The FIFA Weekly Edition #34

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N° 34/2015, 28 AOÛT 2015

ÉDITION FR ANÇAISE

Fédération Internationale de Football Association – Depuis 1904

Qualifications de l’OFC

RÊVES DU PACIFIQUE SUD

BAYERN MUNICH LE LONG CHEMIN DE KARL-HEINZ RUMMENIGGE SEPP BLATTER LE FIFA MASTER RESTE UNE RÉFÉRENCE PARAGUAY OLIMPIA ET LE CAISSON HYPERBARE W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY


L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

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Amérique du Nord et Centrale 35 membres www.concacaf.com

Qualifications océaniennes pour la Coupe du Monde Le coup d’envoi du premier tour des qualifi­ cations de l’OFC pour la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018™ sera donné le 31 août. Les Îles Cook, les Samoa, les Samoa américaines et les Tonga sont concernés par ce lever de rideau. Alan Schweingruber, Annette Braun et Peter Smith se penchent sur les problèmes logisitiques, les ambitions des sélectionneurs et le fameux “haka”.

Amérique du Sud 10 membres www.conmebol.com

Zimbabwe Les Dynamos d’Harare livrent une lutte ­palpitante à Chicken Inn et Triangle United cette saison.

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S epp Blatter “Les valeurs du football doivent nous inspirer au quotidien : discipline, respect, fair-play. Le FIFA Master réunit ces qualités autour d’un même socle académique“, écrit le Président de la FIFA dans son billet hebdomadaire.

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Manuel Pascali L’Italien parle de sa passion pour le club ­écossais de Kilmarnock, des contraintes ­financières qui l’ont poussé à rentrer au pays et de sa nouvelle vie à Cittadella.

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Alex Livesey / Getty Images

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Coupe du Monde U-17 Le sélectionneur anglais Neil Dewsnip s’est fait une spécialité de repérer et de développer les jeunes talents.

The FIFA Weekly App Le FIFA Weekly, magazine de la FIFA, paraît chaque vendredi en quatre langues. Il est également disponible gratuitement pour votre smartphone ou tablette. http://fr.fifa.com/mobile 2

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Coupe du Monde des Clubs de la FIFA

Coupe du Monde U-17 de la FIFA

10 – 20 décembre 2015, Japon

17 octobre – 8 novembre 2015, Chili

Clint Hughes / Getty Images, Valerio Pennicino / Getty Images

Rêves du Pacifique Sud Notre couverture est occupée par un maillot de l’équipe de Tahiti. La photo a été prise à Rio de Janeiro en juin 2013.

Italie L’Udinese a créé la surprise en s’imposant sur le terrain de la Juventus, championne en titre (en image : Ali Adnan Kadhim, à g., et Cyril Théréau).


L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

Europe 54 membres www.uefa.com

Afrique 54 membres www.cafonline.com

Asie 46 membres www.the-afc.com

Océanie 11 membres www.oceaniafootball.com

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Reg Date Un talent exceptionnel loin des feux de la rampe.

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imago, Laurie Schwab collection / Deakin

Karl-Heinz Rummenigge Le président du conseil d’administration du Bayern Munich évoque la jalousie, les opportunités qui ont jalonné sa carrière et les privilèges de l’âge.

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Š 2015 adidas AG. adidas, the 3-Bars logo and the 3-Stripes mark are registered trademarks of the adidas Group.

# B E T H E D I F F E R E N C E


À DÉCOUVERT

Continent invisible N

ul besoin de sortir son planisphère de son tiroir de bureau pour avoir à l’esprit une image plus ou moins précise de la carte du monde. Chacun se représente immédiatement cinq ou six immenses zones de terre. En arrière-plan : le bleu clair de la mer. Et puis, quelque part, l’Océanie émerge. Au nord et à l’est de l’Australie, comme un continent invisible. Dans le Pacifique Sud, on pourrait passer sa vie sur un bateau à découvrir sans cesse de nouvelles îles. On estime qu’il en existe environ 7 600 et seules 2 000 d’entre elles sont habitées. Les Tonga, les Samoa, les Samoa américaines ou les Îles Cook figurent au nombre de celles-ci. Ces quatre États vont commencer leur campagne de qua­ lification pour la prochaine Coupe du Monde de la FIFA™. Leurs chances de participer à la phase finale en Russie sont maigres, ce qui ne les empêche pas d’attendre cette aventure avec impatience. Lisez notre reportage à partir de la page 6 afin d’en savoir plus sur ces équipes nationales d’Océanie. Å

Mario Wagner / 2Agenten

Alan Schweingruber

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L’IMPORTANT N’EST PAS

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LE BOUT DU CHEMIN La Confédération océanienne de football comprend 11 associations nationales, dont la figure de proue est sans conteste la Nouvelle-Zélande. Sur la route de Russie 2018, cette équipe endossera à nouveau le costume du favori que tout le monde rêve de faire tomber. Avant le début des qualifications de l’OFC pour la prochaine épreuve suprême, Alan Schweingruber, Annette Braun et Peter Smith proposent un état des lieux des forces en présence. Illustrations de Bianca Litscher.

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Cohésion L’équipe des Samoa américaines se regroupe avant un match. 8

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fait d’habiter à 20 000 kilomètres l’un de l’autre, il a réussi à me donner pas mal de conseils.” Drew Sherman est passé par Everton et Wolverhampton, avant de prendre en charge le centre de formation d’Aldershot Town. Il a ensuite travaillé avec les équipes de jeunes de Southampton, un club réputé pour la qualité de sa formation. “J’ai commencé dans le métier 10 ou 15 ans plus tôt que la plupart des entraîneurs”, admet-il. “À 21 ans, j’avais déjà ma licence A de l’UEFA. Je dois être l’un des plus jeunes Britanniques à avoir obtenu ce diplôme.” Tirer le meilleur de chacun Ensuite, l’opportunité s’est présentée de travailler dans un coin éloigné d’Océanie. “Sur le plan footballistique, mais également sur le plan humain, c’est une occasion formidable”, poursuit Sherman au sujet de la vie sur Rarotonga, la plus grande île de l’archipel. Il est également responsable du développement général du football dans le pays. Certains joueurs de sa sélection sont plus âgés que lui, mais cela ne lui pose aucun problème. “Si vous avez des joueurs qui veulent apprendre et progresser et si, de votre côté, vous faites tout pour les y aider, alors ils vous suivront”, assure-t-il. “Tout le travail de l’entraîneur revient à ceci : essayer de tirer le meilleur de chaque joueur et lui donner les moyens d’exploiter tout son potentiel.”

Ketchup Entertainment

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rew Sherman, le sélectionneur des Îles Cook, est à 28 ans l’un des plus jeunes entraîneurs engagés dans les qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018™. Après avoir évolué avec les juniors de Swansea City, Sherman a décidé que la carrière de footballeur professionnel n’était pas pour lui. Le Gallois s’est alors tourné vers le métier d’entraîneur. Les analyses et les discussions tactiques l’ont toujours passionné. Cela n’a rien d’étonnant quand on sait que son père, Rob, est actuellement à la tête de l’équipe de Nouvelle-Zélande. “Si vous demandez son avis à ma mère, elle vous dira probablement que chaque match de foot à la télévision était un cauchemar”, sourit Drew. “Quand j’étais petit, mon père et moi discutions de chaque détail tactique du match que nous étions en train de regarder. Ça a duré pendant toute mon enfance et mon adolescence. En ce sens, je peux dire qu’il a eu une influence énorme sur moi. Il a longtemps travaillé dans la formation des entraîneurs. Il a également eu sous ses ordres des joueurs de très haut niveau, comme Gareth Bale et Aaron Ramsey. Il connaît le métier. C’est bien d’avoir quelqu’un comme lui, qui peut réagir à vos idées et vous soutenir. En dépit du


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LA ROUTE VERS LA RUSSIE (OCÉANIE) Tour 1 : du 31 août au 8 septembre 2015 Les Samoa américaines, les Îles Cook, les Samoa et les Tonga (les quatre fédérations les moins bien placées au Classement mondial FIFA/Coca-Cola) s’affrontent lors d’un tournoi basé sur un système de championnat. Tour 2 : de mai à juin 2016 Le vainqueur du Tour 1 et les sept autres nations océaniennes sont versées dans deux groupes. Les trois meilleurs équipes de chacun des groupes sont qualifiées pour le Tour 3. Tour 3 : de mars à octobre 2017 Les six équipes sont réparties en deux groupes. Les deux premiers s’affrontent lors d’un barrage. Barrages intercontinentaux : novembre 2017 Le vainqueur du Tour 3 affronte le cinquième des qualifications sud-américaines au meilleur des deux manches. Le gagnant est qualifié pour la Coupe du Monde de la FIFA™. Les qualifications de l’OFC attribuent 0,5 place pour la Coupe du Monde 2018.

Sherman et ses joueurs vont bientôt avoir l’occasion de montrer ce dont ils sont capables sur la scène internationale. Presque quatre ans jour pour jour après leur dernière apparition dans les qualifications pour Brésil 2014, les insulaires s’apprêtent à retrouver le tournoi préliminaire océanien, qui débutera le 31 août prochain aux Tonga et réunira quatre nations : le pays hôte, les Îles Cook, les Samoa américaines et les Samoa. Une seule sélection émergera avec en poche un billet pour le deuxième tour de la zone. L’effectif réuni par le sélectionneur est constitué de trois sousgroupes, l’un basé sur les Îles Cook, l’autre en Nouvelle-Zélande et un troisième en Australie. Les Îles Cook présentent en effet la particularité d’avoir plus de citoyens à l’étranger que sur leurs propres terres. “C’est un véritable défi de trouver les meilleurs joueurs originaires des Îles Cook. Il y a à peu près 14 000 habitants ici, mais il y en a 70 000 en Nouvelle-Zélande et 20 000 en Australie”, explique Sherman. Surprendre et grandir La sélection n’est en outre pas aidée par le calendrier du championnat local, qui débute cette semaine. Les internationaux dirigés par Sherman risquent donc de manquer de rythme. Malgré cela, Sherman affiche une

Gregory Boissy / AFP

Découvrez la suite page 13 �

Joie de vivre tahitienne Les “Toa Aito” (“Guerriers de fer”) quelques semaines avant leur premier match à la Coupe des Confédérations 2013. T H E F I FA W E E K LY

