FF 149 juin 2021

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Dossier

Producteurs de sols vieillis

UNE TENDANCE QUI VA PERDURER LA DEMANDE D'UN LOOK NATUREL ET D’UN VÉCU RESTE ÉLEVÉE Eric Bonneu (Di Legno - B) "Il était une fois... Un conte de fée basé sur des faits réels" Lors de la restauration de maisons de maître et de châteaux, les architectes aspirent à conserver le plus possible ‘l'âme’ et les éléments authentiques des lieux. La patine du parquet ne peut être égalée par des matériaux neufs et confère à l'intérieur une esthétique unique, un ‘fond’ riche et un aspect subtil. Mais souvent, le bois ne sera plus en bon état, il y aura des pénuries au niveau de certaines essences, le savoir-faire pour procéder aux ajustements techniques et reposer le parquet se sera perdu et ces opérations exigeront énormément de travail. C'est également ce qui s'est passé il y a 22 ans lorsqu'une équipe d'architectes a été chargée de restaurer un petit château jusque dans les moindres détails. Un de ces architectes a demandé conseil aux trois fondateurs de Di Legno pour imiter un parquet en chêne vieux de 100 ans, y compris sa patine et son vécu. Ce qui lui a permis d’outrepasser la pénurie de tels parquets et fournir un revêtement de sol esthétique et techniquement parfait. Ainsi est né Di Legno... Avec le vieillissement et le patinage subtils de parquets en chêne d’Europe neuf, avec une pose et un calibrage parfaits, et entièrement protégés et faciles à entretenir grâce à des huiles naturelles. Au cours de nos recherches, nous avons effectué une seconde découverte: le processus naturel auquel nous avons soumis le bois de chêne a provoqué une ‘altération naturelle’. Une altération qui a donné un aspect grisaillé très spécifique. Le même architecte a remarqué ce ton de gris lors d'une de ses visites de notre hall de production et nous a explicitement demandé de conserver la couleur et l'aspect tels quels. Il s'agissait pour lui d'une couleur et d'une finition que seule la nature pouvait créer, et qui ne pouvait donc pas venir d’un pot ou sortir d’une usine. Il avait tout à fait raison, car ce ton de gris et cet aspect sont le fruit d’un processus naturel du bois. Un processus qui n'a pas été créé par nous, mais qui a été inventé par la nature. C'est pourquoi chaque planche arbore une singularité et un caractère différents. Ce processus naturel, nous le respectons encore et toujours. Et nous laissons à la nature le temps de faire son travail, avec un résultat unique à la clef. Respectons ce que nous offre la nature Des études montrent que les enfants qui grandissent dans les villes ne savent souvent même plus que le lait provient de la vache. Cette constatation vaut aussi partiellement pour le parquet. Lorsque nous choisissons un parquet en chêne, prenons-nous en compte, respectonsnous et chérissons-nous suffisamment le fait que c’est un petit bout de nature, en fait, que nous allons faire installer dans notre maison? La texture, les nervures, la couleur... Tout cela tire son origine de l’arbre et, heureusement, il n'y en a pas deux les mêmes. Chez Di Legno, nous essayons de respecter au maximum et de mettre en valeur la richesse, l'authenticité et le caractère unique du produit naturel.

Certaines tendances sont éphémères, d'autres durent très longtemps. Dans le cas des revêtements de sol vieillis prévaut clairement la deuxième partie de cette phrase d'introduction. Le vieillissement artificiel – et pas uniquement des sols en bois – a la cote depuis quelques décennies et cette tendance va se poursuivre. Nous constatons ainsi que le vieillissement se poursuit ces dernières années non seulement au niveau de l'aspect des éléments de sol, mais aussi au niveau du retour de motifs classiques comme les bâtons rompus et la pointe de Hongrie. La question est la suivante: en fait, comment ce vieillissement fonctionne-t-il? La réponse est qu'il existe peu de traitements pour lesquels la palette des différentes approches est aussi large. Il peut y avoir certains fils conducteurs à travers toutes celles-ci, mais l'approche diffèrera parfois sensiblement d'un fabricant à l'autre.

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Il y a deux numéros, nous avions déjà abordé les possibilités mécaniques, notamment le passage au tambour, la flagellation, le rabotage, le sciage, etc., des éléments de sol de bois. Cette fois, nous nous pencherons davantage sur l'autre composante du vieillissement, à savoir l'utilisation de produits chimiques. Ces produits s’utilisent pour entraîner le vieillissement et ainsi répondre à la demande d'un revêtement de sol à l'aspect naturel et ayant vécu. On veut ainsi reproduire le plus fidèlement possible les caractéristiques spécifiques d'un vieux sol, surtout l'influence de l'humidité sur le bois, qui affecte la couleur, ainsi que les traces du trafic. Cela s’accompagne de la suggestion d’anciennes techniques de travail du bois, où la partie mécanique, surtout, entre en jeu.

Fumage, teinture et vieillissement par coloration La technique la plus frappante est celle du fumage, une technique qui existe depuis très longtemps. Le fumage, en particulier celui du chêne dont la teneur en tannins est élevée, est provoqué par la production de


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