N O 58, 28 NOVEMBRE 2014
ÉDITION FRANÇAISE
Fédération Internationale de Football Association – Depuis 1904
FIFA WORLD FOOTBALL MUSEUM
LA GRANDE OUVERTURE APROCHE
SÜLEYMAN KOC DE LA PRISON À LA BUNDESLIGA
ISLANDE
LE SUCCÈS GRÂCE À L’ENTRAÎNEMENT EN SALLE
Entraînement high-tech
LE JOUEUR DU FUTUR W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY
L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL
23
S epp Blatter Le Président de la FIFA souhaite un bon anniversaire à la Confédération Asiatique de Football, qui fête ses 60 ans d’existence.
30
F IFA World Football Museum Les responsables Martin Schlatter (P-DG) et David Ausseil (directeur créatif) nous en disent plus sur l’avancée des travaux de construction du Musée du Football Mondial de la FIFA.
37
Amérique du Sud 10 membres www.conmebol.com
24
Islande La construction de salles a permis de développer le football islandais.
“Je conduisais la voiture des fugitifs” Süleyman Koc a purgé un an d’emprisonnement après avoir été condamné pour des attaques de casinos. Son premier match en sortant de prison, alors qu’il était en semi-liberté, a été riche en émotions.
Le joueur du futur Notre couverture, illustrée par Gregory Gilbert-Lodge, montre un joueur en train de s’entraîner dans le Footbonaute. Thomas Schweigert (image)
Pour la compétition finale, le nombre d’équipes participantes est de vingt-quatre, réparties parmi les confédérations de la façon suivante : AFC : 5 équipes, CAF : 3 équipes, CONCACAF : 3,5 équipes*, CONMEBOL : 2,5 équipes*, OFC : 1 équipe, UEFA : 8 équipes, Pays organisateur : Canada *L’équipe classée quatrième de la compétition préliminaire de la CONCACAF disputera un match de barrage (aller-retour) contre l’équipe classée troisième de la compétition préliminaire de la CONMEBOL.
35
Günter Netzer “Il ne faut pas punir plus sévèrement les fautes.”
Qualifiés Costa Rica Etats-Unis Mexique
Qualifiés Brésil Colombie
Barrage retour : 2 décembre 2014 Trinité-et-Tobago – Équateur
Barrage aller : 8 novembre 2014 Équateur – Trinité-et-Tobago 0:0
Canada (Pays organisateur)
Getty Images (2), imago, Sun Pegasus F.C.
6
Amérique du Nord et Centrale 35 membres www.concacaf.com
Le Footbonaute Le Borussia Dortmund s’est doté d’une installation d’entraînement high-tech qui a pour objectif de rendre les footballeurs encore meilleurs : le Footbonaute. Des ballons sont propulsés vers le joueur, qui doit les renvoyer dans la bonne direction. Notre collaborateur Ronald Düker s’est rendu sur place pour découvrir cette curieuse introduction de la robotique dans le football.
L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL
Europe 54 membres www.uefa.com
Afrique 54 membres www.cafonline.com
Asie 46 membres www.the-afc.com
Océanie 11 membres www.oceaniafootball.com
14
Hong Kong Le leader Sun Pegasus symbolise le début d’une nouvelle ère pour la Premier League hongkongaise.
18
Russie Dans une interview, le sélectionneur Fabio Capello dévoile son admiration pour Zlatan Ibrahimovic.
The FIFA Weekly Magazine App Le FIFA Weekly, magazine de la FIFA, paraît chaque vendredi en quatre langues pour votre tablette. http://fr.fifa.com/mobile
Qualifiés Allemagne Angleterre Espagne France Norvège Suède Suisse + Vainqueur des barrages
Qualifiés Cameroun Côte d’Ivoire Nigeria
Qualifiés Australie Japon République de Corée RP Chine Thaïlande
Qualifiés Nouvelle-Zélande
Rassemblons tous les fans de football Faites de nouvelles rencontres et découvrez des passions communes dans le Bar Lounge de l’A380 d’Emirates.
#AllTimeGreats youtube.com/emirates
Hello Tomorrow
À DÉCOUVERT
“Football Machine” Les Wolverhampton Wanderers testent en 1938 un appareil “high-tech” qui génère des balles longues et des centres.
Merci aux salles d’entraînement
L
’
homme et la machine … Pour l’entraînement des footballeurs de haut niveau comme des amateurs, on utilise du matériel comme des mannequins de coup franc, des haies, des échelles de rythme, des parachutes de résistance, des rebondisseurs ou des cerceaux. Depuis 2012, le Borussia Dortmund, lui, s’est doté d’une incroyable machine appelée Footbonaute. Cet appareil inventée par le Berlinois Christian Güttler ressemble à un vaisseau spatial, fonctionne comme un jeu vidéo et peut simuler n’importe quel type de passe ou de tir. Elle peut même reproduire à la demande l’ambiance sonore d’un stade. Ronald Düker est allé à Dortmund pour découvrir cette salle d’entraînement high-tech. Vous pouvez lire son reportage à partir de la page 6.
L
’
Fred Morley / Getty Images
Islande a le vent en poupe. Sa victoire 2:0 à domicile contre les Pays-Bas dans les qualifications pour l’Euro, le 13 octobre dernier, en est la preuve. Ce succès n’est pas si surprenant que cela. Grâce à une initiative lancée il y a 15 ans par la Fédération islandaise de football (KSI), le pays dispose aujourd’hui de plus de 15 salles dédiées à la pratique de ce sport et de plus d’une centaine de mini-terrains artificiels. Grâce à ces nouvelles infrastructures, la technique des footballeurs islandais a nettement progressé. Pour en savoir plus sur ce remarquable exemple de développement, rendez-vous à la page 24.
D
imanche prochain, l’AFC, la Confédération Asiatique de Football, fête son anniversaire à Manille : 60 ans d’existence. Le Président de la FIFA Blatter la congratule dans son billet hebdomadaire à la page 23 et félicite le football asiatique, qui reflète l’importance que peut revêtir le football comme école de la vie et comme vecteur d’intégration. Å Richie Krönert
T H E F I FA W E E K LY
5
AV ENIR DU FOO T BALL
Rapide comme l’éclair Sven Mislintat, analyste en chef du BVB, dans le Footbonaute.
Le Footbonaute ou la musique du futur 6
T H E F I FA W E E K LY
AV ENIR DU FOO T BALL
Un musicien révolutionne les méthodes d’entraînement dans le football à l’aide d’une curieuse salle “high-tech”. Présentation à Dortmund. Ronald Düker (texte), Thomas Schweigert (photos) et Gregory Gilbert-Lodge (illustrations), à Dortmund T H E F I FA W E E K LY
7
AV ENIR DU FOO T BALL
Ballon intelligent
Perception
L’adidas micoach smart ball permet d’améliorer la technique de frappe.
Les lunettes stroboscopes aident les joueurs à développer leur concentration.
À
son époque, l’antique philosophe Platon s’était imaginé que dans un monde meilleur, l’être humain aurait une forme sphérique. Peut-être même les dieux s’amuseraient-ils à jouer au football avec lui. Mais le fait est que l’être humain n’a pas la forme d’une sphère. Il est doté d’extrémités, deux mains et deux pieds, qui sont plus ou moins bien adaptées à la réalisation de tâches diverses et variées. Les dieux ne tapent pas dans un ballon, mais l’être humain a inventé ce sport. Pour lui-même. La particularité de cette discipline réside dans le fait qu’elle réclame une grande dextérité de parties du corps qui sont loin d’être les plus appropriées. Les membres les plus habiles, à savoir les mains, sont proscrits. Le gardien forme là l’exception qui confirme la règle. Attraper un ballon avec les mains et le lancer à un endroit précis, voilà une action dont la constitution humaine s’accommode sans trop de difficultés. Mais contrôler et diriger un ballon avec les pieds tout en courant le plus vite possible pour, par exemple, échapper à un adversaire, cela équivaut en quelque sorte à grimper à une échelle à la seule force des mains tout en jouant de la flûte. Pour tenter une autre comparaison musicale : a-t-on déjà vu quelqu’un jouer aussi bien du piano avec ses dix orteils qu’un pianiste avec ses dix doigts ? Pour résumer, le football nous force donc à effectuer des gestes qui ne nous sont pas naturels. C’est justement ce qui fait la beauté de ce sport. Lorsqu’il est pratiqué de manière élégante, que le ballon semble coller au pied d’un joueur, que ledit joueur délivre une passe parfaitement dosée dans la course d’un coéquipier et que toute cette action en soi complètement improbable fonctionne comme par magie, alors tous les témoins de la scène sont imprégnés de l’étrange sensation que le football défie les lois de la nature. L’opposé de la nature, c’est l’art, assurent certains. Le football est donc de l’art. 8
T H E F I FA W E E K LY
Magie et sueur Avons-nous parlé de magie ? Non, ce serait ridicule car en football, rien ne se fait par magie. Tout est plutôt question de talent. Bien sûr, les Lionel Messi, Neymar, Reus et autres Cristiano Ronaldo disposent de qualités au-dessus de la moyenne, voire extraordinaires. Mais il leur arrive à eux aussi de rater un contrôle. C’est pourquoi, en dehors des matches, ils passent le plus clair de leur temps à l’entraînement. Et ce que le commun des mortels ignore, c’est à quel point les méthodes d’entraînement sont primordiales, mais aussi le fait que ces méthodes ont évolué au gré du temps et des innovations techniques. Le rôle des robots, par exemple, est très largement sous-estimé. Des robots ? Dans le football ? Les robots dans le football sont en quelque sorte comme les humains sphériques de Platon. Ce sont des êtres issus d’un monde meilleur. Un monde dans lequel le hasard est réduit à son plus strict minimum, quand il n’est pas voué à disparaître complètement. Un monde dans lequel les pieds – dont on ne se sert normalement que pour marcher ou se tenir debout – sont transformés en instruments de haute précision manœuvrables à la vitesse de l’éclair. Personne ne sera surpris d’apprendre que les footballeurs professionnels, aujourd’hui issus d’une génération qui a grandi avec Internet et les jeux vidéo, s’adonnent également à leur sport favori en mode virtuel, sur une console. Lionel Messi et Neymar, par exemple, se sont déjà affrontés sur le célèbre jeu de la série Fifa, dont le dernier opus, Fifa 15, vient de sortir. Curieusement, ils ont particulièrement apprécié d’endosser le rôle de leur double virtuel respectif. Il reste naturellement encore un peu de recherches à faire avant de pouvoir prouver avec certitude que ce jeu permet d’améliorer la lecture d’une action et d’augmenter la vitesse de réaction, mais l’hypothèse semble parfaitement valable. Les jeux vidéo tels que celui-ci sont de plus en
AV ENIR DU FOO T BALL
Fournisseur de données L’adidas techfit elite shirt donne des renseignements en temps réel au sujet de celui qui le porte, ici Zlatan Ibrahimovic.
