représentations de la Bretagne destinées à promouvoir le tourisme
Paul Gauguin, alyscamp
Paul Gauguin, Ferme en Bretagne
Paul Sérusier, le Talisman
introduction Nous voici parti à la découvert d’un aspect méconnu du paysage et de l’imaginaire breton. Sur cette pointe Finistère à l’extrémité de la péninsule bretonne - cette terre qui s’avance dans la mer comme pour se détacher du continent - nous avons pu apprécier la part exotique de ce pays celte. Ouvert sur le monde, ses côtes nombreuses et découpées ont données naissance à un peuple de marins qui en sillonnant les mers s’est forgé un caractère indépendant. De ces voyages à travers les océans et les mers ces explorateurs ont rapportés des récits d’aventures et des légendes qui ont nourrit tout un imaginaire exotique auquel les peintres et les écrivains ont donné forme. Cette exotisme rêvé à fait émerger des images idéalisées des pays loinPaul Sérusier, Ève Bretonne
tains représentant le paradis terrestre. Parmi les nombreuses découvertes rapportées de ces expéditions maritimes se trouvent les plantes exotiques qui vont permettre de recréer des paysages à l’image de ce paradis tout en modifiant profondément le paysage originel de la lande bretonne. Ce sont toutes ces modifications apportées par les plantes et tous les rôles que celles-ci jouent dans les équilibres écologiques que nous avons pu observer pendant ces trois jours; de la plante menacée à la plante invasive en passant par les plantes parfaitement adaptées qui pour certaines représentent aujourd’hui l’image de la Bretagne.
Sommaire Le conservatoire national botanique de Brest le réseau des conservatoires botaniques nationaux - différence entre jardin botanique et conservatoire - le réseau de conservatoires en France
Le CBN de Brest - les missions du conservatoire - les serres - le parc
le jardin botanique de Roscoff Hémisphère Sud et Finistère Nord Particularité du climat breton La configuration du jardin Le jardin esthétique de Roscoff
l’île de Batz Une île agricole Les plantes exotiques s’invitent dans les jardins - le jardin Georges Delaselle - Une île jardin
le Jardin de Kerdalo Le jardin d’une vie - genèse - jardinage
Le jardin d’un peintre - les 4 carrés - la vallée du bas - les terrasses
conckusion bibliographie
i o t a v r e s -Le con
i n a t o b l a n o i t a n e r
t s e r B e ique d Brest
le réseau des conservatoires botaniques nationaux - différences entre jardin botanique et conservatoire Le concept de conservatoire est récent comparé à celui des jardins botaniques. Il répond à des préoccupations nouvelles révélatrices d’un regard différent sur le monde.
les Jardins botaniques:
L’organisation des jardins botaniques traduisaient une volonté de collection et très vite l’accumulation de nombreuses plantes a nécessité une classification. Les botanistes ont donc classé les végétaux par familles et de manière plus détaillée par espèces et variétés.
À l’origine les jardins botaniques étaient des lieux d’étude des végétaux pour le milieu médical essentiellement. Les médecins et les pharmaciens apprenaient à reconnaître les plantes, leurs usages, leurs caractéristiques physiologiques... Leur rôle était d’accumuler un maximum de végétaux afin d’étendre les connaissances sur le monde végétal et parallèlement sur leurs usages médicales. Cycas revoluta CYCADACEAE origine: Japon
Le conservatoire national botanique de Brest
les Conservatoires botaniques: Afin de mieux répondre à la problématique de préservation des végétaux Jean-Yves Lesouëf invente alors le concept de conservatoire botanique. En 1975 le premier conservatoire voit le jour à Brest. Les partenaires de ce projet sont le ministère de l’environnement, l’association « Brest Métropole Océane » , ainsi que la communauté urbaine de Brest. Le choix de Brest pour installer le premier conservatoire s’explique par son climat exceptionnellement doux et par son histoire. Cette ville étant considérée comme la porte du continent sur le reste du monde. Sa situation avancée dans l’océan (Finistère: là où la terre se finit) a permis à son peuple de marins d’atteindre les autres continents et d’en rapporter des végétaux jusque alors inconnus. Pendant cette période le jardin botanique de Brest était d’ailleurs plus riche en espèces que celui de Paris.
Coelogyne massangeana ORCHIDACEAE origine: Indonésie
- le réseau de conservatoires en France Une fois ce premier conservatoire installé à Brest un réseau voie le jour à travers la France avec tout d’abord celui de Nancy à l’est et Porquerolle au sud. Aujourd’hui l’ensemble du territoire français est couvert par des structures similaires qui travaillent dans un but commun avec des outils et procédés similaires leur permettant d’échanger des informations et de travailler ensemble.
Conservatoire botanique national du Bassin Parisien
Conservatoire botanique national de Brest
Conservatoire botanique national de Bailleul
Conservatoire botanique national des Mascareignes
Conservatoire botanique national du Massif Central Conservatoire botanique national Alpin Conservatoire botanique national de Midi-Pyrénées Le conservatoire national botanique de Brest
Conservatoire botanique national de Méditerranée
Leur rôle se résume en quatre grandes missions: Mission de connaissance : Elle concerne l’état et l’évolution de la flore sauvage sur le territoire affilié. Pour mener à bien cette mission le conservatoire dispose d’un outil très efficace: l’inventaire permanent. Cet inventaire est constitué d’une base de donnée informatique: la base Calluna (en référence à la lande bretonne à bruyère). La constitution de cette base de donnée est une des missions les plus importante des CBN (Conservatoires Botaniques Nationaux), elle repose sur des inventaires floristiques effectués par le personnel du conservatoire ainsi que par des botanistes bénévoles. L’ensemble de ces connaissances permet de cartographier les zones d’habitat et d’enrichir ainsi le réseau Natura 2000. Le but étant de mettre à la disposition de l’Etat les données nécessaires à la mise en place de politiques de protection de la Nature.
