Mémoire Architecture - ATELIER NAVAL DU PHARO

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ATELIER NAVAL DU PHARO Master Les pensées du projet G. Depollier Directeur d’études Fabrice Galloo E.N.S.A.G. 2016

Flavien BERGER

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*Ce document est imprimĂŠ sur du papier recyclĂŠ

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ATELIER NAVAL DU PHARO Master Les pensées du projet G. Depollier Directeur d’études Fabrice Galloo E.N.S.A.G. 2016

Flavien BERGER

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Sommaire Première partie Le rythme un thème universel

p8

Les références

p 12

Expérimentation par la maquette

p 24

Confrontation à un site théorique

p 40

Synthèse

P 50

Première partie Marseille

p 54

La anse du Pharo

p 60

La barquette marseillaise

p 68

Intentions

p 76

Posture

p 78

Définir le rythme

p 84

Construire en pierre

p 90

Détail

p 92

Comment couvrir

p 102

Les Ateliers du Pharo

p 106

Epilogue

p 120

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Première partie

Etude théorique L’ Architecture par le rythme

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Présentation

Le rythme, un thème universel

Etude théorique

H

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abiter, partager l’espace public, vivre en communauté, sont les comportements essentiels dans notre rapport au Monde. Voilà pourquoi il semble intéressant de trouver dans l’architecture un lien logique entre la manière d’habiter et celle de construire. En cherchant à distinguer dans les formes le rythme qui les compose, j’ai voulu croire en la possibilité infinie d’articuler l’art d’habiter et l’art de bâtir. Le rythme, la répétition porte et expose dans son mouvement les rapports entre l’intime et le commun, le privé et le public, la rue et la cité, et de manière plus évidente mais à la fois plus fine, l’ombre et la lumière, le proche et le lointain, le fini et l’infini. Voilà pourquoi l’on peut considérer le rythme comme une respiration, une chose nécessaire à tous les arts. Certes, l’architecture occupe une place quelque peu isolée dans les arts. Mais de sa naissance à nos jours, dans ses éléments formels, dans sa composition, elle n’a été inspirée que par lois du rythme pour qui sait le voir. Et c’est sur les base de cette omniprésence que s’est dévoppée ma simpathie pour ce thème


Le rythme, un thème universel

- Palazzo della CiviltĂ Italiana, ROMA -

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Etude théorique

Présentation

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- Eadweard MuyBridge, Animal locomotion, 1872 * Eadweard Muybridge, pseudonyme d’Edward James Muggeridge, né le 9 avril 1830 à Kingston upon Thames dans la banlieue de Londres, et mort dans sa ville natale le 8 mai 1904, est un photographe britannique, renommé pour ses décompositions photographiques du mouvement


Le rythme, un thème universel

-Oscar Niemeyer-

-Eadweard MuyBridge-

-Oscar Niemeyer-

-Pierre Soulages-

-Rafael Moneo-

-John Holt Smith-

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Cf. Les Références

Etude théorique

Il s’agit dans un premier temps de consigner un corpus de références choisies pour ce qu’elles ont en commun de présenter un rapport au rythme évident et assumé. Bien sûr, le rythme existe dans tout œuvre architecturale d’une manière qui lui est propre. Ici les œuvres référencées déroulent les qualités du rythme en tant qu’outils d’unité structurelle, spatiale et plastique.

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Références

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Etude théorique

Le Parthénon

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Le Parthénon, construit de -447 à -438 av J-C par l’architecte Ictinos et Callicratès illustre la beauté idéale du style classique. S’il est dédié à une déesse, c’est bien pour le regard humain qu’il a été construit. Sa réalisation témoigne des idées de cette période, connues entre autres par les écrits du penseur Protagoras et ceux du sculpteur Polyclète. Protagoras affirme en effet que « l’homme est la mesure de toute chose », tandis que Polyclète écrit dans son traité sur la représentation idéale du corps que « la beauté résulte d’un calcul subtil de nombres ». Le Parthénon se distingue ainsi par une parfaite harmonie. Toute son architecture est fondée sur la répétition d’un même module dont la mesure correspond à l’entre axe, c’est-à-dire à la distance comprise entre l’axe central de deux colonnes.


Références

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60m

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Musée Océanographique

Lina BO BARDI

Etude théorique

Ce projet, jamais réaliser, devait se situer sur la plage de Sao Vicente au Brésil. L’architecte Lina Bo Bardi propose en 1951, sept ans avant son célèbre Musée d’art de Sao Paulo, un projet brutaliste où l’espace est libéré. Ouverte sur l’horizon marin elle souhaitait que l’art qu’il hébergerait se contemple dans le grand paysage. Pour ce faire, une boite, dont la façade faisant face à la mer est entièrement vitrée, serait littéralement suspendu à une série de portique en métal. Dans ce projet tout est structure. La portée entre chaque portique est de 18 mètres proposant ainsi un rythme défini par un souci d’efficience structurelle

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Références

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Musée d’Art Romain Rafael MONEO

Etude théorique

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Le musée d’art romain de Mérida accueille les collections, les vestiges et les ruines d’Emerita Augusta découverts au cours des fouilles du site que la cité devait occuper. L’architecte Rafael Moneo dessina deux bâtiments séparés entre eux par les vestiges de la chaussée romaine, et unis en hauteur par une passerelle rigide. Installé dans la pente,l’ édifice est Le premier repose sur une structure composée d’une série de mur parallèles se succédant tous les 5 mètres à travers lesquels s’articulent plusieurs couloirs parallèles et perpendiculaires, éclairée par la lumière du jour et dotée d’éléments (arcs, contreforts) propres à l’architecture romaine locale. Le second se distingue par sa façade sud : un arc avec linteau et niche qui donne accès au musée.


