The FIFA Weekly Edition #62/63

N O 62/63, 23 DÉCEMBRE 2014

ÉDITION FR ANÇAISE

Fédération Internationale de Football Association – Depuis 1904

RÉPUBLIQUE DE CORÉE LE CHAMPION JEONBUK ET LA K LEAGUE CLASSIC MANCHESTER CITY FC LE SALON DE THÉ DE ROSE LIVRES DE FOOTBALL VAN GAAL, GUARDIOLA ET CO.

L’année du mondial 2014

Instants magiques

L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

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Sepp Blatter Le Président de la FIFA évoque le “Christmas Day Truce” de 1914, au cours duquel des soldats de la Première Guerre mondiale sont sortis de leurs tranchées pour jouer ensemble au football.

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A u revoir, Thierry En 1995, Thierry Henry, un jeune footballeur originaire de la banlieue parisienne, inscrit son premier but chez les professionnels. C’est le début d’une carrière exceptionnelle. Nous lui rendons hommage.

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Amérique du Nord et Centrale 35 membres www.concacaf.com

Instants magiques Une belle année de football touche à sa fin.

Malgré le scepticisme de certains, la Coupe du Monde au Brésil s’est révélée un franc succès.

Nous revenons sur quatre instants magiques survenus en 2014.

Amérique du Sud 10 membres www.conmebol.com

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“Tea Time” Nichée au cœur du stade de Manchester City, Rose offre le thé aux photographes de presse. Cette belle histoire dure depuis des décennies.

Les jumelles La Norvégienne Nina Nymark Jakobsen raconte sa découverte du football à l’âge de onze ans, en compagnie de sa sœur.

40 Instants magiques L’image panoramique en couverture de ce numéro (que vous pouvez déplier) a été prise en 2011 à Rio de Janeiro.

Belles perspectives Ballon d’Or, Coupe du Monde Féminine, Coupe du Monde de Beach Soccer … l’année 2015 s’annonce chargée.

En route pour la nouvelle année !

Le premier numéro de la nouvelle année paraîtra le vendredi 9 janvier 2015.

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The FIFA Weekly Magazine App Le FIFA Weekly, magazine de la FIFA, paraît chaque vendredi en quatre langues pour votre tablette.

Getty Images (2), Jeonbuk Hyundai Motors FC, imago

Gustavo Pellizzon

L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

Europe 54 membres www.uefa.com

Afrique 54 membres www.cafonline.com

Asie 46 membres www.the-afc.com

Océanie 11 membres www.oceaniafootball.com

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Corée du Sud Le JBFC vient de remporter le championnat pour la troisième fois. Récit d’un triomphe.

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“Herr Pep” La rédaction de “The FIFA Weekly” braque ses projecteurs sur six livres de football parus en 2014.

Premier League 26.12.2014

28. / 29.12.2014

01.01.2015

Chelsea – West Ham United Burnley – Liverpool Crystal Palace – Southampton Everton – Stoke City Leicester City – Tottenham Hotspur Manchester United – Newcastle United Sunderland – Hull City Swansea City – Aston Villa West Bromwich – Manchester City Arsenal – Queens Park Rangers

Tottenham Hotspur – Manchester United Southampton – Chelsea Aston Villa – Sunderland Hull City – Leicester City Manchester City – Burnley Queens Park Rangers – Crystal Palace Stoke City – West Bromwich West Ham – Arsenal Newcastle United – Everton Liverpool – Swansea City

Stoke City – Manchester United Aston Villa – Crystal Palace Hull City – Everton Liverpool – Leicester City Manchester City – Sunderland Newcastle United – Burnley Queens Park Rangers – Swansea City Southampton – Arsenal West Ham – West Bromwich Tottenham Hotspur – Chelsea

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Š 2014 adidas AG. adidas, the 3-Bars logo and the 3-Stripes mark are registered trademarks of the adidas Group.

instinct takes over

#predatorinstinct

adidas.com/predator

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À DÉCOUVERT

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ne nouvelle année touche à sa fin et pas n’importe laquelle, puisque le monde du ballon rond en a profité pour se donner rendez-vous chez l’une des plus grandes nations de football de la planète, le Brésil. Avant la Coupe du Monde pourtant, que ne pouvait-on lire ou entendre dans les médias : la chaleur allait empêcher les différentes sélections de développer un jeu rapide, les joueurs allaient s’exposer à des risques d’insolation ou pire et de toute façon, la compétition n’allait peutêtre même pas avoir lieu parce que le peuple auriverde n’en voulait pas chez lui. Rien de tout ceci ne s’est révélé exact. La Copa a été d’un très haut niveau technique et tactique, les occasions de se lever de son siège ont été nombreuses et le Brésil a impressionné par son sens de l’accueil. À partir de la page 6, la rédaction revient sur quatre moments magiques de l’été dernier. Le choix est bien sûr subjectif, mais le propre d’une Coupe du Monde et du beau jeu lui-même est justement de puiser dans les ressentis personnels pour fabriquer une expérience collective et susciter des émotions partagées. Au Brésil, des fans du monde entier se sont ainsi côtoyés dans la joie et la bonne humeur. Tous ont vécu le tournoi différemment, mais une chose est sûre, tous sont repartis enchantés d’avoir assisté à une fête splendide et inoubliable.

L’

année 2015 nous réserve elle aussi quelques événements d’envergure. Le Canada accueillera notamment l’épreuve suprême féminine du 6 juin au 5 juillet. Le 12 janvier prochain à Zurich, le Ballon d’Or 2014 et plusieurs autres récompenses prestigieuses seront remis aux acteurs les plus méritants du monde du football. Nous pourrons en outre assister à la Coupe du Monde U-20 en Nouvelle-Zélande, à la Coupe du Monde de Beach Soccer au Portugal ou encore à la Coupe du Monde U-17 au Chili. Les pages 40 et 41 vous réservent un bel aperçu de ce qui vous attend. Å Perikles Monioudis T H E F I FA W E E K LY

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D’UN SOMMET À L’AUTRE

Dylan Martinez/Reuters

Une belle année de football, marquée par Brésil 2014, touche à sa fin. Retour en arrière à travers quatre points de vue.

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n pourrait résumer cette journée-là en un mot : imprévisible.

Voir l’Allemand Mario Götze inscrire le but de la victoire en prolongation de la finale de la Coupe du Monde le 13 juillet 2014 au Maracanã de Rio de Janeiro quelques minutes après son entrée en jeu, en profitant d’une passe décisive d’André ­Schürrle, lui-même remplaçant au début de la rencontre, n’avait rien d’impensable. Mais tout semblait possible avant cette finale contre l’Argentine – y compris les rêves les plus fous.

La veille de la rencontre, les voitures immatriculées en Argentine ont commencé à envahir la ville. Partout où le regard se posait, des supporters vêtus de bleu ciel et de blanc étaient présents. Sur la plage de Copacabana, on les voyait cuisiner des légumes, du riz et des haricots ou des fruits. Tous étaient unis autour d’un même espoir : le sacre de leur équipe. Mais celui-ci est parti en fumée et après plusieurs jours passés dans et autour de leurs voitures sur le sol du grand rival brésilien, ils sont repartis chez eux les mains vides.

Les supporters allemands, eux, sont venus en avion, à l’image de Thorsten Hill, consultant en technologies de l’information à Aix-laChapelle. En marge de son déplacement, notre homme avait organisé un jeu de paris en ligne caritatif qui a rapporté 1 600 euros à une crèche au Brésil. En le croisant à Rio, les passants ont pu remarquer la réplique en carton du trophée de la Coupe du Monde qui dépassait de son sac à dos.

En dépit de sa grave maladie, son père avait tenu à participer aux paris en ligne. Il n’a malheureusement pas eu le temps d’assister au triomphe de l’Allemagne. Les proches de Thorsten ont cependant insisté pour qu’il se rende au Brésil.

De retour à Aix-la-Chapelle, il a adressé un e-mail à une personne croisée lors de son séjour de l’autre côté de l’Atlantique. “C’était une expérience magnifique. Bonne continuation, je te souhaite de réaliser tous tes rêves.” Å Perikles Monioudis T H E F I FA W E E K LY

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ucun autre pays n’est à ce point lié au football, aucun autre pays ne symbolise autant la passion pour le football que le Brésil. Ses habitants vibrent pour la Seleção, la célèbrent, vivent ses matches avec ardeur… et souffrent avec elle. Ils ont attendu la Coupe du Monde 2014 avec impatience, cette Coupe du Monde qui, enfin, revenait à eux. A copa das copas, comme ils disaient. L’euphorie s’était emparée du Brésil et la certitude que son équipe allait triompher à domicile était palpable. C’était évident, le pays hôte allait s’imposer.

Pour son peuple.

Un joueur en particulier incarnait ce rêve : Neymar da Silva Santos Júnior, couramment appelé Neymar. Les espoirs de tout un pays reposaient sur les épaules du virtuose de 22 ans, sur ce fin technicien et infatigable coureur qui donne tout pour son équipe. Neymar a surmonté la pression et pris un virevoltant départ dans le tournoi : deux buts lors du match d’ouverture contre la Croatie, deux autres face au Cameroun.

Le Brésil s’est qualifié pour les huitièmes de finale et a alors dû passer par l’épreuve des tirs au but contre le Chili. Là encore, Neymar a tiré et marqué. Une nouvelle étape était franchie, un pas de plus en direction du sixième titre mondial tant convoité.

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Puis le Brésil a dû se mesurer à la Colombie. À la 86ème minute, la Seleção mène 2:1, elle a déjà un pied en demi-finale, lorsque Neymar est violemment touché au dos lors d’un choc avec Juan Zúñiga. Il s’effondre, on le transporte sur une civière hors du terrain, en larmes. Le pays tout entier retient son souffle. Le diagnostic tombe : fracture d’une vertèbre lombaire. Le Brésil est en état de choc : le tournoi est fini pour Neymar.

Mais les Auriverdes, eux, doivent continuer, essayer jusqu’au bout de réaliser leur rêve. En demi-finale, Neymar a beau ne pas être sur la pelouse, il est présent partout. Pendant le trajet qui mène au stade, ses coéquipiers portent des casquettes ornées de l’inscription “Força Neymar”, tandis que des centaines de milliers de fans s’amassent sur les bords de la route, vêtus du maillot avec le numéro 10 ou de masques représentant le buteur. Dans le stade, l’équipe rend hommage à sa star : pendant que retentit l’hymne brésilien, David Luiz brandit le maillot de Neymar. Mais si celui-ci est présent dans tous les esprits, il ne peut pas empêcher le Brésil de s’incliner 1:7 contre l’Allemagne, future championne du monde. Le rêve brésilien s’envole en fumée. Ne restent que des questions qui demeureront sans réponse : que se serait-il passé si… ? Å Sarah Steiner

Fernando Bizerra/Keystone

ESPOIRS DÉÇUS

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LE CONTE COSTARICAIN

Laurence Griffiths/Getty Images

ans les moments qui ont suivi le tirage au sort final de la Coupe du Monde 2014 au Brésil, le Groupe D était au centre de toutes les conversations. La présence de trois anciens champions du monde (Angleterre, Italie et Uruguay) justifiait tous les superlatifs : on parlait de groupe de l’horreur, voire même de groupe de la mort. Tout le monde se demandait qui survivrait à ce choc de titans et qui resterait sur le carreau. Et le Costa Rica dans tout ça… ? Personne ne donnait cher des chances des Ticos d’atteindre les huitièmes de finale. Considérés comme de simples faire-valoir, les Costaricains se sont pourtant adjugé la première place du groupe, grâce à deux victoires sur l’Uruguay (3:1) et l’Italie (1:0) ainsi qu’à un nul vierge face à l’Angleterre. On peut lire la joie et la fierté sur le visage de José Miguel Cubero, qui pose ici avec le drapeau national.

L’image illustre parfaitement la devise de ce petit pays d’Amérique centrale, la pura vida (“la vie pure”). Le Costa Rica a continué à écrire sa belle histoire durant la seconde phase de la compétition. Il a tout d’abord écarté la Grèce pour atteindre les quarts de finale pour la première fois de son histoire. Au tour suivant, les Ticos ont tenu les Pays-Bas en échec pendant 120 minutes, avant de s’incliner aux tirs au but. “Nous voulions surprendre le monde et nos compatriotes. Nous voulions écrire l’histoire”, confiait le défenseur Giancarlo González après l’élimination. On peut dire que c’est réussi. Å Tim Pfeifer

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COUP DE GÉNIE

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Rio de Janeiro, il faut une bonne demi-heure pour aller en voiture de Copacabana au stade Maracanã. Lorsque les routes sont engorgées (et c’est toujours le cas) un chauffeur de taxi chevronné parcourt la distance en 45 minutes. Le nôtre est allé extrêmement vite et y est parvenu en à peine 20 minutes.

