The FIFA Weekly Edition #60

N O 60, 12 DÉCEMBRE 2014

ÉDITION FR ANÇAISE

Fédération Internationale de Football Association – Depuis 1904

Le football dans la neige

LE JEU BLANC CANADA 2015 LES AFFICHES DE LA PHASE DE GROUPES

MALAWI LES BIG BULLETS SONT ARRIVÉS

GIANLUIGI BUFFON L’ITALIE A DU RETARD À RATTRAPER

W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY

L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

6

Amérique du Nord et Centrale 35 membres www.concacaf.com

Sur un terrain blanc Quand la neige recouvre la pelouse, le football change de visage. Le ballon semble doté d’une vie propre, les protagonistes luttent comme ils peuvent contre le froid et le manque de visibilité.

Perikles Monioudis nous livre un reportage sur ces terrains qui, sous la neige, se transforment en toiles de cinéma et donnent lieu à des histoires et à des anecdotes mémorables.

23

S epp Blatter “La confrontation intercontinentale entre clubs possède un attrait bien à elle”, affirme le Président de la FIFA au sujet de la Coupe du Monde des Clubs, qui a commencé mercredi au Maroc.

29

A rsène Wenger Les fans d’Arsenal sont divisés : David Winner évoque les protestations contre l’entraîneur qui agitent Londres.

37

Mircea Rednic L’entraîneur roumain se remémore les cinq minutes les plus belles et les cinq minutes les plus tristes de sa carrière.

Amérique du Sud 10 membres www.conmebol.com

30

Alfredo Di Stéfano L’arrivée de l’Argentin a marqué en 1953 le début de l’ascension du Real Madrid.

“Le jeu blanc” Notre photo de couverture a été prise le 16 janvier 1926 au stade Highbury, où s’affrontaient Arsenal et Manchester United.

H.F. Davis / Getty Images

Groupe A The FIFA Weekly Magazine App Le FIFA Weekly, magazine de la FIFA, paraît chaque vendredi en quatre langues pour votre tablette.

2

T H E F I FA W E E K LY

Groupe B

Canada

Allemagne

RP Chine

Côte d’Ivoire

Nouvelle-Zélande

Norvège

Pays-Bas

Thaïlande

Getty Images (2), imgao, Presse Sports

Coupe du Monde Féminine · Groupes A + B

L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

Europe 54 membres www.uefa.com

Afrique 54 membres www.cafonline.com

Asie 46 membres www.the-afc.com

Océanie 11 membres www.oceaniafootball.com

24

Coupe du Monde Féminine Le Japon, champion du monde en titre, se mesurera dans le Groupe C à la Suisse, nouvelle venue dans la compétition.

18

Gianluigi Buffon Le gardien italien souligne l’importance du Ballon d’Or.

15

Malawi Les Big Bullets ont remporté leur onzième titre.

Coupe du Monde Féminine · Groupes C – F Groupe C

Groupe D

Groupe E

Groupe F

Japon

États-Unis d’Amérique

Brésil

France

Suisse

Australie

RDP Corée

Angleterre

Cameroun

Suède

Espagne

Colombie

Équateur

Nigeria

Costa Rica

Mexique

T H E F I FA W E E K LY

3

Š 2014 adidas AG. adidas, the 3-Bars logo and the 3-Stripes mark are registered trademarks of the adidas Group.

instinct takes over

#predatorinstinct

adidas.com/predator

À DÉCOUVERT

Dans la neige Un match d'Ipswich Town contre Leicester City.

Hors du commun

L

a neige a quelque chose de fascinant : elle transforme les paysages, apporte une atmosphère particulière. Qui n'a pas couru à la fenêtre étant enfant pour voir tomber du ciel les premiers flocons de l'hiver ? Le football, pour être rapide et de bonne qualité, se pratique généralement sur la pelouse. Il arrive cependant que l'on doive s'adapter à la météo et relever des défis inattendus. Notre reportage de la semaine est consacré au football dans la neige. On pourrait alors parler de “jeu blanc”, comme au tennis, même si l'expression revêt dans ce domaine une autre signification. Perikles Monioudis nous parle du calme qui règne sur les terrains enneigés, de ballons roses et d'allergie à la neige (à partir de la page 6).

L Andrew Couldridge / Action Images

a 11ème Coupe du Monde des Clubs, qui a débuté mercredi, se joue heureusement sur des terrains normaux. Le Real Madrid espère décrocher au Maroc l'unique trophée qui manque encore à son palmarès (à lire à partir de la page 30). Ce tournoi est “le dernier temps fort de l’année”, comme le souligne le Président de la FIFA à la page 23. Face au Real Madrid, “le niveau de la concurrence est élevé” avec des clubs venus d'Afrique, d'Argentine, du Mexique et de Nouvelle-Zélande.

E

st-il plus compliqué pour un gardien de but de gagner le Ballon d'Or ? Oui, répond le portier de l'équipe d'Italie Gianluigi Buffon page 18 : “Ce sont des situations et des moments historiques qui déterminent les vainqueurs de tels prix. Pour gagner, un gardien doit réaliser quelque chose de réellement exceptionnel.” Å Alan Schweingruber

T H E F I FA W E E K LY

5

FOOTBALL EN BLANC

OÙ SONT PASSÉES LES LIGNES ?

Merci d’être venus Les joueurs de l’équipe de Belgique applaudissent les spectateurs qui ont fait le déplacement, après l’interruption d’un match amical contre le Luxembourg (mars 2006).

6

T H E F I FA W E E K LY

FOOTBALL EN BLANC

Sous la neige, le terrain blanc se transforme en une gigantesque toile de fond. Des parties âprement disputées et acharnées s’y déroulent sous nos yeux.

Christophe Karaba/Keystone

Perikles Monioudis

T H E F I FA W E E K LY

7

FOOTBALL EN BLANC

Déluge au Colorado À près de 1 600 mètres d’altitude, les États-Unis s’imposent 1:0 sur le Costa Rica en mars 2013, au terme de l’une des parties enneigées les plus célèbres de l’histoire.

8

T H E F I FA W E E K LY

FOOTBALL EN BLANC

C Dustin Bradford/Getty Images(3)

’est l’hiver et il commence à neiger. Il neige pendant une bonne partie de la matinée. À midi, les flocons tombent toujours sans interruption. Les précipitations se font de plus en plus denses.

La visibilité se réduit, au point que l’on ne distingue pratiquement plus ce qui nous entoure.

Pour un peu, on croirait que les flocons se déposent directement sur nos cils. Bientôt, tout le paysage se fond dans une immensité blanche.

Il n’est plus temps de penser au football.

Pourtant, alors que la neige a pratiquement tout recouvert, l’espoir subsiste chez les joueurs. Ils ne veulent pas renoncer à leur match. L’un d’entre eux a réussi à apercevoir les limites du terrain et il semble qu’avec l’aide de quelques pelles ou d’une déneigeuse, voire d’un radiateur soufflant pour dégager les lignes et les limites du terrain, la partie pourrait bel et bien avoir lieu. Tout le monde a très envie de disputer la rencontre pour laquelle on s’est préparé pendant des jours mais, de part et d’autre, il faut bien envisager tout de même la possibilité de devoir l’annuler. Dans leurs costumes de ville, les joueurs, les entraîneurs, les adjoints et les arbitres se regardent d’un air interrogatif. Ce n’est qu’une fois que l’homme en noir s’est dirigé d’un pas lourd vers le rond central et a décrété qu’il ne pouvait pas apercevoir les deux buts que les acteurs sont fixés sur leur sort. À peine visible, il fait signe aux autres de s’approcher. Il se penche. Il ramasse quelque chose dans la neige. Quand il se rapproche, on distingue qu’il porte un ballon. Lorsqu’il l’a laissé tomber de la hauteur réglementaire, celui-ci n’a pas rebondi. Malheureusement, il n’y aura pas de match aujourd’hui, annoncet-il. Un silence profond s’abat sur le terrain.

Blanc sur blanc : une feuille vierge sur laquelle les participants barrent mentalement leurs plans pour la journée.

Des ballons de toutes les couleurs “La neige tombe, aujourd’hui, presque fondue ; jaune, sale”, écrivait Dostoïevski. “Et il me semble que c’est la neige fondue qui me remet en mémoire une histoire de ma jeunesse”, raconte le protagoniste de L’esprit souterrain alors qu’il se promène dans les rues de Saint-Pétersbourg. Peter Høeg utilise lui aussi la neige pour donner une épaisseur à son personnage fétiche, mademoiselle Smilla. Fille d’un Inuit et d’un médecin danois, son héroïne est capable de lire dans la neige les traces d’actions passées.

La neige est un écran de cinéma. Cela vaut aussi pour le football. Les matches disputés

sur cette surface ont quelque chose d’extraordinaire, d’imprévisible, de presque mystique.

Car l’incertitude propre au football est rendue plus “incertaine” encore, pour ainsi dire, par la neige. “Impossible de dire si le ballon va rester en place ou filer en sortie”, confiait la Joueuse Mondiale de la FIFA (qui figure d’ailleurs parmi les nominées pour l’édition 2014) Abby Wambach à l’issue du fameux match entre les États-Unis et le Mexique à Sandy (Utah) joué fin mars 2010 sous une neige compacte. “Rien ne se passe comme prévu.”

Concernant le match lui-même, Pia Sundhage, Entraîneuse de l’Année 2012 pour le football féminin, avait trouvé les mots justes : “Normalement, nous avons une certaine stratégie. Aujourd’hui, nous avons laissé tout ça aux vestiaires. Nous avons décidé de balancer devant et de mettre la pression sur leur défense.” Le plan a fonctionné. Wambach a inscrit l’unique but de la partie et les joueuses ont chaleureusement congratulé leur sauveuse. “En entrant sur le terrain, j’ai dit à mes coéquipières : ’Si jamais l’une d’entre nous marque, dessinons des anges dans la neige’.”

Des traces dans la neige. Des années avant que mademoiselle Smilla ne mène l’enquête, Don Revie, longtemps entraîneur de Leeds United et également sélectionneur de l’Angleterre de 1974 à 1977, avait signalé le problème inverse. Faisant référence à Eddie Gray, son agile attaquant chez les Peacocks, il avait déclaré : “Quand il joue dans la neige, il ne laisse pas de traces.”

Lorsque l’impondérable devient réalité et que “rien ne se passe comme prévu”, l’un des accessoires essentiels à toute partie enneigée fait son apparition : le ballon orange. Sa seule présence suffit à provoquer des incidents de jeu inimaginables dans d’autres circonstances. Dans la neige, de par sa couleur, la balle invite les joueurs à la prudence. Son éclat a quelque chose de particulier. À l’image des footballeurs remplacés, un ballon ordinaire peut laisser sa place à la balle orange en cas de précipitations neigeuses. Ce ballon hivernal semble doté d’une vie propre. Il existe aussi en jaune et en rouge ou, plus récemment en Bundesliga allemande, en rose. Quelle que soit sa couleur, il doit contraster avec le fond

Back in... yellow Quand la neige tombe, le ballon adopte des couleurs vives.

T H E F I FA W E E K LY

9

FOOTBALL EN BLANC

blanc de la neige. Mais attention, ce fond n’a rien d’une vulgaire tache. Au contraire, le terrain blanc se prête à toutes les histoires, il est comme un écran géant, plus grand que nature, sur lequel se déroulent des aventures passionnantes. Action !

