mémoire hmonp

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Florian Bour

Structure d’accueil mise en situation professionnelle : Dauphins architecture

La bonne éducation

Mémoire HMONP 2017-2018

Mise en situation professionnelle : Du 04/09/2017 Au 04/05/2018

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ENSAP de Bordeaux Tuteur : Gauthier Claramunt Directeur : Olivier Brochet


L’homme est la seule créature qui soit susceptible d’éducation. Par éducation on entend les soins que réclame son enfance, la discipline qui le fait homme, enfin l’instruction avec la culture. (…) La discipline nous fait passer de l’état animal à celui d’homme. Un animal est par son instinct tout ce qu’il peut être ; une raison étrangère a pris d’avance pour lui tous les soins indispensables. Mais l’homme a besoin de sa propre raison. Il n’a pas d’instinct, et il faut qu’il se fasse à lui-même son plan de conduite. Mais, comme il n’en est pas immédiatement capable, et qu’il arrive dans le monde à l’état sauvage, il a besoin du secours des autres. (…) Il n’y a personne qui, ayant été négligé dans sa jeunesse, ne soit capable d’apercevoir dans l’âge mûr en quoi il a été négligé, soit dans la discipline, soit dans la culture. Celui qui n’est point cultivé est brut ; celui qui n’est pas discipliné est sauvage. (…) Un des principes que devraient surtout avoir devant les yeux les hommes qui font des plans d’éducation, c’est qu’on ne doit pas élever les enfants d’après l’état présent de l’espèce humaine, mais d’après un état meilleur, possible dans l’avenir, c’est-àdire d’après l’idée de l’humanité et de son entière destination. Ce principe est d’une grande importance. Les parents n’élèvent ordinairement leurs enfants qu’en vue du monde actuel, si corrompu soit-il. Ils devraient au contraire leur donner une éducation meilleure, afin qu’un meilleur état en pût sortir dans l’avenir.1

1. Kant, Réflexions sur l’éducation, 1803

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Sommaire..............................................................................................3 Avant propos..............................................................................................4 Remerciements..............................................................................................5 Une introduction..............................................................................................6 1/Un contexte..............................................................................................14 a/Un parcours et des motivations.............................................................................................. 15 b/Une agence.............................................................................................. 17 c/Une année de mise en situation professionnelle.............................................................................................. 20 2/Un modele.............................................................................................. 22 a/La conception.............................................................................................. 23 b/Une gestion interne et de la communication.............................................................................................. 25 c/Un chantier.............................................................................................. 27 3/Une stratégie.............................................................................................. 30 a/La prospection.............................................................................................. 31 b/La commande publique et la commande privée.............................................................................................. 33 c/Des références.............................................................................................. 34 Conclusion.............................................................................................. 38 Bibliographie.............................................................................................. 42

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Avant Propos

«Le Nid», projet de fin d’études, Bruxelles

À mon grand-père ébéniste.

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Remerciements

Je tiens tout d’abord à remercier toute l’équipe des Dauphins pour l’opportunité qu’ils m’ont offerte de travailler dans leur agence, pour m’avoir guidé tout au long de ma formation de HMONP, et pour toutes les preuves de confiance qu’ils m’ont témoignées.

Gauthier Claramunt

Je tiens à remercier tout particulièrement mon tuteur, Gauthier Claramunt, pour m’avoir supporté, encouragé, motivé tout au long des ces huit mois. Je remercie aussi mon directeur d’étude Olivier Brochet pour son encadrement, sa bienveillance, ses conseils avisés et sa confiance. Enfin j’aimerais remercier tous ceux qui ont participé à l’élaboration de ce mémoire de près ou de loin, la malinoise Marion pour ses nombreuses relectures, ma maman et mon papa pour leur soutien depuis la Lorraine et mes camarades devenus amis César et Maxime.

Alexandre Crampes

Faïçal Oudor

Etienne Besson

Hugues Joinau

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Une introduction

Les Trois petits cochons, Walt Disney, 1933

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Début

AMO, BAC, PFE, DPLG, CCTP, CDI, CDD, ENSA tant d'acronyme qui nous suivent de notre enfance jusqu’à notre vie d’adulte. La HMONP, l’Habilitation à exercer la Maîtrise d’Oeuvre en son Nom Propre est obtenue au terme d’une formation comprenant des cours théoriques dispensés dans une école d’architecture et une mise en situation professionnelle, conduite dans une agence d’architecture. La HMNOP est le diplôme post-diplôme incontournable pour tout architecte Diplômé d’Etat qui souhaite un jour signer ses propres projets. L’architecte sans cette habilitation est un peu comme un médecin qui ne délivre pas d’ordonnance. Spécifique, l’HMONP prénomme : l’architecte diplômé d’état en cours d’HMONP est devenu l’HMO. Amputation prescrite sans ordonnance car ce qui compte dans HMONP... c’est bien le NP (Nom Propre), non ? En début de formation, l’idée me frappe de plein fouet, cette HMONP est l’occasion de revenir sur le sens du travail d’un architecte, ses codes, ses gestes, son quotidien, somme toute son langage. Alors ne devrais-je pas réétudier ce dit langage ? Pour ce faire, un support visuel vient ponctuer mon travail, il présente l’ensemble des symboles de l’alphabet. Je retourne sur les bancs de l’école primaire alors que je quitte les pupitres de l’école supérieure. L’ordre alphabétique est une chose induite, je vais donc faire mon abécédaire. L’idée de commencer ce mémoire avec la lettre A, première lettre de l’alphabet, le A comme apprentissage, synonyme de ce qu’à été cette période, une véritable leçon, un nouveau regard sur le monde qui s’offre à moi.

À la fin de mes études d’architecture, une des choses qui m’a le plus frappé lors de mes premiers pas en agence c’est l’éducation autour de la conception d’un projet. Il est vrai qu’en tant qu’étudiant, on reçoit un enseignement, une leçon de projet, selon nos professeurs, leurs intérêts, la matière enseignée. Il en est de même pour la suite des choses, selon l’agence dans laquelle nous sommes, la façon d’éduquer l’architecture change et c’est à chaque fois un nouveau pas dans le monde de la découverte, dans le monde de l’éducation ; je parle ici d’éducation et non pas d’enseignement car je considère que l’enseignement est une chose que l’on nous apprend, c’est une pratique, mise en œuvre par un enseignant, visant à transmettre des compétences à un élève (savoir, savoir-faire et savoir-être). Cette notion se distingue de l’éducation qui renvoie à l’activité de l’élève qui s’approprie ces connaissances et en fait ce qu’il en veut par la suite. C’est à partir de cette observation que j’ai commencé à m’intéresser tout particulièrement au rapport entre éducation et architecture et c’est pourquoi je souhaiterais tout au long de ce mémoire, mettre en perspective cette notion. Ici je m'intéresse à MON éducation. Il en résulte un mémoire à la fois intime et global, brut et minutieux, ponctué de mots que j’ai découvert, ou redécouvert durant ma formation. Mon éducation c’est aussi une rencontre, une passation entre deux générations d’architectes unis à un désir commun d’habiter le monde avec engagement. L’histoire d’une passion pour un métier d’invention et de transmission perpétuelle. L’agence dont j’ai fait partie huit mois durant est majoritairement active en Aquitaine, exerce principalement dans le domaine public et occasionnellement, répond à des commandes privées. Sa taille est petite à tendance moyenne : elle regroupe une douzaine de personnes, dont 5 associés.

1. Luc Schuiten, Orejona, Cité végétale, 1970 2.Luc Floissac, La construction en paille, Terre vivante, 2012

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A

rchitecture écologique1 : c’est concevoir une architecture respectueuse de l’environnement et de l’écologie. En plaçant le respect de la nature et la qualité humaine au centre de leurs préoccupations. Aujourd’hui j’ai appris à concevoir l’architecture comme on conçoit un repas bio, équilibré, avec des produits issus de l’agriculture de proximité et sains. La dégradation du milieu naturel devient de plus en plus sensible, et les architectes commencent à prendre conscience de la nécessité de protéger l’environnement. La démarche environnementale, pour un bâtiment, consiste à maîtriser ses impacts sur l’environnement extérieur (respect du site, maîtrise des nuisances et des déchets de chantier), à mieux gérer la consommation de l’énergie et de l’eau, et à créer un environnement intérieur satisfaisant (recherche du confort thermique et acoustique, emploi de matériaux sains, biosourcés et sans émanations à long terme). J’ai appris à analyser la démarche dans toutes ses composantes techniques et réglementaires : principes bioclimatiques, utilisation des énergies renouvelables, gestion du cycle de l’eau, choix des matériaux, gestion des chantiers, maîtrise de la consommation.

Bâtiment biosourcé2 :

c’est une construction faisant usage de matériaux provenant de la « biomasse » Des matériaux d’origine végétale ou animale peuvent être utilisés lors de la construction de bâtiments. Ces matériaux sont communément qualifiés de matériaux biosourcés : il s’agit notamment du bois et de ses dérivés, du chanvre, de la paille, de la plume ou de la laine de mouton. Ils présentent deux atouts principaux sur le plan environnemental: d’une part, la matière dont ils sont issus est renouvelable, d’autre part, ils peuvent contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et au stockage temporaire de carbone.


Du monde étudiant à la formation de HMNOP

La formation HMONP nous donne les outils indispensables pour observer et questionner le métier afin de mieux appréhender les politiques et stratégies de la profession, notions peu abordées durant nos années étudiantes. Cette formation est une opportunité enrichissante qui mêle cours professionnels et activité concrète en agence. Nous apprenons enfin à être architecte, et non plus à être étudiant en architecture. Cette période nous permet de poser un bilan sur notre capacité d’adaptation et notre conviction à nous projeter dans le futur en tant que praticien car nous prenons conscience des différentes responsabilités qui nous incombent en tant que maitre d’œuvre du point de vu juridique, administratif, mais aussi relationnel. Nous découvrons que l’agence d’architecture, au delà d’un lieu de création, doit être une entreprise pérenne, capable de répondre de manière satisfaisante à la commande et d’articuler tout le petit monde qui gravite autour d’un projet commun.

L’obtention du titre d’architecte HMONP est une étape indispensable selon moi. Il nous rend légitime par rapport à nos actes, nos positions et nos démarches. Il nous permet surtout de pouvoir mettre les deux pieds dans le monde du travail. Cette formation est l’opportunité de recevoir un enseignement théorique riche, dispensé par de multiples professionnels mais aussi de mettre en pratique les connaissances théoriques acquises lors de la mise en situation professionnelle.

Cérémonie des diplômes, Bruxelles

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Ce temps met également à l’épreuve notre capacité de travail et d’adaptation dans le monde professionnel, et à travers elle notre volonté d'exercer le métier d’architecte. Il s’agit de prendre conscience des responsabilités inhérentes à la pratique de la maitrise d’œuvre.


Gour de l’Arche, Dauphins architecture, Périgueux

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hanvre1 : c’est une plante ligneuse et oléagineuse qui possède de multiples propriétés. En plus de ses qualités agronomiques, toutes les parties aériennes de la plante (fibre, chènevotte, chènevis et poudre) sont utilisées et valorisées dans une large palette de dérivés. La fibre de la tige a longtemps servi à confectionner des vêtements puis des voilages de bateaux, des cordages ou encore du papier. Depuis quinze ans cette culture connait un nouvel essor. Dans le secteur du bâtiment, l’utilisation du chanvre valorise et créée un pont de communication entre l’agriculture et la construction. La fibre est utilisée pour réaliser des panneaux isolants et la chènevotte (cœur de la tige) sert à confectionner des bétons et mortiers. L’un et l’autre peuvent s’utiliser en vrac. Dans les projets, le chanvre pourra être utilisé sous forme de chènevotte, soit en vrac pour l’isolation des toitures, soit pour la réalisation de béton de chanvre pour des parties réhabilitées.

