The FIFA Weekly Edition #37

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N o 37/2015, 18 SEPTEMBRE 2015

ÉDITION FR ANÇAISE

Fédération Internationale de Football Association – Depuis 1904

BORUSSIA MÖNCHENGLADBACH

TOUJOURS VERT NIGERIA ENYIMBA VISE LE TITRE

TONI POLSTER TRIOMPHE APRÈS LE VIDE

MONGOLIE DE GRANDES ATTENTES GRÂCE AU FUTSAL W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY


L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

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Borussia Mönchengladbach En pleine crise, on repense à la grande époque de Netzer et Weisweiler. Où en est le club aujourd’hui ? Alan Schweingruber est allé enquêter dans les coulisses de ce représentant allemand en Ligue des Champions.

Amérique du Nord et Centrale 35 membres www.concacaf.com

Amérique du Sud 10 membres www.conmebol.com

P ortugal Jesús Corona n’a pas raté ses débuts au FC Porto : le Mexicain a signé un doublé pour sa première sortie. Après des années de vaches maigres, les supporters attendent un titre cette saison.

Toni Polster L’ancien attaquant autrichien se souvient du match de qualification pour la Coupe du Monde contre la RDA, en 1989. “Malgré mes trois buts, j’ai ressenti un grand vide.”

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Islande L’équipe nationale vole de succès en succès, grâce notamment à l’excellent travail de formation réalisé en Úrvalsdeild. (En photo: Patrick Pedersen)

Toujours vert Notre photo de couverture a été prise le 11 septembre 2015 dans le virage nord du Borussia-Park. Mönchengladbach s’est incliné 3:0 contre le HSV à cette occasion.

The FIFA Weekly App Le FIFA Weekly, magazine de la FIFA, paraît chaque vendredi en quatre langues. Il est également disponible gratuitement pour votre smartphone ou tablette. http://fr.fifa.com/mobile 2

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Coupe du Monde des Clubs de la FIFA

Coupe du Monde U-17 de la FIFA

10 – 20 décembre 2015, Japon

17 octobre – 8 novembre 2015, Chili

FA of Iceland / ksi, Mark Leech / Offside

Mareike Foecking


L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

Europe 54 membres www.uefa.com

Afrique 54 membres www.cafonline.com

Asie 46 membres www.the-afc.com

Océanie 11 membres www.oceaniafootball.com

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Mongolie Dans ce pays au climat glacial, la nécessité est devenue une force : la fédération mise sur le futsal.

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Stephan Lichtsteiner “Compte tenu de nos qualités, remporter l’Euro me paraît faisable”, estime l’international suisse dans nos colonnes.

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Laurence Griffiths / Getty Images, MFF

Historique Le 10 septembre 1985, le sélectionneur écossais Jock Stein décède juste après le coup de sifflet final.

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Š 2015 adidas AG. adidas, the 3-Bars logo and the 3-Stripes mark are registered trademarks of the adidas Group.

# B E T H E D I F F E R E N C E


À DÉCOUVERT

Hier et aujourd’hui L

Mario Wagner / 2Agenten

es clubs historiques sont de plus en plus nombreux, pour la simple raison que l’âge du football tel que nous le connaissons ne fait qu’augmenter. La première de ces formations, le Sheffield Football Club, a été fondée le 24 octobre 1857. Depuis, des clubs de football ont vu le jour aux quatre coins du globe et ce n’est pas près de cesser. Ceux qui ont existé dès le début de cette évolution sont aujourd’hui les garants de la tradition. Le Borussia Mönchengladbach est l’un de ces clubs historiques, pas seulement parce qu’il a derrière lui un long passé. Fondé en 1900, ce club de Bundesliga allemande, qui participe actuellement à la Ligue des Champions, a connu l’une de ses heures de gloire dans les années 70, lorsqu’il comptait dans ses rangs des joueurs de premier plan comme Jupp Heynckes, Berti Vogts, Günter Netzer ou Rainer Bonhof. Les Poulains de Mönchengladbach ont alors dominé le championnat allemand pendant plusieurs années et imposé une rude concurrence au Bayern Munich. Qu’en est-il aujourd’hui de cette rivalité ? Comment le Borussia a-t-il évolué ? Notre rédacteur Alan Schweingruber s’est rendu à Mönchengladbach pour mener l’enquête. Å Perikles Monioudis

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Pfeil / imago

Les légendes du Borussia En partant de la gauche : Berti Vogts, Jupp Heynckes, Günter Netzer, Rainer Bonhof et Christian Kulik (octobre 1971).

LES ANNÉES 70 DANS LA TÊTE 6

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Il fut un temps où le Borussia Mönchengladbach rivalisait avec le Bayern Munich. Aujourd’hui encore, le club vit de la notoriété acquise dans les années 70, comme nous l’écrit Alan Schweingruber. Photos : Mareike Foecking.


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Le Borussia en crise Tony Jantschke après la sévère défaite 3:0 contre le HSV (septembre 2015).

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ucien Favre est sur le point d’arriver. Plus que quelques minutes et il devrait être là. Il entrera alors par la porte de gauche ou celle de droite, sans doute un peu tendu, saluera en passant quelques-unes des personnes présentes, s’assiéra ensuite bien sagement à côté du directeur sportif Max Eberl et observera l’assistance d’un air pensif, en attendant que le directeur de la communication déclare la

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Soutien venu d’en-haut “Marientreue 1900” est le seul club de supporters du Borussia à prendre place avant le début des matches.

conférence de presse ouverte. Cet après-midi, une petite trentaine de journalistes et de photographes ont fait le déplacement. Assister le ventre vide à cet événement organisé par le Borussia Mönchengladbach est sans doute à mettre sur le compte du manque d’expérience. Il aurait été préférable de faire soi-même un peu de sport le matin avant de s’octroyer un petit-déjeuner copieux car l’odeur de pommes de terre cuites et de viande grillée qui flotte dans la pièce n’est pas vraiment propice à la concentration. On aimerait pourtant réfléchir dès à présent aux questions importantes auxquelles Lucien Favre répondra d’ici quelques minutes. Le Borussia va-t-il connaître une descente aux enfers après le fantastique parcours de la saison passée (3e place en championnat) ? L’équipe estelle en mesure de tirer son épingle du jeu en Ligue des Champions face à Manchester City, au 8

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À tous les étages du Borussia-Park sont accrochées d’anciennes photos. Un peu comme si elles voulaient nous dire : Regardez, c’est comme ça qu’il faut faire ! C’est comme ça qu’on gagne un match ! FC Séville et à la Juventus ? Mönchengladbach a-t-il les moyens de se montrer ambitieux ou bien devra-t-on se contenter pendant les prochaines années de résultats plus modestes ?

Lucien Favre entre par la porte qui relie la salle de musculation à la salle de presse. Sur le chemin menant à l’estrade, il salue rapidement quelques personnes et parcourt la salle des yeux avant de s’asseoir à côté du directeur sportif, la mine pensive. Ce sont parfois les détails qui contribuent à faire changer le cours des choses. Lucien Favre exprimerait cela autrement. L’homme est perfectionniste, méticuleux. Il dirait : si un élément, aussi petit soit-il, ne s’intègre pas à l’ensemble, alors la machine ne peut pas fonctionner. Cette philosophie est à la base du travail du technicien suisse qui a été à la tête de six équipes différentes. Échallens, Yverdon, le Servette Genève et le FC Zurich dans son pays d’origine, le Hertha Berlin et le Borussia Mönchengladbach en Allemagne. Son ascension est remarquable. Il arrive en effet que même les pronostics les plus fous se réalisent. En Suisse romande, là où Favre a fait ses premiers pas d’entraîneur, ses méthodes d’entraînement originales font rapidement parler d’elles. Chaque joueur reçoit des instructions bien précises. Tout est minuté, planifié à l’avance. Sa réputation fait rapidement le tour du pays et les spécialistes se rendent sur place pour voir de plus près comment travaille ce Favre dont tout le monde parle. Les gens disent qu’un nouveau Ottmar Hitzfeld est né. Aujourd’hui, Favre n’est pas encore Hitzfeld. Mais il est bien parti pour le devenir. Après quatre années passées sur le banc du Borussia Mönchengladbach, il a conduit son équipe en Ligue des Champions. Le succès est d’autant plus impressionnant qu’au printemps 2011, le club était passé à deux doigts de la relégation. Quand on lui demande ce qu’il pense de Favre, le directeur sportif du Borussia, Max Eberl, répond : “Ce ne serait vraiment pas dans notre intérêt qu’il parte. Quand on me demande ce que je pense des qualités d’entraîneur de Favre, je dis toujours qu’il a le potentiel pour entraîner un grand club mondial.” Chelsea avait d’ailleurs manifesté son intérêt avant d’opter finalement pour José Mourinho. Faire fuir les vieux démons Mais le sujet n’est pas à l’ordre du jour de cette conférence de presse. Au sous-sol du Borussia-Park, Favre donne avant tout des informations concernant le futur adversaire de son équipe en cette journée de championnat, à savoir le HSV. Il est un peu bourru, comme à son habitude, et son regard se perd souvent au loin. Son analyse du jeu de Hambourg est extrêmement précise. Du côté des journalistes, on se demande si les collègues du nord de l’Allemagne sont eux aussi en train d’assister à une conférence de presse et s’ils n’auraient pas mieux fait de venir à Mönchengladbach pour avoir des informations sur le HSV. Favre semble quasiment tout savoir de son adversaire. “C’est un véritable artiste”, explique plus tard le président du club, Rolf Königs.


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Sven Simon, Werek / imago

L’ancien et le nouveau Borussia Les entraîneurs Weisweiler (en h. à g., 1964-1975) et Lucien Favre (en b. à g., 2011 – aujourd’hui). Le Borussiapark (en h. à d.) et le Bökelberg-Stadion en 1975 avec Berti Vogts et Weisweiler (en b. à d.).

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DE L’ IMAGINATION EN TEMPS DE CRISE

La situation délicate dans laquelle se trouve Mönchengladbach nous rappelle la dégringolade de Dortmund l’année passée. Lorsque les clubs sont en crise, ils imaginent toutes sortes de choses. Bonne ou mauvaise idée ?