Coups du sort et “allergie” Les conditions météorologiques changeantes et diverses font partie intégrante du beau jeu, naturellement appelé à être pratiqué en extérieur, à l’air libre. Qu’un match ait lieu sous la neige, qu’il soit reporté ou interrompu en raison de précipitations abondantes, il s’agit avant tout d’une question de climat. Il faut avoir un peu de chance au moment d’établir l’heure du coup d’envoi. Le Père Hiver n’hésite pas à jouer des tours au calendrier en fonction de sa forme du moment, en Premier League russe bien sûr, mais aussi dans de nombreux championnats occidentaux. Des matches de qualification pour la Coupe du Monde sont parfois aussi concernés. Le 23 mars 2013, le blizzard s’est invité sur Denver 10

T H E F I FA W E E K LY

(Colorado) pendant l’affiche entre les ÉtatsUnis et le Costa Rica. Citons aussi les caprices célestes qui ont retardé le choc entre l’Irlande du Nord et la Russie à Windsor Park (Belfast), trois semaines après le début du printemps astronomique 2013 et deux jours après le printemps météorologique. Prévu le

Le ballon de couleur vive Le ballon orange a été introduit dans les années 1950 pour être plus visible sur les terrains enneigés. Aujourd’hui, on utilise aussi des ballons jaunes, rouges ou même roses. Dans l’histoire du football, la balle a d’abord eu la couleur naturelle du cuir. Au moment de l’introduction de l’éclairage par projecteurs, dans les années 50, les premiers ballons blancs ont été fabriqués, suivis de ballons noirs et blancs. Mais on avait déjà eu l’idée de la balle blanche en 1892 : à l’époque, le cuir était simplement plongé plusieurs fois dans de la peinture blanche.

vendredi, le match a été remis au samedi, puis au lundi, puis au mercredi et finalement reporté à des mois plus tard. Au bout du compte, les hommes de Capello se sont inclinés en août face à leurs hôtes nord-irlandais (1:0) dans des conditions normales. En parlant de Coupe du Monde : lors de l’édition inaugurale en Uruguay en 1930, les rencontres se sont terminées le 13 juillet, soit en plein hiver austral, au milieu de la neige fondue. Après des semaines de précipitations ininterrompues, les températures ont commencé à se rapprocher dangereusement des valeurs négatives.

Si la plupart des pelouses sont désormais chauffées en Bundesliga allemande, de telles installations étaient encore fort rares au milieu des années 70. Le stade olympique de Munich s’en est doté en 1972. En Allemagne, l’hiver 1979 a été particulièrement terrible. De nombreuses rencontres ont dû être annulées en raison du froid polaire, du vent mordant et de la neige abondante. Comme les paris sportifs existaient déjà à l’époque, il fallait

Patrick Smith

Les flocons de l’Utah Les Américaines fêtent de manière originale l’ouverture du score contre le Mexique (match amical, mars 2010).

FOOTBALL EN BLANC

bien présenter un tableau complet à l’issue de la journée. Pour les matches qui n’avaient pas eu lieu, le hasard se substituait donc au terrain. C’est ainsi qu’un parieur de Mannheim qui avait misé sur une victoire du Werder Brême, alors menacé par la relégation, sur le terrain de l’invincible Hambourg SV, futur vainqueur du championnat, a obtenu onze résultats corrects et empoché 350 000 marks.

L’Allemagne et la neige... Des footballeurs habitués à des climats plus cléments ont dû s’habituer à composer avec les flocons. “Je me suis réveillé, j’ai regardé par la fenêtre et j’ai vu la neige. J’en ai tout de suite déduit qu’il n’y aurait pas d’entraînement. Mais le coach est arrivé et nous a demandé de nous rendre sur le terrain”, raconte le défenseur malien Boubacar Diarra, qui a pourtant passé dix ans à Fribourg. José Gilson Rodriguez, dit Zézé, est devenu le premier Brésilien à rejoindre la Bundesliga en intégrant le FC Cologne pour la somme de 150 000 marks en 1964. Son bref passage dans la ville à la célèbre cathédrale s’est limité à cinq rencontres

“Impossible de dire si le ballon va rester en place ou filer en sortie.”

Abby Wambach

et un but. Un médecin originaire du sud de l’Europe a en effet diagnostiqué chez lui une “allergie à la neige”. Aujourd’hui encore, ce cas étrange est considéré comme une curiosité en Allemagne.

La Juventus et les montagnes “Prévoir de longues phases d’échauffement”, tel est le conseil de la Fédération allemande de football en cas d’entraînement sous la neige. “Avant même le début de la séance,

faire des étirements dans les vestiaires. S’habiller chaudement ; prévoir bonnets, gants, chaussures adaptées.” Il faut également penser à bien examiner le terrain, “afin de repérer les parties gelées”. Ces règles restent évidemment valables en compétition, même en dehors de l’Allemagne. Il y a un an de cela, Galatasaray et la Juventus ont ainsi disputé un bref match de Ligue des Champions sous la neige près du Bosphore. La partie a dû être interrompue au bout d’une demi-heure alors que le score était toujours nul et vierge, en raison des chutes de neige toujours plus importantes. Malgré de nombreuses bonnes volontés, il n’a pas été possible de rendre le terrain à nouveau praticable. Vingt-cinq minutes plus tard, joueurs, entraîneurs, dirigeants et spectateurs ont dû s’avouer vaincu face aux éléments. Célèbre pour ses maillots à rayures noires et blanches et ses shorts blancs comme neige, la Juventus avait déjà eu affaire aux flocons en 2009, à l’occasion d’un match de Ligue Europa. Pour une équipe qui a longtemps évolué au Stadio delle Alpi, T H E F I FA W E E K LY

11

FOOTBALL EN BLANC

Dans le sport, les interruptions de match en raison de la neige, de la pluie ou du gel n’ont rien d’extraordinaire. Le brouillard épais peut aussi compliquer le déroulement de compétitions, en particulier celles où la vitesse des protagonistes entre en jeu. Dans le football américain, qui, comme chacun sait, n’est pas vraiment une discipline pour les personnes sensibles, les annulations de match sont très mal vues. Si la National Football League (NFL) est réputée pour son règlement extrêmement détaillé, concernant la météo, il n’existe aucune directive : on joue par tous les temps.

Température ressentie : moins 51 degrés Il s’agit là d’une règle simple, facile à retenir et qui simplifie les choses pour l’établissement du calendrier. En conséquence, les matches de football américain peuvent se dérouler en dépit de températures très élevées ou très basses. Ainsi, le 10 janvier 1982, lors de la finale de la Conférence américaine dans l’Ohio, un vent violent soufflait à 70 km/h, accompagné d’un froid glacial, le thermomètre affichant moins 22 degrés. Cette rencontre entre les Cincinnati Bengals et les San Diego Chargers est restée dans les annales comme le match le plus froid de l’histoire de la NFL, sous le nom de “Freezer Bowl”. La température ressentie était de moins 51 degrés.

Le froid avait bien sûr eu de lourdes conséquences sur le match. La rapidité était malgré tout au rendez-vous, mais la qualité un peu moins, car les joueurs étaient handicapés par leurs doigts gelés. Le quarterback Dan Fouts des San Diego Chargers, qui avait renoncé à

porter des gants, avait toutes les peines du monde à saisir le ballon. Son adversaire Ken Anderson, un géant d’1,93 mètre doté de grandes mains, avait en revanche réussi à inscrire deux touchdowns.

Vaseline et sacs poubelles Ce 10 janvier 1982, pour des raisons évidentes, le spectacle prévu à la mi-temps avait été annulé. Quant aux billets d’entrée, d’ordinaire excessivement chers sur le marché noir, ils étaient cette fois-là accessibles à des prix abordables.

Il faut dire qu’il y a 33 ans, les retransmissions télévisées en direct et en couleur existaient déjà.

Pourquoi donc venir se geler dans les tribunes ?

Les spectateurs qui avaient fait le déplacement furent soumis à rude épreuve, mais sans doute moins que l’arbitre Fred Silva et ses collègues : pendant les temps morts, deux de ses assistants essayaient de se réchauffer auprès d’un poêle.

Plus tard, ils s’étaient étalé de la vaseline sur la peau et avaient tenté de se protéger du froid en s’enveloppant de sacs poubelles.

La rencontre s’était achevée sur une victoire 27:7 de Cincinnati. Il est possible que les joueurs de San Diego aient été fortement gênés par les basses températures. Une semaine plus tôt, ils s’étaient imposés face aux Miami Dolphins… par 30 degrés. Cette rencontre, surnommée “The Epic in Miami”, est pour sa part restée comme l’un des matches de play-offs les plus chauds de l’histoire de la NFL. Comme on vous le disait, au football américain, on joue par tous les temps.

Alan Schweingruber

Une froide journée Le match de football américain du 10 janvier 1982 à Cincinnati.

12

T H E F I FA W E E K LY

Un médecin originaire du sud de l’Europe a diagnostiqué une “allergie à la neige” chez Zézé. conditions hivernales que les pelouses naturelles, sans même parler de celles qui ne disposent pas de chauffage. Les gazons synthétiques sont beaucoup plus faciles à déblayer et restent praticables dans des conditions qui auraient rendu d’autres terrains boueux, sans même aller aussi loin que le font d’anciens professionnels à Arosa, en Suisse.

Chaque année, c’est là qu’a lieu la Coupe du Monde de football sur neige, à près de 1 800 mètres d’altitude. Arjen Robben, Marco van Basten ou encore Ruud Gullit y ont déjà participé avec les Pays-Bas. On aurait pourtant pu croire que depuis le fameux match de Coupe d’Europe disputé à Tromsø, en plein cercle polaire, en 1997, ce dernier serait dégoûté par la neige. Au milieu d’une véritable tempête de neige, l’entraîneur-joueur de Chelsea avait subi une défaite historique (3:2). “Ce n’était pas un match”, avait regretté le Néerlandais au coup de sifflet final. “C’était une farce.” C’était comme si les flocons s’étaient déposés directement sur les cils des protagonistes : tout le paysage s’était fondu dans une immensité blanche.

Blanc sur blanc : une feuille vierge sur laquelle les participants barrent mentalement leurs plans pour la journée. Ou, comme dirait Abby Wambach, une de ces journées où “rien ne se passe comme prévu”. Å

imago, Bob Thomas / Getty Images

Jouer par moins 22 degrés

cette relation à la neige n’a sans doute rien d’étonnant. Toujours est-il que sur la pelouse du Lech Poznan (Pologne), la Juve tout de blanc vêtue a réussi l’exploit de revenir à 1:1 en dépit d’un froid glacial et de chutes de neige de plus en plus abondantes. Il faut dire qu’entre-temps, le ballon orange avait fait son entrée sur le terrain… À ce stade du récit, il convient de souligner que les terrains équipés de surfaces artificielles supportent beaucoup mieux les

FOOTBALL EN BLANC

Combattre le froid En 1981, un hiver glacial s’abat sur la Bundesliga.

Angleterre 1979 À la lutte avec Steve Daley (Wolverhampton), Andy King (Everton) tente de retenir le ballon au milieu de la neige.

T H E F I FA W E E K LY

13

LE S CHAMPIONN AT S À L A LOUPE

VU DES TRIBUNES P r o m e n a d e e n h au t d u c l a s s e m e nt Sven Goldmann est spécialiste du football au “Tagesspiegel” de Berlin.

La Primera División Profesional d’Uruguay a déjà été plus disputée par le passé, mais cela n’a pas l’air de perturber le Club Nacional de Football de Montevideo. Les Tricolores sont assurés d’être champions de l’Apertura depuis des semaines et dominent tranquillement la saison. Le Nacional a remporté 14 matches sur 15 et vient de signer une série de douze victoires d’affilée. Il s’est uniquement incliné face à El Tanque Sisley, lors de la troisième journée de championnat.

Pour clôturer l’Apertura, il s’est contenté du minimum en s’imposant 1:0 contre la lanterne rouge, le Tacuarembó Fútbol Club.

