The FIFA Weekly Edition #39

N° 39, 18 JUILLET 2014

ÉDITION FR ANÇAISE

Fédération Internationale de Football Association – Depuis 1904

BRÉSIL L’HÔTE MAGNIFIQUE SEPP BLATTER L’ALLEMAGNE EST UNE RÉFÉRENCE GÉRARD HOULLIER PORTRAIT-ROBOT DU FOOTBALL D’AUJOURD’HUI

Coupe du Monde 2014

Fantastique !

W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY

DANS CE NUMÉRO

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Amérique du Nord et centrale 35 membres www.concacaf.com

Le grand film En marquant un superbe but à la 113ème minute de la finale, l’Allemagne a offert une magnifique conclusion à cette Coupe du Monde 2014.

Nous nous sommes à nouveau penchés sur le tournoi et avons tenté de comprendre les raisons du succès ou de l’échec de chaque équipe. Nos cinq auteurs se sont également risqués à interroger l’avenir.

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États-Unis : la fièvre du “soccer” Cette Coupe du Monde a connu un engouement sans précédent au pays des “Stars and Stripes”.

Maintenant, la Major League Soccer espère profiter de cette dynamique, même si les responsables savent qu’il faudra aussi se montrer patient.

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Sepp Blatter “L’Allemagne n’a pas volé son titre”, affirme le Président de la FIFA dans son éditorial.

“Il y a toutefois 15 000 autres participants qui auraient mérité eux aussi de repartir avec la médaille d’or. Je pense ici aux volontaires.”

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U n heureux renvoi En 1972, Abdel Moneim Hussein était renvoyé de son université. Cette décision a involontairement lancé la carrière d’un futur grand nom du football africain.

Amérique du Sud 10 membres www.conmebol.com

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Argentine Du talent, mais pas de réussite : pourquoi Messi et ses coéquipiers sont passés à côté du titre mondial.

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Fantastique !

Mario Götze (qui d’autre ?) figure en couverture du numéro de cette semaine.

L’image a été prise une bonne demiheure après son but victorieux en finale de la Coupe du Monde.

Brésil Faire mentir les sceptiques : le Brésil s’est révélé un hôte tout à fait délicieux. Cette Coupe du Monde restera marquée par une formidable joie de vivre.

Laurence Griffiths / Getty Images

Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA du 5 au 24 août 2014, Canada

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Tournois de football des Jeux Olympiques de la Jeunesse du 14 au 27 août 2014, Nankin

Getty Images (3)

The FIFA Weekly Magazine App Le FIFA Weekly, magazine de la FIFA, paraît chaque vendredi en cinq langues pour votre tablette.

L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

Europe 54 membres www.uefa.com

Afrique 54 membres www.cafonline.com

Asie 46 membres www.the-afc.com

Océanie 11 membres www.oceaniafootball.com

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La qualité au rendez-vous Gérard Houllier a suivi tous les matches de la Coupe du Monde avec une minutie scientifique. “L’intensité de certaines rencontres était phénoménale.”

imago (1)

Pour l’éternité Le titre de l’Allemagne ne s’est pas construit en un jour. L’histoire de ce sacre a commencé il y a dix ans.

Coupe du Monde des Clubs de la FIFA du 10 au 20 décembre 2014, Maroc

Coupe du Monde U-20 de la FIFA du 30 mai au 20 juin 2015, Nouvelle-Zélande

Coupe du Monde Féminine de la FIFA du 6 juin au 5 juillet 2015, Canada

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À DÉCOUVERT

Le privilège d’une vie

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ls sont maintenant bien tranquillement allongés au bord d’une piscine, peut-être affublés d’un chapeau et de lunettes de soleil pour rester incognito. Le soir, ils savourent un cocktail devant le coucher de soleil, donnent éventuellement un autographe à un curieux qui passe par là. Mais peut-on rêver plus belle corvée lorsque l’on est membre de l’équipe d’Allemagne ? D’autant plus que les paraphes de ces joueurs sont dorénavant marqués du sceau des champions du monde. Le privilège d’une vie. D’autres auraient aimé en jouir, Cruyff ou Beckham par exemple. Sven Goldmann salue le sacre de la Mannschaft et explique pourquoi Joachim Löw prend le temps de la réflexion concernant son avenir. Quatre de nos auteurs font également le bilan des grandes et petites nations de la planète football présentes au Brésil et nous dévoilent lesquelles seront à suivre au cours des années à venir.

A

u-delà du jeu offensif proposé durant l’ensemble du tournoi, le Brésil s’est révélé être un hôte merveilleux. Perikles ­Monioudis a séjourné sur les terres auriverde jusqu’au dernier jour afin de ne pas perdre une miette de l’ambiance. Pour lui, cette 20ème édition de la Coupe du Monde rime avec joie de vivre. Il vous propose aujourd’hui un reportage sur la manière dont le cinquième plus grand pays de la planète est parvenu à organiser un tournoi fantastique malgré les doutes.

J

oseph Blatter considère pour sa part que le triomphe de l’Allemagne répond à une logique implacable. Dans son billet hebdomadaire, le Président de la FIFA revient sur la progression continuelle des troupes de Joachim Löw et n’oublie pas de remercier chaleureusement les quelque 15 000 volontaires qui ont fait de la compétition un succès : “Ils auraient mérité eux aussi de repartir avec la médaille d’or.”

P

our compléter ce numéro spécial bilan de Brésil 2014, nous avons rencontré le Français Gérard Houllier après la finale.

L’ancien entraîneur de l’Olympique Lyon, notamment, a analysé chaque match avec minutie. “Je n’ai vu aucune erreur de casting. Tout le monde aurait eu sa place en huitièmes de finale”, déclare-t-il. “À l’avenir, j’aimerais que l’on mette encore davantage l’accent sur les qualités techniques.” Å Alan Schweingruber

Instagram (2), Twitter (1)

Souvenirs de vacances Mesut Özil (en haut), Bastian Schweinsteiger (en bas) et Mario Götze (avec la chanteuse Rihanna).

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A N A LY S E

Un grand film 6

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ALLEMAGNE Nec plus ultra Fraîchement couronné, Bastian Schweinsteiger se présente devant ses supporters.

Sven Goldmann, à Rio de Janeiro

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“The Winner Takes it All.” Comment l’Allemagne est-elle ­devenue championne du monde ?

Pourquoi l’Argentine a-t-elle ­encore échoué ? Comment le Brésil et l’Italie peuvent-ils se relancer ?

Cinq auteurs apportent des ­éléments de réponse...

Alex Livesey/Getty Images

out le monde embrasse Angela Merkel.

C’est devenu une tradition depuis la Coupe du Monde 2006, lorsque la chancelière s’est montrée pour la première fois dans l’hôtel de l’équipe, dans les tribunes et dans les vestiaires. En Allemagne, le football a toujours eu une dimension quelque peu politique et en été, quoi de mieux pour une femme d’État que de prendre l’avion pour Rio de Janeiro afin d’aller encourager ses protégés ? À l’image de tout le stade Maracanã, elle les a chaleureusement félicités suite à leur victoire 1:0 sur l’Argentine, en finale de la Coupe du Monde. À peine 10 000 supporters avaient fait le déplacement depuis le Vieux Continent, mais ce sont bien eux qui ont fait le plus de bruit malgré leur sous-nombre évident face aux Argentins. Ces derniers, il faut le souligner, ont toutefois eux aussi rendu un bel hommage au nouveau champion du monde.

Mais les plus belles et les plus grandes louanges, c’est le peuple auriverde qui les a tressées. Oui, rien de moins que les Brésiliens, ces amateurs d’un beau jeu qu’ils ont longtemps attendu de la part de leur propre équipe et qu’ils ont finalement trouvé là où ils s’y attendaient peutêtre le moins, dans les rangs allemands. Le succès du Maracanã est en quelque sorte le dernier trait de pinceau d’un tableau que le pays hôte aurait pu (ou dû ?) achever quatre jours plus tôt.

Un accueil chaleureux Le Brésil tout entier a pleuré à chaudes larmes après la cuisante défaite 7:1 de sa Seleção, en demi-finale contre la Mannschaft. Mais ces larmes ont finalement vite séché. Après la rencontre, les supporters allemands ont d’abord hésité à aller faire la fête dans les rues de Belo Horizonte. Comment les Brésiliens humiliés allaient-ils réagir ? Pourquoi tant de soldats lourdement armés étaient-ils en patrouille ? Pourtant, lorsqu’ils sont entrés fiers et silencieux dans les bars et cafés, femmes, hommes, vieillards et enfants en maillots jaunes n’ont pas tardé à se lever, à étreindre leurs hôtes et à les remercier d’avoir joué le jeu jusqu’au bout. Puis les premières bières et caïpirinhas sont apparues sur les tables, promesse d’une longue nuit.

Le pays du football roi s’est trouvé un nouvel amour au cours de ces quelques semaines de compétition. Lors de la finale, pour qui les torcedores auraient-ils donc bien pu chanter et taper dans les mains, si ce n’est pour ces nouveaux interprètes de la passion et de la beauté ? Bien sûr, l’équipe d’Allemagne ne s’est pas montrée aussi dominatrice en finale. La faute en revient T H E F I FA W E E K LY

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ALLEMAGNE

Pour le plaisir Le but de Mario Götze, à la 113ème minute de la finale.

Joachim Löw poursuit sa mission parce qu’il prend énormément de plaisir dans son travail.

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La célébration du football Cette inversion des rôles a rendu le dernier acte encore plus magique. Si l’Argentine s’est créée les meilleures occasions, l’Allemagne a pratiqué le meilleur football. Avec une formation sans véritable point faible et sans superstar, tout au plus un joueur sortant par moment du lot, différent à chaque match. Thomas Müller contre le Portugal, Toni Kroos contre le Brésil, Bastian Schweinsteiger contre l’Argentine. Ce dernier en a profité pour prouver qu’il savait bel et bien gagner des titres, comme il l’a déjà fait l’an dernier en Ligue des Champions avec le Bayern Munich après plusieurs échecs.

Avec un taux de passes réussies approchant les cent pour cent, Schweinsteiger est le grand monsieur de cette finale. Ce qui restera toutefois en mémoire, c’est la manière dont l’Allemagne a forcé la décision. Pas sur un tir chanceux ni sur un penalty imaginaire, mais plutôt sur une somptueuse combinaison à trois touches de balle : centre, contrôle, reprise de volée croisée. Techniquement, l’exécution est parfaite ; le ballon termine sa course dans le petit filet opposé. Entré en cours de jeu, Mario Götze, l’auteur de ce petit bijou, appartient à cette génération enfin arrivée au sommet et qui se plaît à célébrer le football. Mais si elle a élevé la discipline au rang d’art, elle n’en a pas pour autant oublié ses vertus mentales et stratégiques, à l’inverse de ce qui s’était passé il y a deux ans en Pologne et en Ukraine. À une époque, les supporters se rangeaient volontiers du côté de l’adversaire de

l’Allemagne. Les raisons en étaient partiellement politiques, à commencer par les séquelles de la Seconde Guerre mondiale, mais pas seulement. Les amateurs de football apprécient tout simplement de voir du beau jeu allié à une certaine efficacité et les fans allemands ne font pas exception. ­Aujourd’hui, ces derniers peuvent être fiers de leur Mannschaft. Ils veulent lui ressembler et voir le monde s’identifier à elle.

Un Löw imprévisible Ce succès et ce changement d’image sont dus à un homme qui s’est longtemps érigé en précurseur, résistant aux attaques et poursuivant sa route sans se laisser déstabiliser. Non que Joachim Löw, le sélectionneur allemand, soit hermétique aux avis des autres. Il prend même la liberté d’en peser le pour et le contre, de les considérer à l’aune de ses propres convictions. Pendant la Coupe du Monde, il n’a ainsi pas hésité à passer du 4-3-3 au 4-2-3-1. L’intéressé affirme qu’il n’a pas cédé à la pression publique. S’il a procédé à ce changement, c’est uniquement parce qu’il estimait, lui et lui seul, que cette solution était la meilleure.

Löw sait également se montrer imprévisible comme au bon vieux temps. Après ce triomphe, beaucoup pensaient qu’il quitterait son poste, fier d’avoir atteint son objectif. Mais le technicien allemand ne l’entend pas de cette oreille. Il poursuit sa mission, non pas parce que sa carrière lui importe, mais parce qu’il prend énormément de plaisir dans son travail. L’aventure est loin d’être terminée, elle ne fait que commencer. C’est aussi la raison pour laquelle aucun de tous les nouveaux champions du monde n’a encore annoncé sa ­retraite internationale.

