Rome secrete

Page 1

- Rome secrète

’:HIKNQF=\U]^U]:?k@a@s@i@f"

M 03657 - 88H - F: 8,90 E - RD

AUTRICHE : 9,30 €. AND : 8,4O €. BEL : 8,60 €. DOM : 9,30 €. CH : 14,5 FS. CAN :13,95 $C. D : 9,30 €. ESP : 8,60 €. GB : 6,5 £. ITA : 8,60 €. GRE : 8,60 €. LUX : 8,60 €. PORT CONT : 8,60 €. MAR : 75 DH. TUN : 12 DTU.

Rome secrète

La folle demeure de Néron Dans les coulisses des palais romains Rome souterraine et insolite



Qg_(HB_jL

N T\UZR`ZQ <YX, N [U>>`[Y X`33Y<<`WdQ<<5 `[UdQ>,

par Michel De Jaeghere

RIEN N’EST TOUT À FAIT VRAI DANS LES PROMENADES DANS ROME. Stendhal les avait ouvertes en nous avisant qu’il s’était rendu six fois à Rome, et il n’y était allé que quatre. Il date son premier séjour de 1802, et il n’avait poussé, en 1801, que jusqu’à Florence ; il avait ensuite regagné la France sans s’aventurer plus au sud; il ne visiterait Rome que dix ans plus tard, en 1811. Ce changement de date lui était, simplement, nécessaire pour raconter qu’alors suspect, comme français, aux autorités de la Rome pontificale (nos troupes y avaient proclamé, en 1798, la République et en avaient expulsé le pape Pie VI avant d’en être elles-mêmes chassées par les Bourbons de Naples), il y avait été continûment suivi par deux argousins auxquels il avait fini par donner amicalement du vin à boire, et qui lui avaient, par reconnaissance, baisé la main en le quittant. Il prétend avoir peint ses tableaux sur le motif, noté les conversations sur le vif, rédigé le récit de ses découvertes et de ses aventures le soir même de ses courses. Il avait écrit en réalité tout son livre à Paris : même les pages où il semble rapporter, heure par heure, les échos du conclave qui s’était conclu, au printemps 1829, sur l’élection de Pie VIII. Tout est faux, et pourtant, tout est plus vrai que nature : éclatant de couleurs et palpitant de vie. La Rome qu’il décrit superpose, entremêle, les antiquités, les musées et les champs de fouilles, les temples païens et les basiliques dédiées aux martyrs, les palais ruisselant de marbre et les catacombes éclairées à la bougie, les somptueuses liturgies pontificales et les chefs-d’œuvre de la Renaissance, les jeux de l’amour et de la mort de l’histoire et de la légende, et les crimes passionnels du bout de la rue. On y entend le cri des marchands de légumes et le chant des castrats de la chapelle Sixtine; on pénètre dans quelques-uns des palais construits par les familles des cardinaux-neveux des souverains pontifes ; on y rencontre des prélats à l’ambition féroce et au goût exquis ; on se raconte, entre deux sorbets, l’histoire de crimes spectaculaires et de complots subtils. On visite l’atelier de Canova, on berce ses soirées avec les délicieux récitatifs des cantatrices. On flâne dans une ville dont la réunion de splendeurs, palais, jardins, églises, peintures, sculptures, a fait une œuvre d’art à part entière, une polyphonie créatrice. On retrouve, d’un monument à l’autre, Michel-Ange, Raphaël, Caravage comme de vieux amis. On s’irrite de voir décliner leur art sous le pinceau de leurs disciples. On mesure la soif de pouvoir sans limite de quelques hommes d’Eglise, en même temps que la vigueur, l’énergie d’un peuple qui n’a rien perdu de sa grandeur et de son caractère en perdant la puissance qu’ils lui avaient value.

Si Stendhal s’impose comme le meilleur des cicérones à qui veut sortir, à Rome, des sentiers battus, délaisser, un instant, les grandes basiliques et les ruines majestueuses de l’Antiquité classique pour entendre battre le cœur de la ville dans ses rues étroites, entre les falaises multicolores de ses façades, dans le bruissement de ses fontaines, le parfum de ses lauriers, le secret de ses cloîtres ; à qui prétend prendre le frais sur des places agencées comme un ravissant décor de théâtre, explorer des cours ignorées où sèchent de grands draps, et où des fleurs sauvages poussent dans des sarcophages antiques ou jouir de la lumière divine du crépuscule depuis une loggia, un belvédère sur le Tibre, c’est aussi qu’il est le plus nonchalant d’entre les compagnons de voyage, qu’il s’autorise toutes les digressions, tous les caprices. Les visites, avec lui, n’ont rien d’une corvée qu’on exécute pour être en règle avec la bienséance, échapper à l’accusation d’avoir séché une collection de bustes, oublié une galerie de peinture, négligé l’un ou l’autre des chefsd’œuvre dissimulés dans les replis de chapelles alignées le long des nefs des églises comme autant de boutiques obscures. Elles ont tout de la promenade printanière, elles participent d’une chasse au bonheur placée tout entière sous le signe de l’égotisme. Il nous offre, avec son livre, un cadeau d’un luxe absolu, inaccessible : la liberté de passer avec lui de longues journées dans Rome sans autre propos que de faire le tour indéfini de toutes les beautés qu’y ont accumulées les siècles en les mariant comme une succession de couches archéologiques. Qu’il nous emmène dans des églises qui abritent de lourds tombeaux de pierre d’où les morts ressuscitent à grands renforts de mouvements de marbre, ou nous convie à nous allonger sur le sol pour jouir dans toute son étendue de la beauté d’un plafond peint à fresque, nous invite à écouter au Colisée le chant des rossignols ou nous entraîne dans les ruines fumantes de Saint-Paul-hors-lesMurs au lendemain de l’incendie de la basilique, il est mieux qu’un accompagnateur vétilleux : un initiateur, un modèle. Il nous enseigne qu’à l’image de l’amour, la beauté des choses a besoin de temps et de détours pour s’offrir dans sa plénitude. Suivons ce guide.