L’unique but a été marqué par le vétéran de 35 ans Iván Alonso, qui totalise ainsi 14 réalisations en 15 rencontres. Alonso est actuellement meilleur buteur et possède une avance aussi confortable que celle de son club sur ses 15 concurrents. Le Nacional termine avec dix points de plus que le deuxième, qui s’avère être le Racing Club, un adversaire local, et non le grand rival Peñarol Montevideo.

Le Nacional et Peñarol se sont partagé tous les titres de ces huit dernières années, sauf la saison passée où le Danubio FC a créé la surprise en remportant la finale contre le Montevideo Wanderers FC. Aujourd’hui, les Tricolores ont pris leur revanche en faisant forte impression.

Mais qu’arrive-t-il à Peñarol ? Il demeure malgré tout la formation la plus couronnée d’Uruguay avec 38 titres, devant le Nacional qui en compte 33. Le clasico uruguayen qui les oppose est le plus vieux derby hors Angleterre. Son caractère explosif n’est comparable qu’à celui du superclasico argentin entre River

Plate et Boca Juniors. Cette année, les noirs et jaunes doivent se contenter d’une décevante troisième place à l’Apertura, à 17 unités du Nacional et 7 du Racing.

Ce dernier, en revanche, a connu une saison fantastique, clôturée de la plus belle des manières par une victoire 3:2 contre Peñarol dans le vénérable Estadio Centenario, où l’Uruguay avait remporté la toute première Coupe du Monde en 1930. Ce dernier duel a connu de nombreux rebondissements : Peñarol a démarré pied au plancher et menait 2:0 à la mi-temps, grâce aux buts de Damián Macaluso et Jonathan Rodríguez. Ensuite, le Racing s’est montré très performant durant 13 minutes. Dès la reprise, Carlos Daniel Acosta a en effet permis à son équipe de revenir à égalité en inscrivant un doublé. Le dernier mot est revenu à Gabriel Fernández, auteur du but de la victoire, seulement deux minutes après son entrée en jeu. Pour espérer disputer la finale contre le Nacional, Peñarol n’a plus d’autre choix à présent que de remporter la Clausura. Tout n’est peut-être pas encore perdu pour son 39ème titre. Å

14 buts Iván Alonso, 35 ans, Nacional.

14

T H E F I FA W E E K LY

Miguel Rojo / AFP

Primera División uruguayenne

Super League malawite

Les Bullets sur une trajectoire ascendante Peter Kanjere est journaliste sportif au Malawi.

Après s’être tiré une balle dans le pied neuf saisons de suite, le club le plus titré de l’histoire du football malawite a remporté l’édition 2014 de la TNM Super League. Pour ajouter une onzième ligne à leur palmarès, les Big Bullets se sont même payé le luxe de terminer avec neuf points d’avance sur leurs premiers poursuivants, les Moyale Barracks.

Auparavant, l’équipe phare du championnat avait pris soin de s’adjuger la Carlsberg Cup. Le 6 décembre, les Big Bullets ont donc signé un fameux doublé en dominant Blantyre United 3:0 au stade Kamuzu, dans la capitale économique du pays. Avec 62 points en 28 matches, le nouveau champion a dominé de la tête et des épaules les 14 autres formations de l’élite.

Moyale, qui rêvait de devenir le premier club de l’armée du Malawi à remporter le championnat, a payé au prix fort son manque d’audace sur le marché des transferts. Son effectif réduit et un bilan médiocre à domicile, mis en lumière par sa défaite 2:1 face aux Bullets, ont mis un frein à ses ambitions.

Big Bullets

À l’inverse, les dirigeants des Bullets ont fait preuve d’une grande sagesse dans leur recrutement. Manyenje, arrivé de l’Epac pour un montant record de 4 888 dollars (2,2 millions de MK), s’est imposé comme l’un des éléments-clés de sa nouvelle équipe. L’entraîneur Eliah Kananji a également pu compter sur le soutien et les conseils du Burundais Nsanzuwrimo Ramadhan, venu renforcer l’encadrement en fin de saison. Ancien recruteur de renom, Kondie Msungama était vice-trésorier lors du dernier sacre des Bullets, en 2005. Les quatre membres de l’équipe d’alors encore présents aujourd’hui, Jimmy Zakazaka, James Chilapondwa, Chiku Kanyenda et Fischer Kondowe, ont tous joué un rôle essentiel dans le parcours triomphal de leur club, qui n’a concédé que deux défaites tout au long de la saison.

Si tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes chez les Bullets, la situation est beaucoup moins rose du côté de leurs grands

Big Bullets Les joueurs fêtent le onzième titre du club en Super League.

rivaux, les Mighty Wanderers. L’autre grand club de Blantyre a usé deux entraîneurs cette saison, Stuart Mbolembole et Gerald Phiri, ce qui ne l’a pas empêché de finir à une piteuse neuvième place. Ce classement, le plus mauvais depuis dix ans, est d’autant plus décevant que les Wanderers possèdent la deuxième meilleure défense du pays, avec 22 buts encaissés. À Lilongwe, Silver, qui restait sur trois titres consécutifs, a dû se contenter de la cinquième place, avec 45 points au compteur. À défaut de jouer les premiers rôles, la capitale malawite a tout de même réussi à maintenir tous ses représentants en Super League.

En revanche, le nord et le sud ont connu un exercice plus contrasté. Chikwawa United, Blantyre United (deux clubs du sud) et Karonga United évolueront la saison prochaine en deuxième division. Ce bilan mitigé voit la présence du sud au plus haut niveau réduite à quatre équipes. La situation est encore plus critique au nord, qui doit désormais se contenter de Moyale comme seul et unique porte-drapeau.

Pour la deuxième saison consécutive, l’équipe entraînée par Nicholas Mhango termine donc sur la deuxième marche du podium. Les supporters se consoleront en se rappelant qu’elle compte dans ses rangs le lauréat du

Soulier d’Or de la Super League, Gastin Simkonda, auteur de 17 buts. Il égale au passage le total réalisé l’an passé par Ishmael Thindwa.

Dans l’ensemble, cette édition 2014 laisse une impression positive. Les affluences sont en hausse et les actes de violence ont été moins nombreux. Si l’on oublie le visage ensanglanté de Tony Chitsulo (Silver), victime de l’animosité générale lors d’un match entre l’Epac et les Big Bullets, la saison s’est déroulée dans une ambiance apaisée, tant au niveau des clubs que de l’équipe nationale.

L’an dernier, quatre incidents dramatiques avaient rythmé la saison. Le 28 décembre, Lemiyasi Josita, un supporter des Wanderers, avait même perdu la vie au stade Balaka. Le contrôle des billets d’entrée reste problématique dans un pays où l’électronique n’a que rarement droit de cité et où la fraude aux guichets demeure monnaie courante.

La Super League malawite et son sponsor TNM ont donc lancé une grande campagne de lutte contre la violence, animée par la mascotte Shasha. Pour l’heure, les résultats sont plutôt satisfaisants. Williams Banda, secrétaire général de la Super League, et Limbani Nsapato, responsable du parrainage et des relations publiques de TNM, peuvent se féliciter. Å T H E F I FA W E E K LY

15

EVERY GASP EVERY SCREAM EVERY ROAR EVERY DIVE EVERY BALL E V E RY PAS S EVERY CHANCE EVERY STRIKE E V E R Y B E AU T I F U L D E TA I L SHALL BE SEEN SHALL BE HEARD S H A L L B E FE LT

Feel the Beauty

BE MOVED

THE NEW 4K LED TV

“SONY” and “make.believe” are trademarks of Sony Corporation.

EN BREF

L’

Anglais Paul Scholes, âgé de 40 ans, est toujours aussi habile balle au pied. Il l’a prouvé dimanche dernier dans le cadre d’un match de bienfaisance disputé en Thaïlande aux côtés d’autres légendes du football comme Andreï Chevtchenko, Patrick Kluivert et Michael Owen. Si le milieu de terrain au numéro 18 a mis un terme à sa carrière il y a un an et demi, après 718 matches sous le maillot de Manchester United, il n’a rien perdu de son exceptionnel toucher de balle. Il a contribué par un doublé au succès 8:5 des siens face à l’équipe emmenée par Luís Figo. Le premier but de Scholes a été un vrai régal pour les yeux des spectateurs : depuis son poste de milieu droit et à la limite de la surface de réparation, il a lobé l’ancien gardien international Jens Lehmann, le ballon finissant sa course dans la lucarne gauche. L’Allemand affichait une mine abasourdie en allant récupérer le cuir au fond des filets. Å Andrés de Kartzow

AFP

N

ous sommes dans les arrêts de jeu de la rencontre opposant les Stuttgarter Kickers au Wehen Wiesbaden, lorsque Daniel Engelbrecht envoie le ballon au fond des filets et offre la victoire (2:1) aux siens. Sa joie est infinie, les joueurs et les dirigeants exultent, Engelbrecht arrache son maillot et ne peut retenir ses larmes. “Cette journée est la plus belle que j’ai vécue depuis un an et demi”, confie-t-il d’une voix enrouée après le match. Il faut dire que ce but est un petit miracle. Il y a 16 mois, Daniel Engelbrecht s’est écroulé sur le terrain, victime d’un arrêt cardiaque. Les médecins lui ont diagnostiqué une myocardite (inflammation du muscle cardiaque). Depuis ce choc, il a été opéré à quatre reprises et un défibrillateur lui a été implanté. Aujourd’hui, le jeune homme de 24 ans joue avec une protection pectorale, afin de préserver l’appareil des coups. “Rien n’est impossible”, telle est sa nouvelle devise, qu’il avait inscrite sur le t-shirt qu’il portait en-dessous de son maillot. Voilà pourquoi sa réalisation a également enthousiasmé son entraîneur Horst Steffen. “Je suis tellement heureux pour lui. Daniel s’est donné tant de mal pour revenir.” Å Sarah Steiner

L

eicester City, l’ancien club de Gary Lineker, devrait avoir du mal à conserver sa place en Premier League. Le promu n’a glané que deux points lors des neuf dernières rencontres et après 15 journées de championnat, il occupe la dernière place du classement derrière Burnley et Hull City. Fait assez rare pour être souligné, les 20 clubs de l’élite anglaise ont encore le même entraîneur qu’au début de la saison alors que nous atteignons déjà la mi-décembre.

Ce n’était plus arrivé depuis 18 ans. Mais revenons-en à Leicester.

Le club d’une des plus vieilles villes d’Angleterre doit composer avec des résultats sportifs en dents de scie (relégation au troisième échelon national en 2008, puis remontée longue et pénible jusqu’en Premier League), mais aussi avec les habitudes quelque peu déroutantes de son président. Après le coup de sifflet final d’un match, c’est en effet un hélicoptère privé qui vient chercher le milliardaire thaïlandais … directement sur la pelouse. Il est probablement trop compliqué pour le patron des Foxes de réserver un taxi à son nom, puisqu’il s’appelle Vichai Srivaddhanaprabha. Å Alan Schweingruber

T H E F I FA W E E K LY

17

Nom Gianluigi Buffon Date et lieu de naissance 28 janvier 1978, Carrare (Italie) Poste Parcours de joueur AC Parme, Juventus Turin Équipe d’Italie 146 sélections Principaux succès Champion du monde 2006 Quintuple champion d’Italie Vainqueur de la Coupe de l’UEFA 1998/99 Vainqueur de la Coupe d’Italie 1998/99 Quatre fois sacré meilleur gardien du monde

18

T H E F I FA W E E K LY

Shaun Botterill / FIFA via Getty Images

Gardien de but

L’ I N T E R V I E W

“Le Ballon d’Or est un prix très important” Gianluigi Buffon, qui garde les cages de l’équipe d’Italie depuis 1997, a remporté de nombreux trophées. Le titre de meilleur joueur d’Europe ou du monde ne figure cependant pas à son palmarès. “Pour gagner le Ballon d’Or, un gardien doit réaliser quelque chose de réellement exceptionnel”, dit-il.

