N o 42/2015, 23 OCTOBRE 2015
ÉDITION FR ANÇAISE
Fédération Internationale de Football Association – Depuis 1904
CHILI 2015 FORMATION FIFA POUR LES ÉDUCATEURS ITALIE PLEINS FEUX SUR FLORENCE VIETNAM MARKO SIMIC MARQUE POUR LE CHAMPION
L’équipe de Pavel Vrba
LES TCHÈQUES SONT DE RETOUR W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY
L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL
17
Équateur Emelec veut conserver son titre en Primera A, malgré le départ de l’entraîneur Gustavo Quinteros en plein milieu de la saison pour prendre le poste de sélectionneur national.
18
Marko Šimić Dans un entretien, l’attaquant évoque sa découverte de la V-League vietnamienne et les raisons pour lesquelles il lui sera difficile de s'imposer en équipe de Croatie.
26
Amérique du Sud 10 membres www.conmebol.com
15
Italie Paulo Sousa veut offrir à la Fiorentina son premier titre depuis 1969.
F IFA Ballon d’Or 2015 Le 11 janvier 2016, l’un des prix les plus convoités de la planète football sera remis à Zurich. La FIFA et “France Football” viennent de dévoiler les noms des candidats et des candidates à ces prestigieuses récompenses.
Le retour de la République tchèque Notre photo de couverture montre le sélectionneur national Pavel Vrba (à g.) et son conseiller Karel Brückner lors de la dernière séance d’entraînement, le 9 octobre 2015 à Prague. Le lendemain, la République tchèque affrontait la Turquie en qualifications pour l’Euro 2016 (0:2). Stanislav Krupar
22
Coupe du Monde U-17 Pendant la compétition au Chili, les fédérations bénéficient de programmes FIFA intéressants. En image : Seungmo Lee/Corée du Sud (à d.), Morlaye Sylla/Guinée (à g.)
The FIFA Weekly App Le FIFA Weekly, magazine de la FIFA, paraît chaque vendredi en quatre langues. Il est également disponible gratuitement pour votre smartphone ou tablette. http://fr.fifa.com/mobile 2
T H E F I FA W E E K LY
Coupe du Monde U-17 de la FIFA
Coupe du Monde des Clubs de la FIFA
17 octobre – 8 novembre 2015, Chili
10 – 20 décembre 2015, Japon
imago, Getty Images
6
Amérique du Nord et Centrale 35 membres www.concacaf.com
Renouveau à Prague La République tchèque est la deuxième équipe à avoir validé son billet pour l’Euro 2016, après l’Angleterre. Dix-neuf ans après la finale de l’Euro perdue contre l’Allemagne, les Tchèques rêvent à nouveau. L’équipe nationale a pris un nouveau départ sous la houlette de Pavel Vrba. Alan Schweingruber est allé enquêter sur place.
L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL
Europe 54 membres www.uefa.com
Afrique 54 membres www.cafonline.com
Asie 46 membres www.the-afc.com
Océanie 11 membres www.oceaniafootball.com
37
Sami Hyypiä Le Finlandais se remémore la fameuse finale de la Ligue des Champions de l’UEFA 2005.
31
Michael Regan / Getty Images, Kenzo Tribouillard / AFP
Jürgen Klopp Pourquoi sa signature à Liverpool a mis l’Angleterre sens dessus dessous.
T H E F I FA W E E K LY
3
sharecocacola.com #shareacocacola
Coca-Cola and the contour bottle are registered trademarks of the Coca-Cola Company.
Share a with
À DÉCOUVERT
Le courage retrouvé
Mario Wagner / 2Agenten
I
l y a 21 ans, lorsque la Fédération tchèque de football a lancé sa toute première équipe nationale, le résultat a été plus que prometteur puisque celle-ci s’est alors imposée 4:1 face à la Turquie. Depuis, la sélection tchèque a disputé chacune des éditions de l’Euro, se qualifiant même pour la finale lors de sa première participation au tournoi européen, en 1996 en Angleterre. Lors de ce match majeur, l’Allemagne a dû patienter jusqu’à la prolongation pour s’imposer face au Petit Poucet de la compétition, à la faveur d’un but en or signé Oliver Bierhoff. Malheureusement, la période qui a suivi a ressemblé elle aussi pour le football tchèque à une longue prolongation un peu angoissante et dénuée de perspectives. Malgré la présence dans ses rangs de joueurs de classe mondiale, l’équipe de République tchèque ne s’est qualifiée pour la Coupe du Monde de la FIFA™ qu’à une seule reprise, c’était lors de l’édition allemande de 2006. Quant à l’Euro, son meilleur résultat depuis 1996 est une place de demi-finaliste (2004). Comment une équipe nationale peut-elle renouer avec le succès passé ? Elle doit miser avant tout sur la formation des jeunes tout en les intégrant durablement au sein de la première division du championnat national, qui doit elle aussi être rénovée en profondeur. Notre rédacteur Alan Schweingruber s’est rendu à Prague pour enquêter (à lire à partir de la page 6). Å Perikles Monioudis
T H E F I FA W E E K LY
5
RÉPUBLIQUE TCHÈQUE
Pont Charles, Prague Cette ancienne voie royale ne connaît pareil calme que tôt le matin – avant l’arrivée des touristes. 6
T H E F I FA W E E K LY
RÉPUBLIQUE TCHÈQUE
RENOUVEAU À PRAGUE Sous l’égide de Pavel Vrba, la sélection nationale tchèque s’est qualifiée très tôt pour l’Euro 2016. Les efforts pour insuffler un renouveau se sont avérés payants, comme nous l’explique Alan Schweingruber depuis Prague. Photos de Stanislav Krupar.
T H E F I FA W E E K LY
7
RÉPUBLIQUE TCHÈQUE
Le plus grand stade du monde La nuit tombe rapidement en ce jeudi très nuageux et il est déjà bien trop tard pour s’aventurer sur la colline de Petřín. Mais la célébrité du lieu est intrigante : c’est tout de même là-bas qu’est juchée la plus grande arène du monde. À l’époque du communisme, les Spartakiades étaient organisées au stade de Strahov devant 200 000 spectateurs. Aujourd’hui, ce colosse de béton sert aux jeunes du Sparta Prague. Autre chose d’intrigant : quel avenir attend le football en République tchèque ? Au moment où quelques touristes en nage se pressent dans le tram déjà bondé, la connexion internet s’établit soudain. Ce n’est pas de tout repos, mais le Smartphone permet aujourd’hui de visualiser des courts métrages réalisés dans les années 70 : une compilation des Spartakiades. Incroyable. Des milliers d’athlètes courent sur le terrain et présentent une immense chorégraphie. 8
T H E F I FA W E E K LY
Aujourd’hui, comme nous le disions, on joue au football au stade de Strahov, un édifice qui mesure plus de 300 mètres de long et occupe une surface équivalente à neuf terrains. Une grande partie des tribunes est fermée depuis longtemps. À l’intérieur, un restaurant avec un petit coin pour les enfants, de nouveaux vestiaires : plus grandchose qui évoque le socialisme, sauf à l’avant, où un auvent abrite une Trabant, la fameuse Trabi, garée près des gigantesques tondeuses à gazon. La voiture est peinte aux couleurs du Sparta Prague. Un père se tient près d’un drapeau de coin et regarde son fils s’entraîner. D’après lui, peu de jeunes connaissent vraiment l’importance historique de ce lieu. Aujourd’hui, ce sont tout simplement des installations d’entraînement et de match le week-end. C’est un point de vue très terre-à-terre. Nous lui avons demandé si, lui, il se rappelait de l’ère du stade de Strahov. Il a ri de bon cœur. Évidemment ! Avant la scission de la Tchécoslovaquie en 1992, le Sparta Prague a remporté 20 championnats. Ensuite, cette formation ouvrière a renouvelé l’exploit à douze reprises. Aucune autre équipe n’a fait mieux en République tchèque. Les jeunes joueurs rentrent fièrement se doucher. Qu’en est-il de l’équipe première ? “Eh bien, elle devrait bientôt retrouver la Ligue des Champions,” s’exclame l’un d’eux. “J’aimerais voir jouer des stars comme Lionel Messi ou Karim Benzema à Prague”, ajoute-t-il.
“J’ai repris les rênes du club parce que j’ai un rêve. Je veux que nous rejoignions l’élite dans les cinq ans.” Jiří Rýva, président du Viktoria Žižkov Le garçon aurait pu citer Petr Čech ou Tomáš Rosický, tous deux sous contrat avec Arsenal, à Londres. Mais la tendance est tout autre. Les plus belles années de ces joueurs de classe mondiale sont derrière eux. Le Championnat d’Europe, en France, devrait d’ailleurs être le dernier tournoi du technicien Rosický, malheureusement souvent blessé. Les Tchèques attendent de nouvelles stars. Ils espèrent une nouvelle génération, dorée peut-être, qui fera parler d’elle dans le monde entier comme celle de Pavel Nedvěd et Jan Koller. Nostalgiques de la génération dorée À Prague, tout le monde a entendu parler de la génération dorée de Pavel Nedvěd ne serait-ce qu’un peu, même cette serveuse âgée du café mondain Slavia sur les rives de la Vltava, où un pianiste au nœud papillon interprète de splendides musiques de film. La génération Nedvěd, explique la dame, n’a explosé qu’après la deuxième place décrochée à l’Euro 1996. Ce n’est pas un hasard : ce succès inattendu obtenu quatre ans après la séparation du pays a stimulé les arrivistes. À partir de 1996, la sélection tchèque n’a plus jamais été considérée comme un outsider en phase finale des compétitions. Elle était attendue. Au moment du rêve européen, l’actuel international Bořek Dočkal n’avait que huit ans. “J’ai moi aussi été inspiré par cette deuxième place. Je me souviens très bien de ce qui s’est passé dans le pays”, raconte-t-il. Le onze tchèque menait 1:0 en finale contre
Alan Schweingruber (1)
I
l y a de la lumière à l’étage supérieur des locaux du FK Viktoria Žižkov. Apparemment, c’est là que sont installés les bureaux de la direction du club. Au rez-de-chaussée, le restaurant est encore fermé. Par la fenêtre, on aperçoit quelqu’un qui repousse les chaises et nettoie les tables. Ici, personne ne joue le jeudi. Le jeudi, on prépare la prochaine journée de match. Mais aujourd’hui, jeudi, il y a une réunion de crise. Le Viktoria Žižkov va mal. L’ancien champion tchèque évolue en troisième division. Et, même à ce niveau, il essuie actuellement de nombreuses défaites. Une explication avec les fans est au programme. À présent, un employé ouvre la fenêtre du restaurant afin d’aérer la pièce. Au vu de la situation, il semble tout à fait naturel de chercher de l’oxygène. Mais quand on pénètre dans le bâtiment, c’est l’effet inverse qui se produit et on obtient la confirmation de ce qu’on pressentait de l’extérieur : il règne des odeurs de bière et de tabac froid. Peut-être une fête s’est-elle passée ici. Ou bien de longues heures de réflexion ? Le Viktoria Žižkov est un club culte. Pas spécialement pour les Pragois, qui vouent une passion aux joueurs du Sparta ou du Slavia, mais pour les supporters venant de l’étranger, d’Écosse ou d’Allemagne par exemple. L’ancien stade est érigé au milieu d’un quartier résidentiel animé. Les habitants peuvent suivre les rencontres depuis leur cuisine. Les soirées de Coupe d’Europe du début des années 2000 sont devenues légendaires. Notre rencontre avec le président, à l’étage, a lieu spontanément. La secrétaire fait immédiatement du café. Jiří Rýva, qui a racheté le club endetté en juin dernier pour une couronne tchèque symbolique, est assis à son bureau. D’incroyables souvenirs sont exposés sur une étagère : Chelsea, le Betis Séville, les Glasgow Rangers. Aujourd’hui, seules quelques formations de province tchèques viennent au stade du club. Rýva est nostalgique. Il parle du scandale de corruption de 2002 qui a lourdement touché le club, des dettes. “Et puis, la relégation forcée”, ajoute-t-il. “J’ai repris les rênes du club parce que j’ai un rêve. Je veux que nous rejoignions l’élite dans les cinq ans. Ce serait formidable si nous pouvions apporter quelque chose de positif au football tchèque.”