Mission de conservation : Elle implique la réalisation de plans de conservation avec pour objectif, évidemment, le maintient des espèces dans leur milieu naturel. Le plan se déroule en trois phases: - le diagnostic: qui doit permettre de rassembler toutes les connaissances sur l’espèce et son milieu. - les propositions: pour assurer la conservation de l’espèce dans son milieu à court et long terme. - la mise en oeuvre des opérations et le suivi de la bonne tenue des actions engagées
Mission d’expertise : Le conservatoire aide les collectivités locales, administrations et établissement publics dans leur prise de décisions sur la gestion et l’aménagement du territoire en leur apportant des connaissances sur le milieu naturel. Il met ainsi à disposition des décideurs politiques des données concernant la rareté des espèces végétales et leur localisation. Ce travail permet d’avoir une vision d’ensemble du patrimoine végétale d’une région. Mission d’information : Sensibiliser le public à la richesses de la flore sauvage et à l’importance de sa conservation permet de faire découvrir au plus grand nombre le rôle d’un conservatoire botanique. De manière plus large l’objectif des conservatoires est de faire connaître les enjeux liés à la biodiversité et au fonctionnement du monde vivant.
Le conservatoire national botanique de Brest
Le Conservatoire botanique de Brest - La mission de conservation le rythme de disparition des espèces Depuis que la vie existe sur terre les espèces se succèdent en apparaissant et disparaissant avec une durée de vie moyenne de l’ordre de 5 à 10 millions d’années. Le vivant, si rien ne vient le contrarier, à tendance à s’enrichir de nouvelles espèces formant ce que l’on appel la biodiversité. Mais cette dynamique de croissance a été mise à mal au cour des temps géologiques par des phénomène naturelles qui ont entrainés des disparitions massives d’espèces appelées crises d’extinction. Actuellement les scientifiques s’accordent à dire que nous sommes dans la sixième grande
crise d’extinction. Sa première particularité est d’être causée par une espèce animale: l’homo sapiens. La deuxième particularité de cette extinction est sa rapidité. Le rythme de disparition des espèces est passé de 10 extinctions par an, essentiellement lié à des phénomène naturels, avant l’arrivée de l’Homme, à 100 disparitions par jour avec le développement des activités humaines.
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rôle des plantes et des arbres dans les équilibres écologiques Les plantes sont indispensables au maintient des équilibres écologiques de la planète dont nous dépendons directement. Elles sont à la base de la plus part des chaînes alimentaires, représentent une partie de notre alimentation, produisent l’oxygène, régulent les climats, nous apporte de l’eau en permettant les pluies, forment les sols et évitent leur érosion.
pourquoi sauver les espèces? Pour résumer, les plantes nous permettent de boire, de manger et de respirer... inutile de dire que leur préservation est indispensable à notre survie et mérite toute notre attention. Au delà de cette position anthropocentriste chaque plante représente un témoignage unique de l’évolution de la vie sur Terre qui, rappelons-le, est une exception et un ‘’miracle’’ à l’échelle de l’immense désert qu’est l’Univers. Chaque plante renferme le secret de la vie ce qui représente un patrimoine (culturelle, scientifique, religieux...) sans équivalent.
les plantes menacées Les botanistes estiment qu’environ 20% des espèces végétales recensées sont menacées de disparition. Reste les végétaux encore inconnus et toutes les autres formes de vies qui dépendent directement des végétaux qui disparaissent pour se donner une idée de la perte considérable que cela représente. Une espèce peut être qualifiée de «menacée» selon plusieurs critères. En premier lieu une espèces menacée à l’échelle d’une région ne l’est pas forcément à l’échelle d’un pays et encore moins du Monde. En ce qui concerne le territoire d’agrément du Conservatoire de Brest l’échelle de rareté d’une plante s’établit essentiellement à partir des inventaires effectués sur le terrain. Dans un but de globalisation des informations l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a crée un inventaire complet de l’état
de conservation de espèces végétales et animales afin d’assurer la plus large diffusion possible. En prenant en compte le nombre de sujets présents dans la nature ainsi que le quota de menace pour la station cette Liste Rouge évalue et quantifie le risque de disparition pour chaque espèce. Mais toutes les espèces menacées ne sont pas amenées à être protégées, des commissions scientifiques font émerger les espèces à protéger, les premières candidates sont en général les espèces endémiques de France. Le CBN est donc une sorte de compromis entre un jardin botanique et un espace de conservation et d’étude.
Préoccupation mineure
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Vulnérable
En danger
Danger critique Survivant en élevage
Espèce disparue
sauver les espèces par la culture Le principal outil dont dispose le conservatoire pour lutter contre la disparition d’une espèce est sa multiplication. Ce procédé de culture ex situ est rendu indispensable lorsque le milieu est fortement menacé et que sa culture in situ n’est pas possible ou pas suffisante. Cette démarche passe par différentes étapes qui commencent par l’inventaire des espèces menacées, puis le prélèvement du matériel végétal nécessaire à la multiplication, la diffusion des plantes aux autres conservatoires et jardins botaniques pour en arriver enfin à une éventuelle réintroduction de la plante dans son milieu d’origine si celle ci est possible.
