Etat des lieux de la formation d'horloger en Suisse - 2015

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État des lieux de la formation

d’horloger en Suisse

2015 Mai 2015


La formation d’horloger en Suisse : État des lieux | Mai 2015


Les enjeux de la formation « Made in Switzerland » Avec près de 60’000 personnes dans ses rangs, la branche horlogère suisse est certes encore amputée d’un tiers de ses effectifs par rapport à son âge d’or d’avant la crise du quartz. Il n’empêche, depuis l’an 2000, ils affichent une croissance de plus de 50 % pour un chiffre d’affaires à l’exportation qui bat des records à plus de CHF 20 milliards. En d’autres termes, l’horlogerie suisse fait beaucoup mieux avec moins. Et si elle a engagé à tour de bras depuis une décennie, cela s’est traduit par une hausse exponentielle de ses ventes. A la source de cet extraordinaire état de santé, une recherche de pointe, une maîtrise parfaite des outils de production industriels, une réelle proximité avec les laboratoires académiques et, pour alimenter cette quasi hégémonie dans la montre mécanique, des filières de formation éprouvées, à tous les échelons. L’horlogerie suisse peut en effet compter sur des hautes écoles de renommée internationale, au rang desquelles l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne ou encore la HE-Arc qui fait partie de la Haute école spécialisée de Suisse occidentale. Celles-ci forment les ingénieurs qui viennent désormais peupler les départements de recherche et de développement des manufactures horlogères. Egalement dans le collimateur des Maisons en termes de recrutement : les écoles supérieures dont les techniciens alimentent le cœur de compétences indispensables aux processus industriels. L’horlogerie suisse sait enfin qu’en termes de formation initiale, celle des jeunes en fin de scolarité obligatoire, elle dispose d’un système très bien organisé. Le fait que cette activité séculaire dispose d’écoles d’horlogerie depuis le début du 19e siècle y est certainement pour quelque chose. Le fait également que la mesure du temps ait représenté un débouché professionnel de premier ordre vu son succès précoce sur les marchés internationaux n’est pas à sous-estimer non plus. Ce succès a largement incité les autorités à organiser des cursus de formation aptes à alimenter une industrie clé pour l’économie du pays. A cela s’ajoute ce particularisme helvétique qu’est l’« apprentissage », cette formation duale des jeunes en école comme en entreprise qui représente un atout à préserver précieusement. Dans un tel contexte, la transmission des savoirs, enjeu majeur pour l’horlogerie suisse qui se nourrit de tradition et d’innovation, est devenue aussi importante que les savoirs eux-mêmes. Jusqu’ici, les horlogers ne l’ont jamais oublié. Christophe Roulet

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Histoire de la formation horlogère Où faut-il chercher les racines de la formation horlogère en Suisse et de quelle manière la transmission des savoirs et savoir-faire horlogers s’est-elle développée dans certaines régions du pays ? D’une manière générale, tout enseignement de ce type prend forme à proximité des lieux de production. En ce qui concerne l’horlogerie, ceux-ci se situaient à Genève, de long de l’Arc jurassien, dans les montagnes neuchâteloises et à Schaffhouse. A Genève, c’est la Corporation des Horlogers créée en 1601 qui établit les règles de la profession comme de l’apprentissage dont elle surveille la qualité. Le maître horloger ne forme qu’un apprenti à la fois. Durant cinq ans, il lui apprend l’ensemble des pratiques du métier, lui transmettant ses connaissances, règles et méthodes. Dès le 17 e siècle, des relations se nouent entre les horlogers genevois et ceux du Pays de Vaud qui accueillent dans leurs ateliers au Brassus ou au Sentier des apprentis genevois pour un complément de formation. Dans les Montagnes neuchâteloises, on relève la trace de contrats d’apprentissage dès le début du 18e siècle du fait de leur inscription notariée. En Suisse, la première école d’horlogerie voit le jour à Genève en 1824, suivie par celles de la Chaux-de-Fonds (1865), de Saint-Imier (1866), du Locle (1868), de Neuchâtel (1871), de Bienne (1872), de Fleurier (1875) et, finalement, par celle du Sentier à la Vallée de Joux (1901). A Porrentruy et à Soleure les conditions initiales étaient très différentes. A Porrentruy, dans les années 1840, il fut décidé de développer l’économie locale via l’implantation d’entreprises horlogères auxquelles devait s’ajouter une école d’horlogerie pour offrir une formation professionnelle aux enfants pauvres et orphelins. Même constat pour ce qui est de Soleure qui, en 1850, ne disposait pas d’entreprises horlogères. La ville va ainsi s’employer à combler ce vide, jetant également les bases d’une école professionnelle pour venir en aide aux populations démunies. Rappelons qu’au milieu du 19e siècle, la Suisse traversait une période de grande pauvreté, synonyme d’exil vers les État-Unis pour de nombreux citoyens helvétiques. La ville de Schaffhouse, quant à elle, a brièvement abrité une école d’horlogerie entre 1856 et 1860. C’est précisément cette cité des bords du Rhin qui, en 1868, accueillit Florentine Ariosto Jones, un ingénieur américain venu y fonder la manufacture horlogère International Watch Co. Pour réaliser son projet, il fut aidé financièrement et conseillé par l’horloger Heinrich Moser (1805-1874), natif de la ville, fils et petit-fils d’horlogers. Depuis 1968, IWC Manufacture possède sa propre école d’horlogerie qui forme continuellement une quarantaine d’apprentis par volée.

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La concurrence américaine L’évocation de la marque IWC et de son installation à Schaffhouse rappellent la concurrence qui s’installe dans la deuxième partie du 19e siècle entre les marques horlogères suisses et américaines. Bien que certains entrepreneurs helvétiques aient été à la pointe du progrès en termes de fabrication, entrepreneurs au rang desquels Urs Schild qui installa dans les années 1860 des tours automatiques dans sa Fabrique d’Ebauches, les sociétés américaines commençaient à prendre le pas sur leurs homologues suisses tant pour ce qui est de la production que de la formation professionnelle. Deux exemples : L’École d’arts appliqués à La Chaux-de-Fonds La première école d’arts appliqués en Suisse a été créée à la Chaux-deFonds en 1873, peu après que l’École d’horlogerie de la Chaux-de-Fonds ait commencé à enseigner le dessin. L’initiative en revient à des patrons graveurs désireux de former des ouvriers horlogers à l’art de la gravure, de la peinture sur émail et du sertissage. Objectif : mettre à niveau les entreprises chaud-de-fonnières qui souffraient de la concurrence américaine, comme d’ailleurs l’ensemble de l’horlogerie suisse. A cette époque, les horlogers d’outre-Atlantique proposaient en effet des montres de poches aux décors soignés et originaux.

Boites de montres de l’École d’Art de La Chaux-de-Fonds, 1906 © Collections du Musée international d’horlogerie, La Chaux-de-Fonds

L’École d’horlogerie de Saint-Imier On connaît l’histoire de l’ingénieur Jacques David, directeur technique des établissements Longines à Saint-Imier, qui se rendit aux Etats Unis en 1876, à l’occasion de l’Exposition universelle de Philadelphie. Il découvre alors des entreprises capables de produire en série, et donc à moindre coût, des pièces d’horlogerie interchangeables. Grâce à ce développement de la mécanisation et à la standardisation de la production, les montres américaines devenaient du coup nettement plus fiables et moins cher. Très inquiet de ces découvertes, il se décide à réformer l’enseignement traditionnel en Suisse et développe un projet de modernisation de la formation professionnelle.