plus réalistes et ils continueront vraisemblablement à se développer, jusqu’à ce qu’ils ne soient pas plus éloignés de la réalité qu’une retransmission télévisée d’une visite au stade. Bienvenue dans le Footbonaute Mais que se passerait-il si l’inverse se produisait ? Si la réalité se mettait à reproduire le jeu ? Si un concept abstrait et graphique, tel que celui sur lequel est notamment basé le célèbre Tetris (où des briques de formes différentes tombent les unes après les autres, le but étant de les placer à sa guise afin de former des lignes complètes), trouvait une application réelle et tridimensionnelle ? Si des footballeurs en chair et en os se retrouvaient dans une salle high-tech, si high-tech qu’elle semblerait venir d’un autre monde, et s’entraînaient jusqu’à en perdre haleine ? Mesdames et messieurs, cette salle existe déjà. Bienvenue dans le Footbonaute ! Quésaco ? Pour le savoir, nous avons rendez-vous à Dortmund. Sur la route entre la gare et le centre d’entraînement du Borussia, les bâtiments modernes succèdent aux édifices effrités de l’après-guerre, tandis que la bruine qui tombe sans relâche ajoute une pointe de mélancolie. Mais la beauté intérieure est, paraît-il, la seule qui compte réellement et il n’est pas difficile de deviner ce qui fait battre le cœur de la population locale. “Voilà la Borsigplatz”, lance comme en écho notre chauffeur de taxi au détour d’un croisement. Il nous
Sommes-nous en boîte de nuit ? Non. Le Footbonaute n’est pas là pour amuser la galerie.
raconte qu’une fois, après la conquête d’un titre, supporters et policiers s’y sont retrouvés face à face. Les supporters étaient munis de seaux de peinture, déterminés à repeindre toute la place en noir et jaune, les couleurs de leur club favori. Ce n’est toutefois qu’en bordure de la ville que ce noir et ce jaune s’imposent, dans le quartier de Brackel, où se situe le centre d’entraînement du BVB. C’est également là que se trouve le Footbonaute. N’est-ce pas là un nom prétentieux ? Loin s’en faut, car dès que l’on pénètre dans ce fameux Footbonaute, on a réellement l’impression de se retrouver en plein milieu d’un film de science-fiction. Clac, clac, clac, clac : un son métallique et l’éclairage successif des différents carrés à l’intérieur de cette grande machine lancent le compte à rebours. Mais le compte à rebours de quoi, au juste ? Un rideau de glace carbonique va-t-il se dresser devant nous, percé par des rais de lumière laissant entrevoir des danseuses ? Sommes-nous en boîte de nuit ? Non. Le Footbonaute n’est pas là pour amuser la galerie. Tout est même parfaitement calibré et la conception est relativement simple : une pelouse synthétique de 14 mètres sur 14, entourée des quatre côtés par un “mur” composé de 72 carrés derrière lesquels se trouve un filet. Sur chacun de ces côtés, on trouve une machine qui envoie des ballons à travers les carrés grâce à deux ouvertures superposées. Les ballons, 240 au total, sont propulsés à une vitesse pouvant atteindre 120 km/h vers le joueur qui se trouve dans le cercle dessiné au centre du terrain. Ils arrivent soit au sol, soit à hauteur de poitrine, soit au niveau de la tête. Chacun des 72 carrés peut s’illuminer. Un son annonce l’arrivée du ballon. Un carré s’éclaire en rouge afin d’indiquer que c’est de là que viendra le cuir. Un deuxième signal retentit et une lumière verte dans un autre carré montre au joueur dans quelle direction il doit frapper. Un système lumineux permet de savoir si le ballon est rentré dans le bon carré et combien de temps s’est écoulé entre le moment où le ballon a été libéré par la machine et le moment de la frappe. Le but est évidemment T H E F I FA W E E K LY
9
AV ENIR DU FOO T BALL
Messi et ses chaussures
C
e dimanche, avant d’affronter le FC Valence, Lionel Messi nouera pour la toute première fois les lacets de ses nouvelles chaussures de football personnalisées. Un moment à n’en pas douter particulier, et pas seulement pour le quadruple Ballon d’Or. Car derrière l’Adidas Messi mirosar10 se cache toute une équipe de spécialistes. On y retrouve bien sûr des développeurs de produit et des designers, mais aussi des chercheurs qui travaillent dans un laboratoire isolé à l’élaboration de nouvelles technologies et de nouveaux matériaux afin de concevoir LA chaussure qui fera la différence sur les pelouses. Le développement de ce nouveau modèle a nécessité près de trois ans de dur labeur. Au cours de cette période, la chaussure a été soumise à toute une batterie de tests. Elle a également été constamment améliorée, au fur et à mesure des innovations présentées. La mirosar10 n’est que l’une des quatre créations d’Adidas destinées à un style particulier de joueur. Ainsi, les footballeurs privilégiant un jeu agile et rapide ainsi que le port d’une paire de crampons légers trouveront certainement leur bonheur avec cette chaussure personnalisée de Messi. Une étroite collaboration avec l’athlète lui-même est essentielle à l’élaboration d’une telle chaussure. Messi est ainsi impliqué depuis le premier jour dans le développement de la mirosar10. À intervalles réguliers, la star du FC Barcelone reçoit de la part d’Adidas un prototype qu’il peut tester sur les terrains d’entraînement de son club avant de livrer son ressenti. Si la forme n’est pas bonne, le contact avec le ballon pas assez agréable ou la stabilité défectueuse, alors les chercheurs se remettent au travail dans leur laboratoire. La chaussure doit répondre aux besoins et exigences du virtuose blaugrana jusque dans les moindres détails. C’est la raison pour laquelle son style de jeu est étudié avec la plus grande minutie par l’équipe d’Adidas. Messi essaie entre cinq et dix prototypes avant que sa nouvelle chaussure ne soit fin prête. Plusieurs centaines de joueurs amateurs éparpillés sur toute
Amélioration constante Adidas
Une devise qui vaut aussi bien pour Messi que pour ses chaussures.
10
T H E F I FA W E E K LY
la planète sont en outre chargés de tester le modèle sur différentes surfaces. Un homme notamment joue un rôle primordial dans tout ce processus : il s’agit de Marco Müller, responsable Produit au département football d’Adidas. Il supervise le développement de la chaussure depuis les balbutiements du projet jusqu’à sa finalisation. “Messi ne veut pas une chaussure faite pour attirer l’attention. Il veut plutôt marquer les esprits par ses performances”, dévoile Müller au sujet des désirs de l’Argentin en matière d’optique. Ce goût pour la sobriété se retrouve ainsi naturellement dans la nouvelle Adidas Messi mirosar10, dont le nom se compose de “mon Rosario” (la ville natale de Messi) et de son numéro de maillot.
Messi est impliqué d epuis le premier jour. Bien que Messi ait déjà été impliqué dans le développement de plus de dix chaussures personnalisées, son enthousiasme n’a jamais faibli. “Il est fascinant”, s’exclame Müller. “Ses yeux se remplissent d’étoiles à chaque fois que nous lui rendons une visite surprise à Barcelone avec un nouveau prototype.” Ce week-end à Valence, tous les regards seront tournés vers Messi et ses nouveaux crampons. Nul doute que la Pulga tâchera d’en profiter pour améliorer son record de 253 buts en Liga. (dek)
AV ENIR DU FOO T BALL
Dans le Footbonaute Le ballon est sur le point d’arriver.
d’être le plus rapide possible. Un footballeur professionnel effectue une séquence de ce type en moins de deux secondes en moyenne. “Si tu le veux, tu peux vraiment malmener les joueurs, là-dedans”, explique Sven Mislintat. Ce dernier est le recruteur et l’analyste en chef du Borussia Dortmund. Il est donc particulièrement versé dans la tactique et les méthodes d’entraînement. Pourquoi est-il utile de “malmener” les joueurs, c’est-à-dire de les soumettre à un haut niveau de stress ? “Tout ce qui te pose problème dans cette salle te permet d’évoluer avec plus de calme sur un vrai terrain et de faire moins d’erreurs”, détaille l’homme de 42 ans. Il fait ensuite la démonstration de ce à quoi sont soumis les équipes de jeunes et les professionnels du club. Comme au garde-à-vous, Mislintat sautille dans le rond central. Son, lumière, ballon, boum, c’est dedans ! Le ballon suivant ne se fait pas attendre. L’opération est répétée dix fois, vingt fois et notre photographe, présent sur le gazon, sauve plusieurs fois son appareil de justesse devant les ballons catapultés à un rythme effréné. Le Footbonaute s’est transformé en champ de bataille. Bien sûr, les variations sont multiples et il est possible d’ajuster la vitesse. La machine n’est toutefois jamais réglée à 120 km/h, car même le meilleur des footballeurs aurait alors les pires difficultés à contrôler le cuir. En règle générale, les tirs sont effectués à 75 ou 80 km/h, ce qui, à sept mètres de distance, est déjà bien assez rapide. Qualité de passe et vitesse d’exécution La référence à la discothèque proposée un peu plus haut n’est pas complètement hors de propos. Les signaux acoustiques indiquant les points de départ et d’arrivée du ballon ne sont pas les seuls sons. Il est ainsi tout à fait possible de reproduire l’ambiance d’un stade. Mislintat nous fait une nouvelle démonstration. Des chants de supporters et des cris de joie se font entendre, il existe même une variante “domicile” et une variante
“extérieur”, le volume est également modulable à volonté. “Quand la machine est poussée à 100 décibels, le joueur est troublé, il ne repère plus que les signaux optiques”, explique l’analyste. “Et quand il s’y est un peu habitué, il devient moins stressé en situation réelle, dans un vrai stade. Le Footbonaute rend les joueurs plus détendus.” Plus détendus, mais
“Tu peux vraiment malmener les joueurs, là-dedans.” aussi plus rapides et plus précis. La qualité de passe, la vitesse d’exécution et la perception sont, d’après Mislintat, les principaux aspects que le Footbonaute permet de développer. En d’autres termes, si un joueur avait auparavant besoin de 2,5 secondes entre son contrôle et sa passe et qu’un entraînement spécifique lui permet de passer à 1,7 seconde, cela peut avoir des répercussions ô combien bénéfiques dans un véritable match. Le Footbonaute permet de s’améliorer grâce à la répétition des séquences. Quand un joueur reçoit 100 ballons qu’il doit contrôler d’un pied et passer de l’autre en mode hardcore, l’exercice dure entre sept et huit minutes et permet 200 contacts avec le ballon. Aucun joueur ou presque n’atteint ces valeurs durant un match entier ! Mais le Footbonaute n’est pas exclusivement destiné à l’usage d’un footballeur seul. Plusieurs joueurs peuvent entrer dans l’arène en même temps. Combinaisons, tennis-ballon, exercices pour gardiens… “En fait, on peut faire beaucoup de choses que l’on retrouve également lors d’un entraînement en extérieur”, révèle Mislintat. La différence réside dans l’aspect presque scientifique des exercices, comme dans un laboratoire de recherche. L’engin permet de travailler un aspect très précis du jeu et T H E F I FA W E E K LY
11
AV ENIR DU FOO T BALL
Signal sonore, ballon, carré lumineux Dans le Footbonaute, tout est affaire de précision.
