Publi-éditorial
Product-Proof (B)
LE SHOU SUGI BAN À LA CONQUÊTE DE L’OCCIDENT PRODUCT-PROOF NOUS FAIT DÉCOUVRIR LA BEAUTÉ DE CETTE TECHNIQUE SÉCULAIRE matière”, contextualise Bart Van Herreweghe. “Il y a quelques années, lors d’une recherche Google avec le terme ‘retardateur de flammes’, sur la cinquième page de résultats, je suis tombé sur le Shou Sugi Ban. La technique a directement attiré mon attention, j’ai commencé à me renseigner et à l’étudier. Puis j’ai réalisé une analyse de marché. Plus je lisais, plus j’étais fasciné. En 2018, j’ai décidé d’aller plus loin, avec le soutien d’Enno.”
Yaki Sugi Une rapide recherche sur la méthode du Shou Sugi Ban nous apprend qu’elle consiste à brûler un côté du bois du cèdre du Japon à l’aide d’une technique spéciale appelée ‘Yaki Sugi’ en japonais. Le feu confère une texture et une couleur particulières au bois, et une surface carbonisée avec des lignes fines et marquées. “On parle de Shou Sugi Ban, mais ce n’est pas véritablement du japonais”, précise Van Herreweghe. “En japonais, le nom combine trois caractères : Yaki, Sugi et Ita. Yaki signifie brûlé, Sugi arbre et Ita planche. On parle de Yaki Sugi, mais à cause d’une ‘mauvaise’ traduction chinoise, c’est devenu Shou Sugi Ban et c’est ce nom qui est arrivé en Europe de l’Ouest.”
Les Japonais utilisent depuis des centaines d’années déjà une technique spéciale pour durabiliser le bois. Cette méthode, largement usitée depuis le 18ème siècle, consiste littéralement à ‘ brûler’ des planches et autres éléments taillés dans un arbre local, le cryptomeria japonica (ou Cèdre du Japon). Ce bois brûlé est alors utilisé comme revêtement de façade durable, offrant aux maisons en bois japonaises typiques une protection efficace contre les feux de forêt et les intempéries. Tout cela est très bien, me direz-vous, mais qu’est-ce que cela a à voir avec nos contrées ? La bonne nouvelle, c’est qu’il est désormais possible de se procurer chez nous du bois ‘traité’ de cette façon. Grâce aux efforts conjugués d’un Flamand et d’un Néerlandais qui, forts de plusieurs années de collaboration, s’emploient aujourd’hui à faire découvrir les avantages du Shou Sugi Ban (Yakisugi) au marché belge et néerlandais. Bart Van Herreweghe et Enno Hageman, respectivement directeurs des relativement jeunes entreprises Product-Proof à Schellebelle et Fumano à Rotterdam, se connaissent depuis longtemps. Ils nous racontent le chemin détourné qui les a menés au Shou Sugi Ban. “Je suis actif dans le bois retardateur de flammes depuis 1997 et, tout comme Enno, j’ai de nombreuses années d’expertise en la
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Cryptomeria japonica “Au Japon, la technique du Shou Sugi Ban est appliquée au cryptomeria japonica ou cèdre du Japon, une essence de bois très répandue là-bas. Il y a longtemps, on s’est rendu compte que le cèdre du Japon brûlé avait certains avantages : une plus grande longévité, un effet retardateur de flammes et une meilleure résistance aux insectes, à l’eau et même aux moisissures. Par conséquent, ce bois était largement utilisé dans la construction, faisant passer la durée de vie des bâtiments de 30 à 80 voire 100 ans.” D’après nos recherches, le cèdre du Japon ne poussait que dans une zone très restreinte. C’est un bois qu'on ne trouve pas ou très peu en dehors du Japon. Du coup, comment implanter le Shou Sugi Ban chez nous ? “La technique fonctionne sur de nombreuses autres essences de bois”, intervient Enno Hageman. “Nous avons commencé à expérimenter en Europe et nous avons constaté que d’autres bois avec d’autres dessins s’y prêtaient aussi. Plusieurs noms reviennent souvent, comme le douglas, le mélèze et parfois même le chêne. Certaines essences de bois thermotraité conviennent également. On peut utiliser le Thermowood ou l’Accoya ou même simplement du bois de récupération.”