1. Jean-Pierre Oliva, L’isolation thermique écologique, Terre vivante, 2011

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Retour sur experience

Au cours de ma HMONP, j’ai eu la chance de pouvoir participer à plusieurs projets et ainsi d’embrasser les diverses phases nécessaires à la conception d’un projet. Mon statut particulier m’a encouragé à adopter une position transversale : interrogeant les différents collaborateurs de l’agence, me permettant ainsi de comprendre son fonctionnement plus finement et d’appréhender la gestion d’un projet dans sa globalité. Mes nombreuses questions ont, parfois, poussé mes collègues à interroger certains de leurs choix ou bien manières de procéder. Durant la mise en situation professionnelle, l’échange et l’apprentissage ont été des moteurs importants. Côtoyer au quotidien des personnes expérimentées a été d’une grande aide et m’a conforté dans ma volonté d’intégrer, ou bien de créer quand les conditions seront réunies, une structure s’appuyant sur les compétences de chacun. Lors de ces huits mois, j’ai pu faire l’expérience de mes premières responsabilités professionnelles, ce qui m’a fait comprendre l’importance des documents (graphiques ou textuels) que l’on transmet. On ne peut faire l’économie de la compréhension, il faut pouvoir être intelligible quel que soit l’interlocuteur. Les autres collaborateurs doivent être en mesure de les utiliser plus tard et les entreprises s’en serviront sur le chantier. En plus de toutes les connaissances et des savoir-faire que j’ai pu assimiler, cette période m’a permis de porter un regard critique sur le fonctionnement de l’agence.

Cours de découpe à la scie avec les habitants des Aubiers, Bordeaux

Ce dernier nourrit mes réflexions tant sur l'exercice de la maitrise d'oeuvre que sur la structure de travail elle-même. Fort de mon expérience au sein de l’agence et de discussions avec bon nombre de mes camarades, j’ai pu distinguer la singularité des Dauphins : l’éducation y est un axe majeur.

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En premier lieu, il me semble nécessaire d'expliquer la forme particulière que j'ai souhaité donner à ce mémoire.

Durable :

se dit d’un matériau de construction qui a des qualités environnementales tout au long de son cycle de vie (c’est-à-dire de sa production à son élimination ou recyclage). Ces matériaux présentent de nombreux avantages (création d’emplois locaux et non-délocalisables, qualité de vie dans l’habitat et pour les ouvriers lors de la construction, faibles répercussions environnementales, moindre ponction sur les ressources naturelles, diminution de l’empreinte écologique de la construction, ou encore réduction du bilan des émissions de gaz à effet de serre) Il est plus durable de choisir des matériaux un peu plus chers, mais de meilleure qualité, que des matériaux bas de gamme qui devront être remplacés souvent.

Ensuite dans un déroulement plus conventionnel, je situerai le contexte : moi d'une part : qui suis je? d’où je viens? vers ou je vais? J’aborderai mon parcours et mes motivations qui ont menées jusqu’à l’école d’architecture de Bordeaux. L'agence d'autre part : leur histoire, leur spécialité, leur « spirit » pour reprendre leur mot favori. Enfin je passerai en revue les projets sur lesquels j’ai pu travailler, tentant d’adopter un retour critique sur mon expérience professionnelle. Dans un second temps, je reviendrai sur l’agence en tant que structure de travail : quelle est elle? de quoi est elle faite? Les moyens humains et techniques qui la composent, son fonctionnement, la charte de l’agence : comment se tissent les liens au sein de celle-ci? quelle en est sa dynamique? Pour finir j’aborderai le sujet des communications vers l’extérieur : de quelle manière elle tisse des toiles vers ses confrères, les bureaux d’études? comment la communication est un projet en soi? Dans un troisième temps je parlerai de la stratégie des Dauphins. Quels sont les moyens de l’agence pour assurer son bon fonctionnement? Les prospections sur les marchés publics et privés, leur approche architecturale mais également comment cette dernière, dialogue avec mes propres références. En conclusion de ce mémoire, mais également de cette année de mise en situation professionnelle, je tenterai de faire le point sur mon parcours : Quelles peuvent être les décisions à prendre au regard des opportinités qui s'offrent à moi?

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Une éducation

Une formation, qu'elle soit d’architecte ou non est toujours à propos d’éducation. En tant qu’exercice final et absolu de ma formation ce mémoire s’inscrit dans cette même logique. Ainsi la forme de ce travail est assumée : mon parcours personnel, professionnel ainsi que certaines thématiques centrales dans mon approche de la discipline ont été abordés selon une structure non linéaire. En effet au fil de cet exercice, il m’a semblé que mon parcours et mes aspirations ne relevaient pas toujours d’une structure hiérarchisée mais plutôt d’une exploration dispersée. Chaque partie de ce mémoire pourrait être lue de façon autonome, de la même manière que l’on grappille des idées et des images dans notre monde du réseau. Cette mise en forme est aussi une manière de me donner plus de liberté dans mes réflexions : en sortant d’un cadre imposé, des zones de frictions imprévues entre des thèmes sont apparues, le blanc laissant des interstices libres à l’interprétation. En suivant cette colonne vertébrale qu’est l’abécédaire je me suis autorisé à explorer les différentes notions qui m’ont été inculquées au cours de ces derniers mois afin de faire un état des lieux de mon rapport à l’architecture. Le but étant de m’approprier cet exercice d’écriture en en faisant un réel outil sur lequel je pourrais revenir, une mise à plat de mon expérience à cet instant t.

J’entends donc cet abécédaire comme une mise à plat de mes expériences, questionnements persistants et ambitions. C’est aussi l’opportunité de prendre le temps de coucher sur papier les éléments qui m’ont construit et auxquels j’ai et je veux attacher de l’importance professionnellement. Je tente donc de mettre en forme ces réflexions en m’appuyant sur l’expérience double, de la mise en situation professionnelle et des séminaires suivis. La construction de notre éducation d’architecte, passe par le filtre de notre apprentissage et de nos compétences, de notre regard sur le monde. La première impression semble être que nous sommes face à un choix peu rationnel. En effet au regard de la situation de la profession d’un point de vue financier, de l’évolution de la nature de notre métier ou simplement de sa capacité à nous faire rêver, on se demande parfois si choisir l'architecture est vraiment sensé.

Ethique :

une « manière d’être ». Ainsi, l’éthique participe à la relation à autrui et au monde, à la Nature, à ce qu’on nomme l’environnement. Elle se confond parfois avec la responsabilité, que nos actes ordinaires ne peuvent pas esquiver, et la déontologie, qui règle les pratiques professionnelles. L’architecte est non seulement responsable juridiquement de ce qu’il édifie, mais éthiquement. À l’heure où ce métier connait de profondes mutations, à la suite des nouvelles configurations territoriales et des nouveaux modes de vie urbains, la question de l’éthique se pose. Sur le papier, aucune règle n’oblige l’architecte à tenir compte des enjeux de développement durable. Mais au-delà de la responsabilité sociale, c’est une question d’éthique. Et d’avenir de la profession.

Ce sont les outils d’une confrontation aux réalités actuelles et selon une posture d’architecte que j’ai tenté de mettre en place ici, mais aussi en tant qu’habitant de cette planète et citoyen de cette société.

La forme se veut faciliter la réflexion, tout comme l’abécédaire de Gilles Deleuze lui permet d’exposer sa pensée d’un point de vue personnel face au « jugement » d’un tiers. Je suis convaincu que le fait d’agir selon ses intuitions et non selon l’usage ou selon ce qui est défini par des personnes « sachant » est un des objectifs les plus importants à atteindre.

Frugal1 :

la transition écologique et la lutte contre les changements climatiques concourent à un usage prudent des ressources épuisables et à la préservation des diversités biologiques et culturelles pour une planète meilleure à vivre. Le maintien des solutions architecturales et techniques d’hier, ainsi que des modes actuels d’habiter, de travailler, de s’alimenter et de se déplacer, est incompatible avec la tâche qui incombe à nos générations : contenir puis éradiquer les dérèglements globaux.

Tout concept a un «statut pédagogique» qui n’est pas secondaire, mais essentiel dans sa formation - du point de vue de l’auteur qui le crée et du point de vue du lecteur qui le recrée1.

1. Pierre-André Boutang, L’ Abécédéaire de Gilles Deleuze, 1996 2. Arc en rêve, Constellation.s, Acte Sud, 2017

Le bâtiment frugal est la réponse à chaque nouveau projet. Partagé dans les enseignements, les interventions et les publications. La frugalité du bâtiment est mise en œuvre dans chaque réalisation afin d’accompagner l’instauration d’une société heureuse et écoresponsable. 12


Everything must change, installation en mÊtisse par le collectif "Les Bâtisseuses", Bordeaux

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1/Un contexte

Projet de passerelle rĂŠalisĂŠ au sein de l'agence Zeppelin, Bucarest

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a/Un parcours et des motivations

Mais pourquoi aujourd’hui?

J’ai finalisé mon cursus de master en architecture (Bruxelles-La Cambre-Horta), obtenu en partie dans le cadre d’un échange erasmus à l’Université d’architecture Ion Mincu de Bucarest, Roumanie. Une licence en architecture à l’école d’architecture La Cambre-Horta de Bruxelles, ainsi qu’un an d’architecture du paysage à l’école Agronomique de Gembloux en Belgique.

Après l’obtention du Master, à Bruxelles, je décide de m’éloigner de la ville qui m’a vu grandir, et intègre directement l’agence française afin de commencer un stage de six mois qui correspond à la HMO belge que je compte faire entièrement. Ces six mois en France sont succédés par six mois en Italie où je commence à être confronté à la difficulté de poursuivre la HMO belge vis à vis des conditions posées par l’Ordre Belge. Je décide alors de basculer sur le système français de HMONP.

Il y a bientôt deux ans, en 2016, s’achevaient mes cinq années d’études à l’École d’architecture Bruxelloise. Cinq années qui m’ont permis d’appréhender différentes clés de mon futur métier, afin de concevoir les espaces de manière juste. Période riche en croquis, Sign Pen, maquettes, té, équerre, super glue, balsa, carton mais aussi corrections, jurys et enseignement. Cet enseignement s’est poursuivi grâce aux expériences professionnelles postécole. En septembre 2017, je décide de me donner le temps de coucher noir sur blanc mes expériences passées et mes projets futurs. Le choix du changement d’école, et par là de pays, entre le Master et l’Habilitation à la Maitrise d’oeuvre en son Nom Propre m’aura permis de découvrir de nouveaux visages, un nouveau système et de nouveaux questionnements.

Ainsi, jusqu'ici, mon parcours professionnel est fait de trois agences qui pour le dire simplement se résument en trois typologies d’experiences. La première fut expérimentale, avec six mois au sein de l'agence d’architecture roumaine, Zeppelin à Bucarest. Architecture de réemploi, design et réhabilitation d'appartements de petites surfaces. L’agence édite également un magazine d’architecture éponyme. J’ai donc pris part à plusieurs numéros au cours de cette expérience. La seconde plus opérationnelle, six mois dans l'agence Bordelaise King-Kong, où je me suis rapproché au plus près du métier d’architecte en suivant des projets sur plusieurs phases (faisabilité, esquisse, permis de construire), en participant à des compétitions et en me rendant sur différents chantiers. Pour finir, la troisième expérience, que je qualifierais de théorique, s’est établie à Rome pendant six mois, juste avant la rentrée de septembre. J’ai eu la chance d’être totalement autonome sur plusieurs projets, de petite à grande échelle, dans la jeune agence du nom de Warehouse of Architecture and research, très axée sur la recherche.