Références

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Gymnase de Losone

Etude théorique

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Livio VACCHINI

Concernant le mur porteur, Vacchini nous affirme que la colonne est l’organe porteur du mur, elle est sa partie forte, le mur est ouvert à la lumière et donne naissance à la colonnade. C’est ainsi que dans une nature paisible, à proximité de Locarno, ce gymnase s’élève comme un temple : une version moderne du Parthénon en quelques sorte. L’unité de l’édifice est absolu quelque soit la vision que l’on a de cette colonnade car cette alternance vibrante de plein et de vide est identique sur les quatre façades. Espacées de 70 cm, ces éléments verticaux viennent défier la limite entre mur et colonnade. La verticalité et le rythme unifie ce bloc et l’impose comme un ensemble majestueux.


Références

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La Cathédrale

Etude théorique

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Ici il s’agit d’étudier le modèle des cathédrales gothiques. Certes, elles présentent chacune des spécificités, mais leurs point commun est précisément ce qui nous intéresse. A la différence du style roman, La façade harmonique dite «harmonique» est le premier élément qui annonce le règne de l’art gothique. Constituée de deux tours encadrant un portail, cette façade annonce la structure intérieure du plan de l’église, Par ailleurs l’analyse de la coupe transversale nous montre que le bâti de l’édifice se développe dans un plan orthogonal à l’espace contenu. La lumière rentre par de grands vitraux disposer entre chaque voûte d’arête. Les plans et la coupe nous laisse déjà entrevoir des similitude avec les plans du gymnase de Vacchnini ou ceux du musée de Monéo.


Références

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Etude thĂŠorique


Expérimentation théorique par la maquette

F

abriquer une maquette est un acte conscient : Je fais ce que je dis et je dis ce que je fais. Dans la première action, la pensée vient avant l’acte. La maquette réagit à l’action de l’individu. Dans la deuxième action, la pensée vient après l’acte. L’individu réagit par rapport à la maquette et à ce qu’elle produit. Ces deux modes d’action sont possibles, ils concernent des types d’actions différents, cela signifie qu’il existe des types de maquettes différents, qui n’ont pas le même usage et qui correspondent souvent à des étapes différentes du processus de conception architecturale. Cette phase d’expérimentation théorique est l ’occasion d’observer de manière sensible ce qu’il est potentiellement possible d’extraire d’un tel procédé.

Maquette S-ex Maquette S-in Maquette D-ex Maquette D Maquette C Maquette M

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Expérimentation par la maquette

Etude théorique

Maquette

M

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Maquette M

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Expérimentation par la maquette

Etude théorique

Maquette

C

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Maquette C

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Expérimentation par la maquette

Etude théorique

Maquette

D

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Maquette D

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Expérimentation par la maquette

Etude théorique

Maquette

D

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-ex


Maquette D-ex

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Expérimentation par la maquette

Etude théorique

Maquette

S

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-ex


Maquette S-ex

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Expérimentation par la maquette

Etude théorique

Maquette

S

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-in


Maquette S-in

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Expérimentation par la maquette

L *Les maquettes M et C sont en fait des représentation théorique respectivement du projet de Musée de Rafael MONEO et d’une Cathédrale.

Etude théorique

*Cf maquettes S-in et D dont les volumes intérieurs sont insoupçonnable d’un regard extérieurs.

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e but de ces expérimentations par la maquette est de mettre en évidence des propriétés spatiales et dynamique de la répétition verticale d’un élément structurel. Cet outil nous permet de tranchée le volume afin de rendre ça lecture possible. Chaque élément vertical constitue une coupe du volume à l’instant t. De cette manière, il est possible de créer tous les volumes et les espaces imaginables. Il ne semble par y avoir de limite*. Par ailleurs, l’espace intérieur est totalement indépendant du volume total de l’objet architectural. Un parallélépipède droit, d’autant plus strict par la sensation rythmique qu’il dégage, peut en effet dissimuler un espace courbe et sensuel* créant ainsi la surprise, l’ émotion. Cette propriété simple à mettre en œuvre est enthousiasmante dans une perspective de projet d’autant plus qu’elle nécessite une maitrise parfaite de l’espace que l’on souhaite créer. En effet, celui ci sera soumis à une mise en coupe systématique inhérente au principe constructif. Il n’y a donc ici pas de place au hasard, à l’aléatoire et il s’agira par la suite de bien connaitre les intentions et le programme afin d’élaborer la composition précise et exacte des espaces. Il s’avère en tout cas que l’exercice est plaisant.


Conclusion

I

l est également très simple de hiérarchiser les espaces. Un volume de circulation pourra subordonner un espace principal et des espaces secondaires. Là encore les intentions ne pourront pas être plus claires que par le dessin de la coupe*. Une autre situation intéressante est de voir que l’espace contenu peu ‘‘s’échapper’’ du volume extérieur donné par l’objet architectural*. Ainsi, outre la perméabilité transversale dû au principe constructif, on peut venir connecter l’espace extérieur au volume contenu ce qui, là encore, semble être une qualité vecteur de richesse en situation projectuelle. Le processus de création de ces maquettes a été aussi très riche. Il s’agit finalement de commencer par imaginer, choisir l’espace, le volume que l’on veut expérimenter. Le représenter en plan puis en coupe afin de dessiner l’élévation - qui en soi est une coupe - d’une pièce. Dans l’idée d’une construction réelle on imagine qu’il s’agira d’effectuer ce travail afin, par exemple de créer un élément en pré-fabriquer ou dessiner le coffrage béton.

*Cf maquettes M, C et O qui de par la coupe créent des espaces de dimensions et de nature différentes. *Cf maquettes S-ex et O qui créent un lien spécial avec l’espace ’’extérieur’’.

