Coupe des Caraïbes 2014) et le Costa Rica (vainqueur de la Copa Centroamericana 2014). Les deux derniers billets disponibles seront attribués aux vainqueurs de barrages organisés entre les quatre meilleures équipes de la Gold Cup 2015 qui ne sont pas encore qualifiées.
GOLD CUP DE L A CONCACAF
déjà évoqué, par les finales de 2005 et 2013. Les Canaleros sont également les seuls à avoir vaincu les États-Unis sur leur sol en phase de groupes, en 2011 (2:1). “C’était un match difficile”, se souvient Jaime Penedo, élu meilleur gardien en 2005 et 2013. “Une grosse, grosse bataille, très compliquée.”
Les plans de Klinsmann
L’un des “outsiders” les plus connus n’est autre que la Guadeloupe.
Jeff Mitchell / FIFA via Getty Images
Quant à savoir pourquoi le Panama se défend si bien face à l’un des ogres de la CONCACAF, le portier à sa petite idée : “Notre équipe est composée de joueurs rapides et costauds. Peut-être que c’est pour ça que les matches sont aussi physiques, parce que les États-Unis possèdent eux aussi ce type de joueurs.” De son côté, le Honduras devra composer sans Roger Espinoza, qui a participé à deux Coupes du Monde, ainsi qu’à la campagne olympique de 2012. S’il savait qu’il risquait de provoquer l’ire de son entraîneur et de ses supporters en déclarant forfait, le milieu de terrain estime avoir de bonnes raisons de le faire. “Je ne me sens pas à 100 pour cent physiquement et mentalement”, a-t-il ainsi confié à MLSSoccer.com. “Les dernières années m’ont épuisé. J’ai dû être opéré d’une hernie en avril 2014, juste avant la Coupe du Monde. Disputer cette compétition puis aller effectuer la préparation en Angleterre dans la foulée, sans prendre de vacances… ça a laissé des traces. Je me suis donc dit que si je n’étais pas capable d’être à 100 pour cent pour mon équipe nationale, ce serait me mentir à moi-même et trahir mes coéquipiers ainsi que mon pays tout entier.” Le Costa Rica veut confirmer Dans le Groupe B, Paulo Wanchope et le Costa Rica s’attendent à une résistance féroce de la part du Salvador, de la Jamaïque et du Canada. C’est la raison pour laquelle il a fait appel à ses cadres évoluant en Europe, au premier rang desquels le milieu de terrain Brian Ruiz (Fulham) et l’attaquant Joel Campbell (prêté par Arsenal à Villarreal). “Il n’y aura pas le temps de se reposer”, craint le sélectionneur. “Nous savons que ce sera encore plus dur qu’avant. Tous les matches seront compliqués en raison de notre parcours lors de la dernière Coupe du Monde. Nous en sommes conscients. Cela va nous forcer à travailler encore plus dur chaque jour.” Le Canada, seul pays à avoir brisé l’hégémonie mexicano-américaine dans l’histoire de la Gold Cup, arrive pourtant sur la pointe des pieds, comme le confirme son sélectionneur Benito Floro. “Nous allons affronter trois adversaires qui sont mieux classés que nous. Nous allons donc devoir montrer que nous
E
n vue de la prochaine Gold Cup de la CONCACAF, le sélectionneur des États-Unis Jürgen Klinsmann a convoqué 17 joueurs qui étaient déjà présents lors de la Coupe du Monde de la FIFA, Brésil 2014™. Le technicien allemand mise donc sur la continuité et l’expérience pour défendre le titre continental acquis en 2013, n’entendant pas se servir de la compétition pour faire des essais ou intégrer la jeune garde américaine : “Nous avons composé notre groupe en fonction de notre objectif, qui est de remporter cette Gold Cup. C’est très, très important pour nous. Nous allons bien évidemment tout faire pour gagner.” Pour les “Stars and Stripes”, un nouveau triomphe serait synonyme de participation à la Coupe des Confédérations de la FIFA™ en Russie en 2017 et permettrait ainsi de préparer au mieux la Coupe du Monde qui aura lieu un an plus tard dans ce même pays. “Dans la mesure où le titre nous assurerait la qualification pour la Coupe des Confédérations 2017, il est primordial de présenter la meilleure équipe possible”, confirme Klinsmann. “Ce groupe peut se reposer sur d’énormes qualités, mais aussi sur une grande expérience.” La volonté de l’encadrement américain de s’appuyer sur des hommes déjà rompus aux joutes internationales est une preuve éclatante de l’importance accordée à l’épreuve, là où les autres poids lourds de la zone CONCACAF ne semblent pas en avoir fait une priorité, à l’image des participants à la dernière épreuve suprême que sont le Honduras, le Costa Rica ou le Mexique. Douze nations issues de la Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale
Le triomphe en tête Jürgen Klinsmann, sélectionneur des États-Unis, mise sur la continuité.
et des Caraïbes participent à cette 13e édition de la Gold Cup. En plus d’inscrire son nom au palmarès, le vainqueur disputera un barrage face aux États-Unis afin de gagner un billet pour la Coupe des Confédérations 2017, tandis que les Américains seront donc automatiquement qualifiés s’ils réalisent le doublé. Ces derniers, qui accueillent le tournoi conjointement avec le Canada, se présenteront avec Clint Dempsey (Seattle Sounders) et Jozy Altidore (Toronto) à la pointe de l’attaque, mais aussi avec Bradley Guzan, le pensionnaire d’Aston Villa, pour garder les buts. Devant lui, il retrouvera trois défenseurs qui évoluent en Bundesliga : Tim Chandler (Eintracht Francfort), John Brooks (Hertha Berlin) et Fabian Johnson (Borussia Mönchengladbach). Ils seront accompagnés de Tim Ream, qui défend les couleurs de Bolton en Championship anglais. Le milieu de terrain, quant à lui, se composera notamment de DeAndre Yedlin (Tottenham), Michael Bradley (Toronto) et Mikkel Diskerud (New York City FC). Au total, ce sont 45 stars de MLS qui ont été appelées dans les différentes sélections disputant la Gold Cup. Le Toronto FC, le Real Salt Lake et le FC Dallas sont les franchises les mieux représentées, avec cinq joueurs chacune. Pour Klinsmann, l’objectif fixé à ses troupes n’a rien d’une montagne infranchissable : “Nous estimons avoir une équipe très, très solide à notre disposition. Nous pouvons tout à fait gagner ce trophée prestigieux.” Il ne lui reste donc plus qu’à joindre les actes à ces paroles empreintes de détermination. tfw
T H E F I FA W E E K LY
9
Développer le football partout et pour tous
Organiser des tournois captivants
Œuvrer pour la société et l’environnement
Pour le jeu. Pour le monde. La FIFA s’engage à développer le football pour le bénéfice de tous. Sa mission est de : Développer le jeu L’objectif premier de la FIFA est de développer le football dans ses 209 associations membres. La Coupe du Monde de la FIFA™ lui donne les ressources nécessaires pour lui permettre d’investir USD 550 000 par jour dans le développement du football partout dans le monde. Toucher le monde La FIFA entend également toucher le monde à travers ses compétitions et événements internationaux qui fédèrent et inspirent les peuples du monde entier.
FIFA.com
Bâtir un meilleur avenir Le football est bien plus qu’un simple sport. Son universalité lui confère un pouvoir unique et une portée qu’il convient de gérer avec précaution. La FIFA est convaincue de son devoir envers la société qui dépasse les frontières du football.
GOLD CUP DE L A CONCACAF
progressons, que nous nous développons et que nous avançons dans la bonne direction”, analyse le technicien espagnol. Les Jamaïcains, quant à eux, ont perdu leurs trois rencontres de la Copa América 2015 sur le même score (1:0). Malgré leur élimination précoce, les Reggae Boyz jugent avoir livré au Chili de bonnes prestations : “Nous n’avons croisé que des équipes de très haut niveau”, se défend ainsi le milieu de terrain Jobi McAnuff. “Nous étions loin de chez nous, avec beaucoup d’éléments contraires. Les arbitres ne nous ont fait aucun cadeau. C’est une expérience qui servira à renforcer le football jamaïcain en vue de la Gold Cup, où j’espère que nous pourrons réaliser quelque chose de spécial.”
“La Copa América est une expérience qui servira à renforcer le football jamaïcain en vue de la Gold Cup, où j’espère que nous pourrons réaliser quelque chose de spécial.”
Cowboys Stadium, Arlington Le Panaméen Roman Torres fête son but contre le Mexique en juillet 2013.
Nicholas Kamm / AFP / Getty Images, imago, Marc Serota / Getty Images
Jobi McAnuff, milieu de terrain de la Jamaïque
Le pardon du Mexique Le Salvador, enfin, se présentera avec un groupe considérablement rajeuni en raison d’un scandale de matches arrangés qui a conduit à la suspension à vie de 14 internationaux. “Si nous pouvions nous qualifier pour les demi-finales, ce serait vraiment énorme”, admet le capitaine Andrés Flores. “Après les turbulences des dernières années, nous essayons de redresser la tête. Nous voulons gagner des matches, mais nous n’avons pas le droit de nous mentir à nous-mêmes ou de mentir à nos fans. Nous voulons être sincères envers tous nos interlocuteurs. Nous allons travailler dur et nous concentrer sur nos objectifs.” Dans ce groupe, il faut en outre noter la présence de trois pensionnaires des New York Red Bulls, franchise de Major League Soccer, qui représenteront tous un pays différent. Autre singularité, ils évoluent tous les trois en défense : Roy Miller (Costa Rica) et Kemar Lawrence (Jamaïque) sont arrières gauches, tandis que Karl Ouimette (Canada) est plus à l’aise dans l’axe. “Nous en avons plaisanté entre nous”, sourit Lawrence. “Nous avons parié sur celui qui rentrerait le premier au bercail.”
Douze chefs Photo de groupe des sélectionneurs de toutes les équipes engagées en mars 2015.