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Cette année post diplôme s’est enchaînée à grande vitesse sans que je prenne véritablement le temps de réfléchir à ma pratique de l’architecture et ce vers quoi je souhaite tendre. Jusqu’à présent, les opportunités de travail se sont présentées et je les ai saisies. Pour moi, cette année de mise en situation professionnelle est l’occasion, hormis le fait de me donner les outils pour créer ma propre structure, de réenclencher un processus de réflexion sur mes choix professionnels. En effet, pressé par l’urgence des différentes tâches à accomplir, la vie en agence nous laisse malheureusement peu de temps pour ces questionnements. De plus, après presque une année d’expérience en tant que diplômé en architecture, je souhaitais approfondir tout un pan du métier, peu, voir pas du tout abordé, lors des cinq premières années d’études et de la première année de pratique. Les questions des multiples statuts possibles d’une entreprise d’architecture ou encore de respect et de compréhension des différentes normes m’intéressaient afin d’être plus sûr de moi lors de ma pratique quotidienne. C’est ce décalage que je souhaitais réduire en renforçant mes connaissances sur les plans réglementaires, techniques et économiques. L’HMONP est donc une opportunité pour moi d’aborder le métier d’architecte dans le système français d’un point de vue plus concret. Elle permet de m'en dévoiler un peu plus sur notre profession, désireux de remettre en question mes connaissances et de conforter ma pratique débutante. S’il est évident que huit mois et sept séminaires restent brefs pour appréhender les multiples facettes de notre profession, il est cependant vrai que c’est un déclencheur pour nous donner l’envie d’approfondir certains sujets.


Un parcours en zig-zag et une motivation réctiligne

Pourquoi les Dauphins?

Cette HMO en son Nom Propre a pour but d’augmenter et de compléter mes compétences. Elle me permet de maîtriser les conditions d’entrée dans la profession et d’endosser les responsabilités qui en découlent, d’assumer le projet en tant qu’auteur, de répondre à des choix sur le plan économique, juridique, éthique et esthétique, tout simplement de me former en tant qu’architecte.

Je pense à la formation au sein de l’agence Dauphins architecture depuis maintenant assez longtemps pour enfin me décider à me lancer. Cette agence m’a d’abord attiré par le biais du projet participatif « La Ruche » à Bègles. Mais elle a également attisé ma curiosité par la diversité de ses projets et leur originalité. Puis je me suis penché sur leurs propos, l’humilité avec laquelle ils parlent de leur parcours. Je suis intéressé par leur démarche qui produit des architectures intrigantes tout en gardant leur simplicité. Par ailleurs, la qualité de leur représentation et sa singularité montre l’intégrité de cette agence; c’est ce que je recherche pour ma formation : apprendre un processus de réflexion de projet qui se traduit jusque dans les documents graphiques. J’ai également entendu beaucoup de bien sur les Dauphins en tant que pédagogues, et cet aspect précis m’attire beaucoup en, être au coeur même d’une agence qui propose de la théorie, où le processus de réflexion ne cesse jamais. Pour moi l’architecture est une éthique et leur manière de la penser s’apparente beaucoup à ce que je ressens en ce moment : l’architecture est avant tout une exigence qui ne cesse de grandir au cours du temps.

Vue depuis l’agence Zeppelin, Bucarest

Gigot bitume :

c’est un terme que j’ai appris sur le chantier, pour célébrer la livraison d’un projet d’une commande publique, on enveloppe un gigot dans du papier kraft et on le cuit dans un bain de bitume en fusion. C’est un objectif à atteindre.

H

.Q.H1. : l’architecture à Haute Qualité Humaine : afin de redonner de l’humilité et de l’intelligence à l’architecture contemporaine. Elle est foncièrement anticonformiste, elle ouvre ses chantiers au public comme de véritables actes culturels. L’architecture à Haute Qualité Humaine vise la remise en question permanente des normes, et la valorisation de la maîtrise d’usage au cœur du projet.

1. Patrick Bouchain, Construire autrement, Acte Sud, 2006

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I

nertie thermique : elle représente la résistance au changement de température d’un matériau lorsque intervient une perturbation thermique. Si la perturbation l’amène vers une nouvelle température d’équilibre, l’inertie thermique est mise en évidence par le temps avec lequel ce nouveau point d’équilibre est atteint. La notion d’inertie thermique dans le cadre de la conception d’un projet est à considérer en particulier au niveau de la toiture qui subit l’influence thermique du rayonnement solaire. Les matériaux qui composent la toiture doivent idéalement participer à la stabilité de la température intérieure, pour assurer un rôle de protection face aux aléas thermiques.


b/Une agence

Présentation de la structure d’accueil

Jardins à vivre :

Croyant à la rencontre de savoir-faire d’horizons variés, l’agence Dauphins architecture fonctionne en équipe. Nous échangeons dès les premières phases de conception avec des paysagistes et des artistes. L’ensemble du groupe incarne le projet. Il se constitue selon l’ampleur du projet et prend en compte les personnalités et les compétences des individus. Des temps d’échanges autour de papiers calques, où l’on conçoit des dessins et des maquettes d’études, permettent des décisions collectives. Nos travaux se distinguent par ce cheminement où l’implication du groupe de travail, les responsabilités partagées nous mènent à composer des bâtiments aux identités singulières.

c’est le fait de convoquer la nature pour les espaces extérieurs, la nature comme véritable prolongation des lieux de vie. Des jardins à vivre, chez soi, ensemble, pour tous, un lieu supplémentaire à investir où les futurs habitants seront aussi futurs jardiniers. Des jardins vivants où jardiner devient un moyen d’habiter une géographie, un quartier, un terroir urbain. Un territoire mental d’espérance1.

Voici comment se présente l’agence Dauphins architecture. Ce petit texte écrit avant la création de la société, en décembre 2007, tente d’exprimer que l’identité du groupe est étroitement liée à une méthode de travail en équipe. Ils s’appuie sur les premières expériences de collectif, lorsqu’ils étaient groupé en une association, autour des concours d’idées et des projets d‘école.2 Il reprend une idéologie et une organisation qui est encore d’actualité avec notament le système de binôme associé-salarié mis en place, et le démarrage des projets qui enlace l’ensemble de l’équipe. Il me semble nécessaire de ne pas l’oublier avec le développement croissant de l'agence.

Logo de l’agence Dauphins architecture, Bordeaux

1. Gilles Clement, Abécédéaire, Broché, 2014 2. Dauphins architecture

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King-Kong :

une agence qui représentait pour moi une opportunité, es quatre associés aux profils complémentaires, ayant une expérience forte du territoire bordelais, une vision ouverte de l’architecture, cherchant à créer du sens et des perspectives dans la réalisation de ces idées. « Ce qu’il y a de bien dans une bande, en principe, c’est que chacun y mène sa propre affaire tout en rencontrant les autres, chacun ramène son butin, et qu’un devenir s’esquisse, un bloc se met en mouvement, qui n’est plus à personne, mais “entre” tout le monde, comme un petit bateau que les enfants lâchent et perdent et que d’autres volent. » Gilles Deleuze, (inscription sur l’entrée de l’atelier) Dans toutes les agences dans lesquelles j’avais travaillé jusqu’alors j’avais constaté un manque d’organisation: que ce soit au niveau administratif, dans la coordination des collaborateurs au long d’un projet ou dans l’organisation générale de l’agence. Ce n’est pas le cas de l’atelier King Kong, structuré autour de quatre identités qui ont chacune un rôle dans le fonctionnement de l’agence. Pour le dire de manière simplificatrice et imagée, un «gérant», un «communicant», un «artiste» et un architecte plus «classique». Chacun est responsable de ses projets mais les avis sont échangés de manière spontanée et chacun est écouté.


Une histoire

Des moyens humains et techniques

La façon dont se développe l’agence a structuré son fonctionnement et influe aujourd’hui encore sur sa dynamique En effet l’agence est née il y a dix ans, autour du 15 janvier 2008, où une bande de sept amis tout juste diplômés créent Dauphins architecture. A l’époque des études d’architecture, ils ont déjà cette cohésion que l’on ressent au sein de l’agence. Ils l’exploitent en louant un petit local dans lequel ils évoluent et grandissent ensemble en se penchant sur un des aspects les plus importants de notre métier : l’éthique. Dix ans après ils peuvent être fiers du chemin parcouru. Gauthier Claramunt, Faïçal Oudor, Alexandre Crampes, Etienne Besson, Hugues Joinau, fêtent cette année les dix bougies de leur projet commun.. Durant leurs premières années, les cinq associés siègent à tous les postes, ils assurent la conception, et s’occupent également des chantiers et des tâches administratives. Chemin faisant, les projets se multiplient et évoluent. D’abord la réalisation d’une extension sous forme de petit préau pour une école maternelle, puis la réhabilitation d’un presbytère en plusieurs logements, la conception d’une maison neuve, d’une autre,… jusqu’à la construction d’un bâtiment public neuf, puis un immeuble de logement neuf. Un stagiaire est alors embauché, puis deux, et vient le moment des HMO.

L’agence continue de croître, les projets également. D’autres sont venus grossir le rang des Dauphins. Le fonctionnement a évolué : on ne travaille pas de la même manière à sept qu’à douze Déléguer est devenu une nécessité. Les binômes se sont mis en place, devenant dorénavant incontournables pour la bonne évolution d’un projet. C’est aujourd'hui une SARL formée d’une grosse dizaine de personnes employées à plein temps, les 5 gérants et 6 salariés et une stagiaire. Le noyau dur de l’agence est composé de neuf architectes, une secrétaire/assistante de direction. L’agence accueille également des stagiaires. Durant ma présence dans l’agence, l’effectif a fluctué entre dix et douze personnes. La structure même de l’agence est entrain d’évoluer.

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L’agence est située au 20 cours de l’intendance, au troisième étage d’un immeuble Bordelais. Elle dispose d’un ensemble de huit pièces sur une surface totale de 155 m2, un vaste espace lumineux et agréable pour la création. On y retrouve deux espaces de bureaux qui accueillent jusqu’à douze personnes en tout. Ces deux espaces distincts spatialement, séparé par un couloir constituent la séparation entre associés et salarié. L'espace d'entrée sert d’atelier pour la conception de maquettes ainsi que de salle d'attente lors de rendez-vous. Une grande salle de réunion fait office de rotule, elle possède une table carré autour de laquelle nous nous retrouvons chaque lundi. Ces espaces sont liés à des locaux comprenant notamment deux salles d’archives et un espace de reprographie. La communication interne s’effectue via un serveur qui permet la centralisation de toutes les données. Il existe également une antenne de l’agence à Langon : espace partagé de travail où un voir deux associés passe leurs journées en compagnie au moins d’un paysagiste. Depuis que j'ai rejoins l'agence, la bretelle de Langon tend à se dévolopper en cherchant un nouveau local à investir voir même une réhabilitation à faire afin de pouvoir s'encrer encore plus au sein de la region d'Aquitaine, et permettre un réel rayonnement dans tout le sud ouest.

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1 Accueil/Secrétariat 2 Postes de travail 3 Réunion 4 Maquette 5 Coin repas 6 Espace reprographie 7 Archives

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Plan de l’agence Dauphins architecture, Bordeaux 18


Un fonctionnement et une identité

L’agence Dauphins architecture s’est créée autour d’une méthodologie commune. Au moment de la création, ils développent un principe de réunion hebdomadaire consacrée au fonctionnement de la structure dans son ensemble. Ces réunions sont l’occasion depuis la formation de l’agence, d’avoir un retour critique sur les évènements en temps réel, de nourrir les stratégies de développement concernant l’architecture tout autant que la gestion, ou même les rapports humains. Durant ces réunions il est d’autant plus intéressant que l’ont aborde tous les projets en cours (élevés au nombre de 25 au moment où j’écris ce texte) et avons donc un aperçu de la diversité et de la pluralité des approches au sein de l’agence. C’est également un moment d’enseignement, nous sommes tous assis, face à face autour de la table carrée, à échanger autour du projet sur lequel nous avons travaillé, ou nous allons travailler, la phase où il en est et l’éducation que l’on en tire.