Ce plaisir et cette joie de jouer sans calcul sont assurément les qualités qui rendent cette nouvelle Allemagne si authentique. Les qualités que nous retiendrons de ces nouveaux rois du monde. Å

imago, Jamie McDonald/Getty Images

à l’Argentine, qui s’est battue avec des vertus que l’on qualifiait autrefois de manière caricaturale de “typiquement allemandes”. Le combat et la discipline étaient à l’ordre du jour côté albiceleste, même si les Argentins ont su y ajouter une touche technique autrement plus intéressante.

ARGENTINE

Andrew Warshaw, Belo Horizonte

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ar milliers, les hordes de supporters vêtus de tricots bleus et blancs ont envahi les rues de Rio de Janeiro. Pour effectuer le déplacement, ils ont utilisé tous les moyens à leur disposition. Certains n’ont ainsi pas hésité à passer deux jours à bord de leur camping-car, les avions étant complets depuis longtemps. Copacabana a été pour ainsi dire “occupée” par les voisins argentins, qui ont fait de la célèbre plage de Rio leur résidence secondaire. Ils y ont chanté leurs chansons (dont la plupart s’adressaient mesquinement au pays hôte) et ont rendu hommage à leur génie.

Cet homme, également connu sous le nom de Lionel Messi, devait, en terrain ennemi, remporter le trophée des trophées après 28 ans de disette et le rapporter sur le sol argentin.

Mais la manœuvre a échoué. Messi, ses camarades et le sélectionneur argentin Alejandro Sabella, personnage tout en retenue, sont rentrés chez eux abattus. Sans doute se sont-ils longtemps demandé ce qui se serait passé si l’équipe avait saisi au vol l’une de ses rares occasions de but.

Ironie du sort, l’Argentine a livré sa meilleure performance depuis le début du tournoi en finale de la Coupe du Monde, face à l’Allemagne. À l’issue du match et malgré la douleur déchirante causée par la défaite, Sabella a vanté l’esprit d’équipe de ses hommes et parlé d’un duel équilibré. Mais tous ceux qui ont suivi régulièrement l’Argentine seront d’accord pour dire que l’équipe, comme inhibée, a depuis le début manqué de dynamisme et de créativité.

Ses lacunes sont apparues au grand jour dès le match contre l’Iran. Ce jour-là à Belo Horizonte, si les Asiatiques avaient su saisir leurs chances, nous aurions peut-être assisté à l’une des plus grandes surprises de l’histoire de la

Coupe du Monde. En plusieurs occasions, l’Argentine s’en est tirée de justesse. A chaque fois, la victoire était à mettre au crédit d’un seul homme : Messi.

Il faut toutefois accorder à Sabella le mérite d’avoir eu raison sur presque toute la ligne. Javier Mascherano a prouvé qu’il était encore suffisamment en forme pour tenir le rythme en milieu du terrain, y compris face aux meilleurs.

Quant à Martin Demichelis, après une saison en club plutôt médiocre, il a su insuffler sérénité et confiance à la défense centrale argentine.

Mais il ne faut pas oublier qu’en football, de nombreux chemins mènent à Rome. On peut certes miser sur une tactique défensive destinée à bloquer l’adversaire. Aucun doute là-dessus.

Toutefois, l’équipe argentine, dénuée d’inspiration et de créativité dans les autres domaines, était par trop dépendante d’un Messi lunatique.

Elle s’en est trop souvent remise à lui, en espérant qu’il la tire d’affaire à chaque difficulté.

L’Albiceste a néanmoins réussi à tenir jusqu’à la fin du tournoi, même si cette performance est à mettre davantage sur le compte de son pragmatisme que sur celui de son talent. Lionel Messi, qui n’a que 27 ans, a encore au moins une Coupe du Monde devant lui. Mais Sabella, sélectionneur sous-estimé à la tête de cette équipe depuis 2011 et qui va selon toute vraisemblance passer le relais, a su enseigner à ses joueurs le goût du travail et de la rigueur tactique qui lui faisait cruellement jusqu’alors. Certains se souviendront de lui comme de l’homme qui, pour la première fois depuis 24 ans, a su conduire l’Argentine jusqu’en finale. Pour d’autres, il restera ce sélectionneur qui s’est approché t out près du but sans pour autant parvenir à l’atteindre. Malheureusement pour Sabella, la plupart des gens ont tendance à ne se souvenir que des vainqueurs. Å

Il faut accorder à Sabella le mérite d’avoir eu raison sur presque toute la ligne.

En attendant une autre chance Le sélectionneur argentin Alejandro Sabella (second plan) et sa superstar Lionel Messi.

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BRÉSIL

Et maintenant ?

Après la nouvelle défaite 0:3 face aux Pays-Bas, c’est tout le football brésilien qu’il va falloir repenser.

P La fédération brésilienne devra obligatoirement étudier les causes de cette débâcle.

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elé, qui représente pratiquement la plus haute instance morale du football mondial, a cherché à calmer les esprits sur Twitter, dès la défaite 7:1 de son pays face à l’Allemagne : “Le football, c’est comme une pochette-surprise. Personne ne s’attendait à ce ­résultat. Nous décrocherons notre sixième titre en 2018 en Russie.” Personne n’ose contredire le roi du football en public. Pourtant, certains à la ­fédération remettent en question à mots couverts les aptitudes du football brésilien. Le Brésil se repose beaucoup trop sur son talent et ses succès (passés) ; il en oublie le travail de fond dans les centres de formation.

La peine maximale pour finir : des sifflets perçants et de violentes critiques ont fusé samedi dernier à travers l’Estadio Nacional de Brasilia.

Incompréhension collective dans les tribunes et immense vide sur la pelouse. La Seleção s’est également inclinée sans tambour ni trompette dans le match pour la 3ème place contre les Pays-Bas. Un tout autre scénario était annoncé au départ. La mission du sélectionneur Luiz Felipe ­Scolari, qui avait emmené le Brésil vers son cinquième sacre en 2002, était claire : partir en quête de la Hexa, remporter un 6ème titre de champion du monde et faire oublier par la même occasion l’ignoble défaite face à l’Uruguay en 1950.

Après la victoire en Coupe des Confédérations en 2013, de nombreux Brésiliens s’attendaient à voir leur équipe triompher à nouveau en juillet 2014. Ils avaient oublié deux paramètres très importants : en attaque, toute la pression ou presque reposait sur les épaules d’un jeune garçon de 22 ans (Neymar) et en défense, les ­Auriverde ont laissé beaucoup d’espace dès le pre-

mier match contre la Croatie. Des formations comme l’Allemagne, l’Argentine, mais également les Pays-Bas ou le Chili, ont laissé une bien meilleure impression, grâce à leur organisation et à leur rigueur tactique.

Contre la Colombie, Neymar a quitté le terrain à cause d’une fracture d’une vertèbre lombaire. À cette instant, la magie offensive brésilienne a ­d isparu à jamais. Ensuite, le malheur s’est abattu sur le Brésil quand la Seleção a explosé en vol contre l’Allemagne. Meilleur buteur anglais de la Coupe du Monde 1986 et actuel commentateur de la BBC, Gary Lineker ne s’y est pas trompé : “Ce soir, le beau jeu du Brésil est mort. Plus rien n’est comme avant.” Gabriel Calderón, ancien international argentin devenu entraîneur, dresse le même constat. “Cette défaite remet beaucoup de choses en question dans le football brésilien : le sélectionneur, les joueurs, la tactique. Tout le monde a longtemps rêvé de jouer comme le Brésil. Puis, l’Espagne a donné une nouvelle dimension au football.

Maintenant, ce sont les Allemands qui font référence. Ils jouent comme les Brésiliens auparavant.”

Actuellement, les sélections de jeunes du ­Brésil ne font pas partie des meilleures. L’équipe U-17 a échoué en quart de finale de la Coupe du Monde 2013 aux Émirats Arabes Unis contre le Mexique. L’équipe U-20, quant à elle, ne s’est pas qualifiée pour la Coupe du Monde, la même année en Turquie. La fédération devra obligatoirement étudier les causes de cette débâcle et arrivera sûrement à la conclusion qu’il faut tout reprendre depuis le début avec un nouveau concept, un nouveau programme de formation et un nouvel ­entraîneur pour l’équipe nationale. Aujourd’hui, le titre de 2002 semble bien loin... Å

The Asahi Shimbun/Getty Images, imago

Thomas Renggli, à Rio de Janeiro

AMÉRIQUE L AT INE

Jordi Punti

V

ictorieuse de l’Argentine en finale, l’Allemagne a décroché un titre mondial bien mérité. En adoptant une vision panoramique de la compétition, on se rend compte que la grande gagnante de Brésil 2014 est l’Amérique, l’Amérique tout entière, du Nord au Sud. Cette édition brésilienne nous aura livré plusieurs certitudes. La première concerne l’excellent niveau des gardiens, décisifs sur de nombreux matches. Ce constat est à mettre en parallèle avec l’absence quasi-totale d’un véritable avant-centre, un numéro 9 dont la mission consiste à jouer en pointe et à mettre toutes les occasions au fond. Autre symptôme notable : l’exigence des championnats européens et l’accumulation des matches se sont traduits par l’absence (Radamel Falcao, Franck Ribéry, Kevin Strootman), la blessure en cours de compétition (Angel Di María) et le faible rendement (Cristiano Ronaldo) de certains cadors.

Dans ce contexte, il convient de signaler, au rayon des évolutions, le bon niveau affiché par les équipes du continent américain. Que ce soit en termes de technique ou de spectacle, des sélections comme le Chili, le Costa Rica ou la Colombie ont proposé certains des meilleurs matches de la Coupe du Monde et l’Amérique représentait la moitié du plateau des huitièmes.

D’ailleurs, il est possible de composer un onze de rêve composé de joueurs qui ont brillé sans pour autant atteindre le dernier carré. Essayons-nous à l’exercice. Gardien : Keylor Navas (Costa Rica). Défenseurs : Eugenio Mena (Chile), Diego Godín (Uruguay), Rafael Márquez (Mexique). Milieux de terrain : Michael

Bradley (États-Unis), Jermaine Jones (ÉtatsUnis), Juan Cuadrado (Colombie), James Rodríguez (Colombie). Attaquants : Alexis Sánchez (Chili), Edinson Cavani (Uruguay), Joel Campbell (Costa Rica).

Bien entendu, le mérite en revient en grande partie à leurs entraîneurs. Le sélectionneur mexicain, Miguel Herrera, et son homologue uruguayen, Óscar Tabárez, ont réussi à inculquer un vrai caractère à des équipes assaillies de doutes avant le début de la compétition. Tout en jouant la carte de la modestie, le Colombien Jorge Luis Pinto a réussi à convaincre ses Costaricains qu’ils pouvaient être autre chose que des faire-valoir dans le groupe le plus relevé. Quant aux Argentins Jorge Sampaoli, avec le Chili, et José Pekerman, avec la Colombie, ils sont allés plus loin en construisant des équipes pour le futur et en créant des bases solides pour aller plus loin. À l’exception de Pekerman, qui n’a pas encore confirmé s’il resterait à la tête des Cafeteros, la majorité de ces techniciens et de leurs équipes se retrouveront en 2015 pour la Copa América chilienne. Ce rendez-vous continental organisé au sortir de Brésil 2014 aura certainement un air de déjà-vu. Il devrait être l’occasion pour les Chiliens Alexis Sánchez et Arturo Vidal, ou les Colombiens James Rodríguez et Juan Cuadrado, de confirmer leur talent. Il permettra également à ces équipes de mettre à l’épreuve les éternels favoris, le Brésil et l’Argentine, qui sont allés plus loin que le reste du contingent américain mais qui devront réétudier leurs approches footballistiques. Å

Le Chili, le Costa Rica et la Colombie ont offert certains des meilleurs matches de la Coupe du Monde.

Amérique latine en force Six équipes qui jouaient “à la maison”, à savoir le Chili, la Colombie, le Costa Rica, l’Uruguay, l’Argentine et le Mexique, ont accédé au second tour.

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L’A N G L E T E R R E

“La sélection vit dans l’ombre de la Premier League”

Rio Ferdinand, quel bilan tirez-vous de cette Coupe du Monde ?

J’ai été conquis. Il y a eu des buts, du spectacle et du suspense. Plusieurs équipes se sont surpassées. Je pense au Costa Rica, au Mexique, à la Colombie, mais aussi aux Pays-Bas. Personne ne les attendait à ce niveau. Au niveau de l’organisation et de l’ambiance, je ne trouve rien à redire non plus. Aucune des catastrophes que l’on nous prédisait avant le tournoi n’est arrivée.