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Etude théorique

Expérimentation par la maquette

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Confrontation à un site théorique

U

ne fois ces expérimentations théoriques menées, il semblait indispensable de transformer ces objets plastiques quasi sculpturales, sans site, sans échelles, en des objets architecturaux contextualisés. En leurs donnant un site fort, ces maquettes théoriques pourront dévoilées de nouvelles propriétés mais plus encore, elles appellent à une intention, une posture projectuelle qui permettra par la suite de mieux évaluer le contexte dans lequel les principes étudiés provoquent une situation architecturale riche. Ici trois sites théoriques sont expérimentés. Inspirés par des situations classiques, il conviendra de comprendre comment le principe s’adapte ou non au terrain.

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Expérimentation par la maquette

Face à la pente ...

Etude théorique

L

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a troisième et dernière situation étudiée dans cette série de maquette est celle d’une pente relativement douce en comparaison des précédentes. L’élément structurel vertical constitutif du groupement rythmique est ici posé longitudinalement aux courbes de niveau et c’est donc l’espace contenu qui, lui, sera développé transversalement à la topographie. On retrouve là une situation déjà rencontrée lors de l’étude des références*. La répétition systématique vient révéler le rythme et le mouvement de la pente tout en créant une tension entre la courbe en coupe du terrain et l’horizontalité de l’objet architectural. Le principe nous révèle alors que nous observions comment il respecte le site en révélant sa topographie - la potentialité de se détacher de la pente en créant des espaces terrassés sans pour autant venir modifier les courbes de niveaux, ce qui semble encore une fois être une qualité riche dans une future démarche de projet. Pour finir on constate en coupe que les espaces peuvent être hiérarchisés de manière fonctionnelle et ce en s’adaptant à la pente.


Face Ă la pente

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Etude théorique

Expérimentation par la maquette

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Face Ă la pente

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Expérimentation par la maquette

Au bord de côte ...

Etude théorique

O

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n se place ici dans une situation encore plus explicite me semble-til : celle d’une pente rocheuse en bord de mer le long de laquelle passe un axe de circulation. L’intention est encore une fois de franchir, et la maquette nous montre une grande flexibilité face à cette pente rude et sévère. En effet, on constate que l’architecture ne modifie que très peu voir pas du tout le site sur lequel il s’inscrit. Là encore, la perméabilité transversale conserve le lien intéressant entre la terre et la mer. Ceci pourra être utilisé en situation projectuelle dans un souci de percée visuelle ou d’accessibilité. L’étude de la coupe nous montre bien encore qu’il est aisé de créer des espaces en réponse à la topographie et aux différents usages. Un tunnel peut être percé afin de laissé passer la voie de circulation tandis qu’un espace composé permettra d’accéder depuis le haut de la côte tout en proposant d’habiter une double hauteur, intéressante ici en ce sens qu’elle prodiguera lumière et cadrage sur le grand horizon. Cette maquette développe selon moi des thèmes identiques, pourtant il semble évident que la situation est plus riche que celle du canyon car elle nous projette dans une posture idyllique. Il semble donc qu’ici le site prévaut sur le principe.


Au bord de la cĂ´te

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Etude thĂŠorique


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Pour aller plus loin

Synthèse

Q

Etude théorique

uelles sont les conclusions que nous pouvons tirer de l’examen de ces différents problèmes rythmiques ? Il semble qu’en cherchant dans l’architecture à exacerber le rythme, la répétition qu’elle contient, nous arrivons à mettre en évidence un potentiel d’unité plastique et structurel quasi infini. Tout au long de cet examen, ce qui est rester satisfaisant, quelque soit l’expérience, c’est l’unité et l’harmonie induite par le rythme. Rien ne peut être souscrit au groupe rythmique sans qu’il en soit appauvri ; il sera alors nécessaire et suffisant pour créer la forme, révéler l’espace et organiser la structure. En ce sens on peut dire que l’usage sans concession de la répétition d’un élément structurel vertical est vecteur d’architecture. Nous avons également observé que ce principe permet de créer des espaces complexes en invoquant leur progression dynamique dans le temps. De la même manière, un site, une topographie peuvent être révélés par le rythme. S’installe alors une agréable sensation harmonique entre horizontal, courbe et vertical. Le champs des possibles est immense. Nous avons entre les mains un outils d’architecture qui ne demande qu’à se confronter à un site et un programme pour nous montrer ses limites, s’il en existe.

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Conclustion, ouverture

I

l s’agira donc par la suite de contextualiser rapidement une situation de projet afin de voir quelles réponses peuvent être apportées aux problématiques que soulèvent l’art d’habiter et l’art de bâtir. Par la pratique du projet, des questions pragmatiques apparaîtront. Nous avons déjà vu que la question de la lumière et de la couverture ce sont déjà posées. L’analyse et la recherche à des échelles plus précises seront une grande partie du travail qu’il reste à fournir dans l’objectif de répondre aux mieux à la question principale que soulève ce thème : ‘‘Comment habiter l’édifice sans interférer avec le principe mise en œuvre ?’’ Une intention de projet sur le territoire de Marseille sera la prochaine étape. Choisir un site riche et adapter dans le but d’y insérer un programme qui saura résoudre une problématique mise en lumière par le projet sera la clef. Il semble d’après les essais théoriques menés qu’un site en pente se prête bien à l’exercice. Un bord de mer ou un couteau. Cela dit, il serait également intéressant de faire exister ce thème en milieux urbain et mettre à jour des incompatibilités ou des cohérences.

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Deuxième partie

Projet Atelier naval du Pharo Ă Marseille

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Projet

- Vieux-port, retour de pêche à la palangre, Fevrier 2016 -

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Marseille «En face de moi, je voyais cette magnifique Marseille, cette ville du Midi par excellence. Placée au fond d’un amphithéâtre formé par des rochers arides comme tous ceux de la Provence, elle regarde la mer livrer son bleu spectacle au soleil.»

