The FIFA Weekly Edition #6

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N o 6, 29 NOVEMBRE 2013

ÉDITION FR ANÇAISE

Fédération Internationale de Football Association – depuis 1904

Coupe du Monde 2014 : Qui contre qui ?

LOT LE GROS

JIRI DVORAK : LA LUTTE CONTRE LE DOPAGE

GÜNTER NETZER : LE REAL MADRID RESTE UNE LÉGENDE

CHYPRE : LE FOOTBALL EN TRAIT D’UNION W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY


DANS CE NUMÉRO

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Des petites boules, des ballons et des étoiles À 219 jours de la finale de la Coupe du Monde, des jalons vont être posés au Brésil. Non par des actions spectaculaires et des tirs incroyables, mais par une cérémonie au cours de laquelle sera scellé le destin des équipes. Avant le tirage au sort des groupes, un certain nombre d’éléments sont prévisibles : The FIFA Weekly a demandé à un professeur de mathématiques et à un entraîneur de football le vrai rôle joué par les chiffres et les scénarios possibles. Madame Étoile nous propose en outre son interprétation astrologique et nous dévoile en exclusivité qui triomphera l’été prochain au Brésil.

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Premier League du Nigeria La quadrature du cercle : les meilleurs joueurs ignorent le championnat local et préfèrent aller chercher gloire et fortune plus au nord. Il reste au pays des équipes qui ne sont pas en mesure de briller sur la scène continentale.

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Bundesliga Ce que l’on retient de la rencontre Borussia Dortmund – Bayern Munich, c’est la manière dont Pep Guardiola a géré son équipe pour remporter la victoire et, peut-être, décider déjà de l’issue du championnat.

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Procédures anti-dopage La lutte contre le dopage dans le football a donné lieu à 250 000 contrôles ces huit dernières années. Le Professeur Jiri Dvorak, médecin en chef de la FIFA, nous explique les nouvelles tendances dans ce secteur.

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E n route pour le Brésil À 28 semaines de la Coupe du Monde, revenons sur l’histoire de l’État fédéral de Bahia, qui se retrouvera sous les feux des projecteurs le 6 décembre à l’occasion du tirage au sort final.

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U n championnat commun pour tous les Chypriotes ? Le football est parvenu à faire ce que même les Nations Unies n’ont pas réussi : un accord signé entre les Fédérations chypriote et turco-chypriote suscite l’espoir tangible d’une réunification entre les deux communautés.

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Amérique du Sud 10 membres 5,5 places en Coupe du Monde www.conmebol.com

Roberto Linares 47ème du Classement mondial avec Cuba

“Le football a besoin de pelouses artificielles” Le Président de la FIFA est originaire des montagnes suisses. Le terrain de football de ses rêves était autrefois un petit bout de prairie à Viège. Aujourd’hui, il souligne les atouts du gazon artificiel. C uba a le vent en poupe Les surprises du nouveau Classement mondial FIFA : le Portugal se hisse au cinquième rang, la Belgique descend de six places. C’est Cuba qui fait le plus grand bond en avant, en dépassant 27 équipes.

Dante Racines à Bahia

Qualifiés

Qualifiés

États-Unis

Brésil (pays hôte)

Costa Rica

Argentine

Honduras

Équateur

Mexique

Chili Colombie

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“ Une aura légendaire” Le Real Madrid est-il toujours le club le plus attractif du monde ? Günter Netzer donne sa réponse à un lecteur de Barcelone.

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“J’adorais manger des frites” L e “tournant” dans la vie de Jean-Marie Pfaff : si le Belge est devenu gardien de but, c’est parce que, petit, il était un peu trop gros et que les autres enfants l’ont placé entre les poteaux.

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Amérique du Nord et centrale 35 membres 3,5 places en Coupe du Monde www.concacaf.com

Uruguay

T H E F I FA W E E K LY


L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

Europe 53 membres 13 places en Coupe du Monde www.uefa.com

Afrique 54 membres 5 places en Coupe du Monde www.cafonline.com

Jean-Marie Pfaff Grand moment à l’âge de 5 ans

Asie 46 membres 4,5 places en Coupe du Monde www.the-afc.com

Mario Götze L’homme qui vaut 37 millions d’euros

Océanie 11 membres 0,5 place en Coupe du Monde www.oceaniafootball.com

N o 6, 29 NOVEMBRE 2013

ÉDITION FR ANÇAISE

Fédération Internationale de Football Association – depuis 1904

Coupe du Monde 2014 : Qui contre qui ?

LOT LE GROS

JIRI DVORAK : LA LUTTE CONTRE LE DOPAGE

GÜNTER NETZER : LE REAL MADRID RESTE UNE LÉGENDE

CHYPRE : LE FOOTBALL EN TRAIT D’UNION W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY

Le gros lot Notre couverture revient sur l’un des temps forts de l’année 1989 à Rome : l’actrice italienne Sophia Loren tient le rôle de la main innocente dans le tirage au sort d’Italie 90.

Marinos Satsias Les espoirs de Chypre

Emmanuel Emenike Amoureux de Fenerbahçe et du championnat du Nigeria Steevy Chong Hue Thaiti figure dans notre Top 11

Qualifiés

Qualifiés

Qualifiés

Italie

Algérie

Australie

Pays-Bas

Côte d’Ivoire

Japon

Angleterre

Nigeria

Iran

Russie

Cameroun

République de Corée

Belgique

Ghana

aucune équipe qualifiée

Suisse Bosnie-Herzégovine Allemagne AFP, Imago, Getty Images

Espagne Por tugal France Grèce Croatie

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With Visa you are always welcome in the country of football.

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À DÉCOUVERT

La main innocente et les petites boules chaudes

Le grand-père et le petit-fils : Avant la Coupe du Monde 1938, le sort repose entre les mains de Jules et d’Yves Rimet.

Thomas Renggli

AFP

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onsacrée par deux Oscars, icône de la mode, reine de beauté intemporelle, Sophia Loren a fait rêver la planète entière, plus qu’aucune autre actrice du 20ème siècle. Sur le plan sportif, elle n’a jamais fait mystère de ses préférences : “J’adore le football et j’adore Naples”. Le 9 décembre 1989, à Rome, le destin de l’Italie a reposé entre ses mains. La Figura, comme on l’appelle dans son pays, a en effet procédé au tirage au sort des groupes de la Coupe du Monde 1990. La diva a fait preuve de doigté et assuré à la Squadra Azzurra un premier tour clément face à la Tchécoslovaquie, à l’Autriche et aux ÉtatsUnis. Si bien que les équipes concurrentes ont soupçonné Sophia Loren d’avoir porté des bagues magnétiques lorsqu’elle piochait les boules. Lisez à ce sujet l’histoire amusante des tirages au sort dans la rubrique “Historique” de ce numéro. Des théories du complot sont associées à la cérémonie comme le catenaccio et Giuseppe

Meazza sont indissociables de l’histoire du football italien. L’un des motifs de suspicion les plus récurrents est la température des petites boules : celle-ci pourrait avoir une influence sur le destin, puisqu’elle serait facilement repérable par une main pas si innocente que cela. Avant la Coupe du Monde 1938 en France, personne ne soulevait de telles objections. À cette occasion, la FIFA a mis en scène pour la première fois le tirage au sort, de façon à en faire un événement digne de ce nom. C’est à un jeune garçon, Yves Rimet, le petit-fils du Président de la FIFA Jules Rimet, qu’a incombé la responsabilité de procéder au tirage. Debout sur la table de conférence, Yves tend le bras pour choisir les boules dans l’urne… et devient très populaire en Suède : il offre aux Scandinaves un billet pour les huitièmes de finale. Cela n’aura finalement que peu d’impact sur le déroulement du tournoi. Les Suédois s’inclineront en demi-finale face à la Hongrie et le titre reviendra pour la seconde fois à l’Italie. T H E F I FA W E E K LY

Soixante-seize ans plus tard, la Squadra Azzurra compte de nouveau parmi les favoris dans la course au titre mondial. Mais cette fois, son sort ne repose pas sur les frêles épaules d’un garçon de six ans. Dans la cité balnéaire de Costa do Sauípe, qui servira de cadre au tirage au sort final de la Coupe du Monde 2014 le 6 décembre, le Secrétaire Général de la FIFA sera assisté par des représentants de chacune des huit nations championnes du monde, dont Sir Geoff Hurst pour l’Angleterre, Zidédine Zidane pour la France, Mario Kempes pour l’Argentine, Lothar Matthäus pour l’Allemagne, Cafu pour le Brésil, Fabio Cannavaro pour l’Italie, Fernando Hierro pour l’Espagne et Alcides Ghiggia pour l’Uruguay. Ce dernier risque t outefois d’être considéré par le pays hôte comme un oiseau de mauvais augure plutôt que comme un porte-bonheur. En 1950, il a inscrit le deuxième but de l’Uruguay lors du match décisif contre le Brésil au stade Maracanã (2:1) et frappé le Brésil en plein cœur. Å

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TIR AGE AU SORT

Hasard et chance Astrologie, statistiques, science de l’entraînement… Pour le tirage au sort des groupes de la Coupe du Monde, beaucoup de facteurs sont à prendre en compte. Nous avons passé en revue tous les éléments, de Mercure à Bahia.

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leins feux sur Costa do Sauípe ! Vendredi prochain à 13h, heure locale, cette station balnéaire située sur la côte atlantique du Brésil accueillera le dernier grand événement avant le début de la Coupe du Monde 2014. Deux cent dix-neuf jours avant la finale, 1 300 invités et 1 800 journalistes assisteront au tirage au sort des groupes. Huit représentants d’anciennes équipes championnes du monde sortiront les noms des 32 participants et nous en saurons alors plus quant aux premiers (supposés) vainqueurs et perdants de cette vingtième édition. Les huit nations désignées têtes de série devraient assister au spectacle, organisé dans une salle de 9 000 m², l’esprit relativement serein. L’Espagne, tenante du titre, le Brésil, pays hôte, l’Allemagne, l’Argentine, la Colombie, l’Uruguay, la Belgique et la Suisse se trouvent dans une position confortable. Ces deux dernières équipes ont créé la surprise en Europe et profitent de circonstances favorables. Si 6

l’actuel Classement mondial FIFA avait été retenu pour l’établissement des têtes de série (et non celui de mi-octobre) elles ne compteraient pas parmi les heureuses élues. À leurs places, nous retrouverions l’Italie et le Portugal. Lors de ce tirage au sort final, le hasard tient le rôle principal. Mais d’autres aspects influent directement sur les événements. The FIFA Weekly vous propose trois points de vue différents avant le grand rendez-vous du 6 décembre. Le premier nous est livré par Monica Kissling, astrologue de renom. Le deuxième nous vient d’Andreas Heuer, professeur allemand de mathématiques. Le troisième est quant à lui une analyse technique offerte par Fritz Schmid, instructeur de la FIFA. Le règlement et la composition des différents pots limitent cependant quelque peu les effets du hasard. Ils auront même des conséquences directes sur le déroulement sportif du tournoi : “Les chances de voir un outsider soulever le trophée sont ainsi réduites de manière significative”, explique le professeur Heuer. T H E F I FA W E E K LY

L’entraîneur Fritz Schmid détaille pour sa part comment les nations qualifiées travaillent d’arrache-pied avant même le tirage, afin d’être parées à toute éventualité. Les prédictions de Madame Étoile, le surnom de Monica Kissling, leur fourniront peut-être de nouvelles informations. D’après elle, deux pays bénéficient d’une conjoncture particulièrement favorable : la Suisse, qui se trouve dans une configuration positive le 6 décembre, et le Brésil, dont la star Neymar sera favorisée par les astres l’été prochain et “fera certainement une très grande Coupe du Monde”.

Ilustración Wesley Merritt


TIR AGE AU SORT

“Le tirage au sort donnera des groupes particulièrement passionnants !”

Monica Kissling

L’A S T R O L O G U E

Les stars et leurs étoiles Monica Kissling

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a date du tirage au sort est prometteuse. Comment pourrait-il en être autrement ? Uranus, la planète des surprises, se trouve en ascendant Bélier, tandis que Pluton, la planète du pouvoir et de l’influence, est au zénith, au Milieu du Ciel. L’horoscope prévoit un moment fort, conforme à l’importance et au caractère spectaculaire de l’événement. L’accentuation des signes de feu que sont le Bélier et le Sagittaire indique que l’enthousiasme peut être de mise : le tirage au sort donnera des groupes particulièrement passionnants ! Cependant, Mercure, responsable de la clarté, se trouve dans la zone de tension de Neptune, la planète de l’illusion. Cela pourrait fausser l’évaluation des rapports de force et le niveau des équipes pourraient grandement évoluer d’ici l’été 2014. Un ou plusieurs joueurs importants pourraient par exemple devoir déclarer forfait et une équipe actuellement considérée comme favorite potentielle pourrait ainsi connaître une Coupe du Monde plus compliquée que prévue. L’inverse est également possible et, pour résumer, le tournoi sera différent de celui auquel nous nous attendons ! La conjoncture critique de Neptune atténue en quelque sorte l’impact des résultats actuels.