Extrait d’une lettre de la commission de l’École d’horlogerie de Saint-Imier adressée à la direction de l’Intérieur le 5 janvier 1878 : « Depuis près de deux ans, la plupart des jeunes gens qui nous ont été confiés ont parcouru toutes les classes de l’école et se sont ainsi préparés à devenir des ouvriers accomplis et de futurs chefs d’atelier ou de fabrication capables de conserver notre industrie horlogère et de lui faire subir les transformations que la concurrence américaine rend absolument nécessaire. » (SOURCE : ÉCOLE D’HORLOGERIE DE SAINT-IMIER PAR PIERRE-YVES DONZÉ IN DIX ÉCOLES D’HORLOGERIE SUISSE, ÉDITIONS SIMONIN)

En tant que membre de la commission de l’école, Jacques David pourra imposer ses réformes. A partir de 1879, l’outillage est ainsi renouvelé. L’école acquiert deux tours et reçoit un premier don de Longines « pour être employé spécialement au perfectionnement de l’outillage » (SOURCE : COLL. MÉMOIRES D’ICI, PV DE LA COMMISSION DU 2 OCTOBRE 1879). D’autres dons de Longines suivront, permettant à l’école de poursuivre son programme d’achat de nouvelles machines dans le but d’adapter l’enseignement aux moyens de production qui ont désormais cours dans les fabriques d’horlogerie. A noter également que l’école va dispenser auprès de ses élèves un enseignement relatif à l’horlogerie américaine qui représente à l’époque une référence en matière de production mécanisée. En 1887, la commission demande à la Société intercantonale des industries du Jura de faire don de sa collection de mouvements américains aux écoles d’horlogerie. Trois ans plus tard, l’école achète de nouveaux mouvements américains qu’elle met à disposition des apprentis. En 1896, l’ouverture d’une classe de mécanique remporte un vrai succès. Sur la période 1896 à 1920, la filière des mécaniciens va ainsi représenter 32 % des apprentis. Dans la foulée, en 1912, une nouvelle filière est créée avec l’ouverture d’une classe de régleuses.

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QUATRE MARQUES HORLOGÈRES AMÉRICAINES CRÉÉES À LA FIN DU 19 e SIÈCLE QUI ONT DES LIENS AVEC L’HORLOGERIE SUISSE

L’American Waltham Watch Company a été fondée en 1850 à Roxbury, Massachusetts, dans le but de produire des composants horlogers avec une précision suffisante pour qu’ils puissent tous être interchangeables. En 1859, la société devient le principal producteur de chronomètres de chemin-de-fer. Pionnière dans le développement de l’automation, la marque obtient la Médaille d’Or du premier concours international de précision horlogère. L’avance technologique prise par l’horlogerie américaine inquiète d’ailleurs les horlogers suisses (voir rapport de Jacques David, directeur technique de Longines). La société cesse son activité aux Etats-Unis en 1957 après avoir fondé une filiale en Suisse : Waltham International SA. Durant ses cent ans d’existence sur le sol américain, la marque a produit environ 40 millions de montres, pendules et autres compteurs de vitesse de haute qualité. Chaque mouvement porte un numéro individuel (voir Waltham Memorial : Serial Numbers). Bulova Watch Company est une société fondée par Joseph Bulova au sud de Manhattan (NY) en 1875. Elle ouvre sa première usine de production standardisée de montres à Bienne en 1912. Aujourd’hui, elle est intégrée dans Citizen Watch Co (Japon). A. Wittnauer Company, société fondée en 1890 à New York par Eugene Robert, importateur de montres suisses et beau-frère d’Albert Wittnauer, produit des montres appréciées des explorateurs et astronomes comme de l’US Navy après leur avoir fait subir des tests d’aviation. En 1918, elle invente la première montre « All Proof ». Aujourd’hui, l’entreprise fait partie de Bulova. Hamilton Watch Company est une société fondée en décembre 1892 en Pennsylvanie. Dans les années 1920, la majorité des montres Hamilton avaient un ressort de remontage permettant une réserve de marche de 42 heures. En 1931, la marque brevetait le spiral « Elinvar » (élasticité invariable) utilisé par la suite dans tous les mouvements produits aux Etats-Unis. La marque et la raison sociale seront bientôt transférées à Bienne où l’entreprise travaillera avec Büren Watch Co. Depuis 1985, la marque est propriété du Swatch Group sous l’appellation Hamilton International SA. SOURCE : WIKIPÉDIA

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La mécanique, une nouvelle filière dans la formation horlogère suisse Petit à petit, les écoles vont introduire un enseignement de la mécanique dans le but de moderniser la formation des horlogers : – en 1880, le nouveau directeur de l’École d’horlogerie de La Chaux-de-Fonds fait l’acquisition de machines-outils pour équiper les ateliers. En 1886, sous la direction de Paul Berner, une classe de mécanique est ouverte. Une année plus tard, l’école prendra le nom d’« École d’Horlogerie et de mécanique ». – l’École d’horlogerie de Bienne installe en 1881 un petit atelier de mécanique destiné aux élèves qui doivent s’exercer en début d’apprentissage au limage et au tournage de pièces. Quelques années plus tard, elle ouvre une classe de mécaniciens, ce qui va entrainer une réorganisation de l’école et déboucher sur la création du Technicum en 1890. – la Conférence suisse des directeurs d’École d’horlogerie qui se tient au mois de mai 1877 recommande à l’École d’horlogerie de Genève d’organiser une classe de fabrication mécanique pour répondre aux conditions de travail dans l’industrie horlogère. Celle-ci doit former des mécaniciens et servir de classe préparatoire aux horlogers. – En 1892, suite à la décision du Conseil général, l’École d’horlogerie de Fleurier est réorganisée. Une filière de mécanique appliquée à l’horlogerie est rajoutée en 1896, filière qui va devenir par la suite l’École de mécanique. – En 1904 l’École d’horlogerie de Porrentruy fait l’acquisition de tours automatiques pour former les horlogers à la production mécanique.

École d’horlogerie La Chaux-de-Fonds, Atelier des ébauches vers 1900 © Collections du Musée international d’horlogerie, La Chaux-de-Fonds

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L’École Wostep Dans les années 1960, à la demande du gouvernement américain, la Fédération horlogère suisse et la Société Ébauche SA (ETA) développent des cours de formation à l’intention des horlogers américains et canadiens. Ces deux instances s’inspirent du modèle d’apprentissage tel qu’appliqué depuis le début du 17e siècle par les horlogers genevois, vaudois et neuchâtelois. Dans les années 1950, les Etats-Unis comptaient encore une quarantaine d’écoles d’horlogerie. Quelque vingt ans plus tard, il n’en restait que douze. Cette décrue reflète la lente disparition de l’horlogerie américaine. Dans les années 1960, les États-Unis commencent par perdre la place de premier producteur mondial de montres, premier signe d’un déclin qui se traduira par un arrêt complet de la production. En 1965, un premier cours d’une année est donné à 12 élèves américains et canadiens. L’année suivante, le Wostep ouvre ses portes à Neuchâtel sous la direction d’André Farine.

A noter que le développement de l’enseignement horloger n’a pas toujours été l’exact reflet des progressions enregistrées au niveau de la production. Il ne l’ est d’ ailleurs toujours pas. Les périodes de croissance observées dans la production ne sont pas forcément traduites par une recrudescence de formation. On a même parfois pu observer des tendances inverses. Au 19e siècle par exemple, l’horlogerie a enregistré un essor remarquable dans la ville du Locle, attirant massivement de nouvelles forces de travail. A la traine, les filières d’apprentissage ne répondaient toutefois plus aux exigences du métier d’horloger.