Gianluigi Buffon, quand on vous parle du FIFA Ballon d’Or, qu’est-ce que cela évoque pour vous ?

Gianluigi Buffon : C’est un prix extrêmement important pour nous, les joueurs, car c’est la plus grande reconnaissance, la plus symbolique. C’est la plus grande aspiration qu’on peut avoir dans ce sport, car c’est une reconnaissance mondiale, qui vous donne la fierté de savoir que votre nom restera gravé à jamais dans les annales du football.

En 2006, vous avez terminé à la deuxième place, derrière Fabio Cannavaro, du Ballon d’Or de France Football, qui, à cette époque, couronnait le meilleur joueur d’Europe. Quelle importance cela a-t-il eu pour vous ?

On sait bien que dans le domaine sportif, personne ne se souvient de celui qui a terminé deuxième. J’en ai tout de même retiré une certaine fierté, car c’était le fruit de beaucoup de sacrifices et de grandes victoires avec un groupe. Mais en fin de compte, si vous ne gagnez pas, la deuxième place n’a pas beaucoup d’importance. À cette occasion, le Ballon d’Or est allé à celui qui le méritait, à savoir Fabio.

La seule fois où un gardien a remporté le Ballon d’Or récompensant le meilleur joueur d’Europe a été en 1963, avec Lev Yashin.

Pourquoi est-il si compliqué pour un gardien de gagner ce prix ?

Non seulement c’est compliqué, mais en plus, ce sont des situations et des moments historiques qui déterminent les vainqueurs de tels prix. Yashin était incontestablement un gardien exceptionnel, grandiose, mais je crois que le fait qu’il venait d’un pays sur lequel on savait peu de choses l’a également aidé. À cette époque, il y avait des footballeurs dont on entendait beaucoup parler, mais que l’on avait rarement l’occasion de voir jouer. Je pense que ce mystère a contribué au

mythe qui les entourait. Cela dit, il est clair que pour gagner le Ballon d’Or, il faut avoir quelque chose de spécial qui vous place au-dessus du lot.

Les chances pour un gardien de gagner sont donc maigres ?

Je pense que de nos jours, pour gagner ce prix, un gardien doit réaliser quelque chose de réellement exceptionnel. Il est souvent arrivé que ce prix ne revienne pas nécessairement aux meilleurs joueurs, mais à celui qui avait remporté le plus de titres et qui était le plus déterminant dans les victoires. Par conséquent, pour qu’un gardien remporte le Ballon d’Or, il faudrait qu’il soit champion du monde après avoir aidé son équipe à gagner quatre séries de tirs au but au cours du tournoi, en ayant arrêté tous les penalties à chaque fois (rires). Là, on serait bien obligé de le lui donner. Sans aller jusque-là, je reste convaincu qu’un gardien doit être proprement exceptionnel pour recevoir le Ballon d’Or.

Si vous aviez à décerner les prix du FIFA Ballon d’Or 2014, quels critères utiliseriez-vous pour déterminer les vainqueurs ?

Dans le cas du meilleur joueur, pour moi, il est important qu’il ait réalisé une saison particulièrement convaincante. Mais je prendrais également en compte son histoire, son parcours et sa régularité. Si le joueur en question a très tôt été considéré comme un phénomène, je regarderais s’il a continué à répondre à ces attentes. Le Ballon d’Or se gagne au mérite.

À votre avis, qui va gagner le FIFA Ballon d’Or 2014 ?

Probablement Cristiano Ronaldo. Même s’il n’avait pas gagné la Ligue des Champions, le prix devrait lui revenir car il est le meilleur en ce moment et cela fait deux ans qu’il

parvient à maintenir un niveau de performance absolument époustouflant. Il mérite une reconnaissance pour cela. Ceci dit, je pense que de manière générale, le meilleur de tous est Messi. Quand il est à 100 %, il est tout simplement sublime à regarder jouer. Il n’y a pas une si grande différence entre eux deux, ils évoluent à un niveau semblable. Par conséquent, dès que l’un baisse un tout petit peu de régime, on parle plus de l’autre.

Fabio Cannavaro est le dernier Italien à avoir gagné le Ballon d’Or, en 2006. Quel joueur italien en activité serait susceptible de lui succéder ?

Je ne suis pas en mesure de dire s’il y a aujourd’hui, quelque part en Italie, un jeune phénomène qui pourrait aspirer à gagner le Ballon d’Or. Mais ce qui est certain, c’est qu’il n’y a aucun joueur italien susceptible de gagner le Ballon d’Or 2014, car nous avons été décevants en Coupe du Monde. Avec nos clubs respectifs, nous n’avons pas non plus atteint d’objectif très prestigieux. Dès lors, il n’y a pas grand-chose à espérer.

En tant que capitaine, est-ce que cela vous pèse qu’aucun de vos compatriotes ne soit candidat ?

Le fait qu’aucun Italien ne soit candidat doit nous faire prendre conscience du tournant qu’est en train de vivre notre football.

La qualité technique et individuelle de nos joueurs est en baisse. En même temps, il ne faut pas perdre de vue que le sport est fait de cycles. En football, l’histoire d’un pays compte beaucoup. L’Italie a toujours été réputée pour savoir conjuguer technique et discipline tactique. Il faut revenir à ces bases. Je suis convaincu que d’ici peu, nous allons recommencer à progresser. Å Propos recueillis par FIFA.com T H E F I FA W E E K LY

19

First Love L i e u : G l a s g o w, É c o s s e Date : 1er janvier 2005 Heure : 15h08

20

T H E F I FA W E E K LY

Toby Binder / fotogloria

T H E F I FA W E E K LY

21

THIS IS THE ONE Introducing

Official Mascot for the FIFA U-20 World Cup New Zealand 2015

@FIFAcom #Wooliam

/ďŹ fau20worldcup

LE DÉBAT

LE BILLET DU PRÉSIDENT

“Il est important de profiter au mieux de cette opportunité” Du 10 au 20 décembre, le monde du football aura les yeux rivés sur le Maroc et sur les plus grandes stars du beau jeu, qui vont montrer l’étendue de leur talent à la Coupe du Monde des Clubs. Sept équipes des quatre coins de la planète ont rendez-vous pour essayer de ­décrocher le titre suprême à Rabat et à Marrakech, parmi lesquelles le Real Madrid CF, le Cruz Azul FC et le Moghreb Athletic de Tétouan.

Si l’édition 2013 du tournoi a été bonne, celle de cette année devrait être parfaite. Je pense qu’il est formidable de voir que le Maroc affirme vouloir accueillir les dix prochaines éditions de la Coupe du Monde des Clubs. Cela montre qu’un événement comme celui-ci peut créer un héritage important pour une ville et un pays. Maintenant, il est important que le Maroc profite au mieux de cette opportunité, qu’il dispose de tous les outils nécessaires pour développer le football dans son pays et rendre ce sport encore plus solidement implanté ici.

Jérôme Valcke, Secrétaire Général de la FIFA

Pour organiser avec succès une Coupe du Monde, il faut sans arrêt progresser. L’organisation du tournoi est directement liée à d’autres secteurs, comme l’économie et le tourisme. Le Comité organisateur et ses partenaires savent que le football est un moyen important de promouvoir le Maroc et son industrie du tourisme. Le changement de lieu signifie que d’autres villes peuvent béné­ ficier de l’événement et des investissements d’infrastructure qui l’accompagnent.

Si possible, nous aimerions accueillir la compétition pour les dix prochaines années, afin que tout le pays puisse en bénéficier.

L’an dernier, Agadir a fait l’expérience de la remarquable opportunité de développement que représente la Coupe du Monde des Clubs, aujourd’hui, c’est au tour de Rabat de profiter au mieux de cette chance d’améliorer ses infrastructures sportives.

Ahmed Ghaibi, Conseiller spécial du Comité organisateur local

Je tiens à remercier toutes les personnes impliquées dans la superbe organisation du tournoi. Le Maroc a une fois encore fourni d’excellentes infrastructures qui vont permettre à l’événement de se dérouler de la meilleure des manières. Nous avons effectué

un changement par rapport à la compétition de l’an dernier, en remplaçant Agadir par Rabat, où le stade a été entièrement rénové et deviendra un héritage sportif important pour le pays. Tous les retours que nous avons eus jusqu’ici ont été positifs. Les équipes ont reçu un accueil de première classe. Tous les efforts ont été faits pour que le tournoi soit parfaitement organisé et la FIFA a travaillé d’arrache­pied pour atteindre cet objectif. Par rapport à l’année dernière, l’amélioration est nette.

Comme l’a dit le Président de la FIFA, nous espérons que la deuxième édition du tournoi sera meilleure que la première et atteindra des niveaux de véritable excellence.

Mohamed Raouraoua, Président du Comité Organisateur pour la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA, Maroc 2014

Fan Zones “Le Maroc vit actuellement une nouvelle édition de la Coupe du Monde des Clubs et les derniers préparatifs sont achevés.” Le pays s’est paré de ses plus beaux atours pour accueillir les fans du monde entier. Un important plan de promotion a été mis en place, avec notamment l’habillage de certaines gares ferroviaires du Royaume chérifien mais également les tramways de Casablanca et de Rabat. L’un des piliers de la réussite de cet événement planétaire sera sans conteste la mise en place de quatre Fan Zones, des espaces de convivialité et de partage où les passionnés de ballon rond du monde entier vont pouvoir célébrer le beau jeu.

“Le Comité organisateur local (COL) de la Coupe du Monde des Clubs a placé le déploiement de ces Fan Zones au rang de ses priorités stratégiques”, confie Youssef Samihi, responsable des unités Fan Zone et Merchandising au sein du COL. “Mieux encore, en plus des deux cités hôtes de la compétition, Rabat et Marrakech, il a été décidé d’étendre les festivités aux villes de Tétouan, fief du Moghreb Athletic de Tétouan, et de Casablanca, l’un des bastions du football marocain.” Situées dans des emplacements stratégiques des quatre villes concernées, les Fan Zones seront ainsi un formidable carrefour de rencontre entre passionnés des quatre coins de la planète. Des animations culturelles et sportives sont prévues dans ces hauts lieux de fraternité et de partage, avec notamment des concerts mais aussi des activités ludiques pour les plus jeunes : jeux vidéo, mini-foot... Un espace billetterie est également mis à disposition des supporters.

Ces Fan Zones, inaugurées ces derniers jours, seront ouvertes quotidiennement de 11h00 à 20h00. Un écran géant a été installé sur chaque site pour permettre aux supporters de regarder les matches de la compétition en toute décontraction.

Rendez-vous entre seigneurs

A

vec la Coupe du Monde des Clubs au Maroc, le dernier temps fort de l’année a commencé mercredi. Une question suscite beaucoup d’intérêt : le Real Madrid remportera-t-il ce ­trophée pour la première fois, complétant ainsi son impressionnant palmarès ? Le niveau de la concurrence est cependant élevé. Outre les ­Madrilènes, le lauréat de la Copa Libertadores, San Lorenzo de Almagro, ainsi que les vainqueurs de la Ligue des Champions des autres confédérations tenteront de décrocher le titre ; parmi eux, l’équipe surprise Western Sydney Wanderers et les Mexicains de Cruz Azul.

