The FIFA Weekly Edition #32

N o 32/2015, 14 AOÛT 2015

ÉDITION FR ANÇAISE

Fédération Internationale de Football Association – Depuis 1904

Comment le football est devenu le football

DE TOUTES LEURS FORCES

RP CHINE QUATRE ÉQUIPES POUR UN TITRE SEPP BLATTER PROTÉGER LES JOUEURS LOCAUX SONS OF BEN UN FAN CLUB PRÉCURSEUR

W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY

L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

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“Ambition, espoir et travail acharné” Après 27 ans à la tête de l’équipe d’Espagne de football féminin, Ignacio Quereda a cédé sa place à Jorge Vilda. Ce dernier profite d’un entretien pour dévoiler ses objectifs.

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S epp Blatter Dans son billet hebdomadaire, le Président de la FIFA livre son opinion sur la règle des joueurs étrangers : “Il devrait y avoir sur le terrain, au début de chaque match de championnat, au moins six joueurs par équipe qui soient également éligibles pour l’équipe nationale de la fédération à laquelle le club est affilié.”

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Isabell Herlovsen L’attaquante norvégienne revient sur l’influence que son père, ancien pensionnaire de Bundesliga, a eu sur sa carrière de footballeuse.

De toutes leurs forces Des élèves du Eton College dans une partie de “Wall Game” à proximité de Windsor, comté de Berkshire, Angleterre.

Christopher Furlong / Getty Images

Amérique du Sud 10 membres www.conmebol.com

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Sons of Ben La création de Philadelphia Union résulte du rêve de quelques supporters de voir une équipe dans leur ville.

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Copa Libertadores Vainqueur de la finale, River Plate signe son retour sur le devant de la scène sud-américaine.

En photo : Javier Saviola

The FIFA Weekly App Le FIFA Weekly, magazine de la FIFA, paraît chaque vendredi en quatre langues. Il est également disponible gratuitement pour votre smartphone ou tablette. http://fr.fifa.com/mobile 2

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Coupe du Monde U-17 17 octobre – 8 novembre 2015, Chili

Amilcar Orfali / LatinContent / Getty Images, Bill Streicher / Icon SMI / Corbis

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Amérique du Nord et Centrale 35 membres www.concacaf.com

Voyage dans le temps Le coup d’envoi retentit, le match débute. Dans les internats anglais d’Eton, Winchester et Harrow, on pratique une forme de football dont les règles sont très éloignées de celles que nous connaissons. Avec fierté et passion, les élèves perpétuent une tradition séculaire. Hanspeter Kuenzler nous présente les ancêtres du beau jeu.

L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

Europe 54 membres www.uefa.com

Afrique 54 membres www.cafonline.com

Asie 46 membres www.the-afc.com

Océanie 11 membres www.oceaniafootball.com

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RP Chine Felipe Scolari (en image) et Guangzhou Evergrande font face à une féroce concurrence pour défendre le titre acquis l’an passé.

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FIFA, China Foto Press / imago

Live Your Goals La campagne compte parmi les principales initiatives de la FIFA en faveur du football féminin.

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Š 2015 adidas AG. adidas, the 3-Bars logo and the 3-Stripes mark are registered trademarks of the adidas Group.

# B E T H E D I F F E R E N C E

À DÉCOUVERT

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Féroce et brutal T

Mario Wagner / 2Agenten

outes les bonnes choses sont le fruit d’une longue évolution et le football ne fait pas exception à la règle. Plus personne ne sait combien de coups de pied, de tacles et de buts ont été nécessaires afin de transformer le football primitif inventé dans l’Angleterre du 19e siècle en un sport populaire et pratiqué selon des règles identiques aux quatre coins de la planète, tel que nous le connaissons aujourd’hui.

Certaines variantes anciennes du beau jeu trouvent toutefois encore un terrain d’expression dans notre société moderne. Mais il serait malavisé de croire que cela concerne uniquement les disciplines dans lesquelles le ballon peut être joué à la main, à l’image du rugby ou du football gaélique, pour ne citer que deux exemples connus du grand public.

En effet, des formes aussi curieuses que le Field Game ou le Wall Game ont franchi avec nous le pas du 21e siècle. Hanspeter Kuenzler s’est rendu en Angleterre (lire à partir de la page 6) afin de percer les secrets de ces footballs d’antan, féroces et brutaux, auxquels on s’adonne encore dans les internats d’Eton, Winchester et Harrow. Å Perikles Monioudis

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Wall Game À Eton, on pratique encore ce sport ancestral, avec son mur de 120 mètres et ses deux buts (une porte et un arbre).

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CES AUTRES FOOTBALLS

Eddie Keogh / Reuters

Quelles évolutions le football a-t-il connu avant de devenir la discipline que nous connaissons aujourd’hui ? Afin d’en savoir plus, Hanspeter Kuenzler est parti à la découverte des internats anglais d’Eton, Winchester et Harrow, où le temps semble s’être arrêté il y a de nombreuses années.

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Getty Images (2), Charles Humphries (2)

Field Game Les mêlées intenses font partie intégrante de la discipline. C’était déjà le cas à Eton en 1924 (en h. à d.) et 1953 (en b. à g.). L’internat de Winchester pratique toujours aujourd’hui sa propre version du football avec un maillot rayé (photos en couleur).

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ton, à une demi-heure de voiture de Londres. Les lieux sont indéniablement empreints d’une tradition séculaire, avec leurs édifices de style gothique aux tours sombres, aux portes lourdes et aux fenêtres étroites. Soudain, alors que la cloche sonne midi, une horde de jeunes garçons et d’adolescents surgit de ces bâtiments.

Pause déjeuner ! Ces jeunes gens sont habillés de manière identique : un frac noir et court, une chemise blanche au col renforcé et un petit nœud papillon blanc. Comme s’ils voulaient s’affranchir de cette tenue soignée, beaucoup d’entre eux arborent des cheveux ébouriffés, qui ne sont pas sans rappeler les coiffures des Pink Floyd à leurs débuts. On peine à croire que ces écoliers puissent être versés dans le sport. Pourtant, Eton College, école privée et exclusive s’il en est, est l’un des berceaux du football. En 1882, les Old Etonians, une équipe composée d’anciens élèves de l’établissement, ont remporté la FA Cup en disposant des Blackburn Rovers 1:0 en finale.

Une grappe de joueurs Quelques heures plus tard, tous ces garçons prouvent qu’ils sont effectivement pleins d’allant. Dans leurs shorts et maillots à la coupe démodée et leurs chaussettes à rayures, ils courent en grappe après un ballon tout en poussant des cris. Au premier abord, on a l’impression d’assister à un match de football conventionnel, bien que quelque peu anarchique. À y regarder de plus près, il devient toutefois rapidement clair que les règles qu’ils observent sont différentes de celles que l’on retrouve à Old Trafford ou Stamford Bridge. Et pour cause, puisqu’ils sont en train de pratiquer ce que l’on appelle le Field Game. Deux équipes de dix membres chacune tentent, avec les pieds, d’envoyer le ballon dans le but ou derrière la ligne de fond adverse. Les passes sont interdites, de même que le jeu à la main. De temps à autre, les joueurs disputent une “mêlée”, un terme bien connu des amateurs de rugby.

Vues de l’extérieur, les règles semblent compliquées. Dans la pratique, elles s’apprivoisent facilement. C’est en tout cas ce que prétend Angus Graham-Campbell, professeur d’anglais, grand connaisseur de John Keats et accessoirement responsable depuis plusieurs années de l’organisation des différentes compétitions de Field Game internes à l’école. “Internes”, car cette discipline ne se pratique nulle part ailleurs. Graham-Campbell refuse toutefois d’entendre qu’elle a uniquement survécu en raison de la volonté d’Eton de se distinguer des autres écoles.

“Nous ressentons évidemment un peu de fierté à continuer de pratiquer un sport que personne d’autre ne connaît. Mais ce n’est pas la raison T H E F I FA W E E K LY

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Durs à cuire

Personne n’aime apparaître faible, un constat déjà valable il y a plus de 150 ans. À l’époque, l’Angleterre se déchirait afin de déterminer le degré de brutalité autorisé dans le football.

“Hacking” et football J.C . T hr ing, de l ’Uppingham S c ho ol, a vait tenté de r é diger un r è glement uni ver sel un an plus tôt . S elon lui, la dur e té natur elle du f o o t b all lui c onf é r ai t au t oma t ique me nt de s le t t r e s de c r é anc e gar antis sant la v ir ilité ab solue de c e jeu. Mais T hr ing n’en c onsi dér ait p as moins que le f ait de tap er délib ér ément dans le s tibias de l ’ad ver s air e n’ é tait “ni jus te, ni v ir il, ni même anglais, mais c ar r ément b ar b ar e”. À la r éunion de 1863, F.W. C ampbell, du Blac k heath C lub, n’en démordait pas : le “ hac k ing” é tait indis soc iable du “v rai f ootball ”, et c eu x qui s’y opposaient étaient de s poule s mouillée s qui f eraient mieu x de “r e tour ner f umer leur pipe e t boir e leur gr og ou leur sc h -

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nap s. Suppr imer le “ hac k ing”, c ela é qui vaut à év inc er du jeu de f ootball le c ran e t le c ourage qui c arac tér isent le s joueur s. Si c ela devait ar r iver, a vec une semaine d ’entraînement, n’impor te quelle équipe de Franç ais pour raient bat tre de s A nglais” (il e s t peut- ê tre u t ile de pr é c is er ic i qu’ à l ’ ép o que v ic tor ienne, dans le s c las s e s aisée s du r oyaume de Sa Maje s té, il é tait as se z c ourant de ta xer le s homme s f ranç ais d ’or ientation sexuelle suspec te).

L e vote c onc er nant l ’inter dic tion du “ hac k ing” e t du p or t de la balle a rempor té la major ité de s voi x , au grand dam de C ampbell.

De f ait, Blac k he ath a quit té la FA e t le r ugby e s t devenu un sp or t dis tinc t, qui n’a p as tar dé à c r é er se s pr opr e s ins titutions. Ir onie de l ’his toir e, le s autor ité s du r ugby ont ultér ieur ement inter dit le “ hac k ing”. Toutef ois, la notion de “v ir ilité ” e s t r e s tée bien v i vante dans le s deu x dis c ipline s . En 1901, dans “ T he B oy s’ C hampion Stor y Pap er ”, l ’un de s nombr eu x magazine s p our gar ç ons où se c ôtoyaient allè gr ement imp ér ialisme, militar isme e t sp or t, E . A .

C . T homson é c r i vait : “Il n’y a p as de sp or t plus v ir il que le f o otb all. C ’e s t un sp or t sp é c if iquement e t t y piquement anglais, qui demande à la f ois c r an, sang - f r oid e t endur anc e, e t dont le s dan ger s susc itent immé diatement l ’intér ê t de tout jeune Br itannique qui ne supp or te p as le gnangnan. C e jeune Br itannique aime le f o otb all e t c e sp or t lui p er me t de s’ ép anouir. Un e spr it sain dans un c or p s sain e s t le f r uit de l ’exer c ic e phy sique, loin de tout ef f é minement . C e jeune s a vour e l ’e xc i ta t ion d ’un ma tc h âpr ement disputé. Il ne r emar que p as le s p e tit s b ob o s e t ne r e cule devant aucun déf i phy sique, r endant œil p our œil, dent p our dent .”

