The FIFA Weekly Edition #4

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N° 4, 15 NOVEMBRE 2013

ÉDITION FR ANÇAISE

Fédération Internationale de Football Association – depuis 1904

BARRAGES POUR LA COUPE DU MONDE : DUEL DE SUPERSTARS SEPP BLATTER : NON À L’INTERDICTION DE STADE POUR LES FEMMES FC BARCELONE : AU COMMENCEMENT, IL Y AVAIT UN SUISSE Cinq équipes pour Brésil 2014

Rêves africains

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DANS CE NUMÉRO

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F ootball for Hope en Afrique du Sud Avec l'inauguration du centre d'Alexandra à Johannesburg, l'un des projets les plus importants de la FIFA entre dans sa dernière ligne droite. En tout, 20 établissements de ce type ont ouvert leurs portes à travers tout le pays pour accueillir des jeunes issus de milieux défavorisés.

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Rayo Vallecano Sur la bonne voie : pourquoi le Rayo Vallecano et son entraîneur Paco Jémez ont de bonnes chances de quitter la zone de relégation de la Primera División.

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Entretien Victor Piturca veut emmener la Roumanie en Coupe du Monde, 16 ans après sa dernière qualification. Le football traverse pourtant une grave crise dans son pays mais, à la veille des barrages européens, le technicien affirme : "Nous avons des raisons d'y croire."

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Amérique du Sud 10 membres 5,5 places en Coupe du Monde www.conmebol.com

Cristiano Ronaldo Sourira-t-il aussi face à la Suède ?

Portugal – Suède : Une finale avant l'heure Ronaldo ou Ibrahimovic ? En Coupe du Monde, il ne peut y en avoir qu'un. Les barrages européens nous proposent une confrontation entre deux des meilleurs attaquants du moment.

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L e Président Blatter : Égalité des droits pour les femmes Sur le plan social, politique et religieux, le football est un vecteur de rassemblement. Sepp Blatter attend de l'Iran qu'il montre l'exemple.

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F C Barcelone – L'histoire d'un club de légende Messi, Xavi, Iniesta, le tiki-taka… Le Barça reste une référence en matière de beau jeu. Pourtant, rien de tout cela n'aurait été possible sans un comptable suisse.

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Amérique du Nord et centrale 35 membres 3,5 places en Coupe du Monde www.concacaf.com

S uspense en Afrique Pleins feux sur le continent noir. Les qualifications africaines pour la Coupe du Monde ont été plus mouvementées que jamais. Des favoris comme le Maroc ou l'Afrique du Sud n'ont pas tenu leurs promesses, tandis que le Burkina Faso, l'Éthiopie ou le Cap-Vert se sont invités sur le devant de la scène. Certaines équipes se sont tiré une balle dans le pied en raison d'erreurs administratives. Pour autant, le rêve africain n'est pas mort. Certains l'imaginent même devenir réalité en 2014 au Brésil.

L'hymne de l'Euro 2008 Tout le monde connaît le tube "Seven Nation Army" du groupe White Stripes. Ce que vous ne savez peut-être pas, c'est que la mélodie du refrain est inspirée d'une symphonie écrite en 1881.

Qualifiés

Qualifiés

États-Unis

Brésil (pays hôte)

Costa Rica

Argentine

Honduras

Équateur Chili

Barrage match aller

Colombie

Mexique – Nouvelle-Zélande 5:1 Barrage Match retour le 20 novembre 2013 Uruguay – Jordanie

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" Rester fidèle à soi-même" Jan Ceulemans a refusé une offre de l'AC Milan pour rester à Bruges. L'ancien international belge évoque cette décision, qui ne lui a laissé aucun regret.

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L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

Europe 53 membres 13 places en Coupe du Monde www.uefa.com

Afrique 54 membres 5 places en Coupe du Monde www.cafonline.com

Asie 46 membres 4,5 places en Coupe du Monde www.the-afc.com

Giuseppe Rossi L’homme du moment en Serie A

Océanie 11 membres 0,5 place en Coupe du Monde www.oceaniafootball.com

Les femmes en Iran Le football, vecteur d’ouverture

N° 4, 15 NOVEMBRE 2013

ÉDITION FR ANÇAISE

Fédération Internationale de Football Association – depuis 1904

Zlatan Ibrahimovic Match couperet contre le Portugal

BARRAGES POUR LA COUPE DU MONDE : DUEL DE SUPERSTARS SEPP BLATTER : NON À L’INTERDICTION DE STADE POUR LES FEMMES FC BARCELONE : AU COMMENCEMENT, IL Y AVAIT UN SUISSE Cinq équipes pour Brésil 2014

Rêves africains

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Espoir de l’Afrique En club, Didier Drogba a déjà presque tout gagné. Il veut maintenant briller avec la sélection ivoirienne. Marcello Lippi Triomphe en Ligue des Champions asiatique

Victor Piturca Entraîneur de la Roumanie, face à la crise

Jan Ceulemans Bruges plutôt que Milan

Cover: Marco Grob

Inhalt: Getty Images, Pixathlon, Imago, Keystone

Samuel Eto’o Avec le Cameroun face à la Tunisie

Qualifiés

Barrages aller

Qualifiés

Barrage

Italie

Burkina Faso – Algérie 3:2

Australie

Match retour le 20 novembre

Pays-Bas

Côte d'Ivoire – Sénégal 3:1

Japon

2013

Angleterre

Éthiopie – Nigeria 1:2

Iran

Nouvelle-Zélande – Mexique

Russie

Tunisie – Cameroun 0:0

République de Corée

Belgique

Ghana – Égypte 6:1 Barrage match aller

Suisse Bosnie-Herzegovine

Barrages retour

Allemagne

Algérie – Burkina Faso, le 19 novembre

Espagne

Sénégal – Côte d'Ivoire, le 16 novembre

Jordanien – Uruguay 0:5

Nigeria – Éthiopie, le 16 novembre Barrages les 15 et 19 novembre 2013 Por tugal – Suède

Cameroun – Tunisie, le 17 novembre Égypte – Ghana, le 19 novembre

Ukraine – France Grèce – Roumanie Islande – Croatie

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Only eight countries have ever lifted the FIFA World Cup Trophy.

Yet over 200 have been winners with FIFA. As an organisation with 209 member associations, our responsibilities do not end with the FIFA World Cup™, but extend to safeguarding the Laws of the Game, developing football around the world and bringing hope to those less privileged. Our Football for Hope Centres are one example of how we use the global power of football to build a better future. www.FIFA.com/aboutfifa


À DÉCOUVERT

De faux airs de touriste : Roger Milla s’offre un bain de soleil en Italie en 1990, avant de propulser le Cameroun en quarts de finale.

Du talent, des rêves et une erreur d’orthographe Thomas Renggli

“L

a Confédération Africaine de Football rassemble en tout 54 associations membres. Elle ne compte pourtant que cinq représentants en Coupe du Monde, ce qui me semble très peu”, écrivait le Président de la FIFA Sepp Blatter dans son billet, il y a trois semaines. Il déclenchait ainsi un torrent de réactions. Pour protéger les intérêts de sa propre confédération, le Président de l’UEFA Michel Platini est intervenu dans le débat et a demandé que le nombre de participants à la Coupe du Monde passe à 40.

L’histoire de la présence africaine dans la reine des compétitions est pleine d’errements et de détours, à l’image de la campagne qualificative pour l’édition 2014 au Brésil. Au cours de la compétition préliminaire, neuf équipes ont été sanctionnées pour avoir fait jouer des footballeurs suspendus ou sans licence.

La course à la qualification des sélections africaines était alors un véritable marathon. Elles n’avaient pas de place fixe réservée et devaient se mesurer à un représentant de la Zone Asie/Océanie à l’issue du tournoi continental. Entre 1964 et 1992, l’Afrique du Sud a d’abord été suspendue puis exclue par la FIFA en raison de l’Apartheid. Le Zaïre (aujourd’hui République Démocratique du Congo) a été la première équipe d’Afrique noire à obtenir son billet pour la phase finale. Depuis, la participation de l’Afrique noire au grand rendez-vous mondial s’est certes développée, mais un fossé demeure entre les ambitions de ces équipes et la réalité. Jusqu’à présent, seuls le Cameroun (en 1990), le Sénégal (en 2002) et le Ghana (en 2010) ont atteint les quarts de finale, où ils ont à chaque fois échoué de peu (aux tirs au but pour le Ghana face à l’Uruguay il y a trois ans et demi).

La première participation de l’Afrique au grand rendez-vous mondial, par le biais de

Les scénarios des échecs africains mettent en avant certains éléments : la classe individuelle des

La proposition de Blatter se base sur des faits mathématiques. Cinq places en Coupe du Monde sont réservées à l’Afrique, qui compte en tout 54 fédérations, ce qui est en opposition avec la forte représentation de l’Europe (13 places pour 53 fédérations) et de l’Amérique du Sud (5,5 places pour 10 fédérations) dans l’épreuve suprême.

Getty Images/Allsport

l’Égypte en 1934, avait été favorisée par le retrait de l’équipe de Turquie lors du tournoi préliminaire. Face au seul adversaire restant dans leur groupe, la Palestine, les Égyptiens s’étaient imposés sur un score cumulé sans appel (11:2). L’apparition des Africains en Coupe du Monde se limita toutefois à un passage éclair dans le tour préliminaire. Il fallut ensuite attendre 1970 pour qu’une équipe du Continent Mère, le Maroc, se qualifie pour la phase finale.

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joueurs et leur plaisir de jouer l’ont à chaque fois emporté sur l’efficacité tactique et l’application du schéma de jeu de l’entraîneur. “Le talent africain associé à la discipline asiatique, voilà une combinaison qui produirait un champion du monde”, dit-on souvent dans le football international. L’exemple de Didier Drogba montre ce dont sont capables les Africains quand ils évoluent au sein d’une équipe qui fonctionne. L’Ivoirien de 35 ans a fait partie des figures de proue de Chelsea et compte à son palmarès des triomphes en Premier League, en Coupe d’Angleterre et en Ligue des champions. En Turquie, il a conduit Galatasaray au doublé Coupe-championnat en 2013. Avec la sélection ivoirienne, en revanche, sa participation aux éditions 2006 et 2010 de la Coupe du Monde s’est terminée au premier tour. Deux décennies plus tôt, Roger Milla ensorcelait la planète football. Avec quatre buts, célébrés chacun par une petite danse désormais légendaire, il propulsait le Cameroun en quarts de finale d’Italie 1990. Quatre ans plus tard, il s’illustrait à nouveau aux États-Unis, où il devenait le buteur le plus âgé de l’histoire de la Coupe du Monde en signant une réalisation contre la Russie. Roger Milla est né sous le nom de Roger Miller. Son nom actuel résulte d’une erreur d’écriture de l’officier de l’état civil qui a rempli son acte de naissance. Il ne porte peut-être plus le nom de ses ancêtres, mais il n’en a pas moins marqué l’histoire du football camerounais. Å

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Triple joueur africain de l’année. Le Camerounais Samuel Eto’o n’aura pas la partie facile contre la Tunisie.

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QUALIFIC AT IONS POUR L A COUPE DU MONDE

Héros improbables, contes de fées, descentes aux enfers… les qualifications africaines pour la Coupe du Monde ont été plus agitées que jamais. Les barrages constitueront le chapitre final de cette longue histoire qui a tenu en haleine le public africain, grand amateur de suspense.