L’énergie nécessaire à la réinstallation d’une plante est considérable, c’est une opération longue et délicate qui n’est jamais assurée d’aboutir. C’est pourquoi le travail en amont d’information du grand public et de protection des milieux existants est très important. Il est plus intéressant d’éviter de faire disparaître une espèce que d’essayer de la réintroduire.
serre N01: les montagnes tropicales humides: la richesse du milieu: Cette première serre abrite des plantes vivant dans les zones montagneuses des régions tropicales qui ont la particularité de regrouper 46% des montagnes de plus de 5000 m d’altitude. Les conditions de vies des plantes sont rendu difficiles par la
présence permanente de nuages, par de fortes précipitations et par des vents violents en altitude qui accentuent la sensation de fraicheur. Les plantes se sont donc adaptées à cet environnement difficile en adoptant un port ramassé, des feuilles coriaces ou
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couvertes de poiles. Cet environnement particulier appelé forêt ombrophile regroupe pourtant la plus grande diversité d’espèces sur terre aussi bien faunistique que floristique. Cette richesse s’explique par une humidité constante, des températures élevées, et un
la surexploitation: double étagement des végétaux les obligeant à s’adapter à des conditions variées malgré la régularité du climat. Ce double étagement comprend des strates végétatives et une stratification qui résulte de l’altitude.
Ces milieux sont menacés par les activités humaines et principalement par la déforestation due à l’exploitation du bois et à l’implantation de cultures d’exportation. Cette mise à nue du sol entraine des inondations et des sécheresses. Les terres privées des arbres
ne peuvent plus absorber l’eau qui ruisselle le long des pentes entrainant une érosion des sols, et des inondations en plaine. Une fois ce sol disparu la sécheresse est accentuée par l’absence de réserve d’eau dans la terre.
Nesocodon mauritianus CAMPANULACEAE Origine: Ile Maurice
Il n’existe qu’une seule population au monde de cette espèce comptant seulement 15 sujets en nature à l’île Maurice. cette population se limite aux pentes d’une falaise abrupte, beaucoup de botanistes ignorent pour quelle raison cette magnifique fleur est si localisée. Mieux vaut prévenir que guérir, en cas de disparition accidentelle, le Conservatoire de Brest diffuse cette espèce à un maximum d’autres jardins. Le nombre d’espèces dans le monde à diminuer considérablement depuis le premier inventaire effectué, il faut donc dans un premier temps maintenir l’espèce vivante et dans un deuxième temps cerner les causes de la disparition de l’espèce.
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Cylindrocline lorencei ASTERACEAE Origine: Ile Maurice Cette espèce, particulièrement adaptée aux pentes humides de l’île Maurice semble aujourd’hui complètement éteinte en raison de la destruction de leur milieu naturel et par l’introduction de bétail. Ce sujet a été sauvé miraculeusement et fait l’objet de tentatives de reproduction. Pour le moment il n’en existe que des clones ce qui pose problème en cas d’apparition d’une maladie qui les ferait tous disparaître et l’espèce avec. Heureusement, il s’agit d’une plante monoïque.
Hibiscadelphus giffardianus Hau Kuahiwi MALVACEAE Origine: Hawaii l’Hibiscadelphus pose le problème de la réintroduction d’une espèce disparue dans son milieu. Victime tout d’abord du passage d’importantes coulées de lave, cette plante a surtout subi l’action de l’homme à long terme. Son extinction totale résulte en effet de la disparition d’une autre espèce, elle animale. De forme arquée, sa fleur ne s’ouvrira jamais davantage au cours des saisons, c’est ainsi que seule une espèce d’oiseau dont le bec était adapté permettait la pollinisation de cette espèce. Lors de la colonisation des îles Hawaii, l’homme a introduit des herbivores sur ces terres et chassé les oiseaux. Suite à l’extinction totale de ce pollinisateur, l’arbre s’est à son tour éteint. Quelques graines avaient été prélevées sur le dernier sujet en nature, il a ainsi pu survivre en culture.
La réintroduction de cet arbre n’est pas envisageable sans la présence de cette espèce d’oiseau. Ce constat rend évident le rapport très important qu’une plante entretien avec les populations sauvages et élevées d’animaux pollinisateurs. Cette plante est malheureusement aujourd’hui condamné à vivre entre les mains de l’homme...
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Dicksonia antartica fougère arborescente DICKSONIACEAE Origine: Australie Ce type de plante existe sur Terre depuis plus de 200 milions d’années. Le climat frais et humide des montagnes tropicales a servi de refuge à ces végétaux qui nous viennent du fond des âges sans avoir quasimen évolué. Les fougères ne font pas de fleurs, elles se reproduisent par des spores. Ces graines minuscules sont produites sous les feuilles et sont disséminés par le vent. Bien que cette espèce de fougère soit commune en culture, elle est assez rare dans sont pays d’origine.
Serre n02: les îles océaniques subtropicales: les îles des mondes à part: Il existe environ 500 000 îles dans le monde chacune d’entre elle représente un monde en miniature avec sa propre évolution et donc ses espèces endémiques qui se sont adaptées aux conditions bien particulières de chaque
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île. L’ensemble de ces îles recouvre une diversité faunistique et floristique inégalée mais extrêmement fragile du fait de leur aire de répartition très petite.
les dégradations dues aux hommes: Le moindre élément extérieur à ces îles remet en cause l’équilibre fragile de ces zones. D’autant plus que la compétition étant moins forte sur les îles, les plantes et animaux endémiques ont souvent perdu leur moyen de défense et
se trouvent donc très vulnérables. Les Hommes en introduisant des espèces exogènes ont bouleversé l’équilibre de ces milieux et fait disparaître les espèces les plus fragiles. De nombreuses autres activités sont également
responsable de la dégradation de ces milieux tel que l’agriculture intensive, la chasse, l’urbanisation et les pollutions en out genre.