L’influence de Lord Ar thur Kinnaird Aujour d ’hui, dans le s di v isions inf ér ieur e s e t c he z le s amateur s tout p ar tic ulièr ement, le f o otb all anglais a c onser vé c e t e spr it .

D ans le s c inquante pr emièr e s anné e s de l ’his toir e du f o o t b all, c e t te mentalité a é té p ar f aitement inc ar née p ar L or d A r thur K in nair d, r éputé c omme l ’un de s joueur s le s plus inf luent s de c e pr e mier demi - siè c le de b e au jeu. Tac leur invé tér é, il é tait é galement tr è s adr oit b alle au pied. Il a disputé à lui seul neuf f inale s de FA C up p our le c ompte de s O ld E tonians ou de s Wander er s. Il a en suite pr é sidé la FA p endant 34 ans, jusqu’ à sa mor t en 1923, l ’an né e même où le s tade de Wembley a é té inaugur é. Il é tait é gale ment l ’un de s homme s le s plus r ic he s d ’A ngle ter r e. C hré tien voir e pur itain, il a mené plusieur s c amp agne s v isant à f air e inter dir e le s r omans “ob sc ène s” d ’ é c r i vains f r anç ais tels qu’Émile Z ola e t Gu y de Maup as sant .

Mais l ’hér itage le plus f or midable de L ord A r thur K innaird re s te inc onte s tablement son engagement de c haque ins tant sur le s ter r ains, où il é tait tout autant r éputé p our son exub ér ante f ér o c ité que p our sa longue b ar b e r ous se. Dans un tex te ap o c r y phe sur la c ar r ièr e de f o otb alleur de K innair d, on p eut lir e que l ’ ép ouse de c e der nier a vait a voué c r aindr e en p er manenc e que son c her A r thur rev ienne un jour à la maison avec une jambe c as sée. L e c onf i dent de madame a vait alor s répondu : “N’a ye z c rainte, s’il rev ient un jour a ve c une jamb e c as sé e, c e ne ser a p as la sienne.”

David Winner

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C omparé s au jeu ac tuel, le s diver se s f or me s de f ootball pratiquée s dans le s é c ole s pr i vé e s de l ’ é li te br i tannique au débu t du 19e sièc le é taient v iolente s. L e s règle s var iaient d ’un é tablis sement à l ’autr e, mais l ’e spr it é tait le même : il s’agis sait de f air e de s é tu diant s de “v rais homme s”, apte s à dir iger l ’empire e t à ser v ir dans l ’ar mée ou la mar ine. L a philo sophie de l ’anc ê tr e du f ootball tel qu’on le pratiquait à E ton ou Har r ow é tait sensiblement identique à c elle du jeu auquel on s’adonnait à la Rugby Sc hool.

Quand le s amateur s de ballon – quelle que soit la f or me de c e der nier – se sont renc ontré s en 1863 à L ondre s pour “ é tablir le s règle s du jeu de f ootball ” et c réer la Football A s sociation (FA), ils c omptaient bien re s sor tir de c et te réunion avec un tex te réglemen tant une bonne f ois pour toute s leur ac tiv ité préf érée. Au lieu de c ela, la renc ontre a abouti à un sc hisme qui a produit d ’un c ôté le r ugby et le s règle s qui vont avec , de l ’autre le f ootball et un règle ment bien dif f érent .

C ont r air ement à c e que l ’on imagine sou vent , la pr incipale pomme de dis c or de ne c onc er nait pas le jeu à la main. En f ait, le s pr e miè r e s r è gle s du football autorisaient m ê m e l e s jou eur s à a t traper le ballon à la main, mais p as à c our ir e n l e p o r t an t . L’u t ilis a t ion de s mains e n f o o t b all s er a inter di te t r ois an s p lu s t ar d . L a p lu s gro s se pier re d ’ac hoppe me nt é t ai t la dé f ini t ion Lord Arthur Kinnaird (1847–1923) même de c e que l ’on en Footballeur endurci et président de la FA tendait par “vrai pendant de longues années. homme”. Tou t le monde é tait d ’ac c or d p our dir e que la v ir ilité se traduisait a vant tout par la f aculté à endur er la souf f ranc e. Dè s lor s, le débat s’e s t tour né ver s la pratique dite du “ hac k ing”, qui c onsis tait pur ement e t simplement à donner de s c oup s de pied dans le s tibias de l ’ad ver sair e.

Christopher Furlong, Getty Images (2) / Leo Mason / Corbis / Dukas / Bob Thomas / Getty Images

Duels accrochés Le Wall Game d’Eton, disputé sur un terrain étroit, donne lieu à des scènes houleuses, tandis que les autres élèves admirent le spectacle en uniforme, perchés sur un mur.

pour laquelle le Field Game est encore là aujourd’hui. Le fait est que nous y prenons beaucoup de plaisir”, justifie-t-il. “Tout le monde peut jouer, les asticots comme les armoires à glace.”

Notre interlocuteur constate qu’autour de lui, tous les sports se professionnalisent. Mais selon lui, “les effets ne s’en font absolument pas ressentir dans le Field Game. Les joueurs arrivent à 14 h 30, le coup de sifflet retentit et le match commence. Nous n’avons pas de longues séances d’entraînement.”

Volonté d’interdiction Même sans l’influence des internats anglais, le football jouirait vraisemblablement aujourd’hui du même rayonnement planétaire. Mais sans ces écoles, son histoire ne serait certainement pas aussi riche. Depuis la nuit des temps, l’île britan-

nique est passionnée de sport, de paris… et de ballon rond. Des chroniques anciennes font état d’une activité populaire consistant à emmener une balle vers un point précis à travers champs, prairies et rues il y a 700 ans de cela. Le roi Édouard II, qui règne alors sur l’Angleterre, est si catastrophé par ce spectacle chaotique qu’il le fait interdire en menaçant les contrevenants de peines de prison. En 1409, Henri IV met également fin à la coutume voulant que lors d’un mariage, un match entre hommes mariés et célibataires soit organisé. Au cours des siècles suivants, les différents régents publient deux bonnes douzaines d’édits visant à faire enfin disparaître ce jeu. Ils sont d’avis qu’un sport doit être utile à l’État. Le tir à l’arbalète, l’escrime, la boxe et la chasse trouvent grâce à leurs yeux, mais le football est considéré comme un rassemblement bar-

bare, dangereux et indigne de la chrétienté, qui pourrait facilement entraîner des émeutes et une rébellion.

Ce n’est qu’avec la révolution industrielle que la situation évolue. D’un côté, les espaces libres sur lesquels un match pourrait être organisé diminuent. De l’autre, les hommes employés dans les nouvelles usines sont trop épuisés par leur travail pour se livrer à un loisir si éreintant. Il en va autrement dans les internats. En raison d’un commerce international florissant et d’une industrie en pleine expansion, toute une nouvelle population de riches entrepreneurs voit le jour.

En compagnie des aristocrates du pays, ils sont bien décidés à offrir une solide éducation à leur progéniture. Les internats deviennent alors profondément ancrés dans la culture nationale. Dès 1519, le recteur d’Eton College – fondé en 1440 – T H E F I FA W E E K LY

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Internat d’Harrow Pour pratiquer le type de football qui s’est développé à Harrow, les élèves doivent être capables de souffrir. La photo en noir et blanc (page 12) date de 1946.

Martin Parr / Magnum Photos

souligne l’importance de proposer aux élèves un programme équilibré entre activités intellectuelles et physiques. Le football appartient à cette dernière catégorie.

Premières règles du “Field Game” en 1815 Les écoles privées ont les moyens financiers d’acheter des terrains entièrement dévolus à la pratique du sport. Lorsque la reine Victoria accède au trône en 1837, chaque établissement, ou presque, a développé sa propre version du football en fonction des spécificités du terrain dont il dispose. L’ère victorienne voit naître l’envie d’organiser des tournois entre les écoles. Mais ceci est impossible tant que les règles appliquées ne sont pas les mêmes partout. Eton prend les devants et couche les préceptes de son Field Game par écrit en 1815. Trente ans plus tard, l’école de Rugby, dans le centre de l’Angleterre, en fait de même. À partir de ce moment, il existe donc deux formes distinctes de football : une première où il est autorisé de jouer le ballon à la main et une deuxième où ceci est, au contraire, interdit. Les partisans de cette dernière variante font cause commune et fondent en 1863 la Football Association – le terme soccer si cher aux Américains est d’ailleurs une déformation du mot “Association”.

Le comité directeur de la FA est dominé par d’anciens élèves de Charterhouse et Westminster, deux établissements citadins où l’on a toujours manqué de place. C’est donc logiquement que l’on y a développé des règles faisant la part belle à un jeu de passes rapide et attractif. C’est sur ces bases que reposent les premières lois érigées par la Fédération anglaise de football. Eton et le Field Game doivent s’incliner.

Que ce soit par orgueil, par tradition ou par plaisir, trois écoles continuent pourtant aujourd’hui d’appliquer les mêmes règles qu’au temps jadis : Eton, Harrow et Winchester. À Harrow par exemple, on a dû s’adapter à un sol argileux et inégal. Le résultat est un sport pratiqué avec un ballon lourd et cylindrique dont on peut également se servir à la main sous certaines conditions.

Rectangles étroits Le Winchester College Football (WCF), bien que quelque peu inhabituel pour le profane, est particulièrement intéressant à suivre. Une équipe est composée de six, dix ou 15 joueurs. Ceux-ci évoluent sur un étroit rectangle de 80 mètres sur 15, délimité par un filet sur chaque longueur. Le but du jeu est d’envoyer le ballon par-delà la ligne de fond de l’adversaire. Comme au tennis, un joueur ne peut toucher la balle qu’à une seule reprise.

“Nos élèves ne pratiquent pas ce sport uniquement par tradition, mais aussi et surtout par envie.”

Nicholas MacKinnon, poète et mathématicien À Winchester, cette discipline jouit du même statut que le cricket ou le football. Le poète et mathématicien Nicholas MacKinnon en est le responsable. “Nos élèves ne pratiquent pas ce sport uniquement par tradition, mais aussi et surtout par envie”, appuie-t-il. Seul l’équipement particulier requis pour le WCF a empêché son expansion. “Il s’agit surtout d’un vrai sport pour écoliers : chacun peut participer et le professionnalisme ne peut pas l’altérer.”

Du côté d’Eton, si le Field Game a survécu, c’est aussi le cas du Wall Game. Personne n’en connaît réellement l’origine, mais Angus Graham-Campbell a développé une théorie : autrefois, seuls les meilleurs sportifs pouvaient s’adonner au Field Game, mais les autres voulaient eux aussi se livrer à quelque activité plutôt que de regarder sans rien faire. Ils se seraient donc mis à tâter le cuir en bordure du terrain.