SUSPENSE EN AFRIQUE

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Mark Gleeson, Le Cap

Gian Paul Lozza/13Photo

es qualifications africaines pour la Coupe du Monde 2014 au Brésil ont été marquées par la faillite de quelques poids lourds du continent comme l’Afrique du Sud ou le Maroc, mais aussi par d’étonnantes erreurs administratives qui auraient pu coûter cher à l’Éthiopie et au Burkina Faso. Ces mésaventures ne sauraient pourtant nous faire oublier que ces deux années de compétition ont aussi été l’occasion d’assister à de beaux moments de football, à de nombreuses surprises et de découvrir de nouveaux candidats à la qualification. Une fois de plus, le suspense était au rendez-vous. Mais commençons par le commencement. L’Afrique du Sud au placard Sur les 54 associations membres présentes sur la ligne de départ, cinq seulement effectueront le long voyage vers le Brésil. Mardi, les noms des heureux élus seront enfin connus. À l’heure actuelle, le risque de voir les cinq qualifiés de l’édition 2010 remettre le couvert au

Brésil en 2014 est bien réel. L’Algérie, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Nigeria avaient tous disputé la dernière Coupe du Monde. Ce club des cinq se retrouve de nouveau en ballottage favorable, même si des pays comme le Burkina Faso (vainqueur 3:2 de l’Algérie) et la Tunisie (tenue en échec 0:0 par le Cameroun) entretiennent de légitimes espoirs de qualification. Au vu de cette situation, on pourrait conclure à un statu quo de la hiérarchie sur le Continent Mère. Pourtant, ces qualifications se sont révélées pour le moins chaotiques pour certaines nations censées tenir le haut du pavé. Pays organisateur de la dernière édition, l’Afrique du Sud fait partie des notables qui n’ont pas passé la phase de groupes, au même titre que le Maroc, qui compte pourtant quatre participations à l’épreuve suprême. Ont également été éliminés avant les doubles confrontations finales la Zambie, victorieuse de la Coupe d’Afrique des Nations 2012 ; le Mali, troisième des CAN 2012 et 2013 ; et la République Démocratique du Congo, qui a encore raté le train, bien avant la dernière phase de groupes cette fois. T H E F I FA W E E K LY

Renaissance éthiopienne Dans le même temps, l’émergence du Burkina Faso, de l’Éthiopie, du Cap-Vert et de la Libye dans cette compétition préliminaire indique que l’ordre établi commence à être bousculé. L’Éthiopie fait partie des nations fondatrices de la Confédération Africaine de Football mais depuis le milieu des années 1970, elle était sur la pente descendante. Au cours des années 2000, le football éthiopien a connu une véritable renaissance, stimulée par un championnat relevé, la passion débordante des supporters et un redressement économique bienvenu. Même si elle ne compte qu’une poignée de joueurs évoluant à l’étranger – les chiffres de l’export restent considérés comme un indicateur de prospérité dans le football africain –, la sélection a affiché un niveau très élevé. Ces bonnes performances s’expliquent en grande partie par un changement d’état d’esprit. “Nos joueurs n’ont pas de complexes. Ils ont joué contre de nombreux professionnels et ils ont compris qu’une fois sur le terrain, c’est du onze contre onze, des duels d’homme à homme, et qu’ils sont capables de battre n’importe qui s’ils travaillent dur”, explique le sélectionneur national Sewnet Bishaw. 7


QUALIFIC AT IONS POUR L A COUPE DU MONDE

Des supporters éthiopiens à Addis-Abeba. Les Antilopes Walya sont en mauvaise posture contre le Nigeria.

Le Burkina Faso, c’est un peu le conte de fées de l’année 2013. Fin 2012, la FIFA lui avait retiré des points après avoir réalisé qu’il avait aligné un joueur non qualifié. Cet incident semblait alors avoir hypothéqué toutes ses chances d’accession à Brésil 2014. Pourtant la Terre des hommes intègres a créé la surprise en prenant la deuxième place de la Coupe d’Afrique des Nations en Afrique du Sud en début d’année. Elle s’est appuyée sur cette dynamique pour la suite des qualifications mondialistes. Grâce à cinq victoires consécutives sur leurs derniers matches, les Burkinabés se sont placés en position de briguer la qualification pour Brésil 2014. Mardi soir, ils affronteront les Algériens à Blida dans le dernier match des qualifications. Ils chercheront à défendre le maigre avantage (3:2) acquis à Ouagadougou le mois dernier. En Afrique, la frontière entre échec et réussite est parfois bien mince. À l’instar du Burkina Faso, l’Éthiopie a survécu à une sanction en cours de campagne. Négligente sur le décompte des cartons jaunes, elle avait aligné un joueur suspendu en juin face au Botswana. Résultat : sa victoire 2:1 avait été transformée en forfait.

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“Nos joueurs n’ont pas de complexes et ils savent qu’ils sont capables de battre n’importe qui s’ils travaillent dur.” Sewnet Bishaw, sélectionneur de l’Éthiopie

Quand le sort s’en mêle Le fait que cinq pays africains aient commis des erreurs similaires est pour le moins effarant, compte tenu de l’absence de précédents en la matière. La Guinée-Équatoriale, le Gabon, le Soudan et le Togo se sont également vus retirer des points suite à des erreurs administratives presque aussi fréquentes que les bourdes que l’on peut attendre de la part des gardiens et défenseurs au cours d’une campagne qualificative de deux ans. L’erreur la plus lourde de conséquences est à mettre sur le compte du Cap-Vert, archipel dont la population dépasse péniblement les 500 000 habitants. Les Tubarões Azuis ont fait jouer le défenseur Fernando Varela lors de leur match de groupe décisif face à la Tunisie alors qu’il était sous le coup d’une suspension pour un carton rouge. T H E F I FA W E E K LY

Les Cap-Verdiens sont allés arracher un glorieux succès 2:0 en Tunisie, la plus grande surprise des qualifications, à n’en pas douter. Malheureusement, ils ont perdu les trois points lorsque leur négligence a été mise au jour. Sans cette erreur, les insulaires auraient eu une chance de devenir le plus petit pays de l’histoire à se qualifier pour la Coupe du Monde. Depuis quelques années, l’essor des outsiders est devenu une constante dans le football africain, où le fossé entre les poids lourds et le reste du peloton ne cesse de se réduire. La Libye fait également partie de ces pays sans grande référence en Coupe du Monde. Malgré l’incertitude autour de la sécurité dans le pays, les Chevaliers de la Méditerranée ont ferraillé jusqu’à la fin de la phase de groupes en décembre, avant


Florian Kalotay/13Photo, Imago

QUALIFIC AT IONS POUR L A COUPE DU MONDE

En route pour la Coupe du Monde. Kevin-Prince Boateng avec l’équipe du Ghana.

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QUALIFIC AT IONS POUR L A COUPE DU MONDE

Le Burkina Faso à la fête. Le gardien Daouda Diakité (en haut) est au cœur de l’action.

“C’est le rêve de participer à la Coupe du Monde qui a soudé notre équipe.” Bob Bradley, sélectionneur de l’Égypte

Ian Walton/Getty Images

d’être devancés par le Cameroun. Ce parcours est d’autant plus honorable que le championnat libyen n’a repris ses droits que récemment, après une pause de deux ans pour cause de guerre civile. Plus dure sera la chute Le football égyptien a également été pénalisé par un climat d’incertitude politique, le gouvernement ayant même interdit l’organisation de matches au Caire. Malgré ces circonstances défavorables, les Pharaons ont été les seuls à boucler la phase de groupes avec un bilan impeccable de six victoires en autant de matches. Le partenariat inédit avec l’entraîneur américain Bob Bradley avait pour but de mettre enfin un terme à l’ignominieuse série d’échecs égyptiens en qualifications pour l’épreuve suprême. 10

“C’est le rêve de participer à la Coupe du Monde qui a soudé notre équipe durant ces deux ans”, a déclaré Bradley. Hélas, après leur sévère défaite 6:1 au Ghana à l’aller, les Égyptiens se retrouvent face à un obstacle quasiinfranchissable. Dominatrice sur la scène africaine, que ce soit avec sa sélection ou avec ses clubs, l’Égypte enchaîne les déboires au niveau international depuis sa dernière apparition en phase finale, lors de l’édition italienne en 1990. Au cours de cette traversée du désert, elle a remporté quatre Coupe d’Afrique des Nations, ce qui constitue un record. Des joueurs comme Ahmed Hassan, Wael Gomaa et Mohamed Aboutrika sont de véritables légendes sur les terrains africains, mais sans participation à la Coupe du Monde, il manquera toujours quelque chose à leurs carrières. T H E F I FA W E E K LY

Les autres déceptions sont venues du Mali, du Maroc et de l’Afrique du Sud. Tous possèdent pléthore de talents dans leurs effectifs, mais n’ont pas affiché la régularité nécessaire pour aller plus loin. Un dicton bien connu dans le monde du football dit que si l’on pouvait allier le talent des Africains à la rigueur des Asiatiques, le reste du monde n’aurait qu’à bien se tenir. Voilà une phrase que les dirigeants de ces trois pays auraient tout intérêt à méditer… Å


FOOTBALL FOR HOPE

Inauguration d’un centre social Un projet de la FIFA est dans sa dernière ligne droite : à Johannesburg, le centre Football for Hope d’Alexandra a été inauguré. L’objectif de la campagne sociale intitulée “20 centres pour 2010” était de créer dans toute l’Afrique 20 centres pour l’éducation, la santé et le football. C’est l’organisation de la Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud qui avait donné l’impulsion nécessaire à ce projet. Le Secrétaire Général de la FIFA Jérôme Valcke a déclaré : “Organiser la première Coupe du Monde de football en Afrique a toujours impliqué pour nous bien plus que la préparation du tournoi. Nous nous sommes engagés à laisser un héritage social durable sur tout le continent africain.” La FIFA est aujourd’hui tout près de tenir sa promesse. Grâce à cette campagne, les centres ont déjà pu offrir des services d’éducation et de santé à plus de 70 000 enfants dans des communautés défavorisées de 16 pays. À Alexandra, l’accent sera mis sur la sensibilisation au VIH/SIDA auprès des jeunes. Å

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LE S CHAMPIONN AT S À L A LOUPE

VU DES TRIBUNES Serie A

L e r e to u r d e Ro s s i Journaliste à la Gazzetta dello

Sport, Luigi Garlando est également l’auteur de nombreux livres pour enfants.

La dernière journée du championnat italien a marqué un retour à la normale. Après son impressionnante série de dix victoires d’affilée, la surprenante Roma de Rudi Garcia a enchaîné sur un deuxième match nul. C’est à domicile et face à un promu, Sassuolo, que l’attaque de la Louve a démontré combien elle souffrait des absences combinées de Totti et Gervinho. La Juventus, championne sortante, a surclassé l’ambitieux Naples de Rafa Benitez (3:0) en s’appuyant sur un football enjoué (super Pogba) et une défense fiable (quatrième match d’affilée sans encaisser de buts). Elle pointe ainsi à une longueur de la tête. Néanmoins, c’est le retour en forme de Giuseppe Rossi qui a le plus enthousiasmé les observateurs. L’attaquant de poche de la Fiorentina a signé un nouveau doublé et atteint 11 buts en 12 journées, ce qui en fait le capocannoniere de la Serie A, largement devant Higuain, Tevez, Balotelli et consorts. Pas mal pour un homme qui voulait profiter de cette saison pour savoir s’il pouvait continuer à jouer au football…

“Cette tendance à ne pas reconnaître ses talents fait partie des principaux défauts du football italien.” Le 26 octobre 2011 face au Real Madrid à Bernabeu, le ligament croisé du genou droit de Rossi cède alors qu’il dispute sa cinquième saison dans les rangs de Villarreal. Opéré le lendemain, il rate la fin de la saison. Le 13 avril 2012, il subit une nouvelle blessure, aux ligaments intérieurs croisés du même genou. Nouvelle opération, synonyme de quatre mois d’arrêt. S’ensuit une troisième intervention chirurgicale, qui l’écarte des terrains pendants six mois supplémentaires. Un calvaire interminable… En janvier 2013, des représentants de la Fiorentina s’envolent vers l’Espagne avec l’objectif de rapatrier l’attaquant. On met 10 millions d’euros sur la table, plus 6 millions de primes. Le club toscan mise sur la guérison totale du joueur, qui a démontré une remarquable force mentale tout au long de cette mésaventure. Aujourd’hui, en voyant

Giuseppe Rossi au sommet du classement des buteurs, la Fiorentina doit se dire qu’elle a gagné son pari. En tout cas, son bon début de saison est sans doute à mettre sur le compte de l’essor de son attaquant. La Viola a eu le courage dont avaient manqué ses adversaires en deux occasions : quand ils ont laissé partir le joueur âgé de 17 ans vers Manchester United et quand ils n’ont pas su le retenir après une première saison parmesane marquée par 9 buts en 19 matches. Cette tendance à ne pas savoir reconnaître ses propres talents fait sans doute partie des principaux défauts du football italien. Aujourd’hui, nous savons enfin ce que vaut Pepito Rossi. C’est un certain Enzo Bearzot, entraîneur de l’Italie championne du monde à Espagne 1982, qui l’a affublé de ce surnom hispanisant. Il a sans doute remarqué des ressemblances avec "son" Rossi, Paolo, dit Pablito, celui qui avait étouffé le Brésil en 1982 avec un légendaire triplé. C’est comme ça que Giuseppe est devenu Pepito.