On est en droit d’attendre avec impatience la prestation de l’ES Sétif d’Algérie face à Auckland City. Après l’élimination précoce du Moghreb de Tétouan, champion du Maroc, les espoirs africains reposent désormais sur le vainqueur de la Ligue des Champions de la CAF. La performance convaincante du Raja de Casablanca l’an passé a mis la barre haut. Quoi qu’il en soit, sur le chemin qui mène au titre, aucune erreur n’est permise : en raison du mode de fonctionnement sélectif du tournoi, en cas de défaite, le rêve des candidats s’envole en fumée.

Avec onze éditions disputées jusqu’à présent, la Coupe du Monde des Clubs a derrière elle une histoire courte par rapport à d’autres tournois. Il n’en reste pas moins qu’elle est devenue un événement incontournable dans le calendrier international. Cette confrontation intercontinentale entre clubs possède un attrait bien à elle.

Pour la FIFA, cette compétition est de la plus haute importance. C’est en effet le football de clubs qui forme les talents, qui est présent sur la scène au quotidien et qui constitue la base sur laquelle s’appuient les fédérations et les équipes nationales.

Votre Sepp Blatter T H E F I FA W E E K LY

23

Étendu à 24 équipes Lors du tirage au sort solennel à Ottawa, le panel élargi des équipes qualifiées pour la Coupe du Monde a été réparti en six groupes.

Le Japon face à un nouveau venu La phase de groupes de la Coupe du Monde Féminine 2015 au Canada nous réserve trois grandes affiches : Allemagne - Norvège, États-Unis - Suède et France - Angleterre.

24

L

es dés sont jetés ou plutôt, les boules. Le tirage au sort de la Coupe du Monde Féminine, Canada 2015 s'est déroulé le 6 décembre au Musée canadien de l'histoire. Le Secrétaire Général de la FIFA, Jérôme Valcke, et la Directrice déléguée de la division compétitions de la FIFA et responsable des compétitions féminines, Tatjana Haenni, accompa-

T H E F I FA W E E K LY

gnés de personnalités du sport canadien, ont composé les six sections – une tâche loin d'être évidente. Les championnes en titre parviendront-elles à s'imposer à nouveau ? La sélection canadienne sera-t-elle capable d'enthousiasmer le public local ?

Un outsider créera-t-il la surprise ?

Getty Images (7)

Julien Sebbah, Nicole Rätzmann, Hayes Creech et Sarah Steiner

C A N A DA 2015

Groupe A Ambitieuse La sélection canadienne emmenée par Christine Sinclair (à g.) et Kaylyn Kyle veut convaincre à domicile.

À ne pas manquer : Canada - Nouvelle-Zélande Le sélectionneur canadien John Herdman a laissé échapper un sourire lorsque son ancienne équipe, la Nouvelle-Zélande, a été reversée dans le Groupe A. Car c’est lui qui a mené les Football Ferns aux éditions 2007 et 2011 de la Coupe du Monde. “J’espérais avoir cette chance. Les Néo-Zélandaises représentent beaucoup pour moi, je suis très heureux de pouvoir croiser à nouveau leur route au Canada.” Son successeur à la tête de la sélection kiwi, Tony Readings, tentera de son côté de mener son équipe au-delà de la phase de groupes pour la première fois de son histoire. Car elle n’a pas encore remporté le moindre match dans la compétition. Une victoire contre le pays hôte serait donc une énorme surprise.

“Les sélections africaines sont connues pour leur efficacité.”

Silvia Neid, sélectionneuse de l'Allemagne

À suivre avec intérêt Les duels entre les deux favoris logiques et les deux nouveaux venus pourraient bien, eux aussi, réserver quelques surprises.

“La Thaïlande et la Côte d’Ivoire vont faire leur baptême du feu.

On sait que les équipes asiatiques pratiquent généralement un football très technique. Les sélections africaines sont connues pour leur efficacité dans les duels et leur vivacité”, précise la sélectionneuse allemande Silvia Neid. Effectivement, Thaïlandaises et Ivoiriennes auront sans doute du mal à accéder aux huitièmes de finale. Les premières pointent au 30ème rang du Classement féminin, tandis que les secondes occupent une modeste 64ème place.

Groupe C Futé Norio Sasaki (à d.) compte conserver son titre mondial.

“J’espérais avoir cette chance.”

John Herdmann, sélectionneur du Canada À suivre avec intérêt Les Chinoises de Hao Wei ont l’intention de rattraper le temps perdu après avoir manqué Allemagne 2011, la seule Coupe du Monde Féminine à laquelle elles n’ont pas participé. Les PaysBas seront en revanche l’une des huit équipes à découvrir la compétition en 2015. Les filles de Roger Reijners ont été les dernières à se qualifier en Europe, au terme d’un barrage aller-retour à suspense contre l’Italie. Aucune sélection néerlandaise n’a encore participé à un tournoi féminin de la FIFA. Les Oranje Leeuwinnen peuvent viser les huitièmes de finale si elles poursuivent la montée en puissance entamée durant les qualifications de la zone Europe.

Groupe B Assidue Nadine Angerer protège les filets allemands de tous les ballons.

À ne pas manquer : Allemagne - Norvège Le choc entre l’Allemagne et la Norvège mettra aux prises deux vieilles connaissances. Ce match sera la revanche de la finale de l’Euro 2013, remportée de justesse par les Allemandes grâce aux exploits de Nadine Angerer et d’Anja Mittag. La première a fait enrager les attaquantes norvégiennes en repoussant deux penalties en l’espace de 90 minutes. Entrée en jeu après le repos, la seconde a fait pencher la balance en marquant sur son premier ballon. Après un tel affront, les Scandinaves ont évidemment un compte à régler avec leurs rivales allemandes, ce qui laisse augurer d’une affiche tendue.

À ne pas manquer : Japon - Suisse Pour son tout premier match en Coupe du Monde Féminine, la Suisse affrontera le champion du monde en titre. On aurait pu rêver meilleure entrée en matière. “Nous avons tout à gagner”, estime au contraire Martina Voss-Tecklenburg. L’ascension spectaculaire de ces deux nations est étroitement liée à la personnalité de leurs sélectionneurs. Norio Sasaki a offert au Japon son premier titre mondial. L’année suivante, il a mené son équipe jusqu’en finale du Tournoi Olympique Féminin, avant d’échouer de justesse face aux États-Unis. Sous la houlette de Voss-Tecklenburg, la Suisse a fêté sa première qualification pour un grand tournoi.

“Nous avons tout à gagner.”

Martina Voss-Tecklenburg, sélectionneuse de la Suisse

À suivre avec intérêt Qui accompagnera le Japon en huitièmes de finale ? C’est toute la question. La Suisse aborde la phase finale dans d’excellentes dispositions. Lara Dickenmann et Ramona Bachmann collectionnent les buts depuis qu’elles évoluent à l’étranger. Leur expérience pourrait faire la différence au moment du décompte final. L’Équateur ne compte pas de grandes stars dans son effectif, mais les joueuses de Vanessa Arauz ont su faire preuve de rigueur, d’abnégation et d’opportunisme, notamment durant les barrages. À moins que le Cameroun ne vienne troubler ce qui s’annonce comme un duel entre Europe et Amérique du Sud... Le sélectionneur Enow Ngachu dispose en tout cas d’un effectif expérimenté. Les Africaines ont fait leurs armes pendant Londres 2012 et évoluent pour la plupart à l’étranger.

T H E F I FA W E E K LY

25

Rassemblons tous les fans de football Faites de nouvelles rencontres et découvrez des passions communes dans le Bar Lounge de l’A380 d’Emirates.

#AllTimeGreats youtube.com/emirates

Hello Tomorrow

C A N A DA 2015

Groupe D Dominatrice Au cours de cette Coupe du Monde, l'attaquante américaine Abby Wambach (n° 20) peut devenir la meilleure buteuse de tous les temps.

À ne pas manquer : États-Unis - Suède Les États-Unis retrouveront la Suède pour la quatrième fois consécutive en Coupe du Monde. Ils se connaissent par cœur et l’ancienne sélectionneuse américaine, Pia Sundhage, est désormais en charge des Suédoises. Autant dire que les Stars and Stripes n’ont aucun secret pour celle qui les a menées vers deux médailles d’or olympiques et la finale d’Allemagne 2011. “Ce sera un match particulier pour moi, mes sentiments sont partagés”, reconnaît Sundhage. “C’est une bonne chose de rencontrer les meilleures équipes dès la phase de groupes. Il faut voir les bons côtés de ce tirage.” La sélectionneuse américaine Jill Ellis lui répond : “Nous avions plaisanté à propos de la possibilité de nous retrouver dans le même groupe. La Suède est une très bonne équipe. Elle sera très difficile à battre, ce sera un gros test pour nous.”

“Ce sera un match particulier pour moi.”

teuse de l’histoire du tournoi à égalité avec Birgit Prinz (14 buts) et reste le meilleur argument auriverde. Elle jouera un duel à distance avec Veronica Boquete, l’arme fatale ibérique.

“J’espérais tomber sur le Brésil.”

Yoon Deokyoo, sélectionneur de la Corée du Sud

À suivre avec intérêt Le Costa Rica, autre nouveau venu sur la scène mondiale, ne sera en fait pas trop dépaysé. Léquipe dirigée par l’Uruguayen Garabet Avedissian s’appuie sur un noyau dur assez jeune, qui a fait ses armes en 2014 lors de la Coupe du Monde U-17 disputée à domicile et de la Coupe du Monde U-20 en terres canadiennes.

On applique la même recette en Corée du Sud, en donnant leur chance à des joueuses sacrées championnes du monde U-17 en 2010, encadrées par Cho Sohyun, capitaine et milieu défensive et l’expérimentée gardienne Kim Jungmi. Quant au sélectionneur Yoon Deokyoo, il devra assumer ses propos à l’heure d’affronter le Brésil. “Sur les six têtes de série, j’espérais tomber sur le Brésil, c’est pourquoi je suis heureux de ce résultat.”

Groupe F Frénétiques Les Françaises sont aussi venues pour gagner.

Pia Sundhage, sélectionneuse de la Suède

À suivre avec intérêt L’Australie effectue au Canada sa sixième apparition en Coupe du Monde. C’est pourtant l’équipe la moins expérimentée du groupe, le Nigeria, la Suède et les États-Unis ayant disputé toutes les éditions depuis la création du tournoi. Éliminées par les Suédoises en quart de finale d’Allemagne 2011, les Matildas d’Alen Stajcic auront une revanche à prendre lors de leur dernier match de groupe. L’attaquante américaine Abby Wambach n’est par ailleurs qu’à une petite longueur du record de buts marqués dans la compétition. Un record codétenu jusqu’ici par l’Allemande Birgit Prinz et la Brésilienne Marta, avec 14 réalisations chacune.

Groupe E Unique Marta (à g.) dirige le jeu de l'équipe nationale du Brésil.

À ne pas manquer : Brésil - Espagne La qualité technique de ses individualités est la marque de fabrique de la Seleçao, mais l’Espagne lui répondra par un jeu collectif, rapide, précis et souvent efficace. Sacrée championne d’Europe U-19 en 2004 et qualifiée pour Canada 2015 avec neuf victoires et un nul en dix matches, la Roja tire les fruits du travail que mène Ignacio Quereda depuis 1988 ! Marta était âgée de deux ans à peine. Depuis, elle est devenue la meilleure bu-

À ne pas manquer : France - Angleterre Les derniers pas anglais en Coupe du Monde remontent au quart de finale en 2011 et une amère défaite aux tirs au but.

Le bourreau d’alors ? La France, qui allait en remettre une couche à EURO 2013, puis en finale du Tournoi de Chypre 2014.