$

F

Q b_#WF)$ SQ _#Q La basilique Saint-Pierre vue depuis l’oculus aménagé dans une haie de cyprès, dans les jardins de l’ordre de Malte, sur l’Aventin. hors-série

3



N [U>>`[Y \`><A`,

STUPEUR

ET TREMBLEMENTS U? ]X2G6 A? \G C87a RX[G8Z? ?P7 \=6Z A?P V\6P GZC8?ZP ?7 8\\6P7R?P VG\G8P A? \G >8\\? a7?RZ?\\?% $=GCC?PP8XZ 0 \G VGVG67a A=_AAXZ? UX\XZZG+ PX6P \? ZX[ A? #GR78Z >+ \68 AXZZ? 6Z ZX65?G6 \6P7R? 0 VGR78R A? MJLJ% Y6 :>))? P8"C\?+ \=aA8<8C? ?P7 7RGZP<XR[a ?Z A?[?6R? EGRXT6? PX6P \=8[V6\P8XZ A? O8\8VVX )?R+ A6 CGRA8ZG\ .8RX\G[X )?R ?7 A? PXZ Z?5?6 $XR?Z1X _ZX<R8X% U=?P7 0 C?77? aVXT6? T6=?P7 CXZP7R687? \G Ca\"ER? ;G\?R8? UX\XZZG% @Z8T6?+ C? E8]X6 EGRXT6? VX6R \?T6?\ CX\\GEXR"R?Z7 \?P V\6P ;RGZAP GR78P7?P P2[EX\8P? \G [G;Z8<8C?ZC? A? C?77? <G[8\\?% D?\XZ 6Z? \a;?ZA? RX[G8Z?+ \? VG\G8P UX\XZZG 7R?[E\G87 C9GT6? L, ]68Z+ 5?8\\? A? \G <`7? A? PG8Z7 ^8?RR? ?7 PG8Z7 ^G6\+ P687? 0 \=?4CX[[6Z8CG78XZ T6=G6RG87 \GZCa? \? VGV? ?Z MHHH CXZ7R? \? RX8 A? bGV\?P+ VX6R \? C9/78[?Z7 A? Z? VGP \68 G5X8R R?[8P+ VGR \=?Z7R?[8P? A? PXZ CXZZa7GE\?+ 6Z UX\XZZG+ \?P 7RGA878XZZ?\P P?V7 [8\\? A6CG7P A=XR ?7 \? C9?5G\ E\GZC CX[[? P8;Z? A=9X[[G;? G6 VXZ78<?% $?P P?CX6PP?P G6RG8?Z7 A8PVGR6 0 \G \?5a? A? C?7 GZG79"[?+ ?Z M,II% QZ7R? [279?P ?7 RaG\87a+ C? VG\G8P Z=G G6]X6RA=968 R8?Z V?RA6 A? PXZ <GP7? ?7 CXZ78Z6? 0 a[?R5?8\\?R P?P 58P87?6RP% La salle de la Fontaine, dans l’appartement de la princesse Isabelle au palais Colonna.


Les salles de la centrale Montemartini reconvertie en musée archéologique.

N [U>>`[Y \`><A`,

DES MACHINES ET DES DIEUX )ZG6;6Ra? ?Z M*ML+ \=GZC8?ZZ? C?Z7RG\? 79?R[8T6? V6E\8T6? #XZ7?[GR78Z8 ?P7 A?5?Z6? \=a7XZZGZ7 aCR8Z A=6Z? PV\?ZA8A? CX\\?C78XZ A=365R?P GZ78T6?P% DG 5XCG78XZ A? [6Pa? G P6R;8 ?Z M**H+ \XRPT6? \?P 7RG5G64 A? RaG[aZG;?[?Z7 A?P [6Pa?P A6 UGV87X\? ?Z 56? A6 ]6E8\a A? \=GZ LNNN ZaC?PP87"R?Z7 \? AaV\GC?[?Z7 A? C?Z7G8Z?P A? \?6RP 365R?P% $? CXZ7RGP7? ?Z7R? \G E\GZC9?6R ?7 \G ;R/C? A?P <8;6R?P GZ78T6?P ?7 \G <XZ7? PX[ER? A?P [GC98Z?P ?Z <G87 6Z \8?6 6Z8T6? A? [8P? ?Z 5G\?6R A?P 365R?P T6=8\ GER87?% )\ A?58Z7 AXZC 6Z ?PVGC? A=?4VXP878XZ V?R[GZ?Z7 0 VGR78R A? LNNI% S?P78Za 0 VRaP?Z7?R \?P GCT68P878XZP RaC?Z7?P A?P [6Pa?P A6 UGV87X\?+ C? \8?6 8ZPX\87? X<<R? 6Z? VGPP8XZZGZ7? VRX[?ZGA? G5?C \? RGVVRXC9?[?Z7 A? A?64 [XZA?P & \=GRC9aX\X;8? C\GPP8T6? ?7 8ZA6P7R8?\\?%