Stendhal, Mémoires d’un touriste, 1938

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Marseille

Entre pierre et mer...

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Projet

ous voici à l’assaut d’une ville qui a de quoi alimenter nos réfléxions: Marseille et tout ce qu’elle inspire. La provence et ses accents, la guarigue et ses cigales, le vieux port et ses mats. Le bleu de la mer, le bleu du ciel et le jaune de la pierre. Cette ville regorge d’images qui nourrissent l’imaginaire collectif. Il s’agira donc d’être attentif au ressenti, au sensible, au patos que nous évoque cette cité bimillénaire. La première image qui surgisse au souvenir de Marseille est claire. C’est celle d’une ville sculptée dans la pierre. Le fort St Nicolas, le fort St Jean, l’abbaye St Victor ou la Vieille Charité sont autant de monuments qui nous parlent de ce qu’il se passe sous nos pieds, qui nous racontent l’histoire géologique de cette région et nous invitent à découvrir les nombreuses carrières de pierre calcaire, d’Estaillade blond et de Castillon.

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Entre pierre et mer

- Le fort St Nicolas à l’entrée du Vieux-Port -

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Marseille

C

Projet

ette pierre, Fernand Pouillon ne s’y est pas trompé, a construit Marseille, assayant avec force et perennité son statut de port. Et c’est là que surgit notre deuxième image forte, notre deuxième vent d’inspiration chargé de poèsie et d’émotion : la mer, la méditerrannée. Facile, certains diront même «bateaux» sans mauvais jeux de mots mais pourquoi évincer cette image d’un geste autun et méprisant en cherchant, sous prétexte d’évidence, des inspirations plus sophistiquées là où s’offre à nous une démonstration de ce que peut être le rapport entre l’homme et son paysage. Construite par les Marins Grecs Phocéens, il y a de celà quelques 2500 ans, Marseille et notamment le vieux port illustre parfaitement cette dualité : pierre et mer. Entre Fort Saint-Jean et Palais du Pharo, c’est toute l’histoire de la cité phocéenne qui s’inscrit dans cette rade. La parcourir à pied au rythme nonchalant de la flânerie du Midi est l’occasion de découvrir ce qui animent véritablement la ville. Le marché aux poissons, bien sûr, vivant et coloré nous rappelle que la pêche est discipline ancestrale. Le Quai des Belges d’où s’échappe, perpendiculaire, la célèbre Canebière est le meilleur endroit pour admirer le défilé des mats qui s’élèvent en pointant le ciel.

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Entre pierre et mer

- Le fort St Jean -

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Projet

Marseille

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Un lieu pas comme les autres

La Anse du Pharo

C

’est une émotion très simple que m’ évoque Marseille, une émotion accessible bercée d’images populaires, de clichés peut être. Mais chaque visite faite m’a rappelé qu’il n’y a pas de fumée sans feu..et c’est bel et bien avec cette image de la ville, dans ce cadre, que j’avais envie de travailler. C’est l’opportunité très lyrique de travailler au bord de la mer, en lien avec des siècles d’histoire, avec les bateaux, les monuments, la pêche, l’iode et le sable qui a suscité toute l’excitation de ce semestre. En effet voici l’occasion de confronter un thème théorique architectural très stricte, presque sévère à un site plein de couleurs et d’odeurs, plein de vie et d’histoire. Dès lors, il m’a fallu trouver pour développer un projet, un endroit qui réunisse les composantes de mon imaginaire marseillais, tout en présentant des situations et des problèmatiques afin d’y confronter mon thème, de le faire réagir et voir comment il peut s’intégrer et répondre à son envirronement.

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La anse du Pharo

Une situation pittoresque

S

Projet

ituée à l’entrée du Vieux Port, la pointe du Pharo tiens son nom du fait qu’elle abrite l’un des deux phares qui annoncent l’arrivée par la mer à Marseille. Sa geographie nous parle d’un point singulier de la ville : son orientation. En effet marseille s’organise du Nord au Sud et aborde la mer par l’Ouest. La anse du Pharo elle se situe à la pointe Nord d’une des plus belles routes qui longe le bord de mer et les paysage escarpés de la côte provençale : la corniche. Elle fait face au Port industriel de la ville, au Mucem, ainsi qu’à la Cathédrale de la Major. Au Sud-Ouest, la Basilique de Notre Dame de la Garde domine le grand paysage. Enfin le Palais du Pharo, ancienne faculté de medecine trône fièrement sur sa colline à la manière du Parthénon sur l’acropole, et fini d’inscrire ce site comme étant l’un des plus privilégié et des plus pittoresque tant par sa situation que par son activité.

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Situation

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Projet

La anse du Pharo

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zone militaire

Artisant de charpenterie navale

recherche océanographique

Chantier naval ‘‘clandestin’’

Logement


Activité

Un nid d’entreprises navales

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lusieurs activités sont développées dans et autour de cette petite baie. Premièrement la pointe du Pharo, surelevée d’une quinzaine de mètres est depuis plus de 150 ans une zone militaire de la Marine française, elle abrite une base d’entrainement sur ce qui était anciennement l’emplacement d’une batterie de 6 cannons. Cette zone est aujourd’hui inaccessible. Autour de la plage - qui n’en est pas une - on trouve du logement principalement. Des barres surdimensionnées des années 60 cotoient des immeubles modestes. Mais la principale activité de cette pointe est la rénovation et la construction navale. En effet la plage est aujourd’hui envahie par une multitude de hangars, légaux ou non, se disputant un accès à la mer. Dans ces hangars on trouve toutes sortes de choses : carcasses de bateaux en acier, tas de bois, voilier et barques en attentes de réparation. Cette activité était tolérée, mais au vue du manque de respect notamment environnemental, la ville de Marseille a décidé de reprendre en main cet endroit.