Guadeloupe En 2007, les “Gwada Boys” ont créé la sensation en atteignant les demi-finales. T H E F I FA W E E K LY
11
GOLD CUP DE L A CONCACAF
12
T H E F I FA W E E K LY
GOLD CUP DE L A CONCACAF
Le Mexique, qui remplit régulièrement les stades aux États-Unis en raison de l’importante diaspora qui y réside, a été versé dans le Groupe C en compagnie du Guatemala, de Trinité-et-Tobago et de Cuba. Pour le favori du groupe, il s’agira avant tout de retrouver un certain standing après une Copa América décevante au Chili, avec deux nuls et une défaite pour seuls résultats. “Nous allons essayer de gagner le tournoi afin d’apaiser nos supporters et de leur rendre le sourire”, promet le sélectionneur Miguel Herrera. “Nous devons continuer à travailler, afin de livrer de bonnes performances et de nous qualifier pour Russie 2018.” La Fédération mexicaine n’hésite généralement pas à placer de nouvelles têtes sur le banc de touche de son équipe nationale lorsque les résultats ne suivent pas et Herrera se sait sous pression. “Je suis toujours le même, je déborde toujours d’enthousiasme”, argue-t-il tout de même. “Je prends du plaisir dans la victoire comme dans la défaite, mais je sais que si les mauvaises performances s’enchaînent… personne n’est immortel ici.” Marco Pappa, le milieu de terrain guatémaltèque, croit pour sa part en les chances des Chapines de se qualifier pour la Copa América 2016 et rêve même d’exploit dans cette Gold Cup. “Les gens attendent de bons résultats de leur équipe nationale, surtout avec les moments difficiles que traverse le pays. Ça peut donc être une bonne occasion d’offrir un peu de bonheur à tout le monde. Moi, je veux gagner le tournoi.”
Daniel P. Derella / AP Photo
Finale 2009 À East Rutherford, les États-Unis s’inclinent 5:0 devant le Mexique.
La recette de 2006 Un tournoi qui, pour les Trinidadiens, représentera une nouvelle opportunité de retrouver la folie qui leur avait permis de se rendre en Allemagne pour la Coupe du Monde 2006. “J’ai confiance en ce groupe de joueurs, il peut faire de bonnes choses”, affirme Stephen Hart, qui préside aux destinées des Soca Warriors depuis 2013. “Lorsque tout le monde adhèrera aux principes collectifs nécessaires à la réalisation de nos objectifs, les résultats suivront. Il faut se concentrer sur ce que nous avons à faire et se soutenir mutuellement. Le talent est là, en tout cas.” Côté cubain, on entend avant tout se reposer sur l’expérience de Yénier Márquez, qui s’apprête à disputer sa huitième Gold Cup, un record. Avec lui, les Leones del Caribe espèrent confirmer les promesses entrevues en 2013, où ils avaient atteint les quarts de finale. “L’objectif premier est de sortir du groupe, ce qui sera déjà très compliqué”, annonce le milieu de terrain. “Lorsque nous y serons parvenus, nous pourrons penser à égaler cette performance, voire à faire mieux. Gravir un nouvel échelon et passer encore un tour serait évidemment fantastique.” Å
L E T OUR NOI
Première édition : 1963 (C oupe de s nations de la CONC AC A F, renommée Gold C up depuis 1991) Participants : 12 équipe s Tenant du titre : É tat s - Unis Plus titré : Mex ique (9 titre s) Plus grand nombre de matches : L andon Donovan (US A , 34 matc he s) Meilleur buteur : L andon Donovan (US A , 18 but s)
GOL D CUP 2015
Participants : 12 équipe s (par mi 36 c andidat s) Pays hôtes : É tat s - Unis et C anada (14 site s) Match d’ouverture : 7 juillet 2015 Finale : 26 juillet 2015 Groupe A : É tat s - Unis, Panama, Haïti, Honduras Groupe B : C os ta Ric a, Salvador, Jamaïque, C anada Groupe C : Mex ique, Guatemala, Tr inité - et-Tobago, C uba
Gold Cup, Los Angeles Le tournoi adopte un nouveau nom en 1991. T H E F I FA W E E K LY
13
LE S C H AMPIONN AT S À L A LOUPE
VU DES TRIBUNES Premjer- Liga kazakhe
Gohou la nce la c o u r s e au t it r e Alan Schweingruber est journaliste à “The FIFA Weekly”.
Lentement mais sûrement, le championnat du Kazakhstan, neuvième plus grand pays de la planète, s’apprête à négocier son premier grand tournant. Dans quatre journées, les équipes qui le composent seront réparties en deux groupes. Les six premières s’affronteront pour le titre, tandis que les six autres engageront un dur combat pour le maintien. Club de la ville d’Aktioubé, connue pour sa mosquée Nurgasyr en or et en marbre, le FK Aktobe fait la course en tête. Malgré le nul 1:1 pour le moins heureux (égalisation arrachée à la 90e minute en supériorité numérique) arraché au FK Jetyssou Taldykourgan, le leader conserve une confortable avance sur ses poursuivants.
Pour les supporters, la routine commence à s’installer. L’an dernier, le club avait déjà terminé en tête de la saison régulière. Mais au moment d’aborder la dernière ligne droite, les joueurs ont perdu leurs nerfs… et le titre, finalement ravi par le FK Astana. Faut-il pour autant considérer cette deuxième place comme un échec ? À première vue, oui, car le FK Aktobe est l’équipe la plus titrée de l’histoire récente du Kazakhstan avec ses cinq couronnes (2005, 2007, 2008, 2009 et 2013). En cas de succès cet automne, il détiendrait seul ce record, qu’il partage encore pour l’heure avec Irtysh Pavlodar. Dans ce contexte, le duel à venir entre le candidat au titre et son dauphin au classement, Kairat Almaty, s’annonce particulièrement intéressant. Le club de la ville la plus peuplée du pays (1,6 million d’habitants) est actuellement en grande forme, comme en témoigne son récent succès 2:0 sur le FK Astana. En outre, Kairat compte dans ses rangs l’attaquant le plus dangereux du Kazakhstan, un certain Gérard Gohou. À 26 ans, l’homme est loin d’être un inconnu. Il a déjà été sacré meilleur buteur au Maroc et en Turquie. Avec 18 réalisations jusqu’à
présent, l’Ivoirien présente de nouveau les meilleures statistiques. À titre de comparaison, son premier poursuivant, Dušan Savić, n’affiche que sept unités au compteur. Fort d’une telle efficacité, Gohou peut s’étonner de n’avoir jamais été convoqué en équipe nationale. Grande terre de hockey sur glace, le Kazakhstan a rejoint l’UEFA en 2002, afin de s’améliorer au contact de nations de football plus développées. Néanmoins, aucun de ses représentants n’a encore jamais réussi à accéder à la phase de groupes de la Ligue des Champions de l’UEFA. Mi-juillet, le FK Astana tentera à nouveau sa chance. Il sera opposé aux Slovènes de Maribor. Il y a deux ans, le Shakhtyor Karagandy avait tout de même réussi à faire parler de lui lors des tours préliminaires. Avant de recevoir le Celtic Glasgow pour un match décisif, les dirigeants ont… fait sacrifier un mouton sur le terrain. Ce rituel pour le moins étrange avait suscité de vifs débats aux quatre coins de l’Europe. Sur le plan comptable, l’opération a porté ses fruits : Karagandy s’était imposé 2:0. Å
HO
Buteur Gérard Gohou (à g.) a déjà marqué à 18 reprises pour Kairat Almaty.
14
T H E F I FA W E E K LY
Ligue 1 camerounaise
L e g r a n d r e to u r d e Daouda K a m i lou
Engouement À Garoua, le Coton Sport peut compter sur des supporters fidèles.
Perikles Monioudis est rédacteur en chef de “The FIFA Weekly”.
Après 20 journées disputées en Ligue 1 camerounaise (Elite One), le Coton Sport de Garoua affiche quelques points d’avance sur ses concurrents. L’équipe de cette ville portuaire de taille moyenne située dans le nord du pays a, pour ainsi dire, récolté ses 43 points dans les champs puisqu’elle est domiciliée dans une région de plantations de coton et autres cultures tandis que ses poursuivants, Botafogo (38 points), Les Astres (33 points), New Star (32 points) et l’Union Sportive (31 points) stockent eux leurs points à Douala, la plus grande ville industrielle du pays mais aussi d’Afrique centrale avec ses quelque 3 millions d’habitants.
HO
Le Coton Sport, avec son maillot vert et blanc, semble toutefois bien parti pour un nouveau sacre cette année, après avoir décroché le titre en 2012 et 2013. Avec seize couronnes, le club détient par ailleurs le record national dans cette compétition regroupant 18 équipes. Âgé de 45 ans, le Français Didier Gomes da Rosa a opté pour un style offensif sans fioriture et inculqué à ses joueurs une mentalité de gagnants. L’entraîneur des Cotonniers du Nord n’a pas peur d’appeler un chat un chat et n’hésite pas à parler d’erreurs “grotesques” de la part de ses attaquants ou de rappeler à l’ordre les joueurs victimes d’une baisse de forme sur le terrain, en leur demandant de ne pas oublier les ambitions du club dont ils ont la chance de porter les couleurs. Gomes est également réputé pour ses salves à l’encontre des arbitres et de leurs décisions. Depuis le début des matches retour, qui ont débuté mi-juin, il doit cependant composer sans Cédric Djeugoué, jeune et grand défenseur latéral de 22 ans qui a rejoint l’Ittihad Riadi de Tanger, récemment promu en première division marocaine. Mais son équipe n’a pas besoin de stars pour briller. La valeur totale de ses joueurs est en effet estimée actuellement à 700 000 dollars.