Tronçon de l’Aqua Claudia. L’aqueduc, dont la majorité des conduits sont souterrains, s’étend sur environ 68 kilomètres.

N >`[QYZQWXbY<YZYZ><YX,

TRAVAIL DE ROMAINS Ba[X8ZP 8[VXPGZ7P A6 PG5X8R!<G8R? A?P FX[G8ZP+ \?P GT6?A6CP <6R?Z7 aA8<8aP G6 <8\ A?P P8"C\?P VX6R <X6RZ8R 0 FX[? 6Z? ?G6 8PP6? A?P [XZ7G;Z?P 5X8P8Z?P+ V\6P GEXZAGZ7? ?7 PG\6ER? T6? C?\\? A6 B8ER?% )Z878a VGR UG\8;6\G ?Z K, ?7 GC9?5a PX6P \? R";Z? A? \=?[V?R?6R U\G6A?+ G64 CG\?ZA?P A=GX-7 IL+ \=YT6G U\G6A8G ?P7 \=6Z A?P V\6P 8[VXR7GZ7P GT6?A6CP AXZ7 \?P GRCGA?P P6EP8P7?Z7 ?ZCXR?+ '0 ?7 \0+ G64 G\?Z7X6RP A? FX[?% D7?ZA9G\ P=?Z a[?R5?8\\G87 AGZP P?P '/:@4<A74, 7A<, >:@4 & & (:#, %/A"4/,2@4, ;4, ;A@6A-<4, 7C,4/%4,8 4% ;4%%4 ,:B)%#74 )@@4<,4 3#) ,1C%4<7 A#%:#/ 74 >:@4 9 6B#,)4#/, B)4#4, 74 7),%A<;4. +1A,64;% 7# 6A?, 4,% @A-<)0)3#4 5 ;4 <14,% 6:)<% #<4 6BA)<4 6BA%4 5 BA "C-C%A%):< ? 4,% ")-:#/4#,4. +A 6B#6A/% 74, 6:)<%, 74 "#4 ,:<% 7:@)<C, 6A/ 3#4B3#4 /4,%4 71A3#47#; :# 3#4B3#4 %:@=4A# 4< /#)<4, 3#) )@6/)@4<% 9 ;4%%4 ;A@6A-<4 74 >:@4 #< ;A/A;%!/4 74 -/A<74#/ 7:<% /)4< <1A66/:;*4. +4, =4A#%C, 74 B1A/% /47:#=B4<% B14004% 74, =4A#%C, 74 BA <A%#/4 4% 6/C")4<<4<% BA ,A%)C%C8 3#) 4,% B4 -/A<7 7C0A#% 7# 6BA),)/ 74 ":)/ 74, 6A?,A-4,. $



N [R^, N AU`[:ZR ]:<<QAW`[UdQTAY]QA)777,UdQOY<Y><YS],SY[,


Page de gauche : nymphée de la loggia du palais Altemps. En bas : créature marine et dragons, détail de la fontaine du Maure, conçue par Giacomo della Porta en 1576.

ROME SECRÈTE

Une statue de saint Ignace dissimulée par un tableau, des merveilles peintes derrière les clochers jumeaux de la Trinità dei Monti, une vie fastueuse abritée par les façades altières des palais Farnèse ou Colonna. La promesse éternelle de Rome, c’est celle d’une ville qui se dérobe pour mieux s’offrir.


Les jeux du ciel, de la terre et de l’eau PAR MARIE D’ARMAGNAC

De la plus humble à la plus monumentale, les fontaines de Rome chantent l’histoire de la Ville éternelle de la terre jusqu’au ciel.