Geranium maderense Geranium de Madère GERANIACEAE Origine: Madere Ce géranium sauvage est surprenant par sa taille, la beauté de ses grandes feuilles découpées. Il est très apprécié pour sa très belle floraison rose en gros bouquet. Cette espèce a complètement disparu en nature et reste cultivée pour ses qualités esthétiques. Son extinction est due ˆ la dégradation de ses milieux naturels (plaine et altitude). Une autre difficulté réside dans sa grande propension ˆ l’hybridation avec d’autres géraniums. Il faut donc être vigilant si l’on veut conserver cette espèce originale.
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Ochagavia elegans BROMELIACEAE Origine: Juan Fernandez Chili Cette plante endémique se développe en zone basse près du littoral. Elle se développe en spirale et se trouve constellée de petites tâches blanches très esthétiques.
Serre n0 3: les zones tropicales sèches richesse des déserts: Les conditions de vies difficiles des déserts ont obligé les végétaux à s’adapter en inventant de nombreux systèmes de résistance à la sécheresse. De là vient la diversité insoupçonnée des végétaux des zones arides. Certaines plantes développent
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des systèmes de limitations de leur transpiration (feuilles couvertes de poiles, feuilles minimalistes: épines, écailles, cuticule épaisse...), d’autres préfèrent faire des réserves d’eau en adoptant des tissus riches en sucs (plantes succulentes).
l’avancé du désert: Cette végétation variée est également très vulnérable et sa disparition détruit l’équilibre fragile qu’elle entretient avec l’eau et le sol. Les Hommes en exploitant ces terres trop fragiles pour la culture interrompent les mécanismes de régénération et provoque une
désertification du milieu. Une fois les plantes disparues l’eau ne s’infiltre plus dans le sol, les nappe phréatiques ne se renouvèlent pas, le terres se dessèchent et le désert avance.
Ruizia cordata Bois de senteur Blanc STERCULIACEAE Origine: Ile de la Réunion Cet arbre, un peu particulier, porte sur le même sujet trois types de feuilles différentes (hétérophyllie). Cette espèce est l’exemple même d’une opération de réintroduction réussie: en 1982, il ne restait plus que deux exemplaires en nature. Le Conservatoire de Brest a réussi à obtenir par fécondation artificielle plus de 2 000 plants issus de graines. La plupart d’entre eux ont permis à cette espèce d’être réintroduite dans son milieu naturel. Des plants sont encore conservés à Brest mais aussi dans d’autres jardins botaniques.
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Limonium dendroides PLUMBAGINACEAE Origine: îles Canaries Cette plante n’est présente qu’en 3 stations de son île d’origine. Longtemps le Conservatoire de Brest était la seule structure à en posséder un plant. Cette espèce n’étant pas auto-féconde, cela posa des problèmes quant à sa multiplication. Elle a donc d’abord été reproduit par culture in vitro puis une mission a été montée aux Canaries afin d’en récupérer des graines. Il en existe aujourd’hui 8 exemplaires reproductibles.
Serre n04: les forêts tropicales humides: une diversité incomparable: Bien qu’elle ne représente que 7% des terres émergées la forêt tropicale contient plus de la moitié des espèces vivant sur terre. Ce constat permet clairement de comprendre la richesse hors
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norme de cette région considérée comme l’ensemble d’écosystèmes le plus riche et le plus varié de la planète.
La déforestation: Ce milieu d’une richesse sans égale s’est mis en place sur des millions d’années et repose sur un sol très fragile du fait de l’énorme productivité de matière organique mis en place par les espèces vivantes, animaux et végétaux
confondus. C’est pourquoi la déforestation de ces forêts est un désastre irréparable. Les sols mis à nu ne peuvent pas être le support de l’agriculture en raison de leur fragilité et la perte de biodiversité entrainée mettra des
millions d’années à retrouver un stade égale de développement sans faire réapparaitre les espèces disparues.
Aechmea serrata Ananas sauvage BROMELIACEAE origine: Martinique Grâce à laurs racinnes aériennes ou à leurs feuilles adaptées à collecter l’humidité de l’air, les plantes épiphytes peuvent pousser sur d’autres plantes sans les parasiter. En se développant sur le tronc ou les branches des arbres, elles colonisent tout l’espace disponible et participent ainsi à acroître la richesse et la diversité des forêts tropicales. Epiphyte de la famille de l’Ananas, l’Aechmea serrata est une espèce endémique de la Martinique. Les prélèvements par les collectionneurs ainsi que les coupes forestières ont détruit les qulques stations connues. Cependant il reste toujours l’espoir d’en découvrir de nouvelles populations aux cours de prospection dans les zones vierges.