Gabriele Maltinti/Getty Images

Très bon lors de la Coupe des Confédérations 2009, Pepito Rossi a été lamentablement oublié par Marcello Lippi un an plus tard. Mais le petit attaquant des Abruzzes né aux ÉtatsUnis est parvenu à retrouver la Nazionale, avec laquelle il disputera à 27 ans sa première Coupe du Monde. Au Brésil, le patronyme Rossi évoque encore des cauchemars que Pepito cherchera sans doute à réveiller. Å

La Fiorentina à la fête : auteur d'un doublé, Giuseppe Rossi (le plus à droite) pointe désormais en tête du classement des buteurs de la Serie A. T H E F I FA W E E K LY

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Premier League

Hu m e u r s David Winner est un écrivain et journaliste basé à Londres. Sa bibliographie dans le football comprend notamment Brilliant Orange et Dennis Bergkamp: “Stillness and Speed”.

Il y a un siècle environ, alors que le football était en train de conquérir le cœur industriel de l’Angleterre, un phénomène curieux a commencé à apparaître. Lorsque l’équipe locale gagnait, la production dans les moulins, usines et chantiers navals des alentours augmentait ; quand elle perdait, la productivité baissait. Le pouvoir du football de changer les humeurs n’est pas moins fort aujourd’hui, à ceci près qu’il a pris une autre dimension géographique. Les personnes qui ont suivi le match entre Manchester United et Arsenal sur Twitter peuvent en témoigner. Cette rencontre était la plus attendue depuis le coup d’envoi de la saison en Angleterre. Elle s’est terminée par la défaite du leader (1:0) sur la pelouse des champions en titre, en net regain de forme depuis quelque temps. Pour les fans de Manchester United du monde entier, le moment était donc venu d’exprimer sa joie, en chambrant l’adversaire de préférence. Un membre du groupe officiel des supporters des Red Devils en Malaisie a ainsi déclaré que la performance transparente du milieu de terrain d’Arsenal Mesut Ozil était la preuve même que Manchester United avait eu raison de ne pas l’engager. Ce fan n’a pas caché sa joie lorsque l’ancien capitaine d’Arsenal Robin van Persie a inscrit pour United ce qui devait être le but de la victoire : “yeehhhhhaaaaa!!”, a-t-il tweeté à la mi-temps. En Indonésie, Red Miss Devil (“une fille de Manchester United amoureuse à jamais de United”) a montré encore moins de retenue en publiant une photo de la célébration du but de Van Persie avec la légende “GROAAAAAARRRRRRRRR!!!”, avant d’ajouter “Roaaaarrrrrrrrr comme un tigre!!!!”, “Menaaaaaaaaang!!!!” et “Yippieeeee!!”.

Soulagement : Rooney congratule son coéquipier Van Persie après un but aussi décisif qu'important.

“pas été assez bon” et que personnellement, il avait besoin de “décompresser” après ce match. “Ma plus grande déception est que dans les moments cruciaux, quand ça compte vraiment, nous n’arrivons pas à les battre. Je déteste ça !”

Dépr ime ? Sven Goldmann est spécialiste du football au quotidien Tagesspiegel

À Lagos (Nigeria), une autre partisane d’Arsenal, Rita C. Onwurah, avait commencé sa journée le cœur léger (“Je suis aux anges !”), avant de franchir les paliers émotionnels habituels liés à la défaite : douleur, colère, déni et acceptation. “Je ne vois pas pourquoi je devrais être contrariée par ce match. Arsenal s’est bien défendu mais n’a pas eu de bol. On a été vraiment malchanceux de ne pas marquer.” Dans la soirée, Rita semblait avoir parfaitement digéré la défaite londonienne : “Pas grave, la vie continue, n’est-ce pas ?”, commentait-elle avec philosophie. Il reste à espérer que la vie continue pour tout le monde. “J’AI ENVIE DE MOURIR”, affirmait un fan d’Arsenal dont le pseudonyme est NoÖzilNoParty et le lieu de résidence… inconnu. “Fier d’être un Gooner indonésien. Limogez la direction d’Arsenal. Man.Utd 1 (Fils du Péché) vs 0 ARSENAL”, a lâché un certain BeritaArsenal. Dans un esprit de défi, Berita a mis un terme à sa journée, et non à sa vie espérons-le, en publiant la célèbre photo de la tombe d’un fan qui détestait Manchester United. “Je préfère être ici qu’à Old Trafford”, dit l’épitaphe. Å

Ambiance différente évidemment chez les fans d’Arsenal, dont fait partie Twin Cities Gooner. Lorsque Van Persie a marqué à 15 000 kilomètres de chez lui, cet habitant du Minnesota s’est fendu d’un laconique “Comment ? Non !” Il concédera un peu plus tard qu’Arsenal n’avait 14

Bundesliga

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de Berlin

Il y a tout juste un an, l’international munichois Thomas Müller faisait savoir à la Bundesliga qu’elle pouvait toujours espérer que le Bayern Munich soit atteint d’une dépression automnale, mais “que ce jour n’était pas près d’arriver !” C’était au lendemain de la défaite bavaroise contre le Bayer Leverkusen, la première de la saison. Ce jour-là, les équipes concurrentes, telles que Dortmund ou Schalke 04, avaient entrevu une lueur d’espoir. Peut-être les joueurs du Bayern Munich allaient-ils traverser une crise à l’approche de l’hiver ? La réponse des Munichois ne se fit pas attendre : une victoire 3:0 contre Hambourg, puis un succès 6:1 contre Lille en Ligue des Champions remirent définitivement les pendules à l’heure. D’autres questions ? Et voilà qu’avec les jours qui raccourcissent et la grisaille qui s’installe, la Bundesliga s’interroge à nouveau sur une éventuelle déprime du mois de novembre du Bayern Munich. Mais cette année, le club n’est pas le seul visé. Au centre du débat cette fois, le plus grand, voire même le seul véritable rival des Bavarois : le Borussia Dortmund, actuellement victime d’une petite baisse de moral automnale. Et comme par hasard, ce coup de blues lui tombe dessus juste avant le match contre le Bayern du 23 novembre prochain.


Les joueurs de Dortmund ont une semaine difficile derrière eux. Leur qualification pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions est sérieusement remise en question depuis leur défaite 0:1 contre Arsenal. Trois jours plus tard, ils se laissent surprendre par Wolfsbourg, qui l’emporte 2 :1, creusant ainsi un peu plus leur retard sur le Bayern (4 points). Même en cas de victoire lors de la confrontation entre ces deux titans aux tempéraments si différents, le BVB stagnera à la deuxième place. On a rarement vu Jürgen Klopp aussi déstabilisé, pour ne pas dire désespéré, que pendant le match contre Wolfsbourg. Il s’est à peine emporté au sujet de deux penalties que ses joueurs ont réclamés en vain à l’arbitre. L’air songeur, Klopp a ensuite parlé à mi-voix d’une “mauvaise nouvelle”. Il avait moins à l’esprit la défaite contre Wolfsbourg que la blessure de son arrière central Neven Subotic (rupture du ligament croisé et du ligament latéral du genou droit).

leur match de samedi contre Augsbourg (3:0). L’équipe de Dortmund, elle, doit toujours tout donner. Ce sont les émotions qui la font gagner, l’enthousiasme, le bien-être général qui règne au sein du club. C’est précisément cela qui la prédispose à la dépression dès que la machine s’enraye ou que tout ne va pas comme sur des roulettes. Comme en novembre par exemple, lorsque les jours raccourcissent et que la grisaille s’installe. Å

Primera Division

E t A n c e l ot t i a a p p l au d i P a c o Jordi Puntí est écrivain et auteur de nombreux articles sur le football dans les médias espagnols.

Pour le Serbe, la saison est terminée avant d’avoir véritablement commencé. Quant à Klopp, il perd un joueur phare. Personne de confiance sur le terrain, Subotic sait aussi motiver les troupes dans les vestiaires. Les deux hommes avaient travaillé ensemble à Mayence. Quand Klopp rejoint Dortmund en 2008, la question ne se pose même pas : il met Neven Subotic dans sa valise. Cette blessure constitue donc aujourd’hui un véritable coup dur pour l’entraîneur de Dortmund. À l’image du technicien, l’équipe traverse elle aussi une petite crise d’identité. Lors du duel contre Wolfsbourg, les joueurs ont semblé avoir perdu cette soif de gagner et cette passion qui leur avaient permis l’année dernière de conquérir l’Europe toute entière (à l’exception de la Bavière). Klopp a donné l’impression d’être un peu désemparé lorsqu’il a déclaré que “la semaine passée n’avait pas été un goûter d’anniversaire” et que la distance parcourue par ses joueurs leur demandait beaucoup d’énergie.

John Super/Keystone

De leur côté, les Bavarois sont dans une forme olympique et ont remporté sans trop se fatiguer

“On a rarement vu Jürgen Klopp aussi déstabilisé.”

en abandonnant là aussi la possession (46 % contre 54 %). Et il y a quelques jours, c’est face au Real Madrid que l’on a enregistré le même phénomène. Lors de leur court déplacement à Vallecas, les Merengues se sont certes imposés 3:2, mais la seconde période a été outrageusement dominée par le Rayo, qui s’est créé davantage d’occasions que le Real, a remonté deux buts et obtenu une possession de 59 %. La supériorité a été tellement ahurissante qu’au coup de sifflet final, Carlo Ancelotti est allé applaudir Paco Jémez en reconnaissance du match réalisé par ses protégés.

Après cinq ans d’attente, le FC Barcelone a enfin été dominé dans la possession de balle. C’est arrivé au mois de septembre, lors d’un match de championnat face au Rayo Vallecano, entraîné par Paco Jémez. Certes, le Barça a largement battu l’équipe madrilène sur le score de 4:0, avec trois buts de Pedro et un de Cesc, mais une statistique inhabituelle a laissé un goût d’inachevé : 49 % de possession pour le FC Barcelone et 51 % pour le Rayo Vallecano. Les Blaugranas en étaient à 316 matches officiels disputés sans jamais céder la maîtrise du cuir, précisément depuis le 7 mai 2008, alors que l’équipe était entraînée par Frank Rijkaard. Sous les ères Guardiola et Vilanova, ils n’ont jamais abdiqué la possession, qui constitue la pierre philosophale de leur idéologie. Comme le disait Johan Cruyff, qui n’avait pas son égal pour transformer les évidences en aphorismes, “quand on a le ballon, c’est que l’adversaire ne l’a pas”. Cette défaite symbolique du FC Barcelone a donné lieu aux premières critiques pour son nouvel entraîneur, Tata Martino. Certains observateurs y ont vu le signe avant-coureur d’un changement, les prémices d’un nouveau Barça au jeu plus pragmatique, moins élaboré. Des joueurs comme Xavi ou Iniesta ont tenu à préciser que le style “n’est pas négociable” et que ce n’était qu’un accident. En réalité, tout aurait été plus simple s’ils s’étaient limités à considérer cela comme une victoire du Rayo Vallecano, l’une des équipes les plus joueuses de la Liga.

Cette défaite face au Real Madrid a pourtant relégué le Rayo Vallecano à la dernière position, mais cela n’inquiète pas outre mesure Paco Jémez. Cet ancien défenseur central du Deportivo La Corogne et du Real Saragosse, qui a même porté le maillot de l’équipe nationale, a adopté les préceptes de Guardiola et fait du contrôle du cuir le premier objectif de son projet, avant même les résultats. Les succès ont validé son choix l’année dernière, le Rayo finissant huitième de la Liga, soit le meilleur classement de l’histoire du club de Vallecas, ville situé en périphérie de Madrid. En termes de possession (58,13 % sur l’ensemble de la saison), seules deux équipes ont fait mieux à l’échelle européenne : le FC Barcelone (69,13 %) et le Bayern de Munich (63,62 %). Mais il est à noter que ce club affiche le budget le plus modeste de la Liga, avec 7,5 millions d’euros… “Le plus important est d’offrir du spectacle aux gens, de les réconforter. Comme au théâtre, à l’opéra et dans les stades de football”, a affirmé Jémez dans un entretien accordé au magazine Jotdown. Ces déclarations prennent encore plus de relief quand on connaît le stade du Rayo Vallecano. Ses dimensions en font l’un des plus exigus de l’élite espagnole, ce qui ne favorise pas spécialement le jeu de passes, mais Jémez consacre tous ses efforts à mettre sur pied une équipe capable de créer des occasions de but, avec la conviction que les buts finiront bien arriver. Le week-end dernier, son équipe a d’ailleurs battu à domicile le Celta de Vigo (2:0), équipe dirigée par Luis Enrique, qui s’inspire lui aussi du jeu imaginé par Cruyff et consorts. Mais la possession est allée cette fois au Celta. Å

Trois semaines avant, c’est l’Atlético de Madrid qui avait atomisé le Rayo (5:0), mais T H E F I FA W E E K LY

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L’ I N T E R V I E W

"Ici, il n’y a pas d’infrastructures" Victor Piţurcă veut emmener la Roumanie en Coupe du Monde, seize ans après sa dernière qualification. Malheureusement, le football roumain traverse une crise profonde, qui s’éternise. Comment en sortir ? Pendant des années, les équipes roumaines se sont distinguées en Europe et dans le monde par leur finesse technique. Pourquoi n’est-ce plus le cas aujourd’hui ? Victor Piturca : C’est simple. Nous n’avons plus les joueurs pour pratiquer un tel football.