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LE PROJET KIWI L’équipe de Nouvelle-Zélande est la favorite des qualifications de la zone Océanie pour Russie 2018, à tel point qu’elle est déjà tournée vers les deux matches de barrage prévus en novembre 2017. Pour en sortir victorieuse, elle compte notamment sur un jeune sélectionneur ainsi que sur son célèbre “haka”. L’an d e r ni e r à c e t t e é p o qu e , l a v ill e e s p a g n o l e d e B i l b a o a é t é l e t h é â t r e d ’u n e s c è n e amu s an t e . Av an t l e c o up d ’e nv o i du match des Championnats du monde de b a s ke t o p p o s a n t l e s É t a t s - Uni s à l a N o u v e ll e - Z é l an d e , l e s in sul a ir e s o n t in t e r p r é t é l e u r c é l è b r e e t t r a d i t i o n n e l “ h a ka”. C e t t e d a n s e r i t u e ll e d e s M a o r i s e s t n o t a m m e n t c o m p o s é e d e c r i s e f f r a y an t s e t au t r e s gr i m a c e s r e p o u s s an t e s . L e b u t e s t ap r è s t o u t d ’ i n s t i l l e r l a c r a i n t e c h e z l ’a d v e r s a i r e . C e l a n’a p a s e m p ê c h é l e s s t a r s a m é r i c a i n e s d e l ’e m p o r t e r 9 8 :71, m a i s l e s im a g e s d e D e r r i c k Ro s e , J am e s H ar d e n e t consor ts se tenant bouche bée devant le spec tacle proposé par les Néo -Zélandais o n t f a i t l e t o ur du m o n d e . C e t t e d an s e gu e r r iè r e, e xé c u t é e d an s l e s dif férents spor ts collec tifs, vaut égale m e n t l e d é t o ur d e v an t l ’ é c r an d e s a t é l é v i s i o n . L e s c am é r a s n e m an qu e n t al o r s p a s d e z o o m e r sur l e s y e u x e xo r b i t é s d e s p r o t a g o n i s t e s . Po u r p e u q u e l ’o n i g n o r e q u e l e s p ar o l e s p r o n o n c é e s s o n t e n f a i t a s s e z i n o f f e n s i v e s (“ F r a p p e z d e s m a i n s s u r v o s c u i s s e s ! – Qu e v o s p o i t r in e s s o u f f l e n t ! – Pliez les genoux ! – Laissez vos hanches su i v r e l e r y t hm e ! – Tap e z d e s p i e d s au s s i

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f o r t qu e v o u s p o u v e z ! ” ) , o n p o ur r a i t a i s é ment être pris de sueurs froides, même b i e n in s t all é d an s s o n c an ap é . L a v e r s i o n la plus impressionnante du “haka” est peut- être celle ordinairement livrée par l ’ é quip e d e N ou ve ll e - Z é l an d e d e r u gby. L e s “A l l B l a c k s”, n u m é r o s u n m o n d i a u x d e l a discipline, sont craints par tout où ils passent. En attendant les barrages D an s c e p a y s d e 4, 5 milli o n s d ’ h ab i t an t s , l e f o o t b a ll s e t r o u v e b i e n l o in d e r r i è r e l e r u gby e n t e r m e s d e p o p ul ar i t é . L e b e au je u e s t m ê m e s u r c l a s s é p a r l e c r i c ke t e t l a voile, deux spor ts dans lesquels les

N é o - Z é l an d a i s e xc e ll e n t . “L e s A ll W hi t e s”, e u x au s s i a d e p t e s du “ h aka”, n’e n o n t p a s m o in s p r i s p ar t à d e u x C o up e s du M o n d e d e l a F IFA™. Il s s o n t r e p ar t i s d e l e ur p r e m i è r e p h a s e f i n a l e , e n 1982 e n E s p a g n e , sans avoir inscrit le moindre point. En 2010 e n A f r i qu e du S u d , il s o n t l à e n c o r e dû boucler leurs valises dès la fin de la p h a s e d e gr o up e s . Il f au t t o u t d e m ê m e n o t e r qu’ il s o n t é t é é limin é s s an s c o nn a î t r e l a d é f a i t e , r é c o l t an t t r o i s m a t c h e s nul s e n au t an t d e r e n c o n t r e s , d o n t un e f a c e à l ’It a li e (1:1) , à l ’ é p o qu e c h am p i o nn e du m o n d e en titre. Même pour l’équipe et le staf f technique, ces bons résultats ont été au t an t d e sur p r i s e s . R i c k i H e r b e r t , l e s é l e c -


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Jonathan Daniel / Getty Images

All Blacks Les rugbymen néo-zélandais ont exporté le célèbre “haka” dans le monde entier.

t i o nn e ur, a v a i t d é j à r é s e r v é s e s v a c an c e s e n f amill e p o ur ap r è s l e p r e mi e r t o ur. L’a t t a qu an t C hr i s K ill e n a v a i t qu an t à lu i p r é v u d e p ar t ir e n v oy a g e d e n o c e s . La Nouvelle -Zélande se qualifiera -t- elle p our la C oup e du Monde 2018 ? Au “p a y s du l o ng nu a g e b l anc ”, l a qu e s t ion a gi t e e n t ou t c a s l e s am a t e ur s d e b all o n r o n d, c o n t r ain t s d e s’ar m e r d e p a t ie n c e . W y n t o n Ru f e r, an c ie n a t t a qu an t du We r d e r d e B r ê m e e t au jour d ’hui p r o p r ié t air e d ’un e é c o l e d e f o o t ball, confie : “Les deuxième et troisième tours des qualifications ne seront pas un p r o b l è m e . L a N ou v e ll e - Z é l an d e e s t c ap ab l e de bat tre les Îles Salomon, les Fidji et le Vanu a t u . M ai s ap r è s , il y aur a l e s b ar r a g e s

e t c o mm e l a d e r niè r e f o i s , n ou s aur o n s un a d v e r s air e su d - am é r ic ain . C e l a v a ê t r e di f f i c i l e p o u r n o u s .” S u r l a r o u t e d e B r é s i l 2014, l e s “K i w i s” s’ é t aie n t in c lin é s f a c e au M e x i q u e . S’ i l s v e u l e n t a l l e r e n Ru s s i e , i l s devront cet te fois- ci at tendre novembre 2017 p our di s p u t e r l e ur s b ar r a g e s . Matches en Europe A f in d e c o n c r é t i s e r s e s r ê v e s d e p ar t i c ip a tion à une nouvelle épreuve suprême, la F é d é r a t io n n é o - z é l an d ai s e a d é c id é d ’e n t a m e r un n o u v e au c y c l e . E ll e a a in s i e n g a g é un s é l e c t i o nn e ur an gl a i s in c o nnu , A n t h o ny Hu d s o n , f il s d ’A l an Hu d s o n , an c i e nn e s t ar d e C h e l s e a . Â g é d e 34 an s , A n t h o ny a d e r -

r iè r e lui un e c ar r iè r e t ou t à f ai t an o din e d e f o o t b all e ur p r o f e s sio nn e l . A p r è s a v o ir p a s s é t r è s t ô t s e s d ip l ô m e s d ’e n t r a în e ur, il a r a c c r o c h é l e s c r a m p o n s d è s 27 a n s . “J e v e u x c o n s t r u ir e un e b e ll e é qu ip e , c ap ab l e d e d o nn e r d e l a j o i e au x N é o - Z é l an d ai s sur l a dur é e”, c o n f i e l e t e c hni c i e n . Po ur c e l a , il a prévu plusieurs matches amicaux en Eur o p e , o ù l e s p ili e r s d e s a s é l e c t i o n é v o luent. On y retrouve ainsi le capitaine W i n s t o n Re i d ( We s t H a m) , B i l l Tu i l o m a (M ar s e ill e) o u e n c o r e C hr i s Wo o d (L e e d s) . Po ur n o u s au t r e s t é l é s p e c t a t e ur s , c e s e r a e n f i n l ’o c c a s i o n d ’a d m i r e r d e n o u v e a u l e “ h aka”. Alan Schweingruber

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PRÊTS POUR LA PROCHAINE ÉTAPE

Monsieur plus Timote Moleni, sélectionneur des Tonga.

Quelque s plac e s à p eine sép ar ent le s S amo a, le s Tonga e t le s S amo a amér ic aine s au C las sement mondial de la FIFA . L e pr e mie r t our d e s qu ali f ic a t io n s o c é anie nne s p our l a C oup e du Monde de la FIFA , Rus sie 2018™, qui met tra au x pr ise s c e s trois séle c tions, s’annonc e donc p ar ticulièr ement indé c is. Pour s’en c onvainc r e, il suf f it de se p enc her sur le s r é sultat s enr e gis tr é s il y a quatr e ans lor s de la pr éc é dente c amp agne. Tout c omme le s Île s C o ok , le s tr ois nations insulair e s p eu vent s’enor gueillir d ’une longue tr adition… dans le r ugby. Toutef ois, toute s tr ois p ar tagent é galement une même p as sion p our le f o otb all. L e s Tonga c omptent bien sur f er sur c et te vague d ’enthousiasme à c ompter du 31 août, af in d ’aborder dans le s meilleure s c ondi t ions le s pr é liminair e s de l ’ é pr eu ve r eine, qu’ ils or ganis e nt . Quatre ans aprè s sa der nière appar ition sur la sc ène inter natio nale, l ’ é quip e entr aîné e p ar T imote Moleni nour r it de gr ande s ambitions devant son public . Avec une v ic toire, un nul et une dé faite, le s Tongiens avaient échoué au x por te s de l’exploit en 2011 ; l ’a vantage du ter r ain doit leur p er me t t r e de f r anc hir un c ap. L’ équipe nationale re s te pour tant sur une c inglante déf aite 5:0 f ac e au x F idji en amic al. Mais le séle c tionneur voit dans c e t te per f or manc e de s raisons d ’e spérer : “L e s garç ons ont f ait un bon match. Nous avons beauc oup appr is f ac e au x F idji, notamment en c e qui c onc er ne le s ballons aér iens et l’organisation déf ensive.”