12
T H E F I FA W E E K LY
AV ENIR DU FOO T BALL
d’adapter les conditions à tel ou tel profil. Un pied droit ou un pied gauche un peu faible ? Qu’à cela ne tienne, le joueur reçoit la consigne de n’utiliser que son mauvais pied. D’après Mislintat, on peut ainsi entraîner un footballeur qui a un pied indéniablement plus fort que l’autre à devenir ambidextre. Ces améliorations ne deviennent toutefois patentes que sur la durée. Le Borussia Dortmund possède son Footbonaute depuis mars 2012 et chaque joueur dispose d’un profil personnalisé. Lorsqu’un jeune de 18 ou 19 ans jette un œil aux statistiques d’un Marco Reus, il prend alors conscience du chemin qu’il lui reste à parcourir pour atteindre le haut niveau. Le Footbonaute, c’est la création de légendes par les gros scores, le football par les chiffres. Google Glass et stroboscope Le Footbonaute fonctionne comme un jeu vidéo et ressemble à un vaisseau spatial, mais le concept technologique ne tombe pas tout à fait du ciel pour autant. Ainsi, on a déjà vu German Burgos, l’entraîneur adjoint de l’Atlético Madrid, porter des lunettes Google Glass sur le banc de touche. Celles-ci lui fournissaient en temps réel toute une série de statistiques sur le match en cours, qu’il s’agisse des duels gagnés, des passes réussies ou de la possession de balle. Diego Benaglio, l’ancien portier international suisse, s’est quant à lui préparé pour la dernière Coupe du Monde avec un autre genre de lunettes. Comme un stroboscope de boîte de nuit, elles le soumettaient pendant l’entraînement à un véritable déluge d’éclairs lumineux. De la sorte, le gardien ne percevait le déplacement des joueurs et les trajectoires du ballon qu’en séquences découpées et ultracourtes. Avec cette petite machine à stress, il entendait aiguiser ses sens et améliorer sa concentration. Un autre de ces outils modernes est le “ballon intelligent”. De l’extérieur, il ne se différencie en rien d’un ballon normal, mais à l’intérieur, des capteurs transmettent via Bluetooth la force de la frappe et sa trajectoire exacte. L’objectif est d’analyser et d’améliorer la réalisation des corners et autres coups francs. Enfin, il existe une sorte de soutien-gorge qui peut être porté aussi bien par les femmes que par les hommes et que l’on a déjà vu sur la poitrine de Zlatan Ibrahimovic, par exemple. Ce sous-vêtement high-tech est également utilisé dans le Footbonaute et sert à mesurer la fréquence cardiaque. Il permet ainsi de se rendre compte des répercussions sur le cœur de la multiplication des signaux optiques et acoustiques, mais aussi du stress inhérent à l’exercice. Concrètement, quelle est la portée de toutes ces innovations ? Où cela s’arrêtera-t-il ? Ces nouveaux instruments finiront-ils par transformer le joueur en machine ? Pour tenter de répondre à ces questions, nous nous rendons à Berlin le lendemain de notre visite à Dortmund, afin d’y rencontrer un certain Christian Güttler, qui se trouve être le fils du célèbre trompettiste Ludwig Güttler. Il a lui aussi étudié la musique, mais s’est également essayé au cinéma et à la publicité. Un véritable touche-à-tout, doublé d’un inventeur. C’est en effet à lui que l’on doit le Footbonaute. Il nous avoue avoir eu un peu peur de notre souhait de parler de l’usage de la robotique dans le football. “Le terme de robotique ne me plaît pas”, explique-t-il. “Ça fait penser à un assemblage bête et méchant. Or, ce n’est pas la voie royale vers le succès.” Et quelle serait-elle donc ? Anticipation et interaction Il n’est pas toujours facile de suivre les explications de Güttler, tellement celles-ci partent en de multiples circonvolutions. L’inventeur admire notamment Alberto Guerrero, le professeur du grand pianiste Glenn Gould, parce qu’il n’aurait strictement rien enseigné à son élève si ce n’est la capacité à découvrir soi-même sa propre technique. Il encense également Nick Bolletieri, le mentor du tennisman André Agassi, car à son époque, personne n’accordait autant d’importance que lui à l’habileté motrice. Il nous parle ensuite de la “thérapie Mozart”, grâce à laquelle le médecin Alfred Tomatis est parvenu à débarrasser Gérard Depardieu de son bégaiement. Un entraîneur de football peut-il donc se référer à ces histoires de mécanique bien huilée ? D’après Güttler, il est en tout cas exact que “lorsque l’on a onze joueurs qui sont tous capables de viser une mouche sur un poteau
à 40 mètres de distance, il est quasiment impossible de les battre”. Mais dans un match, il est plutôt question d’anticipation (la projection dans une situation à venir), de permutation (le passage ultrarapide d’une situation à une autre) et d’interaction (la réaction optimale aux actions des coéquipiers et des adversaires). Si le football est un sport aussi populaire et attractif, c’est avant tout parce qu’il constitue un miroir idéal de la réalité quotidienne. Rien n’est prévisible avec certitude, il n’existe que des probabilités. Comme au billard, où le calcul de la trajectoire de la troisième boule touchée après le premier impact fait déjà s’arracher les cheveux à n’importe quel mathématicien. Güttler estime que celui qui résume le mieux la discipline est Arsène Wenger. Pour lui, le football n’est rien d’autre que l’art de “s’adapter de manière optimale à une situation issue du hasard”. Bruce Lee pourrait également être cité ici : “N’aie pas de préférence, prends les choses comme elles viennent et tu trouveras une solution à tout.” Mais Christian Güttler n’est pas un philosophe. Vingt personnes travaillent dans son entreprise CGoal, qui gère son propre Footbonaute dans un hangar de Berlin. Le but est de présenter la machine aux curieux du monde entier, mais aussi de continuer à effectuer des recherches. Güttler appelle sa méthode le Digital Motoric Fingerprint, ou empreinte digitale motrice. Lorsqu’il a fait venir 400 footballeurs berlinois âgés de 16 ans dans sa machine dans le cadre d’une expérience, il a été capable de déterminer presque systématiquement à quel niveau chacun d’entre eux évoluait, uniquement à l’aide des valeurs récoltées. La suite ? En Allemagne, après Dortmund, c’est le TSG Hoffenheim qui a récemment fait l’acquisition d’un Footbonaute. Güttler apprécie le fait qu’il en soit fait un usage “très méticuleux et scientifique”. Au Qatar, l’académie du sport Aspire s’est également dotée de cet outil. Au fait, dans le domaine musical, à quoi ressemblerait le jeu du BVB comparé à celui du Bayern Munich ? “Dortmund, c’est Nirvana et le Bayern, c’est Metallica.” Peu importe ce que notre génial inventeur peut bien vouloir dire avec cette phrase, nous serions très curieux de pouvoir la vérifier. Peut-être avec une application de traduction musique-football. Il ne reste plus qu’à l’inventer. Å
F I F A 15 : é m o t i o n e t i n t e n s i t é Avec le dernier volet de l’incroyable saga de jeux vidéo EA SPORTS FIFA paru en automne, les fans sont plus impliqués que jamais dans l’émotion et l’intensité du football. Grâce à son souci du détail impressionnant, FIFA15 donne vie au football virtuel et permet aux amateurs du jeu de ressentir toutes les vibrations du sport. Chaque crampon, chaque tacle laisse des traces dans FIFA 15. Le jeu semble si réaliste que les joueurs ont l’impression d’évoluer sur le terrain. L’homme et la machine fusionnent. Mais les fans ne sont pas les seuls à se défier régulièrement sur leur console, les footballeurs professionnels comme Gareth Bale, Lukas Podolski, Lionel Messi ou Neymar se saisissent volontiers de leur manette durant leur temps libre. Afin de remporter le titre de champion du monde officiel de FIFA 15, les participants à la FIFA Interactive World Cup (reconnue officiellement comme plus grand tournoi de jeux vidéo du monde en 2010) doivent faire face à une grande concurrence composée de joueurs du monde entier. La onzième édition de la compétition de football virtuelle a été lancée en octobre 2014 avec le coup d’envoi de la première des six saisons de qualifications en ligne. Celle-ci constitue la première étape du parcours jusqu’à la grande finale de la FIWC 2015. Jusqu’en avril 2015, des millions d’adeptes des quatre coins de la planète tenteront de se qualifier pour cette finale à Munich. Le tenant du titre August Rosenmeier (Danemark), les 16 participants les mieux classés à l’issue des qualifications en ligne ainsi que les trois vainqueurs des tournois de qualification en direct s’affronteront lors de la grande phase finale pour s’adjuger le titre de champion du monde EA SPORTS FIFA 15. Le champion de la FIWC 2015 remportera 20 000 dollars US et un voyage à Zurich pour assister à la cérémonie du FIFA Ballon d’Or. (dek) Plus d’informations sur la FIWC 2015 sur www.fifa.com/interactiveworldcup
T H E F I FA W E E K LY
13
LE S CHAMPIONN AT S À L A LOUPE
VU DES TRIBUNES N o u ve au d é p a r t Roland Zorn est spécialiste du football et vit à Francfort-sur-leMain.
La Premier League électrise la population de Hong Kong. La Premier League anglaise s’entend. Depuis des années, chaque semaine, elle est très suivie à la télévision dans l’ancienne colonie britannique, comme dans de nombreux pays asiatiques. La Premier League hongkongaise, elle, a entamé en septembre sa première saison. Elle est encore loin de connaître la même popularité. Les matches qui sont diffusés par la télévision locale ne fascinent que moyennement les fans de sport. Dans les stades non plus, on ne peut pas dire qu’il règne une
ambiance de feu. Le nouveau championnat rassemble les neuf meilleurs clubs de cette région administrative spéciale de Chine, comme le leader Sun Pegasus, Kitchee, Eastern ou encore South China. Les rencontres de la plus petite Premier League du monde attirent en moyenne mille spectateurs environ. Les habitants de la métropole de la côte sud de la Chine, place-forte économique et financière du pays, ne semblent guère étonnés de ce succès mitigé. Il faut dire que le nouveau championnat, qui compte pourtant faire parler du football made in Hong Kong, jouit pour le moment d’un rayonnement limité. Mis en place par la Fédération de football de Hong Kong, cette Premier League fait encore trop penser à la Hong Kong First Division League, dont le dernier champion, Kitchee, a été sacré en mai 2014. Quant à l’équipe nationale de Hong Kong, 159ème du classement de la FIFA, elle est loin de passer pour un géant du
football mondial. Il faudra donc patienter encore un peu avant que la Premier League de cette ville de sept millions d’habitants trouve sa propre identité et son public. En attendant, l’ascension du Sun Pegasus FC vers les sommets symbolise peut-être le départ d’une nouvelle ère. Le logo du club est un cheval ailé. La Premier League de Hong Kong ne peut que rêver, à son tour, de décoller. Å
Un simple nul Michael Campion (au centre) et son équipe, le leader Sun Pegasus, se sont contentés d’un nul 0:0 face à la lanterne rouge Wofoo Tai Po. 14
T H E F I FA W E E K LY
Sun Pegasus F.C.
Premier League de Hong Kong
Coton Sport a remporté la Coupe du Cameroun Kingue Mpondo (à g.) a marqué le but du 2:0 contre la Panthère du Ndé peu avant la fin de la finale.
Elite One camerounaise
Un e a n n é e d e succès Mark Gleeson est journaliste
du Ndé 2:0, grâce à deux buts signés de l’international nigérien Daouda Kamilou et du remplaçant Kingue Mpondo – deux joueurs incontournables ces dernières années. Le club avait remporté sa première Coupe du Cameroun en 2003. En l’espace de 11 ans, il a ajouté cinq trophées de plus à sa collection. Pour mieux comprendre la suprématie de Coton Sport, il faut se pencher sur le championnat. L’équipe de Garoua a remporté 12 des 17 derniers titres mis en jeu. Sur la dernière décennie, elle a été sacrée à huit reprises. Pour un club fondé au milieu des années 80 et situé très loin de la capitale Yaoundé ou du centre d’affaires qu’est Douala, l’exploit est de taille.
En dépit d’une finale disputée en 2008, la quête de gloire continentale des Camerounais reste pour l’instant au stade du mirage. L’an dernier, Coton Sport a bien failli renouveler l’exploit, mais son échec à l’issue d’une séance de tirs au but interminable lui a fermé les portes d’une nouvelle finale. Cette année, le club a échoué au deuxième tour et n’a donc pas participé à la lucrative phase de groupes.