Arrivés à l’heure, nous sommes maintenant installés dans la tribune d’où la foule acclamait Pelé dans les années soixante-dix. Le légendaire Maracaña est noyé de jaune car d’innombrables Colombiens ont fait le déplacement. On distingue quelques taches bleu clair çà et là. Les Uruguayens se qualifieront-ils pour les quarts de finale, malgré la suspension de Luis Suárez ?

Il règne une bonne ambiance en ce 28 juin 2014. De nombreux Brésiliens sont également présents. Nous en avons deux devant nous, qui se taquinent et se murmurent des choses à l’oreille à tour de rôle.

Un voisin nous explique que cette journée est fériée.

La rencontre a commencé depuis 30 minutes. Qu’en est-il ?

Toujours 0:0, jusqu’à la 28ème minute : le jeune Colombien James Rodríguez contrôle le ballon de la poitrine et effectue un tir puissant de 20 mètres qui atterrit sous la barre transversale. Somptueux. Le stade est en ébullition.

Au même moment, nous recevons un texto d’Europe : “Vous avez vu ?” Nous réagissons : “Évidemment, nous sommes dans les gradins.”

Notre ami répond : “Après la Coupe du Monde, le Real Madrid engagera ce joueur.” Nous rions.

Trois heures plus tard, nous mangeons une tendre pièce de viande au restaurant. À la grande table à côté de nous, les supporters boivent du vin et entonnent des chants populaires colombiens. Dans le coin, une télévision retransmet une même scène en boucle : contrôle poitrine, tir, but ! Å Alan Schweingruber T H E F I FA W E E K LY

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Rassemblons tous les fans de football Faites de nouvelles rencontres et découvrez des passions communes dans le Bar Lounge de l’A380 d’Emirates.

#AllTimeGreats youtube.com/emirates

Hello Tomorrow

LE SALON DE ROSE

Réunion des photographes sportifs en 1977 Rose, l’invitée d’honneur, sert le thé.

“Tea Time” en Premier League

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n entend souvent dire que le football de club de haut niveau est devenu une simple affaire de gros sous. On nous invite donc à en revenir aux bonnes vieilles valeurs, car ce qui fait l’essence même du football aurait depuis longtemps déserté les stades : un sentiment d’unité qui dépasse les frontières de son propre club pour englober le respect de l’adversaire – sentiment sans lequel le football perd sa raison d’être. La vérité est bien différente ! En effet, dans le City of

Depuis des décennies, Rose offre du thé et des pâtisseries maison aux photographes de presse qui se rendent au stade de Manchester City. Nous vous emmenons à la découverte du salon de Rose dans le City of Manchester Stadium.

Perikles Monioudis (texte) et Alex Livesey (photos), à Manchester

Manchester Stadium se trouve un petit espace dans lequel les photographes de presse profitent d’une chaleureuse hospitalité qui contraste singulièrement avec l’agitation associée aux coups d’envoi des grands matches. La porte indique “Rose’s Room” et, déjà, la charmante Rose se présente, tout sourire.

“Puis-je vous proposer un peu de thé ?

Léger ou fort ? Avec ou sans sucre ? Du lait ?” D’un geste, elle indique également les tartines et les pâtisseries maison qui accompagnent le thé. Qui pourrait résister à une telle tentation ?

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Le calme avant la tempête Rose sert le thé un jour de match.

“Personnellement, je ne prends jamais de sucre. À la maison, nous étions dix, en comptant mes parents. Mais il n’y avait jamais plus de quatre ou cinq cuillères dans le pot de sucre.” Lorsque le coup d’envoi est programmé à 15 heures, Rose arrive au stade vers midi. Elle déballe les pâtisseries élaborées chez elle et prépare du thé à la menthe. Les premiers photographes ne tardent pas à arriver, avec leurs appareils et leurs gros objectifs. Ils s’installent à la table richement décorée et entament la conversation… principalement avec Rose. “Ils reviennent à la mi-temps pour prendre un thé. Je ferme un quart d’heure avant la fin du match. Car si j’attends le coup de sifflet final, pas moyen de trouver un taxi. Le club a la gentillesse de m’offrir le trajet aller et retour en voiture.”

Kevin Keegan le gentleman L’entrée qui donne sur la pelouse se trouve à quelques mètres du salon de Rose. Les tribunes s’emplissent petit à petit.

“C’est ma 40ème saison”, précise-t-elle. “J’ai bien failli quitter mes fonctions quand le club a déménagé ici, il y a dix ans.

C’est très loin de chez moi. Mais ce merveilleux, merveilleux gentleman Kevin Keegan m’a convaincu de rester, avec l­ ’aide

Invités de marque Kevin Keegan (au centre) et Mike Summerbee (en haut à d.)

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Monsieur est servi Des sandwichs au fromage et du thé à la menthe.

du président de l’époque John Wardle, un homme extrêmement aimable.”

Rose nous désigne l’une des nombreuses photos au mur.

Keegan entraînait Manchester City en 2003, année où le club a quitté Maine Road pour sa nouvelle enceinte. “Là, c’est mon ami Khaldun Al Mubarak, l’actuel président. J’ai déjà eu l’occasion de lui servir le thé.” En effet, l’Angleterre n’a pas le monopole du thé ; dans le monde arabe, cette boisson est également très appréciée.

Quand ses visiteurs commencent à s’impatienter, Rose peut avoir recours aux services d’une assistante. À deux heures du coup d’envoi, une demi-douzaine de photographes sont installés chez elle. Il lui arrive d’accueillir une cinquantaine de personnes, les soirs de Ligue des Champions. Au bout d’une demi-heure, elle pousse gentiment les premiers arrivants vers la sortie, pour permettre aux retardataires d’entrer.

“Certains s’assoient et me regardent avec de grands yeux. Je leur dit : ’Bonjour, je m’appelle Rose et je suis là pour m’occuper de vous. Si vous voulez, il y a des gâteaux pour le thé.’”

Les photographes s’apprêtent à commencer leur travail.

Rose est partout à la fois. “Encore un gâteau ?” Les scones

LE SALON DE ROSE

Vous aimez le thé ? L’hospitalité de Rose fait l’unanimité.

Des invités reconnaissants Un baiser avant de partir sur le terrain.

sont parfaits, comme tout ce qui se trouve dans cette pièce.

J’ai de merveilleux souvenirs ici.” Elle n’a plus manqué un “L’espace est un peu petit”, constate-t-elle. “J’aurais dû faire match à domicile depuis 1989. “Je suis toujours là.” plus attention aux dimensions.” Une demi-heure avant le coup d’envoi, les photographes sont trop nombreux pour Un habitué international Mike Summerbee passe le pas de la porte en souriant. L’ambasqu’elle puisse encore tenir des conversations. De toute façon, elle avoue ne rien connaître au football. “Je n’ai jamais vu un sadeur du club a porté les couleurs de Manchester City entre match de toute ma vie.” Pourtant, elle a vu défiler du monde 1965 et 1975. Il a également été sélectionné à huit reprises en au fil des ans. Quelles stars sont passées chez elle au cours équipe d’Angleterre. Il demande aimablement une tasse de thé et s’installe à table. “Mike vient souvent”, glisse Rose. Elle plaide ces dix dernières années ? “Avant, les joueurs venaient prendre le thé. Aujourd’hui, je ne les vois plus. Mais Kevin, sante avec lui sur un ton cordial, comme elle le fait avec tous ses lui, aimait bien venir faire un tour ici.” hôtes. Mais Mike est différent. Il est spirituel, il a de la répartie Alors, comment en est-elle venue à pratiquer cette actiet il aime évoquer avec Rose le temps passé. Ginger et Fred ont trouvé leurs dignes héritiers. vité ? “Pendant les fêtes de Noël 1974, Stan Gibson m’a demandé si je pouvais passer quelques heures au stade le sameDans l’ambiance feutrée du salon de thé, au détour de la conversation, Mike en vient à évoquer son passé d’acteur. Il di après-midi. J’ai dit oui.” Gibson, le célèbre concierge de a interprété le rôle du footballeur Sid Harmor aux côtés de Maine Road, est décédé en 2001. Chaque soir, avant de fermer le stade, il sortait faire un tour Pelé, Bobby Moore, Michael Caine et avec son berger allemand. “À l’époque, Sylvester Stallone dans le film À nous il n’y avait personne pour s’occuper du la victoire réalisé en 1981 par John thé. J’ai été la première”, poursuit Rose Huston, où une équipe constituée de en regardant les photos au mur. Elle prisonniers d’un camp doit se mesurer récite les noms et les dates. Le 23 août en 1943 à une sélection de soldats alleRose 2003, Manchester City a disputé son mands au cours d’un match organisé premier match dans son nouveau stade. dans Paris occupé. “Je me souviens Elle évoque aussi le jour où son fils l’a appelé pour lui apencore du tournage de la rencontre, qui a eu lieu en Hongrie”, prendre que son mari avait succombé à un infarctus. “C’était glisse Mike. “L’équipe adverse venait de Moscou…”

Rose n’envisage pas une seconde de cesser ses activités un homme bon et très gentil.” Rose poursuit son voyage en images. “Grâce à Manchester City, j’ai fait la connaissance de au salon. Elle aime ce qu’elle fait. Qu’offre-t-elle exactement ? personnes très aimables. C’est le moins que l’on puisse dire.

“Un peu d’hospitalité.” Å

“Je n’ai jamais vu un match de toute ma vie.”

Documents de travail Rose distribue la composition des équipes aux photographes.

Rose, attachée à Manchester City “Je suis reconnaissante.”

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LE S CHAMPIONN AT S À L A LOUPE

VU DES TRIBUNES

Temps difficiles Henderson et Gerrard à Liverpool.

Un p a s s é t r o p l o u r d à p o r te r ?

David Winner est écrivain et journaliste à Londres. Sa bibliographie comprend notamment des titres comme “Brilliant Orange” et “Dennis Bergkamp: Stillness and

parti que jamais pour retrouver son statut – perdu depuis longtemps – de meilleur club du football anglais en remportant le championnat pour la première fois depuis 1990.

Ce scénario rêvé a toutefois bégayé lors du match crucial contre Chelsea, à trois journées de la fin de la saison. Le capitaine Steven Gerrard trébuche, les Reds s’inclinent et c’est l’échafaudage de toute une saison qui s’écroule : Liverpool ne sera pas champion.

Speed”.

La saison de Liverpool est pour l’instant placée sous le signe de la mélancolie. Dans ce contexte, l’égalisation tardive et surprenante de Martin Skrtel, qui a permis aux Reds de décrocher un improbable match nul (2:2) dimanche face à Arsenal, a été fêtée comme s’il s’agissait du but de la victoire. Il ne faut pas oublier que lors de ce même rendez-vous, l’an dernier à Anfield, les maîtres des lieux avaient pratiqué un football offensif à tout-va tel qu’on n’en avait plus vu sur les bords de la Mersey depuis une génération, avec à la clé une victoire sans appel (5:1) sur les hommes d’Arsène Wenger.

Ce résultat, inspiré par un Luis Suarez en état de grâce, a donné le coup d’envoi d’une série de 11 succès consécutifs. Liverpool semblait mieux 16

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Depuis, Suarez est parti à Barcelone, le manager Brendan Rodgers essuie les critiques et les nouvelles recrues – à l’image de Dejan Lovren, Adam Lallana et Mario Balotelli – ne sont pas à la hauteur. Liverpool s’est ouvert les portes des demi-finales de la Coupe de la Ligue, mais son aventure en Ligue des Champions est déjà terminée, les Suisses de Bâle se révélant trop forts pour les anciens maîtres du Royaume. Aujourd’hui, les Reds occupent la dixième place de Premier League, avec 14 points de moins que la saison dernière au même stade.

Impossible de ne pas parler du passé lorsqu’on s’intéresse à Liverpool. Dans cette institution imprégnée d’histoire, les fans brandissent régulièrement les portraits des deux entraîneurs qui ont le plus marqué le club, Bill

Shankly et Bob Paisley. Mais cette adoration permanente d’un âge d’or révolu depuis longtemps est source de pression. Certes, toutes les anciennes grandes puissances du football peinent à s’adapter aux changements d’époque.

Mais pour Liverpool, l’incapacité à renouer sur le terrain avec la suprématie des années 1960 à 1980 est compliquée par un certain nombre de traumatismes extra-sportifs.

Car à Liverpool, il y a un avant et un après 15 avril 1989, lorsque 96 supporters des Reds ont perdu la vie, écrasés dans des mouvements de foule au stade Hillsborough. Il s’agit de la pire tragédie de l’histoire dans une enceinte sportive britannique. La catastrophe a entraîné un bouleversement radical de la culture du football en Angleterre, ce qui n’a pas pour autant cicatrisé la blessure du côté d’Anfield.

La saison passée, Liverpool a vu le titre lui échapper juste après avoir commémoré le 25ème anniversaire du drame d’Hillsborough.