Comment gérez-vous cette situation ? La force d’une équipe dépend de ses joueurs, mais aussi de son organisation. Puisque nous ne disposons plus de grandes individualités, nous misons davantage sur le collectif. Pour le moment, cette approche nous réussit.

Pourquoi la Roumanie ne produit-elle plus de grands footballeurs ?

À terme, vous risquez de devoir renouveler complètement votre groupe. Quand je suis arrivé il y a deux ans, l’équipe était en déclin. Les dirigeants m’ont demandé une qualification pour l’Euro 2016. J’ai construit une nouvelle équipe, en m’appuyant sur des joueurs qui n’avaient pas vraiment eu leur chance jusque-là. J’ai renforcé le groupe et les résultats ont suivi. Nous avons aussi bénéficié de l’expérience de quelques expatriés, comme Vlad Chiriches (23 ans, Tottenham Hotspur), Bogdan Lobonţ (35 ans, AS Rome) ou Răzvan Raț (32 ans, West Ham United).

Quels sont vos objectifs avec la Roumanie ?

Beaucoup de choses ont changé. Aujourd’hui, les jeunes préfèrent passer du temps devant l’ordinateur. Nous avons perdu toute une génération. Quatre terrains sur cinq ont disparu. Les centres de formation ferment. En Roumanie, les enfants ne jouent plus au football dans les rues.

Une qualification pour la phase finale de la Coupe du Monde au Brésil, même si ça ne figure pas dans mon contrat.

Sur quelles infrastructures pouvez-vous vous appuyer ?

Je n’ai pas changé de caractère en devenant entraîneur. Je cherche toujours à progresser. Je n’ai jamais hérité d’une équipe de rêve. À chaque fois, j’ai dû construire. Après ma première nomination en 1998, j’ai mené la Roumanie à l’Euro 2000. Je suis revenu en 2004 et j’ai qualifié mon pays pour l’Euro 2008. Maintenant, je veux disputer la Coupe du Monde 2014.

Ici, il n’y a pas d’infrastructures. De toute façon, les jeunes n’ont pas envie de s’investir dans le football.

En Allemagne, en France, en Belgique et en Suisse, les joueurs issus de l’immigration sont nombreux en équipe nationale. Cependant, la Roumanie n’est pas un pays d’immigration mais d’émigration. Les jeunes Italiens, Espagnols ou Français d’origine roumaine n’ont-ils donc aucun talent ? Non. Je ne vois aucun joueur susceptible de faire la différence.

Vous venez de vous qualifier pour les barrages. Que vaut réellement votre équipe ? Si nous sommes présents à ce niveau, c’est que nous avons des qualités. Face à la Grèce, nous ne partirons pas battus d’avance. Nous avons également quelques raisons de nous montrer optimistes. Plusieurs de nos internationaux évoluent en Premier League. Malheureusement, les plus jeunes ont encore du chemin à faire. 16

Vous effectuez actuellement votre troisième passage à la tête de l’équipe de Roumanie. Vous avez tout connu avec cette sélection, des hauts comme des bas. Pourquoi avoir rempilé ?

Vous avez effectivement dirigé la Roumanie pendant les qualifications pour l’Euro 2000, mais vous n’étiez plus en fonction au moment de la phase finale. À l’époque, vous êtes entré en conflit avec d’autres groupes d’intérêt au sujet de la présence de certains joueurs en sélection et vous avez été écarté de votre poste. La situation pourrait-elle se reproduire aujourd’hui ? La fédération a payé ses erreurs au prix fort : pendant huit ans, la Roumanie n’a plus disputé de grande compétition internationale. Le président de l’époque, Mircea Sandu, est encore en poste aujourd’hui. Je suis certain qu’il n’agira plus de cette manière. Pour autant, il ne fait aucun doute que de telles T H E F I FA W E E K LY

choses peuvent encore arriver dans le football roumain. Dans ce milieu, il y a beaucoup trop de gens qui ne s’intéressent pas vraiment au football ou au sport en général.

En 1986, vous avez remporté la Coupe d’Europe des clubs champions avec le Steaua Bucarest. Quels souvenirs gardez-vous de cet exploit ? Je n’oublierai jamais ce triomphe. Sous le régime communiste, un club comme le Steaua ne disposait que de faibles moyens financiers. Cela ne nous a pas empêchés de battre Anderlecht, qui était alors un des clubs les plus riches du monde, et le FC Barcelone. Nous avions du talent et nous formions une véritable équipe.

Qu’a représenté ce succès en Roumanie ? C’était fantastique. Des milliers de personnes sont venues nous accueillir à l’aéroport. Beaucoup d’autres auraient fait le déplacement, si elles en avaient eu la possibilité. Nous avons donné de la joie à tout un pays. C’est ce que j’essaie de faire aujourd’hui dans le rôle d’entraîneur national, car la Roumanie est un pays pauvre. Le niveau de vie n’est pas très élevé.

Dans quel état sera le football roumain dans 15 ans ? Il ne faut pas se le cacher, nous avons du pain sur la planche. Il faut obliger les clubs professionnels à ouvrir des centres de formation. Autrement, la situation risque de se dégrader. L’État doit également investir dans des infrastructures sportives. Si rien n’est fait, les problèmes vont s’accumuler.

Qui sera champion du monde l’année prochaine ? L’Argentine, le Brésil, la France, l’Allemagne, les Pays-Bas… Faites votre choix parmi ces cinq-là.

Il n’y aura pas de surprise ? Non, mais la Belgique pourrait faire parler d’elle. Å Propos recueillis par Perikles Monioudis


Nom : Victor Piţurcă Date de naissance : 8 mai 1956 Lieu de naissance : Orodel (Roumanie) Carrière de joueur : 1974–1975 Dinamo Slatina 1975–1977 Universitatea Craiova 1977–1978 Pandurii Targu Jiu 1978–1979 Drobeta-Turnu Severin 1979–1983 Olt Scornicesti 1983–1989 Steaua Bucarest 1989–1990 Racing Club de Lens

Carrière d’entraîneur : 1992 Steaua Bucarest 1994–1995 Universitatea Craiova 1996–1998 Roumanie U-21 1998–1999 Roumanie 2000–2002 Steaua Bucarest 2002–2004 Steaua Bucarest 2004–2009 Roumanie 2010 Steaua Bucarest 2010 Universitatea Craiova

Tom Shaw/FIFA/Getty Images

Depuis 2011 Roumanie

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Le pouvoir de l’anticipation Perikles Monioudis

A

u début de l’été 2013, des milliers de manifestants ont envahi les rues du Brésil afin de protester massivement contre les inégalités sociales. La Coupe des Confédérations et la FIFA ont parfois servi de boucs émissaires. Les médias sérieux, eux, parlent de problèmes sociaux d’une gravité telle qu’aucune fédération sportive ne peut être à l’origine de cette situation.

Emilio Morenatti/AP

Mais sur place, de nombreuses voix continuent de s’élever contre la FIFA et l’accusent d’être à l’origine de l’insatisfaction sociale qui règne dans le pays. Il y a quelques jours, l’ancienne star du football Romário a reproché à la FIFA et au Comité Organisateur Local de la Coupe du Monde (COL) d’être “sans scrupule”. Selon lui, la reine des compétitions permettrait à la FIFA d’empocher 1,2 milliards d’euros et au COL – société privée de la Fédération brésilienne de football financée à 100 % par la FIFA – d’encaisser un bénéfice de près d’un milliard, alors que les dépenses auraient déjà dépassé de plus d’1,5 milliards d’euros la somme initialement prévue. Cela expliquerait que plusieurs projets en matière de trafic urbain aient été rayés du cahier des charges de la Coupe du Monde.

Ces déclarations sont loin de la vérité : la FIFA ne puise en aucun cas dans les fonds publics, mais investit environ 1,5 milliards de dollars dans l’organisation de la Coupe du Monde 2014, ce qui couvre l’ensemble du budget du COL (450 millions). La totalité de cette somme provient de fonds privés découlant de la vente de droits audiovisuels et de marketing. Plus de 850 millions de dollars profiteront directement à l’économie brésilienne et en particulier aux petites et moyennes entreprises de services, principalement dans le domaine de l’informatique et de la logistique, ou seront dépensés pour l’organisation de manifestations et l’hébergement sur place. Le COL n’enregistre aucun bénéfice. Sur Twitter, l’ancien footballeur Romário, aujourd’hui âgé de 47 ans, a déclaré être opposé au “coût excessif de la Coupe du Monde”, mais pas à la Coupe du Monde en elle-même. Sur ce dernier point, il est loin d’être seul. Un sondage réalisé par l’institut brésilien Datafolha a récemment révélé que la population brésilienne était à 90 pour cent favorable à la Coupe du Monde. De son côté, Sponsorship Intelligence a souligné que deux tiers des Brésiliens étaient persuadés que le grand rendez-vous mondial se déroulerait sans encombre. L’ancien Président Lula, à l’origine

du succès de la candidature du Brésil, a récemment déclaré : “Si la septième économie mondiale n’était pas en mesure d’organiser un événement sportif de cette envergure, alors les pays susceptibles de le faire se compteraient sur les doigts d’une seule main à l’avenir.” Le gouvernement brésilien chiffre les investissements réalisés entre 2007 et 2016 pour la Coupe du Monde 2014 et les Jeux Olympiques 2016 à environ 0,15 % du PIB. L’OCDE souligne de son côté que les dépenses brésiliennes en matière d’éducation sont passées de 3,5 % (2000) à 5,6 % (2010). Les sommes investies dans la construction des stades de la Coupe du Monde ne proviennent pas des caisses fédérales mais de la Brazilian Development Bank (BNDES), organisme qui finance des projets d’infrastructure dans le monde entier. À l’issue du tournoi, les douze gérants des stades (neuf opérateurs publics et trois privés) devront rembourser les emprunts contractés auprès de cette banque. À en croire des études menées par Ernst & Young et FGV, les recettes fiscales générées par la Coupe du Monde (9 milliards de dollars) suffiront largement à couvrir la somme investie dans la construction des arènes (3,5 milliards de dollars). Å

Mouvement social. Malgré la grogne, les Brésiliens attendent la Coupe du Monde avec impatience. T H E F I FA W E E K LY

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LE MIROIR DU TEMPS

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Wembley, Londres

1930

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La fièvre du football anglais : Les spectateurs venus assister à la finale de la FA Cup ce 26 avril 1930 remarquent à peine l’aéronef Graf Zeppelin, malgré ses dimensions imposantes (236,6 mètres de long pour 30 mètres d’envergure). En effet, tous les regards sont rivés sur la pelouse, car personne ne veut manquer une miette de la victoire 2:0 d’Arsenal sur Huddersfield.

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LE MIROIR DU TEMPS

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Plaza Colón, Madrid

Denis Doyle/Getty Images

2008 L’Espagne survole les débats : Le 30 juin 2008 à Vienne, Fernando Torres inscrit l’unique but de la victoire espagnole sur l’Allemagne en finale de l’Euro. Réunis à la Plaza Colón, les supporters de la Roja fêtent le premier titre de leur équipe depuis 1964. L’armée de l’air en profite pour ajouter une touche de couleur à cette occasion festive.