Au terme d’une incroyable période qui l’a vu disputer 19 matches en six semaines, Coton Sport pointe donc largement en tête de l’Elite One. Le titre lui tend désormais les bras, même si le Cosmos de Bafia continue à faire de la résistance.
Depuis le Canon Yaoundé en 1980, aucune équipe camerounaise n’a réussi à inscrire son nom au palmarès de la plus prestigieuse des compétitions de clubs africaines. Pour Coton Sport, le défi à relever n’en est que plus grand. Å
et commentateur de football et vit au Cap.
Peu d’équipes en Afrique peuvent se targuer d’avoir fait preuve d’une constance au niveau national comparable à celle de Coton Sport. Après avoir remporté la Coupe du Cameroun le week-end dernier, le club de Garoua est en effet tout près de s’adjuger un nouveau titre de champion.
Camfoot
Les Cotonniers, qui ont élu résidence dans le nord aride, n’ont plus besoin que d’un point sur les trois dernières journées pour s’assurer d’un doublé qui ne ferait que prolonger des célébrations qui durent depuis déjà plusieurs jours. Le triomphe en finale de la Coupe n’avait pourtant rien d’une surprise. À Yaoundé, Coton Sport a aisément dominé la Panthère
Les dirigeants attendent désormais de lui qu’il mène le club vers de nouveaux succès dans les compétitions africaines. Coton Sport figurera sur la ligne de départ de la Ligue des Champions de la CAF la saison prochaine, avec de solides ambitions.
L’année a été riche en succès pour l’entraîneur des Cotonniers, Didier Gomes da Rosa. Arrivé en janvier, le technicien français avait déjà remporté le championnat du Rwanda aux commandes de Rayon Sport. T H E F I FA W E E K LY
15
Le football est une confrérie. C’est la paix.
© 2014 Visa. All rights reserved.
Oscar Arias Lauréat du Prix Nobel
EN BREF
T
ous ceux qui allaient visiter le stade San Siro en pleine rénovation à Milan en 1989 savaient immédiatement que c’était quelque chose de grand qui était en train de voir le jour. De hautes tours dans leur dernière phase de construction, la grande époque de la Serie A, la Coupe du Monde en Italie imminente, de grands noms sur la pelouse milanaise, comme Lothar Matthäus et Walter Zenga pour l’Inter, Roberto Donadoni et Marco van Basten pour l’AC. Aujourd’hui, on le sait, le football italien ne va plus aussi bien. Ce sont d’autres clubs, ailleurs, qui mènent la danse : en Espagne, en Allemagne, en Angleterre. Dans ce contexte, il est intéressant de noter une statistique remontant au week-end dernier : pas moins de 79 173 fans sont venus assister au derby entre l’AC Milan et l’Inter. Les recettes liées à la vente des billets se sont élevées à 3 324 594 euros. Un record. Les spectateurs n’ont pas été particulièrement gâtés. Le résultat s’est avéré un peu maigre (1:1). Mais en ces temps de crise, les derbies, comme cette 213ème édition du duel milanais, continuent manifestement à mettre du baume au cœur des amateurs de football. Å Alan Schweingruber
Valerio Pennicino / Getty Images
R
epousser les tirs, intercepter les centres et commander la défense. Les prestations exceptionnelles de Manuel Neuer lors de la Coupe du Monde au Brésil ont prouvé que le bagage technique des gardiens de but modernes ne pouvait plus se limiter à ces trois principes de base. Toutefois, même le dernier rempart allemand a certainement été étonné par ce qui s’est récemment passé en Persian Gulf Pro League, la première division iranienne. À la 56ème minute du match au sommet entre le Naft Téhéran et le leader actuel, le Tractor Sazi, le portier du Naft a facilement intercepté un centre de la droite, avant de se porter aux abords de la surface de réparation et d’effectuer une puissante relance à la main. La balle a volé sur environ 60 mètres et a atterri juste devant les pieds de l’attaquant Gholamreza Rezaei, qui l’a laissée rebondir avant de l’envoyer au fond des filets d’une demi-volée à 30 mètres. Si l’action et sa conclusion ont été spectaculaires, elles ont surtout rapporté gros : le but a scellé la victoire (2:1) du Naft Téhéran. L’équipe est donc remontée à la deuxième place du classement et n’est plus qu’à un point de son adversaire du jour. Å Tim Pfeifer
D
epuis sa dernière défaite à domicile en date (2:1 contre Manchester United), rien ne va plus pour Arsène Wenger. La veille, l’inusable entraîneur français d’Arsenal avait confié l’un des grands regrets de sa carrière : en 2003, il avait tenté de recruter un certain Lionel Messi en même temps que Cesc Fabregas, fraîchement sorti du centre de formation du Barça. Finalement, le jeune Argentin, lui, a préféré rester au FC Barcelone. “Je ne lui ai rien refusé”, assure Wenger, qui se serait également intéressé à l’époque au cas de Gerard Piqué. Il réfute en tout cas l’idée d’un désaccord à propos de l’achat d’une résidence dans le sud du Hertfordshire pour la famille de l’Argentin. “Messi se sentait mieux à Barcelone, tout simplement.” L’ancien entraîneur monégasque aurait également aimé recruter Cristiano Ronaldo, Zlatan Ibrahimovic et Yaya Touré, il y a quelques années de cela. Une telle attaque aurait fière allure. Quoi qu’il en soit, Arsenal aurait bien besoin d’un Messi en ce moment. Å Perikles Monioudis
T H E F I FA W E E K LY
17
Nom Fabio Capello Date et lieu de naissance 18 juin 1946, San Canzian d’Isonzo (Italie) Poste Milieu de terrain Parcours de joueur 1964–1967 SPAL Ferrare 1967–1970 AS Rome 1970–1976 Juventus Turin 1976–1980 AC Milan Équipe nationale Parcours d’entraîneur 1991–1996, 1997–1998 AC Milan 1996–1997, 2006–2007 Real Madrid 1999–2004 AS Rom 2004–2006 Juventus Turin 2007–2012 Angleterre Depuis 2012 Russie
18
T H E F I FA W E E K LY
Rudy Waks / Presse Sports
1972–1976 Italie (32 sélections)
L’ I N T E R V I E W
“Ibrahimovic a énormément travaillé” Fabio Capello veut emmener la Russie jusqu’à l’Euro 2016. Une mission qui s’annonce difficile après le mauvais départ pris par sa sélection dans les qualifications. À l’occasion d’un entretien, l’Italien parle de Zlatan Ibrahimovic, d’humilité et de la Coupe du Monde 2014.
Fabio Capello, votre contrat à la tête de la sélection russe court jusqu’à fin 2018. Quels sont vos objectifs ? Fabio Capello : L’objectif est de faire dans quatre ans une belle Coupe du Monde devant notre public, en pratiquant un football de haut niveau. Mais le but principal est de bâtir une équipe qui soit compétitive. C’est pourquoi nous cherchons des joueurs capables de réaliser quelque chose de grand.
Récemment, Alexander Kerzhakov est devenu le meilleur buteur de l’histoire de la sélection russe. Quelle est l’importance de ce joueur dans vos plans ? Kerzhakov est l’un des joueurs russes qui ont le plus de capacités pour marquer des buts. C’est quelqu’un qui se donne énormément sur un terrain et en ce sens, il constitue un superbe exemple pour les joueurs. Il a 31 ans, mais j’espère qu’il va continuer à marquer des buts pendant longtemps encore !
Dernièrement, vous n’avez pas hésité à faire appel aux jeunes, comme Dmitriy Poloz, Denis Cheryshev, Magomed Ozdoev et Artem Dzyuba. Dans votre projet, est-il fondamental de mélanger l’expérience et la jeunesse ? Oui, c’est très important, mais il est plus crucial encore de mélanger les qualités. C’est ça qui compte. Chez les jeunes que vous avez cités, je vois de la qualité.
La sélection russe s’est qualifiée pour les trois dernières éditions du Championnat d’Europe. La qualification pour France 2016 vous semble-t-elle à votre portée ? Nous sommes dans un groupe difficile, avec la Suède d’Ibrahimovic, l’Autriche, qui est une très bonne équipe, le Monténégro, qui peut poser des problèmes à n’importe quel adversaire. Le chemin sera long. Nous sommes dans un processus d’incorporation des jeunes au sein de cette sélection et ils ont commencé à bien s’intégrer. La dynamique est bonne, mais il ne faut pas qu’elle s’arrête.
Vous avez mentionné la Suède de Zlatan Ibrahimovic. Il dit souvent qu’à la Juventus, vous l’avez beaucoup aidé dans sa progression. Quels souvenirs en gardez-vous ?
c’est que face à quelqu’un comme Ibrahimovic, la moindre seconde d’inattention se paie au prix fort.
Ibrahimovic possède un talent naturel phénoménal. Transformer tout ce talent naturel en un redoutable attaquant ne présente aucune difficulté. Il me suffisait de lui expliquer quelques petites choses et le reste, c’est lui qui le faisait par son travail, un travail quotidien et acharné. Il a toujours beaucoup travaillé sa finition. Au début, il frappait très fort, mais n’avait pas la précision nécessaire. Dans le jeu aérien, il n’avait pas le bon timing. Il a énormément travaillé pour améliorer ça. Pendant des jours et des jours. Incessamment. Maintenant, il saute au bon moment.
Dès le tirage au sort des qualifications pour l’Euro 2016, vous aviez dit que la Russie était dans un groupe très compliqué. Est-ce que cela s’est confirmé ?
Quels conseils concrets lui avez-vous donnés ? Un jour, je l’ai appelé et je lui ai dit : “Vous avez la qualité d’un Marco Van Basten, le potentiel pour être aussi fort que lui. Je vais vous montrer comment il faisait”. J’ai demandé qu’on me prépare une vidéo de tous les buts de Van Basten. Je la lui ai montrée et je lui ai dit : “Vous n’arrivez pas assez près du but. Pour marquer, il faut s’approcher du but adverse. Vous, vous êtes trop loin. C’est bien pour distribuer le jeu, pour faire des passes décisives, mais si vous voulez devenir un buteur, vous devez jouer plus près la surface”. Il a compris le message.
Lorsque votre équipe affronte un adversaire qui possède un joueur de cette classe, qui peut faire la différence n’importe quand, éprouvez-vous le besoin de changer votre façon de jouer ? C’est une question difficile… L’entraîneur essaie de tout préparer, mais il n’est pas sur le terrain. Vous essayez d’expliquer les choses, mais ça ne fait pas tout. Les joueurs de cette trempe possèdent un tel charisme que leur seule présence suffit parfois à faire commettre des erreurs à l’adversaire. Ce qui est certain,
Oui. Je pars toujours du principe qu’il faut respecter tous les adversaires. Quand nous parlons de la Suède, nous parlons évidemment d’Ibrahimovic. Pour ce qui est de l’Autriche, son point fort est un collectif à la fois parfaitement huilé, avec de la qualité à tous les postes. Quant au Monténégro, sa force repose sur la grande qualité individuelle de quelques joueurs. Dans cette équipe, il y a des joueurs de très grande classe. Voilà pourquoi nous avons toutes les raisons de respecter ces adversaires.
Un technicien avec votre expérience a-t-il encore des choses à apprendre ? Je prends toutes les informations, je note tout ce qui me paraît intéressant. Il y a toujours quelque chose à apprendre. Si vous n’avez pas la volonté d’apprendre, il faut faire un autre métier. Il faut faire preuve d’humilité et de respect. Ce sont deux choses essentielles.