Finalement, que peut-on rêver de mieux qu’une Coupe du Monde entre le Maracanã et Copacabana ? Franchement, cette compétition était magnifique. J’ai profité de chaque instant.

Nom Rio Ferdinand Date et lieu de naissance 7 november 1978, à Londres (Angleterre) Carrière West Ham, Bournemouth, Leeds, Manchester United Principaux succès Six fois champion d’Angleterre, Vainqueur de la Ligue des Champions (toujours avec Manchester) Équipe nationale 81 sélections, 3 buts

à faire. Tout le monde lui promettait la dernière place du groupe. Finalement, les CostaAvant le début du tournoi, on parlait beaucoup ricains ont terminé premiers. En Coupe du Monde, on récolte toujours ce que l’on a semé. de l’avantage du terrain pour les équipes

sud-américaines. Qu’en a-t-il été finalement, selon vous ?

Pour autant, l’avenir de l’Angleterre ne paraît pas si sombre. Quelques jeunes prometteurs ont percé durant cette édition brésilienne, non ?

Je n’ai pas le sentiment que le contexte a beaucoup joué. L’Europe a tout de même placé deux équipes en demi-finale, l’Allemagne et les Pays-Bas. De plus, le climat variait beaucoup d’une région à l’autre. Dans certaines villes, il faisait vraiment froid. L’Angleterre a perdu le match décisif contre l’Uruguay par un temps presque britannique. Sincèrement, je n’ai pas l’impression que la météo a influé sur les résultats.

Maintenant, il faut tirer les leçons de ce tournoi et donner au sélectionneur les moyens de créer un environnement plus favorable.

L’heure est venue de se pencher sur le cas de la Premier League. Elle tient l’avenir de l’équipe nationale entre ses mains. À l’heure actuelle, le championnat écrase tout. La sélection en est réduite à vivre dans son ombre.

Vous n’êtes donc pas de ceux qui rendent le climat brésilien responsable de l’échec de l’équipe d’Angleterre ?

Vous seriez favorable à un règlement qui obligerait les clubs anglais à aligner un certain nombre de joueurs locaux ?

Non. De toute façon, notre parcours ne m’a pas étonné. J’avais déjà eu l’occasion d’écrire avant la Coupe du Monde qu’une qualification pour les huitièmes de finale serait déjà un exploit.

La FA doit réfléchir à limiter le nombre d’étrangers ou à imposer un nombre minimum de joueurs locaux. Ce serait un début.

Toutefois, il n’est pas simple de mettre de telles mesures en place dans une économie libérale. L’argent fait la pluie et le beau temps et la Premier League a pris le pas sur l’équipe nationale. J’en suis désolé, surtout pour nos supporters. Les fans anglais sont parmi les meilleurs au monde.

Vous vous attendiez vraiment à un tel naufrage ?

Je crois que le mot est un peu fort. C’est une grande déception. Malheureusement, l’Angleterre n’a pas été à la hauteur. Nous n’avons pas été suffisamment performants pour aller plus loin. Pourtant, le parcours du Costa Rica prouve qu’il y avait quelque chose

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Comment avez-vous vécu votre statut d’observateur extérieur pendant cette Coupe du Monde ?

(rires) C’était dur. Je souffrais moins sur le terrain ! Je n’avais plus vécu une Coupe du Monde en simple spectateur depuis mon enfance. Parfois, j’avais envie de tacler ou de tirer au but, comme si je faisais encore partie de l’équipe.

Votre contrat avec Manchester United s’est terminé cet été. Avez-vous envie de prolonger votre carrière de footballeur ?

J’aimerais jouer encore au moins un an. Je suis en contact avec plusieurs clubs, mais rien n’est encore décidé.

Durant votre séjour au Brésil, vous avez visité des favelas et vous êtes allé à la rencontre des habitants. Est-ce un aspect de la Coupe du Monde qui compte beaucoup à vos yeux ?

Quand le Brésil jouait, tout le monde regardait évidemment. Mais ces gens ont aussi le sentiment d’être traités injustement par le gouvernement. Les habitants des favelas m’ont expliqué qu’ils ne voulaient pas de l’argent, mais des infrastructures durables : dans le domaine de l’enseignement, de la santé publique ou de la circulation. En Angleterre, nous nous plaignons aussi souvent de notre situation. Pourtant, chez nous, la médecine est entièrement gratuite. Il ne faut pas oublier qu’il y a des gens beaucoup plus mal lotis que nous. Å Propos recueillis par Thomas Renggli

Christopher Thomond/Guardian, imago

L’Anglais Rio Ferdinand compte parmi les joueurs les plus titrés de sa génération.

Reconverti en consultant télé à l’occasion de la Coupe du Monde, le défenseur central a oscillé pendant plusieurs semaines entre l’enthousiasme que lui inspirait ce tournoi et la triste impression laissée par l’équipe d’Angleterre.

EUROPE

Luigi Garlando

D’

une certaine manière, Christophe Colomb a enfin débarqué dans le football. C’est en effet la première fois qu’une équipe européenne décroche un titre en Amérique. Le sacre de l’Allemagne compense l’échec de deux puissances footballistiques du Vieux Continent : l’Espagne et l’Italie, qui avaient remporté les deux dernières Coupes du Monde. Le tournoi s’est malgré tout terminé sur un désastre pour ces deux sélections. Les raisons de la contre-performance espagnole sont évidentes : la fin imminente d’une génération dorée associée à un style de jeu particulier qui, à l’instar d’un programme informatique, nécessite une mise à jour. Mais dans l’ombre de Xavi et compagnie, de nouveaux joueurs à l’avenir prometteur se tiennent déjà en embuscade.

Quatre membres de l’équipe espagnole qui a gagné le Championnat d’Europe U-21 en juin 2013 ont participé à la dernière finale de la Ligue des Champions en la personne de Koke, Isco, Morata et Carvajal. Thiago Alcantara, qui avait alors inscrit trois buts, est à présent devenu un élément clé du dispositif du Bayern Munich, tandis que d’autres comme De Gea, Tello ou Montoya appartiennent également au noyau dur des plus grands clubs. Ils ne sont plus de simples espoirs, ils ont mûri et ont déjà de l’expérience sur la scène internationale. L’Espagne dispose de talents, de centres de formations et d’un style de jeu fort. Elle a donc toutes les cartes en main pour prendre un nouveau départ. Lors du prochain tournoi, la Furia Roja sera certainement à nouveau très compétitive.

En revanche, la situation est différente en Italie.

Le pays traverse une grave crise structurelle qui a atteint son paroxysme à la fin d’une Coupe du Monde désastreuse, avec des départs en masse – celui du sélectionneur national et du président de la Fédération, entre autres. Jusqu’à présent, Verratti (Paris Saint-Germain) et Insigne (Naples) sont les seuls membres du groupe qui a disputé la finale U-21 contre l’Espagne à avoir goûté à la Ligue des Champions. En termes de jeunes espoirs, la Serie A fait figure de lan-

terne rouge européenne. Elle détient d’ailleurs la moyenne d’âge la plus élevée. En Italie, il existe un immense fossé entre les équipes de jeunes et les équipes premières, dans lequel disparaissent les générations talentueuses. Il faudrait en effet mettre en place des équipes réserves, qui prépareraient les jeunes au football de haut niveau grâce à de “vrais” championnats et à des méthodes d’entraînement professionnelles, comme c’est le cas dans les pays aux structures plus développées. La Squadra Azzurra repose essentiellement sur Pirlo et Buffon. Elle espère toujours que Balotelli va enfin réellement exploser et lance un regard inquiet vers l’avenir.

Trois équipes européennes, qui ont assuré le spectacle au Brésil et dont on attend beaucoup pour l’Euro 2016 en France, ont de leur côté vu leurs jeunes joueurs se révéler : Wijnaldum et Depay pour les Pays-Bas, Courtois et Origi pour la Belgique ainsi que Varane et Pogba – élu meilleur jeune joueur de la Coupe du Monde – pour la France.

Ces nations ont un point commun. Elles ont réussi à réinterpréter leurs vieilles traditions et à les dépasser. Van Gaal n’a pas trahi l’esprit offensif du football néerlandais, mais il lui a ajouté une défense forte avec trois défenseurs centraux. Deschamps a utilisé la même recette : des muscles et du champagne. La Belgique a laissé derrière elle sa tactique morose du passé et l’a remplacée par un spectacle offensif haut en couleur. Avec un peu moins de chance, mais beaucoup de courage, Roy Hodgson a tenté de faire oublier le célèbre kick-and-rush aux Anglais pour le transformer en un football d’attaque basé sur plus de possession.

Sans parler de Joachim Löw, dont la Mannschaft a pratiqué un jeu plus brésilien que celui de la Seleção elle-même, sans pour autant négliger la stabilité typiquement allemande.

Entre jeunesse et nouveaux concepts, la Coupe du Monde nous a montré que l’Europe se portait bien et était sur la bonne voie. Sauf l’Italie. Å

L’Europe est sur la bonne voie.

Sauf l’Italie.

Éliminé dans la dignité Paul Pogba, la jeune star de l’équipe de France qui s’est inclinée face à l’Allemagne future championne du monde.

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LE S CHAMPIONN AT S À L A LOUPE

VU DES TRIBUNES Primera División du Pérou

Le bon air de la montagne Sven Goldmann est spécialiste du football au quotidien Tagesspiegel de Berlin.

Alors qu’au stade Maracanã, la finale de la Coupe du Monde entrait dans la prolongation, on assistait également à un match important dans un autre pays d’Amérique du Sud, à l’autre bout du continent en direction du nord-ouest. Malgré un bref sursaut, le Pérou est passé loin de la qualification pour le tournoi suprême et le championnat local suit donc normalement son cours. Sur la pelouse synthétique de l’Estadio Elías Aguirre de Chiclayo, Los Caimanes, club nouvellement promu en première division, recevait à l’occasion de la sixième journée de l’Apertura le Real Garcilaso de Cusco, véritable attraction de la Primera Division Peruana de ces dernières années.

HO

Le Real Garcilaso est une start-up footballistique basée à Cuzco, sur les hauts plateaux andins. Fondé il y a seulement cinq ans par des

diplômés de l’école Inca Garcilaso de la Vega, le club porte le nom d’un chroniqueur péruvien de la conquête espagnole. Au début, personne n’a pris le Real véritablement au sérieux. Ni à Cuzco, où le séculaire Sportivo Cienciano – seule équipe péruvienne à avoir remporté la Copa Sudamericana, il y a onze ans face à Boca Juniors – a longtemps régné en maître intraitable, ni à Lima, capitale du football péruvien.

Depuis de nombreuses années, les deux grands clubs de la ville, Universitario de Deportes et Alianza, se disputent le clásico peruano et dominent largement le reste de la concurrence nationale. Alianza, l’ancien club des héros nationaux Teofilo Cubillas et Claudio Pizarro, n’a cependant gagné “que” 22 titres, soit quatre de moins qu’Universitario.

Puis soudain, le Real Garcilaso, surnommé La maquina celeste, la machine bleu ciel, a fait irruption. La formation a gravi quatre à quatre les échelons du football péruvien et est passée à deux doigts du titre la saison dernière, sa seconde dans l’élite. Il a fallu attendre le troisième match de la finale pour voir le favori, Universitario, s’imposer deux manches à une face au nouveau venu. Une séance de tirs au but a même été nécessaire pour départager les deux équipes lors du match décisif. On assiste donc à l’apparition d’une concurrence nouvelle

et l’establishment liménien, habitué aux plaines du Rio Rimac le long de la côte Pacifique, redoute chacun de ses déplacements sur les hauts plateaux des Andes. En plus d’être une ville où l’on respire difficilement, Cuzco, située à 3 400 mètres d’altitude, fait en effet de l’ombre à la capitale sur le plan sportif.

Malgré un début de saison en demi-teinte, le Real semble de nouveau bien décidé à faire parler de lui. Lors de la “Visita a Lacoste”, surnom qu’ils donnent à leur déplacement sur la terre des Caïmans de Chiclayo, le club andin l’a emporté 1:0 après un but de Cesar Ortiz au milieu de la seconde mi-temps, se hissant ainsi à la sixième place du classement. Quant aux deux équipes de Lima, elles ont dû faire face à quelques difficultés. À domicile, Alianza a dû se contenter d’un match nul et vierge contre Cesar Vallejo tandis qu’Universitario s’est incliné 1:2 face à Universidad Técnica de Cajamarca. Les géants de la capitale voient donc s’éloigner le haut du classement. La première place est actuellement occupée par une autre équipe de province. Avec quatre victoires en six matches, l’équipe du moment est sans conteste Inti Gas Deportes d’Ayacucho, elle aussi située dans les montagnes mais plus proche de Lima que Cuzco et à l’air un peu moins rare. Å

La sensation du Pérou Le Real Garcilaso, équipe des hauts plateaux andins.