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Les Samoa écrivent l’histoire Pour ac c é der à la suite de la c omp é tition, le p a y s hôte dev r a pr endr e la me sur e de s S amo a. En 2011, c e t te autr e séle c tion insulaire é tait sor tie vainqueur du tour préliminaire grâc e à se s suc c è s sur le s Île s C o ok (3:2) e t le s S amo a amér ic aine s (1:0), a s s o c ié s au nul ar r a c h é d e van t l e s To n g a . L’ é t r oi t e s s e d e s s c or e s n’a vai t év idemment ter ni en r ien le b onheur s amo an. Pour la pr emièr e f ois de son his toir e, l ’ é quip e a vait validé son bille t p our la C oup e de s Nations de l ’OF C , qui c ons tituait é ga lement la deu x ième é tap e sur la longue r oute de la C oup e du Monde. Ver sé s au x c ôté s de la Nou velle - C alédonie, du Vanuatu e t de Tahiti, f utur vainqueur, le s “Manumea” a vaient enc ais sé 24 but s e t n’en a vaient r endu qu’un seul. En dépit de c e t é c he c , l ’e x p ér ienc e vé c ue dans le s Île s S alomon a c onsidér ablement aiguisé l ’app é tit de tous le s inter nationau x . C e t te anné e, c ’e s t P hine as Young qui of f ic ier a sur le b anc samo an. En at tendant le s pr emier s r é sultat s, le séle c tionneur s e f é lic i t e de p ou voir c omp t e r sur la pr é s e nc e de nombr eu x jeune s joueur s. “Je r eç ois b e auc oup de c our r ier s de la p ar t de S amo ans qui évoluent en Nou velle - Z élande ou en Aus tr alie e t qui me f ont p ar t de leur intér ê t p our l ’ é quip e nationale.” A f in de mieu x pr ép ar er c e pr emier tour au x Tonga, le s autor ité s sa moane s ont r enonc é à par tic iper au x r éc ent s Jeu x du Pac if ique. La fin du cauchemar L e s S amo a amér ic aine s n’ont quant à eu x enc or e jamais p ar ti c ip é à la C oup e de s Na t ions de l ’OF C . L e 21 novembr e 2011 r e s te c ep endant une date imp or tante dans l ’his toir e du p a y s. C e jour - là, l ’ é quip e na t ionale a r emp or té s on pr emier ma tc h of f ic iel. Tout un p euple a donc dignement f ê té le c our t suc c è s (2:1) ac quis au x dép ens de s Tonga. Pendant de s anné e s, le s S a mo a amér ic aine s ont c olle c tionné le s déf aite s e t le s but s en c ais sé s, dont un 31:0 c ontr e l ’Aus tr alie en 20 01 de sinis tr e mé m oir e. C e lour d p as sif e x p liqu e l ’ inc r é duli t é d e s jou eur s au c oup de sif f le t f inal, apr è s a voir enf in r emp or té un matc h de qualif ic ations pour la C oupe du Monde. À en c roire le sélec tion neur né er landais de l ’ ép o que, T homas Rongen, c er tains ne sa vaient même pas c omment réagir f ac e à c e t te situation. Immor talisée sur gr and é c r an, c e t te b elle his toir e a en tout c as f ait r êver plus d ’un amour eu x du b eau jeu. L e pr é sident de la f é dér ation Faii vae Iuli A lex Go dine t sui v r a c e r t aine m e n t a ve c l e p lu s gr and in t é r ê t l e p ar c our s d e s on é quip e. À l ’en c r oir e, le s joueur s ont mûr i e t ils sont dé sor mais pr ê t s à se mêler à la c our se à la qualif ic ation. “Nous c r oyons en c e gr oup e e t nous p ensons qu’il a le s moyens de f r anc hir c e premier obs tacle.” A prè s un s tage de préparation enc ourageant à S e a t t le, le s S amo a amér ic aine s s emblent pr ê te s à c r é er la sur pr ise. Une qualif ic ation c ons tituerait à c oup sûr un nou veau tour nant dans l ’his toir e du f o o t b all sur l ’ar c hip e l. “ Tous no s c onc itoyens pr ier ont p our notr e r éus site”, af f ir me Go dine t . L e r ugby o c c up e p eu t - ê t r e toujour s le devant de la s c ène mais, au - delà de s c lic hé s, le f ootball f ait lui aus si l ’obje t d ’une at ten tion soutenue en O c é anie. Annette Braun

Shane Wenzlick / phototek

Les Tonga, les Samoa et les Samoa américaines partagent une même ambition : se qualifier pour la Coupe des Nations de l’OFC. Les trois sélections ont le vent en poupe.


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� Suite de la page 9 ambition solide au moment d’entamer la sixième campagne des Îles Cook dans les éliminatoire pour la Coupe du Monde. Lors de la dernière édition, les insulaires avaient terminé à la dernière place de la zone Océanie. De plus, ils n’ont encore jamais gagné un match de qualifications contre une sélection d’une association membre de la FIFA. “Il ne faut pas se tromper d’objectif. Le nôtre est d’essayer d’être fidèle au système sur lequel nous travaillons depuis un certain temps. Pour cela, nous devons faire preuve d’une grande cohésion”, annonce Sherman au sujet du tournoi tongien. “J’ai confiance. Nous avons un groupe de joueurs doués, qui ont fait preuve jusqu’ici d’une attitude exemplaire. La dernière fois, nous avons terminé derniers de notre groupe et personne n’attend beaucoup de nous. Par conséquent, notre défi est de surprendre les gens. L’objectif est de faire le mieux possible avec nos moyens et d’aider le football à grandir dans ce pays. Si nous y parvenons, nous aurons accompli notre mission.” Å Peter Smith

LA FIFA SUR LES ÎLES COOK Depuis 2001, dans le cadre de son programme “Goal”, la FIFA a soutenu la Fédération cookienne de football à hauteur de 2 374 900 dollars US. Cet argent a notamment permis la construction d’un nouveau siège pour la fédération dans le but d’améliorer la qualité des terrains d’entraînement et de match, mais aussi de développer des infrastructures adéquates pour la mise en place de programmes et activités techniques spécifiques. Un centre technique a également vu le jour. Dans le cadre de ce projet, l’accent a été mis sur le soutien et l’amélioration du programme de formation des U-17 qui offre à des joueurs issus des îles les plus petites la possibilité de vivre pendant 12 à 15 mois sur Rarotonga. En outre, les sommes mises à disposition ont permis de financer des programmes d’aide et des activités locales pour le sport en général ainsi que pour les jeunes footballeuses et footballeurs talentueux.

Par là ! Drew Sherman (à g.), sélectionneur des Îles Cook, sur le terrain d’entraînement.

Tout le travail de l’entraîneur revient à essayer de tirer le meilleur de chaque joueur.

Cook Islands Football (2)

Drew Sherman, sélectionneur des Îles Cook

Entraînement à Matavera L’équipe des Îles Cook en petit comité. T H E F I FA W E E K LY

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LE S C H AMPIONN AT S À L A LOUPE

VU

DES

Pr i m er a D i v i s ió n pa r a g u a yen n e (C l a u su r a)

Une course au titre sous haute pression Sarah Steiner est journaliste à “The FIFA Weekly”.

Dans l’Apertura et la Clausura paraguayennes, sur les douze équipes en lice pour les deux titres nationaux, sept sont domiciliées à Asunción, la capitale. Les derbies sont donc légion dans ce pays d’Amérique du Sud, mais la crème de la crème en la matière reste le Superclásico opposant Cerro Porteño au Club Olimpia. Il s’agit des deux clubs les plus titrés mais aussi les plus populaires du Paraguay. Au printemps dernier, Cerro Porteño a été sacré champion de l’Apertura, 17 points devant Olimpia, qui a lui terminé à la quatrième place.

TRIBUNES

parcourront une distance d’environ 360 kilomètres pendant les matches et les entraînements. Ces analyses nous permettent de les aider à y parvenir sans exposer leur corps à une fatigue trop importante”, explique Martins. La remise en forme joue selon lui un rôle déterminant. Olimpia a ainsi décidé de faire l’acquisition d’un caisson hyperbare. “À l’intérieur, le joueur inhale davantage d’oxygène, ce qui entraîne une plus grande pression de la circulation du sang et une meilleure régénération des muscles fatigués”, poursuit le spécialiste en sciences du sport. Au sommet du tableau, l’air commence cependant à se faire rare. Avec 17 points

récoltés en huit matches, Olimpia occupe certes la première place, mais Cerro Porteño, qui a disputé un match de moins, se tient en embuscade avec 14 points. Affichant chacun 12 unités, Sportivo San Lorenzo et Sol de América occupent respectivement la troisième et quatrième place. Les équipes du bas du tableau se livrent elles aussi une lutte acharnée. Avec six points, Nacional est actuellement la lanterne rouge, mais il affiche une rencontre de moins au compteur que les clubs concurrents. Devant lui, General Díaz et Club Rubio Ñu n’ont qu’une petite longueur d’avance. La seconde moitié de la Clausura s’annonce donc palpitante. Å

Après huit journées disputées en Clausura, les jeux sont cependant loin d’être faits. L’enjeu du Superclásico était de taille puisque son issue devait désigner le nouveau leader provisoire. Rien d’étonnant donc à ce que les joueurs d’Olimpia aient eu du mal à digérer leur défaite à domicile 0:1. Ils ont chuté pour la première fois de la saison, qui plus est face à leur plus vieil ennemi.

Fernando Romero / ABC Color

L’entraîneur Francisco Arce a alors décidé de procéder à plusieurs ajustements sur le terrain. Et cela a porté ses fruits puisque le club a ensuite renoué avec le succès. Après une victoire 2:1 contre Deportivo Capiatá, Olimpia s’est imposé sur un score identique face au Club Rubio Ñu. L’attaquant Nery Cardozo a été le grand gagnant de ces deux rencontres. Auteur du but décisif contre Deportivo Capiatá, il a signé un doublé face à Rubio Ñu. Outre cette réussite devant le but, le joueur de 26 ans a également su faire preuve d’excellentes qualités techniques et d’une très bonne vision du jeu. “L’entraîneur me montre qu’il a confiance en moi. Mais chaque semaine, je travaille dur afin de figurer parmi les titulaires”, a-t-il déclaré après la victoire. Olimpia consacre beaucoup de temps et d’énergie à la préparation des matches. Luiz César Martins joue un rôle majeur dans ce travail. Professeur en sciences du sport, le Brésilien de 45 ans est chargé de la préparation individuelle de chacun des footballeurs. “Grâce aux études qui ont été menées, nous savons que d’ici le 12 septembre, les joueurs

Joie partagée Les joueurs d’Olimpia félicitent leur buteur, Nery Cardozo. T H E F I FA W E E K LY

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La Juventus au tapis Alan Schweingruber est journaliste à “The FIFA Weekly”.

Le coup d’envoi du championnat italien a été donné en même temps que celui de la Liga espagnole. Incroyable mais vrai, pas un seul nul vierge n’a été à déplorer dans le pays d’origine de l’austère catenaccio. On a même assisté à un coup de théâtre : la Juventus, tenante du titre, s’est inclinée pour la première fois de son histoire en ouverture à domicile. Du côté de la Sampdoria, sept buts ont été inscrits (5:2, 5:0 après 37 minutes) alors que la formation recevait le promu de Carpi. La Vieille Dame se réjouissait pourtant de débuter sa saison au Juventus Stadium. De plus, l’Udinese s’annonçait comme un adversaire complaisant. Le club frioulan n’avait guère eu l’occasion de briller en Serie A la saison dernière, comme en témoigne sa

modeste seizième place au classement final. Toutes les conditions d’un départ tranquille vers un cinquième sacre d’affilée semblaient donc réunies pour les Turinois. Mais rien ne s’est déroulé comme prévu en cette tiède soirée d’été dans le Piémont. La grande Juventus a laissé passer sa chance. Pire : à la fin de la rencontre, les visiteurs ont lancé une de leurs rares attaques et la défense locale s’est montrée incapable d’empêcher la catastrophe. Le Français Cyril Théréau s’est révélé décisif en marquant à la 78e minute de jeu. Il existe évidemment des raisons à ce début raté. Le manque de cohésion sur le terrain peut tout d’abord s’expliquer par le départ de trois joueurs clés : Pirlo, Tévez et Vidal. Il faut aussi ajouter les absences pour cause de blessure de Khedira, Morata et Marchisio. Malgré tout, lundi, l’inquiétude planait sur Turin après cette défaite historique. C’est pourquoi les dirigeants ont immédiatement confirmé l’arrivée pour un an du milieu de terrain Colombien Juan Cuadrado, prêté par Chelsea. Par ailleurs, l’affaire Julian Draxler (Schalke 04) n’est pas encore réglée. La période de transfert court jusqu’au 31 août.