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Polyscias aemiliguineae Bois de plat ARALIACEAE origine: La Réunion Pouvant atteindre 8 m de haut, cet arbuste est endémique de la Réunion, où il n’est connu que dans une seule localité de l’île. Il n’est pas impossible que cette plante ait toujours été rare. Cependant la destruction de son milieu naturel par l’Office National de Forêts et l’introduction, par l’Homme, d’herbivores (rats, escargots...) friands de son écorce sont également responsable de sa rareté. La survie de cette plante dépend de sa protection en nature et de la réussite de sa multiplication en culture.
le parc du Stang-Alar Le Conservatoire Botanique National de Brest (CBNB) est installé dans le vallon du Stang-Alar à la limite Est de la ville. Il s’étend sur 47 ha, dans une ancienne carrière, dont les pierres ont servi à
la reconstruction de Brest, dévastée par les bombardements de la seconde guerre mondiale. La carrière a fermé en 1966, puis est devenue un dépotoir. La ville a alors racheté le site, avec la vo-
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lonté d’en faire un espace public. La vallée est alors séparée en deux parties, un parc public au nord et le conservatoire botanique au sud.
Le conservatoire a trouvé dans le vallon du Stang-Alar le long du ruisseau du même nom un lieu propice à l’installation de ses plantes menacées. Le climat doux et humide, la présence de l’eau, un versant ombragé, une falaise rocheuse ensoleillé offrent de bonnes conditions suffisamment variées pour accueillir les plantes exotiques du conservatoire. Le long de cette promenade on découvre différentes mise en scène qui tiennent aussi bien du choix des végétaux que de la disposition des cheminements et des jeux de retenus d’eau qui segmentent le parc et permet de conserver les parois rocheuses à nu (les pierre venant à se décrocher des ces parois tombent dans l’eau ce qui élimine tout risque pour les visiteurs).
Le conservatoire national botanique de Brest
Cannomois virgata RESTIONACEAE origine: Afrique du Sud
Jubaea Chilensis Cocotier du Chili ARECACEAE origine: Chili
Lophosoria quadripinnata DICKSONIACEAE origine: Chili
Colletia cruciata Collétie en forme de croix RHAMNACEAE origine: Amérique du Sud
Le conservatoire national botanique de Brest
le lien à la mer La vallée aboutit au port de plaisance créant une ouverture sur l’océan et une véritable opportunité pour le conservatoire et
la ville de Brest de marquer le lien direct qu’il existe entre ces plantes exotiques et l’histoire maritime de la ville. Un projet est d’ailleurs en
cour qui abonde dans ce sens et rendra bientôt évidente la transition entre le monde terrestre et le monde maritime.
f f o c s o R e d e u q i n a t o b n i d r -Le ja
hémisphère sud et Finistère nord C’est un petit jardin de 16000m2 créé en 1987 par Louis Kerdilès et Daniel Person. Le jardin possède une collection énorme de plantes australes, venues d’Afrique du sud, de Nouvelle-Zélande, d’Australie, d’Amé-
rique du sud, des Canaries, etc... ce sont plus de 3000 espèces qui sont présentées au public. Le jardin est particulièrement connu pour sa collection de Protea, de Kniphofia, de Melianthus et de Rastionnaceae. Ainsi, entre
Le jardin botanique de Roscoff
la mer et les cultures maraîchères (choux fleurs et artichauts principalement), une flore des quatre coins du monde cohabite sur parfois quelques mètres carrés seulement).
particularité du climat breton
Roscoff
Toute la collection exotique du jardin de Roscoff pousse en extérieur. Cela est permis grâce au climat breton, idéal pour les végétaux. En effet les températures sont douces, puisque la moyenne annuelle est de 13°C, avec une amplitude thermique faible.
Températures moyennes de 1971 à 2000
Le jardin botanique de Roscoff
Roscoff
Il y a très peu de jours de gel par an, environ douze, et la température ne descend pas sous les -1°C à -2°C minimum. Le climat est très humide, avec 700mm de précipitations par an, le plus souvent sous forme de bruines, donc une pluie continue qui n’abime ni les plantes ni les sols. De plus la luminosité est élevée, notamment grâce à la blancheur du ciel.
Précipitations moyennes de 1971 à 2000
Le jardin botanique de Roscoff
la configuration du jardin Le jardin est lui même d’une disposition extraordinairement favorable au développement des plantes exotiques. Tout au bord de l’océan, il profite de son immédiate douceur, alors que quelques centaines de mètres plus loin dans les terres, les températures peuvent déjà être sensiblement plus rudes.
Le jardin est dominé par un rocher haut de 18m, dont le granit capte la chaleur du soleil. Ce chaos accueille ainsi des espèces qui se développent dans cette enveloppe chaude, à même la roche. Certaines espèces doivent cependant être emballées l’hiver, dans un textile les abritant du froid.
Les dispositions uniques du jardin lui permettent d’être une surface privilégiée d’échanges avec différents jardins dans le monde, les conservatoires, mais également des collectionneurs privés, plutôt nombreux en Bretagne, ainsi que de nombreuses pépinières. Le conservatoire de Brest lui confie ainsi les plantes qui ont une rusticité trop faible pour son jardin, et qui peuvent se développer à Roscoff.
Le jardin esthétique de Roscoff
La large collection de Roscoff offre des compositions florales d’une grande rareté et d’une grande qualité. Il y dialogue une végétation de différents continents, sur des bassins, cascades, tertres, offrant un paysage exotique pour le moins inattendu au nord de la Bretagne. Ces tableaux colorés, qui évoquent plutôt les paysages d’îles lointaines au climat doux que la vision figée d’une Bretagne froide et grisâtre, met à mal de nombreuses idées reçues sur le climat de la région.