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La anse du Pharo

C

Projet

et espace exceptionnel a fait l’objet en août 2015 d’un chantier titanesque. Les puissantes pelles mécaniques ont été à l’oeuvre, avec pour mission de faire « dalle rase » de ce terrain de près de 5 000 m² dont 3 000 m² de surfaces couvertes. Sur décision de la mairie a eut lieu la destruction de deux des quatre principaux hangars ainsi que deux autres bâtiments techniques, l’ensemble des rails de mise à l’eau ainsi que deux maisonnettes en ruine et deux bateaux. Les travaux se sont achevés fin septembre 2015, après désamiantage et dépollution du site.

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Une zone en pleine mutation

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La barquette Marseillaise

La barquette marseillaise

P

armis les 6 entrerprises navales restantes sur le site, j’ai eu la chance de rencontrer la bonne. Ce qui fut décisif dans le choix de l’implantation, du programme et pour le plaisir que j’ai eu à développer mon projet. J’ai en effet, sur place, rencontré Mr Borg, artisant de charpenterie navale qui m’a, le temps d’une discussion, fait partager un peu de sa passion, de son histoire : La barquette marseillaise.

Projet

Le chantier navale BORG L’histoire de la barquette Les Ateliers

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Rencontre avec l’histoire

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La barquette marseillaise

C

Projet

’est niché dans la anse du Pharo, que Michel Borg (lui-même fils de Charpentier de Marine italien, dont le chantier naval se trouvait à Sousse en Tunisie) fonda de ses mains, il y a plus de 60 ans, une machine à produire un des artisanats les plus intemporels de la cité phocéenne. Dans la sciure de Teck et d’Iroko, mêlée au sel du grand large, Mr Borg façonnait barquettes et pilotines dans la plus pure tradition Marseillaise, dans une gestuelle et un savoir-faire pluri-centenaire. Fasciné par l’œuvre de son père, Denis Borg reprendra le flambeau du Chantier. Son ouverture d’esprit sur l’homme et sur le partage du savoir-faire font du Chantier Naval Borg un espace d’échange et de passion maritime unique. En 50 ans de travail, des centaines de bateaux plus tard, Michel et Denis ont fondé bien plus qu’un chantier naval de tradition. Ils ont créé dans un cadre authentique, humain et vivant, un des dernièrs véritables atelier de charpenterie marine marseillais.

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Le chantier naval Borg

- Denis Borg et son apprenti en plein Ă la pose de bordĂŠe -

- Vue sur les embarcations dans l’atelier -

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La barquette marseillaise

Projet

- Maquette d’une barquette Êchelle 1/50 -

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Histoire méditerranéenne

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our faire simple et sans remonter au temps des phéniciens. La première barque provençale, dénommé « mourre de pouar », signifiant « museau de cochon », sera construite vers 1880. On la désigne depuis les années 20 la « barquette marseillaise ». Désignation utilisée, par opposition au terme de Pointu qui lui est utilisé à partir de Toulon. La différence entre la barquette marseillaise et le pointu se situe à la poupe, plus arrondie pour la barque marseillaise alors que le pointu l’ est autant à la proue qu’à la poupe. Dans le monde des pêcheurs, la barquette va remplacer les bettes, petits bateaux à fond plat caractéristique des côtes de Provence. La barquette provençale est plus lourde et donc beaucoup plus stable. A l’origine propulsée à la rame ou à la voile, c’est dans les années 20 que le moteur remplace la voile latine et les lourdes rames. Les premiers moteurs de barquettes sont de la marque Baudoin. Dans le même temps, les mâts inutiles et encombrants sont retirés pour réapparaire tout récemment en utilisation plaisance et supporter un taud ou un gréement de voile latine. La barquette marseillaise se reconnait à son ventre rond et un pavois moins haut que ceux des barques italiennes, catalanes ou niçoises. C’est aussi une petite sœur des grosses tartanes qui transportaient la pierre de Cassis. La particularité de toutes les barques de méditerranée est son capian, une pièce d’étrave plus ou moins allongée fermée par deux joues lui donnant une touche virile.Sa forme fait office de signature du maitre charpentier de marine qui aura réalisé le bateau. La longueur d’une barque se désigne en nombre de pan (1 pan = 0,25m environs ). On les décline en trois tailles : 14, 21 et 28 pans, soit respectivement 3,5 m, 5,25 m et 7 m pour une largeur maximum de 1,90 m.

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Projet

La barquette marseillaise

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Les ateliers

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Intentions

Intententions : Libérer la plage et reloger l’activité d’artisanat naval

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aintenant bien ancré dans ce site riche d’histoire et d’identité qu’est la anse du Pharo, désormais chargé d’empathie pour le savoir faire de ces charpentiers navales et la barquette traditionnelle marseillaise, des intentions claires et franches de projet se dessinent. Il me semble pertinant de réunir tous les éléments abordés précédemment dans une démarche cohérente de projet tout en réutilisant le thème étudié au premier semestre : créer l’espace et l’unité plastique par le rythme. L’intention est simple : recréer une plage en la libérant de tout ces hangars avec un projet qui, tout en restructurant la baie viendrait accueillir l’activité de construction et de réparation de la barquette marseillaise.

Projet

Il s’agira donc de voir comment le rythme et la répétition peuvent servir une telle intention de manière élégante dans les dimensions et dans les matériaux utilisés tout en proposant un programme et des espaces adaptés aux différentes fonctions qu’accueillera le projet. Ci-à-droite, l’idée d’accueillir les barquettes entre la structure en flanc de falaise représente un des premiers gestes, qui reste à préciser...

