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11.10.2011

Le logement doit devenir une grande cause nationale, impliquant tous les acteurs par Gilles RICOUR de BOURGIES, Président de la Chambre FNAIM Paris Ile-deFrance

La situation du logement en France et en Ile-de-France n’est plus tenable. Il est temps de tenir un langage de vérité. C’est le message que nous avons souhaité faire passer lors de l’Assemblée générale de la Chambre régionale, le 5 octobre dernier. A l’aube d’une année électorale et après de nombreux mois où l’immobilier et le logement n’ont cessé d’être sous les feux de l’actualité, les professionnels de l’immobilier de la FNAIM Paris IDF souhaitent aujourd’hui prendre du recul, tenir un discours de responsabilité et surtout de vérité. Ils en dégagent 4 constats :

1 - Le logement est devenu la vache-à-lait de l’Etat Force est de constater que l’immobilier et le logement ont un poids unique dans notre pays. C’est le 1er poste de Valeur ajoutée du pays : 343 milliards d’euros soit 20% du PIB en 2009 (Source : Institut de l’Epargne Immobilière et Foncière). En face, l’Etat consacre chaque année 46 Milliards d’euros au Logement. Nous avons également recensé plus d’une quinzaine de taxes sur l’immobilier et le logement prélevées par l’Etat et les collectivités locales. Par exemple, la Mairie de Paris aura récolté plus d’un milliard d’euros en droits de mutation sans en réinvestir autant dans sa politique du logement. Que fait-elle de ce milliard ? Ce décalage n’est plus tenable au regard des enjeux : l’Etat ponctionne beaucoup et reverse très peu. Enfin, la seule politique en matière de logement et d’immobilier c’est un stop & go fiscal : on vit des bouleversements fiscaux permanents, on change tous les ans les règles fiscales, ce qui ne donne aucune visibilité à moyen / long terme quand on sait qu’un particulier investit dans l’immobilier à 15, 20 parfois 30 ans. La taxe sur les plus values immobilières d’aout dernier en est un parfait exemple. Il faut se mettre à la place d’un particulier qui souhaite investir dans l’immobilier pour préparer sa retraite. Il n’investit pas sur 2 jours comme en bourse mais pour 15 ou 20 ans. Or, il n’a pas de visibilité sur la rentabilité de son investissement. Au niveau local, les Maires sont frileux car toucher à la politique du logement, c’est prendre le risque de modifier la sociologie électorale de sa ville. Donc il ne se passe rien.

2 - Le vrai problème du logement, c’est la pénurie Le constat est simple : on ne construit pas assez de logements en Ile-de-France. 35 à 45 000 logements se créent en moyenne tous les ans, là où il en faudrait 2 fois plus pour répondre aux besoins (70 000). L’Île-de-France, c’est 3 logements construits pour 1000 habitants contre 6 en province. Il existe donc un fort déséquilibre entre l’offre, insuffisante, et la demande. C’est ça le vrai problème, pas la hausse de prix due à la prétendue spéculation. En effet, la spéculation ne peut pas être invoquée quand on sait que 80% des avoirs immobiliers concernent la résidence principale (dixit la Direction du Trésor dans une étude publiée en 2009). On


ne spécule pas avec sa résidence principale. Rappelons également que le rendement net de l’investissement locatif ne représente que 2% (c’est moins que le Livret A !).

3 - Les professionnels de l’immobilier sont des acteurs de la Cité et peuvent contribuer à une nouvelle politique du logement et réguler le marché La politique du logement ne peut pas se faire sans les agents immobiliers. Force est de constater que les agents immobiliers ont su se prendre en charge et s’autoréguler, ce qui n’est pas le cas dans tous les autres pays européens. Dès 2005 la FNAIM s’est dotée d’un Code d’éthique et de déontologie. Aujourd’hui avec l’UNIS elle soumet des propositions aux pouvoirs publics, dans le cadre des Etats Généraux des professions immoblières. Par ailleurs, si la crise des sub-primes qui sévit toujours aux USA n’a pas inquiété le marché immobilier français, c’est grâce aux banquiers et aux professionnels de l’immobilier Français. En effet, nous nous sommes interdits de telles pratiques à risque, car nous ne sommes jamais engagés sur une telle voie.

4 - Parlons vrai ! L’urgence est donc à une vraie politique publique pour le logement 2012 va être une année électorale intense. Durant cette année, parlons vrai ! Posons les bonnes questions, répondons aux bons enjeux sans démagogie. La lecture des différents programmes des partis politiques en matière de logement fait froid dans le dos : nous assistons à de la surenchère, sans solution viable. Pourtant, la cause de la situation est bien connue : c’est la pénurie de logement. Or, l’Etat et les collectivités locales n’en font pas une priorité sur le long terme pour des raisons budgétaires ou politiques. Les professionnels de l’immobilier sont engagés et ont déjà prouvé leur force de proposition, alors travaillons ensemble à une réelle politique publique en faveur du logement et cessons d’opposer les locataires aux propriétaires, le social au privé, les élus à l’Etat… La formidable ambition du Grand Paris nous en donne la chance pour l’Ile-de-France. Nous demandons une loi pour les 10 ans à venir, posant l’ambition de créer 70 000 logements, créant pour les acteurs publics et privés les moyens juridiques et techniques de les financer. La Chambre FNAIM Ile-de-France avec ses partenaires de la FFB et de la FPI ont d’ores et déjà joué le jeu : 14 propositions concrètes, issues du terrain ont été transmises à André Santini, Président du conseil de surveillance de la Société du Grand Paris, ainsi qu’à Benoist Apparu, Secrétaire d'État chargé du Logement et à Maurice Leroy, Ministre de la Ville.


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