Dans le même temps, les familles des disparus continuent de tout mettre en œuvre pour que lumière soit faite sur les causes et les circonstances de la catastrophe. En avril dernier, de nouvelles enquêtes ont été ouvertes. La saison de Liverpool continue … les audiences aussi. Å

Laurence Griffiths / Getty Images

Premier League anglaise

Série A brésilienne

L e r e to u r d u f i l s prod igue Sven Goldmann est spécialiste du football au “Tagesspiegel” de Berlin.

Rubens Chiri

Le transfert le plus intéressant du football brésilien de ces derniers temps serait presque passé inaperçu. À quelques heures de Noël, un certain Breno Vinícius Rodrigues Borges a débarqué à l’aéroport Guarulhos de São Paulo sans faire de bruit. Il a signé quelques autographes avant de quitter les lieux sans s’éterniser. Breno, ainsi que tout le monde l’appelle, était autrefois le joueur le plus prometteur du FC São Paulo, le défenseur central le plus talentueux de l’équipe sacrée championne en 2007. Il n’était alors âgé que de 18 ans et était promis à un grand avenir du côté du Bayern Munich. Le voici maintenant de retour chez lui. Après sept années parsemées d’échecs et d’errances, au cours desquelles il n’aura accumulé que 29 matches de Bundesliga, Breno veut repartir de zéro avec le Tricolor.

Au Brésil, la saison est terminée depuis longtemps. Elle a été bonne pour le FC São Paulo, qui a terminé à la deuxième place du Campeonato Brasileirão. Loin derrière le Cruzeiro de Belo Horizonte, c’est vrai, mais aussi et surtout devant les concurrents locaux des Corinthians, de Santos ou encore de Palmeiras. Breno a suivi tout cela à distance, principalement depuis la cellule où il a été enfermé après une condamnation pour incendie volontaire. Le joueur, seul et déprimé en Allemagne, a mis le feu à sa propre maison en septembre 2011. Sentence : trois ans et neuf mois de prison. Placé en semi-liberté, il est devenu par la suite entraîneur adjoint de la réserve des Bavarois.

moments les plus difficiles, et je n’ai jamais cessé de porter le club dans mon cœur.”

La reprise de l’entraînement est prévue pour le 5 janvier. Muricy Ramalho, son nouvel entraîneur, sait parfaitement à quoi s’attendre avec sa recrue puisque c’est déjà lui qui dirigeait l’équipe lors du titre de 2007. C’était une autre époque, celle où Breno était élu meilleur défenseur central de la Série A brésilienne et vendu au Bayern pour une somme estimée à 12 millions d’euros. Aujourd’hui, c’est gratuitement qu’il revient. Å

Après avoir purgé deux ans et demi de sa peine, Breno bénéficie depuis quelques jours d’une liberté conditionnelle qui lui permet de retourner au Brésil. Au FC São Paulo, on a toujours cru en lui. À l’expiration de son contrat avec les Allemands, ses anciens dirigeants lui ont proposé de rentrer au bercail dès qu’il le pourrait et l’ont également soutenu financièrement alors qu’il était derrière les barreaux. “Je reviens ici la tête haute”, explique le robuste défenseur. “São Paulo m’a toujours aidé, même dans les

Breno Nouveau départ à São Paulo.

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ICÔNES DE L’ÂGE D’OR

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Qu’il est loin, le temps où Pelé, Cruyff, Beckenbauer et Moore jouaient encore… Heureusement, l’excellent ouvrage “The Beautiful Game” nous livre toute une série de photographies de l’époque, sans poussière ni traces jaunâtres. Époustouflant.

Perikles Monioudis

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es années 70, cette époque où il fallait encore se contenter de la radio pour suivre un match de football, où les plus chanceux d’entre nous pouvaient peut-être bénéficier de quelques images en noir et blanc sur un écran de télévision scintillant et où l’esthétisme photographique répondait à une toute autre définition...

Dans le monde de la publicité, on commençait alors tout doucement à ne plus penser qu’en termes de satisfaction des besoins mais également en termes de création de besoins. Les stars du ballon rond n’étaient soudainement plus uniquement des légendes du sport, mais aussi des icônes de la mode et du consumérisme. Aujourd’hui, elles ne se contentent d’ailleurs plus d’apporter leur aura à un produit : elles deviennent elles-mêmes un “produit” dont les moindres faits et gestes sont épiés par des millions de fans grâce aux réseaux sociaux.

Mais ces fameux réseaux n’existaient pas encore autrefois et les footballeurs rivalisaient plutôt de discrétion, à l’exception d’un Günter Netzer par-ci ou d’un George Best par-là. Quand Franz Beckenbauer se faisait photographier dans un manteau en fourrure extravagant, il était manifeste qu’il était pour le moins mal à l’aise. Et que dire alors du “Bomber” Gerd Müller, qui était peutêtre la star la plus introvertie de l’histoire du beau jeu ?

Grâce à “The Beautiful Game”, il est désormais possible de voir en action tous ces joueurs qui ont marqué les années 70 d’une manière ou d’une autre et participé à l’avènement du football aux quatre coins du globe. Cet ouvrage illustré se distingue notamment par la qualité de ses clichés, sa richesse et son grand format.

En regardant tous ces instantanés des Coupes du Monde 1970, 1974 et 1978, mais aussi ces stars photographiées dans des situations plus ou moins confortables, que ce soit dans un contexte sportif, publicitaire ou privé, on se sent instantanément transporté. “The Beautiful Game”, c’est une visite chez les légendes de notre sport, un véritable voyage dans le temps vers cet âge d’or du football qui semble n’avoir toujours pas pris une ride.

Reuel Golden : “The Beautiful Game.

Le football des années 1970”

Éditions Taschen, Cologne 2014, relié, 26 x 34 cm, 300 pages, 40 EUR. Également disponible en anglais, allemand et espagnol.

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LIVRES

DANS LES COULISSES DU BAYERN Martí Perarnau nous propose un excellent portrait du football de haut niveau d’aujourd’hui et nous livre une analyse de la psychologie bien particulière de Pep Guardiola, l’entraîneur du Bayern Munich.

Jordi Punti

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chaines rencontres de façon obsessionnelle et rechercher des solutions concrètes aux nouveaux problèmes.

Herr Pep est un exercice journalistique de haut vol, écrit dans des conditions de proximité inhabituelles et avec un rythme narratif saisissant. Au-delà de l’observation du football professionnel actuel, il s’agit d’un portrait psychologique de Guardiola, homme passionné de détails et cérébral au possible, volcanique avec son entourage et doté d’une personnalité qui dépasse le cadre du football. Il arrive que des bribes de sa vie de famille transparaissent dans le récit, tout comme son intérêt pour ce qui l’entoure, sa curiosité vis-à-vis de la culture bavaroise, même si c’est bien le football qui définit son quotidien.

Les supporters du Bayern trouveront dans Herr Pep une mine d’informations sur leur équipe et leurs idoles, mais les fans en général pourront se passionner de certains aspects moins connus du haut niveau, par exemple la préparation physique, l’équilibre alimentaire, les expérimentations techniques et tactiques quotidiennes, etc.

Peu d’entraîneurs sont dépositaires d’une vision qui autorise une analyse aussi poussée de leur travail, une transposition des résultats et des anecdotes à la vie quotidienne. Bobby Robson, César Luis Menotti, Pacho Maturana, Arrigo Sacchi, Bora Milutinovic, Johann Cruyff en font partie. Avec Herr Pep, le football de Guardiola rejoint cette bibliothèque idéale.

Mar tí Perarnau : “Herr Pep”

Roca Editorial, Barcelone 2014, 430 pages, 17,90 EUR. également disponible en allemand.

Christian Webber

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endant la saison 2013-14, le journaliste espagnol Martí Perarnau s’est rendu à Munich pour suivre de près le parcours du Bayern, notamment par le prisme de son nouvel entraîneur, Pep Guardiola. Peu après, il a tout raconté dans un livre splendide, Herr Pep. Grâce à ses années d’expérience et de rigueur, Perarnau a pu tirer profit d’une situation idéale : en plus de suivre l’ensemble des rencontres, le journaliste avait toute liberté pour assister aux entraînements et dialoguer avec Guardiola, ses collaborateurs et ses joueurs.

Loin de la pression quotidienne, Perarnau a pu observer en détail l’évolution d’un nouveau projet et prendre des notes.

Après quatre années barcelonaises frappées du sceau de la gloire, Pep Guardiola s’est accordé une année sabbatique avant de surprendre les observateurs en prenant la direction du Bayern Munich. Auréolé des succès empilés au Barça et de sa philosophie du jeu, il a été accueilli en Allemagne comme un renfort qui donnait du prestige à la Bundesliga. En juin 2013, Guardiola se joint donc au club bavarois avec l’envie d’y instiller son style, sorte de projet à long terme où sa personnalité doit finir par affleurer.

La saison précédente, sous la houlette de Jupp Heynckes, le Bayern a réussi le triplé championnat - Coupe d’Allemagne - Ligue des Champions, mais Guardiola considère sa première année comme une période de transition, destinée à inculquer progressivement ses idées. Au rythme de la compétition, Perarnau livre ses impressions sur les premiers pas du Catalan. On découvre les détails de la pré-saison, les entraînements, les entretiens avec les joueurs, les longues heures qu’il passe dans son bureau. On suit aussi la vie du club au rythme des arrivées, des départs, des blessures, des victoires, des titres. Le livre passe la vitesse supérieure avec le début des matches officiels.

On apprend ainsi que la saison 2013-14 aura été positive pour le Bayern Munich, qui n’a jamais trouvé rival à sa taille à l’échelle nationale mais qui a connu une douloureuse défaite en demi-finales de la Champions League, face au Real Madrid.

Au-delà des résultats, le plus précieux reste le regard quotidien de Perarnau. Match après match, le journaliste identifie de nouveaux biais pour aller à la découverte de Guardiola. On voit le stratège tantôt décrypter une situation difficile en recourant à des souvenirs de son passage à la tête du Barça, tantôt préparer les pro-

LIVRES

UNE “PERSONNE TOTALE” Lorsque des stars se lient d’amitié avec des ­journalistes, les conséquences sont parfois néfastes.

Rien de tout ça ici : Hugo Borst dresse le portrait de Louis van Gaal.

David Winner

Ryan Pierse/FIFA via Getty Images

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ouis Van Gaal est-il fou ? C’est la question sous-jacente du livre O, Louis, la biographie délirante et très originale consacrée par Hugo Borst à Louis Van Gaal, l’ancien coach de l’Ajax, de Barcelone, du Bayern Munich et des PaysBas. Van Gaal est célèbre pour ses innovations, son succès et sa philosophie holistique de la “personne totale”. “Je suis un être humain démocratique et compréhensif”, avait-il déclaré lors de sa première conférence de presse comme manager de Manchester United. Soit, mais il est également connu pour son fort tempérament et ses colères envers certains joueurs, entraîneurs adverses, dirigeants et journalistes. Cela veut-il dire qu’il est un “dictateur souffrant d’un dédoublement de la personnalité”, comme l’affirment certains de ses détracteurs ? Ou bien a-t-on affaire au contraire à un homme droit et intègre, mais incompris ?

Aux Pays-Bas, Van Gaal est pratiquement aussi réputé pour ses insultes envers les journalistes “stupides” que pour les trophées qu’il a remportés. Peu avant d’être embauché à Old Trafford, il s’est retrouvé en face d’un reporter de la BBC qui lui a lancé : “Parlez-nous un peu de Manchester United”. Au lieu de donner une réponse banale et passe-partout, Van Gaal a répliqué : “C’est une question stupide, je pense.

C’est une question stupide.” Puis il a éclaté de rire.

Hugo Borst est tout sauf stupide. Il possède l’une des plumes les plus originales et affûtées du monde du sport. Il a été tour à tour fasciné, charmé et consterné par Van Gaal depuis la première fois qu’il l’a vu jouer pour son équipe de toujours, le Sparta Rotterdam, dans les années 70. Trente ans plus tard, dans les années 2000, le coach et le journaliste sont de grands amis, au point de partir en vacances ensemble au Portugal pour jouer au golf. Puis vient un appel téléphonique au sujet d’un autre appel téléphonique et cette amitié capote. Van Gaal accuse Borst, à tort, d’avoir donné son numéro de téléphone à un autre journaliste. Borst demande alors à Van Gaal non seulement de reconnaître son erreur, mais également de s’excuser.