Le retour il y a quelques jours de Daouda Kamilou, attaquant nigérian de 27 ans à la gracile silhouette, arrive cependant à point nommé pour Gomes da Rosa et les suppor-
Coton Sport est bien parti pour décrocher le titre. ters du club de Garoua. Surnommé le Neuf en raison du numéro floqué sur son maillot et du poste qu’il occupe, Kamilou a déjà défendu les couleurs des Cotonniers entre 2007 et 2009 et disputé avec eux la finale
de la Ligue des Champions de la CAF en 2008, face à Al-Ahly, le club de la capitale égyptienne. S’ils se sont inclinés, les Camerounais n’en ont pas moins été salués pour leur beau parcours. Kamilou, double vainqueur du championnat et de la Coupe du Cameroun et meilleur buteur en 2009, rentre au pays après des séjours en Libye, en Algérie, en Tunisie et au Soudan et espère renouer avec le succès des années passées. Sur les six derniers matches de championnat, le Coton Sport a enregistré quatre victoires pour une défaite et un nul. Ce partage des points (2:2) remonte au 28 juin face au Fovu de Baham, actuellement 15e au classement. Cette saison, le titre semble une nouvelle fois un objectif tout à fait réaliste pour le club de Garoua, d’autant plus que, depuis le début du mois d’avril, Gomes da Rosa peut de nouveau se consacrer entièrement à sa tâche nationale. En effet, les Congolais de Sanga Balende ont mis fin à l’aventure du Coton Sport en Ligue des Champions de la CAF en seizièmes de finale. Å T H E F I FA W E E K LY
15
C AN ADA 2015
“Une époque favorable”
Sylvie Béliveau occupe les fonctions de responsable du Groupe d'Étude Technique de la FIFA. Elle tire un bilan provisoire très positif de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, Canada 2015™.
L
e football féminin se porte bien, merci pour lui. Il se porte même de mieux en mieux, comme en témoigne l’augmentation du niveau d’une Coupe du Monde Féminine de la FIFA™ à l’autre depuis 1991. Canada 2015 marque la septième édition de l’épreuve, 24 ans après la première en RP Chine, et apporte son lot de nouveautés, notamment le passage de 16 à 24 équipes, ou l’arrivée de la technologie sur la ligne de but.
FIFA
Concentré de compétence Les représentants du Groupe d’Étude Technique de la FIFA pour Canada 2015.
16
T H E F I FA W E E K LY
C AN ADA 2015
Pour analyser l’évolution du jeu, le niveau de la compétition et les tendances qui se dessinent, qui de mieux placé que Sylvie Béliveau, dévouée au développement du football féminin depuis plus de 20 ans, et qui plus est régionale de l’étape ? L’ancienne sélectionneuse du Canada avait qualifié son pays pour la Coupe du Monde Féminine 1995 en Suède, où elle était alors la seule femme à diriger une équipe. Vingt ans plus tard, elles sont désormais huit sur les bancs de Canada 2015 et Sylvie Béliveau occupe le fauteuil de responsable du Groupe d’Étude Technique de la FIFA (TSG) de la compétition. Le passage à 24 équipes Ce changement implique un passage à six groupes et un tour de plus – les huitièmes de finale – à disputer, donc la possibilité pour quatre équipes sur les six groupes d’être classées troisièmes et de quand même se qualifier. Un match de plus en Coupe du Monde pour certaines équipes, c’est un moyen d’acquérir une expérience inestimable. C’est surtout pour celles-là que le passage à 24 équipes est favorable, pour que ces formations moins expérimentées puissent être exposées et ensuite avoir la chance d’être reconnues, que ce soit dans leur pays ou au niveau de leur confédération, afin d’avoir un soutien nécessaire pour leur préparation. L’élargissement du nombre d’équipes offre une place de plus par confédération, ce qui permet à davantage d’équipes de croire en la qualification pour une Coupe du Monde et d’augmenter la motivation et le niveau de la compétition. La performance des équipes les moins expérimentées La majorité des nouveaux venus en Coupe du Monde se sont bien comportés par rapport à des équipes confirmées, notamment le Cameroun, la Suisse ou les Pays-Bas qui ont tenu tête au Japon, ou le Costa Rica qui a donné du fil à retordre au Brésil. Mais il faut également inclure les équipes qui ont moins d’expérience. La Colombie par exemple, qui en est à sa deuxième Coupe du Monde, a moins d’expérience que des pays comme l’Allemagne, les États-Unis ou même l’Australie. Mais elle a beaucoup progressé depuis sa première Coupe du Monde en 2011. C’est pour cela qu’il faut accepter qu’avec 24 équipes, chacune mérite sa place, à condition qu’on lui donne le temps de faire ses preuves. Quand on change une règle comme celle-là, il faut attendre quatre ou huit ans pour voir les progrès réalisés.
LA FINALE Comme il y a quatre ans, les États-Unis et le Japon se retrouveront en finale de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™. Il n’y a qu’à souhaiter que cette dernière, programmée ce 5 juillet à 16 h heure locale, se révèle aussi palpitante que celle de 2011. À l’époque, les joueuses nippones s’étaient imposées aux tirs au but à Francfort-sur-le-Main (Allemagne) après une rencontre spectaculaire, à l’issue de laquelle la prolongation n’avait pas pu livrer de vainqueur (2:2). Au Canada, la deuxième demi-finale, disputée le 1er juillet, a tourné au drame pour l’Angleterre. Dès le coup d’envoi, les Three Lionesses se sont montrées au meilleur de leur forme. Jusqu’au bout, elles ont cherché à faire la différence face à des Japonaises qui, elles, affichaient un visage plus prudent. Les occasions franches n’ont toutefois pas été légion et jusqu’à la deuxième minute du temps additionnel, tout indiquait que les spectateurs allaient avoir droit à 30 minutes supplémentaires. C'est à ce moment que l’Anglaise Laura Bassett a commis une erreur fatale : sur un centre adverse, elle a complètement raté son dégagement, qui est allé heurter la transversale de ses propres buts avant de terminer sa course dans les filets. “J’ai vraiment de la peine pour elle”, confiait le sélectionneur japonais Norio Sasaki après le coup de sifflet final. “Mais Yuki Ogimi était juste derrière elle et aurait pu conclure facilement, ça n’aurait donc pas fait de différence.” Dans le match pour la troisième place (4 juillet, 14 h heure locale), l’Angleterre affrontera l’Allemagne, qui a dû s’avouer vaincue face à une impressionnante équipe des États-Unis dans l’autre demi-finale (2:0). sca
L’évolution du jeu Il est intéressant de voir qu’on a une variété des styles de jeu. Certaines équipes ont des qualités individuelles qui ressortent, comme la Colombie ou le Cameroun, qui ont des joueuses qui font la différence. Dans les équipes qui ont davantage d’expérience, le jeu est plus collectif. Autre tendance, les joueuses en mesure de tenir plusieurs rôles. On a de plus en plus d’arrières latérales capables de jouer au milieu ou sur les ailes. Cela implique que les défenseuses centrales puissent être des meneuses de jeu. Elles doivent non seulement défendre, mais aussi lire le jeu, servir de bons ballons, prendre de bonnes décisions. Cette mobilité, le Japon la maîtrisait déjà, avec des milieux de terrain capables de s’intégrer dans la ligne d'attaque. Aujourd’hui, il y a plusieurs équipes où, dès la récupération du ballon, les latérales montent et ne sont plus du tout dans un rôle défensif. Elles montent sur la ligne médiane, voire plus haut. On a vu une évolution du jeu avec des équipes capables de jouer à une ou deux touches de balle dans des espaces réduits. Les meilleures ont démontré des qualités dans la variété du jeu offensif.
Les gardiennes C’est impressionnant de voir leur progression sur le plan athlétique, les prises de décision, la technique et la participation au jeu, tant sur le plan défensif qu’offensif. C’est probablement la meilleure compétition au niveau des gardiennes. Certaines prennent même des coups francs loin de leur but, près de la ligne. Cela montre qu’il y a une confiance, car la joueuse doit ensuite se replacer. Mais mentalement, elle est prête à prendre ce risque et faire cet effort-là. Le rôle des sélectionneurs et s électionneuses Sur les 24 équipes, huit possédaient une femme comme entraîneur, notamment les nouvelles équipes comme la Suisse, l’Équateur, le Costa Rica ou la Thaïlande. Depuis les premières Coupes du Monde, la fonction a beaucoup évolué. Pour une partie, c’est le même métier évidemment, mais ce sont deux mondes différents. Il y a désormais “une grande équipe derrière l’équipe”, que l’entraîneur doit aussi gérer. S’il y a des problèmes au niveau du staff, cela a un impact sur le niveau des joueuses et de l’équipe. La difficulté auparavant, c’était de fonctionner T H E F I FA W E E K LY
17
C AN ADA 2015
sans personnel, de pouvoir étudier l’adversaire sans outils. Aujourd’hui, tout est possible grâce aux vidéos des matches, à l’analyse des détails, accessibles à tous les entraîneurs pour continuellement étudier son adversaire. Le jeu devient intéressant, car un entraîneur doit pouvoir modifier son approche pendant le match. L’adversaire est déjà connu dans ses moindres détails, donc il faut savoir surprendre, changer, s’adapter aux changements de l’autre pendant le match, c’est devenu une clé importante. Les décisions à prendre Une étude des moyennes (âge, nombre de sélections et taille) réalisée au cours de cette compétition pour chaque équipe met en évidence que les demi-finalistes figurent dans les premiers rangs de ces classements (hormis le Japon sur la moyenne de taille). Les statistiques ne peuvent évidemment pas déboucher sur des conclusions, mais on peut tout de même penser que pour être performant au plus haut niveau, il faut avoir une longue expérience, avoir joué de nombreux matches internationaux et avoir des joueuses grandes (ou comme pour le Japon, compenser sa taille par d’exceptionnelles qualités techniques et beaucoup de mobilité pour éviter les duels). L’engagement des fédérations pour donner aux équipes nationales les moyens de progresser est capital. L’objectif des fédérations est d’avoir les meilleures performances possibles en Coupe du Monde. Pour cela, elles doivent apporter des moyens supplémentaires dans la préparation de leur équipe, avoir le temps nécessaire entre la fin des championnats et le début de la compétition et s’adapter à la réalité du football féminin : nous avons un mélange de professionnelles et d’amatrices. Le gain de reconnaissance Le Canada a joué son premier match de Coupe du Monde le 6 juin 1995. Vingt ans plus tard jour pour jour, il a fait son entrée en lice dans le tournoi. Le 11 juin 2015, il disputait son deuxième match, mais le 11 juin 1995, le Canada avait déjà terminé sa Coupe du Monde. Il avait joué trois matches les 6, 8 et 10. Le Canada est un exemple valable pour toutes les équipes. Auparavant, nous jouions en Coupe du Monde pour exister, nous n’étions pas encore reconnues. Désormais, le football féminin a gagné sa place. Les femmes méritent leurs jours de repos, la technologie sur la ligne de but n’a pas de sexe et s’applique aussi au football féminin. Cela montre une certaine évolution. Nous sommes dans une époque favorable, mais il reste encore de l’instabilité et des choses à apprendre. Å
Un avenir radieux À 19 ans, la défenseuse canadienne Kadeisha Buchanan a réussi une grande Coupe du Monde. “Je peux faire encore mieux”, confiait-elle après la défaite contre l’Angleterre. “Je sais que je dois prendre un rôle de leader.”