Des espions au Bayern En temps de crise, un rien peut per turber l’ambiance et beaucoup de choses sont liées aux exigences auxquelles un club doit faire face. Par exemple, le Bayern Munich est au plus mal si son équipe gagne deux fois de suite par “chance” et non en “écrasant” son adversaire du jour. Des légendes sont même nées des grandes crises bavaroises. La saison dernière, le Werder Brême a terminé, satisfait, à la dixième place du classement. Un tel résultat à Munich remettrait l’existence du club en question lors de la prochaine assemblée générale. Heureusement, cela n’a pas été le cas en 1992, à l’issue d’une saison agitée.

Agitée d’une par t car Jupp Heynckes avait été licencié et étonnamment remplacé par l’inexpérimenté Søren Lerby. Erich Ribbeck lui avait ensuite succédé. Agitée d’autre par t car les dirigeants du club avaient eu des idées inhabituelles pour rester dans la course. Ils avaient notamment engagé des détectives chargés de découvrir quels joueurs sortaient en discothèque. Un couvre-feu avait en effet été instauré à partir de 23 heures. L’entraîneur fait brûler les maillots Cer tains clubs menacés de relégation ont également déjà eu recours à des mesures saugrenues. L’équipe se retrouve alors dans des situations tout à fait par ticulières. Prenons l’exemple récent du FSV Francfor t, pensionnaire de deuxième division allemande. En mai 2015, l’entraîneur Tomas Oral a fait courir ses joueurs dans un tunnel de lavage pour véhicules, afin de leur vider la tête. L’idée de Rudi Gutendor f en 1968 n’était pas mauvaise non plus : la première chose que l’entraîneur de Schalke 04 avait faite en prenant ses fonctions était de brûler les maillots précédents. Alan Schweingruber

Désastre bavarois En 1991, le Bayern, mal en point, parvient à s’imposer contre Mönchengladbach. En photo, le Munichois Manfred Schwabl (à g.) et le gardien Toni Schumacher, Martin Marx à droite.

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Eissner / Kicker / imago

Au lendemain de la défaite du Borussia Mönchengladbach contre Hambourg, il s’est produit quelque chose de par ticulier à la fin de l’entraînement au stade. Dans une ambiance morose mais paisible, cinquante fans du Borussia attendaient leurs autographes derrière une grille fermée lorsqu’une camionnette noire a surgi. Six suppor ters du HSV en sont descendus en hurlant, chantant et exhibant leurs écharpes bleues. Cette scène était si inattendue et déplacée que les auteurs ont eux-mêmes paru déconcer tés. Comme s’ils s’étaient demandé : “Que faisons-nous ici, au juste ?” Bien sûr, un agent de la sécurité est arrivé au pas de course pour faire revenir le calme au Borussia-Park.


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Eberl au stade Les supporters sont restés fidèles à l’ancien défenseur.

Ce jour-là, l’entraîneur semble détendu. Certes, il ne partage pas le repas des journalistes, comme le fait Max Eberl, mais on voit qu’il aime être au centre de l’attention. Favre se sent bien ici et le Borussia se sent bien avec Favre. Grâce à lui, le club a enfin pu oublier les mauvais souvenirs des années 90 et 2000. L’équipe a pendant trop longtemps manqué d’une vision sur le long terme. En douze ans, onze entraîneurs se sont succédés sur le banc, jusqu’à l’arrivée de Favre. Lorsqu’en février 2011, la direction du club décide d’engager cet entraîneur charismatique, le choix est loin de faire l’unanimité. À l’époque, l’homme, un Suisse qui plus est, est au chômage après avoir été licencié par le Hertha Berlin 17 mois auparavant. Comment en vouloir aux supporters d’avoir douté du bien-fondé de cette décision ? Il y a fort à parier qu’ils ont depuis fait amende honorable.

Eberl au bureau Le directeur sportif sous une photo de Klaus Fichtel et Jupp Heynckes.

“ Les ambitions sont devenues de plus en plus grandes. J’avais conscience que nous n’étions pas à l’abri d’un mauvais départ.” Max Eberl, directeur sportif

Sur le plan relationnel, on pourrait résumer la liaison entre Favre et Mönchengladbach pendant ces quatre dernières années de la manière suivante : Lucien Favre et le Borussia ont en quelque sorte déteint l’un sur l’autre. Ou pour reprendre les mots d’Eberl : “Ça a pris du temps, comme dans toute relation. Nous nous sommes rapprochés peu à peu et nous avons fini par nous trouver. Il nous

arrive encore de nous disputer. C’est normal. L’important, c’est que nous échangions et que nos idées aillent dans la même direction.” Galerie de photos en noir et blanc Être un Borusse des temps modernes n’est pas facile tous les jours. À Mönchengladbach, les gens aiment évoquer l’âge d’or des années 70. Surtout quand l’équipe traverse une période difficile, comme c’est le cas actuellement. La saison a débuté par trois défaites. Dès le lendemain de la conférence de presse, la série noire se poursuit : 3:0 contre le HSV, l’équipe est lanterne rouge. Quatre jours plus tard, le Borussia s’incline sur un score identique en Ligue des Champions, sur la pelouse de Séville. Sur les murs du Borussia-Park, les photographies grand format des légendes du club paraissent encore plus impressionnantes : Günter Netzer, Jupp Heynckes, Berti Vogts. À T H E F I FA W E E K LY

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Tout est question de tactique Hennes Weisweiler (à g.) et Rainer Ohlhauser du Bayern pendant une formation d’entraîneur (1970). En bas, l’équipe de Lucien Favre à l’entraînement (2015).

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quasiment tous les étages, on peut voir en noir et blanc des joueurs au duel ou en train de tirer mais aussi et surtout des scènes de liesse. Un peu comme si ces photos voulaient nous dire : Regardez, c’est comme ça qu’il faut faire ! C’est comme ça qu’on gagne un match ! Présent sur de nombreux clichés, l’entraîneur Hennes Weisweiler a donné son nom à la rue qui mène au stade. En tout cas, ce ne sont pas les photographies qui manquent. Dans les années 70, Mönchengladbach a en effet remporté cinq titres de championnat, deux Coupes de l’UEFA et une Coupe d’Allemagne.

“Où je nous vois sur le long terme ? Entre la 3e et la 8e place.” Tony Jantschke, défenseur Et puis, il y a eu la saison dernière. Les supporters se sont pris à rêver des succès passés. Du point de vue de Mönchengladbach, la période allant d’août 2014 à mai 2015 a frisé la perfection. Contrairement aux songes nocturnes, le rêve du Borussia ne s’est pas interrompu au meilleur moment. Il semblait au contraire ne devoir jamais s’arrêter. Partout où elle se rendait, l’équipe marquait des points. Sans parler des matches à domicile, qu’elle gagnait aisément. La Bundesliga était elle aussi ravie d’assister au grand retour de Mönchengladbach. Avec Wolfsbourg, voilà que des formations semblaient enfin en mesure de rivaliser avec le Bayern Munich. Le Borussia a mis un peu de piment dans le championnat allemand, le tout avec une légèreté qui le conduira jusqu’en Ligue des Champions. Aujourd’hui, on peut lire sur les nouveaux drapeaux hissés autour du stade : “En route, en route, en route pour la Ligue des Champions”. En choisissant ce slogan, le club ne pensait bien sûr pas à mal, mais au regard du classement actuel, cela semble quelque peu présomptueux. Un peu comme ces réveillons du Nouvel an où l’on est pour ainsi dire contraint de s’amuser alors que le cœur n’y est pas. L’excitation à l’approche de cette prestigieuse compétition l’emporte-t-elle sur la peur de la chute ? Ici, tout le monde a bien sûr en tête l’autre Borussia, celui de Dortmund, qui l’année dernière a montré comment un vice-champion pouvait soudain se retrouver coincé en bas du tableau. À mi-chemin Tony Jantschke est confortablement installé sous un cliché en noir et blanc de Günter Netzer. Découvert lors d’un tournoi par un recruteur de Mönchengladbach il y a neuf ans, il portait à l’époque les couleurs du FV Dresden Nord. Aujourd’hui, le jeune défenseur de 25 ans est assis dans le bureau du directeur de la communication et donne l’impression d’avoir passé toute sa vie sous les couleurs du club rhénan. “La Ligue des Champions est une aventure formidable,

Quatre matches, zéro point Les supporters quittent les gradins peu avant la fin du match, le HSV s’impose 3:0.

évidemment. Mais les attentes doivent être revues à la baisse. La machine s’est un peu emballée. Où je vois Mönchengladbach sur le long terme ? Quelque part entre la troisième et la huitième place.” Max Eberl, le directeur sportif, abonde dans sons sens. Lui qui, enfant, aimait lire les aventures d’Astérix et Obélix explique : “Pour moi, le Borussia est un petit village gaulois qui doit sans cesse se défendre face aux assauts d’équipes plus grandes. Au cours des dernières années, nous y sommes parvenus sans grande peine et les supporters se sont mis à nourrir des ambitions de plus en plus grandes. J’avais tout à fait conscience que nous n’étions pas à l’abri d’un mauvais départ.” Être un Borusse des temps modernes n’est décidément pas facile tous les jours. Dans les années 70, la génération dorée autour de Günter Netzer avait planté son drapeau au sommet d’un pic. Aujourd’hui, l’équipe occupe un joli chalet de moyenne montagne. Elle s’y sent plutôt bien... à condition bien sûr de renouer bientôt avec le succès. Å

Classement de la Bundesliga après la 4e journée 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18.

Equipe Borussia Dortmund FC Bayern München VfL Wolfsburg Eintracht Frankfurt Schalke 04 Werder Bremen Hertha BSC 1. FC Köln FC Ingolstadt 04 FSV Mainz 05 SV Darmstadt 98 Hamburger SV Bayer Leverkusen FC Augsburg TSG Hoffenheim Hannover 96 VfB Stuttgart Borussia Mönchengladbach

MJ 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4

G 4 4 2 2 2 2 2 2 2 2 1 2 2 0 0 0 0 0

N 0 0 2 1 1 1 1 1 1 0 3 0 0 1 1 1 0 0

P 0 0 0 1 1 1 1 1 1 2 0 2 2 3 3 3 4 4

BP 15 12 6 12 6 6 5 8 2 6 4 7 3 2 3 4 5 2

BC 3 2 2 6 5 6 5 9 4 4 3 9 5 5 7 10 12 11

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P 12 12 8 7 7 7 7 7 7 6 6 6 6 1 1 1 0 0 13



LE S C H AMPIONN AT S À L A C OUPE

VU

DES

Primeira Liga portugaise

Débuts rema rqués p o u r Je s ú s C o r o n a Annette Braun est membre de l’équipe de rédaction de FIFA Weekly.

