Nada Diane Fridi Diploma booklet

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_ «Un autre support à la continuité du rêve est l’élévation du point de vue.»

Jean Nouvel

_ Montage photo par John Hill.


Avant propos. On remercie les gens qui ont participé à notre travail d’une manière ou d’une autre. Architectes, paysagistes, designer, artistes, collègues, amis, famille, connaissances... et ceux dont le travail nous a beaucoup apporté. Stephane Maupin, Philippe Gazeau, Gilles Brusset, Laurent Godard, Laure Saunier, Young LA, F&V Saura, BiBa, Olivier Lassu, Thomas, Anne-Laure, Thomas, Olivier, MaËl, Alix, Jethro, Amélie, Simon, Guillaume, Laure, Lucette, Hugo, Béa & co, Stephanie, Zog Jr., Kevin, Jamel, Jean, Anne-Marie, Hors-humain... etc

_ Malak Mebkhout & Nada Fridi.

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Sommaire :

06 16 17 18 26 34 52 53 54 58 66 67 68 70 78 94 96 99 145 170

Introduction Ambitions du projet Pourquoi? Une ville compacte, une ville intense_ Une ville qui respire_ Imaginaire, perception : Une ville qui fait toujours rêver_ Quoi? Bâti / Éphémère / Végétal _ Privé / Communautaire / Public Post-it party Pour qui? Parisiens/Parisiennes Où? Evolution de la réglementation Réglementation actuelle Différents scénarios Comment? Conclusion générale Synthèse Mise en pratique sur 2 îlots parisiens. Projet 1 Projet 2 Bibliographie 3


[Toit [twa] n.m]

s

Toit [twa] n.m -XIIe; lat. tectum 1.Surface supérieure d’un édifice ,inclinée ou horizontale ; agencement approprié de matériaux recouvrant une construction et la protégeant contre les intempéries. La couvertures des toits se fait avec une grande diversité de matériaux comme les tuiles, les ardoises, les bardeaux, l’acier, le zinc en plaque, la tôle ondulée, les éverites, les plaques de fibrociment, l’ardoise, le chaume, les lauzes, les tavaillons, le bois, le bitume, l’herbe, le chanvre, la paille et bien d’autres matériaux de toute sorte. Un abri (habitat sommaire) se constitue bien souvent uniquement d’un toit qui à cette première fonction de protéger du soleil et des intempéries.

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Prospective Évolutions Ouverture Verdissement Hybridation d’espaces Émergence d’une nouvelle civilité Pourquoi? Où? Quoi? Pour qui? Comment? 2010.


Introduction Pourquoi?

Titre/

À la conquête des toits de paris,

Quoi?

Intitulé/

Pour qui?

Proposition (s) d’évolution de paris au regard des enjeux de développement durable et des nouvelles pratiques citadines.

Où? Comment? Projet 1

Auteurs/ Malak Mebkhout & Nada Fridi

Projet 2

5


6


Introduction Pourquoi? Quoi? Pour qui? Où? Comment? Projet 2

7

Projet 1

Prise de vue faite depuis la cité de l’Architecture et du Patrimoine, 08/05/10.


8


Introduction

Pourquoi?

Quoi?

Pour qui?

O첫?

Comment?

Projet 1

Prise de vue faite depuis le parc de Belleville, 12/03/10.

Projet 2

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_ Introduction «L’instinct de grimper en haut d’un sommet duquel on peut dominer le monde et scruter l’horizon semble être une caractéristique humaine. Même le plus petit village possède un point haut - généralement le clocher de l’église - les grandes villes en ont des centaines.»1 . En effet depuis que l’homme ‘habite’, il a un toit au dessus de lui et au fur et à mesure de l’évolution de la société, le toit a acquis des fonctions plus complexes que celle de couvrir et protéger les espaces de vie. Les conditions climatiques, la localisation et les nécessités d’utilisation ont façonnés les couvertures vernaculaires, ainsi on trouvera dans les médinas orientales des toits terrasses qui sont de véritables lieux de sociabilité ou les femmes peuvent s’affairer sans être vues et où la famille se réuni pour profiter de la fraîcheur du soir ; Au Mexique l’architecture particulière des Pueblo fait du toit le porche l’entrée de la maison. L’accès se fait par la traversée des toits avoisinant accessibles par une échelle. L’évolution de la ville est du à des opérations maîtrisées et planifiées aussi bien qu’à des interventions spontanées, organiques, menées par des individus voulant améliorer leur confort ou palier à leur manques. C’est ainsi qu’en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie, construire sur les toits, même de façon précaire, est courant. Depuis les années 60, les Cairotes permettent aux domestiques de construire des cabanes sur les toits de leur maisons. Du à la saturation du foncier et à l’affluence d’immigrés pauvres dans la capitale ce type de logement a proliféré, créant une skyline dominée par un bidonville géant, mosaïque composée de baraques de fortunes, cuisines en plein air et paraboles de télévision, de commerces et de services autogérés. 10 1 Christopher Alexander, A Pattern Language, 1977

Mexique

Caire


Introduction

Contrairement aux exemples précédents, la construction sur les toits au Japon , en Europe, en Australie et en Amérique du Nord reste exceptionnelle. On coiffe le sommet de quelques bâtiments de penthouses, de musées, de salles de conférences, de salles de sports huppés, et de restaurants panoramiques. Pourtant, dans la ville, la penthouse est se situe à l’endroit le plus désirable. Prêt du paradis, loin au dessus des bruit et des odeurs de la ville, son habitant n’a personne au dessus de lui, il est ‘le roi de la montagne’. Elevé au dessus de la masse, le citadin scrute ce qui est évidemment son domaine. Aujourd’hui symbole d’une singularité au caractère exceptionnel, cela n’a pourtant pas toujours été le cas.

Où? Comment? Projet 1

11

Projet 2

Pendant des siècles, le point haut dans un bâtiment servait à loger les servants sous les combles ou à surveiller un territoire menacé par des invasions. Au XVIeme siècle à Paris, la taxe foncière est calculée selon le nombre d’étages entiers construits; la mansarde permet d’élever un étage supplémentaire en détournant le règlement car sa hauteur sous-plafond ne fait pas d’elle un étage ‘habitable’. C’est pour cela, et parce qu’elle n’est accessible qu’après une pénible ascension que la mansarde était réservée aux bonnes et aux indigents.

Pour qui?

Caire

Quoi?

Mexique

Pourquoi?

En 1979, après avoir chassé les Khmer Rouge du pays, le gouvernement Cambodgien a enclenché une politique de ré-appropriation spontanée de la capitale Phnom Penh en déclarant les titres de propriétés foncières nuls. Cela a mené à une urbanisation chaotique dont le meilleur exemple est le Tanpa Bloc, un village de 250 maisons construit sur un seul immeuble, logeant 1250 habitants, géré par un son propre gouvernement et organisé autour de ses propres services et commerces. Un seul escalier relie cette ville haute au sol.


L’ascenseur a changé cette hiérarchie, rendant l’acheminement jusqu’ au toit aussi facile que de rester au sol. Mais c’est surtout les plaisirs apportés par les avancées de l’ère industrielle en Europe qui a démocratisé les toits et la vue sur la ville. En montant sur la Tour Eiffel, dans un ballon dirigeable, ou sur un quelconque promontoire offrant un panorama, la classe moyenne parisienne pouvait apprécier une vue qui était jusqu’alors réservée au roi et à l’artiste. C’est cette sensation de pouvoir maîtriser l’environnement visuel qui a fait basculer le dernier étage dans le monde de la spéculation. Les architectes et les urbanistes modernes du début du XXème siècle conçoivent des villes couvertes de toitures plates prés du soleil et à l’air pur. Dans des villes denses, ces domaines devaient être alloué au loisirs, à l’héliothropie. Ils devaient abriter des terrasses boisées, des cours de crèches, des terrains de sport... Les toitures des logements de LeCorbusier, d’Adolph Loos et de Siegfried Giedion en sont de bons exemples. En réaction aux ambitions hygiénistes de ces modernes prônant la Tabula Rasa, des architectes et théoriciens comme Constant ou Yona Friedman imaginent la superposition d’une mégastructure sur la ville existante, lui offrant des possibilités de développement flexible et respectueux de l’existant. Ces utopies ont nourri la théorie architecturale et introduit des notions comme l’empilement vertical des fonctions et l’importance des réseaux dans la métropole. La ville est un organisme vivant, comme la nature, elle évolue et s’adapte à un contexte changeant. Elle fait cela grâce à une planification réfléchie fruit d’une association entre ses penseurs et ses dirigeants et à une adaptation spontanée menée par ses utilisateurs et ses habitants. 12


Introduction Pourquoi?

La ville de Paris, produit de cinq siècles de stratification, doit faire l’objet de métamorphoses pour continuer son évolution. Stimulé notamment par un constat écologique inquiétant à l’échelle planétaire et par les objectifs fixés par le protocole de Kyoto, de nombreuses concertations et réflexions s’y tiennent. Le contexte écologique et social actuel rend la vie dans le centre urbain, bien desservi et riche en services, très désirable. L’étalement urbain accompagné par le règne de la voiture individuelle ainsi que la théorie de la table rase sont dépassés. Aujourd’hui nous devons composer avec l’existant, le mettre en valeur, rendre la ville compacte plus efficace, améliorer les flux et les connexions dans la ville. Cette ville durable, plus dynamique, restaurerais une mixité des fonctions et des groupes sociaux en utilisant l’espace de façon intense et intelligente.

Quoi? Pour qui?

Où? Comment? Projet 1 Projet 2

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Paris, comme plusieurs villes occidentales est dominée par le désir d’arrêter l’avancée du temps, pour que son centre historique soit fini et véhicule encore l’imaginaire que le touriste vient chercher dans la ville des lumière. Cette volonté pousse les autorités à maintenir une réglementation restrictive qui protège aussi bien les monuments que les différentes typologies caractéristiques du bâti parisiens. Ces règles cristallisent la ville, l’endorment, empêchant une mutation significative et ambitieuse de la capitale. «Le grand Pari(s) souffre de tabous et de blocages car, pour préserver son coeur resplendissant, trop de réglés, de lois, de directives et de réglementations ont pétrifié l’ensemble de la métropole par contamination(...) Acceptons à la démolition, acceptons la reconstruction, acceptons la densification et le présent, acceptons les habitants du logement»2 Ces règles restreignent les architectes et contraignent les usagers. Les connaître permet de mieux comprendre le contexte et d’envisager un mode de conception plus adaptées aux besoins actuels. Les toits offrent à la ville une possibilité de développement vertical. La combinaison entre les projets publiques implantés à des points stratégiques et les initiatives privées diverses, presque organiques, peut avoir un réel impact sur la métropole en participant à sa densification et à sa stimulation. Paris manque de terrain constructible au sol, elle dispose pourtant d’hectares libres en plein ciel, loin de la pollution et du bruit de la rue. Cette solution, bien qu’attractive, comporte un certain nombre de contraintes, parmi lesquelles le poids de la nouvelle construction sur l’existant, les nuisances causées par un chantier mené à grande proximité de bâti occupé et l’accès au nouveau programme implanté sur les toits. Malgré tout, l’exploitation des toitures est souhaitable, surtout si elle est étroitement liée à une utilisation écologique et paysagère de ceux-ci. 14 2 J.Léonard et M.Weissmann, Métropole coeur d’agglomération / Paris n’est pas encore mort _ Synthèse.


Introduction

Pourquoi?

Quoi?

Pour qui?

O첫?

Comment?

Projet 1

15

Projet 2

_ Venise, le Caire, Mumbai, Delhi


_ Ambitions du projet. L’ambition du projet est d’exploiter une piste possible d’évolution de Paris. Compléter le tissu existant issu d’un long processus de formation reste possible en revisitant ses toitures. Les constructions qui se rajoutent sur les toits ou se glissent dans les interstices urbains participent au dynamisme de la ville, à sa capacité à assimiler son passé tout en accompagnant son évolution nécessaire. Trois volontés ont guidé notre réflexion. Considérer les toits comme un nouveau sol de référence permet de densifier la ville au-dessus de parcelles déjà allouée. Cette position haute permet une mixité verticale des usages et des services, des possibilités d’expérimentation de programmes innovants et la génération de situations singulières. Mais pas question d’ ‘‘ajouter’’ sans adopter une attitude contextuelle qui consiste à valoriser l’existant, support de la construction projetée. (Du sur-mesure pour et avec le site) Pour assurer ou améliorer le confort de l’occupant avant d’en amener d’autres, un bon diagnostique des besoins et des opportunités est nécessaire. La redensification à travers les surfaces de toits inoccupés ou peu exploités peut ainsi générer une série de projets créateur d’identité et stimuler l’évolution de tout un quartier. Enfin, la toiture est le lieu privilégié du rapport entre le projet et son environnement naturel. Elle offre la possibilité de redessiner le paysage urbain en y implantant une nature qui manque tant au citadin, mais elle permet aussi de mettre en place des systèmes de récupération, de captation et de redistribution des énergies renouvelables, disponibles en quantité dans l’air et la lumière. 16


Quoi? Pour qui?

EN 2050 PRÈS DE 80% DES ÊTRES HUMAINS HABITERONS UN CONGLOMÉRAT URBAIN.1

Pourquoi?