Entrée de l'agence Dauphins architecture, Bordeaux

Associés Etienne Besson, architecte dplg

Gauthier Claramunt, architecte de hmonp

Alexandre Crampes, architecte dplg

Administratif Emma Ferran, Assistante de gestion

Hugues Joinau, architecte dplg

Faïçal Oudor, architecte dplg

Etudes / Réalisations Arthur Boca, architecte de hmonp

Florian Bour, architecte de

Pierre Farina, architecte de

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Faustine Pauchet, architecte de

Sebastien Girardo, architecte de

Alexandra Rebouché, stagiaire


c/Une année de mise en situation professionnelle

Mon embauche au mois de Septembre 2017 est due à une augmentation soudaine du nombre de projets à traiter au sein de l’agence, je suis donc en Contrat à Durée Déterminée. Huit mois que je travaille, apprends, rencontre, assiste et participe le plus possible à la vie de l’agence. A titre d’exemples, voici quelques projets sur lesquels j’ai été amené à travailler au cours de cette année :

Ainsi je suis intervenu avec des responsabilités très variables sur différents types de programmes, différentes échelles, différents contextes : d’un projet de salle d’évolution en milieu rural à un ensemble de 24 logements au cœur de la métropole Bordelaise Projets qui furent lors de ma collaboration à des phases de conception très différentes : études de faisabilité, Avant‐Projet Sommaire, Avant‐Projet Détaillé, Permis de Construire, Dossier de Consultation des Entreprises et Chantier. La durée de ma présence ne m’a malheureusement pas permis d’assister à l’intégralité des phases d’un même projet car la plupart d’entre eux sont long à sortir de terre. Cependant, chacun de ces projets, dans les phases auxquelles je les ai abordés, m’a apporté sont lot de connaissances et de difficultés.

0273_17_BAF_B5G (phase PC, et PRO) 0275_17_evolution_cenac (phase APD, PRO, DCE et chantier) 0288_17_logements_labarde (phase ESQ et APS) 0287_17_ferme urbaine_les_aubiers (phase ESQ et APS) 0290_17_pole_enfance_jeunesse_ brantome (concours) 0291_18_barge_90 (phase ESQ APS) 0285_17_maison_des_pivoines_merignac (phase ESQ) 0293_18_maisons_kleber (appel d’offre, phase ESQ et APS) 0250_15_internat_des_apprentis (chantier) 0296_18_ambares_B3 (appel d’offre et phase ESQ et APS) 0292_18_maison_virelade (relevé et ESQ)

Le fait de travailler dans une agence de taille "moyenne" m’a permis sans doute plus facilement, de pratiquer l’ensemble des missions d’un architecte et de naviguer d’une tâche à l’autre. En effet, à l’encontre de l’exigence croissante de spécialisation, chez

Parmi ces projets, j’ai eu l’occasion de prendre en cours un chantier : l’internat des apprentis à Rouillé ; et depuis le mois d’Avril je débute avec l’aide d’un des associés le suivi de chantier de la salle d’évolution de Cénac.

Label :

viser la labélisation en architecture, c’est faire preuve d’initiative afin de faire valoir la qualité des projets dans le cadre de labels de performance environnementale. Si le programme et le budget des opérations remplissent les pré-requis, la labélisation permet d’accéder à un financement complémentaire. Projet de la Barge 90, Bordeaux

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les Dauphins, il n’y a pas de cloisonnement des tâches. Il n’y a pas non plus de perspectiviste ou d’économiste dans l’équipe : les associés ont fait le choix de s’entourer uniquement de personnes ayant suivi le même cursus scolaire. Cela engendre peu de hiérarchie interne, hormis le classique rapport associés/salariés. Distinction assez marquée spatialement avec deux entités distinctes dans l’agence : un premier open space à l’entrée investi par les associés contre un second en fond d’agence consacré aux salariés et co-workers. En revanche, au sein même du groupe des salariés, la « hiérarchie » est uniquement palpable du fait de l’ancienneté des personnes. En huit mois, ma position de salarié au sein de l’agence a déjà évolué. En effet, lors de mon arrivée, je jouais le rôle de « renfort » : j’aidais les associés ponctuellement sur des projets lorsque ceux‐ci en avaient besoin. J’échangeais donc perpétuellement avec eux. Maintenant que la charge de travail s’est régularisée, je me vois attribuer de nouveaux projets que je dois gérer de manière autonome, même si je peux toujours compter sur le soutien de mes collègues lorsque j’ai des difficultés. Il est d’ailleurs important de souligner que toute l’équipe a pris part à ma formation et s’est montrée curieuse des thèmes abordés lors des sessions. De ce fait, elle m’intègre désormais aux questions administratives, économiques et techniques.

Ils sont pourtant devenus mon quotidien: éco-responsables, durables, bio-sourcés, participatifs, à conception bioclimatique. Ces adjectifs sont très différents de tout ce que j’avais pu aborder lors de mes tous premiers pas en agence et mes cinq années d’études, tant en terme éthique que conceptionelle. C’est aussi pourquoi j’ai souhaité approfondir ce sujet dans mon mémoire d’habilitation à la maîtrise d’oeuvre. Cette méthode de conception, a soulevé et soulève de nombreuses questions. C'est pourquoi je souhaite la présenter de manière la plus factuelle possible pour tenter d’y apercevoir les points positifs et négatifs par rapport à une procédure de projet dite "classique".

M

.O.B. : littéralement Mur à Ossature Bois. Il suscite un nouvel engouement et pourtant, c’est le mode constructif le plus ancien. Sa structure porteuse présente de nombreux atouts notamment par rapport à l’isolation. Les montants bois, espacés de 40 ou 60 cm, permettent de mettre en œuvre la calorifugation. Pour l’isolation de projet en MOB, les conditions reposent sur trois piliers : la performance de l’isolant, une pose bien effectuée, une étanchéité à l’air, et une ventilation maîtrisée.

Lors de ma mise en situation chez les Dauphins, j’ai eu l’opportunité de travailler pendant plusieurs mois sur des projets que d’autres pourraient qualifier de "particuliers".

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Rue Kléber, projet de deux maisons, Bordeaux


2/Un modèle

Maquette n°2 de la Barge 90, Bordeaux

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a/La conception

Lorsqu’une nouvelle affaire arrive, il s’agit de développer l’idée de faire projet. Sommaire au stade de l’étude de faisabilité, le projet gagne en précision et évolue de pas à pas. J’ai pu travailler sur différents projets, à des phases variées, ce qui m’a permis d’appréhender et de me confronter à de multiples tâches et notions essentielles au bon déroulement d’un projet et au fonctionnement d’une agence d’architecture. En premier lieu, le travail en équipe est une absolue nécessité. Impossible de gérer des projets de plus en plus complexes seul. Le travail en binôme paraît pertinent dans la mesure où la responsabilité ne pèse pas sur les épaules d’une seule et unique personne. La complémentarité du duo permet le bon suivi du projet sans pour autant se perdre dans les débats que pourrait engendrer un groupe plus important. En limitant le nombre d’intervenants sur une opération, on prévient toute cacophonie possible : perte d’information, manque de cohérences, erreurs diverses... Les personnes en charge des projets sont expérimentées sans être lassées. J’ai énormément appris d’elles. En second lieu, il apparait que faire preuve de rigueur dans le travail est important, dans l’archivage encore plus. Que cela soit les écrits (contrats, courriers, demandes de la maîtrise d’ouvrage) ou les différents changements effectués sur un projet, il est primordial de tout consigner pour avoir un suivi détaillé, se protéger en cas de litige, ou se prémunir de tout abus de la part de la maîtrise d’ouvrage. Enfin, un autre aspect essentiel que j’ai pu aborder est la question du relationnel au sein de l’équipe de maîtrise d’oeuvre, au sein de l’agence ou bien avec les intervenants extérieurs (BET, paysagistes…). L’information doit circuler sans heurt, au risque de mal faire ou d’avoir à refaire. Un travail long, qui semble s'automatiser avec l'experience, mais qui se complique quand les instructions données au départ sont incomplètes ou suceptibles d'évoluer. La relation avec la maîtrise d’ouvrage est cruciale. Il faut pouvoir satisfaire ses demandes, sans toutefois se laisser dominer. La question des délais est centrale. Contenter la maîtrise d’ouvrage sans avoir de retard, parvenir à lui faire comprendre que travailler consciencieusement prend du temps… des évidences qui ne le sont pas pour toutes les parties. Le déroulement d’un projet n’est pas un long fleuve tranquille.

Je balbutie encore mais je pense avoir appris énormément dans ces domaines. Par la consultation de la documentation de l’agence, mais surtout grâce aux conseils, explications et enseignement des Dauphins dans la résolution des problèmes au cas par cas: projet par projet, phase par phase. Je me suis familiarisé avec les documents administratifs nécessaires à l’élaboration d’un projet. Remplir les CERFA, constituer un dossier de permis de construire, répondre à un appel d’offre. Toutes ces tâches que je connaissais bien peu à la sortie de l’école, je pense aujourd’hui être capable de les mener à bien. J’ai pu comprendre les différentes temporalités d’un projet. Entre les délais imposés par la maîtrise d’ouvrage, ceux du service d’urbanisme. Quand la maîtrise d’ouvrage demande un changement de programme alors que le projet est bien avancé… Pour ce qui est des marchés de travaux, j’ai pu voir comment ils étaient constitués. J’ai pu réaliser les CCTP et CCAP des projets que j’ai eu dans les mains. En posant des questions et en étudiant ceux réalisés auparavant, j’ai pu comprendre de quelle manière ils étaient construits. Afin de rédiger ces documents, il faut s’assurer de la parfaite compréhension du projet : il est impossible de décrire un ouvrage si l’on ne maîtrise pas entièrement sa conception. C’est la raison pour laquelle on ne délègue pas cette mission. L’expérience dans ce domaine est primordiale. Avec tous les projets réalisés depuis la création des Dauphins, les solutions envisagées et décrites dans ces documents ont été réalisées maintes et maintes fois. Ce qui leur permet d’être très précis à ce stade

Nouveau1 :

le monde change et des graines de possibles poussent sur toute la planète. Une agriculture bioéthique sort de la marginalité et les circuits courts se développent. Une économie coopérative, sociale et solidaire prend place en dehors des secteurs marchands et de ceux qui s’autoproclament collaboratifs. Dans les esprits, l’usage partagé prend le pas sur la possession, la mutualisation sur la privatisation, la sobriété sur le gaspillage. Un monde nouveau naît.

1. Arc-en-Rêve, Constellation.s, Actes sud, 2017 2. Bernard Blanc, Ensemble à l’ouvrage, Museo édition, 2017

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O

.P.C. : littéralement Ordonnancement, Pilotage et Coordination. Les chargés d’OPC ont pour objet, tout au long du déroulement d’un chantier de bâtiment et travaux publics, d’organiser et d’harmoniser dans le temps et dans l’espace les tâches élémentaires d’études et de travaux ainsi que les actions des différents intervenants. J’ai ouvert les yeux quant à l’importance de cette mission avec l’OPC du chantier de Rouillé qui pour moi représentait le plus important des rouages pour le bon déroulement du chantier.