Si l’on compare le FC Porto de cette saison avec celui de l’exercice précédent, on se rend compte que l’effectif a bien changé. La majeure partie des joueurs sont partis cet été, à l’instar de Jackson Martínez qui avait été sacré meil­ leur buteur trois ans de suite. L’attaquant colombien porte désormais les couleurs de l’Atlético Madrid.

Francisco Leong / AFP

L’entraîneur Julen Lopetegui voit pourtant cet exode d’un bon œil. Si des clubs de renom montrent tant d’intérêt pour ses joueurs c’est que finalement, malgré le flot de critiques, la saison passée a tout de même apporté son lot de satisfactions.

TRIBUNES

Mais il est vrai qu’au FC Porto, seuls les titres comptent. Or, la formation n’en a pas décroché depuis deux ans. La métropole portugaise est très exigeante et Iker Casillas, la célèbre vedette de cette année, en est bien conscient. “Il y a deux ans que nous n’avons plus remporté le titre. Les supporters veulent nous voir en haut du classement”, explique le gardien venu relever de nouveaux défis en bleu et blanc, après 25 ans de bons et loyaux services au Real Madrid. Une chose est sûre, le début de saison est déjà réussi. Avec dix points récoltés en quatre rencontres, Porto est en tête du classement. Lors de la dernière journée, Casillas et ses coéquipiers se sont imposés 3:1 face à Arouca. Le Mexicain Jesús Corona, arrivé juste avant la fin du mercato, a par­ faitement réussi son entrée en scène en s’offrant un doublé. Le deuxième petit nouveau mexicain, Miguel Layún, s’est lui aussi rapidement acclimaté et a fait forte impression contre Arouca.

Le FC Porto est talonné par le Sporting et Benfica. Le premier a battu Rio Ave 2:1 et occupe la deuxième place, avec également dix unités au compteur. Il est suivi de Benfica qui a, pour l’instant, engrangé neufs points. Le club le plus titré du Portugal reste sur un succès retentissant (6:0) face à Belenenses : deux réalisations pour Kostas Mitroglou, deux autres pour Jonas, une pour Nicolás Gaitán et une pour Talisca. Mais la première grande affiche se profile déjà à l’horizon. Pour la cinquième journée, le FC Porto recevra Benfica. En d’autres termes, le champion de 2011 à 2013 accueille­ ra le champion 2014 et 2015. Aura-t-on déjà une indication sur l’issue de l’exercice 2015/16 ? En tout cas, O Classico est très attendu au Portugal. Les dragons du nord du pays affronteront les aigles du sud. La tradition­ nelle ville ouvrière entend s’illustrer contre la séduisante capitale et l’enjeu ira bien au-delà des trois points. Å

À la fête Avec deux buts, Jesús Corona a largement contribué au succès 3 :1 du FC Porto contre Arouca. T H E F I FA W E E K LY

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Les fidèles Les supporters d’Enyimba sont à la fête.

E ny i mb a f a it l a c o u r s e e n tê te Mark Gleeson est journaliste et commentateur de football et vit au Cap.

Dans toute l’histoire du championnat du Nigeria, une seule équipe a réussi à décrocher le titre quatre ans de suite. Au sommet de sa gloire, Iwuanyanwu Nationale n’était pas seulement un ténor du football nigérian, mais aussi une formation redoutée sur la scène continentale. Le club d’Owerri a exercé une domination sans partage entre 1987 et 1990. Malheureusement, ces temps sont définitivement révolus et l’ancien roi du Nigeria concourt désormais sous un autre nom, Heartland FC. Après trois sacres consécutifs en 2012, 2013 et 2014, les Kano Pillars avaient la possibilité cette saison d’inscrire à leur tour leur nom dans les livres d’histoire. Mais à quelques semaines du terme de la compétition, l’exploit d’Iwuanyanwu Nationale semble 16

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destiné à rester unique. À neuf journées de la fin de la saison, les Pillars occupent une modeste sixième place, à 12 longueurs du leader. Celui-ci n’est autre qu’Enyimba, qui, en cas de triomphe, pourrait porter sa moisson de couronnes nationales à sept unités. En s’imposant 2:0 à l’issue du derby contre Dolphin dimanche dernier à Port Harcourt, le Peoples’ Elephant a consolidé son avance en tête du classement. Il reste plus que jamais en course pour remporter son premier titre depuis 2010. Le club d’Aba peut s’appuyer sur un solide soutien financier de la part de l’État et sur la ferveur d’un public de passionnés. Outre ses six sacres nationaux obtenus depuis 2001, Enyimba reste à ce jour l’unique formation nigériane à avoir remporté la prestigieuse Ligue des Champions de la CAF. La victoire de dimanche en championnat a été placée sous le signe de l’efficacité, qui semble être la marque de fabrique de cette équipe en 2015. Son sang-froid inébranlable lui permet de compter aujourd’hui quatre points d’avance sur les Warri Wolves, son premier pour­ suivant, sept sur Wikki Tourist, troisième, et huit sur les Sunshine Stars. En somme, Enyimba a son destin entre ses mains.

Le retour de l’expérimenté Kadiri Ikhana coïncide avec le retour au premier plan de ce poids lourd du football nigérian. Lors de son premier passage au club, il avait mené Enyimba au titre en 2003, avant d’être élu meilleur entraîneur d’Afrique. L’ancien international, qui a dépassé le cap de la soixantaine, a mené une carrière pour le moins remplie. Au cours des deux dernières décennies, on a pu l’apercevoir aux quatre coins du pays, sur les bancs de diverses équipes. Malgré cette bougeotte, Ikhana semble toujours trouver la formule gagnante dès lors qu’il s’agit d’Enyimba. Les Pillars n’ont pas encore dit leur dernier mot, mais le groupe peine à se remettre d’un fait-divers traumatisant. En milieu de saison, les joueurs ont été victimes d’un braquage à main armée. Au cours de cet incident, l’attaquant international Gambo Mohammed a été touché à l’épaule. Alors que toute l’équipe revenait d’un déplacement, les malfaiteurs avaient mis en place un barrage routier pour intercepter le bus et dépouiller ses passagers de tous leurs objets de valeur. Durement touchés psychologiquement, les Pillars peinent à retrouver un état d’esprit conquérant sur le terrain. Å

Pius Utomi Ekpei / AFP

Professional Football League nigériane


Úrvalsdeild islandaise

Ha fna r f jördu r y est presque Perikles Monioudis est rédacteur en chef de “The FIFA Weekly”.

Le football islandais se trouve actuellement dans une période faste, plus que jamais. La rapide – et première – qualification décrochée par l’équipe d’Islande pour l’Euro est l’une de ces belles histoires que le football sait écrire et que l’on aurait envie de ranger dans la catégorie des contes de fées. Le succès des Islandais ne relève cependant pas de l’imagination, il est bien réel, tout comme les prestations constantes que les joueurs ont su livrer, que ce soit à l’entraînement ou en compétition.

Les internationaux islandais sont en grande majorité des professionnels évoluant à l’étranger, à l’instar des attaquants Kolbeinn Sigthórsson (Nantes), Johann Gudmundsson (Charlton) et Alfred Finnbogason (Olympiakos), des milieux de terrain Birkir Bjarnason (FC Bâle), Aron Gunnarsson (Cardiff) et Gylfi Sigurdsson (Swansea) ou des défenseurs Ragnar Sigurdsson (Krasnodar), Kári Árnason (Malmö) et Ari Skúlason (Odense). Notons en effet qu’aucun club islandais n’est présent dans cette liste. On peut en déduire que l’Úrvalsdeild constitue avant tout un championnat formateur, qui sert certes de tremplin à ses talents mais ne parvient pas à les conserver jusqu’au zénith de leur progression. Ce qui ne veut pas dire pour autant que l’Úrvalsdeild (Ligue Élite) ne mérite pas son nom, loin de là. Ainsi, en cette 104e saison (!), trois clubs sont encore en course

pour le titre après 19 journées : le FH Hafnarfjördur (45 points), Breidablik (37) et la formation la plus titrée du pays, le KR Reykjavík (36). Hafnarfjördur, sextuple champion dont le dernier sacre remonte à 2012, a terminé les deux saisons suivantes à la deuxième place. À trois journées du terme, il est toutefois bien parti pour triompher à nouveau cette année et sa participation aux préliminaires de la prochaine Ligue des Champions est donc pour ainsi dire assurée. Breidablik et le KR, en revanche, n’ont pas encore validé leur billet pour les barrages de la Ligue Europa, car le Valur Reykjavík et l’UMF Fjölnir les talonnent au classement, avec respectivement 32 et 30 unités au compteur. Le Valur, lui, a d’ores et déjà obtenu son sésame pour la compétition européenne en remportant la Coupe nationale. Il compte en outre dans ses rangs Patrick Pedersen, Danois de 23 ans qui figure en tête du classement des buteurs du championnat avec 19 réalisations à son actif. Le milieu offensif a notamment signé les deux premiers buts pour son équipe lors de la victoire 3:2 enregistrée dimanche dernier face à la lanterne rouge Keflavík – le second sur penalty et après avoir été un temps mené 2:1. Le concurrent direct du Valur, l’UMF Fjölnir, cinquième, est quant à lui rentré au vestiaire sur un nul 1:1 contre l’UMF Stjarnan ; c’est l’expérimenté Gudjon Baldvinsson qui a signé le but de l’égalisation pour ce dernier à la 77e minute. Baldvinsson, qui avait remporté le championnat en 2011 avec le KR Reykjavík, a quitté il y a un mois le FC Nordsjaelland (première division danoise) pour rejoindre Stjarnan, son club formateur. Face à Fjölnir, l’attaquant a inscrit son premier but de l’année en Úrvalsdeild.