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Prêt pour le championnat Alan de Salzbourg a marqué quatre fois lors du match de coupe contre Sollenau.

Nouveau sponsor, habituel favori Andreas Jaros est un auteur indépendant qui vit à Vienne.

Dehors, des sportifs amateurs arrimés à leur planche de wakeboard virevoltent de manière spectaculaire sur les vagues du Nouveau Danube ; à l’intérieur, dans le restaurant Eventlocation wake up, se tient pour la première fois la conférence de presse estivale du début de saison de la Bundesliga autrichienne en présence de tous les entraîneurs et capitaines. Le but est justement d’effectuer le bon drive : “Profiter de l’impulsion de la Coupe du Monde”, telle est la devise du président de la Bundesliga Hans Rinner pour un championnat qui commence ce week-end et qui, petite nouveauté, sera sponsorisé par la société de paris allemande Tipico. La saison 2014-2015 engendrera-t-elle encore plus de buts que la précédente ? La moyenne de 3,3 était en tout cas excellente.

Toutefois, les stades ont accueilli moins de spectateurs (6 165 en moyenne par rencontre).

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“C’est le sujet le plus brûlant”, n’a d’ailleurs pas hésité à déclarer Christian Ebenbauer, le directeur de la Bundesliga. Cette tendance à la baisse doit en principe être freinée grâce à un meilleur rapport qualité-prix et une atmosphère plus conviviale dans les stades. Des heures de match plus favorables pour les fans à partir de septembre ont déjà été fixées : 16h et 18h30 le samedi.

La saison passée, le Red Bull Salzbourg a répondu présent quelle que soit l’heure : avec un pressing impitoyable, haut et intensif ainsi qu’une longue série de victoires, il a fait sensation en Ligue Europa. Il a ainsi ridiculisé à deux reprises l’Ajax Amsterdam, qui compte tout de même dans ses rangs Jasper Cillessen et Daley Blind, respectivement gardien et défenseur (un but marqué contre le Brésil lors de la petite finale) des Pays-Bas, récents troisièmes de la Coupe du Monde. Avec ses victoires 3:0 et 3:1, le club de Salzbourg s’est brillamment hissé en huitièmes de finale, où il s’est incliné contre le FC Bâle malgré un niveau affiché supérieur à celui de son adversaire.

En championnat, les footballeurs de la ville de Mozart ont effectué un véritable solo. À la fin du mois de mars, après 28 journées sur 36, ils étaient déjà champions. À la fin, ils ont totalisé 18 points d’avance sur le deuxième, le Rapid Vienne, club le plus titré de la Bundesliga autrichienne. L’Austria

Vienne, tenant du titre, a payé les efforts consentis en Ligue des Champions (cinq points lors de la phase de groupes) et a terminé quatrième, juste derrière Grödig, l’incroyable promu.

Lors de cette nouvelle saison, le Rapid espère rendre la compétition plus passionnante, malgré la perte de joueurs importants (Sabitzer, Burgstaller et Boyd, qui avaient inscrit 33 buts à eux trois, s’en sont allés). Il devra toutefois évoluer dans un stade Ernst Happel qu’il affectionne peu. Son enceinte habituelle, le stade Gerhard Hanappi, à l’ambiance si particulière, va être démolie et la nouvelle arène du club ne sera prête qu’en 2016.

Salzbourg, auteur du doublé coupe-championnat, a quant à lui pu garder ses joueurs clés, une mauvaise nouvelle pour la concurrence. Outre de nouveaux succès sur la scène nationale, l’objectif de l’entraîneur Adi Hütter – qui remplace Roger Schmidt parti au Bayer Leverkusen – est de se qualifier pour la première fois pour la phase de groupes de la Ligue des Champions. “Nous devrons être au top de notre forme et livrer “quatre matches parfaits” !”

Quoi de mieux pour se mettre en condition qu’un véritable choc dès l’ouverture du championnat, ce samedi 19 juillet, à domicile contre le Rapid ? Å

Mario Kneisel / Gepa / EQ Images

Bundesliga autrichienne

Major League Soccer

Patience, patience Roland Zorn est expert en football et vit à Francfortsur-le-Main.

Il faudra attendre encore un peu avant de voir les ÉtatsUnis envoyer à une Coupe du Monde de football une Dream Team composée pour l’essentiel de joueurs évoluant en Major League Soccer (MLS), le championnat professionnel nord-américain. Peut-être ce moment n’arrivera-t-il même jamais. Mais l’espoir est là, bien vivace. La MLS pourrait connaître un nouvel essor après Brésil 2014, comme ce fut le cas en 2002. À l’époque, les Américains s’étaient invités à la surprise générale dans les quarts de finale, avant de s’incliner face à l’Allemagne, future finaliste de l’épreuve.

Cet espoir repose notamment sur le fait que le peuple américain ne s’était jamais autant pris de passion pour une Coupe du Monde, au cours de laquelle la Team USA a marqué les esprits. Les hommes de Jürgen Klinsmann, champion du monde avec l’Allemagne en 1990, ont certes été éliminés dès le stade des huitièmes de finale, mais ils ont fait forte impression, symbolisant à merveille les plus belles vertus américaines. Ils n’ont jamais abandonné, se sont sortis d’un groupe difficile, ont mis

énormément de cœur à l’ouvrage et fait preuve d’une volonté de fer qui leur a permis de rivaliser avec des équipes a priori supérieures.

“Nous avons prouvé au monde entier que nous étions une terre de football”, estime Don Garber, commissaire de la MLS depuis 1999. Le promoteur en chef a dorénavant pour mission de reporter une partie de l’engouement suscité par les Stars and Stripes sur son championnat. Le week-end dernier, alors que le monde se cherchait un nouveau champion à Rio de Janeiro, les 19 clubs de la MLS évoluaient dans leurs habituelles conférences Ouest et Est. Si les stades accueillent en moyenne 18 000 spectateurs, ils ne sont en revanche plus 25 millions devant leur écran de télévision comme lors du match des États-Unis contre le Portugal, mais uniquement 220 000 en moyenne. À titre de comparaison, 400 000 amateurs environ suivent les matches de Premier League anglaise retransmis en direct. La qualité est un atout qui ne se dément pas.

Cela n’empêche pas Garber de promettre que “le public sera plus large et les audiences meilleures” suite aux prestations de Dempsey et consorts en Amérique du Sud. Il faudra bien évidemment s’armer de patience avant de voir la MLS rivaliser sérieusement avec les grands championnats de football américain, de baseball ou de basketball. Mais la Major League Soccer suscite de plus en plus d’intérêt,

ce qui représente une chance non négligeable. À cet égard, Klinsmann se veut optimiste : “Économiquement, médiatiquement et sportivement, le championnat grandit très rapidement. Mais le chemin qui reste à parcourir est encore très long.”

Ce chemin, ils sont quelques-uns à vouloir l’emprunter, à commencer par plusieurs grands noms du ballon rond. Ainsi, la star brésilienne Kaká rejoindra en 2015 les rangs de la nouvelle franchise, Orlando City SC, tandis que l’international espagnol David Villa ira apporter son expérience au New York City FC, autre nouveau venu en MLS. L’icône anglaise David Beckham se démène pour fonder un club à Miami et une nouvelle équipe est également prévue à Atlanta. “Nous voulons devenir l’un des meilleurs championnats du monde à l’horizon 2022”, assure Garber.

“Nous avons prouvé au monde entier que nous étions une terre de football.”

Don Garber, commissaire de la MLS

imago

Les États-Unis se sont découvert une passion pour le soccer, les investisseurs sont prêts à injecter des dollars, le sport le plus populaire de la planète rencontre chez les jeunes au moins autant de succès que le baseball, la MLS (qui a placé 20 représentants au Brésil, un record) progresse de jour en jour, le travail de formation devient de plus en plus efficace…

Toutes les conditions sont donc réunies pour que le géant endormi s’éveille enfin. “Grâce à l’enthousiasme massif soulevé par la Coupe du Monde, notre championnat va devenir plus riche et plus important”, espère Garber. C’est tout le mal qu’on lui souhaite. Å

Victoire new-yorkaise Federico Higuain (à g.) et Columbus Crew se sont inclinés 4:1 samedi dernier dans la Red Bull Arena (à d. : Lloyd Sam).

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LE DÉBAT

Sans œillères La dernière touche Avec beaucoup de patience et un grand savoir-faire technique, Joachim Löw a su mener son équipe vers les sommets.

Perikles Monioudis

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a presse allemande célèbre le triomphe brésilien de l’équipe de Löw comme étant le plus grand succès du football allemand depuis le “Miracle de Berne” de 1954. Le parallèle semble en effet approprié puisque dans les deux cas, la Mannschaft a su en l’espace de dix ans se réinventer et renaître de ses cendres. À l’issue de la Coupe du Monde 2014, le processus de reconstruction du onze allemand en cours depuis 2004 peut ainsi être qualifié sans conteste de réussite.

En 2006, le sélectionneur Joachim Löw prend le relais de Jürgen Klinsmann après avoir été son assistant pendant deux ans. Lors de la conférence de presse organisée la veille de la finale de la Coupe du Monde 2014, dans le ventre du stade Maracanã de Rio, Löw reconnaît sans détour que pour parfaire ce processus de reconstruction, lui et son équipe ont pioché un peu partout, là où “il y avait des choses nou-

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velles à observer”, n’hésitant pas à adopter des tendances surprenantes dans leur style de jeu et de nouvelles méthodes empruntées aux Pays-Bas ou à d’autres pays.

Un exemple pour la Seleção ?

Aujourd’hui, le football brésilien doit se lancer à son tour dans ce travail de longue haleine. Les Allemands ont ouvert la voie : ils se sont débarrassés de leurs œillères pour affronter en face les réalités du football contemporain. Ils ont ainsi découvert le plaisir du beau jeu, l’envie de présenter un football attrayant. Mais ils ont suivi cette évolution sans pour autant tourner le dos à leurs autres qualités, à savoir un mental à toute épreuve et la soif de vaincre. À cela est venue s’ajouter au fil des dix dernières années une aptitude à dominer un match également d’un point de vue esthétique, grâce notamment à des variantes de coups francs et des enchaî-

nements de passes novateurs, ainsi qu’à une grande flexibilité dans le jeu.

Lors de leur Coupe du Monde, les Brésiliens ont quant à eux opté pour une tactique basée avant tout sur l’engagement physique. Le jogo bonito, qui était autrefois indissociable du football auriverde, a ainsi été laissé de côté au profit d’un style de jeu agressif. La variabilité du jeu avec et sans ballon a cédé la place au simple affrontement avec le joueur adverse.

Retour vers le futur Quand le Brésil réussira-t-il à retrouver son beau jeu tout en y intégrant les bons côtés de l’engagement physique ? Seul l’avenir nous le dira, mais pour commencer, il serait judicieux de réfléchir à un nouveau système de jeu, à un nouveau mode de fonctionnement. Ce conseil vaut d’ailleurs pour la Seleção mais aussi pour bien d’autres équipes, à commencer par la sélection espagnole, qui a trouvé en l’Allemagne un digne successeur. Å

Les débats de The FIFA Weekly Qu’est-ce qui vous interpelle ?

De quels sujets aimeriez-vous discuter ? Envoyez vos propositions à : feedback-theweekly@fifa.org

imago

Au cours des dix dernières années, l’équipe allemande a su coupler ses vertus traditionnelles à de nouvelles idées. C’est à présent au tour de la Seleção de se lancer dans un processus similaire.

LE DÉBAT

LE BILLET DU PRÉSIDENT

Les impressions des utilisateurs de FIFA. com au lendemain de la Coupe du Monde : Grâce à la magie de la télévision, j’ai pu suivre 60 des 64 parties. Ça doit être incroyable de suivre un match en direct dans un stade. Maintenant, je suis triste que tout soit terminé et surtout d’avoir manqué la cérémonie de clôture. J’espère qu’une chaîne de télévision va avoir la bonne idée de la rediffuser bientôt. La Coupe du Monde a été un beau moment de divertissement, avec beaucoup de grand spectacle. Félicitations au pays hôte, un grand merci au Brésil pour ce tournoi savoureux et inoubliable ! pinkpearl417, Canada

Pour moi, le meilleur but de cette Coupe du Monde extraordinaire a été marqué par James Rodríguez !