Pour sa deuxième rencontre, la Juventus se rendra sur le terrain de l’AS Rome, qui rêve d’un Scudetto depuis 14 ans et s’est renforcée en vue de la nouvelle saison. Cette fois, les Romains se garderont de tout triomphalisme. Cinq victoires de rang en début d’année dernière avaient suffi à les rendre euphoriques, mais ils avaient fini par déchanter. Ils avaient commencé par perdre le duel décisif contre la Juventus (3:2), avant d’être humiliés 7:1 par le Bayern Munich en Ligue des Champions. L’AS Rome n’oubliera certainement pas cet échec de sitôt. L’équipe de la capitale a débuté son parcours par un nul à Vérone (1:1). Au Chievo, Luca Toni n’a pas encore débloqué son compteur de but. Devenu le meilleur buteur le plus âgé de l’histoire de la Serie A en 2014/15, l’attaquant de 38 ans avait annoncé qu’il ne s’arrêterait que lorsqu’il ne serait plus capable de dépasser les trois buts par saison. Å

La Juventurs sous le choc Théréau (Udinese) inscrit le but de la victoire (78e). 16

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Valerio Pennicino / Getty Images

Serie A italienne


Rester au contact Les Dynamos rêvent d’un cinquième titre consécutif.

Premier Soccer League zimbabwéenne

Suspense inhabituel en tête du classement Mark Gleeson est journaliste et commentateur de football

Dynamos FC

et vit au Cap.

La plupart des pays pos­ sèdent un club exceptionnel. Au Zimbabwe, il s’agit des Dynamos d’Ha­ rare, qui jouissent d’une belle popularité. Ils dominent inlassablement le championnat depuis quatre saisons maintenant et ont même réussi l’exploit de se qualifier pour la finale de la Ligue des Champions de la CAF. Aujourd’hui, les Dynamos sont en quête d’un cinquième sacre d’affilée. Mais pour une fois, alors que les deux tiers des ren­ contres ont été disputés, trois autres clubs sont encore en lice pour le titre et se livrent une bataille sans merci. Dimanche, les Glamour Boys ont perdu des points précieux à l’extérieur face à Tsholotsho, pourtant menacé par la relégation. En tentant de faire le ménage dans sa surface de répara­ tion, le capitaine Stephen Alimenda a

malencontreusement envoyé le cuir au fond de ses propres filets. Score final : 1:1. N’ayant donc arraché qu’un seul point, les Dynamos totalisent à présent 36 unités et pointent à la troisième place du classement de Premier Soccer League, à égalité avec le Triangle United (deuxième) et à quatre ­longueurs du leader, Chicken Inn. Le parcours du Chicken Inn est lui aussi semé d’embûches. Les Gamecocks, comme on les surnomme, ont essuyé leur quatrième défaite de la saison à domicile contre Hwange. À Bulawayo, la formation porte les espoirs de tous les habitants du sud du pays, lesquels nourrissent une rivalité exacerbée avec la capitale Harare. Ce revers inattendu a considérablement accentué la pression qui pèse sur le club dans la dernière ligne droite. “Nous jouons aujourd’hui toute une série de matches clés et nous nous pourchassons les uns les autres. Nous devons rester concen­ trés et conscients de nos forces. Ils veulent tous nous déloger de cette première place”, rappelle le coach Joey Antipas. En 2010, il a déjà emmené son ancienne équipe du Motor Action jusqu’au titre. C’était juste avant l’avènement de l’ère Dynamos.

La prochaine étape pour le Chicken Inn sera le derby de la deuxième ville du pays contre les Highlanders. Cet adversaire autrefois craint ne parvient plus à dépasser le milieu de classement depuis quelques années. Il y a cependant de grandes chances que le cham­ pionnat ne livre son verdict que plus tard, lorsque le Chicken Inn recevra les Dynamos. Ces deux équipes sont séparées par le Triangle United de Chiredzi, un club sponso­ risé par une entreprise sucrière. Celui-ci, extrêmement constant depuis le début de la phase retour, a dû se contenter d’un match nul le week-end dernier contre How Mine. Le Triangle United est entraîné par le Zambien Kelvin Kaindu, qui a décidé de rester au Zimbabwe à la fin de sa carrière de joueur. La dernière équipe pouvant encore prétendre au sacre est le FC Platinum, qui affiche 35 points au compteur, soit cinq de retard sur le leader. Malgré ce suspense, les observateurs ne se font que peu d’illusions. Les Dynamos ont déjà été couronnés champions du Zim­ babwe à 21 reprises, trois fois plus que les Highlanders. Tout porte donc à croire que le club d’Harare s’adjugera un quintuplé à l’issue de la saison, en novembre. Å T H E F I FA W E E K LY

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C O U P E D U M O N D E U -17 D E L A F I F A

L’Angleterre mise sur l’avenir

Découvreur de talents Neil Dewsnip au bord du terrain.

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Clint Hughes / Getty Images

Neil Dewsnip sera présent au Chili en octobre pour diriger la sélection anglaise U-17. De nombreux talents sont déjà passés entre ses mains.


C O U P E D U M O N D E U -17 D E L A F I F A

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orsque Wayne Rooney a été nommé capitaine de l’Angleterre en remplacement de Steven Gerrard à l’été 2014, un autre natif de Liverpool, Neil Dewsnip, en a tiré de la fierté. En tant qu’éducateur, notre homme a en effet joué un rôle important dans le développement de ces deux footballeurs d’exception. À l’époque où il était professeur d’EPS à l’école Cardinal Heenan de Liverpool, Dewsnip a croisé la route du jeune Gerrard, qui y faisait ses études. Devenu ensuite entraîneur au centre de formation d’Everton, il a joué un rôle clé dans la révélation de Rooney. En 2002, le jeune prodige de 16 ans s’est invité sous les feux de la rampe en inscrivant un but inoubliable contre Arsenal. “C’est extraordinaire pour moi, en tant qu’entraîneur, que deux jeunes joueurs avec lesquels j’ai travaillé, Wayne et Steven, se soient vu confier le capitanat de l’équipe nationale. Ça représente énormément à mes yeux.”

Stuart Franklin / FIFA via Getty Images

Les protégés de Dewsnip Steven Gerrard (à g.) et Wayne Rooney sous le maillot de l'équipe d'Angleterre pendant la Coupe du Monde 2014.

Talents au premier plan Dewsnip travaille quotidiennement avec des jeunes en devenir. Au mois d’octobre, il se rendra au Chili pour diriger la sélection anglaise en Coupe du Monde U-17 de la FIFA™. Nommé sélectionneur des U-18 après avoir rejoint la Fédération anglaise, Dewsnip a pris en main les moins de 17 ans depuis le départ de John Peacock pour Derby County. “J’ai rencontré John et je suis très bien préparé. Je sais exactement ce qu’il pense de ce groupe. J’ai suivi les joueurs de près l’an dernier, sachant que j’aurais à les sélectionner pour mon équipe

“Il sera intéressant de voir comment les choses auront évolué d’ici dix ans.” U-18. Je connais bien l’effectif. Je suis donc en mesure de me faire une idée assez précise des capacités de cette équipe.” Parmi ces joueurs, Reece Oxford a fait ses débuts pour West Ham contre Arsenal le 9 août, à 16 ans et 236 jours. Il est devenu le deuxième plus jeune titulaire de l’histoire de la Premier League, après Jose Baxter, lui aussi protégé de Dewsnip à Everton. Auteur d’une prestation remarquée dans l’entrejeu malgré la présence des Mesut Özil, Santi Cazorla et consorts, le jeune prodige semble promis à un bel avenir. “Je suis ravi qu’un jeune joueur anglais ait fait si belle figure pour ses débuts dans un match de championnat de haut niveau”, note Dewsnip. De toute évidence, Oxford a convaincu son sélectionneur, puisque celui-ci a décidé de le convoquer pour la Coupe du Monde U-17.

comment les choses auront évolué d’ici dix ans. J’ai le sentiment que nous sommes sur la bonne voie.” Notre interlocuteur ne sait pourtant que trop bien que tout ne se passe pas toujours comme prévu. “C’est à nous, entraîneurs, de faire preuve de courage et de permettre aux joueurs de laisser parler leur créativité. Il faut simplement savoir prendre des initiatives au bon moment. Nous avons le sentiment d’avoir parfois laissé des joueurs bourrés de talent gâcher leur potentiel. J’espère contribuer à améliorer nos résultats dans toutes les catégories d’âge à l’avenir.” À en juger par les performances de Gerrard, Rooney ou Barkley, il ne serait pas surprenant de voir les prochains éléments qui passeront entre les mains de Dewsnip jouer un rôle dans le futur des Trois Lions. Å

“Le tirage au sort nous satisfait” En automne, l’Angleterre devra négocier un premier tour compliqué. Le tirage au sort lui a réservé un groupe corsé, composé de la Guinée, de la République de Corée et du Brésil, triple champion du monde de la catégorie. “L’objectif est de permettre aux jeunes joueurs d’engranger une expérience internationale, afin de les préparer à la sélection senior. Le tirage au sort nous satisfait. Il répond à nos critères, car nous voulons nous frotter à des équipes issues de cultures et de pays différents.” Afin d’aborder la phase finale dans les meilleures conditions, Dewsnip et ses joueurs se rendront en septembre à Zeist, près d’Utrecht. Ils y disputeront deux matches amicaux contre la sélection U-18 néerlandaise. Le technicien en profitera certainement pour procéder à une ultime revue d’effectif. Le centre d’entraînement de St George’s Park joue également un rôle important dans la préparation des sélections de jeunes. C’est en effet là que se réunissent tous les responsables nationaux (y compris le sélectionneur de l’équipe A) pour discuter de l’évolution du football anglais. “Roy Hodgson a assisté à plusieurs de nos réunions ces deux dernières années. Il s’intéresse de très près à la génération montante. Nous disposons désormais d’installations de classe mondiale. Nous n’en sommes qu’au début, mais il sera intéressant de voir

Steve Feekins

Chili 2015 17 octobre – 8 novembre Groupe A Chili Croatie Nigeria États-Unis

Groupe B Brésil Angleterre Guinée Rép. de Corée

Groupe C Argentine Australie Allemagne Mexique

Groupe D Belgique Équateur Honduras Mali

Groupe E Costa Rica RDP Corée Russie Afrique du Sud

Groupe F France Nouvelle-Zélande Paraguay Syrie

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First Love Lieu : Dongo, RD Congo Date : 24 juin 2015 Heure : 20h45 Photog raphe : Feder ico Scoppa

AFP


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GRASSROOTS

FIFA inspiring girls and boys to play football FIFA’s Grassroots programme is the core foundation of our development mission, aimed at encouraging girls and boys around the world to play and enjoy football without restrictions. Grassroots focuses on the enjoyment of the game through small-sided team games, and teaching basic football technique, exercise and fair play. For more information visit FIFA.com


FOOTBALL FÉMININ

LE BILLET DU PRÉSIDENT

L’intégration au féminin Les appels lancés lors du 6ème Symposium de la FIFA sur le football féminin qui s’est tenu en marge de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, Canada 2015™, ont été au centre des discussions de la Task Force de la FIFA pour le football féminin réunie à la mi-août à Zurich.