Autant dire que la motivation des Trois Lionnes sera à son maximum. Le sélectionneur Mark Sampson, nommé afin de donner un second souffle au football féminin anglais, en est persuadé: “Le pays sera fier de cette équipe.” En face, Philippe Bergeroo mise sur une génération qui arrive à maturité, tout en incorporant de jeunes talents comme Claire Lavogez ou Griedge Mbock Bathy.

“Le pays sera fier de cette équipe.”

Mark Sampson, sélectionneur de l'Angleterre

À suivre avec intérêt Curieusement, s’il fallait résumer le football mexicain à un seul visage, ce serait celui de Leonardo Cuellar, l’homme qui a fait d’El Tri une équipe capable de poser des problèmes à n’importe qui. Elle tentera de se montrer digne de sa réputation face à la Colombie, qui suit presque la même évolution en Amérique du Sud sous la houlette de Felipe Taborda. Ce dernier a accompagné une grande partie des joueuses depuis les U-17 jusqu’à la sélection A. Le duo européen se prépare à souffrir face à un football latino-américain qui sait désormais allier la technique naturelle de ses joueuses à un sens tactique et une résistance physique en progrès constants. Å T H E F I FA W E E K LY

27

Le football est une confrérie. C’est la paix.

© 2014 Visa. All rights reserved.

Oscar Arias Lauréat du Prix Nobel

TRIBUNE

F I F A S 11

Crise de foi

Coupe du Monde Féminine : joueuses ayant disputé le plus de matches

David Winner

D

ans son ouvrage Comment expliquer la religion, Pascal Boyer décrit les rites sacrés d’une petite communauté isolée qui traverse des temps difficiles. Des villageois organisent une cérémonie pour annoncer à leur déesse qu’ils se passeront désormais de ses services. Pourquoi ? Elle “n’a pas su les protéger de la maladie, alors ils ont décidé de la laisser tomber pour trouver un remplaçant plus efficace”. On retrouve le même genre d’idée dans le film d’horreur Le Dieu d’osier, dans lequel des Britanniques en apparence ordinaires décident de recourir au sacrifice humain pour pallier à de mauvaises récoltes.

De nos jours, l’entraîneur de football tient un rôle quasi-religieux : porté aux nues quand tout va bien, il fait office de bouc émissaire dès que les résultats ne sont plus au rendez-vous, soit l’équivalent de la maladie ou de mauvaises récoltes pour les footballeurs.

Façonnée par les réseaux sociaux, le prix des places élevé et le sentiment que le succès est un dû, la nouvelle culture des fidèles (le terme de référence pour désigner les supporters en Angleterre) les pousse à se montrer particulièrement hostiles envers leurs anciennes idoles. La saison dernière, les fans de Manchester United n’ont pas hésité à déployer une banderole pour exprimer leur mécontentement face aux performances de David Moyes, le soi-disant “Élu”. Les supporters de Tottenham Hotspur, de Newcastle United, de Cardiff City, de Leicester et de Hull ne se sont pas privés de cracher leur venin face aux propriétaires, aux présidents délégués ou aux entraîneurs. Pourtant, ces manifestations de colère sont bien moins déroutantes que le schisme qui divise aujourd’hui les fans d’Arsenal en deux camps : pour ou contre Arsène Wenger.

On trouve d’un côté la Wenger Out Brigade (WOB) ou “Brigade Wenger Dehors”. En face, les AKB (Arsene Knows Best, “Arsène Sait Tout”) ne leur cèdent en rien. Des membres des deux factions en sont venus aux mains samedi dernier, devant les portes du stade Britannia de Stoke où leur équipe venait de concéder une nouvelle défaite, au terme d’une performance défensive médiocre.

Le mois dernier, sur le terrain de West Bromwich Albion, la WOB a déployé un drapeau rouge sur lequel on pouvait lire : “Arsène, merci pour les bons souvenirs, mais il est temps de se dire adieu.” L’ancien président Peter Hill-Wood a jugé les contestataires “totalement ignorants”. Parmi les plus sévères critiques du technicien français, on trouve Piers Morgan, ancien rédacteur en chef et présentateur de talk-show, et Angry Claude, un supporter célèbre pour ses coups de colère sur Twitter. Les partisans de Wenger sont peut-être les plus nombreux, en tout cas parmi la direction du club. Récemment, Thierry Henry a rappelé tout le bien qu’il pensait de son ancien mentor, soulignant que sa contribution prendrait toute sa valeur le jour où il quitterait Londres.

Wenger est en poste depuis 18 ans. Il a remporté deux doublés, trois titres de champion, cinq FA Cups (la dernière en mai) et a monté les Invincibles en 2003/04, que d’aucuns considèrent comme la meilleure équipe anglaise de tous les temps. Certains comparent son influence à celle de Moïse : il a sorti les supporters des Gunners de l’ennui pour les mener vers la terre promise d’un nouveau stade, l’Emirates.

L’équipe actuelle n’est pas exempte de tout reproche mais, comme l’a encore prouvé le but d’anthologie d’Aaron Ramsey mardi contre Galatasaray (4:1), le talent est toujours là en attaque. Pourtant, ses détracteurs assurent que Wenger a perdu sa magie. Ils rappellent qu’Arsenal pointe à la sixième place et s’incline régulièrement face à Chelsea, Manchester United et Manchester City.

Leurs héros n’ont plus remporté le championnat depuis dix ans et leur foi s’effrite.

Pour eux, le dieu a failli. Il ne protège plus et n’assure plus de bonnes récoltes.

La WOB veut un nouvel entraîneur en qui placer sa confiance, mais elle en a peut-être un peu trop fait. Les images des fans hystériques insultant Wenger alors qu’il montait dans un train samedi dernier ont causé un certain émoi. Gary Lineker, ancienne star des Spurs et de l’équipe d’Angleterre devenu une sorte de gourou télévisuel, n’a pas apprécié ce spectacle “répugnant, irrespectueux et totalement inexcusable.” Å

La rubrique hebdomadaire de la rédaction de The FIFA Weekly

1

K ristine Lilly, États-Unis Matches : 30 (1991-2007) Minutes jouées : 2535 Buts : 8

2

Julie Foudy, États-Unis Matches : 24 (1991-2003) Minutes jouées : 1993 Buts : 4

Birgit Prinz, Allemagne Matches : 24 (1995-2011) Minutes jouées : 1882 Buts : 14

4

Joy Fawcett, États-Unis Matches : 23 (1991-2003) Minutes jouées : 2100 Buts : 3

M ia Hamm, États-Unis Matches : 23 (1991-2003) Minutes jouées : 1945 Buts : 8

6

Bente Nordby, Norvège Matches : 22 (1995–2007) Minutes jouées : 2010 Buts : 0

Bettina Wiegmann, Allemagne Matches : 22 (1991-2003) Minutes jouées : 1954 Buts : 11

H ege Riise, Norvège Matches : 22 (1991-2003) Minutes jouées : 1641 Buts : 9

9

Formiga, Brésil Matches : 21 (1995–2007) Minutes jouées : 1607 Buts : 1

10

Sun Wen, Chine Matches : 20 (1991-2003) Minutes jouées : 1766 Buts : 11

11

Briana Scurry, États-Unis Matches : 19 (1995-2007) Minutes jouées : 1738 Buts : 0

Source : FIFA (Coupe du Monde Féminine FIFA, Le kit statistique, 10.12.2014) T H E F I FA W E E K LY

29

HISTOIRE

Di Stéfano ou le début de la gloire Le Real Madrid est en quête du dernier titre manquant encore à son riche palmarès, la Coupe du Monde des Clubs. Si l’équipe de la capitale espagnole compte aujourd’hui parmi les meilleures du monde, elle le doit notamment à l’arrivée dans ses rangs d’un certain Alfredo Di Stéfano en 1953.

Dominik Petermann

Presse Sports (4)

Le ballet blanc Entre 1953 et 1964, le Real et Di Stéfano ont remporté huit fois le championnat d’Espagne.

L’Argentin s’entendait particulièrement bien avec Ferenc Puskás, son partenaire d’attaque (en bas à d.).

30

T H E F I FA W E E K LY

HISTOIRE

L

e Madrid Football Club voit le jour le 6 mars 1902. Deux ans plus tard, il fait partie des membres fondateurs de la FIFA en qualité de représentant officiel de l’Espagne. Aujour­ d’hui, il est installé au sommet du football mondial. Avec un chiffre d’affaires estimé à plus de 600 millions d’euros par an, le Real Madrid est même le club le plus riche de la planète. Sur le plan national comme international, il a gagné tout ce qu’il est possible de gagner, ou presque. En l’an 2000, il est élu meilleur club du 20ème siècle par la FIFA, qui lui remet également son Ordre du Mérite en 2004. En 2010, il est en outre désigné “meilleur club de football d’Europe” par l’IFFHS à Londres.

Dorénavant, les Merengues ont les yeux tournés vers la Coupe du Monde des Clubs 2014, organisée au Maroc du 10 au 20 décembre.

“J’ai toujours répété que je ne voulais pas être pris pour un dieu mais simplement jouer au football.”

Alfredo Di Stéfano La liste des joueurs célèbres qui ont revêtu ou revêtent encore le maillot blanc est un véritable Hall of Fame du ballon rond. L’un d’entre eux, ce­ pendant, a particulièrement marqué l’histoire du Real. Il s’agit d’Alfredo Di Stéfano, qui débarque en Europe dans les années 50 et permet à son nou­ veau club de décrocher ses premiers grands succès grâce à ses performances exceptionnelles.

Mais Di Stéfano se distingue également par sa mentalité et ses discours en dehors des pelouses.

Il se met ainsi constamment au service du collec­ tif et n’oublie jamais d’associer tous ses parte­ naires aux victoires. “Le football m’a tout donné”, dit-il un jour. “Mais je l’ai toujours considéré comme un sport d’équipe et j’ai toujours répété que je ne voulais pas être pris pour un dieu, sim­ plement jouer au football. Pour cela, il faut courir et transpirer.”

Barcelone intéressé Ses jeunes années, le joueur les passe dans sa ville natale de Buenos Aires et sous les couleurs de son premier grand amour, River Plate. Il y décroche son premier titre national à 19 ans et est couronné meilleur buteur du championnat en 1947. La même année, il fête ses débuts en équipe d’Argentine à l’occasion de la Copa América. Di Stéfano se voit attribuer le surnom de Saeta Rubia, la “flèche blonde”.

Dès la saison 1951/52, les écuries européennes commencent à s’intéresser au phénomène. Alors qu’il est sous contrat aux Millonarios de Bogota, en Colombie, il affronte le Real dans le cadre du cinquantenaire de la formation espagnole. Le pré­ sident madrilène tombe sous le charme du ­prodige

et veut à tout prix le voir rejoindre ses rangs. Il doit cependant faire face à la concurrence du FC Barcelone. Les deux géants se livrent une intense bataille et en septembre 1953, Di Stéfano enfile finalement la tunique blanche. Il est désormais Madridista.

Dès sa première saison, l’avant-centre em­ mène le Real jusqu’au titre en Liga, le troisième de son histoire, 21 ans après le deuxième. En onze ans de présence, il remporte la bagatelle de huit championnats, mais aussi une Coupe d’Espagne.

Durant cette période, Madrid s’adjuge également la Coupe d’Europe des Clubs Champions – connue aujourd’hui sous le nom de Ligue des Champions – cinq fois d’affilée, un record toujours inégalé. “Je ne crois pas avoir déjà vu une ligne d’attaque plus complète que la nôtre de toute l’histoire du foot­ ball”, clame-t-il à l’époque de son apogée. Il faut dire qu’au fil des années, le serial buteur évolue notamment aux côtés de Raymond Kopa, Héctor Rial, Ferenc Puskás, Francisco Gento et autres José Santamaría. C’est toutefois avec le Hongrois qu’il s’entend le mieux et les deux compères for­ ment d’ailleurs un duo redoutable et redouté.