Partager2 :

La pérennité d’une architecture est liée à la capacité de ses habitants à la cerner, la comprendre, et par là, à l’aimer, l’entretenir se l’approprier et l’améliorer. Un chantier partagé, c’est un chantier de l’appropriation et de la construction des singularités, et qui se déroule après le chantier réalisé par les entreprises. Ce deuxième temps de la construction se nourrit de tous les apports souhaités par l’habitant. Il est fait de l’ensemble des petites interventions d’agrément de l’espace. L’espace livré permet toutes ces accroches singulières qui caractérisent un foyer et construit son image. Ainsi le projet d’architecture se pare des identités habitantes. Il s’agit d’ouvrir le projet aux interventions individuelles, d’intégrer dès la conception une notion d’inachevé, de considérer que le chantier n’est qu’une étape et qu’il ne fournit qu’un support pour une autre production. C’est l’idée du « deuxième chantier » qui est source d’économie, de convivialité, de créativité.


Les cctp

La loi MOP, c’est une proposition d’articulation de la mission de l’architecte depuis l’esquisse jusqu’à la fin de la phase de chantier, cohérente avec une hiérarchie de l’échelle de définition, de la quantité de pièces.

C’est à dire que tout le temps où l’édifice architectural n’ est pas présent, il existe que dans les documents qui le représentent, (dessins, maquettes, etc..) Et cette approche conceptuelle des documents graphiques est rare sur les bancs de l’école.

Comment faire pour démarrer la rédaction d’un cctp en évitant de démarrer par la page 1 et de finir par la page 300 ?

Une représentation du tableau de Cézanne peint en 1872 est étudiée par Rémy Zaugg,« la maison du pendu ». Dès les prémices de sa recherche il cherche à s’extraire de la peinture figurative. Le peintre à 20 ans, il cherche à savoir ce que va être son art. Il se tourne vers un monument de la peinture et tente d'en faire un apprentissage pour lui même. Il va inventer une méthode particulaire, le travail par l’écrit, afin de s’approprier l’œuvre d’un autre peintre pour se construire lui même. Il commence un premier travail, sur un carnet d’étudiant. Il y en aura 27 en tout.

A la façon de Proust, on travaille par le milieu. Contrairement à un document qui démarre au début et termine par la fin, on est dans un document qui s’incrémente de l’intérieur. Proust écrit et ne cesse de modifier et de retrancher ses textes, il ajoute en collant sur les pages initiales. De la même manière que les plans, le mur que l’on a dessiné s’incrémente de l’intérieur, on le travaille par l’intérieur, comme le texte des cctp. Le texte synthétique de départ ne prend que quelques minutes à rédiger, mais à la toute fin, lorsque l’on passe à la dernière couche, cela prend plusieurs jours, plusieurs semaines. Chaque fois c’est une révision de la première couche, tel un système d’étage que l’on consolide. Il y a un dialogue entre des logiciels pour les cctp, une combinaison pour qu’ils soient en lien, une imbrication d'excel et word, avec le dessin, comme dernier composant du trio. Il faut écrire pour voir : telle que pourrait être la définition des cctp.

Rémy Zaugg commence par faire une représentation du tableau, un dessin ou la peinture est remplacée par des mots : sentier, arbre, toit, ciel… Ces mots sont disposés précisément à l’emplacement du tableau où se trouvent les figures. Il continue avec des esquisses perceptives, en fait une quête. Il va nommer tout ce qui est vert, rouge, bleu… Les mots utilisés sont des qualitatifs, objet, couleur, et localisation. Dans l’esquisse 12 le dessin du tableau disparaît, il est remplacé par la page : on a le format dessiné de la page. Il entame une rédaction par phrases, où il va décrire le tableau de Cézanne.

Dans l’esquisse numéro 24 il y aura 24 pages, une prose interrompue sur le tableau, il va tenter d’aller le plus loin possible dans cette description. Il prend beaucoup de temps pour l’écrire mais surtout énormément de temps pour y réfléchir. Même si le tableau est assez simple, il arrive à en retirer une quantité d’information pour lui même très significative. Pour l’esquisse 27, il aura terminé, en revenant au début, il aura fait une boucle, de la peinture, au mot. Zaugg est reconnu, grâce à cet exercice. Il présente ce travail de recherche comme une œuvre, exposée dans les galeries. Il appartient dorénavant au champ de l’art, on va le reproduire, et le mettre en miroir par des proses explicatives. La peinture de Rémy Zaugg est un travail qui mêle un caractère pictural, celui de la couleur, à un caractère verbal, celui des mots. Le travail de l’architecte est le même lors de la rédaction des cctp.

L’architecte est là jusqu’à la dernière réserve levée, notre présence est toujours liée à une représentation, c' est-à-dire une communication, une transmission de représentation de ce qui n’est pas encore là. Il y a représentation parce que la présentation de quelque chose brute n’est pas possible (...) le représentant ne duplique pas le présentant , il prend sa place.1

1 Bruce Bégout, Junkpage n°30, Janvier 2016

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Rémy Zaugg, Constitution d’un tableau, n°20, 1990


b/Une gestion interne et de la communication

Voila pourquoi il faut toujours garder fermement son cap, avec détermination et courage. Mais aussi avec la modestie et la conscience de ses propres limites.1 Cette citation de Renzo Piano dans La Désobéissance de l’architecte parle de limites. Il est vrai que l’architecte ne peut rien faire seul. C’est pourquoi, il me paraît important dans le suivi d’un projet ou sa genèse de travailler en équipe. Or un des principaux points faibles lors de la conception de n’importe quel projet est la communication. Pas seulement au sein de l’agence, mais également entre les architectes et la maîtrise d’ouvrage. Prenons l’exemple du projet de réhabilitation d'une barge aux Bassins à flots. Dès le début du projet, un groupe de maitrise d'oeuvre composé d’un bureau d’étude environnemental, maritime, structure d'un bureau de contrôle s'est formé. "Nous étions tous dans le même bateau". Au fil de l'avancement du projet, cette équipe de prime abord riche de sa pluridisciplinarité, semble devenir une machinerie trop lourde pour permettre un transit des informations fluides et efficaces jusqu'au client. Après chaque échange, chaque partie se voit dans l'obligation de réintervenir en apparté auprès de lui pour lever les interrogations. Marlgré la rigueur des pièces écrites et comptes rendus d'entrevue, nous avons le sentiment de perdre peu à peu la connexion avec notre client : il devient indécis, ses réponses se font attendre... Le projet stagne.

Cette expérience me fait prendre conscience de l'importance de la relation "en direct" avec le commanditaire du projet. Les "grosses machines" que sont les équipes de maitrise d'oeuvre pluridisciplinaires peuvent effrayer, ou du moins creuser l'écart professionnel-amateur, d'autant plus dans le cas d'une maitrise d'ouvrage par un particulier. En parallèle de ce projet de barge, fastidieux, l'agence développe en ce moment un projet de collège où la maitrise d'ouvrage est accompagnée d'un AMO. Le projet enchaine les phases sans ralentir, et l'équipe de maitrise d'oeuvre gagne un rythme considérable au point d'envisager un chantier avant la fin de l'année.

Maquette n°1 de la Barge 90, Bordeaux

1. Renzo Piano, La désobéissance de l’Architecte, 2007

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Au sein de l’agence des réunions internes ont été mises en place chaque lundi matin afin que chacun de nous donne le planning de sa semaine ainsi que les différents projets sur lesquels il va être amené à travailler, nous passons également en revue les urgences (dossiers de candidature à rendre par exemple). Ces réunions s’avèrent très efficaces pour répartir de manière la plus équitable possible la charge de travail entre les salariés et de ne pas être débordé la veille d’une échéance importante. Ces temps de communication imposés sont également bénéfiques car dans l’urgence des semaines, rares sont les possibilités de s’interrompre. Durant ces réunions, les trois axes fondamentaux du management sont présents. En effet, les buts sont définis car les différentes missions et objectifs sont répartis. Buts fixés de manière la plus réaliste possible. Un mode opératoire se met en place : qui va s’occuper de tel ou tel point, et si cette personne aura besoin de soutien à tel ou tel moment. Le facteur temps est aussi important à planifier car nous effectuons peu ou pas d’heures supplémentaires. Ces mises au point de début de semaine sont bénéfiques pour une vision des échéances à court terme. Nous avons énormément de facilité à nous projeter à plus de quelques semaines, voire mois au vu d’une charge de travail toujours précise et constante dans le temps. Nos plannings sont hebdomadaires, mais facilement gérables en cas de grosse montée en charge de travail mais surtout pour éviter un creux prochain. Enfin, c’est également lors de ces moments que nous pouvons plus facilement parler de sujets ou problèmes internes à régler pour que de bonnes relations soient préservées. On ne peut pas dire lors de ces réunions que la gestion du groupe est menée par un des patrons, en effet il n’y a pas de chef de réunion, chacun intervient au besoin. Cela est possible car l’agence ne compte que douze membres.


La communication externe

Une autre expérience intéressante en matière de communication, mais extérieure cette fois, a été menée dans le cadre d’un projet différent : une salle d’évolution. Nous avons eu l’occasion d’intervenir au sein d’une classe d’élèves de primaire, de leur présenter leur future salle d’évolution, d’effectuer une visite du site avant travaux et de leur parler de la profession d’architecte. Cette discussion a eu lieu dans la salle des fêtes de la commune avec un groupe d’une vingtaine d’écoliers. Cela a été enrichissant pour les deux parties : les élèves directement concernés car usagers des locaux et dans le futur impactés par les contraintes du chantier, les architectes contents d'interroger les clichés sur l'architecture et d'introduire la démarche biosourcée à un public jeune. Je suis certain que la sensibilisation et l’éducation des futurs utilisateurs ne peut avoir qu’un impact positif sur le regard porté sur notre métier. Cette action serait à renouveler à chaque projet, avec chaque nouvel interlocuteur. Pour conclure, la dernière piste serait de créer plus de connexions entre les différents acteurs de la profession comme le suggère l’article de la Revue d’Architecture n°240: l’innovation doit être portée par l’ensemble de la filière constructive, depuis la conception par l’architecte jusqu’à la validation du bureau de contrôle en passant par les prérogatives du CSTB qui sont souvent des freins, mais conditionnent l’assurance du bâtiment.1 Ces connexions sont à établir dès notre scolarité qui offre jusqu’alors malheureusement peu d’opportunités de rencontrer des entreprises, des ingénieurs ou des ouvriers. Des liens entre les écoles et leur laboratoire de recherche sont aussi à développer. Le projet du groupe innovation de la Stratégie Nationale pour l’Architecture va dans ce sens. Le fait d’embaucher des futurs doctorants sous contrat CIFRE au sein des agences pour qu’ils développent des projets de recherches fortement liés à la pratique architecturale encouragerait l’innovation et dynamiserait effectivement le rythme classique des agences.

Article du Sud-Ouest concernant la salle d’évolution, Cénac

R

éutilisation2 : avant de recourir au recyclage comme stratégie de gestion des déchets, il convient d’envisager la réutilisation des matériaux en tant que tels avant qu'ils acquièrent le statut de déchet. Une réutilisation se distingue d’un recyclage dans la mesure ou le traitement du matériau ou de l’élément se limite à un nettoyage, une remise en état de marche, une mise sur mesure, etc. sans que les propriétés intrinsèques des matériaux ne soient modifiées.