FA of Iceland / ksi

Stjarnan a décroché la saison passée son premier titre de champion. Dans l’exercice actuel, le club se trouve en milieu de tableau. Sa participation aux qualifications pour la Ligue des Champions s’est transformée en cauchemar face au Celtic Glasgow : Stjarnan a essuyé un cinglant 6:1 (score cumulé) en plein milieu de la saison islandaise. Å

Buteur en série Patrick Pedersen (au c. ; Valur), un sens du but exceptionnel. T H E F I FA W E E K LY

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L’ I N T E R V I E W

“Nous évoluons à un très haut niveau” Stephan Lichtsteiner est aussi dynamique sur le terrain qu’en dehors. Dans cet entretien, l’international suisse de la Juventus évoque la confiance qui anime la Suisse et la mentalité italienne. Stephan Lichtsteiner, vous venez d’être nommé Footballeur Suisse de l’année. Quelle signification revêt cette distinction à vos yeux ? Stephan Lichtsteiner: Il s’agit d’une récompense personnelle. Dans un sport collectif comme le football, ces prix n’ont souvent pas la même valeur qu’un titre remporté collectivement. Je la vois pourtant comme une reconnaissance du travail que j’ai accompli au cours des 12 derniers mois et tout au long de ma carrière. Il est de plus en plus difficile pour un défenseur de décrocher de tels titres. Je n’en suis que plus heureux. Je considère donc cette distinction comme un grand honneur.

Depuis sept ans, vous accumulez les succès en Italie. La mentalité locale vous réussit-elle particulièrement ? L’Italie est l’un des plus beaux pays d’Europe. On peut y trouver tout ce que l’on veut. Il y a la mer, les montagnes, les lacs, une gastronomie raffinée et une qualité de vie extraordinaire. Et la mentalité italienne me plaît beaucoup. Ici, les gens sont ouverts et décontractés. C’est encore plus vrai dans le sud. Et ils adorent le football ! En Italie, la tactique tient un rôle prépondérant. L’accent est mis sur la recherche de la perfection. De ce fait, les matches sont peut-être moins spectaculaires que dans d’autres championnats. Mais les Italiens aiment le jeu et ça se sent. Ici tout le monde veut participer à la conversation et chacun pense avoir son mot à dire.

Pendant la Coupe du Monde 2014, la Suisse a montré de belles choses. Ces performances s’expliquent-elles par la confiance insufflée par Ottmar Hitzfeld durant son passage à la tête de l’équipe nationale ? Sans aucun doute. La Suisse ne doit pas se cacher. À l’exception de l’EURO 2012, nous avons participé à tous les grands tournois depuis 2004. Pour un petit pays comme le nôtre, ça n’avait rien d’une évidence. Nous sommes sur la bonne voie, d’autant que nous 18

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pouvons compter sur des jeunes talentueux. À son arrivée, Hitzfeld a renouvelé l’effectif pour mettre en place un groupe rajeuni. L’équipe n’a pas beaucoup bougé depuis. Nous avons donc grandi ensemble. Quand on se connaît bien, on se fait confiance les yeux fermés. L’équipe nationale ne se réunit que tous les deux ou trois mois. Dans ces conditions, il est parfois difficile de trouver les automatismes qui sont si importants en football. Mais quand on travaille ensemble depuis des années, les enchaînements fonctionnent mieux. Tout devient un peu plus évident.

Votre équipe s’est-elle forgé une nouvelle identité ? L’identité d’une équipe se définit par la qualité du jeu proposé sur le terrain. Les jeunes font souvent preuve d’une gaieté et d’une insouciance rafraîchissantes. Sur le plan technique, nous évoluons désormais à un très haut niveau. Je pense en revanche que nous pouvons encore progresser au niveau du caractère.

Qu’est-ce qui a changé depuis l’arrivée de Vladimir Petkovic ? Il insiste un peu plus sur l’aspect tactique, ce qui fait que nous avons progressé dans ce domaine. C’est un bon entraîneur, qui nous prépare de manière un peu différente. Pour l’instant, les résultats sont au rendez-vous et je suis convaincu que nous pouvons continuer sur cette voie.

La Suisse peut-elle aller encore plus loin ? C’est difficile à dire. Tout dépend aussi des adversaires que nous affronterons. Personnellement, je pense que nous n’avons pas fait un super tournoi au Brésil. Dans certains matches, nous n’avons pas montré notre meilleur visage. Nous avons, certes, livré un très beau match contre l’Argentine mais en dehors de ça, je n’ai pas le sentiment que nous ayons pleinement exploité notre potentiel. En principe, nous devrions

toujours avoir pour objectif d’atteindre les huitièmes de finale d’une grande compétition, voire les quarts de finale. Ça n’a rien d’utopique mais il nous manque encore cette mentalité de vainqueur, ce sang-froid nécessaires pour aller plus loin. Nous devons repousser nos limites au lieu de nous satisfaire de ce que nous avons déjà accompli.

Qu’est-ce qui manque encore à la Suisse pour soutenir la comparaison avec les grands pays comme l’Allemagne ou l’Espagne ? L’Allemagne et l’Espagne sont de grands pays de football, s’appuient sur des clubs de premier plan et elles disposent de vastes ressources. Il n’en va pas de même pour la Suisse. Nous sommes souvent considérés comme des outsiders. Mais je crois que nous devons afficher nos ambitions au grand jour. Nous ne voulons pas seulement faire bonne figure ; nous sommes aussi là pour gagner. L’EURO pourrait nous donner l’occasion de faire quelque chose. Des pays comme le Danemark et la Grèce ont prouvé par le passé qu’il était possible de remporter cette compétition sans être favori. Compte tenu de nos qualités, ça me paraît faisable.

Pensez-vous disputer la Coupe du Monde 2018 en Russie ou l’UEFA EURO 2016 ? Pour le moment, je me concentre uniquement sur l’EURO. J’aurai 32 ans l’année prochaine. En football, c’est déjà un bel âge. Néanmoins, je suis en super forme, je m’entraîne beaucoup et je crois que mon corps peut me permettre d’évoluer encore quelques années au plus haut niveau. Mentalement, je me sens très bien aussi. L’envie est toujours là et je prends beaucoup de plaisir sur le terrain. Å Propos recueillis par Trix Hammer


Nom Stephan Lichtsteiner Date et lieu de naissance 16 janvier 1984, Adligenswil (Suisse) Poste Arrière droit Carrière de joueur 2001–2005 Grasshopper Zurich 2005–2008 Lille 2008–2011 Lazio Rome depuis 2011 Juventus Équipe de Suisse

Toto Marti / RDB / Blicksport

77 sélections, 5 buts

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First Love Lieu : Iten, Kenya Date : 12 mars 2015 Heure : 14h13 Photog raphe : Julien Goldstein

Presse Sports

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FOOTBALL FOR HOPE

Football for Hope témoigne de notre engagement pour bâtir un meilleur avenir à travers le football. Nous avons soutenu à ce jour plus de 550 projets communautaires socialement responsables qui utilisent le football comme outil de développement social afin d’améliorer les conditions de vie et les perspectives d’avenir des jeunes et des communautés dans lesquels ils évoluent. Rendez-vous à la rubrique Développement durable sur FIFA.com pour en savoir plus.


RU S SIE 2018

LE BILLET DU PRÉSIDENT

Compte à rebours des 1 000 jours à Moscou

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Getty Images

es vainqueurs de la Coupe du Monde de la FIFA™ Lothar Matthäus et Gianluca Zambrotta, ainsi que Fernando Hierro et Alexey Smertin seront présents à Moscou ce vendredi 18 septembre pour participer aux célébrations marquant le début du compte à rebours des 1 000 jours d’ici le coup d’envoi de Russie 2018. Ils feront partie des invités d’honneur d’un tournoi international pour des jeunes âgés de moins de 16 ans. L’événement débutera sur la Place Rouge à 11h45 et réunira des représentants des équipes nationales des trois derniers pays à avoir remporté la Coupe du Monde, à savoir l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne, ainsi que la Russie, pays hôte de la prochaine édition. Matthäus, Zambrotta, Hierro et Smertin assisteront également à la cérémonie de déclenchement du compte à rebours pour Russie 2018, qui aura lieu à 13h00 sur la Place Manezhnaya. “La Russie et ses fans de football méritent d’accueillir la Coupe du Monde”, assure Matthäus. “J’ai extrêmement hâte d’être en 2018, car je connais et j’apprécie ce pays, sa mentalité et son peuple. Je suis sûr que tous les efforts seront faits pour garantir un accueil chaleureux des supporters et des visiteurs en Russie.” Les anciens champions signeront des autographes et animeront des ateliers au Football Park, qui ouvrira ses portes sur la Place Rouge alors que le compte à rebours des 1 000 jours débutera. Zambrotta est particulièrement impatient. “Je suis curieux de voir le football pratiqué dans un endroit aussi inhabituel et incroyable que la Place Rouge. C’est une idée merveilleuse”, a-t-il commenté avec un grand sourire. Le Football Park permettra aux fans de faire un voyage inoubliable à travers le monde du football. Les visiteurs pourront étudier l’histoire de la Coupe du Monde, découvrir les projets de la Russie pour 2018 et participer à des jeux interactifs sur le thème du football. Pendant les horaires d’ouverture du parc, le trophée de la Coupe du Monde sera exposé et visible par le public. Å tfw

Champion du monde 1990 Lothar Matthäus, légende du football allemand.

Aider par le biais du football

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es images des réfugiés qui affluent en Europe nous laissent sans voix et nous bouleversent – surtout lorsque l’on examine le problème non pas à travers le prisme politique, mais en considérant les destins individuels. Détourner le regard est impossible. Dans une telle situation, le football peut jouer un rôle très important. Je ne parle pas tellement des sommes qui ont été versées ces dernières semaines par la grande famille du football. Je parle de l’espoir que notre sport peut redonner, de la cohésion qu’il favorise, de la joie qu’il transmet. La preuve en est donnée notamment par des clubs ou des associations qui invitent des migrants ou les font même jouer dans leurs rangs. Bravo à eux ! Sur les terrains de football du Siège de la FIFA à Zurich, le “FC International Züri”, un projet local d’insertion de demandeurs d’asile, s’est ainsi préparé cet été pour le championnat de Suisse de football de rue. Dans le Valais, nous soutenons avec la Sepp Blatter Foundation le “Forum Migration”, qui donne à des migrants la possibilité de jouer au football. L’idée derrière ce projet est simple : ensemble, nous pouvons construire un avenir meilleur, mais chacun doit commencer par lui-même. Néanmoins, en fin de compte, ces mesures ne luttent que contre les symptômes et d’un point de vue géopolitique, elles ne représentent qu’une goutte d’eau dans l’océan. Car malgré tout l’altruisme dont on peut faire preuve et toutes les mesures immédiates prises sous le coup de l’émotion, à travers la migration, les problèmes sont déplacés, mais pas résolus. C’est là où résident les causes que l’aide apportée agit de la manière la plus durable – dans les pays concernés eux-mêmes. Et à cet égard, la FIFA fait œuvre de pionnière. Nous avons ainsi mis 800 000 dollars à disposition de la Fédération jordanienne pour aménager des terrains de football dans les camps de réfugiés syriens. Surtout, à travers les programmes “Goal” et les divers projets de développement menés dans le monde entier, nous veillons à ce que le football apporte un soutien aux hommes même en temps de crise ou de guerre. Nous investissons environ 600 000 dollars par jour dans le football au bénéfice de l’aide sociale – sur les terrains comme en dehors. Des programmes comme “Football for Hope” ou “Football for Health” ne démarrent réellement que là où s’arrête la pelouse et où commence la vraie vie. En d’autres termes : l’impact du football va bien au-delà des limites du terrain et des murs du stade – à condition que la solidarité, la cohésion et le respect soient aussi perpétués au-delà des lignes de touche.