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TRIBUNE

L E T O P 11 D E L A S E M A I N E

Les derbys les plus “chauds”

Sans commentaire Thomas Renggli

“U

n match dure 90 minutes”, a souligné un jour le légendaire entraîneur allemand Sepp Herberger. Cette citation mémorable, considérée par certains comme la déclaration du siècle, véhicule pourtant l’une des plus grandes erreurs du football. Aucun arbitre ne se permettrait en effet de mettre un terme à une rencontre par son coup de sifflet après exactement un tour et demi de cadran. Ainsi arrive-t-il occasionnellement que les deux fois 45 minutes préconisées par le règlement durent en réalité 100 minutes. Les sabliers, clepsydres et cadrans solaires de nos ancêtres étaient plus précis que les estimations temporelles des hommes en noir. Quoi qu’il en soit, en principe, la journée de travail d’un footballeur ne s’achève pas sur son dernier tir. Après la rencontre vient le moment d’analyser le match. Cette mission doit être accomplie entre la sortie du terrain et la douche, mais avant la confrontation avec les caméras et les micros. L’objectif est aussi rarement atteint que la cible sur une frappe lointaine. Le résultat laisse donc souvent à désirer. Voici à quoi ressemblent les déclarations de footballeurs, semaine après semaine, dans tous les championnats et dans tous les pays, de Vladivostok à Vancouver et de Perth au Cap Nord : Å “C’était un match équilibré. Ils ont juste été plus efficaces que nous.” Å “Nous n’avons pas été aussi bons que le résultat le laisse penser. Mais personne ne peut nous enlever ces trois points.” Å “Si on met de côté le score, les deux équipes ont fait jeu égal.” Å “ll nous a manqué un petit coup de chance.” Å “Nous prenons les matches les uns après les autres.” Å “Un autre arbitre aurait sifflé penalty dans cette situation.” Å “Je ne réalise pas encore ce qui nous arrive. Je dois prendre du recul.” Å “Le football est parfois cruel.”

Il faut dire que l’interview courte est une forme d’entretien qui, elle aussi, est parfois cruelle. Au niveau intellectuel, les interviewés sont loin d’être au-dessus de tout soupçon, tout comme leurs interlocuteurs. Comme quelqu’un l’a dit un jour avec finesse, les journalistes sont comme les eunuques : ils savent comment cela fonctionne, mais ils n’y arrivent pas. En d’autres termes : une réponse stupide est en règle générale précédée d’une question stupide. Voici quelques exemples sans trucage empruntés à la large couverture médiatique dont bénéficie le beau jeu au quotidien : Å “Vous êtes content d’avoir gagné ?” Å “Ce but décisif encaissé dans les arrêts de jeu vous a fait du mal, non ?” Å “Regrettez-vous d’avoir tiré ce penalty, cinq minutes avant la fin du match ?” Å “Comment vous sentez-vous après cette défaite humiliante ?” Si l’on analyse ces prétendues analyses, on arrive à un résultat qui laisse pantois. Une telle vacuité donne envie de rayer cette étape de la liste des obligations des footballeurs et des techniciens. Milan Šašić, entraîneur de Sarrebruck, club de troisième division allemande, a d’ailleurs envoyé un signal fort dans ce sens en s’adressant ainsi aux journalistes, après le nul 2:2 de son équipe contre Münster : “Je suis désolé, mais je ne commenterai pas le match d’aujourd’hui.” Mais évidemment, tout le monde ne s’en tient pas à ce fameux proverbe plein de sagesse qui dit que “la parole est d’argent, mais le silence est d’or”. Nuançons cependant nos conclusions : il y a bien des footballeurs intelligents (certains sont même supérieurement intelligents) et il y a les autres. Le quotient intellectuel d’un joueur et son revenu sont toutefois deux choses bien différentes. Il n’y a que dans le football amateur que le premier est de toute évidence plus élevé que le second. Å La rubrique hebdomadaire de la rédaction de The FIFA Weekly. T H E F I FA W E E K LY

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Celtic – Rangers : Surnommé Old Firm, le derby de Glasgow opposant le Celtic, club catholique, aux Rangers, protestants, est le miroir des conflits religieux et politiques qui agitent l’Écosse.

2

Boca Juniors – River Plate : El Superclásico. Sans aucun doute le derby le plus chaud du monde. Il reflète également les injustices sociales du pays : Boca représente la classe ouvrière tandis que River Plate attire la population aisée.

3

Galatasaray – Fenerbahçe : Une ville, deux continents. Le stade de Galatasaray est situé dans le quartier européen de Beyoglu ; Fenerbahçe, lui, est installé à Kadiköy, sur la rive asiatique du Bosphore.

4

Partizan Belgrade – Étoile Rouge : Le plus explosif des derbies européens est connu pour la violence de ses supporters. Son histoire constitue elle aussi un sujet brûlant puisque le Partizan a été fondé par le régime militaire.

5

AS Rome – S.S. Lazio : Le plus chaud des derbies italiens. L’AS représente la ville de Rome, tandis que la Lazio rassemble des supporters de toute la région.

6

Liverpool – Everton : Le derby des voisins de palier. En effet, huit cents petits mètres séparent les arènes des deux équipes. D’ailleurs, à l’origine, le stade d’Anfield Road avait été construit pour accueillir les matches d’Everton.

7

Flamengo – Fluminese : C’est dans le légendaire stade Maracanã que se déroule ce derby surnommé Fla-Flu. L’édition de 1963 est suivie par quelque 194 603 spectateurs : un record mondial.

8

Austria Vienne – Rapid Vienne : Le deuxième derby européen en termes de fréquence après l’Old Firm. Les deux équipes se sont déjà affrontées à plus de 400 reprises.

9

Al-Ahly – Zamalek : Le derby cairote attire plus de 100 000 supporters et est suivi à la télévision par des millions de personnes. Le Caire prend alors des allures de villefantôme aux rues désertes.

10

Mohun Bagan – East Bengal FC : Le cricket est certes le sport-roi en Inde, mais les jours de derby, 120 000 fans enflamment les tribunes du stade de Calcutta.

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Sporting Lisbonne – Benfica Lisbonne : En 1907, sept joueurs quittent Benfica pour rejoindre les rangs du Sporting. Une intense rivalité est née. 23


LES BARR AGES

Les artistes Athlétiques, énergiques, puissants : Quand Les retournés de Ronaldo valent toujours le détour.

Ronaldo ou Ibrahimovic : l’une de ces deux stars ne sera pas du voyage au Brésil. Nous avons comparé les deux attaquants à la loupe.

Q

Jordi Punti

uel est le contraire de l’impatience ? Selon les dictionnaires, le calme, la sérénité, voire le bonheur. C’est dans cet état que se trouveront Cristiano Ronaldo et Zlatan Ibrahimovic de vendredi à mardi prochains, lorsqu’ils seront opposés en barrages de la Coupe du Monde, Brésil 2014. Dans l’histoire du football, peu nombreux sont les pays qui s’en sont remis à un seul joueur comme le Portugal et la Suède d’aujourd’hui. Même si le football se joue à onze contre onze, la dépendance des deux sélections à l’égard de leur star respective est telle que le match a tendance à se résumer à un duel personnel. En même temps, l’intérêt généré par cette confrontation tient beaucoup à l’attitude que ces joueurs affichent sur le terrain. Charismatiques, très costauds sur le plan physique, ils mettent souvent leur technique exceptionnelle au service du spectacle. Leur présence aimante caméras et ballons. Mus par un sens très aigu de la compétition, Ronaldo et Zlatan en 24

viennent parfois à dégager une image arrogante et égocentrique qui fascine leurs fans autant qu’elle irrite leurs adversaires. Coutumiers du “Moi, je” dans leurs déclarations à la presse, ils ont tendance, après avoir marqué, à rester immobiles, les bras écartés et la tête haute, l’air de dire “Me voici, admirez-moi !”. Quand ils ratent une occasion en or, ils fixent le ballon, le gardien ou le ciel, comme si tous les habitants de la Terre s’étaient ligués pour contrarier leurs plans. Ce comportement commun qui n’est pas sans rappeler celui d’un félin aux aguets a plutôt tendance à rapprocher CR7 et Ibra qu’à les opposer. Ainsi, même s’il a joué pendant une saison aux côtés de Messi au FC Barcelone, l’on imagine volontiers Ibrahimovic choisir Cristiano Ronaldo lors du vote pour le Ballon d’or. Et vice-versa. Le sociétaire du Real Madrid est aujourd’hui le joueur le mieux payé du monde. Quant au Parisien, il pointe au troisième rang du même classement. Mais ces chiffres revêtent moins d’importance en sélection. Capitaines de leur équipe nationale, tous deux ont compris que leur influence ne suffit pas et qu’ils ont besoin de la complicité de leurs coéquipiers pour triompher individuellement. C’est du donnant­T H E F I FA W E E K LY

-donnant. Dans le Classement mondial de la FIFA, le Portugal occupe le 14e rang et la Suède, le 25e. S’agissant de petits pays, les succès d’Ibrahimovic et de Ronaldo sont vécus comme des événements nationaux. À quoi s’attendre ? Cristiano Ronaldo et Zlatan Ibrahimovic abordent ce rendez-vous dans un état de forme exceptionnel. Tous deux ont signé un coup du chapeau le week-end dernier en club, preuve de leur sérénité et de leur volonté de montrer une dernière fois leur puissance de feu. Face à la Real Sociedad, le Real Madrid s’est imposé 5:1 en profitant de la polyvalence de Ronaldo, qui a marqué sur un centre, sur penalty et sur coup franc, en plus d’envoyer un ballon sur le poteau et d’offrir un but à un coéquipier. Lors de la victoire parisienne 3:1 sur Nice, Ibrahimovic a lui aussi exposé l’étendue de son talent, en faisant trembler les filets au terme d’une action collective, sur penalty et de la tête. Ces performances annoncent un double duel passionnant et équilibré où les penalties pourraient justement jouer un rôle décisif. Le bilan des rencontres entre Ibra et CR7 s’avère très équilibré. Dans la deuxième phase de la


LES BARR AGES

“Si on me désignait comme le meilleur joueur du monde, ça ne me surprendrait pas.”

Âge : 32 ans

Âge :

Matches en Coupe du Monde :

28 ans

5

Matches en Coupe du Monde :

Dernier transfert :

10

Passé de l’AC Milan au Paris Saint-Germain pour 20 millions d’euros en 2012

Formé à : Malmö Anadolu BI

Dernier transfert : Passé de Manchester United au Real Madrid pour 94 millions d’euros en 2009

Buts pour la Suède : Coupe du Monde (0) et qualifications pour la Coupe du Monde (17)

Formé à : CF Andorinha

“Aujourd’hui, la qualité a un prix. Je ne comprends pas les critiques. Plus je gagne d’argent, plus la France reçoit d’impôts.”

Buts pour le Portugal : Coupe du Monde (2) et qualifications pour la Coupe du Monde (11)

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LES BARR AGES

La qualification pourrait se jouer aux tirs au but.

Ligue des Champions 2008/09, Manchester United a vaincu l’Inter de Milan sur un score cumulé de 2:0, avec un but de Ronaldo à Old Trafford. La saison suivante, en Liga, alors que les deux joueurs avaient changé de club, le FC Barcelone et le Real Madrid se sont séparés sur une victoire 1:0 des Catalans grâce à Ibrahimovic. Enfin, en sélection, Suédois et Portugais ont croisé le fer à deux reprises dans le cadre de la compétition préliminaire pour Afrique du Sud 2010 sans réussir à se départager : 0:0 à Porto et 0:0 à Stockholm. Au-delà des qualités individuelles, la victoire sera probablement fonction de l’état d’esprit de chaque collectif et de son aptitude à accompagner des deux stars. Dans ce domaine, la Suède présente un léger avantage. Sa deuxième place obtenue en qualifications derrière la toute-puissante Allemagne traduit une nette amélioration dans le jeu, même si le meilleur exemple reste la victoire en amical sur l’Angleterre (4:2) d’il y a un an, où Ibra avait signé un quadruplé assorti d’un merveilleux but acrobatique qui a fait le tour du monde et lui a valu le surnom du Noureïev du football. En revanche, le deuxième rang du Portugal derrière la Russie a suscité commentaires mélancoliques typique-

Irrésistible : Quand Ibrahimovic se lance vers le but, on a souvent l’impression que rien ne peut l’arrêter.

ment lusitaniens et critiques acerbes sur la faiblesse de l’équipe et de Ronaldo. Mais n’oublions pas qu’après avoir battu la Bosnie-Herzégovine dans les barrages de l’Euro 2012, le Portugal avait atteint les demi-finales de l’épreuve, où il s’était incliné face à l’Espagne aux tirs au but. L’e f fe t p a p i l l o n Pour ajouter au dramatisme, notons qu’il s’agit sans doute de la dernière occasion pour Ibrahimovic et Ronaldo de participer à une Coupe du Monde, ce que les deux joueurs savent parfaitement. A 32 ans, Ibra est un globe-trotter qui a déjà évolué dans les meilleurs clubs du Vieux-Continent. Il pointe à cinq buts du record de l’équipe nationale de Suède et une Coupe du Monde lui donnerait l’occasion de prolonger sa gloire. Cristiano Ronaldo aura 29 ans pendant Brésil 2014, l’âge idéal pour laisser une trace avec le Portugal, ce qui pourrait lui laisser une nouvelle occasion de briller sur la plus prestigieuse des scènes mais avec une influence probablement différente. Et il passerait un très mauvais été s’il devait suivre sur son petit écran les matches qu’il aurait aimé disputer lui-même.