Van Gaal refuse. Comme Humphrey Bogart aurait pu dire dans le film Casablanca : “Louis, je pense que c’est la fin d’une belle amitié. ”C’est cet incident précisément qui a décidé Borst de tout faire, avec un sens de l’humour à toute épreuve, pour essayer de comprendre la personnalité complexe de Van Gaal. Pour y voir plus clair, il n’hésite pas à consulter psychanalystes, écrivains, acteurs, entrepreneurs, experts en relations publiques ou en politique, etc. Au passage, il nous gratifie d’anec-

dotes croustillantes sur de fausses dents, du vin qui coule à flots, un pénis soi-disant “en or”, ou encore l’un des pires poèmes récités en public. Il est également souvent question de Dieu. Louis a perdu la foi catholique après le décès de sa première femme, suite à un cancer. Des années plus tard, le patron du Bayern Munich, Uli Hoeness, reproche au Néerlandais son arrogance sans limite : “Le problème de Van Gaal n’est pas qu’il se prend pour Dieu, mais pour le Père de Dieu.

Louis a été créé avant l’univers”.

Un jour, la femme de Borst reproche à ce dernier de commencer à se comporter et à parler comme le sujet de son livre. C’est ce qui décide l’auteur à retourner l’objectif sur lui-même. Dès lors, il met de l’eau dans le vin de ses sentiments envers Van Gaal. Borst a souvent écrit sur les relations entre pères et fils et son psychanalyste lui fait remarquer que c’est peut être de ce côté qu’il faudrait chercher les racines de son obsession pour Van Gaal. Le père d’Hugo était la gentillesse incarnée. Mais les garçons sont supposés se rebeller contre leur père. Louis Van Gaal pourrait être ce père difficile dont Borst avait besoin, mais qu’il n’a jamais eu.

L’auteur va même jusqu’à déclarer sa flamme à Van Gaal : “Je t’aime, Louis”, lui dit-il le plus sérieusement du monde, espérant ainsi s’assurer de la réciprocité de ses sentiments. À la fin, les deux hommes ne sont pas vraiment réconciliés, mais Hugo a gagné en sagesse et son obsession a diminué. Quand il dit à Louis qu’il est en train d’écrire un livre sur lui, l’homme que le Daily Mail a décrit comme “caustique, humble et charmant” lui lance : “Félicitations. Ce livre va bien se vendre. Tous les produits avec mon visage dessus se vendent bien”.

Hugo Borst: O, Louis: In Search of Louis van Gaal

Yellow Jersey Press, Londres 2014, 320 pages, 9.99 £ T H E F I FA W E E K LY

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LIVRES

PARFOIS MEILLEURS QUE LES EUROPÉENS “Golazo” décrit intelligemment et en détail les hauts et les bas du football latino-américain.

Alissa Rosskopf

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’identité continentale de l’Amérique latine est indissociablement liée au football moderne. Tout a commencé avec quelques immigrants européens, qui ont fondé les premiers clubs de football et ont contribué à l’immense popularité de ce sport. Le football est alors devenu un moteur qui a su réunir des personnes de tous horizons, quels que soient leur ethnie d’origine, leur âge et leur sexe. Il a également contribué à la création de l’identité et de la conscience collective de nations entières. En témoigne le magnifique parcours du Brésil à la Coupe du Monde 1950. Pelé a uni le pays et les frontières entre les personnes de couleurs différentes se sont petit à petit effacées.

L’essayiste et éditeur uruguayen Andreas Campomar, résidant à Londres, est parvenu à concilier dans son livre Golazo (“but somptueux”) un hommage au football d’Amérique latine et à ses artistes comme Garrincha, Maradona, Pelé, Di Stéfano, Sócrates ou Messi avec une analyse de l’impact social et politique de ce sport. Il démontre au travers d’observations, de récits et d’anecdotes comment le football latino-américain a fusionné avec l’histoire et l’âme du continent.

La passion sans bornes pour le beau jeu de cet auteur clairvoyant et virtuose de la langue transpire à chaque page. Un livre essentiel pour comprendre l’âme du football latino-américain.

Andreas Campomar : “Golazo! The Beautiful Game from the Aztecs to the World Cup: The Complete History of How Soccer Shaped Latin America”

Quercus Books, Londres 2014, 512 pages, 17 £.

DÉJÀ CONCENTRÉS SUR LE PROCHAIN MATCH “Football Clichés” ravira tous ceux qui s’intéressent au football mais aussi à l’usage de la langue.

Ronald Düker

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déalement, il faudrait marquer juste avant la mi-temps, vers la 44ème minute, afin de rentrer au vestiaire avec l’avantage. Telle est l’opinion du commentateur sportif et personne parmi les millions de téléspectateurs ne le contredira. “Je sais que ça sonne comme un cliché, mais je prends chaque match comme il vient”, confie quant à lui le joueur interrogé sur la prochaine rencontre. Adam Hurrey, journaliste britannique spécialisé dans le football, ne se lasse pas d’entendre ce genre d’expressions. Il en trouve certaines scandaleuses, d’autres charmantes et considère quelques-unes de ces formules comme une insulte à son intelligence.

Ces 150 dernières années, c’est-à-dire depuis que le football existe, un langage propre à ce sport s’est développé. Hurrey a rassemblé un maximum de clichés, lieux communs et idées fausses, tout d’abord sur un blog, puis dans ce livre, et a ainsi donné naissance à une véritable grammaire de la langue footballistique.

Combien de mots les Esquimaux connaissent-ils pour décrire la neige ? Ils n’arrivent pourtant pas à la cheville des experts du langage du football ! Hurrey a ainsi répertorié pas moins de 100 termes qui signifient tous la même chose : si un joueur vient de “crucifier le gardien” ou de “faire trembler les filets”, cela veut dire qu’il vient d’inscrire un but. Football Clichés est un ouvrage (magnifiquement illustré) incontournable pour tous ceux qui s’intéressent non seulement au football, mais également à la langue.

Adam Hurrey : “Football Clichés”

Headline Book Publishing, Londres 2014, 160 pages, 12.99 £.

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LIVRES

RÉTROSPECTIVE BRÉSILIENNE Ce livre est incroyablement gros et lourd. Faut-il vraiment faire de la place dans son étagère pour ce “pavé” noir et doré, même s’il revient sur tous les événements marquants de la dernière Coupe du Monde ? Oui, sans hésiter !

Alan Schweingruber

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es couvertures misant sur la sobriété sont généralement très agréables pour les yeux. Dans l’ouvrage qui nous intéresse ici, le choix des photos est malheureusement quelque peu décevant. Pourquoi l’éditeur a-t-il par exemple opté pour Klaas-Jan Huntelaar frappant le poteau de corner alors qu’il ne fallait retenir que six clichés ? Pourquoi avoir décidé de mettre une danseuse de carnaval sur cette couverture noire ? Mais aux côtés de ces deux personnes, on retrouve aussi Klose effectuant son célèbre salto, Suarez venant de mordre Chiellini, Neymar gisant au sol et Neuer dégageant du poing devant un Algérien. Quatre scènes-clés du plus bel été de ces quatre dernières années. Qu’importe les deux incongruités évoquées, l’envie irrépressible d’ouvrir le livre se fait jour.

Plutôt que d’inonder le lecteur d’informations dès le début, les rédacteurs ont pris le parti de laisser les images parler. Avant d’arriver au sommaire, dix doubles pages de photographies permettent ainsi de revivre les 32 jours de cette parenthèse enchantée.

Magnifique. Il y a là notamment Mario Götze marquant le but libérateur en finale. Il est au sol et attend de voir les filets trembler. Déjà vu 100 fois, dites-vous ? Certainement pas sous cet angle. Les détails du plan rapproché sont exquis. L’annulaire de Götze est orné d’un bandage blanc. Des brins d’herbe humides sont collés à ses cuisses bronzées.

Son visage paraît juvénile, ses yeux sont remplis d’espoir, son front est dépourvu de la moindre goutte de sueur car il vient à peine d’entrer en jeu. On entend encore le voisin allemand s’emporter devant l’écran géant dans l’espace de visionnage public : “Comment Löw peut-il faire entrer l’inexpérimenté Götze !” Doux souvenirs.

Page 27, enfin, le sommaire. Waouh. Voilà qui n’est pas un livre rédigé à la va-vite.

Le concept a manifestement été pensé et repensé. Le meilleur pour la fin. C’est le titre du premier article, un hommage à la Mannschaft . Si les auteurs sont allemands, cela demeure tout de même objectif. Après tout, on parle des champions du monde. Les textes sont rafraîchissants et livrent des analyses intéressantes. Là non plus, les belles images ne manquent pas. Elles témoignent de scènes que l’on aurait presque oubliées.

Joachim Löw en promenade sur la plage avec Urs Siegenthaler, par exemple. Le sélectionneur allemand, vêtu d’un short et de lunettes de soleil, écoute attentivement son superviseur en chef avec un léger sourire. Le Suisse explique quelque chose et multiplie

les gestes avec les mains. “Tu dois changer de composition d’équipe, Jogi”, lui dit-il certainement. À gauche, des vagues. En arrière-plan, une famille qui immortalise l’instant sur un Smartphone. Près de six mois après la Coupe du Monde, il est probable que certains fans en soient encore à se demander pourquoi ils n’ont pas eux aussi entrepris de se rendre au Brésil.

Löw est souvent évoqué dans le livre. On le retrouve même dans un article humoristique présentant de vieux portraits des sélectionneurs (oui, Vicente del Bosque a toujours porté la moustache). L’Histoire, celle avec un grand “H”, trouve elle aussi sa place. Une photo en noir et blanc, datant de 1954, montre une foule réunie sur la Marienplatz de Munich, en cours de reconstruction suite à la Seconde Guerre mondiale. Sur une grue, quelques personnes saluent de la main l’équipe d’Allemagne qui arrive tout juste de Berne, où elle vient d’être sacrée championne du monde. Quelques pages plus loin, c’est un Neymar blessé qui adresse un signe à ses fans depuis un hélicoptère moderne. Le contraste est saisissant.

L’ouvrage renferme également diverses statistiques ainsi que les résumés des rencontres. Il livre en outre quelques détails sur les stades et la composition des groupes. Avec tout ce contenu, il aurait été facile de s’emmêler les crayons. Mais le résultat est convaincant. Les photos sont ainsi savamment placées et permettent de ne pas alourdir l’ensemble. Comment, par exemple, prendre toute la mesure de l’élimination précoce de l’Espagne, précédente tenante du titre ?

En étalant sur deux pages les joueurs rentrant tête basse aux vestiaires, les uns derrière les autres ! Efficacité garantie.

Au bout du compte, ce superbe livre sur la Coupe du Monde se distingue par la qualité de ses articles et de ses photos, mais aussi par la compétence de ses auteurs.

Klaus Hoeltzenbein : “Die Weltmeisterschaft. Das Buch.” (“La Coupe du Monde. Le Livre.”)

Éditions Süddeutsche Zeitung, Munich 2014, 436 pages, 39,90 EUR. T H E F I FA W E E K LY

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First Love Lieu : Shenyang, Chine Date : 23 décembre 2011 Heure : 10h45

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Reuters

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Un football athlétique et rigoureux JBFC n’est pas seulement un “hashtag” très courant en Asie, c’est aussi le symbole de la renommée et de la compétitivité qu’a atteint le football sud-coréen ces dernières années.

Emanuele Giulianelli

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BFC – cet acronyme signifie Jeonbuk Hyundai Motors Football Club, une équipe de football professionnelle basée dans le Jeolla du Nord. Celle-ci vient de remporter la K League Classic pour la troisième fois en vingt ans d’histoire.

Deux de ces trois couronnes nationales sont également à mettre au crédit du Brésilien Fabio Lefundes, le préparateur physique du club. Né à Rio de Janeiro en 1972, il travaille désormais aux côtés de l’entraineur Choi Kang-Hee à Jeonbuk.

En 2013, il a même brièvement officié en solo à la tête de l’équipe première.

“Je suis arrivé en Corée du Sud en 2011”, raconte l’intéressé. “Auparavant, je travaillais dans un club saoudien, Al Raed. À la fin de la saison, les dirigeants du JBFC m’ont proposé de les rejoindre. J’ai accepté sans hésiter car j’étais déjà conscient de l’immense prestige qui accompagnait ces quatre lettres sur tout le continent.”

Cette célébrité est due en grande partie au triomphe de Jeonbuk en Ligue des Champions 2006. La formation coréenne est devenue à cette occasion le premier représentant d’Asie orientale à remporter ce tournoi depuis l’adoption de la nouvelle formule, en 2003. Choi Kang-Hee était déjà aux commandes de l’équipe à l’époque.

En finale, les Sud-Coréens étaient venus à bout des Syriens d’Al Karamah, un club de la ville de Homs, tristement célèbre aujourd’hui pour les sanglants combats qui s’y déroulent.

Deuxième en popularité Fabio Lefundes travaille en étroite collaboration avec Choi Kang-Hee : “Mon rôle consiste à aider au maximum l’entraîneur. Je serais bien en peine de vous donner une description précise de mon poste. Avec mes collègues, j’accomplis de nombreuses tâches tout au long de la saison.

Nous ne ménageons pas nos efforts pour permettre au club d’obtenir de bons résultats.”