Qualitative :

qui offre une qualité indéniable

1. La revue d’architecture, n°240, novembre 2015 2. Encore, Matière grise, Pavillon de l’arsenal,2014

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c/Un chantier

Quand nous arpentons les villes les chantiers sont interdits à la population.1 Bouchain veut redéfinir les enjeux de l’architecture, la signification même de la fonction de l’architecte et notament à travers le temps du chantier. Que celui ci ne soit plus un lieu interdit mais au contraire une sorte de forum de conciliation entre différence échange. Je ne supporte pas le mensonge, on ne peut pas aller sur un chantier parce que c’est dangereux ! C’est dangereux pourquoi ? Parce qu’un camion qui était avant dans la rue entre ensuite dans un espace de chantier, qui est interdit au public. C’est dangereux et il ne faut pas montrer ! Moi je pense qu’il faut montrer notre travail car les enfants par mimétisme peuvent découvrir une passion pour un métier et ensuite la moitié de ce qui est construit, est construit avec de l’argent public. On montre ce que l’on fait avec l’argent public, et peut être peut-on en le montrant faire office de formation. Il y aurait une appropriation collective au sujet des choses construites et peut-être même une plus grande douceur dans les choses. Moi j’ai ouvert mes chantiers très tôt.1

Un cours d’écologie et de citoyenneté peut donc être donné par une simple visite de chantier. On apprend par mimétisme, quand on observe, on peut apprendre comme quelqu’un qui copierait, qui regarde d’un air un peu distrait. Ca vaut aussi bien en regardant quelqu’un faire pour faire comme lui, qu'en faisant le contraire de ce qu’il fait. Le lycée agricole de Rouillé embrasse l’étendue des métiers de la terre. Son architecture peut, elle aussi, faire la démonstration des multiples ramifications des produits du sol. Le projet emploie des matériaux végétaux, issus entre autres des filières locales (paille et terre) et régionales (chanvre et bois). La figure même du projet s’inspire de ce cycle organique depuis la forme de la toiture comme un paysage drainant l’eau et la lumière, jusqu’à la matière du mur, en enduit argileux provenant potentiellement des fouilles mêmes du chantier. L’énergie positive doit être atteinte au terme d’un processus de réduction du besoin en énergie avant de requérir la mise en œuvre de solutions technologiques complexes et coûteuses.2

Photo de chantier, enduit sur paille, Rouillé 1. Patrick Bouchain, L’heure bleue, France Inter, 2017 2. Dauphins architecture

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J’ai eu la chance de rencontrer sur ce chantier des spécialistes, qui ont eu la patience et la gentillesse de répondre à mes nombreuses questions. Pouvoir appréhender cette phase m’a permis de discerner les éléments essentiels quant à l’exercice de la maîtrise d’oeuvre et le bon déroulement d’un chantier. La chose la plus importante que j’ai pu apprendre concernant le chantier est l’importance du relationnel. Que cela soit avec la maîtrise d’ouvrage ou avec les entreprises, il faut être juste. A la fois pour rassurer la maîtrise d’ouvrage mais aussi pour que le projet réalisé soit conforme au projet conçu préalablement. Gérer les relations entre les différents acteurs est un travail à part entière. Exercer la maîtrise d’oeuvre, c’est aussi une prise de conscience. Se rendre compte qu’un trait n’est plus seulement un trait d’une précision infinie dans le monde virtuel mais un élément bâti, qu’une personne réalisera un jour avec ses irrégularités engendrée par la main humaine. Cela a changé mon rapport au dessin. Aussi, j’ai bien compris qu’un projet n’était jamais totalement figé. Le chantier est le lieu du dialogue. Même si le marché en fixe les éléments constitutifs, des aléas peuvent avoir lieu. Dans ce cas, il s’avère nécessaire d’être réactif et d’être force de proposition.


L’ experience

Travailler aux côtés de Gauthier Claramunt a été très formateur de ce point de vue. Apprenant au fur et à mesure durant ces dix dernières années, il sait dorénavant de quelles manières sont réalisés les différents éléments au cours d’un chantier. J’ai énormément appris de lui en ce qui concerne la mise en oeuvre. Déversement de l’eau de pluie à éloigner de la façade, protection du sol par de la moquette à mettre en place, détail de bavette mal exécuté, pont thermique à gérer, étanchéité mal réalisée et à refaire, mise en place de menuiseries… toutes ces choses qui se voient plus ou moins et qui se règlent sur le chantier, j’ai pu apprendre à les appréhender avec lui. Le souci du détail est une qualité essentielle si l’on veut qu’un chantier se déroule pour le mieux. Il faut être rigoureux et attentif à la bonne exécution des travaux. Ne rien oublier en route, pour ne pas être surpris du résultat final. L’expérience joue un rôle prépondérant dans cette mise en situation. Le regard se forge avec le temps. Concernant le souci du détail, la pratique du chantier m’a aussi fait comprendre qu’être trop pointilleux n’était pas forcément la meilleure des solutions. Cela ne veut pas dire qu’il faut négliger la bonne réalisation des travaux, bien au contraire, mais il faut que les réserves mises en exergue puissent être levées par l’entreprise qui en a la charge.

Concilier entre ce que l’on souhaite architecturalement et ce que l’entreprise est en capacité de faire s’avère être un élément dans la gestion d’un chantier. Les comptes rendus de chantier ont une importance considérable. Tout consigner est une nécessité, de manière à ne pas être pris en faute en cas de litige. Il faut, dans certains cas, savoir être prévoyant et consigner tout ce qui peut nous sembler nécessaire en cas d’action en justice. Avec l’expérience accumulée par l’agence, les comptes rendus de chantier obéissent à une mise en page type: ils font apparaître les différentes personnes et entreprises concernées, consignent toutes les avancées, les problèmes qui peuvent être rencontrés et les tâches à réaliser suite à la réunion. J'ai également pu voir comment se présentent les situations, même si je n’ai pas eu la chance d’en réaliser sur le chantier de Rouillé. Là encore, il faut savoir être juste de manière à ce que les entreprises ne soient pas payées en retard, car cela signifie que des employés risquent de ne pas l’être, à leur tour. C’est aussi un levier pour s’assurer de la bonne réalisation des travaux dans les délais impartis, parler des situations et de possibles pénalités, c’est s’assurer d’être écouté.

Soucieuse :

devrait être le mot d’ordre de toute les architectures de notre époque.

Photo de chantier, circulation, Rouillé

1.Patrick Bouchain, Construire autrement, Actes sud, 2006

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Avec le temps, l’agence a su développer des outils facilitant le travail, avec notamment des fichiers de base qui donnent une trame aux comptes rendus de réunions de chantier, aux plannings ou bien des «check lists» pour s’assurer du bon suivi des travaux. Je me souviendrais de tous ces éléments - fruits d’une expérience reconnue - et des conseils qui ont pu m’être donnés, le jour où j’aurai à diriger et suivre des chantiers. Ne connaissant que trop peu l’univers avant ma mise en situation professionnelle, la pratique de la maîtrise d’oeuvre a été une grande découverte pour moi. Le chantier est le lieu du questionnement et des avancées. Construire est un acte indéniablement positif.1 J’ai pris goût à cela et je compte bien poursuivre dans cette voie et prendre part à l’acte de construire à l’avenir par la pratique de la maîtrise d’oeuvre. Avec le chantier de la salle d’évolution de Cénac qui commence, c’est un nouveau pas pour moi dans le domaine de la construction. Je commence en étant accompagné de l’un des associés qui me montre la voie pour qu’à termes je puisse suivre le chantier en totale autonomie.


Photo de briques de terre crue, Mutambi (Kenya)

T

erre1 : elle est utilisée depuis plusieurs millénaires et reste aujourd’hui le matériau de construction le plus répandu à travers le monde. Un tiers de l’humanité vit dans un habitat en terre, soit plus de deux milliards de personnes dans cent cinquante pays. Les architectures de terre, simples ou monumentales, sont présentes dans des contextes variés et répondent à des besoins très divers. J’ai découvert l’architecture en terre lors d’un workshop effectué au Kenya. L’utilisation de terres locales pour réaliser des enduits intérieurs est peu coûteux, chaleureux et durable. Une démarche avec laquelle renouent certains architectes, notamment par l’usage de paille ou de chanvre, matériaux qui permettent une excellente accroche pour ce type d’enduits.

Photo de chantier, mur en terre crue, Rouillé 1. CraTerre, Traité de construction en terre, Broché, 2006

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3/Une stratégie

Dessin de concours pour le pôle enfance et jeunesse, Brantôme

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a/La prospection

La faisabilité

L’appel d’offre

Tout le monde est chargé du développement de l’agence, encore une fois, c’est un élément essentiel à sa survie: j’ai pris conscience de la nécessité de cet englobement. Une telle structure nécessite un très bon sens du relationnel de la part de ses dirigeants. La prospection se fait en majorité par les contacts et la « fidélisation de la clientèle ». Outre une manière de développer ses connaissances, d’exprimer son positionnement sur la pratique de la maîtrise d’oeuvre, l’adhésion à certaines « associations » permet de conserver des échanges entre professionnels : confrères architectes, maîtres d’ouvrages, assistants aux maîtres d’ouvrages, entrepreneurs, journalistes… qui sont autant d’opportunités de collaboration. Pour donner du travail à plus de dix personnes, il faut quotidiennement être à la recherche de nouvelles affaires.

De nombreux promoteurs immobiliers font appel à l’agence des Dauphins car elle commence à avoir une grande expérience dans le domaine. Avant d’entamer une opération de logements, l’étude de faisabilité fait figure de passage obligé. Plus ou moins poussée, elle définit le parti architectural, les surfaces envisageables conformément à la parcelle étudiée et aux réglementations s’y appliquant. Elle permet ensuite au client de déterminer la viabilité d’un projet. Ces études ne sont en général pas rémunérées, mais si elles aboutissent, le client s’engage à confier la réalisation de l’opération. L’accès à la commande des Dauphins diffère ainsi des structures de plus petite taille ou bien des très jeunes agences. En effet, les relations tissées avec le temps ont créé une habitude de travail et une confiance chez les clients : ils font directement appel à nous, et non le contraire.

L’agence se porte également candidate à des appels d’offre et autres concours de maîtrise d’oeuvre. Afin d’apprendre les ficelles du métier, j’étais en charge d’élaborer les dossiers de candidature. Contacter les autres membres du groupement, les relancer pour compléter le dossier dans les délais impartis, remplir les documents et les compiler afin de rendre en temps et en heure. J’ai pu ainsi réaliser des dossiers d'appel d'offre pour plusieurs projets:

Travailler sur les études de faisabilité permet de discuter du concept et du parti architectural en amont. Il y a bien sûr des modifications dans le projet avec son avancement, mais c’est à cette phase que les grandes lignes sont définies. Je n’ai pas eu l’occasion de faire l’exercice au sein de l’agence Dauphins architecture, mais lors de mon passage à l’atelier d’architecture King-Kong j’ai pu en faire quelques unes. À cette occasion, j’ai compris les rouages de l’accès à la commande privée, notamment dans le cadre de la promotion immobilière : les demandes et les attentes sont en lien direct avec le marché du logement. Taille des appartements, répartition typologique, trame structurelle et nombre de stationnements sont des critères essentiels pour que le client s’ engage dans la réalisation du projet, où bien souvent la rentabilité économique prime. Dans l’exercice de la faisabilité, l’architecte devient le garde fou d’une certaine qualité spatiale et architecturale lorsque certains clients ne s’intéressent qu’au rapport dépense-bénéfice. D’où l’importance de s’intéresser aux faisabilités, même si l’exercice peu sembler rébarbatif.

Les notes méthodologiques ou les mémoires réalisées en réponse aux appels d'offres ne sont pas à prendre à la légere, et sont un moment où l'agence doit utiliser ses meilleurs atouts afin de mettre toutes les chances de son coté.