D’un point de vue technique, quelles tendances ou quelles innovations avez-vous remarquées lors de la dernière Coupe du Monde au Brésil ? Ce qui m’a le plus impressionné par rapport à l’Afrique du Sud et par rapport aux qualifications européennes a été la grande rapidité du jeu. Toutes les équipes étaient à la fois très rapides, agressives et techniques. Techniquement et tactiquement, nous avons assisté à la plus belle Coupe du Monde de ces derniers temps. Å
Extrait de FIFA.com
T H E F I FA W E E K LY
19
First Love Lieu : Knysna, Afrique du Sud Date : 6 janvier 2010 Heure : 11h37
Mark Lanning
T H E F I FA W E E K LY
21
Years of phenomenal growth FIFA decided to stage the first FIFA Women’s World Cup™ in 1991 (China PR) to give the best female players in world football the opportunity to play on a world stage, thus marking a milestone for the growth of women’s football all around the globe. Around half a million spectators attended the matches. Since then, the women’s game has taken huge strides forward in every aspect, whether in terms of the players’ technique, physical fitness and tactics, or the media coverage, TV viewers and sponsorship interest. One of the pillars of FIFA’s mission is to touch the world through our tournaments. We take great pride in staging these entertaining and unique festivals of football across the globe. The FIFA Women’s World Cup™ is a shining example of our commitment to ensuring that women’s football goes from strength to strength in the future.
LE DÉBAT
LE BILLET DU PRÉSIDENT
La FIFA apporte son expertise à la CFA
D
ans le cadre de sa politique de développement international du football, la FIFA pilote depuis plusieurs années le programme “Performance”, afin d’aider ses associations membres à renforcer leurs compétences dans divers domaines. Alors que la fin de l’année 2014 approche, l’instance dirigeante du football mondial a récemment organisé un séminaire en RP Chine pour permettre à la nation la plus peuplée de la planète d’exercer une gouvernance plus efficace. Le séminaire des secrétaires généraux F IFA-CFA MA 2014 s’est déroulé du 16 au 19 novembre à Chengdu, en RP Chine, ville de football ayant notamment accueilli des rencontres de la Coupe du Monde Féminine 2007. Avec une délégation de sept spécialistes, la FIFA a partagé son expertise en matière de gouvernance avec un public de 80 personnes composé d’officiels de la Fédération chinoise de football (CFA), dont le Président Cai Zhenhua et les dirigeants des 47 associations chinoises locales. Trois officiels de la Fédération japonaise de football (JFA), dont le vice-président Kohzo Tashima, sont également venus faire part de leur expérience, à la demande des organisateurs. “Ce séminaire issu du programme ‘Performance’ et conçu spécialement pour la Chine dans le cadre du plan d’action et de coopération entre la FIFA et la CFA revêt une importance particulière pour nous”, confie le Président de la CFA Cai Zhenhua. “Le développement du football en Chine passe notamment par la capacité des dirigeants et des administrateurs à répondre aux attentes du jeu moderne. Ce séminaire intervient donc à point nommé.” Le vice-président de la CFA et le président du séminaire, M. Lin Xiaohua, se sont réjouis du succès de l’événement. “Une nouvelle fois, ce séminaire a été très bénéfique pour les secrétaires généraux de la CFA, après celui de l’an dernier à Wuxi”, estime-t-il. “Il a offert aux administrateurs locaux une vision globale du développement du football, mais aussi des connaissances administratives qui leur faisaient défaut. Comme l’ont dit les instructeurs de la FIFA, ce sport est tellement extraordinaire que nous devons disposer des meilleures compétences possibles en matière de gouvernance pour l’aider à grandir.” Une quête de perfection En RP Chine, le football se développe à un rythme effréné, parallèlement à la croissance économique. La saison dernière, la Super League
chinoise affichait une fréquentation moyenne de 18 986 spectateurs par match, l’un des chiffres les plus importants d’Asie. Elle réussit également à attirer des figures respectées du ballon rond, à l’image de Fabio Cannavaro, qui a récemment remplacé Marcello Lippi au poste d’entraîneur de Guangzhou Evergrande. Les équipes nationales chinoises masculine et féminine ont gagné en exposition internationale. Cependant, les instances locales manquent encore d’expérience en matière de gouvernance, ce qui les a incitées à solliciter l’aide de la FIFA. Les dirigeants qui ont assisté aux différentes conférences en ont tiré de précieux enseignements. Le secrétaire général de la CFA, M. Zhang Jian, a salué la réussite de l’opération. “Nous avons les idées beaucoup plus claires sur le développement du football”, assure-t-il. “Le football moderne ne se limite pas à la compétition. Il faut y ajouter d’autres aspects tels que le football amateur, les centres de formation et les sélections de jeunes. Un secrétaire général est comme un capitaine dont le rôle est de veiller à la bonne gouvernance de sa structure.” Å
Happy Birthday AFC !
L
a Confédération Asiatique de Football a 60 ans. Ce dimanche, cet anniversaire sera célébré à Manille à l’occasion d’un gala. Lors de la fondation de l’instance en 1954 dans la capitale des Philippines, douze associations étaient réunies sous la direction du président Man Kam-loh. Deux ans plus tard seulement avait lieu à Hong Kong la première Coupe d’Asie des Nations. En 2002, le Japon et la Corée du Sud ont posé de nouveaux jalons en organisant la phase finale de la Coupe du Monde. Ce continent, sur lequel vivent les deux tiers de l’humanité et qui compte aujourd’hui 47 fédérations nationales, joue un rôle majeur dans le football mondial. Chez les femmes aussi, le football asiatique connaît de belles réussites. Les Japonaises ont remporté en 2011 le titre mondial et en 2012 la médaille d’argent olympique à Londres, tandis que leurs jeunes compatriotes ont remporté la Coupe du Monde Féminine U-17 2014. La Chine s’est distinguée deux fois en accueillant la phase finale de l’épreuve suprême version dames et a décroché elle aussi l’argent olympique en 1996. Les Nord-Coréennes ont triomphé en 2006 dans la catégorie U-20 et deux ans plus tard dans la catégorie U-17, les Sud-Coréennes ont remporté quant à elles la Coupe du Monde Féminine U-17 en 2010. Enfin, les jeunes Chinoises (U-15) se sont imposées en 2014 aux Jeux Olympiques de la Jeunesse. Chez les garçons aussi, l’or a déjà été au rendez-vous pour les Asiatiques, avec la victoire de l’Arabie Saoudite en Championnat du Monde U-16 en 1989. Aujourd’hui, la Confédération Asiatique, dirigée par son président Salman bin Ibrahim Al Khalifa, reflète l’importance que peut revêtir le football comme école de la vie et comme vecteur d’intégration pour promouvoir l’égalité sociale. Pour ces raisons aussi, l’Asie est d’une importance cruciale pour l’avenir et pour la mondialisation de notre sport. Happy Birthday AFC !
Votre Sepp Blatter T H E F I FA W E E K LY
23
ISLANDE
Egilshöll Football en salle à Reykjavik.
24
T H E F I FA W E E K LY
Investir pour réussir Le programme à long terme mis en place par la Fédération islandaise de football a révolutionné la pratique du beau jeu, grâce à la construction de 15 salles dans tout le pays. Svend Frandsen
Un développement remarquable Pour comprendre cette montée en puissance du football islandais, il faut remonter 15 ans en arrière. À l’époque, les occasions de pratiquer le beau jeu dans les écoles et dans les clubs se faisaient rares ; les joueurs étaient contraints de s’entraîner sur du gravier et les
différents championnats se trouvaient régulièrement perturbés par des conditions climatiques difficiles et des hivers aussi longs que rudes. Parallèlement, le niveau des éducateurs laissait à désirer. Pour ne rien arranger, le public de l’époque se retrouvait davantage dans les exploits de la sélection de
Fotbolti.net
P
our beaucoup, l’Islande est synonyme de sagas, de volcans ou encore de musique pop, grâce au succès mondial rencontré par la chanteuse Björk. Pour une nation située au beau milieu de l’Atlantique nord et dotée d’une population de 323 180 habitants, la perspective de s’imposer comme une référence sur la planète football paraît, au mieux, idyllique. De fait, l’Islande ne s’est encore jamais qualifiée pour une grande compétition internationale, mais, après quatre journées dans les préliminaires de l’Euro 2016, les insulaires occupent la deuxième place du Groupe A devant de grands noms comme les Pays-Bas ou la Turquie. Un an auparavant, les Islandais ont manqué de justesse le train pour la Coupe du Monde 2014 au Brésil, après une courte défaite face à la Croatie en barrage européen. Les Strákarnir okkar ont confirmé le 13 octobre dernier qu’il faudrait désormais compter avec eux, en s’imposant 2:0 devant les Néerlandais de Guus Hiddink. Un tel tableau de chasse a de quoi surprendre de la part d’un pays qui, à l’issue de la dernière campagne de qualification pour le grand rendez-vous européen, occupait une modeste 121ème place au Classement mondial FIFA, derrière l’Azerbaïdjan, le Liechtenstein et les îles Féroé.
Daniel Nielsson/fotogloria
ISLANDE
handball que dans les performances en dents de scie de son équipe de football. Les internationaux de l’époque étaient donc condamnés à réaliser l’essentiel de leurs carrières dans des clubs locaux aux noms peu évocateurs pour le fan continental : Breidablik, Stjarnan, Fylkir, etc. Depuis, la Fédération islandaise de football a lancé un partenariat avec plusieurs municipalités pour améliorer les équipements. L’initiative a fini par porter ses fruits, comme en témoignent les résultats. Aujourd’hui, le pays peut s’enorgueillir de posséder 15 salles dédiées à la pratique du football, 4 demi-salles, 22 terrains artificiels en plein air et 111 mini-terrains artificiels situés à proximité des écoles. Ce projet à long terme a pratiquement révolutionné la pratique du football en Islande. “La première salle a été construite à Keflavik. Très vite, les gens ont compris l’intérêt qu’il y avait à s’abriter des intempéries. Le climat est très problématique ici, car le vent souffle fort toute l’année”, explique Omar Smarason, responsable marketing et média de la Fédération islandaise. “Le succès de cette première expérience a permis la construction d’autres terrains artificiels. Quand nous avons lancé le projet des mi-
ni-terrains, nous avons mis la pression sur les municipalités afin qu’elles les installent près des écoles. On retrouve le même problème partout en Europe : souvent, les enfants manquent d’espace pour jouer.” Des résultats étonnants Dans l’ensemble, les salles proposent des vestiaires, des salons et, bien entendu, de magnifiques terrains. Mais ce n’est pas tout. Elles disposent également de tribunes pour les spectateurs et d’installations réservées aux médias. L’objectif est d’améliorer l’expérience proposée autour du match, dans un environnement aussi professionnel que possible. Désormais, les clubs ne sont plus obligés de jouer en plein air, les joueurs ne se démotivent plus,
Aujourd’hui, plus de 70 footballeurs islandais sont présents un peu partout en Europe.
les supporters ne se désintéressent plus de la compétition et les médias bénéficient d’équipements modernes. Tout le monde est gagnant. Toutefois, ces investissements auraient été vains si la Fédération islandaise n’avait pas, dans le même temps, mis l’accent sur la formation des entraîneurs. En lançant son projet de licence au début du millénaire, l’UEFA a ouvert la voie à une profonde réforme de la formation des techniciens en Islande. “Pour profiter pleinement d’équipements de haut niveau, il faut posséder des connaissances spécifiques. Même les jeunes enfants de 5 ou 6 ans sont aujourd’hui accompagnés par des techniciens qualifiés, généralement titulaires d’une licence UEFA A ou B. Ils sont donc confiés à des entraîneurs qui savent ce qu’ils font lorsqu’ils leur apprennent les bases du football ”, poursuit Smarason. Le sélectionneur national Lars Lagerbäck a déjà fait ses preuves pour ce qui est de forcer les portes de grandes compétitions aux commandes d’équipes peu réputées. Le Suédois de 66 ans se félicite pour l’heure des conséquences de l’amélioration des infrastructures et du niveau des entraîneurs. “Les dirigeants ont misé sur le long terme, mais les joueurs avec lesquels je travaille aujourd’hui ont eu la chance de s’entraîner en
Hasteinsvollur Entre montagnes et volcans.