RÉPUBLIQUE TCHÈQUE
Réunion de crise Dans les installations sombres du club pragois Viktoria Žižkov, la direction rencontre les fans.
T H E F I FA W E E K LY
9
RÉPUBLIQUE TCHÈQUE
“NOUS AVONS DU POTENTIEL” Après avoir mis le Viktoria Pilsen sur les rails du succès, Pavel Vrba aimerait réitérer l'expérience avec l'équipe de République tchèque. “En 1976, lors du triomphe à l'Euro, la situation était comparable à celle d'aujourd'hui”, explique-t-il. comme en témoignent ses résultats. Je pense que l’année prochaine, les gens auront du respect pour nous.
Pavel Vrba, on dit souvent de vous que vous aimez plaisanter dans les vestiaires. C’est vrai ? Pavel Vrba : Disons que dans certaines situations, il vaut mieux prendre les choses avec un peu d’humour. C’est d’autant plus vrai avec les jeunes footballeurs, il est préférable que l’entraîneur essaie de régler un problème en douceur plutôt qu’avec une main de fer. Ça n’empêche pas les joueurs de me respecter.
Serez-vous à la tête de la sélection nationale lors de la Coupe du Monde de la FIFA 2018™ ? C’est en tout cas ce que j’espère. Mais rien n’est encore décidé. J’ai signé un contrat jusqu’en 2017, avec une option pour deux années supplémentaires.
On dit aussi que vous avez le don de savoir parler à vos joueurs. Si d'autres personnes disent ça, alors j'en suis ravi (rires). Plus sérieusement, je n’ai pas envie de porter un jugement sur moi-même. Mais c’est vrai que je trouve le travail avec les jeunes joueurs passionnant. J’y prends beaucoup de plaisir. C’est vraiment super de les voir évoluer.
De nombreux Tchèques posent un regard nostalgique sur la génération dorée des Pavel Nedved et autres Jan Koller. Pensez-vous qu’un tel phénomène se reproduira bientôt ? Il est impossible de prédire l’avenir avec certitude. Mais ce que je vois aujourd’hui permet d’être optimiste. Quelque chose est en train de se passer dans le football tchèque. Notre sélection ne comporte pas de stars mondiales, à l’exception de Petr Cech et de Tomas Rosicky évidemment. Mais ça n’est pas forcément de mauvais augure. Lorsqu’en 1976, la Tchécoslovaquie s’est qualifiée pour l'Euro, la situation était comparable. Au final, nous avons remporté le tournoi.
Quel souvenir en gardez-vous ? Vous voulez parler du but d’Antonín Panenka ?
10
T H E F I FA W E E K LY
Pour quelle raison avez-vous autant hésité en 2013 alors que la Fédération tenait à tout prix à vous nommer sélectionneur national ?
Pavel Vrba Sélectionneur de la République tchèque depuis janvier 2014.
Oui, mais aussi de manière plus générale. (Haussement de sourcil) Ça a été un grand moment dans ma vie. J’avais 13 ans à l’époque et j’ai suivi la finale contre la RFA à la télévision. C’est le genre de chose qui ne s’oublie pas. Les 90 minutes de jeu, la prolongation et pour finir les tirs au but... Le but décisif d’Antonín Panenka qui a réussi à tromper le gardien allemand Maier grâce à un lob... Il n’existe pas de mots pour décrire tout ça.
Cela n’est pas tout à fait exact. À l’époque, j’étais sous contrat avec le Viktoria Pilsen et l’équipe connaissait une période faste. Dans ces cas-là, on ne part pas du jour au lendemain. Toutes les parties ont finalement été en mesure de trouver un accord et j’ai signé un contrat à partir du 1er janvier 2014.
Vous n’avez jamais caché préférer le travail au quotidien. Avez-vous envie de reprendre les rênes d’un club un jour ? C’est vrai que j’aime le travail en club. Je m’imagine donc tout à fait entraîner à nouveau une équipe de ce type à l’avenir. Mais être à la tête d’une sélection nationale a quelque chose de fascinant. On ne tourne pas le dos à une telle mission. C’est une offre qu’il est impossible de refuser.
Où en est le football tchèque aujourd’hui ? Avec vous, l’équipe de République tchèque s’est qualifiée sans aucune difficulté pour l’Euro 2016 qui se déroulera en France. Votre sélection compte-elle parmi les outsiders du tournoi ? C’est à d’autres d’en juger. Mais nous aborderons cet Euro avec une grande confiance en nous. L’équipe a du potentiel,
Le fait que nous ayons une équipe efficace composée essentiellement de joueurs qui évoluent en République tchèque parle de lui-même. Le niveau est bon. Nous ne jouons certes pas en Ligue des Champions, mais nous sommes bien représentés en Ligue Europa. Propos recueillis par Alan Schweingruber
RÉPUBLIQUE TCHÈQUE
l’Allemagne avant qu’Oliver Bierhoff n’inscrive un doublé. Son deuxième but est tombé pendant la prolongation. Les Pragois ont d’ailleurs une théorie bien précise à ce sujet. Selon eux, si la règle du but en or, qui a existé pendant dix ans, n’avait pas été appliquée justement pendant cette décennie, la nation aurait décroché son deuxième titre européen en 1996 (si l’on tient compte de la victoire de la Tchécoslovaquie en 1976). L’équipe nationale séjourne dans la capitale ces jours-ci. Elle est accompagnée d’un homme qui a entraîné et marqué la génération dorée de 2001 à 2008 : Karel Brückner (75 ans). Le Professeur, comme on le surnomme, remplit aujourd’hui un rôle de conseiller du sélectionneur national Pavel Vrba. Il ne donne plus d’interviews. Il semble ravi de cette liberté. Brückner a autant d’affinités avec les journalistes que Woody Allen avec le culturisme.
Karel Brückner est aujourd’hui conseiller. Il ne donne plus d’interviews. Il semble ravi de cette liberté.
Petr Čech La seule star de l’équipe nationale avec Rosický.
C’est le dernier entraînement avant la rencontre de qualification pour le Championnat d’Europe contre la Turquie et Brückner fait les cent pas au bord du terrain. Il se contente d’observer. De temps en temps, il discute avec Vrba puis se remet à marcher. Nous avons le sentiment de devoir nous cantonner au rôle d’observateurs pendant cet ultime entraînement, mais cette impression est évidemment trompeuse. Dès le début, il avait été précisé que les médias étaient les bienvenus, y compris les photographes. Nous n’allions pas laisser passer une telle occasion alors que la tendance est plutôt au huis clos. Nous sommes arrivés à l’heure, alors que les touristes transpirants se promenaient dans les transports publics. Cette dernière séance d’exercice se déroule sur la colline de Petřín. La fougue de la jeunesse Ces jeunes sont presque tous sous contrat dans le pays.
Le pays entier rigole au sujet d’un pull-over Pavel Vrba a l’air détendu. Il nous donne volontiers des informations. C’est lui-même qui a voulu Karel Brückner à ses côtés. Une telle idée en dit long sur sa personnalité. Cela prouve par exemple qu’il est ouvert aux avis extérieurs. Si Joachim Löw avait fait fi des conseils lors de la Coupe du Monde de la FIFA, Brésil 2014™, l’Allemagne se serait certainement inclinée en quart de final face à la France. “Je me laisse influencer par les grands entraîneurs. Regarder mes collègues m’inspire. Et Karel Brückner a une telle connaissance du football que je ne peux pas refuser son aide”, confie Pavel Vrba. Après une campagne de qualification loupée pour la Coupe du Monde 2014, le sélectionneur de 51 ans a insufflé le renouveau. Son équipe s’est qualifiée très tôt pour l’Euro 2016. Il y a longtemps que la fédération tentait de l’attirer. En soignant sa sortie du Viktoria Plzeň en 2013, l’homme a démontré qu’il avait les pieds sur terre (voir l’interview à la page 10). Vrba a contribué aux deux premiers titres nationaux de l’histoire de Plzeň. Sous sa houlette, la formation s’est qualifiée par deux fois pour la Ligue des Champions de l’UEFA.
Le “Professeur” Karel Brückner a marqué la génération dorée de Nedvěd et consorts. T H E F I FA W E E K LY
11
RÉPUBLIQUE TCHÈQUE
Jiří Rýva Le président dans les installations de Žižkov, qui ont autrefois accueilli des adversaires comme Chelsea et les Glasgow Rangers.
RÉPUBLIQUE TCHÈQUE
On dit de lui qu’il sait parler aux jeunes. Par ailleurs, personne n’a oublié l’anecdote du pull-over. Quelques jeunes du Viktoria Plzeň s’étaient moqués de son vieux pull en laine avec des rennes. Lorsque l’affaire a été connue du grand public, Vrba a promis, après avoir perdu un pari, qu’il se séparerait de son vêtement. Les joueurs ont alors décidé de lui en offrir un nouveau – avec des rennes, bien sûr – devant toute la presse. Tout le pays a rigolé – et Vrba aussi.
Funambules : les mouvements des skateurs rappellent ceux du timide Tomáš Rosický, qui est passé de Prague à Dortmund. Le revers 2:0 contre la Turquie n’a pas attristé la capitale. Le lendemain de la défaite, après une série de journées tumultueuses, le soleil a recommencé à briller et à diffuser une douce lumière automnale sur la pittoresque cité de Prague. Existe-t-il une plus jolie ville sur Terre ? Aujourd’hui, la plaine de Letná est le lieu de rendez-vous des jeunes skateurs. Ils effectuent des figures et volent dans les airs avec une facilité déconcertante, de véritables funambules. Leurs mouvements rappellent ceux du timide Tomáš Rosický qui, à 20 ans, est parti de Prague pour rejoindre Dortmund et enchanter le Borussia. Que serait-il advenu de ces riders si, il y a dix ans, ils avaient enfilé des maillots de football au lieu de leurs chemises à carreaux ? L’un d’eux, Antonin, Pragois de 15 ans, pose pour une photo. En arrière-plan, le pont Charles. Sur un banc, à proximité des skateurs, un vieil homme lit un journal sportif. Celui-ci annonce un concours de rock and roll dans la région. Mais pas n’importe quel concours : il s’agit du “Letensky Pohar”. Des centaines d’enfants et d’adolescents venus de toute l’Europe de l’Est se réunissent chaque année à Prague pour soulever de beaux trophées dans ce petit gymnase, qui s’emplit de rythmes endiablés. Au centre, dans cette ambiance infernale, s’illumine la piste de danse. Tout à coup, nous repensons furtivement aux locaux du Viktoria Žižkov. Eux aussi ont connu le bruit, les coups sur la table lorsque les paroles du président Rýva étaient difficiles à accepter. Dans quelques semaines, le bâtiment sera rasé. Personne ne sait ce que cela signifie vraiment. On espère un renouveau fructueux, à l’instar de celui de l’équipe nationale, pour que le rêve du président du Viktoria devienne un jour réalité. Å
Stade de Strahov La plus grande arène du monde pourrait contenir neuf terrains de football.