Les astres promettent néanmoins un tirage clément pour la Suisse (sur la base de l’horoscope national) le 6 décembre prochain, comme lors des qualifications. L’horoscope des étoiles Lionel Messi, né sous le signe du Cancer, est une personne sensible, plutôt réservée et disposant d’une fibre sociale. Son ambition sportive et sa volonté sont cependant énormes, son énergie physique semble ne pas avoir de limites et ses prédispositions artistiques se retrouvent incontestablement dans sa faculté à manier le ballon. Les prédictions pour 2014 : les astres sont contradictoires, avec d’un côté de grands succès sportifs, mais de l’autre un risque de blessure accru. Début juillet représente un tournant important à ce sujet. Il serait par exemple possible que Messi manque le début de la compétition, mais il pourrait retrouver les terrains pendant le tournoi et emmener son équipe vers les sommets. Cristiano Ronaldo, né pendant la pleine lune sous le signe du Verseau, possède une personnalité émotive, mais aussi très sensible et impulsive. Il a un très grand esprit de compétition. C’est un battant aux ambitions élevées, qui supporte mal la défaite. T H E F I FA W E E K LY

Les prédictions pour 2014 : les astres signalent des résistances et éventuellement des revirements fâcheux. Plusieurs aspects semblent indiquer que tout ne se passera pas comme il le souhaite. Neymar, né lui aussi sous le signe du Verseau, affiche une personnalité séduisante et un charme froid. Le Brésilien est un fin stratège, qui dispose d’une endurance impressionnante. Il encaisse admirablement bien les coups, qui le rendent même encore plus ambitieux. Les prédictions pour 2014 : la chance ne lui sourira pas si facilement. Il trouvera sur sa route quelques obstacles, mais devrait pouvoir les surmonter. Son horoscope montre une conjoncture de succès puissante et durable. Il fera certainement une très grande Coupe du Monde.

Monica Kissling, alias Madame Étoile, est astrologue et dirige un cabinet de voyance à Zurich (Suisse). 7


TIR AGE AU SORT

“Si on ne veut pas d’un champion du monde accidentel, il faut influencer le tirage au sort.” Andreas Heuer

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TIR AGE AU SORT

LE PRODIGE DES CHIFFRES

Mathématique du hasard Perikles Monioudis

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ndreas Heuer est un amoureux de football. Mieux encore, il combine sa passion avec des recherches concrètes : “D’un point de vue statistique, il nous intéresse de savoir comment identifier et définir de manière optimale les forces d’une équipe. Mais quelles sont les variables avec lesquelles nous pouvons déterminer ces forces ?” Cette question, tout le monde se la pose. Si nous étions capables d’y répondre, les paris sportifs seraient systématiquement gagnants. Le professeur Heuer et son équipe sont cependant parvenus à des résultats tangibles. Avant la dernière Coupe du Monde en Afrique du Sud, ils avaient calculé que la probabilité que le Brésil ou l’Espagne l’emporte était de 43 % (22 % pour les premiers contre 21 % pour les seconds). Ces chiffres tiennent comptent du fait que les calculs pour un tournoi sont complètement différents de ceux nécessaire pour un championnat. Au cours d’un tournoi, les facteurs situationnels prennent plus d’importance. Les inspirations, blessures ou suspensions des joueurs et leurs conséquences pendant un match peuvent décider du sort de celui-ci, mais pas forcément du succès sur une saison entière. En championnat, une équipe doit disputer plus de 30 matches, au lieu des trois matches de

groupes d’une Coupe du Monde. “En trois matches, on peut facilement passer au travers”, explique Andreas Heuer. Une mauvaise performance en championnat est en revanche moins lourde de conséquences. Un plus grand nombre de matches laisse moins de place à l’erreur dans l’évaluation des forces en présence. Le professeur nomme cela “la persistance de la performance”. Ainsi, si l’édition 2010 avait eu lieu sous la forme d’un championnat avec matches aller-retour, la probabilité d’une victoire du Brésil ou de l’Espagne aurait atteint, d’après l’équipe de chercheurs, 85 % ! Cependant, avant une Coupe du Monde, personne ne peut évaluer avec exactitude la force d’une équipe. Mais comment faire pour que les meilleures équipes débutent le tournoi avec les meilleures chances de l’emporter ? “Si on ne veut pas d’un champion du monde accidentel, il faut influencer le tirage au sort”, affirme Heuer. La composition des pots joue ici un rôle important. Elle suit le Classement mondial FIFA. Sans ces pots, tout le monde pourrait rencontrer tout le monde dès la phase de groupes, ce qui réduirait significativement la probabilité de 43 % évoquée plus haut. Les deux favoris auraient en effet pu s’affronter en quarts de finale, par exemple, et l’un d’eux T H E F I FA W E E K LY

aurait alors dû rentrer à la maison. Ce simple fait aurait réduit leurs chances de victoire avant même le match d’ouverture. Dans un championnat, aucune influence n’est nécessaire, puisque toutes les équipes doivent de toute manière se rencontrer. Mais dans le cas d’une Coupe du Monde, il est légitime de se demander si la mise en place de chapeaux est juste, notamment pour les équipes plus faibles. “S’il n’existait aucune règle pour le tirage au sort, les chances de voir un outsider soulever la coupe seraient plus grandes. Il s’agit là d’un problème politico-sportif plutôt que d’un problème statistique”, résume le professeur. Pour les plus petites équipes, il devient de plus en plus difficile de rivaliser. “Les différences s’accentuent et peuvent devenir irréversibles. Cela ne rend pas le football plus attrayant si l’on sait déjà qui va gagner”, conclut Andreas Heuer. De quoi atténuer la magie d’un tirage au sort ?

Andreas Heuer est enseignant-chercheur en chimie physique à l’université de Münster. Sa bibliographie comprend notamment : Le pari parfait, statistiques des matches de football. 321 pages. Weinheim 2012. 9


TIR AGE AU SORT

“À la fédération allemande, jusqu’à 50 étudiants décortiquent la moindre touche de balle d’un adversaire potentiel.” Fritz Schmid

Autor

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TIR AGE AU SORT

L’ E N T R A Î N E U R

Digi-Taka Fritz Schmid

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a participation à une Coupe du Monde entraîne une planification quasiment militaire. Longtemps avant le tirage au sort, toutes les fédérations ont déjà investi énormément de temps dans la préparation, même celles qui ne seront finalement pas du voyage. Si vous ne commencez qu’une fois la qualification acquise, vous allez manquer de temps. Il ne reste également plus beaucoup de choix quant au lieu où prendre ses quartiers. De nombreuses demandes et réservations d’hôtels ont été effectuées il y a plusieurs semaines. La plupart des équipes devraient établir leur camp de base dans la région de São Paolo, Brasilia et Rio, pour des raisons logistiques et climatiques. Dans ce cadre, le tirage au sort revêt une importance particulière : tout le monde espère tomber dans un groupe qui lui évitera de longues heures de vol. Les transferts entre l’hôtel et les villes où auront lieu les matches doivent être aussi simples et courts que possible. C’est pour cela que personne ne veut aller à Manaus : en plus d’un trajet en avion très long, il règne là-bas un climat tropical chaud et humide particulièrement désagréable. Les spécialistes de l’entraînement et les analystes de performances jouent également un rôle non négligeable. Si, en Afrique du Sud,

le principal problème était l’altitude, les experts devront cette fois-ci répondre aux défis proposés par les différences régionales en matière de chaleur et d’humidité. Puisque le calendrier international ne permet pas de longues phases d’acclimatation, il est probable que la plupart des sélections n’arriveront que quelques jours avant le début de la compétition. D’un point de vue sportif, le tirage au sort aura également son importance, surtout pour les équipes qui n’appartiennent pas au gratin mondial. Ainsi, de nombreux concurrents préfèreraient tomber sur la Belgique, la Colombie ou la Suisse dans le pot 1 et ainsi éviter le Brésil, l’Argentine ou l’Espagne. Beaucoup oublient cependant qu’en 2010, le futur vainqueur espagnol n’avait pas su franchir l’obstacle suisse pour son premier match dans la compétition. Une fois le tirage effectué, les fédérations vont définir leur planning. Si une équipe se retrouve dans un groupe comptant une sélection africaine, elle cherchera à organiser un match amical contre une nation du même continent dans les six mois à venir. Celle qui a hérité du Japon tâchera d’affronter la Corée du Sud, et celle qui est tombée sur la Suisse pourra être tentée de se tester contre l’Autriche. Au niveau international, plus personne ne manque d’informations sur un rival éventuel. Grâce aux montagnes de données numériques T H E F I FA W E E K LY

fournies par les banques de statistiques, il est aujourd’hui possible de voir n’importe quel match de n’importe quelle équipe. La Fédération allemande de football fait figure d’experte en la matière et travaille en étroite collaboration avec l’École supérieure du sport de Cologne. Jusqu’à 50 étudiants y décortiquent la moindre touche de balle d’un adversaire potentiel. Chaque fédération peut, de plus, faire appel à un grand réseau d’entraîneurs et d’informateurs dans toutes les confédérations. Il ne faut cependant pas oublier que la plus minutieuse des préparations est parfaitement inutile si l’équipe ne s’entend pas bien, sportivement et humainement. Il suffit de se rappeler de la France en 2002, lors de l’édition sud-coréenne et japonaise. Air France avait affrété une machine avec une cabine individuelle pour chaque joueur. Les Bleus avaient finalement été éliminés dès le premier tour, sans avoir marqué un seul but. Peut-être avaient-ils passé trop de temps à profiter du confort de leurs sièges… Å

Fritz Schmid est instructeur de la FIFA et possède une licence Pro de l’UEFA. Il était dernièrement entraîneur-adjoint au sein de la Fédération autrichienne de football. 11


EVERY GASP EVERY SCREAM EVERY ROAR EVERY DIVE EVERY BALL E V E RY PAS S EVERY CHANCE EVERY STRIKE E V E R Y B E AU T I F U L D E TA I L SHALL BE SEEN SHALL BE HEARD S H A L L B E FE LT

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LE S CHAMPIONN AT S À L A LOUPE

VU DES TRIBUNES Liga México

Le Ka iser de M ic h o a c á n JordÍ Punti est écrivain et auteur de nombreux articles

Pour bien mesurer la gravité de la situation du Mexique, il suffit de comprendre qu’il a joué les cinq derniers matches avec quatre sélectionneurs différents et que le poste est aujourd’hui vacant. Face à la Nouvelle-Zélande, c’est Miguel Herrera, entraîneur du Club América, qui s’est chargé d’assurer l’intérim mais sa mission est déjà finie.

sur le football dans les médias espagnols.

L’écrivain Juan Villoro a récemment souligné que s’il est un aspect qui singularise le football mexicain, c’est bien son “instabilité”. On le constate notamment avec “la spéculation

Le meilleur antidote contre cette instabilité chronique, c’est peut-être le capitaine de cette équipe, Rafael Márquez, revenu au Tri en septembre dernier après un an d’absence. A 34 ans, l’ancien Monégasque a toutes les chances de participer à un quatrième événement mondial. Surnommé le Kaiser de Michoacán de par sa sobriété défensive, la qualité de sa relance et son impeccable jeu de tête, Márquez est aujourd’hui un symbole de l’équipe du Mexique. Il y apporte la tradition et l’expérience d’un joueur qui a beaucoup gagné. Formé par l’Atlas de Guadalajara, où il a débuté à 17 ans, il a rejoint à 20 ans l’AS Monaco. Il a ensuite passé ses meilleures années au FC Barcelone,

AFP

L’équipe du Mexique s’est qualifiée il y a quelques jours pour la Coupe du Monde brésilienne après avoir pris le meilleur sur la Nouvelle-Zélande en barrages. C’est pourtant dans un sale état que les Aztèques avaient atteint la dernière marche, la faute à un parcours erratique marqué par une seule victoire lors des cinq rencontres précédentes. Alors qu’ils s’apprêtaient à plonger dans le vide, ils n’ont dû leur survie qu’à une branche tendue par leur meilleur ennemi. En effet, tandis que le Tri s’inclinait 2:1 au Costa Rica, les États-Unis s’imposaient 3:2 à Panama et lui offraient, du coup, la possibilité de se rendre au Brésil moyennant un détour par l’Océanie.