Technicum du Locle, Classe de rhabilleurs vers 1951 © Musée d’horlogerie du Locle

BIBLIOGRAPHIE : – DIX ÉCOLES D’HORLOGERIE SUISSES – CHEFS-D’ŒUVRE DE SAVOIR-FAIRE, EDITIONS SIMONIN  ; – RÉFLEXIONS SUR LE CONTENU DES APPRENTISSAGES DE L’HORLOGERIE AU 18e SIÈCLE PAR ESTELLE FALLET, INSTITUT L’HOMME ET LE TEMPS, LA CHAUX-DE-FONDS ; – HEINRICH MOSER (1805–1874) : INTERNATIONALER UHRENFABRIKANT – VISIONÄRER INDUSTRIEPIONIER PAR ROGER NICHOLAS BALSIGER, VEREIN FÜR WIRTSCHAFTSHISTORISCHE STUDIEN BAND 85, ZÜRICH, 2007 CRÉDIT PHOTOGRAPHIQUE : – MUSÉE INTERNATIONAL D’HORLOGERIE, LA CHAUX-DE-FONDS – MUSÉE D’HORLOGERIE DU LOCLE, CHÂTEAU DES MONTS

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La formation aujourd’hui Les bases légales de la formation professionnelles en Suisse La formation professionnelle est réglementée au niveau fédéral depuis les années 1930. Elle a pour base la loi fédérale sur la formation professionnelle (LFPr) du 13 décembre 2002 qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2004. Elle régit : – la formation professionnelle initiale y compris la maturité professionnelle fédérale – la formation professionnelle supérieure – la formation continue à des fins professionnelles – les procédures de qualification, les certificats délivrés et les titres décernés – la formation des responsables de la formation professionnelle – les compétences et les principes dans le domaine de l’orientation professionnelle, universitaire et de carrière – la participation de la Confédération aux coûts de la formation professionnelle Deuxième pilier de la règlementation : l’ordonnance sur la formation professionnelle (OFPr) du 19 novembre 2003, également entrée en vigueur le 1er janvier 2004. En ce qui concerne la règlementation de la formation professionnelle initiale des métiers d’horlogers, la nouvelle ordonnance sur les 7 métiers du mouvement, de la micromécanique et de l’habillage comptabilisant 13 filières est entrée en vigueur au 1er trimestre 2015

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Le système de formation professionnelle Le système de formation professionnelle suisse définit trois niveaux de formation : la formation professionnelle initiale, la formation pour adultes ou formation continue pour les adultes et la formation professionnelle supérieure qui comprend les filières de formation enseignée dans les écoles supérieures, les hautes écoles spécialisées et dans les écoles polytechniques ou les universités. 1 La formation professionnelle initiale transmet les connaissances théoriques et le savoir-faire nécessaires à l’exercice d’une profession. Elle permet d’obtenir une Attestation fédérale de formation professionnelle (AFP) après 2 ans de formation ou un Certificat fédéral de capacité (CFC) après 3 ou 4 ans de formation. Cette dernière peut être complétée par une maturité professionnelle technique ou artistique permettant d’élargir les connaissances professionnelles par des notions étendues de culture générale. 2 La formation professionnelle supérieure permet d’acquérir les qualifications nécessaires en vue d’exercer des activités complexes impliquant des responsabilités élevées. Les titulaires d’un CFC ayant quelques années d’expérience professionnelle à leur actif peuvent se présenter à l’examen professionnel fédéral couvrant leur secteur d’activité afin d’obtenir un Brevet fédéral. La formation professionnelle supérieure permet aux titulaires d’un CFC ou d’un diplôme jugé équivalent de se spécialiser et d’approfondir leurs connaissances. Elle leur offre également l’opportunité d’acquérir des qualifications dans le domaine de la gestion d’entreprise avec un diplôme ES à la clé. Les titulaires d’un CFC et d’une maturité professionnelle peuvent accéder aux Hautes Ecoles dans leur filière de formation respective. Les titulaires d’une maturité gymnasiale suisse ont deux options : soit accéder aux cursus Bachelor des hautes écoles spécialisées (HES) après une année d’activité professionnelle dans le domaine de la filière choisie, soit s’inscrire aux Écoles polytechniques fédérales – EPF. 3 La formation continue s’adresse soit aux professionnels de l’horlogerie qui souhaitent acquérir de nouvelles compétences et perfectionner leurs connaissances, soit aux adultes demandeurs d’emploi, soit aux personnes extérieures au métier d’horloger en vue d’une reconversion professionnelle. Au niveau de la formation professionnelle initiale, les écoles d’horlogerie suisses remplissent les fonctions d’école professionnelle et d’école de métiers : 1 CEJEF – Division technique – Porrentruy (JU) École Professionnelle Technique et École des Métiers Techniques 2 BBZ – CFP – Bienne (BE) École Professionnelle et Lycée Technique 3 CFPT – Ecole d’horlogerie de Genève (GE) 4 École technique CIFOM-ET – Le Locle (NE) École Professionnelle Technique et Lycée d’enseignement professionnel 5 École technique de la Vallée de Joux (ETVJ) – Le Sentier (VD) 6 ZeitZentrum Uhrmacherschule – Grenchen/Granges (SO) 7 École d’arts appliqués CIFOM-EAA – La Chaux-de-Fonds (NE) Formation à plein temps de graveur en horlogerie et école professionnelle pour apprentis graveurs.

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Au niveau de la formation professionnelle supérieure, les écoles d’horlogerie suivantes offrent un cursus de technicien diplômé ES en microtechnique : 1 CFPT – Ecole d’horlogerie de Genève 2 École Supérieure du canton de Neuchâtel, Domaine Technique – CIFOM-ET – Le Locle 3 École Supérieure de la Vallée de Joux – Le Sentier L’École Supérieure Technique du CEJEF – Division technique à Porrentruy propose des formations complémentaires au secteur horloger, à savoir un enseignement de 2 ans ou une formation en emploi de 3 ans en « Systèmes industriels » et une formation en emploi de trois ans en « Processus d’entreprise ». L’École Supérieure du canton de Neuchâtel, Domaine des Arts – CIFOM-EAA – La Chaux-deFonds offre une formation de designer d’objets horlogers avec le titre de designer diplomé-e ES en design de produit.

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La formation professionnelle initiale : l’apprentissage La formation duale – l’apprentissage Au niveau de la formation professionnelle initiale, l’apprentissage ou formation duale est toujours bien implantée dans l’horlogerie et les métiers d’art. En 2014, les contrats d’apprentissage dans les sept métiers de l’horlogerie ont représenté 43 % des 472 nouveaux contrats signés dans le domaine de la formation initiale. Par formation duale ou en alternance, on entend un cursus qui se déroule à la fois en entreprise pour la partie pratique et à l’école professionnelle pour la partie théorie et de culture générale. La notion d’entreprise regroupe ici les sociétés horlogères, les magasins de montres ou les ateliers d’artisan.

Atelier d’apprentissage, Manufacture IWC © IWC Schaffhausen

La formation pratique en entreprise est conduite sous la responsabilité d’un ou de plusieurs professionnels expérimentés. L’apprenant ou l’apprenti se familiarise avec l’outillage et s’exerce aux processus de fabrication par l’observation et la répétition du geste tout en acquérant les connaissances et les règles du métier.

Les manufactures IWC à Schaffhouse et Vacheron Constantin à Genève possèdent toutes deux leurs propres programmes d’apprentissage. Chez IWC, 41 apprentis sont en cours de formation, à savoir 1 horloger praticiens, 21 horlogers dans le domaine de l’industrie, 3 polymécaniciens, 4 termineurs en habillage horloger et 1 électroplaste, 2 dessinateurs-constructeurs industriels ainsi que 6 apprentis commerciaux et 3 informaticiens. Vacheron Constantin forme une trentaine d’apprentis horlogers. Sur le Campus Genevois de Haute Horlogerie , une initiative du Groupe Richemont, les maisons Piaget, Roger Dubuis, Vacheron Constantin et Van Cleef & Arpels se sont engagées à former des opérateurs en horlogerie et des horlogers praticiens, soit 25 apprentis au total, auxquels s’ajouteront également des micromécaniciens. D’autres manufactures implantées dans le canton de Genève comme Chopard, Patek Philippe, ou Rolex assurent aussi la formation d’apprentis horlogers et d’apprentis termineurs en habillage horloger.

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Le contrat d’apprentissage En Suisse, le contrat d’apprentissage pour une formation professionnelle initiale en entreprise constitue la base obligatoire de tout emploi débouchant sur un CFC ou une AFP (CO ART. 344-346a). Le contrat n’est valable que s’il est rédigé par écrit et s’il est approuvé par les autorités cantonales compétentes (VOIR CONTRAT D’APPRENTISSAGE - HTTP ://WWW.CA.FORMATIONPROF.CH) L’Attestation fédérale de formation professionnelle (AFP) s’obtient après une formation de 2 ans et des examens théoriques et pratiques. Le certificat fédéral de capacité (CFC) s’obtient après une formation de 3 ou 4 ans et des examens théoriques et pratiques. En 2013, la part des AFP et des CFC remis à des apprentis opérateurs, horlogers, micromécaniciens, dessinateurs et termineurs en habillage horloger en fin de formation duale a représenté 41 % de l’ensemble des 385 attestations et certificats délivrés au niveau national. Pour ce qui est des nouveaux contrats d’apprentissages conclus la même année, ceux portant sur une formation duale ont représenté 40,5 % des 437 nouveaux contrats. Comme évoqué, 472 nouveaux contrats de formation ont été signés en 2014. (CONVENTION PATRONALE DE L’INDUSTRIE HORLOGÈRE SUISSE, COMMUNIQUÉ DU 12 MARS 2015).