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Libérer la plage, reloger l’activité navale

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Posture

Posture : Marquer une direction forte, structurer l’espace de la baie

L

Projet

e site est marqué par cette pointe forte qui souligne une direction importante tant à l’échelle de la baie qu’à celle de la ville. Un des moyens de libérer cette plage est de marquer cette direction en investissant le flanc de la falaise de la pointe du Pharo ce qui donne par ailleurs de la force à l’organisation de cette baie. Ceci étant, il s’agira maintenant de comprendre les mesures du bâti environnant afin de faire une proposition adaptée dans son échelle et dans ses dimensions. Dans un premier temps, ce schema ci-contre nous montre l’effet structurant procurer en insistant sur une ‘‘géométrie’’ du site. On voit bien la capacité du rythme à révéler la topographie et les formes de la coline du phraro et à créer une tention avec celle-ci. L’étude par la maquette nous permettra de mieux jauger les qualités d’une telle posture afin d’en maitriser les effets.

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Une direction forte qui structure l’espace

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Posture

L

Projet

a représentation et l’étude par la maquette permet ici de confronter l’intention et la posture à une réalité de volume et de lumière. On peut ici juger de la pertinence de la proposition. Par ailleurs, la conception de la maquette en soi est elle même un exercice - d’aucuns diront indispensable, et j’en suis - nécessaire à la compréhension du site. En effet il s’agit de prendre les mesures du site, les hauteurs de la topographie, du batis, la rigueur d’une falaise ou la largeur d’une voie. Tout ça sont autant d’éléments indispensables pour s’appropier le lieux et proposer une réponse adéquate. Ici la proposition est satisfaisante au niveau de l’échelle et de l’emplacement. De plus le rythme de la répétition donné par l’épaisseur du carton, semble lui aussi être à l’échelle du paysage de la anse du Pharo : autant de substances à réinvestir en vu d’un projet plus précis.

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Une direction forte qui structure l’espace

- Maquette d’étude échelle 1/1000 -

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Posture

Projet

*On voit sur la première photo que cette posture inscrit le bâtiment dans une intériorité avec la baie. Le principe de répétition permet d’appuyer deux directions normales l’une à l’autre : l’horizontalité en rapport avec le large et le grand paysage, la verticalité en lien avec la baie. Sur la deuxième photo, on remarque qu’une relation forte peut être créée avec le phare. Il pourra être utilisé comme argument pour donner une fin au projet .

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Une direction forte qui structure l’espace

*Sur cette photo, on mesure le rapport avec la pointe qui surplombe le projet, la manière dont le principe constructif vient s’appuyer sur la falaise et intégrer le bâtiment au paysage. Cette photo nous parle également de lumière et montre une cohérence plastique de l’intention dans son site.

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Définir le rythme

Définition du rythme : la barquette marseillaise comme unité de mesure

U

Projet

ne certaine attente plastique, fruit des recherches théoriques faites préalablement et des propositions en maquettes, existe quant à la fréquence et aux proportions du rythme qui sera donné à lire en façade. Celà dit, il fallait plus que ça : une vraie idée cohérente qui lie la fréquence du rythme à l’intention programmatique. Un véritable vecteur d’unité, un liant qui viendrait assoir la légitimité du propos et enrichir le projet. Ainsi, si le but est de créer un lieu dédié à la barquette marseillaise, accueillant sa construction et sa réparation, il semble presque évident que le projet doit être à la mesure de cette embarcation. Si Le Corbusier construit à la mesure de l’Homme avec le Modulor, nous construirons à la mesure de la Barquette Marseillaise avec ses dimensions. Les bateaux les plus larges fesant 1,90m, nous rajoutons une unité de passage pour obtenir l’espace entre deux lames permettant de faire entrer les bateaux. Il ne reste alors plus qu’a organiser l’espace avec ces nouvelles données.

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La barquette comme unitĂŠ de mesure

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Projet

Définir le rythme

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La barquette comme unitĂŠ de mesure

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Définir le rythme

L’ épaisseur :

nécessaire pour tenir le rythme

S

Projet

i la mesure est donnée pour l’espace entre deux lames, il s’agit maintenant de déterminer la nature des lames et leur épaisseur. En effet, il faut trouver la bonne largeur afin de retrouver la sensation rythmique, la fréquence juste qui donne au projet son untité et son intégrité. Ici la hauteur du bâtiment est à prendre en compte : plus le projet est haut plus le mur se devra d’ être épais. En l’occurence il semble que pour le programme voulu, un étage en plus du rez de chaussée sera suffisant. Il nous faut donc trouver l’épaisseur convenable pour tenir le rythme, et si l’on se réfère au maquettes d’étude faites en amont, l’épaisseur correspondant à un entre-deux de 2,50m serait de l’ordre du mètre. Ici, on peut voir un essai maquette de mise en situation avec les barquettes comme unité de mesure. L’épaiseur du mur est de 1 m. C’est à partir de là que se met en place l’idée cohérente d’atteindre de telles épaisseur en construisant ces fameuses lâmes en pierre.

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Le rôle de l’ épaisseur

- Maquette d’étude échelle 1/100 -

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Projet

Construire en pierre

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Calpinage

Construire en pierre, Savoir faire et perennité

Il m’a semblé cohérent et excitant d’avoir l’occasion justifiée de penser ce projet en pierre. En effet, comme celà est dit plus haut, Marseille est une ville minérale, construite de la roche sur laquelle elle repose. Des centaines de carrières, toujours en activité extraient du sol ces blocs blonds de calcaire tout autour de la cité phocéenne. Penser le projet en pierre signifie l’emploie des technique de construction adaptées. Ainsi il n’y a plus de place au n’importe quoi quant à la manière de percée ces lames de pierre. L’arc en plein ceintre était donc de mise et il a fallu composé l’espace avec les possibilité d’ouverture. On utilisera donc l’arc plein ceintre calpiné avec des claveaux a fossettes qui rendent plus discret le dessin du plein ceintre et lient la technique constructive avec le thème initial : un mur percé se répète et créer l’espace. Pour les portées plus faibles on utilisera le linteau en pierre. Le calpinage est un exercice fastidieux mais le résultat est perçu comme une victoire de l’esprit !