Comme pour Di Stéfano, le clairvoyant génie à l’origine de tous ces recrutements de poids n’est autre que le président du Real à l’époque, un cer­ tain Santiago Bernabéu, qui donne aujourd’hui son nom au stade du club. Année après année, c’est lui qui se charge de former une équipe com­ pétitive et capable d’amasser les titres. Les atta­ quants madrilènes mettent en déroute les dé­ fenses qui leur sont opposées et leurs combinai­ sons chatoyantes donnent naissance au ballet blanc, toujours connu des amateurs un demi-siècle plus tard.

23 buts pour l’Espagne Naturalisé espagnol, Di Stéfano marque égale­ ment sa nouvelle sélection de son empreinte, avec 23 buts en 31 capes. Il fait partie du groupe de la Roja qui s’envole au Chili en 1962 pour y disputer la Coupe du Monde, mais ne joue pas la moindre minute en raison d’une blessure. Il figure ainsi aux côtés de George Best (Irlande du Nord), George Weah (Liberia) ou encore Ryan Giggs (Pays de Galles) dans la liste des grands champions qui n’ont jamais eu la chance de participer à l’épreuve suprême.

Di Stéfano reste toute sa vie intimement lié au Real Madrid. Après avoir raccroché les crampons, il préside à deux reprises aux destinées de l’équipe, mais ses deux passages sur le banc de touche se révèlent mitigés avec une Supercoupe d’Espagne pour seul trophée. En 2000, il est néanmoins fait président d’honneur du club merengue.

Alfredo Di Stéfano décède le 7 juillet 2014, trois jours après son 88ème anniversaire, des suites d’un arrêt cardiaque. Son esprit et sa légende lui survivent bien sûr à travers les succès passés, ­présents et futurs de la Maison Blanche. Nul doute toutefois qu’il aurait aimé voir “son” club rem­ porter au Maroc le dernier trophée qui manque encore à sa formidable vitrine. Å

CALENDRIER DE LA COUPE DU MONDE DES CLUBS MAROC 2014 10 décembre, 19h30 Complexe Sportif Prince Moulay Abdallah, Rabat Match 1 · Barrage pour les 1/4 de finale Moghreb Athletic de Tétouan 0 (3) Auckland City FC 0 (4) Auckland City FC s’impose aux tirs au but 13 décembre, 16h00 Complexe Sportif Prince Moulay Abdallah, Rabat Match 2 · Quart de finale ES Sétif Vainqueur match 1 13 décembre, 19h30 Complexe Sportif Prince Moulay Abdallah, Rabat Match 3 · Quart de finale Cruz Azul Futbol Club Western Sydney Wanderers FC 16 décembre, 19h30 Complexe Sportif Prince Moulay Abdallah, Rabat Match 4 · Demi-finale Vainqueur match 3 Real Madrid 17 décembre, 16h30 Grand Stade de Marrakech, Marrakech Match 5 · Match pour la 5ème place Perdant match 2 Perdant match 3 17 décembre, 19h30 Grand Stade de Marrakech, Marrakech Match 6 · Demi-finale CA San Lorenzo Vainqueur match 2 20 décembre, 16h30 Grand Stade de Marrakech, Marrakech Match 7 · Match pour la 3ème place Perdant match 4 Perdant match 6 20 décembre, 19h30 Grand Stade de Marrakech, Marrakech Match 8 · Finale Vainqueur match 4 Vainqueur match 6 T H E F I FA W E E K LY

31

LE MIROIR DU TEMPS

T

H

E

N

Cagliari, Italie

1990

Bob Thomas / Getty Images

Un éclair traverse le ciel au-dessus du stade Sant’Elia pendant un match de Coupe du Monde entre l’Angleterre et l’Irlande.

32

T H E F I FA W E E K LY

LE MIROIR DU TEMPS

N

O

W

Stoke-on-Trent, Angleterre

2014

Matthew Ashton / AMA / Corbis

Des arcs-en-ciel apparaissent dans le ciel au-dessus du stade Britannia pendant le match de Premier League entre Stoke et Swansea.

T H E F I FA W E E K LY

33

LE CL ASSEMENT FIFA Rang

Classement Équipe Évolution Points

1 2 3 4 5 6 7 7 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 56 58 59 60 61 62 62 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77

34

Allemagne Argentine Colombie Belgique Pays-Bas Brésil Portugal France Espagne Uruguay

0 0 0 0 0 0 2 0 1 -2

1725 1538 1450 1417 1374 1316 1160 1160 1142 1135

Italie Suisse Angleterre Chili Roumanie Costa Rica République tchèque Algérie Croatie Mexique Slovaquie Tunisie Autriche Côte d’Ivoire Grèce Ukraine Équateur États-Unis Bosnie-et-Herzégovine Danemark Russie Israël Islande Pays de Galles Sénégal Écosse Ghana Guinée Cap-Vert Pologne Cameroun Nigeria Suède Hongrie Slovénie Serbie Irlande du Nord Turquie Mali Albanie Afrique du Sud Pérou Japon Trinité-et-Tobago RD Congo Panamá Iran Monténégro Congo Égypte République d'Irlande Zambie Togo Gabon Burkina Faso Bulgarie Norvège Haïti République de Corée Finlande Jamaïque Honduras Guatemala Ouzbékistan Paraguay Libye Arménie

0 0 7 -1 6 0 5 -3 -5 -3 3 9 6 1 -7 -7 0 -5 -3 2 -1 13 -5 0 6 1 -2 17 -6 4 -1 0 -4 6 -9 0 -4 -2 9 -2 6 2 -1 -5 5 0 -5 6 3 -22 0 16 -10 3 6 -7 1 25 -3 -7 42 -3 -1 -9 1 -3 -2

1103 1091 1032 1022 1014 995 987 948 946 913 891 867 863 861 856 854 852 836 808 804 789 788 761 748 734 729 714 698 693 684 664 656 646 632 622 617 615 604 603 577 568 565 563 553 548 547 547 537 529 527 519 516 516 511 510 506 500 484 481 468 467 461 458 448 438 437 436

T H E F I FA W E E K LY

06 / 2014

07 / 2014

08 / 2014

09 / 2014

10 / 2014

11 / 2014

1 -41 -83 -125 -167 -209

78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 91 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 106 108 109 110 110 112 113 114 115 116 117 118 119 120 121 122 123 124 125 126 127 128 129 130 131 131 133 133 135 135 137 138 139 140 141 142 143 144

1ère place

Hausse du mois

Ouganda Cuba Antigua-et-Barbuda Angola Maroc Estonie Sierra Leone Émirats arabes unis Jordanie Bolivie Chypre Venezuela Rwanda Bénin République dominicaine Salvador Malawi Lituanie Oman Lettonie Qatar RP Chine Mozambique Belarus Australie ARY Macédoine Irak Îles Féroé Arabie saoudite Zimbabwe Botswana Namibie Éthiopie Canada Tanzanie Palestine Kenya Soudan Niger Saint-Kitts-et-Nevis St-Vincent-et-les-Grenadines Guinée équatoriale Moldavie Liberia Lesotho Koweït Burundi Bahreïn Géorgie Liban Philippines Luxembourg Liechtenstein Guinée-Bissau Aruba Nouvelle-Zélande Afghanistan Azerbaïdjan Tadjikistan RDP Corée Vietnam Kazakhstan Myanmar Mauritanie Maldives Barbade Thaïlande

6 33 -10 6 6 5 -7 -6 -12 16 8 -4 5 -5 -11 -11 15 -3 -13 2 -10 -11 -3 5 -8 -4 -23 82 -9 -5 -6 4 1 12 -2 -5 2 -8 5 -2 -13 6 -1 2 -4 -3 4 -21 -9 -3 1 -3 25 -1 1 -2 1 -9 -1 11 -2 -7 -3 -1 0 3 21

Baisse du mois

425 423 413 394 393 390 387 385 382 375 372 369 367 361 361 358 357 355 351 339 338 336 334 331 327 324 321 317 314 314 309 295 287 287 285 276 271 265 261 258 256 251 250 249 247 246 245 243 239 238 231 230 219 218 218 216 216 215 215 211 206 205 202 195 184 183 182

145 146 147 148 148 148 151 152 153 154 155 156 157 158 159 159 161 162 163 164 165 166 167 168 169 170 170 170 173 174 174 174 177 178 179 180 180 180 183 184 185 186 187 188 189 190 191 192 192 194 195 196 197 198 199 200 201 202 202 204 204 206 206 208 209

Sainte-Lucie République centrafricaine Tchad Malte Turkménistan Madagascar Syrie Grenade Kirghizistan Nouvelle-Calédonie Malaisie Curaçao Indonésie Singapour Laos Hong Kong Porto Rico Swaziland Bangladesh Suriname Guam Tahiti Gambie Montserrat Sri Lanka Inde São Tomé-et-Principe Guyana Comores Yémen Nicaragua Seychelles Belize Îles Turks-et-Caicos Népal Bermudes Saint-Marin Cambodge Pakistan Îles Salomon Timor oriental Macao Dominique Chinese Taipei Soudan du Sud Vanuatu Maurice Fidji Samoa Mongolie Bahamas Tonga Îles Vierges américaines Brunei Papouasie-Nouvelle-Guinée Samoa américaines Andorre Îles Vierges britanniques Érythrée Îles Caïmans Djibouti Somalie Îles Cook Anguilla Bhoutan

http://fr.fifa.com/worldranking/index.html

-7 -2 -6 9 -10 -5 0 -7 -3 -1 1 -9 0 3 -5 4 -2 2 13 -15 -3 0 1 2 5 -11 5 -18 -1 4 -6 -3 -10 -1 0 -8 28 5 -1 -4 -3 -2 -7 0 -3 0 0 0 -3 -1 -1 -2 0 0 0 -6 1 1 -2 -3 1 -3 -1 -1 -1

179 178 172 166 166 166 148 147 146 142 137 127 126 123 120 120 119 113 111 109 105 100 90 86 85 84 84 84 77 75 75 75 74 66 58 55 55 55 54 53 51 49 48 47 43 33 32 30 30 29 26 17 16 15 13 12 9 8 8 5 5 4 4 2 0

THE SOUND OF FOOTBALL

“No love tonight, alright, alright !”

Partout où il passait, Giorgio Chinaglia signait des buts, suscitait l’enthousiasme ou provoquait des émeutes, mais en tout cas ne laissait pas indifférent.

Devant un micro, on ne peut pas dire qu’il ait connu le même succès.

Hanspeter Kuenzler

Sion Ap Tomos

G

iorgio Chinaglia aurait pu être prédestiné à devenir une star de la pop. Premièrement, l’attaquant était doté d’un sourire d’ange. Deuxièmement, il savait se servir de son corps avec l’arrogance d’un Mick Jagger. Troisièmement, on lui avait écrit une chanson sur mesure, une chanson au titre prometteur, avec une partie entre parenthèses.

Dans ce domaine, la partie entre parenthèses, quand elle semble n’avoir aucun sens immédiat, suggère une signification cachée, plus profonde. Les amateurs de musique pop sont souvent friands de ces chansons-là, comme le prouvent les exemples de “San Francisco (Be Sure to Wear Flowers in Your Hair)” ou encore de “(Everything I Do) I Do it For You”, des titres passés dans la légende.