N <bQ UA< UASb`9QW[YZRURYA` XYA<OY\`YWQ\QS<U,

E

58

LLf? ?HJ( FL'? gf gf'# K_LLf0 g_()HJ/ fLLf? f#_?(fJ( gfF'_? FL'? gf &_Jc()h_JD ?_4hLf?, \f? eHJ(j_Jf? gf AHKf0 gf? FL'? a'KiLf?0 Lf? @D1=@+ +cBH? Jf!*0 D'_ JkHJ( gkj'(Bf i'( D'f gf g2?jL) (2BfB Lf FBHKfJf'B ?H'? Lj haj) Lf'B h'_?jJ(f gf Lk2(2 BHKj_J0 j'# FL'? ?Ffh(jh'Lj_Bf?0 hHKKf Lj h2L2) iB_??_Kf eHJ(j_Jf gf <Bf&_0 'FD C!48 ;8 &=$&81 F81 5=@&D+@81 ;8 B=C8 %< (H'(f? BjhHJ(fJ( Lka_?(H_Bf K"(aH) LHc_D'f0 L2cfJgj_Bf H' B2fLLf gf Lj 9_LLf 2(fBJfLLf, QLLf? fJ f#jL(fJ( Lf? HB_c_Jf?0 Lka_?(H_Bf0 ?"KiHL_?fJ( ?j F'_??jJhf f( Lj F2BfJJ_(2 gf ?HJ fKF_Bf0 Kj_? j'??_ ?j eHBhf HJ_B_) D'f, QLLf? fJhajJ(fJ( Lf FBHKf) Jf'B0 ?HJ( Lf hfJ(Bf &_(jL gf? K_LLf f( 'Jf FLjhf? HP Lf? AHKj_J?0 Lf? ?H_B? gk2(20 j_KfJ( p FBHLHJcfB f( jgH'h_B Lf MH'B, QLLf? eHJ( fJ(fJ) gBf Lf'B K'?_D'f j'# FBfK_4Bf?

hors-série

L'f'B? gf Lkj'if0 LHB?D'f Lj &_LLf0 fJhHBf hjLKf f( &_gf0 ?HB( gf ?j (HBFf'B JHh('BJf, QLLf? ?"KiHL_?j_fJ( j'??_0 gjJ? LkUJ(_D'_(20 Lj FBH(fh(_HJ gf? J"K) Faf?0 g_&_J_(2? i_fJ&f_LLjJ(f?0 jhhHBg2f j'# AHKj_J?, RkHP Lf MHL_ JHK gf J"KFa2f gf hf? cBjh_f') ?f? eHJ(j_Jf? HBJfKfJ(jLf? fJ eHBKf gkji?_gf D'_0 gf LkUJ(_D'_(2 p Lk2FHD'f KHgfBJf0 ?f ?HJ( K'L) (_FL_2f? gjJ? (H'( Lf KHJgf Lj(_J, SjB Lkfj' p AHKf f?( hf e_L gkUB_jJf D'_ BfL_f LkUJ(_D'_(20 Lkf#FjJ?_HJ f( Lj LHJc2&_(2 gf LkfKF_Bf p Lj Jj_?) ?jJhf f( j' eHBK_gjiLf g2&fLHFFf) KfJ( gf Lj h_&_L_?j(_HJ haB2(_fJJf, >H'? Lj A2F'iL_D'f BHKj_Jf0 Lf FBHiL4Kf gf LkjFFBH&_?_HJJfKfJ( fJ fj' ?f FH?f g4? Lf `9f ?_4hLf j&jJ( ^,)S, . fJ feef(0 Lf? fj'# g' <_iBf0 FH'B(jJ( B2F'(2f? f#hfLLfJ) (f?0 Jf ?'ee_?fJ( FL'? j'# if?H_J?

gk'Jf FHF'Lj(_HJ ?jJ? hf??f hBH_?) ?jJ(f, \f FBfK_fB jD'fg'h0 LkUD'j UFF_j0 D'_ hH'B( Lf LHJc gf LkjJ(_D'f &H_f aHKHJ"Kf0 f?( hHJ?(B'_( fJ CGE j&jJ( ^,)S, `L jL_KfJ(j_( ?'B(H'( Lf 9_f'# OHB'K0 gHJ( JH'? FH') &HJ? &H_B j'MH'Bgka'_ gf? &f?(_cf? j' LjBcH UBcfJ(_Jj0 f( Lj !HJf g' SajKF gf [jB?0 hfLLf)Lp K1Kf HP Fj??j_fJ( fJ (B_HKFaf Lf? c2J2) Bj'# &j_JD'f'B? fJ ?f BfJgjJ( j' SjF_(HLf FH'B " Bfhf&H_B Lf? aHJ) Jf'B?, `L? FHB(j_fJ( jLHB? Lf? ?"K) iHLf? gf? eLf'&f? gf? Fj"? &j_Jh'?0 hjB D'_ KjV(B_?f Lkfj' gHK_Jf 'J Ff'FLf0 'Jf Jj(_HJ, QJ G@I j&jJ( ^,)S,0 LkjD'fg'h gf LkUD'j [jBh_j jL_KfJ(f Lf XjLj(_J, R4? LHB?0 g' `fB ?_4hLf j&jJ( ^,)S, j' ```f ?_4hLf jFB4? ^,)S,0 &fJjJ( hHKFL2(fB Lf? D'j(Bf jD'fg'h? f#_?(jJ(?0 ?fF( JH'&fj'# jD'f) g'h? ?HJ( hHJ?(B'_(? FH'B FHB(fB