D
ifficile de garder le sourire quand un rêve se brise. Les 54 000 personnes qui avaient pris place au BC Place Stadium de Vancouver ce 27 juin pour soutenir le Canada en quart de finale de “sa” Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2015™ ont vu leurs espoirs de titre se briser sur la défense de fer anglaise. Kadeisha Buchanan était en larmes au coup de sifflet final de la défaite 1:2, mais la réalité l’a vite rattrapée : l’avenir lui appartient. “C’est une grande responsabilité d’entendre ça, car notre avenir ne pourra être brillant que si c’est un effort d’équipe. Mais je sais que je dois déjà prendre un rôle de leader. Ça fait trois ans que je joue dans cette équipe, je pense que je peux faire encore plus. Nous sommes quelques-unes à être jeunes mais à avoir déjà de l’expérience.” La Sinclair de la défense Ashley Lawrence, Adriana Leon ou Jessie Fleming en sont d’autres exemples mais aucune n’affiche encore la maturité de Buchanan, dont chaque tacle ou chaque remontée de balle a fait se lever les tribunes contre l’Angleterre. Restée aux avantpostes en fin de match, Buchanan a tout tenté pour arracher l’égalisation et se rapprocher d’une finale qu’elle aurait aimé offrir à ses aînées.
18
T H E F I FA W E E K LY
C AN ADA 2015
Un talent exceptionnel À 19 ans, Kadeisha Buchanan est déjà considérée comme un pilier de la sélection.
Mike Hewitt / FIFA via Getty Images
Ces aînées qui ont tant fait pour le football féminin canadien et qui pourraient bien raccrocher les crampons sans avoir goûté au succès. “Je sais que ça ne vas durer pour toujours de jouer aux côtés de Christine Sinclair, Melissa Tancredi ou Erin McLeod”, admet Buchanan, que son sélectionneur John Herdman considère comme rien moins que la “Sinclair de la défense”. “J’apprends quelque chose chaque jour, à chaque match, à chaque entraînement, à chaque moment passé à leurs côtés. Elles font partie des meilleures de ce sport, et en m’entraînant avec les meilleures, je deviens une meilleure défenseuse.” Mission accomplie Une progression qui pourrait d’ailleurs être récompensée à l’issue du tournoi par le Prix de la Jeune Joueuse Hyundai, pour lequel elle se présente en sérieuse prétendante malgré sa sortie de piste en quart de finale. “Quand je vois le soutien qu’on a reçu et la tristesse de ceux qui nous ont soutenus à la fin du match, je me dis qu’on a au moins rempli cette mission.” Une impression confirmée par les paroles qu’elle a entendues de la bouche de sa capitaine dans un vestiaire où se mêlaient regrets et fierté ... Å Julien Sebbah, à Vancouver
Huitièmes de finale · 20 – 23 juin Match 37 RP Chine Match 38 États-Unis Match 39 Allemagne Match 40 France Match 41 Brésil Match 42 Japon Match 43 Norvège Match 44 Canada
Cameroun 1:0 Colombie 2:0 Suède 4:1 Rép. de Corée 3:0 Australie 0:1 Pays-Bas 2:1 Angleterre 1:2 Suisse 1:0
Quarts de finale · 26/27 juin RP Chine Match 45 Match 46 Allemagne Match 47 Australie Match 48 Angleterre
États-Unis 0:1 France 6:5 t.a.b. Japon 0:1 Canada 2:1
Demi-finales · 30 juin/1er juillet États-Unis Match 49 Match 50 Japon
Allemagne 2:0 Angleterre 2:1
Match pour la troisième place · 4 juillet Allemagne Angleterre Match 51 Finale · 5 juillet États-Unis Match 52
Japon
Retrouvez toutes les informations sur la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, Canada 2015™ à l’adresse http://fr.fifa.com/womensworldcup T H E F I FA W E E K LY
19
First Love Lieu : Sicile, Italie Date : 24 juin 2015 Heure : 19h06 Photog raphe: Nicolò Minerbi
20
T H E F I FA W E E K LY
fotogloria
T H E F I FA W E E K LY
21
C OUPE DU MONDE DE L A F IFA 2018
LE BILLET DU PRÉSIDENT
Saint-Pétersbourg est prêt pour le tirage au sort préliminaire
Des femmes responsables
C Saint-Pétersbourg Deux mille invités sont attendus au Palais Constantin, le 25 juillet prochain.
D
RIA Novosti
ans un mois jour pour jour, le rideau se lèvera sur le premier événement officiel de la Coupe du Monde de la FIFA 2018™. En plus de définir pour chaque équipe le chemin qu’il lui faudra parcourir d’ici à la phase finale, le tirage au sort préliminaire de Saint-Pétersbourg donnera un avant-goût de la culture russe au travers de performances traditionnelles et modernes, réalisées par des artistes du plus vaste pays du monde. “L’organisation du tirage au sort préliminaire marque le début du compte à rebours de la Coupe du Monde en Russie et c’est toute la population du pays qui attend ce moment avec impatience”, a déclaré Vitaly Mutko, président du Comité Organisateur Local Russie 2018. “Nous travaillons aux préparatifs depuis près d’un an et nous pouvons annoncer avec confiance que la Russie est prête à accueillir ce prestigieux événement.” Le Palais Constantin, qui sert régulièrement de cadre à des sommets politiques, des forums et des congrès internationaux, accueillera les quelque 2 000 invités attendus. Aux côtés des représentants d’environ 140 associations membres qui auront fait le déplacement, l’assemblée comptera des personnalités du football, des dirigeants du monde du sport, des artistes de renom et diverses célébrités. Ce sont par ailleurs près de 700 représentants des médias que l’on attend à Saint-Pétersbourg pour couvrir l’événement. “Saint-Pétersbourg offre un cadre idéal pour célébrer ce premier pas sur le long chemin qui nous mènera vers la Coupe du Monde en Russie. Les amateurs de football du monde entier, à travers les six confédérations, ne connaîtront qu’au terme de 840 matches les équipes qualifiées, après plus de trente mois de compétition, de suspense et d’émotions – comme l’ont déjà montré les premiers matches disputés. Les récents exploits du Bhoutan et de Guam l’ont prouvé”, a pour sa part commenté le Secrétaire Général de la FIFA, Jérôme Valcke. Si les 209 associations membres de la FIFA se sont inscrites à la compétition préliminaire, il n’en restera qu’environ 180 d’ici au tirage au sort. Å
’
est un tournoi de haut niveau et porteur d’avenir qui prendra fin ce dimanche à Vancouver, à l’occasion de la finale de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, Canada 2015™. L’élargissement du nombre de participants à 24 équipes est un succès. Des nouveaux venus en Coupe du Monde Féminine comme les Pays-Bas, le Cameroun ou la Suisse se sont qualifiés pour les huitièmes de finale. Des formations comme le Costa Rica ou le Nigeria ont démontré que seules les rencontres au plus haut niveau international pouvaient contribuer au développement sportif. Les Nigérianes ont livré de très belles performances dans un groupe relevé, au sein duquel figuraient aussi la Suède, l’Australie et les États-Unis. Il ne leur a pas manqué grand-chose pour obtenir le point du nul face aux Américaines (0:1). Le tournoi a également prouvé que les candidates au titre étaient plus nombreuses que jamais. La France, qui faisait partie des grandes favorites, a fait ses adieux à la compétition en quarts de finale. La Norvège, ancienne championne du monde, et la Suède, ancienne championne d’Europe, ont vu leurs parcours s’interrompre dès les huitièmes de finale. Le développement se poursuit à un rythme effréné et l’avenir est déjà en marche. Durant cet ultime week-end, 600 représentant(e)s de toutes les associations membres se retrouveront à Vancouver pour un séminaire sur le football féminin afin d’échanger leurs expériences, de discuter de la situation et de trouver des pistes pour de futurs progrès. Les programmes de développement de la FIFA, l’amélioration structurelle des associations nationales, mais aussi un débat permanent sont certainement autant de facteurs-clés. Le rendez-vous de Vancouver sera le premier symposium depuis le lancement du groupe de travail sur le football féminin et l’élaboration de dix principes essentiels (voir FIFA.com) pour le développement futur du football féminin. L’un des points centraux, selon moi, est que les femmes doivent prendre des responsabilités à tous les niveaux opérationnels : entraîneuses, arbitres, fonctionnaires et membres de comités exécutifs de toutes les associations membres. Car le football féminin a besoin de modèles – de modèles féminins.
Département des Médias Votre Sepp Blatter T H E F I FA W E E K LY
23
LE SUCCÈ S DE S FR AT RIE S
Nike
e c n e u L’infl s é n î a s de 24
T H E F I FA W E E K LY
LE SUCCÈ S DE S FR AT RIE S
Avoir un grand frère, c’est bien utile. Ceux qui en ont un deviennent de meilleurs footballeurs, comme nous l’explique Ben Lyttleton.