T H E F I FA W E E K LY 25
ISLANDE
salle dès leur plus jeune âge, contrairement à leurs prédécesseurs. Nous sommes maintenant en mesure de tirer les bénéfices de ces investissements”, souligne Lagerbäck. “Les Islandais s’entraînent toute l’année. L’utilisation des salles et des terrains artificiels est ouverte à tous : écoles publiques, clubs, etc. Le niveau moyen a donc énormément progressé en Islande. Nous pouvons désormais puiser dans un réservoir de talent qui s’est largement enrichi au cours des dernières années.” Ancien du Celtic Glasgow, Elmar Bjarnason (27 ans) défend les couleurs du Randers FC en Superliga danoise. Selon lui, les efforts consentis au niveau des infrastructures et de la formation des entraîneurs ont eu des effets extrêmement positifs sur le football islandais, en améliorant sa compétitivité. Une nouvelle mentalité “Pour moi, le changement le plus frappant se situe au niveau des mentalités. La compétition est beaucoup plus présente. Les 7-9 ans accordent déjà beaucoup d’importance à la victoire. Pour certains, cette évolution n’est pas facile à accepter, mais il ne fait aucun doute qu’elle a permis de développer un puissant instinct de compétition chez les jeunes”, note Bjarnason. Son grand-père, Theódór Jakob Guðmundsson, avait eu le privilège d’affronter Liverpool avec le KR Reykjavik en Coupe d’Europe des Clubs Champions 1964. Sur le plan des résultats, l’évolution est incontestable. Aujourd’hui, plus de 70 footballeurs islandais sont présents un peu partout en Europe. Eidur Gudjonsson a longtemps été l’unique star en sélection ; de nos jours, Kolbein Sigthorsson (Ajax Amsterdam), Alfred Finnbogason (Real Sociedad) ou encore Gylfi Sigurdsson (Swansea) sont bien connus des fans européens. Tous appartenaient d’ailleurs
Fotbolti.net, Halldor Kolbeins / AFP
La FIFA en Islande La FIFA a également contribué aux investissements dans le football islandais. Le siège de la Knattspyrnusamband Íslands (KSI) à Reykjavik a ainsi bénéficié de versements d'un montant de 1 200 000 dollars US entre 2004 et 2008. La FIFA a encore distribué 850 000 dollars US à la KSI pour ses centres de formation en 2010 et 2013. Lors du Tournoi Olympique de Football Garçons de Nankin en 2014, l'Islande a confirmé ses bonnes dispotions actuelles en montant sur la troisième marche du podium dès sa première participation à une compétition FIFA.
Derrière les murs Les jeunes de Breiðablik, un club de Kópavogur.
Nouveaux sommets Gylfi Thor Sigurdsson (à g.) buteur contre les Pays-Bas dans les qualifications pour l’Euro 2016 (2:0, le 13 octobre 2014).
à la sélection U-21 qualifiée pour l’Euro de la catégorie en 2011 au Danemark. Le footballeur islandais moderne est plus technique que ses devanciers, qui se distinguaient plutôt par un sens du sacrifice et une puissance physique au-dessus de la moyenne. “Ces progrès techniques constituent la principale différence avec les sélections islandaises que j’ai pu affronter du temps où j’étais sélectionneur de la Suède, il y a une dizaine d’années de ça. À l’époque, les Islandais étaient surtout respectés pour leur qualités de combattants ”, confirme Lars Lagerbäck. “Des joueurs comme Gylfi (Sigurdsson) et Kolbein (Sigthorsson) illustrent cette transformation. Nos attaquants sont sans doute ceux qui ont le plus changé. Quand les footballeurs
s’entraînaient sur du gravier, on s’intéressait davantage à leur force de caractère. Avec l’amélioration des conditions de jeu, ils peuvent mettre en avant leurs qualités techniques. Tout ceci nous a permis d’ajouter une corde à notre arc.” Les victoires de prestige remportées face à la République tchèque, à la Turquie et aux Pays-Bas ont provoqué une euphorie inédite sur cette petite île volcanique, pour la plus grande joie d’Elmar Bjarnason. “Près de 1 000 supporters ont fait le déplacement avec nous en République tchèque. Nos matches à domicile contre les Tchèques et les Néerlandais se sont joués à guichets fermés. C’est du jamais vu ! Les Islandais sont devenus des passionnés de football.” Å T H E F I FA W E E K LY
27
sharecocacola.com #shareacocacola
Coca-Cola and the contour bottle are registered trademarks of the Coca-Cola Company.
Share a with
TRIBUNE
F I F A ' S T O P 11
Coupe du Monde Féminine : les meilleures équipes
Une question de volonté Alan Schweingruber
C
ertains moniteurs d’auto-école colériques aiment à placer une tasse de café brûlant sur le tableau de bord, pendant que leurs élèves s’initient aux joies de la conduite. Si aucune goutte ne se renverse (c’est là tout le but de l’exercice), le candidat est prêt pour l’examen. L’épreuve semble redoutable mais, comparée à la première heure de conduite, elle n’est en fait qu’un jeu d’enfant. Cette première prise de contact est placée sous le signe des mains moites : on a beau ne pas regarder les obstacles, la voiture s’ingénie à se précipiter vers eux, comme mue par une volonté propre. À première vue, tout cela n’a que peu de rapport avec le football. Pourtant, cette règle consistant à ne commettre aucune faute et à ne jamais regarder l’obstacle se vérifie très régulièrement sur les terrains. En cette fin d’année, les rétrospectives réunissant les gestes des joueurs les plus fragiles nerveusement fleurissent sur nos écrans : comme cet attaquant qui, à trois mètres, frappe sur le poteau alors que le but lui était grand ouvert. Ou encore ce gardien malheureux, qui voit le ballon lui échapper des mains, toucher le montant et rebondir contre sa tête avant de franchir doucement la ligne. Il convient de mentionner que les gardiens de but n’ont pas la partie facile. Même lorsqu’il passe un match relativement tranquille, le dernier rempart peut tout perdre sur une action. Il suffit qu’il manque un arrêt pourtant difficile et tous les regards se tournent vers lui. Il y a cependant une exception à la règle : Manuel Neuer. Rien ne lui échappe et, s’il s’ennuie, il n’hésite pas à se mêler de la construction du jeu comme un défenseur supplémentaire.
Certains cherchent à imiter l’Allemand à leurs risques et périls, à l’image de Vjekoslav Andric. Le portier de 22 ans, qui porte depuis 2013 les couleurs de Radomlje (Slovénie), a tenté d’étouffer un contre adverse alors qu’il se trouvait près de la ligne médiane. Après avoir perdu le ballon, notre héros malchanceux a écopé d’un carton rouge pour avoir bousculé un attaquant adverse qui filait au but. Pour reprendre l’image de l’auto-école, Andric a voulu faire le malin et il a envoyé sa voiture droit sur l’obstacle. Certains sportifs commettent des erreurs de manière tout à fait volontaire, comme l’Américain Mickey Rourke. Aujourd’hui âgé de 62 ans, le célèbre acteur n’a jamais hésité à sortir des sentiers battus. Il revient aujourd’hui sur le ring, là où tout a commencé pour lui. Il affrontera prochainement à Moscou le boxeur Elliot Seymour, de 33 ans son cadet. Dans ce cas au moins, on peut bien parler d’une volonté propre. Å
1
États-Unis 27 victoires 6 participations à la Coupe du Monde Féminine Titre mondial en 1991 et 1999
2
A llemagne 23 victoires 6 participations à la Coupe du Monde Féminine Titre mondial en 2003 et 2007
3
Norvège 20 victoires 6 participations à la Coupe du Monde Féminine Titre mondial en 1995
4
Suède 18 victoires 6 participations à la Coupe du Monde Féminine 2ème place en 2003
5
Brésil 15 victoires 6 participations à la Coupe du Monde Féminine 2ème place en 2007
6
RP Chine 13 victoires 5 participations à la Coupe du Monde Féminine 2ème place en 1999
7
J apon 7 victoires 6 participations à la Coupe du Monde Féminine Titre mondial en 2011
8
A ngleterre 5 victoires 3 participations à la Coupe du Monde Féminine Quarts de finale en 1995, 2007 et 2011
9
Canada 4 victoires 5 participations à la Coupe du Monde Féminine 4ème place en 2003
10 11 La rubrique hebdomadaire de la rédaction de The FIFA Weekly
Australie 3 victoires 5 participations à la Coupe du Monde Féminine Quarts de finale en 2007 et 2011 Russie 4 victoires 2 participations à la Coupe du Monde Féminine Quarts de finale en 1999 et 2003
Source : FIFA (FIFA, Kit statistique, 20.11.2014) T H E F I FA W E E K LY
29
FIFA WORLD FOOTBALL MUSEUM
Le paradis des fans de football du monde entier Le FIFA World Football Museum est à la fois une initiative extraordinaire et une grande idée, un temple du football au cœur de l’Europe. L’inauguration est prévue pour le début de l’année 2016.
Inauguration en vue Le P-DG Martin Schlatter dans le centre-ville de Zurich.
D
epuis que le Président de la FIFA a posé la première pierre du musée en avril 2013, les choses ont avancé sur le site de Zurich. Martin Schlatter, P-DG du Musée du FIFA World Football Museum, et David Ausseil, directeur créatif du FIFA World Football Museum, nous en disent plus sur les origines, l’actualité et l’avenir de ce projet.
Martin Schlatter, le casque et la veste orange font-ils désormais partie de votre tenue de travail ? Martin Schlatter : C’est fabuleux de se trouver ici, sur le site de la Haus zur Enge. Le musée commence à prendre forme. À chaque fois que je viens ici, il y a du nouveau. Pourtant, je me rends sur place trois ou quatre fois par semaine.
David Ausseil, ce musée sera-t-il l’écrin idéal pour les pièces liées au football que vous avez récupérées aux quatre coins du monde ? David Ausseil : Sans aucun doute. Nous ne manquons pas de place : plus de 3 000 m² d’espace d’exposition. Nous allons pouvoir raconter de nombreuses histoires.
Visualisez-vous déjà les lieux ? Schlatter : Je sais où se trouvera chaque chose et je vois notre projet prendre vie. Je suis très optimiste, d’autant que nous sommes dans les temps. J’ai hâte de revenir ici-même, dans la salle réservée au flipper. Vous pourrez jouer au ballon à cet endroit précis. Ausseil : Le flipper ressemblera en tous points à un flipper ordinaire, si ce n’est qu’il y aura un ballon de football à l’intérieur. Nous avons cinq attractions différentes pour les petits et les grands. Ils pourront taper dans la balle, qui rebondira d’une cible à l’autre. On va beaucoup s’amuser dans la partie jeux du musée !
Schlatter : Nous avons mis en place un calendrier réaliste, mais exigeant. Nous aimons nous lancer des défis. Il en va de même pour le budget. Il faut donc faire des arbitrages entre les investissements et les économies. Tout ce qui contribue à améliorer l’expérience des visiteurs doit être considéré comme une priorité.