La formation duale s’applique aux métiers de l’horlogerie suivants : BRANCHES

ANNÉES DE FORMATION

Praticien en mécanique AFP

2 ans

Mécanicien de production CFC

3 ans

Micromécanicien CFC (nouvelle ordonnance entrée en vigueur début janvier 2013)

4 ans

option fabrication de pièces sur machines CNC

option prototype

option étampes/moules

option décolletage

Dessinateur en construction microtechnique CFC (nouvelle ordonnance)

4 ans

Opérateur en horlogerie AFP (ordonnance adaptée à la nouvelle formation de réglage)

2 ans

Horloger de production CFC (nouvelle ordonnance)

3 ans

Horloger CFC (nouvelle ordonnance)

4 ans

Polisseur AFP

2 ans

Termineur en habillage horloger CFC

3 ans

Assistant en traitement de surface AFP

2 ans

Électroplaste CFC

3 ans

Bijoutier CFC

4 ans

Graveur CFC

4 ans

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Les 7 métiers et 13 filières de l’horlogerie : MÉTIERS DU MOUVEMENT

ANNÉES DE FORMATION

Opérateur(trice) en horlogerie AFP Domaine spécifique Assemblage Domaine spécifique Réglage

2 ans

Horloger(ère) de production CFC

3 ans

Horloger(ère) CFC Domaine spécifique Rhabillage Domaine spécifique Méthodes industrielles

4 ans

MÉTIERS DE LA MICROMÉCANIQUE

Dessinateur(trice) en construction microtechnique CFC 2 orientations à choix dès la 3e année : Etampes/moules et Prototype

4 ans

Micromécanicien(ne) CFC 4 orientations à choix dès la 3e année : Fabrication de pièces sur machines CNC, Etampes / moules, Prototype et Décolletage

4 ans

MÉTIERS DE L’HABILLAGE

Polisseur(euse) AFP

2 ans

Termineur(euse) en habillage horloger CFC

3 ans

AFP : ATTESTATION FÉDÉRALE DE FORMATION PROFESSIONNELLE CFC : CERTIFICAT FÉDÉRAL DE CAPACITÉ

L’école professionnelle Plans d’études pour micromécaniciens et horlogers Enseignement théorique pour les micromécaniciens sur quatre ans de formation, selon le plan de formation entré en vigueur début janvier 2013 (l’enseignement des connaissances professionnelles en 4e année est différencié selon l’orientation choisie – CNC, décolletage, étampes / moules ou prototype) :

BRANCHES

1

Connaissances professionnelles :

Organisation et préparation du travail

520

Réalisation de pièces

460

Contrôle de la qualité

40

Entretien du parc de machines

80

Application de la sécurité au travail, de la protection de la santé et de l’environnement

20

Total des périodes de connaissances professionnelles

2

Culture générale

480

3

Sport

200

Total des périodes d’enseignement

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PÉRIODES

1120

1800

15


Enseignement théorique pour les opérateurs en horlogerie sur deux ans de formation, selon l’ordonnance du 10 février 2015 :

BRANCHES

1

Connaissances professionnelles :

Réalisation d’outils et d’outillage horloger

PÉRIODES

130

Assemblage de composants, dont : – enseignement propre au domaine spécifique, – application des directives de sécurité au travail, de protection de la santé et de l’environnement

210

60

Respect des standards de production

Total des périodes de connaissances professionnelles

400

2

Culture générale

240

3

Sport

Total des périodes d’enseignement

80 720

Enseignement théorique pour les horlogers de production sur trois ans de formation, selon l’ordonnance du 19 décembre 2014 :

BRANCHES

1

Connaissances professionnelles :

Réalisation d’outils et d’outillage horloger

280

Application des directives de sécurité au travail, de protection de la santé et de l’environnement

(20)

Assemblage de composants

370

Réalisation d’opérations d’achevage et de réglage

Participation au processus de production

140

Total des périodes de connaissances professionnelles

880

2

Culture générale

360

3

Sport

120

Total des périodes d’enseignement

16

PÉRIODES

90

1360

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Enseignement théorique pour les horlogers sur quatre ans de formation, selon l’ordonnance du 19 décembre 2014 (en 3e et 4e année l’enseignement des connaissances professionnelles s’adapte à l’orientation choisie – rhabillage ou méthodes industrielles) :

BRANCHES

PÉRIODES

1

Connaissances professionnelles :

Réalisation d’outils et d’outillage horloger

280

Application des directives de sécurité au travail, de protection de la santé et de l’environnement

(20)

Assemblage de composants

415

Réalisation d’opérations d’achevage et de réglage

Réalisation d’opérations au sein d’un SAV

345

Réalisation d’analyses

310

Total des périodes de connaissances professionnelles

2

Culture générale

480

3

Sport

160

Total des périodes d’enseignement

90

1440

2080

Les cours interentreprises Selon les directives de l’ordonnance fédérale sur la formation professionnelle, les cours interentreprises viennent compléter la formation pratique des apprentis. Les cours interentreprises pour les horlogers et les horlogers de production comptent par exemple 64 jours de formation répartis sur deux ans et trois cycles. En première année, tous les apprentis horlogers suivent un cours d’initiation à la micromécanique de 32 jours durant lesquels ils apprennent à choisir l’outillage et à le manier en vue de la production de composants. En deuxième année d’apprentissage, deux cours sont prévus, le premier consacré à la réalisation des opérations de pivotage, le deuxième au réglage. Depuis 2008, la responsabilité des cours interentreprises incombe aux associations professionnelles cantonales de la branche. Pour ce qui est de la Suisse romande, –  l’Union des Fabricants d’horlogerie de Genève, Vaud et Valais (UFGVV) et l’Association Patronale de l’Horlogerie & de la Microtechnique (APHM) à Bienne – assument la responsabilité de cette formation et de son financement comprenant notamment les subventions en provenance de la Confédération et des cantons. Le Zeitzentrum à Granges / SO déjà en charge de l’enseignement théorique de la filière horlogère pour l’ensemble de la Suisse alémanique, prend également en charge l’organisation des cours interentreprises pour la région. En ce qui concerne les apprentis polisseurs et termineurs en habillage horloger des cantons de Berne, Genève et Neuchâtel, ils fréquentent toujours les cours interentreprises du Centre de formation continue de Bassecourt / JU.

Fidèle à sa tradition de formation et de transmission depuis 1755, la Manufacture et siège de la Maison Vacheron Constantin à Plan-les Ouates accueille une trentaine d’apprentis dans les filières d’excellence et des Métiers d’art horloger © Vacheron Constantin

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La formation professionnelle initiale : l’école La formation à l’école de métiers Les métiers de micromécanicien, de dessinateur en construction microtechnique, d’horloger et d’horloger de production, de bijoutier et de graveur font également l’objet d’une formation à plein temps à l’école de métiers ou à l’école d’arts appliqués pour les graveurs et bijoutiers. Parallèlement à l’enseignement pratique, ces élèves fréquentent les mêmes cours de théorie et de culture générale que les apprentis en formation duale. Le Lycée technique de Bienne offre un enseignement à plein temps pour les opérateurs en horlogerie AFP.