Pourquoi?

Où? Comment?

PARIS REPRÉSENTE 400KM2 DE TOITURES À CONQUÉRIR.*

Projet 1

*Source : GLOBAL URBAN OBSERVATORY.

* Source : RICHARD ROGERS (Paris métropole).

Projet 2

17


1.

Une ville compacte. Une ville intense.

65% DES FRANÇAIS PERÇOIVENT NÉGATIVEMENT LA DENSITÉ. OBSERVATOIRE DE LA VILLE 2007.

!

don par

LA PREMIÈRE RAISON D’APPRÉCIER LA VILLE EST LA FACILITÉ D’ACCÈS AUX EMPLOIS, AUX COMMERCES, AUX ÉQUIPEMENTS. OBSERVATOIRE VÉOLIA 2008.

18

!!

Mais, arg

!

!


«En physique, le terme «densité» est une mesure se référant à la quantité de masse contenue dans un volume déterminé. Si nous transposons ce concept à l’architecture, nous pouvons dire que la «densité» est la mesure qui exprime la quantité de personnes habitant sur une superficie déterminée. Elle s’exprime généralement en logements à l’hectare.» Pourquoi? Quoi? Pour qui? Où? Comment? Projet 1

19

Projet 2

Kowloon, village enclavé le plus dense du monde, détruit en 1994, Chine.



Kowloon en coupe


HABITER LA NATURE PERMET DE RENDRE LA VILLE DENSE ATTRACTIVE.

=

et

Actuellement, pour cinquante parisiens on compte quatre arbres et deux pigeons pour treize voitures. (Le moniteur 20/05/05)

22

=


Pourquoi?

_ RICHARD ROGERS : LES 400 KM² DE TOITS PARISIENS, AMÉNAGÉS, PERMETTRAIENT D’INTÉGRER LA NATURE DANS LA VILLE ET D’ÊTRE DES COLLECTEURS DE PLUIE, DE VENT ET DE SOLEIL, FAVORISANT LA BIODIVERSITÉ.

Quoi?

_

Illustration de Richard Rogers pour le grand Pari(s).

Pour qui? Où? Comment? Projet 1

23

Projet 2

23


The Wolkenbugel by El Lissitzky in Nikitsky Square, Moscow, 1924

24

One Square Meter House’s prototype, Didier fiuza Faustino, 2003.


Pourquoi?

Or,

Quoi?

POUR PRÉSERVER LA DIVERSITÉ ENTRE LA VILLE ET LE PAYSAGE, IL EST IMPÉRATIF DE RÉDUIRE L’IMPACT AU SOL DES BÂTIMENTS.

Pour qui? Où? Comment? Projet 1

Périphérique Workshop, Freaks Towers, 2006.

Projet 2

25


2.

Une ville qui respire.

91% DES FRANÇAIS SE DISENT PRÉOCCUPÉS PAR LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT. (IFOP 2006)

IFOP : Institut français d’opinion publique.

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Pourquoi?

LA VILLE DE PARIS PRÉVOIT UN PROGRAMME DE VÉGÉTALISATION DES TOITURES AFIN DE PRODUIRE UNE BASE TECHNIQUE POUR LE PROJET CONCERNANT L’ÉNERGIE.

Quoi? Pour qui? Où?

«53% des toitures terrasses et des cours pourraient être valorisées (on compte 469 134m2 de toits terrasses dans le XVe arrondissement.»

Projet 1

ON SORT LE TAPIS VERT.

Comment?

Le conseil de Paris a voté ses voeux concernant l’étude de faisabilité de végétalisation pour toute opération de construction ou de réhabilitation. (depuis le 10.03.2005)

Projet 2

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_ Toitures intelligentes À l’heure du réchauffement planétaire et de la nécessité de repenser totalement la ville et son organisation spatiale et énergétique, il est nécessaire d’intégrer les grandes surfaces libres que sont les toits dans la réflexion sur un futur urbain responsable. Les années qui viennent annoncent de nouvelles relations entre le végétal et le bâti, plus spécifiquement avec le toit de celui-ci. La ville de Paris représente 2% du territoire Français et 10% des émissions de gaz à effets de serre. L’enjeu du XXIème siècle consiste à réduire cette empreinte. Le simple fait d’utiliser les toitures comme support pour densifier le bâti, intensifier les réseaux de transport, de services et pour créer une mixité verticale participe à réduire l’impact environnemental de la ville en minimisant ses émissions de gaz à effet de serre. La couverture peut aussi intégrer des dispositifs qui visent à assainir la métropole. Y planter de la végétation a de nombreux avantages : D’un point de vue esthétique et onirique cela modifierait la forme même de la ville et coifferait cette masse minérale d’un chapeau vert. D’un point de vue environnemental les toits peuvent servir à assainir et humidifier l’air, à réguler la température, à capter de l’énergie du soleil et du vent et à tirer profit des 28 précipitations.

Pavillon de la Hollande, exposition universelle de Hanovre, MVRDV


RDV Pourquoi? Quoi? Pour qui?

Bedzed

La ville de Paris lance en ce moment une campagne de végétalisation des toits dans le but de dépolluer le centre ville. Les plantes filtrantes ‘nettoient’ l’air en absorbant le dioxyde de carbone et en l’humidifiant. Si la surface plantée est suffisante on peut même prévoir une baisse sensible de la température de la ville, victime du phénomène d’îlot de chaleur. A l’échelle du bâtiments le toit végétale sert d’isolant thermique surtout quand il est associé à un système de ventilation naturelle.

Où? Comment? Projet 1

29

Projet 2

Le toit traditionnel est conçu de façon a évacuer les eaux de pluie rapidement jusqu’au sol. Un système de récupération ou de filtrage de ces eaux est pourtant plus écologiquement judicieux. L’installation de plantes filtrantes en couverture, même de quelques centimètres, permet de réguler la température du bâtiment en dessous, de récupérer les précipitations, de les filtrer et de les utiliser pour alimenter les chasses d’eau et les réseaux d’arrosage, et d’humidifier l’air pollué de la ville. De tels systèmes peuvent même réduire la quantité d’eau non-potable que la municipalité doit traiter et réguler les inondations dans les cas de pluies fortes.


Paris versus New York

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L’immeuble du XXIème siècle est auto-suffisant, il produit, stocke et redistribue sa propre énergie renouvelable. Il s’équipe de systèmes ingénieux et sophistiqué tels que des panneaux photovoltaïques, des éoliennes et des façades thermo-régulatrices. Le lieu le plus propice à l’installation de ces dispositifs est évidemment le toit, proche des éléments naturels producteurs d’énergie. On ne compte plus le nombre de bâtiments couverts de panneaux solaires, que ceux-ci aient été intégrés au moment de la conception ou rajoutés par la suite. Certaines personnes réussissent même à revendre le surplus d’électricité que leur installations solaires produisent au fournisseur national. L’énergie du soleil peut être utilisée plus simplement pour réchauffer l’eau de l’immeuble. Les éoliennes, plus rare à Paris, doivent être installer à des endroits stratégiques, hauts et dégagés, ou le vent est assez important pour avoir un rendement intéressant.


Pourquoi? Quoi? Pour qui?

New York City : Urban Farm, Plantes filtrantes, Jardin.

Comment? Projet 1

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Projet 2

À New York des toits partagés se recouvre de ‘fermes urbaines’ dont les produits sont consommés par des locavores soucieux de l’environnement. À Chicago le toit de l’hôtel de Ville à été transformé en un jardin luxuriant, jungle urbaine contrastant avec les gratte-ciel alentours.

Où?

La végétalisation de la toiture est de deux natures. Extensive, elle est faite d’un substrat inférieur à 8cm et d’un poids maximum de 100kg par m2 et supporte des plantes filtrantes à racines réduites. Au contraire, la végétalisation intensive, avec son minimum de 30cm de terre, peut supporter jusqu’a 600kg par m2, et permet donc l’enracinement d’arbres et la productions de ressources en pleine terre.


_ Progrès

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+5ans

Pourquoi? Quoi? Pour qui? Où? Projet 1

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Projet 2

«Il récupère l’eau de pluie et permet de rafraîchir les espaces intérieurs. Il a également une fonction esthétique,. Piano voulait que les plantes soient belles avant tout, ce qui pour moi était une aberration car mes critères de sélection sont tout autres. A mon sens, la fonction essentielle de ce toit est de reconstituer une flore locale qui fournisse un habitat à des espèces d’insectes pollinisateurs et des oiseaux migrateurs tout au long de l’année. Certaines plantes, par exemple, sont les seules a produire le nectar dont se nourrissent quelques papillons rares. Piano voulait un toit végétal, je lui ai fait un toit vivant.»

Comment?

Académie des Sciences de Californie, Paul Kephart pour Renzo Piano.


3.

Une ville qui fait toujours rĂŞver.

Artiste LIWEI.

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Pourquoi?

«Paris est une Bastille qui nous emprisonne et nous parle de liberté» R.Simounet

Quoi? Pour qui?

Lors de nos excursions sur les toits nous avons été frappé par l’immensité du paysage étendu de Paris difficilement perceptible depuis la rue. La ville planifiée, rationalisée, organisée au sol laisse peu de place à l’improvisation. L’individu doit pour se rendre compte, adopter une attitude volontaire et payer pour la majorité des ascensions possibles. Perçue le plus souvent comme la capitale du classicisme architectural, Paris ‘ville musée’ et ses 2000 ans d’histoire, reflet du passé toujours présent, représentent un poids rendant presque impossible la projection d’éléments contemporains nécessaires car marqueurs de notre temps. Ce décor fait de rues, de places confine les fonctions domestiques dans les cours intérieures et les coeurs d’îlots. Les quelques ponts qui enjambent la seine et les collines de Montmartre, Belleville ou Menilmontant sont autant de moyens d’obtenir une représentation urbaine étendue. Mais pour le reste il faudra se cantonner à payer un billet d’ascenseur ou un tour en taxi afin de profiter d’une vision détachée, voir cinématographique de la ville.

Où? Comment? Projet 1 Projet 2

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_ Perception de la ville. PARIS EST UNE SUCCESSION SACCADÉE DE LIEUX HÉTÉROCLITES. et

PARIS EST UN TOUT IDENTIFIABLE. [taxi, kiosques, cabines téléphoniques, façades, plaques d’égouts, transports...]

Tout ces éléments sont perceptibles dans la rue.

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COMMENT AVOIR UNE IMAGE GLOBALE DE LA VILLE?

Pourquoi?

La voiture offre une vision créatrice d’images.

Quoi? Pour qui?

La hauteur permet une vision panoramique. S’ÉLEVER EST UN RÉFLEXE TOURISTIQUE,

Lorsque l’on voyage il est courant de monter au point le plus haut d’une ville pour tenter d’évaluer la spatialité qui nous entoure (la tour Eiffel, the Empire State Building, die Fernsehtrum.

Où? Comment? Projet 1

Mais s’élever coûte cher.

= 37

Projet 2

CASH


_ Perception depuis la rue. «LA RUE est l’élément de base de l’organisation urbaine, elle cumule une fonction [elle permet de circuler] et une représentation [elle délimite l’espace public et l’espace privé.]»1 La rue est notre environnement immédiat. Mais elle offre une vision réduite et échantillonnée de la ville. Nous avons choisis pour illustrer notre propos un exemple qui porte sur la lecture d’une façade. Pour ce faire le choix d’un bâtiment emblématique s’imposait, un bâtiment dont nous avons visité le toit de surcroît.

À gauche une photo de l’Hôtel Martel, 10 rue Mallet-Stevens prise en 1927, au milieu voici ce que l’on perçoit depuis la rue et à droite la façade qui se donne à lire depuis le toit voisin. Cela montre deux choses : d’une part que la photo d’architecture offre une vision rarement accessible, monumentalisée et peu réaliste. D’autre part on constate qu’en prenant de la hauteur la perception change et l’histoire des façades devient lisible tout comme la mise en scène de l’architecte.

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1 Daniel Chadych et Dominique Le Orgne, Atlas de Paris, Evolution d’un paysage urbain, Edition Parigramme, 1999.


Pourquoi?

Quoi?

Pour qui?

O첫?

Comment?

Projet 1

Projet 2

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Un individu prend conscience du monde qui l’entoure par la perception qu’il en a. Mais le promeneur est marqué par une telle quantité d’informations qu’il se retrouve souvent écrasé, perdu. Il se fixe alors ses propres points de repères : une station de métro, un commerce, un bâtiment significatif... Mais celui qui marque l’esprit même à plus grande échelle, reste surtout celui de la «skyline», la ligne qui sépare le bâtit du ciel, la ligne qui dessine les toits. Cette distinction produit un effet unificateur à l’échelle urbaine, elle rassure, elle intrigue. Raymond Levy, dans «La laideur se vend mal» nous fait part de ses premières impressions lorsqu’il découvre New York en 1919: « C’était terriblement violent, gigantesque, fiévreux et survolté. Vu de près, c’ était dépourvu d’harmonie et hors de proportion. A une certaine distance cependant, l’ensemble paraissait moins chaotique; de loin il donnait même une impression d’harmonie et commençait à prendre un sens. (...) Le profil que New York découpe sur le ciel n’était pas seulement magnifique, il était parfait.» L’espace sur les toits délimite un vide entre des séquences d’objets architecturaux même si celui-ci n’a pas été conçu pour être un espace public, dans la mesure où il n’y pas d’accès direct aux voies de circulations. Telle une tour d’observation, on voit ce qui se passe dans la ville tout en restant en dehors de la structure du réseau urbain. 40


_ Perception depuis les toits.