Votre Sepp Blatter T H E F I FA W E E K LY

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FUTSAL

Concentrés L’équipe nationale de futsal de Mongolie (en rouge) se prépare à accueillir les qualifications pour le Championnat d’Asie.

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Le futsal pour gagner La plupart du temps, il fait trop froid en Mongolie pour jouer au football. La Fédération mongole de football a su faire de cette contrainte une force en misant sur le développement du futsal. Le premier grand rendez-vous aura lieu en novembre, comme nous l’explique Diego Zandrino.

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e climat peut se transformer en ennemi du football. La Mongolie en est un exemple. Dans ce pays du nord-est asiatique situé entre la Russie et la RP Chine, l’hiver dure sept mois et le thermomètre peut descendre jusqu’à -45 °C. De fait, Oulan-Bator est la capitale avec la température moyenne annuelle la plus basse de la planète.

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Planification stratégique Cette situation n’a cependant pas découragé la Fédération mongole de football (FFM). Depuis sa création, elle a toujours cherché à développer le ballon rond en dépit des conditions climatiques extrêmes du pays. Elle a élaboré un plan stratégique dans lequel le futsal occupe une place centrale pour une raison bien simple : la discipline peut se pratiquer pendant toute l’année, indépendamment des aléas de la météorologie. Le futsal mongol a connu un tournant en 2011 avec l’inauguration par sa fédération de la première salle entièrement dédiée à la discipline. Ce projet a vu le jour grâce à l’aide des troisième et quatrième programmes Goal de la FIFA dans le pays. Depuis, et toujours avec le soutien de la FIFA et de la Fédération Asiatique de Football (AFC), la Mongolie a accueilli six séminaires consacrés au futsal. Un moment historique Au mois de novembre prochain, le football en salle mongol va vivre un grand événement puisqu’il va accueillir les qualifications de la Zone Est pour le Championnat d’Asie de Futsal. La Chine, Chinese Taipei, Hongkong et la Corée du Sud vont se disputer les deux places disponibles pour la phase finale du tournoi continental, qui à son tour mettra en jeu cinq billets pour la Coupe du Monde de Futsal de la FIFA, Colombie 2016™.

“Développer le football et le futsal de manière équilibrée est l’une des priorités de notre plan stratégique 2012-2022”, explique Mongoljingoo Sodgerel, membre du Département du Développement et des Relations internationales de la FFM. “Avec cet objectif en tête, il serait évidemment très bon pour nous de disputer un Mondial de futsal. Nous espérons faire bonne figure dans les qualifications pour 2016, mais nous regardons déjà vers 2020. Il y a une génération de jeunes talents au service desquels nous mettons tous les moyens qui sont à notre disposition.”

L’organisation des ­qualifications pour le Championnat d’Asie laissera un héritage. Développement durable La sélection mongole venait juste de voir le jour lorsqu’elle a disputé la compétition préliminaire pour la Coupe du Monde 2012 en Thaïlande. À cette occasion, elle a perdu ses deux matches, contre la République de Corée (1:5) et Hongkong (0:3) et terminé dernière de son groupe. La décision de ne pas participer aux qualifications pour la Coupe d’Asie 2014 n’a pas représenté un pas en arrière, c’était davantage une manière de mieux gérer les ressources pour l’avenir. T H E F I FA W E E K LY

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FUTSAL

Perspectives ensoleillées en salle Les quatre villes pressenties pour héberger la Coupe du Monde de ­Futsal de la FIFA, Colombie 2016™ ont reçu une évaluation intermédiaire positive par une délégation de la FIFA.

Ibagué veut tenir ses promesses La visite a commencé à Ibagué, seule localité où l’on construit un micro­stade neuf en vue du tournoi. “Je félicite le maire pour tous les efforts déjà déployés, mais il faut passer à la vitesse supérieure afin d’assurer le statut

d’hôte à Ibagué. Je suis sûr que la municipalité aura à cœur d’accélérer les travaux pour que tout soit prêt le 1er juin. La FIFA souhaite que la Coupe du Monde de Futsal ne soit pas limitée aux grandes agglomérations, aussi compte-t-elle beaucoup sur Ibagué”, a indiqué Yarza. Luis Rodríguez, le maire d’Ibagué, s’est engagé auprès de la FIFA. “Malgré le peu de temps qu’il nous reste pour finir le stade, nous ne voulons pas laisser passer l’occasion d’accueillir une manifestation aussi prestigieuse. Nous disposons déjà des ressources nécessaires et nous remplirons nos engagements avec sérieux au nom des habitants d’Ibagué et de tous les Colombiens.” La délégation a ensuite mis le cap sur Bucaramanga, où elle a été accueillie chaleureusement par les jeunes joueurs du Deportivo Real Bucaramanga, le champion national en titre de futsal. “Une ville dont l’équipe s’est adjugé le championnat à deux reprises mérite de recevoir la Coupe du Monde”, a assuré Yarza, à la grande joie des personnes présentes. Après avoir visité le Coliseo del Bicentenario, le responsable des Événements de la FIFA a loué les travaux réalisés dans le stade. “Nous avons procédé à quelques ajustements dans le domaine opérationnel. Il s’agit de modifications et d’adaptations nécessaires pour abriter un grand tournoi, mais nous sommes très satisfaits et nous félicitons Coldeportes et la municipalité, grâce auxquels l’amélioration de l’enceinte est déjà en cours”, s’est-il réjoui, en faisant référence au Département administratif du sport, aussi connu sous le nom de Coldeportes. Bonne impression générale Yarza a également été favorablement impressionné par Medellín et Cali. “Nous avons constaté le vif intérêt suscité par la compétition, le professionnalisme des gens et la qualité des installations. Bien sûr, il faut faire quelques modifications et autres travaux dans les stades, notamment au niveau des charpentes, de l’éclairage et des loges dans les espaces télévision et presse. N’oublions pas que les images et le nom des villes hôtes seront diffusés dans plus de 200 pays pendant le mois du tournoi.” Concernant l’état du Coliseo El Pueblo, Cobo a parfaitement compris les observations issues de l’inspection. “Il est normal que les attentes et les exigences soient plus élevées que pour les autres enceintes, car la finale de la Coupe du Monde s’y déroulera. Ce sera le domicile officiel de la sélection et de deux groupes, autrement dit huit équipes, y joueront.” Yarza a quitté la Colombie sur une note optimiste. “Cette visite a confirmé que la Colombie remplissait toutes les conditions pour accueillir la Coupe du Monde de Futsal dans un cadre idéal pour les équipes participantes comme pour les supporters.” Å Diego Zandrino

Heureux Pour Jaime Yarza, les villes hôtes colombiennes sont sur la bonne voie.

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Dean Mouhtaropoulos / FIFA via Getty Images

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u mois d’août, une délégation de la FIFA a effectué une visite d’inspection à Ibagué, Bucaramanga, Medellín et Cali, les quatre villes qui, sauf contretemps, accueilleront la Coupe du Monde de Futsal de la FIFA, Colombie 2016. “L’inspection s’est dans l’ensemble révélée très satisfaisante et productive”, a résumé Jaime Yarza, responsable des Événements de la FIFA. “L’examen détaillé des plans et de leur mise en œuvre dans les stades nous rend confiants dans l’implication des villes hôtes et leur volonté de réaliser les adaptations nécessaires à l’hébergement d’une compétition de cette envergure, notamment à Bucaramanga, Medellín et Cali”, a-t-il ajouté. La délégation était accompagnée d’un groupe de travail du Comité organisateur local qui, sous la houlette de son directeur Rodrigo Cobo, s’est montré attentif aux indications de la FIFA. L’impression générale a été positive avant la réunion de la Commission de Futsal de la FIFA du 23 septembre prochain, lors de laquelle les villes hôtes seront confirmées.


FUTSAL

Pièce maîtresse Dans le cadre du programme Goal, une salle a été construite à Ulaanbaatar.

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D’un côté, la FFM a organisé des stages et des séminaires destinés en premier lieu à former des entraîneurs et des arbitres, l’objectif étant de pouvoir organiser des compétitions de futsal masculines et féminines dans toutes les classes. De l’autre, deux compétitions nationales annuelles ont vu le jour : la Coupe de Futsal, à laquelle participent huit clubs professionnels, et la Coupe des Villes, qui réunit 12 équipes amateurs. De cette manière, le nombre de joueurs de qualité a commencé à augmenter. Relever des défis pour grandir Pour ce qui est de la sélection nationale, la FFM a poursuivi le processus amorcé en 2011 jusqu’à ce qu’Erdene-Ochir, entraîneur adjoint de cette équipe, en devienne le sélectionneur principal. À propos du rendez-vous du mois de novembre,

il confie : “Le niveau général est très élevé dans la région et ce serait une bonne chose de pouvoir se mesurer aux meilleures équipes du continent comme le Japon, l’Iran, la Thaïlande, le Koweït ou l’Ouzbékistan. Pour moi, le Japon a les moyens de remporter le titre mondial. Nous savons que ce sera très difficile contre eux, mais nous ferons de notre mieux.” Un jalon pour l’avenir Sodgerel estime que le fait d’accueillir les qualifications de la Zone Est laissera un héritage, quels que soient les résultats de la sélection mongole : “Nous sommes très fiers d’organiser cet événement, non seulement en raison du chemin parcouru pour en arriver là, mais aussi parce que le public mongol va pouvoir assister chez lui à des matches de son équipe nationale

contre des grandes sélections asiatiques. À tous les niveaux, ce tournoi aura un impact décisif pour le futsal en particulier et le football en général.” Å

MONGOLIE CAPITALE : Ulán Bator CHEF DE L’ÉTAT : Tsachiagiin Elbegdordsch SÉLECTIONNEUR NATIONAL : Erdene-Ochir NOMBRE D’HABITANTS : 2 953 190 (estimation de juillet 2014) FIFA : Depuis 2001, la FIFA a investi 2 149 843 dollars US dans le football mongol dans le cadre du Programme Goal. Cet argent a notamment servi à financer la construction d’une salle de futsal.