Combien ce musée va-t-il coûter ? Schlatter : La FIFA va réaliser un investissement important. Nous ne sommes pas en mesure de révéler les chiffres. Swiss Life, qui est propriétaire des murs, va aussi participer. Nous voulons créer un lieu extraordinaire. C’est la raison pour laquelle nous dépensons tout cet argent. 30
T H E F I FA W E E K LY
Daniel Auf der Mauer / 13 Photo, FIFA TV
Vous arrive-t-il de passer des nuits blanches en pensant au budget ou aux délais ?
FIFA WORLD FOOTBALL MUSEUM
Nous nous sommes fixés pour objectif d’ouvrir le plus grand musée de football du monde.
Que faut-il surveiller durant la phase de construction, du point de vue de la future mise en valeur des pièces ? Ausseil : Lorsque nous venons ici, nous prenons la mesure des dimensions. Nous nous projetons ici et nous essayons d’imaginer ce que les visiteurs attendent. C’est ainsi que nous pensons notre musée. Quand vous visitez un musée, la moitié des impressions viennent de l’architecture, de l’espace et des volumes.
Comment travaillez-vous ensemble ? Schlatter : Tout se passe très bien. Nous sommes complémentaires et chacun connaît son domaine. Nous discutons beaucoup, ce qui nous permet de prendre souvent les bonnes décisions. Ausseil : Nous gardons toujours à l’esprit la satisfaction du visiteur. Nous ne faisons pas ce musée pour la FIFA ou quelqu’un en particulier, mais pour les visiteurs. Je parle des visiteurs physiques, ceux qui se déplaceront en chair et en os, et des visiteurs numériques. De nos jours, il me semble difficile d’imaginer un musée qui ne possède pas une fenêtre virtuelle ouverte sur les millions de personnes dans le monde qui aiment le football, mais qui n’ont pas les moyens de se rendre à Zurich.
Un nouveau cap pour le football mondial Le Musée de la FIFA prend forme.
Qu’est-ce qui attend les visiteurs dans ce musée ? Ausseil : Vous aurez trois étages. On entrera par le rez-de-chaussée et on prendra les escaliers pour accéder au sous-sol, puis l’ascenseur pour venir au premier étage. Au deuxième étage, on trouvera la cafétéria et la boutique. On ne perdra jamais le fil du beau jeu car le musée tourne autour d’un seul et unique thème, le football. Nous avons conçu trois grandes zones : “le football connecte le monde”, “célébrons le riche héritage du football” et enfin “le football inspire le monde”. Le rez-de-chaussée donnera un rapide aperçu de l’histoire du jeu, des dates importantes qui ont marqué son évolution comme la rédaction des Lois du Jeu, la création de la FIFA, etc. Le sous-sol proposera une rétrospective chronologique des 20 Coupes du Monde et de la Coupe du Monde Féminine. C’est là que l’on trouvera le plus de souvenirs.
FIFA TV sur place Tout est prêt pour l’interview des directeurs du musée.
D’où viennent ces pièces ? Ausseil : La collection constitue le principal attrait. Nous devons construire une collection qui évoque la grande histoire du football et qui attire les fans. Il faut également être en mesure de proposer des contenus qui accompagneront ces pièces. Ce n’est pas chose facile, car l’authenticité de certains éléments est parfois difficile à établir. Il faut réunir beaucoup de monde pour certifier tous ces objets. Schlatter : Les gens retiennent mieux les histoires que les informations ou les listes. Pour nous, il s’agit donc d’identifier les souvenirs les plus parlants et de raconter leurs histoires. Nous voulons trouver les bons mots pour susciter les bonnes émotions. Å Propos recueillis par Francesca Giardina
“Tout sera fait pour la satisfaction des visiteurs” David Ausseil, directeur créatif. T H E F I FA W E E K LY
31
LE MIROIR DU TEMPS
T
H
E
N
St. Peter Ording, mer du Nord, Allemagne
1963
Slg. Raiss / fotogloria
Une frappe du cou-de-pied ‌
32
T H E F I FA W E E K LY
LE MIROIR DU TEMPS
N
O
W
Le Lavandou, Côte d’Azur, France
2013
Slg. Raiss / fotogloria
… et la parade.
T H E F I FA W E E K LY
33
LE CL ASSEMENT FIFA Rang
Classement Équipe Évolution Points
1 2 3 4 5 6 7 7 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 56 58 59 60 61 62 62 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77
34
Allemagne Argentine Colombie Belgique Pays-Bas Brésil Portugal France Espagne Uruguay
0 0 0 0 0 0 2 0 1 -2
1725 1538 1450 1417 1374 1316 1160 1160 1142 1135
Italie Suisse Angleterre Chili Roumanie Costa Rica République tchèque Algérie Croatie Mexique Slovaquie Tunisie Autriche Côte d’Ivoire Grèce Ukraine Équateur États-Unis Bosnie-et-Herzégovine Danemark Russie Israël Islande Pays de Galles Sénégal Écosse Ghana Guinée Cap-Vert Pologne Cameroun Nigeria Suède Hongrie Slovénie Serbie Irlande du Nord Turquie Mali Albanie Afrique du Sud Pérou Japon Trinité-et-Tobago RD Congo Panamá Iran Monténégro Congo Égypte République d'Irlande Zambie Togo Gabon Burkina Faso Bulgarie Norvège Haïti République de Corée Finlande Jamaïque Honduras Guatemala Ouzbékistan Paraguay Libye Arménie
0 0 7 -1 6 0 5 -3 -5 -3 3 9 6 1 -7 -7 0 -5 -3 2 -1 13 -5 0 6 1 -2 17 -6 4 -1 0 -4 6 -9 0 -4 -2 9 -2 6 2 -1 -5 5 0 -5 6 3 -22 0 16 -10 3 6 -7 1 25 -3 -7 42 -3 -1 -9 1 -3 -2
1103 1091 1032 1022 1014 995 987 948 946 913 891 867 863 861 856 854 852 836 808 804 789 788 761 748 734 729 714 698 693 684 664 656 646 632 622 617 615 604 603 577 568 565 563 553 548 547 547 537 529 527 519 516 516 511 510 506 500 484 481 468 467 461 458 448 438 437 436
T H E F I FA W E E K LY
06 / 2014
07 / 2014
08 / 2014
09 / 2014
10 / 2014
11 / 2014
1 -41 -83 -125 -167 -209
78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 91 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 106 108 109 110 110 112 113 114 115 116 117 118 119 120 121 122 123 124 125 126 127 128 129 130 131 131 133 133 135 135 137 138 139 140 141 142 143 144
1ère place
Hausse du mois
Ouganda Cuba Antigua-et-Barbuda Angola Maroc Estonie Sierra Leone Émirats arabes unis Jordanie Bolivie Chypre Venezuela Rwanda Bénin République dominicaine Salvador Malawi Lituanie Oman Lettonie Qatar RP Chine Mozambique Belarus Australie ARY Macédoine Irak Îles Féroé Arabie saoudite Zimbabwe Botswana Namibie Éthiopie Canada Tanzanie Palestine Kenya Soudan Niger Saint-Kitts-et-Nevis St-Vincent-et-les-Grenadines Guinée équatoriale Moldavie Liberia Lesotho Koweït Burundi Bahreïn Géorgie Liban Philippines Luxembourg Liechtenstein Guinée-Bissau Aruba Nouvelle-Zélande Afghanistan Azerbaïdjan Tadjikistan RDP Corée Vietnam Kazakhstan Myanmar Mauritanie Maldives Barbade Thaïlande
6 33 -10 6 6 5 -7 -6 -12 16 8 -4 5 -5 -11 -11 15 -3 -13 2 -10 -11 -3 5 -8 -4 -23 82 -9 -5 -6 4 1 12 -2 -5 2 -8 5 -2 -13 6 -1 2 -4 -3 4 -21 -9 -3 1 -3 25 -1 1 -2 1 -9 -1 11 -2 -7 -3 -1 0 3 21
Baisse du mois
425 423 413 394 393 390 387 385 382 375 372 369 367 361 361 358 357 355 351 339 338 336 334 331 327 324 321 317 314 314 309 295 287 287 285 276 271 265 261 258 256 251 250 249 247 246 245 243 239 238 231 230 219 218 218 216 216 215 215 211 206 205 202 195 184 183 182
145 146 147 148 148 148 151 152 153 154 155 156 157 158 159 159 161 162 163 164 165 166 167 168 169 170 170 170 173 174 174 174 177 178 179 180 180 180 183 184 185 186 187 188 189 190 191 192 192 194 195 196 197 198 199 200 201 202 202 204 204 206 206 208 209
Sainte-Lucie République centrafricaine Tchad Malte Turkménistan Madagascar Syrie Grenade Kirghizistan Nouvelle-Calédonie Malaisie Curaçao Indonésie Singapour Laos Hong Kong Porto Rico Swaziland Bangladesh Suriname Guam Tahiti Gambie Montserrat Sri Lanka Inde São Tomé-et-Principe Guyana Comores Yémen Nicaragua Seychelles Belize Îles Turks-et-Caicos Népal Bermudes Saint-Marin Cambodge Pakistan Îles Salomon Timor oriental Macao Dominique Chinese Taipei Soudan du Sud Vanuatu Maurice Fidji Samoa Mongolie Bahamas Tonga Îles Vierges américaines Brunei Papouasie-Nouvelle-Guinée Samoa américaines Andorre Îles Vierges britanniques Érythrée Îles Caïmans Djibouti Somalie Îles Cook Anguilla Bhoutan
http://fr.fifa.com/worldranking/index.html
-7 -2 -6 9 -10 -5 0 -7 -3 -1 1 -9 0 3 -5 4 -2 2 13 -15 -3 0 1 2 5 -11 5 -18 -1 4 -6 -3 -10 -1 0 -8 28 5 -1 -4 -3 -2 -7 0 -3 0 0 0 -3 -1 -1 -2 0 0 0 -6 1 1 -2 -3 1 -3 -1 -1 -1
179 178 172 166 166 166 148 147 146 142 137 127 126 123 120 120 119 113 111 109 105 100 90 86 85 84 84 84 77 75 75 75 74 66 58 55 55 55 54 53 51 49 48 47 43 33 32 30 30 29 26 17 16 15 13 12 9 8 8 5 5 4 4 2 0
N E T Z E R L’ E X P E R T
Faut-il punir plus sévèrement les fautes lourdes de conséquences ? Question de Klaus Wolf, Dortmund
Le manager Günter Netzer en 1978.
pixathlon
C
ette question est au centre d’un débat qui a ressurgi et passionne un peu partout, depuis la grave faute dont Marco Reus a été victime : un joueur fautif devrait être suspendu aussi longtemps que sa victime est blessée. L’idée est séduisante et intéressante, mais impossible à mettre en pratique. Quand lever la suspension du joueur ? Lorsque la blessure est complètement guérie ? Une fois que le médecin du club a donné son feu vert ? De plus, peut-on considérer qu’un joueur est rétabli lorsqu’il s’entraîne avec son équipe, mais n’est plus titulaire et ne joue pas les matches ? Je pense que les règles et directives du football ne doivent susciter aucune discussion. Elles doivent être précises. Une telle suspension semble tout à fait équitable, mais provoquerait des désaccords. Il y a par ailleurs certains cas où il n’est pas possible d’attribuer la faute avec certitude à l’adversaire. Après une légère faute, des
footballeurs plus fragiles peuvent mal retomber et se blesser. Que faire dans ce cas ? Trois mois de suspension pour une simple poussée ? Il ne faut pas punir plus sévèrement les fautes. Le jeu est devenu rapide et physique. Il n’a plus rien de comparable avec celui du passé. Il est sur la bonne voie. N ’oublions pas que les tacles par derrière étaient monnaie courante dans les années soixante-dix. Å
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le football. Posez vos questions à Günter Netzer : feedback-theweekly@fifa.org T H E F I FA W E E K LY
35
Š 2014 adidas AG. adidas, the 3-Bars logo and the 3-Stripes mark are registered trademarks of the adidas Group.
instinct takes over
#predatorinstinct
adidas.com/predator
LE TOURNANT
“Je conduisais la voiture des fugitifs” Süleyman Koc faisait partie du “gang des machettes” de Berlin, qui attaquait les établissements de jeux. À 22 ans, il a été privé de liberté. Aujourd’hui, il attaque la Bundesliga avec Paderborn.