Entre l’espace consacré au Field Game et le mur qui s’étend sur toute sa longueur, on ne trouve qu’une bande d’herbe d’environ 12 mètres de large. Deux équipes de dix joueurs chacune s’y affrontent. Un arbre se dresse à une extrémité de ce terrain d’une longueur de 120 mètres, tandis que l’autre se termine par une porte. Ce sont les deux buts.

Sur un terrain si étroit, il est presque impossible de dribbler. On fait donc avancer le ballon en s’agenouillant dessus et en rampant. De temps à autre, il s’échappe de l’amas de joueurs et il est alors envoyé le plus loin possible en direction du but. À part un enchevêtrement de bras et de jambes, on ne voit pas grand-chose.

Seuls un ou deux buts sont marqués chaque année. “Il est bien possible que pour les spectateurs, le Wall Game soit le sport le plus ennuyant au monde”, sourit le professeur en guise de conclusion. Å

C oup d’en v oi de la P r emier L e ague C hels e a p our sui v r a - t - il c e t te s ais on s a mar c he t r iomphale jus qu’ à un nou ve au t it r e ?

Se s pour suivant s de la saison pas sée, Manc he s ter C it y, Manc he s ter United et L iver pool, se sont sér ieusement renf orc é s pendant la pause e s tivale et A r senal a c omplété son équipe en rec r utant le gardien Petr C ec h, peut- être la pièc e manquante de son puz zle.

L or s de la première jour née de Premier L eague, toutef ois, Manc he s ter C it y e s t le seul de s prétendant s au titre à s’ être montré c onvainc ant . Il s’e s t his sé en tête du c las sement à la f aveur d ’un suc c è s 3:0 c ontre We s t Bromwic h A lbion. ManU et le s Reds ont enregis tré de s v ic toire s labor ieuse s f ac e à Tot tenham et Stoke C it y, tandis que C helsea, tenant du titre, a dû se c ontenter d ’un nul 2:2 f ac e à Swansea. L e s Gunner s se sont montré s quant à eu x lar gement en - de ç à de s at tente s en pr enant un mau vais dép ar t . L’ é quip e d ’A r sène Wenger a en ef f et peiné f ac e à We s t Ham United et s’e s t inc linée 2:0. bra

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LE S C H AMPIONN AT S À L A LOUPE

DES

Ligue 1 française

“ E l L o c o ” a f fo l e Ma rseil le Sarah Steiner est journaliste à “The FIFA Weekly”.

Le championnat de France a beau n’avoir débuté que le week-end dernier, l’Olympique de Marseille est déjà secoué par une crise profonde. Quelques minutes seulement après la fin du premier match, perdu 1:0 à domicile contre Caen, Marcelo Bielsa a présenté sa démission. Lors d’une conférence de presse, l’entraîneur de 60 ans a commenté sa décision avec ces mots : “J’ai terminé mon travail ici et je vais retourner dans mon pays.” Il laisse derrière lui des journalistes surpris, des supporters consternés et une direction interloquée.

Les quelques mois que Bielsa a passés sur le banc de l’OM ont pourtant été assez idylliques. L’ancien sélectionneur de l’Argentine et du Chili a su raviver la légendaire ferveur du Vélodrome. Au début de la saison dernière,

TRIBUNES

l’équipe avait enchaîné huit succès consécutifs et était toujours solide leader au terme de la dixième journée. Le Paris Saint-Germain, son plus grand rival, occupait le deuxième rang avec sept points de retard. Les joueurs marseillais pratiquaient un football rapide et attractif, marqué par un pressing tout-terrain et une immense débauche d’énergie. Tout Marseille s’est pris à rêver à nouveau du titre.

Mais la machine s’est légèrement enrayée et le club a finalement terminé à la quatrième place, manquant même la qualification pour la Ligue des Champions. El Loco (“le fou”), comme Bielsa est surnommé, a tout de même conservé son poste. Pas pour longtemps, comme nous le savons désormais. À Marseille, tout le monde se montre perplexe.

“Cette nouvelle est un coup dur pour nous”, a déclaré Vincent Labrune, le président. “Je suis, évidemment, comme tous les supporters de l’OM, complètement abasourdi par cette décision brutale qui nous laisse dans une situation compliquée.” Bielsa, lui, n’en a cure. Les raisons de sa démission reposent selon lui sur des dissensions au sujet de la prolongation de son contrat : “Cela me contrarie et je ne peux plus accepter cette instabilité.”

Comment l’avenir se présente-t-il dorénavant pour l’OM ? Que va-t-il advenir des joueurs que Bielsa a fait venir cet été, tels que Rekik, Manquillo, Ocampos, Sarr et Nkoudou ?

Comment les supporters vont-ils réagir face au départ de leur nouvelle idole ? Et surtout, quel entraîneur va prendre la suite de l’Argentin ?

Les rumeurs vont bon train. Éric Gerets, Michael Laudrup, Guus Hiddink, Walter Mazzarri, Zinédine Zidane, Jürgen Klopp… La liste est longue. D’après un sondage du quotidien L’Équipe, le favori de la foule n’est autre que Klopp, l’ancien coach du Borussia Dortmund. Son conseiller s’est toutefois montré on ne peut plus clair : “Il est exact que Marseille a fait part d’un vif intérêt, mais l’heure n’est pas encore venue pour Jürgen de reprendre du service.”

Le temps n’est donc pas près de revenir au beau fixe sur la Canebière. Plus au nord, le PSG suit tout cela de loin. Ángel Di María, acheté 60 millions d’euros à Manchester United, a assisté depuis les tribunes à la victoire 1:0 du champion en titre sur la pelouse de Lille. De son côté, Monaco a lui aussi démarré du bon pied en disposant de l’OGC Nice (2:1). Å

Plus de glacière Marcelo Bielsa a démis­ sionné de son poste d’entraîneur de l’OM à l’issue de la première journée.

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AFP / Bertrand Langlois

VU

Super League chinoise

S p r i nt f i n a l p o u r l e t it r e Annette Braun est membre de l’équipe de rédaction de “The FIFA Weekly”.

La Chine et les grandes manifestations sportives, c’est une histoire qui marche plutôt bien. Après avoir accueilli les Jeux Olympiques d’été en 2008, Pékin organisera en 2022 les Jeux Olympiques d’hiver. En matière de grands événements footballistiques, la Chine fait également figure de bonne élève puisqu’elle a accueilli en 1991 la première Coupe du Monde Féminine de la FIFA™. En 2007, le tournoi a une nouvelle fois fait escale dans le pays.

Les Chinois nourrissent une véritable passion pour le ballon rond. Rien d’étonnant donc à ce que La Liga ait récemment conclu un marché afin que les matches de la Primera División soient diffusés dans 300 villes chinoises. Le grand pays asiatique représente en effet un marché en pleine expansion pour le football. À la diffusion de rencontres disputées à l’étranger et à la visite de grands clubs européens s’ajoute par ailleurs le championnat national palpitant dont dispose la Chine.

Après 22 journées disputées, les équipes de Super League s’apprêtent à entamer le dernier tiers de la saison. En tête de classement, quatre équipes, dont deux en particulier, sont à la lutte pour le titre. Le Guangzhou Evergrande FC et le Shanghai SIPG font la course en tête, suivis de très près par Beijing Guo’an et Shandong Luneng. Seuls quelques points séparent ces quatre clubs qui ont réussi à se détacher du peloton.

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Au regard des résultats de ces dernières années, Guangzhou Evergrande semble avoir toutes les chances de décrocher une nouvelle couronne. Sacré à quatre reprises d’affilée, le club investit des sommes importantes pour recruter ses entraîneurs et ses joueurs, ce qui lui a permis de régner en maître ces dernières années sur le championnat et de devenir la référence en matière de football chinois.

L’Italie n’est pas totalement étrangère à ce succès puisqu’en 2012, Marcello Lippi, le sélectionneur des champions du monde de 2006, a repris les rênes de Guangzhou. Sous sa

La nouvelle recrue de Guangzhou Les débuts de Robinho (au c.) lors de la victoire des siens face à Hangzhou Greentown (1:0).

direction, l’équipe a remporté trois titres nationaux, ainsi que la Ligue des Champions de l’AFC en 2013. Suite au départ de Lippi en 2014, le club a une nouvelle fois décidé de faire confiance à un champion du monde italien en la personne de Fabio Cannavaro. Son passage à Guangzhou n’aura cependant duré que six mois. Malgré un classement honorable et une qualification pour les quarts de finale de la Ligue des Champions de l’AFC, il a été remplacé l’été dernier par Luiz Felipe Scolari. Le sélectionneur de l’équipe du Brésil montée sur le trône mondial en 2002 a pour mission d’ajouter une nouvelle ligne au palmarès de Guangzhou.

de Sven-Göran Eriksson. La saison passée, le Suédois a déjà créé la surprise en terminant à la troisième place avec Guangzhou R&F, le rival local d’Evergrande. Le club s’est ainsi qualifié pour la Ligue des Champions de l’AFC pour la première fois de son histoire.

Reste à savoir si Eriksson réussira cette année à emmener ses hommes sur le trône national. Le Shanghai SIPG occupe actuellement la deuxième place et malgré une défaite 3:0 en match amical contre l’Atlético Madrid, ce club fondé il y a seulement dix ans ne perd pas de vue son objectif, à savoir obtenir son premier sacre national.

Scolari peut compter pour cela sur l’aide de quelques-uns de ses compatriotes. Paulinho, Ricardo Goulart et Elkeson, désigné meilleur buteur du championnat en 2013 et 2014, évoluent en effet à Guangzhou, où ils régalent le public et leurs coéquipiers de leur savoir-faire sud-américain. Début juillet, le club a ainsi infligé à Chongqing Lifan un cuisant 7:0. Le même mois, Robinho a par ailleurs signé un contrat de six mois avec Guangzhou. Dans la course au titre, cependant, les jeux sont loin d’être faits.

Les chemins de Scolari et d’Eriksson se sont déjà croisés à de nombreuses reprises. On se souvient en particulier de deux quarts de finale, celui de l’Euro 2004 et celui de la Coupe du Monde de la FIFA 2006™. Lors de ces deux rencontres, les Portugais de Scolari ont tiré leur épingle du jeu face aux Anglais d’Eriksson à l’issue des tirs au but (8:7 et 3:1). Le 12 septembre prochain, lorsque Shanghai recevra Evergrande, le coup de sifflet final, qui retentira quoi qu’il arrive au bout de 90 minutes, pourrait bien préfigurer l’issue du championnat. Ce match promet en tout cas d’être serré puisqu’à l’aller, les deux équipes s’étaient quittées sur un score de parité (1:1). Å

Le Shanghai SIPG peut lui aussi compter sur un entraîneur expérimenté, en la personne

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FOOTBALL FOR HOPE

Football for Hope témoigne de notre engagement pour bâtir un meilleur avenir à travers le football. Nous avons soutenu à ce jour plus de 550 projets communautaires socialement responsables qui utilisent le football comme outil de développement social afin d’améliorer les conditions de vie et les perspectives d’avenir des jeunes et des communautés dans lesquels ils évoluent.

Rendez-vous à la rubrique Développement durable sur FIFA.com pour en savoir plus.