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HISTORIQUE

Chronologie d’une tragédie Il y a exactement 30 ans, l’Écosse remportait face au Pays de Galles un succès qui aurait dû faire le bonheur de tous ses supporters. Au lieu de cela, les événements survenus au Ninian Park de Cardiff ont donné le coup d’envoi d’une véritable période de deuil national.

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ans les années 60 et 70, les clubs d’Écosse et l’équipe nationale de ce pays enchaînaient les succès. Le sélectionneur Jock Stein incarnait à lui seul cette Écosse conquérante, capable de triompher de tous les adversaires placés sur sa route et qui allait participer à cinq éditions consécutives de la Coupe du Monde de la FIFA™. En remportant la Coupe d’Europe des Clubs Champions 1967 à la tête d’un Celtic Glasgow entièrement composé de joueurs nés dans un rayon de 30 kilomètres autour du Celtic Park, cet ancien mineur a prouvé que rien n’était impossible en football. Le sport qui avait tant offert à cet entraîneur allait pourtant tout lui reprendre ce soirlà à Cardiff et les célèbres mots de son ami Bill 28

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Shankley, qui soulignait qu’en football, il n’est pas question de vie ou de mort mais de bien plus, allaient prendre une tout autre signification. À l’époque En 1985, l’Écosse fait déjà partie des habitués de la phase finale de la Coupe du Monde. Elle reste alors sur trois qualifications consécutives, en 1974, 1978 et 1982. Lors de leur dernière participation à l’épreuve, les hommes de Jock Stein avaient même frôlé la qualification pour le deuxième tour. Ils avaient finalement été devancés par l’URSS à la différence de buts. Mais en arrivant à Cardiff, les Écossais sont déjà tout près de l’élimination. Vainqueur au match aller à Hampden Park sur un but de l’iné-

vitable Ian Rush, le Pays de Galles n’est plus qu’à deux points de la deuxième place. En terminant derrière l’Espagne, les Gallois seraient alors assurés de disputer un match de barrage face au représentant de la Confédération Océanienne de Football. Privé de plusieurs de ses titulaires habituels, dont Kenny Dalglish, Steve Archibald, Alan Hansen et le capitaine Graeme Souness, Stein sait que son équipe a besoin d’un miracle pour s’imposer. Le match L’assistant de Stein, Sir Alex Ferguson, se rappelle avoir remarqué la tension qui se lisait sur le visage de son mentor à mesure que l’heure du coup d’envoi approchait. Les choses ne s’ar-

Keystone / Press Association / SMG

Dévoué à son pays Jock Stein a entraîné l’équipe nationale d’Écosse de 1978 jusqu’à sa mort en 1985.


HISTORIQUE

rangent pas par la suite pour le sélectionneur écossais puisque, dès la treizième minute, l’un des futurs protégés de Ferguson à Manchester United, un certain Mark Hughes, ouvre le score en faveur des Gallois. Pire encore, le gardien écossais Jim Leighton, peu à son avantage en première période, annonce à Stein à la pause qu’il a perdu l’un de ses verres de contact sur l’action qui a amené l’ouverture du score. Évidemment, il n’a pas de lentilles de rechange... Cette nouvelle fait l’effet d’une bombe. Stein est contraint de faire entrer Alan Rough à la pause, ce qui limite ses options sur le plan tactique. Néanmoins, son discours énergique semble remonter le moral des troupes.

“Nous préférerions être éliminés et qu’on nous rende Jock.”

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Un supporter écossais en deuil

Les Écossais reviennent sur le terrain avec d’autres intentions et obligent leurs adversaires à se replier en défense. À l’heure de jeu, l’ancien entraîneur du Celtic prend une décision courageuse en remplaçant Gordon Strachan par Davie Cooper. L’ailier des Rangers, talentueux mais inconstant, est chargé de trouver la clé qui ouvrira le coffre-fort gallois. Malgré l’immense pression, Cooper justifiera cette confiance en transformant un penalty à ras de terre sur sa gauche, permettant à l’Écosse de revenir au score à neuf minutes du terme. Toujours aussi nerveux, Stein passe quant à lui les dernières minutes de la partie à houspiller les photographes qui se sont déjà amassés autour du banc écossais en prévision des célébrations qui accompagneront le coup de sifflet final. Croyant que l’arbitre a enfin renvoyé les deux équipes au vestiaire, le sélectionneur écossais bondit sur ses pieds pour aller saluer son homologue gallois... et se trouve instantanément foudroyé par une crise cardiaque. Quelques minutes plus tard, le décès de l’une des plus importantes figures de l’histoire du football écossais est prononcé dans la salle de soins de Ninian Park.

Le héros Si l’Ecosse doit sa qualification pour Mexique 1986 au sang-froid de Cooper, le mérite de ce résultat revient évidemment à Jock Stein. Le jour de son dernier match, le technicien écossais avait décidé de ne pas prendre les diurétiques qui lui avaient été prescrits pour ses problèmes cardiaques, de peur de ne pas pouvoir donner le meilleur de lui-même sur le banc de touche. Le sélectionneur a finalement payé sa dévotion à son sport au prix fort. Les réactions “Je préfère essayer d’oublier cette soirée. Sur le coup, je me rappelle m’être dit qu’il n’avait pas l’air très en forme. Il n’était pas aussi mordant que d’habitude quand nous avons pris notre repas ensemble. Pourtant, il était toujours aussi inspiré dans les moments décisifs. Il a commencé sa carrière en prenant de grandes décisions et il l’a terminée de la même manière... en me faisant sortir ! Nous étions menés 1:0 et celui qui m’a remplacé a marqué le but de l’égalisation. On dit souvent que les gens vouaient un culte à Jock, mais c’est beaucoup plus que ça. Ils l’aimaient”, a raconté peu de temps après Gordon Strachan, ancien milieu de terrain de l’Écosse aujourd’hui entraîneur national. “Je n’ai pas versé une larme pendant le vol de retour de Cardiff à Glasgow, avant de me retrouver sur la route qui menait de Glasgow à Aberdeen. À ce moment-là, je me suis garé sur le bas-côté et j’ai craqué. Pour les gens comme moi, Jock était un précurseur. C’est lui qui nous a montré jusqu’où nous pouvions aller. Pourtant, il n’acceptait jamais les compliments. Il parlait toujours de ses joueurs et de leur talent. C’était lui tout craché, ça. Pour tous ceux qui voulaient en savoir plus sur le football, Jock Stein était une sorte d’encyclopédie vivante”, a déclaré quant à lui Sir Alex Ferguson, ancien adjoint de Jock Stein qui allait devenir par la suite l’emblématique entraîneur de Manchester United. Et après ? Quelque 12 000 Écossais avaient fait le déplacement à Cardiff. Tandis qu’Alex Ferguson apprenait la triste nouvelle aux joueurs dans le vestiaire, les supporters abasourdis se sont rassemblés dans le silence autour du stade. Interviewé par la télévision, un homme a su résumer le sentiment de toute une nation : “Nous préférerions être éliminés des qualifications pour la Coupe du Monde et qu’on nous rende Jock”. Finalement, l’Écosse a bel et bien gagné son billet pour le Mexique, Ferguson menant les siens à la victoire (2:0) en barrage contre l’Australie. Par la suite, l’équipe au chardon a cependant quitté la compétition dès la fin du premier tour. Quelques mois auparavant, des milliers de supporters anonymes s’étaient amassés dans les rues de Glasgow pour rendre avec beaucoup

Inoubliable Des fans du Celtic rendent hommage à Jock Stein.

d’émotion un dernier hommage à l’une des icônes du football écossais, une véritable légende dont les exploits n’ont pas fini d’alimenter les conversations. Å Stephen Sullivan

FEUILLE DE MATCH Date et lieu : 10 septembre 1985, Ninian Park, Cardiff Match : Pays de Galles - Écosse 1:1 (1:0) Enjeu : Déterminer qui affrontera l’Australie en barrage de qualification pour la Coupe du Monde de la FIFA, Mexique 1986™ Buteurs : Hughes (13') pour le Pays de Galles ; Cooper (81') pour l’Écosse Pays de Galles : Southall, Jones, Van den Hauwe, Ratcliffe, Jackett, James (Lovell, 80'), Phillips, Nicholas, Thomas (Blackmore, 83'), Rush, Hughes Écosse : Leighton (Rough, 46'), Gough, Malpas, Aitken, McLeish, Miller, Nicol, Strachan (Cooper, 61'), Sharp, Bett, Speedie

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GRASSROOTS

FIFA inspiring girls and boys to play football FIFA’s Grassroots programme is the core foundation of our development mission, aimed at encouraging girls and boys around the world to play and enjoy football without restrictions. Grassroots focuses on the enjoyment of the game through small-sided team games, and teaching basic football technique, exercise and fair play. For more information visit FIFA.com


TRIBUNE

COUP DE PROJEC TEUR

INFORMATIONS GÉNÉR ALES Pays : Papouasie-Nouvelle-Guinée Trigramme FIFA : PNG Confédération : OFC Continent : Océanie Capitale : Port Moresby

INFORMATIONS GÉOGR APHIQUES Superficie : 462 840 km²

Toujours prêt Perikles Monioudis

Mario Wagner / 2Agenten

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ne blessure est évidemment quelque chose que personne ne souhaite. Mais il n’est malheureusement pas rare, malgré les entraînements et les mesures de prévention, qu’un joueur se blesse sur le terrain et doive donc être remplacé. Le football est un sport physique. Il arrive parfois aussi aux arbitres d’effectuer des actions malheureuses, que ce soit avec ou sans l’intervention d’une autre personne. C’est par exemple ce qui est arrivé fin août, en Continental Cup anglaise, lors du match entre Arsenal Ladies et le Reading FC Women : l’arbitre assistant a dû quitter le terrain, laissant un vide difficile à combler – dans l’immédiat du moins. Il aura fallu qu’une annonce soit faite aux 873 spectateurs du match par le biais des haut-parleurs pour remédier au problème : “Si un arbitre assistant compétent se trouve dans le stade, nous lui serions reconnaissants de bien vouloir se manifester !” Michael Oliver, originaire de Northumberland, était présent sur le terrain du Boreham Wood FC, où était organisée la rencontre. Ce n’était pas tout à fait une coïncidence, car Oliver, qui a la particularité d’avoir été le plus jeune arbitre à avoir jamais dirigé un match