Alvin94270, France

Malgré le résultat final décevant du Brésil lors de cette Coupe du Monde, je tiens à souligner que Scolari est un sélectionneur de grand talent. En 2002, il a conduit son équipe au titre mondial avant d’aider le Portugal à se qualifier pour la finale de l’Euro.

Mais décrocher un titre à domicile avec cette équipe était une tâche quasi impossible. Je crois que le Brésil peut s’estimer heureux d’avoir atteint les demi-finales. En l’absence de deux de ses meilleurs joueurs, il n’avait aucune chance de battre l’Allemagne !

Un grand bravo à l’Allemagne ! Elle a réalisé un grand tournoi et a largement mérité sa quatrième étoile !

Sir-Galaxy, France

15 000 vainqueurs

“La meilleure Coupe du Monde de tous les temps” On a eu droit à la meilleure Coupe du Monde de tous les temps ! Je l’ai savourée du début à la fin, l’organisation, les gens, le temps, tout a été génial… tanta_17, Égypte

Toutes mes félicitations à l’équipe allemande ! Si vous jouez comme ça en Russie, vous êtes quasiment sûrs de garder le trophée à vie !

La Coupe du Monde nous a réservé de grands moments de bonheur mais aussi de tristesse ! La blessure de Neymar a été un véritable choc (et je suis persuadé que la Seleção a tout de suite su que la catastrophe était imminente !)

hubec80, Serbie

ForcaBraNey, France

Sauer-Kraut, Canada

“Toutes mes félicitations à l’équipe allemande !”

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es buts, du spectacle et du suspense… La Coupe du Monde au Brésil nous a ensorcelés et captivés. Cette grande fête du football s’est achevée comme il se devait, sur un ultime coup de génie. Le but de Mario Götze en finale contre l’Argentine était absolument magnifique.

Pour la première fois, une sélection européenne a soulevé le trophée tant convoité en Amérique.

Cet honneur est fort logiquement revenu à l’Allemagne. Il faut dire que la Mannschaft ­présente l’une des évolutions les plus spectaculaires de ces dernières années. Depuis 2006, elle mise sur le beau jeu et sur la créativité, en faisant appel à des qualités traditionnellement associées aux formations méridionales. Parallèlement, elle a su conserver cette force mentale et cette constance qui ont fait sa force pendant des années. Depuis 2002, elle n’a jamais quitté le podium de la Coupe du Monde. De ce point de vue, son triomphe à Rio de Janeiro peut être considéré comme l’aboutissement d’un long travail de reconstruction.

L’Allemagne n’a pas volé son titre. Il y a toutefois 15 000 autres participants qui auraient mérité eux aussi de repartir avec la médaille d’or. Je pense ici aux volontaires, qui ont su donner au tournoi un visage si sympathique.

Que ce soit dans les stades, dans les hôtels, dans les aéroports, dans les centres médias, dans les centres de congrès ou aux arrêts de bus, une main secourable ou un bon conseil étaient toujours à disposition des visiteurs.

Les images les plus spectaculaires des matches restent dans les mémoires. Tout le monde parle de Götze, Messi et Neuer. Mais cette Coupe du Monde a également consacré des stars anonymes, les volontaires. Ils se sont mis au service de l’organisation pour un T-shirt, un survêtement et une paire de chaussures.

Sans ces 15 000 bénévoles, Mario Götze n’aurait jamais pu inscrire ce but somptueux en finale.

Sans les volontaires, un événement de cette envergure serait tout simplement inimaginable.

Qu’il me soit ici permis de les remercier chaleureusement pour leur aide !

Votre Sepp Blatter T H E F I FA W E E K LY

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First Love Lieu : Taknaf, Bangladesh Date : 21 juin 2012 Heure : 14h32

AP / Keystone

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Š 2014 adidas AG. adidas, the 3-Bars logo and the 3-Stripes mark are registered trademarks of the adidas Group.

instinct takes over

#predatorinstinct

adidas.com/predator

INS TAN TANÉ S DE L A COUPE DU MONDE

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e football offre aussi des moments de solitude, même dans le match des matches, la finale de la Coupe du Monde. Le capitaine allemand Philipp Lahm est revenu le premier pour la deuxième mi-temps, il a couru au milieu du terrain, sous les brefs applaudissements des supporters de son équipe présents au Maracanã. Il a commencé à s’étirer avant d’effectuer des séries de pas chassés et de retours en arrière, comme les défenseurs, surtout s’ils jouent haut comme le capitaine du Bayern, sont si souvent amenés à le faire en match. Il a pris son temps. Par moments, il a jeté un coup d’œil au loin vers le tunnel des joueurs, mais rien ne bougeait. Dans les tribunes, les gens semblaient assez occupés par leurs appareils photos et leurs smartphones. Lahm s’est perdu dans l’immensité du terrain, personne n’avait l’air de s’intéresser à lui. C’était le calme avant la tempête. Il était seul avec ses sentiments. Une heure et demie plus tard, victorieux, il soulevait la Coupe du Monde. Å Perikles Monioudis

imago

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n dit souvent que les Brésiliens ont un problème avec la ponctualité. “Relaxa e aproveita” (détends-toi et profite), telle est leur philosophie. Au Brésil, personne ne vous reprochera un retard de 15 minutes. La tolérance l’emporte pratiquement toujours sur l’impatience. Dans les grandes villes, un tel comportement s’explique aussi par des raisons pratiques. En fonction de la circulation, un même trajet en voiture peut durer entre cinq minutes et une heure.

Au cours des cinq dernières semaines, votre serviteur a pu découvrir un autre aspect du Brésil : pour suivre 19 matches de Coupe du Monde entre Manaus et Porto Alegre, il lui aura fallu emprunter 21 vols intérieurs. Bilan : 20 atterrissages à l’heure ou même en avance et un retard de 30 minutes. Conclusion : si l’équipe nationale avait travaillé avec le même sérieux que les compagnies aériennes, elle aurait peutêtre poursuivi son voyage au-delà des demifinales. Å Thomas Renggli

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e rapport complètement nouveau que les Allemands entretiennent avec la pratique du football a été abondamment discuté ces derniers jours. À l’image de la Mannschaft, deux supporters ont tenté de ramener un ­souvenir à la maison.

Profitant d’une escale à São Paulo sur le long trajet du retour, nos deux héros vêtus du maillot de l’équipe nationale se sont arrêtés pour admirer une exposition intitulée “Tire dans le ballon !”. Après tout, ils avaient un peu de temps à perdre. Profitant d’un moment d’inattention, ils ont retiré un bronze de sa vitrine pour le glisser dans leurs bagages.

L’idée n’était pas très inspirée car, même si personne ne regardait dans leur direction, le musée était constamment sous vidéosurveillance. La police a arrêté les deux amateurs d’art avant le décollage, ce qui leur a valu une courte célébrité. Par la suite, les images des caméras du musée ont été diffusées en boucle sur toutes les chaînes de télévision. Å Sven Goldmann

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e petit bar est bien placé. Il y a une station de tram à gauche, un magasin d’alimentation à droite et un centre commercial juste derrière. La Coupe du Monde est finie et les gens se tournent à nouveau vers les choses du quotidien (ils achètent à manger, lisent des articles politiques, offrent des fleurs...). Le petit bar se fait un plaisir simple. Tous les soirs, Giovanni, le propriétaire, ouvre toutes les fenêtres de son établissement et repasse les images des Coupes du Monde 1982 et 2014.

Il affirme que ce sont ses éditions préférées.

On a du mal à le croire. Le goût des bonnes choses n’exclut pas un certain sens des a ffaires. Giovanni surfe sur les dernières ­ ­vagues de la Coupe du Monde. Il tire profit de son plaisir. Altobelli, Rossi... but ! Schürrle, Götze... but ! Toujours les mêmes images, ­toujours les mêmes commentaires. Les gens s’arrêtent. C’est là que Giovanni entre en ­action : “Envie d’un petit campari ? Une bière ? De la bruschetta ?” Å Alan Schweingruber T H E F I FA W E E K LY

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MERCI, LE BRÉSIL

Théâtre d’une finale mémorable Rio de Janeiro et son Maracanã.

Une Coupe du Monde réussie Dans les médias, on craignait que Brésil 2014 ne tourne au désastre, entre manifestations massives, stades inachevés et football défensif. La réalité fut pourtant tout autre.

Sympathique Au Brésil, la bonne ambiance mise par les supporters (ici des Chiliens) restera longtemps dans les mémoires.

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Gustavo Pellizon, AFP

Perikles Monioudis, à Rio de Janeiro

MERCI, LE BRÉSIL

Les matches sur écran géant à Copacabana La FIFA Fan Fest de Rio pouvait accueillir 20 000 curieux.

Carlos Becerra / Anadolu Agency / Getty Images

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es Argentins sont repartis. Ils étaient arrivés à Rio de Janeiro par dizaines de milliers dans leurs voitures afin de soutenir leur équipe en finale de la Coupe du Monde. Ils se sont approprié la plage de Copacabana, ont cuisiné leur riz et leurs légumes dans leurs casseroles et ont chanté deux jours durant. Mais dès le lundi matin, au lendemain de la spectaculaire rencontre disputée au Maracanã, le soleil levant ne trouvait déjà presque plus aucune plaque d’immatriculation argentine sur laquelle darder ses rayons.

Les supporters albiceleste sont partis dans la nuit, sans la récompense du titre suprême. Ils ont toutefois accepté leur sort en bons perdants. Aucun affrontement n’a été à déplorer, que ce soit avec les vainqueurs allemands ou avec les Brésiliens, supporters en grande majorité de la Mannschaft et surtout farouches adversaires de leur grand rival sud-américain. De ce point de vue, Rio a passé une paisible nuit d’après finale.

Les fans allemands, au nombre naturellement moins conséquent que leurs homologues argentins, auraient eu bien du mal à effectuer le voyage en voiture. Ils ont vidé leur compte en banque pour traverser l’Atlantique et ont, pour la plupart, associé leur odyssée vers une quatrième étoile mondiale à un programme culturel (comme par exemple la visite de la célèbre bibliothèque de Rio ou de l’imposant opéra) ou tout du moins à une excursion au pied du Christ Rédempteur. Au lendemain du quatrième triomphe allemand en Coupe du Monde, les

maillots de l’équipe nationale emplissaient ainsi toujours les rues cariocas aux côtés des maillots jaunes de la Seleção.

Un engouement massif Contrairement à toutes les prédictions entendues ici ou là, les Brésiliens ont fait de “leur” tournoi un événement inoubliable. La fête a été belle, que ce soit sur le terrain, où toutes les équipes se sont appliquées à déployer un football offensif autant que faire se peut, ou en dehors, où l’ambiance et le professionnalisme ont été au rendez-vous dans les grands comme dans les petits détails. Les stades ont été pleins et bruyants.

Le record du nombre de buts dans une Coupe du Monde, datant de France 98, a été égalé (171).

Avant le début de la compétition pourtant, que ne voyait-on les choses en noir. Le climat brésilien allait freiner toute velléité offensive, martelait-on dans les médias. C’est vrai, il a fait chaud dans le nord et froid dans le sud, tandis que les côtes ont été inondées de pluie. Mais les sélections ont joué l’attaque. Les joueurs se sont révélés à la hauteur des enjeux et ont tout donné pour atteindre leurs objectifs.

Personne ne sait ­encore de quoi l’avenir sera fait au Brésil.

Le succès de l’Allemagne est celui d’une équipe qui a mis tous les ingrédients physiques et mentaux de son côté. Là où d’autres grands noms d’Europe se sont effondrés et sont rentrés précipitamment à la maison, la Mannschaft a su s’adapter à merveille aux conditions climatiques, à l’image des Latino-Américains. Le Costa Rica a ainsi surmonté un groupe très compliqué et s’est hissé jusqu’en quarts de finale. Lors du dernier acte, les Argentins ont poussé les Allemands dans leurs derniers retranchements. De plus, la Confédération Africaine a également envoyé deux de ses représentants (Algérie et Nigeria) en huitièmes de finale, pour la toute première fois de son histoire.

Une évolution du jeu De son côté, le sélectionneur allemand Joachim Löw avait décidé de n’appeler qu’un seul véritable attaquant de pointe en la personne de Miroslav Klose, 36 ans. Ce dernier l’a remercié de la confiance témoignée en inscrivant ses 15ème et 16ème buts en Coupe du Monde, dépassant ainsi Ronaldo au firmament des meilleurs buteurs de la compétition. Si le huitième de finale contre l’Algérie (2:1) s’est révélé plus compliqué que prévu, le onze allemand a profité de son succès historique (7:1) sur le Brésil en demi-finale pour s’imposer comme le très grand favori du tournoi. Ou plutôt pour le redevenir, puisqu’il avait déjà tenu ce rôle plus ou moins officiellement après le 4:0 infligé au Portugal lors de son entrée en lice.