Culte Une Trabi, voiture icône du communisme, à côté des immenses tondeuses à gazon du stade de Strahov.
ZVG (1)
R épublique t chèque
Nombre d’habitants : 10,5 millions Pays limitrophes : Allemagne, Pologne, Autriche, Slovaquie Tchécoslovaquie (1918-1992) : dissolution le 1er janvier 1993. Les États séparés s’appellent République tchèque et République slovaque. Vainqueur de la saison 2014/2015 du championnat : Viktoria Plzeň Club le plus titré du pays : Slavia Prague (12 titres) Ligue Europa 2015/2016 : Viktoria Plzeň, Sparta Prague, Slovan Liberec Antonin, 15 ans La plaine de Letná est le lieu de rendez-vous des “riders” de Prague. T H E F I FA W E E K LY
13
Š 2015 adidas AG. adidas, the 3-Bars logo and the 3-Stripes mark are registered trademarks of the adidas Group.
# B E T H E D I F F E R E N C E
LE S C H AMPIONN AT S À L A LOUPE
VU
DES
Serie A italienne
L a F io r e nt i n a com mence à y croi re Sven Goldmann est spécialiste du
TRIBUNES
courte défaite (2:1) à Naples. Toutefois, la Viola conserve son fauteuil de leader à l’issue de la huitième journée, à la faveur du nul vierge concédé par l’Inter Milan face à une Juventus extrêmement poussive en ce début de saison.
football au “Tagesspiegel” de Berlin.
Depuis 13 ans, le titre de champion d’Italie est régulièrement attribué à une équipe de Milan ou de Turin. Une telle concentration géographique n’a rien d’exceptionnel en Europe. En Angleterre, Manchester et Londres se taillent la part du lion, tout comme Barcelone et Madrid en Espagne. Et que dire de Glasgow, qui règne sans partage sur l’Écosse depuis 1986 (!) ? Toutefois, le championnat d’Italie se trouve peut-être à l’aube d’une nouvelle ère. Lentement mais sûrement, l’espoir grandit à Florence. Certes, la Fiorentina reste sur une
L’ivresse des sommets est d’autant plus délectable pour les supporters florentins qu’ils ne sont guère habitués à un tel traitement. La Fiorentina a beau compter parmi les poids lourds de la Serie A, personne ici n’ose plus rêver du titre depuis longtemps. Le club n’avait plus figuré à la première place du classement depuis 1999. Quant au dernier sacre, il remonte si loin que l’actuel entraîneur Paulo Sousa n’était même pas né. En 1969, la Fiorentina a remporté le deuxième (et jusqu’ici dernier) Scudetto de son histoire. Dans ces conditions, personne ne s’attendait vraiment à voir cette équipe faire la course en tête cette année. À l’époque, les hommes de Bruno Pesaola
n’avaient perdu qu’un seul match sur la saison et étaient même restés invaincus à l’extérieur. Sousa peut-il devenir le nouveau Pesaola ? Il ne fait aucun doute que le technicien portugais collectionne les titres. Avant de rejoindre la Fiorentina, il a déjà réalisé des exploits en Israël avec le Maccabi Tel Aviv et en Suisse, aux commandes du FC Bâle. Ce CV bien rempli n’a toutefois suscité qu’un enthousiasme modéré à son arrivée à Florence. Ancien joueur de la Juventus, l’ennemi juré, Sousa n’a pas été franchement reçu à bras ouverts par les supporters l’été dernier. Aujourd’hui, personne au stade Artemio Franchi n’a plus envie d’évoquer le passé. Le directeur sportif Daniele Prade parle même du “meilleur transfert” de l’année lorsqu’on évoque le nom du Portugais devant lui. Comme Bruno Pesaola à la fin des années 60, Sousa possède un groupe modérément riche en personnalités. De grands noms comme Stefan Savic, Alberto Aquilani ou Mario Gomez ont fait leurs valises cet été. Désormais, la Fiorentina compte sur des professionnels aguerris comme Davide Astori, Borja Valero, Josip Ilicic, mais aussi sur le Croate Nikola Kalinic (nouvelle recrue en provenance de Dnipro) ou le Polonais Jakub Blaszczykowski (prêté par le Borussia Dortmund). Tous ces joueurs appliquent parfaitement les consignes de Sousa, exerçant un pressing tout-terrain dont l’Inter a récemment fait les frais (4:1).
Carlos Hermann / AFP
La Fiorentina a même bien failli revenir indemne de l’enfer napolitain. En égalisant à un quart d’heure du terme, Kalinic pensait sans doute avoir fait le plus difficile. Le cinquième but de la saison de l’attaquant croate répondait à l’ouverture du score de Lorenzo Insigne. Sa joie a été de courte durée : deux minutes exactement. Ensuite, l’Argentin Gonzalo Higuaín a redonné un avantage définitif à Naples. Å
Coup d’arrêt L’entraîneur florentin Paulo Sousa (au m.) quitte le terrain après la défaite 2:1 contre Naples. À gauche de l’entraîneur, Borja Valero, Nikola Kalinic à droite. T H E F I FA W E E K LY
15
Prolifique Kazuo Honma (Lao Toyota) est le meilleur buteur du championnat.
D u e l au s o m m e t au L a o s
actuellement en quatrième position à dix longueurs du podium. Pendant ce temps, Lanexang United se déplacera sur la pelouse du champion sortant et actuel cinquième Hoang Anh Attapeu, lequel n’a plus aucune chance de défendre son titre.
Emanuele Giulianelli écrit sur le football en indépendant et vit à Milan.
Le titre de champion du Laos 2015 pourrait bien se jouer à la différence de buts. À la veille de l’ultime levée, Lao Toyota et Lanexang United se partagent le fauteuil de leader avec 45 points chacun. La troisième place est actuellement occupée par Vientiane (40 points) qui, avec un match de retard, conserve théoriquement une petite chance de s’adjuger un trophée très convoité. Dans le cadre de la dernière journée, Lao Toyota reçoit Lao Police, qui pointe 16
T H E F I FA W E E K LY
Si les deux prétendants parviennent à s’imposer, le règlement prévoit que le titre sera attribué à l’équipe qui présentera la meilleure différence de buts. Avec ses +49, Lanexang part donc avec un léger avantage, Lao Toyota devant se contenter d’une différence de +42. Les deux candidats au titre partagent au moins un point commun : aucun des deux n’a jamais été sacré champion. Ce sacre constituerait donc une grande première. Depuis quelques années, la hiérarchie traditionnelle du football laotien est régulièrement bousculée. La tendance se confirme cette saison. Cette situation n’a
cependant rien de surprenant, car la compétition n’a été fondée qu’en 1990. Or au cours des dernières décennies, beaucoup de clubs ont changé de nom ou fusionné. Lao Toyota fait partie des nouveaux venus. Fondée en 2013, cette équipe est dirigée par l’Anglais David Booth, ancien sélectionneur du Laos. Le club compte également dans ses rangs le meilleur buteur du championnat en la personne du Japonais Kazuo Honma. Côté Lanexang, les stars ont pour noms Diego Emilio Silva (Uruguay), Soukaphone Vongchiengkham, Kosuke Huchida (Japon) ou Kaz Patafta (Australie). Sur le banc, on retrouve Eduardo Almeida, un Portugais de 37 ans qui a déjà officié en Tanzanie par le passé. Å
Lao Toyota / Deesler
Premier League laotienne
Primera A équatorienne
Emelec et l ’ h é r it a ge d e Q u i nte r o s Jordi Punti est romancier. Il rédige de nombreux articles sur le football dans les médias espagnols.
Juan Cevallos / API Photos
Il y a une quinzaine de jours, l’Équateur a créé la sensation lors de la première journée des qualifications sud-américaines pour la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018™ en allant battre l’Argentine à Buenos Aires (2:0). La presse équatorienne a unanimement reconnue cette victoire comme "historique" et l’absence de Messi, blessé, n’a certainement rien enlevé à la qualité de la prestation d’une équipe qui semble promise à un bel avenir. La personne qui a vécu ce moment particulier avec le plus d’émotion est sans doute le sélectionneur, Gustavo Quinteros.
D’abord, Quinteros est né en Argentine. Lorsqu’il portait encore les crampons, il a évolué pour un certain nombre de clubs argentins et boliviens, avant de prendre la nationalité bolivienne et d’évoluer pour la sélection de son pays d’adoption. Comme entraîneur, il est arrivé en Équateur en 2012 pour prendre les rênes d’Emelec de Guayaquil. Deux années de suite, il a conduit l’équipe au titre de champion, à l’issue des exercices 2013 et 2014. Intenable dans son rectangle technique et toujours en train de dialoguer avec ses joueurs, Quinteros est devenu l’homme à la mode du football équatorien, à tel point qu’en mars dernier, il a accepté le poste de sélectionneur national en vue de la Copa América et de la Coupe du Monde 2018. Après ce départ de Quinteros en plein milieu de la saison, les supporters d’Emelec ont craint le pire pour leur équipe. Mais son successeur, Omar de Felippe, lui aussi Argentin, n’a rien changé au style des champions d’Équateur. Aujourd’hui, l’équipe est cinquième au classement, à six points du leader (la LDU de Quito), mais avec deux matches
en moins. Si bien que les fans peuvent toujours espérer voir leur club disputer une nouvelle finale. Certes, le nul 1:1 du week-end dernier sur la pelouse de Nacional a un peu mitigé l’optimisme d’Emelec, mais la victoire il y a deux semaines sur son grand rival de Guayaquil, le Barcelona Sporting Club, dans le fameux Clásico del Astillero, a fait passer la pilule… rétrospectivement. Il n’en reste pas moins que cette année, Emelec doit faire face à une concurrence particulièrement affûtée. Outre la Liga de Universidad (LDU) de Quito, déjà qualifiée pour la finale grâce à sa place de leader à l’issue de la première phase de la Primera A, il faut compter avec l’Universidad Católica, l’Independiente et le SD Aucas. Toutes ces équipes se tiennent en seulement quatre points. Cette concurrence est une excellente chose pour le football équatorien et à huit journées du terme, bien malin celui qui pourrait prévoir le nom du futur champion d’Équateur. Å
Inarrêtable Esteban de la Cruz, d’Emelec, passe par-dessus Eduardo Morante (Nacional).
T H E F I FA W E E K LY
17
L’ I N T E R V I E W
“Je joue au football avec 90 pour cent d’humidité dans l’air” Passé par Moscou, Budapest, Vasovie et Venise, le Croate Marko Šimić a débarqué au Vietnam, où il a immédiatement signé le doublé coupe-championnat. Que représente le football pour vous ? Marko Šimić : La réalisation d’un rêve. Depuis tout petit, j’ai toujours désiré devenir footballeur professionnel. J’ai commencé à jouer très jeune et je n’ai jamais changé d’avis par rapport à ce désir d’enfance. Pour moi, le football c’est la vie. J’ai eu une carrière ponctuée de blessures et dans certains cas, j’ai failli être obligé d’arrêter. J’ai surmonté de nombreuses difficultés et aujourd’hui, je me retrouve dans l’endroit du monde le plus inattendu : le Vietnam. J’ai joué en Pologne, en Russie, en Hongrie, en Croatie et en Italie. Tout le monde m’annonçait un avenir très prometteur, jusqu’en sélection croate. Mais c’est là que les blessures ont commencé à me tourmenter. Aujourd’hui, j’ai trouvé mon bonheur ici.