Principal championnat du pays, la K League Classic est une compétition relativement jeune.

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Masashi Hara/Getty Images

Motivation Fabio Lefundes (à g.) et Lee Kyuro lors du match de Ligue des Champions de l’AFC de Jeonbuk à Kashiwa, au Japon.

RÉPUBLIQUE DE CORÉE

Sa première édition remonte à 1983. À l’époque, le tournoi était encore appelé Super League sud-coréenne. Cinq équipes seulement étaient alors présentes sur la ligne de départ : Hallelujah FC, Yukong Elephants, POSCO Dolphins, Daewoo Royals et Kookmin Bank FC. Le titre était revenu à Hallelujah. Quinze ans plus tard, la Super League sud-coréenne a fait peau neuve, adoptant au passage le nom de K League Classic (officiellement sans trait d’union). “Notre championnat rassemble 12 équipes, dont sept bénéficiant du système de relocation par franchise.

Une saison se déroule en trois temps. Les deux premiers consistent en une série de rencontres aller et retour ; le tour final réunit les six meilleures équipes, qui s’affrontent toutes à une seule reprise. Le champion est couronné à l’issue de cette dernière série de matches”, explique

fondé en 1983 par Oh Hyung-Kun, aux premiers âges du professionnalisme en Corée du Sud. Malheureusement, l’équipe a fait faillite avant de pouvoir prendre part à l’édition inaugurale de la Super League sud-coréenne. En effet, Oh Hyung-Kun et ses partenaires n’avaient pas réuni suffisamment d’argent pour valider leur inscription au championnat et justifier de la pérennité de leur club. Un producteur d’alcool local, BoBae Ltd (anciennement Bobae Distillery) a financé sa participation à la Super League en 1994, sous l’appellation Jeonbuk Buffalo.

Mais, plongé dans une nouvelle crise financière, cette nouvelle formation a été dissoute à l’issue du dernier match de la saison.

La même année, la Corée du Sud a commencé sa campagne de promotion pour organiser la Coupe du Monde 2002. Hyundai Motors, la plus

est excellent et, surtout, c’est un endroit où il fait bon vivre.”

Depuis quelques années, le niveau de jeu ne cesse de progresser en Corée du Sud. Après le triomphe de Jeonbuk en Ligue des Champions, les Pohang Steelers ont eux aussi inscrit leur nom au palmarès de l’épreuve en 2009, avant d’être imités à leur tour par Seongnam (en 2010) et Ulsan Hyundai (en 2012). Jeonbuk a de nouveau atteint la finale en 2011 mais cette fois, il a dû s’incliner face aux Qataris d’Al Sadd aux tirs au but.

grande entreprise du pays, a vu dans le football un outil de promotion. Ses responsables ont rapidement récupéré l’effectif de Jeonbuk Buffalo et lancé leur propre équipe, Jeonbuk Hyundai Motors Football Club. Ces tribulations expliquent pourquoi l’histoire du club débute officiellement en 1994 et non en 1983.

“Je me suis tellement plu en Corée du Sud que j’ai décidé de m’installer ici avec ma famille”, explique Fabio Lefundes. “C’est un pays merveilleux et qui possède de nombreuses ressources naturelles et technologiques. L’enseignement y

pratique un football physique, avec des joueurs puissants. Chaque jour, de nouveaux candidats au départ pour l’Europe se révèlent. La seule différence avec l’Europe se situe au niveau de la technique, qui reste inférieure en Asie. En revanche, la rigueur tactique des Coréens se rapproche de plus en plus de celle des Européens.”

L’un des premiers Sud-coréens à avoir connu le succès en Europe n’est autre que Kim JooSung. Vétéran de trois Coupes du Monde, il a porté les couleurs de Bochum en Bundesliga allemande de 1992 à 1994, marquant quatre buts

De belles réussites à l’étranger “Je suis sûr que la Corée du Sud peut devenir un nouvel eldorado du football en Asie, comme la Chine ou l’Inde. La K League Classic est déjà l’un des meilleurs championnats du continent. On y

Belle détente Kim Jungwoo (Jeonbuk, au premier plan) au duel aérien avec Yosuke Kashiwagi (Urawa Red Diamonds).

Jun Tsukida/AFLO

Lafundes. “Le football est le deuxième sport de Corée du Sud après le baseball en termes de popularité. En moyenne, Jeonbuk attire environ 20 000 spectateurs à chacune de ses sorties à domicile. Ce chiffre est en augmentation constante.

Nous pensons que nos bons résultats contribuent à cette croissance.”

Candidature pour la Coupe du Monde 2002 Avant le Jeonbuk Hyundai Motors FC, il y a eu le Wansan Puma FC. L’ancêtre du JBFC a été

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RÉPUBLIQUE DE CORÉE

L’un des premiers Sud-coréens à avoir connu le succès en Europe n’est autre que Kim Joo-Sung, qui est un vétéran de trois Coupes du Monde.

Scène habituelle Seunggi, Lee Dong Gook et Han Kyo Won (Jeonbuk) fêtent un but.

en 34 matches. Ahn Jung-Hwan a acquis une renommée mondiale en 2002 après avoir inscrit le but en or contre l’Italie. Il jouait à l’époque à Pérouse, en Serie A, club avec lequel il a inscrit 5 buts en 30 matches. La suite de sa carrière l’a mené au Japon, en France, en Allemagne et en Corée du Sud, avant d’achever son parcours avec Dalian Shide (Chine) en 2010/11. Park Ji-Sung a remporté par quatre fois la Premier League anglaise avec Manchester United. À son palmarès, il convient d’ajouter la Ligue des Champions de l’UEFA 2008 et la Coupe du Monde des Clubs la même année.

Pas de grandes stars “La K League Classic ne compte pas de grandes stars étrangères, contrairement à la Chine, à l’Inde ou au Japon. Les investissements sont bien supérieurs dans ces pays et en Europe”, constate Fabio Lefundes. Le pensionnaire le plus connu de l’élite sud-coréenne est sans doute Filip Kasalica, ancien attaquant monténégrin de l’Étoile Rouge de Belgrade. On trouve aussi un Espagnol au FC Séoul, Osmar Barba.

Pour enlever le titre 2014, Jeonbuk Hyundai Motors a amassé 81 points en 38 matches, terminant avec 14 longueurs d’avance sur les Suwon Samsung Bluewings. Avec 60 buts inscrits contre 22 encaissés, il présente des statistiques honorables. Le club compte trois Brésiliens dans ses rangs (Vinicius Reche, Kaio et Leonardo), un Australien (Alex Wilkinson) et un Afghan (Sattar Safizada). Han Kyo-Won, Kim Kee-Hee, Lee Seung-Gi et l’inusable Lee Dong-Gook (35 ans) représentent le club en équipe nationale.

“Les meilleures formations du dernier championnat étaient sans doute Jeonbuk, Suwong Samsung, le FC Séoul et les Pohang Steelers. C’est mon deuxième titre ici et il revêt une importance particulière à mes yeux, car nous avons très bien joué”, dit Fabio Lefundes.

Bienvenue en Corée du Sud, le nouvel eldorado du football asiatique. Å

Champion 2013/14 Jeonbuk a remporté la K League Classic pour la troisième fois en six ans.

Habitués aux succès Des supporters du Jeonbuk Hyundai Motors FC ravis.

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COUPE DU MONDE DES CLUBS

Un titre sans trembler

Conclusion en beauté Le Real Madrid a remporté au Maroc sa première Coupe du Monde des Clubs.

Le grand favori de la compétition a parfaitement tenu son rang : le Real Madrid a remporté au Maroc son quatrième titre de l’année 2014, la plus prolifique de son histoire.

Elói Silveira, à Marrakech

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quaient à la vitrine du Real va bientôt trouver place dans cette dernière.

“Nous avons bien terminé l’année et 2014 restera un cru inoubliable. Je suis fier de ce que nous avons réalisé et satisfait de nos prestations. Pour moi, le Real est la meilleure équipe du monde”, souligne Ancelotti, qui vient de remporter le tournoi pour la deuxième fois de sa carrière – son premier titre mondial remonte à 2007, avec l’AC Milan. Pour la Maison Blanche en revanche, c’est donc le premier sacre intercontinental.

Le spectacle au rendez-vous Mais le technicien italien n’oublie pas pour autant de se tourner déjà vers l’avenir. “Je travaille avec un groupe très efficace, sérieux et concentré, et c’est une source de fierté pour moi. Mon objectif est que 2015 ressemble à 2014 pour le Real.”

Ce souhait appartient au domaine du possible. Grâce à un effectif où le talent se mé-

lange subtilement à la polyvalence, le club a prouvé qu’il pouvait régner même quand sa plus grande star ne marquait pas. Meilleur buteur du Real depuis le coup d’envoi de la saison, Cristiano Ronaldo n’a pas trouvé la faille au Maroc, ni contre Cruz Azul (4:0), ni face au Ciclón. Mais cela ne l’a pas empêché de faire le spectacle. Et face au mutisme du Portugais, c’est notamment un défenseur qui s’est chargé de faire trembler les filets adverses.

Ramos meilleur joueur En demi-finale et en finale, Sergio Ramos a ouvert le score grâce à une présence impressionnante dans la surface adverse, comme il l’avait fait du reste en finale de la Ligue des Champions contre l’Atlético Madrid. Le Ballon d’Or adidas qui lui a été décerné après le match contre San Lorenzo vient justement récompenser un défenseur-buteur qui a été à la fois impérial et décisif à Maroc 2014. Å

Ian Walton / FIFA via Getty Images

L

es six adversaires potentiels du Real Madrid à la Coupe du Monde des Clubs étaient pourtant prévenus : le champion d’Europe est sur un nuage en 2014. Sur le terrain, le grand favori a été à la hauteur de sa réputation en devenant champion du monde, décrochant ainsi le quatrième titre d’une année devenue la plus prolifique de son histoire. Comme ils en ont l’habitude depuis quelques mois, les Merengue n’ont laissé aucune chance à leurs adversaires au Maroc.

Le Real est devenu maître d’Europe en mai 2014 en s’adjugeant une dixième Ligue des Champions. Il a confirmé en entamant la saison 2014/15 sur les chapeaux de roues. Les chiffres sont éloquents : la dernière victoire en date, en finale contre San Lorenzo (2:0), est la 22ème d’affilée pour les hommes de Carlo Ancelotti. En 2000, les Madrilènes avaient manqué l’occasion de rapporter le titre mondial à Santiago Bernabéu. Cette fois, la mission a été accomplie. L’une des rares pièces qui man-

LE DÉBAT

LE BILLET DU PRÉSIDENT

L’opinion des utilisateurs de FIFA.com sur la Coupe du Monde des Clubs, Maroc 2014 Je ne suis pas vraiment satisfait du vainqueur du tournoi.

Malgré tout, je trouve ça bien que le trophée revienne une fois de plus en Espagne.

Dzigbajogba, Ghana

Le Real Madrid a vraiment mérité sa victoire. Les Merengues sont décidément la meilleure équipe du monde !

Le football plutôt que la guerre

JojO2015, Arabie Saoudite

Nous avons eu la preuve que Sergio Ramos était vraiment le joueur-clé des grands matches du Real Madrid en 2014. Il y avait aussi Gareth Bale et Ángel di María. Selon moi, en revanche, Cristiano Ronaldo n’a pas montré tout son potentiel, je suis déçu.

Greek_Plato, Grèce

Si le Real Madrid remporte une nouvelle fois ce titre l’année prochaine, j’en serai heureux. J’espère que cette équipe gagnera tous les trophées qu’il est possible de gagner. wendylau, Russie

Les “Merengues” sont ­d écidément la meilleure équipe du monde !

Toni Kroos a été pour moi le meilleur joueur de cette Coupe du Monde des Clubs ! C’est lui qui fait du Real Madrid l’une des meilleures équipes au monde.

Froboy96, États-Unis

J’ai trouvé la prestation des Néo-Zélandais fantastique ! Leur excellent jeu collectif leur a permis d’atteindre cette troisième place amplement méritée.

Messi_Junior, Autriche

Pour la septième fois en huit ans, c’est le représentant européen qui a remporté la Coupe du Monde des Clubs. Il n’y a qu’en 2012 que les Corinthians de São Paulo ont réussi à rompre l’hégémonie du Vieux Continent. Ce qui paraît être à première vue un tournoi moyennement passionnant s’avère être, quand on y regarde de plus près, une vitrine importante pour les clubs non-européens, qui peuvent eux aussi se présenter à un public international à cette occasion.