L
e choc du Groupe D de la Coupe du Monde de la FIFA 2010™ entre le Ghana et l’Allemagne a en fait débuté six semaines avant le coup d’envoi effectif à Johannesburg, sur un terrain situé à plus de 9 000 kilomètres de là, dans le nord de Londres. Kevin-Prince Boateng disputait ce jour-là la finale de la FA Cup avec Portsmouth face à Chelsea. Juste avant la mi-temps, l’international ghanéen a commis une faute sur Michael Ballack. Le capitaine allemand n’a jamais pu se remettre du choc à temps pour participer à l’épreuve suprême. Du côté de la Mannschaft, le geste a été modérément apprécié. L’Allemagne, qui devait affronter le Ghana de Kevin-Prince quelques semaines plus tard, se voyait privée d’un élément important. La tension était d’autant plus vive que cette rencontre marquait également la confrontation entre les frères Boateng, Jérôme ayant fait le choix de représenter son pays de naissance. Avant le match, ce dernier ne cachait pas sa nervosité. Il a serré la main de son frère, qui lui a souhaité bonne chance. Mais Jérôme doute encore de la sincérité de son frère. “Quand on affronte son propre frère, ça ne peut pas être un match ordinaire”, confiait-il au New York Times. L’Allemagne s’est finalement imposée 1:0. Quatre ans plus tard, les mêmes équipes et les mêmes frères se sont séparés sur un nul 2:2 à Fortaleza (Brésil). Cette fois, Kevin-Prince a été remplacé en seconde mi-temps.
Les Boateng Kevin Prince, George, qui élève aujourd'hui des chiens, et Jérôme (de g. à d.).
Quand l’enfance refait surface “Même si les duels sont relativement peu nombreux sur le terrain, la motivation se trouve renforcée”, explique le professeur Frank Sulloway, auteur de Born to Rebel: Birth Order, Family Dynamics, and Creative Lives (“Né pour se rebeller : ordre de naissance, dynamique familiale et vies créatives”). “Quand deux membres de la même famille quittent le terrain après une confrontation, ils se font une idée consciente de leur performance par rapport à celle de leur frère ou de leur sœur. Des éléments de compétition qui remontent à l’enfance reviennent au premier plan. Si vous avez livré un bon match et que votre frère ne s’est pas montré à son avantage, c’est le paradis.” Le cas des Boateng diffère cependant légèrement. Kevin-Prince est certes plus âgé que Jérôme, mais c’est l’aîné, George, qui était considéré comme le plus prometteur. Les trois hommes ont le même père, Prince, avec qui Jérôme a vécu à Wilmersdorf, près de la grande avenue commerciale de Berlin ouest. Les autres ont grandi avec leur mère à Wedding, un quartier défavorisé. Le trio se retrouvait le weekend, pour jouer au football. T H E F I FA W E E K LY
25
LE SUCCÈ S DE S FR AT RIE S
À l’initiative de leur père, ils ont tous pratiqué des exercices des deux pieds. Les frères Boateng sont donc autant le produit de leur éducation que de leurs gènes. George était un adolescent bagarreur et, de son propre aveu, il a été un piètre modèle pour Kevin-Prince. Jérôme admirait son frère Kevin-Prince mais, au grand soulagement de leur mère Martina, il n’a jamais connu les mêmes problèmes d’autorité. Meneur de jeu dynamique, Kevin-Prince a été écarté de l’équipe d’Allemagne U-21 juste avant son succès lors de l’Euro 2009 de la catégorie. Matthias Sammer, directeur sportif de la Fédération allemande de football à l’époque, avait justifié cette décision par le “manque de discipline” de l’intéressé. C’est alors que Kevin-Prince a choisi de rallier le Ghana, le pays d’origine de son père. Lorsque l’Allemagne et le Ghana se sont croisés en Coupe du Monde, Prince s’est à chaque fois contenté d’espérer que “le meilleur l’emporte”. Le cas du cadet Les Boateng ne sont pas les seuls frères à représenter deux pays différents. Steve Mandanda (France) et Parfait Mandanda (RD Congo) sont tous deux gardiens de but et internationaux. Paul Pogba défend les couleurs de la France, tandis que ses frères, les jumeaux Florentin et Mathias, portent le maillot de la Guinée. Granit Xhaka joue pour la Suisse ; Taulant pour l’Albanie. Chez tous les joueurs de champ, on retrouve la même constante : le cadet évolue au sein de l’équipe nationale la mieux située au Classement mondial. Il a bien failli en être de même chez les Suárez. Le Barcelonais Luis Suárez est international uruguayen. Son aîné Paolo, qui a passé sept ans à Isidro Metapán, a été appelé en équipe du Salvador en 2012. Il n’est toutefois jamais entré sur le terrain. Luis parle souvent de son frère comme d’une source d’inspiration, un modèle qui lui a permis d’éviter les ennuis jusqu’à ce qu’il rencontre sa future épouse, à l’âge de 15 ans. “L’influence de la fraternité dans le sport s’observe à travers trois phénomènes”, estime Ben Oakley, ancien entraîneur olympique et auteur de 26
T H E F I FA W E E K LY
Podium: What Shapes a Sporting Champion (“Podium : ce qui façonne un champion”). “En premier lieu, il faut mesurer l’impact du frère ou de la sœur en tant que modèle. Ensuite, le cadet bénéficie d’un partenaire talentueux, motivé et toujours disponible. Enfin, cette relation influe sur les objectifs que se fixe le cadet à l’entraînement et en compétition.” Oakley s’appuie sur des recherches académiques menées au Canada et en Australie sur le sujet. Celles-ci regroupent un panel de 229 athlètes de différents niveaux. L’étude montre qu’au niveau international, 67 pour cent sont des cadets contre 24 pour cent d’aînés et 9 pour cent d’enfants uniques. Conclusion : les aînés contribuent souvent à la réussite de leurs cadets, sans le savoir. Dans le cas de la famille Vidigal, la présence de frères et sœurs a eu un indéniable impact. Dix des douze enfants sont nés en Angola entre la fin des années 60 et le début des années 70, peu avant le début de la guerre civile. En 1975, les Vidigal sont partis retrouver de la famille à Elvas, dans le sud du Portugal. “Arriver les mains vides dans un nouveau pays n’est pas chose facile. Nous avons connu des moments difficiles”, raconte José Luís Vidigal, qui a passé les deux premières années de sa vie dans une ville du sudouest de l’Angola appelée à l’époque Sá da Bandeira (aujourd’hui Lubango). “J’en parle encore avec mes frères aînés. La vie là-bas avait une saveur particulière que je n’ai pas oubliée.” Ses parents, Deolinda et Victor, ont expliqué à leurs enfants la relation entre les deux pays et leur place dans cette affaire. “Il fallait que nous sachions que le Portugal et l’Angola étaient comme deux frères inséparables, afin que nous nous sentions chez nous partout”, poursuit José Luís. “Pour la plupart, nous sommes nés en Angola. Le Portugal est le pays où nous avons grandi. Toute notre famille espérait représenter un jour l’un de ces deux pays au niveau international.” L’aîné Lito a débuté sa carrière à Elvas, le club local. En 1993/94, José Luís, Toni et Beto Vidigal ont été alignés ensemble au milieu de terrain. Filipe a lui aussi porté les couleurs d’Elvas. On compte également trois sœurs Vidigal qui ont joué pour Elvenses, l’équipe féminine
Privat
Manquent Toni et Jorge Beto, Lito, Tita, Mena, José LuÍs, Rosa et Balbina Vidigal (de g. à d.).
LE SUCCÈ S DE S FR AT RIE S
de première division. Quand Lito a été appelé en équipe d’Angola en 1996, toute la famille a éprouvé une immense fierté. Sa décision de représenter son pays d’origine a été unanimement soutenue. Par la suite, Lito a notamment disputé la Coupe d’Afrique des Nations de la CAF 1998 au Burkina Faso. À cette époque, José Luís, de trois ans son cadet, jouait déjà au Sporting Lisbonne. Après avoir permis au club de la capitale de décrocher son premier titre de champion en 18 ans à l’issue de la saison 1999/00, il a rejoint Naples en Serie A. Dans la foulée, il a disputé l’Euro 2000 avec le Portugal. “C’était le plus beau moment de ma carrière. J’ai fait partie de l’une des plus grandes équipes portugaises de l’histoire.” Le Portugal avait atteint les demi-finales du tournoi. “Je me suis toujours identifié aux deux pays. Lito et tous mes frères et sœurs ont approuvé mon choix. À partir de là, c’était plus facile.” La saga des Vidigal ne s’arrête pas là. Lito est devenu entraîneur. En 2008, il a recruté José Luís à l’Estrela Amadora. Notre interlocuteur se souvient d’une expérience “complexe et unique, dans laquelle le personnel et le professionnel ne se sont jamais mélangés. “C’est un excellent entraîneur”, s’empresse-t-il d’ajouter. Par la suite, Lito a dirigé l’équipe d’Angola. En 2011, il a convoqué Filipe, l’un de ses cadets. Plus récemment, on l’a vu sur le banc de Belenenses, en première division portugaise. Il a quitté son poste au mois de mars. Filipe est le seul frère né à Elvas, mais aussi le seul à avoir joué dans le championnat angolais.
Le cadet a tendance à prendre plus de risques sur le terrain et en dehors.