Deux maisons Incité Ambarès secteur D La benauge Chancelade Saint jeunesse de Fransac

Visite de site pour des logements avenue Labarde, Bordeaux 31


Le concours

Un concours d’architecture est une mise en concurrence, organisée en vue de l’attribution d’un contrat pour un service architectural, le concours est souvent effectué dans le cadre d’une commande publique. Les critères d’attribution se basent généralement sur le respect des consignes définies (pôle enfance et jeunes Bpos, bâtiment commercial, etc.) et s’axent sur la qualité du projet proposé. Pour chaque projet le processus de conception dépend de la corrélation entre les mêmes variables : le programme, le contexte et l’enveloppe budgétaire. Le programme est conçu par la maitrise d’ ouvrage, et permet de définir et de faire pleinement comprendre ses besoins au maitre d’œuvre. Il est parfois conçu avec une assistance à la maitrise d’ouvrage (AMO) qui pourra également aider dans l’appréciation de ce que lui propose le maitre d’œuvre. Chaque proposition de concours peut être considérée comme un prototype artisanal dans le sens où la réponse est à chaque fois unique, adaptée à un contexte qui lui est propre. Avant toute production, nous engageons une phase de compréhension de ce dernier afin de cadrer et d’orienter le processus de conception à venir. Chez les Dauphins, cette première approche est prise en charge par l’ensemble de l’équipe chargée de concours (après une potentielle visite de site), une rapide esquisse sert de base de discussion, celle ci déclenche les premières productions partagées.

Le contexte, que l’on a l’habitude de considérer sur le plan géographique, comme lieu physique d’implantation du projet, comprend un vaste champ de données pouvant influencer la conception. En fonction des problématiques induites par le programme, il peut être nécessaire d’envisager bon nombre d’autres paramètres comme le contexte historique, culturel, sociologique, etc. A noter que ces facteurs peuvent être subis (état des sols par exemple) ou imposés (contexte légal et règlementaire). Il semble intéressant d’interroger le terme de "contrainte" habituellement employé pour qualifier ces paramètres contextuels. Pourquoi ne pas le remplacer par "source" et les considérer pleinement comme vecteurs de projets ? Le budget quand à lui, est déterminé par la maitrise d’ouvrage, suite aux études de programmation. Il comprend le coût des travaux, et ne comprend pas en revanche le cout d’acquisition foncière, qui appartient en général aux pouvoirs publics à l’origine du concours. Etant donné qu’elle représente une pré-estimation du montant final de l’opération, elle préfigure la qualité envisageable de la réponse architecturale ainsi que la base de négociation des honoraires de l’équipe de maitrise d’oeuvre sur l’ensemble du processus de conception et de réalisation.

Autre point déterminant pour le bon déroulement d’un concours : les délais. Pour l’équipe et particulièrement pour l’architecte mandataire, le rythme de travail va crescendo et les délais impartis pour les concours sont toujours trop courts. Les concours sont le plus souvent réalisés de manière anonyme, ce qui permet de garantir aux candidats une parfaite équité de traitement. En cas de concours non anonyme, comme ce fut le cas pour le pôle enfant et jeunesse, il est tout de même préconisé d’auditionner les concurrents. C’est l’occasion pour eux de présenter leur projet plus en détails et de répondre directement aux questions du jury. Toujours dans un soucis d’équité, un strict respect de certaines règles s’imposent (égalité du temps de parole, refus d’examiner tous éléments nouveaux après rendu, etc..)

Image de concours pour une école à Grezzana avec l'agence W.A.R, Italie 32


b/La commande publique et la commande privée

Bien loin de la spécialisation, l’agence est présente dans divers domaines : logement, culture, enseignement, tertiaire, réhabilitation, sport, santé. En outre, elle s’ est aussi fait une place dans le milieu de l’installation artistique. L’ agence répond à de nombreuses commandes en matière d’installation, de conception d’espace intérieur, ou d’étude de faisabilité pour des projets urbains. La situation globale vis-àvis de la commande est très représentative : environ 50% de cette dernière est privée, c’est en grande partie du logement promotionnel. Cela étant, les nouvelles perspectives visent à faire évoluer cette commande. La dynamique Dauphins se veut plus innovante et davantage attachée à l’usage. L’agence refuse certaines commandes afin de se concentrer sur une architecture plus qualitative et ce malgré les normes qui contraignent largement la production de logement aujourd’hui. Ce sont donc les commandes privées et publiques qui font vivre l’agence. Néanmoins, depuis quelques mois, les associés visent à donner une nouvelle impulsion à la commande publique qui est souvent porteuse d’une architecture plus contemporaine, et notamment plus responsable. Toute la dynamique générée par le marché et les concours publics est bien présente au sein de l’agence. Cet accès à la commande publique représente un avantage que j’ai ressenti durant ma hmo. Outre la stratégie commerciale, la commande publique a un côté prestigieux qui fait qu’elle occupe une place de choix chez les architectes. Les concours de maîtrise d’ouvrage publique sont par exemple une bonne vitrine et un faire-valoir pour l’agence.

1. Site internet de 180°, compétences

U

nité : comme l’équipe de maitrise d’œuvre que forme « la team » : l’ensemble des bureaux d’étude avec lequel les Dauphins ont l’habitude de travailler.

1

Compétences du bureau d'étude d'ingénierie environnementale 180°, Bordeaux

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c/Des références

Dessin du Petit Prince

Durant toutes les phases d’études d’un projet, il est nécessaire d’établir un cadre de communication adapté aux différents intervenants rencontrés. La communication intime et permanente entre architecte et maître d’ouvrage est centrale. Cette relation d’échange et de confiance relève du devoir de déontologie de la profession, elle doit se développer tout au long d’un projet. Dans le cadre de l’équipe de maîtrise d’oeuvre, les modes de représentation traditionnels suffisent à transmettre les enjeux de conception, en revanche il ne faut pas négliger pour autant d’accompagner ces documents classiques de schémas ou autres outils de compréhension globale.1

Comme je l’ai décrit, la production des Dauphins porte une attention toute particulière à la qualité des matériaux utilisés. J’ai pu le constater sur des phases d’esquisse : le rapport au lieu, au paysage et à l’environnement permet bien souvent de guider les premières idées et d’imaginer des projets en lien avec leur milieu. Ces rapports au contexte et à ce qui l’entoure est également l’occasion pour l’agence de réflexions plus poussées, sur l’intimité des espaces privatifs par exemple (je pense en particulier au travail fait sur le mobilier des balcons du projet du B5G) ou encore sur l’habitabilité des espaces publics (comme j’ai pu l’observer sur le projet du Pan du jour). Loin de tout excès formel, les géométries privilégiées sont simples et traduisent une volonté de clarifier les intentions programmatiques tout en favorisant la qualité des espaces et des usages. La rationalisation des volumes permet également d’optimiser les coûts de mise en oeuvre pour les déplacer sur une qualité de finition accrue, permettant ainsi la mise en valeur des couleurs et des matériaux que l’équipe prend le temps de choisir consciencieusement.

Enfin, conformément à mes attentes, j’ai pu constater un réel engagement sur les enjeux environnementaux liés à la construction. Par goût et intelligence, l’agence privilégie l’utilisation du bois, matériau renouvelable de prédilection dans le sud ouest, pour une architecture consciente des défis environnementaux dont elle a la charge. Par choix, les Dauphins ont toujours essayé de concevoir leurs bâtiments avec une avance sur les objectifs thermiques, devançant ainsi les réglementations. Preuve en est leur participation à des projets expérimentaux qui ont pu atteindre les objectifs maximaux de la réglementation E+C-. J’ai aussi pu observer lors de réunions avec des collaborateurs et des maîtres d’ouvrages, des prises de positions sans équivoque en faveur de solutions plus responsables et innovantes que celles envisagées initialement. Trois maîtres mots sont le leitmotiv de l’architecture des Dauphins : précédent, rêve et pérennité.

Ventilation :

elle permet le renouvellement et l’assainissement de l’air intérieur d’une construction. Son but est d’apporter suffisamment d’air frais ou d’air neuf hygiénique nécessaire aux usagers et indispensable à la respiration du bâtiment. Deux types de ventilation existent : la ventilation naturelle et la ventilation mécanique. La ventilation naturelle fonctionne par le phénomène de convection naturelle dûe aux différences de température qui ont pour effet de provoquer un tirage de l’air du bas vers le haut. La ventilation mécanique contrôlée crée mécaniquement les flux d’air. Elle consiste à créer un mouvement d’air dynamique grâce à un extracteur au travers de conduits gaines. La non ventilation d’un bâtiment entraîne des risques pour l’hygiène et la santé.

House with a tree, Sauter Von Moos

1. Dauphins architecture

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Les dragons de Niort, Jacques Hondelatte

Grâce à l’apprentissage qu’à été la mise en situation professionnelle, je peux m’approprier ces mots afin de les accoler à la culture architecturale que j'accumule depuis mes premières années d’études. Il en résulte une fresque très personnelles qui pourra faire office de fondation pour les années à venir. À noter que certaines de ces références externes peuvent se retrouver au fil de ce mémoire.

W

abi-sabi : c’est une expression japonaise désignant un concept esthétique, ou une disposition spirituelle, qui désigne des choses cachées, subtiles et disparaissantes. La beauté de l’imperfection et de l’ephémère.

Moriyama-San, se brosse les dents dans sa salle de bain, Sanaa

Opalis.be, réseau pour le réemploi des matériaux de construction, Rotor

X:

comme le croisement des disciplines, qui gravitent autour de la création architecturale. Le croisement des lieux qui m’ont marqués, construits et qui continuent de m’inspirer. Le croisement des idées, d’une façon générale, autour de la manière dont nous pouvons vivre ensemble, transformer les contraintes que nous subissons en opportunités, architecturalles et humaines. Le croisement des différentes éducations que j’ai pu recevoir jusqu’ici.

Atelier avec les enfants pour la constitution des M.O.B. isolés en paille, Rouillé

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Agir avec l’idée de tenter quelque chose, de tenter d’introduire de la liberté, théoriser par son action, être tout le temps en train de faire. Être producteur de lien social : une bourgeoise, un déménageur… brasser une société hétéroclite. Ils font tous un jeu, et font société. Quelque chose de Debord : créer un imprévu dans le jeu social où tout est réglé. Inventer des dispositifs de distinction qui permettent aux individus de se lier. Mais Gaston n'est pas un révolutionnaire. Il l'est malgré lui. Il perd les pièces du puzzle partout où il passe, et c’est toute une horde qui le suit, il n’a pas voulu cela. Toutefois il créé des situations. Est-il un révolutionnaire étourdi ?

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Gaston Lagaffe, Album 9, Le cas Lagaffe, Planche numĂŠro 636 37


Conclusion

Photo du site du Pan du jour, CĂŠnac

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Extension du domaine de l’architecture

Ayant pris conscience lors de ma mise en situation professionnelle que je souhaitais travailler la question du développement durable, je me suis préparé à suivre de nombreuses formations juste après celle de la HMO. En intégrant ces formations, je vais être amené à développer mes compétences et en acquérir de nouvelles sur des sujets tels que la construction en paille porteuse, l’architecture en pisé ou encore d’autres méthodes de construction dites "propres". Cet apprentissage sera nourri de mon expérience de la pratique de la maîtrise d’oeuvre, exercice que je compte bien mettre en application à l’avenir. A noter que je ne souhaite pas me limiter en termes d’échelle à celle d’un bâtiment biosourcé, ou d’une habitation passive, mais j’aimerais pouvoir inscrire mon intervention à l’échelle de la Ville. En continuant à étudier les méthodes de construction liées de très près à des méthodes ancestrales, je pense pouvoir acquérir un bagage intellectuel qui me permettra d’appréhender les projets futurs dans leur globalité et leur complexité. Je vais tâcher de demeurer curieux, pour continuer d’apprendre et d’expérimenter dans ce domaine passionnant qu’ est l’architecture biosourcée, participative et écologique. En six mois de pratique au sein de Dauphins architecture, j’ai pu comprendre le fonctionnement de cette agence, travailler avec tous les associés et leurs collaborateurs. Les échanges formateurs que j’ai pu avoir avec eux m’ont permis de prendre du recul sur la pratique de la maîtrise d’oeuvre et de me positionner en tant que futur architecte.