Lkfj' gf? hHLL_Jf? g' \j(_'K &fB? Lf hfJ(Bf gf AHKf0 HP ?f K'L(_) FL_fJ( Lf? FH_J(? gkfj'0 f( gHJh0 Lf? eHJ(j_Jf?, [H_J? e_c'Bj(_&f? D'f Lf? e'('Bf? eHJ(j_Jf? gf Lj AHKf gf? FjFf?0 fLLf? HJ( 'Jf &Hhj(_HJ FL'? '(_L_(j_Bf0 ?Hh_jLf, SfB(j_Jf? ?HJ( J2jJKH_J? ?Ffh) (jh'Lj_Bf?0 hHKKf Lj -8&D ?$;D@1 +Lj m iHBJf D'_ ?'_J(f l* D'_ ?f (BH'&j_( gf&jJ( Lf SHL_?2f f( Jf e'( g2(B'_(f D'kj' 66f ?_4hLf, U&fh Lj K'L(_FL_hj(_HJ gf? jD'f) g'h?0 ?_cJf gf FBH?F2B_(2 hHKKf Lf e'BfJ( Lf? cBjJg? (Bj&j'# ?H'? U'c'?(f0 AHKf FB_( Lkaji_('gf gf LkjiHJgjJhf gf Lkfj'0 f( gf Lj ?jL') iB_(2, \f? cBjJg? FfB?HJJjcf? gf LkUJ(_D'_(2 e_BfJ( hHJ?(B'_Bf gf? eHJ(j_Jf?0 hHKKf j'(jJ( gf C$@84D< hf? hjgfj'# HeefB(? p Lj FHF'Lj(_HJ j' K1Kf (_(Bf D'f Lf? Mf'# g' h_BD'f,


(Y)$$)DDQ#QbB

N >QAAUZY UZZUWbQ[`>,OA,

Page de gauche : l’une des deux fontaines de la piazza Farnese. Provenant des thermes de Caracalla, ces baignoires en granit égyptien, qui ornaient la place dès le XVIe siècle, furent transformées en fontaines par Girolamo Rainaldi en 1626. Ci-contre : la fontaine du Triton, commandée par Urbain VIII à Bernin et achevée en 1643. Trônant au centre de la piazza Barberini, elle arbore, sur son socle, les armoiries pontificales ainsi que celles de la famille du pape : les abeilles.

QJ G$ j&jJ( ^,)S,0 [jBh'? UcB_FFj0 cfJgBf0 jK_ f( FL'? e_g4Lf hHLLj) iHBj(f'B gkU'c'?(f0 e_( hjF(fB Lkfj' gf? ?H'Bhf? gf Lj &jLL2f gf LkUJ_fJf0 'J jeeL'fJ( g' <_iBf0 f( cBohf p LkUD'j 9_BcH +LkjD'f) g'h gf Lj 9_fBcf0 H' gf Lj ^f'Jf O_LLf*0 (H'( Lf JHBg gf AHKf0 fJ Fj??jJ( FjB Lj &_LLj THBca4?f f( Lf X_Jh_H f( M'?D'kj'# (afBKf? gkUcB_FFj gfBB_4Bf Lf XjJ(a2HJ0 e'( jL_KfJ(2 fJ fj', Sf( H'&Bjcf Bf&1( 'Jf _KFHB(jJhf (H'(f

FjB(_h'L_4Bf gjJ? Lj &_f gf Lj hjF_) (jLf . ?f'L gf? HJ!f jD'fg'h? BHKj_J? p Bf?(fB fJ ?fB&_hf FfJ) gjJ( (H'( Lf [H"fJ Ucf0 _L B2?_?(j fJ feef( p Lj gf?(B'h(_HJ gf? dH(a? j' 9`f ?_4hLf f( e'( Bf?(j'B2 FjB Lf FjFf UgB_fJ `fB j' 9```f, \kUD'j 9_BcH j??'Bj Lj ?'B&_f gf Lj AHKf K2g_2&jLf0 g2Ff'FL2f f( fJ FBH_f j'# 2F_g2K_f? j_J?_ D'kp Lj c'fBBf h_&_Lf, QLLf (BH'&f ?j FL'? 2hLj(jJ(f KjJ_ef?(j(_HJ0 gfF'_? Lf 69```f ?_4) hLf0 gjJ? Lj eHJ(j_Jf gf <Bf&_,