Pourquoi?

Permettre au citadin de percer le vélum parisien serait un moyen de lui faire prendre conscience des lieux, d’une ville qui deviendrait alors identifiable à l’échelle territoriale (un grand Paris) par sa forme et non plus seulement par des signes.

Quoi? Pour qui?

«Tout se passe comme si, en dehors même de l’attrait qu’il peut y avoir à reconnaître l’immensité de la ville à travers le seul contour que nous puissions encore lui trouver, la découpe des toits, des clochers, des tours et des dômes, fonctionnait aussi comme une véritable signature de la ville».1

Où? Comment? Projet 1

41

1 F.Beguin

Projet 2

Sur les toits le vacarme de la rue s’éloigne, la géographie, le climat, la topographie nous redeviennent sensibles. La découpe de l’horizon forme la signature de la ville, elle se lit comme une ligne de partition musicale.


_ Entre utopie et réalité. La ville se perçoit également depuis la rue comme un intérieur dont la porte de sortie se trouve sur les toits. Étant en bas, l’individu rêve de s’élever, du «la haut». En habitant les toits, il pourra rêver du sol, rêver sa routine.

Monument Historique de la République américaine de Erastus Salisbury Field, 1876

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En cela Paris a su inspirer les pensées urbaines visionnaires du XXe siècle, et devenir un exemple d’urbanisme de réputation mondiale. Aujourd’hui la grandeur et la hauteur sont devenus des mots tabous, pourtant au regard du Monument Historique de la République américaine de Erastus Salisbury Field ou des projets de El Lissitzky, la ville future espérée par les artistes et architectes du début du siècle est faite de sommets, de passerelles en hauteur offrant toute la vitalité nécessaire à une métropole. Les expérimentations passées ont généré différentes situations qui permettent de comprendre la racine des doutes que suscite aujourd’hui toutes nouvelles propositions d’aménagement urbain. A partir des années 50, en réaction aux ambitions hygiénistes des modernes prônant la Tabula Rasa, des architectes comme Constant ou Yona Friedman superposent des mégastructures sur la ville existante sans la modifier. La guerre a fait suffisamment de ravages, alors la Nouvelle-Babylone ou La ville spatiale proposent parallèlement de nouvelles cohérences urbaines, de nouvelles situations tout en prenant en compte la ville du dessous.


Pourquoi? Quoi? Pour qui? Où? Comment? Projet 1

Illustration de Yona Friedman, «La ville intense».

Projet 2

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La ville est entrain d’échapper aux architectes, dans le souffle d’un dernier espoir de contrôler le monde, certains projets vont se démarquer par leur impact visuel, on assiste alors à l’apparition d’un urbanisme tridimensionnel. «La mégastructure est un retour au comportement science-fictionnel du mouvement Moderne, idéal et magique, décollé du réel quand il croit y adhérer (...) C’est l’obsession d’une pensée globale en terme de système, de complexité, de hiérarchie; enfin un projet qui se superpose à l’existant.»1 En 1956, l’artiste néerlandais Constant entreprend la conceptualisation d’un nouveau type d’environnement urbain. Nouvelle-Babylone est sa version de la ville planétaire du futur, un lieu habité par des nomades. Sans limites matérielles, ils seraient libres de créer, d’assumer leur vie contemporaine. La ville ferait écho à cette mobilité, sa structure mouvante s’adaptant à ses habitants. Cet état de changement perpétuel se manifeste d’ailleurs dans les interprétations délibérément inconstantes du projet. La Nouvelle-Babylone est une ville en constante fluctuation, elle existe partout et nulle part à la fois, ne se trouve ni dans le passé ni dans l’avenir. En1959, l’architecte Yona Friedman dessine Paris Spatial. Le projet consiste en une mégastructure qui fait preuve d’une réelle prégnance sur le territoire. On y retrouve encore une fois cette donnée nouvelle, la mobilité intérieure. Il y a donc une 44

1 Dominique Rouillard, Superarchitecture, le futur de l’architecture 1950-1970, édition de la villette


Pourquoi?

double temporalité, les cellules d’habitation sont transformables, jetables, mobiles, seule la structure est stable. On la nomme d’ailleurs ‘‘structure à l’enjambée’’, elle passe par dessus la ville et se libère des contraintes du zoning : c’est un urbanisme en couche, en nappe, il englobe tout, enjambe tout.

Quoi?

On est bel et bien sorti du fonctionnalisme anthropologique et timide du Team Ten. L’architecture quitte le réel, monte dans les nuages et installe l’idée d’un ‘‘intérieur aménagé’’. Une fois transformé, l’urbain joue de pleins et de vides en proportions définies. La vie du dessous n’est plus fréquentable, elle finira par monter. Dans un même geste on obtient alors un élément trois-en-un qui associe l’architecture, l’infrastructure et la ville.

Pour qui? Comment? Projet 1

Paris Spatial, Yona Friedman, 1959.

45

Projet 2

«Les Européens ont une tendance non créative à accepter tous les phénomènes, simplement comme des choses qui se produisent, comme des formes progressives, alors que donner une forme visuelle et physique à la vitalité qui caractérise la société contemporaine est, de mon point de vue, la fonction de l’architecte et de l’urbaniste.»

Où?

Les mégastructures des métabolistes japonais, quant à elles, ont pour fonction de maintenir l’ordre tout en permettant une croissance illimitée de la ville et une permanente métamorphose du territoire. Ils opposent à l’uniformité de la structure horizontale, des ‘‘villes-tours’’ flottantes reliées entres elles par des réseaux de circulations horizontales.


« Notre réelle tâche est de rechercher une stabilité qui contienne la mobilité, et un ordre qui contienne le changement.» 2

Tower city Kiyonori Kikutake, 1968

Arata Isosaki va entre 1960 et 1962 développer l’idée de ‘‘JointCore system’’, un système de noyaux joints dans un projet qu’il appelle ‘Clusters in the air’. Ce projet est intéressant car il propose une alternative au ‘‘bâtiment-nappe’’. Ici différents éléments agglomérés autour d’un tronc principal, s’imposent à la ville existante en utilisant une surface d’appui au sol réduite .Quand à l’échelle disproportionnée du projet, elle avait pour objectif d’être le symbole du japon moderne à contempler avec fierté. L’image d’éléments qui prolifèrent et surgissent du sol tels des arbres de béton, va générer des critiques assez violente comme celle de P. Smithson qui dénonce «l’inhumanité des villes-mammouths, centralisées, absolutistes et autoritaires.»

L’image du projet elle-même déshumanise l’architecture, elle se réfère plus à une vision futuriste qu’a une solution d’aménagement urbain dans laquelle on se projette avec enthousiasme.

Arata Isosaki, Cluster in the Air

46

2

K.Tange


Quoi? Pour qui? Où? Comment? Projet 1

47

Projet 2

Au même moment (60-70’s) à Londres les anglais d’Archigram poursuivent les recherches et se proposent d’intensifier la ville sans supprimer les couches historiques. Portés par l’Amérique de la consommation, d’Elvis, de la musique, de la voiture et évidemment de la N.A.S.A, ils introduisent le roman de la bande dessinée dans l’architecture. Ils sont extrêmement inventif d’un point de vue iconographique et vont se servir de cela pour médiatiser leurs théories. L’univers électronique et informatique ainsi que la conquête spatiale se répercute dans leurs projets. Les notions qui vont être en retour une source d’inspiration sont celles de la mobilité, de l’éphémère, d’une société de consommation ‘‘hyper-technologique’’ fruit d’une culture populaire banalisée. Ce sont surtout les gens et leurs inter-relations qui font la ville, cette dernière, itinérante, ne fait que suivre le flux d’informations et d’événements que les gens produisent. Elle est aussi entièrement parcourue par la mobilité et les services qu’elle créé et qu’elle engendre. C’est ainsi que certains conçoivent la ville comme un terrain de jeu

Pourquoi?

Dès 1960 sont apparus les premiers signes d’une crise de la mégastructure. Le premier choc pétrolier de 1973 et ses conséquences économiques entraînent un revirement de l’état qui adopte une attitude prudente en matière de développement urbain. On observe à Paris un retour à la ville traditionnelle, à la rue, à l’habitat intermédiaire et individuel. Ce qui nous semble important à partir des années 1970, c’est qu’on n’essaye non plus de réorganiser la ville ou de la penser selon un nouveau principe, mais qu’on commence à la considérer comme un système, un organisme vivant riche de par sa sédimentation progressive.


participatif où l’individu s’élève au dessus des réseaux territoires pour investir les réseaux virtuels. Le processus de perpétuelles transformations d’une ville est un processus normal d’évolution. Figer le centre veut dire figer le dynamisme d’un espace sans cesse exposé à un contexte changeant et donc l’empêcher d’évoluer et de répondre à de nouveaux besoins. Les utopies ont apportés des éléments essentiels à la théorie architecturale, notamment l’idée de la verticalité et la notion de réseaux. En effet l’empilement vertical des fonctions se substituent à l’horizontalité de la ville classique afin de la re-dynamiser, et chaque éléments est relié à un autre par des réseaux plus ou moins rapides qui augmentent son efficacité. Depuis d’autres formes de réseaux ont émergé.

48

Aujourd’hui, on a moins besoin de se rendre en centre ville grâce aux réseaux virtuels. Parler à quelqu’un peu se faire par le biais d’internet ou de la téléphonie. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce mode d’échanges virtuel ne se substituent pas à la réalité, il y a en fait une complémentarité entre les réseaux sociaux virtuels et les réseaux sociaux réels. La vue sur les toits est un horizon d’une étendue infinie qui produit un effet de résonances avec l’espace du numérique, une ouverture que l’on pourrait structurer face à l’espace fini du niveau de la rue. Ainsi, les différentes couches urbaines pourraient par croisement créer des événements inattendus, des situations hybrides, de la singularité. Cette culture de la ville serait alors en adéquation avec les nouveaux modes de vie.


_ UTOPIES CONTEMPORAINES, extensions verticales à l’ordre du jour près de la Gare de Lyon. Pourquoi? Quoi? Pour qui? Où? Comment? Projet 1

Surélévations par Jean-Christophe Quinton.

Projet de l’équipe Jean Nouvel pour le Grand Pari(s). Projet 2

49


_ INSPI

ET SI C’ÉTAIT LA DYSTOPIE, BEAUCOUP PLUS QUE L’UTOPIE, QUI PERMETTAIT DE MIEUX IMAGINER LES VILLES DE DEMAIN ? 50

La dystopie s’oppose à l’utopie : au lieu de présenter un monde parfait, la dystopie propose le pire qui soit. Antony Lau, Floatting city, mai 2010.


_ INSPIRATION

5 Pourquoi? Quoi?

3 4

Pour qui?

2

Où? Projet 1

1 «Dystopia Favela» , Daniel Docu. 2 «Productive Dystopia» , 3 Série Megalopi, Giacomo Costa Tomorrow’s Thoughts Today, 2009. 4 «fORaLLtHEcOWS», CTRLZ Architectures. 5 Vertical Prison utopia. 6 0377-2 Vertical farm, concours d’idées Evolo.

Comment?

6

1 Projet 2

51


Duplex des postiers 75020

Quoi?

Parkings 75020

PRIVÉ

Restaurant Kong au dessus de la Samaritaine 75001 Piscine de l’hôtel Murano 75003

COMMUNAUTAIRE

Cour du collège Thomas Mann 75013

PUBLIQUE

Jardin de l’Atlantique 75014 VÉGÉTAL

BÂTI

ÉPHÉMÈRE

Trinquet 20’s 75015

52

Jardin potager collectif 75020

Terrain de tennis 75006

Capsule hôtel Everland sur le Palais de Tokyo 75016


_ STRATIFICATIONS

RÉSEAUX VIRTUELS Quoi? Pour qui?

NOUVELLE STRATE EN TOITURE

Où? Comment?

RÉSEAU GÉOGRAPHIE {RUE}

Projet 1

RÉSEAU TRANSPORT SOUS-TERRAIN

Projet 2

53


_ POST-IT PARTY

54

Les 7 et 8 avril, nous avons invitĂŠ notre entourage proche ou lointain Ă im aginer la v


ointain à im aginer la ville des toits parisiens, de projeter leurs désirs sur ce territoire vierge support d’une nouvelle liberté.

55


56


57


Pour qui?

_ À LA RENCONTRE DES PARISIENS/PARISIENNES. Partout dans le monde, à New York, Venise, Melbourne, Mexico, à Tokyo et au Caire le bâti ancien et moderne cède à ses occupants les quelques mètres carrés de couverture qui le séparent du ciel pour y construire, y planter, pour s’évader ou pour se rassembler. À Paris, les toits appartiennent à quelques privilégiés et à ceux qui faute de moyens habitent les soupentes étriquées des immeubles haussmaniens. Munies d’un appareil photo, d’une caméra et d’un dictaphone, nous sommes allées à la rencontre de ces parisiens qui habitent les toits, pour savoir ce qu’ils y font, ce qui leur manque ou ce qu’il y rêvent. En voici un extrait.