Charles Junck
E
nfant, je rêvais de la Bundesliga. Je voulais absolument devenir footballeur professionnel. À 20 ans, j’exploitais déjà mon talent en troisième division allemande avec Babelsberg 03. J’ai grandi dans le quartier Moabit de Berlin, un lieu où règne la criminalité. Quand j’étais jeune, je manquais d’assurance et j’avais du mal à dire “non”. C’est ainsi que je me suis retrouvé au volant de la voiture des fugitifs de six attaques de casinos. En fait, j’étais le seul à posséder le permis de conduire. J’avais toujours mauvaise conscience, je voulais les abandonner, mais je n’ai jamais pu le faire. En avril 2011, j’ai été arrêté. Je suis passé aux aveux et ai été condamné à une peine d’emprisonnement de trois ans et neuf mois. J’ai passé près d’une année derrière les barreaux, dans une cellule de sept mètres carrés. Je pouvais à peine bouger, 23 heures sur 24. Toutes les deux semaines, j’avais le droit d’aller en salle de musculation, où se trouvait un vélo délabré. Mais parfois, l’accès m’était refusé. Un gentil gardien m’a de temps en temps laissé courir sur le terrain en gazon synthétique de la prison. Ce geste avait une grande importance pour moi car il n’était pas simple de rester inactif. Lorsqu’on m’a accordé la semi-liberté pour bonne conduite, je pesais 106 kilos. J’ai eu beaucoup de chance. En effet, les dirigeants de Babelsberg ne m’ont pas aban-
donné. L’entraîneur Dietmar Demuth m’a dit qu’il comptait sur moi et m’a soutenu. Lorsqu’il a vraiment été question d’un retour, le directeur sportif Almedin Civa m’a accordé une seconde chance. Je lui en serai éternellement reconnaissant. Je n’avais pas le choix, je devais la saisir. Je me suis entraîné dur pour retrouver le fil de cette carrière que je désirais tant. Aujourd’hui, je peux affirmer que le football m’a sauvé la vie et lui a donné un sens. Chemnitz a été la première équipe que j’ai affrontée en sortant de prison. Bien que Babelsberg se soit incliné 0:1, il s’agissait d’une grande victoire pour moi. J’étais à nouveau sur un terrain, après tout ce qui s’était passé. Que d’émotions ! J’ai profité de chaque minute. Malheureusement, je n’ai pas pu éviter la relégation en quatrième division. Je n’ai pas non plus pu changer de club puisque je devais retrouver ma cellule tous les soirs à 23 heures. J’ai été libéré le 1er janvier 2014, après avoir purgé ma peine. Mon transfert vers Paderborn a très vite suivi. Ça m’a fait beaucoup de bien car je me suis éloigné de mon ancien cadre de vie. Je n’aurais certainement pas replongé, mais à Paderborn je peux me consacrer entièrement au football. Je ne me suis jamais senti aussi bien qu’aujourd’hui. Ces deux dernières années, j’ai été suivi régulièrement par un psychologue, grâce auquel je suis plus sûr de moi et qui m’a appris
à prendre mes décisions moi-même. À présent, j’essaie de transmettre mon expérience et d’expliquer aux jeunes que la violence et la criminalité ne constituent jamais des solutions. Je veux faire mes preuves avec Paderborn en Bundesliga et je suis incapable de dire à l’heure actuelle où le football m’emmènera. Quoi qu’il en soit, mon rêve s’est déjà réalisé. Å Propos recueillis par Nicola Berger
Nom Süleyman Koc Date et lieu de naissance 9 juin 1989, Berlin (Allemagne) Poste Milieu de terrain Clubs Berliner AK 07, Türkiyemspor Berlin, Babelsberg 03, Paderborn
Dans la rubrique “Le Tournant”, de grands noms du football reviennent sur les moments qui ont marqué leur vie. T H E F I FA W E E K LY
37
EVERY GASP EVERY SCREAM EVERY ROAR EVERY DIVE EVERY BALL E V E RY PAS S EVERY CHANCE EVERY STRIKE E V E R Y B E AU T I F U L D E TA I L SHALL BE SEEN SHALL BE HEARD S H A L L B E FE LT
Feel the Beauty
BE MOVED
THE NEW 4K LED TV
“SONY” and “make.believe” are trademarks of Sony Corporation.
The FIFA Weekly Revue hebdomadaire publiée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) Site Internet : www.fifa.com/theweekly Éditeur : FIFA, FIFA-Strasse 20, Case postale, CH-8044 Zurich Tél. +41-(0)43-222 7777 Fax +41-(0)43-222 7878
COUPE MYSTÈRE DE L A FIFA
Un dernier triplé, une surprise en demi-finale et une question de nom – à vous de jouer ! 1
C’était son dernier match. À cette occasion, il a signé un coup du chapeau. De qui s’agit-il ?
Président : Joseph S. Blatter Secrétaire Général : Jérôme Valcke Directeur de la Communication et des Affaires publiques : Walter De Gregorio B
Rédacteur en chef : Perikles Monioudis Rédaction : Alan Schweingruber, Sarah Steiner, Tim Pfeifer
2
Conception artistique : Catharina Clajus
R
T
W
Les règles du football utilisent à la fois le mètre et le yard comme unité de mesure. Un mètre est légèrement plus long qu’un yard : le but mesure 7,32 mètres – ou 8 yards. Le point de penalty se trouve à 11 mètres soit 12 yards. Dans quel cas 1 mètre est-il équivalent à un yard ?
Service photo : Peggy Knotz Production : Hans-Peter Frei A
Mise en page : Richie Krönert (responsable), Tobias Benz, Marianne Bolliger-Crittin, Susanne Egli, Alissa Rosskopf Correction : Nena Morf, Kristina Rotach
3
E
O
U
Cette équipe est connue pour son style de jeu très particulier. À quoi ce style doit-il son nom ?
Collaborateurs réguliers : Sérgio Xavier Filho, Luigi Garlando, Sven Goldmann, Hanspeter Kuenzler, Jordi Punti, Thomas Renggli, David Winner, Roland Zorn Ont contribué à ce numéro : Ronald Düker, Svend Frandsen, Francesca Giardina, Mark Gleeson, Andrés de Kartzow, Andreas Wilhelm Secrétaire de rédaction : Honey Thaljieh Responsables de projet : Bernd Fisa, Christian Schaub
A
4
L
N
S
Vous pensez que seules les sélections européennes et sud-américaines arrivent jusqu’en demi-finales de la Coupe du Monde ? Vous avez tort : la Corée du Sud a déjà atteint ce stade de la compétition, tout comme quelle autre équipe ?
Traduction : Sportstranslations Limited www.sportstranslations.com Impression : Zofinger Tagblatt AG www.ztonline.ch
E
K
S
T
Contact : feedback-theweekly@fifa.org La reproduction des photos et des articles, y compris sous forme d’extraits, est interdite, sauf accord de la rédaction et sous réserve de la mention “The FIFA Weekly, © FIFA 2014”. La rédaction n’a aucune obligation de publier des textes ou des photos non sollicités. La FIFA et le logo FIFA sont des marques déposées par la FIFA. Produit et imprimé en Suisse. Les opinions exprimées dans The FIFA Weekly ne reflètent pas nécessairement celles de la FIFA.
Solution de l’énigme de la semaine précédente : WING Explications détaillées sur www.fifa.com/theweekly Inspiration et application : cus
Faites-nous parvenir vos réponses le mercredi 3 décembre 2014 au plus tard à feedback-theweekly@fifa.org Les personnes ayant correctement répondu à l’ensemble des énigmes parues depuis le 13 juin 2014 participeront en janvier 2015 à un tirage au sort pour tenter de gagner un voyage pour deux pour le Gala FIFA Ballon d’Or, qui aura lieu le 12 janvier 2015. Avant de participer, nous vous invitons à consulter les conditions générales, ainsi que le règlement du concours. Vous trouverez toutes les informations utiles à cette adresse : http://fr.fifa.com/mm/document/af-magazine/fifaweekly/02/20/51/99/fr_rules_20140613_french_french.pdf T H E F I FA W E E K LY
39
R É S U LTAT S D E L A S E M A I N E D E R N I È R E Qui remportera la Ligue des Champions féminine de l’UEFA 2014/15 ?
33+28+1187643
LE SONDAGE DE L A SEMAINE
Qui sera le meilleur buteur de la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA, Maroc 2014 ?
4% 3%
6%
33%
7%
8%
11%
28%
≠ ≠ ≠ ≠
Wolfsbourg (ALL)
Paris Saint-Germain (FRA) Francfort (ALL) Brondby (DAN)
≠ ≠ ≠ ≠
Rosengard (SUE)
· Cristiano Ronaldo (Real Madrid) · El Hedi Belameiri (ES Sétif) · Tomi Juric (Western Sydney Wanderers) · Martin Cauteruccio (San Lorenzo) · Mariano Pavone (Cruz Azul) · Emiliano Tade (Auckland City) · Zouhair Naim (Moghreb Tétouan)
Bristol Academy (ANG) Linköping (SWE)
Glasgow City (ECO)
Pour voter, rendez-vous sur : Fifa.com/newscentre
“Après avoir reçu ma convocation, je n'ai pas dormi pendant deux semaines. J'ai ressenti des choses incroyables en marquant. Je crois que je suis bien parti pour ne plus dormir pendant un mois !”
400
LA SEMAINE EN CHIFFRES
2
coups du chapeau et deux records sont tombés dans l’escarcelle de Lionel Messi. Contre le FC Séville, l’Argentin a
matches en Serie A, 200 buts, c’est le bilan d’Anto-
d’abord inscrit ses
nio Di Natale, qui aime visiblement les chiffres
251ème, 252ème et
ronds. L’ancien international italien a
253ème buts en Liga,
encore trouvé la cible à
battant le record de Telmo
l’occasion du nul (1:1)
Zarra qui tenait depuis 59
entre l’Udinese et le
ans. Contre Nicosia, la
Chievo Vérone. Sa dernière
Pulga a ensuite laissé
réalisation en date intervient très exactement 12 ans, deux mois et neuf jours après son premier but en championnat d’Italie.
859 minutes sans but, soit la plus longue
pénurie de sa carrière en Bundesliga, telle est la série qui a pris fin pour
derrière lui Raúl au
Stefan Kiessling. L’attaquant du Bayer
classement des meilleurs
Leverkusen a trouvé le chemin des
buteurs de l’histoire de la
filets lors d’un succès 3:1 sur Hanovre,
Ligue des Champions,
ce qui ne lui était plus arrivé depuis
avec 74 réalisations.
la journée inaugurale.
Miguel Tovar / Getty Images, Getty Images (2), imago
Milieu de terrain Roberto Firmino, à propos de ses débuts en équipe du Brésil