RI V E R PL AT E , VA IN QU EU R D E L A C O PA LIB E R TA D O RE S

Tel un phénix River Plate a remporté la Copa Libertadores pour la troisième fois de son histoire, signant son retour sur le devant de la scène après plusieurs années difficiles.

D AFP / Juan Mabromata

ans les gradins du Monumental, le désarroi cède rapidement la place à la colère.

Alors que les joueurs, en larmes, sont encore sur la pelouse, des émeutes éclatent dans les rues de Buenos Aires.

Nous sommes le 26 juin 2011, River Plate est en train de vivre la journée la plus noire de son histoire. Après plus de 80 années passées dans l’élite, le club est relégué en deuxième division argentine. Cette date restera gravée à jamais dans la mémoire des supporters.

Un come-back spectaculaire Le 5 août 2015 est lui aussi devenu un jour important pour le club. River Plate y signe en effet son retour au sommet du football sud-américain. Quatre ans après sa relégation, l’équipe au maillot barré d’une bande rouge remporte sur sa pelouse la Copa Libertadores contre les Mexicains de Tigres (0:0, 3:0). Après 1986 et 1996, il s’agit là de son troisième titre dans cette compétition souvent comparée à la Ligue des Champions européenne.

Marcelo Gallardo, véritable icône du club, est pour beaucoup dans ce triomphe. Après avoir disputé 262 matches de championnat sous les couleurs de River Plate, il succède en 2014 à Ramón Diaz sur le banc de touche de son ancienne équipe. Grâce à ces deux entraîneurs, River Plate retrouve le chemin du succès et connaît cette année un happy end digne d’un film hollywoodien.

Objectif atteint Gabriel Mercado (à g.) et Gonzalo Martínez aux anges après avoir reçu le trophée de la Copa Libertadores.

L’histoire de River Plate débute le 25 mai 1901, date de la fondation du club à La Boca, le quartier où son plus grand rival, Boca Juniors, a lui aussi ses racines. Depuis les années 30, River Plate est surnommé Los Millonarios, les millionnaires. À cette époque, les dirigeants recrutent en effet pour des sommes relativement élevées des joueurs tels que Bernabé Ferreyra ou Carlos Peucelle, tournant ainsi le dos aux origines modestes de La Boca.

Une ville, deux grands rivaux Tandis qu’aujourd’hui encore, Boca Juniors est domicilié dans la zone portuaire, River Plate déménage dès 1938 pour aller s’installer à Núñez, un quartier plus aisé. Cela donne naissance à la plus grande rivalité du football mondial. Les duels entre les deux formations se transforment alors en Superclásicos qui divisent le pays tout entier. L’hebdomadaire anglais The Observer a même placé le derby en tête de la liste des “événements sportifs à voir absolument avant de mourir”.

Sur le chemin qui le conduit à son troisième titre en Copa Libertadores, River Plate croise une nouvelle fois son rival de toujours. En huitièmes de finale, la situation dégénère d’ailleurs et le match retour, qui se déroule sur la pelouse de Boca Juniors, doit être interrompu à la mitemps car des supporters locaux aspergent les joueurs de l’équipe adverse de substances chimiques. C’est là l’un des revers de la médaille

de ce derby légendaire, qui connaît avec le retour de River Plate au premier plan une recrudescence de l’hostilité entre les deux équipes argentines.

En 2012, le club de Núñez réussit à remonter directement en première division avant de décrocher en 2014 son 36e titre national. En décembre de la même année, il triomphe lors de la Copa Sudamericana. Javier Saviola et Fernando Cavenaghi sont les dignes héritiers des idoles du passé, telles qu’Alfredo Di Stéfano ou Hernán Crespo. Quant à l’entraîneur Gallardo, il ne cache pas ses ambitions : “Nous en voulons plus”. Å Annette Braun

COUPE DU MONDE DES CLUBS DE LA FIFA 2015 Grâc e à sa v ic toire en C opa L iber tadore s, R i ver P la te s’e s t qualif ié p our la C oup e du Monde de s C lub s de la FIFA 2015 ™.

D u 10 au 20 d é c e mb r e , l e s m e ill e ur s c lub s de c hacune de s c onf édér ations se re trou veront au Japon pour dé signer leur c hampion du monde. C omme R iver P late, le F C B ar c e lone, le C lub A mé r ic a e t le A u c k l an d C i t y F C o n t e u x au s s i d é j à ­d éc r oc hé leur tic ke t pour le tour noi.

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Nom Jorge Vilda Date et lieu de naissance 7 juillet 1981 (Espagne) Parcours de joueur FC Barcelone (juniors) Real Madrid (juniors) Équipes entraînées

Jean Paul Thomas / Icon Sport

2010-2014 Espagne U-17 féminine 2014-2015 Espagne U-19 féminine Depuis 2015 Espagne A féminine

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L’ I N T E R V I E W

“Ambition, espoir et travail acharné” L’équipe d’Espagne de football féminin a un nouvel entraîneur.

Après 27 ans de bons et loyaux services, Ignacio Quereda a présenté sa démission, pour être remplacé par Jorge Vilda, jusqu’ici entraîneur de la sélection U-19.

Jorge Vilda, en cette période de transition, que pouvez-vous apporter de neuf à l’Espagne ?

Jorge Vilda : Avant tout de l’ambition, de l’espoir et du travail acharné, avec l’objectif d’obtenir la qualification pour l’Euro 2017 aux Pays-Bas. Nous allons essayer de reproduire le travail effectué dans les catégories inférieures. Nous allons maintenir le même style, en apportant une touche et des concepts personnels.

C’est-à-dire ?

Depuis toujours, à la Fédération espagnole, nous essayons d’insuffler la même philosophie de jeu dans toutes les catégories afin de faciliter les transitions d’une classe d’âge à une autre. Avec les seniors, oui, nous allons faire quelques changements, mais actuellement, nous sommes toujours dans une phase de planification et de définition.

Il est trop tôt pour dire les choses plus concrètement.

Quel est votre plan de travail dans le futur proche ?

Nous avons plusieurs rendez-vous FIFA en septembre et j’ai bien l’intention d’organiser un stage de préparation plusieurs jours avant notre premier match, pour pouvoir travailler intensément. Nous en profiterons pour poser les bases du travail à effectuer en vue du match contre la Finlande, en octobre.

Que vous a dit votre prédécesseur ?

Il m’a souhaité bonne chance et m’a dit qu’il restait à ma disposition en cas de besoin.

Je ne peux rien y changer. En même temps, cela m’aide à créer une sorte d’armure pour que la pression extérieure ne m’affecte pas.

La situation vécue par vos joueuses lors de la Coupe du Monde au Canada va-t-elle laisser des séquelles ? Va-t-il falloir effectuer un travail spécifique sur le plan du mental et de la motivation ?

Non, pas du tout. Ce sont des joueuses très professionnelles et je sais qu’au moment de reprendre l’entraînement, toutes ces émotions appartiendront déjà au passé.

Je suis certain qu’elles vont arriver dans les meilleures conditions possibles pour entamer un nouveau cycle et qu’elles vont consacrer toute leur énergie à essayer de faire mieux à l’avenir.

Avez-vous déjà parlé avec les joueuses ?

Oui, elles m’ont assuré de leur soutien et m’ont déjà fait part de leurs encouragements.

Elles sont prêtes à travailler et ont beaucoup d’ambition et d’espoir quant à la suite, au travail à effectuer et aux compétitions à venir.

Quel est le message qui vous a le plus touché parmi ceux que vous avez reçus ces derniers jours ?

Quand ma nomination a été rendue publique, avant de regarder mes messages, j’ai passé un coup de fil. À mon père, bien sûr.

Il a toujours été mon mentor et c’est à lui que je dois ce que je suis devenu, aussi bien au niveau personnel que footballistique.

Le premier appel a été pour lui. Il était très heureux.

Les grands débuts de la “Roja” en Coupe du Monde Féminine de la FIFA™, à Canada 2015, ont été décevants, avec l’élimination dès la phase de groupes. Cela a entraîné une certaine tension entre les joueuses et l’entraîneur. Les joueuses ont demandé un changement de cap et ont fini par l’obtenir. Tout cela augmente-t-il la pression et les attentes autour de vous ?

Ce n’est pas son genre. Je sais que si j’ai des doutes, il sera là pour m’écouter. Mais il ne me donne pas de conseil si je ne demande rien. C’est un homme qui a une vraie vision du futur. Son soutien m’a toujours été très précieux.

La pression, je m’en mets beaucoup plus tout seul que tout ce qui peut venir de l’extérieur. C’est la pire pression, je le sais, mais c’est comme ça que je fonctionne dans ma tête.

Comment expliquez-vous la difficulté de reproduire chez les seniors la réussite des sélections espagnoles de jeunes ?

Il y a d’une part le fossé toujours assez important entre les meilleures équipes féminines de la planète et notre sélection. Il faudrait par exemple avoir un championnat plus compétitif. Nous travaillons dans ce sens. Ensuite, l’exode de nos meilleures joueuses vers les plus grands championnats européens ne nous aide pas. Et puis nous devons être patients, car les joueuses qui ont atteint des phases finales de Coupe du Monde dans les catégories inférieures n’ont pas terminé leur développement. Elles doivent acquérir plus de maturité pour pouvoir former un groupe plus compétitif, avec plus d’expérience internationale.

Vous avez suivi la dernière Coupe du Monde depuis l’Espagne. Comment l’avez-vous vécue ?

Cette Coupe du Monde a été très suivie en Espagne. Ça m’a surpris. Je savais que les gens s’y intéresseraient, mais à ce point-là …

Beaucoup de gens ont regardé les matches en direct, malgré le décalage horaire important.

On peut dire que le football féminin est arrivé dans les foyers ainsi que dans les médias.

J’espère qu’il ne s’agit pas d’un phénomène éphémère et que nous allons pouvoir surfer sur cette vague pour que le foot féminin obtienne la reconnaissance qu’il mérite dans les médias et dans la société. Å Propos recueillis par Tamara Castro

Vous a-t-il donné un conseil ?

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First Love Lieu : Mogadiscio, Somalie Date : 24 mars 2015 Heure : 18h08 Photog raphe : Carl de Souza

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AFP

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GRASSROOTS

FIFA inspiring girls and boys to play football FIFA’s Grassroots programme is the core foundation of our development mission, aimed at encouraging girls and boys around the world to play and enjoy football without restrictions. Grassroots focuses on the enjoyment of the game through small-sided team games, and teaching basic football technique, exercise and fair play.

For more information visit FIFA.com

C O U P E D U M O N D E F É M I N I N E U -17 D E L A F I F A

LE BILLET DU PRÉSIDENT

Annonce du calendrier officiel des matches de Jordanie 2016

Protégeons les joueurs du pays

“H Yeux pétillants Une supportrice jordanienne dans le Stade du Roi Abdallah II à Amman.

Khalil Mazraawi / AFP

L

a FIFA et le Comité Organisateur Local (COL) sont heureux d’annoncer que le calendrier des matches pour la Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA™ est désormais disponible sur FIFA.com, suite à l’approbation du Comité Exécutif de la FIFA. Pendant 22 jours, 16 équipes disputeront un total de 32 matches dans quatre stades différents. Le Stade international d’Amman accueillera le match d’ouverture, ainsi que la finale le 21 octobre 2016.