La mise en situation a été l’occasion de hiérarchiser les demandes et les besoins inhérents à notre profession et sa pratique. Penser synchroniquement commande, production architecturale et organisation de l’agence est une nécessité quand on envisage de créer sa structure en nom propre. L’agence dans laquelle j’ai eu la chance d’effectuer ma HMO est une agence expérimentée, reconnue et fortement "installée" à Bordeaux malgré sa jeunesse. Je suis bien conscient qu’une telle stabilité ne peut être envisageable pour une structure nouvelle, mais cela me donne de solides bases de référence pour être à même de réussir dans un secteur toujours plus compétitif. Si j’ai vu que la spécialisation au sein d’une agence pouvait être une solution organisationnelle cohérente avec une commande et un marché bien particulier, je reste convaincu qu’il est nécessaire pour l’architecte d’avoir un rôle de synthèse. Me former au chantier, phase cruciale de l’acte de construire, me semble un passage obligé. Lieu d’apprentissage, l’expérience qu'on y aquiert (solutions architecturales à trouver, relationnel à développer, soucis du détail...) enrichit les projets suivants. Les enseignements théoriques de la formation HMONP ont été riches dans la mesure où ils faisaient écho à des situations pratiques rencontrée. L’association de la théorie et de la pratique m’a permis d’appréhender immédiatement les responsabilités et les enjeux inhérents à l’exercice de la profession d’architecte. Conscient des difficultés et du contexte

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dans lequel se pratique l’architecture, la mise en situation et les recherches réalisées dans le cadre de ce mémoire m’ ont convaincu du caractère multiple de la profession d’architecte. C’est cette diversité dans la profession qui me passionne tant. J’ai la conviction que l’exercice de la maîtrise d’oeuvre est consubstantiel de la profession d’architecte. L’obtention de la HMONP me permettra donc de mettre mes idées et mes questionnements à l’épreuve du réel.


Vers mon projet professionnel

Dans un futur proche

En réponse à la question de mon futur projet professionnel, je me demande comment dégager des occasions pour l’innovation en architecture ou tout simplement, par quels moyens augmenter la qualité de vie de chantier, de vie au sein des bâtiments, et de vie sur la planète ?

Cette année qui s’achève m’a permis de confronter mes connaissances à la réalité de la maitrise d’oeuvre. La mise en situation professionnelle a répondu à mes attentes. J’ai pu me rendre compte d’un certain nombre de difficultés et de responsabilités liées à l’exercice de la maitrise d’oeuvre en son nom propre. Cependant, je garde en mémoire que pour maintenir les compétences d’une profession aussi complexe qu’architecte, je dois veiller à ne pas me laisser happer par le rythme de la vie en agence, et garder l’impulsion déclenchée lors de cette année de professionnalisation. Cette année n’est pas la fin de mon apprentissage, mais une des ses premières phases, et va me permettre de continuer à conjuguer les expérimentations sur le terrain et la mise à jour de mes connaissances.

Tout au long de ce mémoire, on retrouve des citations évoquant l’éducation et des méthodes employées pour mener à bien les projets en respect avec la nature. Je souhaiterais essayer de cultiver un "développement durable" au sein de ma future agence afin d’assurer de la qualité architecturale, mais également de ne pas céder aux solutions les plus faciles et conserver au maximum de temps de dialogue et de mise au point, d’enseignement de transmission, de médiation, en bref d’éducation. Évidemment, les propositions architecturales actuelles en matière de développement durable ne doivent pas être érigées en valeur absolue et préférable, car il convient tout de même de garder en tête l’alternance des moyens au fil des projets. Parallèlement, l’idée est de sensibiliser les maîtres d’ouvrages à ces notions et à «la valeur de laboratoire » d’une agence d’architecture, ce qui permettrait entre autre une plus grande compréhension des nouvelles méthodes de construction à venir et de créer les conditions de l'experimentation. Faire prendre conscience à tous que dans l’avenir, ces solutions s’avèrent bénéfiques pour la conception, pour la réalisation et surtout pour la qualité de vie. Je pense qu’il y a un travail de communication, de pédagogie, une proximité nouvelle à trouver.

Ce mémoire se veut un bilan personnel et critique des premières années post diplôme. L’occasion pour moi d’exposer un certain regard sur l’architecture que je porte au sein de l’agence dans laquelle j’évolue mais aussi d’une manière plus générale, sur la position de l’architecte dans la société actuelle et ses enjeux contemporains. Je souhaite à présent et dans les années à venir continuer à développer une éthique professionnelle telle que le recommande Nicolas Toury dans son livre Fais‐le ! Prenez conscience de ce que vous ne voulez surtout pas faire. Réalisez ce que vous voulez être.1

Pour cela, je pense que je devrais continuer au sein de ma structure d’accueil afin de renforcer encore plus mes connaissances et me permettre grâce au projet de salle d’évolution de Cénac de pouvoir suivre un chantier tout du long. Cela me permettrait ainsi d’affiner mes choix et mes orientations quant à la future structure que je créerai. Cependant, quelques points sont déjà clairs, j’envisage véritablement l’architecture comme un travail d’équipe et je ne souhaite pas me lancer dans cette aventure seul. En effet, je souhaite retrouver au sein de ma future structure, la stimulation et l’échange perpétuel qu’implique le travail d’équipe. Une relation d'horizontalité encore plus posée que toute cette que j'ai connu jusqu'à présent. Le fait de s’associer de manière ponctuelle cette fois permettrait aussi d’avoir accès à de plus gros projets grâce à une mutualisation des moyens et des connaissances. En effet, je pense qu’actuellement il est préférable de privilégier les regroupements plutôt que des petites structures hermétiques les unes par rapport aux autres. Un regroupement avec un échange de connaissances : une agence composé d'une multiplicité de profils comme des sociologues, des chercheurs, des géographes, des artisans...

Ying-Yang :

le Yin, représenté en noir, évoque entre autres, le principe féminin, la lune, l’obscurité, la fraîcheur, la réceptivité, et le Yang quant à lui laissant apparaître le fond blanc, représente entre autres le principe masculin, le soleil, la luminosité, la chaleur, l’élan, etc. Partage de l’ombre et de la lumière. Afin d’accueillir la plus haute diversité biologique, la gestion du jardin doit équilibrer en permanence le rapport ying yang de l’espace. Par extension, vagues à l’âme équilibrant ; se sentir ying yang.2

1. Nicolas Toury, Fais-le!, Guide (broché), 2013 2. Gilles Clément, Abécédéaire, Broché, 2014

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Un récit architectural ne se construit pas dans une tour d’ivoire. L’architecte a besoin de la connaissance de ceux qui l’entourent.»1 Rudy Ricciotti dans son manifeste L’Architecture est un sport de combat reprend ces concepts d'échange et de partage. Enfin j'aimerais préciser que le plus important pour moi, et ma future structure est la transmission, l'éducation, de la même manière que cela l'a été pour ce mémoire. Je ne tiens pas à devenir un self made man, je ne crois pas en cette expression, en tout cas pas dans le domaine de l'architecture.

Zig-Zag :

axe à tracer et à recouper afin d’arriver à des objectifs professionnels très clairement établis. Comme je l’espère le montre ce travail, tant par sa forme que dans le fond, mes objectifs sont multiples et passent par différents champs d’action. C’est aussi la volonté d’avancer par intuition, en ne fermant pas le champ des possibles. Je veux continuer de mener au travers de l’architecture une recherche formelle, idéologique et écologique, une prospection diffuse mais rigoureuse.

L'homme à la capacité de partager, d' échanger, il ne doit pas s'en priver. La structure idéale, je la conçois comme un cabinet de savoir, de théorie et de pratique, d'expérience... En bref, un laboratoire, une machine à réfléchir, développer, et créer.

Photo d'un escabeau sur le chantier, Rouillé

1. Rudy Ricciotti, L'Architecture est un sport de combat, Broché, 2013

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Bibliographie

Photo de chantier, mur en terre crue, RouillĂŠ

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Livres / Revues

ARC-EN-RÊVE. Constellation.s, acte Sud, 2017 AUGE, Marc. Non-lieux, La Librairie du XXe siècle, Edition du Seuil, 1992. BLANC, Bernard. Ensemble à l'ouvrage, Museo édition, 2017.

Films / Documentaires / Emissions

GRUBER, Adtrid. Construire en Paille aujourd’hui. Terre vivante, 2003.

«Une Diagonale - Conversation avec Patrick Bouchain» de Nicola Delon et Julien Choppin. 2017.

KOOLHAAS, Rem. Junkspace, Repenser radicalement l’espace urbain. Manuels Payot, 2011.

«L’abécédéaire de Gilles Deleuze» de PierreAndré Boutang. 2004.

KANT, Emmanuel, Réflexions sur l’éducation, 1803.

BOUCHAIN, Patrick. Construire autrement,Comment faire? Actes Sud, 2006.

LEFEBVRE, Henri, La Production de l’espace (1974). Anthropos, Paris, 2000.

BENCHIMOL, Vidal, LEMOINE, Stéphanie. Vers un nouveau mode de ville, Manifestô, 2013.

MERLEAU-PONTY, Maurice, Phénoménologie de la Perception. Editions Gallimard, 1976.

CEREZUELLE, Daniel. Ecologie et liberté, Bernard Charbonneau précurseur de l’écologie politique. Parangon/Vs, 2006. CHOLLET, Mona. Chez soi. Un odyssée de l’espace domestique. Poche, 2016. CLEMENT, Gilles. Abécédaire, Broché, 2015. Manifeste du Tiers Paysage. Paris, Sujet/ Objet, 2004. CRATERRE, Traité de construction en terre, Broché, 2006. DE SAINT-EXUPERY, Antoine. Le Petit prince. Folio, 1999. DE LA CASINIERE, Nicolas. Les Préfateurs du béton, enquête sur la multinationale Vinci. Collection à boulets rouges, 2013. ENCORE HEUREUX. Matière grise. Edition du pavillon de l’arsenal, 2014. FLOISSAC, Luc. La construction en paille, Terre vivante, 2012.

MOLEY, Christian. (Ré)concilier architecture et réhabilitation de l’habitat. Edition Le Moniteur, 2017 OLIVA, Jean-Pierre. L'isolation thermique écologique, Terre vivante, 2011. PIANO, Renzo, La désobéissance de l'Architecte, 2007. RICCIOTTI, Rudy. L ’Architecture est un sport de combat. Broché, 2013. HQE, Al dente, 2007. SCHUITEN, Luc. Orejona, Cité végétale, 1970. Vegetal City. Mardaga, 2009. TOURY, Nicolas. Fais-le! 1500 jours pour livrer son premier bâtiment. Guide (broché), 2013.

Junkpage n°30, Le jour n'est pas plus pur que le fond de mon coeur, Janvier 2016 La revue d’architecture, n°240, Est-il encore possible d'experimenter en France? Novembre 2015

FRANQUIN, André. Le cas Lagaffe, album numéro 9. Dupuis, 1971. FRIEDMAN, Yona. L ’Architecture de survie : une philosophie de la pauvreté. L’Eclat, 2003. 43

«Moriyama-San» de Beka & Lemoine. 2017 «De l'audace avec Patrick Bouchain» sur France Inter, par Laure Adler. Mercredi 8 novembre 2017


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