Au-delà de la débâcle sportive, la possible non-qualification du Tricolor avait mis en émoi le secteur des affaires tant la Coupe du Monde peut générer de ressources directes au Mexique dans les secteurs de la publicité, le sponsoring, les droits de retransmission, les voyages, etc. Selon CNN, le Mexique est le quatrième pays du monde en termes d’affluence aux stades de football, derrière l’Allemagne, l’Angleterre et l’Espagne. Et il convient d’ajouter que six Mexicains sur dix suivent les matches sur leur écran de télévision.

qui découle des transferts” et une tendance certaine à l’épique. Le sélectionneur qui finira par prendre en charge l’équipe pour la Coupe du Monde devra d’ailleurs chercher en priorité une solution au principal problème des Aztèques : intégrer dans le groupe les grands joueurs qui évoluent en Europe, comme Chicharito Hernández, Giovani Dos Santos ou Carlos Vela.

Le sauveur : Rafael Marquez (à g.), qui porte désormais les couleurs de Leon, a fait parler son expérience cœur de la défense mexicaine contre la Nouvelle-Zélande, en barrage intercontinental. T H E F I FA W E E K LY

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avec sept saisons pendant lesquelles il a notamment conquis Frank Rijkaard. L’arrivée conjointe de Guardiola et de Gerard Piqué l’a contraint à s’engager avec les New York Red Bulls, où il a retrouvé Thierry Henry. Le Mexique a toujours fait confiance à ses joueurs les plus fidèles. La réapparition de Márquez en équipe nationale coïncide avec son retour au pays, plus précisément au Club León FC, qu’il a rejoint en janvier dernier. Cette formation fait partie des meubles du championnat du Mexique, mais elle sortait alors d’une longue traversée du désert marquée par dix saisons en deuxième division. Cependant, le projet intégré par Márquez a rapidement pris tournure. Ces jours-ci, León participe aux phases finales après avoir fini à la troisième place du championnat d’ouverture. Márquez n’y est pas toujours titulaire, mais son influence sur l’équipe dépasse largement le cadre du jeu, à la façon d’une légende vivante. Cela lui donnera probablement des idées d’ici à la Coupe du Monde… Å

“L’instabilité est la principale caractéristique des clubs mexicains.” ainsi jamais évolué dans le championnat local et sont directement allées chercher la gloire et la fortune plus au nord.

un généreux apport financier, ce qui a permis à Enyimba d’attirer les meilleurs joueurs évoluant encore au pays.

Dans l’ensemble, cet exode a des répercussions plutôt positives sur l’équipe nationale, qui est championne d’Afrique en titre et peut puiser dans un important réservoir de “légionnaires”. La situation est en revanche plus préoccupante pour la Premier League nigériane (NPL), qui doit en quelque sorte se contenter des miettes. C’est la raison pour laquelle un seul club du pays a remporté jusqu’à présent la Ligue des Champions de la CAF, une compétition qui existe pourtant depuis près de 50 ans.

Entre les gouverneurs des États possédant un club, la rivalité est grande. Le Nigeria est une République fédérale de 36 États, dont la plupart ambitionnent de posséder une équipe en NPL. Mais si autant de joueurs continuent à quitter le pays, concurrencer les meilleurs clubs d’Afrique restera un vœu pieux encore longtemps. Å

Bundesliga allemande

Premier League du Nigeria

R i v a l ité e nt r e go u ve r n e u r s Mark Gleeson est un journaliste et commentateur sud-africain qui vit au Cap.

Selon les estimations les plus fiables, au moins 200 footballeurs nigérians vivent de leur passion à l’étranger. On retrouve des stars comme John Obi Mikel à Chelsea et Victor Moses à Liverpool, mais aussi des joueurs écumant les divisions inférieures aux quatre coins de l’Europe, du Proche-Orient et de l’Asie, bien loin des étoiles de la Premier League, de la Bundesliga ou de la Ligue 1. Depuis que les Stephen Keshi, Rashidi Yekini et autres Jay-Jay Okocha ont marqué les clubs européens de leur empreinte, on observe un flux continu “d’exportations” en provenance du pays le plus peuplé d’Afrique. Les succès réguliers du Nigeria dans les tournois de jeunes organisés par la FIFA ont attiré les dénicheurs de talents étrangers, qui se sont empressés de faire signer les meilleurs éléments. Beaucoup de stars nigérianes n’ont 14

Cet honneur revient au Enyimba International FC, qui a même soulevé le trophée deux fois de suite, en 2003 et 2004. Ces succès n’ont malheureusement eu que peu de répercussions et “l’âge d’or” des clubs nigérians se fait toujours attendre.

“ Un j o l i c o u p ”

Cette année, pas une seule équipe locale n’est parvenue à se qualifier pour la phase de groupes du tournoi continental, qui regroupe les huit derniers participants. Les Kano Pillars et Enyimba ont gagné le droit de représenter leur pays la saison prochaine après avoir terminé aux deux premières places du championnat le mois dernier.

L’argent prend d’abord place sur le banc. Cela ne lui fait pas particulièrement plaisir : l’argent veut jouer, si possible tous les jours et surtout les matches attendus par tout un pays, voire même toute une planète. 207 pays ont retransmis en direct le sommet de la Bundesliga entre le Borussia Dortmund et le Bayern Munich, mais les plus gros actifs ont d’abord dû se contenter de regarder.

Les Pillars y ont défendu leur couronne avec succès, non sans avoir mené un véritable mano a mano avec Enyimba, qu’ils n’ont finalement devancé que d’un petit point. Les deux équipes attendent désormais avec impatience le tirage au sort de la prochaine Ligue des Champions, organisé le mois prochain au Caire, afin d’en savoir plus quant à leurs chances d’atteindre la phase de groupes. Elles tâcheront surtout une nouvelle fois de s’inspirer des succès de la sélection nationale. La plupart des 20 clubs de NPL représentent les États fédéraux du Nigeria et jouissent du soutien des gouvernements locaux. Ainsi, Enyimba doit ses résultats notamment à l’argent injecté par Orji Uzor Kalu, le gouverneur de l’État d’Abia. Celui-ci a assuré au club T H E F I FA W E E K LY

Sven Goldmann est spécialiste du football au quotidien Tagesspiegel de Berlin

Ces actifs, ce sont Thiago Alcántara, acheté 25 millions d’euros au FC Barcelone et, surtout, Mario Götze, arraché l’été dernier par les Bavarois à leur grand rival en noir et jaune pour 37 millions d’euros. Les deux joueurs ont longtemps été blessés et ne sont pas encore prêts à jouer 90 minutes. Ils feront pourtant la différence en fin de match. Dans la dernière demi-heure, lorsque Pep Guardiola se décide enfin à aligner ses billets de banque sur la pelouse. Le Bayern s’impose finalement 3:0 après un match fantastique entre deux équipes non moins fantastiques. Mais ce que tout le monde retiendra, ce n’est pas la prestation de


Changement au Bayern, acte I: Mario Götze remplace Mario Mandzukic.

Imago

haut niveau livrée par Dortmund. L’équipe ne mérite pourtant pas une défaite aussi large. Elle a longtemps gêné le Bayern par son pressing agressif et son engagement. Non, ce que tout le monde retiendra, c’est la manière dont Pep Guardiola a savamment placé son argent pour décrocher la victoire et, peutêtre, décider déjà de l’issue du championnat.

Changement au Bayern, acte II: Jérôme Boateng cède sa place à Thiago Alcantara.

bras et ne fête pas son but, par respect pour ses anciens amis, sur le terrain comme dans les tribunes.

Mario Götze prend la place de Mario Mandzukic peu avant une heure de jeu, puis Thiago Alcántara celle de Jérôme Boateng quelques minutes plus tard. Deux “géants” sont ainsi remplacés par deux “gringalets”. Et en deux coups de génie, ceux-ci confirment que oui, l’argent marque bien des buts. Ou en offre.

Dortmund repart de l’avant, Dortmund se crée des occasions, mais Dortmund ne compte pas de Thiago Alcántara dans ses rangs. Peu après l’ouverture du score, l’Espagnol tente une longue transversale qui met toute la défense adverse hors de position. Arjen Robben se charge de transformer cette offrande et marque le deuxième but d’un joli ballon piqué. Thomas Müller crucifie Dortmund à quelques minutes de la fin du match avec une troisième réalisation que le Bayern célèbre discrètement, à l’image de Mario Götze auparavant.

Il ne faut que dix minutes à Götze pour inscrire le 1:0 salvateur, d’un extérieur du droit qui contourne trois joueurs et le gardien Roman Weidenfeller. De quoi faire taire les supporters du Borussia, qui ont accueilli l’ancienne coqueluche du Signal Iduna Park à grands renforts de sifflets et de quolibets. Götze se contente de s’excuser en levant les

“Joli coup”, dira Jürgen Klopp après la rencontre. Mais il ne parle pas du but de Götze, ni de la passe de Thiago. Il félicite son collègue Pep Guardiola pour sa ruse et sa tactique consistant à fatiguer l’adversaire avec de longs ballons et des joueurs robustes, avant de faire rentrer ses petits artistes pour porter l’estocade. Pour Dortmund, comme T H E F I FA W E E K LY

pour Schalke, Leverkusen ou Mönchengladbach, la bataille se livrera maintenant autour de la deuxième place, dans une saison qui semble déjà à sens unique. Le Bayern voit quant à lui beaucoup plus loin que la dernière journée de Bundesliga, le 10 mai prochain. Le point d’orgue de sa saison aura lieu deux semaines plus tard – du moins l’espère-t-il – à l’occasion de la finale de la Ligue des Champions à Lisbonne. Å

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“ Les supporters australiens peuvent être A-League

À plei ns pou mons David Winner est un écrivain et journaliste basé à Londres. Sa bibliographie dans le football comprend notamment Brilliant Orange et Dennis Bergkamp: Stillness and Speed.

Pendant qu’à Brisbane, certains Australiens savouraient l’écrasante victoire de leur équipe de cricket face à l’Angleterre dans la série des Ashes, à Sydney, 15,000 amoureux de soccer goûtaient à un plaisir plus exubérant avec la présence d’un certain Alessandro del Piero. Peut-être devrais-je m’excuser pour l’utilisation du terme soccer, réminiscence de l’époque où le cricket et le ballon ovale sous ses différentes déclinaisons régnaient en maîtres, et où le foot était considéré comme un loisir réservé aux immigrés. L’électrique rencontre disputée samedi par le Sydney FC (l’équipe de Del Piero) et les Néo-Zélandais du Wellington Phoenix a montré que ce temps-là est bel et bien révolu. Comme le soulignait il y a quelques mois le Directeur exécutif de la Fédération australienne de football, David Gallop, le football est aujourd’hui “un sport australien à part entière”. Les Socceroos (surnom désormais obsolète de l’équipe nationale) viennent de se qualifier pour leur troisième Coupe du Monde

aussi bruyants que grossièrs.” consécutive, eux qui l’avaient fréquentée à une seule reprise auparavant, en 1974. Le ballon rond a désormais investi les cours de récréation. Quant à la télévision et aux partenaires, ils sont entrés dans la partie de plainpied, à l’image de Hyundai. Le constructeur automobile sud-coréen sponsorise l’A-League, championnat vieux de huit ans qui regroupe dix clubs des antipodes. Il y avait certes beaucoup de sièges inoccupés dans l’Allianz Stadium de Sydney samedi, mais il y régnait une ambiance extraordinaire. L’A-League propose un football survitaminé et parfois remarquable d’un point de vue technique. En général, les clubs alignent un cocktail de jeunes loups aux dents longues et de vétérans des grands championnats. Je voulais voir Del Piero, ancienne star de la Juventus et de l’équipe d’Italie, aujourd’hui âgé de 39 ans. Chaque équipe compte dans ses rangs un grand nom étranger. La présence de joueurs comme l’attaquant Emile Heskey (Newcastle) ou le Néerlandais Orlando Engelaar (Melbourne Heart) contribue à améliorer le niveau d’ensemble. Cependant, Del Piero n’est plus le joueur qu’il a été. Très vite, il est devenu évident qu’il fallait se tourner vers les tribunes pour trouver le spectacle. Samedi, le kop des Sky Blue a enchaîné chants et slogans pendant toute la partie depuis son virage, The Cove.