Le jardin botanique de Roscoff
Le Jardin Exotique de Roscoff malgré sa taille réduite parait immense par sa densité végétale et la variété de plantes qu’il offre au regard du visiteur. La composition du jardin joue également un rôle important dans cet démultiplication de l’espace. Les chemins tortueux nous font traverser de nombreuses chambres végétales disposées sur différents niveaux le tout raccordé par une pléiade de transitions: escaliers, portes végétales, bassins, passerelles, chemins creux, treilles...
Le jardin botanique de Roscoff
Le jardin botanique de Roscoff
Fasicularia pitcairnifolia BROMELIACEAE origine: Chili Cette espèce s’étale sous forme de buissons très denses mais cette caractéristique concerne également les 5 autres espèces de ce même genre. Elles poussent soit en terre comme une plante classique, soit comme épiphyte dans leur milieu naturel. Elles sont acaules (sans tronc, ni tige) formant des rosettes très resserrées. Les feuilles sont étroites, rigides et épineuses. Elles prennent une teinte rouge à leur base en période de floraison.
Le jardin botanique de Roscoff
Furcraea longaeva Pluie d’étoile du mexique AGAVECEAE origine: Mexique C’est une plante herbacée, faussement arbustive, se rapprochant des Agaves. Les feuilles jusqu’à 2m de long sont disposées en rosette. Elles sont coriaces à limbe légèrement coupant. Sa fleur détient le record de la plus grande inflorescence, puisqu’elle peut atteindre 13m de haut et porte des milliers de fleurs blanches à vedâtres. C’est une plante monocarpique, elle meurt après la floraison.
Cordyline australis Cordyline AGAVACEAE origine: Nouvelle-Zélande C’est un arbre de 12 à 20 m de hauteur, au tronc pouvant atteindre 1,50 m de diamètre dans son milieu naturel. Les feuilles linéaire mesurent 70 à 100 cm de long. L’inflorescence, en panicule terminale, est composée d’une multitude de petites fleurs blanc crème parfumées, suivies de baies blanches puis bleues.
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Callistemon linearifolius Rince-bouteilles MYRTACEAE origine: Australie C’est un arbuste de 2à 3 m, à port légèrement retombant. Les feuilles sont linéaires, coriaces adultes, velues et souples jeunes. L’inflorescence de 10 cm, insérée en bout de branche, est composée de petites fleurs à pétales quasi invisibles, mais à très longues étamines rouges soyeuses. C’est une espèce considérée comme très vulnérable en Australie. Sa disparition est due à l’urbanisation massive.
Chamerops humilis Palmier nain ARECACEAE origine: bassin méditerranéen C’est un palmier d’une hauteur maximum de 6m. Les feuilles sont coriaceset possèdent des pétioles durs bordés de 2 rangs d’épines. L’inflorescence est composée de très nombreuses fleurs jaune d’or. Le chamerops peut supporter au minimum -15 °C, le feuillage disparaît entièrement, mais il repart de la souche. C’est le seul palmier indigène en France, entre Toulon et Menton, où il a aujourd’hui quasiment diparu à l’état sauvage. C’est une espèce protégée.
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Elegia capensis RESTIONACEAE origine: Afrique du Sud C’est un grand buisson pouvant atteindre 3 m, à tiges entremêlées, sans rhizome. Les tiges latérales sont groupées en verticilles tout au long de la tige. Elegia capiensis est originaired’Afrique du Sud où il pousse dans le fynbos; végétationde type méditerranéen dominé par les Restionaceae, les Ericacece et Proteaceae. Il pousse en zone marécageuses ou en zone sableuses humides. Il peut résister jusqu’à -10°C pendant de courtes durées.
Dicksonia antartica Labill. DICKSONIACEAE origine: Australie Cette fougère arborecente mesure 2 à 3 m sous nos latitudes, contre 6 à 15 m dans sa région d’origine et pousse seulement de 3 cm par an. Ses frondes mesurent jusqu’à 2 m et sa rusticité est de -12°C à -15 °C sur de courtes périodes. Elle vite dans les forêts humides tempérées, souvent au fond des vallons pas loin des cours d’eau.
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Agave americana Agave AGAVACEAE origine: Mexique C’est une plante succulante à tronc absent. Les feuilles grisâtres disposées en rosette peuvent atteindre plus de 1,60 m de longueur. Elles sont dentées et à pointe très acérée. L’inflorescence se développe après un minimum de dix ans de croissance. Elle peut monter jusqu’à 8 m. Les fleurs sont jaunes et insérées sur des branches latérales le long de la tige.
z t a B e d - L ' ile
une île d’agriculteur L’île de Batz fait figure d’exception dans ses usages puisqu’il s’agit de l’île française la plus agricole. Cela est dû à la douceur du climat qui règne dans cette région réputée pour ses cultures maraîchères (pays Léonard encore appelée
L’île de Batz
‘’la Ceinture dorée’’). Cette région assure 50 à 80% de la production légumière française La moitié des 320 hectares de l’île est partagée entre vingt-cinq exploitations, et la moitié de la production est vendue dans le circuit biologique.
Aux XVIIIe et XIXe siècles, les hommes étaient tous marins et les femmes travaillaient la terre ; ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que l’île changea radicalement de visage, avec la décroissance du cabotage et l’orientation agricole
du nord-Léon vers le maraîchage. Désormais l’île est sujette à une exploitation agricole très importante. Ce sont principalement des choux-fleurs, des artichauts et des oignons, ainsi que des production de pépinières plus ou moins spé-
cialisée permettant les échanges avec les jardins botaniques du monde entier.
Les parcelles agricoles sont en bandes, longues et étroites, forme issue d’une tradition de division lors de l’héritage, typiquement bretonne; ce morcellement explique l’usage de chevaux de traits, rares mais encore présents.