L

a Première Guerre mondiale est considérée comme la grande catastrophe fondatrice du XXème siècle. C’était le premier conflit de masse de dimension mondiale et mené industriellement. Il a coûté la vie de plus de 17 millions de personnes entre 1914 et 1918. Le 25 décembre 1914, ce chapitre tragique de l’histoire a été interrompu pendant quelques instants. Sur le front situé à proximité du village français de Frelinghien, près de la frontière belge, les soldats allemands du 133ème Régiment Royal de Saxe ont entonné des chants de Noël. Puis quatre d’entre eux sont sortis désarmés des tranchées pour se diriger vers leurs adversaires britanniques du 2ème Bataillon des Scots Guards.

Dans la zone neutre entre les tranchées, les soldats des deux lignes ont partagé du tabac, du chocolat et de l’eau de vie et chanté ensemble. Pour marquer cette trêve de Noël, ils ont disputé un match de football : un Écossais avait apporté un ballon. Les casques ont été posés au sol pour délimiter les buts. Les ennemis qui se livraient auparavant – et par la suite – une lutte à mort jouaient à présent au football non pas les uns contre les autres, mais les uns avec les autres.

Dans d’autres secteurs du front de Flandres aussi, le football a fait brièvement taire les armes. L’UEFA rend un hommage fort à ces événements sur son site Internet.

Même si ces “rencontres amicales” spontanées, qui sont entrées dans l’histoire sous le nom de Christmas Day Truce, n’ont constitué qu’un épisode, elles illustrent la capacité du football à promouvoir le dialogue entre des camps opposés et à bâtir des ponts entre des peuples en guerre. Le 28 juin 1914, précisément le jour de l’assassinat de François-Ferdinand, héritier de l’Empire austro-hongrois, à Sarajevo, le 11ème Congrès de la FIFA adoptait à Oslo la déclaration suivante : “Toute action qui favorise un rapprochement entre les nations et remplace la violence par un arbitrage doit être soutenue.”

Le football est un simulacre de guerre, entend-on parfois dire.

Les événements de 1914 prouvent le contraire : le football, avec son langage universel, est un moyen fort de promouvoir la tolérance et l’entente. Il peut établir des liens là où la politique échoue et préparer le terrain pour la diplomatie. Le football joue un rôle important de relais dans le mouvement en faveur de la paix.

Je vous souhaite de passer de bonnes fêtes de Noël dans la joie et dans la paix et je vous adresse d’ores et déjà mes meilleurs vœux pour la nouvelle année.

machete_82, Suisse

Votre Sepp Blatter http://tinyurl.com/lj3dpyk T H E F I FA W E E K LY

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THIERRY HENRY

Au revoir, Thierry Henry !

Virtuose du ballon rond, il a été sacré champion du monde et d’Europe et a remporté en France, en Angleterre et en Espagne à peu près tout ce qu’il est possible de gagner.

Aujourd’hui, il raccroche les crampons.

Simon Emmett / Trunk Archive

Sarah Steiner

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THIERRY HENRY

U

ne passe en profondeur dans la surface de réparation, un gardien éliminé d’un joli crochet, il stoppe la balle à un petit mètre de la limite du terrain, examine brièvement la situation et expédie le cuir dans la lucarne. Nous sommes le 29 avril 1995 et une star est née. Cette star brillera au firmament du football. Elle se nomme Thierry Henry. Celui-ci a alors 17 ans et vient de marquer le premier but de sa carrière professionnelle, sous le maillot de l’AS Monaco.

Le jeune homme originaire de la banlieue parisienne, qui porte des dreadlocks et une petite moustache, va devenir un grand nom du football. Son coéquipier de l’époque Mickaël Madar se souvient de ses premiers pas : “Il avait les qualités d’un joueur d’avenir. Il allait vite, savait éliminer, frapper et centrer. Il était travailleur, respectueux des autres, mais avait aussi une grande confiance en lui.”

Collection de titres Thierry Henry a annoncé sa retraite la semaine dernière, au bout de 20 ans de carrière. “Ce fut un incroyable voyage et j’aimerais remercier tous les fans, mes coéquipiers et les responsables de l’AS Monaco, de la Juventus, d’Arsenal, du FC Barcelone, des New York Red Bulls et bien sûr de l’équipe de France, qui ont rendu mon parcours dans le football si exceptionnel”, a déclaré le désormais ex-attaquant de 37 ans.

C’est une carrière impressionnante qui touche à sa fin.

Titi, comme on le surnomme en France, raccroche les crampons avec à son actif un palmarès qui pourrait difficilement être plus complet : vainqueur en championnat, en Coupe et en Super Coupe dans plusieurs pays (France, Angleterre, Espagne), vainqueur de la Super Coupe de l’UEFA et de la Coupe du Monde des Clubs. À cela, il convient d’ajouter ses titres de champion du monde et d’Europe remportés avec l’équipe de France, pour un total de 18 trophées.

“Ce fut un incroyable voyage et j’aimerais remercier tous ceux qui ont rendu mon ­p arcours dans le football si exceptionnel.”

AS Monaco Le premier but de Thierry Henry en tant que professionnel (1995).

Juventus Thierry Henry en février 1999, lors d’un match de Serie A contre Parme.

imago (3)

Thierry Henry

Roi mais loin de France Un corner envoyé loin aux 30 mètres, un contrôle de la tête, il manque de perdre le ballon, puis les choses vont très vite.

Rapide changement de direction, il pousse le ballon devant lui, accélère, tire … et marque. Nous sommes à présent le 12 juin 1998 et Thierry Henry vient de signer sa première

Arsenal 2004, l’une des meilleures années de Thierry Henry.

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THIERRY HENRY

FC Barcelone Sous le maillot du club catalan au printemps 2010, face à Valence.

New York Red Bulls La dernière étape de Thierry Henry dans le football professionnel.

réalisation pour les Bleus, dans le cadre de la Coupe du Monde. La France va triompher à domicile. Henry a franchi toutes les étapes depuis la sélection U-15 jusqu’à l’équipe nationale A. Malgré le succès historique que remportent les Français, ce n’est que plus tard qu’il deviendra un héros.

Loin de chez lui. “Les Anglais lui ont fait une statue mais en France, il n’a pas toujours été reconnu à sa juste valeur”, regrette le président de la Ligue de Football Professionnel (LFP), Frédéric Thiriez.

C’est effectivement en Angleterre que Thierry Henry explose. Arsène Wenger le fait venir dans la capitale pour rejoindre les rangs d’Arsenal. Wenger est son professeur, Dennis Bergkamp son instructeur sur la pelouse. Sous leur égide, Henry devient l’attaquant le plus complet de son époque. Son coéquipier néerlandais ne tarit pas d’éloges à son sujet : “Un joueur comme Henry, doté de toutes les qualités, cela n’arrive qu’une seule fois.” En 254 matches disputés en Premier League, il fait trembler les filets 175 fois pour son club, dont 30 fois au cours de la seule saison 2003/04, qui le fait véritablement entrer dans les livres d’histoire. Les Invincibles restent invaincus tout au long de cette saison-là.

Thierry Henry est leur moteur, leur pilier, celui grâce à qui une telle réussite est possible.

Arsenal est le club qui a le plus marqué la carrière ­d’Henry et auquel il est particulièrement attaché. “Arsenal est dans mon sang et dans mon cœur. Je serai un Gunner à vie”, déclare-t-il.

En 1999, Titi a d’abord été transféré de l’AS Monaco à la Juventus. Mais en Italie, l’attaquant ne s’épanouissait pas.

Chez la Vieille Dame, il lui arrivait même de temps en temps de devoir jouer en défense. Au bout de huit mois, Arsène Wenger le délivre. “La meilleure chose à faire avec Thierry Henry, c’est de le regarder jouer, pas d’en parler”, a souvent dit l’entraîneur. L’Angleterre devient le grand amour de Titi – étonnant, pour un Français ! Non seulement il aime ­l’Angleterre, mais les Anglais le lui rendent bien, ce qui ne va pas de soi non plus. Il faut dire qu’en 377 matches officiels pour Arsenal, il inscrit 228 buts, un record dans l’histoire du club. En 2011, les Gunners érigent alors une statue en bronze à celui que les fans considèrent comme “le plus grand joueur d’Arsenal de tous les temps” : Henry, agenouillé dans une posture de vainqueur, trône désormais devant l’Emirates “Stadion”.

“La meilleure chose à faire avec Thierry Henry, c’est de le regarder jouer.” Équipe nationale Le champion du monde et d’Europe en pleine action pour les “Bleus”.

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Londres, Barcelone, New York Passe en profondeur parfaite sur le côté gauche, puis trois touches de balle et un tir enroulé depuis l’angle de la surface qui vient mourir dans la lucarne opposée. Nous voici le 20 février 2008, en huitième de finale de la Ligue des

imago (2), Getty Images (1)

Arsène Wenger

THIERRY HENRY

­Champions entre le Celtic et le FC Barcelone (2:3). Thierry Henry joue dans la capitale de la Catalogne depuis 2007. Son transfert a coûté 24 millions d’euros au Barça. La décision n’a pas été facile à prendre pour lui, mais il déclare : “J’ai toujours dit que si je m’en allais d’Arsenal, je n’irais qu’à Barcelone.” Il explique qu’il a choisi ce club pour le football qu’il pratique, son histoire et son stade. Aujourd’hui encore, Henry se souvient du moment où il a pris sa décision. À ceux qui lui demandent ce qui a été le plus difficile entre opter pour un transfert au Barça ou décider de raccrocher les crampons, il répond : “Annoncer ma retraite a été beaucoup plus facile. Tout le monde sait que j’ai pleuré quand je suis parti de Londres. C’était dur. La décision d’arrêter ma carrière est une conclusion logique. Je suis en paix avec ça.”

“C’est l’un des meilleurs footballeurs de notre époque et un type ­f ormidable.”

diplôme d’entraîneur. Un retour dans le club de son cœur serait-il envisageable ? “Je ne sais pas quand ni comment, mais tout le monde sait que j’aimerais bien retourner un jour à Arsenal, dans une fonction ou dans une autre”, dit-il. On n’oublie jamais son grand amour … Quelle que soit la suite de son parcours, une chose est sûre : on imagine mal Henry se tenir à l’écart du monde du football.

Il est dos au but, la balle arrive sur lui en dehors de la surface de réparation adverse, il la soulève et enchaîne en se retournant avec une reprise de volée qui trompe la vigilance du gardien et fait trembler les filets. Premier octobre 2000. Il vient de signer un but pour l’éternité, sans doute sa plus belle réalisation pour Arsenal.

Ces scènes mythiques appartiennent désormais au ­passé. Thierry Henry va manquer au football. Car comme l’a dit un jour Arsène Wenger : “Thierry Henry pouvait prendre le ballon depuis le milieu de terrain et marquer un but alors que personne d’autre au monde ne pouvait le faire.” Å

Gary Lineker

Titi a passé les quatre dernières années à New York, en Major League Soccer (MLS). Il a largement contribué à l’évolution sportive du club. Celui-ci s’est qualifié quatre fois de suite pour les play-offs de la MLS. Si Henry n’a pas pu décrocher de titre aux États-Unis, il est néanmoins conscient de tout le chemin parcouru : “C’est formidable d’avoir le sentiment que cette équipe est arrivée au point où elle peut dire ‘Yes, we can ! Nous pouvons atteindre une finale de MLS.’ C’est un grand progrès et j’en suis fier.”

Pluie de félicitations et de remerciements La retraite sportive de Thierry Henry est désormais entérinée. De tous côtés, des voix s’élèvent pour le saluer, le remercier et lui souhaiter bonne chance pour la suite. La Fédération française de football, notamment, a rendu hommage à son meilleur buteur : “L’un des plus grands attaquants de l’histoire tire sa révérence en ayant réalisé une carrière ­exceptionnelle. […] Toute la famille du football français ­s’associe à moi pour féliciter et remercier Thierry Henry pour sa carrière remarquable.” L’ancien international ­a nglais Gary Lineker s’est lui aussi fendu d’un commentaire : “Je félicite Thierry Henry pour son parcours vraiment fantastique. C’est l’un des meilleurs footballeurs de notre époque et c’est aussi un type formidable. Bonne chance à lui !”

Les chemins des deux anciens joueurs devraient continuer à se croiser régulièrement à l’avenir. En effet, Lineker travaille comme commentateur pour la BBC et Al Jazeera Sport et Thierry Henry apparaîtra bientôt lui aussi sur les écrans de télévision. Il officiera comme consultant spécialisé pour la chaîne Sky Sports. Il compte en outre obtenir son

Titres et distinctions Principaux titres Champion du monde : 1998 Champion d’Europe : 2000 Vainqueur de la Coupe des Confédérations : 2003 Vainqueur de la Ligue des Champions : 2009 Vainqueur de la Coupe du Monde des Clubs : 2009 Champion de France : 1997 Champion d’Angleterre : 2002, 2004 Vainqueur de la Coupe d’Angleterre : 2002, 2003, 2005 Champion d’Espagne : 2009, 2010 Vainqueur de la Coupe d’Espagne : 2009

Principales distinctions Footballeur français de l’année : 2000, 2003-2006 Footballeur anglais de l’année • selon les journalistes : 2003, 2004, 2006 • selon les joueurs : 2003, 2004 • selon les fans : 2003, 2004 Membre de l’équipe-type de l’UEFA : 2001, 2002, 2003, 2004, 2006 Membre du FIFA FIFPro World XI : 2006 Meilleur buteur de Premier League : 2002, 2004, 2005, 2006 Soulier d’Or européen : 2004, 2005 Meilleur buteur mondial de l’IFFHS : 2003 Membre du MLS Best XI : 2011, 2012, 2014

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EN BREF

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e Père Noël vient de Rovaniemi, la capitale de la Laponie finlandaise. C’est lui qui a fondé là-bas le FC Santa Claus, si l’on en croit la légende. Ce club existe vraiment. L’équipe en rouge et blanc – forcément – joue dans le stade Keskuskenttä, à quelques kilomètres seulement du cercle polaire.