Le calendrier des matches a été défini sur la base d’une analyse profonde des différents aspects liés au tournoi, parmi lesquels les stades, les équipes, les spectateurs, le marketing, les médias, la billetterie et le timing.

Dans l’élaboration de ce calendrier, le COL a pris plusieurs points en considération, notamment pour faire en sorte que la Jordanie évolue dans chacune des villes hôtes – Amman, Irbid et Zarqa – et donner ainsi l’occasion aux fans des trois gouvernorats de voir à l’œuvre et de soutenir leur équipe nationale. Le COL a également tenu à ce que la cérémonie d’ouverture, le match d’ouverture, la cérémonie de clôture et la finale aient tous lieu un vendredi, pour avoir le public le plus nombreux possible.

En outre, le calendrier des matches a été conçu de manière à permettre aux spectateurs jordaniens d’assister à des rencontres ­impliquant des équipes différentes. Ainsi, les sélections engagées dans la compétition se déplaceront pour chaque match de la phase de groupes entre les stades retenus, à savoir le Stade international ­d’Amman (Amman), le Stade du Roi Abdallah II (Amman), le Stade Al-Hassan (Irbid) et le Stade du Prince Mohammed (Al Zarqa). Le COL a par ailleurs veillé à ce que les matches soient répartis de façon à faciliter le travail des journalistes locaux, pour assurer une couverture médiatique exhaustive et optimale de la compétition.

“Nous sommes heureux de savoir que l’équipe nationale dispu­tera le match d’ouverture à Amman, sa deuxième rencontre à Irbid et la troisième à Al Zarqa. Cela coïncide avec nos efforts de donner l’occasion à la population de toutes les villes hôtes de soutenir l’équipe de Jordanie”, a commenté le Président du COL, Salah Sabra. Å tfw

onorez les talents locaux”. Ce principe qui, autrefois, revêtait également une grande importance dans le football est de plus en plus bafoué par la réalité. Si l’on prend comme référence les grands championnats européens et si l’on se focalise sur les cinq meilleures équipes, la proportion de minutes jouées par des footballeurs étrangers était la saison passée de 77,1 pour cent en Angleterre, 57,1 pour cent en Espagne, 54,8 pour cent en Italie, 53,1 pour cent en Allemagne et 38,5 pour cent en France.

Parallèlement à cela, l’influence des joueurs qui réussissent à percer dans leur club formateur (et continuent à être employés par celui-­ ci) diminue de plus en plus. Sur toutes les minutes jouées dans les grands championnats, 14,3 pour cent seulement ont été disputées par des joueurs formés dans le club dont ils portaient le maillot. C’est la France qui livre la valeur la plus élevée avec 19,3 pour cent, l’Angleterre (10,2 pour cent) se trouvant en bas du classement.

Cela me ramène à une idée que j’avais déjà lancée en 1999 : la règle du “6 + 5”. Il devrait y avoir sur le terrain, au début de chaque match de championnat, au moins six joueurs par équipe qui soient également éligibles pour l’équipe nationale de la fédération à laquelle le club est affilié.

Malheureusement, cette modification était en contradiction avec le principe européen de la libre circulation des personnes. Pourtant, avec le soutien de la communauté élargie du football, elle aurait été réalisable en Europe. En Angleterre, justement, elle fait toujours ­l’objet de vives discussions. Car pour rendre l’équipe nationale à nouveau compétitive au plus haut niveau, il est indispensable d’appliquer une sorte de “protection des espèces” en faveur des joueurs du pays.

La Fédération russe l’a également compris. Depuis cette saison, en ­P remier League russe, chaque club est tenu d’aligner à chaque fois cinq joueurs éligibles pour l’équipe de Russie. Ceci dans l’objectif de remettre la Sbornaja sur la bonne voie dans la perspective de la Coupe du Monde de la FIFA 2018™, qu’elle disputera à domicile.

Selon moi, en Europe occidentale aussi, un tel scénario est encore envisageable. On pourrait maintenir le principe de la liberté de circulation, puisqu’il n’y a que onze joueurs sur le terrain alors que l’ensemble de l’effectif comprend jusqu’à 30 footballeurs. Avoir un contrat, c’est une chose, être aligné en est une autre. Avec un peu de bonne volonté, on pourrait reprendre l’idée d’une régulation du nombre de joueurs étrangers et réfléchir sérieusement à sa mise en œuvre.

Votre Sepp Blatter T H E F I FA W E E K LY

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SONS OF BEN

Fils modèles

C’est l’incroyable histoire d’un mouvement, né dans un bar de Philadelphie, qui a séduit une ville tout entière et entraîné la création d’une équipe de Major League Soccer.

Sarah Steiner est partie sur la trace des Sons of Ben.

Sur les rives du fleuve Delaware Depuis 2010, Philadelphia Union joue au PPL Park de Chester.

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SONS OF BEN

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James Dimmock / AUGUST

hiladelphie est une ville chargée d’histoire, souvent désignée comme le berceau des États-Unis, où la démocratie moderne américaine a vu le jour. C’est là en effet que s’est réuni le Premier Congrès continental et qu’ont été ratifiées la Déclaration d’indépendance ainsi que la Constitution du pays. Philadelphie est même devenue, pendant un court moment, la capitale des États-Unis.

Aujourd’hui, elle est la cinquième ville du pays. L’Independance Hall et la Liberty Bell témoignent de ce passé glorieux.

Le South Philadelphia Sports Complex, lui, se situe sur les rives du Delaware. Il est en partie occupé par le Citizens Bank Park, le stade de l’équipe de baseball des Phillies. Il abrite aussi le Lincoln Financial Field, l’arène de football américain des Eagles, sans oublier le Wells Fargo Center, domicile des Flyers, membres de la NHL, ainsi que des 76ers, qui évoluent en NBA. Le Big Four, composé des quatre sports les plus populaires aux ÉtatsUnis, est incontournable et enchante un large pan de la population. Y compris Bryan James. “J’ai grandi en étant fan de baseball et de football américain”, raconte-t-il. “Mais j’étais également fasciné par le soccer”. La Coupe du Monde de la FIFA, États-Unis 1994™ a transformé sa fascination en passion. Bien que l’euphorie se soit rapidement épuisée dans le pays et que le football soit quelque peu retombé dans l’oubli à Philadelphie, c’en était fait de Bryan : “Je ne pensais plus qu’à ça.” Son rêve l’obsédait. Le rêve d’une équipe de football dans sa ville.

Mais Bryan a dû s’armer de patience. Plus de dix ans se sont écoulés avant que quelqu’un ne partage son engouement, en 2006. Il a trouvé des sympathisants et s’est finalement entouré de personnes convaincues de la même chose que lui : Philadelphie devait avoir sa franchise.

“Vous devez savoir quelque chose sur les habitants de Philadelphie : nous aimons notre ville ! Nous pensions donc avoir trouvé un moyen de persuader les gens de notre idée. Il fallait encore que les politiques, les investisseurs et la ligue nous remarquent”, explique Bryan. Le 17 janvier 2007, le fan club des Sons of Ben a vu le jour, avec Bryan comme président. Ce nom fait référence à Benjamin Franklin, un des Pères fondateurs des États-Unis d’Amérique et figure emblématique de Philadelphie. Si ce fan club n’avait pas encore d’équipe, il avait de grands projets.

1 500 membres la première année Les SOB, comme ils se surnomment, étaient liés par la passion du football. Ce n’est pas parce qu’ils n’avaient pas d’équipe qu’ils allaient renoncer à leur sport favori. Ils assistaient aux rencontres des autres équipes et en supportaient une issue de leur imaginaire. “L’écho médiatique a été retentissant”, se souvient Bryan. En juin 2007, le groupe s’est rendu à New-York pour voir le match qui opposait les MetroStars/Red Bulls à T H E F I FA W E E K LY

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SONS OF BEN

Mur bleu et jaune Le soutien des Sons of Ben pour leur club est sans faille.

Père fondateur La franchise de Philadelphie, en MLS, a été créée grâce à Bryan James.

Kansas City. Le célèbre magazine sportif Sports Illustrated l’a découvert et y a consacré un article. “Cela a été un véritable coup de pouce pour nous”, confie le créateur des SOB. Le premier objectif des Sons of Ben était de rassembler 100 membres la première année. Il a été largement atteint puisque, après 12 mois, l’association comptait plus de 1 500 adhérents. “Nous en avons rêvé, oui.

Mais nous nous sommes aussi beaucoup investis.” Le noyau dur du groupe se réunissait en effet une fois par semaine pendant au moins deux heures, afin de dresser les plannings, s’occuper de l’organisation et débattre sur la meilleure manière de susciter l’enthousiasme des gens pour le football.

Pas le temps de faire la fête Les fondateurs des Sons of Ben ont réussi. Ils ont éveillé l’attention d’investisseurs, lesquels ont cherché à entrer en contact avec eux. En 2008, le rêve est devenu réalité avec l’apparition du club franchisé Philadelphia Union. “Je n’arrivais pas à y croire. Quel bonheur !”, se rappelle Bryan. Il n’a toutefois pas eu beaucoup de temps pour faire la fête. “Après cette 26

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grande annonce, nous avons dû nous mettre au travail immédiatement.”

Bryan James et ses amis ne disposaient que de trois semaines pour trouver le design des écharpes, imprimer les t-shirts et s’assurer du succès futur de l’Union.

Le 28 février 2008, Don Garber, le commissaire de la Major League Soccer, a officiellement déclaré que des subsides étaient accordés à Philadelphie pour une nouvelle franchise. Les fans ont ensuite dû attendre deux ans pour voir la première rencontre de MLS de leur équipe. “Cela demandait énormément de préparation”, explique Bryan. Il fallait trouver des partenaires financiers, mettre au point la marque, constituer une équipe, disputer des matches de préparation. Le nom, les couleurs et le logo de la formation ont été officiellement dévoilés le 11 mai 2009. L’Union représente les treize colonies dont Philadelphie a été la capitale ; le bleu et le jaune rappellent les uniformes de l’armée continentale pendant la Guerre d’indépendance des États-Unis. Quant au logo, en plus des treize étoiles, il arbore un serpent qui évoque une caricature politique de ­Benjamin Franklin et le blason des armoiries de la ville de Philadelphie.

Le tout est sur fond bleu clair, la couleur des Sons of Ben.

Martin Hunter / Getty Images, Jared Castaldi, Jeff Zelevansky / Getty Images

Enthousiasme américain Les Sons of Ben ont éveillé l’intérêt des gens pour le football.

SONS OF BEN

Offrir quelque chose à Chester Chester, située à 30 kilomètres au sud de Philadelphie, est devenue en 2010 le domicile de Philadelphia Union. C’est là qu’a été érigé le nouveau stade du club, le PPL Park. “C’est sûr, j’aurais bien aimé un terrain au sein du South Philadelphia Sports Complex”, reconnaît Bryan. “Mais c’est Chester qui a été choisie et ce n’est pas plus mal.” Cette ville de banlieue était considérée comme le royaume de la criminalité et des drogues, mais les Sons of Ben ne se sont pas arrêtés aux préjugés à l’heure de prendre leurs quartiers. Au contraire, ils ont éprouvé un besoin d’agir.

