Lan Architecture / Gymnasium and Town Hall Esplanade (French/English edition)

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lan architecture GYMNASIUM AND TOWN HALL ESPLANADE CHELLES / FRANCE / 2010-2012

typologie / Gymnase et esplanade de l’Hôtel de Ville CLIENT / Ville de Chelles Consultants / BETEM ingénierie, Isabelle Hurpy (HQE) Concours / janvier 2008 Construction / Printemps 2010 – février 2012 (gymnase) / septembre 2012 (esplanade) Budget / 4,48 M € HT (gymnase) / 0,86 M € HT (esplanade) Parcelle / 8054 m2 (2840 m2 esplanade / 1973 m2 gymnase) typology / Gymnasium and Town Hall esplanade CLIENT / municipality of Chelles CONSULTANT / BETEM ingénierie, Isabelle Hurpy (high environmental quality) competition / january 2008 CONSTRUCTION / spring 2010 – february 2012 (gymnasium) / september 2012 (esplanAde) cost / 4.48 M € excl. VAT (GYMNASIUM) / 0.86 M € excl. VAT (esplanade) PLOT AREA / 8054 sq. m (2840 sq. m esplanade / 1973 sq. m gymnasium)

chelles / france



Une ambition obstinée An obstinate ambition Manuel Orazi

Chelles est une des plus grandes communes de la couronne orientale de Paris, qui s’étend entre les basses collines de l’Île-de-France et, en le remontant, le long du cours de la Marne. Comme c’est le cas d’autres villes de l’agglomération parisienne, Chelles a incorporé dans son tissu urbain quelques vestiges du haut Moyen-Âge, de manière moins éclatante toutefois que Saint-Denis, où se dresse, au milieu de l’une des banlieues les plus problématiques de la capitale, la cathédrale gothique dans laquelle les premiers rois de France reposent. Chelles est un lieu tranquille, dont l’atmosphère rappelle vaguement, celle dont Victor Hugo, qui venait souvent se promener entre l’abbaye mérovingienne et le château ou ce qui en restait, aimait le charme bucolique1. L’air rassurant de la ville provient très certainement de l’absence de conflits sociaux marqués et d’un niveau d’intégration élevé, en plus d’une certaine rationalité, de la structure urbaine : en sortant de la gare RER, on se trouve face au marché municipal ; en le longeant, on arrive au grand jardin public qui mène à l’Hôtel de Ville, aux écoles et aux vestiges monumentaux de l’abbaye. 6

1 « J’aime Chelles et ses cressonnières, / et le doux tic-tac des moulins / et des coeurs, autour des meunières… », V. Hugo, « Chelles », in Les chansons des rues et des bois, Bruxelles, A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie Éditeurs 1865

Chelles is one of the biggest municipalities on the eastern outskirts of Paris, in the belt which expands eastwards following the Marne upstream, surrounded by the low hills of Île-deFrance. Like many other suburbs, Chelles vaunts remains from the early Middle Ages, even if it is a matter of less conspicuous vestiges than Saint-Denis, where the Gothic cathedral where the first Kings of France are buried stands out against one of the capital’s most problem-ridden suburbs. Chelles is on the contrary a quiet place whose rural atmosphere still evokes the rural one loved by Victor Hugo, who often came here to walk among the Merovingian Abbey and the castle.1 The reassuring air one breathes here is both attributable to the lack of glaring social conflicts and the high level of integration, and to a quite rational urban structure: leaving the regional railway station, one immediately encounters the municipal market, and then a large public park, in whose vicinity one finds the town hall, the schools and the monumental rests of the Abbey. The surrounding townscape sports every kind of suburban home: single-family dwellings with or without gardens,


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Gymnase et esplanade de l’Hôtel de Ville GYMNASIUM AND TOWN HALL ESPLANADE Umberto Napolitano, Benoit Jallon

Le dessin du gymnase et du parvis du centre-ville de Chelles a été l’occasion de se servir d’un projet architectural afin de résoudre des questions urbaines restées irrésolues au cours des étapes précédentes. La parcelle se situe en effet dans une position centrale entre le parc du Souvenir Émile Fouchard, la mairie, le collège Weczerka et le centre d’art contemporain « les églises » : un contexte extrêmement hétérogène où se concentrent tous les symboles et les pouvoirs de la ville. Il fallait une insertion volumétrique stratégique et une idée qui puissent compléter l’histoire et permettre une nouvelle perception de l’ensemble. Partant de ce constat, nous avons envisagé le projet comme une opération de recomposition urbaine au sein de laquelle le gymnase et l’esplanade joueraient le rôle d’articulation. Parallèle aux façades du collège et de l’hôtel de ville, l’empreinte orthogonale du bâtiment permet de requalifier et de valoriser les espaces urbains ainsi que de connecter le parc à l’église. L’enjeu du projet architectural a résidé dans le renouvellement du vocabulaire traditionnel du gymnase, qui trop souvent 14

The design of the gymnasium and esplanade of central Chelles was an opportunity to use architecture to address urban issues that have been left aside in previous developments. The plot is located centrally between Park of Remembrance Emile Fouchard, the town hall, the Weczerka high school, and the centre for contemporary art “les églises”: a heterogeneous backdrop where the symbols of the city are concentrated. The space was in need of a strategic volumetric insertion, and an idea, contributing to the completion of the history and a new vision of the whole. Based on this observation, we considered the project as an operation of reassembly, in which the gym and esplanade play the role of articulation. The footprint of the building is parallel to the facades of the school and the town hall, this helps to redefine and enhance urban spaces, as well as to connect the park and church. The challenge lies in the renewal of the traditional vocabulary: very often with gyms, we deal with an opaque box, oblivious to its surroundings. We had to escape from the imagery related to sports facilities to use an


Par sa simplicité formelle et sa clarté structurelle, et constituant une synthèse des recherches architecturale et urbaine, le gymnase forme un prétexte pour repenser la nature de l’espace public de Chelles. Thanks to its formal simplicity and structural clarity, the Sports Centre inspires and spurs a reconsideration of the character of the public space in Chelles, as synthesis between architectonic and urban research.