Nom / Prénom / Age / Profession / Adresse / «Depuis combien de temps habitez vous ici?» «Qu’est-ce qui a motivé votre choix d’habiter en hauteur? (Coût, poétique, charme, surface, quartier...) «Avez vous usage de votre toit? Terrasse? Bordure de fenêtre? Prolongement extérieur?...» «Quelle est votre perception de la ville? du quartier? de votre voisinage?» «À quelle scène marquante avez vous assisté d’ici?» «Où a lieu la fête des voisins s’il y en a une?» «Quelles sont vos astuces pour rentabiliser votre espace de vie?» «Qu’aimeriez-vous voir apparaître dans le quartier comme service, espace partagé, activités communautaires, espace libre...»

58

«Et vous concernant, qu’aimeriez vous avoir en plus comme espace privatif sur le toit?»


«La population de ce quartier est très particulière, je ne pense pas qu’un équipement convivial sur les toits puissent les intéresser.» 59

Projet 2

pace pri-

Projet 1

e, espace

«J’ai un usage récréatif du toit. Il n’y a pas longtemps j’ai fait une fête ici; on a mis des matelas et des couvertures par terre... on a atteint un paradis artificiel le temps d’une soirée.»

Comment?

sinage?»

Où?

Prolonge-

Pour qui?

poétique,

Nom / FREDET Prénom / Thomas Age / 26 ans Profession / étudiant en urbanisme Adresse / 4 rue Mallet Stevens _ Hôtel particulier de 3 étages datant de 1924 avec sur élévation datant de la fin 40’s. Famille de 3 personnes 4ème étage Ascenseur Toiture zinc faible pente.


Nom / JACQUES Prénom / Olivier Age / 24 ans Profession / Architecte Adresse / 74 rue du faubourg Saint Denis _ Immeuble Haussmannien Chambre de bonne arrangée, toilettes sur le palier. Personne seule 7ème étage et 1/2 Pas d’ascenseur Toiture Zinc 435 euros /mois

«Je vis dans 13m2 mais il y a une terrasse de la taille de mon appart sur le palier, j’y vais pour dîner, j’y reçois, et vu qu’elle mène au toit je vais aussi sur celui-ci, pour faire la sieste, pour méditer; le simple fait de voir loin change ma façon de penser.» 60

«Paris vu de la-haut est un désert gris, vallonné et inhabité, sauf pour les quelques personnes qu’on voit sur leur toit.» «Sur mon toit j’aimerais avoir un plancher simplement. Je voudrais pouvoir y mettre une table et des chaises ou une tente. Pour mon usage personnel je mettrais une baignoire sans murs ni garde-corps là-haut, c’est la seule chose qui manque vraiment dans ma chambre de bonne.»


Nom / TURNER Prénom / Jethro Age / 22 ans Profession / Étudiant étranger en littérature et histoire de l’art. Adresse / 55 rue Ramet. _ Immeuble Haussmannien réhabilité Collocation de trois étudiants anglo-saxons 2ème étage Pas d’ascenseur Toiture Zinc

Pour qui? Où?

«Ma chambre est dans les combles. Elle fait 20m2 mais il n’y a que 3m2 sur lesquels je peux me tenir debout, donc mon toit, c’est ma terrasse.»

Projet 1

61

Projet 2

«Si mon toit était partagé j’y verrais bien un terrain de foot.»

Comment?

«Maintenant qu’il fait beau je vais organiser des barbecues, des apéros avec mes amis et surtout planter un potager. La pente du toit est douce donc ça ne me dérange pas que ça reste comme ça, il faudrait juste rajouter un un garde-corps au bout pour la sécurité.»


Nom / ESNOUX Prénom / Maël Age / 27 ans Profession / étudiant Adresse / 20 rue Dussoub 75002 _ Immeuble XVIIe sciècle Personne seule 5ème étage Pas d’ascenseur Toiture Zinc

«On a fait des travaux dans cet appartement. On a réunis le 5eme etage et les combles, du coup on a une chambre en plus en mezzanine et des velux qui font entrer de la lumière dans tout le volume.» «Je monte tout le temps sur le toit par le vasistas qui se trouve sur la mezzanine, j’y passe même la nuit parfois, de mars a octobre, plus géneralement quand il ne pleut pas.» 62

«A force de passer du temps là-haut, je pense souvent à ce que je pourrais rajouter sur mon toit, une piscine ou un jardin, oui voilà, un jardin luxuriant.»


Nom / DEVOUCOUX Prénom / Alix Age / 27 ans Profession / Architecte Adresse / 30 rue Bobillot 75013 _ Immeuble Haussmannien Réunion de deux chambres de bonnes Couple 6ème étage Ascenseur Toiture Zinc

13e

Pour qui? Où?

«Je voudrais une terrasse ou un balcon, même 30cm, pour pouvoir au moins mettre les pieds dehors.»

Projet 1

63

Projet 2

«Les seuls personnes que j’ai vu sur les toits sont des ramoneurs. Je ne monte pas sur mon toit mais je prends souvent l’apéro chez des amis qui ont des toits en zinc pratiquement plats.»

Comment?

«On supporte beaucoup moins 35m2 au rez-dechaussée ou au 1er étage qu’au 6e etage.On voit loin on a énormement de lumiere, ça agrandi vraiment l’espace.»


Nom / LUCAS Prénom / Thomas Age / 27 ans Profession / au chomage Adresse / 14 rue du Verrier 75006 _ Immeuble Haussamannien Réunion de 3 chambres de bonnes Personne seule 6ème étage Ascenseur qui ne dessert pas le dernier niveau Toiture Zinc

6e

«J’habite dans le 6e arrondissement, un quartier trés bourgeois, et ici, sous les toits, c’est l’étage des jeunes, on peut profiter d’une vue incroyable sans avoir les moyens de se payer un grand appartement avec jardin d’hiver.» «A Paris le toit c’est la liberté, c’est comme le jardin en province.» «Je monte sur mon toit pour faire des fêtes, des barbecues, mais c’est apparemment illégal, j’ai un ami dont les voisins on appelé la police quand ils l’ont vu sur le toit.»

64

«Ce que j’aimerais c’est qu il y a ait un potager, une cuisine partagée, une pelouse et une chambre en plus sur mon toit.»


Nom / MADELLINI Prénom / Anne Laure Age / 28 ans Profession / Délégué commercial Kenzo Parfum Adresse / 23 rue Lacondamine 75017 _ Immeuble Haussmannien Réunion de deux chambres de bonnes Seule 5ème étage Ascenseur Toiture Zinc

17e

Pour qui? Où?

«Les avantages de mon appartement sont que le loyer est moins cher que dans le reste du batiment vu que tout le monde ne veux pas monter sept étages et surtout que je n’ai pas de voisins au dessus de moi.»

Comment? Projet 1

«Je suis dans les nuages, j’ai l’impression d’être dans un quartier trés calme, les bruits de la rue ne me parviennent pas. Et quand je descends je peux profiter de l’animation de la rue.»

Projet 2

65


Où?

LES CONSTRUCTIONS QUI SE RAJOUTENT SUR LES TOITS OU SE GLISSENT DANS LES INTERSTICES URBAINS REFLÈTENT AINSI LE DYNAMISME D’UNE VILLE, SA CAPACITÉ À ASSIMILER SON PASSÉ TOUT EN PARTICIPANT À SON ÉVOLUTION NÉCESSAIRE. 66

Les ch Les éc

Evolu


1.

Évolution de la réglementation parisienne.

Les changements de la réglementation à Paris de 1784 à 1974 Anne-Marie Chatelet, La naissance de l'Architecture scolaireLes écoles Elémentaires Parisiennes de 1870 à 1914, Edition: Honoré Champion, 1999 Où? Comment? Projet 1

67

Projet 2

Evolution des réglements d'urbanisme de 1667 à 1967- Fonds du Pavillion de l'Arsenal


2. La réglementation actuelle, _ LES NOTIONS PRINCIPALES DU PLU PARISIEN EN VIGUEUR dans la zone UG (urbaine générale). R H = P+3

H = P+2 H = P+4

3m H = P+4

68

3m 3m

2/1 4,5m

2/1

1 1/

voie inférieure à 8m

6m

1/

1

=

P

P

voie supérieure à 8m et inférieure à 12m

_ GABARIT-ENVELOPPE EN BORDURE DE VOIES DE DIFFÉRENTES LARGEURS.

P

zone UGSU (grands services urbains)

P

voie supérieure à 20m

Le 2m pi

Le 6m pi

_ P


limite séparative 3,5 m pièce secondaire

4m

H = P+ 4 pièce principale

pièce principale pièce secondaire

Batiment projeté

Où?

P= 2m

4m

pièce secondaire

H=P+3

pièce principale

3m

H = P+3

6m P= 6m

«Le plan local d’urbanisme doit évoluer afin d’être en constante adéquation avec le cadre légal, les documents de planification d’un niveau supérieur ou simplement avec les ambitions et les perspectives d’aménagement de la collectivité.»

Le prospect (P) doit faire au moins 2m pour ouvrir une vue d'une piéce secondaire.

69

Projet 2

_ PROSPECTS..

La hauteur (H) doit être inférieure ou égale à 3,5m dans la cas de construction en limite séparative.

Projet 1

Le prospect (P) doit faire au moins 6m pour ouvrir une vue d'une piéce principale.

Le prospect (P) doit faire au moins 6m dans le cas de constructions en vis-à-vis sur un même terrain

Comment?

P


3.

ScĂŠnarios urbains.

ici ici ici

ici

ici

ici

70


ici MLK

ici

Les toitures parisiennes présentent des typologies variées en fonction de l’époque et de l’architecture du bâtiment (toiture terrasse, à simple ou double pente, toiture à terrassons).

Où?

Bien que les différentes typologies de toits parisiens soient identifiables, il est impossible de généraliser. La ville est faite d’exceptions, de pleins de vides, de juxtapositions issues d’époque différentes résultantes de sa sédimentation progressive.

Comment?

Il nous a alors semblé plus judicieux d’identifier différents scénarios qui se prêtent favorablement à l’implantations de nouveaux éléments en toiture.

Projet 1 Projet 2

71


_

LES INTERSTICES URBAINS. Dent creuse Mur pignon

_ Boucher _ Continuité _ Combler

Haussmannien Faubourien

70's

_ Couvrir _ Discontinuité

_ Couronner

72

les gens se représentent le toit parisien comme un toit en zinc gris bleu, mais cette image est récente, puisque le zinc arrive vers 1810-1820.


_ Pataphysique. Construire sur les toits peut être considéré comme de la pataphysique, la science des solutions imaginaires. Situés quelque part entre le monde physique et mental, l’espace pataphysique est fait d’exceptions et d’accidents qui ne rentrent pas dans l’espace urbain ordinaire mais qui est essentielle à la ville. Il réside précisément dans les espaces non planifiés et résiduels de la ville, dans les zones oubliées en large de la ville (historique). Le paysage des toits, formé de ‘plis’ urbain offre un espace pouvant contenir toutes sortes d’expériences et de niches dans la ville.

Où? Comment?

1. Nouvelle «strate programmée» proposée par MVRDV dans le cadre de leur consultation pour le Grand Paris. 2. Image des toits ‘‘parisiens’’.

Projet 1

Le premier scénario consiste donc à remplir ces interstices existants dans le tissu urbain. Mais cette topographie pouvant être perçue comme un nouveau sol de référence présente des irrégularités qui sont autant d’opportunités à l’implantation de programmes favorisant l’évolution de Paris. Il ne s’agit pas d’aligner les toitures comme les façades peuvent l’être le long des grands axes.

1

Projet 2

73


_

LES TOITURES PLATES. [Terrasse, techniques]

_ Poser

74

_ Enjamber

Restaurant conceptuel Nomiya posé sur le Palais de Tokyo

_ Répartir

_ Chapeauter

_ Soulever


_ Potentiel parisien L’APUR a édité en 2005 lors d’une exposition à l’Arsenal, un tableau qui détaillait arrondissement par arrondissement dans Paris, le nombre de m2 de toiture terrasse inaccessible. L’architecture haussmannienne n’a pas créé beaucoup de toits terrasses. Ce sont les arrondissement qui possèdent un grand nombre d’immeuble des années 70 qui recèlent le plus grand potentiel. D’après une étude effectuée en 2005 pour le journal 20 minutes, 84% des parisiens étaient pour favoriser la création de jardins et d’espaces intérieurs en toiture. Le potentiel est donc conséquent à Paris : près de 3 millions de m2 . En 2001 Bertrand Delanoe prévoyait 30 hectares de nouveau espaces verts soit 300 000 m2., voilà qui donne un ordre de grandeur. Où? Comment? Projet 1 Projet 2

75


_

LES TOITURES EN PENTE. _ Addition

+ _ Soustraction

-

_ Soustraction + Addition

-+

76


O첫?

Comment?

Projet 1

Projet 2

77


Comment?