Dès la construction du stade en 2008, le groupe de Bryan a lancé la campagne Help Kick Hunger. Aujourd’hui encore, il s’engage pour la société, en collaboration avec le Bernardine Center, qui fournit des denrées alimentaires aux personnes démunies. Il coopère, en outre, avec la Starfinder Foundation of Philadelphia. Cette organisation se sert du football pour promouvoir le développement et la santé des enfants à travers les loisirs et la formation. Les Sons of Ben programment régulièrement des événements de charité, afin de lutter contre la pauvreté à Chester.

“Nous voulons offrir quelque chose à la ville de Chester et ses habitants.

Nous voulons contribuer au développement du football et avoir un impact sur les choses, c’est important pour nous et nos membres”, rapporte un autre fondateur des Sons of Ben. “Nous nous engageons tout au long de l’année car nous voulons soutenir avec la même énergie notre équipe et les habitants de Chester”, affirme Bryan.

James Dimmock / AUGUST, Brian Garfinkel / Getty Images

Espoirs en Open Cup Philadelphia Union évolue depuis cinq bonnes années en Conférence Est de la MLS. En 2011, la franchise a terminé la saison régulière sur la troisième marche du podium et a ainsi décroché son billet pour les play-offs. Malheureusement, elle s’est inclinée en quarts de finale contre le Houston Dynamo. C’est, à ce jour, la meilleure saison de la courte histoire du club. Depuis, il n’a plus jamais participé aux play-offs. En revanche, il a réalisé quelques exploits en U.S. Open Cup, la Coupe des États-Unis. La formation en a atteint les quarts de finale en 2012 et même la finale en 2014. Cette année encore, les supporters placeront tous leurs espoirs dans cette Open Cup, car en Conférence Est, Philadelphie occupe l’avant-dernier rang du classement général, après 24 des 34 journées. En coupe, le club a battu le Chicago Fire 1:0, ce 12 août, et défiera le Sporting Kansas City en finale, fin septembre. L’enjeu de cette ultime rencontre ne sera autre qu’une qualification pour la Ligue des Champions de la CONCACAF 2015/16.

SONS OF BEN – LE FILM Originaire de la Delaware Valley, le réalisateur Jeffrey C. Bell a déjà été recompensé par de nombreux prix. Après avoir travaillé dans différents domaines artistiques (musique, cinéma, bande dessinée...), il filme plusieurs stars lors de leurs passages à la télévision, tels que Jeff Bridges, Lady Gaga, Lenny Kravitz ou Weezer. En 2011, son court métrage documentaire consacré à Stan Leee, l’inventeur de Spider Man, des Avengers et de nombreux autres héros des bandes dessinées Mar vel, est nommé pour le Webby Award. La même annéee, il débute le tournage de son film sur les suppor ters de Philadelphia Union, les Sons of Ben. Le 10 juin 2015, le film est présenté pour la première fois sur les écrans américains à Philadelphie. Quelques mois plus tôt, il avait été diffusé à Berlin dans le cadre du festival de film de football 11mm.

Sons of Ben – le Film.

Jeffrey Bell.

Documentaire, 75 minutes.

Rothbury Road Productions.

Bryan sera de la partie, mais plus en tant que président des Sons of Ben. Il y a quatre ans, Kenny Hanson a repris ses fonctions. “Ma mission était terminée.” Son amour pour le club, en revanche, n’est pas près de disparaître. Sa fascination pour le ballon rond, celle-là même qui a abouti à la création de Philadelphia Union, est bien trop grande. Å

Fans fidèles Les supporters de Philadelphia Union mettent l’ambiance lors d’un match de MLS contre le Sporting Kansas City (1 :3).

Enfant passionné Un jeune fan fête la victoire 2 :1 de son équipe contre l’Impact de Montréal.

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FOOTBALL FÉMININ

L’inspiration aux quatre coins du globe La campagne “Live Your Goals” compte parmi les principales initiatives de la FIFA en matière de football féminin. Elle propose aux jeunes filles et femmes de 50 associations membres des entraînements professionnels, des tables rondes ainsi que des programmes de développement ciblés.

Développer la cohésion Les jeunes filles doivent atteindre leurs objectifs tout en s’initiant au travail d’équipe et au fair-play.

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Japon, en Azerbaïdjan et en Irlande. Aujourd’hui, elle est active dans plus de 50 pays et de nombreuses filles et femmes du monde entier ont pu en profiter. 225 projets ont d’ores et déjà été menés à bien tandis que 125 autres sont prévus pour l’année 2015. Afin de permettre à plus de filles et de femmes de découvrir le football, la FIFA soutient les associations membres dans leur mise en place des différents programmes Live Your Goals en les aidant à développer la marque, la communication et le concept, mais aussi en leur apportant des ressources financières pendant une ­période de quatre ans.

Des stars à portée de main Live Your Goals est également passé par la ­Tanzanie. Début juillet, la Nyankumbu Girls Secondary School de Geita a accueilli le premier festival LYG de ce pays d’Afrique de l’Est où le football féminin connaît un succès grandissant. La qualification historique de l’équipe

féminine de Tanzanie pour les All-Africa ­Games qui se dérouleront du 3 au 18 septembre à Brazzaville, au Congo, n’est sans doute pas totalement étrangère à cet engouement. Chez les jeunes participantes, l’ambiance était donc à la fête puisqu’elles ont eu la chance de rencontrer les internationales Sophia Mwasikili, la capitaine, Fatuma Omary, la gardienne, et Esther Chabruma, la doyenne de l’équipe. Les stars ont partagé avec leurs supportrices leurs expériences personnelles tout en leur donnant de précieux conseils au sujet de la pratique du beau jeu. Plus de 250 jeunes filles de tous les âges se sont ainsi retrouvées sur des mini-terrains afin de montrer leur talent balle au pied.

Entraînement spécialisé Il y a de cela trois ans, à quelques mois du coup d’envoi en Azerbaïdjan de la Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA™, une nouvelle ère s’est ouverte pour le football féminin de ce pays du Caucase. À ­Bakou, l’initiative Live Your

Simon Bruty / FIFA

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lus d’un mois après la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, Canada 2015™, mais son héritage, lui, est bel et bien présent.

Le sacre des États-Unis ainsi que la qualité de la prestation de nombre des 23 nations participantes ont donné envie à de nombreuses jeunes filles de se lancer dans l’aventure du ballon rond afin, un jour peut-être, de gravir elles aussi les marches du podium.

La campagne de la FIFA baptisée Live Your Goals (LYG) est justement là pour les encourager à découvrir le football. Cette initiative internationale a pour mission de promouvoir le football auprès de la population féminine et de l’aider à atteindre ses objectifs sportifs en mettant l’accent sur l’endurance, le fair-play et le travail d’équipe. Depuis son lancement à l’occasion d’Allemagne 2011, le programme Live your Goals compte parmi les principales intitiatives de la FIFA en faveur du football féminin. La campagne a démarré en 2012 avec une première phase de projets au Costa Rica, au

FOOTBALL FÉMININ

Pedro Rocha, FIFA (2)

Goals et le programme d’héritage ont ainsi conjointement été mis sur les rails. La FIFA a organisé cette année un nouveau festival dont l’objectif est de faire découvrir ce sport aux jeunes filles et aux femmes du pays par le biais de mesures concrètes et de mettre en place des cursus scolaires et des séminaires à l’attention des formateurs et des arbitres.

La manifestation a permis de poursuivre les activités proposées au cours des trois dernières années. Six entraîneurs, dont l’internationale azerbaïdjanaise U-19 et U-21 Aysun Aliyeva, ont partagé leur expérience avec les jeunes participantes et les ont aidées à améliorer la précision de leur frappe ou à mieux gérer la coordination de leurs mouvements. Les spectateurs n’ont pas non plus été en reste puisqu’ils ont pu tester leurs connaissances en matière de football lors d’un quiz avant de se voir offrir des cadeaux par la fédération nationale. La Jordanie, qui accueillera la Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA, se verra elle aussi dotée d’un programme d’héritage.

Le football à la fête en Écosse Trois festivals LYG ont été organisés le mois dernier en Écosse. Plusieurs centaines de jeunes joueuses se sont rassemblées à Aberdeen, Paisley et Glasgow afin d’améliorer leur technique sur la pelouse. Dans la seule ville de Paisley, 314 jeunes filles se sont retrouvées pour effectuer des exercices d’agilité et disputer des matches sur des mini-terrains. À Aberdeen, les élèves de 12 collèges, réparties en équipes de sept, ont eu l’occasion de montrer ce dont elles étaient capables. Pour la plupart d’entre elles, il s’agissait là de leur premier contact avec le football. À Glasgow, dix femmes du monde du football ont répondu aux questions des élèves de la St. Ninian’s High School et leur ont expliqué le parcours qui les a conduites jusqu’au sommet. “Cette journée a permis aux jeunes filles de découvrir les multiples facettes de l’univers sportif”, explique Josef Fuchs, professeur de sport du lycée.

Pour la période 2015-2018, la FIFA fait un nouvel effort en faveur du football féminin.

Plus de 22 millions de dollars US seront ainsi investis dans des programmes spécifiques.

Avec les 15 pour cent des fonds récoltés dans le cadre du Programme d’Assistance Financière que les associations membres, à la demande de la FIFA, doivent consacrer au football féminin, le montant total des investissements s’élève à 70 millions de dollars US. “D’ici 2019, notre objectif est de voir augmenter le nombre de jeunes filles et de femmes pratiquant le football et le programme Live Your Goals est l’une des clés pour y parvenir”, souligne Mayrilian Cruz Blanco, Responsable du développement du football féminin de la FIFA. Å tfw

Améliorer la coordination Pendant les festivals LYG, les jeunes filles apprennent à progresser balle au pied.

Célébrer les succès Jouer et gagner ensemble.

Accepter les conseils Attentives, les participantes écoutent les recommandations des professionnelles.

Pendant la Coupe du Monde Féminine, la FIFA a mené une campagne sur les médias sociaux afin de continuer à promouvoir l’engagement des femmes dans le football. Plus de 30 000 messages de soutien à la campagne “Live Your Goals” ont ainsi été réunis. Plus d’informations sur http://lyg.fifa.com T H E F I FA W E E K LY

29

FIFA PARTNER

TRIBUNE

COUP DE PROJEC TEUR

INFORMATIONS GÉNÉR ALES Pays : Aruba Trigramme FIFA : ARU Confédération : CONCACAF Continent : Amérique du Sud Capitale : Oranjestad

Lubies européennes Perikles Monioudis

Mario Wagner / 2Agenten

B

ien que cela ne soit pas évident au premier coup d’œil, le football et le football américain ont quelques points communs. Ces deux sports de balles présentent le même avantage : ils réunissent différents types de morphologies. Qu’un joueur soit petit comme le Français Alain Giresse, ancien milieu de terrain de classe mondiale, très grand comme l’attaquant anglais Peter Crouch, qui excelle de la tête, pèse 60 kilos (comme un wide receiver) ou bien dépasse les 110 kilos (comme un strong safety), il trouvera toujours une place dans une équipe, quand bien même celle-ci évoluerait au niveau amateur. Au basket-ball, c’est rarement le cas. En effet, une certaine prédisposition physique constitue un “grand” atout.