Le footballeur Giorgio Chinaglia (1947 – 2012), originaire de Carrare en Italie, a passé sa jeunesse au Pays de Galles, à Swansea. Son talent balle au pied a été décelé très tôt, mais comme le jeune homme avait du mal à respecter des consignes et a rapidement fait de Sex, Drugs & Rock´n´Roll sa devise, il a finalement dû attendre de revenir en Italie

pour percer. Sous le maillot de la Lazio Rome, il a inscrit 98 buts en 209 matches. À la même époque, il faisait ses débuts en équipe nationale et devenait un héros en Italie.

Des désaccords et des scandales ont cependant marqué son parcours et l’ont amené à quitter le pays au sommet de sa carrière pour rejoindre le New York Cosmos, où il s’est encore illustré par son mauvais caractère, cohabitant difficilement avec son coéquipier Pelé, ce qui ne l’a pas empêché de faire trembler les filets 193 fois en 213 rencontres.

Le single en anglais de Chinaglia est sorti en 1974, alors qu’il jouait encore en Italie. La chanson est née de la plume des frères de Angelis, qui avaient remporté une récompense en Italie en 1973 pour la musique du film On continue à l’appeler Trinita (“All the Way”). Dans la chanson “(I´m) Football Crazy”, Giorgio Chinaglia indique quelles étaient les consignes de l’entraîneur une veille de match : “No love tonight ! Alright, alright !” Un conseil que Chinaglia n’a peut-être pas toujours suivi au pied de la lettre... Æ T H E F I FA W E E K LY

35

LE TOURNANT

“Tout parlait pour moi”

Nom Mircea Rednic Date et lieu de naissance 9 april 1962, Hunedoara (Roumanie) Parcours de joueur 1983–1990 Dinamo Bucarest 1990–1991 Bursaspor 1991–1996 Standard de Liège 1996–1997 Saint-Trond VV 1997–2000 Rapid Bucarest Principales équipes entraînées

Mircea Rednic, entraîneur roumain de renom sacré champion à deux reprises dans son pays, a connu au Standard de Liège les cinq minutes les plus belles de sa carrière … mais aussi les cinq minutes les plus tristes.

1998, 2000–2001, 2002–2003, 2007–2008 Rapid Bucarest 2003–2004 Al-Nasr 2006–2007, 2008–2009 Dinamo Bucarest 2009 Alania Vladikavkaz 2010–2011 FK Khazar Lankaran 2012 Petrolul Ploiești 2012–2013 Standard de Liège 2013 CFR Cluj 2013–2014 KAA La Gantoise Principaux succès d’entraîneur 2003, 2007 Championnat de Roumanie 2002 Coupe de Roumanie 2011 Coupe d’Azerbaïdjan Équipe de Roumanie 83 sélections (2 buts)

Cristi Preda

M

on rêve a toujours été d’entraîner une grande équipe d’Europe de l’Ouest, d’entraîner dans un pays où le football revêt une grande importance pour toute la population et où mon travail serait apprécié à sa juste valeur.

J’ai joué à 83 reprises pour la Roumanie, un pays où j’ai également remporté deux championnats et une coupe dans la peau d’un entraîneur. Ensuite, j’ai pris les rênes de l’Alania Vladikavkaz, que j’ai fait passer de la deuxième à la première division russe, puis j’ai pris la direction de l’Azerbaïdjan et du Khazar Lankaran. Mais je voulais m’occuper d’une équipe de premier plan et j’ai fini par recevoir cette opportunité. J’ai ainsi rejoint le Standard de Liège en Belgique pour la saison 2012/13. J’y avais déjà évolué en tant que joueur, cinq saisons durant, dans les années 90.

Le président du Standard m’a appelé un soir de 2012. Je me souviens que c’était à la veille d’un quart de finale de Coupe de Roumanie avec le Petrolul Ploieşti. Nous nous étions qualifiés pour les demi-finales. À lui aussi, je lui ai fait part de mon rêve d’entraîner une équipe telle que la sienne. J’étais certes sous contrat avec le Petrolul, mais je m’étais assuré de disposer d’une clause me permettant de quitter le club en cas d’offre intéressante. Je l’ai donc activée. J’ai pris l’avion à sept heures du matin, dès le lendemain du match. Je n’ai même pas eu le temps de repasser par la maison et j’ai dû voyager avec la valise que j’avais emmenée pour la coupe.

J’ai donc débarqué à Liège, une ville que je connais par cœur. J’ai d’ailleurs également la nationalité belge. J’ai rencontré le président du Standard, nous avons discuté pendant trois

heures puis il m’a proposé un contrat jusqu’à la fin de la saison, c’est-à-dire pour sept ou huit mois. L’équipe était treizième du classement et souffrait de dissensions internes. Il y avait aussi quelques problèmes à régler dans l’entourage immédiat du club, surtout avec les supporters.

Ce n’est pas évident de récupérer un groupe dans ces conditions.

J’ai passé beaucoup de temps à observer les jeunes du centre et j’en ai intégré quelques-uns à l’équipe première. Le président m’avait donné pour objectif de nous qualifier pour les playoffs. Cela me paraissait tout à fait réalisable en rajeunissant l’équipe dans le même temps et en préparant ainsi la saison suivante. Les joueurs ont très bien travaillé et nous avons décroché une place en Ligue Europa à la toute dernière journée, à domicile, en battant La Gantoise 7:0 fin mai 2013. Après tous les problèmes auxquels nous avions dû faire face, j’ai vécu les cinq minutes les plus belles de ma carrière d’entraîneur : une quatrième place finale et une qualification européenne. Tout le monde était content, les

fans ont scandé mon nom pendant le tour d’honneur, c’était magnifique. J’étais réellement heureux. Tout parlait pour moi. C’est donc confiant et le cœur léger que j’ai à nouveau rencontré mon président.

Mais les cinq minutes les plus belles ont laissé la place aux cinq minutes les plus tristes de ma carrière. Mon contrat n’a malheureusement pas été prolongé. Une profonde déception.

Je suis donc retourné en Roumanie, au CFR Cluj, mais j’ai repris en main une formation belge peu de temps après. Il s’agissait de La Gantoise, le club contre qui nous avions gagné 7:0 avec le Standard. Å Propos recueillis par Perikles Monioudis

Dans la rubrique “Le Tournant”, de grands noms du football reviennent sur les moments qui ont marqué leur vie.

T H E F I FA W E E K LY

37

sharecocacola.com #shareacocacola

Coca-Cola and the contour bottle are registered trademarks of the Coca-Cola Company.

Share a with

The FIFA Weekly Revue hebdomadaire publiée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) Site Internet : www.fifa.com/theweekly Éditeur : FIFA, FIFA-Strasse 20, Case postale, CH-8044 Zurich Tél. +41-(0)43-222 7777 Fax +41-(0)43-222 7878

COUPE MYSTÈRE DE L A FIFA

Un champion barbu, un champion peu en verve devant le but et un grand homme qui perd la tête – à vous de jouer !

1

Paul Breitner s’essaye au port de la barbe, après la finale de la Coupe du Monde 1974.

En quelle année un titulaire barbu a-t-il été sacré champion du monde pour la dernière fois ?

Président : Joseph S. Blatter Secrétaire Général : Jérôme Valcke

F 1978 G 1986 P 2006 R 2010

Directeur de la Communication et des Affaires publiques : Walter De Gregorio Rédacteur en chef : Perikles Monioudis Rédaction : Alan Schweingruber, Sarah Steiner, Tim Pfeifer

2

Best-seller : où est George ?

Conception artistique : Catharina Clajus Service photo : Peggy Knotz Mise en page : Richie Krönert (responsable), Tobias Benz, Marianne Bolliger-Crittin, Susanne Egli, Alissa Rosskopf Correction : Martin Beran, Nena Morf, Kristina Rotach

L

3

U

A

O

34 matches, 36 buts, un titre de champion ! Qui a réussi ce tour de force dans les années 90 ?

Collaborateurs réguliers : Sérgio Xavier Filho, Luigi Garlando, Sven Goldmann, Hanspeter Kuenzler, Jordi Punti, Thomas Renggli, David Winner, Roland Zorn Ont contribué à ce numéro : Hayes Creech, Peter Kanjere, Andrés de Kartzow, Dominik Petermann, Nicole Rätzmann, Julien Sebbah Secrétaire de rédaction : Honey Thaljieh

A 4

I

O

U

Lecture hebdomadaire : à qui appartient la tête manquante sur le dessin ?

Production : Hans-Peter Frei Responsables de projet : Bernd Fisa, Christian Schaub Traduction : Sportstranslations Limited www.sportstranslations.com Impression : Zofinger Tagblatt AG www.ztonline.ch

M

L

S

D

Contact : feedback-theweekly@fifa.org La reproduction des photos et des articles, y compris sous forme d’extraits, est interdite, sauf accord de la rédaction et sous réserve de la mention “The FIFA Weekly, © FIFA 2014”.

La rédaction n’a aucune obligation de publier des textes ou des photos non sollicités. La FIFA et le logo FIFA sont des marques déposées par la FIFA. Produit et imprimé en Suisse.

Les opinions exprimées dans The FIFA Weekly ne reflètent pas nécessairement celles de la FIFA.

Solution de l’énigme de la semaine précédente : SHOE Explications détaillées sur www.fifa.com/theweekly Inspiration et application : cus

Faites-nous parvenir vos réponses le mercredi 17 décembre 2014 au plus tard à feedback-theweekly@fifa.org Les personnes ayant correctement répondu à l’ensemble des énigmes parues depuis le 13 juin 2014 participeront en janvier 2015 à un tirage au sort pour tenter de gagner un voyage pour deux pour le Gala FIFA Ballon d’Or, qui aura lieu le 12 janvier 2015. Avant de participer, nous vous invitons à consulter les conditions générales, ainsi que le règlement du concours. Vous trouverez toutes les informations utiles à cette adresse : http://fr.fifa.com/mm/document/af-magazine/fifaweekly/02/20/51/99/fr_rules_20140613_french_french.pdf T H E F I FA W E E K LY

39

R É S U LTAT S D E L A S E M A I N E D E R N I È R E Parmi ces attaquants africains évoluant en Europe, lequel vous impressionne le plus cette saison ?

42+18+148

LE SONDAGE DE L A SEMAINE

Lequel de ces anciens finalistes ira-t-il le plus loin à Canada 2015 ?

8%

14%

42%

18%

· Brésil · RP Chine · Suède · Norvège · Allemagne · Japon · Étas-Unis

18%

≠ ≠ ≠ ≠ ≠

Wilfried Bony (Swansea City)

Nordin Amrabat (FC Malaga)

Eric Choupo-Moting (Schalke 04)

Pour voter, rendez-vous sur : Fifa.com/newscentre

Cheick Diabate (Girondins de Bordeaux) Khouma Babacar (AC Fiorentina)

“Je ne me coiffe jamais. Je me contente de secouer la tête tous les matins !”

Marcelo

6

titres de Major League Soccer

– un record – figurent désormais au palmarès de Landon Donovan. L’attaquant américain a raccro-

secondes seulement s’étaient

a n seulement après avoir été promu

ché les crampons après

écoulées lorsque Peter Crouch a

en J-League, Gamba Osaka a décro-

avoir aidé Los Angeles

ouvert le score pour Stoke City face à

ché le titre au terme d’une dernière

Galaxy à remporter la

Arsenal. C’est le but le plus rapide de

journée riche en suspense. Osaka,

MLS Cup pour la cin-

la saison jusqu’ici en Premier League.

qui n’avait remporté le championnat

quième fois de son histoire,

Jamais les Gunners n’avaient par

qu’à une seule reprise jusqu’ici, en

dépassant ainsi DC United,

ailleurs encaissé un but aussi précoce

2005, pointait parmi les relégables

vainqueur à quatre reprises

en championnat.

à la mi-saison.

entre 1996 et 2004.

imago (4)

19 1

LA SEMAINE EN CHIFFRES