Empiler sans entasser. Empiler différents programmes verticalement est, on l’a vu, une stratégie d’aménagement urbain qui existe depuis longtemps. Ajouter des strates sur la ville existante, pourrait permettre d’en utiliser l’espace plus intelligemment, d’y incorporer de nouvelles fonctions et de recréer de la mixité. «Présagés par les avant gardes, ces stratégies d’empilement sur la ville existante trouvent écho aujourd’hui dans des constructions à plus petites échelles. Les architectes contemporains proposent des greffes qui viennent parasiter et compléter les édifices existants. Toutes ces constructions qui se rajoutent sur les toits des bâtiments ou se glissent dans les interstices urbains reflètent ainsi le dynamisme d’une ville, sa capacité à assimiler son passé tout en participant à son évolution nécessaire. Désignée comme « roof top-architecture », cette catégorie d’architecture est un enjeu majeur pour nos métropoles en quête de densification.» 1 On distingue trois stratégies : La première est celle des méga-structuraliste, une stratégie d’enjambement, de bâtiment nappe ou pont ; la suivante est plus complexe, elle implique de soulever un bâtiment existant pour placer une épaisseur de bâti en dessous qui servira ensuite de support ; enfin, la dernière stratégie est d’ajouter un volume -sur-entre-à- un bâtiment existant. Décris et analysés, ces différents types d’espaces nous fournissent des outils pour imaginer comment rendre les projets d’aujourd’hui crédibles et désirables.

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1 http://panoramamm.blogspot.com


_ Bâti enjambant l’existant Alsop Architects, Sharp Centre for design, Toronto, 2004. Ce bâtiment est indépendant de l’existant, il a sa propre structure, sa propre vie. Il est relié au bâtiment sur lequel il est posé par la circulation verticale qui permet de monter dans ce nuage urbain.

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_ Bâti enjambant l’existant et couvrant l’espace public JHK Architects The bridge, Rotterdam, 2002.

80


_ Densification du logement par le haut Archipelontwerpers, Projet de redéveloppement du Black Madonna, La Haye Plusieurs projets sont proposés dans le cadre d’un opérations de densification de la Hague par ses toits. Très peu d’entre eux sont réalisé, et celuici, l’un des plus ambitieux, restera à l’etat d’esquisse.

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_ Structure sur dalle de compression Renzo Piano, Pinacothèque Giovanni et Marella Agnelli, 2002 Ce bâtiment semble flotter malgré ses 4 tonnes. C’est grâce à sa structure posée sur une dalle de compression que Renzo Piano a pu se libérer des contraintes techniques d’un tel édifice et donner cette impression de légèreté.

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_ Pratique publique et ludique des toits Grantanamon architects, Rooftop cinema, Melbourne, 2006. What Architecture, Rooftop Nursery, Londres, 2007. Certains toits sont accessibles à tout le monde, ou à des connaisseurs... ils offrent des situations inédites qui rendent les activités qu’on y pratique d’autant plus ludique et désirables.

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_ Éléments structuraux créant le volume de l’extension

Plasma Studio,Maison Esker, San Candido, 2006.

Kraus Schoenberg, Hanover House, Hanovre, 2009

84


_ Mise en valeur du patrimoine par superposition

Herzog & de Meuron Hambourg Philarmonie, Hambourg, 2011

Herzog & de Meuron Caixa Forum, Madrid, 2001 85


_ Superposition verticale des fonctions Christian de Porzamparc, Del Citade, Almere, 2006. Ce projet est un exemple de mixité verticale. En dessous se trouves les commerces et les services, puis au dessus viennent les logements et les tours de bureaux, posés sur une prairie verdoyante. Le tout est relié par des réseaux de circulations hiérarchisés.

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_ Toiture redessinant la skyline de la ville historique Coop Himmelblau, Remodelage d’un toit, Vienne, 1984 Coop Himmelblau, Toit energétique, La Pérouse, 2012 Coop Himmelblau marque un immeuble classique Viennois de cette audacieuse intervention dans les années 80, un geste qui a d’abord choqué mais qui fait maintenant partie de la vile.

87


_ Équipements sportifs collectifs en toiture Le Corbusier, Unité d’habitation ( la CIté Radieuse), Marseille, 1952

88

Le Corbusier et ses contemporains ont révélé les possibilités d’exploitation du toit, la cinquième façade. La Cité Radieuse est une application directe de cette intention avec ses équipement sportifs et sa crèche sur le toit.


_ Greffe de grande proportion sur l’existant

Rem Koolhaas propose de construire l’extension du Whitney Museum sur le batiment historique du musée actuel. Il va contre la loi de protection du patrimoine, mais propose de mettre en valeur le bati alteré en s’y appuyant sur une surface très réduite. Ainsi le musée aurait refleté 3 periodes de l’histoire de l’architecture et des Etats-Unis. OMA Rem Koolhaas, proposition pour le Whitney Museum, New York, 2001

Shop architects, Porter House, New York, 2003

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_ Le toit praticable

La maison maritime de la jeunesse de BIG architecture a parfaitement intégré le toit dans sa surface utile. Les espaces entre le toit et le bati fermé servent de stockage, et le toit invite les enfants à glisser, courir, rouler.... BIG architecture, Maritime Youth House, Copenhague, 2002

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_ Éphémère et événementiel Sur le toit du Palais de Tokyo, musée d’art contemporain faisant face à la Tour Eiffel, un hélicoptère est venu déposer une cellule verte et blanche en 2007 et l’a laissé là jusqu’a l’été 2009. Cet objet n’était autre qu’une chambre d’hôtel itinérante conçue par les artistes L/B. Après le départ d’Everland, un restaurant conceptuel, Nomiya a pris sa place.

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_ Le parasite et la greffe

Rucksack House veut dire maison sac à dos. Cette pièce en plus, greffée à la façade agrandi le logement sans demander des travaux important

Cet objet vert a poussé en 3 jour, il n’ même pas d’impact au sol sur le toit qui l’accueille mais et profite de la vue et de la situation que celui-ci lui offre.

Stefan Eberstadt, Rucksack House, 2004 92

Korteknie Stuhlmacher architekten, Rotterdam, 2001.


_ Le pont habité Ce complex de 220 000m2 à Beijing vise à contrer la tendance à la privatisation de l’espace public dans les nouveaux projets de la ville. Les passages hauts encouragent l’interaction et la rencontre et comportent une piscine, une salle de sport, un café, une gallerie d’art, un auditorium, et un salon commun. Steven Holl architect, housing and services Beijing, 2009

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_ CONCLUSION GÉNÉRALE. Dans les villes anciennes comme Paris, il est impératif de réduire l’impact au sol des bâtiments. Chaque mètre carré disponible dans le tissu urbain étant précieux, il est souvent rationalisé, exploité et bientôt nous n’aurons plus une seule respiration dans la ville. Ceux de la toiture constituent une réserve de foncier à optimiser. Mais bien au delà, les toits de Paris représentent un véritable espace poétique sur lequel s’inscrit l’histoire de son architecture. Cette nouvelle terre qui communique avec le ciel pourrait permettre à la ville de se renouveler sur elle-même, mais proposerait aussi un nouveau mode d’habiter en rapport direct avec la nature et des espaces de vie plus conforme à de nouvelles règles de conduites. Les réglementations verrouillent et cadenassent ces espaces difficiles à modifier. Mais c’est avant tout la culture d’une ville historique intouchable qu’il faudrait changer. La mutation écologique et sociétale serait facilitée par la mutualisation, ainsi l’écart entre les ressources et la demande se verrai diminué. Comme pour le village Klara Zénith, il s’agirait d’offrir une nouvelle qualité de vie là où cela ne semble plus possible et non pas d’entasser tout le monde. De plus, la mixité des formes va souvent de paire avec la mixité sociale. Même si pour l’instant la variété de typologies et d’usages est tellement hétérogène qu’il est difficile d’imaginer une nappe formée par tout ces 94

éléments mis bout à bout, j’ose croire que le résultat offrirait une formidable lecture de notre époque. Parmi de nombreux défis, celui de l’environnement, par sa sédimentation, la ville optimise son potentiel aidée par les nouvelles technologies qui permettent une meilleure gestion des ressources énergétiques. Les espaces ainsi économisés offriraient une nouvelle condition d’existence au paysage. C’est ainsi que des structures hautes et légères nous permettraient d’instaurer un rapport direct avec le monde extérieur. Un rapport inédit, quasi organique, basé sur ces éléments les plus pures : l’air et la lumière.


_ Ultra contextualité «Un bon bâtiment est avant tout ultra contextuel, c’est-à-dire fait sur mesure, pour et avec le site. Il est parfaitement intégré dans le paysage, il est présent mais sans ostentation. Il est conçu en fonction des forces existantes et d’une certaine manière, il magnifie le site (le transfigure). Le bâtiment est judicieusement placé en fonction du soleil, du vent et du terrain afin de capter au mieux les énergies solaire, éolienne et géothermique. Enfin, il laisse une place prépondérante à la végétation.»1

1 Nicolas Michelin

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_ SYNTHÈSE

La ville est faite d’exceptions et d’accidents. On ne peut donc par généraliser ou trouver de «recette» applicable à la ville dans sa globalité. Le paysage des toits, formé de plis urbain offre un espace pouvant contenir toutes sortes d’expériences et de niches dans la ville. Ce sont donc ces différentes situations et non pas les différentes typologies existantes (haussmanien, toiture zinc ou toit terrasse...) qui nous ont semblé être des caractéristiques importantes dans la recherche de solutions pour le 21ème siècle. _ DOUBLE TRAME Remplir les niches. Une forme d’architecture organique émerge. Elle est proliférante et se développe à la commande en fonction des besoins. Opportuniste, elle vient se loger là où c’est possible. Génératrice de qualité d’habiter, créatrice d’identité, mais toujours complémentaire de ce qui est déjà là. Depuis la rue on la devine, elle intrigue. En coeur d’îlot elle se dévoile et surprend. 96

Nouvelle expérience. Un monde en mouvement. Une trame structurante vient se superposer à toutes ces interventions aléatoires. Des projets sont construits sur certains points forts de la ville. Au dessus d’une infrastructure plane un espace hors du temps. Une pause au croisement de deux lignes de métro. Paris c’est aussi cette magie, cette force de pouvoir encore nous étonner.


Comment?

Projet 1

Projet 2

97


98


diplôme

“LE REMPLISSAGE PROGRESSIF DE DENTS CREUSES ET LE REMPLACEMENT DE BÂTIMENTS OBSOLÈTES CRÉENT DES NOUVELLES SITUATIONS DE PROXIMITÉ ENTRE LES BÂTIMENTS À L’INTÉRIEUR DE L’ÎLOT. CES ESPACES SONT PROGRESSIVEMENT DOMESTIQUÉS DE MANIÈRE TRÈS NATURELLE. CES ANNEXIONS PROGRAMMÉES ET SPONTANÉES TRADUISENT DES NOUVEAUX RAPPORTS TOURNÉES VERS L’INTÉRIEUR ET LA POSSIBILITÉ D’UNE NOUVELLE QUALITÉ D’HABITAT.» Jamel Klouche, AUC, Grand Pari(S).

Projet 1

LOGEMENT[S] en coeur d’îlot.

PARIS 10e.

_

99

Projet 2

Malak Mebkhout ensapvs 2010


_ Rappel. Le schéma directeur de la Ville de Paris prévoit 1,5 million de logements à construire d’ici 2030. Postulat / le Paris haussmanien n’est pas très haut, de plus la ville représente de façon globale 400km2 de toiture à conquérir. Soit une véritable RÉSERVE DE FONCIER À OPTIMISER. Ce qui est déjà prévu par la ville, c’est la mise en place d’un bon nombre de toitures vertes sur un ensemble d’opérations nouvelles et de réhabilitation. Cela apportera des bénéfices en terme de bien être, de température, d’écologie et de récupération des eaux de pluie. Mais vivre à Paris c’est d’abord la facilité d’accès aux transports (locaux, nationaux, internationaux), aux services, à la culture, aux commerces... dans une société où la gestion du temps est un facteur important. Malheureusement cela n’est pas très compatible avec une qualité de vie suburbaine. Pourtant les toitures végétalisées laissent entrevoir l’émergence d’un nouveau paysage. Une nouvelle campagne? Photo montage par Simon Boudvin

100


Il existe dans le tissu urbain des espaces à conquérir : rues, cours, toitures... Mais à Paris, il est impératif de réduire l’impact au sol des bâtiments pour préserver ces respirations et assurer la diversité entre la ville et le paysage. Compléter le tissu existant issu d’un long processus de formation reste possible en revisitant ses toitures. En effet, les constructions qui se rajoutent sur les toits ou se glissent dans les interstices urbains reflètent le dynamisme d’une ville, sa capacité à assimiler son passé tout en participant à son évolution nécessaire. Ce que je propose, c’est une nouvelle façon de construire la ville sur la ville, en adoptant une attitude contextuelle. Ici les enjeux sont dans le spécifique et non dans le générique.

Projet 1

_ Objectifs

Périphérique workshop BatBox Tower

101

Projet 2

*Densifier et intensifier par les toitures. *Revaloriser le tissu existant. *Créer un rapport plus étroit entre l’habitat et un environnement naturel. [air, eau, lumière, énergie].


_ Contexte. 75010

Dans un quartier du 10ème arrondissement couvrant 100 000 m2, on trouve :

102

1 2 3

22 500 m2 de rues, 22 300 m2 de cours et 5000 m2 de toitures terrasses.