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MERCI, LE BRÉSIL

Victoire contre le Chili Grande fête dans un bar de BrasÍlia après la séance de tirs au but du 28 juin.

David Gray / Reuters

Mais ce statut n’a jamais rien eu de véritablement menaçant, car tout au long du tournoi, il a reposé sur les aspects valorisants du jeu et non sur la destruction de ce dernier. L’Allemagne a évolué de manière rafraîchissante, agréable et efficace, le tout sans se départir de sa bonne humeur. “Le monde sourit en retour”, titrait d’ailleurs le Frankfurter Allgemeine ­Zeitung ce lundi 14 juillet.

Dans le rôle de l’ogre, on attendait également l’Espagne. Mais le tiki-taka, ce jeu fait de redoublement de passes courtes, a fait long feu. La possession de balle poussée à l’extrême a eu raison des grands élans offensifs. À l’inverse, la transition rapide entre la défense et l’attaque s’est révélée terriblement efficace. Lors du 7:1 face au Brésil, l’Allemagne n’a tenu le ballon dans ses propres rangs que 48 pour cent du temps. Les Pays-Bas, qui n’ont jamais connu la défaite durant la compétition hormis aux tirs au but contre l’Argentine, ont bien souvent eu une possession de balle inférieure à celle de leurs adversaires.

Un Brésil à reconstruire Pour la Seleção, en revanche, le bilan est mitigé. Elle est allée jusqu’en demi-finale, certes, mais elle y a sombré corps et biens. La pression qui pesait sur l’équipe était énorme. Si elle s’était montrée très solide lors de la Coupe des Confédérations 2013, la formation de Scolari a cette fois-ci rompu de toutes parts (match nul sans saveur contre le Mexique, qualification arrachée aux tirs au but face au Chili, débâcle devant l’Allemagne). Aucune sélection n’avait

encore jamais encaissé autant de buts dans une Coupe du Monde que ce Brésil-là (17), qui plus est sur ses propres terres.

L’équipe est au plus bas et tout doit maintenant être reconstruit. Avec son onze national, c’est tout un pays qui se cherche une identité.

Dans les émissions spécialisées, on réclame l’arrivée d’un sélectionneur à la philosophie d’un Pep Guardiola, quand ce n’est pas Guardiola luimême, pourtant sous contrat avec le Bayern Munich. Personne ne sait encore de quoi l’avenir sera fait. Les prochaines élections au Brésil auront quant à elles lieu en octobre.

Une chose est sûre en tout cas, le Brésil n’a finalement pas été dépassé par les événements, bien au contraire. Les douze stades étaient prêts à temps et tous les matches ont pu avoir lieu là où ils étaient prévus, ce dont de nombreux médias ont douté jusqu’au der-

Il règne à Rio un sentiment de satisfaction d’avoir su se montrer sous son meilleur jour.

nier moment. L’afflux de supporters n’a pas représenté de problème non plus. Les aéroports n’ont été surpeuplés que dans l’esprit des “bien-pensants”. Les incroyables chants qui ont résonné dans toutes les enceintes ont certainement contribué à donner des ailes aux joueurs, qui ont ainsi pu proposer un spectacle de haute volée, pour le plus grand plaisir des spectateurs et des téléspectateurs.

Un peuple fier Il serait presque inutile de préciser que les grandes manifestations promises n’ont pas eu lieu. Durant cette Coupe du Monde, le football a pris le dessus. Les Brésiliens se sont révélés être des citoyens avisés, capables de faire la différence entre les problèmes sociaux et économiques et les actions de la FIFA, qui a longtemps semblé coupable de tous les maux aux yeux de l’opinion publique. Mais dès le 64ème Congrès de la FIFA, organisé début juin à São Paulo, il était clair que la population était heureuse d’accueillir sa “Copa do Mundo” et qu’elle se garderait bien d’adresser ses critiques aux mauvaises personnes.

Le lendemain de la finale, il régnait à Rio un sentiment de satisfaction d’avoir su se montrer sous son meilleur jour. Même si la ­Seleção va devoir aborder une phase de reconstruction, les Brésiliens ont prouvé qu’ils étaient capables d’organiser un événement de cette envergure et de répondre aux attentes.

De cela, ils peuvent assurément être fiers et le monde leur dit merci. Å T H E F I FA W E E K LY

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Rassemblons tous les fans de football Faites de nouvelles rencontres et découvrez des passions communes dans le Bar Lounge de l’A380 d’Emirates.

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Hello Tomorrow

TRIBUNE

F I F A S 11

Les équipes qui comptent le plus de victoires en Coupe du Monde

Maux d’estomac Alan Schweingruber

L

e lendemain de la finale de la Coupe du Monde, Hubert se fait porter malade. Il ne se sent pas bien. Certainement une vilaine gastro-entérite. “Malade ?”, s’écrie son chef au téléphone. “Vous voulez me faire avaler ça, Westermann ? Il paraît que vous avez dansé dans la rue toute la nuit.”

Il y a bien longtemps qu’Hubert ne réagit plus aux provocations de son patron. Ce n’est pas la première fois. Toute l’équipe a certainement entendu la conversation. Dès qu’il a l’occasion d’asseoir son autorité sur son service, le chef laisse la porte de son bureau ouverte. Il a ainsi déjà disputé Dolores, une collègue d’Hubert, parce qu’elle devait emmener sa perruche chez le vétérinaire. Dolores en aurait apparemment pleuré pendant des heures. En tout cas, c’est ce qu’on a raconté à Hubert.

Il a donc décidé de ne plus s’en faire pour ce genre de méchancetés, de rester calme et serein. Il prend un bain chaud et se prépare un thé. Un montage des meilleurs moments de la Coupe du Monde 2014 passe à la télévision : la tête plongeante de Van Persie, la frappe longue distance de James Rodríguez contre l’Uruguay, le but en finale de Götze sous trois angles différents. Magnifique. Hubert esquisse un sourire malgré son estomac douloureux et change de chaîne. Pluie diluvienne en France. Trois cyclistes se battent pour la victoire dans les montagnes. L’un d’entre eux semble saigner à la jambe. Une chute ? Il faudrait que cela arrive à son chef sur le chemin du travail, pense Hubert. Il éclate de rire brièvement, puis s’endort.

Il rêve qu’il tire un penalty au Maracanã. Il se tient devant un gardien qui essaie de le déstabiliser verbalement. On appelle cela “trash

talk” en boxe. Mais on ne la fait pas à Westermann ! Il transpire, les 70 000 supporters sont déchaînés. En haut à gauche ? En bas à droite ?

Au lieu de cela, il envoie le ballon au-dessus de la barre transversale et tout le monde hurle dans le stade. Son chef est debout près du grillage derrière le but. “Westermann, gros nul !”, crie-t-il. Ensuite, Hubert se réveille.

Son estomac se rebelle. Il se sent encore moins bien qu’au matin. Il titube jusque dans la salle de bains, puis dans la cuisine. À mi-chemin, il jette un œil dans la salle à manger et voit que la télévision locale est en train de diffuser des images d’amateurs, tournées la nuit dernière. Sur l’une d’elles, Hubert est en maillot de football blanc et porte un chapeau de paille troué. Il danse, un verre de bière à la main, sur un tube allemand. Lorsque le caméraman effectue un zoom sur lui, Hubert embrasse l’objectif.

Le lendemain, il se fait porter malade jusqu’à la fin de la semaine. Par e-mail. Å

La rubrique hebdomadaire de la rédaction de The FIFA Weekly

1

Brésil 70 victoires en 104 matches de Coupe du Monde

2

Allemagne 66 victoires en 106 matches de Coupe du Monde

3

Italie 45 victoires en 83 matches de Coupe du Monde

4

Argentine 42 victoires en 77 matches de Coupe du Monde

5

Espagne 29 victoires en 59 matches de Coupe du Monde

6

France 28 victoires en 59 matches de Coupe du Monde

7

Pays-Bas 27 victoires en 50 matches de Coupe du Monde

8

Angleterre 26 victoires en 62 matches de Coupe du Monde

9

Uruguay 20 victoires en 51 matches de Coupe du Monde

10

Russie 17 victoires en 40 matches de Coupe du Monde

11

Suède 16 victoires en 46 matches de Coupe du Monde

Source : FIFA (Coupe du Monde de la FIFA, Le kit statistique : Les plus, 12.05.2014) T H E F I FA W E E K LY

29

Nom Gérard Houllier Date et lieu de naissance 3 septembre 1947, à Thérouanne (France) Carrière de joueur Liverpool Alsop Hucqueliers AC Le Touquet Carrière d’entraîneur AC Le Touquet US Noeux-les-Mines RC Lens Paris Saint-Germain France Liverpool Olympique Lyon Aston Villa Red Bull (directeur sportif) 3 fois champion de France, vainqueur de la Coupe UEFA et de la FA Cup

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T H E F I FA W E E K LY

imago

Principaux succès

L’ I N T E R V I E W

“Mettre en lumière les nouvelles tendances” Il a remporté par trois fois le championnat de France. Il a mené Liverpool vers les sommets nationaux et internationaux. Pendant la Coupe du Monde au Brésil, Gérard Houllier a étudié chaque match avec une précision scientifique. Le technicien français n’a donc pas été surpris par les nombreux coups d’éclat qui ont rythmé cette édition 2014.

Gérard Houllier, vous avez suivi et analysé les matches de la Coupe du Monde en tant que directeur du Groupe d’Étude Technique de la FIFA. Quels enseignements en avez-vous tirés ?

tion, le talent individuel, la rigueur, l’intelligence tactique… Ce n’est pas un hasard si le Chili a poussé le Brésil dans ses derniers retranchements.

té. Quand on passe si souvent si près du but, on a logiquement envie de franchir le dernier palier. Les joueurs ont su faire parler leur expérience.

Nous avons vu du beau jeu, beaucoup de buts et du spectacle. L’intensité et la dramaturgie de certaines rencontres étaient tout simplement phénoménales. Dès la phase de groupes, certaines équipes ont décidé de bousculer l’ordre établi. Je n’ai vu aucune erreur de casting à ce niveau. Tout le monde aurait eu sa place en huitièmes de finale.

Qui aurait imaginé que le Costa Rica resterait invaincu et qu’il faudrait une séance de tirs au but pour le renvoyer à la maison ?

Quel est le poids du football de clubs européens, aujourd’hui ?

Et l’Argentine ?

En quoi consistait exactement votre mission ?

Le Groupe d’Étude Technique de la FIFA a vocation à mettre en lumière les nouvelles tendances. Nous analysons chaque match, chaque situation, nous exploitons les informations et les données à notre disposition, puis nous rédigeons un rapport que nous faisons suivre à chaque fédération nationale en même temps qu’un DVD. Ces indications constituent la base des évolutions mondiales et des programmes de formation. La Coupe du Monde est aussi l’occasion de prendre le pouls du football et d’étudier ses orientations actuelles.

Comment expliquez-vous le niveau très équilibré de cette compétition ?

Toutes les équipes possèdent des joueurs qui évoluent en Europe et qui font en quelque sorte office d’ambassadeurs. Parallèlement, les sélectionneurs disposent d’informations et de connaissances beaucoup plus exhaustives que par le passé, grâce notamment à nos analyses. Enfin, les associations nationales réalisent dans l’ensemble un travail de grande qualité au niveau de la formation.

Peut-on dire par ailleurs que les différences de style entre les équipes tendent à se réduire ?

Je crois que l’on a pu constater pendant cette Coupe du Monde que beaucoup d’équipes sud-américaines mettent en place une organisation proche de leurs homologues européennes. Elles ont cependant conservé leur passion et leur panache.

Je pense par exemple à la Colombie, à l’Argentine ou au Chili. Ce dernier constitue un excellent exemple : pratiquement tous les internationaux chiliens évoluent à l’étranger. Ils présentent donc un assortiment de qualités idéal, avec l’organisa-

Le football est mondialisé. Il y a du talent sur tous les continents. Mais naturellement, les grands championnats ont une influence sur les équipes nationales. Les meilleurs joueurs des quatre premières sélections portent tous les couleurs de grands clubs européens. Ceux qui évoluent au plus haut niveau ont un avantage sur le plan tactique.

Revenons sur ce qui s’est passé au Brésil.