À propos, comment vous êtes-vous retrouvé au Vietnam ? Effectivement, c’est une destination assez inhabituelle pour un footballeur. J’ai été contacté par un agent qui travaille avec l’Asie du sud-est et ensuite, par Becamex Binh Duong. Je traversais une période difficile, car j’étais blessé. Ensuite, j’ai discuté avec mon ami Nastja Ceh, qui joue au Club Bruges. Il avait lui-même évolué au Vietnam et m’a conseillé d’accepter cette proposition, en m’expliquant que je serais bien là-bas. Il avait raison. Nous avons réalisé une grande saison. Après mon arrivée au club, en tout juste quatre mois, nous avons fait le doublé Coupe-championnat ! C’est un résultat fantastique. Je me sens très heureux et fier à la fois, car je suis le premier footballeur européen à réussir le doublé dans ce pays. Jouer au Vietnam est compliqué, car l’adaptation demande beaucoup de temps pour quelqu’un qui vient du football européen, comme moi. C’est tellement différent. On a vraiment l’impression de faire un match de foot dans un sauna. Les températures sont élevées et l’humidité peut atteindre 90 %. C’est assez terrible. C’est aussi une raison de plus pour être fier de ce que j’ai réussi. 18
T H E F I FA W E E K LY
Qu’est-ce que cela vous fait de jouer dans un club aussi important ? C’est le meilleur du pays, à tel point qu’on le surnomme le "Chelsea vietnamien". On l’appelle aussi parfois "la petite sélection nationale", du fait que 70 à 80 % des internationaux vietnamiens jouent à Becamex BD. Pour donner une idée de la qualité de notre équipe, il faut savoir que sur notre effectif de 20 joueurs, 15 ont joué au moins une fois en équipe du Vietnam. Parmi eux, cinq sont titulaires. Nos principaux adversaires, disons nos principaux rivaux pour le titre, sont Hanoi T&T et Thanh Hoa.
Le football est-il très suivi au Vietnam ? La situation des stades et des infrastructures pour l’entraînement n’est globalement pas fameuse, il faut le dire franchement. Il y a encore beaucoup de progrès à faire pour atteindre le niveau de la Thaïlande, qui possède le meilleur championnat d’Asie du sud-est, ou de la Malaisie, qui est l’étoile montante du football régional. Néanmoins, les supporters sont chaleureux et bruyants ! Ils adorent l’équipe et je peux vous dire qu’ils font bien sentir leur amour pour le club. Il y a énormément de fans qui suivent le football en général et notre club en particulier.
Resterez-vous au Vietnam l’année prochaine ? La vie ici est assez intéressante pour moi. Je peux dire que je me trouve mieux ici que dans n’importe quelle autre ville où j’ai joué au football auparavant, que ce soit à Moscou, à Budapest, à Varsovie ou à côté de Venise. Après chaque match, j’ai l’obligation de donner des interviews, de participer à une émission télévisée, à des événements publics. Tout ça est très intéressant et à la fois divertissant pour moi. C’est une culture tellement différente de la culture européenne. Même chose au niveau de la nourriture. Pendant mon temps libre, je vais souvent à Ho-Chi-Minh-Ville. Mais j’aime
tout le Vietnam. Beaucoup de touristes viennent du monde entier pour découvrir des coins absolument fabuleux. Et puis, Ho-Chi-Minh-Ville ne dort jamais. Beaucoup de bars, de restaurants et de magasins sont ouverts toute la nuit. Pour qui veut s’amuser, il y a de quoi faire. Je suis sur le point de signer un nouveau contrat donc oui, je resterai au Vietnam l’année prochaine !
Et l’équipe nationale ? Vous avez joué pour toutes les sélections de jeunes croates, donc vous devez forcément avoir l’équipe A dans un coin de la tête ? Oui, mais ça va être difficile de rejouer pour la Croatie. À partir du moment où vous jouez en Asie, vous n’êtes pas pris en considération, même si vous êtes bon et que vous êtes un grand nom du football vietnamien. Par conséquent, je n’y pense pas pour l’instant. Mais je ne serais pas honnête si je vous disais que j’ai complètement renoncé à l’équipe de Croatie.
Pensez-vous que le football vietnamien puisse grandir ? Quel rôle joue la FIFA de ce point de vue-là ? Il est certain qu’il existe une grosse marge de progression à tous les niveaux. Comme je l’ai dit, il y a beaucoup à faire au niveau des stades et des infrastructures, mais je crois aussi que le pays aiderait considérablement son football s’il permettait au club de recruter plus de joueurs étrangers. Actuellement, un club ne peut engager que deux footballeurs étrangers. S’expatrier dans le football vietnamien relève de l’exploit. C’est un peu comme gagner au loto. Pour ce qui est de la FIFA, je pense qu’avec tous ses projets de football de base, elle fait beaucoup pour le développement et la croissance du football dans ce pays. Å propos recueillis par Emanuele Giulianelli
Nom Marko Šimić Date et lieu de naissance 23 janvier 1988, Zagreb (Yougoslavie) Poste Attaquant
Šime Eškinja
Parcours de joueur 2007–2009 Khimki 2008 Daugava Daugavpils (prêt) 2009–2011 Lokomotiva 2011 Radnik Sesvete (prêt) 2011–2012 Vasas 2012 Ferencváros 2013 Mura 05 2013–2015 Inter Zaprešić 2015 Pordenone depuis 2015 Becamex Binh Duong Équipe de Croatie U-21 3 sélections, 1 but
T H E F I FA W E E K LY
19
20
T H E F I FA W E E K LY
First Love Lieu : Carcavelos Beach, Portugal Date : 20 février 2015 Heure : 16h57 Photog raphe : Francisco Seco
Keystone/AP
T H E F I FA W E E K LY
21
PROGR AMMES DE DÉVELOPPEMENT DE L A FIFA
Viña del Mar Atelier avec les formateurs (21 octobre).
Les entraîneurs des jeunes se perfectionnent au Chili Pendant la Coupe du Monde U-17 de la FIFA, Chili 2015, les fédérations peuvent assister à d’intéressants programmes de développement. “Youth Football Course”, par exemple, s’adresse aux formateurs.
L
a FIFA est non seulement réputée pour l’organisation de tournois de grande qualité dans le monde, mais également pour les tournois en eux-mêmes qui offrent des possibilités de développement. Les investissements de la FIFA sont donc doublement utiles. Actuellement les meilleures sélections U-17 de la planète briguent le titre mondial de la catégorie au Chili. En marge de cette compétition haute en couleurs, il est possible de suivre des programmes de développement : “Youth Football Course” se tient du 16 au 24 octobre à Viña del Mar ; le “Grassroots Festival” aura lieu le 30 octobre à Santiago du Chili. “L’objectif du séminaire est d’améliorer les connaissances spécifiques et les compétences 22
T H E F I FA W E E K LY
des formateurs. Il est organisé pendant la Coupe du Monde U-17 de la FIFA, Chili 2015™ afin de permettre aux sélectionneurs de la CONMEBOL d’observer ce tournoi d’envergure mondiale et d’en tirer des enseignements”, a expliqué le Secrétaire Général de la FIFA. Le secrétaire général de la Fédération chilienne de football, Nibaldo Jaque ajoute : “Nous pensons que la participation à une Coupe du Monde constitue une expérience unique et l’occasion rêvée de partager son savoir. C’est pourquoi nous invitons les directeurs techniques des équipes U-17 et U-20 de notre continent à ce forum. Nous voulons qu’ils contribuent à l’évolution technique de leur profession.” “Le concept de jeu” ou encore “Les caractéristiques générales des systèmes de jeu” font
notamment partie des modules du séminaire “Youth Football Course”. Au total, le programme propose plus de 30 cours du 16 au 24 octobre. L’initiative recueille un franc succès auprès des participants, y compris ceux des associations membres dont les sélections U-17 ne se sont pas qualifiées pour la Coupe du Monde, à l’instar de la Bolivie, de la Colombie, du Pérou, de l’Uruguay ou du Venezuela. Å tfw
Pour tout savoir sur la Coupe du Monde U-17 au Chili et “Youth Football Course”, consultez la page http://tinyurl.com/2d5j9dz
PROGR AMMES DE DÉVELOPPEMENT DE L A FIFA
“Actualiser le contenu des formations” Arriver à l’heure, prendre des notes, débattre avec les camarades et écouter l’enseignant. Toutes ces activités font inévitablement penser à l’école et à l’enfance. Pourtant, durant la Coupe du Monde U-17 de la FIFA™ qui se déroule actuellement au Chili, ce ne sont pas des enfants qui sont assis face au tableau noir.
Martin Rose / Getty Images
Fabián Coito Entraîneur de la sélection U-20 uruguayenne.
C’est même tout le contraire. Le programme d’Héritage de l’épreuve suprême de la catégorie, qui se consacrera aux Festivals de football de base dans une deuxième étape, a réussi à poser un décor par ticulier : placer derrière les pupitres les entraîneurs les plus prestigieux du football de jeunes dans la région. Au total, 27 techniciens sont présents. “Ce stage est passionnant et c’est mer veilleux de pouvoir bénéficier de ce type d’oppor tunité, sur tout en marge d’un tournoi de ce niveau”, commente Fabián Coito à Viña del Mar. L’Uruguayen de 48 ans est bien plus que l’entraîneur de la sélection U-20 uruguayenne. Il totalise huit années de travail comme technicien des diverses sélections de son pays. Il a notamment dirigé les U-15 et les U-17. Avec ces derniers, il a atteint la finale de l’épreuve suprême disputée au Mexique en 2011. Mais durant ce séminaire, on ne parle pas du passé. Coito se lève à l’aube tous les jours et avec un enthousiasme non dissimulé, s’acquitte des différents exercices du programme en compagnie de plusieurs collègues comme Rogerio Micale – vice- champion du monde U-20 avec le Brésil – ou le Colombien Carlos Restrepo. Le tout sous le regard attentif de Jorge Díaz- Cidoncha, responsable du Football de base et des Jeunes de la FIFA, et de l’Uruguayen Daniel Bañales, officiel du Développement technique de la FIFA pour la CONMEBOL. “Nous réalisons des activités de terrain au cours desquelles nous travaillons sur la préparation des entraînements étape par étape, aussi bien sur le plan physique que tactique. Il y a également différentes présentations et des discussions autour des matches qui se jouent en ce moment au Chili”, ajoute Coito. L’exercice est simple : le groupe se divise et chaque technicien analyse chacune des équipes, comme cela s’est produit à l’occasion de la journée inaugurale du tournoi, au stade du Centenario, où le Nigeria a affronté les États-Unis, tandis que le Chili a fait face à la Croatie. “Le lendemain, nous analysons divers aspects du match. C’est très intéressant. Nous parlons par exemple de la construction des actions à par tir de l’arrière et sur cette question, nous avons tous un regard différent.”