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plan du rez-de-chaussée groundfloor plan 1 salle multisports (1100 m2) 2 hall d’entrée 3 bureau des éducateurs 4 infirmerie 5 vestiaire de l’arbitre 6 gardien 7 toilettes 8 vestiaires hommes 9 vestiaires femmes 10 locaux techniques 11 rangements 12 locaux de nettoyage 13 local poubelle 1 multi sports hall (1100 sq. m) 2 foyer 3 educators’ office 4 sick bay 5 referee’s changing room 6 guard 7 public toilets 8 men’s changing room 9 women’s changing room 10 technical premises 11 storage space 12 cleaning premises 13 trash premises

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« (...) Il y a quelque chose dans la nature des objets urbains qui les rend très similaires - et pas seulement métaphoriquement - à une oeuvre d’art. Ce sont des constructions matérielles, mais malgré la matière, différentes: bien qu’elles soient déterminées, elles déterminent. Cet aspect de l’ “art” dans les objets urbains et très étroitement lié à leur nature, leur originalité, et aussi à leur analyse et définition ». A. Rossi, L’architecture de la ville, inFolio, Gollion, 2001. “(...) There is something in the nature of urban artifacts that renders them very similar and not only metaphorically - to a work of art. They are material constructions, but notwithstanding the material, something different: although they are conditioned, they also condition. This aspect of “art” in urban artifacts is closely linked to their quality, their uniqueness, and thus also to their analysis and definition.” A. Rossi, The Architecture of the City, Opposition Books, MassachusetTs, 1982.

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biographie BIOGRAPHY www.lan-paris.com

LAN (Local Architecture Network) a été créé par Benoit Jallon et Umberto Napolitano en 2002, avec l’idée d’explorer l’architecture en tant que matière au croisement de plusieurs disciplines. Cette attitude, aujourd’hui devenue méthodologie, permet à LAN de parcourir de nouveaux territoires à la recherche d’une vision impliquant à la fois les questions sociales, urbaines, fonctionnelles et formelles. Les projets de LAN traduisent cet univers à l’aide d’un vocabulaire élégant, juste et contemporain. Notre langage s’inscrit dans la tradition des architectures que nous avons aimées, des architectes qui nous ont marqués, et poursuit ce sillon. Suisses, catalans, portugais, quelques français, tous ceux qui croient que la matière affirme par elle-même une vérité, forge une atmosphère et défie le temps. Nous nous sommes confrontés à cette question à plusieurs reprises, et avons appréhendé nos projets comme autant d’outils de transmission de tradition et d’histoire, ou d’occasions de donner naissance à de nouvelles narrations. Nous croyons que l’architecture est une discipline à travers laquelle nous devons interroger les valeurs sociales, économiques et culturelles du monde 58

qui nous entoure, pour essayer avec nos projets de les améliorer ou les changer. J’aime souvent citer un passage de la préface de l’Autobiographie Scientifique d’Aldo Rossi dans lequel il affirme que « la forme perdure et préside à la construction dans un monde où les fonctions se modifient constamment ». C’est une manière d’admettre la rupture avec la logique fonctionnaliste. Nous travaillons aujourd’hui dans cette direction, et nous utilisons le mot stratégie à la place de réponse ou projet. Derrière ce mot transparait l’envie d’imaginer une architecture subversive, plus forte que sa demande, plus durable que la politique qui la génère, une architecture qui, de manière invisible est prête à survivre et s’adapter aux changements, à proposer des scénarios inédits et faire face à la dérive. Nous aimons imaginer que certains de nos projets sont là pour générer du potentiel, et cette énergie, ce stock en attente est notre manière de répondre à un monde qui n’a fait autre chose que gaspiller. Umberto Napolitano

LAN (Local Architecture Network) was created by Benoit Jallon and Umberto Napolitano in 2002, with the idea of exploring architecture as an area of activity at the intersection of several disciplines. This attitude has developed into a methodology enabling LAN to explore new territories and forge a vision encompassing social, urban, functional and formal questions. LAN’s projects seek to find elegant, contemporary answers to creative and pragmatic concerns. Our language renews and continues the tradition of the architecture that we have admired and architects who have impressed us: the Swiss, the Catalans, the Portuguese, and a few Frenchmen – all those who believe that matter itself states a truth, forges an atmosphere and defies time. We faced this issue several times, and have approached our projects as a translation of tradition and history, and opportunities to give birth to new stories. We believe that architecture is a discipline with which we have to question the social, economic and cultural values of our world, and to try with our projects to improve and change them.

I’m fond of quoting a passage from the preface to Aldo Rossi’s A Scientific Autobiography, in which he affirmed that in a world in which functions are constantly changing, form transcends function. This is a way of acknowledging the break with functionalist logic, and distancing the project from its programme. We are working in this direction today, and we use the word “strategy” instead of response or project. A word that encapsulates our intent to conceive subversive architecture, stronger than its demand and more durable than the politics that generate it, an architecture that is invisibly ready to survive and adapt to change, that proposes novel scenarios and transcends its evolving use. We like to think that some of our projects are there to generate potential, and that this energy, this latent capacity is our way of responding to a world which has done nothing but generate waste. Umberto Napolitano


Š Benoit Linero



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