La défaite 7:1 du pays hôte face à l’Allemagne a été l’une des grandes surprises du tournoi…

Oui, mais nous ne pouvons évidemment pas limiter notre analyse à ce seul match. Le Brésil a connu un parcours difficile. Il a eu du mal face à une formation croate techniquement irréprochable, puis face à une sélection mexicaine très combative.

Par la suite, le Chili et la Colombie lui ont posé des problèmes. La débâcle contre l’Allemagne est un accident. Je ne veux en aucun cas minimiser le mérite des Allemands. L’équipe de Jogi Löw a très bien joué mais, après le deuxième but, les Brésiliens se sont retrouvés en état de choc. Ce sont des choses qui arrivent.

Pourtant, on parlera encore de ce match dans 50 ans.

C’est le problème des équipes qui jouent à domicile. Avant le début du tournoi, on ne parlait que de la défaite face à l’Uruguay en 1950. La pression était énorme. Les Brésiliens n’étaient pas prêts à l’assumer. Ils ont cru pouvoir réagir rapidement après l’ouverture du score, comme ils l’avaient fait en ouverture face à la Croatie. Il ne faut pourtant pas perdre de vue l’essentiel : le Brésil est allé en demi-finale. Quand on fait partie des quatre meilleures équipes du monde, le tableau ne peut pas être complètement noir.

En quoi l’Allemagne et l’Argentine étaient-elles plus fortes que les autres candidats au titre ?

Les Allemands ont progressé à chaque sortie et ils ont su trouver une solution à tous les problèmes qui leur ont été posés. Ils ont commis très peu d’erreurs et ils ont su répondre présent. Depuis huit ans, cette équipe fait preuve d’une grande régulari-

Tout le monde parle de Messi mais derrière lui, il y a une excellente organisation et une rigueur exemplaire. Les Argentins ont surtout brillé par leurs qualités défensives. Dans les matches à élimination directe, ils n’ont encaissé aucun but dans le temps réglementaire.

Comment expliquez-vous le festival offensif auquel nous avons assisté au cours des quatre dernières semaines ?

Pour moi, ça n’était pas une surprise. Après la Coupe des Confédérations, je m’attendais à vivre un tournoi spectaculaire et placé sous le signe de l’offensive. Avant même le coup d’envoi, nous savions qu’environ un sélectionneur sur deux mettrait fin à sa carrière cet été. Certains ont peut-être eu envie de prendre un peu plus de risques. Cette évolution s’explique aussi par quelques modifications intelligentes du règlement, je pense par exemple au fait de prendre des mesures drastiques pour sanctionner les tacles par derrière. Les médias jouent également un rôle positif dans cette affaire. Les grosses fautes font l’objet de nombreux débats et les coupables sont souvent portés au pilori.

Pourtant, nous avons aussi vu le cas de Neymar, victime d’un mauvais geste du Colombien Juan Zúñiga.

C’était un accident qui aurait pu se produire dans n’importe quel autre match. Je suis prêt à parier qu’aucun footballeur ne prendrait le risque de blesser volontairement un adversaire de cette manière.

Comment le football de haut niveau peut-il évoluer, à votre avis ?

J’aimerais que l’on mette encore davantage l’accent sur les qualités techniques. Il faut que l’on encourage les joueurs à aller au bout de leurs idées et de leur créativité. Cette Coupe du Monde a aussi été celle des grandes individualités : Messi, Robben, Müller, Neymar… Mais ces solistes travaillent également beaucoup pour l’équipe. Ils mettent toujours le collectif au premier plan. C’est ce qui caractérise le football complet à notre époque. Å Propos recueillis par Thomas Renggli T H E F I FA W E E K LY

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LE MIROIR DU TEMPS

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Londres, Angleterre

1953

T. Marshall / Topical Press Agency / Getty Images

Travail de précision chez les gentlemen : le responsable du stade de Fulham expose les progrès de la technologie aux visiteurs.

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LE MIROIR DU TEMPS

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Rio de Janeiro, Brésil

2014

Buda Mendes / Getty Images

Jardinage au Maracanã : un homme tond la pelouse du stade le plus célèbre du Brésil.

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LE CL ASSEMENT FIFA

→ http://fr.fifa.com/worldranking/index.html

Classement Équipe Évolution Points

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 38 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 53 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 67 69 70 71 72 73 74 75 76 77

34

Allemagne Argentine Pays-Bas Colombie Belgique Uruguay Brésil Espagne Suisse France Portugal Chili Grèce Italie États-Unis Costa Rica Croatie Mexique Bosnie-et-Herzégovine Angleterre Équateur Ukraine Russie Algérie Côte d’Ivoire Danemark Écosse Roumanie Suède Venezuela Serbie Turquie Panamá Nigeria République tchèque Égypte Slovénie Hongrie Ghana Honduras Arménie Tunisie Autriche Pays de Galles Japon Slovaquie Islande Paraguay Iran Monténégro Guinée Ouzbékistan Norvège Cameroun Finlande République de Corée Jordanie Burkina Faso Pérou Mali Pologne Sénégal Libye Sierra Leone Émirats arabes unis Afrique du Sud Albanie Israël Oman République d'Irlande Bolivie Bulgarie Azerbaïdjan ARY Macédoine Cap-Vert Australie Zambie

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1 3 12 4 6 1 -4 -7 -3 7

1724 1606 1496 1492 1401 1330 1241 1229 1216 1202

-7 2 -1 -5 -2 12 1 2 2 -10 5 -6 -4 -2 -2 -3 0 1 3 10 -1 3 -2 10 -1 0 -12 9 -1 -7 -3 6 -1 -3 1 3 5 2 -6 1 1 7 2 3 6 1 6 2 -14 -3 8 12 1 -10 7 -1 -1 8 10 0 -4 6 10 6 -36 -14 -1

1148 1098 1091 1056 989 986 955 930 917 911 901 898 897 872 850 807 734 733 724 720 717 714 684 664 646 645 644 642 642 637 635 621 614 606 604 588 570 566 563 559 555 523 520 520 508 501 500 495 487 483 478 476 471 469 466 450 444 444 443 440 429 425 410 406 401 397 396

Rang

02 / 2014

03 / 2014

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05 / 2014

06 / 2014

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78 79 79 81 82 83 84 85 86 87 88 89 89 91 92 93 94 95 96 96 98 99 99 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111 112 113 114 115 115 117 118 119 120 121 121 123 124 125 126 127 128 129 129 131 131 133 134 135 136 136 138 139 140 140 142 143 144

1ère place

Hausse du mois

Arabie saoudite Maroc Angola Belarus Congo Jamaïque Trinité-et-Tobago Palestine Qatar Ouganda Togo Irlande du Nord Irak Bénin Estonie Gabon RP Chine Kenya RD Congo Géorgie Zimbabwe Botswana Niger Nouvelle-Zélande Moldavie Lettonie Lituanie Bahreïn Tanzanie Koweït Luxembourg Rwanda Éthiopie Guinée équatoriale Namibie Haïti Mozambique Soudan Liberia République centrafricaine Canada Liban Cuba Malawi Salvador Aruba Tadjikistan République dominicaine Burundi Kazakhstan Philippines Afghanistan Vietnam Lesotho Suriname Mauritanie Guatemala St-Vincent-et-les-Grenadines Nouvelle-Calédonie Guinée-Bissau Sainte-Lucie Chypre Turkménistan Tchad Grenade Madagascar Kirghizistan

12 -2 14 1 3 -2 -13 9 14 -1 0 1 15 -4 6 -4 9 13 -12 0 1 -7 13 -4 -1 6 2 5 7 8 11 7 -3 -9 2 -40 4 5 1 -12 -8 6 -25 1 -53 -3 2 6 2 -3 1 1 -6 8 5 4 -7 -2 4 -2 -1 3 3 -6 2 1 5

Baisse du mois

384 377 377 376 375 373 369 362 361 358 357 356 356 354 345 344 342 339 338 338 334 332 332 330 325 314 312 288 287 281 278 276 273 270 264 262 257 256 256 253 250 249 245 234 234 233 232 230 222 220 218 217 217 213 213 208 204 203 199 199 195 193 183 183 182 179 176

145 146 147 148 149 150 151 151 153 154 155 156 157 158 159 160 161 162 163 164 165 166 167 167 169 170 171 172 173 174 175 175 177 178 178 180 181 182 183 184 185 186 187 188 189 190 190 192 192 192 192 196 197 198 199 200 200 202 203 204 205 206 207 208 208

Maldives Syrie RDP Corée Gambie Antigua-et-Barbuda Malte Malaisie Inde Indonésie Singapour Guyana Porto Rico Thaïlande Saint-Kitts-et-Nevis Swaziland Myanmar Belize Hongkong Bangladesh Népal Pakistan Montserrat Liechtenstein Dominique Barbade Laos Tahiti Comores Bermudes Guam Nicaragua Îles Salomon São Tomé-et-Principe Sri Lanka Chinese Taipei Yémen Îles Turks-et-Caicos Seychelles Curaçao Îles Féroé Maurice Soudan du Sud Vanuatu Fidji Mongolie Îles Vierges américaines Samoa Bahamas Brunei Timor oriental Tonga Îles Caïmans Samoa américaines Andorre Papouasie-Nouvelle-Guinée Cambodge Îles Vierges britanniques Érythrée Somalie Macao Djibouti Îles Cook Anguilla Bhoutan Saint-Marin

2 -6 -1 0 2 -18 2 3 4 1 1 2 -8 2 14 -1 -9 1 4 0 -1 0 -5 2 1 -2 -10 2 2 4 1 5 -5 1 -2 3 26 -1 -1 -13 -1 -1 3 0 -2 5 -1 -6 0 0 0 0 1 2 -3 -10 -2 -1 -1 -2 -1 -1 -1 -1 -1

171 169 163 161 152 146 144 144 141 140 136 134 128 124 123 122 117 114 103 102 100 99 93 93 92 87 85 84 83 79 78 78 72 71 71 70 66 64 63 61 56 43 38 31 29 28 28 26 26 26 26 21 18 16 14 13 13 11 8 7 6 5 1 0 0

THE SOUND OF FOOTBALL

L’ O B J E T

Perikles Monioudis

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Esprit anti-commerce Hanspeter Kuenzler

Nous devrons patienter quatre ans avant de connaître le prochain tube officiel de la Coupe du Monde. Le temps de se consoler avec les chansons “non officielles” du football.

Sion Ap Tomos

M

algré une mélodie entraînante, “The Official Colourbox World Cup Theme” n’a ­jamais dépassé les frontières de la musique alternative britannique. Avec un titre si astucieusement pensé – ce n’était en effet pas la chanson officielle de la FIFA, mais un single “officiel” de Colourbox – il ne pouvait pas s’agir d’une chanson commerciale. Colourbox se composait des frères Martyn et Steven Young ainsi que de la chanteuse Lorita Grahame. Quelques années avant que la techno n’envahisse les pistes de danse, ils répétaient sur leurs instruments électroniques dans le sous-sol d’une maison de Maida Vale, à Londres, trouvant leur inspiration dans la technique de l’échantillonnage utilisée dans le hip-hop. Au final, ils n’ont pas inventé du krautrock à la manière du grand groupe allemand Kraftwerk ni produit du disco à la Giorgio Moroder. Le groupe a plutôt associé les rythmes du reggae à la douce musique soul, l’humour anglais à l’ambiance du western spaghetti. Un seul album, subtil, est à leur actif.

The Official Colourbox World Cup Theme, lancé

à l’occasion de la Coupe du Monde 1986 au Mexique, a d’ailleurs atteint la 67ème place du hit-parade. Influencés par l’esprit anti-commerce qui régnait dans les cercles de musique alternative, les musiciens ont sorti le même jour un deuxième single et ainsi réduit les chances des deux opus à néant. La pochette tout à fait particulière affiche les portraits des footballeurs anglais Jimmy Hill (devant) et Bobby Robson (derrière) en tenue des années soixante. La chanson en elle-même constitue un morceau instrumental incroyablement enthousiasmant et pourtant extrêmement raffiné, dont le texte est uniquement composé de grognements humains occasionnels. Peu après, Colourbox s’est associé au groupe A.R.Kane pour pousser ses expériences d’échantillonnage à l’extrême sous le nom de M/A/R/R/S. Cette collaboration a donné naissance au tube planétaire avant-gardiste “Pump Up the Volume”. Mais les frères Youngs ont détesté l’engouement médiatique suscité et n’ont plus ­jamais enregistré de morceau par la suite. Æ

a Pelouse Sacrée… Tous les fans de football savent qu’elle existe. Mais pas n’importe où : la pelouse n’est sacrée que là où elle a été foulée, de génération en génération, par des idoles du beau jeu, là où elle le but de l’année ou peut-être même de la décennie a été marqué et là où de grands titres ont été gagnés. La ­pelouse est sacrée là où quelque chose de grand s’est passé. C’est sans doute le terrain de ­Wembley qui vient en premier à l’esprit des passionnés de football londoniens et celui du Maracanã, à Rio de Janeiro, qui représente la pelouse la plus sacrée au pays des quintuples champions du monde.