L

e Président de la FIFA, Joseph S. Blatter, qui a annoncé la création de cette Task Force en octobre 2013, a ouvert cette troisième séance par ces mots : “Le succès retentissant de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA au Canada montre l’évolution du football féminin au cours des dernières années ainsi que l’importance de s’assurer que les jeunes filles et les femmes aient un accès aussi facile que possible au football, que ce soit sur le terrain comme en dehors. Les femmes font partie du football et doivent avoir les mêmes opportunités. La FIFA s’engage à montrer l’exemple en promouvant l’égalité des sexes et encourage toutes les confédérations et chaque association membre à faire de même.” La Task Force propose que la question des femmes dans le football soit une priorité pour la Commission des Réformes de la FIFA 2016. Elle propose également que la FIFA établisse des directives sur l’intégration des femmes dans la gouvernance et la gestion du football. La Task Force admet que la FIFA devrait elle-même suivre ces directives afin d’en être un exemple. Les directives doivent notamment inclure les éléments suivants : 30% de femmes occupant des postes de direction et présentes dans des commissions et comités ; représentation du football féminin au plus haut niveau et dans les organes décisionnels par des spécialistes, idéalement des femmes ; intégration totale du football féminin dans la stratégie de chaque association membre et les procédures, notamment la gestion d’octroi des licences aux clubs ; prise en compte des besoins spécifiques et de l’état du football féminin. La Task Force propose que la FIFA établisse une stratégie et un plan pour que le football soit plus ouvert aux femmes, en augmentant par exemple le nombre de femmes entraîneures, arbitres et officielles. La Task Force admet que dans l’optique de développer les compétitions et de créer une Coupe du Monde Féminine des Clubs de la FIFA (projet en cours), le nombre de matches organisés au niveau des confédérations dans le cadre des qualifications aux compétitions de la FIFA, ainsi que le nombre d’équipes y participant doit être augmenté, et ce dans toutes les catégories d’âge. La Task Force propose que la FIFA publie une déclaration dans laquelle elle explique qu’il ne doit y avoir aucune forme de discrimination sexuelle dans les différents domaines du football, sans oublier une redistribution financière équitable liée à la participation et au potentiel du football féminin. Par ailleurs, elle suggère également que la FIFA mette en place des directives afin que toutes les parties prenantes du football atteignent cet objectif. La Task Force propose aussi l’établissement et la mise en œuvre d’une stratégie commerciale à forte croissance pour le football féminin afin d’en faire le sport féminin le plus intéressant économiquement au monde. Cette proposition comprend la réalisation d’un programme de recherche afin d’analyser la valeur marchande actuelle du football féminin, et l’intérêt commercial et du public pour cette discipline. Parmi les points abordés lors de cette séance se trouvent le programme de développement du leadership féminin ainsi que la prochaine conférence lors de la Journée internationale de la femme qui se tiendra en mars 2016. La Task Force pour le football féminin va désormais présenter les conclusions de cette séance au Comité Exécutif de la FIFA pour approbation. Å tfw

Les leaders de demain

L

e football est bien plus qu’un jeu. Avec 300 millions de joueurs actifs et 1,6 milliard de personnes impliquées de près ou de loin dans notre sport, ce dernier dispose d’un poids économique, social et moral impressionnant. Le football a la force de rassembler les gens – et de les former. C’est en partant de ce constat que nous avons créé le Centre international d’étude du sport (CIES) à l’Université de Neuchâtel, en Suisse, il y a très exactement 20 ans de cela. En coopération avec la De Montfort University de Leicester et la SDA Bocconi School of Management de Milan, un cursus de formation dans le domaine du management du sport a vu le jour – le FIFA Master en Management, Droit et Sciences humaines, qui bénéficie d’une reconnaissance internationale. Ce programme est un succès probant. À l’heure actuelle, il regroupe déjà 20 universités partenaires sur quatre continents. Le diplôme allie théorie et pratique de façon optimale et offre aux étudiants la chance de rencontrer des dirigeants issus du monde du sport, ainsi que de se forger un précieux réseau de contacts. De cette manière, nous formons les ressources humaines et garantissons le savoir-faire qui offriront au football une base organisationnelle, administrative et logistique dans le futur. Le football fait partie intégrante de notre société – il entraîne dans son sillage des représentants de toutes les religions, de toutes les couches ethniques et sociales. Ses valeurs doivent nous inspirer au quotidien : discipline, respect, fair-play. Le FIFA Master réunit ces qualités autour d’un même socle académique. Surtout, ce programme symbolise la portée éducative de notre sport : ce qui est valable sur un terrain l’est également en dehors – au sein d’une famille, de la société, des institutions éducatives. Le football est justement une école de la vie qui dispose d’un énorme potentiel. On m’a demandé si ce programme de formation continuerait ­également à être proposé après le Congrès électif extraordinaire de février prochain. La réponse est simple : bien sûr, évidemment ! Pas plus le CIES que la FIFA ne sont dépendants d’une seule personne. Ils se nourrissent d’idées, de philosophies, de passion, d’espoir et d’émotions. Le ballon continuera à rouler – peu importe qui se trouve à la tête de la FIFA.

Votre Sepp Blatter T H E F I FA W E E K LY

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“JE NE SUIS PAS QUELQU’UN D’ENVIEUX” 24


K ARL-HEINZ RUMMENIGGE

Confortablement installé pendant longtemps dans l’ombre de Beckenbauer et de Hoeness, Karl-Heinz Rummenigge dirige aujourd’hui le Bayern Munich avec autorité. Roland Zorn est allé à la rencontre de l’ancien attaquant international. Karl-Heinz Rummenigge, vous aurez 60 ans le 25 septembre prochain. Vous avez passé 34 années de votre vie au service du club le plus titré d’Allemagne, que ce soit en tant que footballeur de haut niveau, vice-président ou, depuis 2002, président du conseil d’administration du Bayern Munich. La longévité de cette belle histoire de cœur vous étonne-t-elle parfois ?

“Mes expériences à l’étranger, à l’Inter mais aussi au Servette Genève, m’ont été très bénéfiques.”

Karl-Heinz-Rummenigge : La chance compte beaucoup, dans une vie. Le jour où les dirigeants du Bayern, qui était déjà un club renommé à l’époque, ont appelé à la maison pour me demander si j’aimerais les rejoindre, ma mère était sous le choc. En 1974, j’avais 19 ans et je jouais pour un petit club amateur de Westphalie, le Borussia Lippstadt. En signant au Bayern pour 17 500 marks, j’avais le sentiment de saisir la chance de ma vie. En ce qui concerne ma seconde carrière, en tant que dirigeant, je pense avoir simplement eu la bonne fortune de me trouver au bon endroit, au bon moment. À l’issue de ma carrière de joueur, j’avais encore envie de servir mon club. J’ai donc essayé de me rendre utile, comme je l’avais été auparavant pendant des années devant le but adverse.

Votre première saison au Bayern avait été assez discrète. Ça ne me semble pas surprenant. Je n’avais que 19 ans et je devais apprendre mon métier aux côtés de footballeurs de grand talent comme Franz Beckenbauer, Gerd Müller, Sepp Maier ou Uli Hoeness, qui venaient d’être sacrés champions du monde peu de temps auparavant.

Qu’est-ce qui vous a permis de vous imposer et de devenir un attaquant mondialement connu ?

Daniel Delang

Le bon Dieu m’a donné le talent. Après un petit temps d’adaptation, je me suis senti obligé d’exploiter ce don. À partir de là, ma carrière professionnelle a connu une belle progression.

C’est le moins que l’on puisse dire, quand on voit votre palmarès. Ma vie de footballeur a été magnifique, parce que j’ai eu la chance d’être toujours décisif. En fin de parcours, mes expériences à

l’étranger, à l’Inter mais aussi au Servette Genève, m’ont aussi été très bénéfiques. J’ai tiré de précieuses leçons de ces années passées loin de Munich. Ces enseignements me servent encore aujourd’hui dans ma deuxième carrière. Avec mes collègues, je dois veiller au respect des conditions financières et à ce que le Bayern soit dirigé de manière sérieuse et rigoureuse.

Votre réputation au niveau international n’est plus à faire. En plus de vos occupations à la tête de l’Association des Clubs Européens, vous êtes souvent présenté comme le “ministre des Affaires Étrangères” du Bayern. Étiez-vous destiné à remplir un jour de telles fonctions ? Le football m’a permis de découvrir le monde. Dans ce métier comme dans d’autres, il est extrêmement important d’avoir un réseau. Pour ça, il ne faut pas hésiter à voyager et à frapper à toutes les portes. On voit et on apprend beaucoup de choses. On noue aussi des contacts avec des personnes, ce qui peut se révéler très utile de temps à autre. Entre 1991 et 2002, j’ai énormément voyagé en tant que vice-président du Bayern. J’ai ainsi pu découvrir d’autres clubs comme l’Ajax Amsterdam, Manchester United ou le Real Madrid. Au cours de cette période, j’ai pu progresser dans l’ombre de notre président de l’époque, Franz Beckenbauer, et de notre manager, Uli Hoeness. Une fois de plus, j’ai saisi ma chance. Quand est venue l’heure de sauter dans le grand bain, je savais nager. Aujourd’hui, tout ce qu’on fait ou presque se déroule sous les yeux du grand public. Il faut donc savoir se débrouiller sans gilet de sauvetage.

Beckenbauer le Munichois d’origine et le Souabe Hoeness ont longtemps incarné le cœur et l’âme du Bayern Munich. Leur popularité, largement supérieure à la vôtre, vous a-t-elle posé problème ? Je ne suis pas quelqu’un d’envieux. De toute façon, on ne peut pas lutter avec le charme et les manières typiquement bavaroises de Franz. Quant à mon ami Uli, il a toujours été le garant de l’esprit du club. Ils méritent largement leur succès. En tant que Westphalien, je fonctionne un peu moins à l’affect, mais j’ai toujours eu grand plaisir à travailler aux côtés de ces deux personnalités. T H E F I FA W E E K LY

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Talentueux et engagé Rummenigge capitaine de l’équipe nationale en Coupe du Monde 1986 (en h. à d.), jeune joueur au Bayern en 1981 (en b. à g.) et aujourd’hui. 26


K ARL-HEINZ RUMMENIGGE

Vous avez porté le brassard de capitaine à 51 reprises en équipe nationale. En club, vous avez tenu des responsabilités similaires pendant de longues années. Votre caractère de meneur vous sert-il encore aujourd’hui pour diriger le club qui compte le plus de membres au monde (258 000) et dont le budget annuel s’élève à 540 millions d’euros ?

“J’ai dit un jour à Philipp Lahm que sa génération était beaucoup plus professionnelle que la mienne. Les footballeurs sont plus sérieux, plus intenses.”

Sans aucun doute. Lorsque l’on vous confie une telle responsabilité, il faut faire preuve du plus grand sérieux et veiller à toujours agir pour le bien du club. Un jour, j’ai demandé à Martin Winterkorn, le président du conseil d’administration de Volkswagen qui est également membre de notre conseil de surveillance, comment il gérait une entreprise de 600 000 personnes. Il m’a répondu très simplement : avec l’aide des bonnes personnes. Ici aussi, au Bayern, nous avons les bonnes personnes et une hiérarchie qui fonctionne très bien. Le club est parfaitement géré et chacun sait ce que l’on attend de lui.