Cordyline australis Carpobrutus edulis
L’Île de Batz
les plantes exotiques s'invitent dans les jardins Agave americana Phormium tenax
A la sortie du bateau Cupressus macrocarpa
Dès notre sortie du bateau, nous nous trouvons face à un exemple très représentatif de l’implantation des espèces exotiques sur l’île. Des Cupressus brises-vent, le Carpobrutus dégouline du muret juqu’aux rochers, les Agaves ponctuent de temps en temps les masses denses de Phormium enfin les Cordylines émergent un peu partout.
le jardin Georges Delasele Georges Delaselle est l’inspirateur du faciès exotique de l’île. A la fin du XIXème, cet assureur achète un bout de terrain sur Batz, le protège des vents en plantant des chênes verts, des pins noirs, et en creusant des cuvettes dans le sable. Il y développe une flore exotique extrêmement riche, et le jardin devient célèbre. Le succès du jardin à amener les habitants de l’île à former le même exotisme dans leurs jardins, ce qui donne aujourd’hui une esthétique extraordinaire et incongrue dans cette île bretonne.
L’île de Batz
Une île jardin Depuis le 19ème siècle le paysage de l’île a été totalement modifié pour correspondre à un idéal exotique rêvé par et pour les touristes. Petit à petit le faciès de Batz s’est modifié. Sur cette île quasiment déserte où il n’existait ni arbres ni arbustes les premières plantations ont été d’ordre utilitaire avec la plantation de végétaux pour fixer les dunes et pour protéger les cultures. Puis un ensemble de facteurs a concouru au développement de ces plantes exotiques: - Georges Delasalle en créant sont jardin a permis d’aiguiser le goût de ses contemporains pour les jardins exotiques, - le climat très doux de l’île bercée par le Gulfstream à rendu possible l’implantation de plantes sensibles aux variations de températures,
Hebe brachysiphon SCROPHULARIACEAE Origine: Nouvelle- Zélande.
- la porte d’entrée que constitue le Finistère pour les plantes exotiques ainsi que l’existence de pépiniéristes collectionneurs ont permis de s’approvisionner en plantes exotiques, - et enfin une mode pour l’exotisme qui a permis de créer une image touristique pour l’île. De manière non concertée mais dans une recherche esthétique commune les habitants de l’île ont petit à petit importé un paysage sur l’île de Batz. Aujourd’hui même en hiver, comme c’était les cas durant notre visite, la végétation est verte et les repères saisonnier remis en cause. Heureusement, il reste l’arrivée massive des touristes en été pour rappeler la période estivale...
L’île de Batz
C’est un arbuste au port arrondi apprécié pour la qualité ornementale de son feuillage ainsi que de sa floraison mauve.
Alyssum maritimum Alysson maritime BRASSICACEAE origine: méditerranée
Cette espèce supportant à la fois embruns et sécheresse s’adapte très bien aux rocailles, murets et bordures proches de la côte.
Carpobrotus edulis croc de sorcière AIZOACEAE origine: Afrique du sud Cette plante grasse se propageant comme un couvre-sol est très appréciée pour les couleurs chatoyantes de sa floraison. Malheuresement, il se trouve que cette plante vendue dans toutes la jardineries colonise les milieux
L’île de Batz
naturels en formant des tapis denses qui étouffent la flore locale. Elle se propage de manière incontrôlée (bouture, fruits ingérés par les rongeurs... En Méditerranée, elle a déjà causée pas mal de dégâts. Le Finistère
semble également dans sa ligne de mire à en juger par la colonisation des abords de plages.
Alyssum maritimum Alysson maritime BRASSICACEAE origine: méditerranée
Aeonium sp. CRASSULACEAE origine: îles Macaronésie
Fatsia elata Fatsie du Japon ARALIACEAE origine: Asie du sud-Est
Echyum pininana BORAGINACEAE vipérine géante origine: Îles Canaries
Osteospermum sp. marguerite africaine ASTERACEAE origine: Afrique du sud.
Trachycarpus fortunei Palmier chanvre ARECACEAE origine: Chine
L’île de Batz
Phoenix canariensis Dattier des canaries PALMACEAE origine: Iles Canaries
Griselinia littoralis Griselinie du littoral CORNACEAE origine: Nouvelle-Zélande
Eleagnus x ebbingei Chalef de Ebbing ELEAGNACEAE origine: croisement Arbuste persistant dense pouvant atteindre 4 mètres. Tolère parfaitement les embruns
- Le ja
o l a d r e K e d n i d r
le jardin d’une vie
Les jardins de Kerdalo sont nés en 1965, de la main du peintre Peter Wolkonski, voyageur, botaniste, jardinier. Ses voyages précédents l’ont fortement influencé dans sa vision du jardin (voyages en Italie, à travers le Maghreb...). Il créé un premier jardin dans la région parisienne mais le sol calcaire alors présent ne lui procure pas entière satisfaction. Lorsqu’il trouve cette petite propriété vallonnée au sol acide dotée d’une ancienne ferme, il en tombe immédiatement sous le charme. Ce terrain de 18 ha accueillait autrefois une culture de lin. Les chemins actuels du parc sont les chemins
Le jardin de Kerdalo
agricoles de l’époque, Le grand étang est remis en état, d’autres sont créés. L’essence même du lieu a préexisté au jardin. Ce dernier est conjointement né des rencontres de son propriétaire avec différents pépiniéristes et experts (en Rhododendrons, Camélias, azalées...). L’introduction depuis l’Angleterre de telles plantes Était loin d’être courante dans les années 1970. Le jardin n’a jamais été planté dans l’optique de constituer une collection mais plus en fonction des goûts de son créateur appuyé par son oeil de peintre, sensible aux associations et à la composition.