Comme ses homologues d’A-League, ce groupe de supporters s’inspire davantage des virages à l’italienne que des sections des bon vieux stades anglais. Les banderoles et drapeaux obéissent à une chorégraphie bien étudiée, les chants sont menés par des leaders surexcités équipés de mégaphones. Ces kops multi-ethniques dans lesquels on trouve de nombreuses filles peuvent être à la fois bruyants et grossiers. En tout cas, les Australiens sont en train de prendre goût aux rassemblements de supporters. Lors de sa tournée de présaison, le Liverpool FC a été accueilli au Melbourne Cricket Ground par 95 000 supporters qui l’ont gratifié d’un vibrant “You’ll never walk alone”. C’est avec une ferveur et une rapidité remarquables que les clubs ont intégré de tels symboles de la culture footballistique et les ont appliqués chez eux. Aujourd’hui, le Brisbane Roar (actuel leader du championnat) est suivi par une tumultueuse horde orange. Quant aux acharnés de la North Terrace du Melbourne Victory, ils constituent un véritable phénomène. Et que dire du Red and Black Bloc des Western Sydney Wanderers, qui ont fini premiers du championnat pour leur toute première saison. À grands renforts de chants et de chorégraphies comme la “Poznan” (supporters sautant dos au terrain en se prenant par les épaules), ils créent une atmosphère de feu. Certains critiques qualifient injustement ces fans de “soccer hooligans” mais n’importe quelle équipe rêverait de les avoir derrière elle.

Il y a trois ans, un chroniqueur anti-soccer du Sydney Morning Herald prédisait que le football ne serait jamais en Australie qu’une “blague foireuse”. En déclarant il y a quelques mois qu’il était peut-être en train de devenir le sport le plus important et populaire du pays, Gallop était peut-être plus proche de la vérité. Å Le bonheur à l’australienne: Des supporters des Wanderers après leur victoire contre Adelaïde United au stade Pirtek de Parramatta. 16

T H E F I FA W E E K LY

Steve Christo

Samedi soir, réduit à dix, le Sydney FC a raflé la victoire à la dernière minute grâce à un but d’un trentenaire serbe nommé Ranko Despotovic, en provenance directe d’un club japonais. Supporters et joueurs des Sky blue ont prolongé la fête pendant de longs moments après le coup de sifflet final.


L’ E X P E R T

La “culture du dopage”

Contrôle antidopage pendant la Coupe du Monde U-17 à Dubaï: Les agents de la FIFA attendent les joueurs.

Les 29 et 30 novembre 2013, la FIFA, le CIO et l’AMA se sont donné rendez-vous au siège de la FIFA. L’heure est peut-être venue de changer de stratégie dans la lutte contre le dopage.

Jiri Dvorak

Alex Grimm/FIFA via Getty Images

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a FIFA a initié une nouvelle stratégie de lutte contre le dopage en étudiant les profils sanguins, hormonaux et stéroïdiens des footballeurs. Des échantillons de sang et d’urine ont été prélevés avant et pendant la Coupe des Confédérations 2013. La même procédure sera appliquée à tous les joueurs qui participeront à la Coupe du Monde au Brésil 2014. Au cours des huit dernières années, près de 250 000 procédures d’échantillonnage ont été effectuées sous la supervision de la FIFA, avec une incidence de 0,04 % pour les infractions graves au code anti-dopage causées par les stéroïdes anabolisants et/ou les hormones. Quant à l’Agence mondiale antidopage (AMA), elle faisait état dans ses statistiques de 2012 d’une incidence de 0,81 % pour les échantillons positifs aux stéroïdes anabolisants. Un calcul élémentaire mène à conclure que dans d’autres sports, en particulier les sports individuels, les

produits d’amélioration des performances contenant des stéroïdes anabolisants sont utilisés vingt fois plus souvent que dans le football. D’où une question légitime : comment expliquer cet écart ? Faut-il y voir l’effet de la stratégie sur le long terme de la FIFA, axée autour de la prévention et de l’éducation ? Nous partons généralement du postulat qu’il n’existe pas de “culture du dopage” dans le football alors que les particularités d’autres sports en matière de prise de risque et de motivation conduisent les athlètes à tricher en ayant recours aux produits dopants. La FIFA base toutes ses décisions liées aux programmes de lutte contre le dopage sur les spécificités du football, sur des preuves scientifiques et sur l’analyse des statistiques du dopage. En tant que médecins et en tant que fédération internationale, nous avons le devoir de protéger les joueurs et de veiller à ce que les footballeurs évoluent sur un pied d’égalité. Parallèlement, nous devons également respecter la dignité et la vie privée de chaque joueur soumis à un contrôle. T H E F I FA W E E K LY

L’AMA a présenté le Code mondial antidopage 2015 lors de la “Conférence mondiale sur le dopage dans le sport”, qui s’est tenue à Johannesburg du 12 au 15 novembre 2013. Le Comité international olympique (CIO), les fédérations internationales et les autorités gouvernementales ont appuyé la nouvelle version du code, qui prévoit quatre ans de suspension pour toute violation des règles antidopage après un traitement des dossiers au cas par cas. Le code prévoit aussi une clause spéciale pour l’abus de substances récréatives interdites. La FIFA se montre favorable à cette nouvelle version du code, mais elle s’interroge sur les futures stratégies en matière de lutte contre le dopage. Le moment est peut-être venu de concevoir un système personnalisé qui soit adapté aux profils de risque des différents sports mais qui présente également un bon rapport coût / efficacité. Tous sports confondus, la facture annuelle de la lutte contre le dopage est comprise entre trois et quatre cents millions de dollars. Cet argent est-il investi de façon appropriée et efficace ? Les experts doivent se pencher sur ces questions et y apporter des réponses. Å

Le Professeur Jiri Dvorak est le médecin en chef de la FIFA. 17


Only eight countries have ever lifted the FIFA World Cup Trophy.

Yet over 200 have been winners with FIFA. As an organisation with 209 member associations, our responsibilities do not end with the FIFA World Cup™, but extend to safeguarding the Laws of the Game, developing football around the world and bringing hope to those less privileged. Our Football for Hope Centres are one example of how we use the global power of football to build a better future. www.FIFA.com/aboutfifa


EN ROUTE POUR LE BRÉSIL: PLUS QUE 28 SEMAINES

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Popó et les caxixi Le tirage au sort des groupes de la Coupe du Monde aura lieu le 6 décembre, dans la cité balnéaire de Costa do Sauípe. Cet événement est l’occasion de revenir sur le football et l’histoire de l’État de Bahia. Jordi Punti

Yadid Levy/Anzenberger

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baiano. Il a commencé à jouer à 14 ans et même si son poste de prédilection était celui de demi-centre, il a occupé tous les rôles, même celui de gardien ! Surnommé “le crack du peuple”, Popó a offert ses plus belles heures à Ypiranga, auquel il a donné de nombreux titres dans les années vingt. Son plus grand fait de gloire remonte au mois d’avril 1923, lorsqu’il marqua tous les buts de la victoire 5:4 d’Ypiranga face à Fluminense.

avec l’intention de créer la même répercussion sonore que la vuvuzela en Afrique du Sud. Les tribunes auront peut-être des faux airs de sambadrome, mais une chose est sûre : on ne s’y ennuiera pas ! Arborant les couleurs et l’emblème de la sélection canarinha, les habitants de Salvador s’adresseront à leurs dieux pour leur demander que le Brésil dispute les quarts de finale dans le stade de Fonte Nova. Il s’agirait de leur unique possibilité de voir leurs joueurs, en particulier les quatre internationaux possédant des racines dans l’État de Bahia : les défenseurs Dani Alves (né à Juazeiro) et Dante (enfant de Salvador), ainsi que de David Luiz et Hulk, produits du centre de formation de Vitória. Å

é à Itabuna, dans l’État de Bahia, l’écrivain Jorge Amado était un amoureux de football. C’est peut-être parce qu’il accordait le plus grand respect au jogo bonito qu’il ne lui a consacré qu’un livre pour enfants, intitulé A bola e o goleiro (“Le ballon et le gardien”). Cet ouvrage s’adresse pourtant aux lecteurs de tous âges et peut passionner les amoureux de football. L’enfance d’Amado avait été rythmée par le ballon rond dans les rues de sa ville. Pourtant, lorsque les gens l’interrogeaient sur son équipe préférée, il les prenait souvent à contrepied. Il ne citait ni Bahia, ni Vitória, les deux clubs de Salvador, qui dominaient le Campeonato Baiano à cette époque. Non, jusqu’à sa mort, en 2001, Jorge Amado a supporté deux clubs ouvriers populaires : le Bangu de Rio de Janeiro, son club d’adoption, et son club de cœur, l’Esporte Clube Ypiranga. Basé à Salvador, ce dernier évolue aujourd’hui en deuxième division brésilienne. Fondée en 1549, la ville de Salvador de Bahia est traditionnellement considérée comme la porte d’entrée de l’Afrique au Brésil. Cela tient aux marchés d’esclaves mais aussi au fait que cette région a été la plus marquée par l’influence africaine en Artistes de rue: À Bahia, le spectacle ne se cantonne pas aux stades de football. matière de religion, de culture et de société au fil des siècles. L’intégration des joueurs noirs dans le monde Lieu du football a vraiment commencé dans l’État de L’image de Popó, qui est celle de la tolérance Bahia, à Ypiranga plus précisément. Selon Amaet de la passion, devrait constituer une source Costa do Sauípe (Bahia) do, aucun club ne possède une “tradition aussi d’inspiration pour Salvador dans son rôle de Dalte glorieuse” qu’Ypiranga, car ce club s’est construit ville hôte de la prochaine Coupe du Monde. Il ne 6 décembre (13h00, heure locale) fait aucun doute que les Baianos vont afficher autour de joueurs noirs et pauvres. Peu après, Spectateurs cette politique a été imitée par Vasco da Gama, leur visage souriant et bigarré ainsi que leur sou1 300 invités – 1 800 représentants des club de Rio de Janeiro, lequel s’est heurté à la tien aux pays africains. Il y a quelques mois, le médias résistance des élites footballistiques. musicien local Carlinhos Brown a suggéré un Surface de la salle où aura lieu le tirage au sort Au cœur de la passion de Jorge Amado, il y avant-goût de ce qui attend joueurs et suppor9 000 m 2 avait Apolinário Santana, alias Popó, l’un des ters en présentant la caxirola, instrument de Fait marquant plus grands joueurs qu’ait engendré le Brésil. percussion dérivé du caxixi africain. L’artiste l’a Pour la première fois, la cérémonie aura lieu dans un bâtiment provisoire Popó représente à lui seul l’essence du football imaginé spécialement pour la Coupe du Monde, T H E F I FA W E E K LY

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LE MIROIR DU TEMPS

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Madrid, Espagne

1982 Le scénario et la technique du tirage au sort ne sont pas encore complètement au point en 1982. À l'époque, il n'existe pas de directive ni de classement mondial et c'est à l'issue de longues discussions que sont déterminées les équipes désignées têtes de série pour les six groupes : l'Argentine, le Brésil, l'Allemagne, l'Angleterre, l'Espagne et l'Italie. Sous le regard sévère du président João Havelange, le tambour rotatif tombe en panne pendant le tirage au sort. La Belgique se retrouve dans un groupe où elle n'aurait pas dû être, de même que l'Écosse. Ce système mécanique de tirage au sort sera alors supprimé. 20

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LE MIROIR DU TEMPS

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Le Cap, Afrique du Sud

Bob Thomas/Getty Images, Stephane de Sakutin/AFP

2010 Une diffusion en direct à la télévision dans plus de 200 pays, 200 millions de téléspectateurs : le tirage au sort final de la Coupe du Monde en Afrique du Sud est un spectacle audiovisuel digne de tous les superlatifs. Le Secrétaire Général de la FIFA Jérome Valcke et l'actrice Charlize Theron (au centre) dirigent cette cérémonie de 90 minutes. Ils sont assistés par (de gauche à droite) Makhaya Ntini, Matthew Booth, Simphiwe Dludlu, David Beckham, John Smit et Haile Gebreselassie. Le tirage au sort se déroule sans incident technique.