Les 65 000 habitants de la ville doivent composer avec le climat arctique. Le niveau d’enneigement est élevé 175 jours par an, si bien que les matches de football ne peuvent se dérouler en plein air que jusqu’en octobre. Le FC Santa Claus, officiellement fondé en 1992, est issu de la fusion de deux clubs dans l’espoir de connaître davantage de succès. Cet espoir s’est concrétisé : l’équipe vient de célébrer sa montée en deuxième division, ce qui a donné lieu à des festivités typiquement finlandaises : “Après une séance de sauna, nous sommes allés nager dans l’eau glacée et nous avons dégusté un repas de fête”, raconte le président du club, Juha Etelainen. Le Père Noël met un point d’honneur à venir assister aux matches de temps en temps. “Il aime bien sûr tous les sports, pas seulement le football. Mais nous pouvons affirmer à juste titre que nous sommes l’équipe qui lui tient le plus à cœur”, précise Etelainen. Å Sarah Steiner

FC Santa Claus

L

es conférences de presse font normalement partie du quotidien des professionnels du football et des médias. Mais récemment, les parents de Pione Sisto ont tout mis en œuvre pour que leur fils passe un moment inoubliable devant les journalistes et que tous les participants à l’événement se souviennent longtemps de cette journée.

L’attaquant de 19 ans du FC Midtjylland, né en Ouganda de parents soudanais et vivant au Danemark depuis son plus jeune âge, a livré des prestations si exceptionnelles en Superligaen, qu’il y a non seulement été élu joueur de l’année, mais a en outre été appelé par le sélectionneur national des U-21 Jess Thorup, afin de disputer un match en Turquie au mois de janvier. Alors que le jeune homme abordait sa première sélection devant la presse, ses parents sont entrés en trombe dans la pièce et, recouverts d’une poudre blanche et “armés” de manches à balai, ont entamé une danse tribale en chantant à tue-tête.

La foule de journalistes était enchantée tout comme Pione qui, d’abord gêné, a fini par s’enduire aussi de poudre blanche et poser avec ses géniteurs pour les photos-souvenirs. Å Tim Pfeifer

À

une époque, Arjen Robben a été affublé du surnom d’Homme de verre. C’était il y a longtemps, en 2004 ou 2005. Le Néerlandais était encore sous contrat avec Chelsea. Mais il y jouait peu, la faute à des blessures à répétition, qui lui ont également valu ce pseudonyme peu flatteur. Au Real Madrid non plus, il n’a jamais réellement trouvé sa place (2007-2009). Aujourd’hui pourtant, plus personne ne se moque du physique déficient du virevoltant ailier.

Lorsque l’on parle de Robben aux plus jeunes, ceux-ci ne savent même pas qu’il a joué ailleurs qu’au Bayern Munich. En décembre, le joueur a eu l’honneur d’être sacré Sportif de l’année aux PaysBas. Si la récompense est si belle, c’est aussi parce qu’elle est rarement décernée à un footballeur. “Ruud Gullit était le dernier, il y a 27 ans”, explique le numéro 10 bavarois. “Aujourd’hui, c’est à moi que ça revient. J’en suis très heureux.” Ça porte le nom de Jaap Eden. C’est une petite statuette de bronze, pas de verre. Å Alan Schweingruber

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LE MIROIR DU TEMPS

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Munich, Allemagne

1970

Sven Simon

Un supporter admiratif se met Ă genoux devant le gardien de but Sepp Maier.

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LE MIROIR DU TEMPS

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Lisbonne, Portugal

2014

Lars Baron / Getty Images

Marcelo implore la clémence de l’arbitre Bjorn Kuipers.

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P E R S P E C T I V E 2015

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Vous pensiez prendre une pause après la Coupe du Monde masculine ?

Impossible ! L’année 2015 propose elle aussi plusieurs tournois alléchants, du Canada à la Nouvelle-Zélande.

Getty Images (3)

Alan Schweingruber

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T H E F I FA W E E K LY

P E R S P E C T I V E 2015

C

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est bien connu, il est préférable de commencer une nouvelle année en douceur, faute de quoi notre santé, que l’on se souhaite invariablement “bonne” à chaque Nouvel An, risque d’en pâtir plus que de raison. Pour les amateurs de football, cet adage ressemble toutefois bien souvent à une mission impossible : comment sommes-nous censés profiter sans stress de notre sport favori alors que janvier démarre déjà sur les chapeaux de roue ?

Dès le 12 janvier 2015, tous les grands noms du football international se retrouveront à Zurich. Le Gala FIFA Ballon d’Or sera l’occasion de couronner le meilleur joueur et la meilleure joueuse de l’année écoulée, mais aussi de récompenser les meilleurs entraîneurs, les meilleures équipes et le plus beau but. La cérémonie glamour se veut être un véritable spectacle télévisuel, dont le point d’orgue sera la révélation du nouveau Ballon d’Or. Le gardien Manuel Neuer emportera-t-il la mise ou bien Lionel Messi et Cristiano Ronaldo se livreront-ils un nouveau duel au sommet ?

La Coupe du Monde Féminine, l’événement phare L’Afrique ne devrait suivre ce grand rendez-vous en Suisse que d’un œil distrait, concentrée qu’elle sera sur les derniers préparatifs de la 30ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations. Le coup d’envoi de la compétition, qui durera trois semaines, sera donné le 17 janvier en Guinée Équatoriale. Quiconque a déjà séjourné sur le continent noir durant la CAN connaît son importance pour la population et les sélections. Certains pays préfèreraient même remporter la Coupe d’Afrique plutôt que la Coupe du Monde !

Le principal événement de l’année à venir devrait toutefois sans conteste être la Coupe du Monde Féminine. Comme le reflète sa superbe affiche officielle (voir ci-contre), la septième phase finale de l’histoire de la compétition aura tout pour plaire : soleil, forêts, montagnes, cours d’eau, villes enthousiastes et football attractif, voilà tout ce qui vous attend pour Canada 2015. Le tournoi, lors duquel le Japon tentera de défendre son titre acquis en 2011, se déroulera à Edmonton, Moncton, Vancouver, Ottawa, Montréal et Winnipeg. Il débutera le 6 juin tandis que la finale est prévue pour le 5 juillet.

6 juin - 5 juillet

©2014 FIFA TM

FIFA Ballon d’Or Qui sera sacré meilleur joueur de l’année 2014, Neuer, Messi ou Ronaldo ?

Canada 2015 L’équipe du pays hôte est-elle prête pour décrocher le titre ?

Coupe du Monde de Beach Soccer La Russie triomphera-t-elle pour la troisième fois de suite ?

Les tournois de jeunes seront l’occasion de voir débuter de nouveaux contes de fée.

De nouveaux contes de fée La Coupe du Monde Féminine, c’est aussi la belle histoire de la Canadienne Christine Sinclair qui, à l’âge de onze ans, a été appelée dans la sélection U-14 de la province de Colombie-Britannique, avant de devenir vice-championne du monde de la catégorie U-19… au Canada. Aujourd’hui, l’attaquante détient le record du nombre de sélections pour son pays, dont elle est également capitaine. L’année 2015, avec ses tournois de jeunes en Nouvelle-Zélande (Coupe du Monde U-20 du 30 mai au 20 juin) ou au Chili (Coupe du Monde U-17 du 17 octobre au 8 novembre), sera aussi l’occasion de voir débuter de nouveaux contes de fée.

Du football de très haut niveau, il y en aura aussi au Portugal avec la Coupe du Monde de Beach Soccer. La Russie, championne en titre, devra faire face à la concurrence des nations sud-américaines et européennes. Le Brésil, notamment, a de l’ambition à revendre.

Cette épreuve encore toute récente est inscrite au calendrier de la FIFA depuis 2005 seulement. Elle a lieu tous les deux ans et en 2015, elle se tiendra du 9 au 19 juillet. Non, vraiment, hors de question de prendre une pause ! Å T H E F I FA W E E K LY

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EVERY GASP EVERY SCREAM EVERY ROAR EVERY DIVE EVERY BALL E V E RY PAS S EVERY CHANCE EVERY STRIKE E V E R Y B E AU T I F U L D E TA I L SHALL BE SEEN SHALL BE HEARD S H A L L B E FE LT

Feel the Beauty

BE MOVED

THE NEW 4K LED TV

“SONY” and “make.believe” are trademarks of Sony Corporation.

THE SOUND OF FOOTBALL

Football dans le “no man’s land” Un single de bienfaisance célèbre le centenaire de la trêve de Noël 1914.

Hanspeter Kuenzler

Sion Ap Tomos

I

l s’agit d’un épisode connu de la Première Guerre mondiale : en 1914, à Noël, les soldats anglais et allemands ont déposé les armes sur le front ouest des Flandres, sont sortis des tranchées et ont joué ensemble au football. Dans les années 80, Peter Hooton, grand fan de Liverpool et chanteur du groupe The Farm, a écrit une chanson pop sur cet événement. “All Together Now” décrit ce joli moment où les jeunes hommes ont cessé de se battre afin de se réunir en zone neutre : “All together now / In no man’s land, together”.

The Farm faisait partie du mouvement musical Madchester initié par les Happy Mondays et les Stone Roses, qui mêlait guitares au son métallique et rythmes dansants et incitait à faire la fête tout le temps. Si le texte et la mélodie (largement inspirée du canon en ré majeur de Johann Pachelbel) de “All Together Now” ne cadraient pas vraiment avec l’esprit festif de l’époque, le titre n’en est pas moins devenu le plus grand tube du groupe et est resté pendant des semaines dans le top 10 anglais.

Une nouvelle version a vu le jour en 1995, à l’occasion de la participation du FC Everton à la finale de la FA Cup. Une autre variante a même été choisie comme chanson officielle de l’Angleterre pour l’Euro 2004 et a atteint le top 5 du hit-parade. Sous l’égide de Mick Jones (ancien membre de The Clash) et de Suggs (Madness), d’autres voix comme celle des Proclaimers, d’Engelbert Humperdink, de Shara Nelson et, bien sûr, du groupe The Farm, toujours actif, s’unissent aujourd’hui pour reprendre cette chanson. Le single est sorti sous le nom de “Peace Collective”. Les bénéfices seront versés à la Croix-Rouge et à Shorncliffe Trust, qui se mobilise pour développer la conscience historique chez les jeunes. Le collectif avait enregistré son premier single de bienfaisance il y a deux ans, en hommage aux familles victimes de la tragédie de Hillsborough. Le titre “He Ain’t Heavy He’s My Brother” s’était alors hissé, le jour de Noël, en tête du hit-parade anglais. Cette année, il est fort probable que les Britanniques chantent une chanson sur le football à Noël. Æ T H E F I FA W E E K LY

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CL ASSEMENT MONDIAL FÉMININ DE L A FIFA

Pos. Équipe Évolution

Points

1 Allemagne

1 2176

2 États-Unis

-1 2158

3 France

1 2091

4 Japon

-1 2084

5 Suède

0 2000

6 Angleterre

1 1984

7 RDP Corée

4 1981

8 Brésil

-2 1968

9 Canada

-1 1962

10 Australie

0 1957

11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 21 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 50 52 53 54 55 56 57 58 59 60

Pays-Bas Norvège RP Chine Italie Espagne Danemark République de Corée Nouvelle-Zélande Suisse Islande Russie Écosse Finlande Ukraine Mexique Belgique Autriche Colombie République d’Irlande République tchèque Thaïlande Nigeria Pays de Galles Vietnam Pologne Argentine Costa Rica Roumanie Hongrie Chinese Taipei Chili Portugal Serbie Myanmar Trinité-et-Tobago Équateur Slovaquie Papouasie-Nouvelle-Guinée Belarus Ghana Paraguay Cameroun Inde Guinée équatoriale Israël Jordanie Pérou Turquie Croatie Afrique du Sud