photographie: Yann Monel
Peter Wolkonski dans la grotte, devant la fresque de coquillage
le jardin d'un peintre
Ce jardin est l’oeuvre et l’aboutissement d’une vie entièrement consacrée à révéler la beauté du monde. Par son amour des plantes et de la composition Peter Wolkonsky a créer à Kerdalo un lieu unique, à son image. Mais un jardin à cela de particulier qu’il n’est pas figé et qu’il faut tous les jours y revenir et le faire évoluer, l’accompagner. Depuis la disparition de Peter, sa fille, Isabelle, et Timothy Vaughan travaillent chaque jour à faire vivre ce jardin en s’inspirant du travail accomplit avant eux. Ils préfèrent innover avec le même souci de composition pour ne pas figer le jardin ce qui irait à l’encontre de l’entreprise initiale.
Le jardin de Kerdalo
photographie: Yann Monel
Isabelle et Timothy Vaughan
les quatre carrĂŠs
Le jardin de Kerdalo
Les quatre carrés occupent l’emplacement de l’ancien potager de la ferme. Ce jardin formel et clos est conçu comme un lieu de transition entre la cour et le
reste du parc. Cet espace est planté de buis qui forment des figures géométriques pour ancrer le regard. Ce premier plan très construit laisse la place en arrière
plan à des végétaux aux formes plus diffuses qui permettent à l’oeil de parcourir ce grand tableau librement.
la vallée du bas Le jardin, situé dans une vallée, collecte toutes les eaux des terres environnantes qui viennent ensuite se concentrer dans différents bassins qui débordent les uns dans les autres jusqu’au fleuve côtier le Jaudy.
Le jardin de Kerdalo
En descendant vers la vallée du bas on découvre une plantation de rhododendrons au troncs lisses et tortueux qui fascinent par leur allure vacillante.
A mesure que l’on s’enfonce dans la vallée celle-ci devient de plus en plus encaissée et la végétation plus dense. Jusqu’au moment où l’on débouche sur la rive du Jaudy et sa vue sur Tréguier. C’est là qu’est située la grotte, aménagée sur les ruines d’un ancien lavoir elle est accompagnée d’un bassin sur lequel a été aménagé un chemin sur l’eau.
En remontant on découvre une petite clairière plantée d’acer griseum et d’arbutus x andrachnoides aux écorces décoratives. Plus loin se sont deux bouleaux dont l’écorce se desquame en fines bandelettes colorées qui attire mon attention.
les terrasses
Le jardin de Kerdalo
Ce lieu surplombe la maison et s’étage en terrasses exposées au sud. C’est l’endroit le plus chaud du jardin et celui où l’on ressent le
plus le caractère exotique du site. Cet endroit a subit de grandes transformations afin d’accentuer la forme du vallon et permettre
ainsi de créer un milieu abriter des intempéries propice au développement des plantes.
Helleborus sp. Ranunculaceae origine: Hongrie
Acacia pravissima FABACEAE origine: Australie
Pittosporum tenuifolium ‘Purpureum’ PITTOSPORACEAE origine: Australie, Nouvelle-Zélande
Le jardin de Kerdalo
Betula ermanii BETULACEAE origine: Asie du Nord Est
Acer griseum ACERACEAE origine: Chine
Betula albo-sinensis BETULACEAE origine: Chine
Arbutus x andrchnoides Arbousier ERICACEAE origine: Turquie, grèce
conclusion Ces trois jours nous ont permis de découvrir l’entrée des plantes exotiques en Bretagne, comment elles ont attiré la curiosité des botanistes, fasciné les jardiniers, inspiré les peintres et colonisé entièrement une île pour en faire un jardin toujours vert.
les plantes exotiques conservées
les plantes exotiques collectionnées
Les paysages s’en sont trouvés transformés et les équilibres écologiques quelques fois chahutés car si certaines plantes n’ont fait qu’occuper une place laissée libre d’autre se sont montrés invasives et on mis en danger les plantes indigènes. C’est dans ce
contexte qu’intervient le conservatoire botanique de Brest dont le rôle est de prévenir la disparition des espèces en limitant les plantes invasives et en protégeant les plantes menacées qu’elles soient exotiques où locales.
les plantes exotiques appropiées
les plantes exotiques magnifiées
- bibliographie livres Finistère Nord, Guides Gallimard, Paris, 402 pages. Kerdalo le jardin continu, Erik Orsenna, Ulmer, 176 pages.
brochures Espèces végétales menacées, le CBN de Brest et l’Institut KLORANE La flore du Finistère et Plantes invasives, un danger pour la biodiversité du Finistère, réalisés par le Conseil Général du Finistère, Guide de découverte des serres, conservatoire botanique de Brest
Webographie http://fr.wikipedia.org/ http://www.cbnbrest.fr/ http://www.mairie-brest.fr/brest/climat.html http://gardenbreizh.org/ http://nature.jardin.free.fr/ http://ile-de-batz.waika9.com/ http://www.iledebatz.com/ www.tourisme-bretagne.com http://natura2000.bretagne.ecologie.gouv.fr/nng_main.php3?id_article=26&id_ rubrique=15&id_parent=4 www.bretagne-environnement.org diren bretagne