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Ce Portugal - Suède qui laissera déjà l’une de ces deux nations sur le carreau annonce l’imminence de la Coupe du Monde. Il y a quatre ans, la France s’était qualifiée aux dépens de l’Irlande grâce à un but controversé de Henry. Quant à l’Uruguay, il avait décroché in extremis un billet qu’il avait ensuite exploité à fond, en atteignant le dernier carré. À vrai dire, le lancement des barrages déclenche le fameux effet papillon. Tout ce qui se produira les prochains jours entre le Portugal et la Suède, que ce soit avec Ronaldo ou Ibrahimovic, pourrait influer sur la destinée de nombre d’équipes et sur la finale, qui se jouera au Maracaná le 13 juillet prochain à 16h. Ne le ratez pas ! Å

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LE DÉBAT

Le football, vecteur d’ouverture

Offensive féminine : À Téhéran, des Iraniennes fêtent la victoire de leur équipe nationale sur la République de Corée et la qualification pour la Coupe du Monde au Brésil.

Thomas Renggli Zurich, 23 septembre 2013. Au Siège de la FIFA, Jibril Al Rajoub, président de la Fédération palestinienne de football, et son homologue israélien Avi Luzon se sont serré la main et se sont mis d’accord sur un processus de rapprochement comprenant, entre autres, une simplification des transports de personnes et de marchandises. Ce petit pas vers une entente mutuelle n’aurait sans doute jamais pu être franchi sans le pouvoir conciliateur du football. Avec les restrictions appliquées aux déplacements, les footballeurs et footballeuses palestiniens auraient 28

difficilement eu la possibilité de se mesurer à des équipes d’autres pays. La Fédération palestinienne de football a été fondée en 1928. Elle est devenue membre de la FIFA 70 ans plus tard. Pour la Palestine, la porte s’est ainsi ouverte vers l’extérieur. Le premier match de son équipe nationale féminine, le 22 septembre 2005, a eu l’impact d’une révolution culturelle. Honey Thaljieh, l’ancienne capitaine de cette sélection, souligne le rôle positif que peut jouer le sport en termes de mixité et d’acceptation : “Grâce au football, nous avons pu faire tomber des barrières. Cloîtrées derrière des murs en Palestine, entourées de points de contrôle de l’armée, nous avions tout de même une fenêtre sur le monde extérieur grâce à ce sport. Il représentait pour nous une étincelle de joie et un lien humain. Le football nous permettait d’inviter des équipes du monde entier. Nous pouvions bâtir des ponts synonymes de coopération, de tolérance et d’entente.” Les sélections palestiniennes sont aussi le lieu de rencontre des différentes religions. Des chrétiens (ou chrétiennes) y jouent aux cotés de musulmans (ou de musulmanes). Au niveau T H E F I FA W E E K LY

international, il a fallu l’ajustement de l’une des règles du football pour rendre possible ce petit miracle : en 2012, l’International Football Association Board, garant des Lois du Jeu, a levé l’interdiction du port du voile jusqu’en 2014, à titre d’expérience. Le débat à ce sujet avait notamment été lancé par la disqualification de l’équipe féminine d’Iran de la compétition préliminaire du Tournoi Olympique en 2011. Deux ans plus tard, au Québec, une controverse similaire a été provoquée lorsque la fédération locale a interdit à un joueur musulman de porter le turban. La FIFA est intervenue par le biais d’une décision extraordinaire pour faire en sorte que les hommes puissent eux aussi jouer avec un couvre-chef, à condition que le textile ne soit pas une entrave à la sécurité et que les couleurs soient coordonnées à celles de la tenue. Å

Les débats de The FIFA Weekly. Qu’est-ce qui vous interpelle ? De quels sujets aimeriez-vous discuter ? Envoyez vos propositions à : feedback-TheWeekly@fifa.org.

AFP/Atta Kenare

Le football ne peut pas rendre le monde meilleur à lui seul. Mais il agit comme un vecteur d’ouverture sur les terrains politiques et religieux les plus difficiles.


LE DÉBAT

“Je croise chaque jour des personnes issues de diverses cultures. Nos différences disparaissent dès le coup d’envoi. Le football n’est pas seulement bon pour le corps, il fait aussi du bien au cerveau et à l’âme. Il nous aide à surmonter les épreuves que nous traversons. Vive le football !” Fabio Ambrosone, Brescia (Italie)

“Le football reste avant tout une formidable école du respect. Quand on voit la façon dont certains hommes politiques se comportent, il ne faut pas s’étonner de connaître tant de problèmes. En football, il n’y a pas de problèmes relationnels. Les agressions personnelles n’ont pas cours sur le terrain. On joue, on lutte, on crie mais, à la fin, on se serre toujours la main. C’est pour cela que j’aime le football. Quel dommage que tant de gens oublient les leçons de ce sport magnifique. Je rêve de voir l’équipe du Tibet prendre part aux compétitions internationales.” Jigme Ribi, Markham (Tibet)

“Des stades sans femmes ? J’ignorais qu’il existait encore de telles interdictions. De mon point de vue, c’est intolérable. En entendant ça, on a l’impression d’être revenu 300 ans en arrière. Le football rassemble des personnes issues de cultures très différentes. Un interdit de ce type n’a pas sa place à notre époque, quel que soit le pays par lequel il est édicté. Les équipes qui participent au football international doivent respecter certains principes. La présence des femmes dans les stades est une évidence. À titre personnel, je boycotterais les matches en Iran.” Alejandro Muñoz, Sabadell (Espagne)

“Le football connaît actuellement un renouveau en Russie. En tant que supporter, je me réjouis à l’idée que mon pays organise la Coupe du Monde 2018. Toutefois, cette compétition ne profitera pas à tout le monde, il faut en être conscient. Malheureusement, certaines pratiques persistent en Russie. Si une entreprise remporte le marché pour la construction d’infrastructures, elle présente

LE BILLET DU PRÉSIDENT

un budget sur lequel figurent les matériaux les plus chers … et finit par utiliser des pièces bon marché. L’argent économisé est consacré à la corruption. Il ne fait aucun doute que les fonds seraient mieux utilisés s’ils étaient affectés à la construction d’écoles et d’hôpitaux ou à la couverture sociale.” Semen Izemesiev, Rostov (Russie)

“On a l’impression d’être L revenu 300 ans en arrière.” “En Europe centrale, le football féminin est entré dans les mœurs et c’est tant mieux ! L’image de femmes qui pratiqueraient le football uniquement pour affirmer leur indépendance ou faire bouger les choses ne cadre pas avec l’idée que je me fais d’une société moderne.” Viola Ziegler, Zurich (Suisse)

“L’Euro 2012 nous avait fait espérer de grands changements en ce qui concerne le niveau de vie et la qualité des équipements en Ukraine. Personnellement, je ne vois pas la différence. De nouveaux stades ne suffisent pas à transformer le quotidien.” Oksana Galkina, Donetsk (Ukraine)

“Je rêve de voir jouer l’équipe du Tibet.” T H E F I FA W E E K LY

Les mêmes droits pour les hommes et les femmes

a semaine dernière, j’étais en Iran. La Fédération m’avait invité, depuis deux ans déjà. Mais ce n’est qu’à l’occasion de la finale de la Coupe du Monde U-17 aux Émirats Arabes Unis que j’ai pu y faire étape et honorer enfin cette invitation. Le football n’est pas seulement populaire en Iran, il est aussi très performant. L’équipe nationale s’est qualifiée pour la Coupe du Monde 2014 au Brésil. L’Iran avait déjà participé aux éditions 1978 en Argentine et 1998 en France, où la sélection avait battu les ÉtatsUnis 2:1 à Lyon au cours de la phase de groupes. À l’époque, les observateurs avaient salué cette victoire comme un événement historique. Historique, ce serait également le cas d’une décision de l’Iran autorisant les femmes à pénétrer dans l’enceinte des stades de football. Pour le moment, la législation du pays ne le permet pas. Je ne sais pas s’il sera un jour possible de remédier à cette situation intolérable. À l’occasion de ma visite au Président iranien Hassan Rohani et au Président du Parlement Ali Larijani, j’ai abordé ce sujet, avant de me répéter lors de la conférence de presse qui a suivi : en tant que Président de la FIFA, mais aussi en tant que passionné de football, je souhaiterais que les stades soient ouverts à tous. La lutte contre la discrimination s’applique aussi à ce niveau-là : les droits devraient être les mêmes pour les hommes et pour les femmes. Si l’Iran veut se libérer de son isolement, d’autres dialogues devraient être de mise que celui en langage nucléaire avec les pays occidentaux. Pour revenir dans le jeu, le pays pourrait user d’une méthode beaucoup moins spectaculaire : permettre aux femmes de s’acheter un billet pour un match.

Votre Sepp Blatter 29


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LE CL ASSEMENT FIFA Classement Équipe Évolution Points

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Espagne Allemagne Argentine Colombie Belgique Uruguay Suisse Pays-Bas Italie Angleterre

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Brésil Chili États-Unis Portugal Grèce Bosnie-Herzégovine Côte d’Ivoire Croatie Russie Ukraine France Équateur Ghana Mexique Suède Danemark République tchèque Serbie Roumanie Slovénie Costa Rica Algérie Nigeria Honduras Écosse Panamá Venezuela Arménie Pérou Turquie Mali Cap-Vert Hongrie Japon Pays de Galles Islande Norvège Tunisie Paraguay Iran Égypte Burkina Faso Autriche Monténégro Ouzbékistan République de Corée Australie Albanie Cameroun République d'Irlande Libye Afrique du Sud Finlande Sénégal Slovaquie Israël Zambie Guinée Pologne Jordanie Émirats arabes unis Bolivie Sierra Leone Cuba Togo Bulgarie Maroc

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1078 1051 1040 1036 983 925 917 901 874 871 870 862 860 854 850 824 783 778 767 752 744 741 724 720 715 702 692 687 686 670 668 662 636 634 634 633 632 632 613 613 610 598 596 584 582 569 564 563 554 550 540 540 538 530 528 515 513 512 503 502 496 496 493 492 488 487 478

Rang

mai 2013

juin 2013

juillet 2013

août 2013

sept. 2013

oct. 2013

1 -41 -83 -125 -167 -209 1ère place

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hausse du mois

République dominicaine Nouvelle-Zélande Haïti Trinité-et-Tobago Jamaïque Belarus Gabon Ouganda ARY Macédoine RD Congo Azerbaïdjan Salvador Irlande du Nord Congo Oman Angola Bénin Éthiopie Moldavie RP Chine Botswana Estonie Géorgie Arabie saoudite Zimbabwe Lituanie Irak Qatar Liberia RDP Corée République centrafricaine Koweït Niger Canada Guatemala Antigua-et-Barbuda Guyana Mozambique Tadjikistan Lettonie Kenya Guinée équatoriale St-Vincent-et-les-Grenadines Liban Burundi Bahreïn Malawi Turkménistan Nouvelle-Calédonie Luxembourg Namibie Rwanda Tanzanie Suriname Grenade Afghanistan Chypre Kazakhstan Soudan Philippines Sainte-Lucie Gambie Malte Syrie Lesotho Thaïlande Tahiti

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baisse du mois

9 -12 -2 4 -4 -3 -1 -4 -11 4 19 4 -4 1 4 -4 -4 -2 33 2 6 -11 -3 8 -1 9 2 3 8 6 -4 0 -8 -5 -12 -1 16 1 1 -2 0 -21 2 -1 3 -2 -2 0 -31 -1 -1 2 -2 4 -13 -1 0 -3 4 4 0 -3 2 2 6 -4 2

474 470 464 457 456 441 438 431 430 411 407 404 399 394 381 380 378 376 369 365 354 351 350 338 328 323 323 313 312 310 310 307 306 296 294 294 286 282 280 277 274 273 271 267 267 266 263 254 249 247 246 242 242 237 233 223 219 216 215 213 203 202 192 183 183 181 179

145 146 147 148 149 150 151 152 153 154 155 156 157 158 159 160 161 162 162 162 165 166 167 168 169 170 171 171 173 173 175 176 177 178 178 180 181 182 183 183 185 186 186 188 189 190 191 192 193 193 195 196 197 198 199 200 201 202 202 204 204 206 207 207 207

Belize Palestine Saint-Kitts-et-Nevis Hong Kong Myanmar Kirghizistan Vietnam Mauritanie Nicaragua Inde Singapour Tchad Maldives Liechtenstein Porto Rico Malaisie Bermudes Indonésie São Tomé-et-Principe Bangladesh Népal Sri Lanka Laos Pakistan Dominique Curaçao Îles Salomon Guam Barbade Aruba Îles Féroé Chinese Taipei Yémen Samoa Maurice Madagascar Guinée-Bissau Vanuatu Swaziland Mongolie Fidji Samoa américaines Tonga Bahamas Montserrat Comores Îles Vierges américaines Îles Caïmans Brunei Timor oriental Érythrée Seychelles Papouasie-Nouvelle-Guinée Cambodge Îles Vierges britanniques Andorre Somalie Djibouti Îles Cook Soudan du Sud Macao Anguilla Bhoutan Saint-Marin Îles Turks-et-Caicos

0 3 -10 0 13 -6 2 -2 0 1 4 2 -5 -2 1 1 -4 8 1 4 -2 2 5 2 -2 4 -2 4 -22 -8 7 -1 -4 -1 -1 -1 -1 -1 3 2 2 2 2 3 4 3 -1 0 -11 -11 0 0 0 1 -2 0 0 1 1 1 -2 0 0 0 0

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First Love Lieu : R io de Janeiro, Brésil A n n é e : 20 0 5

Photograph by Levon Biss with support from Umbro/RPM

THE FIF FA A W E E K LY

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HISTORIQUE

Et le football arriva à Barcelone

L’attaquant du “Barça” Hans Gamper (2ème en partant de d.) dans son élément (1903).