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Projet

Comment ouvrir, couvrir ?

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Une prise de parti importante

Comment couvrir ? Comment ouvrir ?

U

ne des questions principales qui s’est posée tout au long du développement du projet a bien sûr été de savoir, de comprendre comment on pouvait couvrir et fermer ce bâtiment sans altérer l’intention principale, sans s’éloigner des maquettes théoriquse et de leur efficacité plastique et conceptuelle. En effet depuis le début les objets théoriques manipulés ne se posaient pas la question du hors d’eau hors d’air. Il n’y avait là aucune dimension fonctionnelle. Il a donc fallu se pencher sur le problème et, avec cette outil privilégié qu’est la maquette, s’adonner à des essais, afin de comprendre quels sont les enjeux, afin de juger à quel point il est possible de rester fidèle aux premières intentions sans mettre en péril l’intégrité du principe. Ces questions, plus techniques, ont une importance primordiale en ce sens qu’elles font le liens entre la pensée théorique et l’art de construire. Ce n’est qu’en se posant ces questions de manières rigoureuses que le projet pourra garder son intégrité et communiquer clairement les intentions conceptuelles initiales de l’architecte. C’est en apportant du soin à ces questions que le projet véhiculera le mieux l’émotion de sa conception.

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Projet

Comment ouvrir, couvrir ?

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*Cette maquette expérimente le système du shed. Ce principe est utilisé par Rafael Moneo dans son projet de Musée d’Art Romain, dans lequel il créé à répétition ces ouvertures zénitale. Ici on reprend le principe. Une dalle est percée afin de recevoir les shed, qui ont pour qualité d’amaner la lumière par le haut. Les shed sont placés en retrait afin de ne pas être trop visible en façade.


Une prise de parti importante

*En façade, un mur est percé d’une grande fenêtre. Cette maquette, intéressante dans l’idée de laisser entrer la lumière en façade comme en toiture, n’est cependant pas satisfaisante. En effet, le mur percé d’une fenêtre et le toit percé du shed oriente le projet vers autre chose avec l’ajout d’un mur et d’une dalle transversalement au lames. Il semble que l’on pert quelque peut l’idée principale.

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Comment ouvrir, couvrir ?

Projet

* Dans ce deuxième essai, l’idée et d’avoir une toiture plate, une dalle, de la même nature que le la dalle du R+1. Ici la toiture pleine s’arrete pour laisser place à un vitrage placée en saillie dans la lame de pierre, en pente douce, elle laisse l’eau s’évacuer dans un chenau en façade. L’idée est de récupérer l’eau dans les lames de pierres potentiellement carroté afin de permettre l’évacuation.

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Une prise de parti importante

*On voit sur cette photo la goutière qui se place derrière la menuiserie de façade. On voit bien ici la volonté d’amener la lumière dnas l’atelier et de couvrir les parties coté falaise. En façade on voit un bardage qui permet d’atténuer la lumière qui arrive finalement ici de toute part. Cet essai est interressant mais manque de finesse. Ne couvrir que la moitié du toit est il cohérent ? Le bardage en façade est il utile ?

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Comment ouvrir, couvrir ?

F

Projet

inalement, à la lumière de plusieurs tentatives, il semblait plus honnête d’assumer un point. En effet si l’on se permet de poser un plancher horizontal afin de créer un étage, il est cohérent de s’accorder une dalle de même nature en toiture. La façade est entièrement vitrée et l’on garde le système de goutière vu ci-avant qui était satisfaisant.

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Une prise de parti importante

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Comment ouvrir, couvrir ?

Projet

A 100

fin de rester cohérent dans l’utilisation des matériaux, on choisira une structure en bois afin de créer la dalle de plancher et la toiture. La structure primaire est faite : les lames de pierre. Les poutres secondaires viennent s’y ancrer dans des réservations faites dans la pierre. Enfin les solives viennent recevoir l’isolant et l’étanchéité.


Une prise de parti importante

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Détail

Le détail : Un outil technique au service de l’intention théorique

L

Projet

e but ici n’est pas de dessiner un détail pour dessiner un détail et penser qu’on est allé assez loin dans la représentation du projet. Il s’agit bel et bien de servir le projet dans ce qu’il a de plus primitif afin que sa lecture ne soit pas déteriorée par des imprécisions qui affaiblirait sont propos. Il me semblait que l’enjeu ici était de trouver un dessin qui permette d’effacer en façade l’épaisseur de la toiture bois qui ne doit pas concurrencer l’épaisseur des murs en pierre. Il a donc fallu trouver le dessin juste d’un vitrage qui passe devant cette épaisseur, ne laissant ainsi percevoir les quelques 45cm de toiture.

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Un outil au service de l’intention

1/20

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Détail

Projet

1/50

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Un outil au service de l’intention

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Les Ateliers du Pharo

Les Ateliers du Pharo : Un programme typiquement marseillais

I

Projet

l semble que toutes les composantes architecturales étant explicitées précédemment, nous pouvons désormais présenter le dernier jet d’un projet qui tente de répondre au problématique d’un site en respectant une pensée théorique au service d’un lieux et des personnes qui le pratiquent. On peut voir à droite une image qui nous parle du projet d’une manière simple et efficace. On y voit premièrement l’aménagement fait en front de plage de dalles successives et permettant le stationnement et l’accès à la plage. Ensuite vient le projet d’Atelier naval qui construit l’espace de la baie avec son rapport à la plage et à la mer. On comprend ensuite le rapport qu’il entretient dans le parcours jusqu’au phare du Pharo. Ci-après viendront les différentes représentations du projet que sont les plans et les coupes. Autant de tentatives graphiques essayant de restituer l’ambiance du lieu, une image lyrique du site qui accueille le projet.