De plus, le football et le football américain partagent une même position sur le terrain.

Non, pas le wide receiver, ce n’est pas un gardien. Ni le quarterback qui, même s’il utilise ses mains, n’est pas un portier non plus. Par contre, le football américain possède un kicker. Celui-ci peut tirer au pied et marquer des points si le ballon passe entre les poteaux.

La plupart des supporters de ce sport particulièrement apprécié aux États-Unis estiment que le kicker n’est pas une “vraie” position car il n’intervient qu’occasionnellement. En revanche, il n’y a rien d’étonnant à ce que ce soit le kicker qui puise le plus son inspiration dans le soccer. Pete Gogolak, joueur d’origine hongroise, a ainsi été un des premiers, sinon le premier kicker à prendre une course d’élan latérale

et non plus frontale par rapport au ballon. Il frappait également ce dernier avec l’intérieur du pied et non pas du “pointu”, comme l’on dit parfois. Il faisait deux pas en arrière, puis trois pas sur le côté, avant de tirer tout en finesse.

Les fans considéraient à l’époque cette technique de frappe comme une lubie européenne. Cela n’a pas empêché Gogolak d’être drafté par les Buffalo Bills en 1964, puis d’évoluer sous les couleurs des New York Giants.

Des années plus tard, la plupart des kickers professionnels imitent encore son style, tout simplement plus efficace. Le taux de réussite des field goals est passé de 60 % à l’époque à plus de 80 % aujourd’hui.

Qui sait, peut-être que les penalties bénéficieront un jour d’une méthode importée du football américain pour être transformés encore plus fréquemment. Même s’il s’agit au départ d’une lubie. Å

INFORMATIONS GÉOGR APHIQUES Superficie : 178.91 km² Point culminant : Jamanota 188 m Façade maritime : Mer des Caraïbes

FOOTBALL MASCULIN Classement FIFA : 137e position Coupe du Monde : aucune participation

FOOTBALL FÉMININ Classement FIFA : 140e position Coupe du Monde : aucune participation

DERNIERS RÉSULTATS Hommes : Barbade - Aruba 0:3 14 juin 2015 Femmes : Îles Vierges américaines - Aruba 1:0 27 mai 2014

INVES TISSEMENTS DE L A FIFA Depuis 2001 :

La rubrique hebdomadaire de la rédaction de The FIFA Weekly

3 163 798 USD T H E F I FA W E E K LY

31

LE MIROIR DU TEMPS

T

H

E

N

Nottingham, Angleterre

1910

Bob Thomas / Pooerfoto / Getty Images

L’entraîneur et un joueur de Notts County pendant la préparation de la saison.

32

T H E F I FA W E E K LY

LE MIROIR DU TEMPS

N

O

W

Vancouver, Canada

2015

Frank Fife / AFP

L’internationale américaine Shannon Boxx avec sa fille Zoe après la finale de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™.

T H E F I FA W E E K LY

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L’A R T D U F O O T B A L L

L’ancêtre de Pirlo Ronald Düker

LE S DÉC L AR AT IONS DE L A SEM AINE

“Ma copine aime ma barbe. Il faut bien lui faire plaisir de temps en temps. En plus, ça me donne un air plus mature. Maintenant, les gens croient que je suis plus vieux !”

Lucas Moura, milieu offensif brésilien du Paris Saint-Germain

Getty Images

L

orsque la situation l’exige, Sherlock Holmes a, de temps en temps, recours au bartitsu, un art martial asiatique d’autodéfense. Mais en dehors de cela, l’exercice physique et les activités sportives ne font pas forcément partie de ses activités favorites. Le célèbre détective est plutôt du genre casanier. Il peut passer des journées entières à ruminer dans son appartement londonien de Baker Street, préférant de loin faire travailler ses méninges plutôt que ses muscles. Le Dr Watson, son colocataire et assistant, se laisse d’ailleurs gagner par l’inquiétude lorsque le cerveau du détective n’est pas occupé à résoudre une enquête criminelle.

Peut-on alors comparer Sherlock Holmes à ces footballeurs flegmatiques qui rechignent à courir après le ballon ? À ces génies dotés d’une excellente lecture du jeu qui, les chaussettes parfois tombant sur les chevilles, réalisent depuis le milieu du terrain une passe du cou-de-pied ouvrant la voie à un but dans presque cent pour cent des cas ? À ces joueurs qui réussissent non pas grâce à leur condition physique mais à leur rapidité d’esprit ? En somme, Sherlock Holmes est-il l’ancêtre d’Andrea Pirlo ou de Carlos Valderrama ?

Si l’inventeur de Sherlock Holmes, l’écrivain Arthur Conan Doyle, a fièrement porté les couleurs du Portsmouth Association Football Club, c’est en vain que l’on cherche dans les aventures de son personnage des évocations du football. Sa nouvelle intitulée Le trois-quart manquant évoque cependant un sport qui se pratique lui aussi avec un ballon : le capitaine de l’équipe de rugby de Cambridge vient frapper à la porte de l’appartement situé au 221B de Baker Street.

Le meilleur joueur de son équipe a en effet disparu la veille d’un match décisif qui doit opposer Cambridge à Oxford. Le visiteur explique à Sherlock Holmes que Godfrey Staunton est irremplaçable : “Qu’il s’agisse de passe, de plaquage ou de dribbling, il n’y en a pas un pour l’approcher ; en outre, il a de la tête et il sait nous tenir, tous.”

Sherlock Holmes n’a toutefois jamais entendu parler de ce sportif pourtant connu dans tout le pays. “Vous vivez dans un univers très différent du mien, plus paisible et plus propre”, explique-t-il au rugbyman. “Mes ramifications s’étendent dans de nombreux secteurs de la société, mais jamais, je suis heureux de le dire, à ce sport amateur qui est ce qu’il y a de meilleur et de plus sain en Angleterre.” Sur ce point, Sherlock Holmes fait toutefois erreur puisque les règles du fairplay qu’il suppose en vigueur dans le monde du sport amateur ont été enfreintes de manière éhontée dans cette affaire.

Holmes n’aura évidemment aucune difficulté à élucider celle-ci. Mais cette manière qu’il a de rassembler des détails en apparence insignifiants pour ensuite reconstituer le puzzle et résoudre l’énigme en un tour de méninge ne fait-elle pas penser aux passes décisives de Lionel Messi lorsque, sans que personne ne s’y attende, il lance un attaquant à l’assaut du but adverse ? N’ont-ils pas le même génie, la même élégance ? Pas nécessairement. Sur la Toile, des internautes débattent pour savoir qui est le Sherlock Holmes du ballon rond.

Selon l’un d’entre eux, le seul joueur capable, grâce à son seul esprit d’analyse, de semer ses adversaires et d’envoyer ensuite le cuir dans la bonne direction serait Andrés Iniesta. Mais il y a de fortes chances que cet avis ne fasse pas l’unanimité. Å

“J’essaye toujours d’être honnête et parfois cela me joue des tours. Mais j’ai eu un problème avec l’alcool. Ça se voyait dans mes tests. J’ai dû arrêter de boire. J’aimais la boisson comme la plupart des gens, mais parfois, vous dépassez les limites. J’ai compris le message. Quelque temps plus tard, j’ai fait une autre biopsie. Tout le monde a été surpris parce que les points noirs que l’on voyait quand je buvais encore avaient disparu. Mais on continue de me traiter d’alcoolique [rires] !”

L’international chilien Jorge Valdivia

“Je suis navré que cela n’ait pas fonctionné comme je l’aurais souhaité dans ce club extraordinaire. Je veux tout spécialement remercier les dirigeants et l’encadrement de Manchester United, ainsi que tous les membres du staff et mes collègues, qui m’ont toujours soutenu. Je n’oublie pas non plus les supporters qui m’ont fait confiance et m’ont témoigné leur respect et leur amour. Il est maintenant tant de rejoindre le PSG, mais le glorieux Manchester United Football Club restera toujours dans ma mémoire !” Ángel Di María dans une lettre aux supporters de Manchester United

“Maintenant je ne serai plus forcé de jouer dos au but.”

Le Napolitain Marek Hamšík livre son sentiment après le départ de son entraîneur Rafael Benítez T H E F I FA W E E K LY

35

LE TOURNANT

“Les conseils de mon père ont été déterminants” La Norvégienne Isabell Herlovsen compte parmi les meilleures attaquantes de son pays. Son instinct de buteuse, elle l’a développé dans sa jeunesse, en fréquentant les terrains presque tous les jours avec son père.

L

Berit Roald / NTB scanpix

’

immense expérience de mon papa KaiErik m’influence encore énormément aujourd’hui. Sept ans passés en Allemagne, au Borussia Mönchengladbach, et 34 rencontres internationales lui ont permis d’acquérir un grand savoir, qu’il tente de me transmettre aujourd’hui. Il a été mon premier entraîneur dans le club de Begby, un petit village non loin de Fredrikstad, pendant huit ans. C’est là que j’ai grandi.

Begby a été mon premier club de football, j’étais âgée de six ans lorsque j’ai commencé à y jouer. Comme nous habitions à seulement quelques minutes du terrain, mon père m’y emmenait tous les jours pour que je m’entraîne. J’y allais évidemment de mon plein gré. Plus je progressais, plus je prenais du plaisir. À 14 ans, j’ai dû quitter l’équipe masculine et rejoindre ma première formation féminine, le Kolbotn IL. Mon père était défenseur. Même s’il est toujours un exemple pour moi aujourd’hui, j’ai choisi la voie opposée : je suis attaquante. Avec 43 buts en sélection, j’ai déjà inscrit plus de buts que lui a disputé de matches pour la Norvège.

Ce n’est pas une contradiction, mais la preuve d’une évolution importante. J’ai commencé en tant que milieu de terrain avant de devenir attaquante. Enfant, je me suis beaucoup exercée à faire des passes avec mon papa et le ballon terminait toujours au fond des filets. C’est ce que je préférais.

Ces débuts ont été déterminants pour la suite. À Begby, je suis vite passée du milieu de terrain à l’attaque car j’étais assez rapide et agile devant le but. Grâce à mon père, qui me donnait sans cesse des conseils pour que je m’améliore.

C’est encore le cas aujourd’hui. Nous parlons

régulièrement et intensivement de mon jeu. Les astuces de mon papa ont toujours beaucoup de valeur pour moi. Je ne veux absolument pas arrêter ces discussions en famille. D’autant plus qu’en tant que défenseur, sa mission était de déjouer les attaques adverses. Il sait donc parfaitement comment les attaquants se comportent et quelles armes les défenseurs possèdent.

Ces échanges contribuent beaucoup à mon évolution et à l’optimisation de mes capacités.

Quand une situation évoquée avec mon père se présente concrètement en match, il m’arrive que ses conseils résonnent dans ma tête, comme si c’était lui qui trouvait la solution. C’est fou comme nous sommes proches. J’ai l’impression qu’il fait partie de moi. Notre relation a toujours été fusionnelle et j’en suis fière.