Est-ce ce qui explique la croissance rapide de votre club au niveau mondial ? La progression du nombre de membres et du chiffre d’affaires est impressionnante. Il faut cependant veiller à garder les pieds sur terre pour ne pas souffrir du vertige des hautes sphères. Si je devais oublier nos

principes, j’espère qu’il se trouverait quelqu’un pour me ramener à la raison. Quand on vole un peu trop haut, on a besoin de quelqu’un qui sache vous faire atterrir sans ménagement.

Vous avez épousé Martina, votre amour de jeunesse, avec qui vous avez eu cinq enfants. Avez-vous le sentiment d’avoir changé avec l’âge ? Aujourd’hui, je suis beaucoup plus détendu avec mes petits-enfants que je ne l’étais avec mes enfants. D’une manière plus générale, j’essaye d’aborder les choses de la vie avec davantage de recul.

Auriez-vous préféré être footballeur de nos jours ? Je ne me suis jamais posé la question. Tout ce que je peux vous dire, c’est que les choses évoluent beaucoup plus vite aujourd’hui qu’à mon époque. Je me rappelle avoir dit un jour à notre capitaine Philipp Lahm que sa génération était beaucoup plus professionnelle que la mienne. Les footballeurs sont plus sérieux, plus intenses. On leur en demande beaucoup plus qu’à nous autrefois, à tous points de vue. Certes, ils gagnent nettement plus d’argent que nous, mais ils doivent consentir de nombreux sacrifices en échange. Å

Daniel Delang (2), Getty Images,imago

Dribbleur rapide, analyste calme Attaquant, Karl-Heinz Rummenigge était un bon dribbleur et se distinguait également par sa rapidité et la puissance de ses tirs. C’est au Bayern Munich que sa carrière a explosé. Il y a inscrit 162 buts en dix ans, avant de quitter le club bavarois pour rejoindre l’Inter Milan. À l’époque, le transfert a fait les gros titres de la presse internationale : le club italien a versé pas moins de 11 millions de marks à Munich. Le chiffre d’affaires annuel du Bayern s’élevait au début des années 80 à environ 16 millions de marks, il atteint à présent 350 millions d’euros. En 1980 et 1981, Rummenigge a été sacré meilleur footballeur européen. Il a porté 95 fois le maillot de l’équipe nationale d’Allemagne, sous lequel il a signé 45 buts. En 1980, il a remporté le Championnat d’Europe, puis il a emmené la “Mannschaft” jusqu’à la deuxième place de la Coupe du Monde de la FIFA™ en 1982 et 1986, les deux fois en tant

que capitaine. Depuis 1991, Rummenigge, aujourd’hui âgé de 59 ans, fait partie de la direction du Bayern Munich ; en 2002, il est devenu président du conseil d’administration du club, fraîchement converti en société anonyme. Après l’affaire de fraude fiscale impliquant le président Uli Hoeness en 2014, Rummenigge est devenu le nouveau visage du Bayern. Contrairement à Hoeness, homme d’affaires fonctionnant à l’affect et se fiant souvent à son intuition pour prendre ses décisions, Rummenigge est plutôt un dirigeant rationnel, qui s’appuie sur son esprit d’analyse. À l’été 2012, c’est lui qui a recruté Matthias Sammer comme directeur sportif. Rummenigge est marié et père de cinq enfants aujourd’hui adultes. Il s’investit toujours énormément dans le football. Depuis 2008, il est également à la tête de l’Association des Clubs Européens. sca

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HISTOIRE

Joueurs phares sur le ­c ontinent rouge Gordon Nunn, Bob Lawrie, Alan Johns et Reg Date (de g. à d.).

L’Australie prend Date comme modèle

C

harismatique et fantasque hors des terrains, Reg Date possède un bilan incroyable : depuis ses débuts en 1937, alors adolescent gringalet, jusqu’à sa dernière sortie en 1954, il a signé un impressionnant total de 664 buts, en club et en sélection. “Le meilleur joueur australien avec ou contre qui j’ai eu l’occasion de jouer”, assure Joe Marston, précurseur à l’époque parmi les footballeurs australiens ayant réalisé un superbe parcours en Angleterre, des décennies avant que ses compatriotes ne l’imitent. Pourtant Date, originaire de Newcastle et décédé il y a 20 ans à l’âge de 74 ans, est à peine connu, même dans le milieu du football australien, et encore moins en dehors. Cela s’explique en partie par l’époque durant laquelle il a évolué, la couverture médiatique y étant alors beaucoup plus limitée qu’aujourd’hui. Pendant cette période, l’Australie n’accordait que très peu d’importance au football, une situation qui a perduré jusqu’à il y a une dizaine d’années. Ce manque de reconnaissance est également dû au caractère de cet homme qui cherchait à éviter le feu des projecteurs et à suivre sa propre route. Date travaillait comme mineur en semaine et possédait aussi un pub dans un quartier difficile, non loin des docks de Newcastle. Il était également connu pour prendre part à des matches de boxe, même au cours de ses dernières années de vie. “C’était un joueur formidable, un super mec, mais qu’est-ce qu’il buvait !”, admet Marston. “Les sélectionneurs n’ont jamais aimé Reggie. C’était un électron libre, ils n’arrivaient pas à le gérer.”

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T H E F I FA W E E K LY

Un héros local À cette époque, le football pouvait être particulièrement physique, un cadre qui convenait parfaitement à Date, à la fois trapu et puissant. Malgré sa nature espiègle et un style de jeu physique, Date était reconnu pour sa technique et sa finesse mais aussi pour son esprit d’équipe et des valeurs sportives d’un autre temps. “Je n’ai jamais vu personne montrer autant de fair-play sur le terrain”, assurait ainsi Jack Mathews, rédacteur en chef au service des sports du ­Newcastle Morning Herald and Miners’ Advocate, suite au départ en retraite de Date. “C’était le plus brillant, spectaculaire et dangereux face à ses opposants. Il avait toutes ces qualités mais pensait toujours à l’équipe et refusait de se mettre en avant.” Date aurait décliné des offres des clubs de Cardiff City et des Glasgow Rangers. S’il avait accepté, il aurait devancé de plusieurs années Marston dans sa décision de rejoindre sa mère patrie. Reg Flewin, capitaine du onze d’Angleterre qui a réalisé une tournée australienne en 1951, a dit de Date : “Il aurait été une vedette dans une équipe anglaise”. Date n’a jamais bénéficié d’un entraîneur étant plus jeune. Il a grandi dans une banlieue éloignée de Newcastle, une ville ouvrière où les principaux employeurs étaient les industries du charbon et de l’acier. Ceci explique sans doute pourquoi Newcastle a été la terre d’accueil du football australien dans les années 1930 et 1940. L’équipe locale de Date, Wallsend, était au cœur du jeu dans la ville. Son stade, ­Crystal Palace, accueillait ainsi les matches internationaux

Jack Pollard’s Soccer Records

L’histoire du football recèle de très grands joueurs qui, pour d ­ iverses raisons, n’ont jamais atteint le statut de star. L’un d’entre eux était Reg Date.


HISTOIRE

664 buts Pour beaucoup, Reg Date (à d.) était le meilleur joueur d’Australie entre 1937 et 1953.

Laurie Schwab collection / Deakin

durant cette période. Il a inscrit des centaines de buts au niveau junior. Au cours d’une saison, il aurait même signé sept buts ou plus à chaque fois qu’il se trouvait sur le terrain. Wallsend n’a alors pas tardé à le remarquer et Date, âgé de 16 ans, a fait naturellement son entrée dans le monde agité du football professionnel dans une ville ouvrière. Son talent et sa forte personnalité ont rapidement fait de lui un héros local. Il a passé toute sa carrière dans ce club, à l’exception de trois saisons prolifiques auprès de la meilleure formation de Sydney, Canterbury. Au cours d’une saison, il y a marqué 73 buts, un record qui ne sera sûrement jamais dépassé.

“Reg était trop franc. Il n’a fait partie d’aucune des deux tournées en Nouvelle-Zélande en 1948 et en Afrique du Sud en 1950, alors qu’il aurait dû y figurer et être le premier choisi pour y participer.” L’Australie a produit de nombreux bons joueurs ces dernières années, mais il faut sans aucun doute remonter au meilleur d’entre eux pour retracer les origines des Socceroos. Un mineur au tempérament de feu, peu intéressé par la gloire, qui voulait simplement jouer à un jeu qu’il adorait. Å Peter Smith

Une gloire éphémère Malheureusement, la carrière de Date au sein de la sélection nationale a été brève, même si elle s’est étalée sur six ans. Il n’a joué que cinq matches internationaux complets, tous s’étant déroulés sur un seul mois, en 1947. Cependant, Date a pu démontrer son talent en signant son premier but après tout juste quatre minutes contre l’Afrique du Sud. Il allait par la suite porter son total à huit buts en cinq rencontres. La Deuxième Guerre mondiale et le nombre limité de matches internationaux disputés par l’Australie expliquent en partie pourquoi Date n’a que très peu porté le maillot vert et or. Toutefois, d’après ses contemporains, ses problèmes avec l’autorité ont joué un rôle tout aussi important. “Il était le meilleur joueur durant cette période, cela ne fait aucun doute”, juge Frank Parsons, attaquant australien de l’époque. T H E F I FA W E E K LY

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Football breaks down barriers Football builds bridges. It has a unique power to inspire friendship, respect and equality. FIFA’s Say No To Racism campaign is part of our commitment to tackle all forms of discrimination in football. Everyone should have the right to play and enjoy football without fear of discrimination. Say no to racism. For more information visit FIFA.com


TRIBUNE

COUP DE PROJEC TEUR

INFORMATIONS GÉNÉR ALES Pays : Côte-d’Ivoire Trigramme FIFA : CIV Confédération : CAF Continent : Afrique Capitale : Yamoussoukro