La formation d’opérateur en horlogerie AFP

Ecole d’horlogerie de Genève, Classe d’horlogers © Ecole d’horlogerie de Genève

Pour mettre au point cette nouvelle formation, les Écoles techniques de la Vallée de Joux et du Locle ont conduit des classes pilotes d’opérateurs en horlogerie AFP de 2007 à 2010. La première ordonnance sur ce métier entrée en vigueur en 2010 a été adaptée cinq ans plus tard pour prendre en compte le domaine spécifique du réglage, intégré comme filière à part entière dans la formation d’opérateur en horlogerie AFP. Cet enseignement était auparavant dispensé dans le centre de formation privé « l’École du réglage » de la Chauxde-Fonds.

En principe, l’opérateur apprend son métier en formation duale mais depuis peu, une telle formation est proposée à plein temps à l’école de Bienne. En 2014, 50 attestations fédérales de formation professionnelle (AFP) ont été décernées à des jeunes opérateurs en horlogerie (Source : Convention patronale de l’Industrie horlogère suisse, mars 2015). Le Lycée technique de Bienne a introduit la formation d’opérateur en horlogerie à plein temps sur deux ans pour favoriser des jeunes qui ont de bonnes dispositions pour les métiers manuels et pour compenser le manque d’engagement d’apprentis opérateurs de la part de l’industrie horlogère biennoise. Cette nouvelle formation a rencontré un vif succès auprès des jeunes : 115 candidats se sont présentés à la rentrée 2013 – 2014 pour 12 places disponibles. Comme le Lycée est actuellement contraint par les autorités bernoises à réduire son budget d’enseignement, il n’est pas en mesure d’augmenter ses capacités d’accueil.

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La formation d’horloger de production CFC C’est en mars 2015 qu’est entré en vigueur la nouvelle ordonnance sur la formation professionnelle initiale de l’horloger de production d’une durée de 3 ans. Celui-ci assemble des composants horlogers de mouvements mécaniques ou électroniques simples et à petites complications, ainsi que des mouvements chronographes. Il réalise des opérations d’achevage et de réglage sur différents calibres, comme des opérations de posage et d’emboîtage. Il contrôle la qualité à chaque étape du montage pour corriger d’éventuels défauts ; il assure le bon fonctionnement des lignes de production en référence à la démarche qualité en vigueur dans l’entreprise. L’horloger de production peut effectuer sa formation soit en apprentissage, soit à plein temps dans l’une des six écoles d’horlogerie. Pendant les deux premières années, la formation est commune avec celle des horlogers CFC engagés dans un cursus de 4 ans.

La formation d’horloger CFC La nouvelle ordonnance sur la formation professionnelle initiale des horlogers, entrée en vigueur le 1er mars 2015, stipule que les jeunes horlogers peuvent choisir entre la formation dans le domaine du rhabillage ou dans celui des méthodes industrielles. Le domaine spécifique est défini par l’entreprise formatrice, avant le début de la formation, dûment inscrit dans le contrat d’apprentissage. Pendant les deux premières années de formation, l’horloger va acquérir les mêmes compétences que l’horloger de production. Il assemble des composants horlogers de mouvements mécaniques ou électroniques ; il réalise des opérations d’achevage et de réglage sur différents calibres et des opérations de posage et d’emboîtage. A partir de la 3e année, la formation est orientée vers le domaine spécifique choisi. Dans le domaine du rhabilEcole d’horlogerie de Genève, Élèves horlogers-rhabilleurs © Ecole d’horlogerie de Genève lage, l’horloger apprend à entretenir et à réparer des montres mécaniques ou électroniques et des pendules. Il acquiert également les compétences nécessaires au suivi des activités d’un service à la clientèle. Dans le domaine des méthodes industrielles, la formation s’oriente vers les processus d’optimisation de la production et les travaux d’analyse en laboratoire. Depuis 2006, le canton de Vaud offre aux titulaires d’une maturité gymnasiale qui choisissent la filière de l’horloger de production un cursus accéléré de 2 ans leur donnant la possibilité de passer rapidement à une formation supérieure. Ils suivent ainsi les programmes pratiques et théoriques du plan d’études officiel mais sont dispensés des cours de culture générale et de certaines branches scientifiques. Vaud est le seul canton à favoriser ce type d’accès aux formation supérieures.

En 2013, plus de 150 certificats fédéraux de capacité (CFC) ont été décernés à des jeunes horlogers praticiens, aujourd’hui horlogers de production CFC : 76 certificats ont été remis à des apprentis issus de la formation duale et 78 certificats à des élèves en fin de cursus scolaire à plein temps. En ce qui concerne les horlogers rhabilleurs, aujourd’hui horlogers CFC, 74 CFC ont été décernés, dont 10 à des apprentis en fin de formation duale et 64 à des élèves en fin de formation à plein temps. SOURCE : CONVENTION PATRONALE DE L’INDUSTRIE HORLOGÈRE SUISSE, FÉVRIER 2014

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L’année scolaire 2013 – 2014 Aujourd’hui, certains métiers de l’horlogerie attirent de nombreux jeunes mais tous les candidats et candidates ne trouvent pas nécessairement une place à l’école des métiers. Voici quelques chiffres concernant la formation scolaire à plein temps qui démontrent les limites des capacités d’accueil des écoles d’horlogerie : – le Lycée technique de Bienne accueille 196 élèves en formation à plein temps. Il a reçu 115 candidatures pour la formation d’opérateur en horlogerie mais ne peut accepter que 12 élèves et 78 candidatures pour celle d’horloger rhabilleur pour 12 places disponibles. – l’École des métiers techniques à Porrentruy accueille 120 élèves dont 80 élèves horlogers. Elle a reçu 50 candidatures dont 27 pour la formation d’horloger praticien. – l’Ecole d’horlogerie de Genève accueille 132 élèves horlogers et 48 élèves micromécaniciens à plein temps. Elle a reçu 180 candidatures pour ces deux filières mais ne dispose que de 36 places pour les formations d’horloger praticien et d’horloger rhabilleur et 12 pour celle en micromécanique. – l’École technique du Locle dispense des formations à plein temps dans les métiers de mécanicien de production, micromécaniciens, dessinateur-constructeur en microtechnique, horloger praticien et horloger rhabilleur. L’école a reçu près de 100 candidatures mais ne peut accueillir que 24 nouveaux élèves pour ces quatre formations. – l’École technique de la Vallée de Joux accueille 166 élèves en formation à plein temps. Elle a reçu presque 200 candidatures pour 54 places disponibles en première année, soit 12 micromécaniciens, 32 horlogers praticiens (26 en formation de 3 ans et 6 en formation professionnelle accélérée de 2 ans), 4 dessinateurs-constructeurs et 6 bijoutiers.

Le nombre d’attestations et de certificats délivrés entre 1984 et 2014 pour les métiers de polisseur, termineur en habillage horloger, dessinateur-constructeur en microtechnique, micromécanicien, horloger praticien, horloger industrie et horloger rhabilleur : 1984 – 137 attestations et certificats 1994 – 108 attestations et certificats 2004 – 194 attestations et certificats 2013 – 349 attestations et certificats 2014 – 281 attestations et certificats SOURCE : CONVENTION PATRONALE DE L’INDUSTRIE HORLOGÈRE SUISSE, MARS 2015

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La montre-école Quatre écoles offrent la possibilité à leurs élèves de travailler sur une montre-école. Ceux-ci doivent alors produire leur propre pièce de A à Z. L’École technique de la Vallée de Joux possède sa propre montre-école qui date de 1915. Les élèves de l’Ecole d’horlogerie de Genève travaillent sur le calibre de montre de poche L.U.C. EHG développé par l’École en partenariat avec Chopard Manufacture. Le Zeitzentrum possède également sa propre pièce-école. Quant à l’École technique du Locle, deux enseignants sont en train de développer une petite pendule d’officier qui devrait à terme constituer une nouvelle pièce-école. Il semble toutefois que les élèves horlogers n’interviennent pour l’instant que de façon limitée sur les mouvements offerts par des entreprises horlogères de la région vu que les plans d’étude ne laissent pas suffisamment de temps pour la réalisation d’une pièce complète. L’École Wostep a également développé sa montre-école sur laquelle travaillent ses élèves en formation dans le monde entier.