Je suis persuadée que les dialogues réguliers avec mon père et les entraînements intensifs de ma jeunesse ont un impact considérable et continueront à influencer mon niveau de jeu actuel et ma carrière. Sans mon père, il n’est pas dit que je serais devenue la plus jeune buteuse d’un championnat européen ou la meilleure buteuse de la ligue norvégienne, comme il y a trois ans. Å Propos recueillis par Rainer Henniess

Nom Isabell Herlovsen Date et lieu de naissance 23 juin 1988, Mönchengladbach (Allemagne) Poste Attaquante Parcours de joueuse 2004–2008 Kolbotn IL 2009-2011 Olympique lyonnais Depuis 2011 Lillestrøm SK Kvinner Principaux succès Championne de Norvège 2005, 2006 Vainqueur de la Coupe de Norvège 2007 Championne de France 2010 Équipe de Norvège 103 sélections, 43 buts

Dans la rubrique “Le Tournant”, de grands noms du football reviennent sur les moments qui ont marqué leur vie.

T H E F I FA W E E K LY

37

CLASSEMENT MONDIAL MASCULIN

Leader Entrées dans le Top 10 Sorties du Top 10 Nombre total de matches disputés Équipes avec le plus grand nombre de matches Plus grande progression en termes de points Plus grande progression en termes de places Plus grand recul en termes de points Plus grand recul en termes de places P osition Équipe

+/- Points

Argentine (inchangé) Chili (10e, + 1) Pays-Bas (12e, - 7) 29 Jamaïque, Mexique, Panama, États-Unis (6 matches chacun) Albanie (+ 166) Jamaïque (+ 21) Allemagne (- 185) Serbie (- 23)

P osition Équipe

1 Argentine

0 1425

55 Jamaïque

2 Belgique

1 1244

3 Allemagne

+/- Points

P osition Équipe

21

596

108 Guatemala

56 Trinité-et-Tobago

8

595

-1 1226

56 Japon

-6

Dernière mise à jour : 6 août 2015 +/- Points

P osition Équipe

+/- Points

-3

299

163 Timor oriental

2

110 Salvador

-22

289

164 Bhoutan

2

128

595

111 Namibie

3

284

165 Suriname

-2

124 124

130

4 Colombie

0 1218

58 Paraguay

-2

588

112 Bahreïn

1

282

165 Indonésie

-1

5 Brésil

1 1186

59 RD Congo

1

555

113 Mauritanie

15

273

167 Nouvelle-Calédonie

0

118

6 Portugal

1 1177

60 Guinée

-2

552

114 Bénin

-18

269

168 Malaisie

0

116

7 Roumanie

1 1166

61 Australie

-2

551

115 St-Vincent-et-les-Grenadines

0

268

169 République centrafricaine

1

111

8 Angleterre

1 1157

62 Guinée équatoriale

1

546

116 Kenya

0

266

170 Bangladesh

-1

102

9 Pays de Galles

1 1155

63 Mali

-2

545

117 Syrie

0

259

171 Pakistan

1

101

1 1124

64 Gabon

1

544

118 Palestine

1

255

172 Tchad

1

100

10 Chili 11 Espagne

1 1110

65 Panamá

-3

528

119 Saint-Kitts-et-Nevis

12 Pays-Bas

-7 1032

66 Serbie

-23

523

119 Cuba

1

254

173 Dominique

1

98

-15

254

174 Yémen

-3

96 90

13 Croatie

1 1023

67 Bolivie

-1

515

121 Botswana

-1

253

175 Maldives

1

14 Slovaquie

1 1016

68 Norvège

-1

495

122 Madagascar

0

251

176 Îles Vierges américaines

-1

88

14 Autriche

1 1016

69 Bulgarie

-1

489

123 Belize

-5

242

177 Laos

0

86

16 Italie

1 1001

70 Émirats arabes unis

-1

484

124 RDP Corée

5

240

178 Montserrat

0

74

17 Suisse

1

997

71 Burkina Faso

1

482

125 Philippines

-1

239

179 Chinese Taipei

0

72

18 Uruguay

-5

988

72 Afrique du Sud

-2

478

126 Koweït

-3

237

180 Cambodge

1

66

19 Algérie

0

941

73 Zambie

-2

465

127 Moldavie

-3

236

181 Maurice

-1

63

20 République tchèque

0

933

74 Ouganda

-1

463

128 Lesotho

3

229

182 Sri Lanka

1

62

21 Côte d’Ivoire

0

912

75 Îles Féroé

-1

456

129 République dominicaine

-3

224

183 Brunei

1

61

14

888

76 Ouzbékistan

-1

452

130 Liban

0

223

184 Népal

1

57

23 France

-1

882

77 Monténégro

4

423

131 Sainte-Lucie

-4

220

185 Seychelles

1

56

24 Islande

-1

877

78 Estonie

4

420

132 Swaziland

6

218

186 Comores

1

50 50

22 Albanie

25 Danemark

-1

876

79 RP Chine

-2

416

132 Burundi

-1

218

186 Tahiti

2

26 Mexique

14

838

80 Togo

3

415

134 Afghanistan

0

212

188 Macao

-7

49

27 Ghana

-2

827

81 Honduras

-1

409

135 Bermudes

1

209

189 São Tomé-et-Principe

0

48

28 Bosnie-et-Herzégovine

-2

819

82 Chypre

3

391

135 Nouvelle-Zélande

1

209

189 Îles Caïmans

0

48

29 USA

5

816

82 Maroc

2

391

137 Aruba

-2

201

191 Îles Salomon

0

47

30 Ukraine

-3

791

84 Haïti

-5

387

138 Barbade

3

198

192 Saint-Marin

0

40 33

31 Russie

-3

782

85 Irak

1

386

139 Thaïlande

1

197

193 Turks et Caicos

0

32 Écosse

-3

774

86 Lettonie

1

377

140 Tanzanie

-1

194

194 Îles Vierges britanniques

0

27

33 Pologne

-3

769

87 Soudan

3

375

141 Kazakhstan

1

193

195 Soudan du Sud

0

22 20

34 Tunisie

-2

768

88 Arménie

1

373

142 Gambie

1

191

196 Vanuatu

1

35 Hongrie

-4

763

89 Angola

3

371

142 Guinée-Bissau

-9

191

197 Samoa

-1

19

36 Équateur

-1

758

89 Finlande

1

371

144 Nicaragua

-1

188

198 Fidji

1

17

37 Suède

-4

752

91 Rwanda

-13

369

145 Luxembourg

1

187

198 Tonga

-1

17

38 Costa Rica

3

728

92 Jordanie

0

357

146 Guam

8

185

200 Samoa américaines

1

12

39 Sénégal

0

722

93 Arabie saoudite

-1

351

147 Liechtenstein

0

182

201 Papouasie-Nouvelle-Guinée

1

9

40 Irlande du Nord

-3

721

94 Libye

2

345

148 Curaçao

1

173

201 Andorre

1

9

41 Iran

-3

718

95 Qatar

1

344

149 Turkménistan

3

172

203 Érythrée

1

8

42 Cameroun

0

667

96 Belarus

4

341

150 Porto Rico

0

169

204 Mongolie

1

6

43 Congo

4

666

97 Mozambique

-2

339

151 Hong Kong

3

168

204 Somalie

1

6

44 Grèce

0

661

98 Malawi

10

335

152 Guyana

7

167

206 Djibouti

1

4

45 Turquie

3

627

99 Éthiopie

2

330

153 Vietnam

-10

166

206 Îles Cook

1

4

46 Slovénie

3

626

99 Oman

3

330

154 Géorgie

-1

165

208 Anguilla

1

0

47 Israël

4

620

101 Canada

2

323

155 Singapour

-5

162

208 Bahamas

-8

0

48 Venezuela

-3

617

102 Niger

-6

312

156 Kirghizistan

1

160

0

160

-10

159

49 Pérou

-3

612

103 ARY Macédoine

2

311

156 Inde

50 Cap-Vert

2

608

104 Sierra Leone

7

304

158 Tadjikistan

50 République d’Irlande

2

608

105 Antigua-et-Barbuda

2

303

159 Malte

-1

157

52 Égypte

3

606

106 Azerbaïdjan

2

302

160 Grenade

0

153

53 Nigeria

4

601

107 Lituanie

3

301

161 Liberia

0

150

54 République de Corée

-2

599

108 Zimbabwe

4

299

162 Myanmar

0

142

38

T H E F I FA W E E K LY

http://fr.fifa.com/worldranking/index.html

PUZZLE

Revue hebdomadaire publiée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA)

Président Joseph S. Blatter

1

2

6

9

3

7 1

Secrétaire Général Jérôme Valcke

Rédacteur en chef Perikles Monioudis

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Rédaction Alan Schweingruber (rédacteur en chef adjoint), Annette Braun, Sarah Steiner

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Conception artistique Catharina Clajus

Mise en page Richie Krönert (responsable), Tobias Benz, Susanne Egli

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Directeur de la Communication et des Affaires publiques Nicolas Maingot (a. i.)

Service photo Peggy Knotz, Andreas Wilhelm (adjoint)

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FACILE

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Production Hans-Peter Frei

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DIFFICILE

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Impression Zofinger Tagblatt AG Contact feedback-theweekly@fifa.org

Les opinions exprimées dans The FIFA Weekly ne reflètent pas nécessairement celles de la FIFA.

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Assistante de rédaction Alissa Rosskopf

La reproduction des photos et des articles, y compris sous forme d’extraits, est interdite, sauf accord de la rédaction et sous réserve de la mention “The FIFA Weekly, © FIFA 2015”.

La rédaction n’a aucune obligation de publier des textes ou des photos non sollicités. La FIFA et le logo FIFA sont des marques déposées par la FIFA. Produit et imprimé en Suisse.

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Ont contribué à ce numéro Tamara Castro, Rainer Hennies, Hanspeter Kuenzler, Christiane Ludena

Internet www.fifa.com/theweekly

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Collaborateurs réguliers Ronald Düker, Luigi Garlando, Sven Goldmann, Andreas Jaros, Jordi Punti, Thomas Renggli, David Winner, Roland Zorn

Traduction www.sportstranslations.com

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MOYEN

Correction Nena Morf (responsable), Martin Beran, Kristina Rotach

Responsables de projet Bernd Fisa, Christian Schaub

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T H E F I FA W E E K LY

Puzzles courtesy: opensky.ca/sudoku

Éditeur FIFA, FIFA-Strasse 20, Case postale, CH-8044 Zurich Téléphone +41-(0)43-222 7777, Fax +41-(0)43-222 7878

Le but du jeu est de remplir la grille avec des chiffres de 1 à 9, qui ne se trouvent jamais plus d’une fois dans la même ligne, la même colonne ou le même carré de 3x3.

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XX. Monat 2013

Édition française

Fédération Internationale de Football Association – depuis 1904

Football breaks down barriers Football builds bridges. It has a unique power to inspire friendship, respect and equality.

FIFA’s Say No To Racism campaign is part of our commitment to tackle all forms of discrimination in football.

Everyone should have the right to play and enjoy football without fear of discrimination. Say no to racism.

For more information visit FIFA.com

www.FIFA.COM

WWW.FIFA.COM/