Ensuite, des exposés de la par t des par ticipants constituent la deuxième par tie de journées bien remplies. A pprent is sage e t pa t ienc e Les défis de ces entraîneurs de jeunes en Amérique du Sud sont multiples. D’un côté, il s’agit de gérer le flux constant de joueurs sud- américains en direction de l’Europe alors qu’ils n’ont pas encore fini leur formation. De l’autre, il y a les différentes tentations de la vie, qui apparaissent à des âges de plus en plus précoces. Selon Coito, qui est passé par l’Uruguay, le Chili, le Pérou et le Honduras en tant que footballeur, “ces distractions que le monde contemporain offre aux jeunes nous obligent à constamment nous mettre à jour afin de pouvoir leurs offrir des outils de formation adéquate. Je suis venu ici avec cet objectif de mise à jour et je suis en train de l’atteindre”. Dans ce contexte, l’apprentissage est le pain quotidien d’un travail qui demande avant tout beaucoup de patience. “Nous travaillons avec des enfants et des adolescents en pleine croissance aussi bien sur le plan footballistique qu’au niveau personnel. Ils ont aussi besoin de s’amuser et c’est quelque chose que nous devons accepter et gérer. Comment ? C’est justement ce dont nous discutons ici et ce à quoi nous essayons d’appor ter des solutions entre collègues.” Débats, analyses, échanges d’idées et d’expériences. Toutes ces activités en dehors du terrain font de Chili 2015 une expérience enrichissante non seulement pour les footballeurs, mais aussi pour leurs formateurs. “Mais il ne faut pas se tromper”, prévient Coito. “C’est seulement en actualisant en permanence le contenu de la formation que nous arriverons à maintenir nos diverses équipes au niveau requis dans cette classe d’âge”, conclut-il. Alejandro Varsky, Chile
T H E F I FA W E E K LY
23
C H I L I 2015
Une journée exceptionnelle L’équipe nationale U-17 allemande rend visite au foyer d’enfants Francisco Reinisch à Chillán.
Une visite pour la vie “J’adore le football”, sourit Nicolas. Vêtu du maillot de son idole, le Chilien Alexis Sánchez, le garçon de 11 ans attend avec impatience des visiteurs très particuliers : l’équipe U-17 d’Allemagne.
24
T H E F I FA W E E K LY
Premiers pas Nicolás, par exemple, s’entraîne avec les jeunes du centre de formation de Ñublense, l’équipe locale, avant d’entrer dans les catégories inférieures du club. “Je m’entraîne avec eux trois fois par semaine depuis dix mois. Je suis arrière gauche”, détaille-t-il. Le centre, une modeste maison de petite dimension, semble rapetisser encore à l’arrivée de la sélection allemande. Après quelques échanges de regards timides entre les enfants et les joueurs, un moyen de briser la glace est vite trouvé dans la cour de récréation, où un match de foot s’improvise. Nicolás et ses amis du centre forment les équipes et le coup d’envoi est donné. Le technicien Christian Wück contemple la scène en souriant. “Chaque fois que nous nous rendons dans un pays étranger,
nous nous efforçons d’organiser des activités en marge du football si notre emploi du temps le permet”, commente-t-il. Jusqu’ici, ses protégés ont combiné les entraînements et les matches de Coupe du Monde avec un amical contre l’équipe U-18 de Ñublense et la visite du collège allemand de la ville. Formation au football et à la vie “Les joueurs doivent prendre conscience que de nombreux enfants n’ont pas la même chance qu’eux”, poursuit-il. “Cette visite est aussi bénéfique pour les enfants que pour mes garçons, car l’expérience d’une Coupe du Monde ne se résume pas au football. Ils ne deviendront peut-être pas tous professionnels et à leur âge, il est temps de se préparer aux réalités de la vie.”
Victor Orellana Navarrete
V
enue à Chillán pour disputer la Coupe du Monde U-17 de la FIFA, la Nationalmannschaft est sur le point d’arriver au Hogar Residencial de Niños y Adolescentes Francisco Reinisch, le centre d’accueil où vivent Nicolás et neuf autres enfants en danger d’exclusion sociale. “Les enfants ont sauté de joie quand je leur ai annoncé la visite des joueurs allemands”, confie María Antonieta, la directrice du Hogar. Elle dirige le groupe de moniteurs qui vivent au quotidien avec les enfants. “Nous voulons que le centre ressemble davantage à un foyer familial qu’à une institution. Les enfants vont à l’école, ils reçoivent des soins médicaux et nous essayons de leur donner la possibilité de participer à des activités extrascolaires”, explique-t-elle.
C H I L I 2015
Romantique mais efficace Auteur d’un but et d’une passe décisive, l’attaquant du Costa Rica Andy Reyes a grandement contribué à la victoire des siens contre l’Afrique du Sud lors de leur première sortie à la Coupe du Monde U-17 de la FIFA, Chili 2015™.
Assoiffé de buts Le Costaricain Andy Reyes.
E Sur le terrain, Nicolás s’en donne à cœur joie, au point de forcer le défenseur Dominik Franke à mettre le bleu de chauffe. La visite se termine par la distribution de cadeaux aux enfants et la remise d’un don destiné à la rénovation de la cour de récréation. Å
Alex Grimm / Getty Images
Elisa Revuelta
n regardant ce garçon à l’allure élancée, on se demande bien pourquoi ses coéquipiers costaricains l’ont surnommé El comelón. Ce sobriquet affectueux est en fait attribué à ceux qui savent goûter les plaisirs de la table. À en juger par la façon dont Andy Reyes a su conserver son équilibre et son aplomb lors de ses nombreux duels avec les défenseurs sud-africains, son explication tient la route : l’attaquant assure que son appétit féroce lui permet d’emmagasiner des forces. “Je ne prends pas de poids parce que je joue tout le temps au football. Mais c’est vrai, je mange beaucoup. Ça m’aide à mieux résister aux tacles à l’entraînement !” Son appétit insatiable ne se limite manifestement pas à la nourriture. De son propre aveu, Reyes rêve de marcher sur les traces des grands noms du football costaricain comme Keylor Navas, Bryan Ruiz et Joel Campbell, partis faire carrière en Europe. Ses grands projets ne l’empêchent pas de garder les pieds sur terre. S’il souhaite devenir professionnel, ce n’est pas pour l’argent ou la gloire, mais tout simplement pour acheter une maison à sa mère. Devenir champion du monde Quant au diplôme universitaire qu’il se verrait bien obtenir, il devra attendre pour le moment. Son objectif prioritaire, dans l’immédiat, est tout autre. Mettant un instant la plaisanterie de
côté, le jeune Tico devient soudain très sérieux lorsque l’on aborde avec lui le sujet de ses ambitions. Sa réponse tient en quelques mots : “Je veux devenir champion du monde.” Écarté de la sélection costaricaine peu avant les préliminaires de la CONCACAF, Reyes a fait un retour fracassant lors du tournoi au Honduras en marquant à cinq reprises et a prouvé au sélectionneur Marcelo Herrera à quel point il pouvait s’avérer décisif. Au Chili, si le jeune joueur continue à s’illustrer par de brillantes prestations, il aura de bonnes chances de réaliser son plus grand souhait dès l’âge de 16 ans en décrochant peut-être le titre mondial si convoité. “Je suis très romantique”, confie le buteur costaricain interrogé sur ses qualités après sa prestation remarquée face aux Amajimbos. Autre qualité : contrairement à ce que son instinct de prédateur ou ses appels incessants pourraient laisser croire, Reyes fait preuve d’un bel altruisme sur le terrain. Sa passe impeccable pour Kevin Masis sur l’ouverture du score est là pour en témoigner. “Nous nous entendons très bien”, déclare le jeune homme au sujet de son complice. “Nous sommes amis et nous passons de bons moments tous les deux. Nous sommes toujours là l’un pour l’autre. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous allons fêter ces trois points ensemble.” Å Steve Feekins T H E F I FA W E E K LY
25
F IFA BALL ON D’OR 2015
Les listes de nominés pour le FIFA Ballon d’Or 2015
La FIFA et “France Football” ont révélé le 20 octobre 2015 les listes des candidats pré-sélectionnés aux distinctions masculines que sont le FIFA Ballon d’Or 2015 et l’Entraîneur de l’Année FIFA pour le football masculin.
26
T H E F I FA W E E K LY
Le 30 novembre, la FIFA et France Football divulgueront lors d’une émission Internet les noms des trois joueurs et des trois joueuses ainsi que des trois entraîneurs pour le football masculin et trois entraîneurs pour le football féminin à avoir recueilli le plus grand nombre de suffrages (sans dévoiler les vainqueurs). Les trois buts finalistes du Prix Puskás (distinction récompensant l’auteur du plus beau but de l’année) seront également divulgués. Å tfw
Les choix définitifs reviendront aux capitaines et sélectionneurs des équipes nationales masculines et féminines du monde entier, ainsi qu’aux représentants de médias internationaux sélectionnés. Le FIFA Ballon d’Or sur Facebook : www.facebook.com/FIFABallonDor
Stuart Franklin / FIFA via Getty Images
L
es distinctions récompensent le meilleur de sa catégorie, quel que soit le championnat où il évolue ou sa nationalité, pour ses performances entre le 22 novembre 2014 et le 20 novembre 2015. Les choix définitifs reviendront aux capitaines et sélectionneurs des équipes nationales masculines et féminines du monde entier ainsi qu’aux représentants de médias internationaux sélectionnés par France Football. Les gagnants de toutes les catégories seront annoncés lors du gala du FIFA Ballon d’Or, une cérémonie télévisée qui aura lieu au Palais des congrès de Zurich le 11 janvier 2016. La liste des vingt-trois candidats au FIFA Ballon d’Or a été établie par des membres de la Commission du Football de la FIFA et par un groupe d’experts de France Football. La liste des dix entraîneurs a été arrêtée par la Commission du Football Féminin et de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™, par la Commission du Football, ainsi que par un groupe d’experts de France Football. La période électorale débute le 26 octobre 2015 et s’achève le 20 novembre 2015 (minuit CET). Si un nombre insuffisant de votes est enregistré durant la période électorale (moins des deux-tiers de tous les votants potentiels), la FIFA et France Football peuvent choisir d’étendre la période électorale d’une semaine (jusqu’au 20 novembre 2015, à minuit CET) afin de laisser uniquement aux votants qui ne se sont pas encore exprimés le temps de le faire.