Twitter, Andreas Meier / freshfocus, Privat
“Ça résume l’histoire de notre famille”, dit José Luís. “Nous avons la chance d’avoir deux patries. Ces deux nations iront toujours main dans la main. Les liens qui les unissent sont aussi forts que ceux qui existent au sein de notre famille.” L’aîné et ses bénéfices Les cadets, comme Filipe, ont tendance à prendre plus de risques sur le terrain et en dehors. Une étude menée auprès de 700 sportifs ayant au moins un frère passé par la Major League Baseball (groupe qui comprend notamment Dom et Joe DiMaggio) conclut que les cadets sont enclins à prendre des décisions plus osées en termes de conquête de bases, de home runs ou de frappeurs atteints. À en croire le professeur Sulloway, qui a mené ces recherches, le constat se vérifie également dans le football. Il reconnaît que le groupe constitué de frères représentants deux pays différents est restreint et qu’il favorise donc les cadets ayant bénéficié de conseils et de l’expertise de leurs frères durant leur formation. “Le panel a beau être limité, les preuves n’en sont pas moins parlantes.” Pour Jérôme Boateng et José Luís Vidigal, les bénéfices culturels de la double nationalité prennent largement le pas sur les exigences familiales ou sportives. Boateng arbore fièrement un tatouage sur son bras droit, sur lequel on peut lire Agyenim, “le Grand Homme” en ashanti-twi, le dialecte maternel de son père. C’est aussi son deuxième prénom. Il aime la musique ghanéenne et Prince assure que la fluidité de ses mouvements doit beaucoup à son héritage africain. “L’héritage de mon père se retrouve à travers l’éducation et les valeurs qu’il a inculquées à notre famille”, lance Vidigal. “Mes trois enfants sont à la fois angolais et portugais. L’identité nationale est encore plus importante lorsqu’on a des racines dans deux pays. Le monde est plus petit aujourd’hui et les frontières rétrécissent sans cesse. C’est ainsi. Nous sommes tous très fiers de nos choix.” Å
Les frères Pogba (en h.), Xhaka (au c.), Suárez (en b.) Mathias, Paul et Florentin Pogba (de g. à d.) ; Granit (g.) et Taulant Xhaka ; Luis Suárez (à g.) et ses garçons Benjamin et Paolo. T H E F I FA W E E K LY
27
sharecocacola.com #shareacocacola
Coca-Cola and the contour bottle are registered trademarks of the Coca-Cola Company.
Share a with
TRIBUNE
COUP DE PROJEC TEUR
INFORMATIONS GÉNÉR ALES Pays : Lettonie Trigramme FIFA : LVA Continent : Europe
Un travail à poursuivre Perikles Monioudis
Mario Wagner / 2Agenten
L
es statistiques sont toujours compliquées à appréhender. Souvent, lorsqu’un match s’emballe et propose un joli spectacle, elles semblent même passer au second plan. C’est pourtant exactement le moment où le staff technique doit avoir en tête les différentes probabilités et user des instruments nécessaires pour emporter la mise. Faut-il mieux jouer les corners courts ou longs ? Notre attaque penchet-elle trop à droite ? Régulièrement, c’est l’intuition qui permet d’apporter des réponses à ces questions, selon les considérations et préférences tactiques des uns et des autres. Pourtant, dans une discipline où la tactique est justement de plus en plus approfondie, les statistiques ne mentent que rarement. Lors de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, Canada 2015™, la FIFA a procédé à une analyse de toutes les équipes engagées et de tous les matches disputés. Si l’on compare l’âge, la taille et le nombre de sélections de toutes les actrices de la compétition, on se rend compte que les quatre nations qualifiées pour les demi-finales sont aussi celles qui mènent le classement des trois catégories précitées. Il faut toutefois bien une exception pour venir confirmer la règle : le Japon, qui compense son déficit de taille par une adresse technique de tout premier plan. Bien sûr, ces statistiques ne permettent pas de tirer des conclusions définitives, comme le souligne l’auteur de ces analyses, le Groupe d’Étude Technique de la FIFA (TSG). On peut néanmoins en retenir que pour se faire une place au plus haut niveau, il est en général préférable de disposer de joueuses de grande taille et rompues aux joutes internationales.
Si posséder des footballeuses répondant à ces critères est une première étape, cela ne suffit évidemment pas. Les fédérations doivent également effectuer leur part du travail. Les équipes féminines ont besoin d’outils en tous genres afin de pouvoir se développer et ainsi représenter au mieux ladite fédération et leur pays lors des Coupes du Monde. L’un de ces outils est l’instauration d’une pause assez longue entre la fin des championnats nationaux et le début de l’épreuve suprême afin que les formations qualifiées puissent profiter d’une préparation optimale. Selon le TSG, les fédérations ne doivent pas non plus perdre de vue que les équipes féminines sont composées de joueuses professionnelles et de joueuses amatrices. Toutes les femmes qui jouent au plus haut niveau et défendent les couleurs de leur drapeau sous les yeux du monde entier sont loin de pouvoir se consacrer uniquement à la pratique du football, quand bien même les prestations livrées depuis le début du mois de juin pourraient laisser penser le contraire. Faut-il mieux jouer les corners courts ou longs ? Notre attaque penche-t-elle trop à droite ? Aujourd’hui, l’intuition occupe dans le football une place de moins en moins importante. Dans le football féminin non plus, cette tendance ne se dément pas. Bien que le tournoi canadien touche à sa fin, il faut donc, plus que jamais, poursuivre le travail. Å
Capitale : Riga
INFORMATIONS GÉOGR APHIQUES Superficie : 64 589 km² Point culminant : Gaizinkalns 312 m Façade maritime : Mer Baltique
FOOTBALL MASCULIN Classement FIFA : 82e position Coupe du Monde : aucune participation
FOOTBALL FÉMININ Classement FIFA : 103e position Coupe du monde : aucune participation
DERNIERS RÉSULTATS Hommes : Lettonie - Pays-Bas 0:2 12 juin 2015 Femmes : Lettonie - Lituanie 1:1 9 avril 2015
INVES TISSEMENTS DE L A FIFA Depuis 2006 :
La rubrique hebdomadaire de la rédaction de The FIFA Weekly
4 910 000 USD T H E F I FA W E E K LY
29
L’ I N T E R V I E W
“L’Europe copie le football sud-américain des années 60 et 70” Les clubs mexicains se disputent les faveurs de Gustavo Matosas. L’entraîneur uruguayen a permis au Club León, équipe de deuxième division, de signer un doublé avant de remporter avec le Club América la Ligue des Champions de la CONCACAF.
Gustavo Matosas, vous venez de signer avec l’Atlas Guadalajara, votre quatrième club mexicain. Gustavo Matosas : Je me sens vraiment bien au Mexique. C’est devenu ma seconde patrie après l’Uruguay, que j’aime tant. J’ai tout d’abord connu le succès avec le Club León, puis j’ai été engagé par le Club América avec lequel j’ai gagné la Ligue des Champions. Maintenant, c’est le tour de l’Atlas. Les dirigeants m’avaient contacté. J’ai tout de suite été séduit par leur projet et nous nous sommes rapidement mis d’accord sur un contrat d’un an.
Qu’est-ce qui vous a plu à l’Atlas Guadalajara ? Avec le Club América, vous auriez eu la chance de participer à la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA™, à laquelle prendra également part le FC Barcelone. Ici, je vais avoir le soutien nécessaire pour le recrutement. Ça n’était pas le cas avec l’América. Nous nous sommes cependant quittés en très bons termes. Mais nos avis divergeaient sur l'effectif pour la saison prochaine.
Lors du match retour de la finale de la Ligue des Champions, l’Argentin Darío Benedetto a signé un triplé face à l’Impact de Montréal. Pensez-vous qu’il va être appelé en sélection ? Darío a un excellent démarrage, il est rapide et possède une énorme force de frappe. Il est également bon de la tête. Le sélectionneur argentin, Martino, a l’embarras du choix à ce poste, mais je pense que Benedetto a montré qu’il mérite d’avoir sa chance en sélection. Il a sa place.
On dit souvent que c’est vous qui avez découvert Edinson Cavani. Comment expliquez-vous les difficultés qu’il rencontre actuellement au Paris Saint-Germain ? Je l’avais vu jouer lors d’un entraînement junior et lui avais proposé de venir s’entraîner 30
T H E F I FA W E E K LY
avec l’équipe première de Danubio. Il n’avait que 17 ans à l’époque. Il a fait preuve d’une fougue incroyable. Il était prêt à prendre tous les risques pour marquer un but. Sa volonté et son engagement étaient exemplaires. Après l’entraînement, il restait encore 20 ou 30 minutes sur le terrain pour frapper sous tous les angles. Sa constance et son assiduité lui ont permis de devenir un excellent footballeur. Pour répondre à votre question, je pense que le jeu rapide et serré tel qu’il est pratiqué en Ligue 1 lui pose problème. C’est très différent de la Serie A italienne où il a joué sous les couleurs de Palerme et Naples.
Que pensez-vous de Luis Suárez ? Suárez est un buteur classique capable d’envoyer le ballon au fond des filets plus ou moins quand ça lui chante. Ce qui le différencie des autres grands attaquants, c’est sa capacité à se créer lui-même des occasions. Sa dépendance vis-à-vis du jeu collectif est plus limitée. Suárez vit pour marquer des buts. Lors de la finale de Ligue des Champions contre la Juventus, sa prestation a été grandiose. Certes, cette morsure lors de la Coupe du Monde de la FIFA, Brésil 2014™ a été une erreur, mais il a payé sa dette. Il aime tellement marquer que je suis sûr que cela ne se reproduira pas.
Comment expliquez-vous que les trois dernières Coupes du Monde aient toutes été remportées par des équipes européennes ? C’est très simple : le football européen a très bien copié le modèle sud-américain des années 60 et 70.
À quel niveau ? Aujourd’hui, les clubs européens ratiquent un jeu comme on n’en voit plus p en Amérique du Sud. En Europe, les joueurs ont un réel plaisir à jouer et se créent de
nombreuses occasions, comme on a pu le voir chez nous par le passé. Jusqu’au jour où les entraîneurs sud-américains ont décidé d’européaniser leurs équipes et de miser sur la taille et la puissance des joueurs. Ils ont privilégié l’efficacité dans les airs au détriment du talent, de la qualité des dribbles et de la spontanéité. On assiste à un véritable renversement de situation.