Montre-école © Ecole d’horlogerie de Genève

Les projets d’école Plusieurs écoles d’horlogerie développent des projets en partenariat afin d’offrir à leurs élèves l’opportunité de participer à la restauration d’horloges anciennes ou à la réalisation de pièces nouvelles. Certains projets menés en collaboration avec des entreprises privées ou des établissements publics ont d’ailleurs acquis un statut international. C’est par exemple le cas de deux réalisations exceptionnelles auxquelles a participé l’École des Métiers Techniques de Porrentruy. La première, menée il y a quelques années, a permis aux élèves de l’école prendre part au travail de rénovation de l’horloge planétaire de Saint-Pétersbourg, travail mené conjointement avec le Lycée Edgar Faure de Morteau (France). Quant au deuxième projet, il s’agissait de l’horloge monumentale, appelée Horloge porte-bonheur(e), que la République et Canton du Jura a offert à la Ville de Québec en septembre 2014. A cette occasion, les élèves ont produit les composants du mouvement horloger. Citons également la démarche à laquelle ont participé des apprentis des sept centres de formation professionnelle (CFP) genevois, l’objectif étant de valoriser la formation professionnelle dans le canton. Les élèves micromécaniciens et horlogers de l’Ecole d’horlogerie de Genève, auxquels ont été associés les bijoutiers du CFP Arts appliqués, ont créé, développé et produit une montre squelette appelée « Genèse ». La contribution des cinq autres CFP a consisté à créer la conception multimédia et le graphisme, à définir l’image de marque de la montre ainsi que la stratégie de communication, à construire l’écrin et le présentoir et enfin à organiser la soirée de gala pendant laquelle la montre était présentée. La montre « Genèse » s’inscrit dans la commémoration du Bicentenaire de la République et Canton de Genève. Horloge planétaire de Saint-Pétersbourg, portant la mention : «Exécuté par Joseph Dupressoir à Paris» © CEJEF – Division technique Section horlogerie, Porrentruy

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La maturité professionnelle technique (MPT) et ses conditions d’admission Le but de la MPT est de donner aux apprentis et titulaires d’un CFC une formation de niveau supérieur et une culture générale plus approfondie leur permettant d’accéder aux différentes filières des hautes écoles spécialisées (HES). Les deux voies d’accès à la MPT : • Le système intégré offre la possibilité d’obtenir la MPT conjointement avec le CFC. Ce système exige la préparation de la maturité pendant les 3 premières années, en parallèle à l’apprentissage, ce qui augmente la part de formation théorique d’une demi-journée par semaine. Selon l’école, l’enseignement théorique sera alors de 2 ou de 2,5 jours par semaine. Si, à l’issue des trois ans, l’apprenti ou l’élève échoue à l’examen de maturité, il aura la possibilité de le refaire l’année suivante, à conditions d’avoir réussi l’examen professionnel et d’avoir obtenu son CFC. Le Lycée technique de Bienne, l’Ecole d’horlogerie de Genève, l’École technique du Locle, l’École technique de la Vallée de Joux et le Zeitzentrum proposent le système intégré : Au Lycée technique de Bienne, les candidats dont les résultats en fin de scolarité obligatoire permettent l’accès au gymnase peuvent accéder au système intégré sans examen d’admission. À l’Ecole d’horlogerie de Genève, les candidats horlogers de production doivent être promus au sortir de la 11e année du Cycle d’orientation en section pré-gymnasiale. La préférence est donnée aux candidats dont les parents sont genevois ou contribuables dans le canton. À École technique du Locle, les élèves horlogers de production doivent être promus au sortir de la 11e année (Harmos) en section maturité. Pour les formations en voie intégrée de 4 ans, c’est-à-dire pour les dessinateurs-constructeurs en microtechnique, les élèves doivent remplir au terme du 1er semestre les conditions de promotion correspondantes à celles de 11e année en section moderne. À l’École technique de la Vallée de Joux, les candidats dont des résultats en fin de scolarité obligatoire permettent l’accès aux établissements secondaires supérieurs du canton de Vaud (gymnase et école diplômée) sont admis sans examen. Au Zeitzentrum, les élèves horlogers-rhabilleurs ont la possibilité de préparer la maturité professionnelle à condition d’avoir de très bons résultats scolaires. Dans toutes les écoles, les candidats sont soumis à un test théorique, un test d’aptitude et à un entretien individuel. • Le système additionnel, soit la voie 3+1 ou 4+1, prévoit, suite à l’obtention du CFC, la préparation de la MPT pendant un an à plein temps ou pendant 2 ans à temps partiel : La Division technique à Porrentruy offre ce système de MPT aux horlogers, dessinateursconstructeurs et aux micromécaniciens afin de favoriser la formation supérieure technique, tout en garantissant une formation pratique complète. A titre exceptionnel et à condition d’avoir régulièrement une moyenne de notes de 4,8 et plus, les élèves de l’École des métiers techniques sont autorisés à réduire d’une année leur formation pour obtenir leur CFC en 3 ans et préparer la MPT en 4e année à pleins temps. Au Lycée technique de Bienne le système additionnel est proposé en alternative au système intégré. Il est accessible sans examen d’admission à ceux qui ont eu des bons, voire des très bons résultats au Lycée technique et qui maîtrisent les mathématiques, l’anglais et le français. Pour les autres, il est possible de suivre des cours préparatoires à l’examen d’admission.

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Les métiers d’art Aujourd’hui en Suisse, seuls les bijoutiers, les bijoutiers-sertisseurs, les orfèvres et les graveurs ont la possibilité de suivre une formation professionnelle initiale à l’école d’arts appliqués ou en formation duale (école / entreprise) en vue d’obtenir le certificat fédéral de capacité (CFC). En ce qui concerne les autres métiers d’art comme l’émaillage, le guillochage ou le paillonnage, les écoles d’arts appliqués ne disposent pas de telles filières. Ces métiers s’apprennent en entreprise ou auprès d’un artisan qualifié. Il n’y a donc pas de diplôme officiel pour ces métiers. Les manufactures horlogères qui possèdent leur propre atelier d’émaillage, par exemple, forment elles-mêmes leurs émailleurs qui, souvent, ont suivi une première formation dans une école d’art.

En ce qui concerne les graveurs, l’École d’arts appliqués de la Chaux-de-Fonds – CIFOM - EAA est la seule qui offre un cursus de graveur en horlogerie, perpétuant une tradition plus que centenaire. Par comparaison, l’École d’arts appliqués à Zurich ou l’École Boulle à Paris proposent une formation orientée vers la gravure sur médaille, la gravure d’ornementation ou la fabrication d’outils de marquage-poinçonnage.

Émaillage © FHH

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La formation professionnelle supérieure Les diplômes qui donnent accès à la formation professionnelle supérieure 1 Les titulaires d’un certificat fédéral de capacité (CFC) qui ont passé quelques années en milieu professionnel peuvent se présenter aux examens en vue d’obtenir un Brevet fédéral dans leur domaine d’activité. Celui-ci atteste de leurs connaissances et de leurs compétences en vue d’assumer un poste à responsabilité. 2 Les filières de formation des écoles supérieures (ES) sont ouvertes aux titulaires d’un CFC ou d’un diplôme jugé équivalent. Dans le secteur horloger, elles permettent d’obtenir un diplôme de technicien reconnu au niveau fédéral. Ces formations peuvent succéder immédiatement à la formation professionnelle initiale ou être suivies après quelques années d’activité professionnelle. 3 Les hautes écoles spécialisées (HES) proposent des filières de formation Bachelor et Master qui sont ouvertes aux titulaires d’un CFC avec maturité professionnelle ainsi qu’aux titulaires d’une maturité gymnasiale complétée par une année d’activité professionnelle dans le domaine de la filière choisie. Les HES sont engagées dans la recherche appliquée et le développement. Par ailleurs, les titulaires d’un Bachelor qui sont en emploi dans l’industrie horlogère peuvent suivre les cursus débouchant sur un Master of Advanced Studies. 4 L’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) est une université technique reconnue pour l’excellence de sa recherche et de ses programmes d’études dans le domaine des sciences exactes, de l’ingénierie et de l’architecture. Les candidats titulaires d’une maturité gymnasiale suisse ainsi que les candidats titulaires d’un Bachelor délivré par une haute école spécialisée (HES) sont admis directement en première année du programme de Bachelor de leur choix. Les titulaires d’une maturité professionnelle suisse âgés d’au moins 25 ans sont invités à présenter leur candidature au cours préparatoire CMS.