F IFA BALL ON D’OR 2015
Liste des pré-sélectionnés pour le FIFA Ballon d’Or 2015 FIFA Ballon d’Or Sergio Agüero (Argentine/Manchester City) Gareth Bale (Pays de Galles/Real Madrid) Karim Benzema (France/Real Madrid) Cristiano Ronaldo (Portugal/Real Madrid) Kevin De Bruyne (Belgique/Manchester City) Eden Hazard (Belgique/Chelsea) Zlatan Ibrahimović (Suède/Paris Saint-Germain) Andrés Iniesta (Espagne/FC Barcelone) Toni Kroos (Allemagne/Real Madrid) Robert Lewandowski (Pologne/Bayern Munich) Javier Mascherano (Argentine/FC Barcelone) Lionel Messi (Argentine/FC Barcelone) Thomas Müller (Allemagne/Bayern Munich) Manuel Neuer (Allemagne/Bayern Munich) Neymar (Brésil/FC Barcelone) Paul Pogba (France/Juventus Turin) Ivan Rakitic (Croatie/FC Barcelone) Arjen Robben (Pays-Bas/Bayern Munich) James Rodríguez (Colombie/Real Madrid) Alexis Sánchez (Chili/Arsenal) Luis Suárez (Uruguay/FC Barcelone) Yaya Touré (Côte d’Ivoire/Manchester City) Arturo Vidal (Chili/Bayern Munich)
Sophie Stieger/13 Photo, Stuart Franklin / FIFA via Getty Images, Valeriano Di Domenico / EQ Images
Joueuse Mondiale de la FIFA Nadine Angerer (Allemagne/Portland Thorns) Ramona Bachmann (Suisse/FC Rosengård) Kadeisha Buchanan (Canada/West Virginia University) Amandine Henry (France/Olympique lyonnais) Eugénie Le Sommer (France/ Olympique lyonnais) Carli Lloyd (États-Unis/Houston Dash) Aya Miyama (Japon/Okayama Yunogo Belle) Megan Rapinoe (États-Unis/Seattle Reign) Célia Šašić (Allemagne/1. FFC Francfort) Hope Solo (États-Unis/Seattle Reign) Entraîneur de l’année FIFA pour le football masculin Massimiliano Allegri (Italie/Juventus Turin) Carlo Ancelotti (Italie/Real Madrid) Laurent Blanc (France/Paris Saint-Germain) Unai Emery (Espagne/FC Séville) Pep Guardiola (Espagne/Bayern Munich) Luis Enrique Martínez (Espagne/FC Barcelone) José Mourinho (Portugal/Chelsea) Jorge Sampaoli (Argentine/Équipe du Chili) Diego Simeone (Argentine/Atlético de Madrid) Arsène Wenger (France/Arsenal) Entraîneur de l’année FIFA pour le football féminin Calle Barrling (Suède/Équipe de Suède U-19) Colin Bell (Angleterre/1. FFC Francfort) Farid Benstiti (France/Paris Saint-Germain) Jill Ellis (États-Unis/Équipe des États-Unis) Laura Harvey (Angleterre/Seattle Reign) John Herdman (Angleterre/Équipe du Canada) Gérard Prêcheur (France/Olympique lyonnais) Mark Sampson (Pays de Galles/Équipe d’Angleterre) Norio Sasaki (Japon/Équipe du Japon) Thomas Wörle (Allemagne/Bayern Munich) La fièvre de l’or à Zurich Un rendez-vous annuel pour les supporters et les stars. T H E F I FA W E E K LY
27
GRASSROOTS
FIFA inspiring girls and boys to play football FIFA’s Grassroots programme is the core foundation of our development mission, aimed at encouraging girls and boys around the world to play and enjoy football without restrictions. Grassroots focuses on the enjoyment of the game through small-sided team games, and teaching basic football technique, exercise and fair play. For more information visit FIFA.com
COMITE EXÉCUTIF DE L A FIFA
LE BILLET DU PRÉSIDENT
Renforcer le processus de réforme
Sur le chemin de la guérison
Lors d’une séance extraordinaire, le Comité Exécutif de la FIFA a confirmé la date du 26 février 2016 pour la tenue du Congrès électif extraordinaire à Zurich.
Simon Bruty
L
ors de sa séance extraordinaire tenue le 20 octobre 2015 à Zurich, le Comité Exécutif de la FIFA a approuvé un ensemble de mesures importantes pour renforcer sa gouvernance et accroître la transparence des procédures de la Commission d’Éthique de la FIFA, tout en réitérant son engagement vis-à-vis des réformes nécessaires déjà en cours. Le Comité Exécutif a également confirmé la date du 26 février 2016 pour la tenue du Congrès électif extraordinaire. Le Comité Exécutif a convenu d’un changement important aux règles régissant les enquêtes et les décisions prises par la Commission d’Éthique indépendante. L’article 36 du Code d’éthique de la FIFA sera amendé pour permettre à la Commission d’Éthique de pouvoir communiquer plus d’informations sur ses procédures en cours. Les deux présidents des chambres d’instruction et de jugement de la Commission d’Éthique indépendante, Hans-Joachim Eckert et Cornel Borbély, avaient fortement recommandé un tel amendement dans l’intérêt de la transparence et de la compréhension de leur travail. Domenico Scala, en sa qualité de président de la Commission électorale ad hoc de la FIFA, a transmis au Comité Exécutif des informations au sujet de la procédure en cours concernant l’élection présidentielle de la FIFA. Il a expliqué que les candidatures à la présidence de la FIFA qui ont été soumises dans les délais et la forme voulus, mais qui se rapportent à des candidats faisant l’objet d’une suspension (provisoire ou définitive) de toute activité liée au football, ne seront pas traitées par la Commission électorale ad hoc tant que cette suspension sera valide et en vigueur. Domenico Scala a également indiqué au Comité Exécutif que si une telle suspension devait être levée ou expirer avant l’élection présidentielle de la FIFA prévue le 26 février 2016, la Commission électorale ad hoc décidera, suivant le timing exact de la situation, de la façon de procéder vis-à-vis de la candidature concernée. En outre, Domenico Scala a expliqué que le président de la Commission de Recours, Larry Mussenden, a démissionné de ses fonctions de membre de la Commission électorale ad hoc afin d’éviter tout semblant de conflit d’intérêts potentiel. Larry Mussenden sera remplacé au sein de la commission par son adjoint, Fernando Mitjans. Le Comité Exécutif a également salué les recommandations préliminaires formulées par la Commission des Réformes de la FIFA
2016 et présentées par son président François Carrard dans un rapport intermédiaire. La Commission des Réformes présentera l’ensemble de ses propositions de réforme au Comité Exécutif de la FIFA lors de sa prochaine séance en décembre 2015. Les propositions finales seront ensuite soumises au Congrès de la FIFA pour examen lors du Congrès extraordinaire de février 2016. Le Comité Exécutif s’est engagé à travailler sur une feuille de route pour restaurer la réputation de la FIFA et la confiance en l’organisation, en mettant l’accent sur la mise en œuvre des réformes. “J’ai été heureux de voir une unité au sein des membres du Comité Exécutif lors de nos discussions sur la réforme et son importance cruciale pour notre organisation et le football mondial. Accroître la transparence des enquêtes éthiques n’est qu’un exemple de notre engagement ferme pour le changement”, a déclaré le Président de la FIFA par intérim, Issa Hayatou. “Il était également important que nous posions les jalons de l’élection présidentielle à venir.” Autres décisions: • Ángel María Villar Llona a été désigné président par intérim de la Commission d’Organisation de la Coupe du Monde de la FIFA™. • Le Président de la FIFA par intérim, Issa Hayatou, assumera la fonction de président par intérim du Comité d’Urgence de la FIFA tandis qu’Ángel María Villar Llona a été désigné comme représentant de l’UEFA et Hany Abo Rida comme représentant de la CAF au sein dudit comité. • En raison de la fréquence et du grand nombre de matches de qualification pour la Coupe du Monde de la FIFA 2018 (851), le Comité Exécutif a convenu de mettre en place un bureau spécifique et un bureau d’urgence pour la compétition préliminaire. Ces deux bureaux seront présidés par le cheikh Salman Bin Ebrahim Al Khalifa. • Le Comité Exécutif a ratifié la décision du Comité d’Urgence de la FIFA de mettre en place un comité de normalisation au sein de la Fédération thaïlandaise de football (FAT) dont la mission comprendra, entre autres, la révision du code électoral de la FAT et l’organisation de l’élection d’un nouveau comité exécutif de la FAT d’ici au 15 février 2016 au plus tard. La prochaine séance du Comité Exécutif de la FIFA aura lieu les 2 et 3 décembre à Zurich. Å
C
ette semaine, la FIFA a fait un grand bond en avant sur le long et difficile chemin qui la mènera vers la stabilité. La tâche sera ardue et d’autres problèmes viendront peut-être encore nous toucher à l’avenir, mais nous sommes à présent fermement engagés sur le chemin de la guérison. En décidant de maintenir le 26 février comme date du Congrès extraordinaire, les membres du Comité Exécutif ont montré leur détermination à ouvrir un nouveau chapitre de l’instance faîtière du football mondial. En soutenant les ébauches de propositions de réformes formulées par M. Carrard et la Commission des Réformes de la FIFA 2016, nous avons montré que nous sommes conscients de la gravité de la situation et que nous sommes prêts à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour restaurer notre crédibilité. Au cours de mon mandat de Président de la FIFA par intérim, je travaillerai sans relâche pour que la FIFA et ceux qui dirigent le football dans le monde entier s’engagent pleinement dans cette nouvelle vague de réformes – dans l’esprit, mais aussi de manière proactive. J’attends de toutes les associations membres qu’elles soutiennent les propositions de réformes qui seront présentées lors du Congrès extraordinaire de février. Le seul moyen de faire avancer le football, c’est de réformer à tous les niveaux et non pas uniquement en haut de la pyramide. L’élection à venir nous offre à tous l’opportunité de prendre un nouveau départ et de changer de manière positive notre façon de travailler. Nous devons saisir la chance qui nous est offerte, pour le bien du football mondial, mais surtout pour les centaines de millions de joueurs et de supporters qui aiment le football. D’ici là, nous devons tout faire pour coopérer dans le cadre des enquêtes en cours – en externe comme en interne – pour que les coupables de malversations soient identifiés et sanctionnés. Nous lançons ainsi un message fort indiquant que ceux qui gouvernent le football doivent être à la hauteur de la tâche qui leur a été confiée. Il en va de notre responsabilité de donner au nouveau Président de la FIFA tous les moyens de réussir à restaurer la confiance et à changer l’image de la FIFA. Grâce à la popularité de la Coupe du Monde de la FIFA™ nous avons pu faire tant de choses pour le développement du football mondial. Afin de poursuivre sur cette voie, il est essentiel de prendre aujourd’hui des décisions strictes et commencer ainsi à poser des fondations solides qui garantiront un avenir meilleur à la FIFA – et au football. Å Votre Issa Hayatou
T H E F I FA W E E K LY
29
Football breaks down barriers Football builds bridges. It has a unique power to inspire friendship, respect and equality. FIFA’s Say No To Racism campaign is part of our commitment to tackle all forms of discrimination in football. Everyone should have the right to play and enjoy football without fear of discrimination. Say no to racism. For more information visit FIFA.com
TRIBUNE
COUP DE PROJEC TEUR
INFORMATIONS GÉNÉR ALES Pays : Canada Trigramme FIFA : CAN Confédération : CONCACAF Continent : Amérique du Nord Capitale : Ottawa
Le roi du Kop Sarah Steiner
Mario Wagner / 2Agenten
P
endant des semaines, l’hypothèse a fait spéculer. Puis, enfin, le contrat a été signé : le 9 octobre, Jürgen Klopp a été présenté comme le nouvel entraîneur de Liverpool. Depuis, Anfield et ses occupants sont sens dessus dessous. Le technicien allemand a déjà ses fans… et, pour les séduire, toute une collection d’articles qui lui est dédiée. Des lunettes, une casquette, une barbe, voilà le personnage de Klopp qui orne des tasses, t-shirts et autres tapis de souris. Les supporters lui ont même déjà consacré une chanson : “The new King of the Kop” (le nouveau roi du Kop) résonnera très bientôt dans les rangs du Kop, la tribune située derrière la porte sud-ouest du stade d’Anfield, où prennent place les supporters les plus fidèles des Reds. Le premier match de Klopp à la tête de l’équipe s’est déroulé non pas devant son public, mais à White Hart Lane, sur le terrain de Tottenham Hotspur. Il s’est achevé sur un nul vierge. Jürgen Klopp était malgré tout satisfait de la prestation de ses hommes. "La pression était énorme. C’est un bon début", a-t-il déclaré après la rencontre. Sur le terrain, on a certes reconnu son pressing important, mais ses joueurs ne semblaient pas encore tout à fait à la hauteur physiquement. L’Allemand a d’ores et déjà fait en sorte que cela change rapidement : il y aura désormais régulièrement trois séances d’entraînement par jour au programme. L’équipe doit accorder toute sa concentration au football. Pour que l’attention des footballeurs ne soit pas détournée, Klopp a interdit aux femmes des joueurs de venir les
voir sur le terrain d’entraînement. Les temps sont durs pour les professionnels de Liverpool. D’abord l’effort, ensuite le réconfort : l’entraîneur y tient. Il faut dire que les fans de Liverpool attendent depuis 25 ans un titre de champion d’Angleterre. Sous l’égide de Jürgen Klopp, le club a maintenant pour objectif d’y remédier. "Arrêtez de douter, commencez à y croire", a d’ailleurs lancé l’entraîneur aux supporters. Avec de telles remarques, l’Allemand est déjà devenu une icône dans son nouveau pays d’adoption et en particulier chez les fans de Liverpool. Il a également reçu d’innombrables félicitations et mots d’encouragement en provenance de son pays natal lors de sa signature avec le célèbre club anglais. Ilkay Gündogan, milieu de terrain de Dortmund, a par exemple complimenté son ancien entraîneur par le biais de Twitter et a même déclaré espérer le revoir en Ligue Europa. Ce qui ne relève pas du domaine de l’impossible puisque, pour le moment, en phase de groupes de la compétition européenne, Dortmund comme Liverpool espèrent décrocher une place pour le tour suivant. Pour que les deux équipes s’affrontent, il faudrait d’abord que l’une des deux finisse en tête de son groupe et l’autre à la deuxième place. Ensuite, c’est le sort qui décidera. Qui sait, peutêtre assistera-t-on alors effectivement à des retrouvailles entres vieilles connaissances… Reste à savoir qui en serait le plus heureux. Å
FAÇADES MARITIMES Superficie : 9 984 670 km² Point culminant : Mont Logan 5 959 m Façade maritime : Océan Atlantique, Océan Pacifique, Océan Arctique
FOOTBALL MASCULIN Classement FIFA : 104e position Coupe du Monde : 1 participation 1986
FOOTBALL FÉMININ Classement FIFA : 11e position Coupe du Monde : 6 participations 1995, 1999, 2003, 2007, 2011, 2015 Meilleure performance : 4e place, 2003
DERNIERS RÉSULTATS Hommes : Canada - Ghana 1:1 13 octobre 2015 Femmes : Angleterre - Canada 2:1 27 juin 2015
INVES TISSEMENTS DE L A FIFA La rubrique hebdomadaire de la rédaction de The FIFA Weekly
Depuis 2003 : 3 800 000 USD T H E F I FA W E E K LY
31
LE MIROIR DU TEMPS
T
H
E
N
Londres, Angleterre
1930
Getty Images
Des ĂŠtudiants de la grande ĂŠcole de Harrow au bord du terrain.