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L E T O P 11 D E L A S E M A I N E

TRIBUNE

Les grands absents de la Coupe du Monde

Un jeu est un jeu Perikles Monioudis

“H

e might be great but he’ll fall in eight” (“Il est peut-être fort, mais je le battrai en huit reprises”), a un jour declaré Mohamed Ali en souri­ ant. Le meilleur boxeur de l’histoire n’avait pas son pareil pour lancer des rimes au sujet de ses adversaires. Parfois, il s’égarait et tombait dans des provocations en dessous de la ceinture, le plus souvent dans le ring, où il ne mâchait pas ses mots. Il y faisait pleuvoir les coups, mais il y attaquait égale­ ment verbalement ses rivaux. Ses propos ou­ tranciers en ont fait craquer plus d’un, avant même qu’il ne se mette à jouer des poings. Il suffit également de lire les autobiogra­ phies des stars de la NBA pour apprendre jusqu’où peuvent aller les joueurs de basket en termes de dénigrement, d’insultes et d’invec­ tives. Sur la glace, leurs collègues de la NHL ne sont pas en reste non plus et tout cela ne date pas d’hier. Tenter de déstabiliser l’adversaire a toujours fait partie du jeu, en l’attaquant là où aucun gant de boxe, aucun tir à trois points ni aucun but à la sirène ne peut l’atteindre : dans son amour-propre. Ce qui a longtemps été accepté, à savoir les remarques acerbes concernant l’apparence, l’ethnie, l’orientation sexuelle ou la religion, est aujourd’hui considéré comme un comporte­ ment antisportif et se voit donc proscrit. Que s’est-il passé ? Le jeu, c’est-à-dire une situation exceptionnelle régie par ses propres règles et codes, a changé de statut. Il fait désormais partie de la vraie vie, parce que sa présence (médiatique) infiltre la société. Les joueurs et les joueuses doivent au­ jourd’hui s’en tenir à un code de conduite iden­ tique à celui du quotidien, qui existe en dehors du cadre du jeu. Il concerne non seulement les

règles de bienséance générales, mais aussi les paroles injurieuses ou discriminatoires, qui sont tout à fait logiquement répréhensibles devant la loi. Mais dans le sport, elles étaient par le passé très souvent tolérées. Un joueur peut porter plainte contre un autre s’il a été victime d’injures racistes ou de discrimination. Cela a par exemple été le cas en Angleterre en 2011, lorsque John Terry, le capi­ taine de Chelsea, a dû comparaître devant un tribunal avant d’être innocenté puis finalement déclaré coupable par la fédération anglaise. Il a alors écopé de quatre matches de suspension et d’une amende de 220 000 livres. On lui re­ proche d’avoir proféré des insultes racistes à l’encontre d’Anton Ferdinand, joueur des Queens Park Rangers. Cela s’est passé pendant un match. Faut-il mettre ces propos sur le compte d’une tentative de déstabilisation ou avions-nous affaire à une attaque ciblée sur la personne en tant que telle ? Aujourd’hui, n’est-ce pas la même chose ? Si la réponse est oui, on accorde bien trop d’importance au football et au sport (médiatisé). Il ne peut pas être fait d’un match de football autre chose qu’un jeu et il est inconcevable de vouloir lui confier la mission de résoudre les conflits de notre société. Ces derniers ne sont en effet pas transposables au football. Les associations et les clubs seraient complètement dépassés, c’est dans la nature des choses. Car un jeu est un jeu, rien qu’un jeu. Å

La rubrique hebdomadaire de la rédaction de The FIFA Weekly T H E F I FA W E E K LY

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Zlatan Ibrahimovic : Sans aucun doute, le membre le plus éminent de ce classement. Le jeu génial et l’excentricité du Suédois laisseront un grand vide sur les pelouses brésiliennes.

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Peter Cech : Meilleur gardien de l’année 2005 et vainqueur de la Ligue des Cham­ pions 2012, le talentueux portier tchèque aurait largement mérité d’être de la partie.

3

Gareth Bale : Que ce soit avec le Real Madrid ou avec l’équipe du Pays de Galles, l’homme aux 100 millions d’euros vaut toujours le détour.

4

David Alaba : Le plus jeune joueur du Bayern Munich à avoir joué en Bundesliga, en Coupe d’Allemagne et en Ligue des Champions est passé à côté de la qualifi­ cation avec l’Autriche.

5

Robert Lewandowski : Le meilleur atta­ quant de la Bundesliga ne sera pas du voyage. C’est fort dommage pour la Pologne, et pour le reste du monde du football.

6

L’équipe de Tahiti : L’un des chouchous du public lors de la Coupe des Confédéra­ tions. Mais au football, l’important, ce n’est pas seulement de participer, il faut aussi gagner.

7

Claudio Pizarro : Le Pérou brillera par son absence ; quant à l’attaquant du Bayern, il devra se contenter de suivre les matches à la télévision.

8

Les supporters irlandais : Il y a fort à parier qu’en l’absence des Boys in Green, les tribunes paraîtront plus calmes.

9

Marek Hamsik : Le capitaine slovaque a conduit son équipe jusqu’en phase finale de la Coupe du Monde 2010. Au Brésil, la crête du Napolitain va cruellement man­ quer aux spectateurs.

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Papiss Demba Cissé : La Côte d’Ivoire a eu raison du Sénégal et de l’attaquant de Newcastle. Dommage !

11

Gylfi Sigurdsson : L’Islande a beau avoir été l’une des grandes surprises de ces qua­ lifications, le mercenaire de Tottenham n’aura pas la chance de profiter du soleil brésilien.

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FOOTBALL CHYPRIOTE

Une poignée de main historique Grâce à l’accord signé au siège de la FIFA entre les Fédérations chypriote et turco-chypriote de football, un championnat regroupant les deux parties de l’île de Chypre n’est désormais plus une utopie.

epuis plus d’un demi-siècle, le football chypriote est divisé. Comme en politique, on retrouve au sud de l’île les instances gréco-chypriotes, officiellement reconnues, et au nord les instances turco-chypriotes, non reconnues. Mais après plusieurs mois de négociations, qui ont bien souvent failli échouer en raison de compromis que personne ne semblait prêt à faire, le monde du ballon rond est parvenu à un résultat dont même les Nations Unies ne peuvent se targuer. Il a réussi à susciter l’espoir tangible d’une réunification entre les deux communautés, après des décennies de conflits houleux. Même si des mots comme “avancée” ou “porteur d’avenir” sont bien souvent galvaudés, l’importance de cet accord hautement symbolique, récemment signé par les deux parties au siège de la FIFA à Zurich, ne doit en aucun cas être sous-estimée. “La Fédération chypriote de football et la Fédération turco-chypriote de football livrent aujourd’hui au monde entier un magnifique exemple de la manière dont le football a le pouvoir de jeter des ponts et de rassembler les peuples après une longue période de conflit”, s’est d’ailleurs réjoui Sepp Blatter, le Président de la FIFA. Confiance et bienveillance Chypre est coupée en deux depuis quarante ans. La Turquie est la seule nation qui reconnaît la République turque autoproclamée de Chypre du Nord. Alors que les politiciens se montrent plutôt réservés sur le sujet, le football fait son possible pour changer les choses. Il y a cinq ans de cela, une tentative de rapprochement avait été effectuée à l’initiative de la FIFA. Elle avait échoué à l’instigation des pouvoirs politiques. Mais avec ce nouvel accord provisoire, signé par le président de la Fédération chypriote (CFA), Costakis Koutsokoumnis, et le président de la Fédération turco-chypriote (CTFA), Hasan Sertoglu, la CTFA devient une association membre de la CFA conformément aux statuts et aux règlements de cette dernière. L’objectif est 24

“d’unir les différentes communautés du football chypriote à travers des relations de confiance, respectueuses et bienveillantes, mais aussi d’encourager le développement de ce sport.” La CFA a été créée en 1934 par huit clubs grecs et turcs, bien que les premiers aient été en majorité. Elle est membre de la FIFA depuis 1948. Les équipes grecques et turques de toute l’île évoluaient à l’époque dans un seul et même championnat. Mais en l’espace de quelques années, les profondes tensions politiques régnant sur Chypre ont tout changé. En 1955, lorsqu’il a été clair que les Grecs et les Turcs ne pourraient plus jouer ensemble sereinement, la CTFA a été fondée et le cham-

pionnat commun supprimé. La situation du football chypriote n’a pas évolué depuis lors et l’intervention militaire turque de 1974 a même encore renforcé la scission. Dorénavant, si tout se passe comme prévu – ce dont il est permis de douter –, un championnat commun pourrait voir le jour sur l’île de Chypre d'ici quelques années. “C’est une journée historique pour les Grecs et les Turcs”, a déclaré Sertoglu au siège de la FIFA. “Mais cet accord ne nous satisfait pas encore totalement, car il reste plusieurs points à régler avant notre assemblée générale de décembre, notamment en ce qui concerne notre implication dans les processus de décisions.”

Çetinkaya – Apoel ? Perikles Monioudis Malgré ses nombreux titres, l’équipe chypriote turque du Çetinkaya Türk SK dispute actuellement ses matches à domicile devant quelques centaines de personnes sur la pelouse du nouveau stade Atatürk, dans la partie turque de Nicosie. Le stade, également doté d’une piste d’athlétisme, peut pourtant accueillir jusqu’à 28 000 spectateurs. Mais les joueurs vont peutêtre bientôt voir les tribunes se remplir. Un premier pas a été fait dans ce sens grâce à l’accord FIFA signé dernièrement par les deux fédérations chypriotes grecque et turque de football. Il se pourrait que le ballon rond soit sur le point de permettre un premier rapprochement entre les deux groupes de population chypriotes qui nourrissent l’un pour l’autre des sentiments contrastés. Lors du référendum Annan organisé en 2004, il est apparu qu’une majorité des Chypriotes turcs étaient pour l’unification de l’île tandis que leurs voisins chypriotes grecs rejetaient massivement ce projet. Depuis cette date, les négociations piétinent. Avant de reprendre sa médiation, l’ONU souhaite attendre que des changements positifs apparaissent dans cette situation, qui semble actuellement inextricable. T H E F I FA W E E K LY

La FIFA est néanmoins parvenue à ce que les deux groupes se tendent la main, du moins sur les terrains de football. Il est encore trop tôt pour dire si l’intégration de la Fédération chypriote turque au sein de la Fédération chypriote grecque portera ses fruits. Tout repose entre les mains des fédérations, qui n’ont pas encore ratifié le traité. Au terme de la neuvième journée de Süperlig, le championnat chypriote turc, le Çetinkaya Türk SK affiche trois maigres victoires au compteur et occupe la 7ème place du classement. Dans la première division chypriote, l'Apoel Nicosie, club lui aussi plusieurs fois couronné, ne fait guère mieux : après avoir atteint les quarts de finale de la Ligue des Champions en 2011/12, il occupe actuellement une modeste 6ème place. Grâce à l’accord FIFA, il se pourrait que nous assistions bientôt dans le cadre d’une compétition régulière à une rencontre entre ces deux formations. Le premier championnat chypriote remporté par une équipe d’origine turque remonte au début des années 50. Ce fut d'ailleurs le seul : le Çetinkaya Türk SK triompha en 1951, mais dès 1955, les chemins des deux fédérations se séparèrent. Aujourd’hui, une réunification semble enfin possible. Å

Mauritius

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Andrew Warshaw


FOOTBALL CHYPRIOTE

Deux équipes de jeunes turco-chypriotes dans la zone neutre à proximité du point de contrôle du Ledra Palace, à Nicosie.

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FOOTBALL CHYPRIOTE

Mauritius/AFP

Isolés du monde du football: Les joueurs du Cetinkaya Türk S.K., en Chypre du Nord, avant leur entraînement.

Une motivation énorme “Le poids que nous aurons n’a pas été encore clairement établi, de même que le nombre de clubs que nous pourrons engager dans un championnat commun, ou encore notre droit à disputer des matches amicaux internationaux. Mais l’accord nous offre une reconnaissance internationale à travers la CFA et représente une source de motivation énorme pour nos jeunes générations”, a-t-il ajouté. Il a été convenu que les sept points de l’accord n’entreront en vigueur qu’après le vote des deux assemblées générales. Le document peut également être rejeté à tout moment par la CFA et la CTFA, unilatéralement ou d’un commun accord. Dans la mesure où chacun des deux camps compte des radicaux dans ses rangs, de telles clauses peuvent se révéler périlleuses. Sertoglu se veut néanmoins optimiste : “Étant donnée la bonne volonté dont font preuve les deux parties, je crois vraiment que nous pouvons résoudre ces problèmes en peu de temps. Je suis persuadé que nous aurons un championnat commun, même si cela risque de prendre encore au moins deux ans. Il n’est pas simple d’organiser une compétition réunifiée. Mais nous ferons tout pour que cela prenne le minimum de temps.” Sertoglu cite la Bosnie-Herzégovine, qui participera en 2014 à sa première phase finale de Coupe du Monde. Il considère cette performance comme un parfait exemple de ce qu’il est possible de réaliser lorsque les tensions politiques et ethniques sont mises de côté.