Point culminant : Mount Wilhelm 4 509 m Façade maritime : Océan Pacifique

FOOTBALL MASCULIN Classement FIFA :

de Premier League (Birmingham contre les Blackburn Rovers, en août 2010), n’était pas là seulement pour le plaisir de suivre le duel, mais aussi pour accompagner et encourager son épouse Lucy, qui arbitrait. L’arbitre FIFA, aujourd’hui âgé de 30 ans, s’est manifesté et a donc assisté bénévolement sa femme le long de la ligne de touche pendant la seconde mi-temps. Le public lui a rendu hommage en lançant en chœur : “Il n’y a qu’un seul Michael Oliver !” Reading s’est incliné 2:1, ce qui n’a pas empêché Kelly Chambers, manager du club, de déclarer après le match : “C’est sympathique de la part d’Oliver d’avoir remplacé l’assistant au pied levé et de nous avoir dépannés.” Effectivement, l’arbitre de haut niveau n’a pas fait la fine bouche et n’a pas hésité une seconde quand il a fallu prêter main-forte à des collègues dans le besoin. Voilà ce qui s’appelle faire preuve d’esprit sportif. Mais qui, dans cette situation, ne serait pas venu en aide à sa compagne ou à son compagnon ? Å

205e position Coupe du Monde : aucune participation

FOOTBALL FÉMININ Classement FIFA : 50e position Coupe du Monde : aucune participation

DERNIERS RÉSULTATS Hommes : Philippines Papouasie Nouvelle Guinée 5:0 12 octobre 2014 Femmes : Papouasie-Nouvelle-Guinée Nouvelle-Calédonie 1:0 16 juillet 2015

INVES TISSEMENTS DE L A FIFA Depuis 2001 :

La rubrique hebdomadaire de la rédaction de The FIFA Weekly

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LE MIROIR DU TEMPS

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Manchester, Angleterre

1960

Popperfoto / Getty Images

Shay Brennan (3e depuis la g.) et John Aston (2e depuis la d.) sur le terrain d’entraînement de Manchester United.

32

T H E F I FA W E E K LY


LE MIROIR DU TEMPS

N

O

W

Toronto, Canada

2015

Ian Horrocks / Sunderland AFC, Getty Images

John O’Shea sur le terrain d’entraînement KIA, pendant la tournée nord-américaine de Sunderland.

T H E F I FA W E E K LY

33


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N E T Z E R L’ E X P E R T

Le succès des Islandais était-il prévisible ?

LE S DÉC L AR AT ION S DE L A SEM AINE

“Il est puissant et il apprend vite. Depay est aussi quelqu’un de très loyal, toujours prêt à se sacrifier pour ses coéquipiers.” Phillip Cocu, entraîneur du PSV Eindhoven, à propos de Memphis Depay

“Les choses que Messi réalise sur un terrain de football sont tout bonnement impensables. Il se déplace d’un côté à l’autre et dès qu’il voit une ouverture, il se transforme en ­m agicien. En le voyant, on se croirait dans un jeu vidéo. Messi est plus habile avec ses pieds que moi avec mes mains, mais j’essaye de rattraper mon retard !” Victoria Azarenka, ancienne numéro un mondiale de tennis, à propos de Lionel Messi

“Kevin est un type décontracté. Il sait ce qu’il vaut, alors les ­s tatistiques et les chiffres en général le laissent de marbre.” Vincent Kompany, capitaine de Manchester City, à propos de Kevin de Bruyne Entraînement matinal à Mönchengladbach Günter Netzer en septembre 1966.

imago

N

on, certainement pas. Mais force est de reconnaître que cette qualification pour l’Euro est tout à fait méritée. J’ai suivi à la télévision leur victoire 1:0 contre les PaysBas. Les Islandais n’ont certes pas offert du grand football, mais ce qu’ils ont proposé sur le terrain tenait debout et leur persévérance leur a permis de décrocher un succès décisif. L’équipe qui ira en France l’année prochaine se connaît bien. La plupart des joueurs jouent ensemble depuis plusieurs années et s’étaient déjà qualifiés en 2011 pour l’Euro U-21 à la faveur, entre autres, d’une victoire 4:1 sur l’Allemagne, qui comptait alors dans ses rangs des joueurs comme Mats Hummels et Benedikt Höwedes. Je ne pense pas que les Islandais atteindront les huitièmes de finale de l’Euro, mais le fait de participer à un tournoi de cette importance est déjà un événement en soi et sera une source de fierté pour les habitants du pays. À l’opposé, l’état actuel de la sélection néerlandaise est plutôt inquiétant. Les derniers matches de qualification ont mis à jour des dysfonctionnements importants et la

participation au Championnat d’Europe 2016 est loin d’être assurée. L’équipe espère finir à la troisième place de son groupe, ce qui lui permettrait de prendre part aux barrages. Mais la Turquie est plutôt en forme actuellement, comme on a pu le voir lors de leur duel, qu’elle a remporté 3:0. Que manque-t-il aux Néerlandais ? Il serait injuste d’établir un diagnostic à distance. Il est simplement étonnant de voir cette équipe qui a terminé sur la troisième place du podium mondial en 2014 et qui, depuis, est peu ou prou restée la même enchaîner soudain les défaites. J’imagine que les joueurs eux-mêmes ignorent à quel niveau se situe le problème. Å

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le football. Posez vos questions à Günter Netzer : feedback-theweekly@fifa.org

“J’ai fait partie des joueurs qui ont permis au Nigeria de se qualifier pour sa première Coupe du Monde. Jamais je n’aurais pensé disputer la Coupe du Monde. Faire partie de cette équipe a été quelque chose d’extraordinaire à mes yeux. J’ai encore du mal à trouver les mots pour décrire mes sentiments. Regarder la Coupe du Monde à la télévision aurait déjà été un honneur pour nous.” Jay-Jay Okocha, ancien international nigérian

“Nos gestes n’étaient pas les bons en première mi-temps [contre Augsbourg] et notre jeu était beaucoup, beaucoup trop lent. J’espère que nous pourrons faire mieux à l’avenir. Un match dure 90 minutes, pas 45.” Pep Guardiola, entraîneur du Bayern Munich T H E F I FA W E E K LY

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FIFA PARTNER


LE TOURNANT

“J’ai ressenti un grand vide” Sifflé par son propre public, Toni Polster a inscrit trois buts contre la RDA et a ainsi permis à l’Autriche de se qualifier pour la Coupe du Monde de la FIFA, Italie 1990™.

David Payr / laif

L

orsque Piotr Werner a mis un terme au match de qualification décisif du 15 novembre 1989 entre l’Autriche et l’Allemagne de l’Est, je suis passé par toutes les émotions. Tout d’abord la joie, bien sûr, car grâce à cette victoire 3:0, nous décrochions notre billet pour aller défendre nos couleurs en Italie. Mais, en même temps, je me sentais terriblement vide. Lors du match précédent, contre l’Islande, les fans m’avaient hué. J’étais le seul joueur de l’équipe évoluant dans un club étranger et je n’avais pas toujours répondu aux attentes du public. Avant la rencontre contre la RDA, notre entraîneur Josef Hickersberger avait reçu des menaces : il ne devait pas me titulariser, sous peine de représailles. Il y a eu une alerte à la bombe et nous avons dû évacuer. La pression immense qui pesait sur mes épaules s’est envolée avec le coup de sifflet final. J’étais satisfait d’avoir dépassé toutes ces hostilités. Mes trois buts contribuaient à la qualification pour la Coupe du Monde et j’avais été à la hauteur des exigences. Mais ces événements me laissaient surtout songeur. Être sifflé par ses supporters, ça fait mal. Je suis moi-même, depuis mon plus jeune âge, fan de football. Enfant, j’allais au stade avec mon père. Il ne me serait jamais venu à l’idée de conspuer les joueurs parce que j’ai toujours pensé qu’il fallait soutenir son équipe pour qu’elle gagne. C’était quitte ou double. Si l’issue du match au stade Prater de Vienne n’avait pas été positive, je ne sais pas si j’aurais encore eu un quelconque avenir en sélection. Heureuse-

ment, c’est tout le contraire qui s’est produit. J’ai emmené mon pays à deux Coupes du Monde en tant que capitaine, j’ai été élu footballeur et sportif de l’année en Autriche et j’ai marqué un nombre record de buts. Cependant, quand Piotr Werner a indiqué la fin de cette rencontre du 15 novembre, je n’avais qu’une envie : m’en aller. Je ne me voyais pas rester sur le terrain et effectuer un tour d’honneur en équipe pour faire la fête avec les fans. J’ai simplement regardé vers le ciel et remercié Dieu de m’avoir aidé. Ensuite, j’ai couru retrouver le calme du vestiaire. C’est là que j’ai enfin pu mettre de l’ordre dans mes idées et digérer les événements. Puis, mes coéquipiers sont arrivés petit à petit et m’ont félicité. J’ai donné quelques interviews et j’ai quitté le stade. J’ai vécu un véritable calvaire, mais aujourd’hui, avec le recul, je peux vous dire qu’il m’a rendu plus fort. Å Propos recueillis par Annette Braun

Nom Anton “Toni” Polster Date et lieu de naissance 10 mars 1964, Vienne (Autriche) Poste Attaquant Parcours de joueur 1982–1987 Austria Vienne 1987–1988 Torino 1988–1991 FC Séville 1991–1992 Logroñés 1992–1993 Rayo Vallecano 1993–1998 FC Cologne 1998–2000 Borussia Mönchengladbach 2000 SV Austria Salzbourg (prêt) Parcours d’entraîneur 2010–2011 LASK Linz II 2011–2013 SC Viktoria Vienne 2013 Admira Wacker Depuis 2014 Viktoria Vienne Équipe d’Autriche 95 sélections, 44 buts

Dans la rubrique “Le Tournant”, de grands noms du football reviennent sur les moments qui ont marqué leur vie. T H E F I FA W E E K LY