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Un programme typiquement marseillais

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Plan Rez de chaussĂŠe Echelle 1/500

Les Ateliers du Pharo

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Un programme typiquement marseillais

*Au rez de chaussée se développe donc un premier programme de restaurant en lien avec la nouvelle plage libérée par le projet. Le système constructif nous laisse libre d’entrer dans le bâtiment longitudinalement ou transversalement. Ensuite se déroule le programme principal d’atelier de charpenterie et de menuiserie navale. Les embarcation peuvent entrer depuis la mer entre les lames,. Elles sont ensuite travaillées dans l’espace principal. Les ateliers et les établis se trouve entre les l’espace de réparation et la route qui longe la falaise et permet de livrer les espaces de stockage. Des embarcations peuvent être également stationnées entre deux lames le temps d’un sechage ou d’un calfatage.

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Projet

Plan d’Êtage Echelle 1/500

Les Ateliers du Pharo

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Un programme typiquement marseillais

*A l’ étage, en balcon sur le restaurant, on trouve une zone d’exposition où les visiteurs trouverons des maquettes réalisées par le chantier lors d’évènements culturels promouvant le savoir-faire de ces artisans d’exception. Ils trouveront également une riche collection de livres traitant du métier de charpentier naval ainsi que des archives de constructions concernant la barquette marseillaise, un tresor que les charpentiers gardent à l’heure actuelle dans de vieux cartons au fond de leurs ateliers. Au dessus des Ateliers s’organisent l’administration ainsi que des salles de conception où les artisans pourront dessiner et calpiner les plans de construction. Une circulation publique traverse le bâtiment le long de la falaise et rejoint finalement le petit chemin qui permet d’accéder au Phare de Marseille

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Les Ateliers du Pharo

Projet

*Ce document est imprim

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Un programme typiquement marseillais

mĂŠ sur du papier recyclĂŠ

Coupe longitudinale Echelle 1/500

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Projet

Les Ateliers du Pharo

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Un programme typiquement marseillais

Coupe longitudinale Echelle 1/500

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Les Ateliers du Pharo

Projet

Coupes transversales Echelle 1/500

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Un programme typiquement marseillais

Cette coupe transversale dans le restaurant nous montre l’ organisation du programme publique lié à la plage. Au dessus des cuisines et en balcon sur l’espace principal l’ espace d’exposition permet de valoriser l’artisanat et de renseigner le visiteur sur l’histoire des barquettes marseillaise, patrimoine de la ville de Marseille.

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Les Ateliers du Pharo

Coupes transversales Echelle 1/500

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Un programme typiquement marseillais

* Cette coupe transversale au coeur des ateliers nous présente des espaces adaptés à la réparation et la construction des embarcations. L’espace principal en double hauteur sous la voute donne directement sur les atelier où les artisans travailleront le bois. Les véhicules de livraisons ont un accès direct au zone de stockages. A l’étage les salles de conceptions sont en balcons sur les salles de conceptions. Une circulation privée distribue ces différentes salles. On voit également ici le rapport avec la falaise qu’entretient la large circulation publique qui rejoint le chemin du vieux Pharo

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Projet

Les Ateliers du Pharo

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Un programme typiquement marseillais

Axonométrie 1/1000

*Cette axonométrie nous donne une vision d’ensemble du projet. Elle nous montre la succession de dalles qui organise l’accès à la plage de manière simple et élégante.La force du projet qui vient s’incruster dans la falaise est faite par l’unité plastique qui émane du rythme . On voit finalement le cheminement jusqu’au phare dont le petit chemin vient se jeter entre les deux dernières lames du projet. Il semble que le projet réponde aux intentions de départ en ce sens qu’il structure et réorganise de manière claire et franche l’espace de la baie, libére la plage et propose un bâtiment qui tente de redonner, par sa préstance et sa monumentalité, la place que mérite les artisans qu’il héberge.

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Epilogue

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Il me semble que ce projet est satisfaisant sur plusieurs aspects. Premièrement, il parvient à résoudre la problématique urbaine du site, détérioré par une installation chaotique de l’activité navale, avec une implantation claire et franche qui restructure le lieu et lui rend ses qualités. Par ailleurs, le projet questionne un principe architectural fort. Il soulève des interrogations profondes sur un thème, en le confrontant à un site chargé d’identité. C’est ainsi qu’il montre son potentiel et ses limites. Enfin, il est une tentative de rendre lisible et compréhensible la transposition d’une idée simple en une architecture. Cette année a été abordée comme l’occasion de questionner un peu plus l’empathie - comprendre l’obsession - que j’ai développé tout au long de mon cursus envers la question du rythme. En ce sens, je pense que ce projet honnore le suffixe de ‘‘fin d’études’’ qui lui est attribué.

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Bibliographie Vacchini Livio CapoLavori, Edition du Linteau, Paris, 2006 Guinzbourg Moisseï Le rythme et architecture, Infolio, 2010 Saligon Bernard Rythme et arts, Théétète Edition, Lecques, 2001 Kepes Gyorgy Module, proportion, symétrie, rythme, La Connaissance, Bruxelles, 1968 Sauvanet Pierre Le rythme Grec, Presse Universitaire de France, 1999 Zumthor Peter Atmosphère, Birkhauser, 2008

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Je remercie l’ensemble de l’équipe enseignante du Master «Les pensées du projet»

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