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Les écoles supérieures Au niveau de la formation professionnelle supérieure en horlogerie, les écoles techniques, toutes situées en Suisse romande, offrent des formations de technicien diplômé ES en microtechnique avec plusieurs options de spécialisation. Ce sont des formations à plein temps, d’une durée de deux ans, ou des formations en emploi d’une durée de 3 à 3,5 ans. 1 L’Ecole d’horlogerie de Genève offre les options de spécialisation suivantes : – conception micromécanique – conception horlogère – laboratoire horloger

Conditions d’admission – Les certificats fédéraux de capacité (CFC) suivants donnent accès à ces formations : – polymécanicien – dessinateur-constructeur industriel – automaticien – micromécanicien – dessinateur-constructeur en microtechniques – horloger – électronicien Une moyenne scolaire de 4,8 est obligatoire dans les branches théoriques en dernière année de formation CFC. Si les conditions de scolarité ne sont pas remplies ou si les candidats sont trop nombreux par rapport aux places disponibles, ils doivent passer un test d’admission.

2 L’École Supérieure du canton de Neuchâtel, Domaine Technique CIFOM - ET du Locle offre les options de spécialisation suivantes : – restauration et complications horlogères – conception horlogère – conception mécanique – processus industriels

Conditions d’admission - L’accès à la formation de technicien diplômé ES est ouverte aux titulaires d’un CFC dans le domaine technique de la formation choisie ; ils sont admis sur dossier de candidature. Les titulaires d’un CFC obtenu dans un autre domaine technique que celui de la formation choisie sont soumis à un examen d’admission. L’École Supérieure du canton de Neuchâtel, Domaine Technique du Locle offre aux titulaires du CFC d’horloger rhabilleur une formation unique en Suisse, celle de technicien ES en microtechniques spécialisé en restauration et complications horlogères. Les étudiants apprennent les procédés de fabrication à l’ancienne pour leur permettre de restaurer et réparer des montres et horloges historiques de valeur. Des cours d’histoire de l’art et des styles complètent cette formation supérieure. Il s’agit d’une formation à plein temps de 2 ans. Un nouveau Pôle horloger Au mois de mars 2013, un Pôle horloger a été inauguré sur le site de l’École technique du Locle. Ce nouveau centre de recherche et de développement horloger a été créé par le Laboratoire de Production Microtechnique de l’EPFL, la Haute Ecole Arc (HE-Arc), l’École technique du Locle et trois entreprises horlogères. Objectif : exploiter les synergies entre le monde académique et industriel.

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3 L’École supérieure de la Vallée de Joux offre les options de spécialisation suivantes : – conception micromécanique – conception horlogère – laboratoire horloger

Conditions d’admission - Pour entrer à l’École supérieure, le candidat doit remplir une des conditions suivantes : – être titulaire d’un CFC dans le domaine professionnel correspondant à l’option choisie ; – être titulaire d’un autre CFC ou d’un autre titre du degré secondaire II. Dans ce cas, le candidat doit posséder les connaissances de base requises, testées lors d’un examen d’aptitude, et faire preuve d’une expérience professionnelle d’au minimum un an accomplie dans le métier correspondant. Le conseil de direction peut exceptionnellement admettre un candidat dont la formation initiale est jugée équivalente.

4 École Supérieure du canton de Neuchâtel, Domaine des Arts – CIFOM-EAA - La Chaux-de-Fonds offre depuis quatre ans une formation supérieure permettant d’obtenir le diplôme fédéral de designer ES en design de produit.

Conditions d’admission – Les candidats doivent être titulaires d’un CFC obtenu dans les filières de formation suivantes : bijouterie, gravure, horlogerie, micromécanique. Ils doivent passer un test d’aptitude.

Les hautes écoles spécialisées (HES) et l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) En Suisse, trois hautes écoles assurent différentes filières de formation fcgen lien avec les métiers de l’horlogerie, formations de niveau Bachelor, Master et Doctorat : – la Haute École Arc Neuchâtel – la Haute École du Paysage, de l’Ingénierie et d’Architecture de Genève (HEPIA) – l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) Commentaire des trois écoles : – De par son implantation proche du tissu industriel, la Haute Ecole Arc dispose d’un véritable atout pour établir des relations de confiance et être l’interlocuteur privilégié de l’économie – Hepia offre à ses étudiants une formation de haute qualité leur permettant, après trois années, d’exercer dans les meilleures conditions le métier qu’ils ou elles ont choisi. – L’EPFL fait partie des écoles les plus réputées en Europe et dans le monde. Il s’agit d’une université technique reconnue pour l’excellence de sa recherche et de ses programmes d’études. Si la Suisse, berceau de l’horlogerie, a acquis une renommée mondiale dans la production de montres, elle est également reconnue au niveau international pour la qualité de ses filières de formation et de ses hautes écoles. L’un ne va pas sans l’autre pourrait-on dire. C’est sur cette base solide, à la pointe de l’enseignement technique, que l’industrie horlogerie helvétique a pu écrire quelques-unes des plus belles pages de la mesure du temps. C’est grâce à cette transmission des savoirs qu’elle peut prétendre le faire encore longtemps.

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La Haute École Arc à Neuchâtel L’histoire – En octobre 2000, les cantons de Berne, Jura et Neuchâtel déclarent vouloir regrouper les hautes écoles spécialisées de leur canton respectif en une seule. La Haute École Arc Neuchâtel, Berne et Jura est ainsi créée en 2005 à Neuchâtel. La Haute École Arc Neuchâtel propose deux filières de formation dans les domaines qui intéressent l’horlogerie : – Ingénierie – Conservation-restauration

1 La Haute École Arc – Ingénierie Initialement, c’est l’Université de Neuchâtel qui enseignait, dès les années 1940, la formation d’ingénieur horloger. Quelque vingt ans plus tard, la formation donnera accès au diplôme d’ingénieur en Microtechniques. En 2009, la Haute École Arc Neuchâtel réforme ses filières d’études d’ingénieur qui sont accréditées par l’OFFT jusqu’en 2016. Elles se présentent comme suit : La formation de base La Haute École Arc Ingénierie propose deux filières de formation au niveau Bachelor pour les métiers d’ingénieur en horlogerie. La filière Industrial Design Engineering débouche sur les diplômes suivants : – Ingénieur-designer – Ingénieur en Conception de systèmes mécaniques La filière Microtechniques donne accès aux diplômes suivants : – Ingénieur horloger – Ingénieur en Génie industriel – Ingénieur en Microtechnologies et Electronique

Conditions d’admission – La Haute École Arc Ingénierie est accessible aux titulaires d’un certificat fédéral de capacité (CFC) avec maturité professionnelle technique, aux titulaires d’un certificat fédéral de capacité (CFC) avec diplôme de technicien ES ainsi qu’aux titulaires d’une maturité gymnasiale complétée par une année d’activité professionnelle dans le domaine de la filière choisie.

La formation continue La formation Master postgrade pour ingénieur donne accès à deux diplômes : – Master of Advanced Studies en Conception horlogère – Diploma of Advanced Studies en Horlogerie Master of Advanced Studies en Conception horlogère Cette formation, basée sur des programmes modulaires en emploi est proposée par la HE-Arc Ingénierie à Neuchâtel et la Hepia à Genève. Elle donne accès au Master of Advanced Studies en Conception horlogère (MAS-CH), titre reconnu par la Confédération. La formation complète dure 5 semestres et comporte, selon le module choisi au 4e semestre, deux options : – mouvements – produits terminés

Conditions d’admission – Le MAS-CH est ouvert aux titulaires d’un Bachelor of Science ou d’un diplôme jugé équivalent (HES, EPF, Université) qui ont un emploi en industrie horlogère et souhaitent approfondir leurs connaissances en conception de mouvement et d’habillage horlogers.