Talents cachés Annette Braun

Mario Wagner / 2Agenten

A

ux quatre coins du globe, des millions d’enfants jouent au football. Parmi eux, rares seront ceux qui auront la chance de faire de cette passion un métier. Pour la plupart d’entre eux, cette envie restera un doux rêve. Outre la discipline et la chance de se trouver au bon endroit au bon moment, le talent joue lui aussi un rôle déterminant. Bénis sont donc ces footballeurs qui ont la chance de posséder un peu de tout cela à la fois. Il peut alors sembler quelque peu injuste de voir certains joueurs qui, en plus d’une belle dextérité balle au pied, affichent des talents supplémentaires. Des talents qui peuvent parfois sembler surprenants. Bastian Schweinsteiger, la nouvelle recrue de Manchester United, aurait par exemple pu devenir skieur professionnel. Il aime raconter que, alors qu’il était adolescent, il a battu lors d’une course son ami Felix Neureuther, meilleur skieur allemand de son état. Schweinsteiger fait également preuve d’une certaine habileté devant les paniers et, du temps où il évoluait encore au Bayern Munich, on le voyait régulièrement dans les tribunes lors des matches de l’équipe de basketball du club. Andreï Archavine, qui depuis cet été défend les couleurs du Kouban Krasnodar, rencontre quant à lui un succès certain dans le monde de la mode. Parallèlement à sa carrière de footballeur, il a étudié le stylisme, avant tout pour rencontrer des filles, comme il l’a un jour lui-même reconnu. Aujourd’hui, la gent féminine profite de la ligne de vêtements qu’il

a lui-même créée. Plutôt que de dessiner des robes, l’attaquant d’Arsenal Theo Walcott préfère de son côté écrire et a déjà publié plusieurs livres pour enfants. De quoi parlent ses histoires ? D’un garçon prénommé T.J. dont le plus grand rêve est de devenir footballeur professionnel, bien sûr. L’international italien Mario Balotelli a, lui, surpris tout le monde il y a deux ans en interprétant au piano l’hymne de son pays pour son collègue Andrea Pirlo. Les footballeurs sont d’ailleurs nombreux à avoir un faible pour la musique. Difficile en effet d’imaginer aujourd’hui un avant-match sans la présence sur leurs oreilles de ces casques encombrants. Sans compter les joueurs qui s’essaient eux-mêmes à pousser la chansonnette. Kevin Keegan, dont la chanson “Head Over Heels in Love” a figuré en tête des ventes en 1979, fait partie de ceux-là. Ou encore l’équipe d’Allemagne qui en 1990 a entonné “Wir sind schon auf dem Brenner” aux côtés d’Udo ­Jürgens. À chacun de juger du talent vocal de ces joueurs. Mais le fait est qu’après cet enregistrement, la Nationalmannschaft a remporté le titre mondial. Å

INFORMATIONS GÉOGR APHIQUES Superficie : 322 461 km² Point culminant : Mont Nimba 1 752 m Façade maritime : Océan Atlantique

FOOTBALL MASCULIN Classement FIFA : 21e position Coupe du Monde : 3 participations 2006, 2010, 2014 Meilleure performance : 1er tour 2006, 2010, 2014

FOOTBALL FÉMININ Classement FIFA : 67e position Coupe du Monde : 1 participation 2015 Meilleure performance : 1er tour, 2015

DERNIERS RÉSULTATS Hommes : Gabon - Côte-d’Ivoire 0:0 14 juin 2015 Femmes : Côte-d’Ivoire - Zimbabwe 3:0 (défaite par forfait) 19 juillet 2015

INVES TISSEMENTS DE L A FIFA La rubrique hebdomadaire de la rédaction de The FIFA Weekly

Depuis 2002 : 4 728 279 USD T H E F I FA W E E K LY

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LE MIROIR DU TEMPS

T

H

E

N

Guadalajara, Mexique

1970

imago

Les internationaux allemands Siggi Held (à g.) et Berti Vogts lors d’une pause pendant la Coupe du Monde de la FIFA™.

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T H E F I FA W E E K LY


LE MIROIR DU TEMPS

N

O

W

Crans-Montana, Suisse

2015

Dominic Steinmann/Keystone

Daniel Hoegh (à g.) et Marc Janko lors d’une pause pendant le stage d’avant-saison du FC Bâle.

T H E F I FA W E E K LY

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FIFA PARTNER


L’A R T D U F O O T B A L L

LE S DÉC L AR AT ION S DE L A SEM AINE

Des oiseaux et des hommes

“Ce soir, j’ai envie de l’embrasser.” Louis van Gaal ému par le doublé de Memphis Depay contre le Club Bruges

Ronald Düker

“Si la Lazio a dépensé autant d’argent, c’est que je le vaux bien.” Sergej Milinkovic-Savic évoque son transfert à la Lazio

“Il manque de l’enthousiasme et ­s urtout de la qualité. On doit être capable de battre Newcastle à ­d omicile. Si on veut gagner le championnat, il faut être en mesure de gagner ce genre de matches.” Paul Scholes parle de son ancien club,

© Andreas Gursky

Q

ue voit un oiseau qui survole un stade de football pendant la finale de l’Euro ? Une chose est sûre, il ne voit pas du tout la même chose que les spectateurs assis devant leurs postes de télévision qui profitent des gros plans et des ralentis proposés par les chaînes. Il ne voit pas non plus la même chose que les joueurs qui se font face sur la pelouse et n’ont pas la chance de pouvoir s’élever dans les airs afin d’avoir une vue d’ensemble du terrain. Pour se faire une idée de ce à quoi ressemble une finale de l’Euro vue du ciel, il suffit de jeter un œil aux photos d’Andreas Gursky, du moins celles appartenant à la série intitulée “EM Arena” et réalisées en 2000. Bien avant que les chaînes de télévision utilisent cette perspective pour filmer les matches (la première fois remonte à 2005, à l’occasion de la Coupe des Confédérations de la FIFA™), Gursky a conféré une dimension artistique à ce mode de perception du football. Difficile de prendre aujourd’hui la mesure de la fascination suscitée par les photographies de Gursky il y a quinze ans. Entretemps, nous nous sommes en effet habitués à ces visualisations complexes qui nous permettent d’appréhender un match en plongée totale et de mieux analyser certains enchaînements ou renversements du jeu se déroulant sur la pelouse. Le regard de Gursky est celui d’un dieu qui serait dépourvu de toute sensibilité. Les joueurs de chaque équipe perdent tout caractère individuel et se fondent dans la masse. Vus d’en haut, ils se ressemblent tous : il n’y a plus de stars, les corps sont tous les mêmes, sans parler des visages de-

Manchester United

venus invisibles. On ne distingue plus que des silhouettes occupant une fonction au sein d’un système. Ils ne sont rien de plus que de simples éléments constitutifs formant une structure qui donne naissance au football dans sa globalité. Gursky est connu pour ses photographies où les différents éléments se fondent dans l’étendue ornementale de l’œuvre. Sur ses prises de vue réalisées à l'intérieur de bibliothèques, les livres ne sont plus que de petits points ressemblant à des pixels. Le même phénomène se produit avec des sucreries qui s’entassent dans les rayons d’un supermarché, ou avec les appartements de la façade d’un immense immeuble, semblables à des cages à lapin, ou encore avec les centaines de courtiers qui se tiennent devant les écrans de la Bourse de Chicago. Que voit un oiseau lorsqu’il pose les yeux sur une photographie de Gursky intitulée “EM Arena” ? Sans doute pas grand-chose, puisqu’il n’est pas dressé à s’intéresser de près aux êtres humains et encore moins aux joueurs de football. L’animal distingue peut-être seulement les lignes parallèles laissées par la tondeuse à gazon. L’homme, lui, voit un match figé, surtout s’il est amateur de football. Et c’est peut-être justement cela qui fait le charme de ces photos : elles donnent envie de dépasser cet état, d’appuyer sur la touche play afin que le match puisse enfin reprendre son cours et que les joueurs puissent poursuivre leur mouvement suspendu par l’appareil du photographe. Car pour que le football reste le plus beau sport du monde, il faut que le ballon roule. Tout le monde sait cela. Å

“Il est parti par la porte de derrière, alors que toutes les portes étaient ouvertes et que le tapis rouge était déroulé.” L'entraîneur français Élie Baup revient sur le départ de Marcelo Bielsa de Marseille

“Gigi est-il le plus grand gardien italien de tous les temps ? Non, il est le meilleur de sa génération. Le plus grand, c’est Zoff. À mon époque, il y avait Zenga, puis Peruzzi. Mais Buffon est un excellent gardien. Il peut encore rejoindre Zoff. Il pourrait disputer une Coupe du Monde à 40 ans. Il est en forme et il joue bien. J’espère qu’il sera du voyage en Russie.” Stefano Tacconi, ancien gardien de but italien

“Pourquoi ? Certains clubs déçoivent depuis quinze ans et ils ne changent pas d’entraîneur pour autant.” La réponse de José Mourinho lorsqu’on lui ­demande s’il est surpris de voir Manuel Pellegrini signer un nouveau contrat à Manchester City T H E F I FA W E E K LY

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LE TOURNANT

“Au début, j’étais inquiet” Manuel Pascali a joué sept ans en Écosse. Mais soudain, son salaire n’a plus suffi. Il lui a fallu rentrer en Italie.

A.S. Cittadella

S

ept ans. Pour quelqu’un comme moi, c’est une éternité. Avant d’arriver en Écosse, je n’avais jamais passé plus de deux saisons dans le même club. Pourtant, c’est le temps qu’a duré mon aventure avec Kilmarnock en Premier League écossaise : sept ans. Mais toutes les histoires ont une fin, même les plus belles. J’ai débarqué dans l’East Ayrshire en 2008, après un passage très réussi à Foligno en Serie C1 italienne. J’avais contribué à la promotion en Serie B et j’avais eu la chance de côtoyer des joueurs comme Massimo Volta, Marco Parolo ou Fabrizio Cacciatore, qui sont tous en Serie A aujourd’hui. Dès que je suis arrivé à Kilmarnock et en Écosse, je me suis senti chez moi. Killie sera toujours mon équipe, même si j’ai été très heureux dans les autres clubs où je suis passé. J’ai disputé plus de 200 matches sous les couleurs de Kilmarnock et j’en ai porté le brassard de capitaine lors des quatre dernières saisons. Le temps fort de mon séjour restera notre triomphe historique en finale de la Coupe de la Ligue 2012. Quand je reviens de l’entraînement le samedi, je regarde tout de suite le résultat de Kilmarnock. Pourtant, au mois de février dernier, l’entraîneur a été limogé. Nous n’avions pris que trois points en huit matches et notre place parmi l’élite était menacée. À ce moment-là, les dirigeants m’ont dit qu’il n’y avait plus de place pour moi dans l’équipe. J’étais le capitaine, mais ils m’ont fait savoir que si je voulais prolonger, je devrais accepter une baisse de 60 pour cent de mon salaire et payer moi-même le loyer de mon appartement. Je n’exagère pas en disant que j’aurais eu bien du mal à joindre les deux bouts et atteindre la fin du mois. La décision n’a pas été facile à prendre, mais compte tenu de tous ces éléments et du fait qu’un de mes proches était tombé malade, j’ai choisi de rentrer en Italie. Au début, j’étais inquiet. Je ne connaissais pas la nouvelle Lega Pro et j’ai dû faire face à mes doutes. Pourtant, j’étais content de revenir chez moi pour découvrir une division dont j’ignorais tout. J’avais envie de prouver à tout le monde (et surtout à moi-même), que j’avais ma place là-bas. Après un mois et demi, je peux dire que je prends beaucoup de plaisir. Je sais qu’il me reste

encore beaucoup de bonnes années et j’ai très envie de réussir quelque chose de spécial. J’ai toujours pensé que le succès était à portée de main, à condition de travailler dur pour l’obtenir. Cet état d’esprit m’a permis de mener une carrière dont je peux être fier. Tout ce que je veux, c’est que l’histoire se prolonge encore un peu. Cittadella est un club convivial et familial. Ici, tout le monde respire le football. Je ne suis là que depuis un mois, mais les dirigeants m’ont déjà proposé une prolongation de contrat. C’est la preuve que j’ai encore quelque chose à offrir à ce sport et même à Kilmarnock, où je compte bien revenir un jour, cette fois en tant qu’entraîneur. Å propos recueillis par Emanuele Giulianelli

