Article Mer et Littoral Le Réseau de Suivi Lagunaire - RSL Un outil d’aide à la gestion des milieux lagunaires en Languedoc-Roussillon
La richesse de la frange côtière du Languedoc-Roussillon et son originalité sont dû au chapelet d’étangs saumâtres ou lagunes qui s’étendent de l’embouchure du Rhône à la frontière espagnole. Ces milieux particuliers, soumis aux pressions anthropiques multiples, constituent le réceptacle des apports de leur bassin 1 versant, et connaissent une grande sensibilité aux phénomènes d’eutrophisation . Les lagunes, plans d’eau littoraux à l’interface terre/mer, sont une spécificité de la côte du Languedoc-Roussillon. Hot-spot de biodiversité, nurseries pour de nombreuses espèces halieutiques, les lagunes sont le support d’une activité économique traditionnelle (pêche, conchyliculture) et un facteur d’attractivité du littoral. Les apports excessifs d’azote et de phosphore en provenance des activités anthropiques du bassin versant (stations d’épuration, agriculture, Photo aérienne des lagunes palavasiennes (Hérault). industries, réseaux pluviaux,…) engendrent des Crédit photo : SIEL déséquilibres écologiques importants qui se caractérisent par le développement de véritables marées vertes (développement massifs de phytoplancton et d’algues vertes) dont le stade ultime est la malaïgue (mauvaise eau en occitan), déclenchée par des conditions météorologiques particulières (forte chaleur et absence de vent). La malaïgue se caractérise par la suppression de l’oxygène dans l’eau (crise anoxique) et le dégagement de sulfure (à l’odeur “ d’œuf pourri ”) qui entraîne la mortalité massive des organismes vivants dans le milieu. Prolifération d'algues vertes dans la crique de l'angle (Etang de Thau - Hérault) Crédit photo : Cépralmar
En Languedoc-Roussillon, la problématique de l’eutrophisation a été pointée du doigt dès les années 80 compte tenu notamment de l’impact économique des crises anoxiques sur les productions conchylicoles et la pêche. La dernière malaïgue a ainsi engendré en 2006 la perte de 7 500 tonnes d’huîtres causant 10,3 millions d’euros de pertes pour les conchyliculteurs de l’étang de Thau.
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Eutrophisation : déséquilibre d’un milieu aquatique dû à des apports excessifs de substances nutritives (azote et en phosphore).