En 1950, c’est le Maracanã, construit pour l’occasion, qui a accueilli le match décisif de la Coupe du Monde entre le Brésil et l’Uruguay.

Comme on le sait, le sort a souri à la Celeste ce jour-là. Soixante-quatre ans plus tard, le plus légendaire des stades a servi de décor à une autre finale de Coupe du Monde, à laquelle ne participait cependant pas la Seleção, éliminée en demi-finale.

En 2014, les Allemands ont triomphé sur la pelouse sacrée du Maracanã. L’histoire de ce stade s’est enrichie d’une finale de plus, d’un grand moment qui appartient d’ores et déjà au mythe. Cette pelouse sacrée mérite d’être exposée – un petit bout, du moins – au musée de la FIFA à Zurich. Seulement, comment faire ­parvenir ce morceau de pelouse sans l’endommager jusqu’à Zurich, en plein cœur de l’Europe, de l’autre côté de l’Atlantique ?

Une boîte en bois a été spécialement conçue à cet effet (voir l’image ci-dessus). Contrairement à son contenu, elle n’est pas sacrée, mais elle aura le mérite de transporter la fameuse pelouse. Une place dans les archives du musée de la FIFA lui est déjà réservée. Å

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Only eight countries have ever lifted the FIFA World Cup Trophy.

Yet over 200 have been winners with FIFA. As an organisation with 209 member associations, our responsibilities do not end with the FIFA World Cup™, but extend to safeguarding the Laws of the Game, developing football around the world and bringing hope to those less privileged.

Our Football for Hope Centres are one example of how we use the global power of football to build a better future. www.FIFA.com/aboutfifa

LE TOURNANT

Nom Abdel Moneim Hussein Date et lieu de naissance 7 juillet 1956, à Khartoum (Soudan) Poste Milieu défensif Principaux succès en tant que joueur 8 fois champion d’Égypte, 2 fois vainqueur de la Coupe d’Égypte Principaux succès en tant qu’entraîneur 2 fois champion d’Égypte, Vainqueur de la Ligue des Champions africaine

“Être exclu de l’école m’a ouvert les portes de la planète football” Le Soudanais Abdel Moneim Hussein est une légende du football africain, un statut qu’il doit indirectement à son renvoi de l’université durant ses jeunes années.

Getty Images

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ans le monde du football, on me connaît sous le nom de Shatta. C’est un mot arabe qui signifie “poivre fort”. On m’appelait déjà comme cela lorsque j’étais enfant car je ne pouvais pas rester en place, j’étais toujours plein d’énergie. C’est précisément à cette énergie que je dois d’avoir fait carrière.

Toute cette force me poussait en effet à en faire beaucoup plus que la plupart de mes coéquipiers du même âge. J’ai grandi au Soudan avec six frères et six sœurs. On apprend automatiquement à jouer des coudes pour se faire une place.

Quand j’étais petit, le football n’était pour moi qu’un passe-temps. Je jouais dans la rue avec des copains. Je consacrais beaucoup plus de temps à mes études. Je voulais absolument devenir ingénieur et j’ai obtenu une place à l’université de Khartoum, un privilège accordé à 20 personnes par an seulement.

En parallèle de ces études, j’ai continué à jouer au football à Al Tharir, un club local, ainsi qu’avec l’équipe universitaire. En 1972, nous avons remporté à la surprise générale la prestigieuse Coupe d’Afrique des universités, en Tanzanie. J’ai terminé meilleur buteur du tournoi, dont j’ai également été sacré meilleur joueur.

Cet événement a marqué le tournant de mon existence, mais pas forcément de la manière que j’imaginais. Lorsque nous sommes revenus à Khartoum, j’ai en effet été exclu de mon école.

On me reprochait d’avoir manqué trois semaines de cours sans autorisation.

Ce renvoi a bien sûr d’abord été un choc, mais avec le recul, je suis reconnaissant envers la direction de l’université. Cette décision m’a ouvert les portes de la planète football. Mes performances avaient attiré l’œil de quelques grandes formations africaines. J’ai finalement

choisi Al Ahly, le club le plus titré d’Égypte. Si vous ne connaissez par le football égyptien, il est presque impossible de réaliser l’importance de ce club. Les derbies contre le Zamalek comptent parmi les plus chauds au monde. Ils se jouent devant 120 000 supporters dans le stade international du Caire.

Après avoir raccroché les crampons, je suis devenu entraîneur d’Al Ahly. Le deuxième grand tournant de ma carrière a toutefois été ma nomination au poste de directeur technique de la Confédération Africaine de Football. À ce titre, j’ai suivi les performances des pays africains au Brésil avec le plus grand intérêt. Le fait que deux sélections se soient qualifiées pour les huitièmes de finale pour la première fois de l’histoire est un succès. Mais il y avait la possibilité de mieux faire. Le football africain possède le talent et l’inspiration pour réaliser de très grandes choses. Mais pour cela, il faut une meilleure base administrative et organisationnelle, sans oublier une amélioration de la compétition et de la concurrence, aussi bien au niveau continental qu’au niveau mondial. C’est la raison pour laquelle j’espère que l’Afrique disposera bientôt de plus de cinq places pour les phases finales de Coupe du Monde. Après tout, notre confédération compte exactement autant de membres que l’UEFA. Å Propos recueillis par Thomas Renggli

Dans la rubrique “Le Tournant”, de grands noms du football reviennent sur les moments qui ont marqué leur vie.

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The FIFA Weekly Revue hebdomadaire publiée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) Site Internet : www.fifa.com/theweekly Éditeur : FIFA, FIFA-Strasse 20, Case postale, CH-8044 Zurich Tél. +41-(0)43-222 7777 Fax +41-(0)43-222 7878

COUPE MYSTÈRE DE L A FIFA

Un maillot de la Coupe du Monde, un double d’Alfredo et … À vous de jouer !

1

Président : Joseph S. Blatter Secrétaire Général : Jérôme Valcke

Cet attaquant de classe mondiale a porté les couleurs de trois pays différents, dont l’Espagne.

Il a manqué la Coupe du Monde 1962 pour cause de blessure. Il a évolué pendant de nombreuses années dans un grand club espagnol, malgré les avances de l’autre grand club. Il est décédé dans la ville de ce club. De qui s’agit-il ?

Directeur de la Communication et des Affaires publiques : Walter De Gregorio

T Raymond R Ferenc P Fritz K Laszlo

Rédacteur en chef : Perikles Monioudis Rédaction : Thomas Renggli (auteur), Alan Schweingruber, Sarah Steiner Conception artistique : Catharina Clajus

2

Dans combien de matches de Coupe du Monde a-t-on pu voir ce maillot ?

Service photo : Peggy Knotz

A 3 ou moins O 5 E 6 I 7 ou plus

Production : Hans-Peter Frei Mise en page : Richie Krönert (responsable), Marianne Bolliger-Crittin, Susanne Egli, Mirijam Ziegler Correction : Nena Morf, Kristina Rotach

3

Collaborateurs réguliers : Sérgio Xavier Filho, Luigi Garlando, Sven Goldmann, Hanspeter Kuenzler, Jordi Punti, David Winner, Roland Zorn

C Homme du Match L Soulier d’Or N Fair-play R Troisième place de la Coupe du Monde 2014

Ont contribué à ce numéro : Andreas Jaros, Alissa Rosskopf, Andrew Warshaw, Andreas Wilhelm Secrétaire de rédaction : Honey Thaljieh Responsables de projet : Bernd Fisa, Christian Schaub

De quel prix s’agit-il ?

4

Qui a inscrit le plus de buts en Coupe du Monde (sans compter les tirs au but) ? Les joueurs de ce club anglais, les membres de cette équipe espagnole, ce trio ou ce père et ses deux fils ?

Traduction : Sportstranslations Limited www.sportstranslations.com Impression : Zofinger Tagblatt AG www.ztonline.ch

A

E

H

K

Getty Images (7), Allsport (1), HO (2)

Contact : feedback-theweekly@fifa.org La reproduction des photos et des articles, y compris sous forme d’extraits, est interdite, sauf accord de la rédaction et sous réserve de la mention “The FIFA Weekly, © FIFA 2014”.

La rédaction n’a aucune obligation de publier des textes ou des photos non sollicités. La FIFA et le logo FIFA sont des marques déposées par la FIFA. Produit et imprimé en Suisse.

Les opinions exprimées dans The FIFA Weekly ne reflètent pas nécessairement celles de la FIFA.

Solution de l’énigme de la semaine précédente : SEPP Explications détaillées sur www.fifa.com/theweekly Inspiration et application : cus

Faites-nous parvenir vos réponses le mercredi 23 juillet 2014 au plus tard à feedback-theweekly@fifa.org Les personnes ayant correctement répondu à l’ensemble des énigmes parues depuis le 13 juin 2014 participeront en janvier 2015 à un tirage au sort pour tenter de gagner un voyage pour deux pour le Gala FIFA Ballon d’Or, qui aura lieu le 12 janvier 2015. Avant de participer, nous vous invitons à consulter les conditions générales, ainsi que le règlement du concours. Vous trouverez toutes les informations utiles à cette adresse : http://fr.fifa.com/mm/document/af-magazine/fifaweekly/02/20/51/99/fr_rules_20140613_french_french.pdf T H E F I FA W E E K LY

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D E M A N D E Z À T H E W E E K LY

LE SONDAGE DE L A SEMAINE

Coupe du Monde 2014 : Quel style de jeu avez-vous préféré ?

Sept joueurs du Bayern Munich figuraient au sein de l’equipe d’Allemagne en finale de la Coupe du Monde. S’agit-il d’un record ?

Ines Mares, Turin Non. Il y a quatre ans, le FC Barcelone comptait six joueurs en finale : Piqué, Puyol, Busquets, Iniesta, Xavi et Pedro. En tout, sept Catalans faisaient partie de l’effectif de la Roja. Il ne fait cependant aucun doute que le Bayern est actuellement très bien représenté au sein de l’équipe d’Allemagne. Contre l’Argentine, Joachim Löw a complété sa collection bavaroise en faisant entrer Mario Götze en cours de jeu. En réalité, le record en la matière remonte à 64 ans. Lors de la “finale” de l’édition 1950, neuf joueurs du Penarol Montevideo portaient les couleurs de l’Uruguay : Máspoli, Varela, Ghiggia, Miguez, Schiaffino, Britos, González, Ortuño et Vidal. Le club de la capitale a donc pu aligner neuf champions du monde ! (thr)

L’Allemagne a remporté la Coupe du Monde en s’appuyant sur un jeu résolument moderne. Mais le Costa Rica, le Nigeria ou les Pays-Bas ont aussi pris des orientations intéressantes. Quel style de jeu vous a le plus séduit ? Faites parvenir vos réponses à : www.fifa.com/newscentre

R É S U LTAT S D E L A S E M A I N E D E R N I È R E Quelle équipe va remporter le Prix du Fair-play de la FIFA ? (La Colombie a remporté le prix.)

48% 31%

Colombie Suisse

12%

Autre équipe

6%

Nigeria

3%

Argentine

LA SEMAINE EN CHIFFRES

c’est, en kilomètres, la distance parcourue par Michael Bradley (26 ans) lors du huitième de finale entre les États-Unis et la Belgique (2:1).

Le milieu de terrain a livré à cette occasion la prestation la plus dynamique de cette Coupe du Monde. Véritable travailleur infatigable (la preuve !), le fils de l’ancien sélectionneur participait cette année pour la deuxième fois à la phase finale de l’épreuve suprême.

88

pour cent de l’ensemble des passes réalisées lors du match Italie-Angleterre sont arrivées à destination. Il s’agit du taux le plus élevé de la Coupe du Monde 2014. Ce chiffre est d’autant plus remarquable que la rencontre a eu lieu dans la chaleur tropicale de Manaus. Ce jour-là, les Italiens l’avaient finalement emporté 2:1.

c’est la pointe de vitesse à laquelle Júnior Díaz a été chronométré pendant la Coupe du Monde 2014. Le latéral costaricain est donc officiellement le joueur le plus rapide de la compétition. Le jeune trentenaire évolue depuis 2012 à Mayence, en Bundesliga.

Getty Images

16.69

33.8