L’exploit: L’Apoel Nicosie, club gréco-chypriote, a atteint en 2011/12 les quarts de finale de la Ligue des Champions.

“Regardez ce qu’il se passe en Bosnie. Pour nous, ce serait incroyable d’en arriver là. Nous espérons pourtant pouvoir réaliser quelque chose de semblable. Il est impossible de dire quand, mais nous allons travailler très dur dans ce sens. Le football est très différent de la politique, il rassemble les gens.”

Mais le simple fait que les représentants des deux communautés se soient assis autour d’une même table représente un progrès significatif. Il ne reste qu’à espérer que cela ne restera pas un coup d’épée dans l’eau et que tout le monde s’efforcera d’aboutir à un accord favorable aux deux parties. Å

“Je suis persuadé que nous aurons un championnat commun.” Hasan Sertoglu

Force est de constater que Sertoglu et surtout Koutsokoumnis prennent d’énormes risques. Il était d’ailleurs révélateur de voir que le président de la CFA était beaucoup moins disert que son homologue après la signature de l’accord. Cela peut s’expliquer par le fait que plusieurs membres de sa fédération ne veulent pas de la communauté turco-chypriote au sein de la CFA. Peut-être aussi ne voulait-il pas réduire à néant les efforts accomplis jusqu’ici en se livrant à une joute verbale au sujet des aspects à éclaircir. Les avis sont encore très partagés et il est évident que la mise en pratique des différents points de l’accord nécessitera un travail encore plus colossal. Koutsokoumnis a déclaré que le contenu du document ne pouvait plus être modifié. Autrement dit, il n’est pas prêt à d’autres concessions. T H E F I FA W E E K LY

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LE DÉBAT

Terrain artificiel : calamité ou bénédiction ?

Une perfection quasi absolue : Arsenal a consolidé la pelouse de l’Emirates Stadium avec du gazon synthétique.

Alan Schweingruber Il y a fort à parier qu’en 1966, si on avait envoyé un joueur anglais sur du gazon synthétique, cela aurait conduit à un quiproquo. Il serait sans doute rentré chez lui pour aller chercher son matériel de camping, ou il aurait invité sa famille à le rejoindre pour un pique-nique improvisé. Jouer au football sur du gazon synthétique ? Cela ne serait jamais venu à l’idée des Britanniques. En 1966, cela fait déjà plus d’un siècle que les Anglais ont inventé ce sport qui se prête si bien à la pelouse naturelle. Si les arguments pour perpétuer la tradition rencontrent un tel écho en Grande-Bretagne, c’est en partie parce que l’invention vient des États-Unis, ce pays moderne qui organise ses 28

événements sportifs dans des salles pauvres en oxygène, loin de la lumière du jour. Il est vrai qu’à ses débuts, le gazon artificiel ne brille par ses qualités. Ce nouveau produit, qui ressemble davantage à un terrain dur de couleur verte, gagne pourtant rapidement l’Europe. Mais rien d’étonnant à ce que ce “tapis” de 30 mm d’épaisseur ne s’impose pas immédiatement, du moins dans le milieu du football. En effet, à l’époque, les joueurs finissent le match couverts d’égratignures et le ballon roule et rebondit dans tous les sens. Arsenal joue sur gazon synthétique Aujourd’hui encore, nombreux sont les joueurs à se plaindre de la pelouse artificielle. Mais les sceptiques sont peu à peu à court d’arguments. Bien sûr, on peut regretter le contact avec la nature. Le gazon synthétique ne dégage par cette merveilleuse odeur d’herbe fraîchement tondue. On ne sent pas non plus la terre et la saleté sous ses semelles. Quant aux rustres pour qui élégance et contrôle du ballon constituent une antithèse, la surface fine est pour eux un véritable fléau. Mais le gazon synthétique, qui ressemble de plus en plus à la pelouse naturelle, a tellement évolué que même les clubs professionnels T H E F I FA W E E K LY

ne peuvent plus s’en passer. Ceci est vrai avant tout dans le domaine de la formation : là où, par temps de pluie, la journée se terminait dans la gadoue, le terrain reste aujourd’hui dans un état impeccable. Après les juniors, des professionnels puis des séniors ont pourtant malmené la pelouse avec leurs crampons. Tout ça le même jour et sur le même terrain. Aujourd’hui, la mère patrie du football a elle aussi fini par se laisser séduire par le gazon artificiel. De grands clubs comme Arsenal, Tottenham ou encore Manchester City ont depuis longtemps renforcé la pelouse de leurs stades à l’aide de fibres synthétiques afin de favoriser sa stabilité. Le gazon hybride ne manque d’ailleurs pas d’atouts : il est aussi doux au toucher que la pelouse naturelle. Et il dégage la même odeur. Å

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David Price/Getty Images

Pelouse naturelle ou artificielle : l’éternel débat continue d’être enflammé, ce qui peut sembler étonnant, puisque le gazon synthétique existe depuis déjà 47 ans.


LE DÉBAT

“Dans ce débat, il faut aussi prendre en compte l’aspect médical. Je suis footballeur amateur et je n’avais jamais subi de grave blessure en 20 ans de pratique… jusqu’à l’été dernier. Lors d’un entraînement sur un terrain artificiel, je me suis tordu le genou et je me suis déchiré les ligaments croisés. Les docteurs m’ont confirmé depuis que la surface de jeu avait joué un rôle dans mon accident.”

LE BILLET DU PRÉSIDENT

“Avant, j’étais fermement opposé aux terrains artificiels. Je me souviens encore des brûlures et des contusions de mon enfance. La situation s’est tout de même nettement améliorée, grâce aux progrès de la technique. Il n’en reste pas moins que je préfère toujours les pelouses naturelles.” Jim David, Kuala Lumpur (Malaisie)

Fredy Rast, Hambourg (Allemagne)

“Pour moi, le football moderne est indisso­ ciable des terrains artificiels. Dans certaines régions d’Europe, les pelouses ressemblent à de véritables marécages en hiver. Il faut en finir avec ça ! On est en droit d’exiger des terrains praticables si le football veut conserver son attractivité.” Damien Morel, Metz (France)

“Les terrains artificiels, très peu pour moi ! Le football est un sport de plein air, qui doit se disputer sur des pelouses naturelles. Toutes ces soi-disant innovations ne sont qu’une tentative pour américaniser le plus beau des sports.” Deborah Bale, Coventry (Angleterre)

“Dans les pays du nord, il serait pratique­ ment impossible de jouer au football sans terrains artificiels. Il faut cependant trouver un compromis entre les deux écoles. Personnellement, je pense qu’il faut étudier chaque situation au cas par cas et trouver la réponse la plus appropriée. De toute façon, cette question n’aura bientôt plus lieu d’être, car les terrains artificiels modernes ressemblent énormément aux gazons naturels.” Adam Cullen, Toronto (Canada)

“L’avenir appartient aux terrains artificiels. Ils vont rétablir l’équité dans le football. Ceux qui trouvent ces surfaces trop modernes pour leur technique feraient mieux d’arrêter le football. Aujourd’hui, la technologie fait partie intégrante de ce sport.” Edward White, Melbourne (Australie)

“L’avenir appartient aux terrains artificiels.” “Un jour, Uli Hoeness a déclaré à propos de Christoph Daum : ‘Celui-là, je n’en voudrais même pas comme jardinier au Bayern.’ Heureusement pour Daum, les terrains artificiels sont faciles d’entretien et seront bientôt présents partout. Ça pourrait lui ouvrir de nouvelles perspectives…” Kirsten Kleinert, Cologne (Allemagne)

“Les terrains artificiels nécessitent certes moins d’entretien, mais le football sera toujours plus agréable à pratiquer sur un terrain naturel. Le gazon doit respirer. De plus, j’aime courir sur des terres un peu meubles. C’est moins dur pour les articulations.” Luis Ortiz, San Juan (Puerto Rico)

“Ceux qui ont déjà joué au football sur un terrain naturel savent que rien ne rempla­ cera jamais une belle pelouse. La boue et l’odeur de l’herbe sont indissociables du jeu. Les terrains artificiels me font penser au football en salle. C’est bien… pour les mauviettes.” Bernd Pichler, Vienne (Autriche)

“Mon fils a onze ans et demi et il n’a jamais connu autre chose que les terrains artifi­ ciels. Après une visite au stade, il me confiait récemment qu’il ne se voyait pas jouer un jour sur une pelouse naturelle. Les bosses et l’humidité ne lui plaisent pas du tout.” Stéphanie Genoux, Montpellier (France)

“Une américani­ sation du sport.” T H E F I FA W E E K LY

“Les mérites du synthétique”

L’

odeur de l’herbe fraîchement tondue et des prés en fleurs me rappelle ma jeunesse. Avec mes camarades, nous allions courir après le ballon dès que nous avions un après-midi de libre. Nous utilisions nos vêtements pour faire les poteaux. Le terrain de nos exploits était un coin de pelouse près de l’église, à Viège. Nos matches se déroulaient en plein air et notre terrain de jeu était naturellement le gazon. Mais laissons là la nostalgie. Il ne faudrait pas oublier de parler du plus important : dans la majorité des 209 associations membres de la FIFA, il est impossible de jouer sur du gazon naturel durant toute lˇannée. Dans certains cas, il n’y en a même pas, parce qu’il fait trop froid, trop chaud ou tout simplement par manque d’eau. C’est pour ces raisons que la FIFA a fait du développement et de l’implantation des pelouses synthétiques sa priorité. Tous les stades ne peuvent pas ressembler à Wembley. Les terrains en synthétique peuvent donner un élan significatif au football dans les pays qui privilégient la formation et le développement technique. Ils permettent de s’entraîner de manière intensive et ce quelles que soient les conditions climatiques. À l’époque, les jeunes de Viège devaient attendre que les adultes aient fini leur match pour utiliser la pelouse. Je peux vous le garantir : vous n’aimeriez pas imposer à vos enfants de jouer sur ce terrain, après les dégâts causés par ces messieurs. À plus haut niveau, ces équipements peuvent rétablir une certaine égalité des chances. Jouer sur une pelouse synthétique dernière génération, c’est offrir à tous les mêmes conditions de jeu – qu’importe si le match se joue au Groenland, en Éthiopie ou en Équateur. C’est aussi une raison pour laquelle cette surface peut jouer un rôle décisif dans le développement et la globalisation du football.

Votre Sepp Blatter 29


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Belgique Grèce Angleterre États-Unis Chili Croatie Côte d’Ivoire Ukraine France Mexique Bosnie-Herzégovine Russie Équateur Ghana Danemark Algérie Suède République tchèque Slovénie Serbie Costa Rica Roumanie Écosse Arménie Venezuela Nigeria Panamá Égypte Cap-Vert Pérou Honduras Mali Turquie Hongrie Iran Autriche Cuba Japon Tunisie Islande Cameroun Paraguay Monténégro République de Corée Norvège Pays de Galles Albanie Burkina Faso Australie Slovaquie Afrique du Sud Israël Libye Finlande Sénégal Guinée République d'Irlande Ouzbékistan Bolivie Jordanie Émirats arabes unis Zambie Haïti Sierra Leone Maroc Bulgarie Togo

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Rang

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sept. 2013

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nov. 2013

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hausse du mois

Pologne Trinité-et-Tobago Gabon Jamaïque Belarus RD Congo ARY Macédoine Congo Ouganda Oman République dominicaine Angola Irlande du Nord Nouvelle-Zélande Salvador RP Chine Éthiopie Azerbaïdjan Estonie Moldavie Botswana Arabie saoudite Bénin Géorgie Lituanie Qatar Niger Liberia Zimbabwe République centrafricaine Koweït Antigua-et-Barbuda Irak Guinée équatoriale Burundi RDP Corée Canada Guatemala Tadjikistan Kenya Bahreïn Lettonie Mozambique Malawi Nouvelle-Calédonie Liban Luxembourg Tanzanie Namibie Chypre Rwanda Afghanistan Grenade Soudan Kazakhstan Philippines Gambie Syrie Malte Turkménistan Lesotho Suriname Myanmar Tahiti Thaïlande Palestine Mauritanie

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baisse du mois

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Hong Kong Kirghizistan Saint-Kitts-et-Nevis Inde Maldives Guyana St-Vincent-et-les-Grenadines Liechtenstein Porto Rico Singapour São Tomé-et-Principe Bangladesh Belize Malaisie Vietnam Nicaragua Sainte-Lucie Indonésie Laos Tchad Népal Sri Lanka Pakistan Barbade Guam Îles Féroé Îles Salomon Bermudes Aruba Chinese Taipei Curaçao Dominique Yémen Maurice Vanuatu Mongolie Fidji Samoa Guinée-Bissau Bahamas Swaziland Madagascar Montserrat Cambodge Brunei Timor oriental Tonga Îles Vierges américaines Comores Îles Caïmans Papouasie-Nouvelle-Guinée Îles Vierges britanniques Samoa américaines Andorre Érythrée Seychelles Soudan du Sud Macao Djibouti Somalie Îles Cook Anguilla Bhoutan Saint-Marin Îles Turks-et-Caicos

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First Love

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Lieu : Cattle Springs, Australie Date : 4 février 2006 Heure : 13h20

Photograph by Levon Biss with support from Umbro/RPM

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HISTORIQUE

Le spectacle avant l’heure Le 6 décembre, les équipes qualifiées pour la Coupe du Monde connaîtront les noms de leurs premiers adversaires. Le tirage au sort et ses fameuses petites boules colorées est issu d’une tradition aussi longue que l’épreuve suprême elle-même. Tirage au sort d’Italie 1990 : Sophia Loren dans le rôle de la main innocente.