Repensez-vous souvent à la carrière de votre père ? Roberto a été sacré cinq fois champion d’Uruguay avec Peñarol et a remporté deux Copa Libertadores. Mon père était un bien meilleur footballeur que moi. Il a été mon idole, mon inspiration, mon modèle. Je n’ai jamais eu la chance de disputer une Coupe du Monde. En 70, mon père a terminé à la quatrième place. À l’époque, il jouait avec Julio Montero Castillo ou encore Pablo Forlán [pères des joueurs Paolo Montero et Diego Forlán, n.d.l.r.]. Ils ont été de très bons maîtres pour leurs enfants. Å Propos recueillis par Massimo Franchi
Nom Gustavo Cristián Matosas Paidón Date et lieu de naissance 25 mai 1967, Buenos Aires (Argentine) Poste Milieu de terrain Principaux clubs fréquentés 1985–1988 Peñarol 1988–1990 Málaga 1990–1992 San Lorenzo 1993 São Paulo FC 1994–1995 Real Valladolid 1996–1997 Goiás 1998 Rampla Juniors 1999–2000 Tianjin TEDA 2001 Querétaro FC
Omar Martinez / Mexsport
Principales équipes entraînées 2010 Danubio 2011 Querétaro FC 2012 Club León 2014–2015 Club América Depuis 2015 Atlas Guadalajara Équipe d’Uruguay 7 sélections, 1 but
T H E F I FA W E E K LY
31
LE MIROIR DU TEMPS
T
H
E
N
Harpenden, Angleterre
1946
Walter Bellamy / Express / Getty Images
Les joueurs de Derby County, vainqueur de la FA Cup, se reposent à l’hôtel.
32
T H E F I FA W E E K LY
LE MIROIR DU TEMPS
N
O
W
Saly, Sénégal
2014
Jason Florio / The New York Times / Redux / laif
Les jeunes joueurs de l’Aspire Soccer Academy s’amusent avec leurs téléphones portables dans la salle commune.
T H E F I FA W E E K LY
33
Š 2015 adidas AG. adidas, the 3-Bars logo and the 3-Stripes mark are registered trademarks of the adidas Group.
# B E T H E D I F F E R E N C E
L’A R T D U F O O T B A L L
La quadrature du cercle Ronald Düker
LE S DÉC L AR AT IONS DE L A SEM AINE
“C’est un jour placé sous le signe de la joie et de la satisfaction. Le retour de Carlos Tévez est un moment extraordinaire dans sa carrière et c’est une nouvelle fantastique pour tous les fans de Boca Juniors.” Daniel Angelici, président de Boca, au sujet du transfert de l’international argentin
Hampden Park, Glasgow, vers 1906.
Bob Thomas / Popperfoto / Getty Images
L
a définition la plus simple du plus beau jeu de balle au monde se résume peutêtre à associer le rond et les coins. En effet, si le ballon, rond par définition, se trouve dans l’espace délimité par les angles droits des poteaux et de la transversale, c’est un but. L’équipe qui en marque le plus a gagné le match. En football, on passe donc souvent du rond au rectangle. La construction d’un stade de football répond à des exigences inverses, puisqu’il faut que le rectangle s’arrondisse. C’est tout de suite beaucoup plus compliqué. Il y a le terrain, rectangulaire, les tribunes situées de part et d’autre et le bâtiment, chargé de rassembler le tout. Hampden Park, à Glasgow, a ouvert ses portes en 1867. Depuis, de nombreux architectes ont tour à tour tenté de modifier les contours de ce premier stade de football au monde. D’une manière ou d’une autre, tous les stades du monde s’inspirent d’un même modèle : le Colisée de Rome. Dans ce cas précis, la forme intérieure et extérieure s’explique par celle de l’arène dans laquelle les gladiateurs étaient amenés à lutter entre eux ou contre des animaux sauvages. Cette arène avait la forme d’une ellipse et les constructeurs ont donc opté pour une forme similaire au moment de construire le bâtiment de 50 mètres de haut appelé à l’entourer. Vu de l’extérieur, le Colisée ressemble donc à un ballon de rugby ou à un ballon de football légèrement dégonflé. Curieusement, ces constructions évoquant plus ou moins la forme du ballon n’ont pas toujours eu la faveur des
architectes chargés de construire des stades de football. L’explication est simple : ces enceintes ne servaient pas uniquement à la pratique du football. Le stade olympique de Berlin ou le Letzi grund de Zurich, par exemple, ont une belle forme allongée à cause de la piste d’athlétisme qui entoure le terrain. Leur silhouette épouse naturellement ces contours. On pourrait donc croire que les stades modernes, avec les tribunes au ras de la pelouse, sacrifieraient leurs rondeurs sur l’autel de la fonctionnalité. Il n’en est rien. Lors de la dernière Coupe du Monde de la FIFA™, tout le monde a pu admirer l’élégance du Maracanã de Rio de Janeiro, dont les tribunes descendent en vagues douces jusqu’au terrain pour évoquer la forme d’une a ssiette creuse. D’autres enceintes plus modernes, comme celle construite par Herzog & de Meuron à Munich, ont choisi une autre méthode pour résoudre la quadrature du cercle. Comme un coussin, l’architecture épouse la forme du terrain de façon à rapprocher au maximum les tribunes de l’aire de jeu. Il existe d’autres réalisations encore plus audacieuses, à l’image de celles réalisées récemment par l’architecte Zaha Hadid. Arrondir les angles ? La chose n’est pas toujours évidente, mais elle a donné d’excellents résultats par endroits. Mais après tout, on touche ici à la nature même du football. Qui oserait affirmer qu’il est simple de faire entrer un rond dans des coins ? Å
“Nous ne voulons pas nous contenter de rivaliser avec les meilleures, nous voulons battre les meilleures et nous savons qu’il faut poursuivre sur cette voie. La plupart de nos joueuses sont jeunes et c’est un moment difficile pour elles. Mais ce genre d’expérience permet parfois de tirer des enseignements positifs.” Alen Stajcic, sélectionneur des Australiennes, suite à leur élimination face au Japon
“En ce moment, je me projette jusqu’aux Jeux Olympiques. Mais e nsuite, ce serait peut-être une bonne chose si un sélectionneur plus jeune me remplaçait. Quelqu’un qui ait 20 ou 30 ans de moins que moi, voire plus.” Horst Hrubesch, le sélectionneur des U-21 allemands, après l’Euro. Marcus Sorg, 49 ans, devrait lui succéder
“Je suis contente d’avoir la possibilité de jouer deux matches de plus. J ’espère que ce but contre l’Australie va me permettre de passer un palier.” Mana Iwabuchi, auteur pour le Japon du but de la victoire contre l’Australie
“Je n’ai encore jamais disputé les Jeux Olympiques. Ce serait génial si je pouvais être présent à Rio.” Zlatan Ibrahimović, 33 ans, espère être appelé dans le groupe suite à la qualification de l’équipe suédoise U-21 pour le Tournoi Olympique T H E F I FA W E E K LY
35
FIFA PARTNER
LE TOURNANT
“J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai composé” Alors que la fin de sa carrière de gardien approchait, Ruslan Nigmatullin s’est découvert une nouvelle passion. Devenu DJ, le Russe mixe aujourd’hui dans les boîtes de nuit du monde entier.
HO
Q
uand j’ai réalisé que la fin de ma carrière de footballeur approchait à grands pas, il a fallu que je réfléchisse à ce que j’allais faire ensuite. J’ai tenté ma chance dans le domaine de l’informatique, j’ai aussi envisagé de devenir agent de joueurs. La première fois que j’ai décidé de raccrocher les crampons, c’était en 2005. Je ne me suis pas trop mal débrouillé sur ces deux terrains, mais quelque chose me manquait. J’ai donc décidé de renfiler les gants et de retourner dans les buts et ce jusqu’en novembre 2009, la date de la fin de mon contrat avec le club israélien du Maccabi Ahi Nazareth. Puis je suis rentré à Moscou et ma vie a alors connu un nouveau tournant : j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai commencé à écrire de la musique. J’ai tout de suite senti que la musique me comblerait de bonheur. Depuis que j’ai appris à jouer de la guitare classique, la musique a toujours joué un rôle important dans ma vie. C’était avant que je ne devienne footballeur. Mais même pendant ma carrière de joueur, elle m’a toujours accompagné et elle était là quand j’avais besoin d’elle. Être derrière les platines m’a permis d’approfondir mes connaissances musicales et je me suis mis à composer mes propres morceaux. Certains d’entre eux sont passés en Russie sur différentes stations de radio et il
y en a même qui ont figuré en tête des meilleures ventes du pays. J’ai finalement signé un contrat avec une grande maison de disques, Warner Music. Le travail de DJ est complètement différent de celui que j’avais exercé auparavant. Je veux atteindre un haut niveau dans tout ce que je fais. Ce qui ne veut pas dire que le succès a toujours été au rendez-vous, c’est comme pour tout le monde, il n’y a jamais de garantie de réussite. Mais je m’étais quand même fixé comme objectif de me faire un nom dans le monde de la musique. Pour moi, signer un contrat avec une grande maison de disques, c’était un peu comme être engagé par un grand club. Quand j’étais footballeur, ce que j’aimais avant tout, c’était voyager et découvrir sans cesse de nouveaux endroits, de nouvelles personnes. Grâce à ma carrière de DJ, j’ai eu la chance de visiter près de 500 villes un peu partout dans le monde, de Vladivostok à New York. Partout où je vais, mes fans répondent présent. Å Propos recueillis par Emanuele Giulianelli