32
T H E F I FA W E E K LY
LE MIROIR DU TEMPS
N
O
W
Elbasan, Albanie
2015
Visar Kryeziu / Keystone / AP
Des supporters albanais se protègent de la pluie.
T H E F I FA W E E K LY
33
L’A R T D U F O O T B A L L
La renaissance de la panenka Ronald Düker
LE S DÉC L AR AT IONS DE L A SEM AINE
“Cette équipe a réuni les Albanais. Elle a maintenant la chance de montrer à tout le monde le vrai visage de l’Albanie, car le football est un aimant puissant. Nous n’aurions jamais cru une telle chose possible. Ça n’arrive pas tous les jours. Tout le pays est fier de ses joueurs.” Edi Rama, Premier ministre albanais, après la qualification de son équipe pour l’EURO 2016
“J’ai toujours aimé nos supporters. Ce qui m’amuse le plus, c’est de les voir enlever leurs vêtements, même quand la température descend de dix degrés en dessous de zéro. Sur le terrain, on meurt de froid mais eux, ils sont torse nu dans les tribunes.”
C
e que la coupole de la cathédrale de Florence est pour l’art de la Renaissance, la panenka l’est pour le plus beau jeu de balle du monde. Revenons d’abord à la coupole. L’architecte Filippo Brunelleschi l’a conçue en 1417. C’est une œuvre monumentale : sa hauteur de 107 mètres équivaut à peu près à la longueur d’un terrain de football, son diamètre de 45 mètres correspondant à la largeur du terrain. Le galbe du dôme se dresse fièrement dans le ciel de Florence, aujourd’hui encore. C’était à l’époque une construction d’un genre tout à fait nouveau. Bâtie sans cintrage la soutenant de l’intérieur, elle repose sur les murs de la cathédrale, ce qui était alors une entreprise extrêmement risquée sur le plan statique, une structure architecturale très osée. Pourtant, cette construction a été très critiquée. En effet, quand on se trouve dans la nef de la cathédrale, on peut à peine apercevoir les détails des fresques magnifiques dont Giorgio Vasari a orné l’intérieur de la coupole. Paradoxalement, ces images du ciel et de l’enfer produisent en outre un effet involontaire : elles font paraître la coupole moins haute et moins imposante vue de l’intérieur que ce qui était souhaité. Malgré tout, elle est toujours là, inchangée depuis des siècles, cette coupole de la cathédrale de Florence : un chef-d’œuvre artistique, une exception, une illusion d’optique, une représentation de l’enfer et du paradis. Tout cela, la panenka l’est aussi, pendant quelques secondes, sur un terrain de football. Elle traduit en quelque sorte cette forme solidement construite en un mouvement dynamique. Le tireur du penalty place la balle. Il fixe le gardien de but. Puis il s’élance et se prépare pour une frappe apparemment puis-
sante. Le reste, c’est de la magie. Le pied touche délicatement le ballon par en dessous. Il l’envoie tout doucement sur une trajectoire qui le fait mourir dans le centre du but. Pour le gardien, c’est la pire humiliation possible. S’il était simplement resté debout, il aurait pu intercepter le cuir des deux mains comme dans un jeu d’enfant. Mais il s’est fait duper et il a fait un mauvais choix. Dans l’attente d’une frappe puissante dans le petit filet, il a plongé rapidement sur le côté. En réalité, le ballon vole si lentement dans les airs qu’un aperçu de l’enfer se dessine devant ses yeux comme au ralenti. Il n’y a pas de retour en arrière possible pour le portier. Cette action doit son nom au milieu de terrain tchèque Antonín Panenka, qui a été le premier à l’expérimenter dans un moment décisif. Sa manière de frapper avait trompé le gardien allemand Sepp Maier aux tirs au but en finale du Championnat d’Europe et scellé la victoire des Tchécoslovaques. Depuis, cette technique a fait de nombreux émules parmi les artistes du ballon rond : Pirlo, Totti, Zidane, Messi, Ibrahimovic ont ainsi déterminé l’issue de plusieurs matches. Cherchaient-ils, à ce moment-là, à humilier le gardien de but adverse ? Nous partirons plutôt du principe que, comme Brunelleschi bien longtemps avant eux, ils voulaient créer un monument de l’art, ce qui est toujours une entreprise risquée : si le portier reste debout et réceptionne la balle qui lui tombe dessus comme une pomme trop mûre, c’est sur le tireur que rejaillit la honte. Comment réussir à dormir après cela ? Il faudrait demander à Andrea Pirlo, cela fait partie de ses nombreux secrets. Car l’Italien a déjà échoué en tentant de réaliser une panenka. Å
Pontus Wernbloom évoque les supporters du CSKA Moscou
“Hier, j’étais à un dîner avec mes deux assistants et quelqu’un m’a demandé une photo. J’ai dû dire non. Toutes les photos atterrissent sur Twitter. Ça donne l’impression que je suis toujours au restaurant ou dans des bars !” Jürgen Klopp, entraîneur de Liverpool
“Les deux dernières semaines ont été atroces à cause de la trêve internationale, qui est arrivée juste après notre défaite contre Swansea. Ça n’affecte pas seulement les joueurs mais aussi l’encadrement et mon cuisinier, Mike. Il participe beaucoup à l’ambiance qui règne dans la cantine.” Louis van Gaal, entraîneur de Manchester United
“Je ne suis pas là pour être populaire. J’essaye de faire du bon travail. J’ai la chance d’avoir ce poste et de représenter le programme pour le football aux États-Unis. Je donne le meilleur de moi-même et je laisse le soin de juger à vous autres ou à tous ceux qui ont envie de s’exprimer. C’est très bien comme ça.” Jürgen Klinsmann, sélectionneur des États-Unis, après la défaite (2:3) de son équipe face au Mexique, en finale de la Coupe de la CONCACAF T H E F I FA W E E K LY
35
FIFA PARTNER
LE TOURNANT
“ Personne ne pipait mot” En 2005, Sami Hyypiä a remporté la Ligue des Champions avec Liverpool face à l’AC Milan. Lors de ce “miracle d’Istanbul”, le Finlandais a appris à ne jamais baisser les bras.
Martin Godwin / The Guardian
T
out footballeur rêve de remporter un jour dans sa carrière la Ligue des Champions. J’ai eu la chance de connaître ce bonheur au cours d’un match de folie et dans un décor de rêve. Cette finale a tout simplement été incroyable. 70 000 spectateurs étaient présents à Istanbul, dans les gradins du stade olympique Atatürk qui, ce soir-là, affichait complet. Un nombre impressionnant de supporters étaient venus de Liverpool pour nous soutenir. La rencontre n’aurait pas pu plus mal commencer pour nous. Au bout de 52 secondes seulement, Maldini a donné l’avantage aux siens. En général, quand tu laisses une équipe italienne faire la course en tête dans un match de ce type, les jeux sont déjà faits. Et lorsque Crespo a marqué deux autres buts pour l’AC Milan juste avant la mi-temps, nous avions déjà quasiment perdu tout espoir. Qui aurait pu imaginer ce qui allait se passer pendant la seconde période ? Au fil des années, de nombreuses rumeurs ont circulé au sujet de la réaction de notre entraîneur Rafael Benítez pendant la pause. En réalité, il régnait un silence de plomb dans les vestiaires. Personne ne pipait mot. La seule chose que nous entendions, c’étaient nos supporters qui chantaient à tue-tête. Benítez a alors dit : “Vous entendez ça ? Ce sont vos supporters, là, dehors. Ils ont fait le déplacement jusqu’ici pour vous voir jouer. Alors pour eux, vous devez donner le meilleur de vous-mêmes. Oubliez la première période, retournez sur la pelouse et concentrez-vous !” Et c’est ce que nous avons fait. Gerrard a marqué très vite le premier but, suivi deux minutes plus tard par Šmicer. À ce moment-là, nous avions tous compris que le match pouvait encore tourner à notre avantage. Six minutes seulement après le 1:3, Xabi Alonso a égalisé. Dida a réussi à repousser son penalty, mais la reprise, elle, est rentrée.