37


CLASSEMENT MONDIAL MASCULIN

Leader Entrées dans le Top 10 Sorties du Top 10 Nombre total de matches disputés Équipes avec le plus grand nombre de matches Plus grande progression en termes de points Plus grande progression en termes de places Plus grand recul en termes de points Plus grand recul en termes de places P osition Équipe

+/- Points

Argentine (inchangé) aucune aucune 15 Cambodge, RP Chine, Fidji, Japon, RDP Corée, Rép. Corée (2 matches chacun) Rwanda (+57) Fidji (+17) Irlande du Nord (–34) Seychelles (–7)

P osition Équipe

+/- Points

P osition Équipe

+/- Points

Dernière mise à jour : 3 septembre 2015

P osition Équipe

+/- Points

1 Argentine

0 1442

55 Paraguay

3

592

109 Lituanie

-2

294

163 Timor oriental

0

130

2 Belgique

0 1269

56 Cap-Vert

-6

589

110 Azerbaïdjan

-4

291

164 Bhoutan

0

128

3 Allemagne

0 1248

57 République de Corée

-3

574

111 Namibie

0

284

165 Indonésie

0

121

4 Colombie

0 1224

58 Japon

-2

570

112 Bahreïn

0

281

166 Nouvelle-Calédonie

1

120

5 Brésil

0 1209

59 Panamá

6

551

113 Cuba

6

280

166 Suriname

-1

120

6 Portugal

0 1186

60 Mali

3

550

114 Mauritanie

-1

273

168 République centrafricaine

1

118

7 Roumanie

0 1176

61 Australie

0

548

115 Bénin

-1

269

169 Malaisie

-1

115

8 Chili

2 1149

62 Guinée équatoriale

0

546

116 Kenya

0

268

170 Pakistan

1

105

0 1146

63 Gabon

1

535

116 St-Vincent-et-les-Grenadines

-1

268

171 Tchad

1

100

10 Angleterre

9 Pays de Galles

-2 1143

63 Guinée

-3

535

118 Botswana

3

266

172 Dominique

1

98

11 Espagne

0 1122

65 RD Congo

-6

529

119 Palestine

-1

256

173 Bangladesh

-3

95

12 Pays-Bas

0 1054

66 Serbie

0

528

119 Saint-Kitts-et-Nevis

0

256

174 Laos

3

92

13 Autriche

1 1038

67 Bolivie

0

521

121 Madagascar

1

251

175 Yémen

-1

90

14 Croatie

-1 1037

68 Bulgarie

1

503

121 Syrie

-4

251

176 Îles Vierges américaines

0

88

15 Slovaquie

-1 1013

69 Norvège

-1

496

123 République dominicaine

6

248

177 Maldives

-2

82

16 Italie

0 1012

70 Émirats arabes unis

0

484

124 Moldavie

3

245

178 Montserrat

0

74

17 Suisse

0 1011

71 Ouganda

3

478

125 Philippines

0

241

179 Chinese Taipei

0

72

18 Uruguay

0 1002

19 Algérie

0

955

20 République tchèque

0

21 Côte d’Ivoire

0

22 Danemark

3

23 Islande

1

24 France

-1

893

78 Rwanda

25 Albanie

-3

878

79 Togo

26 Mexique

0

848

80 Estonie

27 Ghana

0

827

81 Honduras

28 États-Unis

1

823

82 Irak

29 Ukraine

1

812

83 Arménie

30 Bosnie-et-Herzégovine

-2

811

84 RP Chine

72 Afrique du Sud

0

469

126 RDP Corée

-2

237

180 Cambodge

73 Burkina Faso

-2

468

127 Koweït

-1

235

181 Fidji

940

74 Zambie

-1

464

128 Lesotho

0

227

182 Tahiti

4

61

924

75 Îles Féroé

0

459

128 Belize

-5

227

182 Brunei

1

61

901

76 Ouzbékistan

0

453

130 Afghanistan

4

226

184 Sri Lanka

-2

59

894

77 Monténégro

0

430

131 Sainte-Lucie

0

222

185 Maurice

-4

56

13

426

132 Bermudes

3

220

185 Népal

-1

56

1

418

133 Liban

-3

219

187 Macao

1

49

-2

405

134 Burundi

-2

218

187 Îles Caïmans

2

49

0

404

135 Swaziland

-3

213

187 Îles Salomon

4

49

3

399

136 Nouvelle-Zélande

-1

209

190 Comores

-4

48

5

394

137 Thaïlande

2

201

190 São Tomé-et-Principe

-1

48

-5

393

137 Aruba

0

201

192 Seychelles

-7

43

0

66

17

64

31 Écosse

1

789

85 Maroc

-3

391

139 Nicaragua

5

198

193 Saint-Marin

-1

40

32 Russie

-1

780

86 Chypre

-4

386

140 Tanzanie

0

195

194 Turks et Caicos

-1

33

33 Tunisie

1

774

87 Haïti

-3

385

141 Luxembourg

4

194

195 Îles Vierges britanniques

-1

27

34 Équateur

2

764

88 Angola

1

381

142 Guinée-Bissau

0

191

196 Samoa

1

25

34 Pologne

-1

764

89 Soudan

-2

377

143 Gambie

-1

189

197 Vanuatu

-1

23

36 Suède

1

756

90 Lettonie

-4

366

144 Barbade

-6

186

198 Soudan du Sud

-3

22

37 Hongrie

-2

740

91 Jordanie

1

356

145 Kazakhstan

-4

184

199 Samoa américaines

1

17

38 Sénégal

1

734

92 Finlande

-3

351

146 Guam

0

182

199 Tonga

-1

17

39 Costa Rica

-1

731

93 Arabie saoudite

0

350

147 Géorgie

7

180

201 Érythrée

2

8

40 Iran

1

716

94 Qatar

1

347

148 Curaçao

0

178

202 Mongolie

2

6

41 Irlande du Nord

-1

687

95 Mozambique

2

340

149 Turkménistan

0

172

202 Andorre

-1

6

42 Congo

1

671

96 Malawi

2

336

150 Liechtenstein

-3

171

202 Somalie

2

6

42 Cameroun

0

671

97 Belarus

-1

335

151 Hong Kong

0

169

205 Djibouti

1

4

44 Grèce

0

657

98 Libye

-4

333

152 Vietnam

1

166

205 Îles Cook

1

4

45 Slovénie

1

653

98 Guatemala

10

333

152 Porto Rico

-2

166

205 Papouasie-Nouvelle-Guinée

-4

4

46 Israël

1

635

100 Oman

-1

329

154 Guyana

-2

165

208 Anguilla

0

0

46 Turquie

-1

635

101 Niger

1

326

155 Kirghizistan

1

160

208 Bahamas

0

0

48 Pérou

1

628

102 Canada

-1

319

155 Inde

1

160

49 Égypte

3

619

103 Éthiopie

-4

313

157 Singapour

-2

159

50 Venezuela

-2

613

104 ARY Macédoine

-1

305

158 Grenade

2

155

51 République d’Irlande

-1

605

105 Antigua-et-Barbuda

0

304

158 Tadjikistan

0

155

52 Jamaïque

3

602

105 Sierra Leone

-1

304

160 Liberia

1

154

53 Nigeria

0

599

107 Salvador

3

300

160 Malte

-1

154

54 Trinité-et-Tobago

2

594

108 Zimbabwe

0

298

162 Myanmar

0

142

38

T H E F I FA W E E K LY

http://fr.fifa.com/worldranking/index.html


PUZZLE

Revue hebdomadaire publiée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA)

Président Joseph S. Blatter

1

9

2

8

8

9

4 6

9

7

1

2

4 6

7

5

1

7

4

6

8

6

5

3

9

5 8

5

2

Ont contribué à ce numéro Mark Gleeson, Trix Hammer, Stephen Sullivan, Diego Zandrino

9 7

2

Assistante de rédaction Alissa Rosskopf

6

7

Production Hans-Peter Frei

3

7

5 8

8

3

6 1

9

3 DIFFICILE

5

7

3

9

1

6

5 8

2

7 2

3 8

1 4

8

8

4

3 6

1

7 8

Internet www.fifa.com/theweekly

4

3

Contact feedback-theweekly@fifa.org

La reproduction des photos et des articles, y compris sous forme d’extraits, est interdite, sauf accord de la rédaction et sous réserve de la mention “The FIFA Weekly, © FIFA 2015”. La rédaction n’a aucune obligation de publier des textes ou des photos non sollicités. La FIFA et le logo FIFA sont des marques déposées par la FIFA. Produit et imprimé en Suisse.

2

2 1

2

Collaborateurs réguliers Ronald Düker, Luigi Garlando, Sven Goldmann, Andreas Jaros, Jordi Punti, Thomas Renggli, David Winner, Roland Zorn

Impression Zofinger Tagblatt AG

8

MOYEN

Correction Nena Morf (responsable), Martin Beran, Kristina Rotach

Traduction www.sportstranslations.com

1

5 1

Conception artistique Catharina Clajus

2

2

9

Rédaction Alan Schweingruber (rédacteur en chef adjoint), Annette Braun, Sarah Steiner

6

5 3

Rédacteur en chef Perikles Monioudis

Responsables de projet Bernd Fisa, Christian Schaub

5

5

5

Directeur de la Communication et des Affaires publiques Nicolas Maingot (a. i.)

Mise en page Richie Krönert (responsable), Tobias Benz, Susanne Egli

3

8

Secrétaire Général Jérôme Valcke

Service photo Peggy Knotz, Christiane Ludena (suppléance 13 Photo)

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FACILE

5

2

2 3

7

1

Les opinions exprimées dans The FIFA Weekly ne reflètent pas nécessairement celles de la FIFA. T H E F I FA W E E K LY

Puzzles courtesy: opensky.ca/sudoku

Éditeur FIFA, FIFA-Strasse 20, Case postale, CH-8044 Zurich Téléphone +41-(0)43-222 7777, Fax +41-(0)43-222 7878

Le but du jeu est de remplir la grille avec des chiffres de 1 à 9, qui ne se trouvent jamais plus d’une fois dans la même ligne, la même colonne ou le même carré de 3x3.

39


Football breaks down barriers Football builds bridges. It has a unique power to inspire friendship, respect and equality. FIFA’s Say No To Racism campaign is part of our commitment to tackle all forms of discrimination in football. Everyone should have the right to play and enjoy football without fear of discrimination. Say no to racism. For more information visit FIFA.com


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