\ka_?(H_Bf ?f B2F4(f0 g_()HJ, \HB? g' Bf(H'B gf Lj FjFj'(2 p AHKf jFB4? Lk2F_?Hgf j&_cJHJJj_?0 Lf FjFf [jB(_J 9 SHLHJJj fJ(BfFB_( 'Jf &2B_(jiLf 'BijJ_?j(_HJ gf Lkfj'0 j&fh 'Jf FHL_(_D'f ?"?(2) Kj(_D'f gf B2JH&j(_HJ f( gf hB2j) (_HJ gf? eHJ(j_Jf?, `L Jf ej_?j_( D'f FBHLHJcfB Lf? cBjJg? (Bj&j'# _KF2B_j'#, Sf((f n'&Bf e'( _JLj?) ?jiLfKfJ( FH'B?'_&_f FjB ?f? ?'h) hf??f'B?0 p (Bj&fB? Lj Bf?(j'Bj) (_HJ gf? jD'fg'h? BHKj_J? f( Lj

hB2j(_HJ gf JHKiBf'?f? eHJ(j_) Jf?, \k'BijJ_?Kf0 LkjBha_(fh('Bf f( Lf? ifj'#)jB(? ?HJ( jLHB? _J(_Kf) KfJ( K1L2?, SHKKf Lf? FjLj_?0 Lf? eHJ(j_Jf? ?HJ( 'J L_f' gkjcB2KfJ( f( 'J ?"KiHLf gf F'_??jJhf, \ka_?(H_Bf gf? &j?D'f? c2jJ(f? gf Lj F_j!!j OjBJf?f f?( ?_cJ_e_hj(_&f, \j ejK_LLf OjBJ4?f0 D'_ hHKF(j 'J FjFf0 Xj'L ``` +G=C@)G=@$*0 gf JHKiBf'# hjBg_Jj'# f( gf cBjJg? c2J2Bj'#0 f( JH'j gf? L_fJ? Kj(B_KHJ_j'# j&fh (H'? Lf? ?H'&fBj_J? gkQ'BHFf f( gk`(jL_f0 f'( 'Jf _KFHB(jJhf gf FBfK_fB FLjJ gjJ? Lj AHKf gf Lj AfJj_??jJhf, Rf??_J2 FjB >jJcjLLH Lf ^f'Jf f( [_hafL)UJcf0 Lf FjLj_? OjBJ4?f f?( 'Jf gf? D'j(Bf KfB&f_LLf? gf AHKf0 f( Lj F_j!!j OjBJf?f Lk'Jf gf? FL'? &j?(f? g' 4+=@8 +D'jB(_fB* AfcHLj, R4? Lf g2i'( 69`f ?_4hLf0 'Jf

hors-série

59


Bernin, l’homme qui donnait vie au marbre PAR GEOFFROY CAILLET

Rome lui doit une part de son éternité. Il fut architecte et peintre, dramaturge et musicien. Mais c’est dans la sculpture que Bernin donna la preuve la plus éclatante de son génie.

N Q\QS<UW\QQ[UdQ, N UAU\RY RQ \:SU,

L

j ij?_L_D'f >j_J()X_fBBf jKF') (2f gf ?j FLjhf0 gf ?HJ ijL) gjD'_J f( gf ?f? (HKifj'#, \j F_j!!j Zj&HJj FB_&2f gf ?f? eHJ(j_Jf?, XH_J( gf AD4>D>>+D ?'B Lj F_j!!j g_ >FjcJj0 J_ gk2L2FajJ( FHB(f)Hi2L_?D'f ?'B hfLLf gf Lj [_JfB&j, :Jf djLfB_f THBca4?f &_g2f gf ?f? (B2?HB? ?h'LF(2?, Sf((f AHKf gf hj'hafKjB Jkf?( Fj? Lf ?h2JjB_H gk'J e_LK hj(j?(BHFaf0 Kj_? hfLLf D'k_L ej'gBj_( fJ&_?jcfB ?jJ? TfBJ_J, U Lj &_LLf0 _L j gHJJ2 ?HJ &_?jcf gf KjBiBf f( gf (Bj&fB(_J0 Kj_? j'??_ Lj ejJ(j_?_f _J?F_B2f gf ?f? eHJ(j_Jf?0 Lf ej?(f g"JjK_D'f gf ?f? 2cL_?f?0 Lj KjMf?(2 FLf_Jf gk_J&fJ(_HJ gf ?f? ej8jgf?, Sf D'f Lf FjFf :Bij_J 9``` B2?'Kj_( fJ L'_ g_?jJ( . '7=$1 E&81 5D+& :=$4 B=C8 8& B=C8 81& 5D+&8 :=$4 "=$13% T_fJ ?-B0 _L ej'( g_Bf D'f Lf? e2f? ?k2(j_fJ( FfJha2f? ?'B Lf ifBhfj'

gf d_jJ \HBfJ!H TfBJ_J_, AjFFf) LfB D'f0 J2 p ZjFLf? fJ G=$% gk'J <H?hjJ f( gk'Jf ZjFHL_(j_Jf0 f( jBB_&2 p AHKf p ?fF( jJ? FH'B Jf Lj D'_((fB D'f ?_# KH_? fJ G;;= p LkjFFfL gf \H'_? 6`90 _L i'( p Lj KjKfLLf Lf? Kf_LLf'B? Lj_(? gf Lk`(jL_f jB(_?(_D'f, >k2KfB&f_LLfB D'f ?HJ FBfK_fB aHhaf( j_( 2(2 'J i'B_J0 jc_(2 gjJ? Lkj(fL_fB gf ?HJ F4Bf0 X_f(BH0 ?h'LF(f'B aji_Lf Kj_? ?jJ? c2J_f, UgKf((Bf D'k_L Jf ?f &jJ(j_( Fj? fJ g2hLjBjJ( . '*!1 F68@5D@>8< #6D+ ;G"=4G F8 CD4A48 8& @6D+ #DCD+1 ;=@@G $@ >=$: ;8 >+18D$ ;8 &4D, "8413% [j_? _L ej'( ?f ?H'&fJ_B j'??_ D'f ?HJ n'&Bf FBHg_c_f'?f JjD'_( gf Lj hHJMHJh(_HJ gk'J c2J_f f( gk'J 2LjJ . hfL'_0 g2h_?_e0 D'f Lf? FjFf? g' 69``f ?_4hLf gHJJ4BfJ( p Lj AHKf gf Lj SHJ(Bf)A2eHBKf0 hHKKf _L? Lkj&j_fJ( ej_( p Lj AfJj_?) ?jJhf p (Bj&fB? [_hafL)UJcf,