Dominik Petermann

S

ituée sur la côte de l’État de Bahia, la cité balnéaire de Costa do Sauípe servira de cadre au tirage au sort des groupes de la Coupe du Monde 2014. Enfin, les chiffres et les lettres vont donner forme à la compétition la plus attendue de l’année ; enfin, on saura quel programme attend les équipes en lice. Par la même occasion, on découvrira quelle formation aura la chance toute relative de disputer le match d’ouverture de la 20ème Coupe du Monde de l’histoire, contre le Brésil. En tant que pays hôte, le Brésil n’en est pas à son coup d’essai. En 1950, la Taça Jules Rimet avait posé ses valises dans la patrie de la samba et de la fête, même si les supporters locaux gardent un souvenir mitigé de l’issue du tournoi. La défaite 2:1 concédée à l’Uruguay lors du dernier match avait scellé le triomphe de la Celeste et plongé toute une nation dans le désespoir. Soixante-quatre ans plus tard, la Seleção se voit donc offrir une nouvelle chance de remporter le prix le plus convoité de la planète football devant son public. Toutefois, la situation a beaucoup évolué en un demi-siècle. Le nombre de participants est 34

passé de 13 à 32 et le nombre de villes hôtes a doublé : elles étaient six en 1950, elles sont aujourd’hui douze. Le principe du tirage au sort, lui, est resté le même. Mais ce qui était autrefois un rendez-vous placé sous le signe de l’aventure est devenu un événement planétaire parfaitement huilé. Le tirage au sort de la première Coupe du Monde (disputée en Uruguay en 1930) s’est déroulé dans des conditions relativement sommaires. Les participants avaient été recrutés sur invitation (ou sur ordre, cf. The FIFA Weekly n° 3/2013). Ce n’est qu’une fois arrivées à Montevideo, trois jours avant le coup d’envoi, que les équipes en lice ont été réparties dans les différents groupes. Dès 1934, la situation est devenue plus compliquée. Les premières qualifications ont été organisées, de façon à ne retenir que 16 des 32 candidats à une place en phase finale. Pour autant, le tirage au sort s’est révélé tout aussi terne que son prédécesseur : organisée dans une arrière-salle de l’hôtel Ambasciatori à Rome, la cérémonie a eu lieu dans l’anonymat, quelques jours avant le début du tournoi une fois encore. Ce n’est qu’à partir de 1938 que les organisateurs ont commencé à donner à l’événement ses T H E F I FA W E E K LY

lettres de noblesse. Cette année-là, Yves Rimet, le petit-fils du Président de la FIFA Jules Rimet, a procédé au tirage au sort dans le Salon de l’Horloge du Quai d’Orsay, à Paris. Personne ne savait encore à l’époque que la Coupe du Monde allait connaître une hibernation de douze ans. D’Yves à Detlef Le grand rendez-vous mondial n’a repris ses droits qu’en 1950, après une longue interruption due à la Seconde Guerre mondiale. En théorie, 16 équipes auraient dû se retrouver au Brésil pour la phase finale, mais les forfaits de la Turquie, de l’Écosse et de l’Inde (dont les joueurs n’ont pas obtenu l’autorisation d’évoluer pieds nus) ont perturbé cette belle organisation. Ces retraits étant intervenus tardivement, il a fallu se résoudre à former deux groupes de quatre équipes, un groupe de trois et un dernier groupe de deux. Membre du comité organisateur, le président de la Fédération italienne de football Ottorino Barassi s’est lui-même chargé de procéder au tirage au sort. L’Uruguay, futur vainqueur de l’épreuve, a eu le bonheur de se retrouver seul avec la Bolivie dans le Groupe 4. Ce programme allégé a-t-il contribué au succès de la Celeste ? On ne le saura jamais.


HISTORIQUE

Tirage au sort d’Allemagne 2006 : Heidi Klum ensorcelle Leipzig.

Tirage au sort d’États-Unis 1994 : James Brown en action à Las Vegas.

Getty Images, Foto-net

Tirage au sort de Brésil 1950 : Le président de la Fédération italienne Ottorino Barassi actionne le tambour rotatif.

En 1966, l’intérêt du grand public est tel que l’on assiste à la première retransmission télévisée en direct du tirage au sort final. Cet événement marque en quelque sorte l’entrée de cette cérémonie dans une nouvelle ère. Ce tournant a donné lieu à d’autres initiatives par la suite : reprenant une idée des organisateurs de l’édition 1938, les responsables de la Coupe du Monde 1974 ont demandé à un enfant de procéder au tirage au sort dans les studios de Radio Hesse, à Francfort. Detlef Lange (11 ans), qui rêvait de devenir chanteur de la chorale des Schöneberg Sängerknaben, a involontairement causé l’un des plus gros chocs de l’histoire de la compétition en plaçant dans le même groupe la République Fédérale d’Allemagne, pays hôte du tournoi, et la République Démocratique d’Allemagne. Au grand dam de leurs supporters, les Allemands de l’Ouest ont perdu ce “derby” face à leurs voisins de l’Est. Ils se sont toutefois rapidement consolés, puisque ce revers leur a permis d’intégrer un groupe beaucoup plus abordable au tour suivant (composé de la Yougoslavie, de la Suède et de la Pologne) et d’atteindre sans peine la finale. Quelques jours plus tard, ils fêtaient leur deuxième sacre mondial, au terme d’un match d’anthologie disputé face aux Pays-Bas. L’idée de confier le destin des participants à un enfant n’a pas tardé à faire école. En 1978, le Président de la FIFA João Havelange a confié cette délicate mission à son petit-fils Ricardinho.

Le tirage au sort d’Italie 1990 a coïncidé avec l’entrée de la Coupe du Monde dans l’ère des médias. Sepp Blatter, alors Secrétaire Général de la FIFA, s’est lui-même chargé de la présentation de la cérémonie au Palais des Sports de Rome. On était déjà à mi-chemin entre un événement sportif et un véritable spectacle. Sur scène, les stars du football et du show business se sont succédé : Luciano Pavarotti, Sophia Loren, Pelé, Karl-Heinz Rummenigge et Bobby Moore. La partie musicale a été confiée à Gianna Nannini et Edoardo Bennato. Certains se souviennent peut-être encore de l’hymne de l’époque, intitulé “Un’ estate Italiana”. 38 000 spectateurs pour le tirage au sort En dépit du succès de la soirée, de vilaines rumeurs ont ensuite couru, prétendant que Sophia Loren portait des bagues magnétiques afin d’assurer un premier tour clément à l’Italie (qui a affronté la Tchécoslovaquie, l’Autriche et les États-Unis). Au lendemain du tirage au sort de la Coupe du Monde 2006, Lothar Matthäus s’est également vu accabler de reproches. Se sentant désavantagés, les Italiens ont laissé entendre que certaines boules avaient été refroidies avant la cérémonie, pour “orienter” le choix de l’ancien capitaine allemand. Désormais, cette cérémonie s’est transformée en un véritable événement planétaire, suivi par des millions de personnes. Quatre T H E F I FA W E E K LY

ans après l’édition italienne, les États-Unis ont fait les choses en grand en organisant le tirage au sort à Las Vegas. Devant 4 500 spectateurs, quelques-uns des plus grands artistes américains s’étaient donné rendez-vous au Convention Center : James Brown, Stevie Wonder, Barry Manilow, Vanessa Williams… pour ne citer qu’eux. Battre les Américains sur le terrain du spectacle n’est jamais chose aisée ; c’est pourtant l’exploit qu’ont réussi les Français en 1998. 38 000 personnes ont assisté à la cérémonie organisée au Stade Vélodrome de Marseille. Curieusement, personne n’avait jamais eu l’idée de choisir un stade de football pour servir de cadre au tirage au sort. Bien loin du Vieux Port, plus de cent millions de téléspectateurs ont suivi les débats devant leur poste de télévision. De Sophia Loren à Charlize Theron en passant par Heidi Klum, toutes les stars ont participé au tirage au sort de la Coupe du Monde. Tout porte donc à croire que le spectacle sera une fois de plus au rendez-vous dans quelques jours au Brésil. Désormais, rien n’est très beau ni trop grand pour cet événement, qui figure en bonne place sur les agendas des fans du monde entier. Å

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N E T Z E R L’ E X P E R T

L’ O B J E T

“Le Real Madrid est-il toujours le club le plus attractif du monde ?” Question d’Andrés Alvarez de Barcelone (Espagne)

Real et Ferrari. Même perdu au milieu de nulle part, Günter Netzer irradie l’élégance et la classe (1971).

C

e n’est pas un hasard si le Real Madrid est considéré comme l’une des meilleures adresses du football mondial. Le club doit l’aura légendaire dont il jouit depuis plusieurs dizaines d’années à une époque sans précédent, remontant aux années 1950. Le Real Madrid était alors la meilleure équipe du monde. Aujourd’hui, on pourrait dire qu’il manque à certaines des équipes qui dominent la scène européenne la magie du Real Madrid. C’est vrai. Mais au plus fort de leur gloire, les Madrilènes (avec à leur tête l’attaquant de génie Alfredo Di Stéfano), en plus de proposer un football de meilleure qualité, étaient également en avance de plusieurs années sur leurs concurrents, en termes de technique comme de tactique. Je trouve tout aussi impressionnante la manière dont le Real Madrid a su soigner son image après ces premiers grands succès. À l’époque où je jouais encore et où seulement deux footballeurs étrangers étaient autorisés par équipe, on voyait tous les trois ans une nouvelle attraction entrer sur la pelouse du stade Bernabéu. 36

C’est également la raison pour laquelle le club s’efforce aujourd’hui encore de faire venir les meilleurs joueurs du monde à Madrid. Je suis certes sceptique vis-à-vis des excès et des sommes utopiques qui sont dépensées dans le cadre des transferts. Mais tout au long de ces années, le président du Real Madrid a réussi au moins une chose : répondre aux exigences de son public. C’est l’époque qui veut ça. Quant à savoir si le Real Madrid est toujours le club le plus attractif du monde, difficile de répondre catégoriquement. En tout cas, une chose est sûre : pour rien au monde, je n’aurais voulu rater les années enchanteresses que j’ai passées avec les Madrilènes de 1973 à 1976. Et j’encourage chaque joueur à signer avec le Real si l’opportunité se présente. Å

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le football, sans jamais oser le demander. Posez vos questions à Günter Netzer : feedbackTheWeekly@fifa.org T H E F I FA W E E K LY