4 -3 1 -1 1 -4 0 1 -1 0 1 0 0 0 0 1 -1 3 0 -2 -1 3 -1 0 -2 1 3 -2 3 -1 -3 -1 1 1 1 3 0 -1 0 4 -1 0 1 7 1 -5 3 -1 -4

1933 1928 1880 1879 1875 1855 1836 1827 1826 1818 1783 1783 1778 1772 1737 1710 1702 1691 1666 1657 1651 1639 1631 1630 1629 1617 1597 1578 1576 1569 1559 1551 1531 1530 1489 1485 1482 1477 1475 1459 1459 1454 1434 1425 1424 1420 1412 1410 1408 1405

http://fr.fifa.com/fifa-world-ranking/ranking-table/women

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Pos. Équipe Évolution 61 62 63 64 65 66 67 67 69 70 71 72 73 74 75 75 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 96 98 99 100 100 102 103 103 105 105 107 108 109 110 111 112 113 114 115 116 117 118 119 120 121 122 123 124 125 126 127 128 129 130

Haïti Slovénie Irlande du Nord Venezuela Côte d’Ivoire Panamá Uruguay Hong Kong Grèce Kazakhstan Bosnie-et-Herzégovine Jamaïque Bulgarie Estonie Indonésie Albanie Algérie Maroc Tunisie Philippines Bahreïn Guatemala Tonga Îles Féroé Guam Laos Égypte Malaisie Sénégal Lituanie Monténégro Bolivie République dominicaine Cuba Zimbabwe Mali Palestine Salvador Lettonie Singapour Îles Cook Éthiopie Suriname Honduras Malte Luxembourg Népal Nicaragua Porto Rico Chypre ARY Macédoine Namibie St-Vincent-et-les-Grenadines Zambie Sainte-Lucie Bangladesh Sri Lanka Saint-Kitts-et-Nevis Bermudes Maldives Tanzanie Pakistan Afghanistan Qatar Îles Caïmans Swaziland Lesotho Belize Bhoutan Antigua-et-Barbuda

-1 4 1 -1 -1 1 14 1 5 0 0 -1 -4 10 1 -2 -2 -1 -1 0 2 -3 -2 0 0 0 0 0 0 1 -1 -1 0 0 0 0 0 0 0 -1 -1 -1 -1 0 2 0 -2 1 1 1 1 2 0 1 0 1 1 1

1 1 1 1 1 0

Points 1397 1391 1386 1381 1373 1363 1361 1361 1356 1354 1353 1352 1343 1337 1330 1330 1321 1316 1314 1309 1304 1300 1299 1295 1287 1283 1275 1269 1257 1231 1219 1217 1207 1206 1195 1191 1191 1184 1182 1177 1177 1154 1152 1152 1146 1146 1115 1111 1108 1100 1092 1037 1000 998 991 987 970 956 943 938 931 926 889 864 849 838 836 825 778 767

Pos. Équipe Évolution 131 Aruba 132 Botswana Émirats arabes unis ** Ouzbékistan ** Iran ** Azerbaïdjan ** Fidji ** Guyana ** Congo ** Tahiti ** Îles Salomon ** Nouvelle-Calédonie ** Bénin ** Moldavie ** Vanuatu ** Kirghizistan ** Angola ** RD Congo ** Samoa ** Arménie ** Géorgie ** Samoa américaines ** Guinée ** Érythrée ** Gabon ** Grenade ** Ouganda ** Liban ** Guinée-Bissau ** Syrie ** Dominique ** Irak ** Mozambique ** Koweït ** Malawi ** Curaçao ** Sierra Leone * Burkina Faso * Barbade * Rwanda * Macao * Liberia * Îles Vierges britanniques * Îles Vierges américaines * Kenya * Andorre * Comores * Îles Turks-et-Caicos *

Points

0 0

** Les équipes n’ayant pas joué depuis plus d’un an et demi n’apparaissent pas dans le classement. * Équipes provisoirement déclassées pour ne pas avoir joué plus de cinq matches contre des équipes officiellement classées.

758 735 1665 1548 1412 1341 1306 1256 1238 1238 1195 1188 1187 1177 1139 1136 1134 1132 1110 1104 1100 1075 1063 1060 1031 1029 965 955 927 927 906 882 873 870 840 831 1132 1038 997 996 922 877 867 852 816 791 761 704

LE TOURNANT

“Anne a toujours été un peu plus rapide que moi” À onze ans, Nina a suivi sa sœur Anne lorsqu’elle s’est inscrite dans un club. Bien lui en a pris.

Les championnes du monde norvégiennes Nina et Anne Nymark Andersen sont sans doute devenues les jumelles les plus célèbres du football mondial.

Privat

E

lle avec ses cheveux blonds courts et moi avec mes longs cheveux noirs, nous ne nous ressemblons pas énormément, Anne et moi.

Nous avons bien sûr un certain nombre de points communs, mais nous n’avons jamais été habillées de la même manière. Nous avons des personnalités différentes, nous sommes loin d’être des copies conformes, ce qui ne nous empêche pas d’être de grandes amies. Even Pellerud, le sélectionneur norvégien, qui l’était déjà lorsque nous jouions en équipe nationale, nous a décrit un jour avec justesse : Anne est une joueuse plutôt introvertie, mais avec de grandes capacités balle au pied en milieu de terrain et moi, je suis plutôt une défenseuse intraitable possédant des qualités de leader.

J’ai fait la connaissance en vacances de celui qui allait devenir mon mari. Comme il est originaire de Tromsø, j’ai quitté Bergen pour aller m’installer dans le nord arctique. Depuis, je m’y sens chez moi. À la fin de ma carrière de joueuse, j’ai été pendant quatre ans entraîneuse adjointe de l’IF Fløya, dont j’ai ensuite pris les commandes en 2008. Aujourd’hui, j’entraîne les équipes féminines juniors et seniors du Kvaløya SK. Kvaløysletta est le nom de la localité où j’habite, en périphérie de Tromsø. Les joueuses de la génération de 1997 ont remporté le championnat de Norvège en 2013. Travailler avec les jeunes me procure énormément de plaisir.

Tout a commencé pour moi dans les équipes d’Adnamarka puis d’Arna-Björnar à Bergen. Ensuite, j’ai rejoint les rangs de l’IL Sandviken, en championnat national. Même quand je suis partie vivre à Tromsø, j’ai continué pendant deux saisons à faire des allers-retours à Bergen en avion.

Nom Nina Nymark Jakobsen, née Andersen Date et lieu de naissance 28 septembre 1972, Bergen (Norvège) Parcours de joueuse 1991 – 1993, 1995 – 96 IL Sandviken Bergen 1994 IF Fløya Tromsø Équipes entraînées 2001 – 2005, 2008 IF Fløya Tromsø Depuis 2014 Kvaløya SK Tromsø Équipe de Norvège 50 sélections (1993 – 1996) Principaux succès Médaillée de bronze olympique 1996 Championne du monde 1995 Championne d’Europe 1993

Bergen reste ma terre natale, même si j’adore Tromsø, aussi bien la ville que la nature alentour.

Sur le plan professionnel, je suis cuisinière de formation et j’ai travaillé pendant de nombreuses années dans un pub. La brasserie locale, qui s’avère être la plus septentrionale au monde, nous avait fourni des verres en forme de ballon de football. Dans notre petit bistrot, j’étais polyvalente : c’est moi qui dressais les tables, qui faisais la vaisselle, qui préparais les spécialités au poisson …

Aujourd’hui, je travaille pour un traiteur.

Pour les jeunes filles norvégiennes, pratiquer le football était, à mon époque déjà, une option tout à fait naturelle. Je n’ai donc pas fait exception à la règle. Lorsqu’à onze ans, Anne s’est inscrite dans un club, je l’ai suivie. Ç’a été une excellente décision. En club, nous avons pris encore plus de plaisir à taper dans le ballon. Ma sœur jumelle a toujours été un peu plus rapide à se décider, moi, je la suivais.

J’ai disputé mon premier match en équipe nationale A en 1993. La Norvège participait à la Coupe de Chypre. Je suis entrée sur le terrain face au Danemark alors que le score était de 3:3.

Je portais sur mon maillot le numéro 13, qui est devenu mon numéro porte-bonheur. En effet, dès mon deuxième match, j’ai figuré dans le onze de départ. Anne jouait déjà en équipe nationale A depuis trois ans. Nous avions auparavant évolué ensemble dans les sélections U-16 et U-20. Mon 50ème match international a été le dernier, c’était en août 1996, une victoire 4:0 contre la Slovaquie. Avant cela, j’ai remporté la médaille de bronze aux côtés d’Anne à Atlanta. En 1995, nous sommes devenues championnes du monde à Stockholm après notre triomphe 2:0 en finale contre l’Allemagne. Une expérience extraordinaire. En 1993, nous avons gagné le Championnat d’Europe. En football, nous sommes probablement les jumelles les plus célèbres au monde. Å Propos recueillis par Rainer Hennies

Dans la rubrique “Le Tournant”, de grands noms du football reviennent sur les moments qui ont marqué leur vie.

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Le football est une confrérie. C’est la paix.

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Oscar Arias Lauréat du Prix Nobel

The FIFA Weekly Revue hebdomadaire publiée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) Site Internet : www.fifa.com/theweekly Éditeur : FIFA, FIFA-Strasse 20, Case postale, CH-8044 Zurich Tél. +41-(0)43-222 7777 Fax +41-(0)43-222 7878

COUPE MYSTÈRE DE L A FIFA

Onze joueurs issus du championnat national, un apôtre et beaucoup de mains… À vous de jouer, pour la dernière fois de l’année !

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Président : Joseph S. Blatter

Les onze joueurs espagnols de la finale de la Coupe du Monde 2010 évoluaient tous en championnat d’Espagne. Quelle a été la dernière finale de Coupe du Monde où un autre onze de départ était lui aussi composé exclusivement de joueurs issus de son championnat national ?

Secrétaire Général : Jérôme Valcke Directeur de la Communication et des Affaires publiques : Walter De Gregorio Rédacteur en chef : Perikles Monioudis Rédaction : Alan Schweingruber (rédacteur en chef adjoint), Sarah Steiner, ­ Tim Pfeifer

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Voici les Quatre Apôtres d’Albrecht Dürer. Le “Matthäus” (Matthieu) de Dürer est celui qui est …

Conception artistique : Catharina Clajus

D le plus à gauche P le plus à droite M au centre à droite V Il n’est pas présent

Service photo : Peggy Knotz Production : Hans-Peter Frei Mise en page : Richie Krönert (responsable), Tobias Benz, Marianne Bolliger-Crittin, Susanne Egli, Alissa Rosskopf

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Correction : Martin Beran, Nena Morf, Kristina Rotach

Quand un entraîneur s’appelle comme son club … Quel est l’homme dont les cinq premières lettres du nom correspondent aux cinq premières lettres du nom usuel de son club ?

Collaborateurs réguliers : Sérgio Xavier Filho, Luigi Garlando, Sven Goldmann, Hanspeter Kuenzler, Jordi Punti, Thomas Renggli, David Winner, Roland Zorn Ont contribué à ce numéro : Ronald Düker, Emanuele Giulianelli, Rainer Hennies, Andrés de Kartzow, Elói Silveira, Andreas Wilhelm Secrétaire de rédaction : Honey Thaljieh Responsables de projet : Bernd Fisa, Christian Schaub Traduction : Sportstranslations Limited www.sportstranslations.com Impression : Zofinger Tagblatt AG www.ztonline.ch

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Si l’on considère tous les joueurs des équipes ayant remporté la Coupe du Monde depuis 1930, combien de mains en moyenne possède un joueur de l’équipe victorieuse ?

L 2 R Moins de 2 N Plus de 2 S C’est impossible à savoir

Contact : feedback-theweekly@fifa.org La reproduction des photos et des articles, y compris sous forme d’extraits, est interdite, sauf accord de la rédaction et sous réserve de la mention “The FIFA Weekly, © FIFA 2014”.

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Solution de l’énigme de la semaine précédente : FIFA Explications détaillées sur www.fifa.com/theweekly Inspiration et application : cus

Faites-nous parvenir vos réponses le mercredi 31 décembre 2014 au plus tard à feedback-theweekly@fifa.org Les personnes ayant correctement répondu à l’ensemble des énigmes parues depuis le 13 juin 2014 participeront en janvier 2015 à un tirage au sort pour tenter de gagner un voyage pour deux pour le Gala FIFA Ballon d’Or, qui aura lieu le 12 janvier 2015. Avant de participer, nous vous invitons à consulter les conditions générales, ainsi que le règlement du concours. Vous trouverez toutes les informations utiles à cette adresse : http://fr.fifa.com/mm/document/af-magazine/fifaweekly/02/20/51/99/fr_rules_20140613_french_french.pdf T H E F I FA W E E K LY

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Toute l’équipe de The FIFA Weekly vous souhaite de joyeuses fêtes et une bonne année 2015 !

Gustavo Pellizzon

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