Nom Ruslan Karimowitsch Nigmatullin Date et lieu de naissance 7 octobre 1974, Kazan (Russie) Poste Gardien Parcours de joueur 1992–1994 Kamaz Naberejnye Tchelny 1995–1996 Spartak Moskau 1997–2001 Lokomotiv Moscou 2002 Hellas Vérone 2002 CSKA Moscou 2003–2005 Salernitana Calcio 2008 SKA Rostov 2008 Lokomotiv Moscou (équipe B) 2009 Maccabi Ahi Nazareth Principaux succès 1995 et 1996 Champion de Russie avec le Spartak Moscou 2000 et 2001 Vainqueur de la Coupe de Russie avec le Lokomotiv Moscou Équipe de Russie 24 sélections
De grands noms du football reviennent sur les moments qui ont marqué leur vie. T H E F I FA W E E K LY
37
CLASSEMENT MONDIAL MASCULIN
Leader Entrées dans le Top 10 Sorties du Top 10 Nombre total de matches disputés Équipes avec le plus grand nombre de matches Plus grande progression en termes de points Plus grande progression en termes de places Plus grand recul en termes de points Plus grand recul en termes de places P osition Équipe
+/- Points
Allemagne (inchangé) France (9e, plus 2) Suisse (11e, moins 2) 44 Madagascar, Namibie (6 matches) Madagascar (+ 122 points) Madagascar (+ 37 places) Rwanda (– 128 points) Maldives (– 38 places)
P osition Équipe
+/- Points
P osition Équipe
1 Allemagne
0 1775
55 Égypte
-4
596
109 Canada
2 Belgique
1 1509
56 RD Congo
-2
591
110 Bénin
3 Argentine
-1 1496
57 Turquie
-5
590
4 Colombie
0 1435
58 République de Corée
-1
587
5 Brésil
0 1392
59 Gabon
-4
6 Pays-Bas
0 1378
60 République d’Irlande
2
7 Portugal
0 1229
61 Pérou
8 Uruguay
0 1183
Dernière mise à jour : 4 juin 2015 +/- Points
P osition Équipe
+/- Points
6
290
162 Malaisie
4
121
-16
289
164 Hong Kong
5
118
111 Botswana
-7
285
165 Yémen
3
117
112 St-Vincent-et-les-Grenadines
-2
279
166 Bangladesh
3
116
583
113 Madagascar
37
278
167 Porto Rico
0
114
581
114 Saint-Kitts-et-Nevis
-2
275
168 Dominique
-3
112
2
546
115 Azerbaïdjan
1
272
169 Nouvelle-Calédonie
6
111
62 Bulgarie
5
537
116 République dominicaine
2
257
170 Pakistan
3
106
9 France
2 1164
63 Australie
1
532
117 Niger
2
251
171 Îles Vierges américaines
3
104
10 Espagne
0 1147
64 Norvège
6
528
118 Palestine
23
242
172 Tchad
-20
100
11 Suisse
-2 1146
65 Jamaïque
9
524
119 Zimbabwe
4
238
173 Turkménistan
-14
99
12 Roumanie
0 1115
66 Burkina Faso
0
520
119 Libye
-7
238
174 Guam
2
97
13 Italie
0 1101
67 Trinité-et-Tobago
-2
519
121 Syrie
4
234
175 Laos
3
94
14 Costa Rica
1 1056
68 Zambie
9
90
15 Angleterre
-1 1051
69 Afrique du Sud
16 République tchèque
2 1036
70 Monténégro
17 Slovaquie
2 1012
18 Croatie
-1
-8
517
122 Lesotho
-1
226
176 Maurice
-10
515
123 Kenya
-6
220
177 Kirghizistan
-24
89
5
513
124 Moldavie
-4
219
178 Maldives
-38
86
71 Ouganda
0
504
125 Koweït
1
218
178 Cambodge
1
86
992
72 Venezuela
-3
497
126 Bermudes
2
217
178 Chinese Taipei
1
86
19 Chili
-3
989
73 Émirats arabes unis
-5
496
127 Vietnam
-3
215
181 Montserrat
-9
74
20 Autriche
5
946
74 Ouzbékistan
-2
479
127 Tanzanie
-20
215
182 Tahiti
3
71 70
21 Algérie
-1
941
75 Honduras
1
462
129 Thaïlande
13
207
183 Népal
-2
22 Pays de Galles
-1
929
76 Haïti
3
442
129 Liechtenstein
-2
207
184 Brunei
-2
69
23 Mexique
-1
926
77 Togo
3
438
131 Luxembourg
6
201
185 Macao
-2
66
24 Côte d’Ivoire
-1
916
78 Finlande
0
410
132 Barbade
-2
196
186 Sri Lanka
2
64
25 Grèce
-1
899
79 RP Chine
3
409
133 Kazakhstan
1
195
187 Seychelles
2
60
26 Russie
1
833
80 Belarus
3
400
134 Burundi
-12
194
188 São Tomé-et-Principe
2
58
27 États-Unis
1
823
81 Mozambique
5
391
135 Liban
9
188
189 Îles Caïmans
2
48
28 Écosse
2
818
82 Lettonie
3
390
136 Sainte-Lucie
-5
186
190 Comores
-5
44
29 Tunisie
2
808
83 Sierra Leone
5
387
137 Philippines
0
183
190 Îles Salomon
2
44
29 Danemark
0
808
84 Arménie
-7
383
138 Nouvelle-Zélande
6
180
192 Saint-Marin
2
40
31 Équateur
3
806
85 Paraguay
-4
382
139 Géorgie
0
173
193 Turks et Caicos
-10
33
32 Bosnie-et-Herzégovine
0
802
86 Irak
0
381
139 Tadjikistan
4
173
194 Îles Vierges britanniques
4
29
32 Pologne
3
802
87 Chypre
9
377
141 République centrafricaine
3
161
195 Fidji
1
28
34 Ghana
-8
800
88 Angola
1
374
141 Inde
6
161
196 Bahamas
2
26
35 Ukraine
-2
784
89 Bolivie
3
371
143 Myanmar
15
160
197 Soudan du Sud
-4
24
36 Sénégal
0
782
89 Salvador
-5
371
144 Curaçao
4
159
198 Samoa
-2
21
37 Islande
1
769
91 Estonie
2
370
145 Malte
4
154
199 Mongolie
1
19
38 Cap-Vert
-1
746
92 Maroc
-2
369
146 Timor oriental
5
151
200 Vanuatu
-5
17
39 Suède
0
737
93 Guatemala
40 Israël
6
725
94 Rwanda
-3
348
146 RDP Corée
10
151
200 Tonga
1
17
-21
346
148 Liberia
-16
149
202 Papouasie-Nouvelle-Guinée
0
13
-20
146
203 Samoa américaines
0
12
5
141
204 Andorre
0
8
41 Iran
-1
717
95 Malawi
2
345
149 Mauritanie
42 Hongrie
1
685
96 Lituanie
4
341
150 Suriname
43 Nigeria
2
681
97 Qatar
2
334
151 Aruba
-15
138
204 Érythrée
0
8
44 Irlande du Nord
-2
676
98 Arabie saoudite
-3
329
151 Afghanistan
-16
138
206 Somalie
0
6
45 Guinée
-4
673
99 Éthiopie
2
324
151 Nicaragua
3
138
207 Djibouti
0
4
45 Serbie
-1
673
100 ARY Macédoine
5
321
154 Singapour
8
136
207 Îles Cook
0
4
47 Congo
2
666
101 Oman
-4
319
155 Guinée-Bissau
-23
131
209 Anguilla
0
2
48 Slovénie
-1
653
102 Îles Féroé
0
318
155 Indonésie
4
131
49 Cameroun
-1
641
103 Jordanie
0
316
155 Belize
4
131
50 Guinée équatoriale
11
635
104 Antigua-et-Barbuda
2
313
158 Guyana
5
129
51 Albanie
6
624
105 Namibie
9
303
159 Bhoutan
4
128
52 Japon
-2
623
106 Bahreïn
2
299
160 Gambie
-3
124
52 Mali
4
623
107 Cuba
2
295
160 Grenade
11
124
54 Panamá
-1
597
108 Soudan
3
292
162 Swaziland
14
121
38
T H E F I FA W E E K LY
http://fr.fifa.com/worldranking/index.html
PUZZLE
Revue hebdomadaire publiée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA)
Président Joseph S. Blatter
1
3 5
8
Directeur de la Communication et des Affaires publiques Nicolas Maingot (a. i.)
5
Rédaction Alan Schweingruber (rédacteur en chef adjoint), Annette Braun, Sarah Steiner
4
2
3
1
2
3
5
2
6
9
2
1
9 6
5
8
9
8
2
1 5 4
3
5
1
Collaborateurs réguliers Ronald Düker, Luigi Garlando, Sven Goldmann, Andreas Jaros, Jordi Punti, Thomas Renggli, David Winner, Roland Zorn
3
8 4
7 2
2 6
6
6
Assistante de rédaction Alissa Rosskopf
6 5
Ont contribué à ce numéro Massimo Franchi, Emmanuele Giulianelli, Michael Lewis, Ben Lyttleton, Julien Sebbah
2 7
5
8
1 9
3
1
7
4
Production Hans-Peter Frei
Impression Zofinger Tagblatt AG
5
MOYEN
Correction Nena Morf (responsable), Martin Beran, Kristina Rotach
Traduction www.sportstranslations.com
7
4 6
Conception artistique Catharina Clajus
Responsables de projet Bernd Fisa, Christian Schaub
1
6 2
Rédacteur en chef Perikles Monioudis
Mise en page Richie Krönert (responsable), Tobias Benz, Susanne Egli
1
3
Secrétaire Général Jérôme Valcke
Service photo Peggy Knotz, Andres Wilhelm (adjoint)
9
FACILE
8
3
8
9
1
5
DIFFICILE
6 3
1 9
Contact feedback-theweekly@fifa.org
2
9
7 1
3
4
6
8
7
8
Internet www.fifa.com/theweekly La reproduction des photos et des articles, y compris sous forme d’extraits, est interdite, sauf accord de la rédaction et sous réserve de la mention “The FIFA Weekly, © FIFA 2015”. La rédaction n’a aucune obligation de publier des textes ou des photos non sollicités. La FIFA et le logo FIFA sont des marques déposées par la FIFA. Produit et imprimé en Suisse. Les opinions exprimées dans The FIFA Weekly ne reflètent pas nécessairement celles de la FIFA.
4
5 2
9
3 8
3 8 4
7
6
3
T H E F I FA W E E K LY
Puzzles courtesy: opensky.ca/sudoku
Éditeur FIFA, FIFA-Strasse 20, Case postale, CH-8044 Zurich Téléphone +41-(0)43-222 7777, Fax +41-(0)43-222 7878
Le but du jeu est de remplir la grille avec des chiffres de 1 à 9, qui ne se trouvent jamais plus d’une fois dans la même ligne, la même colonne ou le même carré de 3x3.
39
FOOTBALL FOR HOPE
Football for Hope témoigne de notre engagement pour bâtir un meilleur avenir à travers le football. Nous avons soutenu à ce jour plus de 550 projets communautaires socialement responsables qui utilisent le football comme outil de développement social afin d’améliorer les conditions de vie et les perspectives d’avenir des jeunes et des communautés dans lesquels ils évoluent. Rendez-vous à la rubrique Développement durable sur FIFA.com pour en savoir plus.