Bien avant de se lancer dans l’illustration de cartes de tarot et d'être ordonnée prêtresse d’Isis, l'artiste Ithell Colquhoun s'est consacrée, après une longue période surréaliste, à l’art sacré. Les peintures à l’huile Crucifixion et Arche (les deux 1954) ont succédé à l’époque à une série de portraits d’apôtres composés de formes géométriques multicolores, travaux de préparation destinés aux peintures d’église conçues par Colquhoun pour la Maze Hill Congregational Church. D’inspiration constructiviste, ils semblaient être l’expression de l’intérêt de l’artiste pour tout ce qui était automatique. C'est dans ce contexte formel que Colquhoun a réalisé ce tableau intitulé “Match de l’année” (Game of the Year, huile sur toile, 122 x 86 cm, 1953) en vue de participer à un concours. À l’occasion de son 90e anniversaire, la Fédération anglaise de football (FA) avait en effet décidé de créer un prix destiné à récompenser la meilleure œuvre lors de son exposition sur “le football et les beaux-arts” (Football and the Fine Arts). Dans une lettre, l’artiste a demandé si, à la place des buts, elle ne devait pas plutôt peindre des arceaux comme on en utilise pour jouer au croquet. Elle a également fait le choix de se référer aux couleurs de ce sport, le jaune, le noir, le rouge et le bleu, et peut-être même à la boule en bois. L’œuvre de Colquhoun a été l’un des 1 710 travaux reçus par la FA. L'artiste est repartie bredouille – dans un premier temps du moins. En 1985, soit trois ans avant sa mort, Ithell Colquhoun a vendu dans son atelier le “Match de l’année” à Harry Langdon. Par la suite, la FIFA a fait l’acquisition de la collection de ce journaliste amateur d’art. Et par ce biais, le tableau a fini par revenir dans les mains de la FA, qui l’expose désormais dans son musée de Manchester. On entend souvent dire que pour son “Match de l‘année”, Colquhoun se serait inspirée de la fameuse finale de la Coupe d’Angleterre 1953 : face aux Bolton Wanderers, Sir Stanley Matthews a décroché cette année-là avec Blackpool le titre tant attendu. En réalité, le jour de la date de clôture du concours auquel participa Colquhoun, le coup d’envoi de cette finale n’avait pas encore été sifflé. Qui sait, le tarot a peut-être réellement des vertus divinatoires. Å

Imago

Perikles Monioudis


LE TOURNANT

“On m’a placé entre les poteaux parce que j’étais trop gros” Auteur de parades décisives dans le but du Bayern Munich, Jean-Marie Pfaff a marqué les années 80. Si le Belge a officié comme gardien, c’est à son goût pour les frites que ses fans le doivent.

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ai passé mon enfance avec mes onze frères et sœurs : six sœurs et cinq frères. Vous pouvez imaginer l’animation qui régnait chez nous. Nous habitions dans un appartement à Beveren, une petite ville de province en Belgique. Notre logement était un peu étroit, mais très chaleureux. J’étais le dixième de cette fratrie et j’ai appris tôt à me débrouiller seul. Mon père est décédé quand j’avais douze ans. Il n’a pas eu beaucoup de temps à me consacrer jusqu’à sa mort, mais je sais qu’il me portait dans son cœur. La journée, il vendait des tapis et le soir, il conduisait mes frères à l’entraînement de football. Quand ils revenaient, les membres les plus jeunes de la famille dormaient déjà. Pour ma part, j’étais trop petit pour intégrer le club de football et de toute façon, je préférais jouer dehors, dans le quartier résidentiel où nous habitions. Avec mes aînés, je tapais dans le ballon dans une petite prairie derrière l’église ou dans une rue calme, sans voiture. Si j’ai signé plus tard un contrat de footballeur professionnel avec le Bayern Munich, c’est à des circonstances un peu particulières que je le dois : à cinq ans, j’étais trop petit et un peu trop gros pour jouer avec les enfants plus âgés. J’adorais en effet manger des frites à la mayonnaise. Ils m’ont un jour placé entre les poteaux et m’ont fait enfiler de gros gants en disant : “Jean-Marie, mets-toi là et essaie de ne pas laisser passer le ballon.” J’ai fait tout mon possible pour être à la hauteur de cette mission. Finalement, il s’est avéré que je possédais un certain talent pour

Nom : Jean-Marie Pfaff Date et lieu de naissance : 4 décembre 1953, Lebbeke (Belgique) Principaux succès et récompenses : · champion d’Allemagne 1985, 1986, 1987 (avec le Bayern Munich) · finaliste de l’Euro 1980 (avec la Belgique) · Gardien de l’année 1987

arrêter les balles. J’étais réactif et surtout, j’avais l’ambition dont un gardien de but a besoin pour réussir. Ma devise était la suivante : “Aucun ballon ne passera.” Je prenais du plaisir dans ce rôle. Après mes premiers succès, il n’était plus question pour moi de devenir joueur de champ et de courir après la balle, d’autant plus qu’avec ma condition physique, ce n’était pas évident. Mon ambition a fait le désespoir de ma mère et de mes instituteurs. Plusieurs fois par semaine, je rentrais à la maison avec le pantalon déchiré et les genoux écorchés. Mes partenaires et moi nous retrouvions une heure avant le début de l’école, dans la cour de récréation, pour jouer au football. Après l’école, je laissais mes devoirs dans mon cartable et ne faisais que passer à la maison le temps de déposer livres et cahiers et de prendre un T H E F I FA W E E K LY

goûter. Ma carrière de footballeur de rue s’est terminée quand j’avais onze ans. Enfin, mon père m’a emmené à l’entraînement des juniors du SK Beveren. C’est dans ce club qu’a commencé mon parcours professionnel. Puis à 29 ans, je me suis laissé séduire par le grand Bayern Munich, qui m’a emmené loin de la province belge. J’y ai vécu des années grandioses. Je regrette seulement que mon père n’ait pas été là pour assister à mes succès en club et avec l’équipe de Belgique. Å

Dans la rubrique “Le Tournant”, de grands noms du football reviennent sur les moments qui ont marqué leur vie. 37



COUPE MYSTÈRE DE L A FIFA

The FIFA Weekly Revue hebdomadaire publiée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA)

Cinq étoiles, deux lutteurs de sumo et un carton rouge vous mèneront peut-être jusqu’au gala FIFA Ballon d’Or. C’est parti !

Site Internet : www.FIFA.com/TheWeekly Éditeur : FIFA, FIFA-Strasse 20, Postfach, CH-8044 Zurich, Tél. : +41-(0)43-222 7777 Fax : +41-(0)43-222 7878

Quel est le point commun entre l’Espagne et l’Uruguay ?

1

D  H  P  R

Président : Joseph S. Blatter Secrétaire Général : Jérôme Valcke

Ils ont tous deux remporté deux fois la Coupe du Monde. Ils ont tous deux participé à toutes les éditions de la Coupe du Monde. Ils ont tous deux gagné une finale de Coupe du Monde. Aucun des deux n’a jamais perdu aux tirs au but.

Directeur de la Communication et des Affaires publiques : Walter De Gregorio Rédacteur en chef : Thomas Renggli

2

Conception artistique : Markus Nowak

Quel pays s’est qualifié pour la Coupe du Monde au Brésil mais a refusé d’y participer ? A

I

Rédaction : Perikles Monioudis (rédacteur en chef adjoint), Alan Schweingruber, Sarah Steiner Collaborateurs réguliers : Jordí Punti (Barcelone), David Winner (Londres), Hanspeter Kuenzler (Londres), Roland Zorn (Francfort), Sven Goldmann (Berlin), Sérgio Xavier Filho (São Paulo), Luigi Garlando (Milan)

E

3

Service photo : Peggy Knotz

Il n’y avait que des spectateurs masculins au match aller, le match retour a été marqué par un filet déchiré et a attiré plus de 200 000 personnes dans le stade. De quel barrage s’agit-il ? S  France – Ukraine en 2013 P  Suisse – Turquie en 2005

Production : Hans-Peter Frei (directeur), Richie Krönert, Marianne Crittin, Mirijam Ziegler, Peter Utz

O

K  Uruguay – Costa Rica en 2009 L  Australie – Iran en 1997

Correction : Nena Morf Ont collaboré à la rédaction de ce numéro : Prof. Jiri Dvorak (médecin en chef de la FIFA), Giovanni Marti, Honey Thaljieh, Dominik Petermann

Le joueur en photo s’est vu infliger un carton rouge avant la mi-temps d’un match de Coupe du Monde. Combien de joueurs composaient son équipe quand elle est entrée sur le terrain pour la seconde période ?

4

E  11 O  9

Secrétaire de rédaction : Loraine Mcdouall

L 10 Y 8

Traduction : Sportstranslations.com Responsables de projet : Bernd Fisa, Christian Schaub Impression : Zofinger Tagblatt AG www.ztonline.ch Contact : feedback-TheWeekly@fifa.org La reproduction des photos et des articles, y compris sous forme d’extraits, est interdite, sauf accord de la rédaction et sous réserve de la mention “© The FIFA Weekly, 2013”. La rédaction n’a aucune obligation de publier des textes ou des photos non sollicités. Le logo FIFA est une marque déposée. Produit et imprimé en Suisse.

Solution de l’énigme de la semaine précédente : LINE (explications détaillées sur FIFA.com/theweekly). Bonne réflexion !

Faites-nous parvenir vos réponses le 4 décembre 2013 au plus tard à feedback­TheWeekly@fifa.org. Les concurrents qui auront correctement répondu à toutes les questions jusqu’au 31 décembre 2013 participeront à un grand tirage au sort pour tenter de remporter deux billets pour assister au Gala FIFA Ballon d’Or 2013, qui aura lieu le 13 janvier 2014. Avant de participer, nous vous invitons à consulter les conditions générales, ainsi que le règlement de la compétition. Vous trouverez toutes les informations utiles à cette adresse : fr.fifa.com/aboutfifa/organisation/the-fifa-weekly/rules.pdf. T H E F I FA W E E K LY

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DEM ANDE Z À L A F IFA !

LE SONDAGE DE L A SEMAINE

Ronaldo, Messi, Neymar, Özil. Qui sera la star de la Coupe du Monde 2014 ?

Pourquoi les sélectionneurs peuvent-ils être d’une autre nationalité que celle du pays qu’ils entraînent, contrairement aux joueurs ? Detlef Kramer, Mannheim (Allemagne)

69

TAUX DE RÉUS SI T E

40

R É S U LTAT S D E L A S E M A I N E D E R N I È R E : Une Coupe du Monde à 32 équipes est-elle suffisante ou faut-il élargir encore le plateau de la phase finale ?

73+27

Le format à 32 équipes est parfait.

27%

C’est le pourcentage de matches remportés par le Brésil lors des

73%

Il faut plus d’équipes pour répondre à l’émergence de nouveaux pays.

LE MAGA ZINE DE FOOTBALL The FIFA Weekly paraît tous les vendredis en version papier et électronique (www.Fifa.com/TheWeekly). En plus de proposer des informations sur les plus grandes stars et les plus beaux buts, le magazine ouvre le jeu vers les lecteurs. Venez participer au débat sur le plus beau sport du monde. Envoyez vos réactions à : feedback-TheWeekly@fifa.org

3,6 11

SPEC TAC LE A S SURÉ

PLUIE DE BUTS

différentes phases

Comme la moyenne de buts

finales de Coupe

par match de l’Allemagne au

du Monde, sur 97

cours des qualifications pour

buts ont été marqués lors

rencontres disputées.

la Coupe du Monde, notam-

du duel Samoa-Tahiti,

Il s’agit du meilleur

ment grâce à Mesut Özil (en

pour un score final

taux parmi toutes les

photo) et ses huit réalisations.

quelque peu déséquilibré

équipes. L’Allemagne

Aucun autre pays qualifié n’a

(1:10). Ce fut le match le

(61 %) et l’Italie

fait mieux. Statistiquement,

plus riche en buts des 816

(55 %) complètent

la meilleure défense est celle

disputés dans le cadre des

le podium.

de l’Iran (0,25 but encaissé par

qualifications pour Brésil 2014.

(En photo : Pelé)

match en moyenne).

(En photo: Steevy Chong Hue)

T H E F I FA W E E K LY

Platon, Imago, Getty Images

Réponse de Thomas Renggli, rédacteur en chef : Il n’y a jamais eu de règlement établissant une contrainte de nationalité pour les entraîneurs. Cela s’explique par le fait que partout dans le monde, ou presque, le football a été introduit par des immigrés anglais. Dans la plupart des grandes nations du football, le choix d’un sélectionneur issu du même pays est quasiment une question d’amour-propre. En 2001, l’Angleterre a connu une véritable révolution culturelle lorsque le Suédois Sven-Göran Eriksson est devenu le premier étranger à diriger les Three Lions. Mais dans d’autres pays aussi, des étrangers ont eu leur mot à dire. Ainsi, l’homme auquel l’Italie doit le célèbre catenaccio, Helenio Herrera, venait d’Argentine.

Qui est le meilleur ? Le Brésilien Neymar a son avis sur la question. Répondez à l’adresse suivante : feedback-TheWeekly@fifa.org


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