) U

N ^YbUZZU b:TQAW>`[QWXbY<YZYZ><YX, N U]d)`[UdQ>WUZRAQU ^Q[Y\Y,

$ Y>Y$)QFQ Bernin (à gauche, en haut, Autoportrait jeune, vers 1623, Rome, Galleria Borghese) peut se targuer d’avoir, « dès l’enfance, (…) dévoré le marbre ». Avec ses premiers groupes sculptés figurant, grandeur nature, des sujets antiques – Enée, Anchise et Ascagne (détail à droite, 1618-1619, Rome, Galleria Borghese) et Apollon et Daphné (à gauche, en bas, 1622-1624, Rome, Galleria Borghese) –, il donne déjà toute la mesure de son génie. Ci-dessus : la fontaine des Quatre-Fleuves, piazza Navona, achevée en 1651 pour le pape Innocent X. Chaque fleuve symbolise un continent.

U D'fLD'f? K4(Bf? gf >jJ(j [jB_j [jcc_HBf0 'Jf FLjD'f FH?2f ?'B 'Jf ej8jgf j'??_ Ff' ijBHD'f D'f FH??_iLf ?_cJjLf fJhHBf Lj Kj_?HJ HP0 &fB? G;I=0 ?k_J?(jLLj X_f(BH TfBJ_J_ j&fh ?j ejK_LLf FH'B (Bj&j_LLfB j' hajJ(_fB gkfKifLL_?) ?fKfJ( gf Lj ij?_L_D'f &H'L' FjB Xj'L 9 THBca4?f, Skf?( Lp0 gjJ? Lkj(fL_fB Fj(fBJfL ?_('2 j' Bf!) gf)haj'??2f0 D'f Lf (jLfJ( gf LkfJejJ( FBHg_cf hHKKfJhf p ?kf#fBhfB, >f? FBfK_4Bf? n'&Bf? hHJJ'f? ?HJ( (BH_? cBH'Ff? gf :$&&+ fJ KjBiBf0 ?jJ? gH'(f (j_L) L2? gjJ? gf? ha'(f? gf iLHh? KHJ') KfJ(j'#, \f hajBKjJ( 9$:+&84 8& FD >.!"48 /CDF&.G8 gf Lj djLfB_f THBca4?f BfKHJ(f Ff'()1(Bf p G;GG)G;GE, [2KHBjiLf FjB Lf (Bj_(f) KfJ( B2jL_?(f g' FH_L gf Lj ha4&Bf0 D'_ Lj e_( LHJc(fKF? hHJ?_g2BfB hHKKf 'J KjBiBf afLL2J_?(_D'f0

hf((f n'&Bf f?( ?'B(H'( Lj FBf) K_4Bf gf TfBJ_J F4Bf f( e_L? p fJ(BfB gjJ? Lf? hHLLfh(_HJ? g' hjB) g_JjL >h_F_HJf THBca4?f0 Lf F'_?) ?jJ( Jf&f' g' FjFf, U D'j(HB!f jJ?0 d_jJ \HBfJ!H TfBJ_J_ f?( fJ(B2 gjJ? Lj hH'B gf? cBjJg?, `L JkfJ ?HB(_Bj FL'?, R4? LHB?0 ?j (BjMfh(H_Bf FBHh4gf gk'Jf 2&_gfJhf ?('F2e_jJ(f, Rf G;G% p G;E@0 _L ?h'LF(f Lf? D'j) (Bf KjBiBf? D'_ eHJ( (H'MH'B? LkHB) c'f_L gf Lj hHLLfh(_HJ THBca4?f, U&fh (@G8< /@>.+18 8& /1>D2@8< _L ?kj((jD'f FH'B Lj FBfK_4Bf eH_? p 'J iLHh gf cBjJgf? g_KfJ?_HJ?, \f a2BH? (BH"fJ f?( BfFB2?fJ(2 gjJ? 'Jf (HB?_HJ fJhHBf (H'(f KjJ_2B_?(f0 D'_ ?f Bf??fJ( gf Lk_J) eL'fJhf Fj(fBJfLLf, [j_? Lf (Bj_(f) KfJ( B2jL_?(f j??'B2 j' gf??_J gf? &f_Jf?0 gf? K'?hLf? f( gf? (fJgHJ? FH'B BfFB2?fJ(fB Lf? (BH_?