4

Cela représente 50 000 m2 d’espaces publics appropriables soit plus de la moitié de la superficie du quartier.


2 Cours.

3 Toitures terrasses.

4

Projet 1

1 Rues.

Projet 2

103


Champ de graviers

Cheminées

SKYLINE

Prise de vue par Malak Mebkhout depuis le toit de l’agence Michelin et Associés.

Réseau de ventilation mécanique

Échelle

Piscine?

Sola

rium

104

?

Beaubourg

Antenne


Antenne

Parabole Tour Eiffel

Une vie à pris forme en toiture pour les rares privilégiés qui en ont la possibilité.

Tour Montparnasse

Promenade?

Toboggan?

105


_ Fantasme

d’une nouvelle ligne d’horizon

106


Projet 1

Projet 2

107


_ Échelle du projet. L’échelle du projet est une question importante puisqu’elle permet d’en définir les limites et son cadre d’action. L’îlot est un fragment de ville identifiable assez petit pour être analysé précisément. Il ne remet pas en question la structure urbaine mais invite à repenser de nouveaux rapports tournés vers l’intérieur. (Plus riches

que s’il s’agissait d’une extension à l’échelle d’un seul immeuble)

Il parait intéressant d’appliquer ce projet à un quartier avant de l’étendre à d’autres, afin d’en tester la pertinence. Cela implique évidemment une solution adaptable et appropriable par chaque quartiers, chaque îlot.

108


_ Situation. L’îlot se situe en plein coeur du 10e arrondissement de paris, dans un quartier qui présente une grande diversité d’origines et d’usages. Il est bordé par la rue du Faubourg Saint-Denis, la Cour des Petites Écuries et la rue d’Enghien. Au coeur d’un ‘Paris minéral’, cette zone bâti très dense est composée d’îlots faubouriens caractéristiques. Les réseaux de voiries et de transports en commun sont nombreux. La rue du Faubourg Saint-Denis est très animée de jour comme de nuit ce qui constitue un avantage pour la vie de quartier mais demeure également une source de nuisances.

Projet 1 Projet 2

109


_ Densité. «En physique, le terme «densité» est une mesure se référant à la quantité de masse contenue dans un volume déterminé. Si nous transposons ce concept à l’architecture, nous pouvons dire que la «densité» est la mesure qui exprime la quantité de personnes habitant sur une superficie déterminée. Elle s’exprime généralement en logements à l’hectare.»

110


1

2

1,51 à 3,00 3,01 à 5,00 5,01 et plus 4

3

0,2 à 1,5 1,5 à 3,0 3,0 à 4,0

4,0 à 5,0 + de 5,0

200 à 500 hab/hect

5 _ LÉGENDE

Tissu régulier Tissu composite

4. Statut de propriété. 5. Les tissus urbains.

N

111

Projet 2

Copropriété Propriété unique morale Propriété unique physique

Projet 1

1. Densité du bâti = surface des planchers / surface du terrain. 2. Densité de la surface d’habitation = surface totale de plancher occupée par l’habitation / surface du terrain. 3. Densité de population = nombre d’habitant / surface du terrain.


Pour envisager une nouvelle épaisseur de bâti sur les toits, peut-on / doit-on s’affranchir des problèmes de copropriété et des réglementations urbaines? Si oui, quelles nouvelles règles pour ces nouveaux territoires?

_ Quelle réglementation? L’îlot fait parti de la Zone Urbaine Générale. Il présente un déficit en logement social. Zone de protection de l’habitation. Au moins 50% des logements datent d’avant 1949. Plus de 60% des logements sont faits d’une ou deux pièces. Une bonne partie des logements sont jugés décents mais l’îlot fait tout de même parti de la zone où l’amélioration de l’habitat est prévu. La hauteur de plafond y est de 25m. La rue du Faubourg Saint-Denis bénéficie d’une protection particulière de l’artisanat. Le végétal doit y être renforcé.

_

Logements Logements sociaux Logements plus grands Logements plus intelligents Favoriser la mixité Et 112 les espaces verts

_ Limites de propriété


_ Mise en avant du contexte. Par mise en avant du contexte j’entends évidement le travail à partir de l’existant et de la valeur véhiculée par certains éléments à haute valeur ajoutée. Il s’agit de valoriser, de magnifier l’existant afin de conserver l’histoire de ces lieux qui en fait la force et la valeur.

7

18 16

57 51

Protection du patrimoine/ 51 Rue du faubourg Saint-Denis. Maison à loyer de la 1ère moitié du XIXe siècle. Façade très sobre composée de 5 travées et 4 étages carrés sur rez-de-chaussée. Appuis de fenêtre en fer forgé Louis XV. Lucarnes passante.

113

Projet 2

16-18 Rue d’Enghien. À la place du n°16, dans le quartier traditionnel de la presse, se trouvait depuis 1876 la rédaction et l’imprimante du journal Le Petit Parisien. À partir de 1885 , le journal occupe aussi les immeuble n°18 à 22. Les deux derniers étages sont marqués par six verrières cintrés à armatures de fer. Le Petit Parisien a fermé ses portes en 1944. Depuis différentes imprimeries et entreprises de presse occupent l’ensemble. Le n°18 fut aménagé en 1982 en théâtre qui fut fermé 5 ans après son ouverture.

Projet 1

57 Rue du faubourg Saint-Denis. École de théâtre localisée en fond de la parcelle construite par Christman en 1876, elle servit de centrale de boxe. Sa halle avec sa charpente en bois et sa façade en brique et bois ont déjà été le décor de films tournés par Marcel Carné. Elles ont aussi été photographiés par Doisneau.

7 Cour des Petites Écuries. En 1997, un dépôt de bière fut installé à cette adresse. Mais ce n’est qu’en 1909 que l’établissement est devenu la brasserie «Flo». L’intérieur comporte un décor remontant aux années 1910-1913 et qui évoque l’atmosphère des tavernes allemandes.


_ Valoriser l’existant. On peut considérer les toits comme une topographie faite de pleins, de vides... Le site présente une morphologie très diversifiée. On sent bien que les choses se sont sédimentée progressivement créant parfois des situations inattendues, des espaces résiduels ...etc Ces irrégularités tranchent nettement avec l’alignement des façades. C’est dans ces interstices que le projet va trouver sa place et tenter ainsi de créer une nouvelle ligne d’horizon. L’objet du projet est aussi de mettre en application différentes propositions intéressantes qui répondent à chaque fois à une situation spécifique et innovent en terme de programme. On peut construire des logements de qualité sans altérer la vie des gens qui sont déjà là, mais au contraire, tout en préservant le ‘climat’ on peut introduire de nouveaux rapports. Il faut réussir à équilibrer les avantages et les inconvénients liés au fait d’habiter au dernier étage. Avant de répondre aux besoins de la ville en logements, et d’en construire sur les toits, il convient de prendre en compte les éventuels besoins des habitants déjà présents sur le site. En effet les appartements du dernier étage sont souvent petits, mal isolés, dans des immeubles sans ascenseurs. 114

plus de lumière plus d’air plus de silence la vue perception élargie personne au dessus ouverture sur le ciel

+ -

pas d’ascenseur petits espaces de vie toilettes sur le palier mansarde pas d’espace extérieur mauvaise perception de la rue hiérarchie dépassée


_ Principe : ajout/ équilibre/ ré-écriture de la toiture = continuum

Projet 1 Projet 2

115


CO

UR

DES

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_ Défragmentation Ouvrir visuellement les limites et démultiplier les parcours en coeur d’îlot peut redonner de la cohérence à ces respirations si appréciables. Ici, on ouvre un mur mitoyen, et d’emblée la cour parait plus aérée. Un arbre est libéré. Et surtout l’accès au bâtiment situé en fond de parcelle se voit facilité.

116

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PET

IT

Le jardin enclavé appartient à l’immeuble de bureaux, seulement il n’y a pas d’accès direct depuis l’intérieur du bâtiment. Ni de l’agence, ni du restaurant. Nous avons même dû passer par fenêtre pour nous y rendre, avant de découvrir qu’une petite porte relie par un long couloir la rue et ce havre de paix. Le bruit des oiseaux et le bruissement des arbres tranche nettement avec l’agitation du «dehors» Mais pourquoi ne pas redonner vie à cet espace en ouvrant l’école de théâtre et les logements qui seront protégés par une végétation luxuriante déjà présente.

Images extraites du livre «Nouveaux Paris», Ed. Pavillon de l’Arsenal


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_ Ouvertures

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Projet 2

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Projet 1

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_ Systématisation. La hauteur maximale constructible est de 25m. Dans un premier temps, les bâtiments protégés vont être retirés, puis des règles de bon sens comme la nature de la toiture, la luminosité, la densité et les vues nous permettent de dégager le gabarit dont le potentiel devient réellement intéressant.

N

118


_ Quelles typologies de toiture? Il semble plus judicieux de préférer les toitures terrasses techniques. D’une part parce que leur paysage n’est pas toujours agréable et parce qu’in est plus facile de s’y implanter. Mais il s’agit avant tout d’identifier les différentes situations (niches, dents creuses, espace disponible...) qui se prêtent à notre exercice.

NO

RD

Projet 1 Projet 2

119


LOGEMENTS RESTO/CAFÉ ACTIVITÉS

+27 NORD

+15

CIRCULATIONS VERTICALES

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+15

+15

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+21

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_ Opportunisme.

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1750 m2

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+9 +9 +7,5

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120

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582m2

3

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N 1

Projet 1

S E RI U ÉC ES IT ET SP DE

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Projet 2

121


_ Situation n*1 / Dent creuse. Terrasses techniques.

Accès depuis la rue.

Pas depuis les bureaux.

Murs pignons.

Cour

Restaurant.

Bureaux Restaurant

Ret Logements Restaurants

122

Restaurants et cafés au rdc.

rait

d'1

,8m

.

Jardin enclavé. Façade aveugle de l'école de théatre.

Ouvrants très partiels des salles de bain.


Projet 1

123

Projet 2

rès partiels de bain.

«Dans le 10e arrondissement l’architecte Nicolas Michelin a essayé de planter du gazon sur le toit inutilisé de son agence. La copropriété lui a immédiatement envoyé un huissier.»


_ Situation n*2 / Jardin enclavé. [580m2]

Sol perméable

Une ancienne imprimerie a été reconvertie en logements et ateliers 124 d'artistes.

Une ancienne imprimerie a été reconvertie en logements et ateliers d’artistes. Elle rappelle un peu une ambiance de maison en bande scandinaves.


Des initiatives spontanées témoignent d’une envie réelle d’espaces extérieurs.

Sur l'immeuble voisin, une toiture terrasse est amménagée.

125

Projet 2

Quelle cohabitation?

Projet 1

Un mur de séparation empèche la vue du jardin.


_ Situation n*3 / Coeur d’îlot dégagé.

Au coeur d'un îlot peuplé de bâtiments à hauteur variables, les toitures plates de ces deux immeubles de logement offrent une vue panoramique des plus agréables. D'autant que c'est un point où l'on peut aisément ajouter plusieurs niveaux sans géner les voisins alentours. 126


_ Situation n*4 / La nature en ville

La nature est déjà présente en coeur d’îlot. On la retrouve sous une forme domestiquée. Parfois, elle se laisse faire, protège, habille... Mais elle peu également échapper au contrôle de l’homme et se mettre à coloniser l’espace qui l’enferme comme pour aller reprendre son souffle en hauteur. Projet 1

Afin de rendre le vide des cours appréciable, il faut ouvrir visuellement les limites puis mettre en place des espaces publics de liaison en ascension vers des toitures à apprivoiser.

Projet 2

127


La végétation habille. 128

Une plante en pot égaye un La nature colonise peu à peu Elle permet de se cacher de la environnement bétonné. l'architecture. vue des passants.


Surprends.

129

Projet 2

Elle se cultive sur le rebord d’une fenêtre.

Projet 1

er de la

«Une nature domestiquée et fragmentée existe déjà en coeur d’îlot»


_ QUE TROUVE-T-ON SUR LES TOITS? «La prolifération des ventilations mécaniques sanctionnant l’hégémonie du second oeuvre et des équipements viendra envahir les toitures, multipliant souches et relevés, au détriment de ces surfaces ouvertes, ludiques et panoramiques sur lesquelles tant d’espoirs avaient été fondés.»

130

«Prédominent donc aujourd’hui des champs de graviers que l’on appelle «toits-terrasses inaccessibles.» Il y serpente mollement des tuyaux métalliques ou réseaux de «ventilation mécanique contrôlée » ainsi que d’autres objets étonnant. De quoi faciliter le jeu des détracteurs qui ont la nostalgie des toits d’antan , certes si jolis et qui feraient encore si bien l’affaire. Seulement voila, il existe à Paris des lieux merveilleux, quelquefois publics, souvent privés et plutôt à l’ouest chez les riches. On trouve assez d’exemples pour assurer qu’il peut exister une vie après le dernier étage.»1 et 2

1-2 p.138 /p. 221 Catalogue de l’exposition : «De toits en toits, les toits de Paris» Pavillon de l’arsenal, François Leclecq et Philipe Simon,1994.