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Le Diploma of Advanced Studies en horlogerie – DAS-HOR Cette formation de 3 semestres donne accès au Diploma of Advanced Studies en horlogerie – DAS-HOR reconnu par la Confédération, et un certificat attestant la réussite des modules complémentaires.

Conditions d’admission Le DAS-HOR s’adresse aux titulaires d’un diplôme de technicien ES qui, toutefois, sont admis en fonction des places disponibles et ne peuvent pas accéder au module de Théorie avancée. (Source : Convention patronale de l’Industrie horlogère suisse)

2 La Haute École Arc – Conservation-restauration Créée en 2005 et rattachée à la Haute École Spécialisée de Suisse occidentale (HES-SO), la Haute École Arc de Conservation-Restauration à Neuchâtel offre aux niveaux Bachelor et Master une filière scientifique avec orientation « objets scientifiques, techniques et horlogers ». Elle débouche sur les diplômes suivants : – Bachelor of Arts en Conservation – Master of Arts en Conservation-restauration La formation de base Bachelor of Arts en Conservation Depuis 2005, le Swiss Conservation-Restoration Campus (Swiss CRC) coordonne le programme de baccalauréat (Bachelor). Les deux premières années offrent un enseignement de base en conservation et la troisième une pré-spécialisation en fonction des orientations de chaque école du Swiss CRC.

Conditions d’admission – L’admission en Bachelor of Arts HES-SO en Conservation est soumise à une sélection des candidatures effectuée par un jury, sur la base d’un dossier, d’un test d’aptitude pratique et d’un entretien. Le concours est ouvert aux titulaires d’une maturité professionnelle ou de la maturité gymnasiale suisse avec expérience sur le terrain (laboratoires de conservation-restauration publiques ou privés, musées, fouilles archéologiques).

Master of Arts en Conservation-restauration Les titulaires d’un Master of Arts en Conservation-restauration peuvent exercer leur activité au sein d’institutions publiques, parapubliques et privées : laboratoires de conservation-restauration et de recherche, services archéologiques cantonaux, universités, musées et fondations.

Conditions d’admission – L’admission en Master of Arts HES-SO en Conservation-restauration est soumise à une sélection des candidatures effectuée par un jury d’admission. Le concours est ouvert aux titulaires d’un Bachelor of Arts HES-SO en conservation ou titre jugé équivalent et aux diplômés HES en Conservation-restauration orientations CRAE / CROSTH délivrés de 2000 à 2010.

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Haute École du Paysage, d’Ingénierie et d’Architecture de Genève (HEPIA) L’HEPIA de Genève, membre de la Haute École Spécialisée de Suisse Occidentale (HES-SO), offre dans le domaine de l’Ingénierie et des Technologies industrielles une formation niveau Bachelor en microtechniques intéressant le domaine de l’horlogerie. La formation de base L’HEPIA propose trois filières de formation d’ingénieur en microtechniques au niveau Bachelor correspondant aux spécialisations suivantes : – Matériaux et horlogerie – Conception électronique – Physique appliquée Les 3 années d’études à plein temps conduisent au Bachelor of Science en Microtechniques.

Conditions d’admission – L’HEPIA est ouverte aux titulaires d’un certificat fédéral de capacité (CFC) avec maturité professionnelle technique et aux titulaires d’un diplôme de technicien ES en microtechnique.

La formation continue La formation Master postgrade en Conception horlogère est enseignée en collaboration avec la Haute École Arc Ingénierie à Neuchâtel. Cette formation, basée sur des programmes modulaires en emploi est proposée par la HE-Arc Ingénierie à Neuchâtel et la Hepia à Genève. Elle donne accès au Master of Advanced Studies en Conception horlogère (MAS-CH). La formation complète dure 5 semestres et comporte, selon le module choisi au 4e semestre, deux options : – mouvements – produits terminés

Conditions d’admission – Le MAS-CH est ouvert aux titulaires d’un Bachelor of Science ou d’un diplôme jugé équivalent (HES, EPF, Université) qui travaillent dans l’industrie horlogère et souhaitent approfondir leurs connaissances en conception de mouvement et d’habillage horlogers.

Le Diploma of Advanced Studies en horlogerie – DAS-HOR Cette formation de 3 semestres donne accès au Diploma of Advanced Studies en horlogerie – DAS-HOR reconnu par la Confédération, et un certificat attestant la réussite des modules complémentaires.

Conditions d’admission – Le DAS-HOR s’adresse aux titulaires d’un diplôme de technicien ES qui, toutefois, sont admis en fonction des places disponibles et ne peuvent pas accéder au module « Théorie avancé ». (SOURCE : CONVENTION PATRONALE DE L’INDUSTRIE HORLOGÈRE SUISSE)

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École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) L’EPFL est une école d’ingénieurs active dans la formation et la recherche fréquentée par plus de 10’000 étudiants. Parmi les 5 Facultés, celle des Sciences et Techniques de l’Ingénieur propose 2 filières de formation pouvant conduire à une activité en industrie horlogère : – Microtechnique – Science et génie des Matériaux La formation de base La filière microtechnique propose des formations Bachelor et Master donnant accès au titre d’Ingénieur en Microtechnique diplômé EPF. La filière Science et génie des Matériaux assure les cursus Bachelor et Master pour l’obtention du titre d’Ingénieur en Science des Matériaux diplômé EPF.

Conditions d’admission – L’École Polytechnique Fédérale de Lausanne est ouverte aux titulaires d’une maturité gymnasiale suisse ou d’un Bachelor HES. Les personnes au bénéfice d’une maturité professionnelle suisse âgées d’au moins 25 ans sont invitées à présenter leur candidature au cours préparatoire CMS.

EPFL, Ingénieurs en science des matériaux © Alain Herzog - École Polytechnique Fédérale de Lausanne

La formation d’horloger en Suisse : État des lieux | Mai 2015

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Remerciements Nous remercions les directeurs des écoles d’horlogerie ainsi que de l’École d’arts appliqués à La Chaux-de-Fonds et de l’École Wostep à Neuchâtel : Pierre Amstutz – Ecole d’horlogerie de Genève Daniel Dietz – Lycée technique de Bienne Fabien Graber – École technique de la Vallée de Joux, Le Sentier Paul-André Hartmann – École technique Le Locle Marc Pfister – École d’arts appliqués La Chaux-de-Fonds Maarten Pieters – Wostep Neuchâtel Jean Theurillat – Centre Jurassien d’Enseignement et de Formation, Division technique Porrentruy Daniel Wegmüller – ZeitZentrum Uhrmacherschule Grenchen Leur aide a été précieuse dans la récolte d’informations et la compréhension des différents cursus de formation. Nous aimerions aussi remercier Mesdames et Messieurs : Sévérine Favre – Convention patronale de l’industrie horlogère suisse, La Chaux-de-Fonds Samira Marquis – Manufacture Vacheron Constantin, Genève Anny Sandmeier – Union des Fabricants d’horlogerie de Genève, Vaud et Valais Jérémy Annen – IFAGE, Genève Pierre Biedermann – Manufacture Cartier, La Chaux-de-Fonds Olivier Duvanel, Gianni Fiorucci et Nicolas Jeanson – Haute École Arc Ingénierie Neuchâtel Michel Leemann – Cartier International, Genève Christian Piguet – expert David Seyffer et Markus Kauffmann – Manufacture IWC, Schaffhausen

CRÉDIT PHOTOGRAPHIQUE : - MUSÉE D’HORLOGERIE, CHÂTEAU DES MONTS, LE LOCLE - MUSÉE INTERNATIONAL D’HORLOGERIE, LA CHAUX-DE-FONDS - MANUFACTURE IWC, IWC MEDIA CENTER, SCHAFFHAUSEN - MANUFACTURE VACHERON CONSTANTIN, GENÈVE - ECOLE D’HORLOGERIE DE GENÈVE - CEJEF – DIVISION TECHNIQUE SECTION HORLOGERIE, PORRENTRUY - ANDRÉ HERZOG, ÉCOLE POLYTECHNIQUE FÉDÉRALE DE LAUSANNE



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