Nom Manuel Pascali Date et lieu de naissance 9 septembre 1981, Milan (Italie) Poste Milieu de terrain / défenseur central Carrière de joueur 2000–2002 Sant’Angelo 2002–2003 Alessandria 2003–2005 Pizzighettone 2005–2007 Carpenedolo 2007–2008 Parma 2007–2008 Foligno (prêt) 2008–2015 Kilmarnock Depuis 2015 Cittadella Principaux titres Coupe de la Ligue écossaise 2012

Dans la rubrique “Le Tournant”, de grands noms du football reviennent sur les moments qui ont marqué leur vie. T H E F I FA W E E K LY

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CLASSEMENT MONDIAL MASCULIN

Leader Entrées dans le Top 10 Sorties du Top 10 Nombre total de matches disputés Équipes avec le plus grand nombre de matches Plus grande progression en termes de points Plus grande progression en termes de places Plus grand recul en termes de points Plus grand recul en termes de places P osition Équipe

+/- Points

Argentine (inchangé) Chili (10e, + 1) Pays-Bas (12e, - 7) 29 Jamaïque, Mexique, Panama, États-Unis (6 matches chacun) Albanie (+ 166) Jamaïque (+ 21) Allemagne (- 185) Serbie (- 23)

P osition Équipe

1 Argentine

0 1425

55 Jamaïque

2 Belgique

1 1244

3 Allemagne

+/- Points

P osition Équipe

21

596

108 Guatemala

56 Trinité-et-Tobago

8

595

-1 1226

56 Japon

-6

Dernière mise à jour : 6 août 2015 +/- Points

P osition Équipe

+/- Points

-3

299

163 Timor oriental

2

110 Salvador

-22

289

164 Bhoutan

2

128

595

111 Namibie

3

284

165 Suriname

-2

124 124

130

4 Colombie

0 1218

58 Paraguay

-2

588

112 Bahreïn

1

282

165 Indonésie

-1

5 Brésil

1 1186

59 RD Congo

1

555

113 Mauritanie

15

273

167 Nouvelle-Calédonie

0

118

6 Portugal

1 1177

60 Guinée

-2

552

114 Bénin

-18

269

168 Malaisie

0

116

7 Roumanie

1 1166

61 Australie

-2

551

115 St-Vincent-et-les-Grenadines

0

268

169 République centrafricaine

1

111

8 Angleterre

1 1157

62 Guinée équatoriale

1

546

116 Kenya

0

266

170 Bangladesh

-1

102

9 Pays de Galles

1 1155

63 Mali

-2

545

117 Syrie

0

259

171 Pakistan

1

101

1 1124

64 Gabon

1

544

118 Palestine

1

255

172 Tchad

1

100

10 Chili 11 Espagne

1 1110

65 Panamá

-3

528

119 Saint-Kitts-et-Nevis

12 Pays-Bas

-7 1032

66 Serbie

-23

523

119 Cuba

1

254

173 Dominique

1

98

-15

254

174 Yémen

-3

96 90

13 Croatie

1 1023

67 Bolivie

-1

515

121 Botswana

-1

253

175 Maldives

1

14 Slovaquie

1 1016

68 Norvège

-1

495

122 Madagascar

0

251

176 Îles Vierges américaines

-1

88

14 Autriche

1 1016

69 Bulgarie

-1

489

123 Belize

-5

242

177 Laos

0

86

16 Italie

1 1001

70 Émirats arabes unis

-1

484

124 RDP Corée

5

240

178 Montserrat

0

74

17 Suisse

1

997

71 Burkina Faso

1

482

125 Philippines

-1

239

179 Chinese Taipei

0

72

18 Uruguay

-5

988

72 Afrique du Sud

-2

478

126 Koweït

-3

237

180 Cambodge

1

66

19 Algérie

0

941

73 Zambie

-2

465

127 Moldavie

-3

236

181 Maurice

-1

63

20 République tchèque

0

933

74 Ouganda

-1

463

128 Lesotho

3

229

182 Sri Lanka

1

62

21 Côte d’Ivoire

0

912

75 Îles Féroé

-1

456

129 République dominicaine

-3

224

183 Brunei

1

61

14

888

76 Ouzbékistan

-1

452

130 Liban

0

223

184 Népal

1

57

23 France

-1

882

77 Monténégro

4

423

131 Sainte-Lucie

-4

220

185 Seychelles

1

56

24 Islande

-1

877

78 Estonie

4

420

132 Swaziland

6

218

186 Comores

1

50 50

22 Albanie

25 Danemark

-1

876

79 RP Chine

-2

416

132 Burundi

-1

218

186 Tahiti

2

26 Mexique

14

838

80 Togo

3

415

134 Afghanistan

0

212

188 Macao

-7

49

27 Ghana

-2

827

81 Honduras

-1

409

135 Bermudes

1

209

189 São Tomé-et-Principe

0

48

28 Bosnie-et-Herzégovine

-2

819

82 Chypre

3

391

135 Nouvelle-Zélande

1

209

189 Îles Caïmans

0

48

29 USA

5

816

82 Maroc

2

391

137 Aruba

-2

201

191 Îles Salomon

0

47

30 Ukraine

-3

791

84 Haïti

-5

387

138 Barbade

3

198

192 Saint-Marin

0

40 33

31 Russie

-3

782

85 Irak

1

386

139 Thaïlande

1

197

193 Turks et Caicos

0

32 Écosse

-3

774

86 Lettonie

1

377

140 Tanzanie

-1

194

194 Îles Vierges britanniques

0

27

33 Pologne

-3

769

87 Soudan

3

375

141 Kazakhstan

1

193

195 Soudan du Sud

0

22 20

34 Tunisie

-2

768

88 Arménie

1

373

142 Gambie

1

191

196 Vanuatu

1

35 Hongrie

-4

763

89 Angola

3

371

142 Guinée-Bissau

-9

191

197 Samoa

-1

19

36 Équateur

-1

758

89 Finlande

1

371

144 Nicaragua

-1

188

198 Fidji

1

17

37 Suède

-4

752

91 Rwanda

-13

369

145 Luxembourg

1

187

198 Tonga

-1

17

38 Costa Rica

3

728

92 Jordanie

0

357

146 Guam

8

185

200 Samoa américaines

1

12

39 Sénégal

0

722

93 Arabie saoudite

-1

351

147 Liechtenstein

0

182

201 Papouasie-Nouvelle-Guinée

1

9

40 Irlande du Nord

-3

721

94 Libye

2

345

148 Curaçao

1

173

201 Andorre

1

9

41 Iran

-3

718

95 Qatar

1

344

149 Turkménistan

3

172

203 Érythrée

1

8

42 Cameroun

0

667

96 Belarus

4

341

150 Porto Rico

0

169

204 Mongolie

1

6

43 Congo

4

666

97 Mozambique

-2

339

151 Hong Kong

3

168

204 Somalie

1

6

44 Grèce

0

661

98 Malawi

10

335

152 Guyana

7

167

206 Djibouti

1

4

45 Turquie

3

627

99 Éthiopie

2

330

153 Vietnam

-10

166

206 Îles Cook

1

4

46 Slovénie

3

626

99 Oman

3

330

154 Géorgie

-1

165

208 Anguilla

1

0

47 Israël

4

620

101 Canada

2

323

155 Singapour

-5

162

208 Bahamas

-8

0

48 Venezuela

-3

617

102 Niger

-6

312

156 Kirghizistan

1

160

0

160

-10

159

49 Pérou

-3

612

103 ARY Macédoine

2

311

156 Inde

50 Cap-Vert

2

608

104 Sierra Leone

7

304

158 Tadjikistan

50 République d’Irlande

2

608

105 Antigua-et-Barbuda

2

303

159 Malte

-1

157

52 Égypte

3

606

106 Azerbaïdjan

2

302

160 Grenade

0

153

53 Nigeria

4

601

107 Lituanie

3

301

161 Liberia

0

150

54 République de Corée

-2

599

108 Zimbabwe

4

299

162 Myanmar

0

142

38

T H E F I FA W E E K LY

http://fr.fifa.com/worldranking/index.html


PUZZLE

Revue hebdomadaire publiée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA)

Président Joseph S. Blatter

1

2

8

FACILE

8

9 1

Secrétaire Général Jérôme Valcke

6

Directeur de la Communication et des Affaires publiques Nicolas Maingot (a. i.)

3

9

8

1

3

5

1

5

6

3

3

7

1

5

3

9 1

Ont contribué à ce numéro Steve Freekins, Emanuele Giulianelli, Mark Gleeson, Peter Smith Assistante de rédaction Alissa Rosskopf

4

2

3

7

5

2

3

Production Hans-Peter Frei

7 1

9

4

6

5

2

2 8

6 4

3

7

5

5

1

3

2

7

6

DIFFICILE

7

5

3

7

Contact feedback-theweekly@fifa.org

9

3 9

9

6

7

Internet www.fifa.com/theweekly

5

1 4

La reproduction des photos et des articles, y compris sous forme d’extraits, est interdite, sauf accord de la rédaction et sous réserve de la mention “The FIFA Weekly, © FIFA 2015”. La rédaction n’a aucune obligation de publier des textes ou des photos non sollicités. La FIFA et le logo FIFA sont des marques déposées par la FIFA. Produit et imprimé en Suisse. Les opinions exprimées dans The FIFA Weekly ne reflètent pas nécessairement celles de la FIFA.

5

MOYEN

Collaborateurs réguliers Ronald Düker, Luigi Garlando, Sven Goldmann, Andreas Jaros, Jordi Punti, Thomas Renggli, David Winner, Roland Zorn

Impression Zofinger Tagblatt AG

9

6

6

Correction Nena Morf (responsable), Martin Beran, Kristina Rotach

Traduction www.sportstranslations.com

1

2

Conception artistique Catharina Clajus

Responsables de projet Bernd Fisa, Christian Schaub

2

3

7

2

8

4

4

Rédaction Alan Schweingruber (rédacteur en chef adjoint), Annette Braun, Sarah Steiner

Mise en page Richie Krönert (responsable), Tobias Benz, Susanne Egli

7

9

Rédacteur en chef Perikles Monioudis

Service photo Peggy Knotz, Andreas Wilhelm (adjoint)

3

6 8

7 1

3 8

6

5

8 1

3

2

1 4

T H E F I FA W E E K LY

Puzzles courtesy: opensky.ca/sudoku

Éditeur FIFA, FIFA-Strasse 20, Case postale, CH-8044 Zurich Téléphone +41-(0)43-222 7777, Fax +41-(0)43-222 7878

Le but du jeu est de remplir la grille avec des chiffres de 1 à 9, qui ne se trouvent jamais plus d’une fois dans la même ligne, la même colonne ou le même carré de 3x3.

39


FOOTBALL FOR HOPE

Football for Hope témoigne de notre engagement pour bâtir un meilleur avenir à travers le football. Nous avons soutenu à ce jour plus de 550 projets communautaires socialement responsables qui utilisent le football comme outil de développement social afin d’améliorer les conditions de vie et les perspectives d’avenir des jeunes et des communautés dans lesquels ils évoluent. Rendez-vous à la rubrique Développement durable sur FIFA.com pour en savoir plus.


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