_ UNE RÉALITÉ TECHNIQUE Au fur et à mesure de son évolution, le toit est devenu un lieu simple et évident pour entreposer toutes les machines servantes. Machineries d’ascenseur, ventilations de parking, centrales de froid des VMC, désenfumages, cheminées, antennes, paraboles, évents, nacelles de nettoyage et tous leurs raccords qui créent ainsi un maillage au franchissement délicat. Par facilité ou désintérêt collectif justifié par des critères économiques sur-évalués, certains architectes ou promoteurs négligent la cinquième façade. Il existe pourtant des solutions multiples à chacune de ces contraintes.

VMC et réseaux de gros tuyaux métalliques : Inverser les flux, les collecter en partie basse puis les faire remonter en un point unique, remarquable et faisant partie intégrante du paysage aérien. Machineries d’ascenseur : Si possible, les absorber par un duplex ou par une pièce attenante en double hauteur. La dalle : Une fois les parties techniques regroupées et la surface du toit libéré, donc potentiellement accessible, il convient de le recouvrir d’un revêtement efficace qui puisse se substituer aux étanchéités multicouche auto protégées ou aux parterres de graviers. Une dalle est perfectible. Un bon nombre d’innovations ont vu le jour en terme d’aménagement planté, d’isolation ou de captage d’énergie. Projet 1 Projet 2

131


_ UNE RÉALITÉ PROCÉDURIÈRE Bonjour, J’habite le dernier étage d’un immeuble parisien. Le toit de cet immeuble est plat (et en béton comme le reste du bâtiment), et il semblerai (je m’occupe de vérifier ce fait) que la construction ne soit pas au maximum concernant le COS. Je souhaite donc construire une extension à mon appartement. Cependant plusieurs problèmes se posent et j’ai besoin de conseils: a priori le toit est une partie commune, je dois donc le racheter à la copropriété, est ce exacte? à combien est ce que je dois chiffrer le rachat du toit? Comment est ce que je dois négocier cela? Est ce que je peut conditionner ce rachat à l’obtention du permis de construire (car si je ne l’obtiens pas, je n’ai aucun avantage à acheter ce toit? Y a t il autre chose auquel je dois penser? Merci beaucoup!

132

Bonsoir, Un toit terrasse, est toujours une partie commune de la copropriété, votre règlement de copropriété et votre acquisition, doit mentionner uniquement «un droit de jouissance exclusif d’une partie commune». En conséquence, le permis ne peut être demander que par la copropriété, (assemblée générale). Dans un premier temps, ménager les susceptibilités Cordialement


SÉ TE CU RI ES SUD

_ Quels accès? Les circulations verticales sont combinées aux circulations existantes. Les ascenseurs sont dédoublés et le noyau entier est renforcé depuis sa base. Structurellement, il sert de renfort aux espaces ajoutés. Sensoriellement, le passage sur le toit doit être marqué. Un accès à son logement par l’extérieur permet de renforcer le sentiment d’avoir sa «propre maison».

LOGEMENTS RESTO/CAFÉ ACTIVITÉS

Projet 1

CIRCULATIONS VERTICALES

Projet 2

133


_ PROJET Le projet prend place dans le tissu disparate d’un faubourg, se greffant à cinq immeubles en coeur d’îlot protégés par un pourtour bâti plus hauts formant une enceinte de protection visuelle et sonore.

UN T

Le projet entame ainsi une ascension qui le conduit à regarder au delà des limites fixées.

Pour ne pas heurter l’échelle du quartier, le programme est fragmenté en deux corps de bâtiments regroupant chacun des logements d’un même types.

Ils répondent à la phase1 et la phase2 des modes de vie pris comme référence.

L’arrangement des édifices dégage entre eux une aire plantée traitée comme une topographie de liaison continue.

Le projet doit, dans le fond, valoriser ce qui est en place et dans la forme, trouver une esthétique qui tranche.

134

«Une pratique du paysage urbain étendu, tellement rare qu’elle en devient exceptionnelle, spectaculaire, constitue une première démarche vers la connaissance approfondie du chez soi, par le détour d’une perception globale et du ‘chez les autres’.»


HOMME D'AFFAIRE

ÉTUDIANT

PÈRE DE FAMILLE

UN ESPACE QUI REGROUPE TOUTES LES FONCTIONS

PHASE 1

Projet 1

PHASE 2

135

Projet 2

UN ESPACE ENTOURRÉ DE DIFFÉRENTES FONCTIONS


_ PRINCIPE (stucturel)

4

3

2 6

1 Bâtiment existant 2 Circulation verticale 136

3 Dédoublement de la cage 4 Nouvelle structure ajoutée 5 Solidarisation

6 Nouveaux prolongements créés


_

_

PARTIE 1

PARTIE 2

PEAU

OBJETS

OBJETS

ESPACE

ESPACE

SERVICES

SERVICES

STRUCTURE

STRUCTURE

Hermétique et fonctionnel, ce projet intrigue, questionne. C’est un organisme vivant qui s’ouvre très largement et se referme comme une coquille. Un rapport à la rue implique un traitement particulier.

Ouvert et aérien, un climat presque balnéaire règne la-haut. On prend son temps, on fait évoluer son logement avec ses besoins, ses désirs, ses ambitions. 137

Projet 1

PEAU

Projet 2


138


_

Projet 2

139

Projet 1

ANNEXE


_ LA CELLULE D’HABITATION

(Recherche effectuée dans les années antérieures) Génération d’un nouveau mode d’habitation axée sur la communication et le bien commun dans l’oubli d’un individualisme exacerbé en pleine évolution. Autour de la cuisine et du bien être, la cellule proposée permet de mieux vivre ensemble et de mieux s’isoler quand on le souhaite pour rêveries inopinées et coups de blues passagers. ACCUEILLIR _ RECEVOIR Ouvrir la porte à quelqu’un, connu ou inconnu Ne pas dévoiler tout de suite son intérieur Déposer avant d’entrer vélo/mobylette, chaussures sales, imperméable, clés, paquets Pouvoir aller aux toilettes rapidement. SE LAVER _ PRENDRE SOIN DE SOI Prendre un bain agréablement à la lumière dans une atmosphère saine, Prendre soin de soi, faire du vélo, Prendre une douche rapides tout les jours en 5 min, Garder un oeil sur les enfants pendant le bain depuis la cuisine, Pouvoir se laver les mains et les dents fréquemment sans attendre son tour... Les fonctions de la salle de bain sont décomposées, les lavabos sont accessibles depuis le «couloir-desserve» en libre service, la douche devient un placard et la baignoire devient une mini salle de sport qui se prolonge a l’extérieur. MANGER _ PRÉPARER Stocker les aliments, la vaisselle, le matériel de cuisine Débarrasser la table, faire la vaisselle Manger tous les repas (petits déjeuners et en cas rapides; et grands repas) de façon pratique et confortable Ceux 140 qui utilisent le micro-ondes dans la semaine, pouvant passer des

heures le week-end à préparer de bons plats pour la famille ou les amis s’y retrouvent très bien. Véritable pièce à vivre c’est là ou se réunit véritablement la famille pour manger, cuisiner, discuter, travailler, faire ses devoirs, suivre des cours de cuisine, faire de la patte a sel, peinture ou autre DORMIR _ SE REPOSER La chambre = nouvel espace à tout faire. Pour les adultes, la chambre devient une bulle, un sas, un symbole d’évasion. Dans le même temps, la chambre des «adolescents» serait à imaginer non plus que comme un simple endroit pour dormir, mais comme un studio greffé sur l’espace collectif. LA CELLULE REPOS Dormir, se reposer, lire au calme, s’isoler, avoir un coin a soi hors du bruit et du regard des autre, ne pas gêner les autres (travailleurs de nuit, ado se couchant tard...) Pouvoir s’introvertir ou s’extravertir au monde... Une petite cabane qui roule et qui s’ouvre pour se prolonger a sa guise. RANGER _ METTRE DE L’ORDRE Extension, pratique pour chaque espace : on peut y trouver une cellule douche, bureau, étendoir à vêtements, W.C., lavabo, garde manger... Ranger des objets fonctionnels et/ou encombrants : balais, aspirateur, valises, outils, bric à brac ... Ranger/ exposer des objets personnels, bibelots, bouquins, luminaires... LA TERRASSE _ 5e PIÈCE POLYVALENTE Véritable prolongement de l’habitat, la terrasse jardin deviendrait une nouvelle pièce à vivre. Elle a le mérite de pouvoir évoluer au cours de la journée équipé d’un barbecue, elle se transforme en grande cuisine; agrémenté de meubles elle devient le salon. Espace idéal des nouvelles sociabilités, elle répondrait, en plus, à la demande très forte aujourd’hui de se sentir plus près de la nature.


_ PRINCIPE ENTRÉE Effectue la transition, effet tampon entre «dehors» et «chez vous» BANDE FONCTIONNELLE ACTIVE Elle regroupe services et rangements {bureau, laverie, placards, WC, douche...} Elle va servir chaque espace, chaque univers selon sa fonction.

ELEMENTS MOBILES - Mobilier sur roulettes - Panneaux coulissants - Rideaux -Éléments pivotants... C’est cela qui va ingénieusement organiser les espaces en leur permettant une grande flexibilité. Les univers se croisent, se juxtaposent, fusionnent se transforment. On s’ouvre ou on s’isole mais de façon radicale. Encore une fois rien n’est figé chaque individu l’utilisera selon ses besoins, mais il est entendu que le mobilier doit être a l’échelle de l’architecture par laquelle ils s’expriment. PROLONGEMENT EXTÉRIEUR Grande terrasse, espace libre à vivre et à investir par tous les espaces

Projet 1

NOYAU DUR, LA CUISINE La cuisine, noyau dur de la cellule. La cellule ne fonctionne plus par pièces mais par univers, on y retrouve: -L’univers de la détente -L’univers du travail -Et celui de la convivialité, d’une importance majeure. C’est la cuisine qui régit cet univers et qui va de ce fait animer le logement entier. Lieu de préparation, dégustation et d’échange, elle est l’espace «commun» par excellence. On y passe aujourd’hui du temps, souvent de loisir, considérant l’émergence du micro-onde et des repas pris «sur-le-pouce» Grâce à elle dans ce projet les différents habitants ont un lieu ou se retrouver, partager des activités culinaires ou non, qui se prolonge aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. La cuisine utilise elle aussi la bande fonctionnelle active qui loge garde-manger et frigidaire. Elle s’ouvre sur l’espace et livre aux vues ce qu’elle contient (épices, ustensiles, vaisselle...) façon buvette bistro. Fini la petite cuisine laboratoire avec son petit passe-plat. Elle se veut lumineuse et accueillante.

CELLULE D’EAU. BIEN ÊTRE ET RELAXATION. Cet espace va également permettre de dissocier grâce à la contraction et à la dilatation de la «desserve» l’espace enfant et l’espace adulte.

Projet 2

141


_ ANNEXE

142


_ COMBINATOIRES

Projet 1 Projet 2

143


144


_ Mobilité urbaine La ville peut être vue comme un écosystème, lieu d’interactions et d’interdépendances. Comme en biologie cet écosystème urbain est composé d’une biocénose ( le milieu, le contexte) et d’un biotope (la population et les fonctions). Les liens à l’intérieur de ce cadre doivent être entretenus, retissés, ou repenser pour créer des situations attractives là ou il n’y a que des flux stériles. La raison d’être des transports est de servir ce territoire, d’y permettre les rencontres des personnes, des activités et des cultures qui font sa richesse. Affirmer les stations du métro comme des points structurants du territoire articulant transports, espaces publics et services diversifiés permettrait d’améliorer la cohésion du territoire,

145

Projet 2

Dessin de Harvey Wiley Corbett, 1913


_ LE METRO Le métro est inauguré en 1900 pour l’exposition universelle à Paris. Ses stations ont été conçues avec soins et leur esthétique art nouveau est, aujourd’hui encore, l’un des symboles visuels les plus marquant de Paris, au même titre que la tour Eiffel.

146

Le XXème a vu le développement du transport rapide, les voitures, trams, bus, motos, trains rapides ont envahi la rue, l’ont morcelée. Ces machines ont permis de voyager plus rapidement, mais malheureusement il ne s’y passe plus rien. Le temps de transport n’est plus l’occasion de vivre des aventures, de faire rencontres, de joindre l’utile et l’agréable, il est un temps mort dans la journée mouvementée du citadin, qui, le nez dans son journal gratuit, évite à tout prix le contact visuel et physique avec les autres passagers de sa rame de métro.


Le métro transporte 3,9 millions de voyageurs par jour

Les stations de métro sont distantes d’environ 500m, créant un maillage de déplacement très efficace.

Il fonctionne 20 heures sur 24.

Il est essentiellement souterrain (197km sur 214).

Il dessert 300 stations dont 62 offrant des correspondances avec d’autres lignes.

L’évolution des trafics en Ile-de-France entre 1990 et 2015 ( en voyageurs kilomètre) atteindrait plus de 43% pour les transports en commun.

Les trajets moyens se font sans jamais emprunter plus de 2 correspondances et n’excèdent pas une demi heure.

147

Projet 2

chaque rame de métro peut transporter jusqu’a 600 personnes.