Avant cette rencontre, je pensais que le football était un sport plutôt lent, que le dénouement d’un match ne pouvait pas se jouer en quelques minutes. Cette finale de Ligue des Champions m’a montré que j’avais tort, heureusement pour nous ! Je me souviens très bien de la prolongation et de la double parade incroyable de Jerzy Dudek. À mon avis, Chevtchenko luimême ignore comment notre gardien a réussi à repousser ces deux tirs. Mon cœur a bien failli s’arrêter de battre. Mais Dudek nous a permis de rester dans la course. Et il s’est comporté en véritable héros pendant la séance de tirs au but. Il a repoussé deux ballons, dont un tiré de nouveau par Chevtchenko. Les gens ont surnommé ce match le “miracle d’Istanbul”. Je n’oublierai jamais cette soirée. C’est le genre de moments dont on se souvient toute sa vie. Å Propos recueillis par Sarah Steiner
Nom Sami Tuomas Hyypiä Date et lieu de naissance 7 octobre 1973, Porvoo (Finlande) Poste Défenseur Parcours de joueur 1990–1991 Kumu 1992–1995 MyPa 1995–1999 Willem II 1999–2009 Liverpool 2009–2011 Bayer Leverkusen Équipes entraînées 2011–2012 Finlande (adjoint) 2012–2014 Bayer Leverkusen 2014 Brighton & Hove Albion Depuis 2015 FC Zurich Équipe de Finlande 105 sélections, 5 buts
Dans la rubrique “Le Tournant”, de grands noms du football reviennent sur les moments qui ont marqué leur vie. T H E F I FA W E E K LY
37
CLASSEMENT MONDIAL MASCULIN
Leader Entrées dans le Top 10 Sorties du Top 10 Nombre total de matches disputés Équipes avec le plus grand nombre de matches Plus grande progression en termes de points Plus grande progression en termes de places Plus grand recul en termes de points Plus grand recul en termes de places P osition Équipe
+/- Points
Argentine (inchangé) Espagne (6e, plus 5) Roumanie (13e, moins 6) 149 Samoa américaines, Îles Cook, Gabon, Samoa et Tonga (3 matches) Norvège (plus 243) Liberia (plus 65) Roumanie (moins 134) Chypre et ARY Macédoine (moins 28)
P osition Équipe
+/- Points
P osition Équipe
+/- Points
Dernière mise à jour : 1 octobre 2015 P osition Équipe
+/- Points
1 Argentine
0 1419
55 Guinée
8
582
109 Zimbabwe
-1
313
163 Myanmar
-1
147
2 Allemagne
1 1401
55 Japon
3
582
110 Géorgie
37
308
164 Samoa américaines
35
145
3 Belgique
-1 1387
57 Jamaïque
-5
576
111 Botswana
7
305
165 Porto Rico
-13
134
4 Portugal
2 1235
58 Australie
3
567
112 Saint-Kitts-et-Nevis
7
303
166 Îles Cook
39
132
5 Colombie
-1 1228
59 Trinité-et-Tobago
-5
564
113 Burundi
21
302
167 Inde
-12
128
6 Espagne
5 1223
60 RD Congo
5
563
114 Chypre
-28
300
168 Maurice
17
123
7 Brésil
-2 1204
61 Paraguay
-6
552
115 Aruba
22
299
169 Nouvelle-Calédonie
-3
120
8 Pays de Galles
1 1195
62 Mali
-2
546
116 Lituanie
-7
298
170 Timor oriental
-7
118
9 Chili
-1 1177
63 Serbie
3
538
117 Cuba
-4
294
171 Malaisie
-2
111
10 Angleterre
0 1161
64 Finlande
28
534
118 Belize
10
292
171 Indonésie
-6
111
11 Autriche
2 1100
65 Gabon
-2
529
119 République dominicaine
4
290
173 Bhoutan
-9
106
12 Suisse
5 1044
65 Panamá
-6
529
120 Niger
-19
287
174 Dominique
-2
102
13 Roumanie
-6 1042
67 Guinée équatoriale
-5
510
121 Sierra Leone
-16
286
175 Tchad
-4
100
14 Pays-Bas
-2 1004
96
15 République tchèque
5
983
69 Venezuela
16 Croatie
-2
965
67 Bolivie
0
510
122 St-Vincent-et-les-Grenadines
-6
284
176 Maldives
1
-19
501
123 Syrie
-2
283
177 Pakistan
-7
89
70 Émirats arabes unis
0
491
123 Bahreïn
-11
283
178 Îles Vierges américaines
-2
88
17 Italie
-1
962
71 Zambie
3
487
125 Namibie
-14
274
179 Laos
-5
85
18 Slovaquie
-3
936
72 Monténégro
5
470
126 République centrafricaine
42
271
180 Yémen
-5
82
19 Algérie
0
927
73 Afrique du Sud
-1
465
127 Madagascar
-6
262
181 Suriname
20 Uruguay
-2
919
74 Ouzbékistan
2
464
128 Koweït
-1
260
-15
79
182 Bangladesh
-9
77 69
21 Côte d’Ivoire
0
916
75 Ouganda
-4
455
129 RDP Corée
-3
252
183 Chinese Taipei
-4
22 France
2
899
76 Burkina Faso
-3
427
130 Palestine
-11
246
184 Seychelles
8
67
23 Islande
0
882
77 Haïti
10
418
131 Kenya
-15
245
184 Montserrat
-6
67
24 Ukraine
5
874
78 Bulgarie
-10
414
132 ARY Macédoine
-28
239
186 Cambodge
-6
66
25 Ghana
2
849
79 Togo
0
411
132 Moldavie
-8
239
187 Brunei
-5
61
26 Russie
6
845
80 Maroc
5
407
134 Philippines
-9
238
188 Tahiti
-6
60 59
27 Mexique
-1
842
81 RP Chine
3
405
135 Swaziland
0
224
189 Fidji
-8
28 Danemark
-6
835
82 Guatemala
16
401
136 Tanzanie
4
218
190 Népal
-5
51
29 États-Unis
-1
807
83 Antigua-et-Barbuda
22
400
137 Guyana
17
210
191 Sri Lanka
-7
49
30 Bosnie-et-Herzégovine
0
787
84 Soudan
5
399
138 Bermudes
-6
209
191 Îles Caïmans
-4
49
31 Équateur
3
765
85 Irak
-3
396
139 Sainte-Lucie
-8
208
193 Comores
-3
48
-10
396
140 Liban
-7
388
140 Lesotho
32 Albanie
-7
755
85 Îles Féroé
33 Hongrie
4
741
87 Estonie
34 Norvège
-7
201
193 Macao
-6
48
-12
201
193 São Tomé-et-Principe
-3
48
35
739
88 Arabie saoudite
5
384
142 Kazakhstan
3
199
196 Saint-Marin
-3
35
35 Irlande du Nord
6
724
89 Mauritanie
25
379
142 Luxembourg
-1
199
197 Turks et Caicos
-3
33
36 Tunisie
-3
722
89 Honduras
-8
379
144 Soudan du Sud
54
198
197 Îles Salomon
-10
33
37 Turquie
9
717
91 Arménie
-8
377
145 Thaïlande
-8
196
199 Îles Vierges britanniques
-4
27
38 Sénégal
0
713
92 Qatar
2
365
146 Kirghizistan
9
195
200 Tonga
-1
17
39 Iran
1
703
93 Rwanda
-15
364
147 Guinée-Bissau
-5
193
201 Vanuatu
-4
13
40 Écosse
-9
702
94 Salvador
13
363
148 Nouvelle-Zélande
-12
188
202 Érythrée
-1
8
41 Cap-Vert
15
701
95 Liberia
65
360
149 Vietnam
3
187
203 Mongolie
-1
6
42 Costa Rica
-3
691
95 Nicaragua
44
360
150 Afghanistan
-20
183
203 Somalie
-1
6
43 Pologne
-9
680
97 Angola
-9
353
150 Guam
-4
183
205 Andorre
-3
5
44 Grèce
0
676
98 Belarus
-1
350
152 Curaçao
-4
181
206 Djibouti
-1
4
45 Suède
-9
672
99 Jordanie
-8
348
153 Hong Kong
-2
180
206 Papouasie-Nouvelle-Guinée
-1
4
46 Slovénie
-1
662
100 Bénin
15
341
154 Barbade
-10
175
208 Anguilla
0
0
47 Israël
-1
659
101 Malawi
-5
339
155 Turkménistan
-6
172
208 Bahamas
0
0
48 Cameroun
-6
640
102 Oman
-2
338
156 Liechtenstein
-6
170
49 Congo
-7
636
103 Lettonie
-13
335
157 Singapour
0
164
50 Pérou
-2
623
104 Canada
-2
333
157 Malte
3
164
51 Égypte
-2
620
105 Azerbaïdjan
5
328
159 Grenade
-1
159
52 Nigeria
1
600
105 Libye
-7
328
160 Tadjikistan
-2
156
53 République de Corée
4
590
107 Mozambique
-12
327
161 Gambie
-18
154
54 République d’Irlande
-3
587
108 Éthiopie
-5
315
162 Samoa
34
152
38
T H E F I FA W E E K LY
http://fr.fifa.com/worldranking/index.html
PUZZLE
Revue hebdomadaire publiée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA)
Président par intérim Issa Hayatou
1
5 3 4
Secrétaire Général par intérim Markus Kattner
6 6
3
Rédacteur en chef Perikles Monioudis
4
3
7
9
1
7
8
5
7
2
9 8
5
8
4
9
3 2
4
9
5
6
5
8
3
Ont contribué à ce numéro Steve Feekins, Emanuele Giulianelli, Elisa Revuelta, Alejandro Varsky
2 3
Assistante de rédaction Alissa Rosskopf Production Hans-Peter Frei
9
5
1
1 6
4
1
3
3
9
1 8
3
3 7
5
DIFFICILE
4
5
6
Impression Zofinger Tagblatt AG
8
Contact feedback-theweekly@fifa.org
9
Internet www.fifa.com/theweekly
Les opinions exprimées dans The FIFA Weekly ne reflètent pas nécessairement celles de la FIFA.
2
MOYEN
Collaborateurs réguliers Ronald Düker, Matt Falloon, Luigi Garlando, Sven Goldmann, Andreas Jaros, Jordi Punti, David Winner, Roland Zorn
La reproduction des photos et des articles, y compris sous forme d’extraits, est interdite, sauf accord de la rédaction et sous réserve de la mention “The FIFA Weekly, © FIFA 2015”. La rédaction n’a aucune obligation de publier des textes ou des photos non sollicités. La FIFA et le logo FIFA sont des marques déposées par la FIFA. Produit et imprimé en Suisse.
7
8 9
2
4
2
Correction Nena Morf (responsable), Martin Beran, Kristina Rotach
Traduction www.sportstranslations.com
2 1
5
6
Conception artistique Catharina Clajus
Responsables de projet Bernd Fisa, Christian Schaub
8
9
9
Rédaction Alan Schweingruber (rédacteur en chef adjoint), Annette Braun, Sarah Steiner
Mise en page Richie Krönert (responsable), Tobias Benz, Susanne Egli
6
1
Directeur de la Communication et des Affaires publiques Nicolas Maingot (p. i.)
Service photo Peggy Knotz, Lisa Schneider (suppléance 13 Photo)
4
FACILE
1 9
2
8
9
6
7
2
6
9
5
2
7 4
8
8
7
7 9
4
4
1
T H E F I FA W E E K LY
Puzzles courtesy: opensky.ca/sudoku
Éditeur FIFA, FIFA-Strasse 20, Case postale, CH-8044 Zurich Téléphone +41-(0)43-222 7777, Fax +41-(0)43-222 7878
Le but du jeu est de remplir la grille avec des chiffres de 1 à 9, qui ne se trouvent jamais plus d’une fois dans la même ligne, la même colonne ou le même carré de 3x3.
39
FOOTBALL FOR HOPE
Football for Hope témoigne de notre engagement pour bâtir un meilleur avenir à travers le football. Nous avons soutenu à ce jour plus de 550 projets communautaires socialement responsables qui utilisent le football comme outil de développement social afin d’améliorer les conditions de vie et les perspectives d’avenir des jeunes et des communautés dans lesquels ils évoluent. Rendez-vous à la rubrique Développement durable sur FIFA.com pour en savoir plus.