Beaucoup considèrent le FC Barcelone comme le meilleur club au monde. Il a été fondé il y a 114 ans par un Suisse, à qui la vie en Catalogne n’a pourtant guère réussi.

L

Par Perikles Monioudis

e FC Bâle, champion de Suisse en titre et engagé cette saison en Ligue des Champions, est depuis des années le meilleur club du pays où siège la FIFA. Mais sur la scène eu­ ropéenne, quand les Bâlois entrent sur le terrain dans leurs maillots bleus et rouges, certains se de­ mandent comment le FC Bâle ose arborer les couleurs du grand FC Barcelone. Les Suisses ne sont-ils pas conscients de la différence de niveau ? Un peu de respect envers le meilleur club du monde, serait-ce trop demander ? Ou sont-ce au contraire Neymar et ses coéquipiers qui ont emprunté au FC Bâle ses couleurs ? Cela fait beaucoup de questions en sus­ pens. Car malheureusement, aucun des deux clubs n’est en mesure d’y répondre. Quand on l’interroge sur le choix de sa tenue, le FC Barce­ lone se replie derrière un “On ne sait pas” qui fait office de réponse officielle. Quant au FC 34

Bâle, le sujet ne l’intéresse guère. C’est à celui qui était là en premier que revient le droit de choisir, voilà tout. Les médias bâlois, eux, qua­ lifient l’hypothèse d’un emprunt des Catalans aux Bâlois de légende aux origines improu­ vables. Une chose est sûre en tout cas : le FC Barcelone a bien été fondé par un Suisse. Un footballeur en terre étrangère Aujourd’hui encore, les Catalans rendent toujours hommage à Hans Gamper. Le Zuri­ chois, qui avait joué au FC Bâle de 1896 à 1898, s’est installé un an plus tard à Barcelone, à l’invitation de son oncle et pour des raisons professionnelles. Une semaine après son 22ème anniversaire, le 29 novembre 1899, celui qui avait déjà fondé le FC Excelsior Zurich (un club en bleu et rouge ...) créa le Futbol Club Barcelona, une association protestante dans la métropole catholique. Les tensions religieuses marquèrent dura­ blement le séjour de Hans Gamper (qui finit par adopter le prénom de Joan) sur les bords de la Méditerranée. Lorsque ce protestant convaincu, T H E F I FA W E E K LY

comptable dans une filliale du Crédit Lyonnais et résidant du quartier bourgeois de Sant Gerva­ si voulut s'inscrire au club de gymnastique de Tolosa, il essuya une fin de non-recevoir cinglan­ te de la part du président de l'époque, Jaume Vila. Pour lui, Gamper n'était pas Barcelonais. Vila ne voulait pas d'étrangers et pas de protes­ tants dans son club... et encore moins une équipe de football. En revanche, le Suisse trouva quelques personnes motivées pour jouer au football au club de gymnastique Solé – qui éditait la revue sportive Los Deportes, pour laquelle Gamper écrivit plus tard occasionnellement. Après la publication d’une annonce dans Los Deportes, Gamper fut rejoint par d’autres joueurs. Il les invita à l’assemblée constitutive du FC Barce­ lone. La licence nationale pour le nouveau club fut demandée peu de temps après. L’obtention de celle-ci requérait la nomination d’un président qui fût responsable des finances du club. Gamper n’avait aucune envie de courir après les joueurs pour se faire régler leur cotisa­ tion, il renonça donc dans un premier temps au


HISTORIQUE

Barcelone, 1930 : Enterrement de Gamper.

1898 : Hans Gamper durant sa jeunesse en Suisse.

1961 : Des fans du “Barça” au stade Wankdorf de Berne.

1927 : L’employé de banque Hans Gamper.

1901 : La première équipe du FC Barcelone (Gamper : 3ème en partant de g.)

FC Barcelona/Keystone

poste de président et se contenta d’offrir à l’équipe ses services d’attaquant. Le Suisse était sans aucun doute une fine gâchette ; on dit qu’il inscrivit 120 buts en 51 rencontres. Le Barça fut bientôt confronté à une rude concurrence de la part du FC Catalá, fondé par le même Jaume Vila qui avait fermé la porte au nez de Gamper. De justes noces Cette nouvelle formation, qui disputait au FC Barcelone le statut de club de football le plus ancien de la ville, comptait finalement aussi dans ses rangs des joueurs étrangers : six Écossais pour cinq Catalans. Les Écossais, protestants mais non pratiquants, pouvaient passer pour non croyants ou “quasi catholiques” au FC Català. Gamper comprit alors que ce n’était pas son origine, mais bien sa religion qui l’empêchait de s’intégrer à Barcelone. Seuls des Allemands et des Suisses assistaient en effet au culte protestant. Gamper mit un terme à sa carrière de joueur en 1903, épousa en 1907 la catholique Maria Emma Pilloud et devint ainsi une per-

sonne convenable aux yeux des Barcelonais. En 1908, il fut élu pour la première fois à la présidence du club lorsque son ancien allié, le fier Luis D’Ossó, devenu un fanatique religieux, renonça à transformer le Barça en un club strictement catholique. Il faut dire que le malheureux était préoccupé par des soucis économiques plus graves : le FC Barcelone était passé en quelques années de 198 membres à 34. Pour faire face à l’urgence, Gamper reprit les rênes de la formation et commanda aussitôt cent affiches de match au FC Bâle, dont les couleurs correspondaient à celles du FC Barcelone. Suicide de Gamper Joan Gamper effectua finalement plusieurs périodes à la tête du Barça, la dernière de 1924 à 1925. Celle-ci se termina de manière aussi abrupte que la vie du Suisse. Le dictateur Miguel Primo de Rivera ordonna la fermeture du stade après que des joueurs et des supporters du FC Barcelone eurent sifflé l’hymne espagnol et applaudi l’hymne anglais avant un match. Gamper dut quant à lui se T H E F I FA W E E K LY

tenir à l’écart du club. Cinq ans plus tard, en 1930, il mettait fin à ses jours dans sa maison. Le FC Barcelone fut entraîné dans la guerre civile à partir de 1936. Ses joueurs s’opposèrent aux franquistes, qui fusillèrent le président de l’époque, Josep Sunyol. En 1943, Franco ordonna la défaite de Barcelone face au Real Madrid dans le cadre de la Copa del Generalísimo (1:11). Le nouvel attaquant brésilien de Barcelone Neymar n’aurait pu s’épanouir ni au FC Català, ni au Real Madrid de l’avant et de l’après-guerre. Il a fait récemment ses premiers pas sous le maillot bleu et rouge du Barça à l’occasion du Trophée Joan Gemper. Cette compétition, organisée traditionnellement au début de la saison en hommage au Suisse, a été disputée par des joueurs aussi prestigieux que Diego Armando Maradona (1982), Ronald Koeman (1989), Hristo Stoitchkov (1990) ou encore Ronaldinho et Romario (1993) … autant de footballeurs que le FC Bâle aurait certainement apprécié de compter un jour dans ses rangs. Å 35


THE SOUND OF FOOTBALL

L’ O B J E T

Perikles Monioudis Aujourd’hui, dans le football, un transfert coûteux peut être financé par des sources très différentes. Celui de Gareth Bale, par exemple, est sorti tout droit de la bourse du président du Real Madrid Florentino Pérez. Dans des clubs plus petits, des agents de joueurs et des responsables peuvent mettre la main à la poche sous forme d’une union personnelle ou d’un consortium d’investisseurs.

“Seven Nation Army” Hanspeter Kuenzler

Les origines de certains chants de supporters demeurent mystérieuses. L’air de “Seven Nation Army” des White Stripes est aujourd’ hui bien connu de tous les habitués des stades. Avant l’Euro 2008, Jack et Meg White étaient pourtant de parfaits inconnus en Europe. Depuis 1997, le duo originaire de Detroit s’était mis en tête de trouver le chaînon manquant entre le blues des origines et leurs propres idéaux esthétiques, développés lors de leur passage aux beaux-arts. De son côté, le FC Bruges n’a jamais joué en rouge, blanc et noir – les couleurs caractéristiques des White Stripes. En octobre 2003, les fans du club belge se retrouvent dans un bar de Milan avant un match de Ligue des Champions entre leur équipe et les Rossoneri. Le jukebox joue “Seven Nation Army”, 36

le premier titre de l’album Elephant. Visiblement de bonne humeur, les visiteurs entonnent le refrain à tue-tête. Quelques heures plus tard, Bruges s’impose 1:0 contre l’AC Milan, grâce à un but de Mendoza à la 33ème minute de jeu. Il n’en fallait pas davantage pour que la chanson entre dans la légende. Très vite, la mélodie connaît un immense succès dans les stades. Trois ans plus tard, le FC Bruges affronte l’AS Rome en Coupe UEFA. Notre morceau revient sur les terres qui l’ont vu naître. Il est immédiatement adopté par les tifosi italiens, juste avant la Coupe du Monde en Allemagne. Le triomphe de la Squadra Azzurra propulse à nouveau “Seven Nation Army” sur le devant de la scène. Le titre est omniprésent dans les stades, ce qui conduit l’UEFA à en faire l’hymne officiel de l’Euro 2008. Piètre footballeur (de son propre aveu),

Jack White se sent tout de même honoré : “C’est toujours émouvant de voir les gens s’approprier une chanson et l’élever au rang de standard.” Le compositeur américain doit cependant partager cette distinction avec un autre musicien célèbre. En effet, les fameux “daa da da da da daa daa” qui s’élèvent régulièrement des tribunes rappellent également la cinquième symphonie en si bémol majeur d’Anton Bruckner, composée en 1881. Æ

Aussi incertaines que soient les performances du footballeur après son transfert (il peut être victime d’une baisse de forme ou se blesser), le transfert, lui, est une source de recettes assurée. Dans le cas de joueurs majeurs, le retour sur investissement positif est même très rapide : la vente de maillots est un filon lucratif. C’est ce qui s’est produit récemment pour l’international allemand Mesut Özil. Le maillot d’Arsenal de l’ancien meneur de jeu du Real a connu un succès immédiat et généré des gains à la hauteur du contenu de la bourse de Pérez. Quand le maillot n’était encore qu’un vêtement et pas un textile de haute technologie ou un produit marketing, un certain Luigi Colaussi remporta la Coupe du Monde en France. L’ailier gauche Gino, originaire du Frioul, joua trois matches du tournoi en 1938 et inscrivit trois buts, dont deux en finale contre la Hongrie (4:2). Il portait un maillot bleu orné, à droite de la poitrine, des armoiries de la maison royale de Savoie, l’emblème de la nation des Azzurri. Dans la description de la société de vente aux enchères Christie’s de ce maillot en coton finement tissé, on pouvait lire : “Plusieurs petits trous de mite”. Le maillot a un peu rétréci, mais il conserve une grande valeur. En 2000, près de dix ans après la mort de Gino, il est entré dans la Collection de la FIFA pour environ 20 000 francs suisses. Les répliques des maillots de Bale et d’Özil, elles, rapporteront un grand multiple de cette somme. Å

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LE TOURNANT

“Rester fidèle à soi-même” Jan Ceulemans, détenteur du record de sélections avec la Belgique, a permis aux Diables Rouges d’atteindre la finale de l’Euro 1980 et de se qualifier pour le dernier carré de la Coupe du Monde 1986. Approché par l’AC Milan, il a décliné l’offre, préférant rester dans son club, le Club Bruges.