ocf? gf Lj &_f +Lf? haj_B? BHJgf? gkU?hjcJf0 efBKf? gkQJ2f0 eLj?) D'f? g' &_f_L UJha_?f* jJJHJhf 'Jf 4Bf JH'&fLLf gf Lj ?h'LF('Bf, Rf ej_(0 Lf? (BH_? j'(Bf? n'&Bf? gf Lj ?2B_f ?fKiLfJ( 'J KjJ_) ef?(f gf?(_J2 p ej_Bf KfJ(_B0 jFB4? [_hafL)UJcf0 Lf ejKf'# )D4D2=@8 gf \2HJjBg gf 9_Jh_ ?fLHJ LfD'fL Lj ?h'LF('Bf0 (B_i'(j_Bf gf Lj Kj(_4Bf0 ?fBj (H'MH'B? _Je2B_f'Bf p Lj Ff_J) ('Bf, Y'(Bf Lk2(HJJjJ( *D"+;< Lf? gf'# ?h4Jf? gkfJL4&fKfJ( K"(aH) LHc_D'f? ?HJ( gf? hafe?)gkn'&Bf g"JjK_D'f?0 D'_ KjJ_ef?(fJ( 'Jf &_h(H_Bf 2iLH'_??jJ(f g' Mf'Jf FBH) g_cf ?'B Lj Kj(_4Bf, 06(@F!"8C8@& ;8 )4=184:+@8 Kf( fJ ?h4Jf0 j&fh 'Jf _J(fJ?_(2 gBjKj(_D'f gf FBf) K_fB HBgBf0 Lf g_f' gf? QJefB? j' KHKfJ( HP _L Bj&_( Lj e_LLf gf ^'F_(fB, \j (HB?_HJ hHJ(Bj_Bf gf? hHBF?0 Lf hHJ(Bj?(f fJ(Bf Lkn_L

2cB_LLjBg gf LkjcBf??f'B f( Lf &_?jcf (fBB_e_2 gf ?j &_h(_Kf0 HP BH'LfJ( gf? LjBKf? fKFB'J(2f? p Lj Ff_J) ('Bf0 Lf FjBjLL4Lf fJ(Bf Lj Kj_J gf XBH?fBF_Jf BfFH'??jJ( Lf &_?jcf g' g_f' f( Lf? gH_c(? gf XL'(HJ ?kfJeHJ8jJ( FH'B Lj Bf(fJ_B gjJ? 'Jf haj_B D'kHJ hBH_Bj_( &_&jJ(f . (H'(f? Lf? Bf??H'Bhf? gk'J h_?fj' c2J_jL ?HJ( hHJ&HD'2f? FH'B BfJ) gBf gf? ?fJ(_KfJ(? j'??_ HFFH?2? D'f FH??_iLf, Xj??_HJ f( (fBBf'B jJ_KfJ( j'??_ /:=FF=@ 8& *D:.@G< fKFHB(2? gjJ? 'J KH'&fKfJ( FL'? 2(HJJjJ( fJhHBf, ^jKj_? ?h'LF('Bf Jf ?k2(j_( fJajBg_f p BfFB2?fJ(fB hf((f ?h4Jf gf? -G&DC=4:.=181 gkY&_gf0 M'?) D'f)Lp haj??f cjBg2f gf Lj Ff_J) ('Bf, RjJ? 'J g2FLH_fKfJ( gkfeef(? &_B('H?f?0 TfBJ_J FjB&_fJ( p ?j_?_B gk'J K1Kf 2LjJ e'c_(_e p Lj eH_? Lk_J?(jJ( HP UFHLLHJ Bj((BjFf Lj

hors-série

81


La grande bellezza des palais romains PAR MARIE D’ARMAGNAC

Qui, derrière leurs sobres façades, pourrait imaginer l’exubérance et le charme préservé de ces demeures des familles patriciennes ? Certaines d’entre elles nous ont ouvert leurs portes.

N [U>>`[Y \`><A`,

La galerie Colonna, créée par Johann Paul Schor et inaugurée en 1700, est considérée comme un bijou du baroque romain. Sa voûte peinte est tout entière vouée à la gloire de Marcantonio Colonna, vainqueur des Ottomans à Lépante.



N [R^, N [UZ:Q\ SYbQZ,


Page de gauche : la colonne Trajane. Dédiée en 113, elle commémore la victoire de Trajan sur les Daces. Derrière, se détache l’église Santissimo Nome di Maria, édifiée au XVIIIe siècle. En bas : détail de la fontaine du Panthéon, piazza della Rotonda, dessinée par Giacomo della Porta pour Grégoire XIII en 1575.

PROMENADES

BUISSONNIÈRES Eglises et bibliothèques, villas et cloîtres, statues et tombeaux, ruelles et places… Rome est une constellation de chefs-d’œuvre inconnus ou insolites. Au visiteur de les dénicher, guidé par de bons livres ou par sa seule fantaisie.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.