M 6 M 2 148


_ Le ring Le Mur des Fermiers généraux est édifié en quelques années à partir de 1785. Il correspond à la seconde ceinture de boulevards actuelle : Charonne, Ménilmontant, Belleville, La Villette, La Chapelle, Clichy, Batignolles, Courcelles, avenues de Wagram et d’Iéna, rues Benjamin-Franklin et de l’Alboni, boulevards de Grenelle, Garibaldi, Pasteur, du Montparnasse, Edgar-Quinet, Raspail, Saint-Jacques, Auguste-Blanqui, de la Gare (Vincent Auriol), de Bercy et de Picpus. Le mur a été détruit lors de l’extension de Paris à l’enceinte de Thiers, en 1860.

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Projet 2

Les lignes de métro ligne 2 et 6 ont été construites sur le tracé du mur des fermiers généraux, elles forment un ring autour du Paris historique, celui des monuments et des élégants bâtiments Haussmanniens. Mais en regardant par l’autre fenêtre du métro aérien entre Jaurés et Stalingrad ou entre Dupleix et Bir-Hakeim, un autre Paris s’offre à la vue, un Paris dont les limites sont brouillées, dont la skyline se libère du vélum Parisien pour d’envoler vers les hauteurs des tours bordant le périphérique puis redescendre caresser les toits des banlieues pavillonnaires.


_ Leçon japonaise La Yamaote line, métro circulaire et aérien, est le véritable coeur de la Métropole. Elle articule en ses gares les grands pôles urbains de Tokyo : les lieux de transports deviennent autant de centres commerciaux, polarités tertiaires, pôles de services, centre de loisirs... La Yamanote line donne à voir la Métropole tokyoite de façon particulière. Tokyo reste l’une des rares métropoles mondiales qui se donne à voir quasi exclusivement depuis la fenêtre du train qui, tout à la fois, fait partie du paysage et s’en fait le révélateur. La limite entre les lieux du transport et les lieux urbains est très ténue. « La gare Japonaise est traversée de mille trajets fonctionnels, du voyage à l’achat, du vêtement à la nourriture; un train peut déboucher dans un rayon de chaussures... Ainsi chaque quartier se ramasse dans le trou de sa gare, point vide de ses emplois et de ses plaisirs» Roland Barthes, l’Empire des signes, 1966.

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_ Le métro peut contribuer à faire de Paris une ville durable en étant le support de: * La réduction des distances domicile-travail. * La mise à disposition équitable de transports en commun pour tous. * La mise en valeur du transport comme un vecteur de cohésion sociale. * La multiplication des possibilités et des fonctions dans le cadre du transport. * La réduction des émissions des gaz à effets de serre à travers l’utilisation de déplacements sobres énergétiquement.

Projet 2

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_ Métro aérien Barbès-Rochechouart support idéal du hub parisien.

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La station Barbés-Rochechouart croise les ligne 2 et 4 à la jonction entre le 9eme, 10eme et 18eme arrondissements de Paris. La station Barbes Rochechouart est la 2ème station la plus fréquentée de la ligne 2 ( après Belleville) avec plus de 10 millions de visiteurs par an.

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Projet 2

Le métro aérien à cet endroit divise le quartier de Barbes en deux, il crée une barrière physique entre le nord du 10eme arrondissement et le quartier bruyant et populaire de la Goutte d’Or qui se trouvent de de l’autre coté du boulevard de la Chapelle.


_ Le quartier Ă la loupe

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Projet 2

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N Butte Montmartre et son église du Sacré Coeur

Gare

du N

ord

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e de

l’Est

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tronçon du ring ( métro ligne 2, 6)

grand boulevard, axe majeur de circulation qui se prolonge dans Paris est vers sa banlieue


Les toitures du quartier sont en majorité en zinc. Les exceptions sont les quelques bâtiments bas couverts de toits en tuiles... et les immeubles de logements et autres, plus récents dotés de toitures plates accessibles ou pas.

_ Règlementation -Le périmètre d’étude se trouve dans la zone urbaine générale de Paris. -Le cinéma le Louxor au croisement du Boulevard de la Chapelle et du Boulevard Magenta est classé monument historique de la ville. -Le métro aérien ligne 2 est également classé aux monuments historiques, de plus il appartient à la RATP. -La limite de hauteur de construction dans cette zone est de 25m. -Au sud-est de l’encadré se trouve l’hôpital Lariboisière, zone urbaine de grands services urbains. 157

Projet 2

on qui se e

_ Toitures existantes


_ Hauteurs naturelles Hauteurs bâties

130M

100M 80M 70M

60M

23m 20m 17m 10m 7m 4m Cour intĂŠrieure

158

50M


N Une vue peut être cliché, attendue, surprenante, facile, secrète. Elle peut encadrée un horizon qui échappe à l’oeil pressé, ou mettre dans scène des éléments complémentaires qui assemblés contribuent à l’identité de la métropole.

159

Projet 2

S


_ Environnement bâti de la station aÊrienne.

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_ Climats

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Projet 2

Le quartier ne dort jamais. Le matin les employés de la BNP, du Virgin Mégastore etc... arrivent par le métro qui sent le parfum, l’après rasage, odeur de la première heure de pointe. Doucement les habitants du coin se réveille, les revendeurs de portables, de Marlboro Marlboro Marlboro! ils prennent tous leur place, dans une boutique, à la sortie du métro, sur le trottoir. Ensuite des femmes en boubous et en djélabas bariolées vont au marché acheter de la coriandre fraîche, des bananes plantains et pourquoi pas une ‘contrefaçon’ Vuitton. Les touristes, eux n’ont pas d’horaires, ils arrivent par groupe et demande ou se trouve Amélie Poulain. Et puis le soir, des jeunes branchés et nonchalants traînent leur chaussures vintage dans des rades sales dont ils ventent l’authenticité.


Les progrès de la science et de la technique devaient réduire le temps de transport, nous donner la possibilité d’aller très loin très vite. Pourtant le temps de transport moyen est resté constant depuis plus d’un siècle; quatre-vingt-dix minutes tous les jours. Il est resté constant parce que la ville a subi un zonage, elle s’est divisée par fonctions, et pour atteindre chacune il faut se déplacer. Les espaces de la ville sont séparés entre l’utile... et l’agréable. Aujourd’hui il faut réconcilier la ville et ses transports autour du principe réunification du bien-être et du plaisir continu. Ainsi la question de la mobilité n’est pas réduite aux transports mais devrait défini par la vie en mouvement. La Station aérienne Barbés, de par sa position stratégique dans la ville, proche du centre et de la porte de Paris en même temps, bien desservie, traversée par de nombreux transports en commun, peuplée en continu par toutes sorte de personnes, entourée de monuments, de quartiers pittoresques et d’autres en cours de transformation.... est le support idéal d’une expérimentation urbaine et architectural visant à faire basculer l’articulation transport et territoire dans le XXIème siécle. On pourrait imaginer associer à la station des commerces, des équipements sportifs, des équipements culturels, des services, des équipements de loisirs....

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Projet 2

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_ Scenarii projetés Un homme en costume prend le métro pour aller au bureau, métro Kléber, s’il se réveille 30mn plus tôt il peut s’arrêter métro Barbés pour faire quelques longueurs... Après avoir fait un tour au Sacré Coeur, s’être fait tirer le portait par un artiste de la butte Montmartre et avoir mangé une crêpe au Nutella, un touriste japonais se dirige vers le métro Barbés, pour avoir une vue panoramique plus intimiste et surtout pour admirer l’architecture soignée de l’équipement qui s’y trouve. A midi, une vendeuse chez Tati mariage prend l’ascenseur pour manger sa salade sur la parc haut au dessus de la station Barbés, elle y rencontrera peut-être un jeune homme venu là pour les même raisons qu’elle. Une maman emmène ses enfants jouer dans le parc haut du quartier. Là bas au moins elle n’a pas peur que son plus petit se jette dans la rue pour chercher son ballons.

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_ Le bien-être urbain ailleurs

Onsen artificiel, Tokyo

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Projet 2

Les japonais, pour échapper au rythmes de la métropole, font une pause dans ce qu’il appellent les onsen, des établissements de bains autour de sources thermales. Tous les japonais y vont, quelques heures ou quelques jours par mois. Cette tradition se perpétue et des onsen artificiels fleurissent dans les grandes villes, permettant au citadins de ralentir leur rythme, comme pour se purifier, avant de replonger dans la machine urbaine. En Orient, en Finlande et ailleurs, la détente par l’eau permet aux citadins de se ressourcer sans se déplacer loin de la ville. Pourquoi ne pas proposer cela aux Parisiens?


_ Et à Paris?

La piscine Pailleron est située dans un écrin de verdure sur lequelle elle s’ouvre dés les premiers rayons de soleil. Elle propose plusieurs activités sportives et ludiques et est équipée d’un vaste spa et d’un restaurant de qualité.

La piscine Alfred Nakache permet aux baigneurs de voir les gens dans la rue, instaurant une liaison étroite avec la rue. Elle a donné un vrai souffle de dynamisme à cette partie de Belleville composé de bâti Faubourien vétuste. Le fait que l’eau n’y soit pas chlorée est aussi un grand avantage.

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La piscine Joséphine Baker flotte sur la Seine. En été son toit s’ouvre entièrement et rien de sépare plus le baigneur de la ville.

La piscine Suzanne Berlioux est située au coeur des Halles. On peut se tenir la vitre et regarder les nageurs en faisant des courses, en allant au cinéma... La fréquentation de la piscine est du à son emplacement central, au croisement de toutes les interactions Parisiennes.


_ La ville d’en haut Imaginons un projet qui flotte au dessus du métro, auquel on accède comme lors d’un correspondance. Un endroit désirable, ouvert tant que les rames de la ligne 2 circulent. Imaginons un projet qui évolue en même temps que la ville, qui commence par un bâtiment, puis qui mets en lien la nouvelle vie des toits par un parc, promenade continue sur la ville haute.

Equipement

Logement

commerce

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tre s

Parc M

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centre de sportif et parc

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puis...

Projet 2

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_ Bibliographie Livres : «De toits en toits, les toits de Paris» ouvrage collectif François Laclercq et Phillippe Simon. ed. Pavillon de l’Arsenal 1994. «Nouveaux Paris, la ville et ses possibles» Nicolas Michelin, ed. Pavillon de l’Arsenal, mars 2005. «Superarchitectures, le Futur de l’architecture» 1950-1970, D Rouillard, LaVillette, 2004. Faire son nid dans la ville, Archilab Japon 2006, A. Suzuki. M. Terada, HYX, 2006. Rooftop architecture, Building on a elevated surface, E.Melet/ Eric Vreedenburgh, NAi publishers, 2005. Françoise Choay L’urbanisme, utopies et réalités Une anthologie, édition du Seuil, 1979

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Monique Eleb et Anne-Marie Châtelet, Urbanité, sociabilité et intimité, des logements aujourd’hui, Editions de l’Epure, 1998 MVRDV + ACS et AAF Pari(s) plus petit, [COMPACT-CITY] l’intensification 1.synthèse, édition Cité de l’architecture, 2009

Les toits de Paris : De toits en toits. / François Leclercq .- Paris : Hazan , 1994 Operative Optimism in Architecture/ Manuele Gauza, Editions Actar 2005

Daniel Chadych et Dominique Le Orgne, Atlas de Paris, Évolutions d’un paysage urbain, édition Parigramme, 1999

Archilab’s experiments. Radial Architecture, Art and the city. Marie-Ange Brayer, Frederic Migay-rou, Naryo Fumio. Ed: Thames and Hudson 2005.

Végétalisation des toitures, Brigitte Kleinod, Ulmer, 2000.

Habitar la Cubierta/ Dwelling on the roof/ Andres Martinez, Ed Gustavi Gili , 2005

Végétalisation extensive des terrasses et des toitures, François Lassalle, Le Moniteur, 2007.

De la gare à la ville/ Marcel Bajard, François Lamarre, Archives d’Architecte Moderne, 2007.

Mutations, Rem Koolhaas/Harvard project on a city, édition arc en rêve. Architecture on Sports facilities, Carlos Broto, editeur/ Arian Mostaedi 2005 La nouvelle vie des toits / Marie-Pierre Dubois Petroff .- Paris : C. Massin , 2007 .

New Transport Architecture/ Will Jones Ed Michel Beazley 2009


Articles de presse: Moniteur des TP. (FRA). - 20 mai 2005 «Exposition/ Une réflexion prospective pour rendre Paris plus vivable»

Dossier : Environnement Source : AFP 10 mars 2005 «Paris souhaite développer les toits végétalisés»

Dossier urbanisme, Le journal du dimanche, 10 avril 2005. «Rendre Paris plus vivable»

Paris découverte 24 septembre 1994 «Toit, toit, mon toit.»

Telerama. (FRA) -06 novembre 2002. «Sur les toits de Paris» documentaire arte d’Olivier Lassu.

Des pavillons très haut perchés, Valérie Montmartin.

Dossier: Conseil de Paris Source : 20 minutes et La Croix 11 mars 2005 «Les toits se mettent au vert» Dossier : Environnement Source : Paris OBS 19 avril 2005 «La végétale attitude c’est ça.»

AMC mai 2009 n°188 Détails Batiments Ponts, p 128-137 Moniteur des travaux publics 28 Octobre 2005 «A Vivre» habiter les toits n°9 2002 p45

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