E

Nom :

nfant, je jouais au basket et au football avec le même enthousiasme. Je ne me disais pas qu’il fallait que j’arrête l’un pour pouvoir continuer l’autre. Mais ces deux activités ont fini par être trop prenantes et, une fois adolescent, j’ai demandé son avis à mon père. Il m’a dit : “Avec le football, tu pourras gagner de l’argent, pas avec le basket.” À partir de ce jour-là, je me suis donc donné à fond sur la pelouse. Certes, à l’époque, le football belge ne permettait pas de devenir riche – ni quasiment aucun autre championnat. Mais c’était suffisant pour gagner sa vie. Je n’avais que 14 ans lorsque j’ai choisi de me consacrer entièrement au foot, je n’étais encore qu’un adolescent et je jouais pour le Lierse SK. Aujourd’hui, il serait inimaginable qu’un garçon arrête l’école comme ça. À 16 ans, j’ai signé mon premier contrat pro et, en 1974/75, j’ai fait mes débuts en première division. Quatre saisons plus tard, j’avais 21 ans, j’ai saisi l’occasion qui s’offrait à moi de progresser dans le milieu du football et de vivre une nouvelle expérience en signant avec le Club Bruges. J’ai joué 14 ans pour ce club et pour cette ville qui comptent tant pour moi. Aucune offre ne m’a semblé assez alléchante pour quitter cette équipe. Mais je vais y revenir. À Bruges, j’occupais le poste de milieu offensif. Mes coéquipiers et moi avons remporté quatre championnats et deux Coupes de Belgique. Mais malgré ces succès, ce sont les moments que j’ai vécus en équipe nationale qui m’ont le plus marqué. La qualification pour les demi-finales au Mexique, en 1986, en fait partie. Je me souviens de ce tournoi comme si c’était hier. Nous avons perdu le match d’ouverture contre le pays hôte 2:1, puis nous avons gagné sur le même score contre l’Irak et fini par un nul 2:2 contre le Paraguay. Ces trois points nous ont suffi pour nous qualifier. Nous sommes ensuite allés battre l’Union soviétique en prolongation, puis l’Espagne aux tirs au but.

Jan Ceulemans Date de naissance : 28 février 1957 Lieu de naissance : Lierre, Belgique Taille : 1,88 m Sélections en équipe nationale : 96 (record belge) Club : Club Bruges Carrière d’entraîneur : entre autres Club Bruges, actuellement R. Cappellen

Mais en demi-finale, notre bonne étoile nous a abandonnés. Nous nous sommes inclinés 2:0 contre les futurs champions du monde emmenés par Diego Maradona. En revanche, pendant l’Euro 1980 organisé par l’Italie, ce n’est pas seulement la chance qui nous a permis d’aller loin. Nous nous sommes qualifiés pour la finale contre l’Allemagne grâce à deux nuls face à l’Italie et l’Angleterre et une victoire sur l’Espagne. Cette performance compte davantage à mes yeux que la Coupe du Monde 1986. Nous nous sommes imposés face aux meilleures équipes européennes. J’en suis très fier. Guy Thys était notre entraîneur à l'époque. Grâce à lui, j’ai appris qu’il était important de rester fidèle à soi-même. Que vous le croisiez dans la rue ou que vous discutiez avec lui dans les vestiaires avant un match important, Thys était toujours le même homme. Il ne faisait pas semblant. Il était présent en tant que personne, pas seulement en tant que sélectionneur. T H E F I FA W E E K LY

Après l’Euro 1980, des clubs italiens m’ont contacté et j’ai accepté de discuter avec eux. Je me suis même rendu à Milan. Mais j’ai très vite réalisé que j’étais bien trop attaché à Bruges – au club, qui, dès le début, m’avait accordé une confiance énorme, mais aussi à la ville, qui compte parmi les plus belles d’Europe, au paysage magnifique et à la mer toute proche. J’aime me promener, cela m’aide à me ressourcer. Bien sûr, à l’époque, le football ne brassait pas des sommes astronomiques. Je pense qu’aujourd’hui, j’accepterais l’offre de Milan. Mais s’il y a bien une chose que je peux dire avec certitude, c’est qu’à aucun moment, je n’ai regretté d’être resté à Bruges. Å Propos recueillis par Perikles Monioudis

Dans la rubrique “Le Tournant”, de grands noms du football reviennent sur les moments qui ont marqué leur vie. 37


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COUPE MYSTÈRE DE L A FIFA

The FIFA Weekly Revue hebdomadaire publiée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA)

Commençons par deux petites questions, en guise d’échauffement. C’est parti !

Site Internet : www.FIFA.com/TheWeekly Éditeur : FIFA, FIFA-Strasse 20, Postfach, CH-8044 Zurich, Tél. : +41-(0)43-222 7777 Fax : +41-(0)43-222 7878

Il a été capitaine de l’équipe du Brésil, joueur sud­-américain de l’année et il a joué pour…

1

B  K-1933 Qaqortoq L  Neuchâtel Xamax

Président : Joseph S. Blatter

C  Garforth Town AFC S  Aloha Honolulu

Secrétaire Général : Jérôme Valcke Directeur de la Communication et des Affaires publiques : Walter De Gregorio

Un voyage autour du monde organisé par …

2

A  Adidas

O  Coca-Cola

E  Sony

I Emirates

Rédacteur en chef : Thomas Renggli Conception artistique : Markus Nowak

Nous passons aux choses sérieuses. Du sang-froid !

Rédaction : Perikles Monioudis (rédacteur en chef adjoint), Alan Schweingruber, Sarah Steiner Collaborateurs réguliers : Jordi Punti (Barcelone), David Winner (Londres), Hanspeter Kuenzler (Londres), Roland Zorn (Francfort), Sven Goldmann (Berlin), Sérgio Xavier Filho (São Paulo), Luigi Garlando (Milan)

3

Lequel de ces arbitres a donné son nom à un stade (qui a d’ailleurs été utilisé pendant les quali­ fications pour la Coupe du Monde) ? C

D

L

R

Service photo : Peggy Knotz Production : Hans-Peter Frei (directeur), Richie Krönert, Philipp Mahrer, Marianne Crittin, Mirijam Ziegler, Peter Utz, Olivier Honauer

Sur un contre, Gareth Bale effectue un sprint sur 100 mètres à 30 km/h. Malheureusement, l’action ne donne rien. Il parcourt à nouveau 100 mètres pour se replacer, cette fois à une vitesse de 10 km/h. Sur l’aller-retour, quelle est la vitesse moyenne de l’international gallois ?

4

Correction : Nena Morf Ont collaboré à la rédaction de ce numéro : Honey Thaljieh, Dominik Petermann

E  25 km/h

A  20 km/h

T  17,5 km/h

D  15 km/h

Secrétaire de rédaction : Loraine Mcdouall Traduction : Sportstranslations.com Responsables de projet : Bernd Fisa, Christian Schaub

Solution de l’énigme de la semaine précédente : WALK (explications détaillées sur FIFA.com/theweekly). Bonne réflexion !

Impression : Zofinger Tagblatt AG www.ztonline.ch Contact : feedback-TheWeekly@fifa.org La reproduction des photos et des articles, y compris sous forme d’extraits, est interdite, sauf accord de la rédaction et sous réserve de la mention “© The FIFA Weekly, 2013”. La rédaction n’a aucune obligation de publier des textes ou des photos non sollicités. Le logo FIFA est une marque déposée. Produit et imprimé en Suisse.

Faites-nous parvenir vos réponses le 20 novembre 2013 au plus tard à feedback­TheWeekly@fifa.org. Les concurrents qui auront correctement répondu à toutes les questions jusqu’au 31 décembre 2013 participeront à un grand tirage au sort pour tenter de remporter deux billets pour assister au Gala FIFA Ballon d’Or 2013, qui aura lieu le 13 janvier 2014. Avant de participer, nous vous invitons à consulter les conditions générales, ainsi que le règlement de la compétition. Vous trouverez toutes les informations utiles à cette adresse : fr.fifa.com/aboutfifa/organisation/the-fifa-weekly/rules.pdf. T H E F I FA W E E K LY

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DEM ANDE Z À L A F IFA !

LE SONDAGE DE L A SEMAINE

Qui remportera le Ballon d’Or 2013 ?

Peter Ackermann, Berne: Je trouve étrange que les joueurs de mon club préféré, l’AC Milan, n’aient qu’une étoile sur leur maillot alors que celui du Bayern Munich en compte quatre. D’où cela vient-il ? Généralement, dans le football, une étoile représente dix titres de champion remportés. Les étoiles affichées par le Bayern Munich sont donc liées au nombre de championnats qu’il a gagnés depuis la création de la Bundesliga. Selon les critères internationaux en vigueur, le Bayern serait le seul club en Allemagne à pouvoir faire figurer des étoiles de champion sur son maillot. Le club bavarois compte en effet 22 couronnes nationales à son palmarès depuis 1964. Pour remédier à cette “injustice”, la Deutsche Fussballliga (DFL) a abaissé le niveau d’exigence et introduit le système suivant : une étoile à partir de trois titres de champion. Deux étoiles à partir de cinq titres. Trois étoiles à partir de dix titres. Et quatre étoiles pour vingt championnats remportés ou plus. Ainsi, le Borussia Mönchengladbach, le Werder Brême, le Borussia Dortmund, le Hambourg SV et le VfB Stuttgart ont eux aussi gagné une place au firmament des clubs de football. Thomas Renggli, rédacteur en chef

Lionel Messi, grimaçant de douleur. La star du Barça est blessé pour la quatrième fois cette saison et sera absent des terrains pendant six à huit semaines. Pour la première fois depuis cinq ans, le prix récompensant le meilleur joueur de l’année risque donc de lui échapper. Envoyez vos réponses à : feedback-TheWeekly@fifa.org

R É S U LTAT S D E L A S E M A I N E D E R N I È R E : Investisseurs étrangers dans le football : fléau ou bénédiction ?

58+42

DU SPEC TACLE EN ALLEM AGNE

56

buts ont été enregistrés par le club allemand d’Hoffenheim sur les douze premiers matches de la saison de la Bundesliga, si l’on comptabilise les 28 buts inscrits et les 28 encaissés par l’équipe. Cette statistique réjouit davantage les amateurs de beau jeu que les fans des clubs adverses. Malgré le spectacle qu’il offre et les sept réalisations signées par le Brésilien Roberto Firmino (en photo), Hoffenheim reste bloqué dans le ventre mou du championnat.

40

BÉNÉDICTION

FLÉAU

42% 58%

7

L’ É T O I L E M O N T A N T E

buts ont été inscrits par le Suédois Valmir Berisha en Coupe du Monde U-17 2013 aux Émirats Arabes Unis. L’attaquant s’est ainsi distingué comme le

LE NOUVE AU MAGA ZINE DE FOOTBALL ANALYSES, REPORTAGES, PHOTOS. The FIFA Weekly paraît tous les vendredis – en version papier et numérique (www. Fifa.com/TheWeekly). En plus de proposer des informations sur les plus grandes stars et les plus beaux buts, le magazine ouvre le jeu vers les lecteurs. Venez participer au débat sur le plus beau sport du monde. ENVOYEZ VOS RÉACTIONS À : feedback-TheWeekly@fifa.org

VAINQUEUR DE L A LIGUE DE S CHAMPIONS

16

meilleur buteur de la

titres remportés, c’est le bilan

compétition. Il a

qu’affiche l’entraîneur italien Marcello

notamment brillé en

Lippi dans le football professionnel.

signant un triplé lors

Après avoir triomphé en champion­

du match pour la

nat et en Ligue des champions de

troisième place contre l’UEFA et obtenu diverses distincl’Argentine (4:1).

tions nationales, il a ajouté le week-

Berisha évolue en

end dernier une nouvelle ligne à son

Suède, sous les

palmarès : il s’est imposé avec le

couleurs d’Halmstad.

champion de Chine en titre,

Pour le moment,

Guangzhou Evergrande, en finale

du moins…

de la Ligue des champions de l’AFC devant le FC Séoul.

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